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LE FONDS POUR LE
DÉVELOPPEMENT DE LA
VIE ASSOCIATIVE
VOLET FONCTIONNEMENT
ET INNOVATION
Communication à la commission des finances du Sénat
Septembre 2021
Le Fonds pour le développement de la vie associative - septembre 2021
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Sommaire
PROCÉDURES ET MÉTHODES
........................................................................................................................
5
SYNTHÈSE
............................................................................................................................................................
7
PROJETS DE RECOMMANDATIONS
...........................................................................................................
13
INTRODUCTION
................................................................................................................................................
15
CHAPITRE I UNE MISE EN PLACE EFFECTIVE,
UN RETOUR D’EXPÉRIE
NCE
INDISPENSABLE
................................................................................................................................
17
I - UN DISPOSITIF INCORPORANT CERTAINS ASPECTS DE LA RÉSERVE PARLEMENTAIRE
.......
17
A - Un cadre de financement souple
......................................................................................................................
17
B - Les limites après trois ans de fonctionnement
..................................................................................................
18
II -
UNE MISE EN ŒUV
RE DÉCONCENTRÉE
............................................................................................
20
A - Un rôle de la DJEPVA progressivement réduit
...............................................................................................
20
B - Un pilotage décisionnaire régional, une gestion opérationnelle départementale
..............................................
21
C - Un impact de l
a réforme de l’organisation territoriale de l’État encore difficile à apprécier
...........................
23
III - UN DISPOSITIF EN BAISSE DE RÉGIME, UNE CHARGE BUDGÉTAIRE
EN PROGRESSION EN 2021
.............................................................................................................................
24
A - Des campagnes aux résultats positifs, à nuancer
..............................................................................................
24
B -
La progression budgétaire en 2021, moment d’un questionnement de fond
....................................................
28
CHAPITRE II UN DÉPLOIEMENT OPÉRATIONNEL À SIMPLIFIER
..................................
33
I -
L’ORGANISATION D
U DÉPLOIEMENT DES CAMPAGNES ANNUELLES
.....................................
33
A - La définition du cadrage
..................................................................................................................................
33
B -
Un effort d’accompagnement des associations à approfondir
..........................................................................
35
C -
Des phases d’instruction trop lourdes
..............................................................................................................
37
II - UNE DÉMATÉRIALISATION EN TRÈS NET PROGRÈS, À PARACHEVER
...................................
38
A - Des avantages indéniables
...............................................................................................................................
38
B - Des difficultés qui perdurent
............................................................................................................................
39
C - Améliorer la relation avec les utilisateurs
........................................................................................................
40
III - DES SIMPLIFICATIONS INDISPENSABLES
.......................................................................................
41
A -
L’organisation des instances
............................................................................................................................
41
B - Le fonctionnement des instances
......................................................................................................................
42
C - Le déroulement des réunions
...........................................................................................................................
43
D - Des fragilités systémiques à corriger
...............................................................................................................
45
CHAPITRE III UN RECADRAGE DU DISPOSITIF
À METTRE À L’ÉTUDE
........................
49
I - DES OBJECTIFS DE FINANCEMENT EN DÉCALAGE AVEC LES MOYENS DÉPLOYÉS
...........
49
A - Un public cible très large
.................................................................................................................................
49
B - Une charge administrative lourde au regard des enveloppes disponibles
........................................................
51
II - DES RECONFIGURATIONS POSSIBLES
...............................................................................................
54
A - Réorienter les financements
.............................................................................................................................
54
B -
Nouer des liens plus forts entre acteurs de l’accompagnement.
.......................................................................
55
C - Unifier les outils
...............................................................................................................................................
56
D - Mieux piloter et coordonner
.............................................................................................................................
57
CONCLUSION GÉNÉRALE
.............................................................................................................................
61
LISTE DES ABRÉVIATIONS
...........................................................................................................................
63
ANNEXES
............................................................................................................................................................
65
Le Fonds pour le développement de la vie associative - septembre 2021
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Procédures et méthodes
Les rapports de la Cour des comptes sont réalisés par l’une des
sept chambres que comprend
la Cour ou par une formation associant plusieurs chambres et/ou plusieurs chambres régionales ou
territoriales des comptes.
Trois principes fo
ndamentaux gouvernent l’organisation et l’activité de la Cour ainsi que des
chambres régionales et territoriales des comptes, donc aussi bien l’exécution de leurs contrôles et
enquêtes que l’élaboration des rapports publics : l’indépendance, la contradicti
on et la collégialité.
L’
indépendance
institutionnelle des juridictions financières et l’indépendance statutaire de
leurs membres garantissent que les contrôles effectués et les conclusions tirées le sont en toute liberté
d’appréciation.
La
contradiction
i
mplique que toutes les constatations et appréciations faites lors d’un contrôle
ou d’une enquête, de même que toutes les observations et recommandations formulées ensuite, sont
systématiquement soumises aux responsables des administrations ou organismes concernés ; elles ne
peuvent être rendues définitives qu’après prise en compte des réponses reçues et, s’il y a lieu, après
audition des responsables concernés.
Sauf pour les rapports réalisés à la demande du Parlement ou du Gouvernement, la publication
d’un
rapport est nécessairement précédée par la communication du projet de texte, que la Cour se
propose de publier, aux ministres et aux responsables des organismes concernés, ainsi qu’aux autres
personnes morales ou physiques directement intéressées. Dans le rapport publié, leurs réponses sont
présentées en annexe du texte de la Cour.
La
collégialité
intervient pour conclure les principales étapes des procédures de contrôle et de
publication. Tout contrôle ou enquête est confié à un ou plusieurs rapporteurs. Le rapport
d’instruction, comme les projets ultérieurs d’observations et de recommandations, provisoires et
définitives, sont examinés et délibérés de façon collégiale, par une formation comprenant au moins
trois magistrats. L’un des magistrats assure le r
ôle de contre-rapporteur et veille à la qualité des
contrôles.
Le Parlement peut demander à la Cour des comptes la réalisation d’enquêtes, sur la base du 2°
de l’article 58 de la loi organique n° 2001
-692 du 1
er
août 2001 relative aux lois de finances
(c
ommissions des finances), de l’article LO 132
-3-1 du code des juridictions financières
(commissions des affaires sociales) ou de l’article L. 132
-6 du code des juridictions financières
(présidents des assemblées).
La Cour des comptes a été saisie par le président de la commission des finances du Sénat, par
lettre du 17 décembre 2020, en application du 2° de l’article 58 de la loi organique n° 2001
- 692 du
1er août 2001 relative aux lois de finances, d’une demande d’enquête portant sur «
le Fonds pour le
développement de la vie associative ». Cette demande a été acceptée par le Premier président le
15 janvier 2021. Ce dernier, par une lettre datée du 4 février 2021, a précisé les modalités
d’organisation des travaux demandés à la Cour (cf.
annexe n° 1).
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6
Le lancement des travaux de la Cour a été notifié aux administrations concernées par lettres en
date du 16 février 2021.
Des questionnaires ont été envoyés aux préfètes de région et aux rectrices de région académique
de Nouvelle-Aquitaine et du Centre-Val de
Loire ainsi qu’aux trois préfets (Dordogne, Landes, Indre)
et aux cinq directeurs académiques des services de l’éducation nationale (Gironde, Landes, Dordogne,
Loiret et Indre) des départements concernés. Un questionnaire a également été transmis à la Direction
de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative
(DJEPVA).
Sept entretiens ont par ailleurs été menés en visioconférence.
*
Le projet de rapport a été délibéré, le 15 septembre 2021 par la troisième chambre présidée par
Mme Riou-Canals, présidente de section, et composée de MM. Guibert, Potton et Le Goff, conseillers
maître, ainsi que de M. Guglielmino, rapporteur extérieur, en qualité de rapporteurs.
Le comité du rapport public et des programmes de la Cour des comptes, composé de
M. Moscovici, premier président, Mme Camby, rapporteure générale du comité, MM. Morin,
Andréani, , Mme Podeur, MM. Charpy, Gautier et Bertucci, présidents de chambre, MM. Martin,
Meddah, Lejeune, Advielle, Mmes Bergogne et Renet, présidents de chambre régionale des comptes,
ainsi que Mme Hirsch, Procureure générale, a été consulté sur ce rapport le 20 septembre 2021. Le
Premier président a approuvé la transmission du rapport au Parlement le 27 septembre 2021.
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Synthèse
Le président de la commission des finances du Sénat a demandé, en application de
l’article 58
-2 de la loi organique du 1
er
août 2001 relative aux lois de finances, que la Cour
réalise une enquête sur le Fonds pour le développement de la vie associative pour son volet
fonctionnement et innovation, dit FDVA2. I
l était particulièrement souhaité qu’elle
porte sur
ses procédures locales de mise en œuvre et s
on bilan opérationnel trois années après sa création.
Une mise en place réussie mais une tendance à une certaine désaffection
à analyser
Suite à la suppression de la réserve parlementaire en 2017, a été créé un volet
supplémentaire au Fonds pour le développement de la vie associative, à la vocation large de
soutien à l’activité globale et aux projets spécifiques
et innovants des associations (dit FDVA2).
En effet, étroitement associés à la définition de ce nouveau dispositif, les parlementaires
ont souhaité que les principes du FDVA2 reprennent pour partie ceux qui régissaient la réserve
parlementaire :
un champ d’
intervention qui ne soit pas limité à un secteur particulier et une
attention particulière portée aux petites associations, qu’elles soie
nt ou non employeuses. Cette
orientation trouve plus particulièrement sa traduction dans le premier axe de financement prévu
par le FDVA2, qui soutient le fonctionnement global des associations, répondant également aux
aspirations du mouvement associatif de ne pas limiter les soutiens aux seuls projets innovants.
Dans cette logique d’ensemble, la répartition des enveloppes territoriales favorise les
départements les moins peuplés.
La première campagne de déploiement,
bien qu’organisée dans l’urgence
, a abouti,
fin 2018, au versement de la quasi-totalité des subventions. Les campagnes suivantes ont été
menées avec succès en anticipant régulièrement
le calendrier de mise en œuvre
. En 2020, la
crise sanitaire, si elle a compliqué la gestion du dispositif, n
en a toutefois pas remis en cause
le bon déploiement antérieur. Aussi, le FDVA2, trois ans après sa création, a trouvé son
équilibre, soutenant chaque année près de 10 000 associations, principalement de petite taille,
pour un montant de 25 M€, s
elon une procédure désormais quasi-complètement dématérialisée.
La répartition des subventions entre secteurs de la vie associative est constante entre 2018
et 2020 et, de façon très générale, respecte les principes édictés. Toutefois, la part réelle des
financements accordés au titre du fonctionnement global des associations (
de l’ordre de
60 %,
selon les statistiques ministérielles) est certainement supérieure. La requalification de certaines
demandes initialement déposées au titre du financement de
projets innovants n’est en effet pas
toujours prise en compte.
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8
Carte n° 1 :
répartition du FDVA2 par territoire et secteur associatif
1
Source : DJEPVA
La réussite de la mise en place ne doit pas masquer la baisse du nombre de demandes,
d’un tiers
entre 2018 et 2020 (de 22 800 à 15 300), ce qui a mécaniquement accru le taux de
satisfaction, de 39 % à 63 %.
Les montants demandés ont également chuté, de 200 M€ à 89
M€,
ce qui a permis de satisfaire plus de demandes, le budget alloué au FDVA restant stable. En
contrepartie, le niveau de subventionnement est resté très modeste.
Si la direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative attribue le
reflux du nombre de demandes à une adaptation progressive des associations aux règles
d’éligibilité, elle n’en a pas analysé plus avant l
es raisons ; on ne peut exclure que cette relative
désaffection réside pour une part dans les difficultés rencontrées par de petites structures
associatives face au formalisme administratif et à la procédure dématérialisée, contraintes à
mettre en regard du faible montant des subventions accordées.
Aussi,
l’administration
devrait, si elle souhaite conforter le rôle du FDVA2, organiser un
accompagnement renforcé du public prioritaire en mobilisant plus fortement encore le réseau
d’appui aux associations, notamment les centres de ressources et d’information des bénévoles
(CRIB)
2
. La réorganisation en cours de ce réseau dans le cadre de la démarche « appui à la vie
associative locale
» (AVAL) est l’oc
casion de traduire concrètement cette priorité. Compte tenu
1
Hors enveloppes régionales pour ce qui concerne les attributions par territoire.
2
D
’abord réservés au secteur sportif puis étendus à l’ensemble des associations en
2006, ils ont un triple rôle :
assurer l’accès à l’information de base relative aux associations ; les orienter
, le cas échéant ; et les accompagner
dans leurs projets. L’État les labellise et leur attri
bue à ce titre des financements. En 2020, 368 associations, CRIB
et autres, ont été soutenues pour un montant de près de 3 M€.
Le Fonds pour le développement de la vie associative - septembre 2021
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SYNTHÈSE
9
de l’enjeu de la dématérialisation
, la DJEPVA devrait également reprendre une animation solide
du réseau des utilisateurs des outils numériques,
qu’il s’agisse des dirigeants associatifs pour
le
CompteAsso
ou des services instructeurs pour l’application
Osiris.
Des conditions
d’instruction
rodées, des simplifications souhaitables
Les textes organisant le FDVA2 laissent
aux territoires de larges possibilités d’adaptation.
Ceci a pu conduire, pour répondre à une demande locale qui souhaitait rester proche du spectre
très large des financements permis par la réserve parlementaire, à la multiplication des critères
de subventionnement aux intitulés parfois larges. La
clarté d’en
semble du dispositif a donc pu
être fragilisée, paradoxalement au détriment des petites associations dont les capacités de
traitement administratif sont limitées.
Une attention particulière a par ailleurs été portée à la qualité de la concertation locale
comme à
la transparence du dispositif dans l’exposition des résultats. Les instances
consultatives locales, départementales et régionales, présidées par les préfets, rassemblent des
profils variés
associant l’
État, les collectivités territoriales et des personnalités qualifiées.
Les parlementaires ont été très diversement associés au déploiement du FDVA2 depuis
sa création. Fortement mobilisés en 2018 pour appuyer le lancement du dispositif, ils demeurent
des relais d’information auprès des associations. Ils peuvent également appeler l’attention des
préfectures sur des dossiers ou solliciter des éclairages sur certains choix. Certains départements
sont attentifs à leur bonne information, par exemple en leur transmettant les résultats de chaque
campagne ou, plus largement, en les invitant systématiquement aux séances des collèges
départementaux. Conformément à la loi n° 2021-875 du 1
er
juillet 2021 visant à améliorer la
trésorerie des associations, ils deviennent membres de plein exercice des collèges
départementaux à compter de 2022.
Le fonctionnement de ces instances pourrait être simplifié, en rationalisant le processus
des
notes d’orientation
régionales et départementales ou en supprimant certaines étapes de la
procédure, comme l
’examen
en commission régionale des propositions départementales avant
leur mise en paiement,
alors même qu’elles ont déjà été validées par les préfets de département
.
De fait, si la Cour ne recommande pas une refonte radicale de
l’architecture d’ensemble de la
gestion déconcentrée du FDVA2, elle relève la lourdeur du schéma actuel reposant à la fois sur
l’échelon régional et départemental,
et considère que
l’examen des soutiens départementaux
3
par une commission régionale alourdit la procédure, sans apporter de plus-value.
La transparence sur les décisions de subvention
mérite d’être améliorée
. La production
des comptes rendus des instances doit être systématisée et la mise en œuvre des déclarations
d’intérêt
s des membres des collèges régionaux et départementaux mieux assurée. La bonne
mi
se à disposition des informations sur le site associations.gouv.fr doit également faire l’objet
d’une attention particulière, que ce soit pour les notes d’orientation ou les résultats des
différentes campagnes.
3
La commission régionale n’a dans ce cadre pas vocation à disparaître puisqu’elle est l’instance d’examen des
propositions de financement au titre du FDVA1 et des demandes relatives au FDVA2 dont le champ est régional
ou interdépartemental.
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COUR DES COMPTES
10
Une portée limitée du Fonds qui justifie une réflexion sur ses priorités
Les objectifs très nombreux et ambitieux assignés au FDVA2 apparaissent en décalage
avec les moyens déployés, provoquant un saupoudrage des financements et la distribution de
subventions de faible montant : elles s
élèvent en moyenne à 2 6
00 € par an et par association
retenue, 66 % des attributions étaient inférieures à 2
000 €
en 2019.
Aussi, le Fonds n
’a
qu’un
effet de levier très marginal. D
’une part
, le budget global de
son public cible est sans commune mesure avec les
crédits qu’il porte
. D
’autre part
, les soutiens
accordés par les collectivités territoriales sont beaucoup plus importants. Réparti entre une
centaine de départements, ce fonds
d’État
, modeste au niveau national, aboutit à des aides très
limitées. Elles contrastent avec les interventions de proximité de collectivités territoriales en
mesure de consacrer aux associations des budgets importants, les subventions des différents
niveaux de collectivités pouvant de surcroît se cumuler.
L
évaluation des effets produits est réduite au strict minimum,
d’autant que les
services
déconcentrés sont mobilisés sur la gestion des procédures, ayant
de facto
en premier lieu une
activité de guichet plutôt qu’une capacité à analyser les effets de
chaque campagne de
subventionnement sur le mouvement associatif territorial.
L’
État souhaite cependant pérenniser le FDVA2 comme outil de référence pour
l’accompagnement du développement de la vie associative
; il a ainsi quasiment doublé,
en 2021, ses crédits, grâce notamment à
l’attribution d’une quote
-part des sommes récupérées
au titre des comptes bancaires inactifs, mode de financement ayant vocation à être pérennisé.
Le FDVA2
va ainsi disposer d’un montant proche de
celui
de l’ancienne réserve parlementaire,
pour les financements destinés aux associations, évalué à 49
M€
par la DJEPVA.
L’augmentation de l’enveloppe
doit conduire à réviser les critères de répartition des
crédits du FDVA2 entre les territoires pour éviter des effets redistributifs disproportionnés.
À cette occasion, il conviendrait de revoir les priorités du Fonds pour en accroître la
portée. Les financements du FDVA2 pourraient être réorientés dans trois directions qui
respectent les principes fondateurs posés lors de sa création :
- Soutenir en priorité la modernisation du fonctionnement des associations
via
la
numérisation de leurs procédures, la mutualisation de leur gestion, la prise en compte des
objectifs de développement durable ;
- Financer
les structures d’
appui à la vie associative locale pour promouvoir cette
modernisation, notamment en soutenant
le dispositif local d’accompagnement (DLA) par le
FDVA2
4
;
- Axer les interventions du FDVA2 sur les territoires où les petites associations peinent à
se financer, tant en raison de leurs très faibles ressources propres que des capacités financières
modestes des collectivités territoriales.
Ces orientations permettraien
t à la DJEPVA, direction d’administration centrale charg
ée
du développement de la
vie associative, d’
avoir, grâce à ce fonds, une action complémentaire à
4
Créé en 2002
pour consolider les associations ayant bénéficié d’emplois jeunes, le DLA est le réseau
d’accompagne
ment le plus structuré.
Il s’appuie sur des associations sélectionnées par appels
à projets qui
proposent aux bénéficiaires un diagnostic sur leur situation et, le cas échéant,
un plan d’accompagnement.
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SYNTHÈSE
11
celle des collectivités locales, représentées dans les instances de concertation locales. Elles
maintiendraient la vocation initiale de ce nouveau volet du FDVA mais en spécialisant son
action, plus tournée vers la modernisation du tissu associatif local et vers les associations,
notamment de petite taille, les plus en difficulté pour se financer.
Ce schéma rénové pourrait également incorporer ce que plusieurs rapports soulignent
depuis de nombreuses années : la nécessité de rationaliser les différents dispositifs de soutien à
la vie associative. Ainsi, le FDVA2 pourrait être rapproché du Fonds de coopération de la
jeunesse et de l’éducation populaire
(FONJEP)
5
dont les soutiens contribuent au même but de
consolidation du mouvement associatif local.
Plus largement, la vie associative souffre de l’absence d’instances locales
dédiées à son
animation et sa coordination, qui réunissent les différents acteurs concernés. Devrait ainsi être
examinée la possibilité d’affirmer le rôle des commissio
ns régionales et des collèges
départementaux autour de cet enjeu.
5
Cour des comptes,
La politique d’accompagnement de la vie associative par l’État
, référé du 10 mars 2021.
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Projets de recommandations
6
Simplifier la gestion du FDVA2
2.
Simplifier
l’ar
ticulation entre l
es notes d’orientations régionales et départementales
relatives à chaque campagne annuelle du FDVA2
(DJEPVA, préfectures)
.
4.
Renforcer
l’animation et l’accompagnement
des utilisateurs du CompteAsso (associations)
et d’Osiris
(services instructeurs)
(DJEPVA)
.
5.
Simplifier la procédure de validation des soutiens départementaux et anticiper en
conséquence leur mise en paiement
(DJEPVA)
.
Rendre plus transparente la gestion du FDVA2
3.
Créer des indicateurs relatifs au suivi des délais de versement des subventions
(DJEPVA,
DGFiP)
.
6.
Systématiser la production de comptes rendus signés des instances et assurer le respect des
dispositions relatives aux déclarations d’intérêt
s
(Préfectures)
.
7.
Assurer la bonne mise à disposi
tion des notes d’orientation et des résultats des campagnes
sur les sites publics, notamment associations.gouv.fr
(DJEPVA, préfectures)
.
8.
Enrichir le contenu du bilan national annuel du FDVA2 adressé au Parlement
(DJEPVA)
.
Adapter le cadre du FDVA2
1.
Adapter le mécanisme de répartition des crédits du FDVA2 pour mieux en maîtriser les
effets redistributifs entre territoires et objets de financement
(DJEPVA)
.
11.
Élargir le périmètre des instances consultatives aux questions générales d’animation et de
pilotage de la vie associative
(DJEPVA)
.
Réorienter le FDVA2
9.
Réorienter les financements du FDVA2 vers les enjeux d’accompagnement du monde
associatif
, notamment à travers le Dispositif local d’accompagnement,
et vers les territoires
dans lesquels les associations, particulièrement de petite taille, peinent à se financer
(DJEPVA)
.
10.
Fusionner
le FDVA2 avec le Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire
(DJEPVA)
6
Ces recommandations,
numérotées selon leur ordre d’apparition dans le
rapport, ont été dans ce récapitulatif
reclassées selon quatre thèmes. Elles conservent néan
moins la numérotation qu’elles ont dans le corps du rapport.
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Introduction
Le phénomène associatif connaît depuis plus de 20 ans une très forte croissance, en
rupture avec le passé. Les créations d’associations
sont supérieures à 60 000 depuis plus de
quinze ans, celles considérées comme actives sont passées de 1,1 million en 2005 à 1,5 million
en 2017
dans des domaines d’in
tervention nombreux et diversifiés.
Dans ce cadre, le cumul des budgets des associations était évalué en 2017 à plus de
113
Md€,
celles qui sont employeuses concentrant près de 90 % de ce montant.
L’action de l’État
, confirmée lors de sa récente réforme territoriale,
s’incarne dans une
politique d’accompagnement de la vie associative dotée de nombreux dispositifs transversaux
,
dont le Fonds pour le développement de la vie associative (FDVA), créé en 2011 pour soutenir
la formation des bénévoles.
La
suppression de la réserve parlementaire par l’article 14 de la
Loi organique du
15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique a ouvert un nouveau chapitre de
l’histoire de ce
Fonds ; son périmètre a été refondu en 2018
avec la création d’un
volet destiné
au soutien à «
l’activité globale et aux projets spécifiques des associations
» (dit FDVA2). Doté
de 25 M€
en 2018 (montant reconduit en 2019 et 2020), ce volet devient prédominant
7
.
Il est régi, comme le FDVA1, par le décret n° 2018-460 du
8 juin 2018 et l’instruction
DJEPVA/SD1B/2018/075 du 15 mai 2018 ; et si la DJEPVA en assu
re le pilotage et l’animation,
s
a mise en œuvre
opérationnelle est quant à elle totalement déconcentrée
8
. La loi de finances
initiale (LFI)
pour 2020 (article 272) prévoit une nouvelle évolution avec l’attribution en 2021
d’une quote
-part des comptes bancaires inactifs augmentant fortement sa surface financière
(17,5
M€ sont prévus au projet de loi de finances pour
2021 sous la forme de fonds de concours).
Il s’adresse à un public cible d’à peu près 1,4 M
d’associations,
non employeuses pour
plus de 90
% d’entre elles
, ou comptant deux salariés au plus.
C’est dans ce contexte que le
président de la commission des finances du Sénat a
demandé, e
n application de l’article 58
-2 de la loi organique du 1
er
août 2001 relative aux lois
de finances, que la Cour procède à la réalisation d’une enquête sur
sa portée et sa gestion.
Le présent rapport rappelle dans un premier chapitre le cadre réglementaire de ce Fonds
et dresse un panorama général de son déploiement depuis trois ans.
Dans le deuxième chapitre, il examine
la mise en œuvre locale du FDVA2, à travers
ses
campagnes annuelles, notamment l
a procédure d’instruction dans ses différentes dim
ensions.
Le chapitre III formule enfin une appréciation générale sur la portée du Fonds dans son
format actuel et identifie les évolutions possibles.
7
Le volet dédié à la formation, dit FDVA1, représente
8,08 M€ en LFI pour 2021, soit à peine plus de 24
% du
total des crédits du FDVA.
8
À la différence du FDVA1 qui conserve une enveloppe nationale de financement.
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Chapitre I
Une mise en place effective,
un retour d’expérience
indispensable
I -
Un dispositif incorporant certains aspects
de la réserve parlementaire
A -
Un cadre de financement souple
La création du volet fonctionnement et innovation du FDVA est consécutive à la
suppression de la réserve parlementaire en 2017. Le décret du 8 juin 2018 fixe le cadre très
général de
financement du FDVA2 et l’instruction du 15 mai 2018 en
précise les orientations
et critères de financement
9
. Cette instruction détaille également les enjeux communs aux
deux volets du FDVA, formation et fonctionnement/innovation
10
.
Étroitement associés à la définition de ce nouveau dispositif, les parlementaires ont
souhaité, à cette occasion, que les principes du FDVA2 reprennent pour partie ceux qui
régissaient la réserve parlementaire, à savoir un champ d’action qui ne soit pas limité à un
secteur en particulier et également une attention particulière portée aux petites associations,
qu’elles soient employeuses ou pas
11
. Cette orientation trouve plus particulièrement sa
traduction dans le premier axe de financement prévu par le FDVA2, qui soutient le
fonctionnement global des associations. Elle répond également aux aspirations du mouvement
associatif de ne pas limiter les soutiens aux seuls financements sur projet.
9
Cf. annexe 2.
10
Contribuer à une meilleure cohérence des politiques locales de soutien au développement de la vie associative ;
assurer une lisibilité accrue des dispositifs existants pour le public ; irriguer le tissu associatif local ; ne pas privilégier
le financement d’un secteur associatif
; soutenir la consolidation du maillage territorial associatif dans sa diversité.
11
L’instruction du 15 mai 2018 relative au fonds pour le développement de la vie associative et à l’utilisati
on de ses
crédits déconcentrés définit les petites associations employant deux salariés au plus comme une cible à privilégier,
en précisant toutefois immédiatement que cela ne doit pas exclure les associations plus grandes ou les têtes de réseau.
Le courri
er du 15 janvier 2019 adressé aux préfets par le secrétaire d’État auprès du ministre de l’éducation nationale
et de la jeunesse et des sports rappelle cette priorité, particulièrement pour le soutien au fonctionnement.
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18
Le FDVA2 ne se limite toutefois pas à la reproduction des principes de la réserve
parlementaire puisqu’il prend é
galement en compte la demande du monde associatif de disposer
d’un outil de financement struct
urel du développement de la vie associative
12
. Le deuxième axe
de financement répond à cet enjeu, car il vise à développer, à consolider et à structurer la
diversité de la vie associative locale par la mise en œuvre de nouveaux projets
innovants.
Outre la qualité du projet et la réalité du besoin de financement, l
’instruction du
15 mai 2018 précitée prévoit, par ailleurs, des principes complémentaires à respecter (ne pas
privilégier un secteur associatif en particulier, caractère non prioritaires des demandes déjà
soutenues pour le même objet par l’
État ou par une collectivité publique) ainsi que des règles
d’éligibilité des associations et des
demandes de financement
13
.
Cette accumulation de principe fait
in fine
du FDVA2 un dispositif de soutien très ouvert
qui permet, a
u prix d’une perte de lisibilité
,
une réelle diversité de mise en œuvre dans les
régions et départements.
B -
Les limites après trois ans de fonctionnement
1 -
Des marges de manœuvre locales qui peuvent complexifier le dispositif
Le principe général est celui de priorités régionales, complétées par des priorités
départementales qui concernent les différents critères de financement comme :
-
les
objets
ou
les
modalités
de
mise
en
œu
vre
des
demandes
de
financement (valorisation de certaines thématiques ou des enjeux de collaboration ou
de co-construction, par exemple) ;
-
les caractéristiques du public prioritaire (taille et/ou bud
get de l’association
; ciblage
de territoires spécifiques : quartiers de la politique de la ville - QPV - ou zones de
revitalisation rurale - ZRR) ;
-
les conditions financières de la demande (respect des planchers et plafonds qui se
caractérisent par une très grande diversité de niveaux).
À ce titre, certains territoires ont fait évoluer les critères de financement au fil des
campagnes pour assurer une adaptation fine du dispositif.
12
Cf. mesure n° 24 du rapport de juin 2018 porté par le Mouvement associatif et remis au Premier ministre
(« Augmenter significativement les moyens alloués au fonds pour le développement de la vie associative comme
ligne de financement structurel du développement de la vie associative et le restructurer tant dans son périmètre
que dans sa gouvernance, notamment pour intégrer davantage la diversité associative »).
13
Les actions de formation et les études ne sont pas éligibles, pas plus que les demandes qui se limiteraient au
financement d’u
n investissement.
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UN RETOUR D’EXPÉRIEN
CE INDISPENSABLE
19
Tableau n° 1 :
évolution de certains critères de financement dans le Loiret
Catégorie
2018
2019
2020
2021
Nombre d’axes de financement
3
3
2
2
Nombre de demandes
Plusieurs possibles (1)
2 maximum
1 maximum
1 maximum
Planchers
1
000 €
1
000 €
1
000 €
1
000 €
Plafonds axe 1 (financement global)
8
000 €
6
000 €
6
000 €
6
000 €
Plafonds autres axes
8
000 €
8
000 €
8
000 €
8
000 €
Associations prioritaires (2)
2 ETP max
2 ETP max
2 ETP max
2 ETP max
Associations non prioritaires (2)
Plus 2 ETP à 8 ETP
Plus 2 ETP à 3 ETP
Plus 2 ETP à 3 ETP
Plus 2 ETP à 5 ETP
Associations exclues (2)
Plus de 8 ETP
Plus de 3 ETP
Plus de 3 ETP
Plus de 5 ETP
(1) Une seule demande possible sur l’axe 1.
(2) Uniquement pour
l’axe 1.
Source :
notes d’orientations 2018
à 2021 du département du Loiret
Par ailleurs, si certains départements, en nombre réduit, ont fait le choix de ne pas fixer
de priorités complémentaires à leur niveau
, d’autres ont largement utilisé la souplesse
du
dispositif pour prendre en compte les différentes réalités locales
14
.
Au total, s
i l’
appropriation locale du dispositif est positive, elle ne doit pas fragiliser
sa bonne compréhension.
Au moment où s’achève la quatrième campagne, u
ne attention
doit être portée à ne plus multiplier les critères et priorités et à en assurer la stabilité.
Par ailleurs,
pour donner une cohérence au dispositif sur l’ensemble du territoire, chaque
campagne pourrait prévoir quelques orientations thématiques nationales bénéficiant
d’enveloppes spécifiques.
2 -
Les limites du dispositif
a)
Un décalage entre la complexité du dispositif et son public prioritaire
La multiplication
et l’instabilité
des critères fragilisent la bonne compréhension du
dispositif et constituent un frein à son accès pour les petites associations (80,8 % du total des
bénéficiaires en 2020)
15
.
C’est
plus
particulièrement le cas pour l’axe de finance
ment des projets innovants. Les
petites associations ont plus de difficultés à répondre à cet enjeu fortement promu par
l’instruction de 2018 et les notes d’orientation
annuelles. Elles appréhendent plus difficilement
cette notion, conduisant les services instructeurs à requalifier des demandes déposées au titre
de projets innovants en soutien au fonctionnement
16
. Le choix de cet axe de financement
correspond parfois à une stratégie de leur part, les montants planchers pouvant être plus élevés
et donc plus attractifs.
14
Cf. annexe 3 détaillant le cas de trois départements en Nouvelle-Aquitaine.
15
Ce critère fait d’ailleurs l’objet d’un indicateur dans le cadre des projets et rapports annuels de performance du
programme 163
Jeunesse et vie associative
.
16
Cette difficulté
d’appréciation de la notion d’innovation
concerne également les services instructeurs, qui a pu
les conduire à organiser des groupes de travail dédiés pour en préciser les contours, comme en Nouvelle-Aquitaine.
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20
b)
Un constat avéré de saupoudrage
Plus largement, le constat est
celui d’un fort saupoudrage des
aides, limitant de fait les
montants alloués, et donc leur effet structurant
, alors que l’objectif de soutien au
fonctionnement avait pour vocation de structurer les petites associations.
L
’attribution moyenne est
de 2
754 € en 2018,
2 604
€ en 2019 et 2
585 € en 2020.
Pour
rappel, 63 % des attributions étaient inférieures ou égales à 2 000
€ en 2018 et 66
% en 2019
17
.
Le principe généralement retenu de soutiens ponctuels
, plus particulièrement pour l’axe
relatif au fonctionnement global, sans perspective pluriannuelle, fragilise également la portée
du dispositif
18
. Cette orientation, cohérente avec la volonté de toucher un maximum
d’associations
,
est toutefois contradictoire avec l’enjeu de consolidation et de pérennisation du
tissu associatif. Elle ne permet de fait pas un soutien dans la durée des associations concernées.
Combinée à la très grande hétérogénéité des demandes selon des critères très
ouverts, cette forte dispersion des financements restreint leurs effets.
L’année 2021
connaît toutefois une évolution positive puisque par courrier du 1
er
janvier,
le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports
recommande aux préfets et
recteurs de conserver 15 % des crédits du FDVA2 pour les allouer aux fédérations et
associations d’envergu
re interdépartementale ou régionale, potentiellement fragilisées par la
crise sanitaire
19
.
Plus largement, cette situation devrait conduire la DJEPVA à examiner les conditions
d’une meilleure sélectivité du disposit
if pour en accroître les effets, par exemple en jouant sur
le nombre de bénéficiaires et donc sur le niveau des aides attribuées.
II -
Une
mise en œuvre
déconcentrée
A -
Un rôle de la DJEPVA progressivement réduit
1 -
Un rôle important au lancement de la première campagne en 2018
Lors de la création de ce nouveau volet de financement, la DJEPVA a joué un rôle
fondamental d’information et d’animation.
Elle a tout d’abord associé les services déconcentrés
à la préparation et à la finalisation du projet de décret et de son instruction
d’application. Deux
réunions d’information ont ainsi été organisées en mars 2018 pour partager les évolutions
17
Ces pourcentages sont
calculés à partir des données de l’annexe budgétaire jaune relative à l’effort financier de
l’État en faveur des associations, sans prendre en compte les versements ne permettant pas d’identifier le montant
du FDVA2, parfois cumulé avec d’autres dispositif
s. La base de calcul correspond donc à 84 % des versements
relatifs au FDVA2 en 2018 et 85 % en 2019.
18
Si des soutiens peuvent être reconduits d’une année sur l’autre, cette possibilité est examinée au cas par cas
durant chaque campagne.
19
Cette possibili
té d’un soutien à l’échelon régional existait déjà, mais n’était jusqu’alors pas utilisée dans tous les
territoires, et n’intervenait, en tout état de cause, que pour des volumes globaux plus réduits, de l’ordre de 3
% des crédits.
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UN RETOUR D’EXPÉRIEN
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21
règlementaires et mobiliser la connaissance des acteurs de terrain sur les priorités de
financement locales qui apparaissaient les plus souhaitables
20
.
De manière plus pratique, la DJEPVA a ensuite organisé le partage et la circulation de
l’information à travers un outil
« sharepoint » pour préparer dans les meilleures conditions la
première campagne de déploiement du FDVA2 en 2018
21
.
Lors de cette période, la DJEPVA a été sollicitée quotidiennement par les services
déconcentrés chargés de la vie associative, de nombreux échanges ayant été réalisés par
courriels ou téléphone pour un accompagnement individuel et adapté à la situation locale.
2 -
Un rôle
aujourd’hui
cohérent avec la forte déconcentration du dispositif
S
on rôle est aujourd’hui
plus limité. Si la DJEPVA
rappelle l’exigence d’un calendrier
resserré qui permette de notifier les subventions a
vant l’été, elle laisse
les services déconcentrés
en finaliser le contenu précis, tout en vérifiant les calendriers locaux.
Elle diffuse également les informations de base permettant un bon déploiement de la
campagne concernée. Tout d’abord,
elle précise aux services déconcentrés les échéances des
délégations de crédits leur permettant de connaître les enveloppes à disposition. Par ailleurs,
t
outes les notes d’orientation régionales et départementales
ont vocation à être déposées chaque
année sur le portail www.associations.gouv.fr
22
.
Son rôle principal concerne
aujourd’hui
les outils numériques (CompteAsso et Osiris),
puisqu’elle
en assure la conception et la gestion, la conduite de changement associée ainsi que
la formation et
l’assistance
aux utilisateurs.
B -
Un pilotage décisionnaire régional,
une gestion opérationnelle départementale
1 -
La création du FDVA2 a complexifié l
e pilotage de l’ensemble du FDVA
L
a création du FDVA2 modifie l’architecture du FDVA
par
la création d’
un échelon
territorial supplémentaire. Surtout, les différentes instances du Fonds ne sont pas concernées de
la même manière par le nouveau volet fonctionnement et innovation.
Le comité consultatif national
n’est pas concerné par le
FDVA2 et reste uniquement
compétent pour le volet formations (notamment pour la définition des priorités de financement
20
Une première réunion a été organisée avec les directeurs régionaux de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale
(DRJSCS) et une deuxième avec les délégués régionaux et départementaux à la vie associative (DRVA et DDVA).
21
La DJEPVA a notamment pré
paré de nombreux modèles de documents à l’attention des services déconcentrés
(arrêtés de no
mination, notes d’orientation,
arrêtés de subvention, outils de publipostage, etc.).
22
Cette obligation est généralement respectée pour la majorité des départements et régions. Elle devrait désormais
l’être totalement sous la supervision de la DJEPVA.
