accidents de travail et maladie imputable au service
987
1 096
887
668
348
-64,7%
Nb de jours d'absence pour raisons médicales
9 165
10 107
9 914
10 120
11 008
20,1%
nombre d'agents (ETP)
434,2
442,0
439,5
436,6
418,1
-3,7%
soit, en jours par ETP
21,1
22,9
22,6
23,2
26,3
24,7%
soit, en ETP 214 jours*
42,8
47,2
46,3
47,3
51,4
20,1%
soit, en ETP 228 jours**
40,2
44,3
43,5
44,4
48,3
20,1%
coût moyen annuel*** issu du bilan social
39 595
41 340
coût ETP perdus (214 jours)
1 310 595 €
2 124 876 €
coût ETP perdus (228 jours)
1 231 405 €
1 996 722 €
* coût moyen annuel = (données rémunération brute des fonctionnaires et non titulaires sur emploi permanent issues du bilan social + 40 % charges patronales) / effectif
Répartition des journées d'absence pour raisons médicales (en jours ouvrés)
* 214 jours = jours effectivement travaillés à la communauté urbaine
** 228 jours = base légale annuelle jours travaillés
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
35/86
En 2015, l’absentéisme pour raisons de santé atteint l’équivalent de 51,4
agents ETP sur
la base d’un agent travaillant 214 jours par an, comme c’est le cas à la CUCM
; sur une base de
228 jours de travail par an, base réglementaire, cet absentéisme représenterait 48,3 ETP.
Compte tenu du coût moyen d’un poste tel qu’il ressort du bilan social 2015, le coût des
51,4 ETP
26
perdus au titre de l’absentéisme pour raisons de santé cette même année représente
2,1 M€.
La hausse de cet absentéisme a pour conséquence le développement du recours à
l’intérim, notamment pour le service des ordures ménagères, sur la base d’une enveloppe
annuelle d’environ
220 000
€
depuis 2014. Cette enveloppe a été doublée par rapport aux
exercices précédents
: en effet, jusqu’en 2013, les effectifs du service territorialisa
tion
permettaient de répondre, pour partie, aux besoins de remplacement du service des ordures
ménagères. Cependant, en raison de l’élargissement du périmètre communautaire en 2014 à
effectif constant pour ce service, les remplacements n’étaient plus envis
ageables en cas
d’absence pour maladie ou formation.
Enfin, en cas
d’absence supérieure à un mois, la CUCM a recours à des remplaçants
recrutés au titre de contrats à durée déterminée. L’enveloppe 2016 pour ce motif est arrêtée à
24 mois de contrats de remplacement pour le service ordures ménagères et 12 mois pour les
autres services communautaires.
Afin de faire face à cet absentéisme élevé, la CUCM, via le comité d’hygiène, de sécurité
et des conditions de travail, a adopté le principe des contrôles médicaux aléatoires. Si la CUCM
dispose d’un médecin du travail par voie conventionnelle, le manque de médecin agréé sur le
territoire rend la fréquence de ces contrôles insuffisante.
La chambre invite la CUCM à établir un diagnostic de cette situation afi
n d’envisager
les remèdes possibles.
Dans sa réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur s’est engagé à établir, à
court terme, un plan d’actions visant
à améliorer cette situation
au travers de la prévention, d’un
suivi fin et d’une analyse des causes.
26
Sur la base d’un agent travaillant 214 jours par comme c’est le cas à la communauté urbaine
.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
36/86
6.3
L’évolution de la masse salariale
6.3.1
L’analyse de l’évolution des dépenses de rémunération du budget principal au
cours de la période 2011-2015
L’évolution des dépenses de personnel du
budget principal sur la période 2011-2015
(en €)
Sources : comptes administratifs et de gestion
Les charges de personnel du budget principal, hors frais assimilés, ont progressé de
2,9 % entre 2011 et 2015
; en intégrant lesdits frais assimilés, l’augmentation est plus
2011
2012
2013
2014
2015
%
€
6411 - Personnel titulaire RETRAITÉ
(2)
11 021 248
11 267 592
11 405 466
11 691 576
11 575 368
5,0%
554 121
64111 - Rémunération principale RETRAITÉ
(2)
8 447 020
8 579 978
8 681 217
8 938 187
8 855 141
4,8%
408 121
64112 - NBI, SFT, ind.résidence
210 370
211 434
203 137
198 931
193 852
-7,9%
-16 518
64118 - Autres indemnités
2 363 857
2 476 180
2 521 112
2 554 459
2 526 375
6,9%
162 518
6413 - Personnel non titulaire RETRAITÉ
(2)
1 363 730
1 320 965
1 080 995
1 075 883
989 979
-27,4%
-373 752
64131 - Rémunérations RETRAITÉ
(2)
1 293 864
1 248 901
1 028 925
1 027 717
909 513
-29,7%
-384 351
64136 - Indemnités préavis et licenciement
12 900
27
64138 - Autres indemnités
69 866
59 163
52 044
48 166
80 465
15,2%
10 599
6416 - Emplois d'insertion
54 699
85 449
139 559
253 075
212 892
289,2%
158 192
64162 - Emplois d'avenir
85 043
253 075
197 498
64168 - Autres emplois d'insertion
54 699
85 449
54 516
0
15 393
-71,9%
-39 306
Emplois d'insertion nets des participations Etat RETRAITÉ
(1)
26 395
12 078
29 349
70 013
54 726
107,3%
28 330
6417 - Rémunération des apprentis
14 502
25 810
20 818
3 811
3 811
6419 - Remboursements sur rémunération RETRAITÉ
(1)
-114 654
-208 071
-109 829
-113 681
-105 929
-7,6%
8 725
645 - Charges sécurité sociale et prévoyance
4 522 871
4 551 338
4 574 905
4 824 500
4 787 658
5,9%
264 787
6451 - Cotisations URSSAF
1 843 409
1 840 947
1 803 223
1 840 524
1 812 029
-1,7%
-31 380
6453 - Cotisations caisses retraite
2 495 076
2 521 380
2 689 564
2 866 881
2 857 160
14,5%
362 084
6454 - Cotisations ASSEDIC
80 199
78 713
70 230
79 087
73 173
-8,8%
-7 027
6455 - Cotisations assurance personnel
104 186
109 730
34 795
37 098
45 093
-56,7%
-59 093
6457 - Cotisations liées à l'apprentissage
568
1 086
911
202
6459 - Remboursements charges sécu et prévoyance
-23 993
647 - Autres charges sociales
201 465
218 910
211 141
223 176
208 394
3,4%
6 929
6472 - Prestations familiales
14 581
20 143
22 471
23 803
15 756
8,1%
1 175
6475 - Médecine du travail
29 610
30 012
16 269
25 250
28 940
-2,3%
-670
6478 - Autres charges sociales diverses
157 274
168 754
172 400
178 069
163 698
4,1%
6 424
6479 - Remboursements autres charges sociales
-3 946
648 - Autres charges de personnel
81 317
50 340
82 708
48 416
90 208
10,9%
8 891
6488 - Autres charges personnel
81 317
50 340
82 708
48 416
90 208
10,9%
8 891
64 - Charges de personnel nettes des participations de
l'État pour emplois aidés RETRAITÉ
(1)
17 102 372
17 227 654
17 300 545
17 840 702
17 604 215
2,9%
501 842
6217 - Rbt MAD cnes membres (DST) RETRAITÉ
(2)
44 191
74 947
89 955
6218 - Autre personnel extérieur au service RETRAITÉ
(3)
139 923
34 621
83 481
235 507
211 001
50,8%
71 078
6331 - Versement transport
58 828
59 057
58 753
60 773
60 027
2,0%
1 200
6332 - Cotisations versées au FNAL
49 020
49 210
48 960
50 652
45 942
-6,3%
-3 078
6336 - Cotisations CNFPT, CDG
98 041
88 589
114 336
118 331
117 105
19,4%
19 064
Rembt de personnel mis à disposition (MAD) des budgets
annexes + atelier mécanique + office du tourisme RETRAITÉ (4)
450 804
485 109
508 773
545 846
550 228
22,1%
99 423
Charges de personnel et frais assimilés NETS des rbts
pour MAD et emplois aidés RETRAITÉS
16 997 380
16 974 021
17 141 493
17 835 066
17 578 017
3,4%
580 638
Chapitre 012 "charges de personnel et frais assimilés"
compte administratif
17 451 220
17 732 108
17 820 362
18 446 093
18 181 340
4,2%
730 120
Charges de personnel (grille ANAFI) RETRAITÉES
17 476 488
17 532 501
17 760 476
18 563 974
18 286 411
4,6%
809 923
Rémunérations du personnel
Evolution
2011-2015
(1) Les participations de
l’État
sur les rémunérations brutes des emplois aidés ont été imputées, par la CUCM, à
l’article
6419 «remboursements sur rémunérations du
personnel » alors qu'elles relèvent des déclinaisons du compte 7471 « participations État ». Il est apparu intéressant de faire apparaître le coût net des participations
de l’État pour les emplois aidés en créant une ligne spécifique dans le tableau.
(2) Les remboursements des directeurs des services techniques des communes membres mis à disposition de la CUCMpour partie de leur temps de travail ont été
imputés, par la CUCM, aux articles 64111 "rémunération du personnel titulaire" et 64131 "rémunération du personnel non titulaire" alors qu'ils relèvent du compte 6217
"personnel affecté par la commune membre du GFP".
(3) Le recours par la CUCM à la société Bourgogne Intérim'R pour le remplacement des agents du service des ordures ménagères a fait l'objet d'imputation à divers
articles du chapitre 011 "charges à caractère général" alors que ces dépenses relèvent du chapitre 012, article 6218 "autre personnel extérieur au service".
(4) Les remboursements de personnel mis à disposition des budgets annexes "Eau", "assainissement", "SPANC" et "transports" mis en oeuvre partiellement pour
certains, non mis en oeuvre pour d'autres sur la période, auraient dû être comptabilisés au compte 70841 "mise à disposition de personnel facturée aux budgets
annexes". Il en est de même pour ce qui concerne les remboursements de mise à disposition des ateliers mécaniques de Montceau-les-Mines et de l'office du
tourisme communautaire. Il est apparu nécessaire de les faire apparaître en créant une ligne spécifique dans le tableau afin d'assurer le respect des principes
d'équilibre des SPIC et de permanence des méthodes.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
37/86
prononcée, soit
3,4 % (+ 0,58 M€).
Les évolutions les plus importantes se situent entre 2013-
2014 avec + 4 % et entre 2014-
2015 où leur sens s’inverse à
- 1,4 %.
Le chapitre 012 « charges de personnel et frais assimilés »
27
du budget principal
présente, dans le même temps, une hausse de + 4,2 % (+ 0,7 M
€).
Les principales hausses concernent :
-
le personnel titulaire : 554 121
€ (+ 5
%), alors que les rémunérations du personnel non
titulaire baissent : - 373 752
€ (
- 27,4 %) ;
-
les charges de sécurité sociale et de prévoyance : 264 787
€
(+ 5,9 %) ;
-
le recours à l’intérim
: 71 078
€
(+ 50,8 %).
En ce qui concerne la rémunération des agents titulaires, les augmentations les plus
importantes sont constatées entre 2011
et 2012 où la part « autres indemnités » constitue 46 %
de l’augmentation
; puis entre 2013 et 2014 où elle relève essentiellement de la part traitement
indiciaire (+ 90 %)
28
. En 2015, la baisse des effectifs observée à hauteur de 15,5 ETP, dont
6
agents de catégorie A, est à l’origine de
l’économie de 1
%.
S’agissant de la rémunération des agents non titulaires, elle est relativement fluctuante
sur la période ; entre 2012 et 2013
, la diminution de près de 0,25 M€ provien
t de la réduction
du recours aux remplaçants et saisonniers pour les services collecte et déchetteries ainsi que du
départ ou congé sans solde de cinq non titulaires de catégorie A ; entre 2014 et 2015, la baisse
de près de 0,1
M€
provient de la part « traitement », mais elle est amoindrie par une hausse
résultant de la délibération du 26 juin 2014 étendant le bénéfice du régime indemnitaire des
agents titulaires et stagiaires aux agents non titulaires et emplois de cabinet.
Concernant le recours à l’intérim, l’augmentation de près de 50
000 € en 2013, suivie
de celle de plus de 150
000 € en 2014
, peut être directement corrélée à la baisse du recours aux
remplaçants et saisonniers au service de la collecte des déchets. Cette dépense représente une
moyenne annuelle de
0,22 M€ depuis l’exercice 2014.
Enfin, les charges de sécurité sociale et prévoyance ont augmenté fortement entre 2013
et 2014, la part principale relevant des cotisations aux caisses de retraite.
6.3.2
L’évolution des dépenses de rémunération de certains services
communautaires
Si l’évolution globale des dépenses de rémunération s’élève à 3,4 % sur la période 2011
-
2015, elle varie différemment selon les services.
6.3.2.1
La direction « gestion des déchets »
La compétence enlèvement des ordures ménagères est gérée en régie directe. Les
effectifs de la direction « gestion des déchets » représente
nt plus d’un tiers des effectifs
permanents du groupement ; leur évolution est représentée dans le tableau suivant :
27
Le chapitre 012 ne prend pas en compte les atténuations de charges (c/6419
–
6459
–
6479), les participations de l’État aux
emplois d’insertion, ni les remboursements de mises à disposition de personnel au profit des budgets annexes, communes membre
s ou autre
organisme extérieur.
28
Une série de décrets parus le 31 janvier 2014 a notamment réformé les grilles indiciaires de la catégorie C et réévalué les premiers
échelons de certains grades de catégorie B. La mise en œuvre de cette réforme s’est opérée au 1
er
février 2014.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
38/86
Les effectifs et masse salariale de la direction gestion des déchets
–
période 2011-2015
Source : tableau RH
Ces effectifs ont diminué de 15 % sur la période (- 26 agents). Dans le même temps, la
masse salariale correspondante s’est réduite de 7 % (
- 286
500 €). En intégrant les dépenses de
personnel extérieur, personnel intérimaire auquel a recours le service, les charges de personnel
de cette direction se réduisent de 5 % (- 215
400 €).
La CUCM a donc, malgré l’extension de son périmètre à huit communes nouvelles en
2014, maîtrisé le coût de ce service.
6.3.2.2
La direction des services fonctionnels
Les agents des services fonctionnels
représentent près d’un cinquième des effectifs de
la CUCM et comprennent, outre la direction, les ressources humaines, les affaires juridiques et
commande publique, l’administration générale et les systèmes d’informations et informations
géographiques ; l
’évolution des effectifs de cette direction est retracée dans le tableau suivant
:
Les effectifs et masse salariale de la direction des services fonctionnels
–
période 2011-
2015
*
Direction retraitée des services « Finances subvention » et « mission contrôle de gestion » rattachés à cette direction sur une
partie seulement de la période, pour disposer d’un périmètre constant
Source : tableau RH
Ces effectifs, à périmètre constant des services, sont relativement stables sur la période
alors que dans le même temps, la masse salariale a progressé de 22 % (+ 476
000 €). Cette
augmentation provient en premier lieu du service affaires juridiques et commande publique
(+ 7 agents et + 230
000 €), suivi du service de l’administration générale (+
176
000 € malgré
une diminution de 3 agents affectés au service assemblées). Ce service assemblées a été rattaché
à celui des affaires juridiques et commande publique courant 2012.
Cette augmentation de 476
000 € représente 65
% de celle de la globalité du
chapitre 012 sur la même période 2011-2015 (+ 730
120 €).
6.3.2.3
L’Écomusée
L’Écomusée est le seul budget annexe doté d’effectifs en propre.
Sur la période 2012-2015, ce service comptait, au 31 décembre de chaque exercice :
effectif
Coût
effectif
Coût
effectif
Coût
effectif
Coût
effectif
Coût
Direction gestion des
déchets
169
3 887 556,73
165
3 887 969,14
161
3 621 216,68
158
3 551 895,17
143
3 601 047,86
Intérim
139 922,73
10 404,38
107 697,43
235 507,21
211 000,95
4 027 479,46
3 898 373,52
3 728 914,11
3 787 402,38
3 812 048,81
2011
2012
2013
2014
2015
ETP
Coût
ETP
Coût
ETP
Coût
ETP
Coût
ETP
Coût
Direction services
fonctionnels*
1
78 112,24
1
79 720,69
1
82 603,65
1
88 089,03
1
98 514,24
Ressources humaines
21
607 742,59
20
655 417,16
18
566 650,26
16
695 686,08
17
661 680,08
Affaires juridiques
commande publique
15
452 854,44
20
574 689,17
19
571 959,65
16
590 464,26
22
682 467,67
Administration générale
25
530 973,57
21
615 971,19
23
704 443,32
25
708 202,20
22
707 336,57
Systèmes d'info et info
géographiques
14
522 731,99
13
529 224,34
13
518 519,98
13
536 413,63
13
518 601,32
76
2 192 414,83
75
2 455 022,55
74
2 444 176,86
71
2 618 855,20
75
2 668 599,88
2011
2012
2013
2014
2015
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
39/86
-
2 agents titulaires, l’un relevant du cadre d’emplois de
s conservateurs du patrimoine,
l’autre de celui des adjoints techniques
;
-
6 contractuels en CDI issus de la reprise en 2012 par la CUCM des activités de l’association
Écomusée Creusot-Montceau.
S’ajoutaient, hors recours à des agents remplaçants (2013
-2015) et saisonniers (2014-
2015), 2 contrats aidés fin 2012 et 2013, 1 seul contrat d’avenir en 2014 et 2015.
Les charges totales de personnel
du budget annexe de l’Écomusée
passent de 0,4 M€ en
201
2 à 0,47 M€ en 2015.
Les principales hausses concernent le personnel non titulaire, les
charges de sécurité sociale et de prévoyance ainsi que le personnel titulaire, provenant
notamment du recrutement du conservateur du patrimoine par voie de mutation au
1
er
avril 2012.
Pour ce qui concerne l’exercice 2016, le recrutement d’un agent remplaçant en qualité
d’adjoint du patrimoine stagiaire et l’instauration, à compter du 1
er
mai, d’un régime
indemnitaire pour la totalité des agents de la filière culturelle, et notamment les agents
contractuels jusque-
là non bénéficiaires, outre le relèvement du point d’indice, sont des facteurs
d’accroissement des charges de personnel pour ce
budget annexe.
6.3.2.4
Les agents mis à disposition des services dotés d’un budget annexe
Sur la période 2011-
2015, l’effectif des agents mis à disposition des services dotés d’un
budget annexe est représenté dans le tableau suivant :
Les effectifs et la masse salariale mis à disposition des budgets annexes
–
période
2011-2015
Source : tableau RH
L’effectif des équivalents temps plein (ETP) mis à disposition des services dotés d’un
budget annexe était de 10,5 ETP en 2011 et reste stable depuis 2012 (9,5 ETP). Parallèlement,
la masse salariale concernée par ces mises à disposition évolue de 5 % (+ 21
373 €) sur la
période.
