ENTITÉS ET POLITIQUES PUBLIQUES
L’OCTROI DE MER, 
UNE TAXE 
À LA CROISÉE 
DES CHEMINS
Rapport d’évaluation d’une politique publique
Synthèse
Mars 2024
 
2
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
g
AVERTISSEMENT
Cette synthèse est destinée à faciliter la lecture et l’utilisation du 
rapport de la Cour des comptes.
Seul le rapport engage la Cour des comptes.
Les réponses des administrations, des organismes et des collectivités 
concernés figurent en annexe du rapport
.
 
3
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Sommaire
1 
Le cadre historique et institutionnel 
5
2 
Quel est l’impact de l’octroi de mer 
sur les finances locales ? 
11
3 
Quel est l’impact de l’octroi de mer 
sur le développement des économies locales ? 
19
4 
Des impacts dilués mais négatifs sur la cherté 
de la vie, une dépendance aux flux d’importations 
inchangée 
21
Conclusion et recommandations 
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
 
5
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
1
Le cadre historique 
et institutionnel
Un objectif historique 
de financement
La création en Martinique de l’octroi 
« aux portes de la mer » remonte 
à 1670 . Il s’agit de l’un des plus anciens 
systèmes d’imposition existant en 
France . Cette taxe ne saurait être 
réduite à une histoire linéaire ou 
unique, comme en témoignent les 
particularismes qui demeurent sur 
son taux (Guyane, Mayotte), son 
introduction récente dans certains 
territoires (Mayotte en 2014) ou 
encore les pratiques très différenciées 
d’une collectivité à l’autre . En dépit 
de la suppression de son équivalent 
en France hexagonale (1943) ainsi 
que de la création de la taxe sur la 
valeur ajoutée (TVA) en 1954, son 
ancrage dans le paysage des finances 
locales, après la départementalisation 
de la Martinique, de la Guadeloupe, de 
La Réunion et de la Guyane en 1946, 
témoigne de la longévité de ce mode 
d’imposition dans les outre-mer, dont 
les racines (« droit de poids ») sont 
encore plus anciennes .
Cette taxe participe aujourd’hui, à 
de nombreux égards, aux identités 
ultramarines . La plupart des élus y 
sont profondément attachés . Elle est 
en effet perçue comme incarnant, à 
côté d’autres dispositifs, le principe de 
libre administration et d’autonomie 
financière des collectivités locales .
Par ailleurs elle apporte une part 
très significative (près d’un-tiers) des 
ressources des communes . Elle s’ajoute 
aussi à des spécificités ultramarines 
fortes en matière de fiscalité locale ou 
nationale, dont font partie notamment 
le régime spécifique de TVA en vigueur 
dans les territoires concernés (la TVA 
n’existe pas dans deux d’entre eux et 
fait l’objet de taux réduits par rapport 
à l’hexagone dans les autres) ou encore 
la taxe spéciale sur la consommation 
de carburants (TSCC) .
Un objectif économique 
plus récent
L’objectif historique de l’octroi de 
mer – abonder les budgets des 
communes, puis des régions (octroi 
de mer régional), par la taxation 
des biens importés (y compris de 
France hexagonale) – s’est doublé 
plus récemment d’un objectif 
économique . Ce second objectif a été 
édicté pour rendre l’octroi de mer 
compatible avec les règles fondatrices 
de la construction européenne, qui 
interdisent en principe les taxes d’effet 
équivalent à des droits de douane au 
sein du marché unique européen .
Les quatre décisions du Conseil 
de l’Union européenne relatives au 
régime de l’octroi de mer dans les 
régions ultrapériphériques françaises, 
adoptées en 1989, 2004, 2014 et 2021, 
visent à préserver leur intégration au 
marché européen, tout en prévoyant 
des adaptations propres à ces régions, 
telles que définies dans le traité sur le 
fonctionnement de l’Union européenne 
(article 349) . Cet objectif de protection 
 
6
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
fait l’objet d’une formulation précise 
par le Conseil de l’Union européenne 
pour le concilier avec le principe de 
libre circulation des marchandises .
L’objectif exposé est en effet, non de 
maintenir une barrière tarifaire à visée 
protectionniste, mais de 
« renforcer 
l’industrie locale en améliorant sa 
compétitivité »
, en s’insérant 
« dans 
la stratégie de développement 
économique et social des régions 
ultrapériphériques concernées, en 
tenant compte du cadre de l’Union »,
et 
« sans altérer les conditions des 
échanges dans une mesure contraire à 
l’intérêt commun »
Le cadre historique et institutionnel
Évolution des décisions européennes sur l’octroi de mer
Date 
et référence 
de la décision 
Base 
juridique 
principale 
(traité) 
Dispositions essentielles 
Durée 
de 
validité 
théorique 
Transposition 
en droit interne 
Décision n°89/688/CEE 
du 22 décembre 1989 
Article 
227-2 
- Introduction d’un octroi de mer interne 
- Exonérations « à caractère 
temporaire » possibles 
- Pas de liste de produits annexée 
- Exonérations à notifier à la Commission 
pour prise de position sous deux mois 
(le silence valant approbation) 
- Affectation des recettes 
au « développement économique 
et social » 
Dix ans 
Loi n°92-676 
du 17 juillet 1992 
Décision 2004/162/CE 
du 10 février 2004 
Article 
299-2 
- Trois différentiels d’octroi de mer, 
respectivement plafonnés à 10, 20 
et 30 % portant sur des listes 
de produits (annexes A, B et C). 
- Exonération des entreprises 
de moins de 550 000 euros de CA 
Dix ans 
Loi n°2004-639 
du 2 juillet 2004 
Décret 
d’application 
n° 2015-1077 
du 26 août 2015 
Décision 940/214/UE 
du 17 décembre 2014 
Article 
349 
- Trois différentiels d’octroi de mer, 
respectivement plafonnés à 10, 20 
et 30 % portant sur des listes 
de produits (annexes A, B et C) 
- Exonération des entreprises 
de moins de 300 000 euros de CA 
Sept ans 
Loi n° 2015-762 
du 29 juin 2015 
modifiant la loi 
n° 2004-639 
du 2 juillet 2004, 
suivie d’autres 
ajustements 
législatifs
1
Décision 2021/991 
du 7 juin 2021 
Article 
349 
- DROM de Mayotte ajouté dans 
le régime 
- Deux différentiels d’octroi de mer, 
respectivement plafonnés à 20 % 
et 30 % portant sur des listes 
de produits (annexes A et B). 
- Exonération des entreprises 
de moins de 550 000 euros de CA 
Six ans 
et six 
mois 
Loi de finances 
initiale 2022 
n°2021-1900 
du 30 décembre 
2021, article 99, 
modifiant la loi 
n° 2004-639 
du 2 juillet 2004 
Source : Cour des comptes sur la base des décisions du Conseil de l’Union européenne
1 Loi n° 2015-1786 du 29 décembre 2015 modifiant le régime des franchises . Loi n° 2016-1918 
du 29 décembre 2016 précisant certains points dans les parties de la loi relatives au champ 
d’application, à l’assiette et aux redevables du volet interne de la taxe . Loi n° 2017-256 du 
28 février 2017 de programmation relative à l’égalité réelle en outre-mer (EROM) modifiant 
l’article 37 de la loi sur l’octroi de mer relatif à l’octroi de mer régional .
 
7
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Ces décisions européennes successives 
posent des principes essentiels .
D’une part, à côté de l’octroi de mer 
« historique » visant les importations 
(octroi de mer « externe »), un 
octroi de mer « interne » taxant les 
productions locales au-delà d’un 
certain seuil de chiffre d’affaires a été 
introduit . D’autre part a été donnée 
aux collectivités de niveau régional la 
possibilité de décider un « différentiel 
d’octroi de mer » applicable aux 
biens importés par rapport aux 
mêmes biens produits localement, 
en vue de compenser les surcoûts 
de la production locale . Un plafond 
d’écart de taxation est ainsi autorisé 
pour environ 900 biens limitativement 
énumérés dans deux listes, autorisant 
respectivement vingt et trente points 
d’écarts de taxation en faveur des 
biens produits localement . Ce dispositif 
est soumis à un bilan à mi-parcours et 
à un processus de renouvellement 
périodique, qui doit être fondé sur 
des justifications précises de la part 
de l’État .
Au sein de cet objectif économique, les 
ambiguïtés du modèle apparaissent 
néanmoins patentes, entre, d’une part, 
la compensation sur longue période, 
voire de façon permanente, de handicaps 
structurels eux aussi permanents et 
difficilement surmontables et, d’autre 
part, un dispositif de protection 
temporaire destiné à permettre 
de surmonter ces handicaps, de 
renforcer le tissu économique local et 
finalement de favoriser le rattrapage 
ou la convergence des niveaux de 
vie au sein de l’espace européen . Le 
dosage entre ces deux considérations 
fait l’objet d’une forme de « non-
dit » entre les acteurs européens, 
nationaux et régionaux : en accordant 
cette dérogation aux règles du 
marché unique européen pour une 
durée limitée, et en demandant des 
justifications extrêmement précises 
sur le caractère proportionné du 
régime, la Commission européenne 
s’inscrit plutôt dans une approche 
temporaire et révisable, reportant la 
charge de la preuve du bien-fondé 
du régime de l’octroi de mer sur la 
France, alors que les collectivités 
locales s’inscrivent davantage dans la 
perspective d’un dispositif pérenne .
Le cadre historique et institutionnel
 
8
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Le cadre historique et institutionnel
Gouvernance de l’octroi de mer : qui fait quoi ?
Sur proposition de la Commission : 
Autorise à intervalles réguliers le régime de l’octroi de mer
sur la base des traités européens.
Détermine les grands principes et la liste des biens pouvant
faire l’objet d’un « différentiel ».
Propose à la Commission européenne les adaptations
au régime, rend compte de son fonctionnement.
Fixe dans la loi et les règlements le régime détaillé
de l’octroi de mer. 
Dont assiette, taux plafonds, exonérations obligatoires
et facultatives.
Assure la collecte, le recouvrement et le versement
de la taxe.
L’État
Mairie
Les communes des départements
et régions d’Outre-Mer
Délibèrent sur la stratégie générale.
Fixent les taux par produits et accordent
les exonérations facultatives. 
Déterminent les modalités de répartition
entre communes.
Perçoivent l’octroi de mer dit « régional »
(un quart du produit total).
Régions, département et collectivités
uniques d’Outre-mer
Sont consultées par le niveau régional.
Reçoivent la partie principale de la taxe
(les trois-quarts du produit total).
Source : Cour des comptes
 
9
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Un régime complexe
Du fait de la superposition de ces 
deux objectifs, de financement et de 
protection, et des deux catégories 
d’attributaires de la taxe, communes et 
régions, le dispositif a atteint un niveau 
élevé de complexité . Il correspond en 
effet désormais à quatre catégories de 
situations : octroi de mer interne 
(OMI), externe (OME), octroi de mer 
régional interne (OMRI) et externe 
(OMRE) . Cette complexité est amplifiée 
par les dispositions plus détaillées, 
législatives (loi du 2 juillet 2004) et 
réglementaires (décret du 26 août 2015 
notamment), qui régissent au niveau 
national sa collecte et son utilisation, 
s’agissant notamment des règles 
d’assujettissement, des nombreuses 
catégories d’exonérations obligatoires 
et facultatives, des plafonds de taux 
pouvant être décidés par les collectivités 
locales, de la définition de la notion de 
production, des règles de déductibilité 
des intrants, ou encore des modalités 
d’articulation de l’octroi de mer avec la 
TVA . L’octroi de mer est ainsi soumis à 
un enchevêtrement particulièrement 
complexe de dispositions, qui nuit à la 
lisibilité du régime et complique sa mise 
en œuvre .
Source : Cour des comptes d’après la commission d’évaluation des politiques outre-mer 
(CNEPEOM)
Le cadre historique et institutionnel
Collecte et versement de l’octroi de mer
Octroi
de
mer
Bien importé
frappé par
l’octroi de mer
externe
(total)
Direction
régionale
des finances
publiques
Départements et régions
reçoivent les recettes
de l’octroi de mer régional
Préfecture
notifie aux collectivités
les montants
et la répartition
de l’octroi de mer
Communes
reçoivent les recettes
de l’octroi de mer
Fond régional
pour le développement
et l’emploi
Bien produit
localement
frappé par
l’octroi de mer
interne (total)
Douanes
Source
de rémunération
douanière
1,5 %
Collecté
Collecté
Transféré
Distribué
Distribué
Notifiée
 
10
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Le cadre historique et institutionnel
Taux autorisés pour les différentes catégories d’octroi de mer
€
TAXES
1
1
2
2
3
3
4
4
5
5
6
6
7
7
8
8
9
9
0
0
,
,
.
.
Octroi de mer
(communes)
Octroi de mer
régional
Entre 0 et 60 %
Sauf pour alcools et tabac (entre 0 et 90 %)
À Mayotte, fourchettes augmentées de moitié 
(0 à 90 %, alcools et tabacs entre 0 et 135 %)
Externe
Principe général : 
taux identiques 
à ceux de 
l’octroi de 
mer interne
Possibilité de taux 
différenciés 
pour une 
liste limitative 
de biens 
prévus pour chaque DROM dans la limite de :
différentiel de 20 points de pourcentage (liste A) 
différentiel de 30 points de pourcentage (liste B)
Interne
≤ 2,5 %
Sauf Guyane : ≤ 5 %
Taux supplémentaire de 2,5 % au plus sous réserve de 
la signature d’un contrat de convergence avec l’État
Externe
≤ 2,5 %
Sauf Guyane 5 %
Taux supplémentaire de 2,5 % au plus sous réserve de 
la signature d’un contrat de convergence avec l’État
Interne
Source : Cour des comptes
 
11
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Un impact positif sur le volume 
et le dynamisme des recettes 
des communes, une affectation 
massive aux dépenses 
de fonctionnement, sans impact 
fort sur les investissements
L’impact sur les recettes locales
Avec des recettes nettes globales 
atteignant un niveau historique 
en 2022 (1 644 M€
1
), et une hausse 
moyenne, tous départements 
et régions d’outre-mer (DROM) 
confondus, de 4,64 % par an sur 
la période 2014-2022, l’octroi de 
mer conforte son statut de recette 
majeure et relativement insensible 
aux chocs conjoncturels : son produit 
n’a connu que deux baisses au cours 
des vingt-cinq dernières années, de 
façon marquée en 2009-2010, lors 
de la crise financière et, de façon plus 
modérée, en 2020, à la suite de la crise 
sanitaire . Sur moyen et long terme, 
sa hausse en valeur absolue est très 
significative (+ 501 M€ entre 2014 
et 2022 et + 1 178 M€ par rapport à 
1998) .
En ratio par habitant, elle est 
inégalement répartie, en raison 
notamment de la différence de 
structure économique et de politique 
fiscale des collectivités régionales : 
la Martinique et la Guadeloupe 
bénéficient en 2022 de recettes par 
habitant (respectivement 949 et 
970 €) près de deux fois supérieures 
à celles de Mayotte (520 €) et une 
fois et demi supérieure à celles de 
La Réunion (640 €) . L’octroi de mer 
représente en moyenne 32 % des 
produits de gestion des communes 
des départements et régions d’outre-
mer, avec des écarts importants entre 
elles . Il couvre de fait entre 43 et 
57 % des dépenses de personnel 
des communes . Il participe aussi à 
leur équilibre budgétaire, dans 
un contexte où les communes 
ultramarines présentent en moyenne 
des charges de personnels élevées 
et des excédents plutôt faibles en 
comparaison de celles de l’hexagone .
Quel est l’impact de l’octroi 
de mer sur les finances locales ? 
2
2 Dont 34 % pour La Réunion, 22 % pour la Guadeloupe et la Martinique, 14 % en Guyane et 8 % 
pour Mayotte .
 
12
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Collectées par les services des 
douanes, les recettes de l’octroi de 
mer font l’objet d’un prélèvement 
de 1,5 % pour frais d’assiette et de 
recouvrement . Ces frais ne font pas 
l’objet d’une comptabilité analytique 
permettant de vérifier si le montant 
collecté correspond aux charges réelles 
de l’administration des douanes . Par 
ailleurs, l’absence coutumière, sur la 
base d’une interprétation contestable 
de la loi, de prélèvement sur les recettes 
de l’octroi de mer régional constitue 
une différence de traitement entre 
catégories de collectivités . Elle suscite 
un manque à gagner pour les finances 
publiques, estimé par les juridictions 
financières à 51,3 M€ sur la période 
2014-2022 . En outre, le marché unique 
antillais entraîne des flux de recettes 
croisées peu lisibles et comportant 
des anomalies . Enfin, les actions de 
contrôle et de lutte contre la fraude 
ne font l’objet d’aucune remontée 
d’informations consolidée de la part de 
l’administration des douanes .
Répartition par DROM 
des collectes nettes en M€ 
(cumul 2014 à 2022)
Quel est l’impact de l’octroi de mer 
sur les finances locales ? 
0
200
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
400
600
800
1 000
1 200
1 400
1 600
1 800
Guadeloupe
Guyane
Martinique
Mayotte
La Réunion
253
159
250
83
399
252
161
261
90
407
257
161
259
94
409
269
174
268
101
424
288
179
278
88
434
288
183
273
98
432
307
193
277
96
452
317
222
305
121
486
373
240
346
133
552
Collecte nette d’octroi de mer par DROM depuis 2014 (en M€)
Source : Cour des comptes d’après DRDDI de Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique 
et Mayotte
La Réunion
Martinique
Guadeloupe
Guyane
Mayotte
3 994
34 %
2 603
22 %
1 672
14 %
2 516
22 %
904
8 %
Source : Cour des comptes d’après 
données DGDDI
 
13
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Au sein du dispositif, l’octroi de 
mer interne (OMI) appliqué aux 
entreprises ultramarines ne s’élève 
qu’à 54 M€ (soit 3,3 % des recettes 
totales de l’octroi de mer) . La mise 
en place d’un octroi de mer interne 
destiné à respecter le principe de 
non-discrimination entre productions 
locales et importations paraît donc, 
dans les faits, largement théorique . La 
taxation des importations demeure 
très prépondérante en volume, dans 
un contexte où cette dernière peut 
paraître plus indolore . En effet, ses 
conséquences sont plus diluées, et ses 
caractéristiques sont moins porteuses 
d’un risque de contestation locale, en 
l’absence de traçabilité de l’impact de 
l’octroi de mer sur les prix payés par 
les consommateurs finaux, puisque, 
par contraste avec la TVA, l’octroi de 
mer n’est pas visible pour ces derniers .
Cette préférence tacite pour la 
taxation des importations est en elle-
même porteuse d’une contradiction 
avec l’objectif de renforcement du 
tissu productif local . En effet les 
collectivités locales n’ont pas, en 
l’état, d’intérêt objectif à ralentir 
l’abondement de leurs ressources de 
fonctionnement en favorisant une 
production locale qui concurrencerait 
ces mêmes importations .
Quel est l’impact de l’octroi de mer 
sur les finances locales ? 
Part de l’OMI net collecté dans le total (OMI + OME y compris OMR) par DROM
0 %
1 %
2 %
3 %
4 %
5 %
6 %
7 %
8 %
4,5 %
3,3 %
7,4 %
5,5 %
6,3 %
4,6 %
6,4 %
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
La Réunion
Martinique
Moyenne
Guadeloupe
Guyane
Mayotte
0,1 %
2,4 %
2,5 %
1,4 %
5,3 %
4,3 %
3,8 %
3,1 %
4,8 %
3,7 %
3,3 %
Source : Cour des Comptes sur la base de la population communale (Insee)
L’impact sur les dépenses locales
La répartition de la ressource issue de 
l’octroi de mer entre les communes 
repose sur des normes disparates et 
anciennes et sur des bases juridiques 
parfois incertaines . Cette ressource 
prend la forme d’une dotation globale 
garantie (DGG) prévue par la loi, 
à savoir une prévision de recettes 
prenant pour base celles constatées 
l’année précédente, majorées de 
la somme de la hausse prévue du 
revenu national brut (RNB) et des prix 
à la consommation tels qu’annexés 
au projet de loi de finances . Son 
 
14
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Quel est l’impact de l’octroi de mer 
sur les finances locales ? 
fonctionnement est asymétrique : 
cette dotation, qui n’est en réalité pas 
« garantie », est ajustée à la baisse 
au cas où les recettes constatées 
d’octroi de mer seraient inférieures 
aux prévisions . Dans le cas contraire, 
l’excédent est conservé et affecté 
l’année suivante à un Fonds régional 
pour le développement et l’emploi 
(FRDE) .
Par le canal de la DGG, la quasi-
totalité des recettes de l’octroi de mer 
est en pratique affectée à la section 
de fonctionnement des communes, 
sans « fléchage » particulier . Les 
dépenses de fonctionnement ainsi 
abondées ont un effet multiplicateur 
positif sur les économies locales et 
compensent la faiblesse des autres 
bases fiscales existantes . L’impact 
de l’octroi de mer sur les dépenses 
d’investissement est pour sa part 
ténu, 
via
un virement éventuel à la 
section d’investissement des budgets 
locaux en cas d’excédent de la section 
de fonctionnement . Cette affectation 
de l’essentiel de la ressource à des 
dépenses de fonctionnement est ainsi 
porteuse d’une forme d’accoutumance, 
les recettes étant dynamiques et 
supérieures à la hausse du RNB sur 
la période étudiée, et d’un risque 
de désincitation à la recherche 
d’économies de fonctionnement ou à 
la maîtrise des dépenses publiques .
La partie de l’octroi de mer explicitement 
destinée aux investissements, qui 
s’incarne dans le Fonds régional 
pour le développement économique 
et l’emploi (FRDE), est elle-même 
répartie en deux fractions (parts 
régionale et communale) . Ce fonds 
différentiel entre les recettes effectives 
et les recettes prévues n’a atteint que 
30,8 M€ en moyenne par an entre 2014 
et 2022 pour les communes et 45 M€ 
pour le niveau régional . Alors que le 
FRDE doit, selon la loi du 2 juillet 2004, 
financer prioritairement 
« des projets 
facilitant l’installation d’entreprises et 
la création d’emplois ou contribuant 
à la réalisation d’infrastructures et 
d’équipements publics nécessaires au 
développement »
, il ne joue que très 
marginalement ce rôle . Cela tient à 
son caractère résiduel par rapport aux 
dépenses de fonctionnement issues 
de la dotation globale garantie, à son 
caractère fluctuant et non prévisible, 
peu cohérent avec l’objectif de 
couverture de dépenses pluriannuelles 
d’investissement, à une absence de 
choix clair fait entre l’échelon régional 
et communal pour concentrer et piloter 
ces recettes, à un émiettement de 
la ressource entre communes sur un 
critère essentiellement démographique 
et, enfin, à la non traçabilité fréquente 
des dépenses correspondantes dans les 
comptes communaux .
 
15
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Quel est l’impact de l’octroi de mer 
sur les finances locales ? 
Un régime globalement 
instable et peu prévisible, 
marqué par une complexité 
excessive et une faible 
transparence
La prévisibilité
Poursuivant des objectifs multiples, 
de nature structurelle (financer 
les collectivités territoriales, aider 
au maintien et au développement 
des productions locales), mais 
aussi parfois conjoncturelle (aléas 
climatiques, crise sanitaire, tensions 
sociales), auxquels s’ajoutent, dans 
certaines collectivités, d’autres 
objectifs de politique publique 
(modulation des taux effectifs à des 
fins sanitaire, culturelle, écologique), 
le régime de l’octroi de mer a atteint 
un niveau élevé de complexité 
et d’instabilité, du fait d’éléments 
cumulatifs : 
l
les incertitudes liées à l’inscription, 
aux ajouts, retraits ou changements 
périodiques de biens sur les listes 
européennes ; 
l
le nombre, certes différencié d’un 
territoire à l’autre, mais élevé, des 
taux effectifs décidés pour l’octroi 
de mer interne et surtout externe 
(de sept à seize taux différents 
constatés), qui peuvent s’appliquer 
à quelque 15 000 lignes tarifaires 
distinctes et dans une fourchette 
par ailleurs large autorisée par la loi 
(entre 0 et 60 % dans le cas général, 
avec des modulations à la hausse 
possibles pour certains produits et 
territoires) ;
FRDE moyen par rapport à la collecte nette 
2014 à 2020 par DROM
La Réunion
Martinique
Guadeloupe
Moyenne
Guyane
Mayotte
5,6 %
6,8 %
3,3 %
7,9 %
9,1 %
22,8 %
Source : Cour des Comptes d’après données douanes
 
16
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Quel est l’impact de l’octroi de mer 
sur les finances locales ? 
l
à l’exception de la région de 
La Réunion, l’absence d’alignement 
des décisions prises en matière de 
taux pour le niveau communal et 
régional, l’octroi de mer régional 
n’étant pas mis en œuvre dans 
les faits sous la forme d’un taux 
additionnel aux recettes destinées 
aux communes, mais comme une 
taxe ayant, en quelque sorte, sa « vie 
propre » par rapport aux biens taxés ; 
l
le rythme de modification de ces 
mêmes taux, en général annuel mais 
qui peut localement couvrir une 
période infra-annuelle, ce qui est 
le cas en pratique dans plusieurs 
collectivités .
L’ensemble de ces éléments rend 
l’élaboration d’un modèle économique 
pluriannuel en partie aléatoire 
pour les acteurs économiques . Les 
modalités actuelles de pilotage du 
dispositif tendent ainsi à privilégier 
les entreprises en place maîtrisant les 
procédures régionales et en mesure 
de justifier leurs demandes ou, le cas 
échéant, ayant la capacité financière de 
recourir à des cabinets de consultants 
spécialisés dans le traitement de ces 
dossiers, tant auprès des services du 
conseil régional ou de la collectivité 
territoriale unique que, le cas échéant, 
de la Commission européenne .
L’élaboration des délibérations 
et leur motivation
L’absence de prévisibilité de l’octroi 
de mer se double d’un degré de 
transparence insatisfaisant sur 
les motivations des décisions 
d’exonérations facultatives et de 
changements de taux, en l’absence 
de corrélation systématique avec les 
stratégies de développement des 
territoires et faute de publication 
systématique des motifs guidant 
les décisions . Les parties prenantes 
sont associées, selon des modalités 
variables d’un DROM à l’autre, 
aux discussions préalables et aux 
décisions . Mais l’accessibilité aisée 
et homogène à des informations 
claires et explicites pour les citoyens 
et contribuables ou des entités 
économiques non familières de cette 
taxe, fait aujourd’hui largement 
défaut dans la plupart des territoires .
Pour prendre les décisions dont la 
loi leur confie la responsabilité, les 
collectivités locales sont par ailleurs 
dépendantes des informations que 
l’administration des douanes leur 
communique souvent tardivement, 
sur des bases hétérogènes, et dont 
certaines ne sont pas exploitables au 
motif avancé du secret statistique .
Il existe par ailleurs peu de bases de 
données internes disponibles, les 
collectivités faisant fréquemment 
appel à des prestataires privés 
spécialisés pour les retraiter . La 
motivation des exonérations, qui 
devrait figurer dans les rapports 
explicatifs que les collectivités locales 
doivent transmettre à l’État, sont 
rarement fournies, dans des délais par 
ailleurs fréquemment supérieurs à 
celui prévu de six mois après l’exercice 
concerné .
Cette situation est d’autant plus 
regrettable que le coût cumulé 
des exonérations et des différentiels 
d’octroi de mer (taxes non perçues) 
est significatif . Son montant est en 
effet supérieur à 490 M€ par an . La 
reconstitution de cette dépense fiscale 
paraît particulièrement complexe et non 
consensuelle entre les parties prenantes .
 
17
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Quel est l’impact de l’octroi de mer 
sur les finances locales ? 
On peut toutefois estimer que sur 100 € 
encaissés sur la période 2015-2019, 
près d’un-tiers supplémentaire (37 €) 
correspond à des recettes potentielles 
non encaissées liées, d’une part, au 
différentiel d’octroi de mer et, d’autre 
part, aux différentes exonérations au 
paiement de la taxe .
L’autonomie très relative 
des collectivités locales
L’octroi de mer est considéré comme 
une garantie de l’autonomie des 
collectivités locales, entendue comme 
leur libre administration et capacité à 
disposer de ressources propres . Dans 
les faits, celle-ci est très forte pour 
le niveau régional en comparaison 
de l’hexagone en matière de taux et 
d’exonérations, mais quasi inexistante 
pour les communes, qui sont pourtant 
de loin les premières bénéficiaires 
de la recette (75,8 % en moyenne 
sur 2014-2022) . Ces dernières ne 
décident ni de l’assiette, ni des taux, 
ni des exonérations, ni des critères de 
répartition de la ressource . Elles sont 
seulement consultées, sous des formes 
variables et inégales d’un territoire 
à l’autre . En revanche, les régions ou 
collectivités uniques disposent d’une 
large marge pour fixer les taux et 
exonérations facultatives, dans les 
limites fixées par les décisions du 
Conseil de l’Union européenne .
 
19
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Les impacts économiques de l’octroi 
de mer apparaissent, selon la 
présente évaluation, soit comme non 
décelables, soit, sur plusieurs aspects, 
comme mitigés, voire négatifs en 
termes d’efficience et de cohérence, 
en particulier sur le niveau des prix à 
la consommation . L’effet de levier de 
l’octroi de mer sur le développement 
et le renforcement de la compétitivité 
des territoires d’outre-mer paraît 
quant à lui incertain .
Une contribution limitée 
à la compensation des handicaps 
ultramarins, par ailleurs porteuse 
de risques et d’incohérences
La notion de handicaps structurels : 
le passage délicat de la théorie 
à la pratique 
Le différentiel d’octroi de mer vise à 
compenser les handicaps structurels 
auxquels sont exposés les territoires 
ultramarins . Ces handicaps, dont 
la liste figure dans le traité sur le 
fonctionnement de l’Union européenne, 
entraînent des surcoûts de production 
spécifiques que le différentiel d’octroi de 
mer est censé permettre de compenser 
en tout ou partie . Les estimations de 
ces surcoûts, réalisées pour vérifier 
qu’ils font l’objet d’une compensation 
adéquate, sont plus ou moins élaborées 
et précises . En raison de la complexité 
du système, de la qualité inégale des 
données disponibles et de la présence 
d’un nombre élevé d’aides au système 
productif ultramarin, les méthodes 
et calculs employés ne permettent 
de s’assurer qu’imparfaitement de la 
contribution du différentiel d’octroi de 
mer à l’objectif de compensation qui lui 
est assigné, ni de son caractère équitable .
Les listes de biens protégés : 
des progrès méthodologiques 
nécessaires
De façon générale, les listes de biens 
susceptibles de faire l’objet d’un 
différentiel d’octroi de mer, de même que 
les taux et exonérations effectivement 
appliqués, semblent davantage relever, 
dans un certain nombre de cas, d’accords 
locaux de circonstance ou d’un héritage 
historique que d’une vision économique 
étayée et valide sur le long terme au 
regard de leur rapport coût-efficacité, 
notamment pour le consommateur 
final . Des avancées méthodologiques 
apparaissent nécessaires, en lien avec 
l’Insee, afin de définir de façon plus 
explicite, objective et transparente, les 
productions locales stratégiques et 
pouvant à terme servir une partie plus 
significative de la demande locale, et de 
suivre la quantité, la qualité et l’évolution 
des emplois « protégés » . Il convient 
également de mieux objectiver les 
seuils de vigilance sur les importations 
dommageables à moyen et long terme, 
en veillant à ne pas annihiler toute forme 
de concurrence de la part de nouveaux 
entrants sur les marchés concernés .
Quel est l’impact de l’octroi 
de mer sur le développement 
des économies locales ?
3
 
20
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Quel est l’impact de l’octroi de mer 
sur le développement des économies locales ?
Des contre-pouvoirs étatiques 
peu apparents
Le rôle des ministères chargés de 
s’assurer de la qualité, de l’exhaustivité 
et de la sincérité des justifications à 
apporter aux instances européennes 
sur les surcoûts justifiant l’octroi de 
mer apparaît, quant à lui, incertain . Les 
études afférentes sont confiées à des 
cabinets privés, en nombre très limité, 
dont le positionnement, nonobstant 
leur sérieux, n’est par définition pas 
neutre . Par ailleurs la robustesse des 
méthodes de calcul des surcoûts 
justifiant les différentiels de taux 
entre importations et productions 
internes n’est pas totale . Les données 
nécessaires sont fournies directement 
par les entreprises, et apparemment 
non contrôlées par l’État, avant 
soumission du dossier à la Commission 
européenne . Aucun contrôle public 
approfondi n’est effectué de manière 
indépendante, la Commission étudiant 
essentiellement « les grandes masses » 
et l’aspect macro-économique à partir 
des données fournies . De surcroît, 
l’évaluation a conduit à émettre des 
doutes sur l’exhaustivité de la prise en 
compte de l’ensemble des soutiens 
déclarés par la France en appui aux 
territoires dans le calcul des surcoûts 
justifiant le différentiel d’octroi de mer .
Des effets économiques 
sur la compétitivité des entreprises 
bénéficiant du différentiel d’octroi 
de mer non quantifiables et le plus 
souvent non avérés
Les effets économiques de l’octroi 
de mer apparaissent au mieux non 
quantifiables . Ils sont le plus souvent 
non avérés sur la compétitivité des 
entreprises bénéficiant du différentiel 
d’octroi de mer .
En premier lieu, la complémentarité 
de l’octroi de mer avec les autres 
aides aux entreprises (nationales, 
locales et européennes) mériterait 
sans doute d’être réétudiée afin de 
s’assurer, d’une part, de leur cohérence 
d’ensemble et, d’autre part, de 
l’absence de surcompensation dont les 
modalités de contrôle sont largement 
perfectibles (selon la Commission, 
« une analyse complète du cumul des 
aides au niveau d’un produit spécifique 
est actuellement irréalisable »
) .
L’effet direct de l’octroi de mer sur 
la santé et le développement du tissu 
entrepreneurial ultramarin est au mieux 
non démontré, au pire négligeable .
S’agissant de la protection effective des 
branches bénéficiant du différentiel 
d’octroi de mer, les calculs effectués 
par les juridictions financières (selon la 
méthode économétrique de « régression 
sur discontinuité ») ne permettent pas de 
conclure quant à la causalité de l’octroi de 
mer sur la variation de la compétitivité des 
entreprises des départements et régions 
d’outre-mer Quant à l’effet sur la création 
d’entreprises, il reste globalement faible 
selon les estimations de la présente 
évaluation, qui constate cependant 
que l’octroi de mer a tendance plutôt à 
favoriser les entreprises présentes qu’à 
susciter des créations d’entreprises .
Si l’octroi de mer protège les entreprises 
en place, il présente un réel risque de 
glissement de sens entre l’intention 
initiale visant à protéger des secteurs 
économiques et ses effets pratiques 
conduisant à protéger un nombre parfois 
très limité d’entreprises . L’extrême 
précision de cette liste expose les 
décideurs à des risques de pression 
de la part des entreprises concernées .
Sous couvert de compensation, légitime, 
de handicaps structurels, le dispositif 
est également de nature à favoriser la 
préservation des positions acquises . Ce 
risque est important lorsque l’ouverture 
à la concurrence n’est pas garantie .
 
21
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Des impacts dilués mais 
négatifs sur la cherté de la vie, 
une dépendance aux flux 
d’importations inchangée
4
Niveau des prix
L’octroi de mer ne constitue qu’un 
facteur explicatif de la cherté de 
la vie dans les outre-mer, parmi de 
nombreux autres (tels que le coût du 
fret et des assurances, les marges des 
importateurs et distributeurs, les effets 
des rémunérations complémentaires 
des agents publics, etc .), dans une 
proportion par ailleurs difficilement 
quantifiable (les chiffrages, de 
forte amplitude, évoluent dans une 
fourchette de 4 à 10 %) .
Son effet est plus marqué sur certains 
biens et sur les populations les plus 
fragiles . Il participe dès lors à un cumul 
d’éléments négatifs sur le niveau des 
prix, dans un contexte où son assiette 
même (incluant les frais de fret et 
d’assurance) contribue de façon 
mécanique à la hausse des prix, et où de 
nombreux biens de première nécessité, 
non produits dans les départements et 
régions d’outre-mer, ou produits dans 
une proportion limitée, sont assujettis 
à des taux parfois très élevés . S’y ajoute 
le problème majeur de la cohabitation 
dysfonctionnelle entre la TVA et l’octroi 
de mer : alors que l’exclusion de l’octroi 
de mer de l’assiette de la TVA est prévue 
par l’article 45 de la loi du 2 juillet 2004, 
cette disposition est en pratique 
partiellement et inégalement appliquée, 
l’octroi de mer étant dilué dans la chaîne 
de formation des prix et se transformant 
en élément de coût pour les productions 
auxquelles s’applique la TVA .
Exemples d’octroi de mer externe (OME) et d’OME régional (OMER) 
sur des produits de base taux en %
OME 
OMER 
OME 
OMER 
OME 
OMER 
OME 
OMER 
OME 
OMER 
Guadeloupe 
La Réunion 
Martinique 
Guyane 
Mayotte 
OEufs 
20 
2,5 
4 
2,5 
20 
2,5 
2,5 
2,5 
2,5 
2,5 
Biscotte 
7 
2,5 
15,5 
2,5 
7 
2,5 
15 
2,5 
17,5 
2,5 
Confiture 
25 
2,5 
4 
2,5 
20 
2,5 
20 
2,5 
20 
2,5 
Farine 
25 
2,5 
4 
2,5 
25 
2,5 
0 
0 
2,5 
2,5 
Fromage râpé 
2 
2,5 
4 
2,5 
7 
2,5 
12,5 
2,5 
17,5 
2,5 
Savon liquide 
7 
2,5 
10,5 
2,5 
10 
2,5 
15 
2,5 
2,5 
2,5 
Source : Cour des comptes d’après délibérations des collectivités concernées 2022 et 2023
 
22
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
De façon générale, l’effet de l’octroi de 
mer sur le maintien voire l’augmentation 
du pouvoir d’achat des consommateurs 
apparaît comme un enjeu négligé .
Ses finalités principales et explicites 
(financement des collectivités locales, 
protection des entreprises) ont depuis 
longtemps relégué au second plan 
ses effets pourtant négatifs pour les 
consommateurs finaux, car dilués, 
malaisément mesurables et peu 
traçables . Des exonérations ponctuelles 
ont été décidées par certaines 
collectivités locales pour faire face 
aux tensions sociales . Cependant ces 
dernières ne se sont pas attaquées à 
la racine du problème, qui tient aux 
caractéristiques mêmes de l’octroi de 
mer, dont les ressources restent assises 
en quasi-totalité sur la taxation de biens 
importés, pour partie non substituables 
avec des biens produits localement, ou 
correspondant à une offre locale limitée 
et insusceptible, même à terme, de 
saturer la demande intérieure .
L’impact négatif de l’octroi de mer 
sur certains services publics est par 
ailleurs avéré, avec un montant payé 
par ces derniers au titre des biens 
importés pour assurer leurs missions 
de 27 M€ au minimum en 2022 et de 
159 M€ depuis 2017 . Cette charge a 
notamment pesé sur les budgets 
des structures hospitalières déjà 
financièrement fragiles, mais aussi sur 
les administrations régaliennes pour 
l’importation de biens destinés à des 
missions relevant exclusivement de 
l’État (matériels destinés à des missions 
de défense et de sécurité ou à la 
surveillance des frontières) . Les biens 
concernés peuvent certes faire l’objet 
d’exonérations . Cependant ces dernières, 
qui relèvent du seul bon vouloir des 
collectivités concernées, peuvent donner 
lieu à de longues négociations .
Commerce extérieur
L’octroi de mer, auquel s’ajoute pour les 
importateurs hors Union européenne 
le tarif extérieur commun dans le 
cadre de la politique commerciale 
communautaire, joue objectivement un 
rôle protecteur vis-à-vis des importations, 
mais n’est pas conçu comme un outil de 
soutien aux exportations . Pour autant, 
son rôle ne devrait pas être neutre à ce 
sujet . Il est en effet supposé permettre 
aux entreprises de consolider leurs 
positions sur le marché local, de dégager 
des marges de manœuvre pour investir, 
augmenter leur taille et au final exporter 
davantage vers le marché de l’Union, qui, 
de façon asymétrique, leur est ouvert 
sans obstacle tarifaire ou non tarifaire . Or, 
la corrélation entre les secteurs protégés 
par le différentiel d’octroi de mer et 
leurs performances à l’exportation 
n’est pas établie . Les exportations des 
départements et régions d’outre-mer 
vers l’Union européenne hors France 
hexagonale restent faibles (7,7 % des 
exportations des DROM en 2022) . Elles 
sont en décalage fort par rapport aux 
performances de certains petits pays 
insulaires peu peuplés, connaissant des 
handicaps comparables, et non membres 
du marché unique .
Au final, la question de l’insertion des 
départements et régions d’outre-mer 
dans les chaînes de valeur mondiales, 
au-delà de la relation avec l’hexagone, 
ne paraît pas, à ce stade, clairement 
posée . L’approche défensive et 
protectrice incarnée par l’octroi de 
mer n’est en effet pas propice à une 
insertion accrue des départements 
et régions d’outre-mer dans leur 
environnement régional immédiat . Cet 
enjeu est tout sauf théorique, au regard 
à la fois des stratégies mises en place 
par d’autres petits États et territoires 
Des impacts dilués mais négatifs sur la cherté 
de la vie, une dépendance aux flux 
d’importations inchangée
 
23
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
insulaires aux caractéristiques voisines, 
de la modification de l’environnement 
géoéconomique qui leur est proche, 
et des enjeux écologiques associés 
(émissions liées aux transports 
maritimes et aériens) . En pérennisant 
une dépendance aux importations pour 
garantir un certain niveau de ressources 
fiscales, l’octroi de mer, dans sa forme 
actuelle, ne constitue pas un élément 
d’incitation fort pour modifier le modèle 
de commerce extérieur existant .
Des impacts dilués mais négatifs sur la cherté 
de la vie, une dépendance aux flux 
d’importations inchangée
 
25
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Conclusion
et recommandations
Taxe aux caractéristiques ambiguës 
et aux objectifs ambivalents, l’octroi 
de mer apporte des recettes très 
significatives et dynamiques aux 
collectivités locales ultramarines, au 
prix d’un régime particulièrement 
complexe, marqué par certaines 
incohérences ainsi que par des 
éléments d’instabilité et d’opacité .
Ses objectifs politiques ne sont que 
marginalement et imparfaitement 
atteints et ses impacts économiques 
apparaissent mitigés, voire pour partie 
négatifs . L’évaluation conduit dès lors 
à considérer que les inconvénients 
du système actuel l’emportent 
nettement sur ses avantages (avec 
des nuances d’un territoire à l’autre), 
en termes d’efficience, de cohérence 
interne et externe, et d’impact, comme 
l’indique le tableau ci-dessous .
Résumé de la réponse aux questions évaluatives
Question évaluative 
Réponse succincte 
Dans quelle mesure l’octroi de mer 
a-t-il un impact sur les recettes et 
dépenses locales ? 
Un impact positif sur le volume et le dynamisme 
des recettes des communes, une affectation 
massive aux dépenses de fonctionnement, sans 
impact fort sur les investissements. 
Dans quelle mesure les décisions 
relatives à l’octroi de mer sont-elles 
transparentes et prévisibles ? 
Un régime globalement instable et peu prévisible, 
marqué par une complexité excessive et une faible 
transparence. 
Dans quelle mesure l’octroi de mer 
permet-il de surmonter les handicaps 
structurels des territoires concernés ? 
Une contribution limitée à la compensation des 
handicaps ultramarins, par ailleurs porteuse de 
risques et d’incohérences. 
Dans quelle mesure l’octroi de mer 
influe-t-il sur la compétitivité des 
entreprises locales ? 
Des effets économiques sur la compétitivité des 
entreprises bénéficiant du différentiel d’octroi de 
mer non quantifiables et le plus souvent non 
avérés. 
Quels sont les effets de l’octroi de 
mer sur l’économie des départements 
et régions d’outre-mer ? 
Des impacts dilués mais négatifs sur la cherté de la 
vie, une dépendance aux flux d’importations 
inchangée. 
Source : Cour des comptes
 
26
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Conclusion
et recommandations
Au terme de cette évaluation, trois 
grands scénarios paraissent ouverts 
pour l’avenir d’une taxe qui apparaît 
désormais à la croisée des chemins :
l
le 
statu quo
 : compte tenu des 
constats figurant dans le présent 
rapport en réponse aux questions 
évaluatives (efficacité, efficience, 
cohérence, impact), cette option 
paraît devoir être écartée .
l
un scénario « de rupture » : il 
conduirait à substituer à l’octroi 
de mer une nouvelle ressource, qui 
pourrait s’appuyer sur le modèle 
de la TVA 
via
notamment une 
« TVA régionale » . Nécessitant 
une étude d’impact complète 
sortant du cadre du présent 
rapport, ce scénario ne saurait 
être écarté par principe à moyen 
et long terme . Ses modalités 
pourraient faire l’objet d’une 
gradation (expérimentation 
ou non, temporalité, mesures 
d’accompagnement) . Il gagnerait 
par ailleurs, s’il était retenu, à 
s’inscrire dans une réflexion 
plus générale sur la cohérence 
et l’efficacité des dispositifs 
spécifiques mis en place au niveau 
européen, national et régional 
en appui à la convergence 
économique des outre-mer, ainsi 
que sur l’opportunité de mener 
à bien d’autres réformes ayant 
notamment fait l’objet de travaux 
des juridictions financières 
(ainsi des rémunérations 
complémentaires des agents 
publics
1
) .
l
un scénario réformiste : il ne 
saurait selon les juridictions 
financières se limiter à quelques 
mesures éparses et de faible 
portée mais appréhender d’un 
point de vue systémique les 
correctifs majeurs à apporter au 
régime actuel . Cinq paramètres 
interdépendants sont à prendre 
en compte à cet égard : le coût 
de la réforme pour les finances 
publiques, la garantie des recettes 
pour les collectivités locales, 
les modalités de protection des 
productions locales exposées à la 
concurrence, le degré d’autonomie 
fiscale des collectivités régionales 
ultramarines, et les enjeux de la 
lutte contre la cherté de la vie .
3 Cour des comptes, 
Les compléments de rémunération des fonctionnaires outre-mer
, référé, 
septembre 2023 .
 
27
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Conclusion
et recommandations
Ce troisième scénario, réformiste 
mais ambitieux, constitue l’hypothèse 
centrale recommandée à court terme 
à l’issue de cette évaluation . Les 
juridictions financières formulent à 
cet égard douze recommandations 
précises, qui relèvent de quatre 
grandes orientations pouvant guider 
la réforme de l’octroi de mer : 
Renforcer le pilotage et le contrôle 
du dispositif 
1.
D’ici fin 2024, renforcer le rôle 
de pilotage de l’État en matière de 
contrôle de gestion, de détection des 
erreurs et fraudes, de fiabilisation des 
flux au sein du marché unique antillais 
et d’harmonisation des normes et 
pratiques des services déconcentrés 
de l’administration des douanes, en 
particulier sur les modalités et délais 
d’échanges de données avec les 
collectivités 
(ministère de l’économie, 
des finances et de la souveraineté 
industrielle et numérique)
2. 
D’ici 2025, appliquer des frais 
d’assiette et de recouvrement pour 
l’octroi de mer régional, en clarifiant 
les textes applicables si nécessaire, et 
fiabiliser à cette occasion le montant 
des coûts réels liés à ce service en 
vue d’actualiser le cas échéant le 
taux applicable pour les communes 
(ministère de l’économie, des finances 
et de la souveraineté industrielle et 
numérique)
3. 
D’ici 2025, en vue de déterminer de 
façon exacte et sincère le différentiel 
d’octroi de mer pertinent, établir une 
méthode unique de calcul des surcoûts 
applicable à l’ensemble des DROM, 
veiller à l’exhaustivité de la déclara-
tion des subventions européennes, 
nationales et locales vis-à-vis de la 
Commission européenne et assurer 
une contre-expertise publique indé-
pendante des calculs correspondants 
selon une méthodologie qui ne repose 
pas uniquement sur les déclarations 
des entreprises assujetties
(ministère 
de l’intérieur et des outre-mer)
Optimiser l’emploi des ressources 
4. 
D’ici 2025, en concertation avec 
les cinq collectivités, augmenter 
l’affectation des ressources issues 
de l’octroi de mer à l’investissement 
en plafonnant la hausse des recettes 
de l’octroi de mer consacrées au 
fonctionnement des collectivités 
(DGG) et en affectant le différentiel 
exclusivement à des dépenses 
d’investissement 
via
le Fonds régional 
pour le développement économique 
et l’emploi 
(ministère de l’économie, 
des finances et de la souveraineté 
industrielle et numérique et ministère de 
l’intérieur et des outre-mer, en lien avec 
les cinq collectivités régionales, uniques 
et départementale de Guadeloupe, 
Martinique, Guyane, La Réunion et 
Mayotte).
5. 
D’ici 2025, affecter la moitié, voire 
la totalité des recettes du FRDE 
aux collectivités de niveau régional 
afin de financer des dépenses 
d’investissement structurantes et 
aux impacts mesurables pour la 
compétitivité des territoires 
(ministère 
de l’économie, des finances et de la 
souveraineté industrielle et numérique 
et ministère de l’intérieur et des outre-
mer, en lien avec les cinq collectivités 
régionales, uniques et départementale 
de Guadeloupe, Martinique, Guyane, La 
Réunion et Mayotte).
 
28
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Conclusion
et recommandations
Adopter des mesures substantielles 
de simplification, de transparence et 
de lisibilité du dispositif 
6. 
D’ici 2025, prévoir une simplification 
du nombre de taux pouvant être 
décidés pour l’octroi de mer externe, 
a minima
sous forme de taux inscrits 
dans des fourchettes, en passant à 
un nombre plus réduit et plus lisible 
(ministère de l’économie, des finances 
et de la souveraineté industrielle et 
numérique et ministère de l’intérieur 
et des outre-mer, en lien avec les 
cinq collectivités régionales, uniques 
et départementale de Guadeloupe, 
Martinique, Guyane, La Réunion et 
Mayotte)
7. 
D’ici 2025, rendre obligatoire 
l’alignement de l’assiette pour les 
régions et les communes en faisant du 
taux régional un taux additionnel à celui 
décidé pour les communes 
(ministère 
de l’économie, des finances et de la 
souveraineté industrielle et numérique 
et ministère de l’intérieur et des outre-
mer, en lien avec les cinq collectivités 
régionales, uniques et départementale 
de Guadeloupe, Martinique, Guyane, La 
Réunion et Mayotte)
8. 
D’ici 2025, intégrer le principe 
d’une limitation des changements 
de taux et d’exonérations à une 
fois par an maximum dans un seul 
document public, sauf circonstances 
exceptionnelles et impératives dûment 
justifiées, et simplifier le système 
d’exonération des biens utilisés dans 
le cadre d’activités commerciales 
(intrants), 
(ministère de l’économie, 
des finances et de la souveraineté 
industrielle et numérique et ministère de 
l’intérieur et des outre-mer, en lien avec 
les cinq collectivités régionales, uniques 
et départementale de Guadeloupe, 
Martinique, Guyane, La Réunion et 
Mayotte)
9. 
D’ici fin 2024, adopter dans l’ensemble 
des DROM un règlement sur les 
modalités de recevabilité et d’examen 
des demandes de modifications de 
taux et d’exonérations, justifier de 
façon publique et transparente 
dans les délibérations les décisions 
d’exonérations et développer un accès 
numérique pour le public à l’ensemble 
des textes applicables et délibérations 
relatives à l’octroi de mer et à un 
simulateur des montants susceptibles 
de devoir être versés par les opérateurs 
économiques 
(collectivités régionales, 
uniques ou départementale de 
Guadeloupe, Martinique, Guyane, La 
Réunion et Mayotte).
Atténuer les effets de l’octroi de mer 
sur le niveau des prix 
10. 
D’ici 2025, étudier la possibilité 
d’exclure de l’assiette de l’octroi de 
mer les frais d’assurance et de fret, 
plafonner durablement l’octroi de mer 
(interne et externe) pour des produits 
de première nécessité et dresser un 
bilan de l’application de l’article 45 
de la loi n° 2004-639 du 2 juillet 2004, 
qui dispose que l’octroi de mer et 
l’octroi de mer régional ne sont pas 
compris dans la base d’imposition 
de la taxe sur la valeur ajoutée, en 
tirant toutes les conséquences des 
difficultés avérées d’articulation 
entre les deux taxes 
(ministère 
de l’économie, des finances et de la 
souveraineté industrielle et numérique 
et ministère de l’intérieur et des outre-
mer, en lien avec les cinq collectivités 
régionales, uniques et départementale 
de Guadeloupe, Martinique, Guyane, La 
Réunion et Mayotte)
 
29
Synthèse du Rapport public thématique de la Cour des comptes
Conclusion
et recommandations
11. 
D’ici 2025, étudier la possibilité 
d’exclure de l’assujetissement à 
l’octroi de mer externe les produits 
pour lesquels existe un monopole 
local (par exemple plus de 90 %) 
ou à l’inverse pour lesquels la 
production locale pour des produits 
équivalents est très faible (moins de 
10 %) et 
a fortiori 
inexistante, sauf 
justification étayée et discutée avec 
l’État 
(collectivités régionales, uniques 
et départementale de Guadeloupe, 
Martinique, Guyane, La Réunion et 
Mayotte)
12. 
D’ici 2025, prévoir une exonération 
obligatoire et non plus facultative 
du paiement de l’octroi de mer et de 
l’octroi de mer régional à l’importation 
pour les biens concourant aux 
missions régaliennes de l’État et à 
la santé 
(ministère de l’économie, 
des finances et de la souveraineté 
industrielle et numérique et ministère 
de l’intérieur et des outre-mer, en lien 
avec les cinq collectivités régionales, 
uniques et départementale de 
Guadeloupe, Martinique, Guyane, La 
Réunion et Mayotte)
Les tensions au sein des objectifs de réforme
A
r
b
i
t
r
a
g
e
s
Coût
neutre
des réformes
pour l’État
Lutte
contre
la cherté
de la vie
Garantie
de
ressources
dynamiques
Protection 
des productions
locales
exposées à la
concurrence
externe
Autonomie
fiscale
des collectivités
(pouvoir de taux
et exonérations)
Source : Cour des comptes