Sort by *
25 rue Paul Bellamy
BP 14119
44041 NANTES cedex 01 www.ccomptes.fr
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
ET SES RÉPONSES
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE
AGGLOMÉRATION
COMMUNE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
(Vendée)
Exercices 2018 et suivants
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
2
TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES MATIÈRES
..............................................................................................
2
SYNTHÈSE
......................................................................................................................
5
RECOMMANDATIONS
................................................................................................
8
INTRODUCTION
...........................................................................................................
9
1
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE
...................................................................
10
1.1
Le recul du trait de côte, une réalité tangible pour le territoire
........................
10
1.2
Un aléa distingué de la submersion marine, mais également aggravé par
le réchauffement climatique
.............................................................................
12
1.3
Face à l’érosion côtière, un changement d’approche impulsé à l’échelle
nationale
...........................................................................................................
13
1.3.1
Une stratégie nationale qui privilégie l’anticipation et l’adaptation
à l’érosion côtière, et limite le soutien de l’État aux ouvrages de
défense
.....................................................................................................
13
1.3.2
Une incitation à décliner ces orientations dans le cadre de stratégies
locales
......................................................................................................
13
2
LE PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET SON TRAIT DE CÔTE
.....
15
2.1
Un territoire densément peuplé, dont le renouvellement démographique
et l’économie reposent principalement sur l’attractivité du littoral
.................
15
2.2
Degré d’exposition au risque d’érosion
............................................................
16
2.2.1
Contexte géomorphologique
...................................................................
16
2.2.2
Une exposition aux risques littoraux majorés par plusieurs facteurs
......
17
2.2.3
De nombreux ouvrages de défense, dont l’efficacité contre
l’érosion doit être relativisée
...................................................................
18
2.2.4
Des dommages subis par le littoral au cours de la dernière décennie
.....
19
2.3
Une compétence exercée par l’EPCI, en lien avec les communes
littorales
............................................................................................................
19
3
UN ALÉA GLOBALEMENT BIEN IDENTIFIÉ, MAIS DONT LES
INCIDENCES POUR LE TERRITOIRE DOIVENT ÊTRE PRÉCISÉES
...........
22
3.1
Un suivi sur le terrain de l’aléa érosion, régulier pendant la dernière
décennie
............................................................................................................
22
3.2
Une cartographie de l’aléa par le PPRL à horizon 2100, qui présente
néanmoins plusieurs limites
.............................................................................
24
3.3
Une modélisation de l’aléa à court et moyen terme (2027 et 2057)
réalisée en 2007
................................................................................................
26
3.4
Les autres éléments de diagnostic disponibles
.................................................
26
3.5
Néanmoins, une moindre connaissance de l’aléa sur les côtes rocheuses
et un besoin
d’identification plus précise des enjeux menacés
........................
27
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
3
3.5.1
Une évaluation plus difficile de l’érosion sur les côtes rocheuses et
sur les portions artificialisées du littoral
.................................................
27
3.5.2
Une connaissance peu précise des enjeux menacés,
particulièrement les réseaux
....................................................................
27
3.6
Un territoire considéré pour partie comme particulièrement vulnérable au
risque d’érosion par les services de l’Ét
at
........................................................
29
4
LA PRISE EN COMPTE DU RISQUE DANS LA STRATÉGIE
D’AMÉNAGEMENT DU TER
RITOIRE
.............................................................
31
4.1
La nécessité d’une stratégie locale de gestion du trait de côte, pour
passer d’une logique de défense à une stratégie d’aménagement du
territoire à plus long terme
...............................................................................
31
4.2
La prise en compte du risque dans les instruments de planification
................
31
4.2.1
Le littoral peu évoqué en tant que tel dans le projet de territoire
intercommunal
.........................................................................................
31
4.2.2
L’érosion côtière évoquée brièvement dans le schéma de cohérence
territoriale
................................................................................................
32
4.2.3
Un Plan climat air énergie territorial (PCAET), qui aborde la
vulnérabilité du littoral
............................................................................
32
4.2.4
Les documents de planification en matière d’urbanisme
........................
33
4.2.4.1
Une compétence récemment transférée à l’intercommunalité
................................
33
4.2.4.2
Le PLU de Saint-Hilaire-de-Riez : une limitation des possibilités
d’urbanisation, mais des enjeux préexistants en zone d’é
rosion
............................
34
4.2.4.3
L’abandon récent de projets d’aménagement, qui semblent indiquer un
infléchissement dans la relation au littoral
.............................................................
36
4.3
La nécessité d’envisager une recomposition spatiale à moyen terme
..............
36
4.3.1
Une première analyse menée en 2019, restée sans suite en raison de
l’importance des coûts évalués par l’EPCI
.............................................
37
4.3.2
Une réflexion qui pourrait être relancée en s’appuyant sur les
nouveaux outils prévus par la loi Climat et résilience
............................
38
5
LES ACTIONS MISES EN
ŒUVRE ET LES MOYENS
FINANCIERS
MOBILISÉS
...........................................................................................................
41
5.1
Les mesures de prévention et de sauvegarde
....................................................
41
5.1.1
À l’échelle intercommunale, une surveillan
ce des côtes et un appui
des communes assurés depuis 2012
........................................................
41
5.1.2
À l’échelle communale, le plan communal de sauvegarde (PCS)
..........
42
5.2
L’information et la sensibilisation du public
....................................................
43
5.2.1
Le Document d'Information Communal sur les RIsques Majeurs
(DICRIM)
................................................................................................
43
5.2.2
L’information des acquéreurs ou locataires de biens situés dans une
zone d’érosion
.........................................................................................
44
En réponse aux observations provisoire
s, l’EPCI et la commune ont fait
part de leur volonté de faciliter l’accès à l’information du public.
.........
45
5.2.3
Les autres actions
d’information et de sensibilisation
............................
45
5.3
Les actions de gestion du trait de côte
..............................................................
46
5.3.1
L’entretien et le renforcement d’ouvrages de défense
............................
46
5.3.2
La suppression d’enrochements et la renaturation de cinq sites
.............
48
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
4
5.3.3
L’entretien des dunes et l’accompagnement localisé de la libre
évolution du rivage
..................................................................................
48
5.4
Les dépenses de gestion du trait de côte
...........................................................
49
5.4.1
Un niveau de res
sources et d’autofinancement favorable
.......................
49
5.4.2
La soutenabilité des dépenses de gestion du trait de côte
.......................
50
ANNEXES
......................................................................................................................
54
Annexe n° 1. La gestion du trait de côte
...............................................................
55
Annexe n° 2.
Le Pays de Saint Gilles Croix de Vie et son trait de côte
...............
58
Annexe n° 3.
La connaissance de l’aléa érosion
...................................................
62
Annexe n° 4.
La prise en compte de l’aléa dans la stratégie d’aménagement
du territoire
.......................................................................................................
71
Annexe n° 5.
Les actions mises en œuvre et les moyens mobilisés
......................
76
Annexe n° 6. Glossaire
...........................................................................................
79
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
5
SYNTHÈSE
La chambre régionale des comptes Pays de la Loire a contrôlé les comptes et la gestion
de la commune de Saint-Hilaire-de-
Riez et de la communauté d’agglomération du Pays de
Saint-
Gilles Croix de Vie, pour les exercices 2018 et suivants. Ces contrôles s’inscrivent dans
le cadre d’une enquête commune à la Cour et aux chambres régionale
s des comptes sur la
gestion du trait de côte.
Face au recul du trait de côte, une
stratégie nationale axée sur l’anticipation et
l’adaptation
Résultant de l’action combinée des vagues, du vent, des courants marins et des
mouvements sédimentaires, l’éros
ion côtière se traduit par un recul du trait de côte, limite
évolutive entre la terre et la mer. Accentué par la pression exercée par les activités humaines
sur le littoral, cet aléa est renforcé par les incidences du réchauffement climatique (élévation du
niveau marin, épisodes tempêtueux plus fréquents).
Face à ces évolutions, la stratégie développée à l’échelle nationale privilégie
l’anticipation et l’adaptation, entendant limiter le recours aux ouvrages de défense contre la mer
aux secteurs à forts enje
ux. La définition d’une stratégie de gestion du trait de côte impliquant
une recomposition territoriale à moyen et long terme est encouragée
par l’
État.
Le Pays de Saint Gilles Croix de Vie
, un territoire exposé à l’érosion côtière
Densément peuplé, le territoire intercommunal doit le renouvellement de sa population
et une part importante de son économie à l’attractivité du littoral.
Abritant de longs cordons dunaires, entrecoupés de côtes rocheuses très friables, le
littoral du Pays de Saint Gilles Croix de Vie
est particulièrement vulnérable à l’érosion. Du fait
de la présence de zones basses, érosion et submersion marine sont étroitement liées. Le territoire
compte de nombreux ouvrages de défense en « dur
», dont l’efficacité contre l’érosion
est à
relativiser.
Exerçant les compétences défense contre la mer et planification en matière
d’aménagement et d’urbanisme
, l
établissement public de coopération intercommunale (EPCI)
dispose des leviers nécessaires pour concevoir et décliner une stratégie cohérente de gestion du
trait de côte.
Un aléa globalement bien identifié, mais dont les incidences sur le territoire restent à
préciser
Plusieurs diagnostics
permettent d’évaluer l’intensité de l’érosion côtière
au Pays de
Saint Gilles Croix de Vie
, notamment l’
observat
ion du trait de côte à l’échelle
intercommunale
depuis 2012 et la
cartographie de l’aléa érosion en 2100 établie par les services de l’
État dans
le plan de prévention des risques littoraux (PPRL) du Pays de Monts, dont les règles
s’imposent
aux documents d’urbanisme.
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
6
Ils présentent néanmoins plusieurs limites : l
aléa est moins suivi sur les portions
rocheuses ou artificialisées du littoral ; par ailleurs, les enjeux (habitations, infrastructures,
réseaux) menacés à moyen terme ne sont pas identifiés avec précision. Enfin, le PPRL ne prend
pas en compte l’élévation du niveau marin et n’évalue l’aléa érosion qu’à échéance 2100, alors
que certains sites sont menacés avant cette date.
Bien
que
présélectionnées
par
les
services
de
l’
État,
les
communes
de
Saint-Hilaire-de-Riez et de Saint Gilles Croix de
Vie n’ont
à ce stade pas souhaité rejoindre la
liste des communes particulièrement exposées au risque érosion, établie par le décret du
29 avril 2022.
Un risque à mieux intégrer
dans la stratégie d’aménagement du territoire
Afin de passer d’une logique de défense contre la mer à
une politique
d’aménagement
du territoire à plus long terme, la définition d’une stratégie de gestion du trait de côte paraît
indispensable. Ces orientations devront être intégrées dans les documents cadre en matière
d’aménagement et d’urbanisme
,
qui seront élaborés prochainement par l’EPCI.
L
e plan local d’urbanisme de Saint
-Hilaire-de-
Riez limite les possibilités d’urbanisation
sur le te
rritoire communal. Les enjeux problématiques au regard de leur exposition à l’érosion
préexistaient avant son adoption (sites des Becs et des Mouettes, station d’épuration des 60
Bornes, corniche vendéenne).
À moyen terme, une recomposition spatiale est nécessaire concernant les sites des Becs
et des Mouettes,
menacés par l’érosion à horizon 2050
et comparés
par les services de l’
État à
l’immeuble
Le Signal
en Gironde. Suspendue en raison du coût estimé
de l’opération
, cette
démarche pourrait être relancée
en s’appuyant sur les nouveaux outils prévus par la loi
« Climat
et résilience »
, dans le cadre d’un partenariat entre la commune, l’EPCI et l’
État.
Une veille assurée sur l’état du littoral intercommunal, mais une information sur le
risque érosion à améliorer auprès de la population locale
L’EPCI a développé un dispositif de surveillance du littoral, avec mise en place d’une
cellule de crise en cas d’événement météorologique majeur. Il finance également un système
d’alerte téléphonique de la populatio
n.
La commune de Saint-Hilaire-de-Riez
s’est récemment dotée d’un
plan communal de
sauvegarde (PCS) présenté au conseil municipal le 19 juin 2023
. L’information
des habitants
de la commune sur les risques littoraux
s’appuie sur
le
document d’information c
ommunal sur
les risques majeurs (DICRIM), accessible en ligne.
Afin de faciliter l’accès à l’information du public
sur le recul du trait de côte, la
commune et l’
EPCI pourraient mettre en ligne des éléments de diagnostic récents sur cet aléa.
L’organisation d’un temps fort sur les enjeux littoraux pourrait être l’occasion de susciter un
premier échange sur les orientations de gestion du trait de côte.
L’EPCI assure par des opérations régulières l’entretien et la réparation, parfois dans
l’urgence post
-tempête, des nombreux ouvrages de défense de son territoire. De façon plus
localisée, il a mené des opérations de suppression d’enrochements et de renaturation des dunes.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
7
Des dépenses
de gestion du trait de côte principalement supportées par l’EPCI, qui
pourraient augmenter sensiblement dans les années à venir
Le niveau des ressources fiscales de l’EPCI (notamment le produit comparativement
élevé de la taxe d’habitation sur
les résidences secondaires) lui a permis de réaliser un effort
d’investissement s
outenu. Majoritairement
financées par l’EPCI, l
es dépenses de défense contre
la mer et protection du cordon dunaire se sont élevées de 2018 à 2022 à 918 195
€ en
fonctionnement et 1,13
M€ en investissement.
Le
s projets d’ampleur envisagés
prochainement et, à
plus long terme, l’élévation du
niveau marin qui nécessitera des ouvrages de plus en plus coûteux, incitent néanmoins à la
prudence sur la soutenabilité de ces dépenses dans les années à venir.
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
8
RECOMMANDATIONS
Recommandation n° 1.
: Identifier tous les enjeux exposés à l’érosion à moyen et long terme,
notamment les infrastructures et réseaux de communication, estimer leur valeur économique et
leur utilité collective. (Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération)
Recommandation n° 2.
: Élaborer une stratégie locale de gestion du trait de côte,
conformément à la possibilité donnée par l’arti
cle L. 321-
16 du code de l’environnement. (Pays
de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération)
Recommandation n° 3.
Intégrer dans les documents cadre d’aménagement et d’urbanisme
(SCOT et PLUIH) une stratégie d’adaptation au recul du trait de côte, conformément aux
articles L. 141-13 et L. 151-
5 du code de l’urbanisme, en s’appuyant sur les éléments de
diagnostic les plus récents. (Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération)
Recommandation n° 4.
: Formaliser un plan intercommunal de sauvegarde, conformément à
l’article L.
731-4 I du code de la sécurité intérieure. (Pays de Saint Gilles Croix de Vie
Agglomération)
Recommandation n° 5.
: Compléter l’information délivrée au public par la mise en ligne de
cartographies et d’éléments de diagnostic sur le recul du trait de côte. (Commune de
Saint-Hilaire-de-Riez et Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération)
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
9
INTRODUCTION
La procédure
Les contrôles des comptes et de la gestion de la commune de Saint-Hilaire-de-Riez et
de la communauté d’agglomération du Pays de Saint Gilles Croix de Vie
pour les exercices
2018 et suivants ont été inscrits au programme 2023 des travaux de la chambre régionale des
comptes Pays de la Loire.
Ces contrôles s’inscrivent dans le cadre d’une enquête menée par une formation
commune à la Cour et aux chambres régionales des comptes, relative à la gestion du trait de
côte. Conformément aux articles L. 243-11 et R. 243-5-1 du code des juridictions financières,
cette thématique fait l’objet d’un rapport d’observations unique, afin de
mieux appréhender les
enjeux du territoire et les actions
respectives de la commune et de l’
établissement de
coopération intercommunale (EPCI) en matière de gestion du trait de côte.
La ville de Saint-Hilaire-de-
Riez et la communauté d’agglomération du Pays de Saint
Gilles Croix de Vie ont été inform
ées de l’ouverture des contrôles par lettres du 6
janvier 2023.
Les entretiens d’ouverture de contrôle se sont déroulés le 30 janvier avec Mme
Viel,
maire de Saint-Hilaire-de-Riez et le 31 janvier avec M. Boudelier, ancien ordonnateur de la
commune. S’agissant du Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération, l’entretien avec
M. Blanchet, président en fonctions depuis juin 2020,
s’est tenu
le 23 février 2023.
Des entretiens et visites sur place ont eu lieu les 9 et 13 mars.
Les entretiens de fin de contrôle ont eu lieu le 4 mai pour la CA du Pays de Saint Gilles
Croix de Vie, en présence de M. Blanchet et de M. Journel, et le 5 mai pour la commune de
Saint-Hilaire-de-Riez, en présence de Mme Viel et de M. Franckel. Ils se sont tenus avec les
anciens ordonnateurs le 4 mai pour M. Chabot et le 9 mai pour M. Boudelier.
La chambre a délibéré ses observations provisoires lors de sa séance du 31 mai 2023.
Celles-ci ont été notifiées à Mme Viel et à M. Blanchet le 13 juin 2023. Les deux ordonnateurs
y ont ré
pondu respectivement le 13 et le 12 juillet 2023. L’intégralité des observations
provisoires a également été notifiée aux anciens ordonnateurs, MM. Boudelier et Chabot. Des
extraits de ces observations ont été transmis au maire de Saint Gilles Croix de Vie, qui a
répondu par courrier reçu le 6 juillet 2023, au maire
de Brétignolles ainsi qu’au président du
conseil départemental de la Vendée et à la présidente de la communauté de communes
Océan-Marais-de-Monts, laquelle y a répondu par courrier reçu le 29 juin 2023.
La chambre a délibéré ses observations définitives lors de sa séance du
14 septembre 2023.
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
10
1
LA GESTION DU TRAIT DE CÔTE
1.1
Le recul du trait de côte, une réalité tangible pour le territoire
Limite entre la terre et la mer, le trait de côte est généralement constitué par le pied de
dune pour la côte sableuse et par le sommet de la falaise pour la côte rocheuse. Sa mobilité est
un phénomène naturel, qui résulte de
l’action combinée de la houle,
du vent, des courants
marins et des mouvements sédimentaires. Elle se traduit par un recul du trait de côte (érosion)
ou par son avancée par engraissement sédimentaire (accrétion). Elle peut concerner les côtes
meubles (plages, dunes, marais) ou rocheuses.
L’importance de l’aléa
1
dépend de l’ampleur et de la
fréquence des événements
tempêtueux (déferlement de vagues), des caractéristiques des stocks sédimentaires, les courants
marins, de la variation durable du niveau des océans et de
l’action
humaine (la fréquentation
intense des massifs dunaires, les aménagements côtiers,
l’
extraction de sable majorant la
vulnérabilité du littoral à l’érosion
).
Cet aléa
devient un risque en présence d’enjeux menacés (personnes, habitations,
activités économiques, infrastructures, etc.). Les choix opérés localement en termes de
prévention des risques et d’aménagement du territoire
ont un impact direct sur l’importance des
enjeux menacés et leur vulnérabilité.
Ainsi que le constate
l’Observatoire régional des risques côtiers (OR2C)
,
«
l’implantation des activités humaines le long d’un espace par définition limité et en équilibre
dynamique tend à faire des littoraux sableux des territoires du risque. Lorsque les
infrastructures ont été implantées trop près du rivage, la mobilité du trait de côte, et plus
particulièrement la tenda
nce au recul (érosion côtière), s’avère être une menace pour
l’urbanisation. Cette menace pour certains usages de la bande côtière qui, parfois, peuvent
eux-
mêmes être un facteur d’amplification de l’érosion, n’est pas pour autant nouvelle (…). De
fait, l’augmentation de la pression démographique et de l’urbanisation le long du littoral
français (…), dans un contexte de poursuite de l’élévation du niveau marin (…), accentue
l’exposition des infrastructures à l’érosion côtière
»
2
.
En Europe, 27 % à 40 % des
côtes sableuses seraient affectées par l’érosion
3
. Le centre
d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema)
évalue à 20 % la part du trait de côte en recul en France métropolitaine et à près de 30 km
2
les
surfaces perdues au cours des cinquante dernières années (27,7 km
2
entre 1960 et 2010), dont
0,72 km
2
en Vendée (cf. carte ci-dessous).
1
Conséquence(s) physique(s) résultant d'un scénario d'événements. Il est caractérisé par son occurrence et
son intensité (faible à forte).
2
Cf
Un nouvel indicateur de
prédisposition au risque d’érosion côtière, application en Manche et en Vendée
(France) (openedition.org)
, 2021
3
Source : rapport annuel 2022 du Haut Conseil pour le climat
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
11
Carte n° 1 :
Estimation des surfaces perdues du fait de l’érosion entre 1960 et 2010
Source : Géolittoral, Cerema 2018
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
12
1.2
Un aléa distingué de la submersion marine, mais également aggravé par
le réchauffement climatique
Parce qu’il s’agit d’un phénomène progressif et relativement prévisible, l’érosion n’est
pas considérée comme un risque naturel majeur
4
. Elle est distinguée à ce titre de la submersion
marine (
inondation d’une zone littorale par débordement, franchissement ou rupture d’ouvrages
de protection
), évènement d’origine naturelle difficile à anticiper, dont la probabilité de
survenance est faible et les conséquences d
’une particulière gravité
(cf. tableau n° 5 en annexe
n° 1).
Pour autant, des reculs brutaux du trait de côte, de plusieurs dizaines de mètres, peuvent
survenir à l’occasion d’évènements exceptionnels.
Les incidences du changement climatique tendent à accroître les aléas érosion et
submersion du fait de :
-
l’élévation du niveau marin
(estimée à 76
cm d’ici à 2100 par le GIEC Pays de la
Loire
5
mais susceptible d’atteindre 1,1
mètre en fonction de la fonte de la calotte
glacière
6
),
qui accroît l’érosion d
es côtes sableuses et favorise
l’envahissement
chronique par la mer de zones basses, entraînant un déplacement du trait de côte
vers l’intérieur des terres
7
;
-
la multiplication des phénomènes tempêtueux extrêmes qui peuvent provoquer un
recul soudain du trait de côte ;
-
une évolution du régime des précipitations, des pluies plus intenses intervenant sur
une courte période et majorant l
’aléa
érosion.
C
omme l’
analyse la DREAL des Pays de la Loire,
« A plus long terme, lorsque
l’élévation du niveau marin aura dépassé des valeurs de l’ordre d’un
mètre, certains territoires
ne pourront sans doute plus compter exclusivement sur les ouvrages actuels pour être à l’abri
des tempêtes et devront s’adapter, par exemple en investissant très massivement dans des
solutions de génie civil qui dureront au mieux quelques décennies, en « acceptant
» d’être
inondés plus souvent, en travaillant sur des constructions plus résilientes (
) ou en
recomposant les territoires. Une élévation aussi significative aura aussi un impact sur
l’habitabilité des sites, le coût de la construction et les typologies de construction des secteurs
(aujourd’hui, la maison de plain
-
pied n’est pas résiliente à de telles évolutions).
»
4
Selon l’article L.
125-1 du code des assurances
« sont considérés comme les effets des catastrophes
naturelles […] les dommages matériels directs non assurables ayant eu pour cause déterminante l’intensité
anormale d’un agent naturel, lorsque les mesures habituelles à prendre pour prévenir ces dommages n’ont pu
empêcher leur surven
ance ou n’ont pu être prises »
.
5
Elévation du niveau marin sur le littoral ligérien estimée en l’absence de réduction des émissions de gaz
à effet de serre cf. rapport du GIEC Pays de la Loire de juin 2022
6
Cf IPCC AR6 WGI Climate Change 2021 : The physical Science Basis, cité par « Adaptation des côtes
au changement climatique
: comment œuvrer avec la nature
? »
7
Cf
BRGM et CEREMA, Recommandations pour l’élaboration de la carte locale d’exposition au recul
du
trait de côte, août 2022
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
13
1.3
Face à l’érosion côtière, un
changement d
’approche
impulsé
à l’échelle
nationale
1.3.1
Une stratégie nationale
qui privilégie l’anticipation et l’adaptation à l’érosion
côtière, et limite le soutien de l’
État aux ouvrages de défense
Face au constat d’une aggravation de l’érosion littorale et de l’importance des enjeux en
présence,
une stratégie nationale de gestion du trait de côte a été mise en place par l’
État en
2012 pour faciliter l’adaptation des territoires à ces changements
. Deux programmes
d’actions
ont été intégrés à cette stratégie, pour la période 2012-2015 puis pour la période 2017-2019.
Dans ce cadre, l’
État acte un changement d
’approche, préférant l’anticipation et
l’adaptation à
la défense systématique contre la mer, qui prévalait jusque-là via la construction
d’ouvrages souvent coûteux
,
dont l’efficacité n’était pas
toujours démontrée (cf. ci-après).
Désormais, ces ouvrages sont réservés aux zones à forts enjeux et
n’exonèrent pas d’une
réflexion à plus long terme sur un déplacement des activités et des biens. Les méthodes de
gestion du trait de côte dites « douces » (par exemple la fixation des dunes à travers des actions
de végétalisation) sont ainsi privilégiées, par rapport aux méthodes dites « dures » (digues,
perrés, épis), qui artificialisent fortement le littoral.
La stratégie nationale préconise l’intégration
de la mobilité du trait de côte dans les
politiques publiques locales, à travers notamment une limitation
de l’urbanisation dans les
secteurs exposés à l
’érosion
, la planification dès à présent de la recomposition spatiale du
littoral, impliquant le cas échéant une relocalisation des activités, des biens et des usages.
Cette évolution se traduit dans les conditions de financement des actions de gestion du
trait de côte
par l’
État, la priorité étant donnée aux opérations « douces
» (plantations d’oyas,
ganivelles, branchages, etc.). Les ouvrages en « dur » ne pourront être financés dans le cadre
du Fonds de prévention des risques naturels majeurs
8
que s’ils sont
situés dans des secteurs
exposés à l’aléa submersion et classés systèmes d’endiguement. Les autres
ouvrages de ce type
ne seront soutenus que dans des conditions très restrictives, sous réserve, notamment,
qu’ils
répondent à une urgence de protection des personnes, biens ou des
d’activités
et qu’ils
s’intègrent
dans une stratégie d’aménagement durable du littoral
.
1.3.2
Une incitation à décliner ces orientations dans le cadre de stratégies locales
Ces orientations nationales ont vocation à être déclinées à travers des stratégies locales
de gestion du trait de côte,
que les collectivités ont la possibilité d’élaborer
9
.
L’adoption d’un
e
telle stratégie permet de définir les approches privilégiées selon les secteurs touchés par
l’érosion
, qui peuvent varier selon le cas entre :
-
la fixation du trait de côte par des ouvrages de défense côtière dans les zones à forts
enjeux, sans écarter un risque de défaillance et une réflexion sur la recomposition du territoire
à terme ;
8
FPRNM, dit « fonds Barnier »
9
Cf art. L. 321-16 et L. 321-
17 du code de l’environnement
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
14
-
l
intervention limitée, fondée sur un accompagnement des processus naturels ;
-
la relocalisation,
autrement dit le recul des enjeux face à l’aléa (modifications des
infrastructures, démolition des bâtiments affectés) ;
-
le « laisser-
faire », qui consiste à suivre l’évolution naturelle lorsque les enjeux ne
justifient pas
d’intervenir.
Cette stratégie a vocation à orienter
la politique d’aménagement et d’urbanisme du
territoire, à travers les documents de planification (schéma de cohérence territoriale, plans
locaux d’urbanism
e). Le cas échéant, une relocalisation des enjeux
10
, ou des travaux sur le
littoral
peuvent être menés, après réalisation d’
une analyse coût-bénéfice fondée sur plusieurs
critères
11
. La loi dite « Climat et résilience » du 22 août 2021 offre à cette fin des outils
juridiques tels que le droit de préemption spécifique mobilisable dans la
zone d’érosion côtière.
L
élaboration
d’une stratégie locale
peut également être un vecteur
d’information
et de
concertation avec les habitants, qu’elle permet de sensibiliser aux enjeux relatifs à l’érosion
côtière.
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
Résultant
de l’action combinée des vagues
, du vent, des courants marins et des
mouvements sédimentaires
, l’érosion côtière se traduit par un recul du trait de côte, limite
évolutive entre la terre et la mer. Elle touche 20 % du littoral métropolitain.
La pression exercée par les activités humaines sur le littoral et les incidences du
réchauffement climatique (élévation du niveau marin, fréquence plus soutenue des épisodes
tempêtueux)
majorent l’
aléa érosion côtière.
Face à ces évolutions, la stratégie développée à l’
échelle nationale privilégie
l’anticipation et l’adaptation, entendant limiter le recours aux ouvrages de défense contre l
a
mer
aux secteurs à forts enjeux. La définition d’une stratégie de gestion du trait de côte
impliquant une recomposition territoriale à moyen et long terme est encouragée
par l’
État.
10
Habitations, infrastructures, réseaux
11
Cf la recommandation stratégique n° 4 de la stratégie nationale de gestion du trait de côte.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
15
2
LE PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET SON TRAIT DE
CÔTE
2.1
Un territoire densément peuplé, dont le renouvellement démographique
et l’économie reposent
principalement sur
l’attractivité du littoral
Situé à
l’ouest de la Vendée
, le Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération couvre
près de 300 km
2
et compte 51 560 habitants
. C’
est le troisième établissement public de
coopération
intercommunale
(EPCI)
du
département
en
termes
de
population
12
.
Saint-Hilaire-de-Riez en est la commune la plus peuplée, avec 12 137 habitants.
Carte n° 2 :
Situation géographique de la communauté d’agglomération du
Pays de
Saint Gilles Croix de Vie et des communes membres
Source :
https://payssaintgilles.fr/le-pays-de-Saint Gilles Croix de Vie/le-territoire/
12
après La Roche-sur-
Yon agglomération (98 290 habitants) et Les Sables d’Olonne Agglomération (56
3433 habitants).
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
16
Son territoire présente une densité de population supérieure à la moyenne nationale
(176,4 habitants/km
2
contre 106,2), particulièrement élevée dans les communes littorales
13
. Des
disparités importantes existent néanmoins, du fait de zones naturelles et de coupures
d’urbanisation sur certaines portions du littoral, à Saint
-Hilaire-de-Riez notamment.
Sa croissance démographique au cours de la dernière décennie (1,16 % par an en
moyenne sur 2013-2019) repose exclusivement sur le solde migratoire positif (+ 1,74 %). La
population est en moyenne relativement âgée, les retraités représentant près de la moitié des
habitants
14
.
Les résidences secondaires représentent une part importante du parc de logements du
Pays de Saint Gilles Croix de Vie
15
et 64 % du parc à Saint-Hilaire-de-Riez. Près de la moitié
de ces logements ont été construits pendant la période 1971-1990, le territoire ayant été
fortement touch
é par l’expansion du tourisme populaire et des « Merlin
-Plage »
16
.
L’
économie locale est portée par le tourisme, qui représente 76 % des emplois sur le
territoire intercommunal.
L’activité touristique pèse fortement sur l’artificialisation des sols,
plus importante qu’à l’échelle régionale
17
.
Le mode d’urbanisation du territoire pose des questions en termes :
-
de pression sur les ressources et milieux naturels
(l’afflux de population l’été
ayant un
impact en termes
de consommation d’eau
et de production de déchets notamment) ;
-
de vitalité démographique et de cohésion sociale, le coût et le profil du parc immobilier
limitant les possibilités d’installation de ménages, en particulier à revenus modest
es ;
-
d’exposition de la population aux risques littoraux.
2.2
Degré d’exposition au risque d’érosion
2.2.1
Contexte géomorphologique
Le littoral de la communauté d
agglomération du Pays de Saint Gilles Croix de Vie
s’étend sur 32
km de côte et sur trois communes : Saint-Hilaire-de-Riez (sur une longueur de
13 km), Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Brétignolles-sur-Mer
18
.
Il se caractérise par de longs cordons dunaires de 16 km, localement entrecoupés par la
présence d’exutoires (l’estuaire de la Jaunay et de la Vie à
Saint-Gilles-Croix-de -Vie) et de
pointes rocheuses (la corniche vendéenne à Saint-Hilaire-de-Riez et Saint-Gilles-Croix-de-Vie,
la corniche de Brétignolles sur Mer).
13
248,5 habitants/km
2
à Saint-Hilaire-de-Riez, 772,9 habitants/km
2
à Saint Gilles Croix de Vie
14
49,6 % de la population contre 29,3
% à l’éch
elle nationale ; 50,8 % pour Saint-Hilaire-de-Riez
15
43 % en janvier 2022, soit la proportion la plus importante des EPCI de Vendée
16
Du nom du promoteur immobilier qui a construit de nombreux logements sur le littoral vendéen (entre
6000 à 7000 logements dans les années 70 et 80), notamment à Saint-Hilaire-de-Riez
17
part des surfaces artificialisées de 21 % contre 10 % en 2019
18
A noter que Brem-sur-
Mer est considérée comme une commune littorale au sens de l’article L. 321
-2
du code de l’environnement en tant que commune riveraine de l’estuaire de l’Auzance (cf. art. R.321
-1 du CE),
bien que
son territoire n’inclue pas de zone côtière
.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
17
Constituées principalement de schistes très friables, les falaises rocheuses sont
fracturées et présentent de nombreux sous-cavages (les blocs supérieurs étant en surplomb).
Comme le souligne l
’EPCI
, la schistosité et la fracturation importante de la roche se traduisent
par un tracé du rivage déchiqueté et une faible résistance de ce secteur à
l’érosion.
Photo n° 1 :
Le trou du Diable à Saint-Hilaire-de-Riez
En arrière du littoral et des cordons dunaires se situent des zones basses, constituées de
marais asséchés (le marais Breton au nord, le marais Vie et Jaunay plus au sud).
Le Pays de Saint Gilles Croix de Vie abrite plusieurs espaces naturels remarquables,
parmi lesquels le Marais du Jaunay et les Dunes de la Sauzay (classés Natura 2000), dont la
préservation et l
’animation est assurée par la communauté d’agglomération
; la Corniche de
Sion
19
, les dunes du Jaunay et de la Garenne (classés espaces naturels sensibles par le
Département de la Vendée) et la forêt de Monts (
Zone Naturelle d'Intérêt Écologique,
Faunistique et Floristique
20
), plantée au XIX
ème
siècle pour fixer la dune et lutter contre
l’érosion.
2.2.2
Une exposition aux risques littoraux majorés par plusieurs facteurs
D’une part, l
a nature du trait de côte rend le littoral du Pays de Saint Gilles Croix de Vie
plus vulnérable à l’érosion
, car majoritairement constitué de côtes sableuses
21
, et composé dans
sa partie
rocheuse d’une roche friable et fracturé
e.
19
Également reconnu
site littoral d’intérêt majeur protégé par l’arrêté du 30/11/1926
20
outil de connaissance du patrimoine naturel permettant de recenser les secteurs du territoire national
particulièrement intéressants sur le plan écologique, faunistique et/ou floristique
21
l’indicateur national de l’érosion côtière montre ainsi que sur les 6
220 km de côtes recensées, 54 %
des côtes sont rocheuses (dont 93
% ne présentent pas d’évolution perceptible), alors que les 41
% de côtes
sableuses présentent pour 37
% d’entre elles des reculs significatifs (cf. OR2C et ROL,
Un nouvel indicateur de
prédisposition au risque d’érosion côtière, application en Manche et en Vendée (France) (openedition.org)
, 2021)
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
18
D’autre part,
la présence derrière le littoral de zones basses inondables majore l
’aléa
de
submersion marine. Du fait de la configuration du territoire, érosion et submersion sont
étroitement imbriquées, les dunes constituant un rempart naturel contre les deux aléas
(c’est le
cas notamment du secteur de la Pège à Saint-Hilaire-de-Riez où des zones urbaines basses sont
directement menacées de submersion en cas de rupture du cordon dunaire).
Enfin, la densité de peuplement du littoral (hors zones naturelles)
et l’âge moyen de la
population, relativement élevé, accroît la vulnérabilité potentielle du territoire en cas
d’événement majeur
22
.
Ces différents facteurs de risque sont identifiés par le plan de prévention des risques
littoraux (PPRL) du Pays de Monts.
2.2.3
De nombreux ouvrages de défense, dont l’efficacité contre l’érosion doit être
relativisée
Le territoire intercommunal compte 157 ouvrages de défense contre la mer. Mis bout à
bout, ces ouvrages de défense représentent près de 10
km de linéaire, soit l’équivalent de 31
%
du linéaire côtier
23
(moyenne métropolitaine de 27 %
24
).
Réalisés à partir de la fin des années 60, ils ont été implantés au fur et à mesure de
l’urbanisation sur la ligne du rivage
afin de protéger les habitations et les aménagements
balnéaires du recul du trait de côte. À Saint-Hilaire-de-Riez, une quarantaine
d’épis a ainsi été
réalisée ent
re 1968 et 1974 depuis Les Becs au nord jusqu’à la Par
ée Preneau au sud
25
.
Les ouvrages de défense contre la mer sont constitués de perrés en enrochements
(majoritaires) et pour partie de murs de soutènement maçonnés ou en béton. Ils sont situés au
niveau des cordons dunaires (digue de la plage des Demoiselles dans la continuité de
Saint-Jean-de-Monts, perrés en enrochements devant les Becs et les Mouettes à
Saint-Hilaire-de-Riez, perré maçonné le long de la grande plage à Saint-Gilles-Croix-de-Vie)
et des côtes rocheuses, où des enrochements et des murs protègent le pied de la falaise
(corniches de Sion-sur-
l’Océan
et de Brétignolles).
S’ils
procurent un sentiment de sécurité, les ouvrages de défense contre la mer ont une
efficacité à moyen et long terme fa
ce à l’érosion
qui doit être relativisée. Comme le relève
l’étude DHI précitée,
«
vu que ni l’épi ni le perré ont un impact sur la houle incidente, les
conditions de forçage à la côte ne sont pas atténuées et l’aléa érosion reste inchangé
»
26
.
22
Les actions menées par les collectivités pour faire face à ces risques sont développées au chapitre 5.
23
Longueur
cumulée de l’ensemble des ouvrages de défense, quelle que soit leur nature et leur orientation
par rapport au rivage, soit 9,971 km, rapportée à la longueur de la côte du Pays de Saint Gilles Croix de Vie, soit
34 km.
24
Ouvrages de protection couvrant une longueur de 1600 km en France métropolitaine (cf.
Couverture
des études (lafabriqueecologique.fr)
L’adaptation au changement climatique sur le littora
l français, La Fabrique
écologique, juillet 2019) sur 5953 km de côte en France métropolitaine (source :
eaux-cotieres
25
Etude de connaissance des phénomènes d’érosion
sur le littoral vendéen (étude DHI)
26
Etude DHI
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
19
De surcroît, ces ouvrages peuvent contribuer à accentuer localement le phénomène
d’érosion
, entraînant «
une rupture des liaisons dune-plage [
qui interdit
] les fonctions
régulatrices des évolutions des plages et dune et
des ressacs favorables à l’érosion de l
a plage
(la réflexion des vagues sur l’ouvrage favorise l’érosion des fonds devant celui
-ci).
»
27
Ces
effets de bord ont été constatés sur les plages des Becs et des Mouettes, nécessitant un
réalignement du trait de côte
28
(cf. ci-après).
2.2.4
Des dommages subis par le littoral au cours de la dernière décennie
En 2010, la tempête Xynthia a eu un impact très fort sur les dunes (la plage de la Pointe
de la Garenne à Saint-Gilles-Croix-de-Vie a connu un recul de 3 mètres) et occasionné des
inondations sans victime à Saint-Gilles-Croix-de-Vie et dans le quartier de la Parée à
Brétignolles-sur-Mer.