Les budgets annexes de l’eau et de l’assainissement sont les principaux bénéficiaires de
ces mises à disposition : 4,5 ETP chacun en 2011, 4 ETP depuis 2012.
La masse salariale associée à chacune de ces mises à disposition évolue de + 16 % pour
le service de l’eau,
- 2
% pour le service de l’assainissement,
- 4 % pour le service public
d’assainissement non collectif (SPANC), et de
- 9 % pour le service des transports urbains.
6.3.2.5
Le cabinet et la communication
Compte tenu des effectifs de la CUCM, les collaborateurs de cabinet ne peuvent excéder
le nombre de trois, quelle que soit leur durée de service. À la CUCM, trois collaborateurs sont
affectés au cabinet du président,
hormis jusqu’en novembre 2012 où l’un d’entre eux était
rattaché au service communication.
ETP
Coût
ETP
Coût
ETP
Coût
ETP
Coût
ETP
Coût
BA Eau
4,5
180 852,25
4
204 822,73
4
200 834,50
4
206 251,62
4
210 164,59
BA assainissement
4,5
203 126,49
4
189 175,43
4
176 014,86
4
193 053,65
4
199 309,46
BA SPANC
1
39 731,56
1
38 849,84
1
23 840,00
1
34 683,99
1
38 097,03
BA transports urbains
0,5
27 094,13
0,5
26 907,34
0,5
27 617,05
0,5
23 758,79
0,5
24 606,78
10,5
450 804,43
9,5
459 755,34
9,5
428 306,41
9,5
457 748,05
9,5
472 177,86
2011
2012
2013
2014
2015
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
40/86
Les collaborateurs de cabinet sont chargés d’accompagner les élus locaux dans
l’ensemble de leurs activités. Leur proximité
avec les élus et leur implication politique imposent
un contrat ou un arrêté spécifique de l’autorité territoriale qui détermine les fonctions exercées,
le montant de la rémunération ainsi que les éléments qui servent à la déterminer. De plus, le
conseil communautaire doit se prononcer sur un montant de crédits suffisants pour couvrir
l’effectif de collaborateurs de cabinet que le président souhaite recruter, ce dernier devant, pour
ce faire, préciser le nombre d’agents concernés. Or,
aucune délibération du conseil
communautai
re n’a été
adoptée à cet effet.
Par ailleurs, le président de la CUCM a recruté un «
assistant des élus disposant d’une
délégation » le 1
er
septembre 2014 pour une durée d’un an, renouvelée une fois, au titre de
l’article 3
-2
29
de la loi du 26 janvier 1984. Or, cet agent, parallèlement collaborateur de cabinet
d’une commune membre de la CUCM depuis le 1
er
mai 2014, ne pouvait être recruté par la
CUCM. Le tableau de suivi de renouvellement des contrats présenté en comité RH du
17 mars 2016 a
permis d’établir que c’est en toute connaissance de cause que ce recrutement
irrégulier avait été effectué. Au terme de son contrat, cet agent ne devait plus faire partie des
effectifs communautaires.
Enfin, en ce qui concerne le service « communication », ses effectifs et son coût annuel
brut n’ont cessé de croître sur la période 2011
-2015. Ce service comptait, au 31 décembre de
chaque exercice :
-
5 agents en 2011 dont 1 collaborateur de cabinet, 2 attachés non titulaires, 1 rédacteur chef
et 1 agent de maîtrise principal ;
-
7 agents en 2012 dont 1 directeur non titulaire, 3 attachés dont 2 non titulaires, 1 rédacteur
principal de 1
ère
classe, 1 agent de maîtrise principal et 1 apprenti ;
-
6 agents en 2013 et 2014 dont 1 directeur non titulaire, 3 attachés non titulaires, 1 rédacteur
principal de 1
ère
classe et 1 technicien ;
-
8 agents en 2015 dont 1 directeur non titulaire, 5 attachés non titulaires, 1 rédacteur
principal de 1
ère
classe et 1 technicien.
Son coût brut annuel a progressé de 40 %, passant de 205
000 € en 2011 à 288
000 € en
2015, tandis que, dans le même tem
ps, l’évolution globale du coût brut annuel de la
rémunération des titulaires et non titulaires représentait 180
400 €.
6.4
Les perspectives et les enjeux
Lors de son contrôle, la chambre a pu constater que la CUCM avait engagé des efforts
de gestion sur ses dépenses de personnel à compter de 2015, parvenant effectivement à contenir
l’évolution de la masse salariale depuis lors.
Les premières mesures ont consisté à renforcer le pilotage des ressources humaines au
niveau de comités. Ainsi, un comité « ressources humaines », composé du président de la
communauté urbaine, du président du CHSCT et de deux vice-présidents se réunit 3 à 4 fois
par an. Le point sur les perspectives de départs et les recrutements, ainsi que sur les contrats,
est systématiquement réalisé.
À titre d’exemple, c’est au sein de cette instance qu’
en 2015 a été
validé le principe du non remplacement de 6 agents de catégorie A
à l’occasion de leur départ.
29
Article 3-2 de la loi du 26 janvier 1984
: faire face à la vacance temporaire d’un emploi pour une durée d’un an, renouvelable
une seule fois.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
41/86
Des réunions hebdomadaires des directeurs généraux
mettent en œuvre les orientations défin
ies
en comité ressources humaines. Un comité « suivi budgétaire » a également lieu chaque mois.
Les organigrammes sont formalisés, comme les fiches de poste. Des tableaux de bord
ont été mis en place et sont présentés lors des différents comités et réunions.
Dans un contexte de ressources contraintes, les dépenses de personnel constituent un
enjeu majeur. Au sein du groupement, des pistes d’économies restent encore à exploiter, à
qualité de service public équivalente. Les marges d’inflexion restent, pour l
a CUCM,
significatives s’agissant du temps de travail et de la prévention de certaines absences pour raison
de santé. En outre, la mutualisation des moyens humains, insuffisante au sein de ce bloc
communal, n’a pas donné tous les résultats que l’on pouvait
attendre.
7
LA FIABILITE DES COMPTES
La fiabilité des comptes est entendue au sens de la régularité et de la sincérité comptable.
L’article 47
-2 de la constitution dispose que « Les comptes des administrations publiques sont
réguliers et sincères. Ils donnent une image fidèle du résultat de leur gestion, de leur patrimoine
et de leur situation financière ». Les articles 53 à 57 du décret n° 2012-1246 du 7 novembre
2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique précisent les exigences auxquelles
doivent répondre les comptes publics. Ainsi, la qualité des comptes est un gage de transparence
du bon emploi des fonds publics.
Des insuffisances apparaissent dans la fiabilité
des comptes de la CUCM en raison d’une
application partielle ou erronée de certains principes comptables.
7.1
Le patrimoine et son suivi comptable
La tenue de l’inventaire est une obligation pour l’ordonnateur, chargé du recensement
des biens et de leur identi
fication exhaustive dans l’inventaire physique, ainsi que de
l’ajustement de l’inventaire comptable en fonction de la réalité. Ces deux inventaires doivent
être en concordance entre eux, mais également avec l’état de l’actif immobilisé tenu par le
comptable et suivi au bilan.
Au-
delà de cette obligation, une tenue rigoureuse de l’inventaire permet de fiabiliser un
élément important du bilan et constitue un préalable à la démarche de certification des comptes.
La CUCM a produit plusieurs états
d’inventaires
nommés «
États détaillés de l’actif
» et
a précisé qu’un «
important travail de concordance
avec l’inventaire du comptable […] a été
réalisé en 2012 et 2013 ».
Ces états, arrêtés au 31/12/2015, ont été produits pour l’ensemble des budgets hormis
ceux des budgets annexes du SPANC et de l’Écomusée.
L’état relatif au budget principal est centralisé au service des finances, l
equel recense,
par nature comptable, l
’ensemble des informations constituant un état d’inventaire
. Toutefois,
des écarts ressortent par rapport à
l’état de l’act
if tenu par le comptable. Sans constituer une
liste exhaustive, des discordances apparaissent tant sur des durées
d’amortissement
, valeurs
d’acquisition, amortissements antérieurs ou de l’exercice, ou encore valeur nette comptable au
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
42/86
31
décembre de l’exercice
, notamment aux comptes 2138 « autres constructions »,
2182 « matériel de transport », 2183 « matériel de bureau et matériel informatique » et
261 « titres de participation
». En outre, les subventions d’équipement versées (c/204),
totalement amorties, sont quant à elles toujours présentes à l’état d’inventaire tenu par
l’établissement.
Concernant la comptabilisation des amortissements, le détail des amortissements
antérieurs cumulés et celui des amortissements de l’exercice apparaissant à différents comptes
du chapitre 28 du compte de gestion présente des écarts avec les montants portés à l’état
de
l’actif tenu par le comptable ou à l’inventaire tenu par l’établissement. Pour l’exercice 2015,
l’écart entre le total des amortissements de l’année figurant au compte administratif et celui
figurant à l’état d’inventaire s’élève à 465
000 €
; l’écart e
st de 415
000 € avec l’état de l’actif.
Ces écarts attestent d’une incertitude quant au calcul des dotations aux amortissements à opérer
chaque année.
Enfin, des immobilisations
cédées au cours de l’exercice 2015 pour un montant global
de 1
M€ sont toujours répertoriées à l’état de l’actif et à l’inventair
e comptable établis au
31 décembre de cette même année.
De manière globale, les mêmes discordances sont constatées aux budgets annexes
« eau », « assainissement » et « transports ».
Pour ce qui concerne le budget annexe « Écomusée » créé le 1
er
janvier 2012, la
délibération du conseil communautaire du 6 octobre 2011 approuvait « le transfert de gestion
des collections de l’Écomusée, préalable au transfert de propriété […] soumis à l’avis du Haut
Conseil des Musées de France (HCMF) au cours de l’année 2012
». Le 27 septembre 2012,
suite à l
’
avis favorable émis par le HCMF
en date du 23 février 2012 et à l’arrêté du Ministre
de la Culture en date du 5 juillet 2012
, l’assemblée communautaire a approuvé la
convention
de cession des collections à conclure entre la communauté urbaine et l’Écomusée, à laquelle
était notamment annexé l’«
inventaire des collections objet de la convention ».
Or, à ce jour, aucun inventaire dans un format comptable, ni aucun état de l’actif ne sont
constitués, et par conséquent aucune immobilisation n’est portée au bilan de ce budget
.
Interrogée sur ces manquements, la CUCM s’est engagée à
régulariser ces opérations.
La chambre invite le groupement à poursuivre la démarche de concordance entre les
états comptables menée en 2012 et 2013 et à intégrer dans son patrimoine, sans délai, les
collections de l’Écomusée, cédées depuis 2012.
7.2
Les restes à réaliser
Aux
termes de l’article R. 2311
-11 du code général des collectivités locales, « Les restes
à réaliser de la section d’investissement arrêtés à la clôture de l’exercice correspondent aux
dépenses engagées non mandatées et aux recettes certaines n’ayant pas donné lieu à l’émission
d’un titre »
. Toute inscription au titre de recette certaine doit donc nécessairement reposer sur
une pièce justificative, intervenue avant
le 31 décembre de l’exercice
.
Les restes à réaliser constatés au 31 décembre de l’exercice s’ajoutent au résultat de
l’exercice budgétaire, ainsi qu’au résultat des exercices antérieurs, avec lesquels ils contribuent
à former le résultat cumulé porté au compte administratif. Sur la période 2011-2015, ceux du
budget principal ont été les suivants :
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
43/86
Restes à réaliser figurant au compte administratif du budget principal
en €
2011
2012
2013
2014
2015
Restes à réaliser recettes d'investissement
8 394 984,76
5 689 514,05
4 057 792,00
3 881 090,00
3 284 363,71
Restes à réaliser dépenses d'investissement
10 334 650,38
6 157 175,16
4 300 675,11
5 179 644,05
3 284 363,71
Source : comptes administratifs
De manière générale, il a été constaté sur l’ensemble de la période que les restes à
réaliser portés en recettes d’emprunt constituent la variable d’ajustement au regard des dépenses
inscrites en restes
à réaliser. Ainsi pour l’exercice 2015, le montant global des restes à réaliser
portés en dépenses et recettes est strictement identique.
S’agissant du budget principal et des restes à réaliser portés en recettes d’emprunt
, ils
s’élevaient à 7
M€ en 2011 alors que la seule proposition
bancaire dont disposait le groupement
au 31 décembre de l’exercice se limitait à 3 M€
; en 2012, sur les 3,74 M€ inscrits, une seule
proposition bancaire d’un montant de 1,5 M€ a été produite
; enfin, en 2014, sur les 2,69 M€
inscrits, seule une proposition bancaire de 1,5
M€ relative au «
financement des reports
investissements 2014 » datée du 16 décembre 2014 atteste le reste à réaliser, la seconde
proposition bancaire datée du même jour et pour le même montant faisant référence au
« financement des investissements 2015 ».
En conséquence, des restes à réaliser insincères en recettes d’investissement ont été
portés dans les comptes de la CUCM à hauteur de 4 M€ en 2011, 2,24 M€ en 2012 et 1,19 M€
en 2014 et, partant, les résultats cumulés présentés aux comptes administratifs ont été
artificiellement majorés d’autant.
S’ajoute à ces anomalies, et pour ce qui concerne spécifiquement
le budget principal de
l’exercice
2014, le fait que les restes à réaliser portés au compte 1641 « emprunts en euros »
pour un montant de 2 691 850
€ excédaient de 22
580
€ l’autorisation budgétaire ouverte par
l’assemblée délibérante au chapitre 16. En effet, le président de la communauté urbaine n’a
délégation du conseil communautaire en matière de souscription d’emprunts que dans la
limite
du montant inscrit au budget. Dès lors, le contrat d’emprunt ainsi conclu est dépourvu de toute
validité juridique.
L’ordonnateur, dans sa réponse aux observations provisoires, a relevé une
erreur comptable provenant de la comptabilisation des crédits disponibles au compte 165
« dépôts et cautionnements reçus ».
La chambre invite le président de la CUCM à veiller au respect de l’autorisation
budgétaire ouverte par l’assemblée délibérante en matière d’emprunts et rappelle que les
inscriptions de reste
s à réaliser en recettes d’emprunt ne se justifient que lorsqu’elles sont
appuyées d’une offre de financement datée, au plus tard, du 31 décembre de l’exercice auquel
elles se rapportent.
Dans sa réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur s’est
engagé à se conformer
à la règle de droit.
Recommandation n°
5 (rappel du droit)
: Se conformer aux dispositions de l’article
R. 2311-
11 du code général des collectivités territoriales pour l’inscription des recettes
d’emprunt en restes à réaliser de la section d’inve
stissement du compte administratif.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
44/86
7.3
Les autorisations de programme (AP) et les crédits de paiement (CP)
Les autorisations de programme (AP) et crédits de paiement (CP) permettent à un
organisme de ne pas faire supporter au budget d’un exercice donné l’intégralité d’une dépense
pluriannuelle et de ne pas devoir prévoir, en regard, l’intégralité des recettes correspondantes.
Seules les dépenses à payer au cours de l’exercice sont inscrites au budget, matérialisées par les
crédits de paiement, lesquels constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être
mandatées au cours de l’exercice.
Le vote des AP s’effectue par une délibération distincte du budget et comprend un
échéancier en CP. Augmenter, diminuer ou annuler l’AP, comme modifier les montants et/ou
le calendrier des CP, doit faire l’objet d’un vote de l’assemblée.
Les trois premières AP/CP, pour un montant total de 10,8
M€, ont été adoptées le
22 janvier 2015, révisées par de nouvelles délibérations du 17 décembre 2015, dont celle
relative à la modernisation des déchèteries. Cette dernière prévoit la réalisation «
d’un
programme de modernisation sur la durée du mandat » pour un montant de 2,51
M€, dont
0,5
M€ ajusté à 0,11
M€ sur 2015. Cependant, cette AP/CP a été scindée en deux autorisations
dans les tableaux de bord
établis par le service des finances, sans que l’assemblée en ait adopté
la répartition. En outre, le
compte administratif du budget principal pour l’exercice
2015 fait
apparaître, dans son annexe IV-
B2.1, outre la non prise en compte de l’ajustement des crédits
de paiement pour 2015 à 110
452 €, un dépassement du CP pour cette opération. C’est par
conséquent au-
delà des crédits votés par l’assemblée que des paiements ont été réalisés sur cette
opération au cours de l’exercice 2015.
Une quatrième AP/CP adoptée le 11 mars 2015 pour un montant total de 814 000
€ a
également fait l’objet d’un r
éajustement à 723 921
€ par délibération du 17 décembre 2015, non
pris en compte à l’annexe du compte administratif.
Une cinquième AP/CP a fait l’objet d’un vote lors de la séance du conseil
communautaire du 17 décembre 2015 ; elle concerne le programme communautaire de montée
en débit « UTIAN
–
043 » pour un montant global de 3,75
M€ et un échéancier établi à 2,3
M€
pour 2016, 1,25
M€ pour 2017 et 0,2 M€ pour 2018. Cette AP/CP ne figure pas dans l’annexe
afférente.
La chambre invite la CUCM à mettre en œuv
re un suivi rigoureux des AP/CP votées
par l’assemblée dans ses tableaux de bord, tant dans la forme (fractionnement d’une AP) que
dans les montants de CP adoptés, et à les retranscrire précisément dans les annexes du budget,
lesquelles participent de la q
ualité de l’information financière.
Dans sa réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur a indiqué avoir corrigé, à
ce jour, les anomalies relevées par la chambre et a précisé qu’un nouvel outil avait été déployé
pour un meilleur suivi des AP/CP.
7.4
L
e rattachement des charges et des produits à l’exercice qu’ils
concernent
Le rattachement des charges et des produits à l’exercice qu’ils concernent résulte de
l’application du principe d’indépendance des exercices. La procédure de rattachement,
applicable à la seule section de fonctionnement, consiste à intégrer dans le résultat annuel toutes
les charges correspondant à un service fait au 31 décembre de l’exercice, ainsi que tous les
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
45/86
produits relatifs à des droits acquis au cours de l’exercice considéré et
qui n’ont pu être
comptabilisés en raison de la non-
réception de la pièce justificative par l’ordonnateur.
7.4.1
Le rattachement des charges
Le rattachement des charges à l’exercice
sur la période 2011-2015 représente entre
2,2 % et 4,8 % des charges de gestion pour ce qui concerne le budget principal, 0,2 % à 4,2 %
pour le budget annexe « Écomusée », 7,8 % à 17,7 % pour le budget annexe « Eau », 0,3 % à
16 % pour le budget annexe « assainissement », 0 % à 2,1 % pour le budget annexe
« transports », 0 % pour le budget annexe « SPANC ».
Évolution des charges rattachées
–
budget principal
–
(en €)
Source : ANAFI
Il convient de relever qu’en ce qui concerne les frais de traitement des déchets du budget
principal, deux factures pour les périodes d’octobre
-novembre 2013 et décembre 2013,
respectivement datées des 17 et 31 décembre 2013 pour un montant total de 1,66
M€, ont été
mandatées le 28 janvier 2014 sans avoir fait l’objet d’un rattachement
; le même constat peut
être opéré l’année suivante où la facture numérotée 018/12/14 datée du
15 janvier 2015 de
571 094,80
€ a été omise, et celle n° 002/12/14 du 31
décembre 2014 a été partiellement
rattachée pour un montant de 475
131,53 € sur un total de 530
507,96
€. Même si pour ce point
une régularisation est opérée en 2016, le groupement do
it être attentif à l’impact d’un
rattachement partiel de ses charges sur le résultat de l’exercice.
Au budget principal, la réalisation des dépenses rattachées sur
l’exercice suivant
30
représente entre 81 % et 95 % entre 2013 et 2016
31
, 134 % en 2012 ; ce pourcentage de 134 %
démontre une sous-estimation du montant total des dépenses qui auraient dû être rattachées en
2011 (montant représenté : 410
000 €)
et a majoré d’autant le résultat dudit exercice
32
.
Les mêmes constats peuvent être opérés au budget annexe « assainissement » où les
réal
isations oscillent entre 0 % et 100 % entre 2013 et 2016, celles de 2012 s’élevant à 110
%.
Pour le budget annexe « transports », les mandats des exercices 2012 et 2014 ne font aucune
référence à un engagement de l’exercice antérieur, les réalisations des
exercices 2015 et 2016
représentant 42 % et 100 % des rattachements.
30
Total des mandats exercice N+1 avec référence d’engagement exercice antérieur / total des charges rattachées de l’exercice N
31
Fichier
des mandats transmis par l’établissement, arrêté au 31 août 2016
32
Total des charges rattachées de l’exercice 2011 (1
203
279 €)
-
Total des mandats 2012 avec une référence d’engagement d’un
exercice antérieur (1 612
286 €) = 409
007 €, soit 5,7 % du résultat de l’exercice
Rattachements
2011
2012
2013
2014
2015
Fournisseurs - Factures non parvenues
1 136 498
1 521 166
1 005 644
1 926 890
2 202 786
+ Personnel - Autres charges à payer
0
12 900
35 035
16 887
22 100
+ Organismes sociaux - Autres charges à payer
6 979
55 084
0
408
4 500
+ Divers - Charges à payer
59 802
34 547
29 914
53 274
175 040
= Total des charges rattachées
1 203 279
1 623 696
1 070 593
1 997 460
2 404 426
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
46/86
7.4.2
Le rattachement des produits
Il ressort de la comptabilité tenue par la CUCM
qu’aucun rattachement des
produits à
l’exercice n’a été effectué à ce jour sur les budgets, hormis en
2015 pour les seuls budgets
annexes « assainissement » et « eau
». Or, d’après les recettes mentionnant une référence à
l’exercice précédent
33
, le rattachement aurait dû représenter au minimum de 0,6 % à 1,9 % des
produits de gestion pour le budget principal, de 19,6 % à 72,5 % pour le budget annexe
« assainissement », de 17 % à 50,5 % pour le budget annexe « eau ».
Ainsi, pour ces trois budgets, les produits qui auraient dû faire l’objet d’un rattachement
sont estimés comme suit :
Évolution des produits qui auraient dû être rattachés sur la période
–
budget
principal
–
(en €)
Source : CRC à partir de la comptabilité tenue par le groupement
33
Fichier des titres transmis par l’établissement, arrêté au 31 août 2016 –
mention de l’exercice précédent dans le libellé du titre de
recettes
Rattachements
2010
2011
2012
2013
2014
2015
a - Total des produits de gestion tels qu'ils ressortent des comptes
administratifs
65 164 664
68 221 439
68 280 419
71 490 168
70 081 840
b - Total des produits qui auraient dû être rattachés
489 005
1 109 304
895 959
922 978
421 033
382 994
c - Rattachements réellement effectués
0
0
0
0
0
0
Total des produits de gestion tels qu'ils auraient dû être
enfin, à l’intérieur du chapitre 012, des remboursements au profit de l’établissement pour
la mise à disposition partielle de directeurs de services techniques sont imputés aux
comptes 64111 « rémunération principale personnel titulaire » et 64131 « rémunération
personnel non titulaire » en lieu et place du compte 6217 « personnel affecté par la
commune membre du GFP ».
D’autres erreurs ont nécessité un retraitement qui impacte, pour partie, ce chapitre
012.
Il s’agit des dépenses d’intérim pour les remplacements d’agents du service «
ordures
ménagères » imputées sur divers articles du chapitre 011 « charges à caractère général », au lieu
du chapitre 012, tel que le montre le tableau suivant :
Imputation
des dépenses d’intérim telle qu’elle ressort des comptes administratifs
(en
€)
Source : CRC à partir de la comptabilité tenue par le groupement
Concernant les subventions de fonctionnement versées au budget annexe « transports »,
leur comptabilisation au compte 658 « charges diverses de la gestion courante » au lieu du
compte 657364 « subventions de fonctionnement aux établissements et services rattachés à
caractère industriel et commercial
» ne permet pas d’appréhender leur destination et leur objet
à la première lecture
; il en est de même pour ce qui concerne les subventions versées à l’office
du tourisme communautaire, établissement public industriel et commercial, considéré dans les
comptes de la communauté urbaine, depuis 2012, comme « associations et autres personnes de
droit privé », compte 6574, en lieu et place du compte 65737 « subventions de fonctionnement
aux autres établissements publics locaux » (250
000 € à 348
000 €).
budget ppal
2011
2012
2013
2014
2015
c/6218 "autre personnel extérieur" - f/812
1 940,29
33 760,37
c/611 "contrats prestations service" - f/01
139 922,73
71 665,23
235 507,21
211 000,95
c/61558 "entretien et réparation autres
biens mobiliers" - f/812
8 464,09
c/6255 "frais déménagement" - f/020
2 271,83
139 922,73
10 404,38
107 697,43
235 507,21
211 000,95
BA Ecomusée
2011
2012
2013
2014
2015
c/611 "contrats prestations service" - f/322
598,10
1 367,07
2 526,00
3 000,78
c/6188 "autres frais divers" - f/322
233,26
0,00
598,10
1 600,33
2 526,00
3 000,78
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
49/86
En outre les subventions perçues par l’établissement au chapitre 74,
compte
74741 « participations communes membres du GFP », sont majorées chaque année, depuis
2012, de 80
000 € à 160
000 € de «
remboursements de frais par les communes membres du
GFP » alors que ces recettes auraient dû être comptabilisées au chapitre 70, compte 70845 pour
la part provenant de la mise à disposition de personnel
34
, et compte 70875 pour celle relevant
des frais d’entretien
35
.
En ce qui concerne enfin la dotation de solidarité urbaine (DSC) versée par le
groupement aux communes membres, une partie de celle-ci a été imputée au compte
739112 « reversements et restitutions sur contributions directes - DSC
» jusqu’en 2011, puis au
compte 73922 « prélèvements pour reversement de fiscalité - DSC » depuis 2012,
conformément à la nomenclature M14. Mais la plus grande part de cette DSC est imputée, sur
l’ensemble de la période, sur un compte inapproprié qui fausse la lecture des reversements
réellement opérés par le groupement, tel que le montre le tableau suivant.
Comptes d’imputation de la DSC –
budg
et principal (en €)
Source : ANAFI
7.5.2
Sur les budgets annexes
Des erreurs d’imputations sont apparues
en matière de dépenses et ont également
nécessité un retraitement dans le cadre de l’analyse financière
:
-
au budget annexe « transports », les subventions de fonctionnement versées par le budget
principal apparaissent à tort au chapitre 75, compte 758 « produits divers de gestion
courante
», alors qu’elles relèvent du chapitre 74, compte 7475 «
subventions et
participations - groupements de collectivités ». Leur montant de 130
000 € en 2011 atteint
1 460
000 € en 2015 et représente près de 30 % des produits de gestion courante
;
-
aux budgets annexes « eau » et « assainissement », les remboursements au profit du budget
principal pour mise à disposition de personnel apparus en 2015 sont imputés au chapitre
011, compte 6287 « remboursements de frais » au lieu du compte 6215 « personnel affecté
par la collectivité de rattachement » et relèvent du chapitre 012 « charges de personnel et
frais assimilés
», lequel représente plus d’un quart des charges de gestion de l’exercice
2015 pour le budget annexe « eau
» et plus d’un tiers pour celui de l’assainissement
;
-
au budget annexe « SPANC », le même constat peut être opéré entre les chapitres
011 « charges à caractère général » et 012 « charges de personnel et frais assimilés » sur
l’ensemble de la période, les charges de personnel représentant de 92 à 99
% des charges
de gestion du budget annexe « SPANC » ; il peut être souligné que le montant de 77 633
€
34
Mise à disposition du chef d’atelier recruté par la CUCM en novembre 2012
: entre 7
000 € e
t 50 000
€
selon les années.
35
Frais d’entretien du garage communautaire et des véhicules (pièces détachées, carburant, contrôle
technique).
2011
2012
2013
2014
2015
739112
700 367
73922
710 881
723 676
723 676
1 089 176
739113
1 852 707
1 880 500
1 914 348
1 914 348
1 914 348
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
50/86
porté en 2012 provient du remboursement des mises à disposition de personnel pour 2010
et 2011, celui de 62
690 € de celles de 2012 et 2013.
Au final, le cumul de ces erreurs d’imputation sur les chapitres et comptes idoines de
l’ensemble des budgets représente des montants significatifs qui ont conduit la chambre à les
retraiter dans la partie relative à la situation financière de la CUCM.
Surtout, la chambre
rappelle que l’image fidèle des comptes requiert l’exacte imputation
des dépenses et des recettes aux chapitres correspondants ainsi que le respect du principe de
permanence des méthodes, toute modification comptable impliquant son annonce claire.
Dans sa réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur a précisé que les anomalies
relevées par la chambre seraient totalement corrigées dans le cadre du vote du budget 2018.
Recommandation n°
7 (rappel du droit) :
Veiller au respect de l’adéquation entre la
nature des dépenses et des recettes et leur exacte imputation aux chapitres et comptes
correspondants, conformément à l’instruction budgétaire et comptable M14.
7.6
Les flux financiers entre les budgets principal et annexes
Les dépenses et recettes afférentes à chaque budget ne sont pas toujours comptabilisées
régulièrement. En raison de leur caractère significatif, des retraitements ont été opérés dans le
cadre de l’analyse financière.
Au sein du budget principal, des charges de personnel sont réparties aux fonctions 811
« eau et assainissement » et 815 « transports urbains » et correspondent à des mises à
disposition de personnel relevant des budgets annexes « eau », « assainissement » et
« SPANC » pour la fonction 811, et du budget annexe « transports » pour la fonction 815. Si la
comptabilisation de ces dépenses au
niveau du budget principal n’est pas irrégulière en soi, il
est impératif que les mises à disposition de personnel ainsi effectuées fassent l’objet d’un
remboursement au compte 70841 « mise à disposition de personnel facturée aux budgets
annexes » du budget principal par les budgets annexes concernés.
Or, ces remboursements des budgets annexes vers le budget principal ne sont mis en
œuvre que depuis 2012 concernant le budget annexe «
SPANC » et depuis 2015 pour les
budgets annexes « eau » et « assainissement ». Concernant le budget annexe « transports »,
aucune facturation, et partant, aucun remboursement de ces mises à disposition n’est traduit
dans les comptes de la communauté urbaine sur l’ensemble de la période contrôlée.
En conséquence, le compte 70841 du budget principal aurait dû faire apparaître les
montants suivants sur la période :
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
51/86
Répartition des charges de personnel
36
–
budgets principal et annexes
Source
: CRC d’après les comptes administratifs + données groupement
Ces défauts de
refacturation, s’ils faussent le résultat du budget principal de 365
000 €
à 450 000
€ entre 2011 et 2014, et de 25
000 € en 2015, minorent fortement les charges
d’exploitation des budgets annexes et donc, le coût de fonctionnement de ces services publics
à caractère industriel et commercial. En effet, sur la période 2011-2015, les charges de
personnel peuvent être estimées entre 81 et 99 % des charges courantes pour le budget annexe
« SPANC », entre 26 et 37 % pour le budget annexe « eau », entre 28 et 53 % pour le budget
annexe « assainissement » et enfin, entre 0,5 et 1 % pour le budget annexe « transports
urbains ».
En ne procédant pas aux refacturations qui s’imposent entre les budgets principal et
annexes, la CUCM ne respecte pas
le principe de l’équi
libre qui caractérise les SPIC. La
chambre rappelle que la gestion isolée des SPIC au sein de budgets annexes trouve sa raison
d’être dans un objectif de transparence des tarifs et des prix, de façon à en calculer le coût et le
rendement et en imposer le f
inancement par l’usager et non
par le contribuable.
En conséquence, la chambre invite la CUCM à comptabiliser strictement l’ensemble des
dépenses et recettes afférentes et à procéder, lorsqu’il y a lieu, aux refacturations des dépenses
prises en charge par le budget principal.
8
L’ANALYSE FINANCIERE
RETROSPECTIVE
8.1
Périmètre de l’analyse financière
La gestion budgétaire de la CUCM
est organisée autour d’un budget principal et de cinq
budgets annexes. L’exercice des compétences transports urbains, eau, assainiss
ement et
assainissement non collectif est retracé au sein de quatre budgets annexes à caractère industriel
et commercial
; à compter de l’exercice 2012, la gestion de l’Écomusée a été isolée dans un
budget annexe à caractère administratif. Les autres compétences restantes du groupement
37
sont
traduites au sein du budget principal.
La consolidation du budget principal et des budgets annexes, si elle présente l’intérêt
d’appréhender la surface financière totale de la communauté urbaine, peut néanmoins induire
36
Charges de personnel relevant du chapitre 012, augmentées des frais de missions (c/6256) et déplacements (c/6251)
37
La compétence élimination et valorisation des déchets des ménages étant financée par la TEOM, elle fait l’objet d’une annexe
au
budget principal, conformément à l’instruction budgétaire et comptable M14 applicable au groupement.
en €
2011
2012
2013
2014
2015
fonction 811 - eau et assainissement du budget principal
423 711
430 600
400 680
433 988
447 514
fonction 815 - transports urbains du budget principal RETRAITÉ*
27 094
26 907
27 617
23 759
24 607
total budget principal
450 805
457 508
428 297
457 747
472 121
montants reversés par les budgets annexes SPANC, eau et
assainissement à/c 2015
77 633
62 690
34 667
447 242
dépenses de personnel non remboursées par les budgets
annexes concernés
450 805
379 875
365 607
423 080
24 879
* La part des dépenses de personnel relevant des "transports scolaires" (fonction 252) a fait l'objet d'un retraitement et a été déduite de la fonction
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
52/86
des évaluations erronées sur la réalité de ses marges de manœuvre financière
s. En effet, les
budgets annexes régissant des services publics à caractère industriel et commercial sont soumis
à la règle de l’équilibre budgétaire et ne peuvent donc financer ou être financés par le budget
principal
38
.
Pour l’ensemble de ces raisons, l’a
nalyse financière consolidée sera limitée aux
indicateurs globaux d’appréciation de la santé financière du groupement. Les budgets annexes
seront examinés sous l’angle des risques financiers pour le budget principal, eu égard à leur
poids respectif dans l’ensemble des budgets. Enfin, l’analyse détaillée du budget principal
confortera le diagnostic financier.
La présente analyse financière porte sur les exercices 2011 à 2015. Elle repose sur les
comptes de gestion et les comptes administratifs, ainsi que sur les données issues de
l’application informatique
ANAFI développée par les juridictions financières. Il convient de
préciser que sur la période de contrôle, un changement de périmètre est intervenu en 2014 avec
l’arrivée des huit nouvelles communes intégr
ées au 1
er
janvier de cet exercice.
8.2
Les retraitements liés aux observations sur la fiabilité des comptes
Les constats qui ont été effectués sur la fiabilité des comptes, et partant, les rappels au
droit qui en découlent, ont nécessité de nombreux retraitements afin de présenter une situation
financière qui soit la plus proche possible de la réalité.
En premier lieu, ces retraitements ont consisté à réaffecter, d’une part, dans les budgets
principal et annexes de l’eau, l’assainissement et les transports, le
s charges et recettes qui les
concernent, et, d’autre part, à réimputer aux chapitres et comptes budgétaires idoines les
dépenses et recettes suivantes :
-
le personnel : tous les retraitements ont été effectués en matière de comptabilisation des
remboursements de mise à disposition de personnel (chapitres impactés : 011, 012, 013,
70 et 74), de recours au personnel intérimaire (chapitres 011 et 012) et de participations de
l’État pour les emplois aidés (chapitres 013 et 70)
;
-
les subventions de fonctionnement : tous les retraitements ont été réalisés en matière de
subventions versées au budget annexe transports (chapitres 65, 74 et 75) et de
remboursements de frais par les communes (chapitres 70 et 74).
En deuxième lieu, les renégociations sur les opérations relatives à la dette opérées en
2011 n’ayant pas donné lieu à des flux financiers, les comptes 166 et 1641 n’avaient pas à être
mouvementés ; un montant de 614
066 € a donc été neutralisé de l’annuité de la dette en capital
en dépense et les nouveaux emprunts intégrant les pénalités de réaménagement ont été
neutralisés en recette.
Cependant et en dernier lieu, le principe du rattachement des charges et des produits à
l’exercice qu’ils concernent, bien que partiellement mis en œuvre par la CUCM,
n’a pas fait
38
Des dérogations sont t
outefois prévues par l’article L.2224
-2 du CGCT ; concernant en particulier les SPIC de transport public
urbain, une dérogation spécifique est prévue par l’article L1221
-
12 du code des transports. Souvent, il est d’ailleurs constaté que le SPIC
transport public urbain est alimenté en partie par le budget principal.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
53/86
l’objet de retraitements en raison de l’impossibilité de déterminer de manière suffisamment
exhaustive, donc pertinente, l’ensemble des manquements existants.
8.3
Appréciation de la surface financière globale de la CUCM
Les résultats consolidés du budget principal et des budgets annexes
(hors restes à réaliser)
Les résultats de fonctionnement, hors excédents reportés, sont structurellement
excédentaires. À la clôture de l’exercice 2015, le résultat excédentaire de fonctionnement, soit
8
M€, re
présente 12,3 % des dépenses réelles de fonctionnement consolidées.
Les résultats d’investissement, hors déficits reportés, demeurent excédentaires en 2013
et 2014 ; en intégrant les déficits reportés, les résultats cumulés sont structurellement
déficitair
es sur l’ensemble de la période examinée. Au demeurant, le déficit d’investissement
cumulé à la fin de l’exercice 2014 a été ramené à
-
2,6 M€
et celui affiché fin 2015 représente
-
6,3 M€.
Au final, le résultat total cumulé est excédentaire sur l’ensemb
le de la période ; il atteint
son plus haut niveau fin 2014, soit 5,2
M€, et se situe à hauteur de 4 M€ fin 2015.
Les niveaux consolidés de l’autofinancement, l’investissement et l’endettement
Capacité d’autofinancement, capacité d’investissement et capacité d’endettement
constituent les trois pôles interdépendants de l’équilibre financier. Au cours de la période
examinée, la CUCM a su préserver ses équilibres financiers en maintenant un niveau
d’autofinancement
annuel stable depuis 2013, de
8 à 9 M€. Com
pte tenu de la baisse du niveau
en €
2011
2012
2013
2014
2015
Fonctionnement
Recettes totales consolidées
73 545 761
77 212 284
78 313 771
80 619 976
80 706 457
Dépenses totales consolidées
65 195 493
66 684 796
70 368 522
73 195 091
72 627 394
Résultat de l'exercice
8 350 268
10 527 488
7 945 249
7 424 885
8 079 063
Excédent (+) ou déficit (-) reporté
1 924 049
427 018
279 270
403 642
2 324 025
Résultat de fonctionnement cumulé à la clôture de l'exercice
10 274 317
10 954 506
8 224 519
7 828 527
10 403 088
Investissement
Recettes totales consolidées
50 375 340
45 502 056
45 039 382
28 259 554
29 426 899
Dépenses totales consolidées
53 794 372
45 689 421
43 728 376
23 312 953
33 141 518
Résultat de l'exercice
-3 419 032
-187 365
1 311 006
4 946 601
-3 714 619
Excédent ou déficit reporté
-5 269 423
-8 688 455
-8 875 820
-7 564 814
-2 618 213
Résultat d'investissement cumulé à la clôture de l'exercice
-8 688 455
-8 875 820
-7 564 814
-2 618 213
-6 332 832
Résultat total cumulé à la clôture de l'exercice
1 585 862
2 078 686
659 705
5 210 314
4 070 256
Source : CRC, données issues des comptes de gestion
en €
2011
2012
2013
2014
2015
CAF brute consolidée
12 844 888
15 472 040
13 119 511
12 739 827
13 348 949
CAF nette consolidée
9 136 276
11 398 179
8 883 548
8 202 256
8 734 511
Dépenses d'équipement, y compris subventions d'équipement
36 556 271
27 942 380
25 095 476
15 378 503
19 767 136
Encours de la dette consolidée
70 628 910
73 508 746
75 030 689
77 187 892
75 588 179
Capacité de désendettement en années (dette
consolidée/CAF brute consolidée)
5,5
4,8
5,7
6,1
5,7
Source : Logiciel ANAFI
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
54/86
des investissements à compter de 2014, l’autofinancement a contribué au financement de près
de 40 % des investissements réalisés entre 2011 et 2015.
L’encours de la dette consolidée atteint 75,5
M€ fin 2015. Le ratio de dés
endettement,
situé entre 4,7 et 6 années selon les exercices de la période 2011 à 2015, montre que la
communauté urbaine dispose d’une bonne solvabilité financière. Fin 2015, la capacité de
désendettement représente 5,7 années pour une durée moyenne résidu
elle de l’encours de 26
années.
Les éléments consolidés de bilan
La chambre relève que la CUCM dispose d’une situation bilancielle qui ne démontre
pas sa capacité à faire face à une éventuelle dégradation de sa situation financière.
8.4
Analyse des budgets annexes de la CUCM
Le budget principal représente à lui seul plus de 80 % de l’ensemble des dépenses et
recettes.
Néanmoins, les budgets annexes à caractère industriel et commercial de l’eau et de
l’assainissement, ainsi que celui des transports urbains, re
présentent, en fonction des exercices,
des dépenses conséquentes.
Enfin, le budget annexe de l’
Écomusée
, s’il est marginal en termes de poids financier,
est abondé de manière substantielle par le budget principal ; aussi, une présentation succincte
en sera réalisée.
8.4.1
Le budget annexe de l’Écomusée
En sa qualité de « musée de France
», les activités de l’écomusée sont énumérées à
l’
article 2 de la loi n° 2002-
5 du 4 janvier 2002. Jusqu’à la fin de l’année 2011, l’écomusée était
géré par une association
, laquelle avait perçu, au titre de l’exercice 2011, une subvention de
fonctionnement de la CUCM d’un montant de 407
500 €.
Intégré au sein de la CUCM fin 2011, l’écomusée a fait l’objet d’une gestion financière
spécifique par le truchement d’un budget an
nexe, créé par délibération du 15 décembre 2011.
Depuis sa création, le budget annexe de l’
Écomusée est totalement dépendant de
subventions et participations pour son exploitation. La part de la subvention d’exploitation du
budget principal atteint 85 % de
s produits totaux en 2015, soit une recette de près de 0,7 M€. Il
est à relever que les dépenses de personnel de ce budget annexe sont, toutes choses égales par
ailleurs, soutenues : leur part dans les charges totales ne cesse de croître depuis 2013, passant
de 52 % à 64 % fin 2015.
au 31 décembre en €
2011
2012
2013
2014
2015
Fonds de roulement net global
1 585 862
2 078 686
659 704
5 210 314
4 070 257
Besoin en fonds de roulement global
-2 585 441
-2 744 884
-2 499 731
-3 165 364
-3 299 969
Trésorerie nette consolidée
4 171 303
4 823 570
3 159 435
8 375 678
7 370 226
Source : CRC, données issues des comptes de gestion
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
55/86
Une attention particulière du groupement devrait être accordée à l’évolution de ce
budget annexe dans la mesure où un effet de ciseau apparaît entre 2012 et 2015. En effet, les
charges progressent plus rapidement que les produits, soit respectivement 10,4 % contre 9,3 %.
La CUCM a donc tout intérêt à rationaliser la gestion de cet équipement culturel afin ne
pas subir une éventuelle augmentation de la participation financière du budget principal.
8.4.2
Le budget annexe de l’eau
Le ser
vice public de l’eau est géré sous la forme d’une délégation de service public de
type affermage confiée à la société Véolia Eau en 1987 pour une durée de trente ans. L’équilibre
financier du contrat intègre des dépenses d’investissement pour assurer le re
nouvellement ou la
réhabilitation des réseaux d’eau potable et le renouvellement de branchements en plomb.
L’élément notable de cette délégation de service public au cours de la période contrôlée est la
construction et l’exploitation de la
nouvelle usine d
’eau potable sur le site de La Couronne
,
confiée au fermier par délibération du conseil communautaire du 18 avril 2013 et
l’avenant n°7
subséquent, signé entre les parties le 31 mai 2013.
L’analyse financière du budget annexe de l’eau
39
a nécessité, au préalable, des
retraitements portant sur la comptabilisation des charges de personnel. En effet, si la mise à
disposition d’agents du budget principal vers ce budget annexe est régulière, elle implique
d’être
facturée, ce qui se traduit par une dépense au budget annexe (au chapitre 012 « charges
de personnel ») et une recette au budget principal (au chapitre 70 « produits des services et du
domaine et ventes diverses
»). Or, sur la période de contrôle, la CUCM n’a procédé à ces
écritures qu’en 2015, sur un chapitre erroné (chapitre
011 « charges à caractère général »). En
conséquence, une dépense annuelle comprise entre 180
000 € et 210
000 € a été retraitée afin
d’assurer le respect du principe de permanence des méthodes.
L’ex
c
édent brut d’exploitation
(EBE) a progressé de manière significative en 2015 et
atteint 2,3
M€ (soit + 1,3 M€ par rapport à 2014). Cette augmentation provient de la nouvelle
tarification de l’eau adoptée par
délibération du 22 janvier 2015 qui a introduit une part fixe
générant un produit complémentaire d’environ 0,6 M€ en année pleine ainsi que la modificat
ion
de la structure de la part variable, par création de tranches, procurant un produit supplémentaire
annuel d’environ 0,7 M€. Cette politique tarifaire a été corrélée au besoin de prendre en compte
les coûts réels permettant d’équilibrer le budget annexe
, notamment la régularisation des
charges de personnel
–
imputées jusqu’alors sur le budget principal –
et l’augmentation de
l’autofinancement des investissements.
Malgré des charges d’intérêts toujours plus élevées, lesquelles représentent plus de 40
%
de
s charges courantes depuis 2012, l’autofinancement brut suit la tendance de l’EBE et
représente, fin 2015, près de 2 M€.
Entre 2011 et 2015, la moitié des dépenses d’équipement a été financée par
l’autofinancement, prépondérant, et les recettes d’investiss
ement hors emprunt. Les
investissements réalisés sur la période ont concerné, pour l’essentiel, la rénovation des réseaux
et la sécurisation des réservoirs
; la construction de la nouvelle usine de La Couronne n’a donné
lieu qu’à un reversement d’une somme
de 1,8 M€ au fermier, recette obtenue de l’agence de
l’eau Loire
-Bretagne et qualifiée comme « avance remboursable » par la CUCM,
39
Les tableaux détaillés figurent en Annexe n° 1
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
56/86
conformément à ses engagements contractuels issus de l’avenant n°7 du traité pour
l’exploitation du service de distribution d’eau potable.
Le besoin de financement, soit 4,2
M€, a été comblé entièrement par le recours à
l’emprunt. En mai 2012, un prêt d’un montant de 2,5
M€ a été contracté à un taux fixe de 5,1
%
sur 20 ans, afin de résorber le déficit constaté en 2011 et de fin
ancer les travaux de l’exercice
2012. En novembre 2013, un prêt
40
d’un
montant maximal de 3,6 M€ a été accordé par l’agence
de l’eau Loire
-Bretagne à la CUCM pour le financement de la nouvelle usine de La Couronne,
le remboursement étant réparti en 15 annuités. Un acompte de 50 %, soit 1,8
M€, a été versé en
décembre 2013. En conséquence, le fonds de roulement a été reconstitué en 2012, à la suite du
recours à l’emprunt, mais son niveau reste peu élevé depuis lors.
À court terme, ce budget annexe devrait profondément évoluer
en raison d’une
multiplicité de facteurs.
Sur le plan juridique, le traité d’affermage se terminant au 31 décembre 2017, la CUCM
a d’ores et déjà engagé des consultations pour une nouvelle délégation de service public sous
la forme de la régie intéressée, pour une durée de 8 ans. Ainsi, les investissements seront
dorénavant portés par la CUCM. Dans le cadre des négociations, la CUCM devra rembourser
la valeur résiduelle de l’usine de La Couronne, soit près de 0,9 M€
; elle devra également
procéder au rachat des compteurs
d’eau estimé entre 1,8 et 2 M€.
Sur le plan technique, la CUCM dispose désormais de deux unités de production d’eau
potable modernisées, les usines de la Sorme et de la Couronne, et les travaux de rénovation des
réseaux sur la zone sud ont été conséquents
. Restent à financer la démolition de l’usine de la
Marolle, les travaux sur les réseaux de la zone nord et le renouvellement des branchements
vétustes et en plomb.
Enfin, sur le plan financier, le poids de la dette va continuer de s’accroître, malgré le
t
ransfert irrégulier d’un emprunt structuré au budget principal en 2013 et la désensibilisation
totale de la dette structurée poursuivie en 2016. En effet, l’encours de la dette, établi à 4,8
M€
fin 2011, a atteint 9
M€ fin 2015 et 11
M€ fin 2016 en raison de la capitalisation d’une partie
du refinancement de la dette opérée en 2016 et du versement du solde du prêt de l’agence de
l’eau pour le financement de l’usine de la Couronne. La capacité de désendettement, rétablie à
un niveau satisfaisant en 20
15 à 4,7 ans (à la suite notamment de l’augmentation des tarifs
générant une recette supplémentaire de plus d’1
M€), remonte à 6,3 ans fin 2016.
8.4.3
Le budget annexe de l’assainissement
À l’instar du service public de l’eau, le service public de l’assainissem
ent est géré sous
la forme d’une délégation de service public de type affermage confiée à la société Véolia Eau
en 1987 pour une durée de trente ans.
Tout comme le budget annexe de l’eau, l’analyse financière du budget annexe de
l’assainissement
41
a nécessité des retraitements portant sur la comptabilisation des charges de
40
Bien que la convention qualifie d’ «
aide financière » le financement « de type avance
», il ressort du tableau d’amortissement
qu’il s’agit d’un «
emprunt à taux fixe
» d’une durée de 16 ans, suite au différé de la première échéance annuelle. Ce prêt a été accordé sans
intérêt et sans frais de gestion.
41
Les tableaux détaillés figurent en Annexe n° 2
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
57/86
personnel. Au cas d’espèce, c’est une dépense annuelle comprise entre 180
000 € et 200
000 €
qui a été retraitée.
L’ex
c
édent brut d’exploitation
(EBE) a augmenté régulièrement sur la période, avec une
croissance plus soutenue en 2015, corrélée à la création de la part fixe de la redevance
assainissement collectif adoptée par délibération du 22 janvier 2015. L’autofinancement brut
suit la tendance de l’EBE et représente, fin 2015, 1,4 M€.
Les investissements réalisés entre 2011 et 2015 ont porté en quasi-totalité sur
l’extension de réseaux, et non leur rénovation, conformément au schéma directeur qui
privilégiait les travaux sur les grosses stations d’épuration (Montceau, Torcy et Blanzy).
Pour
financer ses investissements, la CUCM a disposé d’un autofinancement qui, après
remboursement de l’annuité de la dette en capital, a représenté 40
% des dépenses
d’équipement
, soit près de 5
M€. Les subventions d’investissement de l’agence de l’eau e
t du
département, à hauteur de 1,2 M€, ont également complété le financement des investissements.
Enfin, le fonds de roulement a été mobilisé à hauteur de 3,3 M€.
En conséquence, le niveau du
fonds de roulement fin 2015 reste peu élevé, soit 0,2 M€.
À cou
rt terme, ce budget annexe devrait profondément évoluer. En s’orientant vers une
nouvelle délégation de service public sous la forme de la régie intéressée pour une durée de
8 ans à compter de 2018, la CUCM va devoir assurer le portage des investissements. Or, la
rénovation des réseaux n’ayant pas été réalisée, de gros investissements vont devoir être
engagés à court terme. En effet, le
rapport d’activité du délégataire
pour l’
exercice 2015 fait
état de la vétusté du réseau de collecte : «
D’une manière g
énérale pour toutes les UDEP (usines
de dépollution)
, le diagnostic permanent du réseau de collecte identifie un volume d’eaux
parasites collectées important. Cela participe au mauvais fonctionnement du process de
dépoll
ution […]
Régulièrement nous sommes confrontés à des effondrements liés à la vétusté
des réseaux de collecte. Il est urgent que la collectivité réalise un programme de renouvellement
de son réseau p
lus important qu’actuellement. […]
Pour les stations de Génelard, Essarts et
St Sernin les non-
conformités par rapport à l’arrêté préfectoral
sont sur le paramètre
phosphore ».
En 2016, le niveau des dépenses d’équipement a été peu élevé, soit 1,4 M€, financés
sans recours à l’emprunt. Pour 2017, le budget primitif prévoit 2,6
M€ de dépenses
d’équipement, avec l’inscription d’un emprunt d’équilibre d’1
M€. Le rapport sur les
orientations budgétaires de l’exercice 2017 ne contenant aucune indication sur les
investissements pluriannuels, seul le programme pluriannuel d’investissement permet d’en
appré
cier le volume, à savoir plus de 4 M€ par an, jusqu’en 2020.
Les enjeux sanitaires et règlementaires du service public de l’assainissement, et partant,
les moyens financiers conséquents nécessaires, constituent des points de vigilance particuliers
dans le
cadre de la mise en œuvre de la future régie intéressée.
8.4.4
Le budget annexe des transports
Le service public des transports urbains a été exploité sous la forme d’une délégation de
service public confiée à la société Creusot Montceau Transports, filiale du groupe Transdev, à
compter du mois d’août 2009 jusqu’au 31 décembre 2015.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
58/86
Comme les autres budgets, l’analyse financière du budget annexe des transports
42
urbains a nécessité, au préalable, des retraitements portant sur la comptabilisation des charges
de personnel (de l’ordre de 30
000
€ par an) ainsi que la réaffectation de la subvention de
fonctionnement versée par le budget principal au chapitre 74 « dotations et participations »,
imputée irrégulièrement au chapitre 75 « autres produits de gestion courante » (entre 0,1
M€ et
1,5
M€ selon les exercices).
Le versement transport, dont le taux maximum, soit 0,6
%, a été appliqué sur l’ensemble
de la période, a constitué la recette prépondérante du budget transports, à savoir plus de 80 %
des produits de gestion courante. Les variations apparentes du poste de dépenses
« consommations intermédiaires » proviennent du non-
respect de l’obligation de rattacher les
c
harges à l’exercice comptable qu’elles concernent. En effet, la contribution financière
et
forfaitaire versée au délégataire a été décalée d’un mois jusqu’en 2011, puis trois mois sur
l’année 2012, avec un rattrapage sur les exercices 2013 à 2015
; il en est de même pour le
transport à la demande (rattrapages en 2011 et 2013) et la démarche qualité (rattrapage sur
l’exercice 2015).
En outre, le montant de la subvention du budget principal, au demeurant régulière dans
son principe, a varié dans des proportions importantes au cours de la période 2011 à 2015 pour
des raisons tenant à la fois au caractère structurel du déficit du budget mais également à des
versements qui n’ont pas suivi exactement les fluctuations dudit déficit.
En conséquence, les variations
observées au niveau de l’excédent brut d’exploitation et
la capacité d’autofinancement brute ne sont pas pertinentes.
Les dépenses d’équipement à hauteur de 3,2
M€ ont concerné, pour l’essentiel,
l’acquisition de bus. Elles ont été financées par l’autofina
ncement dégagé et, dans une moindre
mesure (0,8
M€) par des subventions d’investissement du département.
En revanche, des reprises sur réserves à hauteur d’1
M€ ont été effectuées en 2011 et
2012 afin de financer le déficit d’exploitation du budget transp
orts, lesquelles ont, de fait,
diminué le niveau du fonds de roulement à due proportion. Si la première reprise réalisée en
2011 n’appelle pas d’observation de la chambre, l’excédent d’investissement ayant eu pour
origine une dotation complémentaire en réserves constatée aux comptes administratifs des deux
exercices consécutifs antérieurs, celle effectuée en 2012 apparaît irrégulière. En effet, la
délibération adoptée le 11 mai 2012 ne répond à aucune dérogation autorisée par le code général
des collectivités territoriales
43
. Il appartient à la CUCM de veiller au respect du droit budgétaire
lors de la mise en œuvre de telles opérations, par essence exceptionnelles.
