La Compagnie 
d’aménagement 
des coteaux 
de Gascogne : 
un modèle 
économique 
à refonder 
PRÉSENTATION ________________________________________________ 
La gestion de l’eau doit répondre à plusieurs objectifs, comme la 
satisfaction des besoins agricoles et la gestion des effets de la croissance 
démographique, qu’il convient de rendre compatibles avec le 
réchauffement climatique et la préservation des milieux naturels. 
La 
compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne 
(CACG) a été 
créée par l’État en 1959. Cette société d’économie mixte 
(SEM), dont le siège est situé à Tarbes, est statutairement chargée 
d’assurer un service public d’aménagement hydraulique. Elle participe 
au développement économique de régions agricoles, en rive gauche 
de la Garonne, par la protection et la maîtrise de la ressource en eau. 
En effet, l’Occitanie est, aujourd’hui, la deuxième région métropolitaine 
en surface agricole utilisée (avec 12 % de la surface nationale, soit 
3,15 
millions d’hectares), et la première pour le nombre d’exploitations 
agricoles (environ 65 
000). Le périmètre d’intervention de la société 
couvre également une partie de la région Nouvelle-Aquitaine. 
Si l’État a été le donneur d’ordre et le financeur historique des 
sociétés d’aménagement hydraulique, son positionnement, aujourd’hui 
en retrait, a conduit la SEM à réorienter ses activités au service des 
collectivités locales. Elle optimise désormais, dans un contexte contraint, 
l’usage de l’eau, en substituant à un objectif de mobilisatio
n de la 
ressource, par l’aménagement des canaux et retenues d’eau, celui de 
hiérarchisation de la demande, face à la concurrence croissante des 
usages, au premier lieu desquels les reversements en arrière. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
150 
Cette évolution a des conséquences sur le modèle économique 
de la SEM et sur la cohérence de son actionnariat. Mais elle illustre 
également le sujet plus général du financement de la préservation des 
ressources naturelles, notamment des ressources en eau. 
I -
Une réorientation des activités au service 
des collectivités locales 
Dans 
les 
années 
60, 
l’État 
a 
confié 
à 
trois 
sociétés 
d’aménagement régional (SAR), la CACG, la compagnie du Bas Rhône 
Languedoc (BRL) et la société du canal de Provence (SCP) une mission 
de service public, par la voie de concessions d
’aménagement 
hydraulique, pour les usages domestiques, agricoles et industriels. 
A -
Les concessions de l’État
1 -
Les concessions de l’État
en matière d’ouvrages hydrauliques
La CACG a été chargée par l’État de construire 
des barrages et 
des canaux dans les secte
urs en manque d’eau chronique, sur un 
périmètre allant d’Agen aux Pyrénées et de Dax à Toulouse.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
151 
Carte n° 1 :
périmètre d’intervention de la CACG
Source : CACG 
Note 
: le périmètre d’intervention de la CACG se compose du bassin versant de l’Adour géré 
par délégation de 
l’EPTB Institution Adour (gris) et du système Neste géré sous concession de 
l’État (vert).
Deux concessions 
ont été signées avec l’État, une première en 
1960 portant sur la création et l’exploitation des ouvrages nécessaires à 
la mise en valeur d’une zone
couvrant le Gers, le nord des 
Hautes- Pyrénées et une partie des départements limitrophes, une 
seconde en 1990 pour la réhabilitation du canal de la Neste. Elles ont 
conduit à la construction de 15 barrages, de 60 stations de pompage et 
de 2 200 km de réseaux. 
Pour financer la réalisation de ces différents équipements, l’État a 
versé à la SEM des dotations compensatoires, sous forme de mises à 
disposition d’agents et de subventions d’équipement.
La CACG a reçu, conformément au décret de concession, 
250 MF (environ 38 
M€) de subventions nationales d’investissement entre 
1990 et 2000 pour la réhabilitation du canal de la Neste. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
152 
2 -
Le retrait str
atégique et financier de l’État
À l’issue de la réalisation des principaux ouvrages, l’État s’est 
progressivement retiré des activités de la CACG, à la fois en termes de 
financements et de pilotage. Il n’adresse plus de lettre de mission à la 
compagnie depuis 1995. 
Ses dotations financières ont été très fortement réduites. Les 
salariés de la compagnie ne sont plus désormai
s des agents d’État et 
l’aide transitoire versée pour leur remplacement s’est éteinte en 2008. 
Les subventions nationales ont baissé avec la diminution des projets sur 
le périmètre de concession, passant d’une moyenne de 4
M€ par an 
dans les années 90 à 0,8 
M€ dans les années 2010. Par ai
lleurs, son aide 
à la gestion des étiages, versée 
via
l’
Agence 
de l’eau Adour
-Garonne, 
devrait disparaître en 2021. 
Une comptabilité analytique en « approche économique » 
La CACG dispose d’une comptabilité analytique par activité 
(exploitation, ingénierie France, ingénierie internationale). Elle a 
précisé ses clefs de répartition en ventilant les charges de structure 
et frais généraux, mais aussi les dépenses commerciales, de 
recherche et de stratégie. 
À ce stade, cette comptabilité en coûts complets ne concerne 
que le périmètre des concessions d’État. L’activité concessive 
historique y apparaît économiquement déséquilibrée. La concession 
de 1960 présente des recettes d’eau importantes mais consomme 
des charges qui le sont encore plus, dégageant un résultat annuel 
variant de - 0,8 
M€ à 
- 1,6 
M€. La concession de 1990 engendre des 
ventes d’eau faibles mais nécessite peu de charges
. Son résultat 
annuel est légèrement positif de 0,1 
M€ à 0,3
M€, ne permettant pas 
l’équilibre de l’ensemble du périmètre concédé par l’État.
Cette « approche économique 
» n’incluait pas l’exploitation 
hydraulique sous concession des collectivités. À la demande de la 
chambre régionale des comptes Occitanie, la compagnie a étendu 
son analyse en coûts complets à l’ensemble de ses activi
tés, lui 
permettant ainsi de déployer un plan économique à moyen terme 
fondé sur des charges exhaustives.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
153 
En l
’absence d’une partie de ces financements compensatoires, 
le modèle économique de la gestion de l’eau est difficile à équilibrer. 
Les comptes 
des concessions d’État présentent des résultats nets faibles, 
qui sont devenus déficitaires sur les trois derniers exercices
107
. 
L’équilibre financier des nouveaux projets reste largement 
dépendant des aides publiques, qui représentent 50 % à 70 % du coût 
d’
investissement et sont majoritairement issues des collectivités locales. 
B -
La réorientation des activités de la CACG, 
au service des collectivités 
Aujourd’hui, le périmètre des concessions historiques est équipé 
des principaux ouvrages nécessaires à l’irrig
ation des parcelles. La 
CACG a donc diversifié ses activités et élargi son périmètre 
d’intervention, prenant ainsi des risques financiers plus importants.
1 -
La diversification des activités 
La société est passée progressivement d’une mission de 
concessionnaire d'État, spécifiquement hydraulique, à une diversité de 
missions au service des collectivités locales. Ses modes d’intervention 
auprès des collectivités sont variés : maître d’ouvrage, maître d’œuvre 
et prestataire de services en études ou en maintenance 
d’équipements.
Elle compte aujourd’hui 216
salariés, répartis sur sept agences, et 
gère 65 barrages pour le compte des départements, de syndicats 
mixtes, d’associations syndicales autorisées (ASA)
108
et de l’institution 
Adour
109
. La politique agricole de la région est parallèlement montée en 
puissance et les départements accordent des financements importants 
dans le domaine de l'irrigation. 
107
Résultats nets des concessions d’État
: - 745 000 
€ en 201
7, - 151 000 
€ en 2018, 
- 666 000 
€ en 2019. La perte estimée pour 2020 s’élèverait à 710
000 
€.
108
Établissements publics créés par arrêté préfectoral, regroupant les propriétaires pour 
la prévention contre les risques naturels et sanitaires (pollutions), la préservation et 
l’exploitation des ressources naturelles, l’aménagement et l’entretien des cours d’eau 
et lacs, la mise en valeur des propriétés. Les ASA sont soumises à l’ordonnance 
n° 2004- 632 du 1
er
juillet 2004 relative aux associations syndicales de propriétaires et au 
décret n° 2006-504 du 3 mai 2006 
109
Établissement public territorial de bassin, qui formalise la coopération des 
collectivités pour la gestion des rivières dans le cadre d’un bassin hydrographique 
(loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques 
technologiques et naturels et à la réparation des dommages, modifiée en 2015). 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
154 
La CACG assure des interventions hors concession, comme la 
vente d’équipements d’irrigation aux agriculteurs, par exemple
les 
compteurs connectés, ou le conseil et l’animation économiques pour la 
mise en valeur de territoires ruraux. Ces prestations, ainsi que certaines 
concessions locales, sont assurées dans des conditions juridiques qui ne 
sont pas satisfaisantes, la SEM intervenant parfois sans titre. 
L’exemple de l’aménagement du barrage de Païchérou
à Carcassonne 
En 2015, la CACG a signé un contrat de concession avec la 
commune 
de 
Carcassonne, 
en 
tant 
que 
mandataire 
d’un 
groupement comprenant la SEM et des entreprises privées. Ce 
contrat prévoit la construction (3,7 
M€) et la gestion d’une centrale 
hydroélectrique sur l’Aude.
La CACG a créé une filiale dédiée, la société par actions 
simplifiée (SAS) dénommée « les énergies de la cité », dont elle 
détient 29,5 % du capital. La concession, qui a été transférée à cette 
société, doit en principe être autofinancée, à terme, par la 
valorisation hydroélectrique. La mise en place de sociétés de projet 
permet de faire entrer des partenaires privés, spécialisés dans les 
énergies re
nouvelables, et d’obtenir des financements participatifs. 
Toutefois, cette gestion par filiale aboutit à des montages juridiques 
complexes ne facilitant pas le partage des responsabilités. 
En l’espèce, le portage des dépenses initiales de la 
concession n’a
pas été clairement défini, entraînant une perte de 
120 
000 € pour la CACG. De plus, la chaîne des contrats, au sein d’un 
montage contractuel sophistiqué, s’avère incomplète.
La filiale a conclu un contrat de conception-construction 
avec le groupement d’en
treprises constitué par la CACG et ses 
partenaires. En revanche, le contrat d’exploitation
-maintenance 
prévu entre la filiale et le groupement n’a pas été conclu. Le 
groupement assure donc, de fait, l’exploitation et la maintenance 
du barrage de Carcassonne. La signature de ce contrat serait 
prévue au cours du premier trimestre 2021.
2 -
Un périmètre d’intervention 
hors du cadre régional 
La société a élargi son périmètre géographique, y compris hors 
d’Occitanie. 
Elle 
a 
repris 
les 
compétences 
de 
la 
compagnie 
d
’aménagement rural d’Aquitaine en 2000 et répond à des appels 
d’offres en Pays de la Loire pour la réalisation de réservoirs.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
155 
Les interventions de la CACG dans les Pays de la Loire 
La CACG a remporté, fin 2013, des appels d’offres visant à 
construire et à 
gérer des réserves d’eau en vue d’irriguer des 
parcelles agricoles dans le marais Poitevin, deuxième zone humide 
en France. Deux contrats de délégation de service public ont été 
signés en 2014, pour des durées respectives de 15 et de 20 ans. Ils 
représentent un investissement global de 40 
M€.
Ces projets ont nécessité d’importants travaux entraînant une 
augmentation de 12 % par an des actifs immobilisés de la SEM, 
depuis 2013. Leur progression dépasse celle des capitaux propres, 
mettant en tension sa trésorerie. Le budget 2020 acte à la fois un 
coût supérieur des investissements (+ 4 
M€, soit +
10 %) et la baisse 
des financements publics. Deux avenants doivent prolonger la 
durée de la concession pour permettre l’amortissement des 
investissements supplémentaires. 
Les opérations dans le marais poitevin et l’Ouest se 
poursuivent, avec notamment une mission d’assistance à maîtrise 
d’ouvrage en 2020, pour la requalification du barrage de Vioreau, 
au nord de Nantes. La construction de deux nouvelles réserves 
d’eau
est également prévue en 2022 et 2023, dans le cadre du 
renouvellement de la concession Sèvre-Autizes (pour des travaux 
estimés à 8 
M€, subventionnés à 70
%). 
La société s’est également engagée à l’international
, avec 
l’achat d’une société filiale en 2014
lui permettant d’améliorer ses 
marges. Si le chiffre d’affaires à l’international progresse, pour atteindre 
1,9 
M€ en 2019, il reste néanmoins modeste, représentant 7
% du chiffre 
d’affaires global de la CACG.
Ses interventions à l’étranger ont comporté d
es risques financiers, 
notamment dans les relations avec les débiteurs et établissements de 
crédit étrangers. Des créances anciennes pour près de 328 000 
€ 
demeurent impayées malgré les relances, conduisant la CACG à 
privilégier dorénavant des interventions en partenariat avec des 
bailleurs de fonds internationaux. 
La diversité des interventions de la SEM n’a pas conduit à revisiter 
la composition de son capital. Certaines collectivités, sur le territoire 
desquelles elle réalise d’importants investissements
, sont absentes de 
l’actionnariat. Il en est de même pour des acteurs locaux, disposant 
pourtant de compétences reconnues dans la gestion de l’eau.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
156 
C -
L’inadéquation de l’actionnariat
avec le périmètre d’actions de la CACG
Le capital social, d’un montant de 2
,1 
M€, est réparti entre des 
actionnaires publics majoritaires et des actionnaires privés. Les 
collectivités locales d’Occitanie détiennent 58,3
% du capital social et 
celles de Nouvelle-Aquitaine, 10,1 %
110
. 
Graphique n° 1 :
répartition du capital social de la SEM 
Compagnie 
d’aménagement des coteaux de Gascogne
Source : CACG 
Son assise capitalistique est faible par rapport à son activité. En 
comparaison, le capital de BRL, l’autre SAR d’Occitanie, atteint 29,6
M€. 
Même si les contraintes peuvent varier entre les deux sociétés, le chiffre 
d’affaires et l’effectif de BRL représentent le triple de ceux de la CACG, 
pour un capital 15 fois plus important. 
L’insuffisante capitalisation des SEM est régulièrement relevée par 
la Cour des comptes (rapports publics annuels 2001 et 2015, référé de 
juin 2017 et, plus récemment, dans le rapport sur les SEM locales de 
mai 2019). Pour la Cour, le niveau de capital social adéquat des SEM, 
au regard de la nature des activités et des besoins d’investissement, doit 
être en cohérence avec l’importance des opérations qu’elles portent.
110
En Occitanie : la R
égion, l’Ariège, Aveyron, Gers, Haute
-Garonne (principal 
actionnaire), Hautes-Pyrénées, Lot, Tarn et Tarn-et-Garonne ; en Nouvelle-Aquitaine : la 
région, la Dordogne, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
157 
Dans son rapport sur les SEM locales, la Cour a rappelé le lien 
direct qui doit exister entre les compétences des collectivités 
actionnaires et l’objet de la société. La loi n°
2019-463 du 17 mai 2019 
tendant à sécuriser l’actionnariat des entreprises publiques locales a 
simplifié cette exigence, en autorisant les collectivités à participer au 
capital d’une SEM dès lors qu’elles détiennent l’une des compétences 
correspondant à son objet, ce que respectent les collectivités 
actionnaires de la CACG. 
Mais la dynamique de développement des SEM les a éloignées 
de leurs finalités d’o
rigine et les a conduites à intervenir comme des 
opérateurs privés, s’ouvrant ainsi à de multiples activités. Celles
-ci 
prennent la forme d’opérations pour des tiers non actionnaires, parfois 
en dehors du ressort territorial de leurs collectivités actionnaires, ou de 
recours à des filiales, qui sont mal connues de ces collectivités. 
Aussi u
ne vigilance accrue doit être portée à l’adéquation entre 
le champ des interventions de la CACG et la composition de son 
actionnariat, notamment pour ses interventions hors de ses régions 
actionnaires. 
Par 
ailleurs, 
les 
établissements 
publics 
de 
coopération 
intercommunale (EPCI), compétents en matière du petit cycle de l’eau 
(eau pluviale, eau potable, assainissement) et de la gestion des milieux 
aquatiques et de la prévention des inondations (GEMAPI) ne sont pas 
partie prenante à l’actionnariat de la société.
Pourtant les actions entreprises par les intercommunalités dans le 
cadre de la GEMAPI sont comparables à celles de la CACG et 
concernent principalement l’aménagemen
t des bassins versants, 
l’entretien des cours d’eau et des canaux, lacs et plans d’eau, la 
défense contre les inondations et la protection et la restauration des 
écosystèmes aquatiques
111
. 
L
es 
nouvelles 
dispositions 
du 
code 
de 
l’environnement 
permettent 
le 
regroupement 
des 
EPCI 
à 
la 
bonne 
échelle 
hydrographique pour piloter la gestion de l’eau. Ce regroupement, au 
sein d’un établissement public territorial de bassin (EPTB), permet la 
coordination des actions sur un territoire correspondant à un grand 
bassin v
ersant. Tel est le rôle de l’institution Adour.
Une augmentation de capital de la société permettrait cette 
mise en cohérence et renforcerait les ressources de la CACG, qui 
connaît une forte dégradation de sa trésorerie. 
111
Article L. 211-
7 du code de l’environnement.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
158 
D -
La dégradation de la situation financière 
Les produits d’exploitation s’élèvent en 2019 à 
33,5 
M€ et le 
chiffre 
d’affaires
(25,8 
M€
) subit une baisse de 7,5 % depuis 2013. La vente 
d’eau 
aux irrigants représente 56 
% du chiffre d’affaires net, contre 24
% 
pour la vente de prestations de services et 20 % pour la vente 
d’ouvrages et de matériel d’irr
igation. 
Le résultat d’exploitation est déficitaire (
- 0,4 
M€ fin 2019) pour la 
deuxième année consécutive. Le résultat comptable net se solde par 
une perte, pour le troisième exercice consécutif (- 2,4 
M€ en 2019). Le 
budget 2020, voté en juin, prévoit un impact de la pandémie de 
covid 19 de - 1,7 
M€ sur le chiffre d’affaires et de 
- 0,5 
M€ sur son résultat 
annuel. 
Au bilan, 
les capitaux propres s’élèvent à 278
M€ et sont 
essentiellement la contrepartie des ouvrages et réseaux d’irrigation 
reçus en concess
ion. L’encours de dette atteint 14,7
M€ fin 2019, après 
un pic à 17,4 
M€ en 2017. Depuis 2014, le remboursement du capital de 
la 
dette, 
de 
l’ordre 
de 
2
M€ 
par 
an, 
excède 
la 
capacité 
d’autofinancement de la CACG. Le délai de désendettement
112
dépasse 18 années fin 2017 et devient non mesurable à partir de 2018, 
la capacité d'autofinancement étant négative. 
Cette situation est due, notamment, aux dépenses réalisées dans 
le cadre du plan stratégique de la CACG adopté fin 2016. La société a 
choisi de sortir du pé
rimètre concessif historique en s’engageant dans 
des investissements lourds. Parallèlement, le développement des 
missions hors exploitation (stratégie, recherche et développement) et 
une partie de l’activité commerciale ont pesé sur sa rentabilité. Ce plan
stratégique peine à produire ses effets. La diminution des ressources liées 
aux concessions historiques et les charges nouvelles, conséquences des 
projets conduits en Pays de la Loire, engendrent une forte dégradation 
de la trésorerie, qui est passée de 11,5 
M€ fin 2017 à 2
M€ fin 2019.
Parallèlement, les souscriptions des irrigants diminuent, reflétant 
les difficultés économiques des exploitations agricoles. L’endettement 
de nombreuses exploitations, l’obligation de laisser certaines parcelles 
en jachère 
ou l’encouragement à la diversification des cultures 
participent à cette baisse des souscriptions. Les débits souscrits sur les 
concessions d’État par les agriculteurs ont baissé de 9
% depuis 2015 et 
les recettes de ventes d’eau de près de 3
%. 
112
Encours de dette (hors avances 
de l’État) rapporté à la capacité 
d'autofinancement. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
159 
La CACG exerce ses activités, pour la partie occitane, dans un 
contexte fragile : outre la baisse des prix agricoles, 85 % du territoire est 
en zone agricole défavorisée, dont la moitié en zone de montagne. 
Cette situation a un impact sur 72 % des exploitations de la région. Ces 
zones regroupent des territoires marqués par un handicap naturel ou des 
difficultés spécifiques et bénéficient d’aides compensatoires de 
l’Union
européenne. La région a obtenu un montant de 1,05 
Md€ 
d’aides de la politique agricole commune e
n 2018, pour plus de 
66 300 bénéficiaires
113
. 
Au regard des difficultés rencontrées par la société, le conseil 
d’administration de la SEM a adopté en juin 2020 un plan de 
redressement d’une durée de trois ans, prévoyant plus particulièrement 
une politique de 
modération des investissements et d’économies sur les 
coûts indirects jusqu’à l’amélioration des ratios financiers.
II -
L’évolution nécessaire
du modèle économique 
La situation financière dégradée de la CACG illustre le 
déséquilibre croissant des concessions 
d’État, lié à l’inadaptation 
actuelle des ressources de la SEM, aux contraintes environnementales et 
aux 
difficultés 
économiques 
du 
monde 
agricole. 
Son 
modèle 
économique doit nécessairement évoluer. 
A -
La discordance entre les enjeux de la gestion 
de l’eau et
le modèle économique 
1 -
Les différents usages de l’eau
Le périmètre d’intervention de la compagnie est majoritairement 
situé en zone dite de « répartition des eaux ». Ces zones caractérisent 
une insuffisance chronique des ressources hydriques permettant 
nota
mment à l’État de baisser les autorisations de prélèvements. Si 
l’inscription de la société en zone de répartition des eaux participe au 
maintien de l’équilibre entre la ressource et les besoins en eau, elle 
conduit également à réduire les marges de manœuv
re de la CACG. 
113
Source : service régional 
de l’information statistique, économique et territoriale 
(SRISET) Occitanie, aides du 1
er
pilier et de 
l’ICHN
(indemnité compensatoire de 
handicap naturel) au titre de la PAC 2018. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
160 
L’arbitrage entre les différents usages dépend du cahier des 
charges du concessionnaire, mais aussi de dispositions légales et 
réglementaires, comme le schéma directeur d’aménagement et de 
gestion des eaux (SDAGE)
114
, le plan de gestion des étiages et les arrêtés 
préfectoraux. Les normes et valeurs fixées par ces différents documents, 
en matière de respect des débits d’eau en rivière, sont parfois 
difficilement 
compatibles. 
Certaines 
infractions, 
caractérisées 
à 
l’encontre de la CACG, appellent
une clarification difficile à satisfaire 
de ces références 
: l’arrêté préfectoral d’avril 2001 concernant les 
prélèvements d’eau sur la rivière Gimone a été réécrit en mai 2019, 
d’autres contentieux sont en cours fin 2020 concernant les normes de 
débits minimum imposés à la compagnie. 
Les 
SDAGE 
se 
déclinent 
localement 
en 
schémas 
d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE), afin d’articuler les 
usages, dans le cadre d’une gouvernance partagée. Ce n’est que 
récemment que le département du Gers, compétent en la matière, 
s’est engagé dans la réalisation d’un SAGE
« Neste et rivière de 
Gascogne 
», avec l’appui technique de la CACG. 
Les exigences environnementales ont été progressivement 
renforcées, comme la nécessité de remettre de l’eau dans le milieu, 
conform
ément aux débits d’étiage réglementaires. Les rejets dans le 
milieu garantissent un volume d’eau suffisant pour la préservation des 
écosystèmes aquatiques, les rivières et les lacs de réserve abritant des 
espèces animales et végétales à protéger
et accueillant parfois des 
activités de loisirs. 
2 -
Les conséquences 
La CACG gère 500 
millions de mètres cubes d’eau, dont 
200 millions sont valorisés en moyenne, soit 40 %. Ainsi, 60 % des volumes 
d’eau gérés, destinés à soutenir le milieu en maintenant les étiages f
ixés 
par les arrêtés préfectoraux, ne sont pas facturables. 
Alors que les charges 
d’exploitation de la société augmentent, 
notamment celles d’électricité et de maintenance, cet usage 
« environnemental 
» n’a pas de contrepartie en recettes. La société doit,
dans ces conditions, concilier le désengagement financier de l’État 
entraînant 
une 
rentabilité 
décroissante 
des 
concessions, 
et 
le 
renforcement des besoins environnementaux comme la réalisation 
d’aménagements pour prévenir les inondations et les sécheress
es. Enfin, 
la SEM est concernée par le développement des différentes formes de 
contestation citoyenne. 
114
D
ocuments de planification, institués par la loi sur l’eau de 1992
, qui fixent les 
orientations en matière de bon état des eaux. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
161 
Malgré cette forte exposition à des risques juridiques et financiers, 
la CACG n’a pas formalisé de stratégie permettant leur prise en compte 
budgétaire. 
Si à la suite d’observations de la chambre régionale des 
comptes Occitanie, une première démarche d’identification des risques 
a été engagée, une méthode d’alerte et de gestion et un plan d’action 
restent encore à formaliser. 
L’abandon du projet de Siven
s 
La CACG a signé en 2008 une convention publique 
d’aménagement avec le département du Tarn, maître d’ouvrage du 
projet de barrage de Sivens, situé sur un affluent du Tarn, le Tescou. Un 
arrêté préfectoral de 2013 a déclaré d’intérêt général la retenue.
Carte n° 1 :
projet initial du barrage de Sivens 
Source : Départemental du Tarn 
Ce projet s’est heurté rapidement à une forte contestation. 
Après le décès d’un manifestant, un arrêté préfectoral de 2015 a 
abrogé celui de 2013, mettant un terme à ce projet. Le montant 
total des dépenses engagées par la CACG s'élève à 3,3 
M€. Un 
protocole transactionnel, conclu avec le département fin 2015, a 
résilié la convention publique d’aménagement et a entériné le 
remboursement à la SEM de ses dépenses. 
L’abandon de ce projet constit
ue une illustration des conflits 
d’usages de l’eau, marqués par l’affrontement entre les intérêts 
agricoles et les défenseurs de l’environnement. Il montre la nécessité 
d’anticiper les risques financiers et juridiques des opérations, et de 
développer la co
ncertation et l’animation territoriale
s. 
Cinq ans après l’abandon du projet, un nouvel ouvrage est à 
l’étude par l’instance de coconstruction (ICC), réunissant les agriculteurs, 
associations et élus locaux. La nouvelle retenue serait dotée d’une 
capacité i
nférieure au projet initial, dans l’objectif de pallier le déficit en 
eau de la vallée du Tescou en préservant la zone humide. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
162 
B -
L’adaptation nécessaire du système
de financement 
Le système de financement des usages de l’eau mérite d’être 
simplifié et harmo
nisé. Concernant l’eau sous pression, l’irrigant souscrit 
un débit, qui détermine la part fixe de sa redevance, à laquelle s’ajoute 
une redevance proportionnelle à sa consommation. Le prix au mètre 
cube dépend des zones géographiques. Le nombre de bornes et les 
usages hors saison font également varier le prix pour l’irrigant. Quant au 
droit à prélèvement en rivière, il est soumis à une tarification différente, 
qui s’appuie sur le débit, la surface irriguée ou le volume d’eau. Il s’ensuit 
une grande diversité de tarifs, plusieurs dizaines, pour une assiette 
relativement faible. 
Schéma n° 1 :
usages de l’eau et ses financements 
Source : 
Cour des comptes d’après 
données CACG 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
163 
Le principal enjeu financier pour la société réside dans les 60 % 
d’eau brute reversés dans le mi
lieu naturel, qui constituent un bien 
collectif ne pouvant donner lieu, tel quel, à rémunération. Ces 
reversements contribuent à alimenter les nappes phréatiques et à 
prévenir les périodes de sécheresse devenues fréquentes en Occitanie. 