Ces dix dernières années, l
’EPCI indique que «
de nombreux événements tempétueux
ont affecté la bande côtière, générant une érosion des cordons dunaire, une érosion et un
affaissement des corniches, une dégradation et des clôtures de protection des cordons dunaires,
ainsi qu’une détérioration importante de murs de protection et des ouvrages hydrauliques
». Les
tempêtes de l’hiver 2017
-2018 ont ainsi occasionné une érosion pouvant atteindre localement
2 mètres (cf.
bilan des tempêtes de l’hiver présenté au groupe défense contre la mer le
4 octobre 2018).
2.3
Une compétence exercée par l’EPCI, en lien avec les communes
littorales
Depuis
la
création
de
la
communauté
de
communes
du
Pays
de
Saint Gilles Croix de Vie au 1
er
janvier 2010,
l’EPCI exerce de plein droit la conduite d’actions
d’intérêt pour la protection et la préservation du littoral
, comprenant les travaux de défense
contre la mer, la sauvegarde des espaces naturels dunaires et la gestion des terrains du
Conservatoire du ittoral
29
. Sur ces 136 ha de dunes, un
garde du littoral employé par l’EPCI
assure une fonction de surveillance, d’entretien et d’animation.
Depuis le 1
er
janvier 2016,
l’EPCI
exerce la compétence gestion des milieux aquatiques
et protection des inondations (Gemapi), au titre de laquelle une taxe a été instaurée en 2016
30
.
L
’intercommunalité
porte à ce titre le programme d’actions de prévention contre les inondations
(PAPI) du Pays de Saint Gilles Croix de Vie 2014-2022, dont le périmètre pourrait être élargi
à l’ensemble du territoire intercommunal
31
.
27
Etude de connaissance des phénomènes d’érosion sur le littoral vendéen, DHI,
28
Cf fiche 7.11 du PAPI de Bourgneuf
29
Cf convention CdL/CC/CD85 du 7 décembre 2011 et avenant du 2 avril 2015
30
Cf délibération du conseil communautaire du 29 septembre 2016
31
Celui-
ci est aujourd’hui couvert par trois PAPI
: le PAPI du Pays de Saint Gilles Croix de Vie, sur la
majeure partie du territoire ; le PAPI de la Baie de Bourgneuf, porté par la Communauté de Communes « Océan
Marais de Monts », sur la partie nord du littoral de Saint-Hilaire-de-Riez; le PAPI des Olonnes, porté par le
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
20
Enfin,
l’EPCI
est compétent pour
définir les orientations en matière d’aménagement
(élaboration du schéma de cohérence territoriale, SCOT) et, depuis le 16 décembre 2021
32
, pour
la planification en matière d’urbanisme
. Il dispose ainsi des leviers nécessaires pour tirer les
conséquences de l’évolution du trait de côte dans la stratégie d’aménagement du territoire.
Son service « défense contre la mer » compte deux équivalents temps plein (ETP).
Les communes littorales sont associées à la gestion du trait de côte dans le cadre de la
commission « défense contre la mer ». La maire de Saint-Hilaire-de-Riez est vice-présidente
délég
uée
à
la
défense
contre
la
mer.
Le
président
de
l’EPCI,
maire
de
Saint-Gilles-Croix-de-Vie, est également engagé sur ce sujet, participant en tant qu
’élu
régional
à la commission chargée de la mer du Conseil régional.
Tous deux sont membres du conseil
d’administration de l’Association Vendéenne des élus du littoral (AVEL,
la maire de
Saint-Hilaire-de-Riez étant vice-
présidente en charge de l’eau).
La commune de Saint-Hilaire-de-Riez, comme les autres communes littorales,
intervient à travers la délivrance de permis de construire
33
, l’exercice des pouvoirs de police
administrative, l’information de la population,
les mesures de prévention et de sauvegarde, ainsi
que l’accès et la surveillance des plages
(cf. tableau n° 6 en annexe n° 2).
Des échanges réguliers ont lieu entre la
communauté d’agglomération
du Pays de
Saint Gilles Croix de Vie, les collectivités et EPCI voisins, dans le cadre des échanges
organisés au sein de l’AVEL,
du suivi des PAPI et de rencontres périodiques entre services.
Permettant de partager les enjeux et les méthodes, ils sont d’autant plus importants
pour
appréhender les mouvements sédimentaires le long du littoral, indépendants des limites
administratives
34
.
Pour la gestion du trait de côte,
l’EPCI est également amené à travailler en collaboration
avec :
-
les services de l’
État, qui apportent un appui technique et financier, sont chargés de
l’élaboration des PPRL
et
assurent un contrôle de légalité des documents d’urbanisme et des
autorisati
ons d’occupation des sols
;
-
le Conservatoire du littoral, propriétaire d’espaces littoraux acquis à des fins de
protection ;
-
l’Observatoire national des forêts,
chargé de la gestion durable des dunes domaniales
et la préservation de la biodiversité dans ces espaces.
Syndicat Mixte des Marais des Olonnes, sur le sud de la commune de Brétignolles sur Mer et la totalité de la
Commune de Brem sur Mer.
32
Cf délibération du conseil communautaire du 16 septembre 2021 modifiant les statuts de l’EPCI.
33
Accordés ou refusés sur la base du PLU, qui relevait de leur compétence
jusqu’en décembre 2021
34
Le littoral intercommunal recouvre deux unités sédimentaires
: l’unité III (qui regroupe la côte de La
Barre-de-Monts, Notre-Dame-de-Monts, Saint-Jean-de-Mont, Saint-Hilaire-de-Riez
) et l’unité V (qui recouvre les
côtes de Saint Gilles Croix de Vie, de Brétignolles-sur-Mer et pour
partie celle des Sables d’Olonne (cf. carte en
annexe).
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
21
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
Densément peuplé, le territoire intercommunal doit le renouvellement de sa population
et une part importante de son économie à l’attractivité du littoral. Ce mode de développement
soulève des enjeux forts en ter
mes d’aménagement du territoire et de pression sur les ressources
naturelles.
Abritant de longs cordons dunaires, entrecoupés de côtes rocheuses très friables, le
littoral du Pays de Saint Gilles Croix de Vie
est particulièrement vulnérable à l’érosion. Du
fait de la présence de zones basses, les aléas érosion et submersion sont étroitement liés. La
densité de peuplement et le profil de la population sont des facteurs de vulnérabilité du
territoire en cas d’événement majeur.
Le littoral
de la communauté d’agglomération
compte de nombreux ouvrages de défense
en « dur
», dont l’efficacité contre l’érosion doit être relativisée. Les tempêtes survenues ces
dix dernières années ont occasionné une érosion importante et des dommages sur les ouvrages
de défense.
Principal acteur de la gestion du trait de côte sur le territoire intercommunal, l’EPCI
exerce les compétences défense contre la mer et planification en matière d’aménagement et
d’urbanisme. Ce périmètre d’intervention le dote des leviers
nécessaires pour concevoir et
décliner une stratégie cohérente de gestion du trait de côte.
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
22
3
UN ALÉA GLOBALEMENT BIEN IDENTIFIÉ, MAIS DONT LES
INCIDENCES
POUR
LE
TERRITOIRE
DOIVENT
ÊTRE
PRÉCISÉES
Le Pays de Saint Gilles Croix de Vie est exposé aux aléas érosion et submersion marine,
qui concerne principalement l’estuaire de la Vie à
Saint-Gilles-Croix-de-Vie et le secteur la
Pège à Saint-Hilaire-de-Riez, zones à faible altimétrie
35
. L’enquête portant sur le recul du trait
de côte, l’aléa submersion n’est
pas examiné dans ce rapport.
3.1
Un suivi sur le terrain
de l’aléa érosion
, régulier pendant la dernière
décennie
L’évolution de la bande côtière est suivie en régie par l’observatoire du littoral de l’EPCI
depuis 2012. Celui-ci effectue des relevés réguliers sur les massifs dunaires sensibles qui
permettent de suivre l’évolution
réelle
de l’estran et du trait de côte.
Le trait de côte a ainsi été relevé par DGPS
36
en 2011, 2015, 2018, et 2021 sur
l’ensemble du littoral dunaire. Le
suivi ponctuel de modèles numériques de terrain
37
sur des
sites
sensibles permettent d’évaluer des budgets sédimentaires et d’appréhender l’évolution des
estrans.
Les secteurs du littoral ne connaissent pas tous la même dynamique, certains bénéficiant
d’apports sédimentaires (accrétion), tandis que d’autres, notamment les secteurs les plus
urbanisés, subissent une érosion manifeste.
35
Cf. PPRL du Pays de Monts
36
Differential Global Positioning System
: version améliorée du GPS qui permet d'obtenir le
positionnement horizontal et vertical avec une précision sub-décimétrique
37
re
présentation de la topographie d’une zone terrestre
sous une forme adaptée par ordinateur
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
23
Carte n° 3 :
Évolution du trait de côte à Saint-Hilaire-de-Riez de 2011 à 2021
Source : CA du Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération, Observatoire intercommunal du trait
de côte
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
24
En
2022, l’
EPCI
s’est équipé d’un drone qui lui permet d’améliorer l’observation
du
littoral.
La dépense prévisionnelle s’élève à 41
700
HT et fait l’objet d’une demande de
financement au titre du programme européen LEADER à hauteur de 80 %
38
. Cet équipement
est mutualisé avec les communes membres, qui peuve
nt notamment l’utiliser pour
mesurer les
déperditions de chaleur sur leur territoire
39
.
Contrairement à
d’autres territoires
40
, le Pays de Saint Gilles Croix de Vie exerce
directement la mission
d’
observation du trait de côte. Ce choix favorise un développement de
compétences et de moyens en interne, mutualisés avec les communes membres et élargis à
d’autres usages.
Il
limite néanmoins l’association au diagnostic d’acteurs extérieurs
(universitaires, associations locales, collectifs de citoyens, etc.), qui faciliterait
l’appropriation
des enjeux par les acteurs du territoire et
la diffusion d’une culture du risque.
Dans sa réponse
aux observations provisoires,
l’EPCI a indiqué
que ces aspects seraient développés dans le cadre
du prochain PAPI.
À ce stade, aucun scénario
d’évolution du trait de côte
à court, moyen et long terme
n’a
été établi
par l’EPCI
.
Un diagnostic de la sensibilité à l’érosion du littoral
devrait être finalisé
à la fin du premier semestre 2023, en vue
de l’élaboration d’une stratégie
de gestion du trait de
côte. Un soutien financier a été accordé dans le cadre du PAPI à ce titre (
renfort d’un ½ ETP
pendant
deux
ans,
coût
estimé
à
25 000
HT/an
soit
50 000
HT
jusqu’au
31 décembre 2022
41
).
3.2
Une
cartographie de l’aléa
par le PPRL à horizon 2100, qui présente
néanmoins plusieurs limites
Approuvé en 2016, le Plan de Prévention des Risques Littoraux
42
du Pays de Monts
couvre quatre communes du Pays de Saint Gilles Croix de Vie (Saint-Hilaire-de-Riez,
Saint Gilles Croix de Vie, Bretignolles-sur-Mer et Le Fenouiller), ainsi que celles de
Notre-Dame-de-Monts et de Saint-Jean-de-Monts. Il est consultable sur le site de la préfecture
de Vendée
43
.
Il
traite cinq types d’aléas
44
, dont l’érosion côtière. D
es portions du littoral soumis à cet
aléa sont identifiés
à horizon 2100, sur la base d’une projection des évolutions du trait de côte
constatées depuis 1950 et du recul susceptible d’intervenir lors d’un événement ponctuel
majeur.
38
Cf délibération n° 2022-7-19 du 6 octobre 2022
39
Cf convention de mutualisation relative au drone communautaire, approuvée par délibération du conseil
communautaire n° 2023-01-10 du 18 janvier 2023 et par le conseil municipal de Saint-Hilaire-de-Riez le
3 avril 2023 (DEL 2023-046)
40
À titre d’exemple, la CC voisine Océan Marais de Monts a confié cette mission à l’OR2C
41
cf. action 1.12 « Réaliser un diagnostic de la
sensibilité à l’érosion à partir des données de l’observatoire
du littoral pour une stratégie durable de gestion du trait de côte » du PAPI 2014-2022
42
cf. art. L. 562-
1 du code de l’environnement
43
44
Sont examinés outre l’érosion côtière, la submersion marine, l’inondation terrestre par débordement des
cours d’eau
, la rupture des structures de protection et les chocs mécaniques.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
25
Parmi les zones identifiées comme les plus exposées à l’érosion côtière figurent les
plages des Soixante Bornes, des Salins, des Becs et des Mouettes à Saint-Hilaire-de-Riez
(- 135 m à échéance 100 ans) et la grande plage à Saint-Gilles-Croix-de-Vie (- 109 m à
échéance 100 ans pour la partie sud)
45
. Deux lieux d’habitation sont situés dans la zone menacée
par l’érosion
en 2100 : les résidences « Les Becs » et « Les Mouettes » à Saint-Hilaire-de-
Riez
46
.
Cette évaluation du risque présente plusieurs limites :
-
l’absence de caractérisation de l’aléa avant 2100 (contrairement à la submersion marine) ;
-
la non prise en compte des effets du réchauffement climatique, qui majore également
l’aléa
érosion
47
;
-
la
mesure de l’aléa érosio
n sur les portions de côte artificialisées est biaisée par la présence
d’
ouvrages de défense contre la mer, dont le risque de défaillance
n’est pas pris en compte,
contrairement à l’aléa submersion marine
;
-
l’identification des enjeux menacés par l’érosion
côtière n’est pas aisée car elle nécessite
de comparer deux cartes (carte de l’aléa 2100 et carte des enjeux)
; par ailleurs, les
infrastructures et réseaux n’y apparaissent que partiellement (à titre d’exemple, la station
d’épuration des 60 bornes
, implantée sur la dune de Saint-Hilaire-de-Riez
n’est pas
signalée comme établissement stratégique).
Sur la base de cette cartographie de l’aléa,
le PPRL établit un zonage qui vaut servitude
d’utilité publique
48
et
s’impose aux documents d'urbanisme en vigueur
(cf. schéma n° 2, annexe
n° 3). Il doit être annexé aux plans l
ocaux d’
urbanisme (PLU)
49
.
Le risque étant considéré comme irréversible, l’aléa est toujours qualifié de fort et la
zone concernée classée en zone rouge par le PPRL : les constructions nouvelles de toute nature,
les implantations nouvelles d’établissements sensibles ou stratégiques, ainsi que les
implantations nouvelles d’hôtellerie de plein air y sont interdites, sauf exceptions. La
transformation
d’habitations existantes à des fins de mise en
sécurité des populations résidentes
est néanmoins tolérée (cf. tableau n°7 en annexe n°3).
Les exceptions à ce
principe d’inconstructibilité
sont toutefois relativement
nombreuses
50
. Sur ce point,
la DDTM85 indique qu’il
« est nécessaire de prendre en compte
les réalités de fonctionnement des territoires au sein des règlements des PPRL, au risque de
bloquer des activités économiques de façon disproportionnée ».
Par ailleurs,
l’obligation de réaliser des diagnostics de vulnérabilité pour les
propriétaires ou
gestionnaires publics ou privés est limitée à l’aléa submersion
51
.
45
Cf PPRL du Pays de Monts, notice de présentation
46
Cf PPRL du Pays de Monts, carte aléa 2100 Saint-Hilaire-de-Riez
47
Les incidences du réchauffement climatique sont prises en compte dans le PPRL pour l’aléa
submersion, à hauteur limitée cependant : + 60cm en 2100 alors que le dernier rapport du GIEC évoque une
perspective de +1,1mètre
48
Cf art. L. 562-4 du code de l'environnement
49
Cf art. L. 151 43, L. 161 1, L. 153 60, L. 163 10, L. 152 7 et L. 162 1 du code de l'urbanisme
50
Sont ainsi permises les installations liées aux activités de nautisme, de pêche, aux installations
portuaires, les équipements sportifs, récréatifs ou de loisirs
51
Cf article 4.1 du règlement du PPRL
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
26
L’échelle d’appréciation du risqu
e érosion,
la difficulté d’identifier clairement les
enjeux menacés
et l’absence d’obligation de
mesure de la vulnérabilité des biens
n’incitent pas
à la prise de conscience collective et à
l’étude d’une
relocalisation de certaines activités.
3.3
Une modélisation de l’aléa à
court et moyen terme (2027 et 2057) réalisée
en 2007
Réalisée par DHI en 2007
, l’étude de connaissance des phénomènes d’érosion sur le
littoral vendéen analyse les dynamiques sédimentaires et modélise
l’évolution du trait de côte
de 1975 à 2001. Sur cette base, elle projette l’évolution du trait de côte à horizon 2027 et 2057
,
hors côtes rocheuses et artificialisées
, évaluant ainsi l’aléa
à plus court terme que le PPRL.
Contrairement au suivi réalisé par
l’observatoire intercommunal
,
il ne s’agit pas d’une mesure
physique du phénomène d’érosion, mais d’une projection de cet aléa à moyen terme, modélisée
à partir du recul observé de 1975 à 2001.
Comme le PPRL,
l’étude de DHI
identifie parmi les zones les plus touchées les secteurs
des Becs (- 0,8 m à - 1,2 m par an), des Mouettes (- 1 m à - 1,5 m)
directement menacés par
l’érosion à horizon 2057
(cf. carte n° 9 en annexe n° 3)
et de la Pège (- 0,9 m) à Saint-Hilaire-
de-Riez et la grande plage à Saint Gilles Croix de Vie (- 1 m par an).
Le
phénomène d’érosion n’est cependant
pas évalué sur les portions rocheuses ou
artificialisées du littoral (cf. ci-après). Par ailleurs, elle est relativement ancienne, alors que des
changements sont intervenus depuis 15 ans sur des éléments déterminants pour
l’évolution du
littoral (activités touristiques et conditions climatiques).
3.4
Les autres éléments de diagnostic disponibles
Un suivi homogène
du trait de côte est effectué à l’échelle nationale à travers l’indicateur
national de l’érosion côtière
52
, établi sur la base de relevés photographiques à échéance
régulière. Il confirme globalement les éléments de diagnostic précités,
bien qu’il n’évalue
pas
l’aléa sur certains secteurs ciblés tels que les corniches (cf
. carte n° 7 en annexe n° 3).
L’O
bservatoire régional des risques côtiers (OR2C) a réalisé un bilan global de la
prédisposition des territoires de Vendée au risque d’érosion côtière, en ten
ant compte de la
vitesse d’érosion, des enjeux situés dans la bande des 100
mètres et de la présence
d’ouvrages
de protection le cas échéant
53
. Il dénombre ainsi huit enjeux exposés actuellement au risque et
41 à moyen terme (cf. tableau n° 8 en annexe n° 3). Si cette étude ne qualifie pas précisément
les enjeux menacés, elle pourrait être affinée dans un second temps afin d’éclairer les choix
d’aménagement du territoire
54
.
52
Cf art. L. 321-
13 du code de l’environnement
53
cf. OR2C et ROL, « Un nouvel
indicateur de prédisposition au risque d’érosion côtière, application en
Manche et en Vendée » (openedition.org), 2021
54
Etude OR2C et ROL précitée, paragraphe « Affiner la qualification des enjeux »
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
27
3.5
Néanmoins, une moindre connaissance de l’aléa sur les côtes rocheuses
et un besoin
d’identification plus précise des enjeux menacés
3.5.1
Une évaluation plus difficile de l’érosion sur les côtes rocheuses et sur les
portions artificialisées du littoral
L
’évolution des côtes rocheuses est
plus difficilement analysable par photo aérienne.
Par ai
lleurs, ces zones sont souvent difficiles d’accès.
Quant aux côtes artificialisées, ainsi que
le relève l’étude DHI précitée, leur analyse
ne
«
renseigne pas sur la tendance à l’érosion étant
donné leur caractère artificiel. Les différents ouvrages longitudinaux fixent bien le trait de côte
mais ne résolvent pas le problème de l’érosion
»
55
.
Il en résulte une
moindre évaluation de l’aléa érosion dans des zones densement
peuplées telles que la corniche de Saint-Hilaire-de-Riez ou celle de Brétignolles. Ainsi, les
cartes d’aléa établies par l’étude DHI
,
comme par l’observatoire intercommunal plus
récemment,
ne caractérisent pas l’évolution du trait de côte sur
ces portions de littoral,
identifiées selon le cas comme « rocher », « structures » ou « artificialisé ».
Pour autant, l’aléa
est réel, ce dont témoignent
l’effondrement
, en 2017,
d’un bloc
sur
le sentier du littoral sur la corniche à Brétignolles et la fissure constatée en 2018 sur la falaise
du Prégneau
56
(cf. photo n° 4 en annexe n° 3). Il est également relevé par le PLU de
Saint-Hilaire-de-
Riez, qui fait état d’un recul de la corniche vendéenne de 10
mètres en 70 ans.
L’acquisition d’un drone par la communauté d’agglomération devrait
permettre
d’améliorer la connaissance du phénomène
d’érosion sur les portions du littoral, perme
ttant le
survol du littoral à basse altitude, dans
des zones difficiles d’accès. La difficulté d’évaluer l’aléa
sur ces portions du littoral où sont présents de nombreux enjeux reste néanmoins un point de
vigilance.
3.5.2
Une connaissance peu précise des enjeux menacés, particulièrement les réseaux
Dans leur ensemble, les évaluations de l’aléa érosion disponibles n’identifient pas de
façon claire et précise les enjeux (habitations, infrastructures, réseaux) menacés à moyen terme.
Conformément aux prescriptions du PPRL, une étude a été réalisée en 2017-2018 pour évaluer
la vulnérabilité des réseaux sur le territoire intercommunal, mais elle ne porte que sur l’aléa
submersion
57
.
L’EPCI indique ne pas avoir de visibilité sur la vulnérabilité à l’érosion
des
réseaux d’eau potable, d’électricité, de gaz et de téléphonie.
Or, l’emplacement de plusieurs infrastructures peut être questionné au regard de
l’évolution estimée du trait de c
ôte à moyen terme :
55
Etude DHI précitée
56
Cf rapport d’activité du PAPI du
Pays de Saint Gilles Croix de Vie, action 7.9
57
Cf pré-diagnostic de vulnérabilité des réseaux, bâtiments sensibles et stratégiques publics face à la
submersion marine.
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
28
-
la route départementale D6A, qui longe la corniche à Saint-Hilaire-de-Riez ; l
avenue de
la Grande Roche à Bretignolles-sur-Mer, voie communale (côtes soumises à un aléa
érosion fort en 2100 selon le PPRL) ;
-
la station d’épuration des 6
0 Bornes
58
, située à 150 mètres du rivage, sur une portion du
littoral sujette à érosion (recul sur la plage des 60 Bornes compris entre 0,5 et 0,75 mètres
par an selon les éléments établis par l’OR2C, atteignant
-10 mètres lors de la tempête
Xynthia).
Compte tenu d
e l’importance de cette installation, les conditions d’une relocalisation
devront nécessairement être examinées à terme,
à l’instar de la relocalisation opérée pour la
station du Havre de Vie, située en zone inondable. À ce stade, ce
projet n’est pas d’actualité
;
des travaux substantiels de remise aux normes sont prévus en 2023 et 2024 par la communauté
de communes Océan Marais de Monts, gestionnaire du site
59
, à hauteur de 8
M€
60
.
En réponse aux observations provisoires, la CC Océan Marais de Monts a indiqué
qu’elle s’engageait à renforcer la surveillance du trait de côte sur cette zone, en lien avec la CA
du Pays de Saint Gilles Croix de Vie. Elle considère les travaux engagés sur la station
d’épuration comme nécessaires au regard des volumes d’eau à traiter et ne les juge pas
contradictoires avec la dynamique d’évolution de la dune à ce stade.
La CA du Pays de Saint Gilles et la commune de Saint-Hilaire-de-Riez ont précisé
qu’une relocalisation de cet équipement était envisagée à horizon d’une
vingtaine d’années, une
réflexion tripartite impliquant la commune et les deux EPCI devant être engagée sur le sujet.
Afin d’anticiper les incidences de l’
érosion sur les équipements et réseaux structurants
pour le territoire, la chambre recommande à l’EPCI d’identifier précisément les enjeux menacés
par le recul du trait de côte
à moyen et long terme, d’en évaluer la valeur économique et l’utilité
collective.
58
D’une capacité de 98
300 équivalents-habitants, elle a été dimensionnée pour tenir compte des besoins
de la population estivale de Saint-Hilaire-de-Riez et de Saint-Jean-de-Monts
59
Cf convention de traitement des eaux usées du Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération sur la
station des 60 Bornes entrée en vigueur le 1
er
janvier 2018.
60
Cf délibération du conseil communautaire Océan Marais de Monts du 30 mars 2023
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
29
Dans sa réponse aux observations provisoires, l’EPCI s’est engagé à procéder à ce
recensement et à mobiliser les moyens nécessaires pour en garantir la fiabilité.
Recommandation n° 1.
: Identifier tous
les enjeux exposés à l’érosion
à moyen et long
terme, notamment les infrastructures et réseaux de communication, estimer leur
valeur économique et leur utilité collective. (Pays de Saint Gilles Croix de Vie
Agglomération)
3.6
Un territoire considéré pour partie comme particulièrement vulnérable
au risque
d’érosion par les services de l’
État
Les communes de Saint-Hilaire-de-Riez et de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ont été
présélectionnées
par les services de l’
État pour intégrer la liste des communes particulièrement
exposées au risque érosion, établie par le décret du 29 avril 2022
61
, en raison du nombre
d’enjeux exposés et du taux d’érosion annuel
sur certains secteurs, considéré par les services
de l’
État
comme l’un des plus élevés de Vendée (taux d’érosion à échéance de 100 ans sur le
secteur de la plage des 60 Bornes, des Salins, des Becs et des Mouettes évalué à -135 mètres
par le PPRL
62
).
Deux secteurs de Saint-Hilaire-de-
Riez sont identifiés par les services de l’
État comme
menacés par
l’érosion à moyen terme
: les Becs et les Mouettes (cf. photo n° 2 ci-après et photo
n° 5 en annexe n° 3
), dont la situation est jugée similaire à celle de l’immeuble
Le Signal
en
Gironde et pour lesquels « une relocalisation à terme » semble inévitable (cf. paragraphe 4.3
ci-après).
À ce stade, aucune des
deux communes n’a cependant
souhaité rejoindre la liste fixée
par décret, estimant manquer de visibilité sur les incidences juridiques, financières et techniques
de ces dispositions :
conditions de financement des opérations d’urbanisme voire de
relocalisation, appui financier, en ingénierie et expertise des services de l’
État, conditions de
préemption des terrains exposés par les communes
63
. La commune de Saint-Hilaire-de-Riez et
celle de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ont indiqué suivre les orientations en la matière de
l’Association Nationale des Élus du Littoral (ANEL) et l’Association Départementale
Vendéenne des Élus du Littoral.
L’ANEL a fait valoir la nécessité de définir «
un modèle
économique et financier garantissant l’avenir des territoires littoraux
» et d’une participation de
l’
État au « financement des différentes mesures de gestion du recul du trait de côte »
64
.
Sur le plan juridique, l
a commune et l’EPCI ont également soulevé les conséquences en
termes de responsabilité d’une inscription sur la liste fixée par décret, notamment l’éventualité
d’un contentieux engagé à l’
encontre de la commune par des propriétaires dont le bien
immobilier serait déprécié.
61
Décret n° 2022-750 établissant la liste des communes dont l'action en matière d'urbanisme et la politique
d'aménagement doivent être adaptées aux phénomènes hydro sédimentaires entraînant l'érosion du littoral
62
cf. notice de présentation du PPRL page 28
63
Cf courrier adressé par l’EPCI au Préfet de Vendée le 11 janvier 2022
64
CP_Projet-de-loi-Climat-et-Résilience_défendre-une-politique-globale-et-ambitieuse-de-gestion-des-
risques-littoraux_2805.docx.pdf (anel.asso.fr)
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
30
La chambre rappelle que l’inscription sur la liste des communes vulnérables ne génère
aucune obligation légale supplémentaire pour les communes littorales du Pays de
Saint Gilles Croix de Vie, celles-ci étant
déjà couvertes par un PPRL cartographiant l’érosion.
Cette évaluation de l’aléa –
certes à actualiser
a déjà une portée contraignante pour la
population locale à travers les documents d’urbanisme.
En réponse aux observations provisoires, la commune de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a
indiqué
qu’elle réexaminerait sa position
« dès lors que les dispositifs complémentaires à
disposition des communes inscrites dans la liste seront précisés. »
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
Depuis 2012, l’EPCI s’est doté de moyens d’observation internes de l’évolution du trait
de côte. Ce choix favorise le développement de compétences et d’outils optimisés au sein du
bloc communal, mais ne facilite pas le partage de la problématique de l’érosion sur le territoire
intercommunal.
En 2016, le
PPRL du Pays de Monts a défini des règles d’aménagement qui s’imposent
aux documents d’urbanisme
, s
ur la base d’une cartographie de l’aléa érosion en 2100
.
Cependant, l
es modalités d’évaluation de l’aléa comme certaines des règles fixées n’incitent
pas à la prise en compte dès à présent des incidences du recul du trait de côte par les acteurs
du territoire.
Si différents diagnostics permettent d’évaluer l’intensité du recul du trait de côte sur le
territoire intercommunal, ce phénomène est moins suivi sur les portions rocheuses et/ou
artificialisées du littoral. Par ailleurs, les enjeux (habitations, infrastructures, réseaux)
menacés à moyen terme ne sont pas identifiés précisément.
Bien
que
présélectionnées
par
les
services
de
l’
État,
les
communes
de
Saint-Hilaire-de-Riez et de Saint Gilles Croix de
Vie n’ont pas souhaité
à ce stade intégrer la
liste des communes particulièrement exposées au risque érosion, établie par le décret du 29
avril 2022.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
31
4
LA PRISE EN COMPTE DU RISQUE DANS LA STRATÉGIE
D
’AMÉNAGEMENT DU TERR
ITOIRE
4.1
La nécessité d’une stratégie locale de gestion du trait de côte, pour
passer d’une logique de défense à une stratégie d’aménagement du
territoire à plus long terme
À
ce stade, il n’existe pas de stratégie définie en la matière, p
riorité ayant été donnée à
la
réalisation d’un diagnostic de sensibilité du littoral à l’érosion
. La finalisation de celui-ci en
2023 devrait donner lieu à l’élaboration d’une stratégie locale de gestion du trait de côte, à
laquelle l’EPCI
entend associer les communes littorales et les acteurs du territoire
65
.
La commune de Saint-Hilaire-de-Riez fait valoir que « l
’ampleur des investissements à
prévoir impose une implication de l’ensemble des acteurs, et en premier lieu de l’
État ».
L’élaboration d’une telle stratégie semble indispensable pour passer d’une logique de
défense contre la mer à une stratégie d’aménagement du territoire fondée sur une adaptation à
l’érosion côtière. S’appuyant sur un diagnostic de l’évolution du trait de côte à moyen terme
parta
gé avec les acteurs du territoire, elle permettrait d’orienter les projets d’aménagement à
venir, à travers le SCOT et le
plan local d’urbanisme intercommunal et habitat (
PLUIH).
Dans cette perspective, la chambre recommande à l’EPCI d’élaborer une straté
gie de
gestion du trait de côte.
Recommandation n° 2.
: Élaborer une stratégie locale de gestion du trait de côte,
conformément à la possibilité donnée par l’article L.
321-
16 du code de l’environnement
.
(Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération)
4.2
La prise en compte du risque dans les instruments de planification
4.2.1
Le littoral peu évoqué en tant que tel dans le projet de territoire
intercommunal
Approuvé par le conseil communautaire le 8 décembre 2022
66
, le projet de territoire
n’identifie pas l
e littoral en tant que tel comme un axe
d’action
. Les risques littoraux ne sont
pas évoqués. Ce choix peut
s’expliquer par la volonté de fédérer l’ensemble des communes
autour d’orientations
partagées, alors que seules trois
d’entre elles
sur quatorze
disposent d’une
portion de côte.
65
cf. action 1.12 du PAPI
66
Cf délibération n° 2022-08-01 du 8 décembre 2022
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
32
Plusieurs orientations sont néanmoins en lien avec la gestion du littoral
: l’EPCI entend
notamment diversifier son modèle touristique en privilégiant des formes de tourisme qui ne
reposent pas exclusivement sur la consommation d’activités balnéaires
et valorisent davantage
le patrimoine rétro-littoral.
4.2.2
L’érosion côtière évoquée brièvement dans le
schéma de cohérence territoriale
Approuvé le 9 février 2017, le SCOT du Pays de Saint Gilles Croix de Vie identifie
parmi les objectifs du territoire
l’organisation d’un développement spatial maîtrisé, la
préservation des espaces naturels et la prévention des risques.
L’érosion côtière est
qualifiée de « risque associé à des enjeux humains » pour les trois
communes littorales, sans identification précise. Le
document d’orientation et d’objectifs
se
borne à rappeler l
’obligation
de compatibilité des PLU avec le PPRL et le PAPI
67
.
Le bilan du SCOT réalisé en 2023
68
est succinct sur les risques littoraux, constatant
l’intégration d
u
PPRL dans l’ensemble des PLU communaux
et
la réalisation d’un
document
d’information communal sur les risques majeurs (
DICRIM) dans la quasi-totalité des
communes.
Dans le cadre de sa révision prochaine
69
, le SCOT devra intégrer les orientations visant
à adapter le territoire intercommunal au recul du trait de côte
70
. Concomitant avec l’élaboration
du PLUIH, cet exercice permettra
d’
intégrer pleinement
l’aléa
érosion dans les perspectives
d
’aménagement
du territoire.
4.2.3
Un Plan climat air énergie territorial (PCAET), qui aborde la vulnérabilité du
littoral
Adopté le 15 juin 2023, le PCAET du Pays de Saint Gilles Croix de Vie identifie parmi
ses objectifs stratégiques la prise en compte de la vulnérabilité du littoral et du milieu marin au
changement climatique.
L’érosion est
évoquée comme
l’une des manifestations de la
vulnérabilité du territoire au changement climatique. Le maintien du trait de côte, la
préservation du cordon dunaire
et l’acculturation de la population
aux risques littoraux font
partie des objectifs ciblés dans le plan d’action
.
67
Cf Axe 3.2.1 du DOO « Prendre la mesure des risques naturels »
68
Soit six ans après son approbation, conformément à l’art. L. 143
-
28 du code de l’urbanisme
69
Révision prescrite par délibération n° 2023-03-32 du 13 avril 2023
70
La loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 dite « Climat et résilience »
(art. L. 141-
13 du code de l’urbanisme)
prévoit que le SCOT doit définir les orientations de prévention des risques naturels liés à la mer et d'adaptation
des territoires au recul du trait de côte. Il peut identifier dans ce cadre des secteurs visant à accueillir des ouvrages
de défense ou des projets de relocalisation, au-delà de la bande littorale et des espaces remarquables du littoral.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
33
4.2.4
Les
documents de planification en matière d’urbanisme
Renforçant
l’obligation
de prendre en compte l’aléa érosion dans les documents
d’urbanisme
, la loi climat et résilience prévoit que le PLUI(H) intègre dans ses orientations
«
l’adaptation des espaces agricoles, naturels et forestiers, des activités humaines et des
espaces urbanisés exposés au recul du trait de côte
»
71
. Elle permet de «
définir les actions et
les opérations, ainsi que leur échéancier prévisionnel, nécessaires pour réorganiser le
territoire au regard de la disparition progressive des aménagements, des équipements, des
constructions et des installations
»
72
et de délimiter dans le règlement du PLU des
«
emplacements réservés à la relocalisation d'équipements, de constructions et d'installations
exposés au recul du trait de côte
»
73
.
4.2.4.1
Une compétence récemment transférée
à l’intercommunalité
L’intercommunalité s’est dotée de la compétence PLU
I
74
, préalablement à sa
transformation en communauté d’agglomération
, le 1
er
janvier 2022. L
’élaboration
du PLUIH
a été engagée par le conseil communautaire le 13 avril 2023
75
, en même temps que la révision
du SCOT. La prise en compte des risques littoraux fait partie des objectifs poursuivis.
L
’exercice à la même échelle des compétences aménagement, planification en matière
d’urbanisme et défense contre la mer facilitera l’élaboration d’
une stratégie cohérente
d’aménagement du territoire et d’adaptation au recul du trait de côte.
Celle-ci devra être intégrée
au SCOT et au PLUIH, en application des articles L. 141-13 et L. 151-
5 du code de l’urbanisme.
Cette démarche de planification est d
’autant plus nécessaire compte
tenu des contraintes
qui limitent l’espace foncier disponible (espaces parfois limités, comme à Saint
-Hilaire-de-
Riez, limitation de l’artificialisation des sols prévue par la loi Climat et résilience
76
).
71
Cf art. L. 151-
5 du code de l’urbanisme
72
Cf art. L. 151-
7 III du code de l’urbanisme
73
Cf art. L. 151-
41 6° du code de l’urbanisme
74
Cf délibération du CC du 16 septembre 2021 approuvant le transfert de la compétence PLU, document
d’urbanisme en tenant lieu et carte communale, avec effet dans les trois mois suivant le vote en l’absence
d’opposition des communes membres, soit le 16 décembre 2021 et arrêté préfectoral du 15 décembre 2021 portant
modification des statuts de la CC du Pays de Saint Gilles Croix de Vie
75
Élaboration prescrite par la délibération n° 2023-03-33 du 13 avril 2023
76
L’
art. 191 de la loi n°2021-1104 du 22/08/2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et
renforcement de la résilience face à ses effets limite d’ici 2031 la consommation d’espaces naturels, agricoles et
forestiers à 50 % de la consommation 2011-2021
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
34
En réponse aux obs
ervations provisoires, la CA s’est engagée à intégrer la prise en
compte du recul du trait de côte dans le prochain SCOT et dans le PLUIH, dont l’élaboration
vient d’être engagée.
Recommandation n° 3.
Intégrer
dans
le
s
documents
cadre
d’aménagement
et
d’urbanisme (SCOT et PLUI
H)
une stratégie d’adaptation au recul du trait de côte,
conformément aux articles L. 141-13 et L. 151-
5 du code de l’urbanisme
, en
s’appuyant sur les éléments de diagnostic les plus récents
. (Pays de Saint Gilles Croix
de Vie Agglomération)
Dans la perspective de l’élaboration du futur PLUIH,
deux secteurs
en dehors du
territoire de Saint-Hilaire-de-Riez traité ci-après
appellent une attention particulière au regard
de l’aléa érosion
:
-
la corniche de Brétignolles-sur-Mer, sur laquelle
l’a
léa érosion est réel, bien que plus
difficilement évalué (cf. précédemment) ; une densification de ce secteur, considéré
comme une zone urbaine
77
, contribuerait à accroître les enjeux à proximité d’une zone
érosive (aléa identifié comme fort à échéance 2100 sur une partie de la corniche par le
PPRL) ;
-
sur la même commune, le secteur initialement ciblé pour la réalisation du projet de port de
plaisance
78
se situe à proximité d’une zone où l’aléa
2100 est évalué comme fort dans le
PPRL ; si celui-
ci permet l’implantation d’installations portuaires, de tels aménagements
sont susceptibles de fragiliser le cordon dunaire existant.
4.2.4.2
Le PLU de Saint-Hilaire-de-Riez : une limitation des possibilités
d’urbanisation
,
mais des enjeux préexistants en zone d’érosion
Approuvé le 17 janvier 2014, le PLU de Saint-Hilaire-de-Riez a été révisé en 2016 pour
intégrer le PPRL du Pays de Monts
79
.
Les incidences concrètes de l
’aléa érosion
sont clairement évoquées : «
des chutes de
pierres
(
),
des chutes de blocs
(
),
des écroulements en masse
(
) » ou
(…)
des
mouvements de terrain dus à la présence de cavités sous-terraines (un cas recensé sur le
territoire par le BRGM : le trou du Diable sur la corniche vendéenne)
80
.
Les règles du PPRL sont identifiées comme supérieures à celles du PLU
81
et les zones
classées rouge apparaissent précisément dans le règlement graphique
82
(cf. tableau n° 9 en
annexe n° 4).