Le fonds de roulement, qui était de
1,4 M€ au 1
er
janvier 2011, est quasiment au même
niveau fin 2015, du fait de l’absence d’investissements au cours de cet exercice.
42
Les tableaux détaillés figurent en Annexe n° 3
43
La reprise d’un excédent d’investissement en recette de la section de fonctionnement est strictement encadrée par
le CGCT en ses dispositions applicables aux communes (L. 2311-6 et D. 2311-14), départements (L. 3312-7) et régions
(L. 4312-
10). Elle n’est autorisée que dans trois hypothèses
: 1) l’excédent provient du produit de la vente d’un bien issu d’un
don ou d’un legs, 2) de la vente d’un placement budgétaire et 3) d’une dotation complémentaire en réserves constatée au compt
e
administratif au titre de deux exercices consécutifs
–
qui soit, bien entendu, supérieure à la couverture du besoin de financement
de la section d’investissement de l’exercice n
-1
–. À contrario, toute reprise d’excédent d’investissement qui ne répond pas
à
ces trois hypothèses est conditionnée par l’obtention d’une dérogation à titre exceptionnel par les Ministères de la DGCL et
DGFiP.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
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MONTCEAU-LES-MINES
59/86
Les enjeux financiers liés à ce budget annexe, et partant, au budget principal, ont conduit
la CUCM à faire réaliser un audit interne au cours du premier semestre 2014 sur le réseau de
transports urbain et scolaire ainsi que la délégation afférente, dont les enseignements ont été
particulièrement utiles pour repenser le réseau dans son ensemble.
Prenant acte d’un manque de maîtrise et de contrôle de la délégation, au gré d’une
structure du réseau qui n’avai
t pas évolué depuis plusieurs contrats et qui, par le jeu de la
superposition de nouveaux services, avait créé un déficit chronique du budget annexe, la CUCM
a restructuré le réseau en trois blocs distincts : le réseau urbain, le réseau scolaire et le transport
à la demande. Les modes de gestion de ces services ont été dissociés (à l’inverse du contrat
précédent qui concentrait la quasi-totalité des services)
: l’exploitation des services urbains
prévue sous la forme d’une délégation de service public de type régie intéressée d’une durée de
six ans, et, celle des deux autres services, dans le cadre de marchés publics.
Lors du conseil communautaire en date du 4 novembre 2015, la délégation du service
public du transport urbain a été confiée à la société Transdev, puis à la société dédiée, Creusot
Montceau Transports, pour une durée de six ans à compter du 1
er
janvier 2016. Durant les
six
premiers mois de cette DSP, soit jusqu’au 5 juillet 2016, l’exploitation du réseau a été
configurée dans son périmètre antérieur. Ainsi, la charge financière de la délégation de service
public a été fixée à 2,7 M€ pour 2016 et 2,4 M€ par an à partir de 2017, hors élargissement du
périmètre communautaire. L’objectif est d’équilibrer le budget annexe transports tout en
limitant l’augmentation des dépenses pour
le transport scolaire.
Selon les dernières données disponibles à la clôture de l’instruction, la subvention du
budget principal versée en 2016 a atteint 1,35
M€
; le résultat de l’exercice 2016 de la section
d’exploitation a été excédentaire à hauteur de
0,28
M€. Enfin, le budget primitif de l’exercice
2017 ne fait apparaître aucune subvention d’équilibre du budget principal, étant précisé que
ce
budget a été établi à périmètre constant, dans l’attente d’une décis
ion modificative.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
60/86
8.5
Analyse du budget principal de la CUCM
8.5.1
La formation du résultat de la section de fonctionnement
8.5.1.1
Les produits de gestion
Évolution des produits de gestion
Source : ANAFI et comptes de gestion, retraité CRC. ND : non disponible.
Les produits de gestion nets des reversements effectués par la CUCM ont augmenté de
6,6 % entre 2011 et 2015, soit près de 4
M€. Cette évolution s’inscrit dans un contexte marqué
par la réforme de la taxe professionnelle, la diminution des dotations de l’État et enfin, l’arrivée
de huit communes à compter du 1
er
janvier 2014.
Une profonde modification de la structure des ressources fiscales
À l’instar de la plupart des groupements qui avaient opté pour la fiscalité professionnelle
unique, la réforme de la taxe professionnelle a fortement contribué à limiter les marges de
manœuvre fiscales de la CUCM et, partant, à accroître sa dépendance envers les ressources de
l’État. La taxe professionnelle, qui représentait près de 30
M€ en 2009, a été remplacée par la
contribution économique territoriale (environ 11
M€ en 2011) à laquelle se sont ajoutées des
ressources de compensation de l’État (près de 10
M€ de FNGIR et de DCRTP en 2011), des
ressources transférées provenant des parts départementales des taxes d’habitation et foncier non
bâti (environ 8
M€ en 2011
), ainsi que la taxe sur les surfaces commerciales et les impositions
forfaitaires sur les réseaux (un peu moins de 2
M€).
Désormais, les impôts dont le taux est déterminé par la CUCM ont évolué de près de
30
M€ en 2009 à 16,2 M€ en 2013 (dernière année à
périmètre constant) et 17,4 M€ en 2015.
La CUCM n’a pas eu recours au
levier fiscal pendant la période sous revue, hormis en 2012
pour le taux de la cotisation foncière des entreprises, porté de 24,46 % à 25,22 %.
Les nouvelles ressources fiscales propres de la CUCM issues de la réforme de la taxe
professionnelle ont malgré tout progressé de 28,4 M€ en 2011 à 30,5 M€ en 2013 et à 33,2
M€
en 2015 (avec huit communes nouvelles depuis 2014). La nouvelle fiscalité a cependant
introduit une incertitude quant à l’évolution de la
cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises
en €
2011
2012
2013
2014
2015
Var. 2011/2015
Impôts locaux
21 300 745
22 596 453
22 750 352
24 661 994
24 764 600
16,3%
dont contr. foncière des entreprises, taxes d'habitation et foncier non bâti
N.D.
15 716 801
16 168 160
17 021 305
17 431 933
-
dont cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises
N.D.
4 768 870
4 293 272
5 355 412
4 967 133
-
dont taxe sur les surfaces commerciales
N.D.
970 836
1 064 757
1 159 585
1 278 302
-
dont imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux
N.D.
938 207
967 071
1 013 758
656 174
-
dont autres impôts locaux et assimilés
11 700
201 739
257 092
111 934
431 058
-
+ Taxes sur activités de service et domaine
7 147 131
7 451 145
7 719 029
8 278 026
8 437 651
18,1%
= Ressources fiscales propres
28 447 876
30 047 598
30 469 381
32 940 020
33 202 251
16,7%
- Restitution et reversements sur impôts locaux (hors péréquation)
6 962 450
7 053 089
7 115 135
7 325 653
7 562 475
8,6%
= Ressources fiscales propres nettes des restitutions (a)
21 485 426
22 994 509
23 354 246
25 614 367
25 639 776
19,3%
Fiscalité reversée (b)
7 549 906
7 883 087
8 241 446
8 426 782
8 740 505
15,8%
dont fonds national de garantie
individuelle des ressources
6 181 035
6 265 485
6 335 842
6 144 706
6 144 706
-0,6%
dont fonds de péréquation des ress.
intercommunales et communales
0
248 731
536 733
848 253
1 148 699
-
dont attribution de compensation brute
1 368 871
1 368 871
1 368 871
1 433 823
1 447 100
5,7%
Ressources institutionnelles (c )
27 164 146
27 331 768
26 732 248
27 063 905
24 843 132
-8,5%
dont dotation globale de fonctionnement
20 388 557
20 214 100
20 022 567
19 983 104
18 191 998
-10,8%
dont dotation générale de décentralisation
1 347 757
1 347 757
1 347 757
1 457 330
1 347 757
0,0%
dont dotation de compensation de réforme de la taxe professionnelle
3 561 921
3 450 433
3 331 438
3 331 438
3 331 438
-6,5%
dont autres allocations compensatrices
1 070 585
1 140 545
1 050 881
993 587
961 040
-10,2%
dont autres participations (Etat, département, région, autres…)
795 326
1 178 933
979 605
1 298 446
1 010 899
27,1%
Ressources d'exploitation (d)
2 338 887
3 133 038
3 069 137
3 364 915
3 172 957
35,7%
Produits de gestion (a+b+c+d)
58 538 365
61 342 402
61 397 077
64 469 969
62 396 370
6,6%
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
61/86
dont le taux est déterminé au niveau national, alors même que celle-ci représente une part
importante des ressources fiscales du groupement.
Les ressources institutionnelles s’inscrivent en diminution
.
Vers
ées sous la forme de dotations ou de participations, ces ressources s’élevaient à
27,2
M€ en 2011 contre 24,8
M€ en 2015, malgré l’intégration de huit communes en 2014. La
dotation
globale
de
fonctionnement,
qui
en
représente
les
trois-quarts,
diminue
significativement entre 2014 et 2015, soit - 1,8
M€.
Au final, alors que la part des ressources institutionnelles (en moyenne, 27
M€ entre
2011 et 2014) était plus importante que celle des ressources fiscales propres nettes (de 21,5
M€
en 2011 à 25,6
M€ en 2014), le rapport s’inverse à compter de 2015
: les ressources fiscales
propres nettes stagnent à 25,6 M€, mais sont supérieures aux dotations qui chutent à 24,8
M€.
La chambre relève que dans ce contexte particulièrement évolutif de ses produits de
gestion,
la CUCM n’a procédé à aucun ajustement de ses relations financières avec les
communes membres : les montants des restitutions et reversements sur impôts locaux
(attribution de compensation et dotation de solidarité communautaire) ont représenté des
dépense
s en constante évolution sur la période, indépendamment de l’arrivée de huit communes
en 2014
44
.
8.5.1.2
Les charges de gestion
Évolution des charges de gestion
Source : ANAFI et comptes de gestion, retraité CRC.
Les charges de gestion ont progressé de 12,5 % entre 2011 et 2015, soit 5,5
M€.
Cependant, après avoir augmenté régulièrement jusqu’en 2014, elles baissent pour la première
fois en 2015, soit
–
0,7 M€ par rapport à 2014.
En premier lieu et sur l’ensemble de la période, les charges à caractère général
constituent le premier poste de dépenses du groupement, représentant en moyenne 43 % des
charges de gestion. Leur évolution est continue sur la période, avec une accentuation plus
marquée en 2014, en lien avec l’arrivée des huit communes
; toutefois, un effort de
rationalisation ressort en 2015, soit une baisse de 0,7 M€.
Plus de la moitié de ces charges à caractère général figurent au compte 611 « contrats
de prestations de services avec des entreprises » ; en 2015, sur un montant global de près de
12
M€, l’entreprise en charge du traitement des déchets représente 7,5
M€ et les prestataires de
transports scolaires 2,6
M€.
44
L’augmentation directement corrélée à l’arrivée de huit communes en 2014 ne représente que 0,1
M€, puisqu’aucune dota
tion
de solidarité n’a été versée à ces communes.
en €
2011
2012
2013
2014
2015
Var. 2011/2015
Charges à caractère général
19 094 369
19 655 286
20 997 172
22 784 452
22 111 376
15,8%
+ Charges de personnel
17 476 488
17 532 501
17 760 476
18 563 974
18 286 411
4,6%
+ Subventions de fonctionnement
2 671 482
2 574 247
3 873 425
3 844 796
4 171 080
56,1%
+ Autres charges de gestion
5 724 626
5 708 328
5 785 534
6 042 778
6 007 452
4,9%
= Charges de gestion
44 966 965
45 470 362
48 416 608
51 236 000
50 576 319
12,5%
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
62/86
Viennent en second lieu les charges de personnel
45
qui représentent 38 % des charges
de gestion en 2011 et 2012, et 36 % sur les autres exercices.
Évolution des charges de personnel retraitées
Telle qu’elles ressortent du chapitre 012 des comptes administratifs adoptés par la
CUCM, les charges de personnel évoluent de 4,2 % entre 2011 et 2015, soit + 0,7 M€. Corrigées
des défauts relatifs aux imputations budgétaires, et en intégrant les atténuations de charges de
l’espèce (après retraitements dans les chapitres et comptes idoines), ces mêmes charges de
personnel, dites « nettes », ont évolué de 4,6 %, soit + 0,8
M€.
Ces premières analyse
s sont nuancées lorsque l’on intègre, d’une part, les
remboursements de mise à disposition des personnels, dont la part la plus importante concerne
les budgets annexes à caractère industriel et commercial, et, d’autre part, les participations de
l’État rel
atives aux emplois aidés
: l’évolution des dépenses de personnel est alors contenue sur
la période à 3,4 % correspondant à + 0,6 M€.
En troisième et dernier lieu, et bien qu’elles représentent une part beaucoup moins
importante dans les charges de gestion totales (6 à 8 % selon les exercices), les subventions de
fonctionnement ont augmenté de manière significative entre 2011 et 2015, passant de 2,6
M€ à
4,2 M€. Les budgets annexes «
transports urbains » et « écomusée » expliquent ces évolutions.
8.5.1.3
Les résultats de la section de fonctionnement
Tels que votés par la CUCM, les résultats de fonctionnement ne reflètent pas la réalité
comme le montre le tableau suivant :
45
Charges de personnel telles qu’elles ressortent du chapitre 012 diminué des atténuations de charges portées au compte 6419.
en €
2011
2012
2013
2014
2015
Var. 2011/2015
Rémunérations du personnel titulaire RETRAITÉ
(2)
11 021 248
11 267 592
11 405 466
11 691 576
11 575 368
5,0%
+ Rémunérations du personnel non titulaire RETRAITÉ
(2)
1 363 730
1 320 965
1 080 995
1 075 883
989 979
-27,4%
+ Autres rémunérations (emplois d'insertion et apprentis)
54 699
99 951
165 369
273 893
216 703
296,2%
= Rémunérations du personnel RETRAITÉ
(2)
12 439 677
12 688 508
12 651 831
13 041 352
12 782 050
2,8%
- Atténuations de charges RETRAIT•
É
(1)
114 654
208 071
109 829
113 681
105 929
-7,6%
= Rémunérations du personnel nettes RETRAITÉ
(1) et
(2)
12 325 023
12 480 437
12 542 002
12 927 672
12 676 121
2,8%
+ Charges sociales
4 724 336
4 770 248
4 786 045
5 047 677
4 996 052
5,8%
+ Impôts et taxes sur rémunérations
205 889
196 855
222 049
229 756
223 075
8,3%
+ Autres charges de personnel
81 317
50 340
82 708
48 416
90 208
10,9%
+ Charges de personnel externe retraitées
(2)
et
(3)
139 923
34 621
127 672
310 454
300 956
115,1%
= Charges de personnel nettes RETRAITÉ (grille ANAFI)
17 476 488
17 532 501
17 760 476
18 563 974
18 286 411
4,6%
- Remboursement de personnel mis à disposition retraité
(4)
450 804
485 109
508 773
545 846
550 228
22,1%
- Participations de l'État sur la rémunération des emplois aidés
(5)
28 304
73 371
110 210
183 062
158 166
458,8%
= Charges de personnel nettes des remboursements pour MAD
et emplois aidés RETRAITÉ
16 997 380
16 974 021
17 141 493
17 835 066
17 578 017
3,4%
Chapitre 012 "charges de personnel et frais assimilés"
17 451 220
17 732 108
17 820 362
18 446 093
18 181 340
4,2%
Source : calculs CRC, d'après les comptes de gestion.
(1) Les participations de
l’État
sur les rémunérations brutes des emplois aidés ont été imputées, par la CUCM, à
l’article
6419 «remboursements sur rémunérations du personnel » (en
atténuations de charges) alors qu'elles relèvent des déclinaisons du compte 7471 « participations État ».
(2) Les remboursements des directeurs des services techniques des communes membres mis à disposition de laCUCM pour partie de leur temps de travail ont été imputés, par la
CUCM, aux articles 64111 "rémunération du personnel titulaire" et 64131 "rémunération du personnel non titulaire" alors qu'ils relèvent du compte 6217 "personnel affecté par la
commune membre du GFP".
(3) Le recours par la CUCM à la société Bourgogne Intérim'R pour le remplacement des agents du service des ordures ménagères a fait l'objet d'imputation à divers articles du
chapitre 011 "charges à caractère général" alors que ces dépenses relèvent du chapitre 012, article 6218 "autre personnel extérieur au service".
(4) Les remboursements de personnel mis à disposition des budgets annexes "eau", "assainissement", "SPANC" et "transports" mis en oeuvre partiellement pour certains, non mis en
oeuvre pour d'autres sur la période, auraient dû être comptabilisés au compte 70841 "mise à disposition de personnel facturée aux budgets annexes". Il en est de même pour ce qui
concerne les remboursements de mise à disposition des ateliers mécaniques de Montceau-les-Mines et de l'office du tourisme communautaire. Il est apparu nécessaire de les faire
apparaître
en
créant
une
ligne
spécifique
dans
le
tableau
afin
d'assurer
le
respect
des
principes
d'équilibre
des
SPIC
et
de
permanence
des
méthodes.
(5) Les participations de l'Etat sur les rémunérations brutes des emplois aidés viennent en déduction du coût définitivement supporté par la CUCM; aussi, leur insertion permet de
disposer des charges nettes des dépenses de l'espèce.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
63/86
L’EBF, la CAF brute et le résultat de fonctionnement retraités
Source : calculs CRC,
d’après les comptes de gestion et ANAFI.
Les impacts des retraitements représentent en moyenne 0,4 M€ sur chacun des exercices
2011 à 2014 et sont quasiment nuls en 2015. Ceux-ci concernent les défauts de facturation de
remboursement de mise à disposition de personnel du budget principal envers les budgets
annexes eau et assainissement (de 2011 à 2014), transports (sur toute la période) et SPANC
(en
2011). Pour ce dernier budget annexe, s’y ajoutent des défauts de rattachements de charges
à l’exercice.
Ainsi rectifiés, les résultats ont évolué comme suit au cours de la période sous revue :
L’EBF, la CAF brute et le résultat de fonctionnement
Source : ANAFI et comptes de gestion, retraité CRC.
Depuis 2012, l’évolution des charges de gestion est plus sout
enue que celle des produits.
L’excédent brut de fonctionnement fluctue sur la période, atteint son niveau le plus bas fin
2015, soit 11,8
M€. Au demeurant, il reste satisfaisant et représente 19
% des produits de
gestion.
La capacité d’autofinancement brute suit la même tendance que l’excédent brut de
fonctionnement ; elle atteint son niveau le plus élevé en 2012, à la suite des renégociations
opérées sur la dette au cours de l’exercice 2011. Fin 2015, elle représente 9,3
M€, niveau le
plus bas de la période sous revue.
Le résultat de fonctionnement reste satisfaisant sur l’ensemble de la période, malgré sa
diminution d’1,2 M€ entre 2014 et 2015.
en €
2011
2012
2013
2014
2015
EBF
13 120 596
15 489 917
12 614 853
12 810 889
11 837 117
EBF retraité
13 571 400
15 872 040
12 980 470
13 233 970
11 820 052
écart
450 804
382 123
365 617
423 081
-17 065
CAF brute
9 972 979
13 156 664
10 504 739
10 339 527
9 358 395
CAF brute retraitée
10 423 783
13 538 787
10 870 356
10 762 608
9 341 330
écart
450 804
382 123
365 617
423 081
-17 065
résultat de fonctionnement (de l'exercice)
7 132 363
9 945 928
7 110 951
6 801 523
6 035 560
résultat de fonctionnement retraité
7 583 167
10 328 051
7 476 568
7 224 604
6 018 495
écart
450 804
382 123
365 617
423 081
-17 065
en €
2011
2012
2013
2014
2015
Var. 2011/2015
Produits de gestion
58 538 365
61 342 401
61 397 077
64 469 969
62 396 371
6,6%
- Charges de gestion
44 966 965
45 470 362
48 416 608
51 236 000
50 576 319
12,5%
= Excédent brut de fonctionnement
13 571 400
15 872 040
12 980 470
13 233 970
11 820 052
-12,9%
en % des produits de gestion
23,2%
25,9%
21,1%
20,5%
18,9%
-18,3%
+/- Résultat financier (réel seulement)
-3 136 066
-2 513 027
-2 500 650
-2 621 829
-2 657 886
-15,2%
+/- Autres produits et charges excep. réels
-11 551
179 774
390 536
150 467
179 163
-1651,1%
= CAF brute
10 423 783
13 538 787
10 870 356
10 762 608
9 341 330
-10,4%
en % des produits de gestion
17,8%
22,1%
17,7%
16,7%
15,0%
-15,9%
- Dotations nettes aux amortissements
2 840 616
3 210 736
3 393 788
3 538 004
3 322 835
17,0%
= Résultat section de fonctionnement
7 583 167
10 328 051
7 476 568
7 224 604
6 018 495
-20,6%
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
64/86
8.5.2
Le financement des investissements
8.5.2.1
La capacité d’autofinancement
Évolution de la CAF nette
Source : ANAFI et comptes de gestion, retraité CRC.
La capacité d’autofinancement est une marge de manœuvre déterminante pour
l’équilibre financier d’un EPCI. Elle doit couvrir l’annuité de la dette en capital et, de façon
satisfaisante, les investissements programmés.
La CAF nette (après remboursement en capital de l’annuité de la dette) diminue
régulièrement depuis 2013, passant de 6,9 M€ à 6,5 M€ en 2014 pour ne représenter que 5 M€
fin 2015. En effet, la CAF nette de la CUCM est durablement entamée par le poids conséquent
du remboursement en capital de la dette qui résulte d’un endettement risqué, lequel, malgré des
renégociations successives et de nouveaux emprunts, ne cesse d’augmenter
: représentant 3
M€
fin 2011, l’annuité en capital atteint 4,3 M€
fin 2015, soit près de la moitié de la CAF brute.
8.5.2.2
Le financement propre disponible
Évolution du financement propre disponible
Source : ANAFI et comptes de gestion, retraité CRC.
Le financement propre disponible, en le comparant au montant total des dépenses
d’équipement, permet de mesurer la part des investissements financés par des ressources
propres.
en €
2011
2012
2013
2014
2015
CAF brute
10 423 783
13 538 787
10 870 356
10 762 608
9 341 330
- Annuité en capital de la dette
3 063 544
3 829 796
3 955 882
4 237 001
4 301 696
= CAF nette ou disponible
7 360 239
9 708 991
6 914 474
6 525 606
5 039 633
en €
2011
2012
2013
2014
2015
= CAF nette ou disponible (a)
7 360 239
9 708 991
6 914 474
6 525 606
5 039 633
Taxes d'aménagement
209 893
139 830
169 328
412 293
583 965
+ Fonds de compensation de la TVA (FCTVA)
3 240 346
3 529 033
4 477 717
2 235 344
2 151 591
+ Subventions d'investissement reçues
6 594 566
4 934 700
3 348 748
2 884 119
2 186 209
+ Produits de cession
380 976
872 167
719 135
623 338
303 955
+ Autres recettes
13 896
0
0
0
0
= Recettes d'inv. hors emprunt (b)
10 439 677
9 475 729
8 714 929
6 155 095
5 225 720
= Financement propre disponible (a+b)
17 799 916
19 184 720
15 629 402
12 680 701
10 265 353
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
65/86
Si l’autofinancement net fluctue sur la période, avec cependant une tenda
nce à la baisse
depuis 2013, la courbe des recettes d’investissement hors emprunt décroît régulièrement et de
manière conséquente : ces recettes chutent de moitié entre 2011 et 2015, passant de 10,4
M€ à
5,2
M€, soit –
5
M€. Ce sont, pour l’essentiel, les subventions d’investissement reçues qui
diminuent, en lien avec les opérations d’investissement auxquelles elles sont corrélées. Le
FCTVA diminue également sur les deux derniers exercices de la période.
Au final, le financement propre disponible s’est cons
idérablement réduit entre 2011 et
2015, passant de près de 18 M€ en début de période, à 10 M€ en fin (soit
- 42 %). Ces recettes
demeurent toutefois stables dans leur structure
: l’autofinancement apparaît comme la
principale ressource qui finance les investissements (entre 30 % et 50 % selon les années), et,
à due proportion, le FCTVA et les subventions d’investissement (entre 15
% et 20 % sur la
période).
8.5.2.3
Les dépenses d’équipement
Évolution des dépenses et subventions d’équipement
Globalement, l’effort d’équipement diminue sur la période, passant de 27
M€ en 2011
à 12
M€ en 2014, puis remonte à près de 15
M€ au cours du dernier exercice.
Les secteurs d’intervention majoritairement retenus par la CUCM au cours de la période
examinée concernent les o
pérations d’aménagement urbain (30
M€) et celles relatives à la
voirie (21
M€). Au titre des politiques publiques liées au développement économique, les trois
sites prioritaires sont le site industriel du Creusot (8 M€), l’espace Coriolis
-gare TGV et le site
des Chavannes (6
M€) autour du bassin minier. Enfin, l’effort d’équipement concerne
l’enseignement, avec deux équipements majeurs
: l’internat d’excellence à Montceau (4,6 M€)
et le restaurant universitaire (2,5 M€).
en €
2011
2012
2013
2014
2015
Dépenses d'équipement
25 054 373
22 227 322
19 555 164
10 650 389
12 588 607
Subventions d'équipement (y compris subventions en nature)
2 213 272
1 608 206
1 094 604
1 243 627
2 201 940
Total
27 267 645
23 835 528
20 649 767
11 894 016
14 790 547
Source : Logiciel ANAFI, d'après les comptes de gestion
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
66/86
8.5.2.4
Le résultat de financement
Le résultat de financement des investissements
Sur la période 2011 à 2015, hors remboursement en capital des emprunts contractés, la
CUCM a dépensé en investissement près de 100 M€.
L’autofinancement (ou épargne disponible après remboursement du capital de la
dette)
a financé sur la période 35 % des dépenses d’investissement
; combiné aux ressources propres
d’investissement hors emprunt, cet autofinancement assure la soutenabilité de la politique
d’investissement à hauteur de 75
%.
La stratégie financière de la CUCM a consisté à privilégier le financement
complémentaire des investissements par le recours à l’emprunt, à hauteur de près de 26 M€. Le
fonds de roulement n’a pas été sollicité, son niveau étant peu élevé.
8.5.3
Un fonds de roulement fragile jusqu’à fin 2
015
Évolution du fonds de roulement, besoin en fonds de roulement et trésorerie
Source : ANAFI et comptes de gestion, retraité CRC.
Malgré la baisse des investissements constatée sur les deux derniers exercices et la
mobilisation d’emprunts excédant l
e besoin de financement en 2014, le fonds de roulement du
budget principal de la CUCM demeure fragile fin 2015
; il n’a jamais dépassé le seuil de
30
jours de charges courantes sur l’ensemble de la période examinée. Le besoin en fonds de
roulement, négatif
sur l’ensemble de la période, signifie que les sommes non encore décaissées
sont supérieures aux sommes non encore encaissées ; il constitue donc une ressource et
augmente le niveau de la trésorerie.
en €
2011
2012
2013
2014
2015
Cumul sur les années
CAF nette ou disponible
7 360 239
9 708 991
6 914 474
6 525 606
5 039 633
35 548 943
+ Recettes d'inv. hors emprunt
10 439 677
9 475 729
8 714 929
6 155 095
5 225 720
40 011 149
= Financement propre disponible
17 799 916
19 184 720
15 629 402
12 680 701
10 265 353
75 560 092
- Dépenses d'équipement
25 054 373
22 227 322
19 555 164
10 650 389
12 588 607
90 075 854
- Subventions d'équipement (y compris subventions en nature)
2 213 272
1 608 206
1 094 604
1 243 627
2 201 940
8 361 648
+/- Dons, subv. et prises de participation en nature, reçus ou donnés
-50 596
-5 115
-42 797
-40 779
-62 872
-202 158
- Participations et inv. financiers nets
130 000
398 524
-57 800
317 838
332 843
1 121 405
+/- Variation autres dettes et cautionnements
-18 616
1 662
-2 371
45 021
42 136
67 832
= Besoin (-) ou capacité (+) de financement
-9 528 517
-5 045 878
-4 917 398
464 606
-4 837 301
-23 864 488
+/- Solde des opérations pour compte de tiers
-309 054
-691 713
-530 596
358 034
405 509
-767 819
= Besoin (-) ou capacité (+) de financement
-9 837 571
-5 737 591
-5 447 993
822 640
-4 431 792
-24 632 307
Nouveaux emprunts de l'année (y compris pénalités de réaménagement)
10 258 745
4 500 000
4 000 000
4 000 000
3 000 000
25 758 745
Mobilisation (-) ou reconstitution (+) du fonds de roulement net global
421 174
-1 237 591
-1 447 993
4 822 640
-1 431 792
1 126 438
Source : Logiciel ANAFI, d'après les comptes de gestion
au 31 décembre en €
2011
2012
2013
2014
2015
Fonds de roulement net global
2 738 178
1 049 784
-780 332
3 676 692
1 821 819
- Besoin en fonds de roulement global
-2 474 024
-2 397 943
-2 367 751
-3 120 085
-3 576 840
=Trésorerie nette
5 212 202
3 447 727
1 587 419
6 796 777
5 398 659
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
67/86
En conclusion, le fonds de roulement ne permet pas de financer des investissements
futurs, sauf recours à l’emprunt.
9
L’ENDETTEMENT DE LA
CUCM
Depuis les lois de décentralisation de 1982, le secteur public local dispose d’une grande
liberté en matière d’emprunt, sous réserve de respecter le droit budgétaire. E
n raison de la
remontée des taux d’intérêt apparue principalement depuis 2003, une part croissante de
l’endettement du secteur public local a été contractée sous des formes présentant des risques,
en lien avec une complexification de l’offre bancaire.
Le constat
d’un certain nombre de
sinistres financiers intervenus après la conclusion de contrats risqués a conduit à une régulation
du recours à l’emprunt par le secteur public local.
La circulaire du 25 juin 2010 a ainsi rappelé l’état du droit sur le recour
s aux produits
financiers et aux instruments de couverture du risque financier. Était notamment annexée à cette
circulaire la charte de bonne conduite, dite « charte Gissler », visant à améliorer la transparence
dans les relations entre les banques et les collectivités mais également au sein des collectivités
elles-
mêmes, et notamment à l’égard de leurs assemblées délibérantes. Plus réce
mment, la loi
n° 2013-672 du 26 juillet 2013 de séparation et de régulation des activités bancaires ainsi que
le décret n° 2014-
984 du 28 août 2014 relatif à l’encadrement des conditions d’emprunt des
collectivités territoriales ont restreint les possibilités de recours à de tels produits structurés.
Malgré cette prise de conscience de la nécessaire régulation du recours à
l’emprunt, les
collectivités et établissements publics locaux ayant souscrit des emprunts structurés ont
continué d’en subir les effets. La CUCM en fait partie.
9.1
L’encours de la dette et les ratios d’endettement
Au 31 décembre 2015, l’encours cumulé de la dette de la CUCM s’élevait à 75,6 M€
dont 60,7
M€ au titre du budget principal, 9 M€ au titre du budget annexe «
eau
» et 5,9 M€ au
titre du budget annexe « assainissement ».
Sur la période 2011 à 2015, les budgets principal et annexes « eau » et
« assainissement » présentent des opérations relatives à la dette comme suit :
Endettement consolidé sur la période 2011-
2015 (en €)
Source
: Logiciel ANAFI, d’après les comptes de gestion, et comptes administratifs du groupement
en €
2011
2012
2013
2014
2015
Evolution
2011-2015
Annuité en capital de la dette consolidée retraitée*
3 094 546
4 073 862
4 235 962
4 537 572
4 614 438
49,1%
Charge d'intérêts et pertes nettes de change consolidées
3 337 751
3 147 523
3 002 486
3 175 588
3 227 137
-3,3%
= Annuité totale de la dette consolidée
6 432 297
7 221 384
7 238 448
7 713 160
7 841 575
21,9%
Encours de dette au 31 décembre - budget principal
60 011 463
60 680 006
60 726 495
62 004 135
60 660 303
1,1%
Encours de dette au 31 décembre - budget annexe "Eau"
4 804 109
7 164 184
8 785 362
9 258 017
9 020 289
87,8%
Encours de dette au 31 décembre - budget annexe
"assainissement"
5 813 338
5 664 557
5 518 833
5 925 739
5 907 587
1,6%
Encours de dette
consolidé
au 31 décembre
70 628 910
73 508 746
75 030 689
77 187 892
75 588 179
7,0%
* retraitée en 2011 des 0,6 M€ de capital d'emprunt CHF du budget principal renégocié
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
68/86
L’endettement consolidé de la
communauté urbaine progresse de 7 % (+ 5
M€) sur la
période, dont la proportion la plus importante provient du budget annexe « eau
» (+ 4,2 M€).
S’agissant du budget principal, l’évolution
de l’annuité totale de la dette progresse
de 12,3 % entre 2011 et 2015, avec une composante «
charges d’intérêts et pertes nettes de
change » représentant 38
% de l’annuité totale en 2015 contre
51 % en 2011. La dette de ce
budget a fait l’objet de renégociations pour 9,5 M€ en 2011
et 6,6
M€ en 2015
.
Concernant le budget annexe « eau
», l’évolution de l’annuité
totale de la dette progresse
de 334 % entre 2011 et 2015, avec une composante «
charges d’intérêts et pertes nettes de
change
» représentant 64 % de l’annuité totale en 2015 contre 92 % en 2011. Il est à relever
q
u’un prêt sans intérêt
de l’agence de l’eau Loire Bretagne a
été octroyé
pour l’aide au
financement de la construction de la nouvelle usine d’eau potable de la Couronne
, un premier
versement de 1,8 M€ amortissable sur 15
ans étant intervenu le 20 décembre 2013
46
, le second
de 1,7 M€ ayant été versé le 16
novembre 2016.
Enfin, s’agissant du budget annexe «
assainissement
», l’évolution de l’annuité totale de
la dette progresse de 221 % entre 2011 et 2015, avec une composante «
charges d’intérêts et
pertes nettes de change » représentant 65
% de l’annuité totale en 2015 contre 81
% en 2011.
Aucune renégociation de la dette n’est intervenue au cours de la période.
Au final, il peut être observé que l’annuité de la dette dans sa composante «
charges
d’intérêts et pertes de change
» pèse fortement sur les deux budgets annexes, celle-ci
représentant jusqu’à plus de 60 % de l’annuité totale pour chacun d’entre eux.
Ces
informations doivent être appréciées au regard d’un certain nombre de ratios
d’endettement.
Ratios d’endettement consolidé sur la période 2011
-2015
Source
: Logiciel ANAFI, d’après les comptes de gestion, et comptes administratifs du groupement
La capacité de désendettement des budgets consolidés
47
du groupement mesurée à partir
de la capacité d’autofinancement brute, qui permet de calculer le nombre d’années nécessaires
pour rembourser l’encours de la dette en y consacrant l’intégralité de son éparg
ne brute, varie
de 0,2 point sur la période 2011-2015 pour représenter 5,7 années en 2015.
Le taux d’endettement consolidé
48
de 97,5 % en 2011 se réduit de 3 points en 2015 de
par la hausse des recettes réelles de fonctionnement, pour atteindre 94,5 % : il représente le
46
Article 3 « modalité de remboursement » de la convention de novembre 2013 : « remboursable en 15 annuités. Le remboursement
interviendra 1 année(s) après le premier versement des fonds.
». Le tableau d’amortissement joint fixait la première échéance au 31 janvier
2016 ; le premier versement est intervenu le 5 février 2016 pour un 0,
12 M€.
47
Dette consolidée tous budgets / CAF brute consolidée tous budgets
48
Dette consolidée tous budgets / (recettes réelles de fonctionnement tous budgets
–
recettes et dépenses réciproques budgets
principal et annexes)
en €
2011
2012
2013
2014
2015
Encours de dette au 31 décembre
70 628 910
73 508 746
75 030 689
77 187 892
75 588 179
CAF brute
12 844 888
15 472 039
13 119 511
12 739 827
13 348 949
Capacité de désendettement en années
(dette / CAF brute)
5,5
4,8
5,7
6,1
5,7
Recettes réelles de fonctionnement (CA)
72 471 230
76 273 286
76 473 841
79 259 233
79 952 434
Taux d'endettement
(dette / recettes réelles de fonctionnement)
97,5%
96,4%
98,1%
97,4%
94,5%
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
69/86
poids de l’encours de dette au regard des recettes réelles de fonctionnement de la communauté
urbaine.
Ces deux ratios apparaissent globalement satisfaisants sur la période sous revue.
9.2
La structure de la dette et son évolution
La chambre a
vait déjà relevé dans son précédent rapport d’observations définitives que
quatre emprunts structurés faisant partie du portefeuille de la dette de la CUCM étaient porteurs
de risques financiers très importants. Elle en concluait, de manière générale, que
l’absence de
plafonnement des taux d’intérêt applicables, pour des contrats de longue durée, impliquait une
prise de risque non maîtrisée, conduisant les parties à engager une renégociation avec le risque
de paiement d’une soulte importante lorsque le risq
ue se matérialisait.
Au 1
er
janvier 2011, sur un encours consolidé de 63,6 M
€, près de
42 % correspondait
à des emprunts à risque tels que définis par la circulaire du 25 juin 2010. En décembre 2011,
après renégociation de quatre emprunts, subsistaient un emprunt représentant 7,5 % de
l’encours (
5,2
M€) classé 1E, un autre classé 3E pour 6,5
% de l’encours (
4,6
M€), un classé
4E pour 10
% de l’encours (
7,3
M€), et deux 6F pour 8
% de l’encours (
5,7
M€).
Fin 2015
, après une nouvelle renégociation de l’emprunt classé 4E, la dette de la CUCM
faisait apparaître, hors pro
duits simples classés 1A, l’emprunt classé 1E
pour 6,5
% de l’encours
(4,9
M€), l’emprunt classé 3E pour 5,6
% de l’encours (
4,2
M€), et les deux 6F pour 7
% de
l’encours
(5,1 M
€).
Évolution de la typologie de l’encours de la dette consolidée entre les 31
décembre
2011 et 2015
Source
: d’après les annexes aux comptes administratifs du groupement
Il est admis, d’après un rapport remis par le gouvernement au Parlement en 2012
49
, que
des emprunts peuvent être considérés comme à risque lorsque qu’ils présentent une cotation à
partir de D en termes de structure de taux. À la CUCM
, l’encours de dette consolidée qualifié
49
Rapport au Parlement,
Les emprunts structurés des collectivités territoriales et organismes publics, comportant soit un risque de
change, soit des effets de structure cumulatifs ou dont les taux évoluent en fonction d’indice à fort risque,
juillet 2012
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
70/86
de risqué représentait 32
% (soit 22,8 M€) de l’encours total
au 31 décembre 2011, 19 % (soit
14,2
M€)
au 31 décembre 2015.
En 2016
, de nouvelles renégociations sont intervenues concernant l’emprunt classé 3E
du budget annexe de l’eau et les deux emprunts 6F du budget principal, le second avec effet en
juin 2017.
À l’issue de ces opérations, subs
iste un emprunt classé 1E au budget annexe de
l’assainissement, lequel représente 5,3 % de l’encours consolidé à fin 2016 (4,7 M€), mais 83
%
de celui dudit budget annexe
50
.
Au final, le groupement a désensibilisé la quasi-totalité de sa dette.
9.3
La gestion de la dette
Engluée dans une masse d’emprunts structurés, la CUCM a mené plusieurs démarches
de dialogue avec les organismes prêteurs avec le concours de cabinets spécialisés.
9.3.1
Les renégociations opérées en 2011
Quatre emprunts rattachés au budget principal o
nt fait l’objet de renégociations
:
-
le contrat PENTIFIX (n° 409 devenu n° 438) de 2
M€
souscrit auprès de la Caisse
d’É
pargne en mars 2007 avec une phase structurée sur la différence taux long, taux court
(CMS 10 ans
–
CMS 2
ans) avec multiplicateur de 5 d’une durée de 20 ans
–
classé 3E
–
présentait un capital restant dû de 1,7 M€. Il
a été réaménagé à taux fixe de 4,05 % avec
intégration d’une indemnité de 268
000 € au capital, et
allongement de la durée de 3 ans ;
-
le contrat CORIALYS FIXMS (n° 403 devenu n° 441) d
e 8,9 M€ souscrit auprès de D
exia
Crédit Local en avril 2006 avec une phase structurée sur la différence taux long, taux court
(CMS 20 ans
–
CMS 2
ans) avec un multiplicateur de 5 d’une durée de 20
ans
–
classé 3E
–
présentait un capital restant dû de 5,9
M€. Il a été réaménagé
à taux fixe de 3,93 % avec
intégration de l’indemnité dans
le capital d’un montant de 750
000 €
, sans augmentation
de la durée ;
-
le contrat en devise CHF (n° 386 devenu n° 442) de près de 2,7 M de francs suisses (CHF)
sous
crit auprès de Dexia Crédit Local en octobre 2000, d’une durée de
15 ans
–
classé 6F
–
présentait un capital restant dû de 0,76 M€. Il a été réaménagé à un taux fixe de 1,72
%
avec intégration
de l’indemnité de 92
500 €
au capital, sans augmentation de la durée. La
perte de l’écart de change en capital s’est élevée à 148
243 €
;
-
le n° 393, emprunt à barrière sur cours de change EUR/CHF classé 6F, devenu n° 393ream,
présentait un capital restant dû de 1,13
M€. Bien que réaménagé le 1
er
décembre 2011, la
banque n’en a pas modifié les conditions financières alors qu’au 6
juin 2011
51
le taux de
change EUR-CHF à 1,2221 était déjà très en deçà du niveau de la barrière à 1,44 : le risque
d’activation de la formule de taux dégradé sur la phase structurée était par conséquent
avéré.
Le groupement a d’ail
leurs utilisé un « gel de coupon » à 4,55
% afin d’éviter le
50
Il s’agit d’un emprunt à barrière sur Euribor affecté d’un coefficient multiplicateur de 5 (n°
412). Entré dans sa phase risquée
depuis le 1
er
janvier 2013, le taux d’intérêt qui lui était appliqué au 31 décembre 2015 s’élevait à 3,82
%. Cette phase risquée qui s’étend
jusqu’au 31 décembre 2030 sera suivie d’une dernière phase de 10 années affectée d’un taux fixe à 3,77 %.
51
Date d’émission du fax de confirmation de la proposition de réaménagement.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
71/86
paiement d’échéances dégradées sur l’exercice 2011
52
. Cet emprunt a donc conservé son
caractère risqué 6F.
Il peut être observé que l’ensemble des indemnités de réaménagement des trois premiers
produits ont été intégrées au capital des nouveaux contrats de prêts et que les négociations ne
sont intervenues que sur des produits à taux fixes.
9.3.2
Le transfert irrégulier d’un contrat de prêt entre les budgets principal et
annexe « eau » en 2013
Le 17 juillet 2013, après un audit de la dette édité le 1
er
juillet qui mettait en lumière
« une augmentation significative des frais financiers en 2014 (+ 10,2
%) en raison de l’entrée
en phase structurée de l’emprunt à barrière
sur cours de change (prêt n° 417 de la SFIL/CFFL)
à compter de l’échéance du 01/02/
2013 »,
un échange de contrat d’emprunt entre les budgets
principal et annexe de l’eau a été opéré par décision
du président au motif que « les marges de
négociation sur un emprunt mobilisé sur le budget eau, prêt [
…
] (n° 417), au capital restant dû
de 4 396
545,35 €, semblent réduites, au vu du faible volume d’emprunt à réaliser pour le
financement des opérations en cours. En effet, l’apport de flux nouveau significatif est
obligatoire pour envisager le réaménagement de ce produit. / Cette condition n’est pas requise
pour le refinancement du prêt mobilisé sur le budget principal (n° 437) au CRD identique ».
Si le capital restant dû de ces deux emprunts était effectivement équivalent,
il n’en
demeure pas moins que le transfert
du risque le plus élevé du budget annexe de l’eau
(6F) au
budget principal
(3E) s’avérait
irrégulier.
La chambre rappelle qu’un transfert de charge de l’usager vers le contribuable en
matière de SPIC est proscrit. Au demeurant, cette infraction aux règles du droit budgétaire
démontre à quel point le risque des emprunts toxiques pesait sur les finances du groupement.
9.3.3
L’engagement d’une procédure contentieuse en 2013
Face au risque de devoir assumer des charges financières exorbitantes, certaines
collectivités locales et groupements ont intenté
une action en justice à l’encontre de
s
établissements bancaires.
C’est le cas de la CUCM, qui, le
14 mai 2013
, a assigné la Caisse d’Épargne Bourgogne
-
Franche-Comté devant le tribunal de grande instance de Dijon concernant un produit structuré
classé 4E (emprunt à barrière sur Libor USD). Par la suite, le 29 juillet 2013, la CUCM a
également assigné Dexia crédit local, la Société de financement local et la Caisse française de
financement local devant le tribunal de grande instance de Nanterre concernant quatre produits
commercialisés, à l’époque, par Dexia crédit local
: deux produits à barrière sur cours de change
EUR-CHF classés 6F, un produit à barrière classé 1E et un produit de pente classé 3E. La
CUCM demandait, à titre principal, l’annulation des taux d’intérêts stipulés aux contrats de prêt
et le remboursement des intérêts per
çus en excès du taux d’intérêt légal.
52
À titre de comparaison, sur l’exercice 2012, avec une variation du taux de change EUR/CHF
oscillant entre 1,2 et 1,22, le niveau
moyen de taux d’intérêts appliqué à cet emprunt s’est élevé à 12,2 %.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
72/86
En effet, ces emprunts structurés présentaient un profil dangereux, notamment les deux
contrats classés 6F
; surtout, leur maturité était particulièrement longue, à savoir 2024 pour l’un,
2032 pour un autre et 2041 pour les trois derniers.
9.3.4
La renégociation réalisée en 2014
Par décision du président du 23 décembre 2014
, l’emprunt
à barrière sur Libor USD
12 mois n° 413 du budget principal, classé 4E, a été renégocié en emprunt à taux fixe, devenu
n° 413ream. Présentant un capital restant dû de 6,57
M€, le réaménagement a été réalisé en
référence à un taux de 3,78
% avec intégration d’une indemnité de 2,4 M€ dans les nouvelles
conditions du prêt et allongement de la durée de 7 années. Le refinancement intègre également
la contractualisation de quatre nouveaux emprunts de 1,5
M€ chacun à taux fixe de 2,7
% sur
une durée de 25 ans. Ces opérations ont été réalisées en 2014 et 2015 ; le dernier emprunt de
1,5 M€ a été souscrit en 2016
.
La chambre relève que l’indemnité de sortie a représenté 36 % du capital restant dû.
9.3.5
Les renégociations menées en 2016 dans le cadre du dispositif de sortie des
emprunts toxiques mis en place par l’État
Par décisions du président des 23 février et 3 mars 2016, une désensibilisation
d’emprunts structurés corrélée au dispositif du fonds de soutien mis en place par l’État a été
réalisée. Concrètement, les renégociations ont concerné deux emprunts à barrière sur cours de
change EUR/CHF classés 6F (n° 393ream et n° 417) et un emprunt de pente classé 3E (n° 437).
En premier lieu, le produit structuré n° 393ream affecté au budget principal, réaménagé
en 2011 et classé 6F, présente un capital restant dû de 0,78
M€ à la date d’effet de la
renégociation arrêtée au 1
er
juin 2017. Ce produit sera assorti d’un taux fixe de 3,25 % et
intégrera une indemnité compensatrice dérogatoire d’un montant total de 0,84 M€, pour partie
capitalisée (à hauteur de 0,07 M€) et pour partie prise en compte dans les conditions financi
ères
du contrat de prêt de refinancement (soit 0,77 M€). Le refinancement intègre également une
clause de contractualisation de 4
M€ d’emprunts nouveaux au taux fixe de 3,25
%. Pour rappel,
l
e niveau du taux d’intérêt constaté en 2015 s’élevait à 20,76 %,
déterminé selon une formule
comportant une parité EUR/CHF
. Le cours de change, s’il avait été favorable au groupement,
lui aurait garanti un taux de 3,62 % selon le contrat réaménagé en 2011. À son niveau le plus
bas en 2012, ce taux d’intérêt moyen payé p
ar
le groupement s’élevait à 12,2
%. Ce contrat
cou
rait jusqu’en 2024.
En deuxième lieu, le produit structuré n° 417 transféré de manière irrégulière au budget
principal en 2013 et classé 6F, avec un capital restant dû de 4,12
M€, a fait l’objet d’une
renégociation sur la base d’un taux fixe de 3,25
% avec une indemnité compensatrice
dérogatoire d’un montant total de 12,83
M€, pour partie capitalisée (à hauteur de 9,05
M€) et
pour partie prise en compte dans les conditions financières du contrat de prêt de refinancement
(soit 3,78
M€). Ce contrat intègre également une clause de contractualisation de 4
M€
d’emprunts nouveaux
à un taux fixe de 3,25 %.
Le niveau du taux d’intérêt constaté en 2015
s’élevait à 19,69
%, déterminé selon une formule comportant une parité EUR/CHF courant
jusqu’en 2031, la période suivante de 10 années étant affectée d’un taux fixe de 3,25
%. Dès
son transfert au budget principal en 2013, le taux s’élevait à 11,
36
%, alors qu’il s’affichait à
3,3 % l’année précédente au budget annexe de l’eau.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
73/86
En troisième et dernier lieu, le produit structuré n° 437 transféré de manière irrégulière
au budget annexe de l’eau en 2013 et classé 3E, avec un capital restant dû de 4,12
M€, a fait
l’objet d’une renégociation sur la base d’un taux fix
e de 3,25 % avec une indemnité
compensatrice dérogatoire d’un montant total de 2,067 M€, pour partie capitalisée (à hauteur
de 0,6 M€) et pour partie prise en compte dans les conditions financières du contrat de prêt de
refinancement (soit 1,467
M€). Pour
rappel, l
e niveau du taux d’intérêt con
staté en 2015
53
s’élevait à 3,57
% mais comportait une formule affectée d’u
n coefficient multiplicateur de 4
jusqu’en 2028, fin de la phase risquée
.
Par ailleurs, ces trois emprunts réaménagés ont fait l’objet d’étalement de charge des
frais de remboursements anticipés pour la durée de l’emprunt initial restant à courir avant
renégociation, soit 13 années pour les emprunts n° 417 et 437, et 8 ans pour le n° 393ream. Ce
« mécanisme consiste à transférer la charge de fonctionnement en investissement, et de plus à
équilibrer les sections lors de la réalisation de l’opération. Par la suite, selon le principe des
amortissements, une reprise de la fraction de cette charge doit intervenir »
54
.
La chambre souligne
l’impor
tance des indemnités (ou pénalités) de sortie de ces trois
emprunts structurés qui ont eu pour conséquence de faire payer au groupement la réalisation
d’un risque futur,
estimé sur la base des conditions de marché objectives (les variations des
cours moyens et de la volatilité) et des stratégies commerciales subjectives propres à chaque
banque, à partir desquelles sont calculées les rémunérations des organismes prêteurs
. C’est
là
l’
une des justifications au caractère toxique des prêts, certains emprunts structurés contractés
par le groupement présentant un caractère spéculatif élevé, et donc, de facto, risqué.
Toutefois, et cela concerne la forme du refinancement, une banque ne peut proposer un
taux fixe de refinancement sur le produit de change qui soit sup
érieur au taux de l’usure. C’est
pour cette raison qu’une grande partie de l’indemnité est capitalisée et qu’un reliquat est intégré
dans le taux.
En l’espèce,
sur un capital restant dû cumulé de 9
M€
pour les trois emprunts
susmentionnés, les indemnités (capitalisées et prises en compte dans les conditions de
refinancement) se sont élevées à 15,7
M€, correspondant à 175
% du capital restant dû. En
examinant le coût de sortie de chaque emprunt, l’indemnité représente 50 % pour le prêt n°
437,
107 % pour le prêt n° 393ream et 311 % pour le prêt n° 417.
La CUCM ayant fait appel au fonds de soutien mis en place par l’État, ces indemnités
exorbitantes seront donc amoindries dans les comptes futurs de l’établissement.
9.3.6
Les conséquences du recours au fonds de
soutien mis en place par l’État
Le fonds de soutien créé par la loi de finances pour 2014 vise à apporter une aide aux
collectivités territoriales et établissements publics locaux les plus fortement fragilisés par les
emprunts toxiques. Cette aide, calculé
e au regard de l’indemnité due au titre des emprunts
refinancés, allège au maximum de 75
% le coût de sortie supporté par l’emprunteur.
Concrètement, il s’agit de
remplacer un prêt structuré à risque par un prêt classique à taux
fixe, sous la condition que
la collectivité ou l’établissement renonce à tout contentieux.
La CUCM a déposé le 29 avril 2015
un dossier de demande d’aide au titre du fonds de
soutien pour quatre contrats de prêt
: l’emprunt classé 4
E renégocié en décembre 2014 ainsi
53
Annexe A2.3 du compte administratif « répartition des emprunts par structure de taux ».
54
Délibération du conseil communautaire du 3 mars 2016.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
74/86
que les trois autres emprunts conclus initialement auprès de Dexia et renégociés ultérieurement
au cours de l’année 2016 (pour rappel, deux classés 6F et un classé 3E).
Le montant des aides notifiées se présente comme suit :
Aides du fonds de soutien notifiées en 2016
Source
: CRC, d’après les documents contractuels.
Le cumul des indemnités de sortie de ces quatre emprunts toxiques s’élève à 18,14 M€,
réparti entre l’État, via le fonds de soutien, à hauteur de 9,33
M€
et 8,81
M€, à la charge de la
CUCM. Sur le plan budgétaire et comptable, cette aide, compte tenu du lissage du paiement des
indemnités de sortie sur une période longue (pour rappel, 13 ans pour les emprunts n° 417 et
437 et 8 ans pour le n° 393ream), sera échelonnée en 13 annualités jusq
u’en 2028.
En définitive, la CUCM et l’État ont supporté des indemnités prohibitives, notamment
pour le prêt n° 417 (311 %, soit 12,83
M€, du capital restant dû) avec la contractualisation de
nouveaux emprunts à taux fixe ne permettant pas une diversifica
tion de l’encours de la dette de
la CUCM, et ce, sur des durées longues (25 ans). Ces nouveaux emprunts ont en outre porté sur
des taux fixes arrêtés à 3,25 % en mars 2016, alors que les taux fixes pratiqués à la même
période pouvaient être raisonnablement estimés entre 2 et 2,5 %
55
.
Ces emprunts nouveaux, mobilisés pour un montant de 1,5
M€ fin 2014, 3
M€ en 2015
et 5,5
M€ en 2016 ont par ailleurs produit leurs effets sur le niveau désormais pléthorique de la
trésorerie constaté depuis 2015, auxquels 4 M€ d’emprunts nouveaux résiduels s’ajouteront en
2017.
Au final, si la dette de la CUCM est désensibilisée à près de 95 %
56
à l’issue des
réaménagements opérés en 2016 et offre une lisibilité des échéances à intervenir, le coût de
sortie s’avère particulièrement élevé pour le groupement puisque composé de près de 9 M€ de
coût résiduel (indemnités totales de 18,14
M€ diminuées des aides du fonds de soutien de
9,33
M€), auquel s’ajoute une charge financière issue de la conclusion de 14
M€ d’emprunts
nouveaux à long terme et à des taux supérieurs aux conditions de marché, ce coût global étant
finalement supporté par le contribuable local et national.
55
Estimation réalisée au regard des taux fixes proposés en février et mars 2016 pour des durées de 15 ans (1,43 % selon la Lettre
du financier territorial (LFT) de février 2016 et janvier 2017) et 20 ans (1,66 % selon la LFT de février 2016), mais également au regard de
l’avis du 25 mars 2016 relatif à l’application des articles L. 313
-3 du code de la consommation et L. 313-5-1 du code monétaire et financier
concernant l’usure (2,5
% : taux effectif pratiqué au 1
er
trimestre 2016
pour les prêts d’une durée initiale supérieure à deux ans, à taux fixe,
réservés aux personnes morales)
56
Subsiste au budget de l’assainissement un emprunt classé 1E (n°
412
) mobilisé en 2011 et courant jusqu’en 2041, présentant un
capital restant dû de 4,75
M€ à fin 2016. Il s’agit, dans sa deuxième phase courant jusqu’en décembre 2030, d’un emprunt à barrière Euribor
affecté d’un coefficient multiplicateur de 5 pour lequel la dégradation s’applique dès que l’Euribor 12M dépasse 6 %. Euribor
12M inférieur à
2 % depuis 2012, est négatif depuis mars 2016.
Emprunt
capital
restant dû
indemnité de
sortie
aide du fonds
de soutien
taux de prise
en charge
Emprunt renégocié en 2014 N°413ream
6,57 M€
2,40 M€
0,29 M€
12%
emprunt renégocié en 2016 n° 393ream
0,78 M€
0,84 M€
0,38 M€
45%
emprunt renégocié en 2016 n° 417
4,12 M€
12,83 M€
8,35 M€
65%
emprunt renégocié en 2016 n° 437
4,12 M€
2,07 M€
0,31 M€
15%
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
75/86
9.4
L’extinction de la dette
Au 1
er
janvier 2011, tous budgets confondus, la dette de la communauté urbaine s’élevait
à 63,6
M€ et présentait un taux d’intérêt moyen de
3,56 %
57
.
Au 31 décembre 2015, l’
encours atteignait 74,7
M€
; le
taux moyen d’intérêts était de
4,38 % et oscillait entre 4 et 4,5 % depuis le second trimestre 2013. La parité euro/franc suisse
en expliquait
en grande partie cette situation engendrant des taux d’intérêts de 11,3
% à 20,7 %
de 2013 à 2015 pour les deux emprunts classés 6F.
Au 1
er
avril 2016, après prise en compte des réaménagements opérés, l’encours
s’affichait à 75,9 M€
au taux moyen de 3,38 %.
Profil d’extinction de la dette consolidée par exercice, avec prise en compte des
réaménagements 2016*
* capital restant dû au 1
er
janvier de l’exercice
Source : données groupement
À l’i
ssue des réaménagements conclus en 2016, la dette de la communauté urbaine
atteint son paroxysme en 2017, à près de 90
M€, tous budgets confondus. Elle retrouvera,
courant 2020, le niveau de 2016.
Flux de remboursement de l’annuité de la dette consolidée
par exercice, avec prise
en compte des réaménagements 2016
57
Source
: CUCM, profil d’extinction global par exercice avec réaménagement 2016 des emprunts SFIL,
25 avril 2016. Source
identique concernant les taux d’intérêts moyens indiqués pour 2015 et 2016.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
76/86
Source
: données groupement retraitées d’ANAFI pour 2011
L’annuité de la dette consolidée composée de l’amortissement du capital et des intérêts
afférents s’est élevée
progressivement de 6,4
M€ à près de 8
M€ sur la période 2011
-2015,
8,18
M€ en 2016. Elle reste
estimée par le groupement à 8,27
M€ en 2018 avant de décroître à
8
M€ en 2021. Ces estimations peuvent toutefois être remises en cause en fon
ction de la nature
volatile des intérêts de l’emprunt structuré du budget annexe de l’assainissement classé 1E
(n° 412).
9.4.1
En ce qui concerne le budget principal
Avant les renégociations intervenues en 2016, l’encours de dette s’élevait à 60,6 M€ au
31 décembre 2015
58
.
Extinction naturelle de la dette du budget principal avant et après renégociations
2016 (hors contrat à intervenir en 2017) (en €)
Source : données Hélios et Opale (DGFiP)
L’encours s’élève à 74
M€
au 31 décembre 2016, hors réaménagement du contrat
renégocié en 2016 (1,6
M€) et ses 4
M€ d’emprunts nouveaux adossés à intervenir en juin 2017.
Il est à relever qu’en sus des opérations de renégociations menées en 2016, la CUCM a
également contracté deux
nouveaux emprunts en mars et juin 2016 auprès de l’Agence France
Locale (AFL). Le premier de ces emprunts AFL a été conclu pour 1
M€ sur une durée de 20
ans
et 3 mois, avec un taux variable indexé sur EURIBOR 3 MOIS + 0,835 %
59
; le second a été
conclu pour 2
M€ sur une durée de 20 ans et 6
mois également à un taux variable indexé sur
EURIBOR 3 MOIS + 0,84 %
60
.
L’annuité en capital
de la dette du budget principal, égale à 3
M€ en 2011, à 4,3
M€ en
2015, atteindra 4,8
M€ en 2017 et 4,9
M€ en 2019 et 2020. Ce n’est qu’à compter de 2027
qu’elle passera sous la barre des 4
M€.
En ajoutant les charges d’intérêts, l’annuité de la dette du budget principal a atteint 7
M€
en 2016. Égale à 6,2
M€ en 2011, l’annuité est passée à 6,86 M€ en 2014
: l’
échange du prêt
n°
417 avec le budget annexe de l’eau ayant à lui seul généré une hausse des charges d’intérêts
58
Compte tenu des écarts constatés entre les balances des comptes de gestion et les annexes aux comptes administratifs, relatifs
notamment à une prise en compte « partielle
» des autres dettes (c/1687) liées à l’intégration de communes en 2014.
59
Représentant un TEG de 0,8468 % au 14 décembre 2015, date de proposition formulée par AFL
60
Soit un TEG de 0,852 % au 14 décembre 2015
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
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de 0,4
M€
61
entre 2013 et 2014. Toutefois, la CUCM percevant l’aide annuelle de l’État dans
le cadre du dispositif de sortie des emprunts structu
rés à compter de l’exercice 2016, et
ce,
jusqu’en 2028, une recette de 0,7
M€ a été comptabilisée au compte 76811 «
sortie des
emprunts à risques avec IRA capitalisées
», venant atténuer la charge d’intérêt supportée au
cours de l’exercice 2016.
9.4.2
En ce qui
concerne le budget annexe de l’eau
Hors renégociation intervenue en 2016, l’encours de dette s’élevait à 9
M€ au
31 décembre 2015 ; il atteint 10,95
M€ au 31 décembre 2016 en intégrant l’indemnité
compensatrice dérogatoire capitalisée de 0,6
M€ et le verse
ment du solde du prêt sans intérêt
accordé par l’agence de l’eau Loire Bretagne pour la construction de la nouvelle usine de la
Couronne (1,7
M€).
L’annuité de la dette du budget annexe de l’eau
62
, égale à 0,11
M€ en 2011, a dépassé
0,4
M€ en 2012 et 0,5
M
€ en 2015. Elle a atteint 0,7
M€ en 2016 et progressera jusqu’à 0,8
M€
en 2018. Ce n’est qu’en 2032 qu’elle passera sous la barre des 0,7
M€.
9.4.3
En ce qui concerne le budget annexe de l’assainissement
L’annuité de la dette du budget annexe de l’assainissemen
t, égale à 0,11
M€ en 2011,
a
atteint 0,37
M€ en 2015 après un pic observé à 0,47
M€ en 2012.
Dépassant 0,4
M€ depuis
2016, elle atteint son niveau le plus haut, 0,43
M€
, en 2017. À compter de 2018, son niveau
n’est qu’estimé
du fait de la volatilité de l’emprunt n°
412 classé 1E encore présent au
portefeuille de ce budget annexe.
9.5
Les états de la dette annexés au compte administratif
Alors que la connaissance et la gestion de la dette sont un enjeu essentiel pour la CUCM,
la qualité de l’information de l’assemblée et des citoyens doit être pleinement assurée
.
Des discordances apparaissent entre les rubriques communes au compte administratif et
au compte de gestion en matière de dette. En effet, l’encours d’e
mprunt porté au compte
administratif ne correspond pas à celui du compte de gestion, et ce, pour tous les exercices et
pour tous les budgets, comme le montre le tableau suivant :
61
Les charges d’intérêts payées au budget principal en 2013 pour l’emprunt n°
417 s’élevaient à 0,15
M€
; celles payées en 2014
ont rep
résenté 0,53 M€.
62
Annuité de la dette = annuité en capital + charges d’intérêts
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
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Écart « annexes des comptes administratifs-balances des comptes de gestion »
constaté sur l’encours de dette au 31/12 sur la période 2011
-2015
Source
: CRC d’après les états annexes aux comptes administratifs et les comptes de gestion
La
chambre rappelle que la transparence financière nécessite la communication d’états
réguliers annexés aux comptes et invite le groupement à régulariser, en se rapprochant du
comptable, les discordances constatées
, afin d’assurer la qualité des informations
produites.
En outre, les annexes des comptes administratifs retracent de manière erronée certaines
des opérations de réaménagement de dette. Ainsi, en 2011, des « refinancements » apparaissent
au compte 166 du budget principal pour 8 722
629,77 €, alors que l’état annexé fait état d’un
total des dépenses de refinancement de dette de 12 827
599,06 € pour un total de recettes de
9 464
792,93 €
; en 2013, aucun état spécifique n’est annexé aux comptes administratifs des
budgets principal et annexe « eau
» alors qu’un montant de 4
396
546 € est porté au compte
166 de chacun de ces budgets ; en 2014, un état est annexé au compte administratif du budget
principal pour une somme de 6 568
746,50 € alors que l’opération n’est retracée que dans les
comptes 2015 dudit budget. Or, la nomenclature comptable M14 précise que « le refinancement
se distingue de la renégociation de dette qui se caractérise par une simple modification des
caractéristiques financières du contrat initial sans modification du montant en capital de
l’emprunt. La renégociation d’une dette n’entraîne donc aucun flux de trésorerie contrairement
au refinancement ».
S’agissant dans chacun de ces cas de renégociation sans flux financier, les comptes 166
et 1641 n’avaient pas à être mou
vementés ; ils ont par ailleurs nécessité des retraitements dans
le cadre de l’analyse financière.
Dans sa réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur s’est engagé à corriger les
anomalies relevées par la chambre en se rapprochant du comptable public, dès réception du
rapport définitif.
Recommandation n°
8 (rappel du droit) : Présenter une information financière
conforme à la réglementation dans les annexes au compte administratif relatives à la
dette.
10
PERSPECTIVES BUDGETAIRES ET FINANCIERES
De nombreux paramètres pèsent sur les perspectives financières de la CUCM : les
opérations de sortie des emprunts risqués menées en 2016, l’arrivée de sept nouvelles
communes au 1
er
janvier 2017 corrélée à la nécessaire révision des relations financières avec
les communes membres
par le truchement d’un véritable pacte fiscal et financier, la question
en €
Encours de dette au 31/12
2011
2012
2013
2014
2015
2011
2012
2013
2014
2015
2011
2012
2013
2014
2015
budget ppal
59 991 104
60 661 200
60 705 435
61 097 782
59 901 227
60 011 463
60 680 006
60 726 495
62 004 135
60 660 303
-20 358
-18 805
-21 060
-906 354
-759 075
BA assainissement
5 813 043
5 664 002
5 518 028
5 891 256
5 728 335
5 813 338
5 664 557
5 518 833
5 925 739
5 907 587
-295
-554
-805
-34 483
-179 252
BA eau
4 842 429
7 163 123
6 981 605
7 319 957
9 018 665
4 804 109
7 164 184
8 785 362
9 258 017
9 020 289
38 319
-1 060
-1 803 757
-1 938 061
-1 625
balance du compte de gestion
annexe du compte administratif
écart
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
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79/86
prégnante des nouvelles délégations de service public de l’eau et de l’assainissement à compter
de 2018, et, enfin, la poursuite du programme d’investissement sur la mandature
63
.
10.1
Le niveau du fonds de roulement et la trésorerie
Conséquence directe des opérations de renégociations de la dette menées en 2016 et des
emprunts nouveaux auprès de l’AFL, le fonds de roulement du budget principal a été reconstitué
à hauteur de 7,9 M€ au 31 déce
mbre 2016.
En effet, la mobilisation d’emprunts nouveaux à hauteur de 8,5
M€ (dont 5,5
M€
corrélés aux opérations de renégociations et 3
M€ d’emprunts auprès de l’AFL) et la
capitalisation de l’indemnité compensatrice dérogatoire à hauteur de 9
M€, soit
17,5
M€ au
total, ont été largement supérieures au besoin de financement qui s’établissait à 11
M€.
En outre, en ne corrélant pas le niveau des emprunts « nouveaux » au volume des
investissements à réaliser au titre de l’exercice 2016, la CUCM dispose d’un
e trésorerie
pléthorique depuis le mois de mai 2016 qui est supérieure à 10
M€ et atteint, à la clôture de
l’instruction, 17 M€.
La chambre rappelle que la gestion de la dette nécessite également la gestion de la
trésorerie dont l’objectif est d’éviter, autant que faire se peut,
une mobilisation précoce des
emprunts. Ne pouvant différer les renégociations de sa dette, puisque corrélées au dispositif du
fonds de soutien de l’État, la CUCM se retrouve désormais en possession d’une trésorerie qui
ne présente aucun avantage économique, l’obligation de dépôt des fonds au Trésor s’imposant
aux collectivités territoriales et établissements publics locaux. Cependant, des dérogations ont
été autorisées par le législateur
64
. En effet, peuvent faire l’objet de placements les fonds qui
proviennent d’emprunts dont l’emp
loi est différé pour des raisons indépendantes de la volonté
de la collectivité ou de l’établissement public. La CUCM n’ayant pu différer les renégociations
sous peine de ne plus bénéficier du fonds de soutien, pourrait ainsi envisager des placements
de trésorerie.
10.2
Analyse financière prospective
L’analyse financière prospective, qui vise à définir les marges de manœuvre de la
CUCM pour mettre en œuvre un programme d’investissement soutenable, s’appuie sur les
éléments transmis au cours de l’instruction.
La CUCM réalise chaque année une prospective financière.
S’agissant de la section de fonctionnement, le travail mené prend en compte l’incidence
de la réduction des dotations de l’État, et, en matière de ressources fiscales, le scenario retient
le maintien des taux de la fiscalité et le faible dynamisme des bases. La CUCM anticipe ainsi
une faible progression de ses produits de fonctionnement jusqu’en 2020. Concernant les
charges, leur évolution reste contenue, en raison de la réduction des charges à caractère général
63
Tous budgets confondus, un programme d’investissements de 155 M€ a été planifié sur la période 2015
-2020, lequel se décline
en trois volets
: l’économie et l’enseignement supérieur, le renouvellement urbain et l’habitat, la cohésion sociale (source
: rapport d’activité
2015).
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Dispositions codifiées aux articles L. 1618-2 et suivants du CGCT.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
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amorcée depuis 2015 et de la maîtrise des charges de personnel. Les frais financiers prennent
en compte les réaménagements opérés en 2016.
En conséquence, l’autofinancement brut (recettes réelles de fonctionnement –
dépenses
réelles de fonctionn
ement) diminue d’1 M€ entre 2016 et 2017 (soit près de 9 M€ en 2017),
puis est maintenu à hauteur de 8 M€ jusqu’en 2020.
En section d’investissement,
le scenario daté de janvier 2017 porte les dépenses hors
annuité en capital à 66,5
M€ entre 2017 et 2020. Pour les finan
cer, la CUCM devra souscrire
de nouveaux emprunts à hauteur de 30
M€. Dès lors, l’annuité en capital augmenterait de
manière significative, à savoir 4,9 M€ en 2018, 5,5 M€ en 2019 et 5,8 M€ en 2020.
Ces nouveaux emprunts pèseront nécessairement sur l’équil
ibre des finances à court et
moyen terme. La capacité d’autofinancement nette serait altérée, passant de 4 M€ en 2017 à
3
M€ en 2018, puis 2,5 M€ jusqu’en 2020. Dans un tel scenario, la capacité de désendettement
atteindrait le seuil de 10 années dès 2018
jusqu’en 2020
; et, en prenant en compte l’aide du
fonds de soutien restant à percevoir au titre de ces exercices
–
ce qui apparaît discutable sur le
plan du droit budgétaire
–
la capacité de désendettement serait de 9 ans en 2018 et 9,5 ans en
2020. En ou
tre, en rapportant le financement propre disponible aux dépenses d’équipement en
cumul sur les quatre années 2017 à 2020, la soutenabilité de la politique d’investissement
apparaît faible, car inadaptée aux ressources. En effet, il suffit de comparer ce rapport avec celui
résultant de la période 2011 à 2016 pour constater le décrochage : 46 % en prospective contre
75 % en rétrospective.
Au final, la chambre estime que ce scenario n’est pas soutenable. En effet, l’épargne
nette et la capacité de désendettement apparaissent dégradées à court et moyen termes, proches
du seuil critique
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. Dès lors, au-delà de 2020, la CUCM devrait limiter de manière significative
le volume de ses investissements, ne pouvant les financer que par son seul financement propre
disponible.
Aussi, la chambre estime que
si le groupement limitait le recours à l’emprunt nouveau
en fin de période à hauteur de 10
M€ et réduisait, en conséquence, l’enveloppe des
investissements à 56
M€, tout en poursuivant les efforts sur les charges de gestion, la
soute
nabilité de la politique des investissements serait préservée jusqu’en 2020. La capacité de
désendettement serait de 8,5 années en 2018, 7,8 en 2019 et 7,3 en 2020 ; en prenant en compte
l’aide du fonds de soutien restant à percevoir, le ratio serait ramen
é à 7,6 années en 2018, 7 en
2019 et 6,6 en 2020.
Sans méconnaître les efforts de rationalisation des dépenses de gestion qu’a réalisés la CUCM
dans un contexte de diminution des dotations de l’État, préservant par là
-même son épargne
brute, la chambre
invite le groupement à s’interroger sur le niveau de ses investissements
à
venir, de manière à préserver ses grands équilibres financiers.
∞
∞
∞
∞
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Il est communément admis que le seuil d’endettement trop élevé est atteint lorsqu
e la capacité de désendettement se situe entre
9 et 12 années.
Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
COMMUNAUTÉ URBAINE LE CREUSOT
–
MONTCEAU-LES-MINES
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Annexe à la lettre n° 18 ROD2.DM.01 en date du 12 février 2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
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ANNEXES
Annexe n° 1.
Analyse financière rétrospective du budget annexe de l’eau –