Quant aux retenues et canaux, ils préservent des inondations les 
populations et leurs activités. Cette gestion de l’eau représente un coût 
que les politiques publiques se doivent d’appréhender pour en 
permettre le financement. 
Toutefois, actuellement, les bases réglementaires autorisant cette 
facturation sont inexistantes. Aussi, les projections financières de la SEM qui 
reposent sur la rémunération dès 2021 de ces 60 % d’eau reversés dans le 
milieu, alors qu’aucun contributeur n’est identifié par la réglementation en 
vigueur, constituent une prospective financière sans fondement. 
Graphique n° 2 :
projection des résultats jusqu’en 2025
Source : CACG (CR = comptes de résultats) 
La 
société envisage, en complément, d’autres pistes tarifaires, 
notamment l’augmentation du prix de l’eau potable e
t la mise en place 
d’une tarification incitative pour l’usage agricole.
La SEM précise 
qu’elle engagera une démarche concertée de 
revalorisation tarifaire sur une période de quatre ans, dont la mise en 
œuvre est prévue à partir de 2022 pour les usagers. El
le prévoit 
également, à partir de 2023, une tarification pour l’eau reversée en 
rivière, malgré l’absence
de dispositions réglementaires la concernant 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
164 
directement
115
. Selon son plan de redressement actualisé, un résultat net 
de 500 
000 € serait obtenu en 2022. 
Des pistes de valorisation énergétique inexploitées 
La CACG n’a modifié ses statuts qu’en 2012 pour devenir un 
fournisseur d’électricité, et seulement deux de
ses barrages 
produisent aujourd’hui cette énergie : la centrale de Puydarrieux, 
depuis 2015, et le barrage de Païchérou à Carcassonne mis en 
service en 2019. 
La production d’énergie hydroélectrique pourrait apporter 
des ressources complémentaires à la compagnie. Mais, si elle a 
inscrit la valorisation du potentiel énergétique des concessions dans 
les objectifs de son plan stratégique de 2017, une liste exploratoire 
de 23 projets éligibles sur les différents ouvrages en concessions 
d’État n’a été que récemm
ent produite.
C -
Le projet inabouti de transfert 
des concessions aux régions 
Les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, à la demande de 
l’État, se concertent pour convenir des conditions permettant le transfert 
des concessions. 
Ce transfert aux régions, permis par la loi depuis 2004
116
, a déjà été 
réalisé pour les deux autres sociétés nationales, la BRL à l’initiative de l’ex
-
région Languedoc-
Roussillon en 2008, et la SCP. Mais l’ex
-région 
Midi- 
Pyrénées n’avait pas souhaité s’engager dans cette démarche pour
la CACG. La région Occitanie connaît donc deux situations différentes sur 
son territoire : la maîtrise d’ouvrage régionale pour la concession à BRL et la 
maîtrise d’ouvrage de l’État pour la concession à la CACG. 
115
Travail en cours par le comité de bassin Adour-Garonne visant à pérenniser, 
pour l’ensemble des structures réalisant du soutien d’étiages en Adour
-Garonne 
(EPTB, ententes interdépartementales, départements, syndicats mixtes, CACG), 
le financement du soutien d’étiages. Les bases juridiques et les modalités de 
financement de ce service sont aujourd’hui variées et
, selon la CACG, « 
la 
volonté des acteurs est de les rendre équitables et lisibles dans le contexte du 
changement climatique qui va fortement accroître le besoin de soutien des 
étiages au cours des 30 prochaines années
». Des déclarations d'intérêt général 
instaurent, par arrêté préfectoral temporaire, une redevance versée par les 
bénéficiaires 
à l’exploitant, correspondant à leur participation aux charges 
d’exploitation, d’entretien et d’aménagement des ouvrages.
116
Article 36 de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et 
responsabilités locales. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
165 
L
’accord des deux régions Occitanie et No
uvelle-Aquitaine reste 
conditionné, notamment, à la mise en place d’un plan de redressement 
de la société, à la refonte de la tarification, à la révision des règlements 
d'eau pour limiter les contentieux, à la fusion des deux contrats de 
concession, et à l'élargissement du périmètre global pour inclure 
l’ensemble des ouvrages.
Les 
deux régions ont voté, à l’été 2020, des avances en compte 
courant d’associés pour 4
M€, soit 2,7
M€ pour l’Occitanie et 1,3
M€ pour 
la Nouvelle-Aquitaine. Cet apport en compte courant pourrait être 
transformé en augmentation de capital si les conditions exposées 
supra
sont acceptées. Dès à présent, elles sont une réponse ponctuelle aux 
besoins de trésorerie de la société. 
Le transfert des concessions constituerait une opportunité pour 
réviser les missions fixées par les contrats concessifs historiques, et pour 
adapter les statuts et la stratégie de la CACG, qui serait alors dotée 
d’une gouvernance rénovée, et d’un actionnariat davantage en 
cohérence avec ses interventions. 
Si, à court terme, ce transfert doit entraîner la participation des 
régions au coût du redressement financier de la société, il leur 
permettrait surtout de piloter la gestion de l’eau assurée par la société, 
et d’en maîtriser les enjeux agricoles, environnementau
x et urbains. La 
SEM serait véritablement positionnée comme l’outil de déploiement des 
politiques régionales de l’eau.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
166 
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ________________________ 
La 
CACG 
assure 
des 
missions 
interdépendantes 
mais 
concurrentes 
: soutien au secteur agricole par l’irriga
tion, protection 
environnementale par la garantie d’étiage des cours d’eau et 
approvisionnement des populations et de l’industrie.
Son contrôle, par la chambre régionale des comptes Occitanie, 
a mis en évidence les difficultés structurelles d’un outil créé
par l’État 
dans les années 60 et désormais dépassé. 
La CACG a dû étendre ses missions de concessionnaire à la 
sphère locale et développé des actions de prestataire, diversifiant ainsi 
ses partenariats. Elle s’est également investie hors de son périmètre 
géographique historique, en région Pays de la Loire et à l’étranger. Le 
développement équilibré de ses activités, entre mission d'intérêt général 
et viabilité économique, n’est pas sécurisé.
Son modèle économique doit évoluer et sa situation financière être 
rétablie. Alors que son assise capitalistique est faible, plusieurs acteurs 
locaux de son territoire d’origine, pourtant directement concernés par la 
gestion de l’eau, sont absents de son actionnariat. La recapitalisation de 
la SEM et le projet de transf
ert des concessions de l’État à l’échelon 
régional devraient permettre le renforcement de ses fonds propres et la 
mise en adéquation de sa gouvernance avec ses champs d’intervention.
L’objectif originel fixé à la CACG par l'État, à savoir le 
développement 
de l’économie agricole, ne correspond plus à la réalité 
de ses missions, plus de la moitié de son activité renvoyant à la 
préservation de l'environnement, dont le financement reste à parfaire. 
Un écart croissant existe désormais entre les règles de gestion de la 
ressource en eau et le modèle tarifaire. 
Le financement des actions de préservation de l’environnement et 
de 
l’adaptation 
au 
changement 
climatique 
est 
une 
nécessité, 
notamment en région Occitanie qui connaît des épisodes marqués de 
sécheresse. Des solutions tarifaires et de valorisation énergétiques sont à 
rechercher pour préserver la biodiversité, pour mieux répartir les eaux 
entre les zones agricoles et les autres, entre l’amont et l’aval, pour soutenir 
le niveau des nappes phréatiques, et pour lutter contre les inondations. 
Les difficultés rencontrées par la CACG illustrent la nécessité, pour 
les acteurs public (État, régions et autres collectivités locales), de 
reconsidérer la gestion de l’eau et d’
en revoir le schéma de financement. 
Enfin, les problématiques nouvelles concernant ce bien commun 
renforcent la nécessité de concilier les impératifs financiers, sociaux et 
environnementaux. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
167 
Cette analyse constitue un premier jalon des travaux que la Cour 
conduira, au cours des prochaines années, sur la gestion de la ressource 
en eau. 
À l’issue du présent chapitre, la Cour formule les recommandations 
suivantes : 
À la SEM : 
1.
s’assurer systématiquement de l’existence d’un contrat justifiant 
ses 
interventions ; 
2.
se doter de moyens pour prévenir les risques juridiques et financiers 
liés à l’activité
. 
Aux actionnaires et aux autorités délégantes de la SEM :
3.
procéder à une augmentation de capital, en cohérence avec le 
périmètre d’action de la société et les compétences des 
collectivités (Régions Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la 
Loire, départements). 
Aux acteurs concernés par le transfert des concessions : 
4.
procéder au transfert des concessions à l’échelon régional (SEM, 
régions, État) ; 
5.
actualiser le plan stratégique en prenant en considération le 
transfert des concessions aux régions (SEM, régions, État) ; 
6.
fiabiliser la prospective financière pluriannuelle en clarifiant les pistes 
d’optimisation tarifaire (SEM, Régions, État).
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
Réponses 
Réponse 
du ministre délégué auprès du ministre de l’économie,
des finances et de la relance, chargé des comptes Publics 
...........
171 
Réponse du directeur général de la société d’économie mixte 
Compagnie d’amén
agement des coteaux de Gascogne 
(CACG) 
.......................................................................................................
172 
Réponse de la présidente du conseil régional d’Occitanie
............
173 
Réponse du président du conseil d
épartemental de l’Aveyron
.....
176 
Réponse du président du conseil départemental du Gers 
..............
176 
Réponse de la présidente du conseil départemental 
du Lot-et-Garonne 
....................................................................................
178 
Réponse du président du conseil départemental du Tarn 
...............
179 
Réponse du maire de la commune de Carcassonne 
.......................
180 
Réponse du président du conseil départemental 
du Tarn-et-Garonne 
..................................................................................
184 
Réponse du président du conseil départemental 
des Hautes-Pyrénées 
................................................................................
184 
Destinataires n’ayant pas d’observation
Président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine 
P
résidente du conseil départemental de l’Ariège
Président du conseil départemental de la Dordogne 
Président du conseil départemental du Lot 
P
résident de la Compagnie nationale d’aménagement de la région 
du Bas-Rhône et du Languedoc (Groupe BRL) 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
170 
Destinataires n’ayant pas répondu
Ministre de la transition écologique 
Ministre de la cohésion des territoires et des relations avec 
les collectivités territoriales 
Président du conseil départemental de la Haute-Garonne 
Président du conseil départemental des Landes 
Président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
RÉPONSE DU MINISTRE DÉLÉGUÉ AUPRÈS DU MINISTRE 
DE L’
ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DE LA RELANCE, CHARGÉ 
DES COMPTES PUBLICS 
J’ai pris connaissance avec intérêt de votre insertion au prochain 
rapport public annuel de la Cour des comptes relatif à la société 
d’économie mixte (SEM) Compagnie d’aménagement des cote
aux de 
Gascogne (CACG). La Cour constate que les missions de la CACG ont 
sensiblement évolué depuis sa création par l’État en 1959, dépassant 
son champ traditionnel de gestion des concessions de l’État en matière 
d’ouvrages 
hydrauliques 
dans 
la 
région 
sud 
Garonne. 
Le 
désengagement de l’État de sa gouvernance à partir de 1995 et 
l’évolution de son modèle de financement ont conduit la CACG à 
étendre ses activités au-delà de son périmètre concessif et de son 
champ d’action géographique historiques. Cette stratégie s’est avérée 
en outre inefficiente financièrement : la Cour souligne que le 
remboursement du capital de la dette de la CACG excède sa capacité 
d’autofinancement depuis 2014.
Alors que l’État était auparavant son donneur d’ordre et 
financeur unique, la CACG a sensiblement élargi son périmètre 
d’activité en développant une offre diversifiée de services aux 
collectivités, y compris à celles n’appartenant pas à sa zone 
d’intervention historique (par exemple la région Pays
de la Loire). La 
Cour remarque que 
cette diversification est susceptible d’exposer les 
collectivités locales actionnaires à des risques financiers sur des champs 
ne relevant pas de leurs compétences ni de leur ressort géographique. 
Le maintien d’un lien entre les activités de la CACG et l
es 
compétences des collectivités actionnaires, préconisé par la Cour, 
permettrait en effet d’éviter d’exposer les collectivités à ce type de 
risques. Si la préconisation de la Cour d’intégrer au capital de la SEM les 
régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie est cohérente avec les 
compétences 
des 
régions 
en 
matière 
de 
protection 
de 
l’environnement, elle doit être analysée au regard des conséquences 
de la crise économique sur les finances régionales. 
De plus, si la dégradation de la situation financière de la CACG 
tient en partie à des facteurs internes de gestion, la Cour souligne qu’elle 
trouve aussi sa source dans l’inadéquation entre sa principale source de 
financement, les souscriptions des irrigants agricoles dont le nombre 
diminue, et les nouveaux enjeux 
écologiques de gestion de l’eau. La 
Cour remarque en particulier que les diminutions des souscriptions des 
irrigants et les difficultés économiques croissantes des exploitations 
agricoles ont entraîné une diminution de 9 % des débits souscrits sur les 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
172 
con
cessions d’État par les agriculteurs depuis 2015. Par ailleurs, une 
partie significative des volumes d’eau gérés par la CACG le sont en effet 
à des fins de gestion des écosystèmes et de prévention des sécheresses, 
cette activité ne donnant pas lieu à facturation. 
En conséquence, les recommandations de la Cour visant à la fois 
à faire évoluer le modèle de financement de la CACG et à modifier sa 
gouvernance devraient permettre d’assurer la soutenabilité financière 
de la société d’économie mixte.
RÉPONSE DU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE 
LA SOCIÉTÉ D’ÉCONOMI
E MIXTE 
COMPAGNIE D’AMÉNAGEM
ENT DES COTEAUX DE GASCOGNE (CACG) 
Votre courrier du 18 novembre 2020 portant à ma connaissance le 
chapitre relatif à la Compagnie d'aménagement des coteaux de 
Gascogne que vous publierez dans votre rapport public annuel 2021 a 
bien évidemment retenu toute mon attention. 
Je tiens de prime abord à souligner la qualité de la synthèse qui a 
été effectuée sur la situation de la CACG, dont je partage la plupart des 
constats, 
Je souhaite toutefois préciser : 
1.
aujourd'hui, le périmètre des concessions historiques est équipé des 
principaux ouvrages nécessaires à l'irrigation des parcelles ». Cette 
formulation concentre l’objet de l'aménagement hydraulique du 
Système Neste sur l'irrigation alors que la volonté de ses concepteurs, 
dès l'origine, a été de permettre le multi-usages de l'eau sur ce 
territoire qui en était dépourvu. Cette orientation a perduré au fil du 
temps, conduisant aujourd'hui à l'utilisation de 70 % des volumes 
régulés pour le maintien du bon état des milieux aquatiques. 
2.
les interventions de la CACG dans les Pays de la Loire. Un des deux 
avenants prévus est d'ores et déjà entré en vigueur. 
3.
les 
activités internationales. Les 328 000 € de créances impayées 
concernent des affaires antérieures à 2010. Depuis la relance de 
l'activité en 2011 et la mise en place d'une stratégie de gestion des 
risques financiers, aucun impayé définitif n'a été constaté. La plus 
ancienne créance à ce jour date de 16 mois et représente un 
montant de 3 000 
€.
J'espère vivement que les éclaircissements apportés dans ce 
courrier sur certains points vous permettront de faire évoluer la rédaction 
de ce chapitre, et vous prie d'agréer, Madame la Présidente, l'expression 
de ma très haute considération. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
173 
RÉPONSE DE LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL RÉGI
ONAL D’OCCITANIE
J’ai bien pris connaissance des extraits du chapitre de la Cour sur 
« La SEM Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascog
ne », 
destiné à figurer dans son rapport public annuel 2021. 
La Région Occitanie (actionnaire à 7,10 % de la CACG) partage 
l’analyse et l’ensemble des recommandations de la Cour sur la 
nécessité d’évolutions majeures de la CACG, déjà mises en avant par 
l’
audit financier mené à son initiative dans le cadre des réflexions 
préalables au transfert des concessions Neste et Rivières de Gascogne. 
Dans ce cadre, les recommandations de la Cour portant sur 
l’actualisation du plan stratégique et la fiabilisation de l
a prospective 
financière pluriannuelle connaissent déjà un début de mise en œuvre 
en lien avec l’ensemble des partenaires de la SEM. Sur la problématique 
de la tarification, un groupe de travail spécifique accompagné par 
l’INRAE a été initié sur ce territo
ire et une réflexion plus globale est menée 
à l’échelle du bassin Adour
-
Garonne sous l’égide de l’Agence de l’Eau. 
Concernant la situation financière et le modèle économique de 
cette SEM, la Région Occitanie s’est d’ailleurs fortement impliquée 
depuis 
plu
sieurs 
mois 
aux 
côtés 
de 
l’État 
et 
de 
la 
Région 
Nouvelle- Aquitaine pour que la CACG mette en place un nouveau 
modèle économique viable et pérenne. 
La Cour souligne d’ailleurs dans ce rapport les décisions 
d’avances en compte courant d’associé (à hauteur totale de 4 M€ dont 
2,7 M€ pour Occitanie) prises cette année par les Régions Occitanie et 
Nouvelle-
Aquitaine pour soutenir la CACG dans l’adoption d’un plan de 
redressement assorti d’une prospective à échéance au minimum de 
trois ans et de la mise en plac
e d’un Comité partenarial de suivi de sa 
mise en œuvre et des réorientations stratégiques associées. 
En effet, le projet stratégique déployé par la société depuis 2016 
n’a pas donné les résultats escomptés et a au contraire contribué à 
dégrader 
sa 
situation 
financière, 
compte 
tenu 
des 
charges 
supplémentaires qu’il a entraînées. La CACG connaît ainsi des difficultés 
de trésorerie récurrentes, son résultat net annuel est déficitaire depuis 
2017 et une procédure d’alerte a en outre été engagée par le 
Commissaire aux comptes de la CACG au printemps 2019. 
Pour autant, ce redressement indispensable n’est que la première 
étape vers un nouveau projet stratégique de la concession et de 
nouvelles modalités de gouvernance de la structure CACG, qui 
permettront de mett
re désormais les compétences et l’ingénierie de la 
CACG au service d’un projet plus durable et respectueux des enjeux 
environnementaux et de l’ensemble des usages de l’eau. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
174 
Je souligne que, pour la Région Occitanie, il s’agit d’un préalable 
à toute recapitalisation de la CACG. 
En effet, la Région Occitanie partage le constat de l’impératif de 
prise en compte et de conciliation de l’ensemble des usages de la 
ressource en eau. 
Je rappelle que forte des attentes des acteurs de l’eau en région 
et plus largeme
nt des citoyens, la Région Occitanie s’est positionnée dès 
2018 comme acteur clé de la gestion de l’eau sur son territoire avec 
l’adoption d’un Plan d’intervention régional pour l’eau promouvant les 
démarches multi-partenariales. 