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22
et l’examen
des propositions de soutien national sur ce thème)
23
. En revanche, la commission
régionale a vu ses prérogatives étendues et couvre
aujourd’hui les deux volets du
Fonds mais
dans des conditions différentes. Le volet formations
reste entièrement géré à l’échelon
régional
24
, alors que le volet fonctionnement et innovation est également départementalisé.
Cette modulation
de l’organisation et des compétences des différents échelons territoriaux
ne facilite pas la lisibilité institutionnelle du FDVA.
2 -
Une gestion territoriale du FDVA à deux niveaux
L’échelon régional est à l’origine et
à l
a conclusion de chaque campagne, sous l’autorité
des préfets concernés. Le préfet de région ou son représentant préside
25
la commission régionale
consultative
26
qui est interrogée chaque année en début de campagne sur les priorités de
financement envisagées pour son ressort territorial et, en fin de campagne, sur les documents
de synthèse des campagnes adressés par les différents départements
27
.
Les pouvoir
s d’initiative et
décisionnels sont dans les mains du préfet de région ou de son
représentant. Il soumet pour avis à la commission régionale les priorités qui fixeront le cadre à
respecter par l’échelon départemental et qui pourront
, le cas échéant,
faire l’objet d’
une note
d’orientatio
n régionale. Surtout, il signe les arrêté
s d’attribution de
s subventions en fin de
campagne.
Le collège départemental consultatif de la commission régionale du Fonds est présidé par
le préfet de département ou son représentant
28
. À
l’
instar et en aval de la commission régionale,
le collège émet en début de campagne un avis sur les priorités du fonds, en prenant en compte
celles identifiées au niveau régional. Les préfets de département publient ensuite la note
d’orie
ntation départementale tenant compte de cet avis sur les enjeux associatifs spécifiques au
département à accompagner plus particulièrement.
23
Ce comité
est composé de 11 membres, nommés par arrêté du ministre de l’éducation nationale et de deux
parlementaires en application de l’article 27 de la loi du 3 ao
ût 2018 visant à garantir la présence des parlementaires
dans certains organismes extérieurs au Parlement et à simplifier les modalités de leur nomination.
24
Dans ce cadre, elle reste compétente pour examiner les actions de formation de bénévoles, organisées dans son
ressort territorial,
éligibles au compte d’engagement citoyen
(CEC).
25
La commission régionale peut toutefois être présidée conjointement par le préfet de région ou son représentant
et le représentant du conseil régional lorsque ce dernier a en
gagé une action complémentaire de celle de l’État en
matière de formation des bénévoles.
26
Elle est composée de chefs de services déconcentrés de l’État, d’un représentant de chaque conseil départemental
désigné par le président dudit conseil, de personnalités qualifiées désignées par arrêté du préfet de région, dont la
moitié sur proposition du membre régional du Mouvement associatif. Au moins la moitié des personnalités
qualifiées est issue des collèges départementaux.
27
À compter de 2021, avec la généralisation d’enveloppes régionales, la commission régionale se prononce
systématiquement sur les propositions de financement à l’échelon régional ou interdépartemental.
28
Il est composé de trois représentants des maires des communes et des présidents des établissements publics de
coopération intercommunale à fiscalité propre désignés par l’associat
ion des maires du département ; du
représentant du conseil départemental désigné par le président du conseil départemental pour participer à la
commission régionale ; de quatre personnalités qualifiées désignées par arrêté du préfet de département, dont une
partie sur proposition du membre régional du Mouvement associatif.
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23
En fin de campagne, le collège départemental est consulté pour avis sur les propositions
de soutien, leur validation relevant du préfet de département. Les résultats départementaux sont
ensuite transmis au préfet de région qui les soumet pour consultation
à l’instance
régionale.
C -
Un impact de la réforme de l’organisation territoriale
de l’
État encore difficile à apprécier
Dans les territoires, le transfert des missions jeunesse, éducation populaire et vie
associative aux services déconce
ntrés de l’éducation nationale est effectif depuis le
1
er
janvier 2021. Elles sont désormais exercées au sein des délégations régionales académiques
à la jeunesse, à l’engagement
et aux sports (DRAJES) rattachées aux rectorats de région
académique et aux services départementaux
à la jeunesse, à l’engagement et aux sports
(SDJES)
rattachés aux directions des services départementaux de l’édu
cation nationale (DSDEN).
Le décret n° 2020-1542 du 9 décembre 2020, notamment relatif aux compétences des
autorités académiques dans le domaine des politiques de la jeunesse,
de l’éducation populaire
et de la vie associative,
prévoit, d’une part, que la D
RAJES assure la gestion à l'échelon
déconcentré du FDVA ainsi que le secrétariat de la commission régionale consultative de ce
Fonds
et, d’autre part, que le SDJES
assure le secrétariat du collège départemental consultatif.
La réforme de l
’organisation territoriale de l’État
prévoit toutefois que les missions
relatives à la vie associative
restent sous l’autorité fonctionnelle des préfets de région et de
département
29
. Ces derniers
continuent donc d’assurer la présidence des commissions et
collèges. Ils continuent, par ailleurs, de nommer les délégués régionaux et départementaux à la
vie associative, chevilles ouvrières du déploiement du FDVA dans les territoires
30
.
À ce stade, dans les départements et régions interrogés
lors de l’
enquête, les
procédures antérieures ont été maintenues
31
.
S’i
l est donc trop tôt pour tirer des
enseignem
ents sur l’impact de la réforme et la place prise par les nouvelles hiérarchies
des DRAJES et des SDJES
32
, il n’en demeure pas moins que cette nouvelle organisati
on
institutionnelle ajoute de la complexité à un cadre déjà fragile de ce point de vue.
Dans
la continuité du référé relatif à la politique d’accompagnement de la vie
associative par l’
État, la Cour rappelle la nécessité de maintenir une autorité claire des
préfets sur la coordination des enjeux relatifs à la vie associative dont fait partie le FDVA.
29
La politique relative à la vie associative est d’ailleurs la seule dont l’ensemble des différentes missions restent
sous l’autorité fonctionnelle des préfets.
30
Le transfert des missions relatives à la vie associative vers l’éducation nationale a conduit la Cour, dans son référé
relatif à
la politique d’accompagnement de la vie associative par l’État
, 10 mars 2021, à retenir la recommandation
suivante : « dans les ter
ritoires, coordonner le soutien à la vie associative sous l’autorité des préfets
».
31
Elles sont désormais organisées par des protocoles signés entre les recteurs ou rectrices de région académique
et les préfets ou préfètes de région et de département concernés.
32
Il pourrait en tout état de cause être utile de mettre à jour l’instruction du 15 mai 2018.
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24
III -
Un dispositif en baisse de régime, une charge budgétaire
en progression en 2021
A -
Des campagnes aux résultats positifs, à nuancer
1 -
Les priorités portées aux petites associations et à la diversité sectorielle respectées
Depuis 2018, les petites associations non employeuses ou employant au plus deux salariés
constituent toujours
le cœur du dispositif
,
puisqu’elles repré
sentent chaque année plus de 80 %
des bénéficiaires.
La diversité sectorielle est également bien respectée et stable. La part relative de chacun
des secteurs évolue au maximum d’un point entre 2019 et 2020. Il y a
, par ailleurs, une
prépondérance très marquée des mondes sportif et culturel, cohéren
te avec la place qu’ils
occupent au sein du public cible des petites associations (cf. annexe 4).
Tableau n° 2 :
répartition du nombre des attributions par secteur
En %
Sport
Culture
Social
Jeunesse
Santé
Éduca-
tion
Défense
des
droits
Envrt
Loisirs
Autres
Total
Fonctionnement
global 2018
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
Fonctionnement
global 2019
33 %
20 %
12 %
6 %
3 %
3 %
2 %
6 %
5 %
10 %
100 %
Fonctionnement
global 2020
31 %
20 %
13 %
7 %
2 %
3 %
2 %
6 %
5 %
11 %
100 %
Nouveaux projets
2018
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
Nouveaux projets
2019
27 %
18 %
14 %
10 %
2 %
4 %
2 %
6 %
5 %
12 %
100 %
Nouveaux projets
2020
27 %
18 %
14 %
8 %
3 %
3 %
1 %
7 %
6 %
13 %
100 %
Total 2018
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
ND
Total 2019
30 %
19 %
13 %
8 %
2 %
3 %
2 %
7 %
5 %
11 %
100 %
Total 2020
29 %
19 %
13 %
7 %
3 %
3 %
2 %
7 %
5 %
12 %
100 %
Source : DJEPVA
Plus largement, une attention est portée à la rotation des associations bénéficiaires. Un
grand nombre de notes d’orientation signale que ne sont pas prioritaires
les associations
financées l’année précédente. Certain
es régions et certains départements ont également décidé
de limiter le nombre de demandes que peut présenter une association lors
d’une campagne
donnée
33
.
33
Par exemple, il peut être prévu que les associations ne peuvent plus formuler qu’une seule demande, sur l’un ou
l’autre des axes (équivalente à un unique
projet pour l’axe dédié aux actions innovantes).
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UNE MISE EN PLACE EFFECTIVE,
U
N RETOUR D’EXPÉRIENC
E INDISPENSABLE
25
S’il n’existe pas d’indicateur national, les chi
ffres relatifs aux départements et régions
interrogés dans le cadre de
l’enquête attestent d’une réelle rotation et d’un effet
d’abonnement
généralement limité
34
.
Tableau n° 3 :
rotation des associations demandeuses et bénéficiaires
(
nombre d’association
s)
En %
Gironde
Landes
Dordogne
Loiret
Indre
CVL (1)
Associations avec demandes
sur les trois années
9
%
8
%
12
%
10
%
6
%
Associations avec demandes
sur deux des trois années
19
%
15
%
18
%
24
%
18
%
Associations avec demandes
sur une des trois années
72
%
77
%
70
%
66
%
76
%
Total
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
Associations bénéficiaires
chacune des trois années
7
%
9
%
12
%
1
%
7
%
3
%
Associations bénéficiaires
sur deux des trois années
18
%
17
%
22
%
18
%
25
%
18
%
Associations bénéficiaires
sur une des trois années
75
%
74
%
66
%
81
%
68
%
79
%
Total
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
(1) Centre-Val de Loire.
Source : DRAJES Centre-Val de Loire et SDJES concernés, retraitements Cour des comptes
Les effets sont toutefois plus massifs sur les crédits, les associations demandeuses et
bénéficiaires sur plusieurs exercices en captant de fait une part importante.
34
Plus précisément, la région Centre-Val de Loire précise que le FDVA2 permet de toucher des associations qui
n’avaient jamais été financées par l’État (42
% en 2018, 48 % en 2019 et 40 % en 2020).
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26
Tableau n° 4 :
rotation des associations demandeuses et bénéficiaires
(part des montants concernés)
En %
Gironde
Landes
Dordogne
Loiret
Indre
CVL (1)
Associations avec demandes
sur les trois années
20 %
21 %
31 %
22 %
14 %
Associations avec demandes
sur deux des trois années
27 %
29 %
24 %
43 %
31 %
Associations avec demandes
sur une des trois années
53 %
50 %
45 %
35 %
55 %
Total
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
Associations bénéficiaires
chacune des trois années
29 %
20 %
32 %
4 %
20 %
9 %
Associations bénéficiaires
sur deux des trois années
24 %
25 %
26 %
32 %
36 %
28 %
Associations bénéficiaires
sur une des trois années
47 %
55 %
42 %
64 %
44 %
63 %
Total
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
(1) Centre-Val de Loire.
Source : DRAJES Centre-Val de Loire et SDJES concernés, retraitements Cour des comptes
2 -
Une interprétation des chiffres à nuancer
a)
Les taux de satisfaction
Les taux de satisfaction comparant le nombre
d’associations bénéficiaires d’une
subvention à celles ayant déposé une demande sont examinés en fin de campagne, ainsi que les
montants associés.
Tableau n° 5 :
taux de satisfaction
Catégorie
2018
2019
2020
Nombre des associations demandeuses
22 842
18 410
15 299
Nombre des associations subventionnées
8 816
9 804
9 668
Taux de satisfaction (en %)
39 %
53 %
63 %
Montant des demandes
194 221
827 €
125 022
552 €
89 313
683 €
Montant des subventions
24 281
258 €
25 530
923 €
24 990
661 €
Taux de satisfaction (en %)
13 %
20 %
28 %
Source : DJEPVA
Les taux peuvent paraître faibles,
bien qu’en progression depuis 2018
. Ce faible niveau
tient notamment à ce qu’ils sont calculés sur l’ensemble des demande
s, sans neutraliser les
dossiers inéligibles.
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UN RETOUR D’EXPÉRIEN
CE INDISPENSABLE
27
La baisse continue et importante d
u nombre d’
associations demandeuses (- 33 % entre
2018 et 2020)
n’a pas d’explication immédiate à ce stade. Il est possible que la charge inhérente
aux démarches à accomplir, au regard des montants attribués, ait découragé certaines
associations de déposer des demandes.
En 2020, l’explication liée à la crise
sanitaire ne semble pas pouvoir être retenue, dans la
mesure où les campagnes de dépôt des demandes ont généralement pris fin avant le début du
confinement. La DJEPVA signale toutefois un rebond en 2021, qui permettrait de retrouver un
nombre d’associations demandeuses proches
de celui de 2019.
En tout état de cause, en prévision des prochaines campagnes, il conviendrait
d’expertiser plus finement les raisons d’une tel
le désaffection.
b)
La répartition des résultats entre les deux axes de financement
La répartition des demandes et attributions entre les deux axes de financement apparaît
auj
ourd’hui
stable et légèrement en faveur du financement global (60 % des soutiens accordés
au financement global en 2019, 57 % en 2020).
Tableau n° 6 :
répartition
des nombres de demandes et d’attributions
par axe de financement (2018-2020)
En %
2018
2019
2020
Part des demandes FG
ND
60 %
57 %
Part des demandes NPI
ND
40 %
43 %
Total des demandes
100 %
100 %
Part des attributions FG
ND
60 %
59 %
Part des attributions NPI
ND
40 %
41 %
Total des attributions
100 %
100 %
FG : financement global ; NPI : nouveaux projets innovants.
Source : DJEPVA et SDJES concernés, retraitements Cour des comptes
Elle est toutefois faussée par la pratique consistant à requalifier
en cours d’instruction
certaines demandes associatives de l’axe
nouveau projet innovant ve
rs l’axe fonctionnement
global sans prise en compte systématique dans les outils informatiques.
Cela conduit à surestimer la place des financements sur projet comme le signale le tableau
ci-après, qui compare les chiffres issus du bilan officiel de la campagne 2020 et les données de
gestion transmises par les départements interrogés dans l
e cadre de l’
enquête.
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COUR DES COMPTES
28
Tableau n° 7 :
nombre
d’a
ssociations subventionnées (en %) par axe de financement
dans cinq départements en 2020 (bilan officiel 2020 et enquête Cour des comptes)
Département
Axe
Bilan 2020
Enquête CdC
Landes
FG
74 %
92 %
NPI
26 %
8 %
Gironde
FG
71 %
90 %
NPI
29 %
10 %
Dordogne
FG
63 %
81 %
NPI
37 %
19 %
Loiret
FG
57 %
59 %
NPI
43 %
41 %
Indre
FG
48 %
55 %
NPI
52 %
45 %
Source : DJEPVA et SDJES concernés, retraitements Cour des comptes
Légende : FG : financement global ; NPI : nouveaux projets innovants.
Dès lors, il apparaît indispensable de rappeler aux services déconcentrés la nécessité
de bien requalifier en cours de campagne la nature des demandes associatives pour
assurer la qualité des données issues des outils de gestion.
B -
La progression budgétaire en 2021,
moment d’un questionnement de fond
1 -
Les équilibres au sein du FDVA modifiés, un effort marqué
en faveur des départements peu peuplés
Avant 2018, le FDVA était doté en loi de finances initiale
d’un montant de l’ordre de
8
M€ chaque année pour les actions en faveur de la formation.
Abondé
de 25 millions d’euros
supplémentaires en 2018
pour atteindre un total de 33 M€ de crédits disponibles
, le FDVA voit
ses moyens quadruplés dont plus des trois quarts pour le soutien au fonctionnement ou aux
projets associatifs, désormais largement majoritaire.
Il l’est d’autant
plus
qu’un m
écanisme de
régulation est prévu qui limite règlementairement la part du financement des formations à 25 %
des crédits du Fonds.
L’enveloppe est également sanctuarisée
; la réserve de précaution ne lui
est pas appliquée et elle ne peut être mobilisée pour des redéploiements de crédits.
Plus largement, les crédits sont totalement déconcentrés, puisque les moyens du FDVA2
sont répartis aux niveaux départemental et régional. Pour mémoire, à compter de 2021, le
ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports
a demandé la mise en œuvre
systématique d’une enveloppe régi
onale représentant 15 % des crédits du FDVA2, ce qui
généralise et pérennise une gestion à trois niveaux
35
.
35
L
’ins
truction autorise en effet
la constitution, au niveau régional, d’une enveloppe destinée aux projets régionaux
et interdépartementaux.
Cette possibilité était diversement mise en œuvre jusqu’en 2021.
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UN RETOUR D’EXPÉRIEN
CE INDISPENSABLE
29
La répartition des crédits favorise fortement les départements les moins peuplés. Les
critères sont fixés par le décret du 8 juin 2018 et prévoient que la m
oitié de l’enveloppe est
attribuée de manière égalitaire entre les départements, le solde étant fonction de la population
et d
u nombre d’associ
ations sur le territoire concerné
36
.
Les redistributions de crédits entre territoires sont importantes
. Sur la base d’une
enveloppe de 25 M€,
Paris perd près de 527 000
€ et Saint
-Pierre-et-Miquelon gagne
pratiquement 116 000
€.
Sans péréquation et avant bénéfice des crédits supplémentaires prévus
en 2021, l’attribution du
département de Paris serait en effet
d’1,23 M€ contre 0,76 M€.
À
l’inverse, Saint
-Pierre-et-
Miquelon bénéficie d’une enveloppe de 0,12 M€ contre moins de
2
000 € sans mécanisme correcteur.
La DJEPVA précise que,
malgré des demandes de rééquilibrage, il n’est pas prévu à ce
stade de revoir les modalités de répartition des crédits.
2 -
Des montants proches de la réserve parlementaire,
des règles de répartition à réexaminer
Le FDVA bénéficie en 2021 de deux financements complémentaires.
Le premier est ponctuel. Il
correspond aux 5 M€ ouverts en loi de finance rectificative
n°4 pour 2020, pour lesquels la Cour a souligné le non-
respect du principe d’annualité dans le
cadre
de la note d’exécution budgétaire (NEB) de la mission Sport, jeunesse et vie associati
ve
pour l’année 2020
37
.
Le second
, pérenne, correspond à l’application de l’article 272 de
la loi de finances
pour 2020
qui prévoit l’attribution au FDVA d’une quote
-
part des sommes acquises à l’
État au
titre des comptes bancaires inactifs,
38
qui fait suite à des propositions répétées du Haut conseil
à la vie associative (HCVA). Le montant du fonds de concours du programme 163
Jeunesse
et vie associative
est
de l’ordre de 19 M€
, versé par la direction de l'Immobilier de l'État (DIE)
le 31 mars 2021 et notifié aux services déconcentrés le 16 avril 2021.
Compte tenu du mécanisme de régulation des montants dévolus à chacun des volets du
FDVA, ce sont au minimum
près de 43 M€ (et potentiellement 48 M€)
qui sont consacrés en
2021 au soutien au fonctionnement et aux projets associatifs
39
. Cet étiage atteint le niveau des
36
L’article 3 du décret du 8 juin 2018 indique que « la
répartition régionale des crédits affectés au soutien aux
actions visées au 2° du présent article est égale par département pour la moitié des crédits affectés. Les crédits
restants sont répartis au regard de critères relatifs à la population et aux associations dans chaque département ».
37
Cette inscription pose des problèmes de principe,
dès lors qu’il était évident que la somme en question ne pourrait
être exécutée sur l’exercice 2020, la LFR n
°4 ayant été publiée au JO du 1er décembre 2020. Compte tenu du
calendrier des premières annonces relatives à cette mesure, une inscription en LFI aurait ainsi pu être envisagée.
38
« III. - La quote-part des sommes acquises à l'État en application des 3° et 4° de l'article L. 1126-1 du code
général de la propriété des personnes publiques, du III de l'article L. 312-20 du code monétaire et financier et des
I et II de l'article 13 de la loi n° 2014-617 du 13 juin 2014 relative aux comptes bancaires inactifs et aux contrats
d'assurance vie en déshérence affectée au fonds est fixée annuellement en loi de finances. Pour l'année 2021, cette
quote-part est fixée à 20 % ».
39
Soit 75
% de 57 M€ (33 M€ + 5 M€ +19 M€).
C’est un minimum, car une fois pris en compte l’ab
ondement
d’1
M€ prévu pour le FDVA1 (échelon national) et le fléchage des 5 M€ ouverts en LFR vers le FDVA2, les
DRAJES peuvent décider de lui affecter le solde des crédits complémentaires pour un total de 48 M€ en 2021.
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COUR DES COMPTES
30
crédits de l’ex
-réserve parlementaire destinés aux associations, évalués par la DJEPVA à
49
M€
40
. Il est toutefois d
ifficile d’estimer
précisément les crédits disponibles à partir de 2022
et donc les moyens dont le FDVA bénéficiera dans la durée
41
.
L
État
n’a pas révisé
les critères de répartition des crédits entre les territoires accentuant
des effets redistributifs déjà forts, se cont
entant d’ajustements à la marge
42
.
Il serait pertinent de réviser les dispositions du décret pour lisser les effets liés à la
progression des crédits. Pourrait être examinée à cette occasion la suppression de la règle
de répartition des financements entre FDVA1 et FDVA2 pour laisser une plus grande
souplesse d’appréciation
aux autorités locales.
L’augmentation
des crédits devrait aussi
favoriser le fin
ancement d’études, possibilité ouverte par le décret du 8 juin 2018
mais
trop rarement mise en
œuvre
,
malgré les besoins identifiés par l’ensemble des acteurs
.
3 -
Une absence de cofinancements des collectivités territoriales ou du secteur privé
Le FDVA peut bénéficier de fonds privés
via
des opérations de mécénat. Le fonds est en
effet assimilé à un organisme collecteur de dons qui individualise les dons des entreprises
jusqu’à leur remise effective
, sans prélever de frais de gestion.
Toutefois, à ce jour,
aucun partenariat n’a about
i. La DJEPVA indique
qu’u
n
rapprochement a été entrepris avec la Fondation EDF, sans que cela débouche à ce jour sur un
mécénat au bénéfice du FDVA. Les tentatives menées localement
n’ont pas abouti non plus.
La
difficulté à capter des financements privés
n’est pas propre au FDVA et touche d’autres
dispositifs, comme par exemple le fonds
d’expérimentation pour
la jeunesse (FEJ).
L
e FDVA2 ne fait pas l’objet de cofinancements directs par les collectivités
territoriales
ni de réflexion concertée et organisée à ce sujet, à la différence du FDVA1 pour lequel des
partenariats solides ont été développés pour des montants non négligeables
43
. À ce titre,
l
’ouverture d’un financement élargi de projets régionaux et interrégionaux
à compter de 2021
est une opportunité pour construire des partenariats avec les conseils régionaux
44
.
40
Les attributions aux associations ét
aient de 49,2 M€ en 2016. Sur un
périmètre identique à celui du FDVA2, à
savoir des versements compris entre 1
000 € et 15
000 €, le montant
attribué était
de 37,3 M€.
41
Hors les crédits ouverts en LFR n°4, par nature
ponctuels, il n’y a
pas de certitudes sur les sommes acquises à
l’État au titre des comptes inactifs
et sur le quote-part qui sera dédiée au FDVA2 en 2022 et au-delà. Pour assurer
une visibilité pluriannuelle, le principe de cette quote-part pourrait être sanctuarisé en loi de finances en ne
précisant plus l’année à laquelle elle se rattache.
42
Quatre collectivités d’outre
-mer sont à ce jour concernées (Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Wallis et Futuna et
Saint-Pierre-et-Miquelon).
43
1 M€ en 2018 après un pic de cofinancement de près de 2 M€ en 2014.
44
À titre d’exemple, des échanges sont en cours en Nouvelle
-Aquitaine pour associer la part régionale du FDVA2
et le règlement d’intervention du conseil régional dédié au soutien des têtes de réseaux.
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UN RETOUR D’EXPÉRIEN
CE INDISPENSABLE
31
___________________ CONCLUSION ET RECOMMANDATION ___________________
Le FDVA2 est une création récente qui succède à la réserve parlementaire supprimée à
compter de 2018. L
’administration cent
rale, très présente à ses
débuts, joue aujourd’hui
un
rôle plus réduit dans son animation et sa coordination.
Son organisation fortement déconcentrée est partagée entre le niveau régional, en charge
du pilotage, et départemental, pour son déploiement opérationnel. Elle apparaît complexe,
dans un contexte où la
réforme de l’organisation territoriale de l’
État
double l’autorité
hiérarchique sur les services
concernés d’une autorité fonctionne
lle exercée par les préfets.
Ces derniers demeurent en effet les responsables du déploiement du FDVA2 dans les territoires.
Respectant la diversité des secteurs associatifs et évitant à ce jour
l’effet d’abonnement
parfois attaché à ce type de dispositif, le FDVA2 souffre toutefois de réelles fragilités après
trois campagnes
de mise en œuvre.
Sans véritable cl
arté d’ensemble et
distribuant des montants peu élevés (près de 2
600 €
en moyenne en 2020), il se traduit par un saupoudrage important des soutiens, ce qui minore
dès lors ses effets structurants. Surtout, il connaît une forme de désaffection, qui reste à
expertiser plus finement,
dans la mesure où le nombre d’associations demandeuses a fortement
baissé entre 2018 et 2020, passant de près de 23 000 à un peu plus de 15 000.
C’est dans ce contexte que le Fonds voit
ses crédits globaux fortement progresser en
2021,
par l’attribution d’une quote
-
part des sommes acquises à l’
État au titre des comptes
bancaires inactifs, dont le niveau est fixé en loi de finances.
Cette évolution conduit à un quasi doublement de ses crédits. Elle
devrait être l’occasion
d’une révision des dispositions du décret de 2018 instituant le fonds dans sa forme actuelle,
pour assouplir la répartition des moyens entre objets de financement et lisser ses effets
redistributifs entre territoires.
La Cour formule en ce sens la recommandation suivante à la DJEPVA :
1.
Adapter le mécanisme de répartition des crédits du FDVA2 pour mieux en maîtriser les
effets redistributifs entre territoires et entre objets de financement
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Chapitre II
Un déploiement opérationnel à simplifier
I -
L’organisation
du déploiement des campagnes annuelles
A -
La définition du cadrage
1 -
L’architecture des notes régionales et départementales
Les campagnes du FDVA2 sont lancées par la publication de
notes d’orientation
, régionales
et/ou départementales, qui rappellent très généralement les grands principes du fonds, les
associations pouvant en bénéficier, les conditions d’éligibili
té des dossiers de financement, ainsi
que les priorités de soutien
fixées à l’échelon régional et
, le cas échéant, départemental.
La totalité des régions publient désormais une note d’orientation
45
,
même si elles n’ont
pas toutes le même statut : certaines sont clairement identifiées comme le cadre
d’ensemble
du
déploiement du FDVA2 dans les départements de la région,
quand d’autres
détaillent plus
spécifiquement les règles applicables aux seuls projets interdépartementaux et régionaux.
L’architecture est également très variable. Il n’y a pas systématiquement de notes
d’orientations départementales, soit
que la région concernée ait retenu ce principe (comme en
région Grand Est), soit
que certains départements n’aient pas souhaité ajout
er de priorités
spécifiques. Dans d’autres cas, les orientations départementales se limitent à des annexes à la
note régionale, comme en Île-de-France. La pratique générale reste toutefois celle de notes
départementales ajoutant des priorités à celles prévues à l’échelon régional.
Cette diversité, si elle souligne une réelle appropriation du dispositif par les
territoires, pourrait toutefois fa
ire l’objet d’un cadre partagé
. À ce titre, tout en
maintenant une
réelle souplesse, le principe d’une note régionale complétée
, le cas
échéant,
d’annexes départementales
permettrait
d’unifier et de faciliter l’accès à
l’information.
Dans ce cadre, la présentation systématique du calendrier prévisionnel
constituerait une amélioration significative.
45
L’instruction du 15 mai 2018 laissai
t toute latitude aux services régionaux pour arbitrer ce point : « Le
fonctionnement du fonds ne vise pas la multiplication des
appels et l’éclatement des priorités mais leur cohérence,
t
out en respectant d’éventuelles
spécificités départementales. La publ
ication d’une note d’
orientation régionale
pour les projets régionaux ou inter-départementaux est donc laissée à votre appréciation ».
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COUR DES COMPTES
34
Ces documents devraient privilégier des présentations simples et pédagogiques compte
tenu d
un
public prioritaire souvent peu à l’aise avec les démar
ches administratives et pour qui
le langage administratif peut rapidement être abscons. Une organisation plus systématique sous
forme de mémo ou de
checklist
et l’utilisation d’exemples concrets
faciliteraient leur bonne
compréhension. Les modalités de dépôt du dossier, par nature plus techniques, pourraient par
ailleurs
faire l’objet d’un renvoi
en annexe et identifieraient systématiquement toutes les
ressources utiles, notamment sous forme de tutoriels.
2 -
Un calendrier fortement accéléré depuis 2018
La campagne de 2018 a connu des développements particuliers, compte tenu de la mise
en œuvre tardive du dispositif.
Une
mission d’évaluation de l’
ancienne Inspection générale de
la jeunesse et des sports (IGJS) avait mis en évidence les difficultés des services
départementaux à traiter les dossiers du FDVA2
46
. Ils ont néanmoins su déployer le dispositif
avec succès dans des conditions difficiles.
Depuis 2018, la consigne donnée par la DJEPVA est
d’anticiper le calendrier au
maximum pour que les notifications soient adressées aux associations avant
l’été.
Les efforts
ont été réels et, depuis 2019, le début de la campagne a été avancé de quatre mois.
Tableau n° 8 :
calendrier des campagnes en Nouvelle-Aquitaine
Étape
s
2018
2019
2020
2021
Commission régionale initiale
28/03
19/12
15/12
Collèges départementaux initiaux
Jusqu’à début juillet
01/04 au 05/04
27/01 au 31/01
25/01 au 29/01
Campagne de dépôt des demandes
Début juillet
31/08
05/04 au 03/05
03/02 au 11/03
02/02 au 09/03
Instruction par les services
31/08 au 30/09
03/05 au 21/06
12/03 au 24/04
10/03 au 28/04
Collèges départementaux pour avis
Début octobre
24/06 au 28/06
Jusqu’au 07/05
Jusqu’au 14/05
Commission régionale pour validation
18/10
04/07
11/05
Source : DRAJES de Nouvelle-Aquitaine
La Cour regrette
toutefois l’absence de
suivi global des délais de versement des
subventions du FDVA2, qui prive de visibilité fine sur cet enjeu pourtant central. Il
conviendrait d’adopter des
indicateurs de gestion partagés
par l’ensemble des régions.
Ils
pourraient être utilement présentés dans les projets et rapports annuels de performance
du programme 163 -
Jeunesse et vie associative
.
Une telle évolution est rendue d’autant plus nécessaire par l
es dispositions de la loi
n° 2021-875 du 1
er
juillet 2021 visant à améliorer la trésorerie des associations, qui fixe à
60 jours le délai de paiement de droit commun à compter de la date de notification
47
.
46
La campagne 2018 a été conduite à l’époque grâce à des redéploiements temporaires de personnels, des
recrutements d’age
nts en CDD et une priorisation des urgences au bénéfice du FDVA (cf. IGJS,
Évaluation du
fonds pour le développement de la vie associative
, rapport n°2018-M-
15 d’octobre 2018
).
47
Le quatrième alinéa de l’article 10 de la loi n° 2000
-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans
leurs relations avec les administrations est modifié pour préciser que « le délai de paiement de la subvention est
fixé à soixante jours à compter de la date de la notification de la décision portant attribution de la subvention, à
moins que l’autorité administrative, le cas échéant sous forme de convention, n’ait arrêté d’autres dates de
versement ou n’ait subordonné le versement à la survenance d’un évènement déterminé
».
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UN DÉPLOIEMENT OPÉRATIONNEL À SIMPLIFIER
35
3 -
Une campagne 2020 menée à bien malgré la crise sanitaire
Pour les associations demande
uses, l’impact
de la crise sanitaire a été réduit car les
campagnes de dépôt se sont souvent déroulées hors confinement. Toutefois, dans certains cas,
des délais supplémentaires ont pu être donnés pour permettre le dépôt des dossiers sur le
CompteAsso.
Pour les services instructeurs, la situation a été plus complexe car la totalité de la
procédure a dû s’adapter sous forme
dématérialisée, qu
’il s’agisse d
es consultations pour avis
des services de l’État ou
de la consultation des instances
48
.
La crise a, par ailleurs, pu influer sur le choix de soutenir ou non certains projets dont la
réalisation était de fait incertaine. En parallèle, une attention particulière pouvait être portée aux
secteurs particulièrement touchés (sport, culture, tourisme, etc.).
Selon la DJEPVA, si l'instruction et la mise en paiement ont été les plus rapides possible,
les versements ont été décalés (au plus tard à l’automne dans la majeure partie
des territoires
49
),
contrairement à 2019 où ils avaient généralement pu se faire
pendant l’été
.
La persistance de la crise sanitaire a, par ailleurs, pu conduire certains départements à
prendre en compte indirectement ses effets sur les associations lors de la campagne 2021
50
.
À ce stade, les demandes de report de financements sur projets ont été peu nombreuses
dans les cinq départements interrogés. Il faudra donc
s’assurer de la bonne transmission par les
associations des comptes rendus financiers correspondants. Il serait utile que la DJEPVA assure
un suivi des décalages et propose, si nécessaire, aux territoires un cadre commun de résolution
des situations problématiques.
B -
Un effort d’accompagnement des associations
à approfondir
1 -
Un effort d
information, à mieux coordonner
L
’effort de diffusion de l’information
est aujourd’hui réel
.
L
es notes d’orientation
sont accessibles sur différents sites internet publics, au niveau
national (association.gouv.fr) ou local (DRAJES et préfectures). La complétude des liens sur
associations.gouv.fr,
qui n’est
pas toujours effective, mériterait une plus grande attention : il
n’est pas rare que des liens soient rompus en cours de campagne
lorsque le site portant lui-
même
l’information
évolue.
48
Le report du second tour des élections municipales a, par ailleurs, conduit les collèges départementaux à se
réunir plus tardivement pendant l’été.
49
Avec un décalage qui peut, dès lors, être important entre la date de la commission régionale ayant examiné la
proposition de soutien et le versement effectif de la subvention.
50
Par exemple, dans un département, les orientations pour la campagne 2021 précisent
qu’u
ne attention particulière
sera portée aux associations qui ont innové pour s’adapter à la crise sanitaire
et spécifiquement pour l’axe relati
f
au soutien au fonctionnement, que les associations employant plus de deux ETP ne seront pas prioritaires mais
pourront néanmoins être soutenues, notamment si elles font état d’un impact financier de la crise sanitaire non
comblé par les aides et mesures
déployées par l’État et les
collectivités territoriales.
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36
Les membres des commissions et des collèges sont souvent sollicités pour assurer la
diffusion de l’appel à projets
, tout comme
l’ensem
ble des partenaires (communes,
départements, réseaux associatifs dont le Mouvement associatif
, acteurs de l’accompagnement
des associations
, autres services de l’
État). Les parlementaires peuvent également être
destinataires de l’appel à projets
pour diffusion auprès des associations de leur circonscription
51
.
Les associations demandeuses au titre de l’exercice n
-1 sont généralement informées de la
nouvelle campagne.
Des dispositifs plus particuliers sont également mobilisés par les services (liste de
diffusion aux associations
, lettre d’information, co
mmuniqué dans la presse quotidienne
régionale
, référencement sur d’autres sites publics
52
).
Si des efforts sont faits pour multiplier les canaux de diffusion, il serait intéressant que la
DJEPVA coordonne une étude dans quelques départements
pour mesurer l’efficacité de ces
mesures et, plus largement,
le taux de pénétration de l’information auprès du public cible.
À ce
jour, dans les régions et départements interrogés, cet indicateur est évalué de manière
empirique. Les taux de rotation évoqués précédemment soulignent un réel renouvellement des
publics qui pourrait être dû pour partie à ces différentes mesures de publicité.
2 -
L’accompagnement des associations
: un enjeu stratégique
Depuis 2018, des efforts importants ont été menés pour accompagner les associations
dans leurs démarches.
De nombreuses notes d’orientation détaillent désormais l
e calendrier des
réunions de présentation de l’appel à projets
,
qu’elles soient
organisées en présentiel ou en
visioconférence. Y sont également
identifiés les différents points d’appui
ou espaces
numériques auprès desquels les associations peuvent se présenter pour constituer et, le cas
échéant, saisir leur dossier.
Il conviendrait que les différ
entes notes d’
orientation détaillent systématiquement,
de manière exhaustive, les ressources à disposition des associations.
Cette publicité relative aux ressources disponibles ne garantit toutefois pas que les
associations s’en saisissent.
C’est pourquoi
une telle dynamique ne rencontrera un réel succè
s qu’au prix d’
une
mobilisation forte
des acteurs de l’accompagnement et d’une pédagogie exigeante
auprès
d’associations souvent attachées à un contact direct avec les services instructeurs.
Elle doit donc se poursuivre et être amplifiée, par exemple dans le cadre de la démarche
AVAL,
puisqu’elle permet de faciliter le travail d’inst
ruction des DRAJES et des SDJES. Il faut
toutefois veiller à ce que
l’accompagnateur ne se substitue
pas
à l’association ou que
ne se
développe un véritable marché de la préparation des dossiers
53
.
51
Ce relai d’information fut décisif lors de la première campagne en 2018.
52
Certains départements ont ainsi référencé l’appel à projets sur le site aides
-territoires.beta.gouv.fr qui vise à
faciliter la recherche d'aides par les collectivités territoriales et leurs partenaires locaux, dont les associations.
53
C’est une tendance qui a pu être identifiée dans certains territoires (cf. «
appuyer la vie associative par la mise
en réseau
», rapport d’étud
e collective de cas (RECC), mai 2019).
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UN DÉPLOIEMENT OPÉRATIONNEL À SIMPLIFIER
37
C -
Des phases
d’instruction
trop lourdes
Les notes d’orientation régionales et départementales rappellent les principes d’examen
des dossiers de demandes de subventions.
-
Dans un premier temps,
les vérifications portent sur la complétude du dossier de
demande ainsi que sur
l’éligibilité de
l’asso
ciation.
Certaines associations sont exclues du dispositif par nature ; les autres doivent répondre
aux critères fixés par le tronc commun d’agrémen
t (TCA)
54
. Le dossier doit, par ailleurs,
répondre à des exigences en termes de documents à transmettre
55
.
Cette phase est lourde et peut être laborieuse. Les services se sont généralement dotés de
fiches d’appui pour examiner la complétude du dossier. Il n’
est pas rare que de nombreuses
pièces soient manquantes ou incomplètes. La pratique des services est variable. Si le volume
des demandes de financement est très important, les dossiers seront généralement rejetés sans
possibilité de régularisation. Dans de
s territoires moins sollicités, l’attache des associations peut
être prise pour compléter les demandes. Cela permet par ailleurs de sécuriser un minimum de
dossiers à examiner par le collège départemental.
L’examen de l’éligibilité de l’association prend
également du temps. Le respect des
critères du TCA nécessite en effet une
analyse du fonctionnement de l’association à travers ses
statuts, notamment. Compte tenu du calendrier resserré et des ressources humaines disponibles,
cette phrase peut être plus ou moins approfondie.
I
l est regrettable que la question de l’irrecevabilité ne fasse pas l’objet d’un suivi
plus fin
et que son impact ne soit pas retracé de manière plus systématique dans les différents bilans. Sa
prise en compte permettrait en effet d
’aff
iner la statistique de satisfaction des demandes, en
donnant des taux en nombre de dossiers ou en montants. Plus largement, il serait intéressant
d’identifier les causes de rejet
: association inéligible, dossier incomplet, autres motifs.
En tout état de cause, le public cible étant très majoritairement constitué de petites
associations,
cette étape est parfois difficile et rend d’autant plus crucial un
accompagnement solide en amont.
-
Dans un deuxième temps,
la demande est examinée au fond, au regard des priorités
fixées dans le ressort territorial concerné.
Les différents services interrogés se sont dotés
de grilles d’analyse d
es dossiers plus ou
moins sophistiquées. Certains attribuent, par exemple, un nombre de points aux différents
critères et cotent ainsi les différents dossiers sans pour autant réduire les arbitrages à des
formules purement mathématiques. Ainsi, dans une volonté de transparence et de pédagogie la
plus complète possible, le département des Hautes-Alpes a fait le choix de joindre à sa note
d’orientation la grille d’instruction utilisée par les services pour examiner les différents dossiers
de demande.
54
Cf. annexe 5.
55
C’est le décret n° 2016
-1971 du 28 décembre 2016 précisant les caractéristiques du formulaire unique de
demande de subvention des associations qui fixe le cadre de base.
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COUR DES COMPTES
38
Dans l’ensemble,
si les conditions liées à la taille des associations ou aux priorités
territoriales (QPV, ZRR) peuvent être traitées de manière assez immédiate, les critères
qualitatifs sont de fait examinés plus empiriquement.
II -
Une dématérialisation en très net progrès, à parachever
La création du FDVA2 a été l’occasion de relancer le développement d’un outil
de gestion
des demandes dématérialisées de subvention par les associations.
Il s’agit du CompteAsso
, qui intervient après différents échecs, notamment le programme
« Subvenet » porté
entre 2007 et 2009 par la direction générale de la modernisation de l’
État
(DGME) et son successeur « e-subvention » à partir de 2011. Il traduit pour les associations la
mise en œuvre de la démarche « Dites
-le nous une fois » (DLNUF)
56
.
Sa mise en production a coïncidé avec le lancement de la première campagne du FDVA2
en 2018. A
près une phase d’expérimentation dans trois régions
, son utilisation est désormais
quasi-généralisée
57
. Les services instructeurs utilisent pour leur part
l’application d’instruction
des demandes Osiris, connectée au CompteAsso
58
.
Dans les territoires, c
’est l’échelon régional qui assure une première ass
istance et, le cas
échéant, fait le relai avec la DJEPVA en cas de difficultés techniques.
A -
Des avantages indéniables
Pour les associations, l’utilisation
du CompteAsso
permet de n’avoir à renseigner que le
strict nécessaire (champs de la demande limités aux champs du formulaire unique de demande
de subvention
prévu par l’ordonnance
n° 2015-904 du 23 juillet 2015 portant simplification du
régime des associations et des fondations) sans fournir des pièces déjà détenues par
l’administration par ailleurs (statuts
, par exemple) et de faciliter la gestion des demandes. Les
associations peuvent remplir leur dossier en plusieurs fois et le reprendre en cours de saisie
59
.
Pour les instructeurs, le CompteAsso pourrait permettre de partager une plateforme
commune entre administrations, facilitant les échanges et les aperçus sur les dossiers des autres
services, mais cet aspect est
pour l’instant
théorique, dans la mesure où cet outil reste très
principalement utilisé dans la sphère « jeunesse et sports »
60
.
Les différents régions et départements interrogés soulignent la plus-value apportée par la
gestion dématérialisée en termes de simplification pour les associations et pour les services, que
56
Le principe Dites-le-nous une fois (DLNUF) consiste à éviter aux associations de fournir lors de leurs démarches
en ligne
des informations ou pièces justificatives déjà détenues par d’autres administrations,
57
En 2020, seule la Bretagne et quelques territoires
d’outre
-mer
n’ont pas utilisé le CompteAsso
/Osiris.
58
La transmission des informations vers Osiris se fait automatiquement, ce qui permet de gagner un temps
important en matière de saisie.
59
Cette possibilité ne semble toutefois pas encore parfaitement maitrisée par les associations concernées.
60
Un déploiement plus large du CompteAsso permettrait une meilleure appropriation
de l’outil. Cet objectif
a fait
l’objet d’une recommandation dans le cadre du référé
relatif à la politique d’accompagnement de la vie associati
ve
par l’État
précité.
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UN DÉPLOIEMENT OPÉRATIONNEL À SIMPLIFIER
39
ce soit en termes d’
instruction, de suivi ou de mise en paiement
. L’expérience difficile de la
première campagne en 2018, instruite pour la majorité des régions sur la base de dossiers papier,
a permis de mesurer les avancées obtenues. De manière générale, l’outil est consi
déré comme
clair et ergonomique. Il a été complété récemment par de nouvelles fonctionnalités
61
. La
DJEPVA indique qu
e d’
autres évolutions sont en cours de développement
62
.
Dans ce contexte
, le taux de dématérialisation des campagnes du FDVA2 n’a cessé de
progresser et approche désormais les 100 %.
Tableau n° 9 :
taux de dématérialisation des demandes
63
Catégorie
2018
2019
2020
Nombre des associations demandeuses
22 842
18 410
15 299
Nombre de demandes dématérialisées
2 290
16 638
14 336
Taux de dématérialisation
10 %
90 %
94 %
Source : DJEPVA et retraitements Cour des comptes
B -
Des difficultés qui perdurent
Déployé en 2018, le CompteAsso a connu à cette occasion des dysfonctionnements
importants conduisant à des critiques des associations et des services instructeurs
64
.
Selon la DJEPVA, les principales difficultés rencontrées
aujourd’hui
par les associations
tiennent plutôt au fait que
les informations de l’association (données et documents) ne sont pas
forcément
à jour, ce qui crée de l’incompréhension, en raison de la complex
ité des démarches
administratives
65
. Il est également
parfois difficile d’identifier ce qui relève d’une mauvaise
utilisation des outils ou d’un réel problème technique nécessitant une intervention.
Par ailleurs,
si les efforts en termes d’accompagnement et
d’information sont importants, le public cible de
petites associations se renouvelle à chaque campagne avec des difficultés dès lors récurrentes.
Concernant le logiciel d’instruction Osiris, au
-delà des irritants ponctuels dans sa gestion
quotidienne, une
faiblesse réside dans l’absence de requêtes permettant de valoriser les données
61
La saisie dématérialisée des comptes rendus financiers par les associations est désormais possible avec une
intégration automatisée dans Osiris pour leur instruction. Des modalités de co-
instruction avec d’autres services
instructeurs sont par ailleurs possibles, comme cela a été expérimenté cette année par la DRAJES de
Nouvelle-Aquitaine avec le conseil régional pour ce qui concerne le FDVA1.
62
Cf. annexe 6.
63
Le taux est très légèrement sous-évalué, dès lors que le
nombre de demandes dématérialisées n’intègre pas celles
de la région Bretagne, qui utilise une autre application que CompteAsso.
64
«
Si les agents de l’État demeurent persuadés de la pertinence de l’outil
,
il n’en demeure pas moins qu’une forme
de lassitu
de est créée par un manque relatif d’opérationnalité
» (cf. rapport de l’ex
-IGJS n°2018-M-
15 d’octobre
2018 relatif à l’évaluation du fonds pour le développement de
la vie associative).
65
Il est en effet nécessaire d’effectuer une
double déclaration de changement de situation au greffe des associations
et au Centre de formalité des entreprises
. Le projet d’unification de
ces deux déclarations (greffe/CFE/Insee)
devrait permettre de réduire considérablement la confusion engendrée par la situation actuelle.
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40
qu
’il contient. Il ne permet donc
pas de répondre pleinement aux besoins des services, ce qui
les conduit parfois à développer et utiliser des outils en parallèle.
En tout état de cause, l’ensemble des
régions et départements interrogés soulignent que
les gains liés à la dématérialisation
n’ont eu qu’un effet limité sur la charge liée à l’instruction,
qui reste lourde. Ils indiquent en effet que les sollicitations des associations se sont multipliées
dans le cadre de l’utilisation du
CompteAsso
66
.
Dans ce contexte, il conviendrait de mieux suivre les sollicitations des utilisateurs qui
sont aujourd’hui im
parfaitement exploitées
67
. Un croisement des types de problèmes avec le
dispositif concerné permet
trait d’identifier ceux qui lui sont spécifiques et
sont, le cas échéant,
récurrents.
Plus largement, il conviendrait d’établir un bilan de
chaque campagne pour identifier
les irritants signalés par les utilisateurs et programmer en conséquence les évolutions
prioritaires des outils.
C -
Améliorer la relation avec les utilisateurs
Les différents départements et régions interrogés ont fait part de difficultés dans
l’utilisation des outils CompteAsso et Osiris
et présenté différen
tes pistes d’évolution.
La région
Nouvelle-
Aquitaine a pris l’initiative
, en 2020, de centraliser les remarques des différentes
régions et de les adresser à la DJEPVA, sans que cela n’ait débouché à ce stade sur une réelle
dynamique de travail conjoint.
De fait, les enjeux relèvent peut-être désormais autant de la fluidité des échanges entre
les territoires et l’administration centrale
que des outils mis en place. Une démarche de club
utilisateurs pour formaliser et faciliter les relations serait pertinente. Les réponses aux
difficultés identifiées pourraient être mieux diffusées ; il faudrait mieux informer sur les
évolutions écartées, et
sur le calendrier de mise en œuvre de celles qui seraient retenues.
Dans ce contexte, la formation est un élément fondamental. Pour les associations, la
mobilisation des acteurs de l’accompagnement doit être poursuivie et amplifiée. La mise à
disposition de guides d’utilisation pédagogiques et de multiples tutor
iels en ligne est un effort
bienvenu. Pour les instructeurs, dans les régions consultées, des formations sont déployées pour
les nouveaux arrivants et les vacataires ou contractuels recrutés ponctuellement pour une
campagne. Si la DJEPVA assure également des formations, celles-ci ne semblent pas faire
l’objet d’une programmation ni d’un bilan formalisé.
L
a relation avec l’utilisateur devrait faire l’objet d’une
démarche qualité. Dans la
mesure où les ressources humaines de la DJEPVA consacrées à la gestion des outils
informatiques sont réduites, le rattachement au m
inistère de l’éducation nationale
constitue une opportunité pour renforcer une telle dynamique.
66
Il n’est pas rare que des agents passent un temps important à accompagner les associations pas à pas pour déposer
leurs demandes.
67
Selon la DJEPVA,
les demandes d’assistance du CompteAsso/Osiris parviennent dans la même boite de
messagerie et sont catégorisées en fonction de la typologie du problème et pas du dispositif concerné. Surtout, les
demandes sont stockées mais ne sont pas ordonnées selon différentes catégories.
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UN DÉPLOIEMENT OPÉRATIONNEL À SIMPLIFIER
41
Enfin,
il serait opportun, au moment où s’achève la quatrième campagne
du
FDVA2, de lancer une enquête de satisfaction auprès du public cible et des services
instructeurs.
III -
Des simplifications indispensables
Si le pouvoir de décision relève des préfets de département puis en dernier ressort des
préfets
de région, c’est au sein des collèges départementaux et des commissions régionales que
le travail d’instruction trouve son aboutissement par l’émission d’un avis sur les prop
ositions
de financement. La situation des deux régions et cinq départements interrogés permet de tirer
quelques enseignements du fonctionnement des instances.
A -
L’organisation
des instances
1 -
La composition des commissions régionales et des collèges départementaux
Ces deux instances réunissent trois types de membres :
les services de l’
État, des
collectivités territoriales ainsi que des personnalités qualifiées.
La commission régionale est ainsi composée de chefs des
services déconcentrés de l’État,
d’un représentant de chaque conseil départemental désigné par
son président, de personnalités
qualifiées désignées par arrêté du préfet de région, dont la moitié sur proposition du membre
régional du Mouvement associatif. Au moins la moitié des personnalités qualifiées est issue de
collèges départementaux.
Les agents de l’
État appartenant à la seule commission régionale sont
ceux de la DRAJES ou d’autres services de l’
État dont la présence apparaît utile (par exemple,
ceux
de la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités
- DREETS
- et de la direction régionale des affaires culturelles - DRAC - en Nouvelle-Aquitaine ou du
rectorat, de la DRAC et de l’agence régionale de s
anté en Centre-Val de Loire).
Le collège départemental est composé de trois représentants des maires des communes et
des présidents des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre
désignés par l’association des maires du départe
ment ; du représentant du conseil départemental
désigné par le président du conseil départemental pour participer à la commission régionale ;
de quatre personnalités qualifiées désignées par arrêté du préfet de département, dont une partie
sur proposition du membre régional du Mouvement associatif.
Des personnalités peuvent également être invitées
68
. Certains départements ont ainsi fait
le choix d’inviter systématiquement les parlementaires à l’occasion
des collèges, préfigurant la
réforme qui entrera en vig
ueur à compter de la campagne pour l’année 2022
69
.
68
De nombreux agents des services de l’État participent par ai
lleurs aux différentes séances, sans pour autant être
membres de droit.
69
Plus largement, les parlementaires ont été fortement mobilisés en 2018 pour appuyer le lancement du dispositif.
I
ls demeurent des relais d’informati
on auprès des associations et peuv
ent également appeler l’attention des
préfectures sur des dossiers ou solliciter des éclairages sur certains choix.
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COUR DES COMPTES
42
2 -
L
a recherche d’une cohérence dans la composition des instances
L
es dispositions de l’instruction
du 15 mai 2018 visent à organiser une cohérence entre
les membres des différentes instances. Concernant la commission régionale, il est ainsi prévu
que les représentants de l’
État
70
et des conseils départementaux soient issus des collèges
départementaux. Dans la pratique, même si les textes ne le prévoient pas explicitement, le même
principe est appliqué en Centre-Val de Loire et en Nouvelle-Aquitaine aux personnalités
qualifiées, qui sont issues dans leur totalité des collèges départementaux.
Ces pratiques permettent une meilleure fluidité entre les échelons territoriaux.
3 -
L’absentéisme
des membres
Ces instances constituent
le cœur de ce dispositif par la formulation d’un avis relatif aux
différentes propositions de financement. Elles sont également
des lieux d’échanges
, dont le
contenu peut dépasser la seule question du FDVA2, notamment pour ce qui concerne les
commissions régionales.
Elles sont toutefois fragilisées par un absentéisme parfois important.
À
titre d’exemple,
en Centre-Val de Loire et en Nouvelle-Aquitaine, les représentants des
conseils départementaux sont très rarement présents lors des commissions régionales, de même
que les services de l’
État hors DRAJES et SDJES. La situation apparaît moins problématique
au sein des collèges départementaux.
Les séances réunissant l’ensemble des membres
constituent néanmoins
l’exception.
Une évolution du rôle de ces instances vers des enjeux plus larges
d’animation et de
coordination des questions relatives à la vie associative pourrait susciter une adhésion
renforcée.
B -
Le fonctionnement des instances
1 -
Les règles de fonctionnement
L’instruction du 15 mai 2018 prévoit que s’appliquent les dispositions d
es articles
R. 133-3 à R. 133-13
du code des relations entre le public et l’administration
(CRPA) relatifs à
la création, à la composition et au fonctionnement de commissions administratives à caractère
consultatif. Les commissions régionales doivent en outre établir un règlement intérieur pour
compléter les dispositions précitées, les collèges départementaux ayant vocation à suivre ces
règles de fonctionnement. Les deux commissions régionales de Nouvelle-Aquitaine et de
Centre-Val de Loire se sont effectivement dotées d
’un
règlement intérieur. Leur contenu est
très proche, chaque région ayant apporté des précisions ou adapté le document à sa situation
70
Ce sont les agents des SDJES concernés.
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UN DÉPLOIEMENT OPÉRATIONNEL À SIMPLIFIER
43
spécifique
71
. Certaines dispositions de ces règlements semblent toutefois déroger aux
dispositions du CRPA ou de l’instruction du 15 mai 2018
72
.
Parmi les départements interrogés, un seul mentionne spontanément le règlement de la
commission régionale comme document de référence. Les autres indiquent n’avoir pas é
tabli
de règlement intérieur ou appliquer les dispositions du CRPA.
Après maintenant quatre campagnes de déploiement et dans la perspective
d’accueillir des parlementaires
au sein des collèges départementaux en 2022, il serait
opportun que la DJEPVA fasse
un bilan d’application des règlements intérieurs des
commissions régionales, assure leur conformité avec les règles du CRPA et rappelle que
ces documents ont vocation à s’appliquer dans les collèges départementaux.
2 -
Une plus-value de la commission régionale à questionner
Dans les faits, les soutiens départementaux validés par les préfets de département après
avis du collège départemental ne sont pas remis en question par la commission régionale. Les
discussions permettent plutôt de présenter le bilan des campagnes départementales et, le cas
échéant, des explications ou des éclaircissements sur certains choix.
La plus-value de la commission régionale apparaît dès lors réduite, faisant dire à certains
acteurs qu’elle n’est
in fine
dans ce cadre «
qu’une chambre d’enregistrement
».
Dans la mesure où l’objectif est d’assurer un versement des subventions le plus tôt
possible en faveur des associations lauréates, cette ultime étape pourrait être supprimée et
les phases de notification et de mise en paiement lancées dès validation par les préfets de
département
73
. L’examen
des bilans des campagnes départementales serait alors réservé à
la séance de la commission régionale examinant les priorités pour l’année à
venir.
C -
Le déroulement des réunions
1 -
La préparation des réunions
Les services instructeurs préparent les documents à présenter lors des instances, très
généralement sous la forme de diaporamas qui rappellent, lors de la première réunion, le bilan
de l’année écoulée et la synthèse
des demandes et des propositions de financement issues de la
campagne pour la deuxième
74
. Ces documents présentent sous une forme synthétique les
71
En Nouvelle-
Aquitaine, il s’agit de prendre en compte la coprésidence de l’instance avec le cons
eil régional.
Des compléments ont par ailleurs été apportés sur la question des suppléances et des mandats, les modalités de
votes ou la possibilité de créer des groupes de travail a
d-hoc
. En Centre-Val de Loire, les modalités de participation
à la commission ont été précisées.
72
Les conditions du quorum sont assouplies en Nouvelle-Aquitaine. En Centre-Val de Loire, seules les
personnalités qualifiées sont astreintes à remplir une déclaration d’intérêt personnel au moment de leur nomination.
73
Cette évolution ne concernerait pas les propositions de financement relevant du niveau régional ou
interdépartemental, pour lesquelles la commission régionale continuerait à émettre un avis au préfet de région.
74
Il s’agit pour la deuxième commission régionale de l’ann
ée de présenter la synthèse par département après
récupération des données concernées auprès de chacun d’entre eux.
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COUR DES COMPTES
44
grandes données chiffrées (nombre de dossiers reçus et soutenus, montants associés, répartition
par secteurs thématiques, part des petites associations, le cas échéant analyse territoriale par
arrondissement ou cartographie plus fine, etc.).
La première réunion de la commission régionale donne généralement lieu à un travail
collégial préalable entre services régionaux et départementaux pour préparer le projet de note
d’
orientation qui sera examiné en séance. Cette phase, plus ou moins formelle
75
, est également
l’occasion pour les référents départementaux d’échanger entre eux sur différents sujets
techniques en amont du démarrage de la campagne (questions relatives à la recevabilité des
dossiers ou points d’actualité
, par exemple).
L
es documents (projet de note d’orientation,
tableaux de propositions de subventions, le
cas échéant diaporamas de présentation) sont transmis aux membres une semaine à dix jours à
l’avance
. Pour faciliter les échanges, certains territoires ont, depuis 2020, expérimenté
l’utilisation de la plateforme RESANA, qui devrait se déployer plus massivement à l’avenir
compte tenu des souplesses offertes
76
.
Plus largement, certains départements organisent, en amont des collèges, des journées
d’étude pendant lesquelles les dossiers sont accessibles aux membres
pour prise de
connaissance et échanges avec les services instructeurs. Certains départements utilisent ces
occasions comme des examens préparatoires et y recueillent les avis des membres
77
.
2 -
Les débats
Lors des réunions des collèges départementaux, les présentations par les services de
l’
État
78
sont suivies d’
échanges généralement assez libres et ouverts, facilités par le format
réduit de ces instances
, notamment lors des discussions en début d’année portant sur le pro
jet
de note d’orientation. Lors de la deuxième réunion en fin de campagne
, les débats sont
généralement menés sur la base des propositions de financement détaillées dans les tableaux de
programmation transmis en amont, les membres étant invités à faire part de leurs remarques et
éventuelles propositi
ons d’ajustement.
Compte tenu de la composition plus fournie des commissions régionales, les échanges
peuvent être plus encadrés. En Nouvelle-Aquitaine, ils sont, par exemple, organisés sur la base
d’un tour de table par département permettant aux membres de présenter leurs avis et analyses.
L’examen de dossiers particuliers n’intervient qu’en cas de nécessité d’arbitrage.
La pratique du vote est, par ailleurs, très variable suivant les territoires.
75
Les échanges peuvent avoir lieu en présentiel, en visioconférence, par courriels, etc.
76
La plateforme RESANA permet de créer des espaces
de travail et d’y inviter les membres d’une communauté à
collaborer. Les fonctionnalités à disposition des utilisateurs permettent de partager des documents, de les co-éditer,
mais également de dialoguer avec tout ou partie d’une communauté de travail, de
planifier des tâches et des projets.
77
Dans un des départements, les membres du collège départemental appuyés par les différents services de l
’État
étudi
ent par binôme ou trinôme les dossiers à partir de la grille d’analyse. Un temps de partage et d’harmon
isation
clôture
ce temps d’examen.
78
Bilan de la campagne écoulée, présentation de la campagne à venir dans ses différentes dimensions, examen du
proj
et de note d’orientation, synthèse
de la campagne en cours et des propositions de financement, etc.
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UN DÉPLOIEMENT OPÉRATIONNEL À SIMPLIFIER
45
Si, en région Centre-Val de Loire, les décisions ne font pas systématiquement
l’objet de
vote, en Nouvelle-Aquitaine, la commission régionale rend un avis sur les propositions de
financement par un vote formel
79
.
Dans certains collèges départementaux
, il n’y a pas de votes en tant que tels
, ou
uniquement sur les dossiers faisant débat, situation assez rare.
Dans d’autres, chaque
prop
osition fait l’objet d’un vote
.
D -
Des fragilités systémiques à corriger
Trois points doivent être signalés et nécessitent des améliorations rapides.
1 -
Un suivi formel des instances trop instable
Les situations sont variables, mais dans les départements et régions interrogés dans le
cadre de l’enquête, il
est fréquent
qu’il n’y ait pas de
comptes rendus des séances des collèges
et commissions
80
.
Si les ressources humaines sont fortement sollicitées sur une période de temps
réduite, il est néanmoins indispensable que chaque séance des instances consultatives fasse
l’objet d’une retranscripti
on écrite détaillée et complète, dans un souci de transparence
et dans un contexte où les crédits dédiés au FDVA2 progressent fortement.
Les différents comptes rendus, à partager entre les participants avant finalisation,
pourraien
t également faire l’objet d’une signature systématique
par le président de séance.
2 -
Une gestion des déclarations d’intérêt
s à consolider
L’instruction du 15 mai 2018 prévoit que les membres des instances
, et notamment les
personnalités qualifiées
, doivent signer une déclaration d’intérêt
s lors de leur nomination
81
.
La mission d’enquête de l’ex
-IGJS menée en 2018 avait, à ce sujet, identifié des fragilités
qui restent aujourd’hui d’actualité
, plus particulièrement dans les collèges départementaux.
Les pratiques en la matière sont en effet très variables,
de même qu’
il existe une certaine
confusion sur les membres concernés par cette obligation, parfois limitée aux seuls
personnalités qualifiées
82
.
Cette situation, parfois couplée
à l’absence de compt
es rendus, devrait être
réexaminée et clarifiée dans les meilleurs délais. La DJEPVA devrait diffuser ou
79
Manuel puis électronique, compte-tenu de la crise sanitaire.
80
En moyenne, une fois sur deux. Dans des cas minoritaires, il n’y a parfois eu aucun compte rendu pour une
campagne donnée, notamment en 2020.
81
Cette obligation est explicite pour les commissi
ons régionales. Elle l’est indirectement pour les collèges
départementaux, dans la mesure où l’instruction du 15 mai 2018 prévoit qu’ils suivent les mêmes règles de
fonctionnement que les commissions régionales.
82
Certains départements rappellent en début
de séance les dispositions de l’article R.
133-12 du RPCA, qui
précisent que «
les membres d’une commission ne peuvent prendre part aux délibérations lorsqu’ils ont un intérêt
personnel à l’affaire qui en est l’objet
».
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46
rediffuser un modèle de déclaration, et,
en lien avec l’échelon régional, s’assurer de la
mise en œuvre effective d
e cette obligation de déclaration.
Elle devrait aussi rappeler
l’obligation
que les comptes rendus mentionnent
systématiquement les déports ou les abstentions des membres concernés.
3 -
Mieux organiser la publicité des documents relatifs à chaque campagne
L
a procédure mise en œuvre et l’existence
de commissions consultatives dont les
membres ont des profils variés permettent une réelle transparence du dispositif
83
.
Dans ce contexte, la bonne mise à disposition des documents afférents à chaque campagne
doit constituer une priorité, que ce soit pour
les notes d’orientation ou les résultats des
attributions identifiant au moins les associations concernées et les montants attribués.
Leur publication sur les sites publics concernés (associations.gouv.fr, DRAJES,
préfectures) devrait être systématique et effective.
Il arrive souvent que les liens permettant
l’accès à ces documents n’existent pas ou soient rompus
84
.
Le site de la DRAJES des Pays de la Loire pourrait constituer un modèle à suivre.
Organisé de manière claire et accessible, il donne accès non seulement aux notes
d’orientation et aux résultats de chaque campagne pour les différents départements mais
également au règlement intérieur, à la composition, aux comptes rendus de la commission
régionale ainsi qu’aux diaporamas diffusés lors
de chaque réunion.
83
Étant par ailleurs précisé que les
refus de financement font l’objet de courriers adressés aux associations
concernées, qui précisent de manière plus ou moins détaillée les raisons de cette réponse négative.
84
Hors problématique de liens rompus, la publication des résultats des campagnes sur le site associations.gouv.fr
devrait être systématique. En 2018, plus de 40
% des résultats n’étaient pas accessibles sur le site, avec une
amélioration en 2019 (moins de 20
%). Mais, en 2020, aucune page n’a été créée à ce titre.
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UN DÉPLOIEMENT OPÉRATIONNEL À SIMPLIFIER
47
___________________CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS __________________
Depuis 2018, les services déconcentrés ont assuré avec succès le déploiement des
campagnes du FDVA2 dans des contextes parfois difficiles, compte tenu de calendriers très
serrés la première année ou des effets de la crise sanitaire
. Un effort d’anticipati
on des
campagnes a par ailleurs été mené à bien.
Le FDVA2 est, en outre, un dispositif fortement dématérialisé, permettant de simplifier
la gestion administrative des dossiers pour les instructeurs et les associations demandeuses,
même si la présentation de demandes dématérialisées représente un effort initial important
pour des associations généralement de petite taille et animées par des bénévoles.
Toutefois, avec le recul apporté par trois campagnes de déploiement dans les territoires,
le FDVA2 fait
aujourd’hui face à plusieurs défis
.
Il apparaît désormais indispensable d’entamer une démarche résolue de simplification,
qu’elle concerne les bénéficiaires
, en leur offrant une information plus claire et accessible, ou
les procédures, en supprimant les doublons de validation entre niveaux départemental et
régional, gage de fluidité et de gain de temps.
Plus largement, compte tenu du public cible constitué de petites associations, un effort
significatif d’acc
ompagnement est indispensable pour éviter tout
effet d’éviction lié à la charg
e
administrative
d’une demande de subvention
, qui plus est dans un cadre dématérialisé que
toutes ne maîtrisent pas forcément.
Par ailleurs, si le FDVA2 a permis une formalisation des procédures et plus largement
une réelle transparence, des faiblesses perdurent dans ce domaine, certaines depuis plusieurs
années. Il est dès lors urgent d’y remédier.
Enfin, une attention particulière doit être portée à la qualité de la gestion,
qu’
elle réponde
à des prescriptions législatives, concernant par exemple les délais de versement, ou à la
nécessité de mieux soutenir et accompagner les utilisateurs des outils informatiques.
La Cour formule en ce sens les recommandations suivantes :
2.
Simplifier l’articulation entre les notes d’orientations régionales et départementales
relatives à chaque campagne annuelle du FDVA2 (DJPEVA, Préfectures).
3.
Créer des indicateurs relatifs au suivi des délais de versement des subventions (DJPEVA,
DGFiP).
4.
Ren
forcer l’animation et l’accompagnement des utilisateurs du CompteAsso (associations)
et d’Osiris (services instructeurs)
(DJPEVA).
5.
Simplifier la procédure de validation des soutiens départementaux et anticiper en
conséquence leur mise en paiement (DJPEVA).
6.
Systématiser la production de comptes rendus signés des instances et assurer le respect des
dispositions relatives aux déclarations d’intérêt
(Préfectures).
7.
Assurer la bonne mise à disposition des notes d’orientation et des résultats des campagnes
sur les sites publics, notamment associations.gouv.fr (DJPEVA, préfectures).
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Chapitre III
Un recadrage du dispositif à
mettre à l’étude
I -
Des objectifs de financement en décalage
avec les moyens déployés
Le FDVA2, au-delà de la diversité des objectifs affichés dans les territoires, vise à
soutenir la vitalité associative par le biais d’un financement global du projet de l’association ou
d’un projet innovant.
Le choix d’un public et de critères de financement très larges conduit
toutefois à questionner fortement cet enjeu.
A -
Un public cible très large
1 -
Une cible très ouverte conduisant à des soutiens par association réduits
En cohérence avec les priorités gouvernementales fixées par la circulaire n° 6117/SG du
3 octobre 2019, le FDVA2 s’adresse pri
oritairement aux petites associations non employeuses
85
ou employant deux salariés au plus. Le financement direct ne peut dès lors
qu’être
modeste car
très dispersé.
Le champ des publics potentiels est en effet disproportionné par rapport aux capacités de
financement du FDVA2,
qui touche aujourd’hui un peu moins de 10
000 associations. Pour
mémoire
, le nombre d’associations non employeuses est de l’ordre d’1,3 M
, dont près de
800
000 bénéficieraient d’un financement public, généralement communal ou inter co
mmunal.
Les petites associations employant deux salariés ou moins représentent, pour leur part, de
l’ordre de
80 000 établissements
86
.
Le décalage est encore plus marqué pour ce qui concerne les enjeux financiers. Les
associations non employeuses représentent en effet plus de 13,3
Md€ de budgets cumulés.
Il
n’existe en revanche pas de chiffres permettant d’identifier le montant précis du poids
85
Cette circulaire déf
init les objets de la vie quotidienne (OVQ) entendus comme chantiers prioritaires de l’action
gouvernementale. À l’époque, étaient identifiés pour le secteur jeunesse, éducation populaire et vie associative la
montée en charge du SNU et le soutien aux petites associations.
86
Évaluation à partir des chiffres présentés par l’association Recherches et Solidarités dans la 18
ème
édition de son
enquête
La France associative en mouvement
.
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50
budgétaire des petites associations employeuses
87
. Cette difficulté
illustre d’ailleurs, malgré des
améliorations notables depuis quelques années, la faiblesse persistante de la connaissance fine
du monde associatif en termes statistiques.
Plus largement, les collectivités territoriales sont de loin les premiers financeurs des
petites associations sans salariés, et ce, pour des montants sans commune mesure. Cette
situation est compréhensible pour des soutiens de grande proximité qui relèvent naturellement
de leur champ d’acti
on. Ils représentaien
t en 2017 plus de 2,3 Md€
,
dont près de 2 Md€ pour
les seules communes
88
. Comme pour les budgets associatifs
, il n’
existe pas de chiffres
disponibles concernant spécifiquement le soutien aux petites associations employeuses.
La DJEPVA indique que la raréfaction et la transformation des ressources
financières sont les premières sources de difficultés citées par les associations. La
progression forte des crédits du FDVA2 devrait, dès lors, permettre de mieux répondre
aux attentes du public de ce fonds.
Mais, malgré cette évolution notable, le FDVA2 n
’a pas vocation à
répondre par le
niveau de son enveloppe à cet enjeu
. D’autant qu’il n’existe toujours pas d’études
statistiques indiscutables permettant de confir
mer ou d’infirmer l’a
ffirmation selon
laquelle les sources de financement seraient insuffisantes
89
.
Dès lors, cette situation conduit à reconsidérer
les objectifs aujourd’hui assignés au
FDVA2.
2 -
Une articulation trop réduite avec les financements sectoriels
Le FDVA2 soutient la vitalité associative par le financement de projets sectoriels
répondant aux critères
rappelés dans l’instruction du 15 mai 2018
. Le principe retenu est de ne
pas privilégier les associations déjà financées par des dispositifs de droit commun, comme ceux
de l’agence nationale du sport (ANS) ou de la politique de la ville
, par exemple.
En pratique,
l’articulation entre l
es différents outils de financement
n’existe pas, les
autorités
d’instruction sont différentes et
se concertent peu ou pas du tout, leurs calendriers ne
sont pas harmonisés. Cette situation est d’autant plus problématique qu’i
ls partagent souvent
des enjeux équivalents, par exemple dans le domaine du sport pour soutenir de petites
associations sportives.
87
Par déduction à partir des données issues de la 3
ème
édition de l’enquête
Le paysage associatif français
, il
représenterait un montant supérieur à 700 M€.
88
Cf. Viviane Tchernonog et Lionel Prouteau,
Le Paysage associatif français - Mesures et évolutions
, 3e édition,
Dalloz Juris Associations, mai 2019. Selon cette enquête, le s
outien de l’État aux associations sans salariés
représentait en 2017, donc avant la création du FDVA2, un montant de 0,178 Md€.
89
« Les coupes dans le financement public, dans des proportions variables, ont commencé en 2004 et 2005 pour de
nombreuses assoc
iations. On se fonde ici sur leurs dires et non sur une information statistique encore absente (…).
Cependant, tant que l’information statistique manque, il est difficile de dire s’il y a réduction du financement public
pour l’ensemble des associations, ou
s’il y a redéploiement entre anciennes et nouvelles associations », in Edith
Archambault, « Les institutions sans but lucratif en France ; principales évolutions (1995-2005) et nouveaux enjeux »,
XX
è
colloque de l’Association pour le développement de la d
ocumentation sur l'Économie Sociale,
mars 2006.
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OSITIF À METTRE À L’
ÉTUDE
51
Dans un certain nombre de cas, notamment pour ce qui concerne le sport et la culture, le
FDVA2 peut apparaître comme le guichet de dernier ressort
à mobiliser en cas d’échec
ou de
difficultés d’accès aux
financeurs sectoriels.
Ce positionnement du FDVA2 comme guichet de repli
est la conséquence d’un défaut
de coordination e
n l’absence d’instances jouant le rôle de conférence d
es financeurs
90
. Cet
enjeu, qui dépasse la question du seul FDVA, est pourtant majeur dans la mesure où de
nombreuses associations bénéficient de financements relevant de deux programmes budgétaires
ou plus. La même problématique existe pour les collectivités territoriales, car
il n’y a dans les
faits pas d’examen conc
erté des financements attribués aux associations concernées.
B -
Une charge administrative lourde au regard
des enveloppes disponibles
1 -
De nouvelles ressources humaines mobilisées et très sollicitées
La situation des ressources humaines dans les services déconcentrés chargés des questions
de jeunesse, d’éducation populaire et de vie associative est fortement tendue depuis plusieurs
années. La multiplication des priorités et la forte montée en charge de dispositifs, tels que le
service civique, et désormais le service national universel, ont pu accentuer cette tendance.
Plusieurs rapports ont souligné que le déploiement des missions relatives à la vie
associative était particulièrement fragil
e et s’exerçait dans de nombreux cas en mode dégradé
91
.
La création du FDVA2 est intervenue dans ce contexte tendu et a bouleversé les équilibres en
conduisant à mobiliser des moyens humains pour assurer son déploiement. Sur la base des
dernières données disponibles, ils peuvent être évalués à 34 ETPT
92
.
90
Il faut toutefois préciser que les différents services de l’État sont consultés pour avis, de manière plus ou moins
formelle, dans de nombreux départements lors de l’instructions des demandes de financement
au titre du FDVA2,
point positif à généraliser.
91
Cf. par exemple
Missions d’examen de l’organisation et du fonctionnement des directions départementales
interministérielles (DDI), rapport de synthèse 2017, comité de pilotage du dispositif d’intervention
inter-inspections dans les directions départementales interministérielles.
92
Il s’agit de la différence entre les ETPT consacrés à la gestion du FDVA en 2017 et en 2018, tels qu’issus des
résultats des enquêtes temps-activité menées par le secrétariat général des ministères sociaux. En effet, les chiffres
de l’année 2018 n’individualisent pas les parts respectives des deux volets du FDVA.
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52
Tableau n° 10 :
ETPT dédiés à la gestion du FDVA et aux missions associées
Catégorie
2018
FDVA2-gestion
33,9
FDVA1-gestion
31,3
DDVA-information aux associations
34,3
DDVA-crib
21,6
Gestion du greffe des associations
48,8
Total
169,9
Part du FDVA2
20 %
Part du FDVA2 hors greffe
28 %
Part du FDVA1 et du FDVA2
38 %
Part du FDVA1 et du FDVA2 hors greffe
54 %
Source : enquête temps-
activités du secrétariat général des ministères sociaux pour l’année
2018
Sans disposer de la complétude des données relatives aux charges induites par la
mise en œuvre
du dispositif, il n’est pas possible
d’en évaluer le coût
complet de gestion.
En valorisant les seuls coûts salariaux des 34 ETPT précités, il varierait déjà entre 7 %
(coût chargé d’un agent de catégorie B) et 10
%
(coût chargé d’un agent de catégorie A)
des crédits du FDVA2 en 2020
93
.
Cette progression a notamment été permise par des redéploiements temporaires de
personnels et par le recours, dans de nombreux cas, au recrutement de contractuels et/ou de
vacataires pour pouvoir mener à bien l’inst
ruction des différentes demandes.
C’est le cas dans
la quasi-totalité des services déconcentrés interrogés dans le cadre de cette enquête
94
. Ils
soulignent tous les difficultés pour mener à bien cette mission dans de bonnes conditions,
compte tenu des tensions existant sur les ressources humaines disponibles.
Cette évolution a par ailleurs bouleversé les missions des agents concernés qui,
d’animateur
s et de coordinateurs, sont devenus pour une part importante de leur temps des
gestionnaires de dispositifs
95
. Dans ces conditions, la capacité des DRVA et des DDVA à
déployer
leurs
missions
traditionnelles
prévues
par
la
circulaire
n° 5811/SG
du
29 septembre 2015 relative aux nouvelles relations entre les pouvoirs publics et les associations
apparaît singulièrement fragilisée
96
.
93
Les coûts chargés sont ceux issus des données associées à l’édition 2020 du
rapport annuel sur
l’état de la
fonction publique
. Le taux du CAS pensions est celui retenu par la direction du budget pour les années 2020 à
2022, soit 74,6 % dans le cadre de la préparation du PLF pour 2022.
94
Certains services n’ont d’ailleurs pu bénéficier de tels recru
tements en 2021.
95
«
Les entretiens conduits auprès des DDVA de la région font apparaître que leurs missions s’inscrivent de plus
en plus dans une attente d’animation de territoires alors qu’elles se concentrent en même temps dans la gestion de
procédures (FDVA, FONJEP, service civique) chronophages » (cf. « appuyer la vie associative par la mise en
réseau », rapport d’étude collective de cas (RECC), mai 2019
).
96
Cf. annexe 7. Dans les départements interrogés, les ETPT consacrés à la gestion du FDVA2 peuvent représenter
jusqu’à plus de la moitié de ceux dédiés aux missions relatives à la vie associative.
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ÉTUDE
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La situation pourrait devenir difficile si la progression des crédits du FDVA2 se traduisait,
lors de la campagne 2022, par une progression importante des demandes de financement
97
.
2 -
Un contrôle réduit au strict minimum, une évaluation inexistante
La très grande hétérogénéité des demandes et projets financés, la faiblesse des montants
attribués ainsi que les ressources humaines disponibles réduisent au strict minimum contrôles
et évaluations.
Dans les faits, pour les financements relevant du fonctionnement global, le rapport
d’activité et le bilan financier de l’association font office de justificatifs. P
our les projets, le
contrôle se réduit à l’examen
du compte
rendu financier prévu par l’article 10 de la
loi n° 2000-321 relative aux droits des citoyens dans leurs relatio
ns avec l’administration,
dont la
transmission est obligatoire au plus tard six mois après la fin de l'exercice pour lequel la
subvention a été attribuée ou plus tôt
avant la date limite de l’appel à projets si l’association
souhaite bénéficier d’un nouveau financement
98
.
L’absence de
transmission doit conduire à
demander le reversement des subventions attribuées
et constitue une cause d’irrecevabilité en cas
de nouvelle demande.
Certains départements interrogés précisent que le temps manque parfois aux équipes pour
assurer les relances nécessaires en l’absence de transmission, particulièrem
ent pour les
associations financées l’année antérieure mais ne présentant pas de nouvelle demande
99
.
Plus largement, les différents services déconcentrés interrogés signalent,
qu’en tout état
de cause, les ressources humaines disponibles ne permettent pas d
’envisager d’autres types
de
contrôle, par exemple sur place. La multiplicité des financements aux montants souvent très
réduits nécessiterait
in fine
de prioriser les contrôles vers les associations les plus financées.
Au-delà du contrôle des subventions versées, le bilan des campagnes, sans même
parler d’évaluation, apparaît assez pauvre.
Compte tenu là encore de la multiplication des financements et des objectifs du dispositif,
les bilans restent principalement centrés sur la sélectivité du FDVA2, la répartition des montants
entre secteurs et la taille des associations soutenues. Des analyses géographiques sont parfois
menées pour examiner la répartition territoriale des demandes et des attributions.
97
L’année 2021 est particulière car les crédits n’ont été notifiés qu’après la date butoir de dépôt des demandes. La
diffusion large de l’information relati
ve à une progression importante des crédits pourrait conduire en 2022 à une
augmentation des demandes de soutien.
98
Cette durée a été portée ponctuellement à neuf mois dans le cadre de la crise sanitaire par l’ordonnance
n°2020-318 du 25 mars 2020.
99
Les demandes de reversement sont par ailleurs extrêmement rares. Dans les cinq départements interrogés, une
seule est recensée depuis 2018.
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Le bilan national effectué par la DJEPVA en application des dispositions des lois de
finances reste également peu développé
100
. Il se compose de quelques pages de présentation des
données de la campagne concernée (six
pages en 2019 et 2020) et de plus d’une centaine
d’annexes corresponda
nt à la synthèse pour chaque département (et région, en cas de
financement propre à cet échelon). Une évolution est intervenue en 2020 avec la présentation
de cinq exemples concrets de financements.
Certaines informations, comme la part des financements relevant des ZRR ou des QPV,
ou
encore les montants dédiés aux acteurs de l’accompagnement,
ne sont pas retracées.
Si l’outil Osiris est à ce jour très
fruste en termes de restitutions possibles, il faudrait
examiner toutes les possibilités d’enrichir ce document (analyse de la
rotation des
associations demandeuses et bénéficiaires, répartition des financements par strates de
montants, part des financements situés en QPV ou ZRR, etc.), en cohérence avec la
progression des crédits
101
.
II -
Des reconfigurations possibles
Au-delà des recommandations identifiées aux chapitres précédents, le FDVA2 pourrait
connaître des évolutions plus ambitieuses,
aussi bien en termes d’objectifs que de public
s
éligibles.
A -
Réorienter les financements
Cohabitent
au sein du FDVA2 deux types d’interventions au
x enjeux différents :
-
D’un côté
, un soutien sectoriel,
via
le fonctionnement global ou des projets, qui doivent
se singulariser par certaines caractéristiques (démarche innovante, capacité à mobiliser,
imp
ulsion d’une dynamique locale
, etc.) ;
-
De l’aut
re,
un soutien non sectoriel visant à développer l’accompagnement offert aux
petites associations locales et à leurs bénévoles, mentionnés à de nombreuses reprises dans
l’instruction du 15 mai 2018 et dont la mission d’enquête menée par l’ex
-IGJS en 2018
s
oulignait déjà l’utilité et la pertinence.
100
L’article 271 de la loi de finances pour 2019 prévoit la remise au Parlement d’un rapport du Gouvernement
dressant un bilan sur la répartition, dans chaque département, des moyens alloués par le FDVA aux associations.
L
’article 273 d
e la loi de finances pour 2020 prévoit que le Gouvernement remet au Parlement, dans un délai de
six mois à compter de la promulgation de ladite loi, un rapport analysant les effets du FDVA, notamment sur le
financement des associations, ainsi que l'impact de l'extension du champ du Fonds précité sur ce financement.
L’article 264 de la loi de finances pour 2021 prévoit que l’annexe budgétaire relative à l’effort de l’État en faveur
des associations détaille le financement des associations par le FDVA, en indiquant la répartition par catégorie
d'associations et par zone géographique.
101
Une meilleure complétude des données recensées dans Osiris nécessite par ailleurs un investissement des
équipes de terrain pour assurer leur bonne saisie dans un contexte de tensions des ressources humaines.
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ÉTUDE
55
Dans ce contexte, il faudrait orienter beaucoup plus fortement le FDVA2 vers
l’accompagnement du monde associatif et plus largement sa modernisation. Trois axes de
financement pourraient dès lors être privilégiés
:
-
Un appui financier beaucoup plus marqué au réseau des acteurs de l’accompagnement,
en pleine cohérence avec la démarche « appui à la vie associative locale » en cours de
déploiement par la DJEPVA
102
, et plus largement avec les missions aujourd’hui dévol
ues aux
DRVA et DDVA.
- Un soutien apporté aux associations dans leur démarche de modernisation et de
consolidation de leur modèle (numérisation, évolution du projet associatif, développement
durable, etc.). Dans ce cadre, les financements pourraient être pluriannuels, ce qui est rarement
le cas aujourd’hui, et s’adresser à un public d’associations plus large qu
e la cible actuelle.
- Un troisième axe de financement conserverait les caractéristiques du fonctionnement
actuel, mais sur une base beaucoup plus resserrée autour des secteurs carencés au sein desquels
les associations, quel que soit leur taille, peinent à trouver des financements pour développer
leurs projets. C’est dans ce cadre que l’effet de levier du FDVA2 serai
t le plus important.
B -
Nouer des liens plus forts entre acteurs
de l’accompagnement.
Il pourrait être envisagé
qu’une quote
-part du FDVA2 vienne abonder les crédits
d
u dispositif local d’accompagnement (DLA)
.
Créé en 2002 par l’
État et la Caisse des dépôts et consignations pour consolider les
associations ayan
t bénéficié d’emplois jeunes, le DLA
est le réseau d’a
ccompagnement le plus
structuré. Il était
doté d’un budget de 25,26
M€ en 2019 (dont 10,20
M€ financés par l’
État
103
),
de 187
ETP dans les territoires et d’un système d’information spécifique. Il s’appuie sur des
associations sélectionnées par appels à projets qui proposent aux bénéficiaires un diagnostic sur
leur situation et un plan d’accompagnement. Depuis sa création, plus d
e 65 000 associations
ont été accompagnées.
Outre qu’elle permettrait ainsi de faire progresser le nombre d’associations soutenues
chaque année par ce dispositif, et notamment les petites associations employant au plus deux
salariés
, ce serait l’occasion d’associer la DJEPVA, administration normalement en charge du
développement de la vie associative, à son pilotage
, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui
104
. Par
ailleurs, des associations lancées dans une
démarche d’accompagnement par l’intermédiaire du
102
Cette démarche est en cours de préfiguration dans trois régions dont la Nouvelle-Aquitaine et le Centre-Val de
Loire. Elle vise à relancer la politique d’accompagnement des associations pour couvrir l’ensemble des besoins,
de l’accès à l’information jusqu’au soutien renforcé pour développer leur projet. La phase actuelle vise à identifier
les acteurs de l’accompagnement dans les territoires et les compétences qu’ils mettent à disposition dans ce cadre.
103
Les crédits du DLA sont portés par le programme 305
Stratégies économiques
.
104
C’est la direction générale du trésor qui en assure aujourd’hui le pilotage
administratif, en lien avec le cabinet
de la secrétaire d’État à l’économie sociale, solidaire et responsable.
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56
DLA pourrait trouver auprès du FDVA2 une part des financements nécessaires à la réalisation
de
leur projet d’évolution ou de modernisation
105
.
C -
Unifier les outils
Au-delà des dispositifs propres à chaque secteur, il apparaît nécessaire de pouvoir
disposer d’
un levier de financement répondant
aux enjeux communs à l’ensemble du monde
associatif. Cet outil devrait conjuguer simplicité et masse critique.
C’est pourquoi, sur ces bases renouvelées, la question d’une fusion entre FDVA et
FONJEP devrait être posée pour répondre
à un objectif commun d’accompagnement, de
consolidation et de pérennisation du monde associatif.
Tableau n° 11 :
échelons de déploiement du FDVA et du FONJEP
Échelon
FDVA
FONJEP
National
FDVA1 uniquement
Oui
Régional
FDVA1 et FDVA2
Oui
Départemental
FDVA2 uniquement (1)
Oui
(1) Si, concernant le FDVA1,
il y a une instruction départementale pour les projets relevant de ce ressort territorial, l’avis
rendu sur les propositions de financement relève de la seule commission consultative régionale.
Source :
instruction
interministérielle
N°DJEPVA/DGCS/CGET/2017-194
du
19
décembre
2017
et
instruction
N° DJEPVA/SD1B/2018/075 du 15 mai 2018
Une telle orienta
tion constituerait l’aboutissement
de nombreuses réflexions et
propositions concordantes
depuis une dizaine d’
années :
-
reconnaître comme objet commun à ces deux dispositifs, particulièrement le FONJEP,
le soutien à la vie associative
106
;
-
dans un souci de clarification et de simplification, assurer le rapprochement voire la
fusion de ces deux dispositifs
107
;
-
revivifier à cette occasion les financements du FONJEP, qui connaissent depuis
plusieurs années un faible taux de rotation
108
.
105
La Cour regrettait plus largement dans le cadre du référé relatif à la politique d’accompagnement de la vie
associative par l’État que les préfigurations conduites dans le cadre de la démarche AVAL n’explorent pas l’option
d’une
fusion des guichets.
106
Le rapport
de l’ex
-
IGJS sur l’é
valuation des dispositifs de soutien à la vie associative, notamment au plan
territorial (n° 2016-M-20, octobre 2016), proposait ainsi «
l’inclusion du FONJEP parmi les dispositifs de soutien
à la vie associative au plan territorial », ce qui supposait, selon les rapporteurs, « un toilettage du dossier ainsi
qu’un retour aux sources d’un dispositif conçu d’abord pour so
utenir le développement des associations et leurs
projets avan
t d’être un soutien à l’emploi
».
107
Cf. proposition n°4 (« Mettre à l’étude le rapprochement des dispositifs existants de financement et
d’accompagnement des associations »), Yves Blein,
rapport au Premier ministre relatif aux simplifications pour
les associations
, octobre 2014.
108
Cf. Cour des comptes, référé du 28 juillet 2016 relatif au FONJEP et référé du 10 mars 2021 relatif à la politique
d’accompagnement de la vie associative par l’État.
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UN RECADRAGE DU DISP
OSITIF À METTRE À L’
ÉTUDE
57
Cet ensemble unifié représenterait, en 2021, une capacité de soutien financier
de l’ordre
de 100 M€ au bénéfice du développement de
la vie associative
109
.
Tableau n° 12 :
les enveloppes du FDVA et du FONJEP entre 2017 et 2021
Dispositifs
RAP 2017
RAP 2018
RAP 2019
RAP 2020
2021 (1)
FDVA1
7,5
7,6
7,4
7,0
8,1
FDVA2
0,0
24,3
25,5
25,0
47,5
S/T FDVA
7,5
31,9
32,9
32,0
55,6
FONJEP (2)
32,0
31,6
32,0
38,1
40,2
TOTAL
39,5
63,5
64,9
70,1
95,8
(1) LFI 2021 et crédits ouverts en LFR n°4 en 2020 (5 M€ au titre du FDVA2).
(2) Crédits exécutés ou inscrits sur le programme 163
Jeunesse et vie associative. Hors financements prévus dans le cadre
du plan de relance en 2021.
Source : rapports annuels de performance du programme 163
Jeunesse et vie associative, LFR n°4 pour 2020 et PLF 2021
Un mécanisme de transition pourrait être mis en place pour prendre en compte la situation
des bénéficiaires actuels du FONJEP, qui seraient par ailleurs éligibles au nouveau dispositif
comme l’ensemble des associations relevant du secteur jeunesse et éducation populaire (JEP)
.
Ces évolutions orienteraient résolument les financements vers le soutien à
l’accompagnement et
à la modernisation du monde as
sociatif en lieu et place d’un soutien
ponctuel destiné à une myriade de structures ou de projets aux effets peu ou pas évalués.
D -
Mieux piloter et coordonner
Les questions de vie associative, transversales et interministérielles par nature, ne
bénéficient
pas aujourd’hui d’une instance de dialogue dédiée se réunissant régulièrement
110
.
La crise sanitaire a pourtant mis en évidence
les vertus d’une approche collégiale sur ces
questions, les expériences de cellules de crise dédiées à la vie associative (parfois plus
largement à l’
économie sociale et solidaire - ESS) ayant été saluées positivement par les acteurs
de terrain.
Concernant les commissions régionales, si le décret du 8 juin 2018 est muet sur cette
question, l’instruction
du 15 mai 2018 leur donne explicitement une telle vocation, quoique
109
Étant rappelées les incertitudes concernant les crédits disponibles dans les années à venir. Hors les 5 M€ ouverts
en LFR n° 4 pour 2020, ponctuels par nature, ils seront tributaires de la pérennité des postes FONJEP créés dans
le cadre du plan de relance et du montant de la quote-part
des sommes acquises à l’État au titre des comptes
bancaires inactifs.
110
C’était une des vocations des commissions régionales et des conseils départementaux de la jeunesse, des sports
et de la vie associative (CR et CDJSVA) créés par le décret n°2006-665 du 7 juin 2006 relatif à la réduction du
nombre et à la simplification de la composition de diverses commissions administratives. Ils ne semblent plus
exercer ce rôle et se réunissent aujourd’hui dans des formats spécialisés a
u niveau départemental. Le CDJSVA
émet en effet des avis lors des procédures d'interdiction d'exercer visant des personnes en activité dans des accueils
pour mineurs ou lors des procédures d’injonction de cesser ou d'interdiction d'exercer les fonctions me
ntionnées à
l'article L. 212-I du code du sport.
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COUR DES COMPTES
58
réduite aux partenaires du FDVA. Elle se trouve de fait renforcée en cas de coprésidence de
l’instance par le conseil régional, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas
111
.
La situation des collèges départementaux est plus fragile. Leur composition est en effet
plus resserrée, les membres issus des communes et interco
mmunalités n’étant pas forcément
représentatifs des collectivités du territoire.
Enfin, les personnalités qualifiées des deux instances sont désignées
intuitu personae
et
non pas en tant que représentantes de réseaux associatifs.
Le rôle
de ces instances comme lieux d’animation et de coordination des questions
associatives pourrait, dès lors, être affirmé et explicitement reconnu dans les textes, et une
réflexion sur leur composition devrait être engagée pour en assurer la légitimité.
L’objectif serait également de ne pas multiplier les instances de gouvernance
, au moment
où celles consacrées à la démarche « appui à la vie associative locale » (AVAL) portées par la
DJEPVA sont en cours de définition.
Une telle évolution serait par ailleurs cohérente avec les dispositions de la loi n°2021-875
du 1
er
juillet 2021 visant à améliorer la trésorerie des associations, qui prévoit désormais une
représentation des parlementaires au sein des collèges départementaux du FDVA2, en pratique
à compter de la campagne du Fonds pour 2022.
Plus largement, le comité consultatif national, dont les missions et les échanges portent
aujourd’hui principalement sur les questions de formation, pourrait également voir ses mis
sions
élargies dans les mêmes conditions.
111
L’instruction du 15 mai 2018 précise que « par ses membres et ses missions, la commission régionale constitue
l’instance stratégique de dialogue sur l’ensemble des enjeux relatifs à la vie associative des
partenaires publics et
privés associés à la gouvernance du Fonds ».
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UN RECADRAGE DU DISPOSITIF À M
ETTRE À L’ÉTUDE
59
___________________CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS __________________
Le public cible du FDVA2 apparaît très large au
regard des moyens qu’il déploie
,
conduisant à une dispersion et à un saupoudrage des attributions déjà évoqués. Les acteurs
naturels de ce soutien de très grande proximité sont les collectivités territoriales, qui y
consacrent de fait des montants très largement supérieurs.
Par ailleurs,
la gestion de ce dispositif capte aujourd’hui une part prépondérante des
ressources humaines dédiées à la vie associative dans les territoires, modifiant le profil de leurs
missions
au détriment des enjeux de coordination et d’animation.
Ce cadre de fonctionnement conduit
de facto
à ce que les contrôles soient réduits au strict
minimum et les évaluations inexistantes. L’efficacité du dispositif n’est donc jamais interrogée.
Le niveau augmenté des financements,
s’il s’inscrit dans la durée,
doit être un levier pour
affirmer une stratégie claire du Fonds au bénéfice des associations.
Elle doit s’organiser autour des enjeux de modernisation et d’accomp
agnement du monde
associatif, e
n s’appuyant
p
lus directement sur des partenaires dont c’est aujourd’hui la
mission, comme, par exemple, le DLA. Un financement sur le modèle actuel pourrait être
maintenu, mais plus ciblé et resserré, permettant aux équipes de recentrer leur action sur
l’
animation et la coordination et moins sur la gestion de dispositifs.
Elle doit s’incarner dans des instances consultatives aux compétences et à la composition
élargies, répondant aux besoins de concertation inhérents à cette politique par nature
interministérielle et mis en exergue au plus fort de la crise sanitaire.
La fusion des outils de soutien à la vie associative offrirait aux associations un cadre plus
clair et lisible,
leur permettant d’atteindre une masse critique qui leur fait aujourd’hui défaut.
La Cour formule en ce sens les recommandations suivantes à la DJEPVA :
8.
Enrichir le contenu du bilan national annuel du FDVA2 adressé au Parlement.
9.
Réorienter les financements du FDVA2 vers les enjeux d’accompagnement du monde
associatif, notamment à trave
rs le Dispositif local d’accompagnement,
et les territoires
dans lesquels les associations, particulièrement de petite taille, peinent à se financer.
10.
Fusionner
le FDVA2 avec le Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation
populaire.
11.
Élargir le
périmètre des instances consultatives aux questions générales d’animation et de
pilotage de la vie associative.
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Conclusion générale
Plus de trois ans
après sa création, le FDVA2 apparaît aujourd’hui à la croisée des
chemins.
Si les différentes campagnes ont été menées à bien dans des conditions parfois difficiles,
l’expérience capitalisée permet d’identifier d
es axes de progression à court terme.
Les recommandations formulées par la Cour à cet effet visent à simplifier encore le
déploiement du FDVA2 et à lui conserver toute son exemplarité par une transparence confortée
et accrue. Ces ajustements peuvent être mis en œuvre rapidement
, ne nécessitant pour certains
d’entre eux que des ajustements juridiques mineurs
.
Mais la progression forte des crédits du Fonds invite à questionner plus largement ses
objectifs et perspectives d’évolution.
Recentré autour des enjeux d’accompagnement et de modernisation, unifié avec le
FONJEP pour atteindre une réelle masse critique, il pourrait s’
appuyer sur des instances
consultatives pleinement compétentes sur les questions de vie associative.
Il n’abandonnerait pas pour autant le principe de soutiens plus ponctuels mais
ciblés sur
les territoires et acteurs en ayant le plus besoin.
Ces évolutions permettraient plus largement de clarifier les outils et objectifs assignés à
la politique transversale
de l’
État en faveur de la vie associative.
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Liste des abréviations
AVAL
............
Appui à la vie associative locale
CAS
...............
Compte d’affectation spéciale
CDAD
...........
Conseils départemental
de l’accès au droit
CDJSVA
........
Conseil départemental de la jeunesse, des sports et de la vie associative
CRIB
.............
C
entres de ressources et d’informations des bénévoles
CRJSVA
........
Commission régionale de la jeunesse, des sports et de la vie associative
CRPA
............
Code des relations entre le public et l’administration
DDVA
...........
Délégué départemental à la vie associative
DGME
...........
Direction générale de la modernisation de l’Etat
DJEPVA
........
D
irection de la jeunesse, de l’éducation
populaire et de la vie associative
DLA
..............
Dispositif local d’accompagnement
DLNUF
.........
Dites-le-nous une fois
DRAC
............
Direction régionale des affaires culturelles
DRAJES
........
D
élégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports
DREETS
........
Délégation ré
gionale à l’économie, à l’emploi, au travail et aux solidarités
DRJSCS
.........
Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale
DRVA
...........
Délégué régionale à la vie associative
DSDEN
.........
Direction des services départementaux de l’éducation nationale
ESS
................
Économie, sociale et solidaire
FDVA
............
Fonds pour le développement de la vie associative
FEJ
................
Fonds d’expérimentation pour la jeunesse
FONJEP
.........
Fonds
de coopération pour la jeunesse et l’éducation populaire
IGJS
...............
Inspection générale de la jeunesse et des sports
LFI
.................
Loi de finances initiale
LFR
...............
Loi de finances rectificative
LOLF
.............
Loi organique relative aux lois de finances
MDA
.............
Maison des associations
NEB
...............
Note d’analyse de l’exécution budgétaire
OTE
...............
Organisation territoriale de la République
OVQ
..............
Objets de la vie quotidienne
QPV
...............
Quartier politique de la ville
SDJES
...........
Service départemental à la jeunesse, à l’engagement et aux sports
TCA
...............
Tronc commun d’agrément
URSAFF
........
Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d'allocations familiales
ZRR
...............
Zone de revitalisation rurale
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Annexes
Annexe n° 1 : Échanges de correspondance entre le président de la commission des finances du
Sénat et le Premier président
..................................................................................................................
66
Annexe n° 2 : Orientations de financement du FDVA2
.........................................................................
71
Annexe n° 3 : Priorités complémentaires dans trois départements de Nouvelle-Aquitaine
(campagne 2021)
....................................................................................................................................
72
Annexe n° 4 : Ventilation des établissements associatifs, selon le nombre de salariés et les
activités
...................................................................................................................................................
74
Annexe n° 5 : Éligibilité des associations au FDVA2
............................................................................
76
Annexe n° 6 : Fonctionnalités des outils numériques en cours de développement
................................
77
Annexe n° 7 : Missions des délégués régionaux et départementaux à la vie associative
.......................
78
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Annexe n° 1 :
échanges de correspondance entre le président
de la commission des finances du Sénat et le Premier président
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ÉTUDE
71
Annexe n° 2 :
orientations de financement du FDVA2
1°) Décret du 8 juin 2018:
Article 3 : « Le Fonds a également pour mission d'apporter un soutien, sous la forme de
concours financiers : (…) 2°Au plan régional, au financement global de l'activité d'une
association ou à la mise en œuvre de projets ou d'activités qu'elle a créés dans
le cadre du
développement de nouveaux services à la population (…) ».
2°) Instruction du 15 mai 2018 :
Le FDVA2 peut apporter :
1) Un financement au fonctionnement global d’une association et plus particulièrement :
- u
ne association dont l’action concourt au dynamisme de la vie locale, à la consolidation
de la vie associative locale et à la création de richesses sociales ou économiques durables à
l’impact notable pour le territoire, notamment ceux ruraux, moins peuplés
ou plus enclavés
géographiquement ;
- une association qui démontre une capacité à mobiliser et rassembler une participation
citoyenne significative par rapport au territoire, notamment de bénévoles réguliers.
2) Un financement à un projet concourant au développement, à la consolidation, à la
structuration de la diversité de la vie associative locale et plus particulièrement :
- u
n projet dont l’action concourt au dynamisme de la vie locale, à la participation
citoyenne et à la création de richesses sociale
s ou économiques durables à l’impact notable pour
le territoire, notamment ceux ruraux, moins peuplés, ou plus enclavés géographiquement ;
- un projet qui démontre une capacité à mobiliser, dans le territoire, une large participation
de bénévoles notamment réguliers, de volontaires, de citoyens dont des personnes ayant moins
d’opportunités ou en situation de fragilité le cas échéant ;
- u
n projet qui concourt à développer une offre d’appui et d’accompagnement aux petites
associations locales et à leurs bén
évoles, sans cantonner l’appui à un secteur associatif
exclusivement ou aux membres de l’association ou des asso
ciations qui portent le projet.
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72
Annexe n° 3 :
priorités complémentaires dans trois départements
de Nouvelle-Aquitaine (campagne 2021)
Sont retracées les priorités complémentaires de financement des trois départements
interrogés dans le cadre de l’enquête pour la campagne 2021. Elles ne concernent pas les critères
relatifs à la taille de l’association ou aux conditions de planchers et de
plafonds de financement.
1.1 Priorités régionales :
Axe 1 (financement global) : l
e soutien aux projets associatifs d’intérêt général,
structurés, cohérents et articulés autour de la transition numérique et des trois piliers du
développement durable (économique, environnemental et social).
Axe 2 (nouveaux projets innovants) : les projets structurants, ancrés sur le territoire qui
permettent de répondre à de nouveaux besoins ; les projets qui permettent de développer une
offre d’appui et d’accompagnement aux petites associations locales et
, en particulier, sur les
territoires situés en zone rurale de revitalisation (ZRR) et de la politique de la ville (QPV).
1.2 Priorités départementales complémentaires :
1.2.1 Gironde
Axe 1 (+3) : associations répondant à des besoins de population en grande fragilité
accentués par la crise sanitaire ; actions concourant au dynamisme de la vie locale et au lien
social, au bénéfice des populations locales ;
action concourant à l’engageme
nt et à la
citoyenneté notamment des jeunes.
Axe 2 (+2) :
projet d’offre d’accompagnement et d’appui des petites associatio
ns dans un
objectif de reprise
d’activité en veillant à l’équité territoriale
; action innovante associant des
personnes en grande difficulté ou répondant à des besoins de population en grande fragilité.
1.2.2 Landes
Axe 1 (+2) : associations ouvertes sur la vie locale ; projets associatifs qui prennent en
compte les publics fragilisés et intègrent les enjeux de la lutte contre les discriminations, de
l’accès des personnes en situation de handicap et de la lutte contre la pauvreté (cette prise en
compte peut se traduire dans l’objet de l’association ou dans la mise en place d’une gouvernance
qui permet la participation active de tous à la vie associative).
Axe 2 (+5) : associations ouvertes sur la vie locale ; projets de mutualisation ; projets
da
ns le champ de l’environnement
; projets associatifs qui prennent en compte les publics
« fragilisés » et intègrent les enjeux de la lutte contre les
discriminations, de l’accès des
personnes en situations de handicap et de la lutte contre la pauvreté seront privilégiés (cette
prise en compte peut se traduire dans l’objet de l’association ou dans la mise en place d’une
gouvernance qui permet la participation active de tous à la vie associative) ; projets visant à
aider les publics fragilisés par la crise et notamment l’aide à l’enseignement et au soutien
pédagogique.
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ÉTUDE
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1.2.3 Dordogne
Axe 1 (+1) :
soutien aux associations dont l’acti
on concourt au dynamisme de la vie locale
et notamment à celles dont le siège social se situe dans un territoire où la densité associative
par habitant est peu élevée.
Axe 2 (+3) : création de réseaux ancrés sur les territoires pour plus de coopération et de
créations communes entre associations locales, selon les besoins et spécificités locales ;
développement des compétences mutualisées et/ou collaboratives : co-gestion, co-construction,
co-animation ; évolution innovante de la gouvernance et structurante (participation des jeunes,
implication des bénéficiaires à la démarche).
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74
Annexe n° 4 :
Ventilation des établissements associatifs,
selon le nombre de salariés et les activités
1°) Associations employeuses
Secteurs
- de 3
De 3 à 5
De 6 à 9
De 10 à 19
De 20 à 49
De 50 à 99
100 et plus
Total
Enseignement
38,9 %
18,4 %
13,1 %
14,2 %
10,7 %
3,5 %
1,2 %
100,00 %
Activités sportives
76,6 %
13,6 %
5,1 %
3,2 %
1,1 %
0,2 %
0,1 %
100,00 %
Activités culturelles
81,1 %
10,7 %
4,0 %
2,6 %
1,3 %
0,2 %
0,1 %
100,00 %
Activités pour la santé
humaine
14,4 %
12,4 %
15,1 %
25,0 %
19,6 %
6,6 %
7,0 %
100,00 %
Hébergement
médico-social
6,9 %
7,6 %
9,0 %
16,1 %
32,1 %
24,3 %
4,0 %
100,00 %
Action sociale sans
hébergement
16,8 %
13,1 %
14,5 %
21,8 %
20,7 %
8,0 %
5,2 %
100,00 %
Autres
50,6 %
17,2 %
10,0 %
11,3 %
8,1 %
2,0 %
0,9 %
100,00 %
Organisations non classées
ailleurs
65,7 %
15,8 %
8,2 %
6,4 %
2,9 %
0,7 %
0,3 %
100,00 %
Ensemble des associations
53,7
%
14,3
%
8,9
%
9,8
%
8,3
%
3,5
%
1,4
% 100,00
%
- de 3
Secteurs
%
Enseignement
8 %
Activités sportives
25 %
Activités culturelles
18 %
Activités pour la santé humaine
1 %
Hébergement médico-social
1 %
Action sociale sans hébergement
4 %
Autres
13 %
Organisations non classées ailleurs
30 %
Ensemble des associations
100 %
Source : La France associative en mouvement, 16
ème
édition, septembre 2018, Recherches et Solidarités ; retraitements Cour
des comptes.
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ITIF À METTRE À L’ÉT
UDE
75
2°) Associations non employeuses
Activités
Action caritative et humanitaire
4 %
Action sociale et santé
9 %
Défense des droits et des causes
12 %
Éducation, formation, insertion
3 %
Sports
24 %
Culture
23 %
Loisirs
23 %
Développement local
2 %
Total
100 %
Source : Viviane Tchernonog et Lionel Prouteau, Le Paysage associatif français - Mesures et évolutions, 3
e
édition, Dalloz
Juris Associations, mai 2019.
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76
Annexe n° 5 :
éligibilité des associations au FDVA2
L’
instruction N° DJEPVA/SD1B/2018/075 du 15 mai 2018 détaille les critères
d’éligibilité au FDVA2
:
- sont éligibles, les associations de tout secteur, régies par la loi du 1er juillet 1901 et son
décret d’application ou par le droit local, sans condition d’agrément
;
- avoir son siège dans le territoire auprès duquel la demande est faite ;
NB
: un établissement secondai
re d’une association natio
nale éligible peut solliciter une
subvention auprès du FDVA2
sous réserve qu’il dispose d’un numéro SIRET propre, d’un
compte bancaire séparé et d’une délégation de pouvoirs de l’association nationale. Sinon
,
l’
établissement secondaire doit transmettre le ou les projets
au siège de l’association qui
déposera la demande auprès de l’au
torité dont elle relève.
- r
épondre aux trois conditions du tronc commun d’agrément
(TCA) fixées par l'article
25-1 de la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 modifiée relative aux droits des citoyens dans leurs
relatio
ns avec les administrations : objet d’intérêt général,
gouvernance démocratique et
transparence financière. La définition de ces trois critères est prévue aux articles 15 à 17 du
décret n°2017-908 du 6 mai 2017 portant diverses dispositions relatives au régime juridique
des associations, des fondations, des fonds de dotation et des organismes faisant appel à la
générosité publique ;
- e
lles doivent respecter la liberté de conscience et ne pas proposer d’act
ions à visée
communautariste ou sectaire ;
- les associations défendant un secteur professionnel et celles défendant essentiellement
les intérêts communs d’un public adhérent ne sont pas éligibles
;
- ne sont pas éligibles les associations cultuelles, para administratives ou le financement
de partis politiques.
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UN RECADRAGE DU DISP
OSITIF À METTRE À L’
ÉTUDE
77
Annexe n° 6 :
fonctionnalités des outils numériques
en cours de développement
La DJEPVA précise que
le CompteAsso et l’application
Osiris devraien
t s’enrichir à
terme de nouvelles fonctionnalités :
- ajout de rubriques pédagogiques valorisant les fonctionnalités du CompteAsso et
expliquant les prérequis à la réalisation des démarches ;
- i
ntégration de la signature électronique de l’autorité publique dans Osiris pour accélérer
la mise en paiement, afin
de gagner du temps entre la production automatique de l’acte juridique
(arrêté ou convention) et la validation de la création de l’engagement juridique
;
L’objectif est
de ne plus devoir imprimer l’acte juridique produit par Osiris pour le mettre
à la signature du responsable d
’un budget opérationnel de programme (
BOP), et une fois signé,
de
devoir le scanner pour l’intégrer dans Osiris afin qu’il soit transmis à Chorus.
- extraire des restitutions du connecteur-
Chorus pour connaître l’état d’avancement des
dossiers durant le processus de mise en paiement, dès la vérification des tiers.
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78
Annexe n° 7 :
missions des délégués régionaux et départementaux
à la vie associative
Si les DDVA ont été créés fonctionnellement par la circulaire du Premier ministre
n°4257-SG du 28 juillet 1995
112
, les DRVA ont été institués plus récemment par la circulaire
n°5811-SG du 29 septembre 2015 relative aux nouvelles relations entre les pouvoirs publics et
les associations,
dont l’annexe 5 détaille précisément les missions des délégués.
Placés sous l’autorité directe des préfets, les délégués à la vie associative sont le pivot
territorial de l’organisation du soutien à la vie associative. Ils sont désignés en tant qu’experts
parmi les agents des DR(D)JSCS et des DDCS(PP)
, aujourd’hui DRAJES et SDJES
.
Les délégués régionaux (DRVA) ont pour mission :
-
l’observation de la vie associative ;
- la coordination stratégique des DDVA ;
-
l’animation du réseau des
correspondants vie associative au sein des services régionaux
de l’
État et de leurs établissements
113
;
- le pilotage du soutien à la vie associative au moyen du FDVA.
Les délégués départementaux (DDVA) ont pour mission :
-
l’identification et l’animation de
s centres de ressources à la vie associative publics ou
privés
114
, l’information voire la formation des personnels chargés de ces structures ;
-
la coordination, sous le vocable de mission d’accueil et d’information des associations
(MAIA), des correspondants associatifs désignés par chacun des chefs des services
déconcentrés de l’État et de ses établissements ;
- la contribution au développement de la vie associative départementale et locale par
l’animation et l’information (projets, engagements, professionn
alisation des acteurs,
développement des chartes d’engagements réciproques au niveau local) ;
-
la gestion du guichet unique (greffe) lorsqu’il est implanté à l’ex
-DDCS(PP),
aujourd’hui SDJES
.
112
La circulaire demande à chaque préfet de désigner un agent de catégorie A ayant acquis, à travers les fonctions
qu’il a exercées
, une bonne connaissance du monde associatif.
113
La circulaire précise qu’il s’agit d’une identification nominative des correspondants pour assurer information
et formation.
114
La circulaire identifie les dispositifs locaux d’accompagnement (DLA), les partenaires des conseils
départementaux de l’accès au
droit (CDAD), les délégués du défenseur des droits, les maisons des associations
(MDA), les tiers de confiance de l’URSAFF dans
le cadre du dispositif «
Impact emploi
» et les centres de
ressources et d’informations des bénévoles (CRIB).
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