77
Zone urbaine en bordure du littoral Ud cf. règlement du PLU de Brétignolles
78
Zone
1AUp, secteur d’extension pour les activités portuaires et maritimes ou de loi
sirs
79
Procédure de mise à jour approuvée le 12 avril 2016
80
Cf diagnostic environnemental du PLU
81
Règlement du PLU de Saint-Hilaire-de-Riez
82
cf. carte PPRL à horizon 2100 et règlement graphique
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
35
Les
possibilités d’urbanisation sont
globalement très limitées dans les zones identifiées
par le PPRL comme sujettes à érosion, classées pour la plupart N (zone naturelle et forestière),
Np, Nap ou Nm
83
. Plusieurs
permis de construire et d’aménager ont été refusés dans ce cadre,
concernant des campings
84
.
Des secteurs à enjeux implantés en zone d’érosion avant l’adoption
du
PLU font également l’objet de dispositions spécifiques limitant fortement les possibilités de
construction :
-
les secteurs urbanisés du front de mer des Demoiselles, des Becs et des Mouettes
(classés UBf), dans lesquels seuls les aménagements nécessaires à la remise aux normes
de sécurité sont possibles ;
-
le secteur de La Pège, dont une partie est intégrée à la bande des 100 mètres et classée
inconstructible (Uth
85
) ;
-
la station d’épuration des 60 Bornes, classée Nse, zone où les possibilités
d’aménagement s
ont limitées à ceux nécessaires au bon fonctionnement de la station.
En outre, d
es coupures d’urbanisation
sont aménagées sur le littoral
86
.
Globalement, les zones urbaines ou à urbaniser sont très restreintes sur le territoire
communal (32 %) et situées à
distance de la côte, à l’exception de la corniche vendéenne, déjà
urbanisée (cf. carte n° 10 en annexe n° 4). Les modifications apportées au PLU en 2019 limitent
l
es possibilités d’urbanisation et
favorisent la préservation des espaces naturels, à travers,
notamment, l’intégration d’un
camping dans la bande des 100 mètres et la création de secteurs
spécifiques pour limiter la pression touristique sur le littoral
87
.
Le PLU prévoit néanmoins des possibilités de densification de la corniche vendéenne
déjà urbanisée et classée U (zone urbaine, Uc pour la partie en limite de falaise),
en dépit d’une
exposition à l’aléa d’
érosion réelle mais plus difficilement évaluée. Sur ce point, le PLU ne
contrevient cependant pas au PPRL.
En réponse aux observations
provisoires, la commune a indiqué qu’en fonction des
informations recueillies par drone sur l’évolution du trait de côte
dans cette zone, elle
apprécierait l’opportunité de faire évoluer les règles du PLU sur ce
t aspect.
83
Np : zones naturelles de protection et de sauvegarde des milieux écologiquement sensibles, des sites et
des paysages remarquables ou caractéristiques du littoral ; Nap : zones
couvrant à l’intérieur des espaces littoraux
les aires de stationnement et leurs accès ; Nm : concessions de plage (cf. règlement du PLU)
84
Cf réponse de la commune 2.4 au questionnaire n°1
85
Réservé au camping-caravanage, aux Parcs Résidentiels de Loisirs, aux Villages vacances et aux
centres de vacances
86
Situées entre le Prés salé et Les Becs, entre les Becs et les Mouettes et entre La Pège et Sion
(cf. art. L. 121-22 du CU et SCOT)
87
Zones Nap, au sein desquels seuls sont autorisés les aménagements des accès et aires de stationnement
existantes, création de zones Uthc sur lesquels sont situés des
campings et centres de loisirs, dont l’extension est
interdite
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
36
4.2.4.3
L’abandon
récent
de projets d’aména
gement, qui semblent indiquer un
infléchissement dans la relation au littoral
Plusieurs projets d’aménagement de grande ampleur, contestés notamment en raison de
leur impact environnemental, ont été récemment arrêtés ou suspendus après de vifs débats au
plan local :
-
le projet de thalassothérapie envisagé à Saint-Hilaire-de-Riez à proximité de la côte a été
abandonné par la commune
88
;
-
le projet de port de plaisance envisagé à Brétignolles-sur-Mer, situé en partie en zone
d’érosion
89
, abandonné par la communau
té d’agglomération en juillet 2021
90
.
4.3
La nécessité
d’envisager une recomposition spatiale à moyen terme
À ce stade, hormis plusieurs opérations de renaturation des dunes et de réaménagement
des postes de secours, aucune recomposition spatiale n’a été engag
ée sur le territoire du Pays
de Saint Gilles Croix de Vie
en lien avec l’érosion côtière. La situation des Becs et
des
Mouettes à Saint-Hilaire-de-Riez, sites exposés à cet aléa à horizon 2050
91
, nécessite cependant
d’être examinée dès à présent.
Dans sa réponse aux observations provisoires, la commune de Saint-Hilaire-de-Riez a
précisé que la construction de la plupart de ces logements a été autorisée par les services de
l’
État entre 1969 et 1979.
Photo n° 2 :
Site
Les Becs
Source : CRC
88
Renonciation au compromis de vente par délibération n° 2021-
059 du 12 avril 2021. L’emplacement
envisagé était l’ilot Jeanne d’Arc, dans le centre du quarti
er de Sion-sur-
L’Océan.
89
Cf carte aléa 2100 du PPRL du Pays de Monts
90
cf. délibération n° 2021-7-11 du 22 juillet 2021
91
Cf étude DHI précitée
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
37
4.3.1
Une première analyse menée en 2019, restée sans suite en raison de
l’importance des coûts évalués par l’EPCI
Une analyse coût/
bénéfices d’un recul stratégique sur les sites des Becs et des Mouettes
a été réalisée en 2019. Elle répondait à une sollicitation de la DREAL, désireuse qu’
une
réflexion soit engagée sur ce sujet, et à l’obligation de réaliser une telle analyse pour obtenir un
cofinancement par l’
État du confortement des enrochements sur ces deux sites
92
. Le coût de
cette étude, de 50 000
€, a été
subventionné à hauteur de 80 %
par l’
État.
Au préalable, une zone de vulnérabilité à l’érosion a été identifiée sur les deux sites, en
projetant à horizon 2050 et 2100 l’évolution du trait de côte constatée de 1921 à 2015. Une
distance de sécurité de 50 mètres a été ajoutée pour tenir
compte des effets de l’élévation du
niveau marin. Dans cette zone, 595 logements ont été identifiés (445 aux Mouettes et 150 aux
Becs).
Le scénario analysé est celui d’un achat de ces habitations par l’EPCI, échelonné entre
2020 et 2050, avec location pen
dant la période estivale. En 2050, l’analyse prend l’hypothèse
d’une démolition des logements concernés sans relocalisation, en l’absence de foncier
disponible. Les dunes seraient renaturées
93
.
Cette étude repose sur l’hypothèse d’un rachat par
la puissance publique des logements avant démolition, ce
que n’impose aucune disposition
légale à ce jour.
En dépit de limites méthodologiques
94
, l’analyse coût
/bénéfices permet de tirer plusieurs
enseignements (cf. tableau n° 10 en annexe n° 4).
D’une part, le coût é
levé de cette opération la rend difficilement supportable par la
collectivité seule. Le coût de l’achat des logements et de la renaturation du site s’élève à lui seul
à 16
M€
95
, soit un montant supérieur
au coût d’aménagement des enrochements des Becs et de
s
Mouettes (1,2
M€) et à la totalité des dépenses d’investissement prévues par l’EPCI pour les
années 2024 à 2026
96
. Le coût de démolition, de désamiantage et de remise en état de la dune
(6,6
M€) dépasse le coût d’entretien
estimé des enrochements
jusqu’en 2100 (6,4
M€).
D’autre part, le prix d’achat des logements pèse de façon déterminante dans le coût de
l’opér
ation (coût de revient des appartements
variant selon les conditions d’achat de +
4,2
M€
à - 11,4
M€).
Or, le prix des biens est aujourd’hui déconnecté de la réalité du risque, d’autant
plus que la durée moyenne de possession des biens sur ce secteur est courte (estimée à 2,5 ans
par la
communauté d’agglomération
) : les propriétaires ne sont donc pas incités à prendre en
compte l’aléa érosion dans l’évaluation du prix de leur bien (cf
. carte n° 11 en annexe n° 4).
92
Le versement de la subvention est conditionné au suivi des préconisations de la Commission Régionale
de la Gestion Durable du Littoral du 12 juin 2015 qui comprennent une réflexion, au regard de la connaissance de
l’aléa érosion dans le cadre du PPRL, sur le devenir à long terme des enjeux urbains protégés par des enrochements
(Cf Arrêté n°2015-DDTM/SGDML-BOP113-n°496)
93
cf. diagnostic Recul stratégique Les Becs et les Mouettes, CC du Pays de Saint Gilles Croix de Vie,
juillet 2019
94
estimation des coûts et bénéfices bornée à 2050, économie induite par la suppression des enrochements
après 2050 non prise en compte
95
Coût de la démolition, du désamiantage et de la renaturation de la dune de 6,6Me
; coût d’achat de tous
les appartements au prix du marché avant 2030 de 9,34
M€
96
Cf PPI de la CA du Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération, DOB 2022
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
38
Par ailleurs, les incidences fiscales de cette opération ne sont pas neutres avec une perte
conséquente de taxe d’habitation et de taxe foncière
(263 233
€ pour la commune et 164
326
pour l’EPCI
perçus en 2018).
Lors de la présentation de cette étude au bureau communautaire le 18 juillet 2019, les
membres du bureau ont noté «
l’importance du lancement rapide d’une réflexion sur cette
thématique
»
97
. Aucune suite n’a été donnée à ce
projet depuis. Dans sa réponse aux
observations provisoires, la CA a indiqué que les mesures de l’érosion faites par l’observatoire
intercommunal «
n’accréditèrent pas l’urgence de la poursuite de cette réflexion, sans pour
autant en négliger l’importance
à venir
». La chambre relève néanmoins que selon les données
de cet observatoire, le recul à proximité des ouvrages de protection est évalué au niveau des
Becs entre - 0,68 mètre et - 2,33 mètres par an et, à proximité des Mouettes, entre - 1,24 mètre
par an et - 0,54 mètre par an
98
.
4.3.2
Une réflexion qui
pourrait être relancée en s’appuyant sur les nouveaux outils
prévus par la loi Climat et résilience
La loi Climat et résilience et l’ordonnance du 6 avril 2022
99
fournissent plusieurs outils
susceptibles de faciliter une recomposition spatiale de ce type :
-
droit de préemption de la commune pour l’adaptation du territoire au recul du trait de
côte
100
, le propriétaire ayant néanmoins la possibilité de retirer son bien de la vente si le
prix ne lui convient pas ;
-
pos
sibilité d’établir un bail réel d’adaptation à l’érosion côtière
101
, qui confère des droits
réels immobiliers à un professionnel pour exploiter une activité économique « réversible »
sur une durée de 12 à 19 ans.
La déconnexion du prix d’achat des biens au regard de leur exposition à l’aléa reste
néanmoins une difficulté majeure. En l’absence de dispositif permettant à la collectivité
d’imposer un prix d’achat corrélé à l’aléa et à son échéance, il paraît d’autant plus nécessaire
d’informer sur le risque de r
ecul du trait de côte, afin de favoriser un meilleur ajustement du
prix des biens.
97
Cf PV du bureau du 18 juillet 2019, point 2
98
cf. carte «
Synthèse de l’aléa érosion de 2011 à 2021 de la plage des Demoiselles à Sion
99
Ordonnance n° 2022-489 du 6 avril 2022 relative à l'aménagement durable des territoires littoraux
exposés au recul du trait de côte
100
cf. art. L. 219-
6 du code de l’urbanisme
101
Cf art. L. 321-
18 et suivants du code de l’environnement
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
39
Compte
tenu de l’ampleur d’une telle opération et de son coût, la conclusion d’un contrat
de projet partenarial d’aménagement
102
pourrait être envisagée entre l’
État
, l’EPC
I, la commune
de Saint-Hilaire-de-Riez, ainsi que tout autre partenaire susceptible de prendre part à la
réalisation de l’opération
103
. La conclusion de ce type de contrat permettrait un co-portage
politique et financier de cette première recomposition spatiale sur le territoire intercommunal.
La stratégie retenue aurait vocation à orienter les opérations
d’aménagement
dans ces secteurs
pour les années à venir.
Plus globalement, les conditions de financement d’une telle opération soulèvent des
questions en termes de justice fiscale et budgétaire. Les biens protégés et potentiellement
démantelés sont pour une large part des résidences secondaires, qui bénéficient à l’intérêt,
circonscrit et saisonnier, de leurs propriétaires. Dans ce contexte, le recours à la solidarité
nationale ou locale des contribuables interroge. Il convient de rappeler que les propriétaires
riverains du littoral sont appelés, au titre de la loi du 16 septembre 1807 relative au
dessèchement des marais, à supporter la dépense des travaux de défense contre la mer au prorata
de leur intérêt aux travaux,
«
sauf le cas où le Gouvernement croirait utile et juste d’accorder
des secours sur les fonds publics »
104
.
En réponse aux observations provisoires, la commune de Saint-Hilaire-de-
Riez s’est dit
e
favorable à «
un portage juste et équitable sur les plans fiscaux et budgétaires,
s’agissant d’un
parc de logements constitué principalement de résidences secondaires
».
La CA du Pays de Saint Gilles Croix de Vie a indiqué qu’au regard du coût d’une tell
e
opération, le renforcement de la protection des sites, tout en maintenant la surveillance du trait
de côte, reste aujourd’hui pertinent. Cette situation renforce selon elle la nécessité de définir un
modèle économique de gestion du littoral, prenant en compte les parcs immobiliers de
résidences secondaires, «
moyens puissants de l’économie touristique locale
».
102
Cf art. L. 312-
1 et suivants du code de l’urbanisme
103
Cf article L. 312-
2 du code de l’urbanisme
: « Sur proposition d'un ou plusieurs signataires, le contrat
peut également être signé par toute société publique locale, par toute société d'économie mixte ainsi que par toute
autre personne publique ou tout acteur privé implantés dans son périmètre territorial et susceptibles de prendre
part à la réalisation des opérations prévues par ce même contrat. »
104
Cf article 33 de la loi du 16 septembre 1807 relative au dessèchement des marais
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
40
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
Afin de
passer d’une logique de défense contre la mer à une stratégie d’aménagement
du territoire à plus long terme
, la définition d’une
stratégie de gestion du trait de côte paraît
indispensable. Les orientations suivies en la matière devront être intégrées dans les documents
cadre en matière d’aménagement et d’urbanisme (SCOT et PLUIH), qui seront élaborés
prochaine
ment par l’EPCI.
La gestion du littoral ne constitue pas en tant que telle un axe du projet de territoire du
Pays de Saint Gilles de Vie. Le SCOT est quant à lui assez bref sur les risques littoraux.
Le
plan
local
d’urbanisme
de
Saint
-Hilaire-de-Riez
limite
les
possibilités
d’urbanisation sur le territoire communal. Les enjeux problématiques au regard de leur
exposition à l’érosion préexistaient avant son adoption (sites des Becs et des Mouettes, station
d’épuration des 60 Bornes, corniche vendéenne).
Plus globalement, l
’abandon récent des
projets de thalassothérapie à Saint-Hilaire-de-Riez et de port à Brétignolles-sur-Mer semble
indiquer un infléchissement dans la relation au littoral.
À moyen terme, une recomposition spatiale est nécessaire concernant les sites des Becs
et des Mouettes,
menacés par l’érosion à horizon 2050 (près de 600 logements concernés).
Engagée en 2019, la réflexion sur ce sujet a été suspendue en raison du coût estimé de
l’opération (évalué par l’EPCI
à 16
M€ pour l’achat des app
artements et la renaturation des
sites). Cette démarche pourrait être relancée en s’appuyant sur les nouveaux outils prévus par
la loi Climat et résilience, dans le cadre d’un partenariat entre la commune, l’EPCI
,
l’
État et
tout autre partenaire
susceptible de prendre part à l’opération
.
Plus globalement, les conditions de financement d’une telle opération soulèvent des
questions en termes de justice fiscale et budgétaire : alors que les biens protégés ou
potentiellement démantelés sont pour une large part des résidences secondaires bénéficiant à
l’intérêt circonscrit et saisonnier de leurs propriétaires
, le recours à la solidarité nationale ou
locale des contribuables interroge.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
41
5
LES
ACTIONS
MISES
EN
ŒUV
RE
ET
LES
MOYENS
FINANCIERS MOBILISÉS
5.1
Les mesures de prévention et de sauvegarde
5.1.1
À
l’échelle intercommunale
, une surveillance des côtes et un appui des
communes assurés depuis 2012
Depuis le 27 novembre
2021, l’élaboration d’un plan intercommunal de sauvegarde
(PIS)
est obligatoire dans les EPCI à fiscalité propre dès lors qu’au moins l’une de ses
communes membres est couverte par un PPRL approuvé
105
.
Arrêté par le président de l’EPCI,
ce plan organise
la mobilisation et l’emploi des
capacités intercommunales au profit des communes, la mutualisation des capacités
communales, la continuité et le rétablissement des compétences ou intérêts communautaires.
Depuis le 27 novembre 2021,
le PIS doit faire l’objet, t
ous les cinq ans au moins, d'un
exercice associant les communes et les services concourant à la sécurité civile. Dans la mesure
du possible, cet exercice implique aussi la population
106
.
L
’élaboration du
PIS du Pays de Saint Gilles Croix de Vie a été engagée, après un audit
des plans communaux de sauvegarde, dont la mi
se en conformité et l’harmonisation sont
également prévues
107
.
Sans attendre la finalisation du PIS, la
communauté d’agglomération
a défini les
modalités d’intervention de ses services en cas de crise et identifié, par niveau d’alerte (depuis
l’absence d’alerte météo à la vigilance Météo France «
vagues submersion rouge »), les mesures
prises par l’
État
, les communes, l’EPCI et les p
restataires éventuels. Si ces dispositions ciblent
le risque de submersion ou de tempête, les incidences de ce type d’épisodes en termes d’érosion
sont prises en compte à travers :
-
une surveillance des zones sensibles, notamment les dunes fragilisées, de façon
hebdomadaire en l’absence d’alerte et en permanence en cas d’alerte «
vague submersion
rouge »,
-
la mise en place de témoins d’érosion nocturnes avant la nuit en cas d’alerte météo
départementale (avis de grand frais) ou de vigilance Météo France « vague de submersion
verte ».
105
cf. article L. 731-4 I et L. 731-3 du code de la sécurité intérieure introduit par la loi n° 2021-1520 du
25 novembre 2021
106
cf. article L. 731-4 IV du code de la sécurité intérieure
107
cf. relevé de décision du bureau n°2023-04-21 du 11 mai 2023
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
42
Ce dispositif de surveillance est assuré par les services de l
’EPCI
, qui informent en cas
de désordre
ou d’alerte les élus intercommunaux, les services municipaux, la DDTM, le
service
départemental d’incendie et de secours (
SDIS) et la gendarmerie. Dès les premiers bulletins
d’alerte météo, une cellule de crise est activée au sein de l’EPCI
pour assurer un suivi des
ouvrages les plus exposés.
En cas d’événement météorologique majeur, une disponibilité
7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 est assurée. Un bilan des observations recueillies est
systématiquement consigné à
l’issue de chaque événement
,
afin de suivre l’état du littoral.
Entre 2012 et 2020, 192 sorties ont eu lieu, dont 24 en vigilance orange.
Afin d’appuyer les communes dans l’alerte et la protection des populations, l’EPCI a
acquis en 2012 un système d’alerte téléphonique, qui permet d’informer
rapidement la
population 365 jours par an, 24 heures sur 24
108
. Le coût de ce dispositif, de 18 000
HT sur
2020-2024, a été pris
en charge par l’EPCI
. Le montant des communications adressées aux
habitants est à la charge de chacune des communes concernées
109
. Depuis 2020, il fait l’objet
d’une formation annuelle des agents de
la commune de Saint-Hilaire-de-Riez.
Par ailleurs, l’EPCI a indiqué que l’exposition au risque des personnes âgées ferait
l’objet d’une attention particulière, en lien avec le projet de territoire dont l’un des axes est
l’accompagnement des aînés.
La chambre invite l’EPCI à formaliser l’ensemble de
ce dispositif dans un plan
intercommunal de sauvegarde, conformément aux dispositions légales en la matière.
Recommandation n° 4.
:
Formaliser
un
plan
intercommunal
de
sauvegarde,
conformément à l’article L.
731-4 I du code de la sécurité intérieure. (Pays de
Saint Gilles Croix de Vie Agglomération)
5.1.2
À
l’échelle communale
, le plan communal de sauvegarde (PCS)
Le plan communal de sauvegarde (PCS) détermine les mesures immédiates de
sauvegarde et de protection des personnes, fixe l'organisation nécessaire à la diffusion de l'alerte
et des
consignes de sécurité, recense les moyens disponibles et définit la mise en œuvre des
mesures d'accompagnement et de soutien de la population
110
.
Obligatoire pour les communes couvertes par un PPRL approuvé, il doit être élaboré
dans un délai de deux ans à
compter de la date d’approbation du PPRL par le préfet de
département
111
.
Le PCS est élaboré à l’initiative du maire, qui informe le conseil municipal de
son élaboration et en fixe le contenu par arrêté
112
. Depuis le 22 juin 2022, il
doit faire l’objet, à
l’issue de son adoption, d’une présentation au conseil municipal
113
.
108
Sous réserve d’inscription préalable auprès de la commune
109
Coût variant de 0,1€ pour l’envoi d’un SMS à 0,01€ pour l’envoi d’un courriel
110
cf. article L. 731-3 du code de la sécurité intérieure
111
cf. articles L. 731-3, R. 731-10 du code de la sécurité intérieure
dans sa version applicable jusqu’au 22
juin 2022 et R. 731-3 II du CSI à compter du 22 juin 2022
112
cf. article R. 731-
5 du CSI dans sa version en vigueur jusqu’au 22 juin 2022 et article R. 731
-3 du CSI
à compter du 22 juin 2022
113
cf. article R. 731-3 du CSI IV
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
43
En cours d’instruction, la commune a adopté son plan communal de sauvegarde,
présenté et approuvé par le conseil municipal 19 juin 2023. L’érosion côtière y est identifiée
parmi les risques « avec enjeu humain » auxquels est exposée la commune, pouvant induire une
rupture du cordon dunaire et/ou une sape des ouvrages de protection.
Plusieurs éléments du PCS sont exposés sur le site internet de la commune :
-
le
document d’information communal sur
les risques majeurs (DICRIM), accessible en
ligne,
qui comporte la liste des lieux de rassemblement et d’hébergement
;
-
la possibilité de mobiliser en une demi-
heure d’une cellule de crise mobilisable,
réunissant le maire, la direction générale et les servi
ces municipaux susceptibles d’être
concernés
114
;
-
l
es modalités d’information et l’alerte de la populatio
n.
Néanmoins, aucun élément concernant le diagnostic des risques auxquels le territoire
communal n’est accessible en ligne, en dehors d’éléments trè
s succincts dans le DICRIM (cf.
ci-
après) et d’un renvoi vers le dossier communal d’information sur le site de la préfecture de
Vendée.
Concernant l
’alerte
à la population, la commune utilise le système de télé-alerte acquis
par l’EPCI pour contacter par téléphone, SMS et/ou courriel l’ensemble des personnes qui
figurent sur l’annuaire public universel
; celles dont les coordonnées n’y figurent pas
(notamment les résidents à titre temporaire) sont invitées à s’inscrire en ligne.
Le recensement
des personnes vulnérables
115
est prévu
sur une base volontaire afin d’informer les personnes
isolées ou à mobilité réduite en cas de survenance d’un risque majeur
116
.
La ville a signalé avoir réalisé des exercices de simulation en 2017, 2022 et dernièrement
le 31 mars 2023. Conformément à l’art. L. 731
-3 III du code de la sécurité intérieure
117
, ceux-ci
doivent intervenir au moins tous les cinq ans et associer la population dans la mesure du
possible.
5.2
L
’information et la
sensibilisation du public
5.2.1
Le Document d'Information Communal sur les RIsques Majeurs (DICRIM)
En application de l’article L.
125-
2 du code de l’environnement, toute personne a un
droit à l'information sur les risques majeurs auxquels elle est soumise et sur les mesures de
sauvegarde qui la concernent. Ce droit s'applique notamment aux risques naturels prévisibles.
Dans les communes exposées à au moins un risque majeur, le maire communique à la
population les caractéristiques du ou des risques majeurs, les mesures de prévention, les
modalités d'alerte et d'organisation des secours et de sauvegarde. Celles-ci sont indiquées dans
le DICRIM
118
.
114
police municipale, services techniques, service population, services informatique et communication
115
Cf art. R. 731-2 I 1° du CSI
116
117
dans sa version applicable depuis le 27 novembre 2021
118
cf. article R. 125-
11 du code de l’environnement
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
44
Le DICRIM de Saint-Hilaire-de-Riez ne couvre pas le risque érosion en tant que tel,
mais deux risques majeurs qui lui sont liés
: l’inondation maritime et
le mouvement de terrain,
susceptible d’être provoqué par les écroulements et les chutes de blocs de la côte rocheuse
119
.
Accessible depuis le site internet de la commune, le DICRIM informe des mesures préventives
et des « bons réflexes sécurité » à adopter en cas de survenance du risque. Des exemplaires
papier sont mis à la disposition du public disponible en mairie.
5.2.2
L’information des
acquéreurs ou locataires de biens situés dans une zone
d’érosion
Depuis le 1
er
janvier 2023, les acquéreurs et locataires de biens immobiliers situés dans
une zone exposée au recul du trait de côte doivent être informés par le vendeur ou le bailleur
de l'existence de ce risque
120
. Toute annonce de mise en vente ou en
location d’
un bien
immobilier situé en zone exposée doit ainsi comprendre une mention précisant le moyen
d’accéder à cet état des risques.
Cette
obligation
concerne
les
trois
communes
littorales
du
Pays
de
Saint Gilles Croix de Vie, couvertes par le PPRL
121
. L
’érosion
est identifiée
l’arrêté préfectoral
du 29 janvier 2020
122
comme
l’
un des risques naturels auxquels la commune de
Saint-Hilaire-de-Riez est exposée.
Le site internet de la commune comporte
un lien vers le dossier communal d’information
disponible sur le site de la préfecture.
Ni le site de la commune ni celui de l’EPCI n’offrent
cependant un
accès direct aux cartes d’aléa du
PPRL ou à une cartographie plus récente, qui
permettrait aux acquéreurs, aux locataires et plus globalement à la population locale de situer
les
zones exposées à l’aléa érosion.
Outre une sensibilisation des habitants aux risques auxquels
ils sont exposés, un accès facilité à ces informations contribuerait à
l’
ajustement du prix des
biens immobiliers en fonction de leur degré
d’exposition
au risque (cf. précédemment).
La chambre recommande par conséquent à la commune et à la communauté
d’agglomération la mise en ligne d’éléments de diagnostic récents sur le risque érosion sur leurs
territoires respectifs.
119
Cf DICRIM page 17
120
Cf article L. 125-
5 du code de l’environnement
121
cf. arrêté préfectoral du 5 décembre 2019
122
Arrêté préfectoral n° 20 DDTM85-
132 relatif à l’état des risques naturels et technologiques majeurs
de biens immobiliers situés sur la commune de Saint-Hilaire-de-Riez
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
45
En réponse aux observations
provisoires, l’EPCI et la commune ont fait part de leur volonté de
faciliter l’accès à l’information du public.
Recommandation n° 5.
: Compléter l’information délivrée au public par la mise en
ligne de cartograph
ies et d’éléments de diagnostic
sur le recul du trait de côte. (Commune
de Saint-Hilaire-de-Riez et Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération)
5.2.3
Les autres actions d’information et de sensibilisation
Outre les éléments précités, la commune de Saint-Hilaire-de-
Riez et l’EPCI mettent à
disposition des informations en lien avec les risques littoraux, notamment sur les travaux de
défense contre la mer
123
. Elles restent cependant principalement axées sur le risque submersion
marine
124
. La ville de Saint-Hilaire-de-Riez indique apporter une information régulière sur
l’aléa érosion
via son service urbanisme, qui renseigne chaque année plus de 5 000 personnes.
Si des réunions publiques ont eu lieu en 2015 sur la gestion des risques littoraux
125
,
aucune campagne d
information portant
sur l’évolution
du trait de côte
et ses incidences n’a été
menée à ce stade auprès des habitants,
par l’EPCI ou par la commune de
Saint-Hilaire-de-Riez.
Développer
une
culture
du
risque
126
est
pourtant
l’un
des
axes
du
PAPI
de
Saint Gilles Croix de Vie
127
.
Suite à son entrée dans
l’assemblée des partenaires du GIEC des Pays de la Loire
128
,
l’EPCI
a organisé en juin 2023 une soirée à destination du grand public sur les enjeux du
changement climatique. Le rapport du GIEC régional et la démarche du PCAET intercommunal
y ont été présentés.
Dans la continuité de cet événement, un temps fort pourrait être organisé sur les enjeux
liés à la gestion du littoral à moyen et long terme
: les éléments de diagnostic sur l’érosion
côtière pourraient être partagés à cette occasion et les orientations possibles de la stratégie locale
de gestion du trait de côte faire l’objet d’un premier échange avec la population locale
de
chacune des trois communes littorales, donnant ainsi une dimension participative à la démarche.
Dans sa réponse aux observations provisoires, la commune de Saint-Hilaire-de-Riez a
indiqué engager une réflexion sur le sujet
et prévoir la diffusion d’une information dans le
magazine municipal d’ici fin 2023.
123
site de la CA
124
informations sur le site de la CA concernant le diagnostic de vulnérabilité inondation, mise à
disposition par la commune de la plaquette de la préfecture de Vendée sur le risque inondation
125
À Saint-Hilaire-de-Riez et Saint Gilles Croix de Vie cf. bilan du PAPI de Saint-Gilles, action 1.9
126
définie comme «
l’ensemble des perceptions et des comportements adoptés par une société face au
risque » Cf
La culture du risque contre le territoire
? Les enseignements d’une recherche participative, 2015 cité
par « Adaptation des côtes au changement climatique
: comment œuvrer avec la nature
? » Policy Paper, UE 2022
127
cf. action 1.9 Engager des campagnes de communication et sensibilisation pour la prise de conscience
et la connaissance de la gestion du risque pour les différents aléas recensés
128
Cf délibération n° 2023-02-24 du 2 mars 2023 et présentation du GT Défense contre la Mer du
17 janvier 2023 page 10
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
46
L
’EPCI organise
par ailleurs des actions de sensibilisation à la préservation des dunes
dans le cadre de la gestion des terrains du Conservatoire du littoral :
plantations d’oyats avec
les écoliers, ateliers découverte, nettoyage et sensibilisation à la protection des dunes
129
.
5.3
Les actions de gestion du trait de côte
5.3.1
L’entretien
et le renforcement
d’ouvrages de défense
La majorité des ouvrages des ouvrages de défense contre la mer
appartiennent à l’EPCI, qui en
assume la gestion opérationnelle et financière. La
communauté d’agglomération
réalise des
travaux régulièrement pour entretenir, réparer -
parfois dans l’urgence
- et conforter ces
ouvrages. À titre
d’exemple, depuis 2016, l’ouvrage des Becs a fait l’objet de travaux à hauteur
de 95 000
HT, dont 40 000
€ dédiés à la reprise de malfaçons constatés sur les travaux
initiaux.
Tableau n° 1 :
Travaux réalisés sur les ouvrages de défense dans le cadre des PAPI du Pays de
Saint Gilles Croix de Vie et de la baie de Bourgneuf sur la période 2015-2018
Nature des travaux
Commentaire
Entretien des ouvrages de protection sur le site
de la Grande plage à Saint Gilles Croix de Vie
en 2018 (PAPI du Pays de
Saint Gilles Croix de Vie action 7.4)
Coût global de 113
615€ HT (100
% EPCI)
Nouveaux travaux envisagés dans le cadre du
PAPI 2 : étude en cours à hauteur de
70 000
HT subventionnée à 50 % par l
État,
15 % par la Région et 15 % par le Département
(PAPI du Pays de Saint Gilles Croix de Vie
action 7.14)
Coût des travaux estimé à 3
M€ par l’EPCI
Entretien de la digue de la pointe de la Garenne à
Saint Gilles Croix de Vie (PAPI du Pays de Saint
Gilles Croix de Vie Agglomération action 7.5)
Financement 100 % EPCI (montant
prévisionnel non précisé dans le PAPI)
Entretien des ouvrages de protection sur la route
de la corniche et la plage de la Sauzaie à
Brétignolles-sur-Mer : rehausse des
enrocheme
nts en 2015, obstruction d’une faille
et comblement de la cavité à la Sauzaie en 2017
(PAPI du Pays de Saint Gilles Croix de Vie
Agglomération action 7.7)
Financement 100 % EPCI (montant
prévisionnel non précisé dans le PAPI)
Reprise des enrochements sur la plage de la
Parée à Brétignolles-sur-Mer en 2015, 2016,
2018 et 2019 (PAPI du Pays de Saint Gilles
Croix de Vie Agglomération action 7.8)
Financement 100 % EPCI (montant
prévisionnel non précisé dans le PAPI)
129
cf. réponse 4.2 au Q1 de la CA et CR CRC/CdL du 17/03/23
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
47
Nature des travaux
Commentaire
Reprise des enrochements au nord de la plage de
la Parée (avenue de la corniche) à Brétignolles-
sur-Mer en 2018 (PAPI du Pays de Saint Gilles
Croix de Vie Agglomération action 7.9)
É
tude dans le cadre d’une réflexion sur le
réaménagement du site : 40 000
HT, financés
à 50
% par l’EPCI et à 50
% par la commune
Réalignement du trait de côte entre les plages
des demoiselles et de la Pège à Saint-Hilaire-de-
Riez en 2016 (PAPI de la Baie de Bourgneuf,
action 7.11) : réhabilitation du remblai de la
Pège, réaménagement des plages des becs et des
mouettes
Coût prévisionnel évalué à 1,41
M€ HT,
financés à 45
% par l’EPCI, 25
% par l’
État,
15 % par le Département et 15 % par la Région
(subvention totale de 917
917€ dont 417
235
de l’
État)
Source : PAPI du Pays de Saint Gilles Croix de Vie et de la Baie de Bourgneuf, liste des subventions 2016-2022,
DREAL85
La pose des clôtures, le ré-ensablement et l
entretien des ouvrages de défense
y
compris en cas d’urgence, de jour comme de nuit –
font l’objet d’u
n marché à bons de
commande de trois lots, pour un montant global de prestations pouvant varier de 210 000
HT
à 1,1 M
HT par an
130
. La remise en état des clôtures et le ré-ensablement représentent un coût
moyen annuel en fonctionnement de respectivement 50 000
€ et 30
000
€.
À
titre d’illustration,
les opérations de ré-ensablement ont été
menées après les épisodes tempêtueux de l’hiver 2018
,
pour un coût 36 713
HT. En 2022, les
travaux d’urgence
(sur les enrochements notamment)
ont induit un coût de 241 878
TTC
131
.
Pour les années à venir, deux opérations
d’ampleur sont envisagées dans le cadre du
PAPI 2.
D’une
part,
une
réfection
complète
du
perré
de
la
grande
plage
à
Saint Gilles Croix de Vie est projetée suite aux dégâts constatés ces dernières années, pour un
coût de travaux estimé par l’EPCI à 3
M€
(cf. tableau ci-
dessus). D’autre part,
la réalisation
d’un second rideau de cordon dunaire
dans le secteur de la Pège vise à protéger ce site des aléas
érosion et submersion
132
. Doté
d’une âme en dur recouver
te de sable et de végétation dunaire,
l’ouvrage envisagé
serait classé parmi les
systèmes d’endiguement, permettant ainsi son
financement au titre du FPRNM.
Nécessitant l’acquisition de parcelles situées sur un camping,
la réalisation de ce projet est actu
ellement suspendue, dans l’attente d’un accord sur les
conditions d’achat entre l’EPCI
et le propriétaire du terrain (le prix demandé étant à ce stade
jugé excessif par l
’EPCI
). Le coût global des travaux (hors acquisition foncière et maîtrise
d’œuvre) est estimé à 1
M€
133
.
130
Marché d’une durée de 12 mois à compter du 16 septembre 2020, reconductible trois fois par période
de 12 mois. Minimum et maximum HT correspondant à la somme de ceux fixés pour chacun des lots.
131
Cf. présentation du BP 2023 de défense contre la mer devant le groupe de travail du même nom
132
Le site de La Pège est considéré comme un point de fracture possible de la côte, avec majoration du
risque de submersion marine
133
Cf.
présentation du BP 2022 de défense contre la mer devant le groupe de travail du même nom
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
48
5.3.2
La suppression
d’enrochements
et la renaturation de cinq sites
Plusieurs postes de secours saisonniers ou accès plages étaient installés sur des
promontoires protégés par des enrochements. L
’action
répétée des vagues nécessitait chaque
année la réfection de ces ouvrages, qui favorisaient par ailleurs une dégradation du cordon
dunaire par des effets de bord
(érosion accentuée de part et d’autre de l’enrochement)
.
Sur délégation et en collaboration avec les communes
134
, l
EPCI a mené en lien avec les
services de l’
État une opération de suppression
d’enrochements et de mise en place de postes
de secours sur pilotis sur cinq sites : Les Salins à Saint-Hilaire-de-Riez, la Paterne et Kerlo à
Saint Gilles Croix de Vie et Dunes 1 et Dunes 2 à Brétignolles sur Mer. Réalignant le trait de
côte, cette opération a permis de supprimer les effets de bord engendrés par les enrochements,
de renaturer la dune et
d’en limiter le piétine
ment par
la création d’accès plage
mieux délimités.
Cette opération a représenté un investissement global de 311 971
HT (19 590
€ pour les
études, 91 654
€ pour la fourniture des trois pilotis et 200
726
€ pour la réalisation des travaux).
Sous réserve d
’une autorisation des services de l’
État
, l’EPCI envisage d’expérimenter
la suppression de plusieurs épis implantés sur le littoral de Saint-Hilaire-de-Riez
, afin d’en
mesurer les effets et le cas échéant de les démanteler en totalité sur ce secteur.
Afin
de consolider la dune réaménagée, des campagnes de plantation d’oyats ont été
organisées au mois de janvier 2022 avec les écoles primaires des communes littorales. Quatre
des cinq sites ont été opérationnels dès le mois de mars 2022. Le dernier site est opérationnel
depuis début janvier 2023.
5.3.3
L’entretien des dunes
et l’accompagnement
localisé de la libre évolution du
rivage
L
’EPCI assure, en collaboration avec les communes (chargées de l’aménagement des
accès plage) et le Conservatoire du littoral, la prote
ction des cordons dunaires. L’aménagement
du littoral a néanmoins pu conduire à privilégier d’autres objectifs, comme en témoigne
l’arasement de la dune de la Normandelière
-
située dans une zone exposée à l’érosion
- dans le
cadre des travaux préparatoires au port de Brétignolles en septembre 2019 (cf. photos n° 6 et 7
en annexe n° 3). Après étude, celle-ci
n’a pas été ré
-ensablée, un transfert de sable en sens
inverse depuis la dune dite « de compensation » ayant été considéré comme présentant un intérêt
écologique limité.
134
L’EPCI a agi pour le compte de la ville en tant que maîtrise d’ouvrage déléguée
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
49
L’accompagnement de la libre évolution du rivage est identifié comme un objectif sur
une partie de la grande plage (hors secteur artificialisé), à Saint-Gilles-Croix-de-Vie et à
Brétignolles-sur-Mer
135
. Des clôtures en pied de dune y sont installées et réparées chaque année
pour limiter le piétinement,
favoriser l’ensablement et la végétalisation.
5.4
Les dépenses de gestion du trait de côte
L’EPCI exerçant la plupart des compétences liées à la gestion du trait de côte, l’analyse
est centrée sur les dépenses de cet organisme.
5.4.1
Un
niveau de ressources et d’autofinancement
favorable
En dépit d’une baisse
en 2021, l
es ratios d’autofinancement
se situent à un niveau
supérieur aux moyennes de la strate : 4,6
M€ d’
excédent brut de fonctionnement (EBF) et de
capacité d’autofinancement (
CAF) brute en 2022 représentant 23 % des produits de gestion et
90
€/habitant
136
. Le niveau des ressources fiscales, marqué par un produit élevé de taxe
d’habitation
pour les résidences secondaires (base imposée en 2021 de 1 028
€/habitant
contre
une moyenne départementale de 294
€/habitant)
, a permis de compenser la progression de
certaines charges sur la période (charges à caractère général en progression de 45 %).
L’effort d’investissement de l’EPCI est plus soutenu que la moyenne de la strate sur la
période (dépense moyenne par habitant de 177
€ sur 2018
-2021, contre 100
€ par habit
ant pour
la moyenne de la strate
137
).
Elles s’élèvent, sur 2018
-2022, à 31,3
M€
pour les dépenses
d’équipement et
11,4
M€
pour les
subventions d’équipement
138
. Pour financer ces dépenses, la
communauté d’agglomération a mobilisé son fonds de roulement (
- 4,4
M€ entre 2018 et 2020),
avant de recourir à l’emprunt (4
M€ en 2021
et 2
M€ en 2022
).
Fin 2022, l
’encours de dette du budget principal s’élève à
14,6
M€
, en hausse de 3,2
M€
(+ 28 %) par rapport au 31 décembre 2018. L
a capacité de désendettement s’établi
t à 3,2 années
de CAF brute. Le fonds de roulement et la trésorerie du budget principal
s’établissent
respectivement à 4,8
M€ et
7,2
M€, soit
3,7 et 5,5 mois de charges courantes.
135
Cf PAPI du Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération fiche 7.6
136
contre 64
€/habitant pour la moyenn
e de la strate en 2021
137
Source : DGFIP, fiches AEFF
138
Budget principal
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
50
Tableau n° 2 :
Données financières essentielles de la CA du Pays de Saint Gilles Croix de Vie
(Budget principal, 2018-2022)
En €
2018
2019
2020
2021
2022
Produits de gestion
18 288 602
20 229 796
16 892 930
17 665 861
20 294 052
Charges de gestion
14 725 913
14 650 720
11 810 617
13 562 596
15 726 960
EBF
3 562 690
5 579 076
5 082 313
4 103 266
4 567 092
CAF brute
3 531 106
5 440 769
5 049 253
4 093 149
4 639 212
CAF nette
2 771 321
4 706 458
4 340 681
2 938 957
3 328 571
Recettes d'investissement
hors emprunt
1 740 230
1 322 410
3 497 920
6 729 133
2 706 010
Financement propre
disponible
4 511 551
6 028 868
7 838 601
9 668 090
6 034 581
Encours de dette au 31
décembre
11 431 625
11 799 778
11 103 845
13 940 623
14 625 461
Source :
CRC d’après comptes
de gestion
Sous réserve d’une analyse plus approfondie, la situation financière de l’EPCI apparaît
globalement favorable sur la période 2018-2022.
5.4.2
La soutenabilité des dépenses de gestion du trait de côte
Regroupant les dépenses
liées à la lutte contre l’érosion et contre la submersion marine,
les dépenses de défense contre la mer de
l’EPCI
sont suivies en fonctionnement et en
investissement dans le cadre du budget gestion des milieux aquatiques et protection des
inondations (Gemapi), retracé chaque année auprès du conseil communautaire lors de la
fixation de la taxe Gemapi
139
. Elles sont présentées plus en détail au groupe « Défense contre
la mer » avant
l’
adoption du budget prévisionnel.
L’absence de comptabilité analytique ne permet pas d’identifier
précisément les
dépenses liées au seul recul du trait de côte, une même opération pouvant contribuer à la gestion
des deux aléas érosion et submersion.
De 2018 à 2022, les dépenses de défense contre la mer et protection du cordon dunaire
se sont élevées à 918 195
€ en fonctionnement et 1,
13
M€ en investissement
(cf. tableaux ci-
dessous).
Elles représentent une part limitée des dépenses de l’EPCI, soit 1
% des dépenses de
fonctionnement et 3
% des dépenses d’investissement du budget principal sur la période.
Le
poids relatif de ces dépenses peut expliquer en partie le consensus actuel au sein du conseil
communautaire en faveur de ces opérations.
139
Cf. délibération n° 2018-7-10 du 27 septembre 2018, délibération n° 2019-6-16 du 29 septembre 2019,
délibération n° 2020-5-13 du 24 septembre 2020 et délibération n° 2022-06-04 du 21 juillet 2022
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
51
De 2018 à 2021, ces dépenses ont été largement
autofinancées par l’EPCI (
dépenses
d’investissement autofinancées à hauteur de
86 % à 100
% selon l’année
considérée). Les
subventions perçues par l’EPCI pendant la période sous revue portent sur la réalisation d’études
(cf.
financement par l’
État
de l’étude préalable aux travaux sur le site de la Pège à hauteur de
19 000
€).
Tableau n° 3 :
Dépenses de défense contre la mer et d’entretien d
u cordon dunaire (fonctionnement),
2018-2022
Source :
CRC d’après budgets Gemapi (CA du
Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération)
Tableau n° 4 :
Dépenses de défense contre la mer et d’entretien du cordon dunaire (
investissement),
2018-2022
Source
: CRC d’après
budgets Gemapi (CA du Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération).
NB : Ne sont pas incluses les dépenses liées aux travaux des quais Gorin, Grenier et Marie Beaucaire à
Saint Gilles Croix de Vie, axés sur la prévention du risque submersion
Dépenses et recettes de fonctionnement
(€)
2018
2019
2020
2021
2022
Total 2018-
2022
Total dépenses de fonctionnement Gemapi
660 378
603 579
610 053
603 287
729 381
3 206 678
Défense contre la mer/cordon dunaire
210 091
151 917
163 267
170 010
222 909
918 195
Part des dépenses de défense contre la mer/cordon
dunaire sur les dépenses Gemapi
32%
25%
27%
28%
31%
29%
Total charges de gestion EPCI (BP)
14 725 913
14 650 720
11 810 617
13 562 596
15 726 960
70 476 806
Part des dépenses de défense contre la mer/cordon
dunaire (%)
1%
1%
1%
1%
1%
1%
Total recettes de fonctionnement Gemapi
23 520
56 188
73 417
58 124
127 258
338 506
dont subventions défense contre la mer/cordon
dunaire
18 000
8 924
20 969
11 071
dont Etat
18 000
-
10 524
-
dont Région
-
-
-
-
dont Département
-
8 924
10 444
11 071
Part d'autofinancement des dépenses défense
contre la mer/cordon dunaire (%)
91%
94%
87%
93%
non
communiqué
non
communiqué
Dépenses et recettes d'investissement (€)
2018
2019
2020
2021
2022
Total 2018-
2022
Total dépenses d'investissement Gemapi
452 074
169 758
359 200
275 946
226 968
1 483 946
Défense contre la mer et protection des inondations
437 989
154 818
315 022
259 233
226 968
1 394 031
dont enrochements*
413 015
101 616
294 001
112 040
14 129
934 802
dont digues ISC*
14 070
53 201
18 617
14 787
6 899
107 574
dont perré La grande plage St Gilles*
-
-
-
-
16 176
16 176
dont matériel*
10 904
-
2 404
-
57 907
71 214
Total dépenses d'investissement érosion côtière*
437 989
154 818
315 022
126 827
95 110
1 129 766
Part des dépenses érosion côtière dans les
dépenses Gemapi
97%
91%
88%
46%
42%
76%
Total dépenses d'investissement EPCI (BP)
5 166 309
7 493 769
10 140 898
11 863 441
8 000 853
42 665 270
Part des dépenses érosion côtière (%)
8%
2%
3%
1%
1%
3%
Total recettes d'investissement Gemapi
115 850
51 582
119 728
76 298
41 312
404 768
Dont subventions érosion côtière
-
21 178
18 583
18 247
dont Etat
-
15 913
18 583
11 769
dont Région
-
2 633
-
6 478
dont Département
-
2 633
-
-
Part d'autofinancement des dépenses érosion
côtière (%)
100%
86%
94%
86%
non
communiqué
non
communiqué
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
52
Les dépenses de gestion du trait de côte sont en partie financées par la taxe Gemapi
instaurée en 2016, passée de 5
€ par habitant
à 6
€ par habitant en 2018
140
puis à 7
€ en 2023,
dont le montant se situe à près de 440 000
€ par an
en moyenne sur la période (cf. tableau n° 13
en annexe n° 5).
L
évolution de ces dépenses
n’est pas linéaire
, leur montant dépendant notamment des
épisodes tempêtueux. L’année 2018 s’est ainsi traduite par une nette augmentation des travaux
effectués sur les enrochements (413 015
€ c
ontre 80 107
€ en 2017
; cf. tableaux n° 11 et 12 en
annexe n° 7).
Sur le long terme, on constate néanmoins une évolution à la hausse de certaines charges
telles que les dépenses d’investissement consacrées aux enrochements, qui ont progressé de
51 % entre 2016
141
et 2021.
Pour les années 2024 à 2026, les dépenses d’investissement
consacrées à la défense contre la mer
142
représentent une part plus importante des
investissements projetés
143
(7 % contre 3 % en moyenne sur 2018-2022). Ces évolutions
peuvent exp
liquer pour partie l’augmentation envisagée de la taxe Gemapi à 10
€ par habitant
pour 2024. Au premier chef, celle-ci est néanmoins motivée par la progression de la
participation au fonctionnement des syndicats de marais
144
.
Dans les années à venir, plusieurs facteurs sont de nature à favoriser une augmentation
du coût des actions de gestion du trait de côte et de prévention des risques littoraux :
-
à court et moyen terme, l
a réalisation d’opérations d’ampleur telles que le second cordon
dunaire de La Pège
(coût prévisionnel d’1
M€)
et la réfection du perré de la grande plage
(coût prévisionnel de 3
M€), dont les conditions de cofinancement par l’
État ne sont pas
garanties à ce jour ;
-
à plus long terme, l’é
lévation du niveau marin nécessitera vraisemblablement des ouvrages
de plus en plus coûteux, en investissement et en fonctionnement, avec une efficacité de
plus en plus limitée dans le temps.
Ces éléments incitent à la prudence sur la soutenabilité à moyen terme des dépenses de
gestion du trait de côte et invitent à anticiper dès à présent cette problématique dans
l’aménagement du territoire intercommunal.
140
À
titre de comparaison, le produit de cette taxe à l’échelle nationale représentait 7,5€ par habitant en
2021 cf. Maire Info, 14 avril 2023,
Plus de la moitié des EPCI prélève désormais la taxe Gemapi
141
Dépenses d’investissements sur les enrochements de 74
429 € en 2016 (source
: EPCI)
142
y compris cordon dunaire et digues
143
Cf. PPI de la CA du Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération
144
Plus de 50 % des dépenses de fonctionnement Gemapi, en augmentation de 16 % de 2018 à 2022
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
53
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
L’EPCI a développé un dispositif de surveillance du littoral, avec mise en place d’une
cellule de crise en cas d’événement météorologique majeur. Il finance également un système
d’alerte téléphonique de la population.
La commune de Saint-Hilaire-de-Riez s
’est récemment dotée d’un plan communal de
sauvegarde (PCS) présenté au conseil municipal le 19 juin 2023.
L’information
des habitants
de la commune sur les risques littoraux est notamment dispensée à travers le DICRIM,
accessible en ligne.
Afin de facili
ter l’accès à l’information du public, la commune et à l’intercommunalité
pourraient mettre en ligne des éléments de diagnostics récents sur le risque érosion.
L’organisation d’un temps fort sur les enjeux littoraux pourrait être l’occasion de partager le
diagnostic et de susciter un premier échange sur les orientations de la gestion du trait de côte.
L’EPCI assure par des opérations régulières l’entretien et la réparation, parfois dans
l’urgence post
-tempête, des nombreux ouvrages de défense de son territoire. De façon plus
localisée, il a mené des opérations de suppression d’enrochements et de renaturation des dunes
.
Le niveau des ressources fiscales de l’EPCI (notamment le produit comparativement
TH pour les résidences secondaires) lui a permis de réalise
r un effort d’investissement de
l’EPCI soutenu (sur
2018-2021, 177
€ par habitant contre 10
0
€ pour la moyenne de la strate).
Les dépenses de défense contre la mer et protection du cordon dunaire se sont élevées de 2018
à 2022 à 918 195
€ en fonctionnement
et 1,13
M€ en investissement.
À ce stade, elles
représentent une part limitée des dépenses de l’EPCI, qui en assure majoritairement le
financement.
La progression de certaines dépenses et plusieurs projets d’ampleur envisagés dans les
années à venir appellent à la vigilance. À
plus long terme, l’élévation du niveau marin
nécessitera vraisemblablement des ouvrages de plus en plus coûteux, avec une efficacité de
plus en plus limitée dans le temps.
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
54
ANNEXES
Annexe n° 1. La gestion du trait de côte
........................................................................
55
Annexe n° 2.
Le Pays de Saint Gilles Croix de Vie et son trait de côte
........................
58
Annexe n° 3.
La connaissance de l’aléa érosion
............................................................
62
Annexe n° 4.
La prise en compte d
e l’aléa dans la stratégie d’aménagement du
territoire
......................................................................................................
71
Annexe n° 5.
Les actions mises en œuvre et les moyens mobilisés
...............................
76
Annexe n° 6. Glossaire
....................................................................................................
79
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
55
Annexe n° 1. La gestion du trait de côte
Destiné à la contradiction
Schéma n° 1 :
Schéma des phénomènes en cours sur le littoral
Source : Cerema
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
56
Carte n° 4 :
Littoral ligérien et risques côtiers
Source : OR2C,
Littoral ligérien et risques côtiers - Observatoire Régional des Risques Côtiers (univ-
nantes.fr)
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
57
Tableau n° 5 :
Différences entre les phénomènes d’érosion et de submersion marine
Source : DREAL, 01/03/2023
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
58
Annexe n° 2. Le Pays de Saint Gilles Croix de Vie et son trait de côte
Destiné à la contradiction
Carte n° 5 :
Unités sédimentaires sur le littoral vendéen
Source :
Etude de connaissance des phénomènes d’érosion sur le littoral vendéen, DHI, 2007
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
59
Carte n° 6 :
Nature du trait de côte au Pays de Saint Gilles Croix de Vie
Source : Cerema,
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
60
Photo n° 3 :
La corniche vendéenne à Saint-Hilaire-de-Riez
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
61
Tableau n° 6 :
Compétences exercées par
l’EPCI et par les communes en lien avec la gestion du trait
de côte
EPCI
Communes
Gestion
des
milieux
aquatiques
et
prévention
des
inondations
(GEMAPI depuis le 1
er
janvier 2016)
Exercice des
pouvoirs de police administrative
, dont l’objet
est d'assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité
publiques. Cela comprend notamment
-
le soin de prévenir et de faire cesser « les inondations,
les
ruptures
de
digues
(…)
et
les
accidents
naturels »
145
;
-
la prescription des mesures de sûreté en cas de péril
grave ou imminent
146
;
-
la possibilité d’édicter des arrêtés de péril à l’encontre
des immeubles touchés
147
.
Protection des populations (mesures de sauvegarde) : arrêt
et mise en œuvre du
plan intercommunal de sauvegarde
148
Information des citoyens sur les risques majeurs et protection
des populations (mesures de sauvegarde) : arrêt et mise en
œuvre du
plan communal de sauvegarde
149
, comprenant
notamment le
document d’information communal sur les
risques majeurs
150
Planification en matière
d’urbanisme
(depuis le 16
décembre 2021)
Planification en matière d’urbanisme (jusqu’au 16 décembre
2021)
Protection
et
mise
en
valeur
de
l’environnement,
comprenant :
- les actions de
protection du littoral et des milieux
dunaires
; sauvegarde des espaces naturels dunaires ou
littoraux,
gestion des espaces naturels du conservatoire
du littoral
;
- le
suivi des contrats Natura 2000
« Dunes de la Sauzaie »
et « Marais du Jaunay » et « Bassin versant de la Baie de
Bourgneuf »
Organisation des accès piétons aux plages,
libres et gratuits
151
Aménagement de l’espace pour la conduite d’actions
d’intérêt communautaire,
schéma de cohérence territoriale
Sources
: Statuts de la communauté d’agglomération fixés par arrêté du 15 décembre 2021,
délibération du
conseil communautaire du 16 septembre 2021 définissant l’intérêt communautaire
145
Article L. 2212-2 du code général des collectivités territoriales
146
Cf. art. L. 2212-4 du CGCT
147
Cf. art. L. 511-
3 du code de la construction et de l’habitation
148
obligatoire dès lors qu’au moins une des communes est couverte par un PPRL (cf. art. L.
731-4 du
code de la sécurité intérieure)
149
obligatoire pour les communes couvertes par un PPRL (cf. art. L. 731-3 du code de la sécurité
intérieure)
150
Cf art. R. 731-2 I 2° du code de la sécurité intérieure et art. R. 125-
11 III du code de l’environnement
151
Pour répondre aux besoins du public qui portent sur la pratique balnéaire, l’
État peut conclure avec les
communes ou groupements de communes des concessions de plage pour organiser l’aménagement, l’exploitation
et l’entretien de la plage (cf. article L.2124
-4 du code général de la propriété des personnes publiques).
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
62
Annexe n° 3.
La connaissance de l’aléa érosion
Carte n° 7 :
Exposition du Pays de Saint Gilles Croix de Vie
à l’érosion côtière
Source : Cerema, janvier 2023,
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
63
Carte n° 8 :
Aléa 2100 Saint-Hilaire-de-Riez
Source : PPRL du Pays de Monts
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
64
Schéma n° 2 :
Schéma simplifié de la hiérarchie des normes pour les enjeux relatifs à la GEMAPI
Source : Cerema ;
PLUi et GEMAPI. Vers une approche intégrée de l’eau dans la planification
.
2020. Collection Connaissances
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
65
Tableau n° 7 :
Synthèse du règlement du PPRL du Pays de Monts
Biens et activités construits ou installés après le
30/03/2016
Biens et activités existants au 30/03/2016
Dispositions variables selon la zone concernée
Critères de zonage :
pour la submersion marine : zonage issu du
croisement entre le niveau des aléas actuels
(Xynthia + 20 cm
152
), à échéance 2100 (Xynthia +
60 cm) et les enjeux
pour l’érosion côtière
: zones sujettes à érosion à
horizon 2100 classées en zone rouge (aléa fort)
pour les chocs mécaniques : zones concernées en
zone rouge
En zone rouge, inconstructibilité sauf exceptions,
parmi lesquelles les nouvelles installations liées aux
activités de nautisme et de pêche, les installations
portuaires, les nouveaux équipements liés aux
activités sportives, récréatives et/ou de loisirs.
En zone bleu, autorisation des nouvelles
constructions sous condition
Prescriptions variant selon le niveau de vulnérabilité,
apprécié en fonction de la cote de référence
actuelle :
faible (cas d’une zone d’érosion marine)
modérée (cas d’une zone exposée aux seuls chocs
mécaniques)
élevée (cas de la bande de précaution située à
proximité des ouvrages de défense contre la mer)
Obligation de travaux portant sur un montant de
travaux limité à 10% de la valeur vénale ou estimée
du bien au 30/03/2016 (cf. art. R.562-5 III du code
de l’environnement), à réaliser avant le 30/03/2021
(cf. art. L. 562-
1 III du code de l’environnement)
Mesures de prévention, de protection et de sauvegarde
Diagnostic de vulnérabilité à réaliser avant le 30/03/2021 pour les ERP, les équipements sensibles ou
stratégiques, les réseaux de distribution et
d’alimentation électrique, les ouvrages hydrauliques
d’évacuation
Elaboration d’un PCS dans les 6 mois suivant l’adoption du PPRL
Réalisation d’un exercice communal de mise en alerte ou d’évacuation des populations exposées
Diffusion de messages d’alerte à
destination des occupants et/ou locataires des équipements de plein air en
cas de mise en vigilance « vague-submersion » ou de mise en alerte de niveau orange ; évacuation voire
fermeture lorsque celles-ci sont de niveau rouge
Fermeture des concessions de
plage et des installations saisonnières à proximité de l’eau en cas de mise en
vigilance « vague-submersion » ou de mise en alerte de niveau rouge ;
Fermeture des installations de plein air entre le 01/10 et le 31/03
Mise en place d’un affichage multilingue permanent sur les conditions d’alerte et d’évaluation des
installations de plein air
Source
: CRC d’après PPRL du Pays de Monts
152
Vise à tenir compte des effets du changement climatique sur le niveau marin
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
66
Carte n° 9 :
Scénario d’évolution du trait de côte des plages des Becs et des Mouettes à court terme
:
localisation du trait de côte en 2027 et 2057
Source : Etude de connaissance des phénomènes d’érosion sur le littoral vendéen, DHI, 2007
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
67
Photo n° 4 :
Fissure constatée en 2018 dans la falaise du Prégneau
Source : CA du Pays de Saint Gilles Croix de Vie Agglomération, Diaporama présenté lors de la réunion
du groupe « défense contre la mer », 4 octobre 2018
Photo n° 5 :
Site
Les Mouettes
Source : CRC
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
68
Photo n° 6 :
Dune de la Normandelière à Bretignolles-sur-Mer
Source : CRC
Photo n° 7 :
Zone d’érosion sur la plage de la Normandelière
Source : CRC
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
69
Photo n° 8 :
Station d’épuration des 60
Bornes
Source : PLU de Saint-Hilaire-de-Riez
Tableau n° 8 :
Synthèse par territoire, par niveau de prédisposition et par tendance d’évolution du
trait de côte (avec présence/absence d’ouvrage de protection) du nombre de constructions, de routes
carrossables et de campings recensés dans la bande des 100 m
Source
: OR2C et ROL, Un nouvel indicateur de prédisposition au risque d’érosion côtière, application en Manche
et en Vendée,
Un nouvel indicateur d
e prédisposition au risque d’érosion côtière, application en Manche et en
Vendée (France) (openedition.org)
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
70
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
71
Annexe n° 4.
La prise en compte de l’aléa dans la stratégie d’aménagement du
territoire
Destiné à la contradiction
Carte n° 10 :
Zonage du PLU de Saint-Hilaire-de-Riez
Source : PLU de Saint-Hilaire-de-Riez, rapport de présentation, tome 2
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
72
Tableau n° 9 :
Comparaison des règles fixées par le PPRL et le PLU de Saint-Hilaire-de-Riez
Règles fixées par le PPRL pour les zones exposées
à l’érosion
Règles fixées par le PLU
Zones sujettes à érosion à horizon 2100 classées en
zone rouge (aléa fort) : inconstructibilité sauf
exceptions, parmi lesquelles :
Les extensions d’habitation
exclusivement
liées à une mise en sécurité des habitants,
dans la limite de 20 (en cas de surélévation)
ou 40 m2 (en cas de surélévation et de
création d’emprise au sol)
Les démolitions/reconstruction liées à la
mise en sécurité des occupants, à conditions
qu’elles n’entraînent pas la création de
logements supplémentaires et n’augmentent
pas l’emprise au sol
La rest
auration d’éléments architecturaux
classés
les nouvelles installations liées aux activités
de nautisme et de pêche, les installations
portuaires (activités exigeant la proximité
immédiate
de
l’eau)
,
les
activités
commerciales et de service, dès lors qu’ell
es
comportent une zone refuge et ne donnent
pas
lieu
à
la
création
d
logements,
d’hébergements ou de locaux à sommeil
les nouveaux équipements liés aux activités
sportives, récréatives et/ou de loisirs, sous
réserve d’une étude hydraulique préalable
la cr
éation d’infrastructures de transport
terrestre,
sous
réserve
d’une
étude
hydraulique préalable ;
l’installation
d’équipements
collectifs
publics, l’implantation nouvelle de réseaux
collectifs nécessaires aux services publics,
tels que les réseaux d’assain
issement, qui
devront néanmoins être équipés de regards
étanches et de tampons verrouillables
les travaux, ouvrages et aménagements
nouveaux participant à la prévention contre
les submersions et l’érosion sous réserve de
la réalisation d'une étude hydraulique
préalable
Toutes zones, sauf pour les espaces déjà urbanisés :
rappel de l’inconstructibilité de la bande des 100
mètres (cf. art. L. 121-16 du CU)
Zones classées N (hors zonage spécifique telles que
Np)
: inconstructibilité à l’exception
Des extensions d’habitations existantes,
autorisées hors de la bande des 100m, sous
réserve
qu’elles n’entraînent pas la création
de nouveaux logements et dans la limite de
60m2 d’emprise au sol
Des
constructions
et
installations
nécessaires
aux
services
publics
ou
d’intérêt collectif autorisées
Des
aménagements,
ouvrages
et
installations directement nécessaires à la
gestion de la fréquentation du public tels
que les cheminements piétons
Des déblais, remblais, affouillements et
exhaussements du sol et dépôts de toute
nature, sous réserve de ne pas porter atteinte
au milieu environnant
des constructions et installations liées à la
gestion forestière et à la mise en valeur des
boisements
Zones classées Np
: inconstructibilité à l’exception
:
De la réfection des bâtiments existants et de
l’extension
limitée
des
installations
nécessaires
à
l’exercice
des
activités
économiques
des installations nécessaires à l’exploitation
agricole, des aménagements exigeant la
proximité immédiate de l’eau liés aux
activités
traditionnellement
implantées
dans
ces
zones,
des
canalisations
nécessaires aux services publics et aux
activités économiques, à l’exception de
toute forme d’hébergement
Des aménagements nécessaires à la gestion
ou à la remise en état d’éléments de
patrimoine classé
Des aménagements légers, à condition
qu’ils
ne
portent
pas
atteinte
à
la
préservation des milieux lorsqu’ils sont
nécessaires à la gestion ou à l’ouverture au
public de ces espaces ; équipements légers
et
démontables
nécessaires
à
la
restauration, cheminements piétonniers et
cyclables, postes de secours ; aires de
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
73
Règles fixées par le PPRL pour les zones exposées
à l’érosion
Règles fixées par le PLU
stationnement
non
bitumées/cimentées,
sans accroissement de capacité
Zones
classées
Nm :
interdiction
de
toute
construction et aménagement
; seul l’entretien de la
concession est autorisé
Zones
classées
Nap
:
interdiction
de
toute
construction et aménagement, sauf ce qui est
directement nécessaire à la fréquentation du public
(cheminements piétons, sanitaires)
Zones
classées
Nse
(station
d’épuration)
:
inconstructibilité sauf pour les aménagements
(constructions, canalisations) nécessaires au bon
fonctionnement de la station
Zones
classées
Uc
(corniche
vendéenne) :
constructions
autorisées
sous
condition,
à
l’exception des industrielles, agricoles, des camping
et aires de stationnement pour les caravanes
Objectif
: accompagner la vie à l’année par la mixité
fonctionnelle et préserver la qualité paysagère et
architecturale : érosion non PEC
Zones classées UBf (Becs et Mouettes) : seul le
maintien du bâti existant est autorisé. Les seules
créations
de
nouvelles
surfaces
de
plancher
autorisées sont : des aménagements nécessaires à la
remise aux normes de sécurité et à l’accessibilité des
personnes à mobilité réduite ; des équipements
techniques indispensables ; de la fermeture de
balcons ou préaux existants ; des équipements
collectifs. Les activités industrielles, agricoles,
l’implantation de campings, aires de stationnement
de caravanes sont interdites.
Zones classées Uth et Uthc (campings et centres de
vacances, La Pège) : possibilités
d’aménagement
très restreintes ;
Interdiction de construire des logements, à
l’exception de ceux
pour les personnes
nécessaires au fonctionnement du site
Hébergements hôteliers et touristiques : pas
d’extension possible pour la zone Uthc,
extension limitée à 10% de la surface
existante pour la zone Uth
Source
: CRC d’après les règlements du PPRL du Pays de Monts et du PLU de Saint
-Hilaire-de-Riez
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
74
Tableau n° 10 :
Analyse coûts bénéfices d’un démantèlement des sites des Becs et des Mouettes
Démantèlement de 595 logements
Maintien
Coût de
démantèlement et de
renaturation du site
Coût de démolition = 1,2M€
Coût de désamiantage = 3,4M€
Coût de renaturation de la dune = 2M€
TOTAL = 6,6M€
-
Coût d’entretien des
enrochements (évalué
à 80K€ par an)
2,4M€
d’
ici 2050
6,4M€
d’ici 2100
Coût de revient des
logements (intégrant le
coût d’achat, les frais
de notaire, le coût
d’entretien et les
recettes issues de la
location
Selon l’hypothèse
:
-
Coût de 9,34
M€ (rachat de tous
les appartements au prix du
marché avant 2030)
-
Coût de 11,4
M€ (rachat
de70 % des appartements avant
2020)
-
Coût de 5,5
M€ (rachat des
appartements avant 2036 avec
un prix d’achat dégressif)
-
Coût de 3,2
M€ (rachat de
70 %
des appartements avant 2036
avec un prix d’achat dégressif)
-
Bénéfice de 4,2
M€ (achat
échelonné jusqu’en 2050, à un
prix fixe jusqu’en 2025 puis en
baisse de 15
% par an jusqu’en
2036)
-
Coût de gestion de la
location (création
d’une agence de
location employant 2
ETP et 3 saisonniers 3
mois par an) soit
150
K€ par an
4,5
M€
jusqu’en 2050
-
Coût/recette liée à la
taxe d’habitation
(estimation CC
réalisée en 2019 à
partir des produits
2018 en intégrant une
suppression de 80% du
produit de la TH à
partir de 2020) et à la
taxe foncière
Perte de recette
jusqu’en 2100
:
-
Pour la commune, 7,8
M€
de
TH et 4M€ de TF
-
Pour l’EPCI, 5,7
M€ de TH et
632
K€ de TF
Recette
jusqu’en 2100
:
-
Pour la commune,
7,8
M€ de TH et 4M€
de TF
-
Pour l’EPCI, 5,7
M€
de TH et 632
€ de TF
Source
: CRC d’après diagnostic –
recul stratégique Les Becs et les Mouettes, CC du Pays de Saint-Gilles, 2019
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
75
Carte n° 11 :
Prix de vente médian des maisons vendéennes au 1
er
semestre 2022
Source :
Observatoire départemental de l’habitat, les marchés de l’habitat, n°77, novembre 2022
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
76
Annexe n° 5.
Les actions mises en œuvre et les moyens mobilisés
Destiné à la contradiction
Photo n° 9 :
Travaux réalisés sur le perré des Demoiselles (Saint-Hilaire-de-Riez) en 2016
Source : https://payssaintgilles.fr/defense-contre-la-mer/suivi-du-trait-de-cote-et-defense-contre-la-mer/
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
77
Photo n° 10 :
Travaux réalisés en 2016 lors du réalignement du trait de côte aux Mouettes (Saint-
Hilaire-de-Riez)
Source :
https://payssaintgilles.fr/defense-contre-la-mer/suivi-du-trait-de-cote-et-defense-contre-la-mer/
Tableau n° 11 :
Dépenses de fonctionnement au titre de la GEMAPI, 2016-2022
Source
: CRC d’après CA du
Pays de Saint Gilles Croix de Vie, délibérations relatives à la taxe GEMAPI pour
2023 et 2022
Dépenses
de fonctionnement
(€)
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Total 2018-
2022
Total dépenses de fonctionnement Gemapi
332 137
418 616
660 378
603 579
610 053
603 287
729 381
3 206 678
Protection des inondations
22 324
17 367
19 472
35 977
46 028
36 614
51 127
189 218
Barrage du gué gorand
73 647
91 310
97 720
81 355
71166,15
67 897
67 692
385 830
Défense contre la mer/cordon dunaire
118 304
90 658
210 091
151 917
163 267
170 010
222 909
918 195
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
78
Tableau n° 12 :
Dépenses d’investissement au titre de la GEMAPI, 201
6-2022
Source : CRC
d’après CA du
Pays de Saint Gilles Croix de Vie, délibérations relatives à la taxe GEMAPI pour
2023 et 2022
Tableau n° 13 :
Évolution de la taxe Gemapi de 2018 à 2022
Source :
CRC d’après
compte administratif de la CA
Dépenses d'investissement (€)
2 016
2 017
2018
2019
2020
2021
2022
Total 2018-
2022
Total dépenses d'investissement Gemapi
2 030 154
229 408
452 074
169 758
359 200
275 946
226 968
1 483 946
Elaboration PAPI
-
-
-
-
-
-
-
-
Etude hydraulique
-
-
-
14 940
44 178
8 772
-
67 890
Matériel protection des inondations
-
-
-
-
-
-
-
-
Barrage (étude de danger, sécurisation et lutte
contre la jussie)
400 422
87 666
14 085
-
-
7 940
-
22 025
Défense contre la mer et protection des inondations
1 629 733
141 742
437 989
154 818
315 022
259 233
226 968
1 394 031
dont enrochements*
74 429
80 107
413 015
101 616
294 001
112 040
14 129
934 802
dont plan de gestion
-
-
0
-
2 408
10 090
12 498
dont digues ISC*
1 476 725
-
14 070
53 201
18 617
14 787
6 899
107 574
dont quai Gorin/Grenier
120
21 053
-
-
-
29 706
1 800
31 506
dont quai Marie Beaucaire
77 889
-
-
-
-
24 561
24 561
dont perré La grande plage St Gilles*
-
-
-
-
-
-
16 176
16 176
dont recul des postes de secours
-
-
-
-
-
-
-
-
dont digues du Fenouiller
-
-
-
-
-
62 112
43 825
105 937
dont vulnérabilité PPRL
-
-
-
-
-
38 181
51 581
89 762
dont matériel*
570
40 583
10 904
-
2 404
-
57 907
71 214
Total dépenses d'investissement érosion côtière*
1 551 724
120 689
437 989
154 818
315 022
126 827
95 110
1 129 766
Part des dépenses érosion côtière dans les
dépenses Gemapi
76%
53%
97%
91%
88%
46%
42%
76%
2018
2019
2020
2021
2022
Produit de la taxe
GEMAPI
431 854 €
433 815 €
443 528 €
440 874 €
441 242 €
Population DGF
72 339
72 920
74 090
74 980
75 782
Produit par habitant
6 €
6 €
6 €
6 €
6 €
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
79
Annexe n° 6. Glossaire
Termes liés à la gestion du trait de côte
(source : PPRL du Pays de Monts)
Aléa
Conséquence(s) physique(s) résultant d’un scénario d’événements. Il
est caractérisé par
son occurrence et son intensité (faible à fort).
L’aléa de référence
est l’aléa évalué sur la zone étudiée à partir d’un
événement de
référence* ou
d’un scénario d’événements de référence.
Bande de précaution
Secteurs situés en front de mer, en arrière d’un ouvrage (type digue, perré)
où, la
population est en danger du fait des très fortes vitesses et de la violence des phénomènes
auxquels elle peut être exposée suite à la rupture (brèche) de celui-ci.
Digue
Ouvrage, généralement de forme longitudinale, dont la vocation principale est de faire
obstacle à l'écoulement et de limiter les entrées d'eau sur la zone protégée.
Dune (ou cordon dunaire)
Formation sableuse d’origine éolienne, généralement parallèle à la
côte.
Enjeux
Personnes, biens, activités, moyens, patrimoine bâti, culturel ou environnemental
susceptibles d'être affectés par un phénomène naturel. Les enjeux s'apprécient aussi bien
pour le présent que pour le futur.
Enrochement
Ensemble de morceaux de roche, de blocs de béton que l'on entasse pour servir de
fondations ou de protection à des constructions immergées.
Epi
Ouvrage hydraulique rigide construit au bord de l'océan ou sur une berge de rivière pour
freiner les courants d'eau et limiter les mouvements de sédiments (ouvrage transversal,
perpendiculaire au trait de côte).
Erosion
Perte de sédiments pouvant entraîner un recul du trait de côte ou un abaissement de
l’estran ou de la plage.
Estran
Partie du littoral située entre les limites extrêmes des plus hautes et des plus basses
marées.
Evénement de référence
Événement naturel retenu, parmi les différents évènements dommageables possibles, du
fait de son impact le plus pénalisant à l’échelle d’un secteur d’étude
cohérent pour
l’analyse de son impact.
Exutoire
Site naturel ou dispositif permettant l’évacuation de l’eau
Houle
Onde de tempête dont la célérité, ou vitesse de propagation, dépend de la profondeur de
l’eau.
Occurrence
L'occurrence d'un événement est son apparition dans le temps et/ou dans l'espace.
Perré
Revêtement en pierre sèche ou en pierre liée au mortier que l'on aménage au pied ou sur
le flanc d'un talus sujet à des glissements ou d'une tranchée susceptible d'être dégradée
par les eaux (ouvrage longitudinal).
Recul du trait de côte
placement vers l’intérieur des terres de la limite entre le domaine marin et le domaine
continental. Généralement, c’est la conséquence d’une perte de matériaux sous l’effet
de l’érosion marine, érosion naturelle induite par les forces marines, combinée pa
rfois à
des actions continentales, ou d’une érosion générée ou accélérée par l’Homme (sur
-
fréquentation, extraction, aménagement, …).
Risque
Croisement de l'aléa et d'un enjeu vulnérable. Pertes (en personnes, en biens, ...)
potentielles en cas de survenue d'un aléa.
LA GESTION DU TRAIT DE COTE
PAYS DE SAINT GILLES CROIX DE VIE ET VILLE DE SAINT-HILAIRE-DE-RIEZ
80
Submersion marine
Envahissement temporaire et brutal d'un domaine continental littoral par la mer sous
l'action de processus physiques se manifestant de manière extrême (forte dépression
atmosphérique, vent violent, forte houle, ...), associés à des phénomènes naturels plus
réguliers (marée astronomique, variation de température de l'eau, flux hydrique régulier,
inversion des vents jour/nuit ...).
Trait de côte
Ligne portée sur la
carte séparant la terre et la mer. L’évolution de la position
du trait de
côte permet de rendre compte de la dynamique côtière. Différentes définitions, ou plutôt
différents indicateurs de sa position, coexistent et peuvent être adoptées pour tenir
compte de la diversité des morphologies du littoral.
Transit sédimentaire
Transport de sédiments sous l’action hydraulique (houle, ...).
Acronymes
BRGM
Bureau de recherches géologiques et minières
CEREMA
Centre d’études et expérience en risques, environnement, mobilité et urbanisme
DICRIM
Document d’information
communal sur les risques majeurs
DDTM
Direction départementale des territoires et de la mer
DREAL
Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement
EPCI
Etablissement public de coopération intercommunale
FPRNM
Fonds de prévention des risques naturels majeurs
GEMAPI
Gestion des milieux aquatiques et protection des inondations
GIEC
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
OR2C
Observatoire régional des risques côtiers des Pays de la Loire
PAPI
Programme
d’actions de prévention des inondations
PCAET
Plan climat air énergie territorial
PIS
Plan intercommunal de sauvegarde
PCS
Plan communal de sauvegarde
PPRL
Plan de prévention des risques littoraux
SCOT
Schéma de cohérence territoriale
RAPPORT
D’INSTRUCTION A FIN D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
Chambre régionale des comptes Pays de la Loire
25 rue Paul Bellamy
BP 14119
44041 Nantes cédex 01
Adresse mél.
paysdelaloire@ccomptes.fr
Les publications de la chambre régionale des comptes
Pays de la Loire
sont disponibles sur le site :
www.ccomptes.fr/crc-pays-de-la-loire