Le territoire d’Occitanie
est, en effet, au niveau national, l’un des 
plus exposés aux effets du changement climatique. En témoigne la 
succession récente d’épisodes de sécheresses et d’inondations, d’une 
fréquence et d’une intensité exceptionnelles. 
Il est donc impératif de répon
dre à l’urgence climatique par la 
mise en œuvre d’un nouveau modèle de développement régional dont 
une des priorités doit être la gestion de l’eau. 
Ainsi, l’Assemblée plénière 
de la Région Occitanie, réunie au mois de juillet 2020, a voté dans le 
cadre d
e l’Acte I de son plan de transformation et de développement 
- le Green New Deal régional - 
la création d’un Service Public Régional 
de l’Eau, qui s’appuie sur un nouveau modèle respectueux de tous les 
usages, la mise en œuvre de solutions fondées sur la n
ature, le 
déploiement de projets exemplaires et une concertation citoyenne 
renforcée. 
En lien avec ses compétences d'aménagement durable du 
territoire et de développement économique, et du fait de son 
positionnement géographique (le territoire régional recoupe 3 grands 
bassins hydrographiques et un grand nombre de bassins versants), la 
Région a un rôle majeur à jouer dans la mobilisation des différents 
acteurs régionaux, le partage des connaissances et du savoir-faire, et la 
coordination de leurs actions, 
afin de permettre de préparer l’avenir et 
de renforcer la résilience du territoire d’Occitanie.
Dans le cadre du Service Public Régional de l'Eau, elle assurera 
par ailleurs le portage d'actions ou de projets d'intérêt régional, avec 
l'idée de favoriser des techniques innovantes aussi bien sur les aspects 
d’optimisation des ressources existantes et de mobilisation de nouvelles 
ressources (réutilisation d'eaux usées traitées, recharge de nappe...) que 
d'économie d’eau, de réduction des pollutions et d'ingéni
erie sociétale 
pour apporter un « mix de solutions hydrauliques » aux territoires. 
La Région mobilisera notamment les deux opérateurs que 
constituent BRL et la CACG, et le Réseau Hydraulique Régional qui leur 
sera concédé, pour créer ce Service public régional de l'Eau. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
175 
Enfin, la Région est cosignataire depuis octobre 2018, aux côtés 
de l'État, du Comité de Bassin Adour-Garonne et de la Région 
Nouvelle- Aquitaine, de l'Entente pour l'eau du bassin Adour-Garonne. 
Cette Entente s'attache à anticiper les effets du changement 
climatique sur la ressource en eau, à favoriser et accompagner les 
mesures permettant la résilience du territoire, afin de garantir une eau 
en quantité et qualité suffisantes pour tous les usages et pour la vie 
aquatique. 
Ces mesures, déclinées sur l'ensemble du territoire régional, 
s'articulent autour d'un triptyque visant, par ordre de priorité, à : 
favoriser les économies d'eau : ce qui concerne tous les usagers de 
l'eau (collectivités, industriels, exploitants agricoles et particuliers). Ces 
économies peuvent être faites sur les pratiques et les comportements 
des usagers, et sur l’optimisation des équipements et des usages 
(réutilisation des eaux usées notamment) ; 
optimiser les ressources existantes, et le cas échéant les mailler : la 
sécurisation en eau de certains territoires régionaux peut se faire en 
modifiant les ouvrages hydrauliques déjà présents ou en les 
interconnectant avec d'autres ouvrages proches (éventuellement 
hydro-électriques). Plusieurs protocoles ont récemment été définis en 
ce sens sur le bassin Adour-Garonne (exemple : protocole CACG / 
SMEAG) ; 
mobiliser de nouvelles ressources : dans le cas où les mesures 
d'économies d'eau et l'optimisation des équipements existants ne 
suffiraient pas à résorber les déficits quantitatifs, la mobilisation de 
nouvelles ressources (comme les retenues collinaires) pourra être 
étudiée en co-construction avec l'ensemble des acteurs du territoire. 
Les évolutions indispensables de la CACG permettront, en 
cohérence avec les objectifs de l’Enten
te, de favoriser l'émergence 
pour les concessions d’un véritable projet stratégique, au bénéfice de 
l'Occitanie et du Bassin Versant Adour-Garonne, partagé par l'ensemble 
des acteurs, et support de l'action de la Région en faveur d'une gestion 
solidaire et durable des ressources en eau, en relation avec les enjeux 
de « l'écocitoyenneté de l'eau ». 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
176 
RÉPONSE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL 
DE L’AVEYRON
J’ai pris connaissance du rapport de la Cour sur la gestion de la 
Société d’économie mixte Compagnie
d’aménagement des coteaux 
de Gascogne et de ses recommandations sur la nécessaire adaptation 
du modèle économique et du système de financement. 
Je précise que le Conseil départemental de l’Aveyron est 
actionnaire historique de la SEM CACG, à hauteur de 2 000 actions, soit 
1,71% du capital de la CACG. 
Or, au vu du développement des activités de la CACG, qui sont 
très éloignées du département de l’Aveyron et de ses attentes en 
matière de gestion de l’eau, le Conseil départemental de l’Aveyron a 
exprimé, à plusieurs reprises depuis 2015, son souhait de se retirer du 
capital social de la SEM CACG. 
Cette demande, qui a été réitérée en 2019, devrait, au vu du 
courrier de réponse du Président de la SEM CACG de septembre 2019, 
être examinée lors de la phase de modification du capital de la SEM. 
RÉPONSE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL DU GERS 
Par courrier du 18 novembre 2020, vous m’avez transmis, pour 
réponse, un chapitre destiné à figurer dans le rapport public annuel 2021 
de la cour des comptes et concern
ant « La société d’économie mixte 
Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne
: un modèle 
économique à refonder ». 
Je ne peux que confirmer les éléments transmis à la chambre 
régionale des comptes le 18 juin 2020 dans le cadre du rapport 
d’observations
définitives du contrôle des comptes de la CACG pour les 
exercices 2013 à 2017. 
La CACG, un outil indispensable : 
Face à l’urgence climatique déjà initiée, l’avenir «
en eau » du 
Gers dépend en premier lieu de la sanctuarisation dans les conditions 
actuelles de la ressource et du développement de ce bien public. Ainsi, 
le stock dédié de 48 Mm3 de réserves de haute montagne, mobilisable 
gratuitement et géré par la Compagnie d’Aménagement des Coteaux 
de Gascogne (CACG), reste absolument stratégique. 
Il me paraît primordial de le pérenniser. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
177 
Les enjeux sont multiples et vitaux pour un territoire rural comme 
le Gers dépendant de ses eaux de surface en particulier en période 
d’étiage. La raréfaction de la ressource naturelle liée au réchauffement 
climatique implique des conflits entre bassins versants et entre usages 
(eau potable, agriculture, industries, tourisme…). En 2019, la situation a 
frôlé une crise d’alimentation en eau potable.
Au vu de ces enjeux, le Département du Gers, en lien avec les 
autres collectivités territoriales concernées, a fait le choix primordial de 
porter l’émergence du Schéma d’Aménagement et de Gestion des 
Eaux (SAGE) Neste et Rivières de Gascogne, afin de prendre en main sur 
la planification de la gestion de l’eau. Le périmètre a été app
rouvé par 
arrêté inter préfectoral en août 2020 et la Commission Locale de l’Eau, 
en cours de constitution, verra le jour début 2021. 
Parallèlement 
à 
cette planification 
en 
cours, la 
gestion 
opérationnelle de l’eau portée actuellement par la CACG constitue
un 
outil indispensable à notre territoire qu’il convient de conforter.
En effet, le Département du Gers détient aujourd’hui 9 % du capital 
social de la CACG qui gère actuellement l’alimentation en eau du Système 
Neste. Elle est aussi historiquement concessionnaire des cinq ouvrages 
hydrauliques appartenant au Département du Gers (18 millions de m3) ainsi 
que des 25 ouvrages hydrauliques appartenant au syndicat mixte Institution 
Adour dont le Département du Gers est membre. 
Mais une stratégie et une gouvernance à revoir : 
Pour autant, depuis 2016 la situation financière de la CACG s’est 
fortement dégradée. Ses produits ne permettent plus de répondre aux 
charges annuelles, et la mise en place d’un projet stratégique en 2018 
avec le développement d’une ingénierie en France et à l’international 
n’a pas permis de résoudre la situation. 
Bien au contraire, les investissements liés à ce projet stratégique 
de redressement n’ont fait qu’aggraver la situation financière actuelle. 
Le résultat comptable fortement déficitaire de ces deux dernières 
années ainsi que les perspectives à court terme ont donné lieu à une 
procédure d’alerte dès septembre 2019.
Comme vous le recommandez, le plan stratégique de la CACG 
déconnecté des réelles capacités financières et des missions prioritaires 
de la CACG doit nécessairement être actualisé. Dans ce cadre-là, les 
avances de compte courant d’associés, votées en 2020 par les 
deux 
Régions à hauteur de 4 millions d’euros vont permettre de 
répondre ponctuellement aux besoins de trésorerie de la CACG. 
Je vous confirme que le Département du Gers, en lien avec les 
autres collectivités concernées, pourra procéder à une augmentation 
du capital en 2021, sous réserve notamment que la CACG revisite sa 
stratégie et se recentre sur ce qui est indispensable au Gers : la gestion 
opérationnelle de l’eau.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
178 
De même, un transfert des concessions à l’échelle régionale me 
semble être l’opportunité de refonder la CACG, et de repenser sa 
gouvernance. 
Et un modèle économique à repenser : 
Au-delà, le modèle économique en place pour la gestion de 
l’eau ne permet pas un équilibre et le système doit être refondé. Un juste 
prix de l’eau, qui prend en compte l’ensemble des dépenses 
(fonctionnement et investissement) mais aussi l’ensemble des usages 
(préleveurs ou non préleveurs) doit nécessairement être déterminé. 
Le principal enjeu financier réside aujourd’hui dans les 60 % d’eau 
brute reversés dans le milieu naturel, qui constitue un bien collectif et qui 
ne peut donner lieu à aucune rémunération. 
Pour autant, et comme vous le soulignez les bases réglementaires 
autorisant 
cette 
facturation 
sont 
aujourd’hui 
inexistantes 
et 
les 
projections financières actuelles de la CACG qui reposent sur la 
rémunération dès l’année prochaine de ces 60 % d’eau brute, alors 
qu’aucun contributeur n’est identifié par la réglementation, constituent 
une prospective financière sans fondement. 
La détermination de ce juste prix est un enjeu substantiel. Il doit 
être débattu avec l’ensemble des acteurs de l’eau concernés (État, 
Régions, Départements, EPCI, Syndicats, préleveurs agricoles et 
industriels, acteurs du tourisme…) et doit relever d’un réel consensus. 
De plus, le modèle actuel ne permet pas non plus à notre 
collectivité 
propriétaire 
d’ouvrages, 
dépendante 
du 
modèle 
économique imposé par la concession Neste auquel il est lié dans la 
gestion, d’équilibrer financièrement notre propre concession. Ainsi, la 
nouvelle concession de gestion de nos 5 ouvrages hydrauliques a été 
signée avec la CACG pour la période 2019-2023, laissant à la charge du 
Département l’ensemble des investissements lourds et mises aux normes, 
estimés à ce jour à plus de 1 million d’euros sur 10 ans.
Un juste prix de l’eau devra nécessairement prendre en compte 
ces investissements. 
RÉPONSE DE LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL 
DU LOT-ET-GARONNE 
Par courrier en date du 18 novembre 2020, vous avez bien voulu 
me faire parvenir le rapport public annuel 2021 de la Cour des comptes, 
et plus particulièrement le chapitre intitulé « La société d’économie 
mixte Compagnie d’aménag
ement des coteaux de Gascogne 
(CACG) : un modèle économique à refonder ». 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
179 
Je relève que la Cour recommande aux régions Occitanie et 
Nouvelle-
Aquitaine ainsi qu’aux départements actionnaires de la CACG 
de « procéder à une augmentation de capital, en cohérence avec le 
périmètre d’actions de la société et les compétences des collectivités ».
Comme je l’ai déjà indiqué à M. le Président du Conseil 
d’administration de la CACG dans mon courrier en date du 
4 novembre 2019, le Département de Lot-et-Garonne est prêt à 
examiner une recapitalisation de cette société, sous réserve que tous les 
actionnaires réalisent un effort à hauteur de leur part actuelle dans le 
capital. Le Département de Lot-et-Garonne a également demandé à 
la 
CACG 
d’apporter 
la 
démonstration 
qu’une
recapitalisation 
contribuera bien à résoudre, de manière pérenne, les difficultés de la 
société, dans le cadre de son projet stratégique. 
RÉPONSE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL 
DU TARN 
Vous avez bien voulu me communiquer un chapitre destiné à 
figurer dans le rapport public annuel 2021 de la cour des comptes et 
dénommé 
« 
La 
société 
d’économie 
mixte 
Compagnie 
d’aménagement des coteaux de Gascogne : un modèle économique 
à refonder ». 
J’ai pris bonne note du constat exposé par la Cour sur les 
orientati
ons prises par cette société d’économie mixte pour essayer de 
diversifier son activité, de l’analyse sur les difficultés rencontrées et la 
nécessité de revoir sa gouvernance et son modèle économique. 
Il présente notamment, dans son chapitre II, la discordance qui 
s’est produite entre les enjeux de la gestion de l’eau et ce modèle 
économique, dont l’abandon du projet de SIVENS en constitue un 
exemple significatif. 
Les éléments présentés par ce rapport m’apparaissent conformes 
aux évènements qui se sont produits entre 2013 et 2015. Le projet de 
retenue de SIVENS, engagé dans le cadre d’une convention publique 
d’aménagement signée en 2008 par le Département du Tarn, a été 
autorisé en 2013 par arrêté préfectoral, puis abandonné fin 2015 sur 
décision de l’État. C
ette situation a imposé de définir un cadre pour 
permettre un règlement financier de cette opération. Cela explique la 
conclusion de protocoles d’accord transactionnels. Le premier est 
intervenu entre le Département du Tarn et la CACG pour le 
remboursement des dépenses engagées par cette dernière dans le 
cadre de la concession. Le second a été passé entre l’État et le 
Département du Tarn pour venir nous compenser les sommes payées à 
la CACG, hors acquisitions foncières. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
180 
Au-delà, le déroulement de cette opération a montré la 
nécessité, désormais, d’accompagner tout projet d’aménagement 
hydraulique destiné au stockage d’eau par la mise en œuvre d’un 
dispositif de concertation entre les acteurs locaux concernés. Celui-ci 
s’est matérialisé, sur la base d’une ins
truction ministérielle de 2015, sous 
la forme de projets de territoire, aujourd’hui renommés projet de 
territoire pour la gestion de l’eau, et qui constituent désormais le 
passage 
obligé 
pour 
toute 
autorisation 
réglementaire 
et 
tout 
financement public, y c
ompris 
pour 
toute 
création 
d’ouvrage 
envisagée sous convention d’aménagement public potentielle. 
S’agissant du bassin du Tescou, la recherche d’une solution 
alternative au projet initial est donc, depuis 2017, conduite dans le cadre 
de cette démarche de co-construction. 
RÉPONSE DU MAIRE DE LA COMMUNE DE CARCASSONNE 
J’accuse 
réception 
du 
courrier 
de 
notification 
référencé 
PCA/RPA 2021/N°1 du 18 novembre 2020 concernant le rapport public 
annuel de la Cour des comptes intitulé : La société d’économie mixte 
C
ompagnie d’aménagement des Coteaux de Gascogne : un modèle 
économique à refonder. Après lecture de l’extrait du rapport et de 
l’exemple 
de 
l’aménagement 
du 
barrage 
du 
Païchérou 
à 
Carcassonne, je souhaite aujourd’hui porter à votre connaissance les 
éléments suivants. 
Dès 2014, la Ville de Carcassonne a souhaité mettre en œuvre un 
véritable projet environnemental sur la zone du Païcherou. Un projet 
s’inscrivant dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion 
des Eaux (SDAGE du Bassin Rhône-Méditerranée) et intégrant les 
obligations définies par la directive européenne ainsi que les orientations 
du Grenelle de l’environnement pour un bon état des eaux. La Ville a 
donc signé une convention avec l’État et fait l’acquisition du barrage 
du Païcherou afin d’en 
assurer la gestion et lancer ainsi son projet de 
réhabilitation, de création d’une centrale hydroélectrique et de 
restauration de la continuité écologique. 
En 2015, après étude et appel à projets, la Ville de Carcassonne 
confie à cet effet la concession d
e l’aménagement du barrage du 
Païchérou 
au 
groupement 
CACG 
–
NGE-2Ei, 
désigné 
le 
concessionnaire, représenté par le mandataire CACG pour la 
construction et l’exploitation des aménagements du barrage.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
181 
L’article 1 du contrat de concession stipule que ce gr
oupement 
est en train de se constituer en société et que la concession sera 
automatiquement transférée à ladite société dès que ses statuts seront 
transmis à la Ville de Carcassonne. L’article 2, portant objet de la 
concession indique par ailleurs que la concession de travaux intègre les 
études, la conception, le financement, la réalisation, l’exploitation, 
l’entretien et la maintenance des ouvrages liés à l’aménagement du 
barrage du Païchérou et des seuils sur le bras mort du fleuve Aude. 
En 2016, puis en 2018, la Ville est bien destinataire des statuts de 
la société « LES ENERGIES DE LA CITE », Société par actions simplifiée au 
capital de 4 000 €. La société a pour objet en France les études, la 
conception, le financement, la réalisation, l’exploitation, l’entretien et la 
maintenance des ouvrage
s liés à l’aménagement de tous barrages et 
tous 
ouvrages 
hydrauliques 
par 
tous 
moyens 
directement 
ou 
indirectement et notamment par concession de travaux publics, et 
particulièrement du barrage du Païchérou à Carcassonne (11) et des 
seuils sur le bras mort sur la rivière Aude. 
Les statuts de ladite société précisent en outre dans l’article 35 : 
« mandat de prendre des engagements pour le compte de la Société » : 
les soussignés donnent mandat à Monsieur Alain Poncet à l’effet de 
passer les actes et de prendre pour le compte de la Société, les 
engagements suivants : 
-
Le contrat de conception construction, 
-
Le contrat de l’exploitation maintenance.
-
Ces engagements seront repris par la société du seul fait de son 
immatriculation au registre du commerce et des sociétés. 
Dans le cadre du suivi du contrat de cette concession par la ville, 
une réunion s’est tenue le 20 décembre 2019 en présence des parties 
au contrat. Lors de cette rencontre, conformément à l’article 5 du 
contrat : durée de la concession, les représentants de la Société 
« Les énergies de la Cité », EDLC, et de la Ville actent le démarrage du 
contrat d’achat d’électricité au 18/02/2019, ainsi que la date de la mise 
en service de la centrale au 15/03/2019. Ces dates sont retenues par la 
Ville sur demande d'EDLC compte tenu des crues importantes 
d’octobre
2018 qui ont retardé le chantier de construction. 
De la même manière, sont arrêtées à cette réunion les modalités 
pratiques, ainsi que le calendrier de versement de la redevance 
d’occupation due par le con
cessionnaire à la Commune chaque année : 
Dès lors en prenant comme référence la date du 15/03/2019 pour 
le 1
er
exercice, la société « Les Énergies de la Cité » adresse le 15/04/2020 
à la Ville un récapitulatif de la production et la facturation 
d’hydroélec
tricité constatés entre le 15/03/2019 et 31/03/2020. Pour les 
exercices suivants, la Ville émettra un titre de recettes et l’adressera aux 
Énergies de la Cité sur la base des données de production/facturation 
de la période 01/04/n-1 au 31/03/n, données transmises au plus tard le 
15/04/n. La Ville a émis un premier titre de recettes d’un montant de 
1 528,95 
€ le 15 décembre 2020. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
182 
La concession correspond en 2019 à une production annuelle 
attendue de l’ordre de 1 700 000 kWh, soit l’équivalent de la 
consommation annuelle de 380 foyers. Une production enregistrée 
depuis la mise en service, qui a franchi en décembre 2019 la production 
d’un million de kWh, équivalent à une production facturée sur cette 
même période à 110 000 €.
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
183 
Le dernier point évoqué en décembre 2019 concerne le compte 
rendu annuel du concessionnaire prévu à l’article 20 du contrat de 
concession. Pour le premier exercice, la société « Les énergies de la 
Cité » remet à la Ville au plus tard le 15/05/2021 le compte rendu de la 
période 15/03/2019 - 31/12/2020. Pour les exercices suivants, EDLC remet 
à la ville au plus tard le 15/05/n le compte rendu de la période 01/01/n- 1 
- 31/12/n-1. La Ville présentera le compte rendu à la commission 
consultative des services publics locaux (CCSPL) en Mai 2021. Elle 
soumettra le compte rendu à l’approbation du Conseil Municipal en 
Juin 2021. 
Dans le cadre du suivi de la concession par la Ville en 2020, voici 
les 
premiers 
éléments 
de 
bilan 
communiqués 
par 
la 
société 
« Les énergies de la Cité » : 
Pour le contrat de conception construction 
La réception des travaux de la rive droite s’est tenue le mercredi 
15 janvier 2020 en présence de la Ville. La société EDLC avait remis au 
préalable en mains propres le 20/12/2019 : les documents de 
récolement sous la forme 
d’un DVD, une copie du rapport de 
récolement administratif des ouvrages de continuité écologique établi 
par la DDTM, une copie du contrat d’obligation d’achat avec EDF, une 
copie des contrats d’assurance (construction et exploitation).
Pour le contrat d’ex
ploitation maintenance 
La société EDLC a indiqué à la Ville qu’il avait été réalisé une 
surveillance 
quotidienne 
et 
de 
la 
maintenance 
systématique 
(hebdomadaire et mensuelle) sur les installations. Les installations ont fait 
face à une crue le 22/01, liée au passage de la tempête Gloria. 
L’événement a fait l’objet d’un arrêté de catastrophe naturelle 
(02/03/2020). La centrale a été arrêtée pour éviter tout risque de casse. 
L’équipe d’exploitation est intervenue pendant 8 jours pour procéder au 
dégagement et nettoyage de la centrale et de ses abords. 
La centrale a été remise en service le 31/01/2020. 
La production de la centrale, malgré son interruption temporaire 
consécutive à cette crue, est conforme au prévisionnel attendu. 
Le contrat d’exploitation main
tenance pluriannuel est en cours 
de finalisation pour une signature prévue au 1er trimestre 2021. 
La Ville de Carcassonne a remporté plusieurs prix en 2018 et 2019 
pour son projet d’aménagement du seuil du Païchérou en zone de 
continuité écologique, hydroélectrique, pédagogique et de loisirs. Elle 
a été primée au niveau régional lors des trophées ORQUASI 2018 et 
lauréate aux Victoires de l’Investissement local 2019 dans l’Aude aux 
côtés des entreprises « Les énergies de la Cité ». Elle a reçu le 
20 novembre 2019, le prix national de la transition écologique. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
COUR DES COMPTES 
184 
RÉPONSE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL 
DU TARN-ET-GARONNE 
Après une lecture attentive des extraits du rapport en objet, il est 
seulement envisagé d'ajouter ce commentaire particulier. La gestion 
environnementale de la ressource en eau et son absence de 
contreparties 
en 
recettes, 
soulevé 
dans 
ce 
rapport, 
a 
attiré 
particulièrement mon attention. Il s'agit là d'une situation atypique par 
rapport à celles que connaissent les autres systèmes hydrographiques 
réalimentés qui traversent notre département. Très investis dans ce 
domaine, nous souhaitons une recherche d'équité dans le financement 
de ces déstockages par rapport à ce qui est pratiqué par ailleurs ainsi 
que la garantie d'un prix de l'eau juste et acceptable. Pour ce faire, nous 
sommes dans l'attente d'une démarche constructive en présence des 
différents acteurs représentants les différents usages, à laquelle nous 
sommes prêts à adhérer. Le rapport d'observations définitives de la 
chambre régionale des comptes d'Occitanie concernant les comptes 
et la gestion de la SEM compagnie d'aménagement des coteaux de 
Gascogne exercices 2013 à 2017, a été présenté à l'assemblée, en 
séance publique, le 21 octobre dernier. 
RÉPONSE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL 
DES HAUTES-PYRÉNÉES 
Dans un contexte de changement climatique, la mobilisation et 
la gestion de la ressource en eau présentent un fort enjeu pour nos 
territoires et leurs populations. Il est important que cette ressource reste 
sous maitrise publiq
ue car il en va de l’intérêt général. La C.A.C.G, 
société à capitaux majoritairement publics, permet de préserver et de 
garantir cette gestion publique de la ressource. Elle s’avère donc un outil 
indispensable, à pérenniser, dans ses missions de gestion de la ressource 
en eau. 
En tant que département château d’eau, les Hautes
-Pyrénées 
contribuent de manière très importante à la solidarité amont-aval en 
matière d’eau sur le Système Neste que ce soit par le débit naturel de la 
Neste, les réserves hydroélectriques de haute montagne (48 millions 
de m3) ou encore les deux réservoirs de piémont dont il est propriétaire 
avec une gestion déléguée à la CACG (6 millions de m3). 
S’il n’est pas dans mon objectif de remettre en cause cette 
solidarité ni la gratuité des 48 millions de m3 sanctuarisés depuis les 
réserves de haute montagne pour le soutien d’étiage du système Neste, 
je tiens cependant à vous livrer quelques observations : 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
 
LA COMPAGNIE D’AMÉNA
GEMENT DES COTEAUX DE GASCOGNE : 
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REFONDER 
185 
-
Ces 48 millions de m3 sont déstockés à une période où l’énergie est 
peu rémunérée générant ainsi pour la SHEM une perte de recettes 
et dans le même temps une perte de fiscalité pour les collectivités 
riveraines et le Département ; 
-
La gestion de l’eau dite «
environnementale » qui représente 60 % 
des volumes n’est pas facturée car seuls le 
préleveurs agricoles, 
industriels et d’eau potable s’acquittent de redevances, ces 
dernières ne permettant pas à elles seules d’équilibrer les comptes 
d’exploitations des délégations de service public et d’une manière 
générale du système Neste. Les difficultés de la CACG proviennent, 
pour 
partie, 
de 
ce 
déficit 
de 
recettes 
conjugué 
à 
un 
désengagement de l’État sur sa contribution à la gestion du 
système Neste. 
Dans un contexte de changement climatique qui engendre des 
besoins de plus en plus importants en ma
tière de soutien d’étiage des 
cours d’eaux à des fins de salubrité, plusieurs solutions non exclusives les 
unes des autres doivent être étudiées par l’État dans un contexte de 
solidarité national : 
-
la création de ressources de piémont et de bassins tampons qui 
permettraient aux gestionnaires des réserves de haute montagne 
de turbiner l’eau à une période plus rémunératrice et qu’elle soit 
stockée ensuite dans des réserves secondaires pour être relâchée 
au moment opportun pendant la période d’étiage
; 
-
la compensation des pertes fiscales pour les collectivités riveraines 
et le Département ; 
-
la rémunération par l’État et/ou l’Agence de l’Eau de la gestion de 
cette eau environnementale afin que les diverses concessions 
trouvent un équilibre financier qui permette par ailleurs de générer 
des provisions pour la maintenance sécuritaire de ces ouvrages 
imposée par la règlementation ; 
-
la création de ressources nouvelles sans exclure la rehausse de 
certains ouvrages de montagne. 
En ce qui concerne la dégradation de la situation financière de 
la CACG ces dernières années, au-delà des points évoqués ci-dessus, je 
ne peux confirmer que le recentrage de son activité sur des missions 
prioritaires ainsi que l’actualisation et la révision de son plan stratégique 
soit 
inconto
urnable. 
En 
tant 
qu’actionnaire 
de 
la 
CACG, 
le 
Département prendra toute sa part dans la redéfinition de ce plan. 
Rapport public annuel 2021 – Tome II
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes