Le réseau 
des chambres 
d’agriculture
: 
une restructuration 
à achever 
pour 
plus d’efficacité
PRÉSENTATION ________________________________________________ 
L’agriculture française est confrontée à de
multiples évolutions, 
notamment environnementales et 
démographiques. 
Alors 
qu’un 
agriculteur sur deux 
partira à la retraite d’ici 
moins de dix ans, la relève 
n’est pas assurée. Or, le maintien d’une agriculture 
forte et de qualité 
est décisif tant pour la sécurité de 
l’
approvisionnement alimentaire de 
notre pays que pour la préservation de notre environnement, de 
l’
équilibre commercial et la revitalisation des territoires ruraux. 
Établissements publics à caractère administratif institués au début du 
XX
ème
siècle pour représenter les intérêts agricoles auprès des pouvoirs 
publics, les chambres d’agriculture sont un relais de mise en œuvre des 
politiques publiques agricoles tout autant qu’un appui aux exploitations 
agricoles. Fort d’une centaine d’établissements a
ux niveaux régional et 
départemental, animés au niveau national par l’assemblée permanente 
des chambres d’agriculture (APCA), le réseau des chambres d’agriculture 
dispose d’un budget global d’environ 800
M€, principalement financé par 
la taxe pour frais de chambres d’agriculture (292
M€)
133
, diverses 
subventions publiques (210 
M€) et des produits commerciaux (250
M€). Il 
emploie plus de 8 300 personnes dont une forte majorité de conseillers 
agricoles. À 
l’instar des deux autres réseaux consulaires des chambres de 
commerce et d’industrie et des chambres des métiers et de l’artisanat, celui 
des chambres d’agriculture est appelé à se réformer pou
r gagner en 
efficacité, ainsi que le rappelait le chapitre que lui consacrait la Cour des 
comptes dans son rapport public de 2017
134
. 
133
TFCA, couramment appelée taxe additionnelle à la taxe foncière sur les 
propriétés non bâties (TATFNB). 
134
Cour des comptes, « 
Les chambres d’agriculture : façonner un réseau 
efficace », in 
Le rapport public annuel 2017
, La Documentation française, 
février 2017 (pages 709 à 760). 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
228 
Les développements qui suivent, étayés par les observations issues 
des contrôles exercés par la Cour sur ces établissements, constatent que 
le réseau des chambres d’agriculture
, très sollicité 
pour la mise en œuvre 
des politiques agricoles, porte des ambitions multiples mais reste privé 
d’un pilotage efficace
(I)
. L’
amélioration indispensable de son 
efficience doit être obtenue grâce à une réorganisation plus résolue (II). 
I -
Un réseau très sollicité, aux ambitions 
multiples mais sans pilotage efficace 
A -
Une 
contribution à la mise en œuvre
des politiques agricoles 
dont l’efficacité n’est
, 
à ce jour, pas mesurable 
1 -
Des sollicitations nombreuses 
Représentant, par l’intermédiaire de leurs élus, les intérêts agricoles 
auprès des pouvoirs publics, et notamment les 450 000 exploitants 
agricoles, les établissements du réseau des chambres d’agriculture 
exercent encore une forte influence, progressivement concurrencée par 
les organisations professionnelles de filières. 
Le réseau des chambres d’agriculture au 1
er
janvier 2020 : 
- 
l’APCA, organe central du réseau
; 
- 
13 chambres régionales (dont la chambre d’agriculture de région 
Île-de-France) ; 
- 
5 chambres d’outre
-mer ; 
- 84 chambres départementales ou interdépartementales ; 
- 7 organismes inter-établissements du réseau (OIER).
Outre leur mission de représentation, la plus ancienne et la plus 
directement liée à leur statut consulaire, qui mobilise 17 % de leur 
budget, les chambres d’agriculture sont chargées d’
une mission 
d’intervention qui recouvre de nombreux programmes d’intérêt 
général. Elles exercent des activités traditionnelles, notamment la 
formation et le conseil agricoles 
et s’imp
liquent désormais dans le 
développement durable des territoires ruraux, l’agroécologie,
la 
préservation des ressources naturelles et la lutte contre le changement 
climatique, thèmes introduits par la loi d’avenir pour l’agriculture d
u 
13 octobre 2014. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
229 
Elles exercent aussi des missions de service public déléguées par 
l’
État : installation des agriculteurs, apprentissage, identification des 
animaux, tenue des centres de formalités des entreprises et du registre 
des actifs agricoles, etc. Certaines missions sont nouvelles
135
, comme la 
délivrance aux exploitants agricoles 
d’
une information gratuite sur la 
règlementation relative à l'identification des animaux, à la santé et à la 
protection animales, à la politique agricole commune (PAC), à la santé 
des végétaux et à la protection de l'environnement, autant de 
domaines dans lesquels 
les services déconcentrés de l’
État ne sont plus 
en mesure 
d’intervenir directement
. 
Les nouvelles missions des chambres d’agriculture s’inscrivent 
dans le contexte évolutif de 
l’agricul
ture française et la montée en 
puissance des intercommunalités et des régions. Ainsi, parallèlement à 
la diminution continue 
du nombre d’exploitations agricoles (
663 800 en 
2000, 491 400 en 2010 et 420 000 en 2020)
136
, leur activité 
s’est 
profondément 
modifiée, 
requérant 
de 
nouvelles 
compétences 
exercées avec de nouveaux partenaires ou « clients », notamment les 
collectivités territoriales et leurs établissements publics. 
Le réseau a su développer les liens entre les agents de terrain et 
l
es services d’appui 
régionaux et nationaux. Des services communs, 
gérés par l’APCA
, ont ainsi pour vocation de développer les services 
marchands, 
par l’exploitation de marques propres au réseau et la 
démarche qualité des services (DQS). Le succès de l’application 
« Mes 
P@rcelles »
, service en ligne créé par l’APCA, doté d’un outil 
cartographique pour piloter les exploitations agricoles, témoigne de la 
capacité du réseau à développer un produit qui atteint aujourd’hui un 
tiers des parts de marché du secteur. 
Bien qu’ayant une a
ctivité de 
conseil, d’études et de formation
significative (environ 30 % de ses ressources), le réseau des chambres 
d’agriculture 
ne dépend pas économiquement, en particulier dans sa 
mission de conseil, des grandes entreprises commerçant avec le secteur 
agricole. 
Ceci lui permet de satisfaire pleinement à l’obligation de 
séparation des fonctions de conseil et de vente de produits 
phytosanitaires prévue par la loi du 30 octobre 2018
137
et l’ordonnance 
du 24 avril 2019. 
135
Ordonnance n° 2019-59 du 30 janvier 2019 relative à l'exercice et au transfert, 
à titre expérimental, de certaines missions dans le réseau des chambres 
d'agriculture. 
136
Source : Service de la statistique et de la prospective (SSP), Agreste, 
recensements agricoles 2000 et 2010, 
et ministère de l’agriculture et de 
l’alimentation (MAA), lancement du recensement 2020 (données France 
métropolitaine). 
137
Loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018 pour l'équilibre des relations commerciales 
dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et 
accessible à tous, dite loi Egalim. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
230 
Lors de son précédent contrôle de l’APCA,
la Cour avait relevé 
qu’il conviendrait de mettre en place, au sein du réseau, l’échange de 
bonnes pratiques, alors limité à une quarantaine de réseaux techniques 
spécialisés
. L’APCA a 
organisé en septembre 2018 un « forum national 
des bonnes pratiques » qui a permis de présenter aux élus et agents des 
chambres d’agriculture une cinquantaine de projets locaux ou 
nationaux, qui concernaient notamment le développement des 
prestations vendues. 
En outre, pendant la crise sanitaire du printemps 2020, le réseau a 
mobilisé tous 
ses moyens pour faciliter l’échange d’informations et la 
prise de décisions 
avec l’ensemble de ses partenaires
. 
Le fonctionnement en réseau pendant la crise sanitaire 
du printemps 2020 
La pratique établie de l’APCA et des chambres d’agricul
ture 
de « foires aux questions » (notamment sur la PAC) a permis au 
réseau de se positionner, dès le début de la crise sanitaire en 
mars 2020, en coordinateur des organisations professionnelles 
agricoles (OPA) et interlocuteur direct du ministère de l’agri
culture. 
Cette organisation, sous l’égide d’une cellule de crise constituée à 
l’APCA, a rendu possible une remontée de l’information et la 
résolution, au cas par cas, des problèmes soulevés. Elle a permis 
d’analyser en temps réel les conséquences de la crise sur l’activité 
agricole et les filières et d’entrevoir de nouveaux modes de 
fonctionnement : 
deux 
documents 
en 
ligne 
exposent 
les 
perspectives à court et à moyen terme de l’agriculture française. En 
sont issues la plupart des propositions du plan de redressement 
présenté le 3 juin 2020 par l’APCA.
En ce qui concerne les fonctions « métier », des organisations 
spécifiques ont été mises en place en raison du confinement. Ainsi, 
pour la campagne de déclaration PAC, un outil informatique a été 
spécialement c
onçu pour permettre aux conseillers d’intervenir à 
distance sur les outils et fichiers des déclarants. Au 1
er
juin 2020, 
86 % des déclarations étaient déposées et aucune dérive grave 
n’était observée, le retard dû au confinement étant d’environ trois 
semaines. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
231 
2 -
Des activités multiples peu évaluées ni même suivies 
En application d’une disposition 
de la loi du 10 août 2018
138
, les 
chambres régionales d’agriculture doivent analyser, au bénéfice des 
chambres départementales de leur ressort, 
la mise en œuvre d
es 
politiques publiques qui relèvent de leurs missions et participer à leur suivi 
et leur évaluation. Or, aucun dispositif de suivi des actions menées par 
les chambres d’agriculture n’a été mis en place à ce jour. Ce n’est que 
par une délibération de mars 201
9 que l’APCA a fait le choix 
de lier la 
certification des services, pilotée par le service commun DQS, à un 
dispositif d’évaluation de la performance, dans le cadre d’un nouveau 
référentiel qui devrait être 
étendu à l’ensemble des services en 2021.
Seules 
les 
actions 
liées 
aux 
financements 
du 
compte 
d’affectation spécial
e « Développement agricole et rural » (CASDAR) 
donnent lieu à des évaluations, comme le prévoit le contrat d’objectifs 
des chambres d’agriculture pour les programmes de développement 
agricole et rural (2014-2020)
139
. Mais, comme la Cour l’a relevé lors de 
son précédent contrôle, ces programmes ne représentent que 5 à 10 % 
de leur budget. 
Peu ou pas évaluées, les actions des chambres d’agriculture ne 
sont pas même suivies. 
L’APCA avait produit,
de 2010 à 2013, des données d’activité du 
réseau indiquant, 
pour chaque chambre d’agriculture
, la répartition des 
effectifs par mission et domaine d’action selon une
grille détaillée 
comportant plus de 50 items. En dépit de leur caractère lacunaire et 
déclaratif, ces données permettaient 
d’apprécier
l’évolution de
l’
activité des chambres 
d’agriculture. L’APCA, qui n’a pas lancé 
d’enquête de
puis 
2013, a estimé qu’il n’était plus dans ses priorités de la 
réactualiser. Le réseau ne dispose donc pas de données globales 
récentes sur les activités de ses personnels et leur productivité. 
Par ailleurs, la recommandation de mettre en place des 
indicateurs de performance normalisés n’a pas été satisfaite
: ce n’est 
que récemment que des travaux ont été engagés pour parvenir à la 
définition d’indicateurs de performance du réseau. 
Leur validation pour 
la totalité des activités 
des chambres d’agriculture 
est désormais liée à 
la signature du contrat d’objectifs et de performance entre le 
ministère 
de l’agriculture et de l’alimentation (
MAA) 
et l’APCA.
138
Articles L. 512-1-1 et D. 512-1-3 du code rural et de la pêche maritime (CRPM). 
139
Chaque programme plur
iannuel doit prévoir un dispositif d’évaluation externe 
ou accompagnée, à mi-parcours, portant sur au moins une action majeure du 
programme. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
232 
B -
L’affichage tardif d’une
stratégie 
trop ambitieuse 
1 -
L’élaboration tardive d’un premier projet stratégique
L’article 1
er
du décret du 13 mai 2016 dispose, pour la première fois, 
que les chambres régionales arrêtent les priorités de la mandature et la 
stratégie mise en œuvre pour les atteindre, dans le respect des orientations 
nationales définies par l’APCA. Bien que l’APCA ait arrêté en 2013 ses 
propres priorités pour la mandature 2013-2019, la plupart des chambres 
régionales ont attendu pendant trois ans que la tête de réseau définisse des 
orientations nationales. Le projet stratégique 2019-2025 qui en tient lieu a été 
présenté en novembre 2019 mais n’a pas encore donné lieu à un vote de 
l’Assemblée permanente.
Ce projet stratégique repose sur quatre valeurs, trois axes et 
16 
domaines d’activités stratégiques, mais n’évite pas le risque de 
dispersion de l’action puisqu’il recouvre, outre les différents aspects de 
l’agriculture, les questions liées à la ruralité et à la forêt. 
Il ne remet pas 
en cause la multiplicité des acteurs et notamment certains doublons 
précédemment critiqués par la Cour. Ainsi, pour le « développement 
forestier 
et 
agroforestier », 
la 
complémentarité 
des 
chambres 
d’agriculture
avec le réseau public du Centre national de la propriété 
forestière (CNPF), pourtant spécialisé dans ce secteur et beaucoup plus 
développé
140
, n’est même pas évoquée. Il en est de même pour le 
domaine stratégique « ruralité, projets de territoire et service aux 
collectivités », qui ne mentionne 
pas l’existence du réseau des 
sociétés 
d’aménagement foncier et d’établissement rural (
SAFER), avec lequel 
doivent être trouvés des partenariats. En outre, le réseau prétend vouloir 
exercer le 
leadership
dans de nombreux domaines, parfois émergents, 
sans disposer des compétences (par exemple pour la valorisation des 
données). 
Le projet stratégique aurait dû fixer 
entre ses domaines d’action
des 
priorités, en mettant en exergue la qualité du service rendu, alors qu’il 
s’efforce de tout embrasser avec
un souci insuffisant de l’efficacité des 
services et des réorganisations nécessaires. 
140
L
e réseau des chambres d’agriculture ne compte pas plus de 90 techniciens 
forestiers, contre environ 400 pour le CNPF. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
233 
2 -
Des priorités à établir dans le cadre du projet 
de 
contrat d’objectifs et de performance
Relevant d’un régime consulaire, à gouvernance professionnelle 
d’élus, les chambres d’agriculture et l’APCA ne sont pas des opérateurs de 
l’État et n’ont donc pas l’obligation de signer avec lui un contrat d’objectifs 
et de performance (COP). Majoritairement financées par des fonds publics, 
elles peuvent cependant s’engager libremen
t dans un tel contrat, devant 
alors définir avec les pouvoirs publics des objectifs prioritaires. Lors de son 
dernier contrôle de l’APCA, en 2017, la Cour avait relevé qu’une telle 
démarche avait été envisagée mais n’avait pas abouti. Elle a été reprise en
2018, le Premier ministre ayant annoncé le souhait du Gouvernement de la 
formaliser en 2019. 
Ce COP n’est toujours pas signé. Pourtant, il pourrait confirmer la 
priorité donnée à l’agroécologie, dont les chambres d’agriculture peuvent 
être un des principa
ux vecteurs, et à l’animation des territoires ruraux, dans le 
droit fil de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt de 2014.
La mise en œuvre simultanée du projet stratégique et du contrat 
d’objectifs et de performance devrait rendre 
obligatoire le suivi des effets de 
la mutualisation au sein du réseau et de l’atteinte des objectifs assignés aux 
établissements, afin de sanctionner financièrement, par exemple dans le 
cadre des aides versées par le fonds national de solidarité et de péréquation 
(FNSP), ceux d’entre eux qui ne respecteraient pas les engagements pris. Une 
telle démarche a été initiée en novembre 2020 par l’APCA pour le suivi des 
« actions phares » du projet stratégique. 
En tout état de cause, il appartiendra à l’
État de veiller, dans le 
cadre du suivi de l’exécution du COP, à la bonne adéquation des 
objectifs et des moyens et de renforcer sa tutelle « métier » sur les 
établissements du réseau, laquelle demeure insuffisante 
en l’absence
d’instructions précises données 
aux services du ministère. 
À titre d’exemple, alors que l’installation et la transmission 
constituent 
la 
première action 
de 
l’axe
1 du projet de COP, 
l’observatoire de l’installation n’a toujours pas été mis en place par 
l’APCA, six ans après la promulgation de la loi d’avenir pour l’agriculture, 
l’alimentation et la forêt qui prévoyait son institution. 
En dépit des 
travaux engagés avec l’APCA pour y parvenir, l
e ministère de 
l’agriculture et de l’alimentation 
y a suspendu, en 2019, sa participation 
au motif que l
a répartition des rôles entre l’
État et les régions dans la 
politique d’installation 
doit faire 
l’objet d’une 
concertation en 2020 et 
2021, parallèlement à la préparation du plan stratégique de la 
prochaine PAC. Bien que cet observatoire soit indispensable dans le 
contexte 
de 
forte 
accélération 
des 
départs 
en 
retraite 
des 
agriculteurs
141
, aucune assurance n’a pu être donnée par le ministère 
quant à sa date de création. 
141
Sur la période 2013-
2018, le nombre annuel moyen d’installations était de 
13 570 pour 20 
000 cessations d’activité (source : APCA, bilan de la mandature).
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
234 
De façon plus générale, l’État devra définir le rôle qu’il entend 
faire jouer au réseau des 
chambres d’agriculture dans la mise en œuvre 
de ses politiques. 
3 -
Une gouvernance à moderniser avec l’appui
d’une «
tête de réseau » 
Dans son rapport public annuel 2017, la Cour, visant un objectif de 
simplification et d’allègement de la gouvernance, avait
recommandé de 
réduire le nombre des élus au sein des assemblées (désignées sous le 
terme de sessions) des chambres d’agriculture. Cette recommandation a 
été globalement suivie, puisque le nombre d’élus est passé de 5
184 en 
2013 à 3 876 en 2019, soit une baisse de 25 
% qui résulte, d’une part, de la 
diminution de la taille des sessions des chambres départementales de 
44 à 33 membres
142
et, d’autre part, de la réduction du nombre de 
chambres, principalement régionales. La Cour a estimé qu’il s’ensuivrait 
une économie annuelle de fonctionnement de 3 
M€
143
. Mais la réforme 
de la gouvernance des chambres d’agriculture suppose d’aller plus loin, 
compte tenu des orientations stratégiques du réseau, qui affirment que 
« 
le développement se co-construit avec les agriculteurs et les autres 
acteurs des territoires
». 
Les chambres d’agriculture pourraient donc être appelées à 
ouvrir leurs 
instances à d’autres membres que les agriculteurs, 
notamment les représentants des industries agroalimentaires, des 
associations agréées de protection de l'environnement, de défense des 
consommateurs et des élus locaux, dont le décret du 19 juillet 2018 a 
déjà permis de renforcer la présence en tant que membres associés
144
ne disposant pas d’une voix délibérante. 
En contrepartie, le collège des anciens exploitants pourrait être 
supprimé
145
, comme la Cour l’avait recommandé en 2017, d’autant que son 
maintien n’est plus justifié au vu des objectifs du projet stratégique du réseau, 
tournés vers l’accompagnement de l’agriculture dans ses transitio
ns 
économiques, sociétales et climatiques ainsi que 
dans l’innovation, le 
développement du numérique, de l’agriculture biologique et de la bio 
économie. Au demeurant, la représentation des anciens exploitants 
peut être assurée dans le cadre du collège des « propriétaires et 
usufruitiers » qui subsisterait. 
142
Décret n° 2018-
640 du 19 juillet 2018 relatif à l’organisation des élections des 
membres de
s chambres d’agriculture.
143
Cour des comptes, 
Le rapport public annuel 2019
, Tome 2, « Le suivi des 
recommandations », page 407. 
144
Article R. 511-7 du CRPM. 
145
Il est rappelé que le corps électoral du collège des anciens exploitants représentait, 
en 2019, plus de 43 
% des inscrits (soit près d’un million de personnes) et des votants 
de l’ensemble du scrutin, pour n’élire au total que 95
membres sur 3 876. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
235 
L’évolution de la gouvernance pourrait enfin favoriser la pluralité 
syndicale. Elle est en effet marquée par la prédominance de longue date 
du syndicat majoritaire : en 2019, sur 102 
chambres d’agricultu
re, 97 sont 
dirigées par la FNSEA et ses alliés alors qu’il
s 
n’
ont obtenu que 55 % des voix 
du collège des exploitants agricoles
146
. Cette évolution nécessiterait une 
modification de l’article R
. 511-43 du code rural et de la pêche maritime qui 
prévoit un scrutin proportionnel à prime majoritaire. 
Par ailleurs, l’APCA n’est pas 
reconnue comme une véritable tête 
de réseau, contrairement aux deux structures faîtières des autres réseaux 
consulaires
147
. Elle ne détient pas formellement le pouvoir de définir la 
stratégie nationale du réseau et de gérer les moyens correspondants. 
La recommandation formulée par la Cour en 2017 à ce sujet n’a 
donc pas été suivie d’effet, sans doute en raison du manque de 
détermination du ministère de l’agriculture, comme de l’APCA. La 
s
ignature du contrat d’objectifs et de performance, comme la 
préparation du projet d’ordonnance prévu par la loi d'accélération et de 
simplification de l'action publique (ASAP)
148
, devrait être l’occasion de 
répondre à la demande d’un renforcement de ses prér
ogatives, 
désormais exprimée par l’APCA.
L’échelon national
a certes vu son rôle de pilotage et 
d’animation renforcé en 2014 par la loi d’avenir et en 2016 par son 
décret d’application
. Force est de constater que certaines de ses 
missions semblent difficiles à assum
er. Ainsi, l’Assemblée permanente
n’a 
pas procédé à la tenue d’un inventaire du patrimoine du réseau, ni 
élaboré de stratégie immobilière ; elle ne recueille plus de données 
statistiques sur l’activité du réseau
(
supra
) ; son enquête annuelle sur les 
données sociales et financières présente toujours les mêmes défauts, 
principalement son caractère purement déclaratif, son manque 
d’exhaustivité et l’instabilité du périmètre des établissements d’une 
année à l’autre. Enfin, la comptabilité analytique 
est insuffisamment 
développée et les recommandations qu’avait formulées la Cour sur 
l’édiction de nouvelles normes 
budgétaires et comptables 
n’ont pas été 
suivies ou de manière incomplète. 
146
En application d
u code rural et de la pêche maritime, l’organisation du scrutin 
de liste à un tour est assortie pour le collège n° 
1 d’une forte prime majoritaire
: la 
liste ayant recueilli le plus de voix obtient la moitié des sièges à pourvoir, les autres 
sièges étant répartis à la proportionnelle selon la règle du plus fort reste entre 
toutes les listes. 
147
Dans leur partie législative, le code de commerce (art. L. 711-15) et le code de 
l’artisanat (art. 5
-7) indiquent expressément que CCI France et CMA France sont 
placées « à la tête du réseau », ce que ne précise pas le code rural et de la pêche 
maritime pour l’APCA.
148
Loi n° 2020-
1525 du 7 décembre 2020 d’accélération et de simplification de 
l’action publique (article 79).
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
236 
Ainsi, la reconnaissance de l’APCA comme «
tête de réseau » et 
la s
ignature d’un COP fondé sur des priorités stratégiques et des 
indicateurs de performance clairement définis devraient faciliter la mise 
en place d’outils de pilotage pour mesurer le degré de mise en œuvre 
des missions confiées mais également inciter le réseau à poursuivre sa 
restructuration et 
améliorer l’efficience de ses établissements
. La Cour 
recommande donc à nouveau de faire mentionner explicitement dans 
le code rural et de la pêche maritime la qualité de tête de réseau de 
l’APCA.
II -
Un réseau dont l’org
anisation 
et le financement doivent être modernisés 
A -
Une organisation du réseau complexe 
et coûteuse 
1 -
Une restructuration du réseau à poursuivre résolument 
Après dix ans d’hésitation, les chambres d’agriculture se sont 
engagées dans une restructuration de le
ur réseau qui s’est traduite par 
une diminution du nombre d’établissements (103 en 2020 contre 11
4 en 
2010) liée surtout à 
la montée en puissance de l’échelon régional.
Depuis le regroupement au 1
er
janvier 2016 des anciennes 
chambres régionales entrant dans le périmètre de nouvelles régions
149
, 
une seule fusion 
d’établissements
, engagée de longue date, est 
intervenue en 2018 pour créer 
la chambre d’agriculture de région 
Île- de-France, issue de trois établissements. La recommandation 
qu’avait formulée la Cou
r dans son rapport public annuel 2017 
d’encourager la fusion des chambres départementales n’a donc pas 
été suivie d’effet. 
La réduction du nombre d’établissements du réseau est sans 
commune mesure, toutes choses égales par ailleurs, avec celle des 
chambre
s 
de 
commerce 
et 
d’industrie 
(diminution 
de 
165 
à 
103 établissements entre 2010 et 2020, soit - 38 %) et même celle des 
chambres des métiers et de l’artisanat (
- 30 % entre 2010 et 2016). 
149
Ce regroupement, qui a permis de réduire de 21 à 13 le nombre de chambres 
régionales d’agriculture, découlait de la loi n°
2015-29 du 16 janvier 2015 relative 
à la délimitation des régions. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
237 
Carte n° 1 :
état des restructurations dans les chambres d’agriculture
Source : Cour des comptes 
Pourtant, les chambres d’agriculture de Corse, au nombre de trois 
pour une activité restreinte, pourraient envisager la création d
’une 
unique 
chambre d’agriculture de région
. Ailleurs, la création de 
chambres interdépartementales est toujours possible et souhaitable 
lorsque les chambres départementales concernées rencontrent des 
problèmes de taille critique et de viabilité financière. La création en 2016 
de vastes chambres régionales
150
, couvrant des régions agricoles 
contrastées, 
pourrait 
ainsi 
conduire 
certaines 
chambres 
départementales à fusionner. Or, ces hypothèses de restructuration ne 
sont pas suffisamment encouragées par le MAA ou par le réseau, alors 
qu’elle
s pourraient favoriser une gestion alliant proximité et efficience. 
150
À l’instar de celles de Nouvelle
-
Aquitaine ou d’Occitanie.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
238 
Les trois chambres régionales du nord-ouest (Bretagne, Pays de la 
Loire, Normandie) ont en revanche porté entre 2017 et 2018
151
des 
projets volontaristes, allant au-
delà de ce que permettait à l’époque le 
code rural et de la pêche maritime (CRPM). En effet, ces projets visaient 
à confier à la chambre régionale, non seulement les fonctions support, 
mais la quasi-totalité des activités, ne laissant plus, à terme, aux 
chambres départementales, que la seule mission de représentation. 
Cette situation a été seulement régularisée 
a posteriori
par la loi du 
10 août 2018, dite loi ESSOC, 
et par l’ordonnance n°
2019-59 du 
30 janvier 2019, à titre expérimental et pour trois ans. Elle est source de 
complexité et d’ambiguïté
, dès lors que des établissements publics 
départementaux demeurent, quasiment sans personnel et avec des 
missions extrêmement réduites. Ce dispositif pourrait toutefois être 
adapté, en application de la loi du 7 décembre 2020 d'accélération et 
de simplification de l'action publique (ASAP). Cette loi autorise en effet 
le Gouvernement à prendre par ordonnance diverses mesures 
concernant le réseau des chambres d’agriculture, notamment la 
possibilité pour les chambres départementales et interdépartementales 
de se transformer en chambres territoriales dépourvues de personnalité 
juridique mais autorisées néanmoins à exercer des missions de proximité. 
A
u terme de l’expérimentation, l’État devra se déterminer sur
l’utilité de maintenir l’organisation expérimentée qui, du point de vue de 
la Cour, fait double emploi avec la 
fusion au sein d’une
chambre 
d’agriculture de région
152
. Cette voie ne constitue pourtant pas un 
obstacle à l’objectif de proximité des services, ceux
-ci pouvant être 
organisés librement dans des antennes départementales ou infra-
départementales. 
Dans les a
utres chambres régionales, qui n’ont pas souhaité 
s’engager dans
une régionalisation aussi avancée, seules ont été prises 
en compte les dispositions du décret du 13 mai 2016 sur la mutualisation 
des fonctions support et autres fonctions « métier ». Le bilan de ces 
mesures révèle 
un degré de mutualisation inégal d’une région à l’autre. 
Dans bien des cas, la réticence des chambres départementales 
explique les retards enregistrés. 
151
La principale différence entre les trois projets tenait à leur date de mise en 
œuvre effective : 1
er
janvier 2017 pour la Bretagne, 1
er
janvier 2018 pour les Pays 
de la Loire et un étalement sur 2018-2021 pour la Normandie. 
152
Les 
chambres d’agriculture de région (CAR)
sont créées par fusion de 
chambres 
départementales et d’une chambre régionale. Lorsque toutes les 
chambres d’une région fusionnent au sein d’une CAR, ne subsiste qu’un seul 
établissement public qui assume simultanément les compétences régionales et 
départementales. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
239 
Il résulte de ces évolutions successives et divergentes une réelle 
difficulté à appréhender le réseau dans sa diversité. Les demandes 
d’expérimentation d’autres choix organisationnels se multiplient
sans 
que leurs 
avantages et inconvénients n’aient été évalués. 
À 
l’occasion
d’un précédent
contrôle de la CRA Pays de la Loire en 2011, la Cour 
avait recommandé la mise en place d’indicateurs de qualité pour 
apprécier si la mutualisation se traduisait par une réduction des charges 
consolidées ou une amélioration des prestations fournies. Lors du 
contrôle suivant, qui a porté sur la période 2013-2017, elle a estimé que 
les éléments transmis étaient insuffisants et marquaient même, depuis 
2014, une régression dans la capacité à produire une information 
analytique à l’intention de la session. Aucun indicateur d’activité, 
d’efficacité, d’effic
ience ou de performance ne permettait de mesurer 
les conséquences de la régionalisation. 
La tutelle doit donc faire évaluer sans délai les expérimentations en 
cours afin de dégager les lignes de force de l’organisation future du réseau. 
2 -
L’enjeu d’une harmonisation et d’une modernisation
des systèmes d’information
La restructuration du réseau a permis à l’APCA de créer en son 
sein, en 2018, une direction nationale des systèmes d’information (DNSI) 
qui regroupe désormais tous les personnels informaticiens des chambres 
d’agriculture. Cette centralisation des systèmes d’information (SI) du 
réseau marque une avancée notable. 
Toutefois, malgré les progrès enregistrés, les chantiers cumulent 
retards et faiblesses 
en l’absence de stratégie claire. En effet, si l’o
util 
national de gestion des ressources humaines a été déployé avec succès 
à l’ensemble du réseau (hors outre
-mer) début 2019, son équivalent 
comptable, le SI Finances (Qualiac), prévu pour le 1
er
janvier 
2018, n’a 
finalement fait l’objet que d’un déploiement partiel à l’APCA et dans 
cinq régions. À 
l’en
contre 
des chambres qui n’ont pas encore adopté 
ce 
nouveau logiciel, l’APCA ne dispose que d’incitations financières 
et 
le 
calendrier définitif des déploiements n’a
pas été arrêté. 
De nombreux autres projets restent en suspens, comme celui du 
remplacement du logiciel de gestion des activités (Octagri) ou la mise 
à niveau de la sécurité des SI. Pourtant, les enjeux de la rénovation des 
SI sont importants : la production de données financières et sociales 
fiabl
es, la consolidation des comptes du réseau, le suivi d’indicateurs de 
performance et l’élaboration de référentiels analytiques de coûts. La 
DNSI doit au plus vite concevoir un schéma directeur informatique sur 
cinq ans, afin de programmer l’achèvement du p
rojet de rénovation 
des sy
stèmes d’information du réseau.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
240 
3 -
Des améliorations importantes nécessaires en gestion 
Dans le rapport public annuel 2017, la Cour avait constaté que la 
situation financière des chambres d’agriculture s’était globalement 
dégradée au cours des années 2012 à 2014. Cette situation imposait une 
meilleure maîtrise des dépenses du réseau. 
Or, des coûts injustifiés continuent d’être supportés par le réseau, 
souvent au profit d’organisations agricoles
: des chambres d’agriculture 
allouent des subventions destinées au fonctionnement des organisations 
syndicales d’exploitants agricoles ou leur accordent des avantages en 
nature en méconnaissance du principe de spécialité. Suivant sa 
jurisprudence de 2010
153
, la Cour de discipline budgétaire et financière a 
ainsi condamné les présidents et anciens présidents de cinq chambres 
d’agriculture en 2018 et 2019 pour des soutiens irréguliers à des syndicats
154
. 
Jusqu’à une date récente, la chambre de la Martinique a versé 
de telles subventions, sur simple déc
ision du président qui n’en avait pas 
le pouvoir, à plusieurs organisations représentatives qui bénéficiaient 
également de mises à disposition gratuites de locaux, parfois tacites, au 
siège de la chambre, alors que cette dernière devait louer des bureaux 
d
’une surface équivalente pour ses propres services.
Celle du Jura rémunérait en 2018 des associations et une société, 
créées par elle en partenariat avec deux syndicats majoritaires, pour 
des prestations diverses dont certaines irrégulièrement imputées à des 
comptes de subventions. 
Le dispositif de contrôle interne des établissements du réseau, qui 
aurait pu faire obstacle à de telles pratiques, reste insuffisamment 
structuré, voire embryonnaire. De nombreuses irrégularités auraient 
également pu être évitées grâce à un renforcement des contrôles de la 
tutelle 
de l’
État. 
Par ailleurs, l’évolution de la situation financière du réseau reste 
préoccupante alors que les ambitions du projet stratégique laissent 
craindre une augmentation des coûts, avec des recrutements 
annoncés
155
. Si des améliorations ponctuelles ont pu être relevées en 
153
CDBF, Arrêt du 22 déce
mbre 2010, Chambre régionale d’agriculture de 
Midi- Pyrénées. 
154
CDBF, Arrêts des 13 décembre 2018, CDA du Puy-de-Dôme et du Tarn-et-
Garonne ; du 12 février 2019, CDA du Finistère ; et du 23 mars 2019, CDA de la 
Corrèze et de la Gironde. 
155
Cf
.
Projet straté
gique des chambres d’agriculture, domaine d’activité stratégique 
n° 6 
: accompagnement du développement numérique de l’agriculture dans les 
territoires, page 28. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
241 
2015, une nouvelle dégradation de la situation financière du réseau 
peut être constatée depuis lors
156
. 
Graphique n° 1 :
évolution de la situation financière des chambres 
d’agriculture (en M€)
Source : 
MAA d’après les comptes financiers des chambres d’agriculture
Les 
charges 
des 
chambres 
d’agriculture 
ont 
continué 
d’augmenter, au moins jusqu’en 2018, du fait 
notamment de la montée 
en puissance des chambres régionales alors que leurs produits stagnent, 
voire diminuent certaines années (subventions et prestations en 2016). 
Quelques situations requièrent une attention particulière 
: il s’agit
soit de grandes chambres régionales comme celle de Bretagne qui 
n’ont pas encore trouvé leur équilibre malgré les 
versements que leur 
font en fin d’année les chambres départementales, soit de petites ou 
moyennes chambres départementales qui ne parviennent plus à 
trouver un modèle économique viable. 
Les restructurations du réseau n’ont donc pas eu tous les effets 
budgétaires et financiers attendus, les locaux des chambres fusionnées 
ayant la plupart du temps été conservés
, en l’absence 
de stratégie 
immobilière et de redéploiement des personnels. 
156
Les résultats nets cumulés sont à nouveau déficitaires, de 4,8 
M€ en 2018 et 
2,9 
M€ en 2019.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
242 
La masse salariale représente toujours plus de la moitié des 
charges du réseau, même si cette proportion tend à se réduire 
légèrement en 2018. 
Graphique n° 2 :
pourcentage des frais de personnel des chambres 
d’agriculture
157
sur leurs dépenses consolidées 
Source : APCA (enquête annuelle données financières) 
Les effectifs des chambres d’agricultur
e restent globalement 
stables, la mutualisation n’
ayant entraîné 
jusqu’en 2018 qu’un transfert 
d
’
environ 1 500 agents, des chambres départementales vers les 
chambres régionales. La baisse de leurs effectifs, de -2 % en 2019 et 2020, 
n’est due qu’à la créat
ion de la DNSI qui se traduit par le transfert à 
l’APCA
de 149 agents. 
157
Les chambres d’outre
-mer et les chambres interdépartementales sont 
assimilées aux chambres départementales (CDA) et les chambres d’agriculture 
de région (CAR) aux chambres régionales (CRA). 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
243 
Graphique n° 3 :
évolution des effectifs permanents des chambres 
d’agriculture (ETP)
158
Source : APCA (enquête annuelle données sociales complétée des derniers 
chiffres connus pour les chambre
s n’ayant 
pas fourni de données) 
Le cadre statutaire du réseau reste inchangé : le personnel, 
permanent ou recruté à durée déterminée, peut en effet être de droit 
public, ce qui est généralement le cas du personnel administratif, ou de 
droit privé, pour les agents affectés à des services dont l'activité est 
principalement de nature industrielle et commerciale. L’unification des 
« statuts » du personnel reste à faire pour permettre plus de souplesse et 
de mobilité. Dans le rapport public annuel 2017, la Cour soulignait les 
réformes qui s’imposaient
; a
ucune d’elles n’a été mise en place à 
l’échelle du réseau :
la revalorisation automatique annuelle minimale de 1,7 % de la masse 
indiciaire de base, liée à l’attribution de points au choix, n’a pas été 
remise en cause, certaines chambres pratiquant une revalorisation 
bien supérieure ; 
158
L’effectif en équivalent temps plein (ETP) des chambres d’agr
iculture est 
d’environ 7
500 sur toute la période examinée. En 2019, leur nombre d’emplois 
permanents (personnes employées) est de 8 000, soit 8 
328 avec l’APCA.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
244 
la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) n’a 
pas été promue au niveau national : elle figure seulement dans les 
propositions formulées par l’APCA dans le cadre du pro
jet de contrat 
d’objectifs et de performance à signer avec l’
État ; 
la mobilité géographique n’existe toujours pas au sein du réseau, les 
agents devant 
démissionner pour passer d’un établissement à l’autre
. 
La 
loi 
ASAP 
du 
7 décembre 2020 
ouvre 
la 
perspective 
d’évolutions 
répond
ant 
aux 
souhaits 
exprimés 
par 
l’APCA
. 
Le 
Gouvernement 
devrait 
prendre 
par 
ordonnance 
des 
mesures 
concernant notamment le rapprochement des règles applicables aux 
agents de celles prévues par le code du travail. 
B -
Une réforme du financement pour répondre 
aux enjeux d’un réseau rénové
Le principal point de faiblesse, sur lequel aucune avancée n’est 
intervenue depuis une dizaine d’années en dépit des progrès accomplis 
en termes d’organisation, tient à l’absence de réforme du financement 
du 
réseau des chambres d’agriculture.
1 -
Des règles de financement, sources de rigidité 
et de disparités 
Si l’équilibre financier du réseau s’est dégradé depuis près d’une 
décennie, c’est non seulement en raison d’une maîtrise insuffisante de 
ses dépenses mais aussi de ressources devenues, malgré leur diversité
159
, 
inadaptées aux besoins des différents niveaux d’établissements.
159
Outre leurs trois principales ressources, TFCA, prestations et subventions, les 
établissements du réseau bénéficient de recettes diverses, pour plus de 50 
M€ en 
2019 (produits domaniaux, produits financiers, produits exceptionnels et autres 
recettes). 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
245 
Graphique n° 4 :
recettes totales du réseau, hors doubles comptes
160
(en M€)
Source : MAA 
(complété par la Cour des comptes pour la CDA de l’Oise en 2017)
Les recettes du réseau se réduisent sensiblement entre 2015 et 2019. 
Les subventions perçues par le réseau, qui représentent environ 
26 % de ses ressources, ont ainsi été réduites de 15 % en 2016, sans 
retrouver par la suite leur niveau de 2015. 
Les subventions de l’
État et de ses opérateurs, comme celles des 
départements, baissent alors que les liens se renforcent avec d’autres 
organismes publics, notamment les régions. Les financements provenant 
des collectivités locales représentent désormais plus de 40 % des 
subventions aux 
chambres d’agriculture.
Les prestations vendues constituent le principal gisement de 
recettes 
des chambres d’agriculture qui n’a pas encore été 
assez 
exploité malgré les efforts entrepris. Ces recettes ne se sont développées 
qu’au cours des années récentes, jusqu’à représenter plus de 30
% des 
produits 
du 
réseau. 
M
ais 
les 
chambres 
d’agriculture 
sont 
en 
concurrence avec l’offre privée
. Elles subissent 
l’attrition
des effectifs des 
exploitants et leur faible capacité contributive dans certaines régions 
(outre-mer, zones de montagne). Il en résulte de fortes inégalités entre 
les chambres départementales, principales bénéficiaires de ces 
recettes de « proximité ». 
160
Les ressources globales brutes du réseau (avec doubles comptes) doivent être 
nécessairement retraitées pour éliminer les transferts internes aux établissements 
(entre CDA et CRA et entre chambres d’agriculture et APCA/FNSP notamment).
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
246 
Le financement du réseau repose donc principalement sur la taxe 
pour frais de chambres d’agriculture, 
perçue par les chambres 
départementales et les chambres d’agriculture de région (actuellement 
celle d’
Île-de-France). 
Bien que gelée depuis 2015 à 292 
M€, cette recette reste toujours la 
première ressource des chambres départementales (42 % en 2015 et 45 % 
en 2018 hors doubles comptes) et du réseau (36 % en 2015 et 37 % en 2018). 
La taxe pour frais de chambres d’agriculture (TFCA)
Prévue par l
’article 1604 du Code général des impôts au profit 
des chambres départementales, interdépartementales et des 
chambres d’agriculture de région, son montant est fixé chaque 
année dans la limite d’un plafond déterminé par les lois de finances. 
Son taux annuel est calculé par les services fiscaux : il résulte de la 
division du produit arrêté par la chambre, qui n’a pas varié depuis 
2015, par le total des bases d’imposition de la taxe foncière sur les 
propriétés non bâties de la circonscription de la chambre. Les taux 
d’imposition, dont la moyenne nationale est de 12
%, sont très 
différents d’un département à l’autre. Les chambres, même 
lorsqu’elles sont en difficulté financière, n’ont aucune marge 
d’évolution à la hausse de leurs ressources fiscales en raison du
gel 
du plafond des produits nationaux décidé par les lois de finances. 
Une part du produit de la TFCA est reversée par les chambres 
départementales et interdépartementales aux chambres régionales 
d’agriculture à hauteur de 10
% minimum de la recette fiscale totale 
régionale, déduction faite des versements prévus par le code 
forestier, correspondant aux produits issus des parcelles de bois et 
forêts, au profit des organismes et programmes forestiers (6,3 % du 
total). Ce taux minimal de 10 
% n’a pas évolué d
epuis 2012 alors que 
les budgets des chambres régionales se sont considérablement 
accrus depuis. Cette situation conduit les chambres régionales à 
appeler, auprès des chambres départementales, des contributions 
complémentaires pour les programmes et services financés pour le 
compte de ces établissements. 
Une autre part du produit de la TFCA, portée en 2020 par décret 
de 1 à 1,5 %
161
du montant total des recettes fiscales de chaque 
chambre, est reversée au Fonds national de solidarité et de 
péréquation (FNSP)
162
géré 
par l’APCA.
Enfin, le fonctionnement de l’APCA est indirectement financé 
par la TFCA, en fonction des délibérations prises par cet 
établissement fixant le montant des contributions demandées aux 
chambres du réseau.
161
La loi ayant créé le FNSP autorise l’augmentation de cette part jusqu’à 5 %.
162
Créé fin 2014, le FNSP est destin
é à fournir aux chambres d’agriculture une 
ressource collective pour la mise en œuvre de la péréquation et de la 
modernisation du réseau. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
247 
La taxe pour frais de chambres d’
agriculture (TFCA) est un produit 
des chambres départementales alors que leur compétence fiscale ne 
correspond ni au niveau de leur activité, pour certaines d’entre elles, ni à 
l’importance relative de leurs missions susceptibles d’être financées par 
l’impôt. Leur activité, pour l’essentiel de proximité, est centrée sur des 
prestations tandis les chambres régionales sont plutôt tournées vers la 
coordination stratégique, la mutualisation régionale, le pilotage des 
programmes et les relations avec l’État en r
égion et les conseils régionaux. 
Leur mission de représentation pourrait justifier qu’elles puissent 
percevoir la TFCA. Encore a-t-il été admis récemment par le réseau que 
cette mission puisse se financer par d’autres moyens
163
. Des activités de 
service 
public 
toujours 
assumées 
par 
certaines 
chambres 
départementales peuvent également relever d’un financement au titre 
de la TFCA mais elles bénéficient aussi de subventions, voire parfois de 
produits tirés des ventes de prestations. 
Une grande partie des missions nécessitant un financement par 
l’impôt 
ne 
relève 
donc 
plus 
de 
la 
compétence 
des 
chambres 
départementales mais de celle des chambres régionales. Ces dernières et 
l’APCA peuvent faire valoir l’accroissement de leur rôle stratégique et le poids 
de leurs missions mutualisées pour revendiquer une prééminence fiscale. 
Une affectation directe de la ressource fiscale 
à l’APCA et 
au 
fonds 
national 
de 
solidarité 
et 
de 
péréquation 
(FNSP) 
serait 
envisageable, compte tenu de leur place dans le réseau et de leur 
poids 
financier accru, notamment avec le transfert à l’échelon national 
des systèmes d’information. Il permettrait d’éviter les retards ou refus de 
mandatement 
des 
contributions 
de 
certaines 
chambres 
départementales 
à l’origine
de contentieux. L
’APCA 
a également 
proposé récemment 
d’étendre aux chambres régionales d’agriculture 
cette affectation à la source. 
2 -
Une compétence fiscale à régionaliser 
Lors de son précédent contrôle de l’APCA et dans 
le rapport public 
annuel 2017, la Cour avait recommandé de transférer la compétence fiscale 
des chambres d’agriculture
du niveau départemental au niveau régional. 
Cette recommandation n’a pas été suivie, malgré une tentative du 
Gouvernement lors de la présentation du projet de loi de finances pour 2020
164
. 
163
Cette mission représente, en 2018, 133,3 
M€ de charges pour 
les CDA, alors 
que le produit de la TFCA 
qu’elles perçoi
vent est de 286 M
€, d
éduction étant faite 
de la taxe revenant à la CAR Île-de-France. 
164
Cette disposition était également assor
tie d’une évolution à la baisse de 15
% 
des produits de la TFCA. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
248 
L’évolution récente
du réseau renforce encore la nécessité d’une 
mise en cohérence des modalités de perception et de redistribution des 
ressources fiscales. En effet, certaines chambres régionales (Bretagne, 
Pays de la Loire, Normandie) exercent désormais, outre les fonctions 
support 
comme c’est le cas
de toutes les CRA, toutes les missions 
d’intervention 
des 
chambres 
d’agriculture 
de 
leur 
ressort. 
Les 
mouvements 
financiers, 
pour 
faire 
remonter 
des 
chambres 
départementales le produit des taxes, voire une partie de leur fonds de 
roulement, au niveau régional, ne sont guère compatibles avec la clarté 
de leurs budgets et 
comptes respectifs, en l’absence de consolidation.
Par ailleurs, la grande dispersion de la ressource fiscale entre les 
départements ne tient compte ni des besoins des chambres 
d’agriculture, ni de l’étendue du département ou de sa topographie, ni 
de sa population agricole. Dans ces conditions, certaines chambres sont 
déficitaires de manière récurrente, faute de ressources fiscales 
suffisantes : celles de l’Ain, de l’Ardèche et de l’Hérault depuis quatre 
exercices successifs, alors que celles de la Saône-et-Loire, de la Drôme 
et de l’Aude, 
aux caractéristiques assez proches mais avec des 
ressources fiscales plus élevées, n’ont 
connu aucun déficit sur les mêmes 
années. 
Dans ces conditions, la centralisation régionale des produits 
fiscaux pourrait avoir le double intérêt de garantir à la chambre 
régionale les moyens de son financement et d’allouer aux chambres 
départementales les ressources fiscales nécessaires à leurs missions dans 
le respect de la stratégie définie en commun à l’échelon régional
. Elle 
pourrait permettre une péréquation régionale, en sus de celle modeste 
au niveau national dans le cadre du fonds national de solidarité et de 
péréquation (FNSP)
165
. 
165
Si le FNSP est bien devenu un vecteur de la modernisation du réseau, il ne joue 
pas pleinement son rôle de solidarité entre ses membres compte tenu de la faible 
proportion d’actions répondant strictement à ce critère.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
249 
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ________________________ 
En 
réponse 
aux 
réflexions 
engagées 
par 
l’APCA 
et 
les 
établissements de son réseau pour la mandature en cours, il est urgent 
que 
l’
État définisse lui-même sa vision stratégique pour le réseau des 
chambres d’agriculture. Il doit en
effet préciser ce qu’il attend de ce 
réseau d’établissements publics, en appui à la mise en œuvre de ses 
politiques publiques. Les grands axes du plan de relance présentés le 
3 septembre 
2020 par le Gouvernement concernant l’agriculture 
traduisent 
l’ampleur de l’
adaptation attendue dans les prochaines 
années, nécessitant l’aide efficace des chambres d’agriculture.
Au-
delà du contrat d’objectifs et de performance
, à conclure 
rapidement pour préciser les ambitions et les objectifs prioritaires entre 
l’
État e
t les établissements du réseau des chambres d’agriculture, 
il 
convient d’aller au bout d
e la régionalisation du réseau en termes de 
gouvernance et de financement. 
Pour 
le fonctionnement de l’APCA et des établissements de son 
réseau, la promulgation de la loi d'accélération et de simplification de 
l'action publique du 7 décembre 2020 ouvre la voie à une indispensable 
réforme de la gestion des ressources humaines. Elle devrait constituer un 
puissant levier pour améliorer 
l’efficacité et l’efficience du résea
u. 
En 
conséquence, 
la 
Cour 
formule 
les 
recommandations 
suivantes : 
1.
conclure, au plus tard en 2021, le contrat d’objectifs et de 
performance entre l’État et le réseau des chambres d’agriculture
(MAA, APCA)
; 
2.
encourager la fusion des chambres départementales (
MAA, 
recommandation réitérée) ; 
3.
définir dès 2021 un schéma directeur des systèmes d’information sur 
cinq ans, s’alignant sur la stratégie du réseau des chambres 
d’agriculture
(APCA)
; 
4.
négocier l’évolution du statut des personnels du réseau en 
cohérence a
vec le droit du travail en vue d’aboutir à une réforme 
avant 2024 
(MAA, APCA) 
; 
5.
mentionner explicitement dans le code rural et de la pêche 
maritime la qualité de tête de réseau de l’APCA et son pouvoir de 
définir la stratégie nationale du réseau ainsi que sa politique 
générale en matière de systèmes d’information et de gestion du 
personnel (
MAA, 
recommandation réitérée et complétée) ; 
6.
transférer la compétence fiscale du niveau départemental au 
niveau régional (
MAA, MEF, APCA, 
recommandation réitérée). 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
Réponses 
Réponse du ministre de l’économie, des finances
et de la relance 
........................................................................................
253 
Réponse du ministre de l’agriculture et de l’alimentation
................
255 
Réponse du président de l’assemblée permanente
des chambres d’agriculture (APCA)
.....................................................
259 
Réponse du président de la chambre régionale 
d’a
griculture de Bretagne 
......................................................................
260 
Réponse du président de la chambre d’agriculture
de Corse 
.....................................................................................................
261 
Réponse du président de la chambre régionale 
d’agriculture
de Normandie
...................................................................
261 
Réponse du président de la chambre régionale 
des Pays de la Loire 
..................................................................................
262 
Destinataires n’ayant pas répondu
Président de la chambre d’ag
riculture de Corse-du-Sud 
Président de la chambre d’agriculture de Haute
-Corse 
Président de la chambre d’agriculture d’
Île-de-France 
Président de la chambre d’agriculture du Jura
Président de la chambre d’agriculture de Martinique
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
RÉPONSE DU MINISTR
E DE L’ÉCONOMIE, DES
FINANCES 
ET DE LA RELANCE 
Je vous informe que je partage pleinement les constats effectués 
par la Cour et ne propose donc aucune modification à ce rapport. 
En effet, plusieurs progrès ont été réalisés ces dernières années 
avec, notamme
nt, la création d’une direction nationale des systèmes 
d’information, 
l’élaboration 
de 
nouveaux 
outils 
techniques 
et 
numériques par l’assemblée permanente des chambres d’agriculture 
(APCA) pour accompagner les chambres dans leurs activités métier ou 
encore 
la définition, dans le cadre du projet stratégique, d’indicateurs 
de performance normalisés pour le réseau. 
Cette démarche doit être poursuivie de manière à accélérer la 
convergence au sein du réseau, que ce soit dans la mise en œuvre des 
orientations nat
ionales ou dans l’utilisation d’outils et de normes 
communes. 
Je ne peux donc que soutenir les recommandations n° 1 et 5 
relatives respectivement à la conclusion d’un contrat d’objectifs et de 
performance en 2021 et à la reconnaissance formelle de l’APCA 
c
omme tête de réseau, avec les prérogatives lui permettant d’exercer 
effectivement ce rôle. 
Je partage également pleinement la recommandation n° 2 
visant à encourager la fusion des chambres départementales, tout en 
veillant à ne pas multiplier les modèles de fusion. 
En 
ce 
qui 
concerne 
plus 
particulièrement 
les 
systèmes 
d’information, je ne peux que regretter le manque d’adhésion de 
certaines chambres au nouveau SI Finances (Qualiac). Le déploiement 
rapide de cet outil dans tout le réseau est éminemment souhaitable 
aussi bien pour des raisons financières (surcoûts liés à la coexistence de 
deux logiciels) que pour des raisons de pilotage du réseau des 
chambres. 
À cet égard, il faut espérer que l’extension aux chambres qui ne 
l’ont pas encore adopté de la cotisa
tion versée par ces dernières pour 
l’utilisation de l’outil favorisera leur adhésion. Je formule ainsi le souhait 
que toutes les chambres disposent pour l’exercice 2022 de ce nouveau 
SI Finances, comme envisagé. 
Il est également indispensable que l’APCA dé
finisse un schéma 
directeur informatique sur cinq ans (recommandation n° 3). L’APCA 
devra mener cette réflexion en s’assurant de la soutenabilité des projets 
d’investissement. Le niveau actuel des investissements réalisés par 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
254 
l’APCA est élevé (6,8 millions
d’euros en 2021, essentiellement pour des 
projets informatiques) ; il ne pourra pas être maintenu au-delà de 2021 si 
l’APCA ne dispose pas de recettes supplémentaires.
J’approuve aussi la recommandation n° 6 visant à transférer la 
compétence fiscale du niveau départemental au niveau régional. 
Celle-ci ayant déjà été émise lors du précédent rapport public annuel 
de 2017, elle avait donné lieu à des dispositions incluses dans le projet 
de loi de finances de 2020, notamment une primo-affectation de la taxe 
au
x chambres régionales d’agriculture (CRA) qui auraient ensuite 
reversé une part maximale de 70 % du produit aux chambres 
départementales d’agriculture (CDA).
Cette réforme n’avait toutefois pas pu être menée jusqu’à son 
terme et un rapport sur les modalité
s de financement de l’ensemble des 
affectataires de la taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés 
non bâties (TATFNB) et sur le processus de modernisation et de 
mutualisation du réseau des chambres d’agriculture avait été demandé 
par le Parlement. 
Lors de l’élaboration de ce dernier, la direction du Budget s’est 
prononcée en faveur : 
-
d’un renforcement de la tête de réseau consulaire, passant par un 
nombre accru de fusions de CDA au sein de CRA et une 
amélioration substantielle des données financières produites par 
l’APCA ;
-
d’une harmonisation progressive des taux départementaux de 
remontée de la TATFNB des CDA vers les CRA se traduisant par une 
hausse de ces taux, notamment dans les régions Auvergne-Rhône-
Alpes, Provence-Alpes-
Côte d’Azur (PA
CA), Occitanie, et en 
Corse ; 
-
d’une poursuite de la mutualisation en matière immobilière, 
passant notamment par un accroissement des moyens dévolus au 
fonds national de solidarité et de péréquation du réseau des 
chambres d’agriculture (FNSP).
Ces mesures 
devront être évaluées à l’aune des dispositifs 
effectivement mis en place dans le contrat d’objectifs et de 
performance de l’APCA devant être finalisé d’ici la fin 2021.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
255 
RÉPONSE DU MINISTRE 
DE L’AGRICULTURE
ET DE L’ALIMENTATION
Par courrier en date du 
18 décembre 2020, vous m’invitez à 
répondre au chapitre intitulé « l’évolution du réseau des chambres 
d’agriculture » destiné à figurer dans le RPA 2021 de la Cour des 
Comptes. Vous voudrez bien trouver ci-dessous les éléments de réponse 
que les recommandations émises par vos services dans le chapitre 
appellent de ma part. 
Recommandation n° 1 : Conclure, au plus tard en 2021, le Contrat 
d’Objectifs et de Performance entre l’
État et le réseau des Chambres 
d’agriculture
L’intention du Gouvernement de signer u
n COP avec le réseau 
des Chambres d’agriculture avait été annoncé par le Premier ministre 
lors de la convention des chambres d’agriculture de septembre 2018. 
Après un premier travail interne à l’administration visant à définir les 
attentes de l’État vis
-à-
vis du réseau, les échanges avec l’Assemblée 
Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA) qui agit ici pour le 
compte du réseau, sur ce projet de contrat ont débuté au 
printemps 2019. 
Il est toutefois à noter que le temps de la négociation s’est étiré 
du fait de la suspension de
s échanges pendant plusieurs mois, d’abord 
à l’initiative de l’APCA, à la suite de l’annonce dans le Projet de Loi de 
Finances (PLF) pour 2020 d’une baisse de 45 millions d’euros (M€) du 
plafond de la taxe fiscale affectée au réseau (reprise des discussions 
fin 
2019 à la suite de l’abandon de cette baisse) puis de la crise sanitaire 
liée à la Covid-19 qui a fortement mobilisé le réseau dans le maintien de 
la chaine d’approvisionnement des produits agricoles et alimentaires et 
dans l’accompagnement des explo
itants agricoles pour le recours aux 
dispositifs d’aide mis en place par le Gouvernement
pour faire face à 
cette crise. 
Lors de mon intervention devant la session de l’APCA du 
30 
septembre 2020, quelques mois après ma prise de poste, j’ai rappelé 
le vœu du
Gouvernement de conclure le contrat dans les meilleurs 
délais alors que le projet stratégique de mandature a lui été adopté en 
novembre 2019. Le projet de COP, en particulier son volet dédié au 
support à l’action (organisation, ressources humaines, immobilier…) a 
fait l’objet d’une première présentation devant la session de l’APCA du 
17 décembre 2020. Les échanges doivent se poursuivre avec l’APCA 
dès le début de l’année 2021. Je souhaite que la conclusion et la 
signature de ce contrat puisse intervenir en 2021. 
Aux côtés du projet stratégique de mandature, le COP doit 
orienter et structurer l’action des Chambres jusqu’à la fin de la présente 
mandature (2025). Il est à noter que les actions prévues sur le volet 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
256 
« métier » du contrat rejoignent, en grande partie, les ambitions que le 
réseau s’est fixé sur les axes 1 et 2 de son projet stratégique. La mise en 
place d’indicateurs doit permettre d’assurer un suivi de la mise en œuvre 
des actions attendues du réseau et de l’atteinte des objectifs 
correspondants. 
Recommandation n° 2 : Encourager la fusion des Chambres 
départementales 
En application des dispositions de l’article L. 510
-1 du Code Rural 
et de la Pêche Maritime (CRPM), la création d’une chambre 
interdépartementale nécessite des avis concordants des Chambres 
concernées, de leurs aut
orités de tutelle et de l’APCA.
Les autorités en charge de la tutelle des Chambres d’agriculture 
ne peuvent dès lors imposer une fusion entre établissements du réseau 
sans volonté exprimée par les élus en ce sens, que ce soit 
dans l’objectif 
de gagner en efficience ou de disposer de la taille critique pour assurer 
l’exercice des missions qui sont 
confiées à ces établissements. 
Le Ministère, qui est pleinement à l’écoute des acteurs locaux, 
encourage régulièrement le réseau à se saisir de tous les leviers de 
mutualisation d’ores et déjà mis à sa disposition dans la réglementation 
en vigueur et l'accompagne dans cette recherche d’efficience en lui 
donna
nt les moyens de s’organiser.
Ainsi, il est à noter que dans le cadre de la loi n° 2020-1525 du 
7 
décembre 2020 d’accélération et de simplification de l’action 
publique, le Gouvernement a été habilité à légiférer par ordonnance 
pour modifier les dispositions du code précité afin de prévoir les 
conditions dans lesquelles une Chambre Régionale d'Agriculture (CRA) 
et l'ensemble des Chambres départementales et interdépartementales 
de sa circonscription peuvent convenir de la création d'une Chambre 
d'agriculture de région et de la transformation des Chambres 
départementales 
et 
interdépartementales 
qui le 
souhaitent 
en 
Chambres territoriales dépourvues de la personnalité juridique. Cette 
ordonnance doit ainsi donner lieu à la mise en place d’un nouveau 
modèle d’organisation, qui vise à concilier mutualisation (par la fusion 
de tout ou part
ie des établissements établis à l’échelle d’une région) et 
maintien d’une relation de proximité (avec la création d’assemblées 
d’élus en charge de l’exercice de missions de proximité), susceptible 
d’intéresser
les Chambres départementales. 
Le Gouvernement reste néanmoins vigilant face à un risque de 
dispersion des modes d’organisation et recherche une stabilisation de 
l’organisation du réseau autour d’un nombre limité de modèles, tenant 
compte des enseignements de l’expérimentation en cours mise en 
œuvre d
ans le cadre de la loi n° 2018-727 du 10 août 2018 pour un État 
au service d’une société de confiance et de l’ordonnance n° 2019
-59 
du 30 janvier 2019 prise pour son application. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
257 
Recommandation n° 4 : Négocier l’évolution du statut des 
personnels du réseau en cohérence avec le droit du travail en vue 
d’aboutir à une réforme avant 2024
La coexistence de différentes catégories de personnel (droit 
public, droit privé) au sein du réseau des Chambres d’agriculture est 
source de complexité pour la gestion des personnels. 
Jusqu’à ce jour, la recherche de convergence des conditions de 
travail et d’emploi et des garanties sociales entre les agents de droit 
public et les agents de droit privé du réseau s’est faite au travers des 
instances de dialogue social mises en place en son sein. 
Par le décret n° 2015-549 du 18 mai 2015, la Commission Nationale 
de Concertation et de Proposition du réseau, chargée d’être force de 
proposition auprès de la Commission Nationale Paritaire du réseau 
(seule habilitée à faire évoluer le statut du personnel administratif des 
Chambres d’agriculture), s’est ainsi vue confier la mission, dans un délai 
de 5 ans à compter de la publication du décret précité, de s’assurer 
« de la cohérence des dispositions du statut du personnel des chambres 
d’
agriculture avec les dispositions du code du travail » dans plusieurs 
domaines. Les résultats des travaux de cette commission, achevés en 
mai 2020, se sont avérés restreints et décevants selon l’ensemble des 
parties prenantes au dialogue social au sein du réseau. Ils invitent à 
changer de méthode pour mener à bien cet objectif de convergence. 
Sur la base de ces considérations, le Gouvernement a été habilité 
dans le cadre de la loi d’accélération et de simplification de l’action 
publique précitée à légiférer par ordonnance pour rapprocher les règles 
applicables aux agents des établissements du réseau et des organismes 
inter-établissements du réseau de celles prévues par le code du travail 
et de déterminer les modalités d’adoption de ces règles. Cette 
habilitation doit permettre, après concertation avec les représentants 
des employeurs et des Organisations Syndicales représentatives du 
personnel 
des 
Chambres 
d’agriculture, 
de 
participer 
à 
une 
harmonisation des conditions de travail et d’emploi de l’ensemble de
s 
agents du réseau et, in fine, de s’orienter vers une simplification et une 
modernisation de la gestion du personnel dudit réseau. 
Recommandation n° 5 : Mentionner explicitement dans le CRPM 
la qualité de tête de réseau de l’APCA et son pouvoir de définir
la 
stratégie nationale du réseau ainsi que sa politique générale en matière 
de systèmes d’information et de gestion du personnel
Si les derniers textes adoptés au sujet du réseau des Chambres 
d’agriculture (loi n° 2014
-1170 du 13 octobre 2014, décret n° 2012-610 du 
13 mai 2016) ont eu pour effet d’élargir les attributions confiées à l’APCA, 
cette dernière rencontre encore toutefois des difficultés pour assurer un 
véritable pilotage du réseau (déploiement d’outils stratégiques, gestion 
du personnel). Au reg
ard de cette situation et en accord avec l’APCA, 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
258 
le Gouvernement a fait le choix de conforter encore l’APCA dans son 
rôle de tête de réseau. Ainsi, dans le cadre de la loi n°2020-1525 du 
7 
décembre 2020 d’accélération et de simplification de l’action 
publi
que précitée, le Gouvernement a porté des dispositions l’habilitant 
à légiférer par ordonnance pour compléter les missions de l’APCA et ses 
compétences relatives à l’animation du réseau des Chambres 
d’agriculture et des organismes inter établissements du r
éseau, y 
compris en matière de gestion des personnels. 
Cette ordonnance doit permettre de consacrer juridiquement 
l’APCA comme tête de réseau, à l’instar de ce qui prévaut dans les 
autres réseaux consulaires, de renforcer sa capacité à définir des 
orienta
tions stratégiques pour le réseau. Elle doit en particulier l’autoriser 
à définir une stratégie nationale du réseau, à édicter de nouvelles 
normes dans le domaine fonctionnel (notamment en matière de 
systèmes d’information), tout comme d’arrêter une politi
que générale 
du réseau en matière de gestion des personnels et ainsi participer à une 
harmonisation des conditions d’emploi 
et de travail de ces derniers. 
Si elle représente déjà l’ensemble des établissements du réseau 
en matière sociale et est habilitée à signer, en leur nom, tout accord 
national qu’elle a négocié, l’APCA est aussi susceptible de voir son rôle 
évoluer dans la gestion du dialogue social au sein du réseau. 
Recommandation n° 6 : Transférer la compétence fiscale du 
niveau départemental au niveau régional 
Le prélèvement de la Taxe Additionnelle à la Taxe sur le Foncier 
Non Bâti (TATFNB) directement à l'échelon régional a été proposé dans 
le PLF 2020, mais les dispositions relatives aux Chambres d’agriculture y 
ont finalement été retirées à la demande des parlementaires. 
Il est à noter que cette recommandation d’un circuit de 
distribution de la TATFNB simplifié a été proposé dans le rapport au 
Parlement sur les modalités de financement de l'ensemble des 
affectataires de la TATFNB pris en application de la Loi de Finances 
Initiale pour 2020. L'idée d'une affectation directe du versement de la 
TATFNB aux chambres départementales, aux CRA ainsi qu'à l’APCA 
apporterait une simplification, rendrait le circuit de reversement de la 
TATFNB plus transparent et donnerait les moyens à chaque entité 
d'assurer son développement à court, moyen et long terme. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
259 
RÉPONSE DU PRÉSIDENT 
DE L’ASSEMBLÉE PERM
ANENTE 
DES CHAMBRES D’AGRIC
ULTURE (APCA) 
Je partage en grande partie les recommandations et les constats 
généraux 
émis par la Cour. Nombre d’évolutions préconisées sont déjà 
réalisées ou avancées. C’est le cas notamment en ce qui concerne la 
direction nationale des systèmes d’information que nous venons de 
créer ainsi que de l’orientation vers une réforme de la gesti
on des 
ressources humaines dont notre réseau a besoin. 
En revanche, l’APCA ne partage pas l’analyse de la Cour qui la 
conduit à recommander d’encourager la fusion des chambres 
départementales d’agriculture. Tant le contrat d’objectifs et de 
performance en 
cours de finalisation entre l’État et notre réseau que les 
conclusions de la récente mission parlementaire sur la réforme du 
financement des chambres d’agriculture soulignent les enjeux de 
proximité pour l’accompagnement de l’agriculture française par nos
établissements et donc l’importance de l’échelon local pour ce faire.
De même, l’APCA est absolument défavorable au transfert de la 
compétence fiscale du niveau départemental au niveau régional. En 
revanche, elle a proposé que soit mis en œuvre l’affectat
ion directe aux 
chambres régionales et à l’APCA d’une partie du produit de la TATFNB
, 
ce qui serait la bonne réponse à la problématique du fonctionnement 
financier du réseau à ses niveaux départemental, régional et national et 
le garant du maintien d’un se
rvice de proximité fort aux agriculteurs. 
Par ailleurs, je souhaite indiquer mon désaccord avec plusieurs 
assertions de la Cour dans son rapport. 
Ainsi, la Cour souligne « un affichage tardif d’une stratégie trop 
ambitieuse » ou encore « l’élaboration tardive d’un premier projet 
stratégique ». Au contraire, le projet stratégique du réseau des 
chambres pour 2019-
2025, qui n’est d’ailleurs et évidemment pas le 
premier, a été élaboré pour l’essentiel dès le début de la présente 
mandature en 2019. Il est parad
oxal que la Cour souligne l’activité 
intense du réseau pendant la crise sanitaire en cours et relève un retard 
qui doit donc être relativisé. Contrairement à ce qu’affirme la Cour le 
projet stratégique fixe bien des priorités qui font même l’objet 
d’indicateurs mesurables qui permettront de piloter l’atteinte des 
objectifs partagés par l’ensemble du réseau.
Enfin, l’APCA insiste sur les moyens financiers et juridiques qui 
seront nécessaires au réseau des chambres d’agriculture pour la mise 
en œuvre des évol
utions recommandées par la Cour. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
260 
RÉPONSE DU PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE RÉGIO
NALE D’AGRICULTURE
DE BRETAGNE 
Item « Restructuration du réseau » 
Organisation expérimentée en BZH/PDL et Normandie, source de 
complexité et d’ambiguïté avec le maintien des établiss
ements 
départementaux 
Suite à la transformation engagée par la CRAB en 2017 vers une 
mutualisation poussée des 5 établissements bretons, l’organisation 
choisie montre sa double pertinence avec : 
Une rationalisation des services des Chambres d’agricultures 
de 
la région au sein de la CRA, employeur unique, avec un seul 
organigramme régional harmonisé, l’optimisation des fonctions support 
et ressources métiers en région, le renforcement de la proximité avec 
des antennes maillant le territoire, animées localement avec les 
membres des CDA et de la CRAB, en lien direct avec le projet régional 
commun. 
Le 
maintien 
d’instances 
départementales 
et 
régionales, 
composées d’élus des 5 établissements permet de garder un lien 
consulaire étroit avec les services déconcentrés 
de 
l’État 
en 
département et en Région ainsi qu’avec le Conseil Régional, les Conseils 
Départementaux, les EPCI sur les enjeux agricoles. Cette organisation 
permet de piloter l’action de la Chambre au plus près des besoins des 
territoires, à partir des ressources mutualisées en région. Le maintien 
d’établissements départementaux, qui porte les priorités du « local », 
garantit l’opportunité et la qualité des actions de la Chambre 
d’agriculture qui reste bien « l’acteur du dernier km », au plus près des 
besoins des agriculteurs et des collectivités (Exemples 2020 : circuits 
courts, zones de non traitement, problèmes fonciers, agriculteurs en 
difficulté...). 
Item « Régionalisation compétence fiscale » 
Centralisation régionale des produits fiscaux 
Le maintien de 
la compétence fiscale en département n’a pas 
fait obstacle à la réorganisation en région à travers un budget compilé 
au niveau du Groupe des 5 Chambres d’agriculture bretonnes, et a 
garanti les moyens de fonctionner à chaque échelon. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
261 
RÉPONSE DU PRÉSIDENT 
DE LA CHAMBRE D’AGR
ICULTURE 
DE CORSE 
Dans votre courrier concernant l'évolution du réseau des 
Chambres d'agriculture, vous évoquez la possibilité de création d'une 
Chambre unique pour la Corse. 
Aussi je souhaite vous informer que la Chambre Régionale 
d'agriculture de Corse  réunie en assemblée générale le 08 octobre 2020 
a acté l'engagement des trois Chambres pour aller vers une Chambre 
Territoriale d'Agriculture et donné mandat à son président pour prendre 
toutes les dispositions nécessaires à la réalisation de ce projet. De plus la 
session a également convenu qu'il nous fallait clarifier les champs de 
compétences et les prérogatives de cette future Chambre avec l'État 
et la Collectivité de Corse. 
J'ai donc, Monsieur le Premier Président, demandé et obtenu un 
budget au Fonds National de Solidarité et de Péréquation de 
l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture APCA, qui nous a 
permis de recruter M. Pierre- Christophe Adrian, via le Cabinet Resolia. Il 
a en charge une étude de l’environnement loca
l, État, Collectivité, 
Chambre, compte tenu du chevauchement actuel des missions et des 
compétences, il a aussi en charge, les modalités de création et 
déploiement de la Chambre Unique. 
Ainsi, je vous confirme que conformément aux préconisations de 
la Cour des Comptes, le projet de Chambre unique est bien engagé par 
la Chambre Régionale d’agriculture de Corse et suit son cours. 
RÉPONSE DU PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE RÉGIO
NALE D’AGRICULTURE
DE NORMANDIE 
L’organisation 
dans 
laquelle 
s’est 
engagée 
la 
Chambre 
d’agriculture de Normandie à partir de 2018, avec le maintien des 
Chambres 
départementales 
d'agriculture, 
n’est 
ni 
source 
de 
complexité, ni d’ambiguïté. 
Au contraire, cette organisation montre sa pertinence avec : 
Une rationalisation des services des Cham
bres d’agriculture de la 
région au sein de la CRA, employeur unique, avec un organigramme 
régional commun, l’optimisation des fonctions support et ressources 
métiers en région, la mise en place et le suivi de tableaux de bord et 
d'indicateurs d'évaluation, une offre de services commune, des 
antennes maillant le territoire, pilotées au niveau départemental en 
déclinaison du projet régional commun. Par cette organisation, la 
Chambre d’agriculture reste bien «
l’acteur du dernier km
». 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
262 
Le maintien d’instances 
élues en département, pour garder un 
lien consulaire étroit avec les services déconcentrés de l’État, le Conseil 
Départemental, les EPCI sur les enjeux agricoles, et piloter l’action de la 
Chambre au plus près des besoins des territoires, à partir des ressources 
mutualisées en région. Le maintien d’établissements départementaux, 
qui porte les priorités du « local 
», garantit l’opportunité et la qualité des 
actions de la Chambre d’agriculture au plus près des besoins des 
agriculteurs et des collectivités (exemples en 2020 : les actions sur les 
circuits courts, les zones de non traitement, les problématiques foncières, 
l'accompagnement des agriculteurs en difficulté…)
Au sujet de la régionalisation de la compétence fiscale, la 
Chambre d'agriculture de Normandie souhaite rappeler que : 
-
Le maintien de la compétence fiscale en département n’a été ni 
un obstacle à la réorganisation en région, garantissant les moyens 
de fonctionner à chaque échelon, ni un obstacle à la consolidation 
des budgets en région, et à un pilotage budgétaire centralisé 
optimisant les ressources. 
-
Par ailleurs, le maintien de la compétence fiscale en département 
est cohérent avec le maintien d’établissements départementaux, 
et l’action d’élus qui s’engagent et rendent des comptes sur 
l’action d
e la Chambre vis-à-vis des ressortissants, au plus près de 
leurs attentes, dans une approche ascendante, partant du terrain 
et non centralisatrice. 
La régionalisation de la compétence fiscale conduirait dans le 
cadre de la convergence régionale à devoir augmenter l'impôt sur 
certains départements, situation impossible à expliquer aux agriculteurs 
et propriétaires, qui ne pourraient comprendre que la réorganisation des 
Chambres d'agriculture les pénalise fiscalement, et les rendraient 
hostiles à toute évolution. 
RÉPONSE DU PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE RÉGIONALE 
DES PAYS DE LA LOIRE 
Vous avez bien voulu me transmettre les extraits du chapitre 
concernant les Chambres d'agriculture destiné à figurer dans le rapport 
public annuel 2021 de la Cour des comptes et je vous en remercie. 
Comme 
vous 
le 
proposez 
dans 
votre 
courrier 
d'accompagnement, je vous apporte ma réponse dont je souhaite la 
publication. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LE RÉSEAU DES CHAMBRE
S D’AGRICULTURE : UN
E RESTRUCTURATION 
À ACHEVER POUR PLUS 
D’EFFICACITÉ
263 
L'organisation dans laquelle s'est engagée, à compter du 
1er janvier 2018, la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire n'est pas 
source 
de 
complexité, 
ni 
d'ambiguïté 
avec 
le 
maintien 
des 
établissements départementaux. Au contraire, cette organisation a 
permis de rationaliser au sein d'un même employeur l'organisation des 
services des Chambres d'agriculture de la région (à noter que la 
Chambre d'agriculture de la Mayenne a rejoint cette organisation 
le 1er janvier 2021) tout en conservant une instance départementale 
assurant les missions consulaires auprès du préfet et des services 
déconcentrés de l'administration, du conseil départemental et des 
autres collectivités et acteurs départementaux. Le pilotage des missions 
d'intervention est donc organisé régionalement et la nécessaire 
proximité avec les instances départementales est garantie avec une 
organisation départementale consulaire de la Chambre d'agriculture. 
Le contrôle de la Cour des comptes qui a eu lieu en Pays de la 
Loire date d'octobre 2018 et non d'octobre 2019 comme indiqué par 
erreur. Par ailleurs il portait sur la période 2013-2017 et n'intégrait donc 
pas l'année 2018, première année de cette nouvelle organisation. Le 
propos de la Cour indiquant une régression dans la capacité à produire 
une information analytique avec des indicateurs de performance pour 
mesurer les conséquences de la régionalisation est donc surprenant 
puisque l'objet du contrôle ne portait pas sur l'année 2018 mais sur la 
période 
antérieure. 
Aucune 
donnée 
précise 
n'a 
d'ailleurs 
été 
demandée ni pu être fournie pour l'année 2018. 
La nature des indicateurs fournis aux membres de la session de la 
CRA Pays de la Loire entre 2014 et 2017 pour analyser les effets de la 
mutualisation régionale n’a pas varié sur la période 2014
-2017 (je vous 
joins les tableaux fournis pour les années 2015 à 2017). Il est donc difficile 
d’écrire, me semble
-t-
il, qu’ils
ont marqué une régression depuis 2014. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes