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3, place des Grands Hommes CS 30059 - 33064 BORDEAUX CEDEX - www.ccomptes.fr
LT 34 bis
Le président
Bordeaux, le 28 décembre 2017
à
Monsieur le Maire
de la commune de Bordeaux
Hôtel de ville
Place Pey Berland
33077 BORDEAUX Cedex
Dossier suivi par :
Jean-Pierre ROLLAND, Greffier de la 1
re
section
T.
05 56 56 47 00
Mél : nouvelleaquitaine@crtc.ccomptes.fr
Contrôle n°
2016-0008
Objet : notification des observations définitives relatives au contrôle
des comptes et de la gestion de la commune de Bordeaux
P.J. : 1 rapport
Lettre recommandée avec accusé de réception
Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint le rapport comportant les observations définitives de la chambre sur
le contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Bordeaux concernant les exercices 2010 et suivants
ainsi que la réponse qui y a été apportée.
Je vous rappelle que ce document revêt un caractère confidentiel qu’il vous appartient de protéger jusqu’à sa
communication à votre assemblée délibérante. Il conviendra de l’inscrire à l’ordre du jour de sa plus proche
réunion, au cours de laquelle il donnera lieu à débat. Dans cette perspective, le rapport et la réponse seront joints
à la convocation adressée à chacun de ses membres.
Dès la tenue de cette réunion, ce document pourra être publié et communiqué aux tiers en faisant la demande,
d
ans les conditions fixées par le code des relations entre le public et l’administration.
En ap
plication de l’article R. 243
-14
du code des juridictions financières, je vous demande d’informer le greffe
de la date de la plus proche réunion de votre assemblée délibérante et de lui communiquer en temps utile copie
de son ordre du jour.
Par ailleurs,
je vous précise qu’en application des dispositions de l’article R. 243
-17 du code précité, le rapport
d’observations et la
réponse jointe sont transmis au préfet ainsi qu
’à la directrice départementale
ou, le cas
échéant, régionale des finances publiques.
Enfin, j’appelle votre attention sur le fait que l’article L.
243-9
du code des juridictions financières dispose que
« dans un délai d'un an à compter de la présentation du rapport d'observations définitives à l'assemblée
délibérante, l’ordonnateur de la collectivité territoriale ou le président de l'établissement public de coopération
intercommunale à fiscalité propre présente, dans un rapport devant cette même assemblée, les actions qu'il a
entreprises à la suite des observations de la chambre régionale des comptes ».
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
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Il retient ensuite que
« ce rapport est communiqué à la chambre régionale des comptes, qui fait une synthèse
annuelle des rapports qui lui sont communiqués. Cette synthèse est présentée par le président de la chambre
régionale des comptes devant la conférence territoriale de l'action publique. Chaque chambre régionale des
comptes transmet cette synthèse à la Cour des comptes en vue de la présentation prescrite à l'article
L. 143-9 ».
Dans ce cadre, vous voudrez bien notamment préciser les suites que vous aurez pu donner aux
recommandations qui sont formulées dans le rapport d’observations, en les assortissant des justifications qu’il
vous pa
raîtra utile de joindre, afin de permettre à la chambre d’en mesurer le degré de mise en œuvre.
Jean-François Monteils
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
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Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
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Le présent document, qui a fait l’objet d’une contradiction avec les destinataires concernés,
a été délibéré par la chambre le 31 octobre 2017.
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES
COMMUNE DE BORDEAUX
(Gironde)
Exercices 2010 et suivants
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
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Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
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SOMMAIRE
1
La synthèse générale du rapport ______________________________________________ 6
2
- La récapitulation des recommandations _______________________________________ 11
3
- La procédure _____________________________________________________________ 13
4
-
L’environnement communal
_________________________________________________ 13
4.1
Une ville attractive dont la population s’accroît
___________________________________ 13
4.2
- Les premières conséquences du processus de métropolisation _______________________ 14
4.2.1
-
Le bilan des transferts de compétences et d’équipements à fin 2016
__________________________ 14
4.2.2
La récupération par Bordeaux-Métropole de deux compétences intercommunales exercées jusque-là
à tort par la ville _____________________________________________________________________________ 16
4.2.3
Les effets des transferts sur les flux financiers entre la ville et la métropole ____________________ 17
4.3
- Les relations avec les tiers _____________________________________________________ 19
4.3.1
- Les relations avec le monde associatif ___________________________________________________ 19
4.3.2
Les clubs sportifs
: les conditions d’occupation du stade Chaban
-Delmas ______________________ 21
4.3.3
La fin de l’exploitation sous la forme d’une régie intéressée de plusieurs grands équipements sportifs
___________________________________________________________________________________ 22
4.4
- Des indemnités de fonction versées à tous les élus _________________________________ 23
4.5
- Synthèse intermédiaire _______________________________________________________ 23
5
- La gestion des ressources humaines ___________________________________________ 24
5.1
Les effectifs ________________________________________________________________ 24
5.1.1
Une augmentation de 207 agents permanents entre 2010 et 2015 ___________________________ 24
5.1.2
La nécessité de renforcer la vision prospective ___________________________________________ 25
5.1.3
- Les caractéristiques d
e l’effectif
________________________________________________________ 26
5.2
La mutualisation des personnels avec Bordeaux-Métropole _________________________ 27
5.2.1
30 % de l’effectif transféré à Bordeaux
-Métropole ________________________________________ 27
5.2.2
Le processus de mutualisation ________________________________________________________ 27
5.3
Le temps de travail __________________________________________________________ 29
5.3.1
Une forte proportion d’agents non soumise à l’obligation des 1
607 heures ____________________ 29
5.3.2
Les modalités spécifiques à la ville de récupération des temps travaillés au-delà des obligations
légales
___________________________________________________________________________________ 31
5.3.3
Un absentéisme qui ne cesse de progresser ______________________________________________ 32
5.4
La gestion des agents et des rémunérations ______________________________________ 34
5.4.1
La gestion des agents et des carrières___________________________________________________ 34
5.4.2
La coexistence de nombreuses rémunérations accessoires __________________________________ 36
5.4.3
Un salaire moyen en progression à partir de 2014 _________________________________________ 40
5.4.4
Les dépenses d’action sociale et les avantages en nature
___________________________________ 41
5.5
Synthèse intermédiaire _______________________________________________________ 43
6
-
La fiabilité des comptes et l’organisation budgétaire
_____________________________ 45
6.1
-
La qualité de l’information comptable
___________________________________________ 45
6.1.1
- Des annexes presque complètes entachées de quelques anomalies ___________________________ 45
6.1.2
- Les imputations comptables et les écritures relatives aux deux contrats de partenariat ___________ 46
6.2
- La connaissance du patrimoine _________________________________________________ 47
6.2.1
-
La concordance entre l’état de l’actif du comptable public et l’inventaire de l’ordonnateur
________ 47
6.2.2
Un montant trop élevé d’immobilisations en cours
________________________________________ 47
6.2.3
- Des restes à recouvrer nombreux mais mieux suivis en fin de période _________________________ 48
6.2.4
- Des provisions
insuffisantes à fin 2015 et qu’il convient de mieux justifier
______________________ 49
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
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6.3
-
L’arrêté des comptes
_________________________________________________________ 50
6.3.1
-
Le rattachement des charges et des produits à l’exercice
___________________________________ 50
6.3.2
- Les anomalies relevées dans la gestion des restes à réaliser _________________________________ 50
6.4
L’organisation
comptable et budgétaire _________________________________________ 52
6.4.1
L’acquisition en 2012 d’un nouveau système d’information financière et l’instauration d’un règ
lement
financier en 2013 ____________________________________________________________________________ 52
6.4.2
Une convention de service comptable et financier qui va être actualisée ______________________ 52
6.4.3
-
Une reconfiguration à prévoir du rapport remis avant le débat d’orientation budgétaire (DOB)
____ 52
6.5
- Des régies nombreuses dont le suivi reste trop perfectible ___________________________ 53
6.5.1
- Des contrôles sur pièces et sur place menés conjointement avec les services du comptable _______ 53
6.5.2
-
…qui ont permis de détecter de nombreuses difficultés mais non de les régler
__________________ 53
6.6
- Un délai global de paiement perfectible __________________________________________ 56
6.7
- Synthèse intermédiaire _______________________________________________________ 56
7
La situation financière du budget principal _____________________________________ 57
7.1
La section de fonctionnement__________________________________________________ 57
7.1.1
Les données chiffrées _______________________________________________________________ 57
7.1.2
Des produits de gestion supérieurs aux moyennes de comparaison et ponctuellement très élevés en
2015
___________________________________________________________________________________ 58
7.1.3
Des charges en croissance continue entre 2010 et 2015 ____________________________________ 66
7.1.4
-
Un autofinancement satisfaisant jusqu’en 2015 mais qui peine à couvrir la charge de la dette en 2016
___________________________________________________________________________________ 71
7.2
La section d’investissement
___________________________________________________ 72
7.2.1
Un effort d’investissement très soutenu et inscrit dans une perspective pluriannuelle
___________ 72
7.2.2
Une contribution non négligeable des produits de cession au financement des investissements ___ 73
7.2.3
Un endettement qui a doublé entre 2010 et 2015 _________________________________________ 74
7.3
Les perspectives _____________________________________________________________ 77
7.4
- Synthèse intermédiaire _______________________________________________________ 77
8
Les grands investissements de la période ______________________________________ 78
8.1
La cité municipale ___________________________________________________________ 78
8.1.1
Le choix de la formule du contrat de partenariat validé par le juge d’appel
_____________________ 78
8.1.2
Un dialogue compétitif riche qui n’a pas couvert tous les besoins
____________________________ 79
8.1.3
Un bâtiment livré quatre jours après l’expiration du délai contractuel avec de nombreuses réserves et
le paiement de pénalités par le partenaire _______________________________________________________ 80
8.1.4
Un bâtiment dont le bilan énergétique n’était pas encore positif en 2016
______________________ 81
8.1.5
Un projet entièrement financé par la ville _______________________________________________ 82
8.2
La Cité du Vin _______________________________________________________________ 86
8.2.1
Un projet complexe et évolutif partiellement piloté par la ville ______________________________ 86
8.2.2
L’appel au mécénat et ses conséquences
________________________________________________ 87
8.2.3
Un investissement hors taxe
de 83 M€ plus coûteux
que prévu pour la collectivité (+
20 M€
) ______ 88
8.2.4
Un risque final d’exploitation supporté par la ville en dépit du caractère partenarial du projet
_____ 91
8.3
- Synthèse intermédiaire _______________________________________________________ 92
9
Annexe 1 : La gestion des ressources humaines___________________________________ 95
10
Annexe 2 : Les comptes et la situation financière ________________________________ 101
11
Annexe 3 : Les grands investissements de la période _____________________________ 108
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
1
LA SYNTHESE GENERALE DU RAPPORT
Le présent rapport porte sur la gestion de 2010 à fin 2016 de la commune de Bordeaux, neuvième commune de France
(243 626 habitants en 2013). Il est organisé en cinq grandes parties : les relations de la commune avec son environnement
en particulier Bordeaux-
Métropole (1), la gestion des ressources humaines (2), la fiabilité des comptes et l’organisation
budgétaire (3), la situation financière (4) et la construction de deux grands équipements, la cité administrative et la Cité
du Vin (5)
. Deux évènements majeurs ont caractérisé la période récente en dehors de la poursuite de l’essor
démographique et de la forte croissance du tourisme avec l’accueil de six millions de visiteurs en 2015, soit trois fois plus
qu’en 2000
: la mise
en service de plusieurs grands équipements publics au cœur de la ville (Auditorium, pont levant
Chaban-
Delmas, Grand Stade, cité municipale, Cité du Vin en juin 2016, etc.), tous bâtis à son initiative à l’exception du
pont levant, et la transformation de la communauté urbaine en métropole en application de la loi du 27 janvier 2014 de
modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles dite loi MAPTAM.
1)
Entre le 1
er
janvier 2015 et le 1
er
janvier 2018, Bordeaux aura progressivement transféré à Bordeaux-Métropole, les
compétences que la loi MAPTAM a rendues métropolitaines ainsi que celles devenues communautaires au début des
années 2000, que les villes continuaient à tort d’exercer telles que l’entretien de la voirie et son
nettoyage, ou encore la
gestion des parcs de stationnement. Le processus de métropolisation a également entraîné la création de services
communs. Au total, 1 320 agents ont rejoint la métropole en 2016 dont 5 au titre des compétences nouvellement
transférées, 258 au titre des compétences exercées indûment et 1 057 au titre de la mutualisation de services communs,
moyennant le règlement d’une compensation annuelle de 81 M€. La ville lui a remis, en parallèle, des équipements dont
le Palais des Congrès, le Parc des Expositions et le Grand Stade au 1
er
janvier 2017. Les transferts des bâtiments de
l’Opéra national de Bordeaux (Grand
-Théâtre et Auditorium principalement) et de la Cité du Vin ont été retardés pour ne
pas alourdir le montant des compensations à ve
rser en contrepartie. Une modification législative de l’affectation budgétaire
de l’attribution de compensation, intervenue le 29 décembre 2016, devrait inciter la ville et la métropole à reconsidérer ce
projet. La ville paraît bien organisée dans le suivi des associations et le contrôle des subventions attribuées. En réponse
aux observations provisoires, le maire a annoncé la mise en place récente d’un plan de contrôle pluriannuel de l’ensemble
des concours versés par la ville et la métropole en vue de vérifier régulièrement la situation financière des satellites
associatifs et le respect des engagements pris.
Dans les relations avec ses partenaires sportifs, l’instruction a mis en
évidence la nécessité d’actualiser le niveau de la redevance d’occupation du
stade Chaban-Delmas payée par le club de
rugby professionnel Union-Bordeaux-Bègles (UBB), en fonction des avantages de toute nature que celui-ci en retire. Elle
a aussi permis de constater que depuis 2013, l’exploitation de plusieurs grands équipements sp
ortifs, dont la patinoire et
le vélodrome, est organisée sous une forme plus satisfaisante du point de vue des intérêts de la ville.
2)
En 2015, avant mutualisation, la ville employait 4
469 agents soit 207 de plus qu’en 2010. L’augmentation de l’effectif
municipal enregistrée sur la période (+4,9 %), plus rapide que celle de la population (+2,6 %),
n’a pas dégradé le taux
d’administration qui était d’un agent pour 55 habitants en 2015. La majeure partie des emplois créés concerne la catégorie
C et la direction dont la compétence s’étend sur les écoles et sur les crèches.
Ramené à 3 155 agents au 1
er
janvier 2016,
après transfert de 30 % des personnels
aux services mutualisés, l’effectif municipal se serait accru de
65 agents au cours
de l’anné
e 2016 dont 32 auraient rejoint la direction générale
de l’
éducation, sport et société. Cette évolution corroborerait
les anticipations de la ville qui estime que la croissance démographique obligerait à créer 60 emplois supplémentaires par
an, à contexte inchangé. Selon les données disponible
s, la mutualisation n’a pas
déformé la pyramide des âges : un
cinquième des agents est toujours
âgé de 55 ans et plus, ce qui offre un levier d’action pour éventuellement
comprimer le
niveau des dépenses de personnel, dans les années à venir. Le plan prévisionnel et pluriannuel de recrutement, dont
l’élaboration avait été annoncée en 2014, a été
transformé en plan annuel dans la perspective de la mutualisation. Il
apparaît nécessaire de le mettre maintenant en place, et plus généralement de renforcer la vision prospective des
ressources humaines
, dans un contexte d’accroissement des besoins lié à l’arrivée de nouvelles populations
. En réponse
aux observations provisoires, la ville a annoncé la mise à l’étude d’un «
plan pluriannuel de fonctionnement
» destiné à
anticiper l’impact des ouvertures et fermetures d’équipements sur les effectifs qui y sont rattachés.
La délibération n° 2006-
618 du 18 décembre 2006 fixe le principe général d’une durée de travail annuelle de
1 607 heures après rajout de deux minutes quotidiennes au titre de la journée de solidarité. Après mutualisation, 41 %
des agents (1 306 agents) y échappent cependant car ils relèvent de régimes dérogatoires mis en place en considération
de sujétions particulières. La proportion élevée de bénéficiaires couplée aux modalités de récupération prévues (par
attribution de jours de congé supplémentaires et non par allègement des obligations horaires) invite
à s’interroger sur le
bienfondé de ces régimes, parfois pl
us favorables que ceux offerts aux personnels d’autres organismes œuvrant dans les
mêmes secteurs d’activité (exemple de l’accueil en crèche). Plusieurs d’entre eux ont, en plus, été mis en place sans
délibération, après avis du comité technique paritaire, ce qui rend leur régularité très incertaine.
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
D
’autres
avantages spécifiques présentent la même fragilité : les «
comptes de stockage »
qui comptabilisent des heures
supplémentaires non récupérées, effectuées entre 1998 et 2006, pour les restituer aujo
urd’hui sous forme de jours de
congé ; les deux dispositifs de jours de récupération ouverts aux agents qui participent à la célébration des mariages et
aux opérations électorales ; ou
encore l’acceptation de motifs d’absence
non reconnus par les textes nationaux. La
diversité des actions déployées par la ville pour lutter contre l’absentéisme n’a pas réussi à l’endiguer. Celui des agents
titulaires s’est ainsi détérioré de façon continue entre 2010 et 2015, avec une augmentation de 6,9 jours du nombre t
otal
de jours
d’
absence par agent. La maladie ordinaire a conforté sa prédominance parmi les causes du phénomène. Le bilan
social de 2015 indique qu’un peu plus de la moitié des absences pour maladie ordinaire (51,1 %) se rapporte à des agents
appartenant à
la classe d’âge 40
-54 ans. Dans son courrier, le maire a tenu à rappeler certains facteurs explicatifs évoqués
au plan national pour expliquer la dégradation de l’absentéisme dans les collectivités locales, tels que le vieillissement
des effectifs, la pr
ésence, en leur sein, d’une forte proportion de personnels d’exécution exposés aux troubles musculo
-
squelettiques, ou encore les réformes territoriales en cours qui obligent de nombreux agents à rejoindre une nouvelle
collectivité ou modifier leurs compéte
nces. Il cite également, comme autre motif, l’accroissement de la charge de travail
résultant de l’ouverture des nouveaux équipements municipaux destinés à répondre à l’augmentation de la population.
Comme beaucoup d’autres
collectivités territoriales, l’
organisme a rendu quasi-systématique
l’avancement d’échelon à
l’ancienneté minimale en violation du droit en vigueur
,
et les taux d’avancement de grade, bien que réguliers, sont plus
favorables que ceux en vigueur dans les administrations
de l’État.
Organisé par plusieurs délibérations, parfois longues
et complexes, le régime indemnitaire comprend de nombreuses indemnités spécifiques, la plupart non adossées à un
texte national, dont certaines ont été versées
jusqu’en février 2016
sans délibération, sur la
base d’un simple avis du
comité technique paritaire. Censées rétribuer des fonctions d’encadrement ou des sujétions particulières, elles
se
superposent très souvent à la NBI allouée à
plus d’un agent sur deux.
En matière d’avantages en nature, 85 logements ont été concédés à des agents, tous au nom d’une nécessité absolue
de service. Il appartient à la ville de vérifier sans tarder que leurs occupants remplissent bien une obligation de disponibilité
totale comme
l’exige
le décret n° 2012-752 du 9 mai 2012. Cette remise à plat aurait dû intervenir avant le 1
er
septembre
2015. Au 1
er
janvier 2016, la flotte de véhicules municipaux (8 véhicules de fonction, 186 véhicules de service et
366 utilitaires) a été transférée à Bordeaux-Métropole qui en assure dorénavant la gestion via des contrats d'engagement
passés avec la ville. En incorporant au numérateur les véhicules utilitaires assimilables à des véhicules légers
(224 sur 366), le taux d’équipement par agent s’établissait
, à fin 2015, à un véhicule pour 10,7 agents. Il était à peine
meilleur que celui des conseils départementaux de la Gironde (8,74 en 2014) et du Lot-et-Garonne (9,3 en 2014) avec
une meilleure optimisation
grâce à la mise en place, en août 2014, d’un pool de 50 véhicules en
«
auto partage
» et à
l’absence d’affectation nominative des véhicules autres que ceux de fonction
et ceux pour lesquels un remisage à domicile
est autorisé (43 agents).
Dans son courrier de réponse aux observations provisoires, le maire a annoncé son intention de faire corriger les
irrégularités relevées par la chambre en matière de gestion des ressources humaines, après, pour certaines d’entre elles,
concertation avec les organisations représentatives du personnel. Il a annoncé le lancement d’une vérification de
l’
adéquation du parc automobile aux besoins des services.
3)
La concordance entre l’inventaire de l’ordonnateur et l’état de l’actif du comptable tend à indiquer que la ville a une
bonne connaissance de son patrimoine. En revanche, les provisions constituées à fin 2015 ainsi que les admissions en
non-valeur étaient sous-
dimensionnées au regard de l’ampleur du portefeuille de créances dont beaucoup ont peu de
chances d’être recouvrées du fait de leur ancienneté. Sous l’impulsion du comptable public et de la
nouvelle direction
financière issue de la mutualisation, le conseil municipal a apuré, en 2016, une grande partie des créances définitivement
compromises. Ce mouvement de régularisation devra être poursuivi car près d’un tiers de la valeur globale des som
mes
restantes non recouvrées concerne des créances antérieures au 31 décembre 2012. En réponse aux observations
provisoires, l’ordonnateur a annoncé l’adoption, le 10 juillet 2017, d’un nouveau dispositif de provisionnement
systématique et progressif qui conduira, en quatre ans, à provisionner entièrement les créances douteuses.
En matière d’arrêté des comptes, deux offres bancaires ne revêtaient par le caractère certain exigé par la règlementation
pour être qualifiées de restes à réaliser. En les ôtant d
es recettes d’investissement, les résultats annuels de 2013 e
t 2015
deviennent déficitaires, loin cependant
du seuil de saisine de 5 % fixé à l’article L.1612
-14 du CGCT. La ville ne constate
pas de restes à réaliser pour les opérations d’investissement su
ivies en autorisations de programme (AP).
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Cette pratique, que la ville justifie par des éléments de doctrine parfois anciens, et non par un texte règlementaire, serait
répandue parmi les collectivités. Elle repose sur une lecture partielle de la notion de restes à réaliser qui ne relève pas
uniquement du registre budgétaire, à la différence de la technique des AP/CP. Les emprunts enregistrés en restes à
réaliser des exercices 2014 et 2015, inscrits automatiquement en recettes des budgets primitifs
2015 et 2016, n’ont pas
été mobilisés ;
ils ont eu, pour seule finalité, d’équilibrer les comptes clos alors que selon l’article L. 1612
-4 du CGCT,
l’équilibre réel d’un budget d’une collectivité territoriale suppose une évaluation sincère des recettes et
des dépenses. La
non mobilisation des emprunts inscrits en restes à réaliser a été palliée par l’affectation permanente d’une partie des
ressources de trésorerie à la couverture de besoins de la section d’investissement, pour un encours d’environ 10 M€
ju
squ’en février 2016. La conjugaison de ces trois pratiques
- non constatation des crédits de paiement engagés et non
mandatés, non levée des emprunts inscrits en restes à réaliser et mobilisation permanente d’une partie des lignes de
trésorerie - a contrib
ué au report d’un exercice à l’autre d’une partie du besoin de financement de la section
d’investissement.
Dans son courrier de réponse aux observations provisoires, le maire a maintenu son désaccord avec
l’analyse de la chambre en contestant notamment l’i
ntentionnalité de la non mobilisation des emprunts et le caractère
irrégulier de l’absence d’inscriptions en restes à réaliser des crédits de paiement. Il appelle à une clarification règlement
aire
pour cette dernière pratique qui serait à l’œuvre dans l’en
semble des collectivités locales ayant adopté une gestion
pluriannuelle.
Les vérifications périodiques des 36 régies mixte
s, d’avances et de recettes
ont mis en lumière de nombreuses anomalies
dans l’organisation administrative mais également de multiples
carences comptables et financières, parfois de façon
répétitive. B
eaucoup d’entre elles ont été corrigées dernièrement ou
sont
sur le point de l’être
. Mais leur nombre ainsi que
la présence, dans des procès-verbaux récents de vérification,
d’insuffisances
substantielles incitent à penser que la ville
n’a pas tiré toutes les leçons des détournements commis notamment à
la régie municipale de la Dune et à la régie
d’avances de l’
Opéra national de Bordeaux. Une réduction du nombre des régies, ou au minimum du nombre de personnes
explicitement habilitées à manipuler des fonds, et une supervision plus soutenue, par le biais notamment de contrôles
complètement indépendants de ceux du comptable, sont indispensables. Dans son courrier, le maire a annoncé
l’engagement d’une refonte complète visant à réduire le nombre des régies et sous
-
régies ainsi que la rédaction d’une
cartographie des processus et des risques.
4)
Entre 2010 et 2015, la ville a accompli
un effort d’investissement très important (654 M€) qui
explique le doublement
de la dette (
185 M€ à 377 M€
), 79 % du nouvel encours provenant de la consolidation des ressources de financement des
deux contrats de partenariat signés par la ville (Grand Stade et cité municipale). Depuis 2015, aucun nouvel engagement
n’a été
souscrit. Avec une valeur de 11,6 années, la capacité de désendettement dépasse, à fin 2016, le palier de 10 ans
à partir duquel la situation doit être considérée comme préoccupante. Bordeaux devrait cependant renouer en 2017 avec
les niveaux observés avant 2015 grâce au transfert à la métropole du Grand Stade et de la dette correspondante. En
2016, premier exercice post-
mutualisation, alors que l’excédent brut d’exploitation peine à couvrir l’annuité de la dette
(capital et intérêts), la capac
ité d’autofinancement
nette devient, pour la première fois, négative. Le repli
de 20 M€ par
rapport à la moyenne des années 2010-2014 de
l’autofinancement disponible avant remboursement de la dette en capital
(CAF brute) provient de la réfaction attendue de la dotation globale de fonctionnement (-
8,2 M€) et
des conséquences du
processus de métropolisation (-
11,9 M€).
Il est difficile, à ce stade, de mesurer les répercussions du processus de métropolisation sur les grands équilibres
budgétaires à moyen term
e. La possibilité de renvoyer en section d’investissement les compensations versées à la
métropole pour assumer les charges de renouvellement des investissements transférés, renforcera mécaniquement la
capacité d’autofinancement brute. Ainsi dès 2017, aprè
s de nouveaux transferts et correction du champ de la
mutualisation, la ville acquittera un montant de compensations proche de celui de 2016 mais dont le quart devient
finançable en section d’investissement (14,3 M€ sur un total de 61,7 M€). Il apparaîtrait conforme aux principes d’équilibre
exposés notamment à l’article L. 1612
-4 du CGCT, de continuer à couvrir par un excédent de fonctionnement, à défaut
de ressources d’investissement appropriées, les compensations des dépenses que la ville n’avait pas le
droit de financer
par recours à l’emprunt (remboursements en capital d’emprunts, constitution des amortissements, etc.). Le volume des
compensations d’investissement est de surcroît appelé à s’accroître avec les transferts probables des bâtiments de
l’Opéra National de Bordeaux (Auditorium) et de la Cité du Vin qui vont être à l’origine d’une dépense nouvelle pour la ville
équivalente aux charges qu’elle ne constate pas, à savoir les dotations aux amortissements et éventuellement une
provision pour grosses
réparations. Par conséquent, dans un contexte caractérisé par l’arrivée de nouvelles populations,
par la baisse des dotations de l’État et par une pression fiscale comparativement forte que le relèvement des taux de 5 %
en 2015 a alimentée, le dégagement d
’un autofinancement suffisant paraît contraindre à rechercher en priorité une
maîtrise des dépenses de fonctionnement.
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
5)
Trois grands équipements ont été mis en service au cours de la période : la cité municipale remise à la ville le
21 juillet 2014, le Grand Stade mis à sa disposition le 30 avril 2015 et la Cité du Vin ouverte au public le 1
er
juin 2016. À
la différence des deux premiers équipements, la construction et la maintenance de la Cité du Vin ne font pas l’objet d’un
contrat de partenariat public-privé (PPP).
Le lancement du projet de la cité administrative a été officiellement décidé le 19 juillet 2010, afin de regrouper dans un
bâtiment à énergie positive environ 800 agents de la ville et du CCAS répartis dans plusieurs bâtiments jugés parfois peu
fonctionnels. Par une décision du 1
er
septembre 2015, la cour administrative d’appel de Bordeaux a confirmé la complexité
des aspects environnementaux du bâtiment, motif invoqué par la ville pour recourir à la formule du PPP afin de concevoir,
entretenir, maintenir et préfinancer l’ouvrage. L’examen des différentes étapes de la procédure n’a
pas révélé
d’irrégularité
s. Le délai pour répondre
à l’avis public d’appel à candidature, à peine supérieur au minimum légal
(46 jours contre 40), aurait pu être rallongé compte tenu
de l’envergure du projet, des dates estivales de publication des
avis,
et de l’obligation, pour chaque soumissionnaire, d’associer à sa candidature deux cabinets d’architect
ure différents.
La livraison de l’équipement
, le
17 juin 2014, quatre jours après le terme du délai contractuel, s’est accompagné
e de la
constatation de nombreuses réserves, qui seront purgées par le versement de pénalités pour un total de 949
000 € HT
dont la majeure partie (860
000 €) a été convenue d
ans un protocole transactionnel. Entièrement financé par la ville, le
coût global de l’ouvrage s’élève à 57,509 M€ HT
, sans tenir compte toutefois du montant des travaux que la ville est
appelée à financer en vue de renvoyer vers le musée des Beaux-Arts voisin
, une partie de l’excédent de l’énergie produite.
Il n’excède que de 0,8 % celui retenu au contrat (57,068 M€ HT), le surcoût lié à l’équipement supplémentaire destiné à
réaliser sur place les préparations et cuissons longues en matière de restauration collective ayant été en partie compensé
par un amoindrissement des dépenses financières. En euros constants 2010, la différence avec la prévision de départ
s’élève à
5
M€
après rajout des pénalités supportées par le partenaire, en raison de la non prise en compte des achats
immobiliers en 2010 (2,7 M€) et d’une sous
-
estimation de 3,3 M€ du coût des autres prestations.
Le coût total du contrat
de partenariat sur vingt ans s’élèvera, en euros courants, à 78,1 M€ et en euros constants 2010 à 66,8 M€,
soit 10
M€ de
plus que prévu dans le rapport d’évaluation préalable.
Alors que les deux premiers bilans énergétiques du bâtiment ont été déficitaires, tous les aspects environnementaux
n’étaient pas encore complètement stabilisés à la date de dépôt du rapport. L
a chambre a recommandé à la ville de porter
le bilan énergétique annuel de consommation à la connaissance du conseil municipal dans la mesure où le recours à un
contrat de partenariat repose sur son caractère excédentaire.
Après avoir envisagé plusieurs scénarii, la formule de la maîtrise d'ouvrage municipale a été retenue, en 2011, pour
construire la Cité du Vin qui a ouvert ses portes le 1
er
juin 2016. Cette solution n’a pas démenti la
dimension partenariale
d
un projet dont les grandes orientations,
avant d’être
entérinées sans modification en conseil municipal, ont été analysées
par
l’association préfiguratrice
qui réunit toutes les parties publiques et privées intéressées. Deux autres acteurs sont
apparus ensuite : un fonds de dotation créé en 2011 pour collecter les dons des mécènes et une fondation sans but lucratif
née en 2013 pour animer et exploiter la Cité du Vin. L
e fonds de dotation a collecté 20 M€, soit le double de l’objectif
minimum affiché en 2011, occasionnant pour l’État une dépense fi
scale théorique
de 12 M€. Sous sa première forme, le
fonds n’était autorisé qu’à collecter des
ressources sur un temps limité et à les reverser exclusivement à la ville pour
financer les travaux de construction. Ses statuts ont été modifiés en 2014 afin de lui conférer une durée de vie indéterminée
et
lui permettre d’apporter son aide à
la fondation, y compris dans la recherche de l
’équil
ibre de fonctionnement des
activités culturelles. Grâce à cette modification, un quart des dons collectés
(5 M€)
lui a été affecté. En parallèle, la
fondation a développé son propre mécénat afin de financer la programmation culturelle de la Cité du Vin qui est aussi
éligible aux dons de la fondation. Même si les deux dispositifs ne visent pas la même cible fiscale (impôt sur les sociétés
voire impôt sur le revenu des personnes physiques pour le fonds et impôt sur la fortune pour la fondation), ils couvrent
partiellement le même champ.
Le coût hors taxe
de l’i
nvestissement sera supérieur de 32 %
(+20 M€)
à l’estimation arrêtée dans l’avant
-projet définitif
(APD) pour atteindre vraisemblablement 83
M€.
L’instruction a montré que les principales causes d’écart résidaient dans
la sous-estimation flagrante des lots «
gros œuvre /clos couvert
» (
+8,3 M€) et second œuvre (+3,3 M€).
Le caractère très
approximatif de la prévision initiale du lot «
gros œuvre /clos couvert
» retenu dans l’APD est attesté par les prix proposés
par les trois candidats retenus dans leurs offres initiales, très nettement supérieurs au chiffrage
de l’APD (20
M€). Une
autre source d’écart trouve sa cause dans l’absence de deux postes de dépense
s
dans l’APD
:
la conception et la
réalisation du «
compagnon de visite
» d’une part (+1,8 M€) et l’acquisition du mobilier d’autre part (+1,6 M€). Le projet
s’est traduit par la passation de 101 marchés dont 11 sont supérieurs à 1 M€.
La plupart des marchés comptent, en
moyenne, deux à trois avenants, certains beaucoup plus comme l
a maîtrise d’œuvre (7 avenants).
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Les apports extérieurs ont couvert 61
% du coût de l’investissement
hors taxe
avec une contribution de 20,5 M€ de deux
acteurs privés, le fonds de dotation et le conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). La contribution financière
réelle du secteur privé doit être appréciée sans perdre de vue la dépense fiscale théorique
correspondante (9 M€ pour un
apport de 15 M€ collecté
s par le fonds et affectés
au financement de l’ouvrage), et les retours d’image ou de notoriété que
les mécènes, qui sont dans leur grande majorité des acteurs reconnus de la filière vitivinicole, peuvent espérer retirer.
Malgré ce fort taux de cofinancement, plus faible que celui espéré en 2012 (80 %), la ville a assumé seule, en tant que
maître d’ouvrage, l’intégralité des surcoûts, y compris ceux
provenant des choix partenariaux. Ses concours ont finalement
été 2,6 fois supérieurs à ceux anticipés
dans l’APD (
33
M€ à comparer à 12,5 M€)
, alors que rien n
’interdisait
de mobiliser
pour leur couverture
l’intégralité des dons collectés par le fonds de dotation (20 M€) et pas seulement les trois
-quarts
(15 M€).
La ville, qui n’a jamais exprimé la volonté d’assurer directement l’exploitation
de l’équipement, n’a
lloue, pour le moment,
aucune subvention annuelle à la fondation. En réponse aux observations provisoires,
l’ordonnateur a annoncé que la
fréquentation du premier exercice a atteint le point d’équilibre budgétaire prévisionnel estimé en 2013, soit 425
000
visiteurs. Selon le directeur de la fondation, le point d’équilibre réel se situerait aujourd’hui en
-dessous de ce niveau, grâce
à l’apport du mécénat qui n’avait pas été envisagé au départ. L’attribution programmée par le fonds de dotation d’un
montant de 5 M€
ainsi que le développement de son propre mécénat paraissent prémunir la fondation contre le risque
d’apparition rapide d’un déséquilibre financier. Il n’en reste pas moins que l’équilibre d’exploitation à moyen terme
dépendra en premier lieu de la fréquentation, et donc de la capacité de la structure à rester attractive auprès d’anciens
visiteurs, ce qui renvoie aux questions de la tarification et du renouvellement périodique des collections permanentes au
contenu immatériel. La chambre a dès lors recommandé à la ville de rester vigilante dans la mesure où elle porte in fine
le risque d’exploitation de la
cité en tant que membre fondateur de la fondation mais surtout en tant que propriétaire du
bien.
Elle a également suggéré d’associer l’exploitant
à l’amortissement du bâtiment ou au moins au renouvellement des
collections
, en réclamant une redevance d’occu
pation.
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
2
- LA RECAPITULATION DES RECOMMANDATIONS
RECOMMANDATIONS DU CONTROLE PRECEDENT T
OTALEMENT MISES EN Œ
UVRE
Ancienne régie sports et loisirs : mieux justifier les subventions versées au délégataire ;
s’interroger sur la nature
juridique de certaines des activités exercées par la régie des sports et des loisirs ; revoir la convention passée avec le
délégataire de façon à écarter les éléments qui pourraient remettre en cause sa qualification de délégation de service
public ; renforcer les contrôles ;
Rattacher les produits à l’exercice
;
Éditer des
titres de recettes conformes dans leur présentation aux dispositions de l’instruction budgétaire et comptable
M14 ;
Mettre en place une programmation budgétaire en autorisations de programme (AP) et crédits de paiement (CP) afin
d’améliorer le taux de mandatement des dépenses d’équipement
;
Améliorer le suivi de la dette : fiabilisation de
s tableaux d’amortissements et d
es annexes budgétaires, avec
l’acquisition d’une base de données fiable des contrats (emprunts et swaps) actualisable, et son interfaçage avec le
progiciel financier «
grand angle ».
=======================
RAPPELS D’OBLIGATION JURIDIQUE
DU PRESENT CONTROLE
1
Réviser le montant de la redevance d’occupation du stade Chaban
-Delmas en fonction des avantages de toute nature
qu’en retire l’utilisateur, conformément à l’article L. 2125
-3 du code général de la propriété des personnes publiques ;
2
En matière de temps de travail : délibérer sur les régimes dérogatoires de temps de travail reposant sur des avis du
comité technique en précisant les sujétions ou les contraintes horaires qui les justifient ; aligner, par application du principe
de parité, l
es cas d’autorisations d’absence sur ce
ux
en vigueur dans les administrations de l’État
; supprimer les
dispositions qui n’ont pas de base légale
;
3
En matière de concession de logements, mettre en œuvre les dispositions du décret n° 2012
-752 du 9 mai 2012 ;
4
Veiller à l’exhaustivité et à la fiabilité des annexes budgétaires
et transmettre au comptable public toutes les pièces
obligatoires concernant les comptes des principaux organismes et associations aidés ;
5
Pour les admissions en non-valeur : s
oumettre à l’approbation du conseil municipal des projets de délibérations appuyés
d’un état complet des restes à r
ecouvrer
, du détail précis des demandes d’admission en non
-valeur et de leur justification ;
joindre toutes les pièces justificatives règleme
ntaires à l’appui des mandats d’admission en non
-valeur ;
6
Accorder le montant des provisions à hauteur des risques encourus, les actualiser a minima une fois par an, et faire
approuver tous les mouvements, dotations et reprises, par une délibération ;
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
RECOMMANDATIONS DU PRESENT CONTROLE
RECOMMANDATION ENTIEREMENT MISE EN OEUVRE
8
Réactualiser la convention de service comptable et financier et la charte de recouvrement ;
RECOMMANDATIONS EN COURS DE MISE EN OEUVRE
1
Accroître les contrôles sur pièces et sur place des satellites associatifs les plus aidés, ou de ceux jugés les plus fragiles,
en vue de vérifier de façon détaillée leur situation financière et le respect des engagements pris ; mentionner dans les
conventions de subventionnement, la valeur des prestations en nature pour
afficher l’aide totale apportée
;
2
Préparer un plan d
évolution des effectifs
et afficher des objectifs plus détaillés en termes de cibles d’emplois par service
non mutualisé de façon à anticiper les évolutions des charges de personnel ;
3
En matière indemnitaire, regrouper dans un seul document à actualiser annuellement
, l’ensemb
le des rémunérations
accessoires ; supprimer les primes de fonctions ou de sujétions impossibles à relier à une indemnité règlementaire ; les
compenser éventuellement
par un abondement de l’une des primes du régime dit de grade dans la limite des enveloppe
s
annuelles ; et mieux les coordonner avec la NBI
afin d’éviter de rémunérer à deux titres la même fonction ou sujétion
;
5
Établir un bilan annuel détaillé de l’utilisation des véhicules et vérifier périodiquement l’adéquation de la taille du parc
automobile aux besoins ;
6
Extraire du bilan toutes les créances devenues caduques en liaison avec le comptable public ;
7
Vérifier le bienfondé des créances détenues sur d’autres collectivités et s’efforcer d’en obtenir le paiement, le cas
échéant en re
courant aux procédures d’inscription d’office (article L.1612
-
15 du CGCT) ou de mandatement d’office (article
L.1612-16 du CGCT) ; faire compléter correctement tous les titres de recettes,
notamment ceux portant sur des recettes
qui n’ont pu être recouvrée
s par les régies ;
9
S
implifier l’architecture des régies en réduisant leur nombre, ou au moins le nombre de personnes habilitées à manipuler
des fonds ; les superviser de façon plus soutenue par le biais notamment de contrôles complètement indépendants de
ceux du comptable afin de doubler le nombre de vérifications sur place et d
en différencier les approches ; actualiser et
améliorer la présentation des arrêtés et des autres pièces administratives en faisant clairement apparaître les noms des
personnes en responsabilité ainsi que l’objet de la régie et les règles
applicables ;
10
Se rapprocher du comptable public afin de réduire le délai global de paiement (DGP) pour les dépenses
d’investissement
;
14
La Cité du vin : porter à la connaissance du conseil municipal, une fois par an, les comptes annuels de la fondation
ainsi que son bilan d’activités
; veiller au respect, par cette dernière, des conditions imposé
es par l’administration fiscale
;
RECOMMANDATIONS A METTRE EN OEUVRE
4
Recourir aux instruments de gestion des rémunérations aujourd’hui inusités tels que la modulation de certaines
indemnités au vu des résultats obtenus, et éventuellement la réduction des taux de promotion ;
11
Renforcer la logique d’ensemble de la politique tarifaire en s’efforçant d’identifier systématiquement les objectifs et le
taux de subventionnement visés ;
12
Rallonger
à dix ans l’horizon
pluriannuel des travaux de maintenance et de gros entretien ; constituer une ou plusieurs
provisions pour grosses réparations (PGR) ;
13
La cité administrative : porter le bilan énergétique annuel de consommation du bâtiment à la connaissance du conseil
municipal dans la mesure où son caractère excédentaire justifie le recours à un contrat de partenariat ;
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
RAPPORT D’OBSERVATIONS
DEFINITIVES
3
- LA PROCEDURE
La chambre régionale des comptes Nouvelle-Aquitaine a
procédé à l’examen de la gestion de la
commune de Bordeaux,
de 2010 jusqu
’à la période la plus récente.
Le contrôle, ouvert par une lettre du 8 avril 2016, a porté sur cinq thèmes : les
relations de la ville avec ses principaux partenaires dont Bordeaux-Métropole, la gestion des ressources humaines, la
fiabilité des comptes et l’organisation budgétaire
, la situation financière et les conditions de construction et de
fonctionnement de deux grands équipements, la cité administrative et la Cité du Vin. Les suites données aux principales
observations formulées dans le
rapport d’observations définitives
du 22 mars 2011 sont analysées dans les différentes
parties du rapport. Les conditions de construction et de mise en service du Grand Stade sont exposées dans le rapport
public intitulé «
les soutiens publics à l’Euro 2016 en France
», rendu public le 28 septembre 2017.
À l’issue de l’instruction, le rapporteur a tenu avec
M. Alain Juppé, maire durant toute la période sous revue,
l’entretien
préalable prévu par l’article L
. 243-1 du code des juridictions financières.
Par un courrier enregistré au greffe de la juridiction le 4 juillet 2017, l’ordonnateur a répondu aux observations provisoire
s
délibérées le 28 mars 2017. Après avoir examiné son contenu ainsi que celui des réponses apportées à deux des sept
extraits envoyés à des tiers concernés, la chambre a arrêté les observations définitives, le 31 octobre 2017.
4
- L
’ENVIRONNEMENT COMMU
NAL
4.1
U
NE VILLE ATTRACTIVE DONT LA POPULATION S
ACCROIT
Riche d’un patrimoine architectural inscrit
sur la liste du Patrimoine mondial culturel
de l’UNESCO
1
en juin 2007, Bordeaux
est la commune-
centre de l’ancienne communauté urbaine de Bordeaux (CUB) devenue Bordeaux
-Métropole au
1
er
janvier 2015
2
. Elle est aussi la préfecture du département de la Gironde et le chef-lieu de la région
Nouvelle-
Aquitaine. D’une superficie de 49,4 km²,
soit un peu moins de 10% du territoire de la métropole (529,27 km²),
elle est organisée, au plan administratif, en huit quartiers
3
, chacun
doté d’
une mairie de quartier confié à un maire-adjoint
et d’une équipe d’agents communaux
.
1
Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture
2
La métropole de Bordeaux dénommée Bordeaux-Métropole (28 communes et 750 000 habitants environ) a été créée au 1
er
janvier 2015 par décret du
23 décembre 2014 pris en exécution de la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles (Loi MAPAM) du 27 janvier 2014. Elle a
succédé à la communauté urbaine de Bordeaux (CUB) créée le 1er janvier 1968, en exécution de la loi n° 66-1069 du 31 décembre 1966 relative aux communautés
urbaines et instituant les communautés urbaines de Strasbourg, Lille, Lyon et Bordeaux.
3
Bordeaux maritime, Chartrons - Grand Parc- Jardin public, centre-ville, Saint Augustin
Tauzin
Alphonse Dupeux, Nansouty
Saint Genès, Bordeaux Sud,
La Bastide, Caudéran
Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999 puis Insee à partir de 2004
251 947
266 662
208 159
243 626
246 586
200 000
210 000
220 000
230 000
240 000
250 000
260 000
270 000
280 000
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2009
2011
2013
2014
Évolution de la population
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Neuvième commune de France
4
en 2013 avec 243 626 habitants, la ville a gagné plus de 33 000 habitants sur les trente
dernières années après un cycle de rapide dépeuplement
d’une quinzaine d’années amorcé à la fin des années 60 et
stoppé au début des années 80 (208 159 habitants en 1982 contre 266 662 habitants en 1968).
L’
essor démographique
que connaît Bordeaux (2 000 habitants de plus par an depuis 1999) a sans doute été accéléré par le projet de ligne à
grande vitesse (LGV), aujourd’hui terminé
5
. La ville et
l’échelon intercommunal
, qui souhaitent transformer Bordeaux en
métropole européenne, anticipent
l’arrivée de
100 000 habitants supplémentaires entre 2011 et 2030. Pour les accueillir,
le projet urbain de construction intitulé «
2030 : vers le Grand Bordeaux
» table sur la construction et la réhabilitation de
60 000 logements : 10 000 dans le nouveau quartier Euratlantique près de la gare do
nt l’aménagement dépend d’
un
établissement public national d’aménagement éponyme
, 10 000 sur le secteur de Bastide Nord (rive droite), 10 000 sur
les quartiers Bassins à flot et Ginko, 13 500 sur le secteur de Bordeaux Nord et 16 500 dans les autres parties. 25 classes
ont été ouvertes à la rentrée 2016 et probablement 19 à la rentrée suivante.
La population de la sixième ville universitaire française est plus jeune que celle du reste du département avec une
proportion d’habitants de moins de trente ans supérieure de 8,3 points à la même proportion calculée sur l’ensemble du
département (44,7 % contre 36,4 %), et à l’inverse
,
une proportion d’habitants de plus de 60 ans plus faible de cinq points
(18,7 % contre 23,7 %). Bien que moins favorables que ceux des grandes communes environnantes, plus résidentielles
et
pourvues d’activités tertiaires et industrielles, les indicateurs de revenus et d’activités sont globalement supérieurs, en
moyenne, à ceux du groupe de comparaison qui se compose de douze communes de plus de 100 000 habitants placées
au cœur
d’une métropole
6
. Même si la part de logements sociaux dans le total des résidences principales (16,57 % en
2015) demeure éloignée de la norme nationale (25 %)
7
, la ville n’a
jamais subi le prélèvement sur les ressources fiscales
prévu à l’article L. 302
-
7 du code de la construction et de l’habitation (CCH), grâce au niveau des subventions foncières
attribuées à des bailleurs sociaux et aux programmes de construction et de réhabilitation.
Marquée par la mise en service de plusieurs équipement
s publics au cœur de la ville (A
uditorium en janvier 2013,
pont levant Chaban-Delmas en mars 2013, Grand Stade en juin 2015, cité municipale en juin 2014, Cité du Vin en juin
2016, etc.), tous bâtis à son initiative
à l’exception du pont levant, la période récente a connu une forte croissance du
tourisme avec le passage de
six millions de visiteurs en 2015, soit trois fois plus qu’en 2000.
4.2
-
L
ES PREMIERES CONSEQUENCES DU PROCESSUS DE METROPOLISATION
4.2.1
- Le bilan des
transferts de compétences et d’équipement
s à fin 2016
4.2.1.1
Un transfert progressif des compétences devenues métropolitaines en voie
d’achèvement
en 2017
Les transferts des compétences devenues exclusivement métropolitaines, en principe au 1
er
janvier 2015 en vertu de la
loi MAPTAM
8
, ont été échelonnés en trois vagues successives compte tenu de leur nombre, après examen en commission
l
ocale d’
évaluation des charges transférées (CLECT) :
4
Données INSEE 2013
5
Le trajet en train entre Paris et Bordeaux est maintenant de deux heures quatre minutes contre plus de trois heures auparavant. En 2014, plus de dix millions de
voyageurs ont transité par la gare Saint-Jean avec une fréquence quotidienne moyenne de 42 TGV.
6
Toulouse, Nice, Nantes, Strasbourg, Montpellier, Bordeaux, Lille, Rennes, Grenoble, Brest, Rouen et Nancy.
7
La loi n° 2013-61 du 18 janvier 2013 relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement
social a relevé ce seuil de 5 points. La loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains
qui l’avait créé, l’avait fixé à 20 %.
8
Loi n° 2014-58
du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles dite loi MAPTAM
source : INSEE - données 2013
Gironde
Talence
Bordeaux
Mérignac
Pessac
moyenne du groupe de
comparaison
rang de la ville dans le
groupe de comparaison
dans un ordre décroissant
nombre d'habitants
1 505 517
41 517
243 626
68 386
60 765
236 836
6 ème sur 12
tranche des 0 à 14
ans dans la population totale
17,3%
NC
13,5%
15,8%
15,5%
14,8%
11 ème sur 12
tranche des 15 à 29
ans dans la population totale
19,1%
34,5%*
31,2%
21,7%
25,2%
30,7%
7 ème sur 12
actifs en %
73,0%
NC
68,4%
76,5%
67,7%
68,0%
5 ème sur 12
taux de pauvreté
12,3%
14,8%
16,5%
10,2%
10,9%
19,8%
10 ème sur 12
taux de chômage
12,9%
15,7%
15,6%
11,9%
13,0%
17,1%
10 ème sur 12
part des ménages fiscaux imposés en %
58,8%
59,5%
59,0%
65,2%
64,8%
56,4%
3 ème sur 12
médiane du revenu disponible par unité de consommation
20 801 €
20 886 €
20 865 €
21 636 €
22 491 €
19 320 €
1 ème sur 12
nombre d'entreprises au 1er janvier 2015
106 890
1658*
24 608
5 086
3 260
18 670
3 ème sur 12
soit 1 entreprise pour
14 habitants
25 habitants
10 habitants
13 habitants
19 habitants
14 habitants
11 ème sur 12
* données de l'année précédente
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
-
au 1
er
janvier 2015 :
Création, aménagement, entretien et gestion des réseaux de chaleur ou de froids urbains,
Création et entretien des infrastructures de charge de véhicules électriques,
Aménagement, entretien et gestion des aires des gens du voyage,
Concession de la distribution publique d'électricité et de gaz,
Politique de la ville ;
-
au 1
er
janvier 2016 :
Politique du logement ; aides financières au logement social ; actions en faveur du logement social ; actions en
faveur du logement des personnes défavorisées ; amélioration du parc immobilier bâti, réhabilitation et
résorption de l'habitat insalubre,
Définition, création et réalisation d'opération d'aménagement d'intérêt métropolitain, au sens de l'article
L300-1 du code de l'urbanisme (en lieu et place de « création et réalisation de zones d'aménagement
concerté »),
Promotion du tourisme, dont la création d'office de tourisme,
Programme de soutien et d'aides aux établissements d'enseignement supérieur et de recherche et aux
programmes de recherche,
Service public de défense contre l'incendie,
Lutte contre les nuisances sonores,
Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations ;
-
au 1
er
janvier 2017 :
Construction,
aménagement,
entretien
et
fonctionnement
d'équipement
culturels,
socioculturels,
socio-éducatifs et sportifs d'intérêt métropolitain,
Equipements touristiques (dans le prolongement de la compétence tourisme),
Actions de valorisation du patrimoine naturel et paysager,
Contribution à la transition énergétique ; soutien aux actions de maîtrise de la demande d'énergie ; élaboration
et adoption du plan climat-énergie territorial,
Lutte contre la pollution de l'air.
Le retard pris dans le transfert de la compétence «
Création, aménagement et entretien des espaces publics dédiés à tout
mode de déplacement urbain ainsi qu'à leurs ouvrages accessoires »
, repoussé au 1
er
janvier 2018, a été expliqué par
l’ampleur des
travaux préalables
d’inventaire (800 à 900 voies et 300 à 400 places identifiées au
1
er
juillet 2016).
4.2.1.2
Le cas particulier de la compétence de distribution du gaz
En application de l’article 71 de la loi MAPTAM, la compétence concession de distribution publique de gaz est devenue
une compétence intercommunale. Jusque-
là, la ville qui jouait le rôle d’autorité concédante sur son territoire, avait confié
la distribution de gaz à Régaz-Bordeaux,
société anonyme d’économie mixte (SAEML),
dont elle était l’actionnaire
majoritaire (51,22% du capital avec 97 311 actions). Le contrat en cours, au moment de la cession, avait été signé le
1
er
juillet 1991 et courait jusqu’au
30 juin 2021.
Contrainte, dans le cadre de ce transfert, de céder à la métropole deux-tiers au moins de leurs parts en application de
l’article L.
1521-1 alinéa 3 du CGCT, Bordeaux et les autres communes actionnaires de Régaz ont décidé de les lui vendre
dans leur intégralité. Les conditions de la cession ont été délibérées le 26 janvier 2015 par le conseil municipal.
La délibération approuve notamment un prix de vente de 104 M€, fixé sur la base d’une expertise produite par le cabinet
KPMG
9
, ainsi que
l’étalement sur deux exercices du paiement (53 M€ en 2015 et 51 M€ en 2016), cette «
facilité de
paiement
» n’étant assortie d’aucune majoration du prix. La ville a enregistré une plus
-
value de 89,1 M€ après déduction
de la valeur nette comptable des titre
s de participations (14,8 M€). La convention de cession a, en outre, formalisé le
versement aux collectivités cédantes, des dividendes annuels de la SA
EML afférents à l’exercice clos au
30 septembre 2014. Dans le cas de Bordeaux, et compte tenu du montant de sa participation, cette clause lui aura procuré
une recette supplémentaire en fonctionnement de 4,9
M€
en 2015, deux fois supérieure au dividende moyen perçu au
titre des exercices précédents.
9
Le cabinet a estimé que la valeur du capital de la société était comprise entre 188 et 220 M€. Les parties ont alors décidé d
e retenir «
la valeur centrale
» de
203 M€ (1
068,50 € par action) pour arrêter à 104 M€ le montant d’achat des actions de la ville (=203 M€ X 51,22 %).
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
4.2.1.3
Les transferts d’équipements à Bordeaux
-Métropole
La ville a remis en 2015 et 2016 les équipements suivants à la métropole dans le cadre de ses nouvelles compétences et
des régularisations de compétences
: l’aire d’accueil des gens du voyage de la Jallère (26 places)
; douze bornes de
recharge de véhicules électriques réparties sur 6 stations ; les réseaux de chaleur de Mériadeck et Grand-Parc ;
les réseaux de distribution d’électricité et de gaz exploités sous forme de contrat de concession
; les digues en bord de
Garonne ; le bâtiment mis à disposition
de l’office de tourisme de Bordeaux devenu métropolitain
; un plateau situé au
troisième étage de la Maison internationale affecté au service public de l’enseignement supérieur et de la recherche
;
quatre parkings
10
et les bâtiments affectés au service de la propreté du domaine public. Les équipements dédiés au
tourisme fluvial
11
, le Palais des Congrès, le Parc des Expositions et le Grand Stade ont été récupérés par la métropole au
1
er
janvier 2017. Une délibération du 12 décembre 2016 a validé
le transfert du Grand Stade, l’investissement le plus lourd
de la période ainsi que les compensations financières afférentes. Leur
montant annuel (2,4 M€), qui viendra grever
l’attribution de compensation, correspond
à un trentième environ des loyers du contrat de partenariat diminué de deux
éléments
: d’une part, de la redevance d’occupation réglée par le club occupant et garantie par son actionnaire
12
, et d’
autre
part,
de la subvention de 17 M€
versée au partenaire privé durant la phase de construction.
En 2016, les transferts des b
âtiments affectés à l’Opéra national de Bordeaux (Grand Théâtre, Auditorium, Immeuble rue
Baour, Immeuble rue Schinazi) et de la Cité du Vin ont été retardés pour des raisons budgétaires. En effet, la ville aurait
été contraint
e de verser une ressource nouvelle à la métropole destinée à couvrir les charges d’amortissement et de
maintenance qu’elle ne constatait pas jusqu’à présent
. La modification législative du 29 décembre 2016 qui rend ces
dépenses finançables en section d’inv
estissement devrait vraisemblablement amener les deux collectivités à reconsidérer
le projet
13
. La question ne se posait pas dans les mêmes termes pour le stade pour lequel la ville assumait déjà, dans le
cadre du contrat de partenariat, le gros entretien et la maintenance.
4.2.2
La récupération par Bordeaux-Métropole de deux compétences intercommunales
exercées jusque-là à tort par la ville
4.2.2.1
L’entretien de la voirie et son nettoyage
Comme d’autres membres de la communauté urbaine de Bordeaux (CUB), la vil
le a financé, à tort, des travaux de voirie
14
,
son nettoyage et
les matériels de signalisation, alors qu’il s’est toujours agi de domaines d’intervention intercommunaux
exclusifs, en vertu du code général des collectivités territoriales (CGCT)
15
et de la jurisprudence
16
. Dans son rapport
d’observations définitives du 22 mars 2011,
la chambre avait rappelé clairement les caractères communautaire et exclusif
de l’
entretien de la voirie et de
l’
élimination des déchets ménagers ; elle recommandait à la ville et à la CUB, si elles
jugeaient «
plus cohérent de laisser à la ville le soin de gérer une partie de ces missions
», de signer une convention sur
le fondement de l’article L. 5215
-27 du CGCT, en vue de délimiter le périmètre matériel et géographique des prestations
ainsi que la participation financière de la CUB. L
’extension, au 1
er
janvier 2016, de la compétence intercommunale aux
domaines de la propreté, des plantations sur voirie et du mobilier urbain a mis un terme à
l’irrégularité
, Bordeaux-Métropole
proposant aux communes-membres
l’alternative
suivante : transférer entièrement ces domaines et les moyens matériels
et humains correspondants, ou bien continuer à exercer la compétence
après signature d’une convention
par application
de
l’article L. 5215
-27 du CGCT
17
.
10
cf. 4.2.2.2
11
P
oste d’avitaillement de Brazza, embarcadère à pa
quebots Albert Londres et Lafayette, embarcadère à paquebots Thomas Jefferson, pontons de la Cité du Vin et
des Chartrons, ponton d’honneur Quai Richelieu, pontons Yves Parlier, Benauge et Port Bastide
12
Au moyen d’une lettre d’intention constitutive d’une
sûreté personnelle au sens du Code civil (cf.
rapport public sur l’organisation de l’Euro 2016
).
13
cf. 4.2.3.3
14
Exemple : le compte administratif 2015 retrace un total de dépenses de 201
072 € au compte 2151 (réseaux de voirie), fonction 8. Il y a aussi des charges
d’amortissement qui confirment l’ancienneté et la fréquence de dépenses d’équipements relatives à la
voirie (c/281578 : autres matériels et outillages de voirie).
15
cf. article L. 5215-20-1 sur les compétences des communautés urbaines existant à la date de promulgation de la loi n° 99-586 du 12 juillet 1999 et article L. 5217-2
du CGCT sur celles des métropoles
16
C
onseil d’
Etat, 18 avril 1980, Commune de Couzon, n° 04488 0457 ; C
onseil d’
Etat, 18 mai 1988, Commune de Décines-Charpieu, n° 53575
17
Cet article est bien applicable aux métropoles par renvoi de l’article L. 5217
-7-1 du CGCT.
Exercice de référence
Date de
versement
Nombre total de
titres
Montant total
Titres détenus
par la Ville de
Bordeaux
Montant versé à la
Ville de Bordeaux
01/10/2009 - 30/09/2010
15/06/2011
190 000
5 861 500,00
97 311
3 002 044,35
01/10/2010 - 30/09/2011
08/06/2012
190 000
3 866 500,00
97 311
1 980 278,85
01/10/2011 - 30/09/2012
13/06/2013
190 000
3 866 500,00
97 311
1 980 278,85
01/10/2012 - 30/09/2013
06/06/2014
190 000
4 997 000,00
97 311
2 559 279,30
01/10/2013 - 30/09/2014
18/05/2015
190 000
9 576 000,00
97 311
4 904 474,40
Source: vi le
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Bordeaux a opté pour la première solution assortie, au plan financier, d’une atténuation de l’attribution de
compensation
équivalente à la charge transférée. Le montant de cette charge a été fixée par la commission locale
d’évaluation des
transferts de charge (CLECT) du 17 novembre 2015, à 80 % des dépenses payées par la ville en 2014 dans les domaines
de la propreté, des plantations sur voirie et du mobilier urbain. Le retranchement de 20 % est censé corriger la dynamique
des dépenses supportée par les communes depuis 2001, soit l’année où la CUB aurait dû s’emparer de la compétence
18
.
Après négociation, le prélèvement a été fixé à 12,6 M€, à un niveau finalement inférieur à la première
estimation produite
en
2014 (16,4 M€ soit une dépense brute de 20,1 M€ diminuée de 3,7 M€ au titre de la dynamique des charges).
Dans cette nouvelle organisation, la police des déchets
n’est plus assurée sur le territoire de Bordeaux que par le centre
information déchets (C
ID) rattaché à la direction de gestion de l’espace public
de la métropole, et non plus conjointement
par
la brigade verte de la ville et l’unité de surveillance et d’intervention déchets de la métropole. Dans
le rapport
d’observations définitives du 22 mar
s 2011,
la chambre s’était étonnée de la co
existence de ces deux services parfois
concurrents dans leurs interventions et proposant des tarifs différents, pour remplir une seule et même mission de salubrité
publique. Le CID met
aujourd’hui en œuvre une politique de sensibilisation et procède à une facturation d’office,
principalement pour les déchets déposés sur la voie publique (400 facturations d’office à fin avril 2016 contre 60 pour toute
l’année 2015).
De même, le traitement de la problématique particulière de la propreté et de la collecte des déchets des
usagers
19
dans l’hyper
-centre de Bordeaux relève dorénavant des services de la métropole, sans associer ceux de la ville
comme précédemment
dans le cadre d’un «
protocole propreté »
.
4.2.2.2
Les parcs de stationnement
Les quatre parkings Allées de Chartres, Alsace-Lorraine, Victor Hugo et Grands-Hommes sont restés municipaux jus
qu’au
1
er
janvier 2016 alors que les parcs de stationnement sont inclus dans la liste des ouvrages relevant exclusivement des
communautés urbaines telles que la CUB existant à la date de promulgation de la loi n° 99-586 du
12 juillet 1999. Leur transfert à Bordeaux-Métropole a entraî
né une majoration de l’attribution de compensation de
631
780 € et non une atténuation, au titre de
s produits perçus jusque-là par la ville.
La chambre prend acte de ces deux transferts de compétence. Le premier met fin à une irrégularité signalée à
plusieurs reprises
20
.
4.2.3
Les effets des transferts sur les flux financiers entre la ville et la métropole
4.2.3.1
1 320 emplois transférés en 2016 en contrepartie de
81 M€ de
reversements
fiscaux
Les régularisations précitées ont conduit la ville à transférer 258 agents à la métropole et à reverser une somme de
12 M€. Leurs effets sont beaucoup plus im
portants que ceux induits par les changements apportés par la loi MAPTAM
(5 agents transférés accompagnés du versement d’une compensation de 1,1 M€).
En matière de mutualisation des personnels, le conseil municipal a
d’abord entériné le
schéma voté par le conseil de
Métropole, le 2 mars 2015, puis la mise en place des services communs, le 23 novembre 2015.
Conformément à l’article
L. 5211-4-2 du CGCT, la
fiche d’impact
approuvée par la ville a identifié 1 057 agents municipaux dont 8 en disponibilité,
destinés à rejoindre les services communs en précisant leurs directions
d’origine e
t
d’affectation. C
et effectif comprend
7 agents dont les postes ont été transférés en partie au titre de la mutualisation, et pour le reste au titre des transferts ou
des régularisations de compétences. En contrepartie, la compensation due par la ville à la métropole a été fixée à
68,9 M€ en 2016
.
18
Le transfert de l
a compétence voirie à l’échelon intercommunal a été décidé
par la loi n° 99-586 du 12 juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la
coopération intercommunale
. La compensation correspondrait à l’inflation constatée entre 2001 et 2014.
19
Dont les commerces et parmi eux, les restaurants
20
R
apports d’observations définitives relatifs à la gestion de la commune de Bordeaux du 22 mars 2011, de la CUB du 6 septembre
2013, de la commune de Bègles
du 22 janvier 2015, etc.
Au 1er janvier 2015
Au 1er janvier 2016
Total
Transferts
335 666 €
793 829 €
1 129 495 €
Régularisations
11 977 401 €
11 977 401 €
Total
335 666 €
12 771 230 €
13 106 896 €
Source: ville
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
En tout, 1 320 agents municipaux ont été transférés
21
en 2016
moyennant le règlement à la métropole d’une somme de
81
M€,
après une réduction corrective
décidée en fin d’exercice
de 562 850
€.
Représentant près de 38 % du produit total
brut des contributions directes en 2016 et 19 % des produits de gestion de 2015, elle est directement prélevée sur
l’attribution de compensation
. Il est rappelé que
l’attribution de compensation est égale à la somme des produits de taxes
fiscales communales devenues intercommunales, perçues l’année précé
d
ant leur transfert à l’échelon
intercommunal,
diminuée du coût net des charges transférées. Pour la première fois en 2016, l'attribution de compensation de la ville de
Bordeaux devient négative (-
60,4 M€)
, les compensations des charges nouvellement transférées excédant très nettement
le montant qui lui était dû
jusqu’en 2015 (20,6 M€).
4.2.3.2
Des compensations en 2016 supérieures au recul spontané des strictes dépenses
de fonctionnement
Le calcul des compensations financières, en particulier celles justifiées par la mutualisation, a été établi à partir des
données du compte administratif 2014 en appliquant pour les mises à disposition de service, les principes de l’article
D. 5211-16 du
CGCT. La balance entre d’une part, les variations de l’attribution de compensation opérées au titre de la
mutualisation et des nouvelles compétences après correction (72,6 M€ hors coût de renouvellement des immobilisations),
et d’autre part, la baisse des
charges observées entre les prévisions de dépenses 2016 ajustées à fin janvier et les
données du compte administratif 2014 (-
56 M€), dégage un déficit pour la ville de 16,5 M€.
21
5.2.2
Masse salariale
47 510 922 €
Charges directes réelles de fonctionnement
13 979 148 €
Coût de renouvellement des immobilisations
5 765 319 €
Forfait communal des dépenses d’entretien
221 210 €
Forfait charges de structures
1 234 226 €
correction maison du vélo
152 454 €
TOTAL
68 863 279 €
Source: ville
attribution de compensation au 31/12/2015
20 624 232 €
compétences transférées au 1er janvier 2016
-12 771 230 €
mutualisation au 1er janvier 2016
-68 863 279 €
corrections 12/2016
562 850 €
total
-60 447 427 €
décomposition de l'attribution de compensation 2016
a=b+c-d
compensations versées à la métropole en
fonctionnement en 2016 dont :
72 637 546 €
b
au titre de la mutualisation
62 945 506 €
c
au titre des régularisations et des transferts de
compétences
10 254 891 €
d
réduction corrective des compensations après une
année d'exercice
562 851 €
e
recul spontané des charges à caractère général
et des charges de personnel entre 2014 et 2016
56 148 769 €
f=e-a
écart entre le recul des charges et les
compensations
-16 488 777 €
g
dépenses à neutraliser
4 670 000 €
h
effet annuel de la dynamique des charges propres
aux services non mutualisés (65 % du total)
4 034 268 €
i=h X 2
même effet sur deux ans
8 068 537 €
j=f+g+i
écart entre les compensations et le recul des
charges corrigé de la dynamique des charges
des services non mutualisés
-3 750 241 €
source: CRC
En moyenne, entre 2010 et 2014, les charges à caractère général et de personnel ont
augmenté de 6,2 M€ par an.
L'effet annuel estimé correspond à 65 % de cette
augmentation, soit la proportion d'agents conservés (1 565 agents mutualisés ou
transférés sur un total de 4 463).
'=compensation totale (68 710 825) - compensations des dépenses d'investissement
(5 765 319)
'=compensation totale (12 771 230) - compensations des dépenses d'investissement
(2 516 339)
délibération 2016/468 du 12 décembre 2016
remboursement des dépenses avancées dans le cadre de la mise en place des
services communs, dans l’attente des transferts des marchés. La recette
correspondante a été enregistrée en produits de gestion courante au compte 70876
(cf. analyse financière).
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
77 % de cet écart (12,7
M€) tient à la dynamique des charges enregistrée entre 2014 et 2016 (8 M€) et à des opérations
exceptionnelles sans incidence sur le résultat qu’il convient de neutraliser (4,7 M€
22
). Dans sa réponse, la ville a tenu à
rappeler l’impact des loyers versés aux deux titulaires des contrats de partenariat et ce
lui de la croissance démographique
dans la dynamique des charges de la période. La ville aurait donc été «
perdante
» de 3,75 M€ en 2016, en
fonctionnement, d’un point de vue strictement budgétaire
; elle ne deviendra «
gagnante
» que lorsque la dynamique des
charges correspondant aux services transférés excèdera ce montant, soit au bout de deux exercices environ
23
.
4.2.3.3
Le report sur la section de fonctionnement de dépenses d’investissement
Jusqu’en 2016, toutes les compensations
des charges transférées sont venues s’imputer en section de fonctionnement,
y compris celles destinées à couvrir les charges afférentes au renouvellement des investissements transférés, ce qui
explique en partie la chute de l’autofinancement en 2016
. Pour surmonter cette difficulté rencontrée par de nombreuses
intercommunalités et communes, l
’article 81 de la loi de finances rectificative pour 2016 du 29 décembre 2016
24
autorise,
à compter de 2017, la ventilation en section d'investissement de la partie de l'attribution de compensation correspondant
au coût des dépenses de renouvellement des équipements transférés. La c
ommission locale d’évaluation des transferts
de charges (CLECT) a été réunie en 2016 pour isoler la part affectée au renouvellement des équipements transférés, au
sein des compensations dues par chaque commune. Le 27 janvier 2017, le conseil de métropole a voté la distinction
proposée par la CLECT
ainsi qu’une
nouvelle assiette tenant compte
d’une correction du
champ de la mutualisation et de
la vague de transferts effective au 1
er
janvier 2017 (équipements dédiés au tourisme fluvial, Palais des Congrès, Parc des
Expositions et Grand Stade).
Le total des compensations en 2017 sera à peine plus important que celui de 2010 (+656
468 €)
avec un changement de
taille
: près du quart de la somme (14,3 M€) sera renvoyée en section d’investissement ce qui desserre la contrainte qui
a pesé en 2016 sur l’équilibre de fonctionnement
25
.
4.3
-
L
ES RELATIONS AVEC LES TIERS
4.3.1
- Les relations avec le monde associatif
4.3.1.1
Des m
odalités d’attribution et
de contrôle
qui n’appellent pas de critique
En matière de suivi des associations, la ville paraît bien organisée avec un guichet unique de présentation des demandes
puis des échanges permanents entre les directions concernées et les structures financées, en particulier les plus aidées
en montant, toutes signataires de conventions partenariales.
22
Il s’agit du
remboursement des dépenses avancées dans le cadre de la mise en place de
s services communs et dans l’attente des transferts des marchés
: 7.1.2.3.2.
23
Entre 2010 et 2014, les dépenses à caractère général et celles de personnel ont augmenté en moyenne de 6 M€ par an. On peut e
stimer, en première analyse,
que la croissance spontanée des dépenses des services mutualisés (un tiers de l’effectif) s’élève de 2,2 M€ par an.
24
L’article 81 de la loi de finances rectificative pour 2016 du 29 décembre 2016 a rajouté l’alinéa suivant à la sui
te du premier alinéa du 1° bis du V de l'article
1609 nonies C du code général des impôts : «
Ces délibérations peuvent prévoir d'imputer une partie du montant de l'attribution de compensation en section
d'investissement en tenant compte du coût des dépenses d'investissement liées au renouvellement des équipements transférés, calculé par la commission locale
d'évaluation des transferts de charges conformément au cinquième alinéa du IV
. » Le terme «
délibérations
» désigne les délibérations concordantes du conseil
communautaire, statuant à la majorité des deux tiers, et des conseils municipaux des communes membres intéressées,
relatives au montant de l’attribution de
compensation et aux conditions de sa révision.
25
Voir analyse financière 7.3
au titre :
investissement
fonctionnement
total
attribution versée avant transfert de compétences
20 959 898
20 959 898
des compétences transférées en 2015
206 049
-
129 618
-
335 667
-
des compétences transférées en 2016
2 516 339
-
10 254 890
-
12 771 229
-
de la mutualisation 2016
5 735 515
-
63 127 763
-
68 863 278
-
décomposition indicative pour 2016*
8 457 903
-
52 552 373
-
61 010 276
-
au titre :
investissement
fonctionnement
total
total pour 2016 (rappel)
8 457 903
-
52 552 373
-
61 010 276
-
des régularisations, corrections et changement de
périmètre de la mutualisation
329 098
2 889 571
3 218 669
des compétences transférées en 2017
6 170 522
-
2 295 385
3 875 137
-
total pour 2017
14 299 327
-
47 367 417
-
61 666 744
-
* sans la correction de décembre 2016 (562 850 €)
source : projet de délibération métropolitaine du 27 janvier 2017
pour 2016 (de façon indicative)
pour 2017
Décomposition entre compensations de fonctionnement et d'investissement proposées par la CLECT et approuvées par
les collectivités
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
L’instruction des demandes de subventions, y compris les renouvellements, donne lieu à une analyse préalable de
l
’adéquation
entre
l’activité
associative et les moyens alloués en fonctionnement, à partir de
l’exploitation des
rapports et
bilans d’activité et du projet annuel de la structure
. Pendant la préparation budgétaire, la direction du contrôle de gestion
étudie
la situation financière de toutes les associations bénéficiaires d’une subvention de plus de 70
000 €
en procédant
au calcul systématique de plusieurs indicateurs tels que le taux de subvention (rapport entre les subventions et les produits
d'exploitation), le poids de la masse salariale dans les charges d'exploitation, le coût salarial moyen, le ratio de couverture
des frais financiers nets par le résultat d'exploitation,
le taux d’endettement (dette financière nette divisée par les capitaux
propres), et en vérifiant les niveaux en fonds de roulement, en besoin en fonds de roulement et en trésorerie. Les
financements
d’évènements plus spécifiques (
manifestations) sont examinés une deuxième fois, avant paiement du solde
de la subvention.
Rédigées de façon similaire, en tout cas pour les principales associations, les conventions comportent une clause
accordant à la ville la possibilité de «
procéder à tout contrôle ou inves
tigations qu’elle jugera utiles, tant directement que
par des personnes ou des organismes dûment mandatés par elle, pour s’assurer du bienfondé des actions entreprises
par l’association et du respect de ses engagements vis
-à-vis de la ville
». Cette possib
ilité a été rarement utilisée jusqu’à
fin 2016, les services n’ayant pas été en mesure de fournir
un bilan des contrôles du "
bon emploi
" des subventions de la
période.
Dans son courrier, le maire a fait savoir qu’un plan de contrôle pluriannuel de l’ensemb
le des concours versés
par la ville et la métropole a été récemment mis en place
; appliqué dès 2017, il s’est traduit par le contrôle sur pièces et
sur place du Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine et de l’association Arc
-en-Rêve. Le maire a précisé que le train
de vie des structures financées sera dorénavant regardé, afin de s’assurer de la bonne utilisation des subventions versées.
Il a aussi annoncé que des contrôles communs avec les services de la région sont à l’étude, pour les associations
bénéficiant de subventions croisées.
L’instruction a fait apparaître l’octroi, en cours d’exercice, de quelques subventions complémentaires à des associations
présentes dans le secteur enfance-jeunesse destinés à combler des déficits, mais pour des montants réduits.
La chambre recommande à la ville d’accroître le nombre
effectif de contrôles sur pièces et sur place des satellites
associatifs les plus aidés, ou de ceux jugés les plus fragiles, en vue de vérifier de façon détaillée leur situation
financière et le respect des engagements pris.
4.3.1.2
Une valorisation effective de la plupart des prestations en nature
En complément
d’
une très large palette de services et de prestations matérielles (emplacements de rencontre comme «
le
lieu des associations et des bénévoles bordelais
», publication gratuite des évènements dans différents supports de
communication, formations gratuites,
mise à disposition de divers matériels informatique et d’impression
26
, etc.), la ville
propose aux associations le prêt de locaux ponctuels ou permanents
27
. Entre 2010 et 2015, environ 200 organismes ont
utilisé des locaux municipaux gratuitement ou contre une redevance révisable. Quatorze agents municipaux étaient, en
plus, mis à disposition auprès
d’associations avec remboursement systémat
ique de leurs rémunérations conformément à
l’article 61
-1 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 modifié portant dispositions statutaires relatives à la Fonction publique
territoriale
28
. Si les sommes correspondantes sont bien retranscrites au paragraphe 70848 (mise à disposition de personnel
facturée aux autres organismes), les conventions de subventionnement signées avec chaque association ne mentionnent
pas la valeur des prestations en nature dont celle des locaux prêtés gracieusement.
La production d’u
n fichier très détaillé
confirme que les informations sont disponibles
; elles sont d’ailleurs exploitées
en vue de compléter correctement
l
’annexe IV
-B1.7 du compte administratif qui affiche, par association, le total des subventions versées et la valeur globale
des prestations en nature.
La chambre recommande de détailler dans les conventions de subventionnement, la valeur des prestations en
nature de façon à afficher, par organisme,
l’aid
e totale apportée.
26
Les associations peuvent bénéficier d’un compte ouvrant droit à 5
000 photocopies noir et blanc par an. La fourniture du papier est à la charge de l’association.
27
Le nombre de réservations
d’une cinquantaine de
salles municipales affectées aux associations atteint 10 269 en 2010 et 12 000 en 2015. Le coût de cette prestation
a été valorisé à hauteur de 0,88 M€.
28
cf. annexe 1 tableau 5
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
4.3.1.3
- Des rythmes scolaires qui justifient le
versement aux associations d’heures
d’animation représentant environ 57 ETP
La réforme des rythmes scolaires a été différée et mise en place en septembre 2014 dans le cadre du projet éducatif de
territoire (PEDT) qui intéresse 99 écoles (53 maternelles et 46 écoles élémentaires publiques). Les premières évaluations
de la ville estimaient le besoin, pour 15 000 élèves, à
« environ 3 000 à 4
000 heures d’animateurs par semaine
»
29
maximum
.
Cette prévision a été corrigée à la baisse compte tenu des contraintes budgétaires
, de l’aptitude des
associations à gérer des personnels et des capacités d’accueil
des
temps d’activités périscolaires (TAP
) dans les
établissements culturels et sportifs. La ville a choisi de ne pro
poser qu’1 heure 30 de TAP pour les
écoles maternelles
réparties en deux séances de 45 minutes, et non pas 45 minutes par jour (soit 3 heures 45 par semaine).
En 2015, le volume d’heures d’animation payé aux associations, au titre de la réforme des rythmes scolaires, correspondait
à la mobilisation de 57,03 emplois équivalent temps plein (ETP)
pour un montant de 2,1 M€.
Le coût net de la réforme à
la charge de la ville s’élèverait à 2,8 M€ en 2015
30
, après déduction de la seule aide extérieure perçue en provenance du
fonds d’amorçage pour les rythmes scolaires
(780
300 € en 2015)
. Il est en-deçà de ce qui avait été anticipé en 2013 sur
la base d’une offre de prestations beaucoup plus large
. La délibération n° 2013-24 du 25 mars 2013 estimait, en première
analyse, le coût de la réforme compris
entre 4,7 M€ et 5,4 M€
, soit un coût
moyen par enfant de 300 à 350 € pour
3 à 4
000 heures d’animation
hebdomadaires, dont 1,8 à 2,5 M€
de dépenses de prise en charge des activités péri-
éducatives
et 1,5 M€ de restauration scolai
re.
Trente associations gèrent des accueils de loisirs répartis sur 63 sites ainsi que les accueils périscolaires dans tous les
établissements scolaires. En contrepartie de leurs activités, elles perçoivent
l’ASRE (Aide Spécifique Rythme
Éducatif)
versée
par la caisse d’allocations familiales.
4.3.2
Les clubs sportifs
: les conditions d’occupation du stade Chaban
-Delmas
4.3.2.1
Un stade dévolu dorénavant à l’accueil du club de rugby professionnel….
La mise en service du Grand Stade
n’a pas
emporté la fermeture du stade Chaban-Delmas, hypothèse qui fut évoquée
en raison de son emplacement au cœur d’un secteur résidentiel de près de sept hectares
. En début de saison sportive
2015-2016, le Grand Stade
est devenu l’enceinte résidentielle de la
société anonyme sportive professionnelle (SASP)
Union-Bordeaux-Bègles (UBB), le stade André Moga à Bègles
31
ne répondant plus aux besoins d’un club professionnel
.
Homologué le 16 août 2007 par la ligue professionnelle de rugby, le stade Chaban-Delmas abritait déjà un nombre
croissant de rencontres de l’UBB, depuis sa première saison en top 14, en 2011/2012.
Grâce à s
a capacité d’accueil
, le
club occupait le premier rang au classement des affluences en Europe (23 766 spectateurs) pour la saison 2014/2015
32
,
et a affiché la meilleure fréquentation nationale à domicile sur plusieurs saisons.
Le stade Chaban-Delmas pourrait prochainement subir des profonds travaux de rénovation sans modification de ses
caractéristiques originelles architecturales Art Déco (dont la grande arche). À cette occasion, sa jauge serait réduite de
8 000 places environ (25 000 places dont 237 places supplémentaires en loges contre 33
290 aujourd’hui), en raison
de
contraintes techniques ou de choix d’aménagement, mais aussi
pour renforcer sa complémentarité avec le Grand Stade
qui a vocation à accueillir les matches les plus attractifs de
l’UBB
33
.
4.3.2.2
…à des conditions financières qu’il convient d’actualiser
La convention délibérée le 15 juillet 2015 avait fixé la redevance
d’occupation du stade Chaban
-
Delmas réclamée à l’UBB,
à 2 % de la recette «
spectateurs
» nette par match. Par une délibération du 12 décembre 2016, la ville a décidé de la
modifier en rajoutant une part forfaitaire de 100
000 € que le club acquitte depuis
2017. Malgré cette augmentation
significative, la redevance n’est toujours pas fixée par référence aux «
avantages de toute nature
»,
comme l’impose
l’article L. 2125
-3 du code général de la propriété des personnes publiques
34
.
29
(page 5 délibération du 25 mars 2013
«
La mobilisation d’animateurs pour ce temps péri
-éducatif »)
30
cf. annexe 1 tableau 6
31
Sa capacité est de 7 500 places au maximum dont 2 200 places debout
32
Ce classement a été établi par un journal anglais «
The rugby paper
».
33
Trois rencontres de l’UBB ont été jouées dans le nouveau stade au cours de la saison 2015/2016.
34
«
La redevance due pour l'occupation ou l'utilisation du domaine public tient compte des avantages de toute nature procurés au titulaire de l'autorisation. »
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
La Cour administrative de Lyon a précisé dans deux décisions (n° 06LY02107 «
Ville de Lyon
» du 12 juillet 2007 et
n° 12LY00820 du 28 février 2013 «
communauté d'agglomération Grenoble Alpes Métropole
») que «
les avantages tirés
de l'occupation d'un complexe sportif
s’apprécient
notamment au regard des recettes tirées de son utilisation telles que la
vente des places et des produits dérivés aux spectateurs, la location des emplacements publicitaires et des charges que
la collectivité publique supporte telles que les amortissements
, l’entretien et la maintenance calculés au prorata de
l’utilisation d’un tel équipement
». Par conséquent, la redevance devrait au minimum couvrir la part effective des dépenses
de fonctionnement et des charges d’amortissement
engagées par la ville et cor
respondant au temps réel d’utilisation du
stade par la société sportive.
- Coût de fonctionnement du stade Chaban-
Delmas estimé par la ville pour l’année 2014
en €
-
Après avoir rappelé que la part fixe de 100 000
€ constitue une importante charge no
uvelle pour le club, le maire a indiqué
dans son courrier envisager d
’accroître
progressivement
la redevance d’occupation
, sans nuire aux ambitions sportives
de l’UBB et au regard de ses capacités financières inférieures à celles d’un club de football.
La chambre demande à la ville de calculer
le montant de la redevance d’occupation
en fonction des avantages de
toute nature qu’en retire l’utilisateur, conformément à l’article
L. 2125-3 du code général de la propriété des
personnes publiques.
4.3.3
La fin
de l’exploitation sous la forme d’une régie intéressée de plusieurs grands
équipements sportifs
Depuis 1997, la ville confie
l’exploitation
de plusieurs équipements sportifs (la patinoire, les tennis, et le bowling de
Mériadeck, et le vélodrome de Bordeaux-lac) à un opérateur privé. La délégation a pris,
jusqu’en 2012, la forme d’une
régie intéressée. Faute de définition légale ou réglementaire de cette formule de gestion, l
a doctrine s’accorde à
reconnaître
qu’un régisseur intéressé
s'engage à gérer un service public contre une rémunération composée d’une part
fixe et d’une part calculée en fonction
des résultats.
La convention qu’il signe avec la personne publique
n
’échappe à la
requalification en marché public que si sa rémunération reste substantiellement liée a
ux résultats de l’activité
35
, la
jurisprudence du Conseil d’État appréci
ant avec souplesse ce critère.
Dans le rapport d’observations définitives du 22 mars 2011, la chambre s’était interrogée sur le niveau
d’intéressement
du délégataire. Elle observait que dans le contrat, la part variable de la rémunération attachée aux résultats dépendait en
grande partie d’éléments ne permett
ant pas de mesurer objectivement
l’amélioration
du service due à
l’activité de
l’exploitant
, ce qui fragilisait la qualification juridique de la convention en délégation de service public. Elle avait également
critiqué
l’intégration trop tardive des
recettes et des dépenses du régisseur intéressé au budget annexe à caractère
industriel et commercial spécialement créé pour regrouper les flux de cette activité, le défaut de production systématique
à l’ordonnateur des pièces justificatives correspondantes, le versement sur le budget annexe d’une subvention d’équilibre
non motivée en violation des disposi
tions de l’article L
. 2224-2 du CGCT et le caractère insuffisant des contrôles accomplis
par la ville. Elle avait aussi
émis des doutes sur la nature industrielle et commerciale de l’ensemble des activités retracées
au budget annexe ainsi que sur l’absence
de déductibilité de la TVA sur la rémunération du régisseur. Au terme du dernier
contrat (2008 à 2012), la ville a décidé, par une délibération n° 2012-202 du 30 avril 2012 de recourir à la formule de
l’affermage
plutôt qu’à celle de la régie intéressée
. Après une
procédure d’appel public à la concurrence et la
confrontation
de
deux
offres,
son
choix
s’est
à
nouveau
porté
sur
le
même
délégataire.
La délibération n° 2012-610 du 19 novembre 2012 entérine sa désignation ainsi que le contenu du
contrat d’affe
rmage de
quatre ans entré en vigueur au 1
er
janvier 2013. Avec un objet identique au précédent
36
, le nouveau contrat forfaitise la
compensation
à environ 1 M€ par an sur la base d’hypothèses d’exploitation
et par addition de deux composantes :
35
cf. article L. 1411-1 du CGCT
36
Le fermier a notamment la charge de faire fonctionner le service, d'assurer la relation avec les usagers et de percevoir les recettes selon les tarifs fixés dans le contrat
et ceux que le conseil municipal vote chaque année sur proposition du fermier. Le cahier des charges précise le contenu des obligations de service public
accueil
des clubs sportifs et des autres pratiquants, disponibilité des équipements - et les conditions dans lesquelles les charges relatives à ces obligations seront évaluées. Il
détermine également la procédure par laquelle la ville adaptera ses exigences de service public à l'évolution des besoins.
2014
Maintenance
153 018,00
Charges de personnel
167 857,00
Assurances
22 531,25
Fluides (eau, électricité, chauffage)
57 560,00
Frais de nettoyage (TFN)
114 917,00
Fourn
i
tures de petit équipement
48 698,00
Marché de prestation de service (audiomaster
, SPIE)
76 063,00
TOTAL DEPENSES DE FONCTIONNEMENT
640 644,25
Source: vi le
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
la première, assujettie à la TVA,
s’assimile
à un complément de prix destiné à compenser les tarifs réduits accordés à
certains tiers sur la base
d’une
étude comparative des prix pratiqués ailleurs ; la seconde, affranchie de TVA, compense
des contraintes particulières de fonctionnement comme la mise à disposition
d’
équipements à des établissements
d’enseignement
ou à des clubs sportifs, ou la variabilité et la saisonnalité des horaires.
L’
article 17 du contrat stipule que
le fermier restitue à la ville un pourcentage progressif
du résultat d’exploitation avant impôt sur les sociétés :
25 % à partir
de 50 000
€,
40 % à partir de 80
000 €
et 50 % au-delà de 120
000 €.
Le dispositif actuel
présente l’avantage de
déterminer
de façon définitive
l’effort commu
nal en hors taxe ; il ne plus garantit au titulaire, comme précédemment, la couverture des
charges engagées au titre de l’exploitation y compris les charges salariales
,
en plus d’une rémunération fixe de 135
000
€ augmentée de 2,5 % par an
.
La constatati
on d’un retard dans la livraison de la grande salle métropolitaine de spectacles qui contraint à utiliser, une
année de plus, la patinoire comme lieu de remplacement a motivé la prolongation du contrat en 2017, par un avenant
délibéré le 6 juin 2016. Concomitamment, la rémunération annuelle du fermier, toujours calculée aux mêmes conditions,
a été légèrement réduite (0,9 M€).
Enfin, tandis que les procédures de contrôle
de l’exploitation ont été renforcées grâce à la mise en place d’un
plan de
contrôle et
d’
un examen périodique des comptes rendus d'activités, le budget annexe a été clôturé par la délibération
n° 2014-303 du 23 juin 2014 du fait
du passage à l’affermage, dans des conditions qui n’appellent pas d’observations
.
La chambre prend acte de ces changements qui dissipent les anomalies relevées dans le rapport du
22 mars 2011.
4.4
-
D
ES INDEMNITES DE FONCTION VERSEES A TOUS LES ELUS
Le
nombre d’adjoints
au maire est supérieur de neuf points au plafond légal exposé
à l’article L. 2122
-2 du CGCT
(39
% de l’effectif du conseil municipal
37
contre 30 %).
L’article
L. 2122-2-1 autorise un tel dépassement, dans la limite de
10 % de l’effectif du conseil municipal
, dans les communes de 80 000 habitants et plus, en vue de la création de postes
d’adjoints chargés principalement d’un ou plusieurs quartiers
. Autre particularité au demeurant régulière au regard de
l’article L. 2123
-24-1 du CGCT créé par la loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité, des indemnités de
fonction sont
servies à tous les élus, même à ceux de l’opposition.
La vérification du total des indemnités allouées par
application de la délibération n°2014-174 du 4 avril 2014
n’a pas révélé d’anomalie
.
L
’organisation des délégations de signatures, dont le champ est
toujours partiel, n’appelle pas
non plus de remarque.
4.5
-
S
YNTHESE INTERMEDIAIRE
Neuvième commune de France avec 243 626 habitants en 2013, Bordeaux connaît un essor démographique significatif
depuis le début du siècle (+2 000 habitants par an) et croissant en raison, entre autres, de la mise en circulation de la
ligne à grande vitesse (LGV). Les indicateurs de revenus et d’activités de la ville affichent
en moyenne des valeurs
supérieures à celles d
autres communes de plus de 100 000 habitants comparables, placée
s au cœur d’une métropole,
mais moins favorables que celles des grandes communes environnantes, plus résidentielles et abritant des activités
tertiaires et industrielles. Outre la forte croissance du tourisme avec l’accueil de six millio
ns de visiteurs en 2015, soit trois
fois plus qu’en 2000,
deux évènements majeurs ont caractérisé la période récente : la mise en service de plusieurs grands
équipement
s publics au cœur de la ville (A
uditorium, pont levant Chaban-Delmas, Grand Stade, cité municipale,
Cité du Vin en juin 2016, etc.), tous bâtis à son i
nitiative à l’exception du pont levant, et la transformation de la communauté
urbaine en métropole en application de la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territorial
e et
d’affirmation des métropoles dite loi MAPTAM. Entre le 1
er
janvier 2015 et le 1
er
janvier 2018, Bordeaux aura
progressivement transféré à Bordeaux-Métropole, les compétences que la loi MAPTAM a rendues métropolitaines ainsi
que celles devenues communautaires au début des années 2000,
que les villes continuaient à tort d’exercer telles que
l’entretien de la voirie et son nettoyage, ou encore la gestion des parcs de stationnement. Le processus de métropolisation
a également entraîné la création de services communs. Au total, 1 320 agents ont rejoint la métropole en 2016, dont 258
au titre des compétences exercées indûment et 1 057
au titre de la mutualisation, moyennant le règlement d’une
compensation annuelle de 81 M€.
37
24 adjoints pour 61 membres
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
La ville a remis en parallèle à la métropole des équipements dont le Palais des Congrès, le Parc des Expositions et le
Grand Stade au 1
er
janvier 2017. Les transferts des bâtiments de
l’Opéra national de Bordeaux (Grand
-Théâtre et
Auditorium principalement) et de la Cité du Vin ont été retardés pour ne pas alourdir le montant des compensations à
verser en contrepartie. Une modification législative de l’affectation budgétaire de l’attribution de compensation, intervenu
e
le 29 décembre 2016, devrait inciter la ville et la métropole à reconsidérer le projet.
La ville paraît bien organisée dans le suivi des associations et le contrôle des subventions attribuées.
En réponse aux
observations provisoires, le maire a annoncé
la mise en place récente d’un plan de
contrôle pluriannuel de l’ensemble des
concours versés par la ville et la métropole, en vue de vérifier de façon approfondie la situation financière des satellites
associatifs et le respect des engagements pris. Dans les relations avec ses partenaires sportifs, l
es travaux d’’instruction
ont
mis en évidence la nécessité d’actualiser
le niveau de la redevance d’occupation du stade Chaban
-Delmas payée par
le club de rugby professionnel Union-Bordeaux-Bègles (UBB), en fonction des avantages de toute nature que celui-ci en
retire. Ils ont aussi montré
que depuis 2013, l’exploitation de plusieurs grands équipements sportifs, dont la patinoire et le
vélodrome,
n’est plus déléguée sous la forme d’une régie intéressée mais d’un affermage,
avec un plafonnement de
l’
effort
communal et une amélioration des procédures de contrôle, ce qui répond à plusieurs observations formulées lors du
contrôle précédent.
5
- LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
Les dépenses de personnel représentent plus de la moitié des charges courantes. La direction des ressources humaines
était jusqu’en 2015
directement rattachée au directeur général des services (DGS)
sous l’égide d’un secrétaire général
.
Une réorganisation a eu lieu en 2014 et 2015, dans la perspective de la mutualisation. Depuis le 1
er
janvier 2016, les
services de cette direction sont mutualisés avec ceux de Bordeaux-Métropole et regroupés dans la direction générale
«
RH et administration générale
» rattachée directement au directeur général des services.
5.1
L
ES EFFECTIFS
38
5.1.1
Une augmentation de 207 agents permanents entre 2010 et 2015
Selon les différents tableaux des comptes administratifs et des bilans sociaux qui concordaient, sauf dans le décompte
des emplois de non titulaires entre 2013 et 2015
39
,
l’effectif a
augmenté de 4,9 % entre 2010 et 2015 (+207 agents), plus
rapidement que la population (+2,6 %
40
) . On dénombrait, à fin 2015, 4 469 agents.
Entre 2010 et 2015, l
e nombre d’emplois permanents
a augmenté dans les filières technique et administrative, les plus
nombreuses en personnels, contrairement à toutes les autres qui ont accusé un recul. Trois directions générales ont vu
leur effectif s’accroître fortement
:
38
Voir tableaux 1 de l’annexe 1
39
Cf. fiabilité des comptes
6.1.1.2
40
Sur la base des données publiées sur le site des comptes des communes : 245 223 habitants en 2015 contre 238 921 habitants en 2010.
32
source : CRC
effectif permanent : variations sur la période 2010-2015
0
43
-2
27
-6
129
91
-100
-50
0
50
100
150
par grande direction
86
260
-23
-36
-12
-20
-46
-2
-100
-50
0
50
100
150
200
250
300
par filière
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
- i) la direction générale des finances et de la gestion (43 agents de plus à fin 2015) du fait de la création, en son sein,
d'une direction de l'évaluation et de la performance en 2012 (5 recrutements), et du transfert de 23 postes du magasin
mutualisé rattaché avant 2013 à la direction générale ;
- ii) la direction générale de la vie sociale et de la citoyenneté (129 agents de plus) : regroupant 42,8 % des agents
permanents
41
en 2015 (y inclus le personnel des écoles), elle aurait bénéficié de la moitié des recrutements de la période.
Deux facteurs ont notamment été identifiés pour motiver
, en partie, l’ampleur de la hausse
:
-
des ouvertures d'équipements : 41 créations de postes dans des écoles
42
et des crèches entre 2010 et 2015, 10 à la cité
municipale en 2014 et 6 au palais des sports, à la Halles des Douves et au gymnase Virginia ;
la création d'un "
pool de remplacement
" dans les écoles et dans les crèches en 2012 et en 2015
(86 emplois à fin 2015 dont 66 dans les écoles et 20 dans les crèches) ;
- iii) la direction générale de l'innovation numérique et des systèmes d'information : elle comptait 91 agents en 2015,
soit 10 de plus qu’en 2012
, année de sa création, les fonctions informatiques relevant auparavant de la direction générale.
Selon la ville, 70 % des recrutements concerneraient des agents de catégories C, membres de la filière technique.
En 2015, l
’intégration de
55 agents en provenance du CCAS
43
, qui continuait de rembourser leurs rémunérations à la ville
(
2,11 M€)
, explique
la majeure partie de l’accroissement des effectifs
sur le même exercice (+97 agents). En très léger
recul depuis 2010, le taux d’administration s’établissait alors à
un agent pour 55 habitants.
À fin 2016, Bordeaux disposait de 3 220 agents, soit
65 de plus qu’au 1
er
janvier après mutualisation (+2,1 %).
32
d’entre eux
appartenaient à la direction générale
de l’
éducation, sport et société. Cette évolution corroborerait
l’estimation de la ville selon laquelle la
croissance démographique obligerait, à contexte inchangé, à créer 60 emplois
supplémentaires par an
44
.
5.1.2
La nécessité de renforcer la vision prospective
Les services ont assuré que depuis 2014, de nombreux outils ont été déployés afin d’améliorer l’adéquation entre les
postes et les compétences et d’aider les agents à mieux se former (fiches de poste et «
parcours métiers »
, guide des
carrières et des parcours professionnels proposée en mai et juin 2015 à chaque direction générale, dispositifs
d’aide de
préparation aux concours et examens déployés
sur l’intranet de la ville, etc…).
Le répertoire des postes aurait été enrichi
en vue de les hiérarchiser et flécher ceux qui ouvrent droit à la NBI ou à des primes pour sujétions particulières. Mais le
plan prévisionnel et pluriannuel de recrutement annoncé en 2014, alors transformé en plan annuel dans la perspective de
la mutualisation, n’a
vait pas vu le jour
à la fin de l’instruction
. Le processus de mutualisation a également conduit à ne pas
établir les rapports annuels de performance (RAP) des exercices 2015 et 2016 et à différer la rédaction d’un nouveau
règlement
intérieur des services dans la perspective d’un document commun ville et métropole.
La chambre recommande à la ville de préparer un plan d
évolution des effectifs
et d’afficher des objectifs plus
détaillés en termes de cibles d’emplois par service non m
utualisé de façon à anticiper les évolutions des charges
de personnel.
En réponse, la ville
a annoncé la mise à l’étude d’un
«
plan pluriannuel de fonctionnement
» destiné à
anticiper l’impact
des ouvertures et fermetures d’équipements. Elle signale que les projections sont, pour le moment, construites sur
l’hypothèse d’une
stabilité des effectifs
sauf pour les services dont les taux d’encadrement sont régis par des normes
nationales (crèches par exemple).
41
cf. 5.1.3.1
42
Dix classes auraient été ouvertes en 2015 selon le rapport du compte administratif 2015 (page 86 «
La performance de la collectivité
»)
43
9 agents de catégorie A, 7 B et 39 C
44
7.1.2.3.2
Source : CRC AQLPC
et fiches Minefi
Population
2015
nombre d'agents
budget principal
soit 1 agent
pour...
Source : CRC AQLPC
et fiches Minefi
Population
en hab.
nombre d'agents
budget principal
soit 1 agent
pour...
Bordeaux
245 223
4 469
55 habitants
2015
245 223
4 469
55 habitants
Toulouse
461 190
8 867
52 habitants
2014
243 199
4 378
56 habitants
Nice
347 798
6 249
56 habitants
2013
242 945
4 356
56 habitants
Nantes
299 682
3 647
82 habitants
2012
240 522
4 329
56 habitants
Montpellier
272 345
4 135
66 habitants
2011
239 642
4 246
56 habitants
Lille
235 184
4 545
52 habitants
2010
238 921
4 262
56 habitants
Bordeaux
comparaison entre villes-centres de métropoles dotés de services communs
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
5.1.3
-
Les caractéristiques de l’effectif
5.1.3.1
Une prédominance d
agents titulaires, présents dans la filière technique et
appartenant à la catégorie C
Les informations transmises sur la structure des emplois ont mis en lumière le caractère prépondérant :
- des agents titulaires qui occupaient, en 2014, 87,5 % des emplois permanents et non permanents
45
, soit 13,4 points de
plus que la moyenne des collectivités de 350 agents et plus (74,1 %
46
). Leur proportion est restée stable sur la période ;
- de la filière technique à laquelle appartenait 1,1 agent sur 2 en 2014 (
54,5 % de l’effectif
soit 8,2 points de plus que la
moyenne nationale des collectivités de 350 agents et plus) ;
- des emplois de catégorie C (73,3 % de
l’effectif
permanent en 2015 en retrait de 2 points par rapport à 2011) ;
- des emplois à temps plein (
93,3 % de l’effectif total permanent en moyenne
). La moitié des emplois à temps partiel
relevaient de
la direction générale de l’éducation, sport et
santé (144 sur 282 en 2015) ;
- des personnels affectés aux écoles et aux activités sportives. En 2015,
36 % de l’effectif dépendaient de
la direction
générale
de l’
éducation sport et santé. Cette dernière était auparavant incluse dans la direction générale de la vie sociale
et de la citoyenneté qui réunissait 42,8 % des agents permanents, une grande partie des non permanents
(584 en 2015 contre 400 en 2011) et plus de la moitié des personnels féminins
47
. Environ 1 000 agents municipaux seraient
aujourd’hui
présents dans les écoles.
5.1.3.2
Un cinquième des effectifs âgés de 55 ans et plus après mutualisation
Selon les données fournies par les services, la mutualisation
n’a pas fondamentalement changé la
forme de la pyramide
des âges : un cinquième des agents est âgé de 55 ans et plus
, ce qui offre à la collectivité un levier d’action pour
éventuellement comprimer le niveau des dépenses de personnel, dans les années à venir.
La classe d’âge
40-54 ans, la
plus nombreuse, est la plus
affectée par l’absentéisme
, selon les bilans sociaux (cf. 5.3.3).
5.1.3.3
Un taux d’emploi
de personnes en situation de handicap supérieur au seuil légal
Depuis 2011, la ville
remplit ses obligations en matière d’emploi de personnes souffrant d’un handicap
avec un taux
d’emploi
supérieur au seuil légal de 6 %
48
et
n’est donc pas redevable d’une contribution annuelle à l’AGEFIPH
49
.
En 2015, elle
employait directement 350 agents souffrant d’un handicap (8,05 % du total)
et recourait marginalement à
des ESAT
50
(0,23 % pour une dépense de 175
325 €
).
5.1.3.4
Une intensification du recours
aux différents dispositifs d’insertion
pour les
emplois non permanents
Entre 2011 et 2015, la ville a intensifié, dans tous les services, le recours aux différents
dispositifs ouverts par l’
État afin
de favoriser l’insertion des jeunes et des publics éloignés de l’emploi depuis longtemps.
En 2015, les agents concernés
(528 tous dispositifs confondus) représentaient 11 %
de l’effectif t
otal hors assistantes maternelles (emplois permanents
et non permanents)
, soit 3 points de plus qu’en 2011
.
45
94 % des emplois permanents ont été occupés, durant la période, par des titulaires.
46
selon des données INSEE, SIASP, calculs DGCL
47
Compte tenu du taux de féminisation des métiers de la petite enfance
et des secteurs de l’
éducation (puéricultrices, éducateurs de jeunes enfants, assistantes
maternelles, agents spécialisés des écoles maternelles…)
48
fixé par la loi n° 2005-102 du 11 février 2005
pour l’ég
alité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées
49
AGEFIPH
: association pour la gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées
50
Établissement et service d’aide par le travail
(source : bilans sociaux et vi le)
Tranches d'âge
dec 2010
dec 2013
dec 2015
janv-16
moins de 26 ans
162
3,8%
162
3,7%
147
3,3%
100
3,2%
26 à 39 ans
1 243
29,2%
1 299
29,8%
1 260
28,2%
883
27,9%
40 à 54 ans
2 078
48,8%
2 135
49,0%
2 145
48,1%
1 527
48,3%
55 ans et plus
779
18,3%
757
17,4%
911
20,4%
650
20,6%
Total
4 262
100%
100%
4 353
100%
100%
4 463
100%
100%
3 160
100%
100%
en % du total
31,1%
68,9%
Evolution de la répartition des effectifs permanents par tranche d'âges
31,5%
68,5%
en % du total
en % du total
33,0%
67,0%
en % du total
33,6%
66,4%
(source : RAP Bordeaux)
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Ville de BORDEAUX
5,17%
6,15%
6,18%
7,32%
7,46%
8,28%
Taux d'emploi légal
des personnes en situation de handicap
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Dans le cadre de la résorption de l’emploi précaire permettant l'accès sans concours au premier grade de l'emploi titulaire
de catégorie C de la Fonction publique territoriale, 10 à 20 personnels en
emploi d’insertion
sont titularisés, après une
année de stage,
sur des missions d’agent d’entretien et de restauration au sein des écoles.
Les contrats à durée
déterminée des agents non-titulaires présents depuis six ans sont, par ailleurs, transformés en contrats à durée
indéterminée conformément à la loi
51
.
Depuis septembre 2011, la gestion et l’accompagnement des emplois aidés affectés aux écoles sont confiés à deux
associations intermédiaires après passation d’un marché public. Alors que le marché public couvrant les années 2014 et
2015 prenait fin le 31 dé
cembre 2015, le marché suivant n’a pu être notifié que le 7 mars
2016 en raison, selon
l’ordonnateur, d’une difficulté de suivi liée
à la mise en place de la mutualisation.
Afin de régler les prestations qui n’ont
pas été interrompues pendant la période de latence, le conseil municipal a été invité à approuver un protocole
transactionnel qui autorise le paiement d’un montant forfaitaire global définitif de 201
268 € TTC aux deux associations en
échange de leur renonciation à tout recours (délibération n° 2016-478 du 12 décembre 2016). Cette solution qui a permis
d’assurer la continuité du service n’efface pas l’irrégularité commise
,
au travers de l’acquisition de prestations en dehors
du cadre normal de l’achat public.
5.2
L
A MUTUALISATION DES PERSONNELS AVEC
B
ORDEAUX
-M
ETROPOLE
5.2.1
30 %
de l’effectif transféré à Bordeaux
-Métropole
1 320 agents municipaux, environ 30 %
de l’effectif municipal
présent au 31 décembre 2015, ont rejoint
Bordeaux-Métropole au 1
er
janvier 2016, dans le cadre des transferts de compétences et de la création de services
communs :
5 agents (1 A
4 C) au titre des transferts de compétences,
258 agents (4 A
7 B
247 C) au titre de la régularisation des compétences exercées indûment par la ville,
1 050 agents (dont 8 en disponibilité) au titre de la mutualisation de certains services,
7 agents dont les postes sont transférés pour partie au titre de la mutualisation, et pour partie au titre des
transferts ou régularisations de compétences.
Ce nombre est légèrement supérieur (+18 agents) à celui annoncé dans la délibération n° 2015-623 du
14 décembre 2015 relative à la mise à jour du tableau des effectifs (1 302 emplois
52
).
Les services restés exclusivement municipaux sont regroupés au sein de quatre directions générales proposant des
services à la population : (i) éducation, sports et société, (ii) affaires culturelles, (iii) solidarités et citoyenneté, et
(iv) proximité et relations avec la population. Toutes les autres unités sont devenues métropolitaines. La création de
services communs a été approuvée par la délibération n° 2015-556 du 23 novembre 2015. Placés sous la direction du
directeur général des services conjoint
à la ville et à la métropole, les services communs appartiennent à l’une
des six
directions générales de Bordeaux-Métropole dont la direction générale des territoires qui réunit les pôles territoriaux et les
nombreux personnels techniques transférés.
5.2.2
Le processus de mutualisation
5.2.2.1
- Les principes généraux
La mutualisation a été engagée après la mise en œuvre d’un
schéma de mutualisation approuvé par les 28 conseils
municipaux et par le conseil métropolitain le 29 mai 2015. Elle offre à chaque commune la possibilité
d’intégrer
le
processus, en choisissant les domaines
d’activités
et services à mutualiser et selon un calendrier variable
afin de s’adapter
à la diversité des situations. Les relations entre Bordeaux-Métropole et chaque ville intéressée sont définies dans des
contrats d’engagemen
t conclus pour la durée des mandatures avec des possibilités
d’ajustements annuels.
La moitié des communes ont choisi de mutualiser, dès le 1
er
janvier 2016. Par délibération n° 2015-556 du
23 novembre 2015,
Bordeaux a opté pour la mutualisation de l’ens
emble des domaines prévus au schéma de
mutualisation. Le contrat
d’engagement du 15 février 2016,
qui
s’applique également aux missions de propreté, mobilier
urbain, espaces verts sur voirie, énumère les fonctions supports et opérationnelles mutualisées :
51
L’article 41 –
I de la loi n° 2016-
483 du 20 avril 2016 prolonge de deux ans la durée d’application du dispositif de titularisation prévu à l’article 13 de la l
oi
n° 2012-
347 du 12 mars 2012 ainsi que les conditions d’éligibilité pour prétendre à ce disp
ositif -
décret d’application n° 2016
-1123 du 11 août 2016
52
Voir tableau 2 annexe 1.
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
source : article
3 du contrat d’engagement
La transition avait été préparée en amont par des opérations de rapprochement en matière de gestion des ressources
humaines (postes, emplois, rémunérations, temps de travail, formation, outils de gestion
…)
, dans le domaine informatique
et avec quelques mesures de préfiguration comme la création de deux services communs : celui des archives rattaché à
la ville de Bordeaux et celui du numérique regroupant la métropole, Bordeaux et neuf autres communes
53
.
À
l’image
des transferts de compétences, l
’affectation d
es personnels dans les services communs est compensée
financièrement par les villes
54
. Censée représenter le coût réel des emplois équivalents temps plein constaté au
31 décembre 2014, la somme versée à la métropole est obtenue en additionnant les rémunérations, les charges sociales
ainsi que les prestations sociales et collectives
; elle n’intègre aucun
élémen
t d’actualisation, l
a métropole supportant la
dynamique des dépenses des services communs. La charge incombant à la ville pour les personnels transférés dans le
cadre de la régularisation des compétences propreté, mobilier urbain n’a pas été calculée avec
cette méthode, mais selon
une convention spécifique.
5.2.2.2
Les conséquences pour les agents
Les agents municipaux concernés ont rejoint
leur direction d’affectation à
la métropole, après avis des comités techniques
compétents. Placés de façon permanente
sous l’autorité hiérarchique du président de la métropole
, ils dépendent de
«
l’autorité fonctionnelle
» des maires et de leurs services, pour les missions réalisées auprès des communes. Les
conditions d’exercice de cette
double autorité hiérarchique et fonctionnelle sont explicitées
au contrat d’engagement.
En
pratique, les agents conservent leur métier mais sont appelés à
l’enrichir et
à
élargir leur champ d’intervention au
-delà de
leur commune d’origine
.
Contrairement à leur temps de travail aligné sur celui en vigueur à la métropole (1 607 heures), les agents mutualisés
exercent un choix pour leurs rémunérations,
en application de l’article L. 51
11-7 du CGCT
55
: percevoir le régime
indemnitaire métropolitain
ou bien, s’il est plus favorable,
conserver le niveau de régime indemnitaire précédent, y compris
les avantages acquis au sens de la loi de 1984. Dans cette deuxième option
, l’écart
avec
l’ancienne rémunération est
comblé par une indemnité différentielle décroissante au gré des augmentations du régime indemnitaire métropolitain.
La métropole a estimé le coût de l’alignement
indemnitaire
à 1 M€, la plupart des régimes indemnitaires des
14 villes
impliquées dans la mutualisation étant inférieurs à celui proposé par Bordeaux-Métropole. Selon la fiche
d’impact
relative
à la clarification et au transfert des compétences entre cette dernière et la commune de Bordeaux
de décembre 2015, le régime indemnitaire de grade communautaire
est dans l’ensemble plus favorable que celui alloué
aux fonctionnaires de la ville. On observe néanmoins que 38,5 % des agents bordelais transférés perçoivent une indemnité
différentielle. E
n matière d’act
ion sociale,
le régime applicable aux agents métropolitains (comité des œuvres sociales et
accès à la mutuelle) a été étendu aux agents mutualisés. La dépense nette 2016 supportée par la métropole en raison
des harmonisations de rémuné
rations et d’avantages sociaux
serait
de l’ordre de
2,
5 M€.
La chambre prend note des grands principes
de mise en œuvre de
cette importante réforme qui n
’a pas pu être
analysée
dans le cadre de ce contrôle, compte tenu de son caractère récent.
53
Son périmètre recouvre la performance interne, les services aux usagers et les nouveaux services numériques urbains de proximité et de mobilité.
54
voir 4.2.3.1- Article L. 5211-4-2 du CGCT
55
Article L. 5111-7 du CGCT
« …
ceux-
ci conservent s’ils y ont intérêt, le bénéfice du régime indemnitaire qui leur était appli
cable ainsi que, à titre individuel, les
avantages acquis en application du 3ème alinéa de l’article 111 de la loi n°84
-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique
territoriale
… ».
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
5.3
L
E TEMPS DE TRAVAIL
5.3.1
Un
e forte proportion d’agents non soumise à l’obligation des 1
607 heures
5.3.1.1
Une référence de 1 607 heures
….
Les règles applicables en matière de gestion du
temps de travail sont aujourd’hui r
assemblées dans un règlement de
gestion du temps de travail. Présenté en comité technique paritaire le 15 octobre 2014 mais non approuvé par le conseil
municipal, ce document rappelle que, conformément à la délibération n° 2006-618 du 18 décembre 2006, la durée de
travail annuelle est fixée à 1 607 heures et le nombre de jours de congés à 35, soit deux semaines de plus que ne le
prévoit l’article 1
er
du décret n° 85-1250 du 26 novembre 1985 relatif aux congés annuels des fonctionnaires territoriaux
56
.
En contrepartie de ces congés supplémentaires, un agent à temps complet doit à son employeur 7 heures 22 par jour et
36 heures 50 par semaine. Pour les agents à temps non complet, les durées hebdomadaire et journalière sont découpées
par taux d’emploi
:
Taux d’emploi
Durée hebdomadaire de travail
Durée journalière de référence
17h30mn
18h25mn
3h41mn
20h
21h05mn
4h13mn
32h
33h40mn
6h44mn
Obligations hebdomadaires
Nombre annuel de jours de congés
Obligations hebdomadaires
Nombre annuel de jours de congés
5 jours
35 jours
3 jours et demi
24 jours et demi
4 jours et demi
31 jours et demi
3 jours
21 jours
4 jours
28 jours
2 jours et demi
17 jours et demi
La mesure du temps de travail est assurée
par des badgeuses et fait l’objet d’un suivi informatique centralisé, sauf pour
les agents affectés dans des services particuliers.
5.3.1.2
-
….qui n’était pas appliqué
e à 41
% de l’effectif
après mutualisation
L’article 2
du décret n° 2001-623 du 12 juillet 2001
57
autorise une collectivité locale à déroger à la durée légale, « pour
tenir compte de sujétions liées à la nature des missions et à la définition des cycles de travail qui en résultent et notamment
en cas de travail de nuit, de travail le dimanche, de travail en horaires décalés, de travail en équipes, de modulation
importante du cycle de travail ou de travaux pénibles ou dangereux ». Sur la base de cette disposition
58
, 1 306 agents, soit
41 % de l’effectif après mutu
alisation
59
,
n’étaient pas tenus d’effectuer 1
607 heures par an, au 1
er
janvier 2016.
56
«
Tout fonctionnaire territorial en activité a droit, dans les conditions et sous les réserves précisées aux articles ci-après, pour une année de service accompli du
1er janvier au 31 décembre, à un congé annuel d'une durée égale à cinq fois ses obligations hebdomadaires de service. Cette durée est appréciée en nombre de jours
effectivement ouvrés.
»
57
pris pour l'application de l'article 7-1 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 et relatif à l'aménagement et à la réduction du temps de travail dans la fonction publique
territoriale
58
Délibération n° 2007-0374 du 09 juillet 2007
CTP des 21 octobre 2009 et 07 juillet 2010
59
1 306 agents sur 3 155 agents permanents au 1
er
janvier 2016 après mutualisation
(source : règlement gestion du temps - vi le de Bordeaux)
Nombre d'agents
concernés
Agents des pôles opérationnels du service de la propreté urbaine
1566 heures
Agents de catégorie C en charge de l’accueil des enfants en crèche
1555 heures et 7 jours
350
Agents des écoles maternelles et élémentaires
1548 heures et 8 jours
753
1103
Agents de police municipale
1570 heures et 5 jours
98
Agents du centre de vidéo surveillance urbaine
1570 heures et 5 jours
21
Agents de surveillance de la voie publique affectés aux berges de Garonne
1585 heures et 3 jours
2
Agents de surveillance de la voie publique
1592 heures et 2 jours
46
167
Educateurs territoriaux des activités physiques et sportives
1460 heures et 20 jours
32
Opérateurs territoriaux
des activités physiques et sportives
1570 heures et 5 jours
4
1306
Nombre total d'agents concernés en 2016
sous-total
Dérogations à la durée légale annuelle du temps de travail
Maintien du nombre annuel de jours travaillés et modification de la valeur de journée de travail (7h11mn)
sous-total
Diminution du nombre de jours travaillés - attribution de jours de congés spécifiques de sujétion
Maintien de la valeur de journée de travail (7h22mn)
Diminution du nombre de jours travaillés - attribution de jours de congés spécifiques de sujétion
BX Métropole
à/c du 01/01/2016
Maintien de la valeur de journée de travail (7h22mn)
Diminution du nombre de jours travaillés - attribution de jours de congés spécifiques de sujétion
et modification de la valeur de journée de travail (6h12mn)
Diminution du nombre de jours travaillés - attribution de jours de congés spécifiques de sujétion
Maintien de la valeur de journée de travail (7h22mn)
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
L’écart à la durée légale n’est pas restitué par allègement de leurs obligations quotidienne ou hebdomadaire, maintenues
respectivement à 7 heures 22 et à 36 heures 50, mais par attribution de jours de congés annuels supplémentaires non
reportables d’une année sur l’autre.
Ces modalités de récupération couplées à la proportion élevée
d’agents
concernés
inciten
t à s’interroger sur le bienfondé des régimes de temps de travail exposés dans le tableau précédent, d’autant qu’ils
sont parfois plus favorables que ceux
appliqués aux personnels d’autres organismes œuvrant dans les mêmes secteurs
d’activité
: à titre d’exemple,
la convention collective applicable aux employés
chargés de l’accueil en crèche
dans le
secteur privé ne pose pas le principe d’une exception
générale à la norme des 35 heures. Au plan juridique, la régularité
externe des régimes dérogatoires autres que ceux des agents
chargés de l’accueil en crèche ou affectés dans des écoles
maternelles et élémentaires est très incertaine car ils semblent avoir été mis en place sans délibération, après avis du
comité technique paritaire.
5.3.1.3
-
L’accomplissement de la «
journée de solidarité » grâce au rajout de deux
minutes quotidiennes
L’article 6 de la loi n° 2004
-626 du 30 juin 2004 «
relative à la solidarité
pour l’autonomie des personnes âgées et des
personnes handicapées »
laissait à l'organe exécutif de chaque
assemblée territoriale la possibilité d’opter, après avis du
comité technique, pour l’une des trois formules suivantes afin d’accomplir la journée di
te de solidarité : le travail d'un jour
férié précédemment chômé autre que le 1
er
mai, la suppression d'un jour de réduction du temps de travail («
jour RTT
»),
ou «
toute autre modalité permettant de rajouter sept heures précédemment non travaillées, à l'exclusion de la suppression
d’un jour de congé annuel
». Après avis du comité technique paritaire et par délibération du 18 décembre 2006, la ville a
choisi
de rallonger de deux minutes les journées travaillées plutôt que de rajouter une journée d’activité
supplémentaire
60
en vue de porter la durée officielle du temps de travail à 1 607 heures. En réponse aux observations provisoires,
l’ordonnateur a souligné la légalité de cette décision. C
e fractionnement
n’en est pas moins contestable au regard des
objectifs fixés par le législateur tels que les a rappelés le rapporteur de la loi n° 2008-351 du 16 avril 2008 relative à la
journée de solidarité. Dans son rapport, ce dernier avait tenu «
à souligner que la souplesse permise par les circulaires
interprétatives, confirmée par les décisions de justice (fractionnement en deux demi-journées ou fractionnement horaire,
octroi d’un jour de congé supplémentaires, etc.), ne doit pas conduire à effacer l’existence de cette journée de solidarité.
Notamment, la dilu
tion de journée de solidarité dans des minutes supplémentaires de temps de travail réparties sur l’année
entière n’est pas acceptable. Il convient de veiller à ce que le fractionnement horaire corresponde à un travail
supplémentaire effectif
. »
5.3.1.4
Des a
utorisations d’absence plus généreuses que celles instituées par les textes
En matière d’autorisations spéciales d’absence, la collectivité va au
-delà de ce que mentionnent les circulaires applicables
aux agents de l’État et
transposables aux agents territoriaux par application du principe de parité
61
. Elle délivre ainsi des
autorisations d’absence dans des cas
non prévus,
comme par exemple, le mariage d’un enfant (
cinq jours
62
), celui d’un
ascendant, d’un frère ou d’une sœur de l’agent ou de l’enfant de
son conjoint (trois jours),
ou l’activité de formateur interne
(dix jours). Dans sa réponse,
l’ordonnateur
considère que les formations dispensées par des agents municipaux,
détenteurs de compétences-métiers, en faveur
d’autres agents municipaux entrent da
ns leur temps de travail effectif
63
. La
chambre ne partage pas cette analyse. La «
charte du formateur de l'école interne
» applicable aux formateurs internes
issus des effectifs de Bordeaux-Métropole, de Bordeaux et de son CCAS prévoit une indemnisation des interventions, ce
qui paraît les rendre constitutives d’activités accessoires.
Du reste
, l’article de la charte fixant le barème d’indemnisation
renvoie expressément au décret n° 2010-235 du 5 mars 2010 relatif à la rémunération des agents publics participant, à
titre d'activité accessoire, à des activités de formation et de recrutement.
Si la ville
déclare toujours exiger la production d’un document justifiant le temps d’absence et son rattrapage au moins
partiel, aucune comptabilité globale des jours d
’absences autorisées
n’est tenue
, ce qui la prive de toute mesure de leur
impact.
60
A titre exceptionnel et en raison du régime de temps de travail qui leur est applicable, seules les assistantes maternelles posent un jour de congé annuel ou un repos
récupérateur.
61
Voir tableaux 3 annexe 1
62
Dans sa réponse, la ville rappelle que le code du travail, qui ne régit pas le temps de travail des fonctionnaires, prévoit
l’octroi d’une journée.
63
au sens de l’article 2 du décret n°2000
-815 du 25 août 2000 relatif à l'aménagement et à la réduction du temps de travail dans la fonction publique de l'État et dans
la magistrature applicable à la fonction publique territoriale. Cf. article 1
er
du décret n°2001-623 du 12 juillet 2001
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
5.3.2
Les modalités spécifiques à la ville de récupération des temps travaillés au-delà des
obligations légales
5.3.2.1
Des « comptes de stockage » en sus des comptes épargne-temps (CET) pour
récupérer les heures supplémentaires effectuées avant le le 31 décembre 2006
Fin 2015, on dénombrait 3 896 comptes épargne-temps (CET) actifs
64
. Depuis la mise en place des premiers CET en
2007
65
, les droits épargnés ne peuvent être
convertis qu’en jours
de congé.
L’assemblée délibérante, qui n’est jamais
revenue sur cette règle de gestion, n’a pas souhaité élargir aux agents le bénéfice des modalités de compensation
financière introduites par le décret n° 2010-531 du 20 mai 2010
66.
.
Certains agents de la ville continuent de disposer, par ailleurs, d’un «
compte de stockage
» qui regroupe les heures
supplémentaires non récupérées, effectuées entre le 1
er
juin 1998 et le 31 décembre 2006, avant
l’ouverture
des CET.
Plafonné à 465 heures (63 jours), le crédit de chaque compte a été alimenté au vu des dépassements horaires réels
observés au cours de cette période, ou au forfait pour les cadres non soumis au suivi automatisé des horaires, à raison
de sept jours par année de présence. Cet avantage a été instauré là-encore sans délibération, sur simple avis du comité
technique paritaire
67
; il ne repose, au surplus, sur aucun fondement légal, au minimum pour les heures acquises avant
l’entrée en vigueur
du décret n° 2004-878 du 26 août 2004 instituant le compte épargne-temps dans la Fonction publique
territoriale. Par conséquent, sa validité juridique paraît plus que fragile.
Au 31 décembre 2015, 1 216 comptes de stockage avec un total de 63 459 heures (8 614 jours de 7 heures 22) étaient
répertoriés. Les jours accumulés sur les comptes épargne-temps et sur les comptes de stockage représentent un volume
de 546 786
heures soit l’équivalent de 3
40 ETP soumis à la norme des 1 607 heures. Si ces jours de congé devaient être
utilisés sur une année, ils priveraient la collectivité de 7,6 % de ses effectifs (avant mutualisation).
5.3.2.2
L
’instauration de jours de récupération pour participation à
la célébration des
mariages et aux opérations électorales
En dehors de tout texte national, et sur simple avis du CTP, la ville propose deux dispositifs de récupération :
- pour
les agents chargés d’assister un élu
lors de la célébration des mariages le samedi, sous la forme de deux forfaits
horaires saisonniers de récupération : de 3 heures 30 mn pour les cérémonies se déroulant du 1
er
octobre au 31 mai et
de 5 heures pour celles ayant lieu entre le 1
er
juin au 30 septembre
68
;
- depuis 2012, pour les agents municipaux présents dans les bureaux de vote, sous la forme de 3 à 5 jours de récupération
par journ
ée d’activité
selon la fonction occupée dans le bureau de vote
69
,
et avec l’accord du
responsable du service
d’affectation
de l’agent
.
La participation aux opérations électorales est déjà rémunérée par des indemnités ad hoc
70
compensant leur disponibilité
qui peut atteindre 17 heures de présence le dimanche. Une délibération n° 2002-0305 du 8 juillet 2002 détermine,
à cet égard, leurs modalités de versement conformément aux dispositions règlementaires. Le service du personnel a
assuré qu’elles n’étaient pas versées en cas de récupération des jours.
Au total, même si la durée de droit commun est bien de 1 607 heures, le temps de travail des agents de la ville se distingue
par plusieurs spécificités qui génèrent un coût pour la collectivité
tels que l’octroi de régimes dérogatoires à 4
1 % des
personnels
environ ainsi que des possibilités d’autorisation d’absence et de récupération
non prévues par les textes.
La chambre demande à la ville de délibérer sur les régimes dérogatoires de temps de travail reposant sur des
avis du comité technique en précisant les sujétions ou les contraintes horaires qui les justifient,
d’aligner, par
application du principe de parité, les cas d’autorisations d’absence sur ce
ux en vigueur dans les administrations
de l’
État, et de
supprimer les dispositions qui n’ont pas de base légale
(comptes de stockage et jours de
récupération pour participation à la célébration des mariages et aux opérations électorales).
64
Voir tableaux 3 annexe 1
65
L’article 1
er
du décret n° 2004-878 du 26 août 2004 a institué le compte épargne-temps dans la Fonction publique territoriale.
66
Venu modifier profondément le décret n° 2004-878 du 26 août 2004 relatif au compte épargne-temps dans la Fonction publique territoriale, ce texte permet, sous
conditions et à la demande de l’agent, d’
indemniser les jours accumulés ou de les faire prendre en compte par le régime de retraite additionnelle de la Fonction publique,
à l’instar de l’Etat.
67
CTP du 19 juin 2007 et du 19 février 2008
68
CTP du 3 décembre 2013
69
CTP du 22 mars 2012
70
IFCE (décret n° 2002-63 du 14 janvier 2002
arrêté du 27 février 1962) : indemnité complémentaire pour élections, versée aux cadres A non éligibles aux IHTS
payées aux cadres B et C n’entrant pas dans le plafond mensuel des 25 h supplémentaires. Leur ver
sement a été expressément confirmé (réponse 34 du questionnaire
complémentaire).
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
En réponse aux observations provisoires, le maire a annoncé
son intention de demander au conseil municipal d’entériner
dans des délibérations, les régimes de temps de travail dérogeant à la règle des 1 607 heures uniquement justifiées
aujourd’hui
par des avis du comité technique. Il a, par ailleurs, signalé
que les services ont été chargés d’examiner les
moyens nécessaires pour accélérer la disparition des comptes de stockage, prévisible dans un délai de cinq ans, et réviser
les dispositifs de récupération des temps de participation à la célébration des mariages et aux opérations électorales.
5.3.3
Un absentéisme qui ne cesse de progresser
5.3.3.1
Les constats
L’absentéisme des agents titulaires (94 % de l’effectif avant mutualisation) s’est détérioré
de façon continue entre 2010 et
2015, avec une augmentation de 6,9 jours du nombre total de jours
d’absence
par agent. La maladie ordinaire dont la part
dans le total annuel des jours d’absence a cru de 9 points (61 % en 2010 contre 70 % en 2015)
a conforté sa prédominance
parmi les causes du phénomène. Les absences pour longue maladie/longue durée (+40 %) et pour maladie
professionnelle (+207 %) accusent aussi une forte hausse. En 2015, ces deux derniers motifs expliquaient 24 % des jours
non travaillés, soit deux
points de plus qu’en 2010.
Contrairement à d’autres collectivités, l’application
du jour de carence en 2013
71
n’a pas eu d’effet apparent sur
l’absentéisme qui s’est fortement aggravé entre 2012 et 2014
: 97 % du total de jours supplémentaires d’absence de la
période ont été constatés entre ces deux années (72 % pour la maladie ordinaire). En 2013, le niveau atteint pour la
maladie ordinaire excédait de 5,4 jours (+35 %) la moyenne nationale calculée pour les communes et établissements
communaux de plus de 100 000 habitants.
Beaucoup plus faible, l’absentéisme des agents non titulaires (6 % de l’effectif permanent) s’établit à des niveaux
inférieurs
aux moyennes de comparaison, sauf en 2013, exercice au cours duquel près de trois fois plus de jours d’absence pour
maladie ordinaire ont été comptabilisés que pour les autres années de la période. L’écart avec l’abse
ntéisme des agents
titulaires tient notamment à des différences de population, l’effectif non
-titulaire comprenant davantage de cadres que
d’agents d’exécution
72
.
71
montant retenu en 2013 : 296
295 €
pour 4 649 jours. Le jour de carence a été supprimé au 1
er
janvier 2014.
72
la moitié des non titulaires sont assimilables à des agents de catégorie A.
Source : BORDEAUX et moyennes des communes et établissements communaux de 100 000 habitants et plus tirées de la synthèse nationale des rapports au CTP sur l’état des co lectivités territoriales au 31 décembre 2011 et 2013
28,9
29,1
24,4
24,1
24,9
28,5
31,2
33,1
15,8
15,3
16,1
17,3
17,7
20,7
21,5
23,2
32,5
32,6
26,3
26,2
26,8
30,8
33,5
33,2
moyenne
nationale
2011
moyenne
nationale
2013
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Bordeaux- absentéisme des agents titulaires (en jours)
raisons de santé
dont maladie ordinaire
total
12,6
10,7
5,5
10,6
25,3
6,3
9,4
6,6
9,4
7,8
4,7
9,7
19,7
6,0
8,7
4,9
16
14,2
5,5
10,6
30,1
8,8
11,1
9,8
moyenne
nationale
2011
moyenne
nationale
2013
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Bordeaux - absentéisme des agents non titulaires (en jours)
raisons de santé
dont maladie ordinaire
total
source : vi le -CRC
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Evol. 10/15
titulaires
7,19%
7,17%
7,35%
8,45%
9,18%
9,08%
26,29%
raison de santé
6,64%
6,59%
6,82%
7,82%
8,55%
9,06%
36,45%
non titulaires
1,51%
2,92%
8,26%
2,41%
3,03%
2,69%
78,15%
raison de santé
1,51%
2,92%
6,92%
1,72%
2,59%
1,81%
19,87%
source : bilan social 2015
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Evol 10/15
taux d'absentéisme global
8,14%
8,36%
8,88%
9,55%
10,50%
10,67%
31,08%
dont maladie ordinaire
4,68%
5,13%
5,41%
5,98%
6,29%
6,58%
40,60%
Ville de Bordeaux - Taux d'absentéisme par statut
Ville de Bordeaux - Taux d'absentéisme global
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Cinq directions générales
73
affichaient un taux d’absentéisme supérieur à celui de la collecti
vité dans le bilan social de
2015 contre deux dans celui de 2013 : la direction générale des finances et de la gestion (10,36 %) et la direction générale
de la vie sociale et de la citoyenneté (11,85 %). En 2015, un peu plus de la moitié des absences pour maladie ordinaire
(51,1 %) se rapportait
à des agents appartenant à la classe d’âge 40
-54 ans et 75 % à des agents âgés de plus
de 40 ans.
Le coût annuel de l’absentéisme peut être estimé à
environ 9
M€ à partir des deux estimations moyennes établies par la
Cour des comptes (1
961 € par
an et agent en 2015 soit
8,5 M€
pour Bordeaux
74
) et
l’assureur
SOFAXIS
(2
067
75
soit
9,2 M€
76
)
. Il s’élève à 10,5 M€
en tenant compte du coût de la garantie de maintien de salaire versée par la
ville en cas de maladie,
constitutive d’un avantage acquis au sens de la loi de 1984 (1,5 M€ en 2015
77
).
Dans son courrier, le maire a tenu à rappeler certains facteurs explicatifs évoqués au plan national pour expliquer la
dégradation
de l’absentéisme dans les collectivités locales, tels que le vieillissement des
effectifs, la présence, en leur
sein,
d’une forte proportion
de personnels
d’exécution
exposés aux troubles musculo-squelettiques, ou encore les
réformes territoriales en cours qui obligent de nombreux agents à rejoindre une nouvelle collectivité ou modifier leurs
compétences. Il cite également, comme autre motif,
l’accroissement de la charge de travail résultant de l’ouverture de
s
nouveaux équipements municipaux destinés à
répondre à l’augmentation de la population
.
5.3.3.2
Les moyens mis en œuvre pour lutter contre l’absentéisme
5.3.3.2.1
La prise en compte de l
’assiduité
comme élément de modulation des
indemnités
Jusqu’en 2012, les personnels de catégorie A, B et C bénéficiaient d’une prime d’assiduité
dénuée de base légale,
respectivement de 500 €, 400 € et 300 €
; versée
en totalité jusqu’à
cinq j
ours d’absence
, elle subissait un abattement de
50 % entre 5 et 10 jours
d’absence et était supprimée
au-delà de 10 jours. Quant aux agents en congés de longue maladie
et de longue durée, leur régime indemnitaire était amputé de 50 %.
73
dont la direction générale de l’éducation, sport et société (13,51 %). En 2013, celle
-ci appartenait à la direction générale de la vie sociale et de la citoyenneté scindée
en deux directions en 2015.
74
4 346 agents x 1 961 € = 8
522
506 €
75
Novembre 2016
« Panorama des absences au travail pour raison de santé dans les collectivités territoriales en 2015 » - (p. 37)
76
4
463 agents x 2 067 € = 9
225
021 €
77
5.4.2.5
(source : vi le de Bordeaux)
14,55%
13,51%
10,85%
10,59%
10,26%
6,72%
6,47%
5,73%
3,79%
3,61%
0,95%
10,67%
0%
2%
4%
6%
8%
10%
12%
14%
16%
2015 - Taux d'absentéisme par direction générale
Tranches
d'âge
part dans
l'effectif
% des jours de
congé
nombre de
jours par agent
% des jours de
congé
nombre de
jours par agent
% des jours de
congé
nombre de
jours par agent
% des jours de
congé
nombre de
jours par agent
moins de 26 ans
3,3%
2,6%
17,64
0,0%
0,00
4,9%
2,82
2%
20,5
26 à 39 ans
28,2%
25,3%
19,76
12,9%
4,06
23,0%
1,54
22%
25,4
40 à 54 ans
48,1%
51,1%
23,43
51,2%
9,47
45,4%
1,78
51%
34,7
55 ans et plus
20,4%
20,9%
22,59
35,9%
15,66
26,7%
2,47
25%
40,7
Total
100,0%
100,0%
22,03
100,0%
8,89
100,0%
1,89
100%
32,8
* Les données portent sur tous les agents permanents (titulaires ou non), ce qui explique en grande partie les différences avec les graphiques.
maladie ordinaire
total des trois causes
longue maladie longue durée
accident de travail et de trajet
source : bilan social 2015*
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
La délibération n° 2012-707 du 17 décembre 2012 qui a profondément remanié le régime indemnitaire a supprimé la prime
d’assiduité,
cette notion deven
ant l’un des éléments de modulation des nouvelles indemnités aux côtés des responsabilités
et de la manière de servir. La ville escomptait manifestement aussi sur les effets des revalorisations opérées et de
l
’introduction
au 1
er
janvier 2013 de la journée de carence
78
. Elle a également remplacé l’abattement forfaitaire en cas
de
congés de longue maladie et de longue durée, par deux taux progressifs de réfaction des indemnités (grade et sujétion) :
de 15 % à partir du 91
ème
jour d’absence
et de 25 % au-delà du 181
ème
jour. En 2015,
le total des abattements s’élevait à
53 K
€, soit 12 % de plus qu’en 2013 (48 K€)
79
.
5.3.3.2.2
Le développement des mesures
d’accompagnement et préventives
La ville a indiqué avoir inauguré, en 2012, une démarche visant à lancer des actions de maîtrise des absences pour raison
de santé et d’amélioration de la qualité de vie au travail. Aidée par un prestataire extérieur, elle a d’abord procédé à une
analyse statistique des absences des agents permanents et non permanents sur une période de dix ans. Ce travail a
débouché
sur le recrutement d’un médecin statutaire
qui peut contrôler les arrêts de travail des agents, et sur une nouvelle
répartition des rôles entre directions afin de mieux suivre les absences et faciliter les retours : alors que la direction des
ressources humaines (DRH)
prend en charge l’accompagnement des arrêts de plus de trois mois
, les directions générales
doivent mener un «
entretien de retour
» avec les agents ayant été arrêtés au moins trois fois dans un trimestre ou quinze
jours consécutifs, ou encore solliciter la DRH pour faire diligenter un contrôle médical. La DRH a diffusé auprès des
services des guides écrits destinés à les aider dans ces démarches. Par ailleurs, en vue de favoriser le
«
retour à l’emploi
», deux types de postes atypiques sont proposés : les postes tremplins pour accueillir temporairement
un agent et le former en vue de pourvoir rapidement à un autre emploi permanent devenu vacant, et les postes «
CARS »
offerts aux agents devenus inaptes à assurer au moins 50% de leur service. Selon le service des ressources humaines,
ces dispositifs destinés à résoudre des situations particulières se révèleraient efficaces.
En plus des mesures prises en matière de prévention et de surveillance médicales,
avec la mise en place de l’entr
etien
infirmier et l’engagement d’actions dites
«
PRAP
»
80
dans les services les plus touchés,
la ville s’est efforcée d’améliorer
les conditions de travail des populations les plus exposées. Un plan d’actions
réparties dans
27 axes d’intervention a ainsi
été déployé au bénéfice des agents des écoles, après une enquête anonyme complétée
d’entretiens individuels et
collectifs. La même démarche a été engagée pour les personnels des crèches. Réalisé pour la première fois en 2013
après une évaluation de 473 unités de travail qui a duré trois ans, le document unique
d’évaluation des risques
professionnels (DUERP), qui liste les risques propres à chaque direction,
n’a plus été présenté en CHSCT
81
, depuis
le 13 novembre 2013. La circulaire DGCL du 28 mai 2013 rappelant les obligations des employeurs territoriaux en matière
d'évaluation des risques professionnels a pourtant souligné la nécessité de le mettre périodiquement à jour, au moins une
fois par an.
Il est pris note de ces actions, dont
l’inclusion de l’a
ssiduité dans les critères de modulation de certaines indemnités, même
si elles
n’ont pas réussi à endiguer l’absentéisme.
5.4
L
A GESTION DES AGENTS ET DES REMUNERATIONS
5.4.1
La gestion des agents et des carrières
5.4.1.1
- Les emplois de collaborateurs de
cabinet et de groupes d’élus
a)
Les bilans sociaux répertorient clairement le nombre de personnels affectés au cabinet du maire, contrairement aux
annexes des comptes administratifs et budgets primitifs qui
n’identifi
ent pas toujours les agents non titulaires autres que
les collaborateurs de cabinet
82
. Selon le dernier bilan social, 115 personnes étaient présentes au cabinet en 2015,
dont 24 non-titulaires : 10 agents à la direction du cabinet (dont 6 collaborateurs de cabinet), 5 collaborateurs de groupes
d’élus et 9 agents à la direction de la communication.
L
ampleur du cabinet, identifié dans les organigrammes comme une
direction générale,
est expliquée par l’exercice exclusif de plusieurs fonctions
dont la communication, le service de presse
et les relations internationales.
78
Extrait de l’exposé des motifs de la délibération n° 2012
-407 du 16 juillet 2012 (page 5) : «
La mise en œuvre de la journée de carence devrait avoir quant à elle un
impact sur la répétition des arrêts de très courte durée ».
79
Voir tableaux 3 annexe 1
80
P
révention des risques liés à l’activité physique
81
Comité d’hygiène, de sécurité, et des conditions de travail
82
Ils sont parfois rangés à tort dans la rubrique «
ADM
» avec d’autres agents administratifs
au lieu de la rubrique «
CAB
».
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
b)
Durant la période contrôlée, la ville n’a jamais compté plus de sept collaborateurs de cabinet conformément au
maximum autorisé par l
’article 1
0 du décret n° 87-1004 du 16 décembre 1987 relatif aux collaborateurs de cabinet des
autorités territoriales
83
. Les opérations de vérification qui ont confirmé le respect
des règles d’encadrement des
rémunérations en 2015
84
ont mis en lumière une erreur formelle
en cours de correction par voie d’avenant
: le contrat de
l’agent recruté en 2016 pour assurer la mise en œuvre de la politique de proximité
est rédigé sous la forme d’un contrat à
durée déterminée d’un agent non titulaire, et non pas par référence à l’article 110
de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984.
Aux termes de l'article 3 du même décret, «
l’inscription du montant des crédits affectés à de tels recrutements doit être
soumise à la décision de l'organe délibérant
.
» En l’espèce, la ville considère que cette formalité est satisfaite avec
l’adoption des budgets primitifs qui compr
ennent, en annexe, la liste des agents non-titulaires et leur rémunération brute.
Il est dès lors nécessaire de mieux identifier les collaborateurs de cabinet au moment de l’adoption du budget. L’utilisation
,
depuis 2017, de l’annexe règlementaire budgétai
re relative aux effectifs, qui aurait dû être remplie dès 2013, devrait y
contribuer. Ce document isole, au sein des non-titulaires, les emplois non permanents dont ressortissent les emplois de
cabinet et de collaborateurs de groupes d’élus.
c)
Au 1
er
av
ril 2016, le conseil municipal était divisé en quatre groupes d’élus («
majorité municipale
»,
«
groupe
écologiste
», «
groupe socialiste
» et « Front national ») assistés en tout de cinq collaborateurs. Leur situation
continue d’être régie par la
délibération n° 1995-0255 du 25 septembre 1995 qui mentionne une composition de groupes
d’élus
85
ainsi qu’un plafond de dépenses de rémunérations obsolète
s. Exprimé en francs (881 283 francs soit 134
351 €),
le plafond demeure ainsi calculé par référence au maximum légal alors en vigueur, soit 25 % des indemnités versées aux
élus, porté depuis le 28 février 2002 à 30 %
86
. La même délibération limite les dépenses de fonctionnement courant à
406 210 francs (61
926 €) tandis que le règlement intérieur du conseil
municipal prévoit en son article 7 que «
Le Maire
met à la disposition des groupes d’élu
-e-s les moyens humains et matériels nécessaires à leur fonctionnement »
. Son
actualisation, annoncée en réponse aux observations provisoires,
s’impose afin de corriger
les noms des groupes,
approuver le nombre d’agents affectés à chacun d’eux
, et convertir en euros les montants des dépenses prises en charge
sans nécessairement les modifier
: en dépit d’une augmentation de 20,8 % entre 2010 et 2015, les frais de fonction
nement
des groupes d’élus sont toujours restés éloignés du plafond légal de 30 %
.
Deux anomalies ont été repérées sur les contrats des collaborateurs de groupes d’élus : l’absence d’indication du grade
de référence servant de base au paiement des primes et indemnités pour trois agents, et la présence de la mention
« pour
une durée indéterminée au cabinet du maire
personnel groupe »
sur un contrat. Il est rappelé qu’un emploi de
collaborateur de groupes d’élus, qui
reste incompatible avec l'affectation sur un emploi permanent d'une collectivité
territoriale, se définit comme un emploi non permanent ; par conséquent, et sans préjudice de son éventuel contrat à durée
indéterminée (CDI)
87
, l’intéressé ne peut être mise à disposition d’un groupe que pour une durée qui n’excède pas celle
de la mandature
88
. Enfin, ces emplois, à l’instar de ceux de collaborateur de cabinet, n’étaient pas distingués dans le
tableau des effectifs des non-
titulaires, ce qui ne devrait plus être le cas grâce à l’utilisation de la m
aquette règlementaire.
Dans sa réponse, la ville s’est engagée à ne plus faire mention d’une durée indéterminée dans les contrats des
collaborateurs de cabinet et de groupes d’élus,
à toujours signaler le grade de référence utilisé afin de clairement justifier
les primes et indemnités qui leur sont versées, et à viser le bon texte de référence
: l’
article 110 de la loi n° 84-53 du
26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale pour les collaborateurs de cabinet
et
l’article 110
-1 pour les
collaborateurs de groupes d’élus
.
83
Cet article fixe la règle de calcul suivante lorsque la population de la commune est comprise entre 40 001 et 400 000 habitants : deux collaborateurs auxquels
s’ajoutent des collaborateurs supplémentaires par
tranche de 45 000 habitants au-delà de 40 000 habitants.
84
Selon l’article 7 du décret, le traitement indiciaire d’un collaborateur de cabinet ne peut en aucun cas être supérieur à 90 % du traitement correspondant
à l'indice
terminal du grade administratif le plus élevé détenu par un fonctionnaire en activité ou de l'emploi administratif fonctionnel de direction le plus élevé de la collectivité.
La même règle s’applique aux indemnités.
85
«
Majorité municipale
» : 2 collaborateurs
Intergroupe «
Pour changer Bordeaux vraiment
» : 2 dont 1 pour le parti socialiste et 1 pour le parti communiste
«
Trois bordelais, le réveil
» :1
«
P. Sirgue soutenu par le Front national
» : 1
86
cf. article L. 2121-28 du CGCT
87
Depuis sa modification par l’article 40 de la loi n° 2012
-347 du 12 mar
s 2012, l’article 110
-1 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 modifié contraint à recruter en CDI
les collaborateurs de cabinet ayant effectué deux contrats de trois ans.
88
cf. question écrite n° 02422
Réponse du ministère de l’Intérieur publiée dans le
JO Sénat du 10 janvier 2013
Chap/Art
BORDEAUX
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Evol.
2010/2015
6531
Indemnités des élus (hors charges)
1 152 191 €
1 203 850 €
1 217 521 €
1 219 357 €
1 206 060 €
1 226 220 €
6,4%
345 657 €
361 155 €
365 256 €
365 807 €
361 818 €
367 866 €
6,4%
Frais de fonctionnement des groupes d'élus
210 026 €
164 921 €
176 920 €
243 411 €
228 744 €
253 793 €
20,8%
en % des indemnités des élus
18,2%
13,7%
14,5%
20,0%
19,0%
20,7%
13,5%
plafond légal :
30% des indemnités des élus
656
(source : comptes administratifs)
Fonctionnement des groupes d'élus
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 36 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
5.4.1.2
Des conventions de mise à disposition de personnel incomplètes
Les conventions de mises à disposition «
sortantes
» méritent d’être complétées de façon à signaler le
s montants des
remboursements et les échéances, et stipuler leur réactualisation en cas de c
hangement de grade ou d’échelon.
L’ordonnateur s’est engagé à régulariser la situation rapidement.
Les conditions de mise à disposition, pour la période 2016-2018,
de quatre conservateurs d’État auprès de la bibliothèque
municipale de Bordeaux, qui jouit du statut de bibliothèque classée en raison de la richesse de ses collections
patrimoniales appartenant en grande partie à l’État,
ne soulèvent pas de difficulté.
5.4.1.3
-
Des règles d’avancement favorables aux agents
et améliorées en fin de période
Jusqu’en 2016, l
a collectivité a prononcé quasiment
tous les avancements d’échelons à la durée minimale
(1 426 sur 1 457 en 2013 soit 98 %) alors que
jusqu’en 2015
, leur attribution
devait tenir compte à la fois de l’ancienneté
et de la valeur professionnelle
89
, ce deuxième critère étant discriminant en cas d’avancement à l’échelon minimal
. Depuis
sa modification par la loi de finances pour 2016, l’article 78 de la loi n° 8
4-
53 du 26 janvier 1984 affirme que l’avancement
d’échelon n’est plus fonction que de l’ancienneté, sauf quand des statuts particuliers obligent à considérer la valeur
professionnelle, et selon des modalités de contingentement qu’un décret en conseil d’Éta
t doit venir préciser. En vertu du
V de l’article 148 de la loi de finances pour 2016, ce changement n’
est entré
en vigueur qu’au 1
er
juillet 2017, sauf pour
les corps et cadres d'emplois de catégorie B et certains corps de catégorie A
90
, pour lesquels la d
ate d’application est plus
précoce : 1
er
juillet 2016 ou avant en cas de publication des statuts particuliers. Avec cette modification, le nombre de
décisions d’avancement à la durée minimale devrait connaître une réduction significative
.
En matière
d’avancements de grade
, la ville a amélioré en fin de période les taux maximums de promotion
à l’ancienneté
ou par examen professionnel, toujours
plus favorables que ceux en vigueur dans les administrations de l’
État. Certains
taux atteignent 80 % ou 100 % ce qui permet de promouvoir, en théorie, la plupart ou tous les agents remplissant les
conditions statutaires requises. Fixés de façon régulière
en application de l’article 49 de la loi n° 84
-53 du
26 janvier 1984 modifié, ils offrent
l’avantage de ne pa
s organiser annuellement une procédure de révision du taux de
chaque grade. Autre règle plus favorable que celle appliquée dans les administrations
de l’État, les agents réussissant un
concours sont titularisés sur place.
E
n fin de période, plus d’un a
gent sur deux
bénéficie, chaque année, soit d’un avancement d’échelon, soit d’un
avancement au grade supérieur, ce qui explique le niveau élevé du glissement vieillissement technicité (GVT) positif.
5.4.2
La coexistence de nombreuses rémunérations accessoires
5.4.2.1
Un dispositif global difficilement lisible avec parfois des retards dans les mises
à jour
Le régime indemnitaire des agents comprend des indemnités de grade et des indemnités valorisant les fonctions
d’encadrement, d’expert
ise et les sujétions particulières. Selon le dernier bilan social disponible, en 2015, 891 agents
avaient perçu des indemnités de sujétions dont 295 agents de catégorie A, 114 de catégorie B et 482 de catégorie C.
89
Selon l’article 78 alinéa 2 de la loi n° 84
-53 du 26 janvier 1984 dans sa version en vigueur avant le 1
er
janvier 2016, «
L'avancement d'échelon à l'ancienneté maximale
est accordé de plein droit. L'avancement d'échelon à l'ancienneté minimale peut être accordé au fonctionnaire dont la valeur professionnelle le justifie
». Le Conseil
d’État avait en plus précisé que
l’administration ne peut «
se borner à mettre en œuvre sans examen des situations
individuelles un
avancement à l
’ancienneté en
fonction de la seule durée moyenne attachée statutairement à chaque échelon
» (Conseil d’État, Syndicat C.G.T
-F
.O de l’INSEE, 15 janvier 1992
).
90
Infirmiers et personnels paramédicaux, cadres de santé et emplois de la filière sociale dont l'indice brut terminal est au plus égal à 801
source : bilans sociaux et
ville de Bordeaux
2010
2011
2012
2013
2014
2015
moyenne nationale
2013 (CNFPT/DGCL)
nombre d'agents titulaires
4 010
4 020
4 082
4 072
4 110
4 179
communes/éts com.
+ 100 000 hab.
39
39
48
49
47
26
11 C - 18 B - 10 A
11 C - 18 B - 10 A
26 C - 14 B - 8 A
19 C - 17 B - 13 A
15 C - 18 B - 14 A
12 C - 10 B - 4 A
en % des titulaires
1%
1%
1%
1%
1%
1%
292
259
250
280
361
372
232 C -49 B - 21 A
202 C -35 B - 22 A
C - B
227 C - 24 B - 29 A
C -
B - A
280 C -
35 B - 67 A
en % des titulaires
7%
6%
6%
7%
9%
9%
10%
nombre d'agents promus
331
298
298
329
408
398
en % des titulaires
8%
7%
7%
8%
10%
10%
1 357
1 531
1 522
1 457
1 950
1 825
1056 C - 173 B - 128 A
1210 C - 196 B - 125 A
1171 C - 202 B -
149 A
1138 C - 179 B -
140 A
1564 C - 220 B -
166 A
1409 C - 235 B -
181 A
34%
38%
37%
36%
47%
44%
36%
promotions et avancements
1 688
1 829
1 820
1 786
2 358
2 223
en % des titulaires
42%
45%
45%
44%
57%
53%
promotions internes
avancements de grade
avancements d'échelon
source : bilans sociaux
BORDEAUX - PROMOTIONS 2010 - 2015
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Depuis le 1
er
janvier 2015, le montant des primes
n’e
st plus modulé en fonction de la notation. La plupart des agents
contractuels permanents de la ville bénéficient du même régime indemnitaire que les titulaires. Mais la présentation des
comptes, conforme à la nomenclature comptable en vigueur, ne permet pa
s d’isoler, au sein de leurs rémunérations, les
dépenses correspondantes.
Plusieurs délibérations, parfois longues et complexes, organisent le régime indemnitaire ce qui ne facilite pas la
compréhension générale du dispositif. Durant la période sous-revue,
les indemnités non constitutives d’avantages acquis
au sens de la loi de 1984 ont été régies par trois délibérations de principe consacrées principalement, mais pas
uniquement, aux régimes dits de grade : une première délibération du 31 janvier 2005 (n° 2005-0044) a refondu le
dispositif indemnitaire des agents de la ville, en procédant à des harmonisations et des réévaluations afin de favoriser la
parité entre métiers ; elle a ensuite été complétée et actualisée sur de nombreux points par les délibérations
n° 2012-407 du 16 juillet 2012 et n° 2012-707 du 17 décembre 2012. Les 22 février 2016 et 12 décembre 2016,
deux nouvelles délibérations (n° 2016-48 et n° 2016-483) sont venues approuvées, à la demande du comptable public,
l’existence de nombreuses
indemnités spécifiques ou rémunérant des sujétions particulières.
Les délibérations relatives aux indemnités horaires pour travaux supplémentaires (IHTS) et au barème des indemnités
d’astreinte
ont été actualisées avec beaucoup de retard. Ainsi, les deux coefficients applicables aux IHTS depuis le
1
er
janvier 2008, précisés dans l
’article 2 du
décret n° 2008-199 du 27 février 2008 (1,25 pour les 14 premières heures
supplémentaires et 1,27 pour les heures suivantes
91
),
n’ont été officiellement transposés que
le 30 mars 2015, par la
délibération n° 2015-1150, soit sept ans après la parution du texte réglementaire. Dans
l’intervalle,
la ville a appliqué les
taux légaux sans rapporter la délibération n° 2008-0036 du 28 janvier 2008 qui retenait le coefficient de 1,07 pour les 14
premières heures supplémentaires
, par référence à l’article 7 du
décret n° 2002-598 du 25 avril 2002 abrogé par le décret
précité de 2008.
De même, en dépit des modifications réglementaires apportées au régime des astreintes en mai 2005
92
et avril 2015
93
, les
tarifs exposés dans une délibération du 28 janvier 2002
n’ont été mis à jour qu’en décembre 2016
, durant le contrôle de
la chambre
94
. À la différence des IHTS, le dispositif national
n’a pas
été directement appliqué à tous les agents : le contrôle
des bulletins de paie de l’exercice 2015
a montré que les astreintes d’exploitation servies aux agents de la filière technique
ont été calculées selon le barème antérieur à celui
d’
avril 2015. Ce même contrôle a aussi fait apparaitre quelques
incohérences dans les opérations de règlement,
avec un nombre unitaire d’indemnités d’astreinte
de nuit supérieur au
nombre de nuits du mois en cause (exemples
: M. X, 51 astreintes de nuit en semaine (512,55 €) en janvier 2015 –
M. Y,
39 astreintes de nuit en semaine (391,95 €) en octobre 2015 –
M. Z, 33 astreintes de nuit en semaine (331,65 €) en
octobre 2015). En réponse aux observations provisoires,
l’ord
onnateur a expliqué ces écarts par des régularisations, et
dans un cas, par une erreur de saisie.
Il a certifié qu’aucun
e indemnité
n’a été
versée de façon injustifiée.
Enfin, les délibérations indemnitaires continuent à mentionner les deux cadres
d’emploi de rééducateurs et d’assistants
médicotechniques qui sont fusionnés dans le cadre d’emplois des techniciens paramédicaux territoriaux, depuis le 1
er
avril
2013 (décret n° 2013-262 du 27 mars 2013).
La ville s’est engagée à porter le bon
intitulé dans la prochaine délibération
indemnitaire globale qui étendra le régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de
l'engagement professionnel (RIFSEEP)
, d’ici 2018
.
5.4.2.2
L’importante revalorisation de 2012
L’actualisati
on du régime indemnitaire en juillet 2012 se décline en trois volets :
-
l’octroi d’une revalorisation de 30 € brut
s à tous les agents permanents présents le 1
er
juillet 2012, titulaires et
non-titulaires, y compris les assistantes maternelles ;
- des
revalorisations différenciées des indemnités des agents des filières administrative, culturelle et d’animation
95
échelonnées en deux temps : la moitié au 1
er
janvier 2013
et l’autre moitié au 1
er
janvier 2014, sauf pour les agents de
catégorie C, échelle 3 et 4, pour lesquels la totalité de la revalorisation a été effective en 2013 ;
91
Dans la limite de 25 heures mensuelles pour les agents à temps plein
92
Décret n° 2005-542 du 19 mai 2005
93
Décret n° 2015-415 du 14 avril 2015 relatif à l'indemnisation des astreintes et à la compensation ou à la rémunération des interventions aux ministères chargés du
développement durable et du logement - Arrêté du 14 avril 2015 fixant les montants de l'indemnité d'astreinte et la rémunération horaire des interventions aux ministères
chargés du développement durable et du logement. Ce décret identifie différencie
les astreintes d’exploitation et de sécurité applicables aux fonctionnaires de toutes
catégories, désormais rémunérées différemment, et les astreintes de décision concern
ant les personnels d’encadrement nettement revalorisées
.
94
Délibération n° 2016-487 du 12 décembre 2016
95
Le régime indemnitaire du
cadre d’emploi des techniciens territoriaux
a été écarté car il était supérieur à la moyenne des régimes indemnitaires de même catégorie
et jugé suffisamment attractif.
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
- la création au 1
er
septembre 2012
d’un niveau d’encadrement de proximité nommé
«
N-3
» pour un nombre limité
d’
agents particulièrement éloignés de leur hiérarchie directe, comme les responsables de site des écoles, ou
particulièrement autonomes dans leurs missions (futurs responsables de quartier), ouvrant droit à une revalorisation de
70 € bruts de leurs indemnités dont
la NBI d’encadremen
t.
La délibération n° 2012-707 du 17 décembre 2012 qui répertorie les indemnités par filière et leurs paramètres, parfois en
les actualisant, a instauré la prime de fonction et de résultat (PFR) pour les agents de catégorie A de la filière administrative
et
l’indemnité de performanc
e et de fonction pour ceux de la filière technique. Une troisième
96
délibération est venue
actualiser, au 1
er
septembre 2014, le régime indemnitaire de grade des administrateurs territoriaux.
Les revalorisations catégorielles se sont traduites, au 1
er
jan
vier 2013 par des augmentations mensuelles allant de 35 € à
261 € pour les agents de catégorie A hors administrateur
s territoriaux
, de 20 € à 153 € pour les agents de catégorie B et
de 10 € à 112 € pour les agents de catégorie C. Les plafonds annuels de la
PFR, parts fonctions et résultat, ont été fixés
à 20
100 € pour un attaché, 25
800 € pour un attaché principal et un directeur territorial, 49
800 € pour un administrateur
territorial, 55
200 € pour un administrateur hors classe et un administrateur génér
al. En moyenne, chaque grade mentionné
dans la délibération du 16 juillet 2012
a bénéficié d’une revalorisation de 27 % environ avec une très large diversité de
cas, comme en témoigne le tableau suivant :
source : CRC
Entre 2010 et 2015, le montant indemnitaire par agent titulaire s’est accru de 11 %, majoritairement grâce aux
modifications introduites en 2012. Les revalorisations expliquent 71 % de l’augmentation totale des dépenses
indemnitaires relatives aux agents titulaires.
source : CRC
Une délibération n° 2016-484 du 12 décembre 2016 a remplacé, à montant inchangé au départ, la PFR pour les
administrateurs et les attachés de la filière administrative, par le nouveau régime indemnitaire tenant compte des fonctions,
des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel (RIFSEEP) à compter du 1
er
janvier 2017. Les plafonds
votés par le conseil municipal (IFSE et complément indemnitaire annuel) correspondent aux montants maximaux annuels
fixés par arrêtés ministériels des 3 et 29 juin 2015. La délibération annonce que les montants seront individualisés dans
des arrêtés.
En dépit de ces revalorisations indemnitaires, le salaire moyen par agent est resté en-deçà de la moyenne de
comparaison.
5.4.2.3
- Plusieurs indemnités spécifiques qui ne reposent sur aucune base légale
Les trois délibérations précitées de 2005 et de 2012 évoquent les indemnités spécifiques mais ne les décrivent pas toutes.
Celles recensées dans le tableau de la page suivante ont été servies durant la période, sur un simple avis du comité
technique paritaire.
Leur octroi n’a
été validé par le conseil municipal que très tardivement et en réponse à une demande
du comptable public, par la délibération n° 2016-48 du 22 février 2016,
malgré l’engagement suivant
pris dans la
délibération n° 2012-707 du 17 décembre 2012 :
« un troisième volet vous sera présenté au cours du premier semestre
2013, il complèter
a en particulier le dispositif mis en place en 2008 valorisant les missions d’encadrement et de
reconnaissance de certaines fonctions ou sujétions liées aux conditions d’exercice
».
96
Délibération du 29 septembre 2014
nombre de
grades
moyenne
médiane
maximum
minimum
cat A
10
+33%
+33%
+69%
+9%
cat B
20
+22%
+16%
+67%
+10%
cat C éch 5 et 6
10
+52%
+53%
+78%
+20%
cat C éch 3 et 4
12
+8%
+8%
+8%
+6%
revalorisations du régime indemnitaire (16/7/2012) par grade
2010
2011
2012
2013
2014
2015
évolution
2010/2015
dépenses totales
19 278 678
19 864 779
19 978 489
21 197 985
22 033 897
22 368 912
+16%
population
4 010
4 020
4 082
4 072
4 110
4 179
+4%
montant/agent
4 808
4 941
4 894
5 206
5 361
5 353
+3%
-1%
+6%
+3%
0%
régime indemnitaire des agents titulaires
variation annuelle/agent
+11%
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Le 12 décembre 2016, pendant le contrôle, la délibération n° 2016-483 est venue ratifier le versement de sept autres
primes particulières et actualiser leurs barèmes : -
indemnité horaire pour travail normal de nuit portée de 0,17 € à 0,80 €
indemnité horaire pour travail du dimanche et jours fériés entre 6 heures et 21 h
eures soit 0,74 € par heure effective de
travail
indemnité allouée aux régisseurs d’avances et de recettes en fonction des fonds maniés –
indemnité de panier
pour un travail effectué entre 21 heures et 6 heures durant au moins 6 heures consécutives soit
1,97 € par nuit –
indemnité
pour travaux dangereux, insalubres, incommodes ou salissants en fonction des risques encourus
indemnité des agents
des services municipaux d’inhumation –
prime de responsabilité des emplois administratifs de direction des communes
de plus de 2 000 habitants. À la différence de celles décrites dans le tableau, le principe de leur versement est affirmé
dans un texte national et dans une délibération du 10 juillet 2000. Mais les barèmes avaient été périodiquement
réactualisés sans décision du conseil municipal. Autre irrégularité relevée, les assistantes maternelles sous contrat
perçoivent deux primes non décrites dans un texte règlementaire, notamment au
code de l’action sociale et des familles
(CASF), ou à défaut dans la convention collective nationale des assistants maternels
: une prime d’ancienneté approuvée
par une délibération n° 2005-0146 du 21 mars 2005
réévaluée en fonction du pourcentage d’augmentation du point
d’indice de la Fonction publique
et une prime de participation à des réunions.
En réponse, le
maire s’est engagé à faire supprimer toutes les indemnités non prévues par un texte réglementaire
. Il a
également indiqué que le régime indemnitaire des assistantes maternelles sera redéfini
, à l’occasion de la révision du
contrat de travail des assistantes maternelles, actuellement en cours.
5.4.2.4
Une NBI attribuée à plus de la moitié des agents
L
’attribution de la
nouvelle bonification indiciaire (NBI), qui ne nécessite pas de délibération, est attachée à certains
emplois listés au décret n° 2006-779 du 03 juillet 2006. Elle implique l'exercice d'une responsabilité particulière, la mise
en œuvre d'une technicité particulière
,
l’exercice de
fonctions d’accueil à titre principal
ou encore une technicité couplée
à une polyvalence particulières
; elle n’est plus liée comme auparavant, à l’appartenance à un grade ou cadre d’emplois
de la Fonction publique territoriale
97
.
97
Décret n° 91-
711 du 24 juillet 1991 portant attribution de la NBI à certains personnels de la Fonction publique territoriale aujourd’hui a
brogé
Date délibération initiale ou CTP
niveau N+1 (directeurs généraux)
250 €
niveau N (directeurs)
210 €
niveau N-1 (chefs de service)
150 €
niveau N-2 (cadres de proximité)
100 €
niveau N-3 (encadrement de proximité)
50 €
créé par délibération du 16 juillet 2012
Responsables de structure (directrices, sous-directrices de crèche)
150 €
Puéricultrices ayant des fonctions d’encadrement
60,98 €
Puéricultrices-adjointes au responsable de structure
30,49 €
Commandant d’unité
130 €
Adjoint au chef de brigade
110 €
Chargé de mission
100 €
CTP 28 mai 2008
Niveau N-3 (Autonomie/Expertise)
50 €
?
Agents de la Sécurité voie publique (travail de nuit/dimanche/horaires décalés en 3/8)
210 €
CTP 22 janvier 2008
Agents accomplissant des travaux incommodants ou dangereux
50 €
Agents travaillant régulièrement et en roulement les week-ends (3 week-ends sur 4)
200 €
Agents travaillant régulièrement et en roulement le week-end, de nuit ou en 2/8
80 €
CTP 14 mai 2009
Agents appartenant au service des manifestations en relation avec les commerçants (plaçage)
80 €
Agents des archives municipales dans le cadre des services communs
100 €
Agents de police municipale
80 €
ASVP Berge de Garonne
50 €
ASVP (agent de surveillance de la voie publique)
30 €
ASVP
76,31 €
Agents du CVPU (centre de vidéo-protection urbaine)
128 €
Service réception
330 €
Services administratifs
175 €
Manifestations publiques
175 €
Chauffeurs/huissiers
218 €
Petite enfance
Régime indemnitaire d'encadrement
Prime spécifique d'encadrement
Régime indemnitaire mensuel de fonctions et de sujétions
(source : délibération du 22 février 2016)
F O N C T I O N S
pas de présentation en CTP
(Cf. page 9 CTP du 28 mai 2008)
?
CTP 28 mai 2008
CTP 28 mai 2008
Agents de la police municipale
Régime indemnitaire de sujétions
Police municipale
S U J E T I O N S
CTP 21 octobre 2009
Agents du cabinet du maire
CTP 21 octobre 2009
CTP 28 mai 2008
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Si la dépense globale correspondante reste ici contenue (m
oins de 1 % de la masse salariale), plus d’un agent sur deux
perçoit une NBI allan
t de 10 à 175 points d’indice
98
. Ce constat amène à douter de la bonne application des critères
règlementaires de sélectivité tandis que de très nombreuses indemnités créées par la ville sont censées aussi rétribuer
les fonctions d’encadrement et/ou les sujétions particulières (par exemple, l’indemnité d’encadrement n
-3).
En incluant la NBI dans le périmètre des indemnités versées aux fonctionnaires de la ville, leur total représentait en 2013
comme en 2015 environ 21 % de leur rémunération, hors avantages familiaux, soit un taux similaire à la moyenne du
régime indemnitaire alloué, en 2013, aux agents titulaires des communes de plus de 100 000 habitants
99
.
5.4.2.5
Trois avantages collectivement acquis
Trois éléments de rémunération sont présentés dans la délibération n° 2016-48 le 22 février 2016 comme des avantages
collectivement acquis au sens de l
’article 111 de la loi n° 84
-53 du 26 janvier 1984 dont deux mis en place en 1948 et
longtemps versés par le comité des œuvres sociales :
La prime de départ en retraite : égale à deux mois de pension ;
La garantie de maintien de salaire qui compense entièrement la perte de rémunération en cas de congé de
maladie de plus de 90 jours sur une période de référence de douze mois (le statut de la Fonction publique impose
la réduction de moitié du traitement indiciaire dans cette circonstance). En 2015, la dépense correspondante
s’est élevée à 1
481
812 € contre 1
262
248 € en 2011
(
+17,4 %), sous l’effet de la dégradation de l’absentéisme
;
La prime de service. S
on montant est figé depuis 1998 à 95,28 €/mois
pour les agents permanents fonctionnaires
et contractuels,
et à 79,27 €/mois
pour les agents non permanents.
À la suite de la mutualisation des services et à la demande du comptable, la ville a confirmé le maintien de ces trois
avantages aux agents de la ville, en faisant voter la délibération n° 2016-48 du 22 février 2016.
La chambre recommande à la ville de regrouper
l’ensemble des rémunérations accessoires
dans un seul et même
document actualisable annuellement, de supprimer les primes de fonctions ou de sujétions impossibles à relier
à une indemnité règlementaire, de les compenser éventuellement par un abondement de
l’une des primes du
régime dit de grade dans la limite des enveloppes annuelles, et de mieux les coordonner avec la NBI de façon à
éviter de rémunérer à deux titres la même fonction ou sujétion.
En réponse, la ville indique que la mise en place du RIFSEEP
100
va permettre de refondre l’ensemble du régime indemnitair
e
des agents de la ville et de regrouper rapidement toutes ses composantes dans un seul document.
5.4.3
Un salaire moyen en progression à partir de 2014
Même en 2014, exercice le plus proche pour lequel des données de comparaison sont disponibles, le salaire moyen par
agent reste en-deçà de la moyenne de comparaison en dépit de la forte revalorisation des régimes indemnitaires opérée
en 2012.
98
Les bilans sociaux remplis par la ville ne contiennent pas le tableau informatif prévu dans la maquette nationale ; ils ne donnent en conséquence aucune indication
sur cet élément de rémunération. Les extractions comptables au 31 décembre 2015 ont fait apparaître la répartition suivante sur une population de 2 166 agents
(224 de catégorie A, 174 de catégorie B et 1 768 de catégorie C) : 1 136 agents (10 points)
374 agents (15 points)
3 agents
- 21 agents (19 points)
136 agents
(20 points)
46 agents (22,5 points)
145 agents (25 points)
176 agents (30 points)
2 agents (38 points)
22 agents (40 points)
37 agents (45 points)
28
agents (50 points)
1 agent (54 points)
1 agent (57 points)
16 agents (60 points)
7 agents (67,5 points)
1 agent (70 points)
10 agents (75 points)
2 agents
(80 points)
1 agent (130 points)
1 agent (175 points).
99
Source : Bilans sociaux 2013 - Synthèse nationale
100
régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de l'engagement professionnel
Nouvelle bonification indiciaire
- (source : ville de Bordeaux)
2015
Effectif réel hors vacataires
4 463
Effectif réel titulaires
4 176
Nombre d’agents bénéficiaires de la NBI
2 232
% d’agents bénéficiaires / effectif des titulaires
53,44%
Nombre de points de NBI attribués pour le mois de décembre 2015
27 578
Dépense annuelle 2015
1 509 233 €
% dépense annuelle 2015 de la NBI rapportée à la masse salariale
0,8
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
En moyenne sur la période, le taux de croissance des rémunérations des personnels en place deux années consécutives
calculé par la ville s’élève à 4 % par an, sous l’effet de la forte augmentation enregistrée entre 2013 et 2014
(+12,03 %)
consécutive à la revalorisation indemnitaire de juillet et de décembre 2012.
5.4.4
Les
dépenses d’action sociale et les
avantages en nature
5.4.4.1
Les dépenses d’action sociale
La ville propose de nombreuses prestations d’action sociale
pour un montant par agent de 775 € en 2015.
Les prestations
significatives en montant sont constituées par le complément de salaire versé en cas de maladie et la prime de départ en
retraite déjà évoqués
(1,76 M€ en tout)
, par les aides à la restauration collective, aux transports
et parkings (0,94 M€)
et
par les subventions aux associations de personnel
(0,48 M€)
.
5.4.4.2
Des logements concédés à des conditions devenues obsolètes
5.4.4.2.1
L
’état des lieux
Un état transmis par la ville recense, au 31 décembre 2015, 71 logements concédés, tous par nécessité absolue de
service,
aux
agents
suivants :
trois
emplois
fonctionnels
(secrétaire
général-adjoint
«
services
»,
directeur-général-
adjoint chargé de l’éducation, sport et société, directeur
-général-adjoint chargé des solidarités et de la
citoyenneté), trois agents occupant des emplois dits de direction (deux
directeurs d’établissement d’enseignement
artistique et un directeur de la police municipale), un attaché territorial affecté comme collaborateur administratif au centre
de La Dune à Arcachon, un cadre B affecté au jardin botanique et 63 cadres C adjoints techniques territoriaux assurant le
gardiennage des stades, gymnases, piscines, cimetières et écoles maternelles et primaires.
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Evol. 2010/2015
nombre ETP agents permanents seulement
4262
4246
4329
4353
4346
4463
4,7%
salaire moyen brut annuel
25 083 €
25 300 €
25 680 €
24 296 €
26 743 €
27 183 €
salaire moyen brut mensuel
2 090 €
2 108 €
2 140 €
2 025 €
2 229 €
2 265 €
salaire mensuel net (84 % du brut)
1 756 €
1 771 €
1 798 €
1 701 €
1 872 €
1 903 €
salaire brut FPT
- SIASP / INSEE (hors contrats aidés)
*
2238
salaire brut Talence
1853
1914
1936
1969
2050
salaire brut Bègles
1826
1844
1914
1919
salaire brut Le Taillan-Médoc
1865
1895
1939
1970
2009
salaire net FPT INSEE
1851
1902
2010/2011
2011/2012
2012/2013
2013/2014
2014/2015
tous agents
3,51%
4,32%
-3,46%
12,03%
3,72%
Source : Bordeaux et Faits et chiffres – éditions 2015 – Les rémunérations dans le Fonction publique en 2013
*Le salaire pris en compte est le salaire brut -hors parts patronales- pour les agents permanents seulement.
Evolution du salaire moyen par agent* (en €)
8,4%
Eléments de comparaison CRC
Eléments : ville de Bordeaux
Evolution en % du salaire moyen des agents présents deux années consécutives
source : ville de Bordeaux
source : bilans sociaux Bordeaux
2011
2013
2015
Evol 11/15
Aides financières accordées au personnel
15 226
8 637
21 247
39,5%
Primes aux ayants droit
17 444
25 045
13 944
-20,1%
Primes de départ à la retraite
355 794
274 386
273 866
-23,0%
Compléments de salaire
1 262 248
1 221 312
1 481 812
17,4%
Allocation frais de garde/enfant handicapé
75 122
116 360
75 062
-0,1%
Primes médailles du travail
26 644
37 116
24 941
-6,4%
Fête des retraités
12 000
2 267
0
-100,0%
Carte Pass + transports intermodaux
261 051
304 465
229 526
-12,1%
Restauration municipale
615 338
260 249
549 131
-10,8%
Attribution place de parking
147 513
162 442
10,1%
Participation crèches, clsh…
32 823
40 232
20 271
-38,2%
Avantages directs aux agents
2 673 691
2 437 582
2 852 242
6,7%
Bonification des prêts Crédit Municipal
36 586
35 958
22 384
-38,8%
Frais de gestion Crédit Municipal
11 500
11 500
11 500
0,0%
Prêts accordés par la commission sociale
48 086
47 458
33 884
-29,5%
ACOSMB
350 000
393 971
400 000
14,3%
ASLMB
63 000
84 020
83 680
32,8%
Subventions aux associations
413 000
477 991
483 680
17,1%
Personnel en charge de l'action sociale
162 817
79 974
90 109
-44,7%
personnel mis à disposition
38 825
65 141
68 275
75,9%
personnel service social
123 993
14 833
21 834
-82,4%
Total avantages servis aux agents
3 297 594
3 043 005
3 459 915
4,9%
Avantage moyen par agent
777 €
699 €
775 €
-0,2%
Dépenses en faveur du personnel en €
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Mais la vérification des bulletins de paie du mois de décembre 2015 a révélé que quatorze autres logements municipaux
étaient occupés aux mêmes conditions par
d’autres agents dont le
directeur général adjoint, le directeur général des
services techniques et le directeur de cabinet du maire. 85 logements sont donc attribués par la ville, à titre gracieux et
avec fourniture des fluides, la ville procédant bien à la déclaration fiscale de ces deux avantages. Les services ont confirmé
l’absence de
concession au nom de «
l’utilité de service
», notion désormais abrogée.
5.4.4.2.2
Un réexamen des conditions de concession à effectuer rapidement
Le décret n° 2012-752 du 9 mai 2012 a profondément modifié le régime juridique des concessions de logement. En
application du princip
e de parité avec la Fonction publique de l’
État, ses dispositions intéressent aussi les logements et
les agents des collectivités territoriales. Codifiées dans la partie règlementaire du code général de la propriété des
personnes publiques, elles apportent trois modifications substantielles :
― l’accomplissement d’astreintes ne suffit plus à justifier l’octroi d'un logement par nécessité absolue de service. S
euls
les personnels ayant une obligation de disponibilité totale pour des raisons de sûreté, de sécurité ou de responsabilité
peuvent y prétendre ;
― un régime de convention d'occupation à titre précaire remplace les concessions de logement par utilité de service qui
sont supprimées. Il est ouvert aux catégories de personnels qui sont tenus d'accomplir un service d'astreinte, mais qui ne
réunissent pas les conditions exigées pour bénéficier d’une concession de logement par nécessité absolue de service.
Les occupants doivent, en contrepartie, acquitter une redevance d'occupation égale à 50 % de la valeur locative réelle
des locaux, calculée sur le montant des loyers du marché immobilier local ;
― les surfaces sont limitées et déterminées en fonction du nombre de personnes à charge de l’
occupant du logement.
Le décret n° 2013-651 du 19 juillet 2013 a autorisé
les agents titulaires d’une concession de logement, à la date d’
entrée
en vigueur du décret n° 2012-752 du 9 mai 2012,
d’
en conserver le bénéfice jusqu'au 1
er
septembre 2015. La ville aurait
s’assurer
, avant cette échéance, de
la présence d’une obligation de disponibilité totale
dans chacune des
85 concessions, et à défaut, réclamer aux occupants une redevance égale à la moitié de la valeur locative du logement.
Cette remise à plat ne peut plus être différée ; elle doit entraîner
l’approbation
d’
une nouvelle délibération pour identifier
le statut des logements dont la liste est fractionnée dans douze délibérations
101
, ainsi que la réécriture des arrêtés et
concessions pour spécifier la composition de chaque logement, sa superficie
et les fonctions de l’attributaire
.
La chambre demande à la ville de m
ettre en œuvre les dispositions du décret n° 2012
-752 du 9 mai 2012.
En réponse, l’ordonnateur a indiqué qu’une délibération, en ce sens, sera
rapidement présentée en conseil municipal.
5.4.4.3
L’utilisation des véhicules
5.4.4.3.1
- Une flotte quantitativement importante transférée à la métropole
au 1
er
janvier 2016
Forte à fin 2015 de 8 véhicules de fonction, 186 véhicules de service et 366 véhicules utilitaires
102
, la flotte municipale a
été transférée, au 1
er
janvier 2016, à Bordeaux-Métropole qui en assure la gestion via des contrats d'engagement passés
avec la ville. En incorporant au numérateur les véhicules utilitaires assimilables à des véhicules légers (224 sur 366), le
taux d’équipement par agent s’établissait
à un véhicule pour 10,7 agents en 2015, avant mutualisation
103
. Il était à peine
meilleur que celui des conseils départementaux de la Gironde (8,74 en 2014) et du Lot-et-Garonne (9,3 en 2014) avec
une meilleure optimisation
grâce à la mise en place, en août 2014, d’un pool de 50 véhicules en «
auto partage
», et à
l’absence d’affectation nominative des véhicules autres que ceux de fonction et ceux pour lesquels un remisage à domicile
est autorisé (43 agents).
101
Une première délibération n° 97-146 du 24 mars 1997 modifiée par les délibérations des 25 avril 2000, 18 juillet 2003, 22 novembre 2004, 21 novembre 2005,
29 janvier 2007, 27 octobre 2008, 26 avril 2010, 27 septembre 2010, 27 juin 2011, 24 octobre 2011, 29 mai 2012
102
cf. annexe 1 tableaux 4
103
=(8 véhicules de fonction+186 véhicules légers+224 véhicules utilitaires) / 4 469 agents
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Faute de bilan économique et budgétaire justifiant la taille du parc, la dépense globale de fonctionnement afférente à
l’utilisation des 418 véhicules légers peut être
évaluée à au moins
1 M€ à partir d’un coût annuel de fonctionnement par
véhicule de 2
430 €. Cette valeur
unitaire
, qui n’intègre pas la charge d’amortissement, avait été déterminée lors du
contrôle de la régie d’exploitation des services d’eau
de la Charente-Maritime (RESE
104
)
en accord avec l’organisme
à
partir de données 2012. Elle est donc probablement en-deçà du coût réel. Lors du comité technique paritaire du
23 octobre 2008, un conseiller
municipal avait d’ailleurs évoqué un coût
unitaire
de 500 € par mois
(6
000 € par an)
.
Manifestement, la récupération par la métropole de missions exigeant des déplacements motorisés (entretien de la voirie
par exemple) devrait entraîner la réduction significative de ce poste de dépenses au budget communal.
La chambre recommande d’é
tablir un bilan annuel détaillé d
e l’utilisation des
véhicules
faisant ressortir le nombre
de kilomètres parcourus et les différents éléments de coût (dont les dépenses de carburant et de personnel)
et de vérifier
périodiquement l’adéquation de la taille du parc automobile aux besoins
.
En réponse, la ville
a annoncé que l’adéquation
entre les affectations de véhicules et les besoins des services est en cours
de vérification. Elle table sur
la mise en service d’un logiciel unique de gestion et de maintenance,
pour établir un bilan
annuel du nombre de kilomètres parcourus par véhicule, et des différents éléments de coûts.
5.4.4.3.2
La nécessité de faire approuver par délibération l’utilisation de
véhicules de service pour les trajets travail/domicile
Directement placés auprès d’une direction générale, d’une direction ou d’un service et non d’un agent, les conditions
d’utilisation des véhicules de service (habilitation, mutualisation, organisation, fonctionnement, responsabilités, remisage,
tenue du carnet de bord, amendes, sinistres, entretien et lavage, réservation…
) étaient exposées dans un règlement
intérieur d’utilisation
, approuvé par le conseil municipal le 27 octobre 2008. L
es remisages à domicile et l’utilisation d’un
véhicule pour réaliser les trajets travail/domicile étaient autorisés pour les agents non cadres soumis à des astreintes
spécifiques, et de façon systématique, pour 43 agents (27 agents de catégorie A, 10 de catégorie B et 6 de catégorie C).
En compensation, onze mois sur douze, la ville prélevait sur leur salaire une redevance non revalorisée depuis 2008, et
croissante selon l’itinéraire le plus court séparant leur lieu de travail de leur domicile
105
.
Il a été pris acte de l’actualisation
des modalités de calcul de cette redevance, opérée par la délibération n° 2017-163 du 9
mai 2017. L’ordonnateur s’est,
en outre, engagé à soumettre annuellement au conseil municipal, la reconduction des conventions passées avec les élus
et agents concernés, conformément à l’article L. 2123
-18-1-1 du CGCT en vigueur depuis le 13 octobre 2013.
106
.
L’attribution des véhicules de fonction
au directeur général, aux directeurs généraux-adjoints, ainsi qu'au directeur de
cabinet du maire repose sur une délibération n° 2004-0130 du 29 mars 2004, qui ne soulève pas de difficulté sur son
principe.
L’avantage en nature constitué par l’attribution d’un véhicul
e de fonction est bien inclus dans le montant
imposable figurant sur les bulletins de paie des intéressés. Cinq
arrêtés individuels d’affectation
sur huit indiquent que la
mise à disposition de véhicule
«
fait l’objet d’une déclaration d’avantage en nature forfaitaire de 30 %, les frais de carburant
liés à une utilisation privative du véhicule étant exclus »
,
sans préciser toutefois la base de calcul du forfait.
5.5
S
YNTHESE INTERMEDIAIRE
En 2015, avant mutualisation, la ville employait 4
469 agents soit 207 de plus qu’en 2010. L’augmentation de l’effectif
municipal enregistrée sur la période (+4,9 %), plus rapide que celle de la population (+2,6 %
107
),
n’a pas dégradé le taux
d’administration qui était d’un agent pour 55 habitants en 2015. La majeure partie des emplois créés concerne la catégorie
C et la direction générale dont la compétence s’étend sur les écoles et sur les crèches.
Ramené à
3 155 agents au 1
er
janvier 2016, après transfert de 30 % des personnels aux services mutualisés,
l’effectif municipal
se
serait accru de 65 agents
au cours de l’année
2016 dont 32 auraient rejoint la direction générale
de l’
éducation, sport et
société. Cette évolution corroborerait les anticipations de la ville qui estime que la croissance démographique obligerait à
créer 60 emplois supplémentaires par an, à contexte inchangé.
L’effectif se compose très majoritairement d’agents
titulaires (87,5 % en 2014), à plein temps (93,3 %) appartenant à la filière technique (54,5 % en 2014) et à la catégorie C
(73,3 %). Environ 1 000 agents municipaux seraient présents dans les écoles.
104
Rapport d’observations définitives
rendu public le 5 novembre 2014
105
cf. annexe 1 tableaux 4
106
Article L. 2123-18-1-1 : «
Selon des conditions fixées par une délibération annuelle, le conseil municipal peut mettre un véhicule à disposition de ses membres ou
des agents de la commune lorsque l'exercice de leurs mandats ou de leurs fonctions le justifie
. »
107
Sur la base des données publiées sur le site des comptes des communes : 245 223 habitants en 2015 contre 238 921 habitants en 2010.
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Selon les données disponible
s, la mutualisation n’a pas
déformé la pyramide des âges : un cinquième des agents est
toujours
âgé de 55 ans et plus, ce qui offre un levier d’action pour éventuellement
comprimer le niveau des dépenses de
personnel, dans les années à venir. Entre 2011 et 2015, le recours aux différents dispositifs
d’emplois d’insertion
a été
intensifié : présents dans tous les services, ces emplois représentaient, en 2015, 11
% de l’effectif total hors assistantes
maternelles (emplois permanents et non permanents), soit trois
points de plus qu’en 2011
. Le plan prévisionnel et
pluriannuel de recrutement
, dont l’élaboration avait été annoncée en 2014, a été
transformé en plan annuel dans la
perspective de la mutualisation. Il apparaît nécessaire de le mettre maintenant en place, et plus généralement de renforcer
la vision prospective des ressources humaines
, dans un contexte d’accroissement des besoins lié à l’arrivée de nouvelles
populations. En réponse, la ville a annoncé l
a mise à l’étude d’un «
plan pluriannuel de fonctionnement
» destiné à anticiper
l’impact des ouvertures et fermetures d’équipements sur les effectifs qui y sont rattachés.
La délibération n° 2006-
618 du 18 décembre 2006 fixe le principe général d’une du
rée de travail annuelle de
1 607 heures après rajout de deux minutes quotidiennes au titre de la journée de solidarité. Après mutualisation,
41 % des agents y échappent car ils relèvent de régimes dérogatoires mis en place en considération de sujétions
particulières. La proportion élevée de bénéficiaires couplée aux modalités de récupération prévues (par attribution de jours
de congé supplémentaires et non par allègement des obligations horaires) invite
à s’inte
rroger sur le bienfondé de ces
régimes,
parfois plus favorables que ceux offerts aux personnels d’autres organismes œuvrant dans les mêmes secteurs
d’activité (exemple de l’accueil en crèche). Plusieurs d’entre eux ont, en plus, été mis en place sans délib
ération, après
avis du comité technique paritaire, ce qui rend leur régularité très incertaine. D
’autres
avantages spécifiques présentent
la même fragilité : les «
comptes de stockage »
qui comptabilisent des heures supplémentaires non récupérées, effectuées
entre 1998 et 2006, pour les restituer
aujourd’hui
sous forme de jours de congé ; les deux dispositifs de jours de
récupération ouverts aux agents qui participent à la célébration des mariages et aux opérations électorales ; ou encore
plusieurs motifs d
’absence
non reconnus par les textes nationaux. La diversité des actions déployées par la ville pour
lutter contre l’absentéisme n’a pas réussi à l’endiguer. Celui des agents titulaires s’est ainsi détérioré de façon continue
entre 2010 et 2015, avec une augmentation de 6,9 jours du nombre total de jours
d’
absence par agent. La maladie
ordinaire dont la part dans le total annuel des jours d’absence a cru de 9 points (61 % en 2010 contre 70 % en 2015) a
conforté sa prédominance parmi les causes du phénomène.
Le bilan social de 2015 indique qu’un peu plus de la moitié
des absences pour maladie ordinaire (51,1 %) se rapporte à des agents appartenant à
la classe d’âge 40
-54 ans. Dans
son courrier, le maire a tenu à rappeler certains facteurs explicatifs évoqués au plan national pour expliquer la dégradation
de l’absentéisme dans les collectivités locales, tels que le vieillissement des
effectifs, la présence, en leur sein,
d’une f
orte
proportion de personnels
d’exécution exposés aux troubles musculo
-squelettiques, ou encore les réformes territoriales en
cours qui obligent de nombreux agents à rejoindre une nouvelle collectivité ou modifier leurs compétences. Il cite
également, comme autre motif,
l’accroissement de la charge de travail résultant de l’ouverture des nouveaux équipements
municipaux destinés à répondre à l’augmentation de la population
.
Comme beaucoup d’autres collectivités territoriales, l’organisme a
rendu quasi-systématique
l’avancement d’échelon à
l’ancienneté minimale en violation du droit en vigueur
,
et les taux d’avancement de grade, bien que réguliers, sont plus
favorables que ceux en vigueur dans les services de l’
État. Organisé par plusieurs délibérations, parfois longues et
complexes, le régime indemnitaire comprend de nombreuses indemnités spécifiques, pour la plupart non adossées à un
texte national, dont certaines ont été versées
jusqu’en février 2016
sans délibération,
sur la base d’un simple avis du
comité
technique paritaire. Censées rétribuer des fonctions d’encadrement ou des sujétions particulières, elles
se
superposent très souvent à la NBI allouée à
plus d’un agent sur deux.
Même en 2014, exercice le plus proche pour lequel
des données nationales de comparaison sont disponibles, le salaire moyen par agent reste en-deçà de la moyenne de
comparaison en dépit
d’une
forte revalorisation des régimes indemnitaires en 2012.
En matière d’avantages en nature,
85 logements ont été concédés à des agents, to
us au nom d’une nécessité absolue
de service. Il appartient à la ville de vérifier sans tarder que leurs occupants remplissent bien une obligation de disponibilité
totale comme le prévoit le décret n° 2012-752 du 9 mai 2012. Cette remise à plat aurait dû intervenir avant le 1
er
septembre
2015. Au 1
er
janvier 2016, la flotte de véhicules municipaux (8 véhicules de fonction, 186 véhicules de service et
366 utilitaires) a été transférée à Bordeaux-Métropole qui en assure dorénavant la gestion via des contrats d'engagement
passés avec la ville. En incorporant au numérateur les véhicules utilitaires assimilables à des véhicules légers
(224 sur 366), le taux d’équipement par agent s’établissait
, à fin 2015, à un véhicule pour 10,7 agents. Il était à peine
meilleur que celui des conseils départementaux de la Gironde (8,74 en 2014) et du Lot-et-Garonne (9,3 en 2014) avec
une meilleure optimisation
grâce à la mise en place, en août 2014, d’un pool de 50 véhicules en
«
auto partage
» et à
l’absence d’affectation nominative des véhicules autres que ceux de fonction
et ceux pour lesquels un remisage à domicile
est autorisé (43 agents).
Dans son courrier de réponse aux observations provisoires, le maire a annoncé son intention de faire corriger les
irrégularités relevées par la chambre en matière de gestion des ressources humaines, après
, pour certaines d’entre elles,
concertation avec les organisations représentatives du personnel
. Il a annoncé le lancement d’une vérification de
l’adéq
uation du parc automobile aux besoins des services.
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
6
-
LA
FIABILITE
DES
COMP
TES
ET
L’ORGANISATIO
N
BUDGETAIRE
6.1
-
L
A QUALITE DE L
INFORMATION COMPTABLE
6.1.1
- Des annexes presque complètes entachées de quelques anomalies
Les annexes sont globalement bien renseignées malgré la présence de plusieurs anomalies qui peuvent être rapidement
corrigées.
6.1.1.1
- Sur les états de la dette
En 2014 et en 2015
, l’
état de la dette par nature (A2.2)
était incomplet. En 2014, il n’identifiait pas
la dette relative au PPP
de la cité municipale
(31 M€) remise au cours de l’exercice (15 juin 2014), ni les montants inscrits aux comptes
165 (dépôts
et cautionnements reçus) et 168 (autres emprunts et dettes assimilées). Le compte 165 présentait pourtant un solde
créditeur de 331 106,14
€ au 31 décembre 2014 et l’annexe
«
autres dettes
» (A2.9) mentionnait une dette de
5,1 M€ au compte
168751 (dettes
groupement à fiscalité propre de rattachement). En réponse, la ville a reconnu le
caractère non justifié de l’
absence de la dette relative au PPP de la cité municipale en 2014 et des cautionnements à
rendre jusqu’en 2016. Elle a
, par contre, indiqué ne pas avoir intentionnellement retracé
dans l’état de la dette par nature,
le
différé de paiement accordé par la métropole pour le rachat d’un terrain métropolitain situé 26 quai du Maroc (cf.
7.2.2),
compte tenu de la spécificité de cet engagement et de son recensement dans une autre annexe :
l’état A2.9
relatif aux
engagements autres que ceux destinés à financer la prise en charge d’un emprunt.
La chambre en prend note mais tient
à observer qu’aucun texte opposable
n’indique
que les états A2.2 et A2.9 exposent des informations exclusives ; du reste,
la maquette règlementaire de l’état A2.2, utilisée par la ville, comporte plusieurs subdivisions ventilant entièrement
l’encours
des différentes composantes du compte 168.
En 2015
, la dette afférente à la cité municipale a bien été incorporée dans l’état A2.2, dont le total constitue le numérateur
des ratios encours/population et encours de la dette/recettes réelles de fonctionnement figurant dans le compte
administratif, mais toujours pas les montants des comptes 165 et 168751. En 2014, les oublis de la dette relative au PPP
de la cité municipale et de celles inscrites aux comptes 165 et 168751 ont conduit à minorer notablement les valeurs des
deux ratios
par rapport à celles calculées par le ministère des Finances
108
et publiées sur le site
«
collectivités-locales.gouv.fr
»: 1 003
€ par habitant au lieu de 1
169 € pour le ratio encours/population, et 60,40 % au
lieu de 69,39 % pour le ratio encours de la dette/recettes réelles de fonctionnement. En excluant du numérateur la dette
à l’égard de la
métropole enregistrée au compte 168751, les valeurs des deux ratios restent encore très supérieures à
celles exposées au compte administratif : 1
148 € pour le premier et 68,14 % pour l
e second.
D’autres inexactitudes ont été relevées
en 2015 :
-
toujours dans l’état A2.2
: contrairement à ce qui est indiqué dans la rubrique «
niveau de taux
», les fonds propres des
deux partenaires privés des contrats de partenariat (9,72 M€ pour le Grand Stade et 0,867 M€ pour la Cité Municipale) ne
sont pas rémunérés au même taux que les emprunts souscrits dans chacun de ces contrats (3,05 % pour la cité municipale
et 1,97 % pour le Grand Stade)
, mais en fonction d’un objectif de rentabilité interne (15,5 % pour le Grand Stade et 11 %
pour la cité municipale). La colonne «
taux actuariel
» paraît, en revanche, correctement remplie ;
-
dans l’état relatif au d
étail des opérations de couverture (A2.5) : les informations détaillées fournies à propos des swaps,
durant l’instruction,
montrent
qu’il était incomplet avant
2014.
6.1.1.2
Sur l’état des effectifs
La ville n’a pas utilisé, à partir de 2013, le
nouvel état des effectifs
instauré par l’instruction budgétaire et comptable
M14
109
qui
précise le nombre d’emplois occupés
pour les agents non titulaires.
Le tableau rempli qui s’inspire d’un ancien
modèle amalgame emplois vacants et pourvus, y compris en 2016 ; il expose des informations non concordantes avec
celles des bilans sociaux en 2014 et en 2015
110
.
108
en utilisant l’intégralité du solde du compte 16 (emprunts et dettes assimilées) comme numérateur
109
Arrêté du 12 décembre 2012 relatif à l'instruction budgétaire et comptable M14 applicable aux communes et aux établissements publics communaux et
intercommunaux à caractère administratif
110
Le faible écart de 2013 entre le compte administratif et le bilan social semble tenir à une simple erreur de calcul. Après vérification, le total des effectifs non titulaires
n’est pas, en 2013, de 276 agents mais
de 279 agents : 6 collaborateurs de cabinet + 273 agents dans les différentes filières : administrative 87 + technique 92
+ médico-sociale 38 + sociale 9 + culture 45 + sportive 2.
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Autre avantage de la maquette mise en place en 2013, elle contient une rubrique destinée à isoler les emplois non
permanents dont font partie les emplois de c
abinet et de collaborateurs de groupes d’élus
111
.
6.1.1.3
- Sur les autres informations patrimoniales et budgétaires en 2015
Plusieurs états afférents aux opérations patrimoniales citent des montants qui ne sont pas corroborés par les inscriptions
comptables :
- le total des provisions de
l’état A4
(4 546 201,45
) est différent de celui du compte de gestion (4 562 592,99
) avec
une ventilation au surplus différente. T
andis que l’annexe fait état d’un montant de provisions pour risques et charges de
1 558
881,35 € et d’un montant de provisions pour dépréciation de 2
987
320,10 €, le compte de gestion
affiche
3 393 194,46
€ au compte 15111 (provisions non budgétaires pou
r litiges) et 1 169 398,53
€ au compte 4911
(provisions pour dépréciations de compte de tiers). Les services ont justifié la discordance (16 391,54
€) par
l’enregistrement au compte de gestion de deux opérations oubliées dans l’annexe, mais aucun élément
convaincant
n’a
été avancé pour expliquer les divergences de présentation (voir 0 sur les provisions) ;
- les opérations et les soldes de compte de
l’état A9
(détail des opérations pour compte de tiers) ne coïncident pas
entièrement avec ceux du compte de gestion ;
-
l’état des sorties des biens d’immobilisations (
A10.2
) n’est pas exhaustif, le total des opérations qu’il recense se révélant
inférieur au montant
des recettes enregistrées au compte 775 (produits des cessions d’immobilisations)
.
Deux documents budgétaires
n’ont pas été correctement remplis
:
-
l’état des travaux en régie (A11) ne valorise pas les frais de personnel
;
- la liste des organismes dans lesquels a été pris un engagement financier (C2
) ne répertorie pas le contrat d’affermage
passé avec la société des grands garages et parkings de Bordeaux (SGGPB) et le contrat de concession du parking des
Grands-Hommes transférés à la métropole au 1
er
janvier 2016
. Elle affiche aussi d’autres montants en capital que ceux
figurant à
l’inventaire 2015
pour deux sociétés : Société bordelaise des équipements public
s d’expositions et de congrès
,
Bordeaux Métropole Aménagement.
En réponse, l’ordonnateur a déclaré que l’état des sorties des biens d’immobilisations (A10.2) a été complété en 2016,
qu’une revue des opérations pour compte de tiers va être engagée en liaison avec le comptable public (A9), et que le
montant en capital de la S
ociété bordelaise des équipement publics d’expositions et de congrès sera ajusté dans l’annexe
C2 du compte administratif 2017.
Dernière anomalie, les comptes annuels certifiés des organismes sans
comptable public et entrant dans l’une des trois
catégories spécifiées à
l’article L. 2313
-1-1 du CGCT
112
n’ont pas été joints
aux exemplaires du compte administratif
transmis au comptable, avec une exception en 2011.
Dans sa réponse, la ville a assuré qu’ils ont été
remis au représentant
de l’État
en même temps que le compte administratif de la ville pour les exercices 2012, 2013 et 2014.
6.1.2
- Les imputations comptables et les écritures relatives aux deux contrats de partenariat
L’analyse financière a fait
ressortir
deux erreurs d’imputation significatives
: celle des dividendes sur
l’ensemble des titres
Régaz classés à tort au compte 757 (redevances versées par les fermiers et concessionnaires) au lieu du
compte 761 (produit des participations), et depuis 2012, celle du versement en provenance du fond de péréquation des
ressources intercommunales et communales (FPIC) enregistrée au compte 7398 (reversements, restitutions et
prélèvements divers) au lieu du compte 73925 (prélèvement pour reversements de fiscalité
FPIC).
Comme l’a signalé
la ville dans sa réponse, la première erreur est plus importante que la seconde car elle a altéré la répartition des recettes
de fonctionnement par chapitre alors que la seconde est sans effet sur la composition des chapitres de dépenses.
111
cf. 5.4.1.1
112
Il s’agit des comptes des organismes
dont la ville détient au moins 33 % du capital, ou dont elle a garanti un emprunt, ou encore
qui bénéficient d’une
importante
subvention municipale (supérieure à 75
000 € ou
qui représente plus de 50 % des produits de l'organisme).
EFFECTIF PERMANENT - Ville de Bordeaux
2010
2011
2012
2013
2014
2015
(1) total des effectifs des directions générales (bilans sociaux)
4 262
4 246
4 329
4 353
4 346
4 463
(2) total des agents du budget principal (comptes administratifs)
4262
4246
4329
4356
4372
4469
différence = (2-1)
0
0
0
3
26
6
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Les premières écritures comptable
s relatives aux deux équipements construits, maintenus et exploités dans le cadre d’un
contrat de partenariat (la Cité Municipale et le Grand Stade) ont été passées conformément aux dispositions
règlementaires. L
’année de mise en service, la ville a
bien i
nscrit à l’actif du bilan, au sein de la rubrique appropriée du
compte 21 (immobilisations corporelles), la valeur du bien correspondant au coût d’entrée chez le partenaire privé, et
au
passif, les deux ressources de financement
: la part de l’investisseme
nt déjà payée au compte 235 (part investissement
PPP) et les ressources remboursables apportées par le partenaire privé au compte 1675 (dettes afférentes aux MEPT et
PPP), en dépit de
l’absence d’identification, dès 2014, de
la dette relative au PPP de la cité municipale
dans l’état
de la
dette par nature A2.2 (cf. supra). Ainsi que le prévoit la règlementation, la rémunération financière et les loyers sont
imputés chaque année à la section de fonctionnement, à la différence des remboursements des emprunts et du capital
des sociétés-projet
passés en section d’investissement (compte 1675)
.
La chambre demande à la ville de veiller à l’exhaustivité et à la fiabilité des annexes budgétaires,
plus précisément
en corrigeant les anomal
ies repérées lors de l’instruction
, et de transmettre au comptable public toutes les pièces
obligatoires concernant les comptes des principaux organismes et associations aidés.
La ville a indiqué avoir engagé un processus de dématérialisation totale de ses flux budgétaires pour l’exercice 2018 et
mener, dans ce cadre, un travail de fiabilisation des imputations.
6.2
-
L
A CONNAISSANCE DU PATRIMOINE
6.2.1
- La concordance
entre l’état de
l’actif du comptable
public
et l’inventaire de
l’ordonnateur
Depuis 2014, la ville communique un inventaire trois fois par an au comptable public, dont une dernière version arrêtée
au 31 décembre
, en vue d’une actualisation de l’état de l’actif.
La fréquence des échanges
entre l’ordonnateur et le
comptable explique la stricte égalité, dans ces deux documents
113
, des valeurs brutes et nettes des comptes
d’immobilisation et
du montant des amortissements. Quelques anomalies mineures ont néanmoins été décelées :
-
l’état de l’actif
rempli par le comptable précise très rarement
l’année de mise en service ou d’acquisition du bien
,
information qui peut parfois être déduite de la lecture du
numéro d’inventaire
;
-
quelques durées
d’amortissement
port
ées dans l’inventaire et l’état de l’actif
sont incohérentes avec celles
délibérées
114
. Par exemple, pour certains logiciels,
l’inventaire et l’état de l’actif
signalent une durée de zéro alors
que la délibération en détermine une ;
-
l’inventaire et l’état de l’actif fixent directement
des durées d’amortissement en l’absence
de délibération, comme
par exemple celles des plantations et autres bâtiments publics (20 ans pour la patinoire, 9 ans pour le bowling,
10 ans pour le tennis de Mériadeck, 20 ans pour le vélodrome de Bordeaux lac) ou encore celle du cheptel
(3 ans) ;
-
la statue de Jacques Chaban-Delmas a été décomposée en deux fractions de 250
000 € alors qu’il s’agit d’un
seul bien d’u
ne valeur unitaire de 500
000 €.
En réponse, la ville a annoncé que les
durées d’amortissement vont être actualisées et toutes délibérées par le conseil
municipal. Il a aussi été indiqué que les
biens pour lesquels l’année de mise en service ou d’acquisition n’est pas précisé
sont en cour
s d’identification afin de rajouter cette information dans l’outil de suivi patrimonial.
6.2.2
Un montant trop élevé d’immobilisations en cours
Le rapport entre le solde du compte 23 (immobilisations en cours) et les dépenses d’équipement de l’année
est toujours
supérieur à 1, et pour cinq des six exercices sous revue à 2. Ces valeurs témoignent
, en l’espèce,
du maintien à tort
d’éléments d’actifs
au compte 23, et non
d’
un trop long étalement des délais de réalisation des travaux. Plusieurs écritures
passées avant 2010 et relatives à des équipements en service doivent, en particulier, être renvoyées dans un compte 21
(immobilisations corporelles).
113
Actif 2014 et 2015 du comptable et inventaire 2014 et 2015
de l’ordonnateur
114
Les durées d’amortissement ont été votées dans le cadre du budget primitif pour l’exercice 2012,
par délibération 2011/701 du 19/12/2011.
Immobilisations en cours
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Solde des immobilisations en cours/Dépenses
d'équipement de l'année (y c. tvx en régie)
3,23
2,16
2,28
1,33
2,05
2,5
source: ANAFI
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
6.2.3
- Des restes à recouvrer nombreux mais mieux suivis en fin de période
6.2.3.1
- Des admissions en non-valeur
trop faibles jusqu’à fin 2015 et dont le fondement
restait difficile à vérifier
a)
Jusqu’en 2015, les montants annuels des admissions en non
-valeur étaient sans rapport avec le volume des restes à
recouvrer composé, pour une bonne part, de créances anciennes. Ainsi,
l’état des restes à recouvrer listait, a
u
31 décembre 2015, plus de 44 000 titres
d’une valeur agrégée
de
23,8 M€
; plus de 14 800 de ces titres (3,7
M€
) avaient
été émis avant le 31 décembre 2011
115
. La ville a rompu avec cette pratique, le 12 décembre 2016, en admettant
en non-valeur une somme douze fois supérieure à celle admise, en moyenne, entre 2010 et 2015. La valeur des restes à
recouvrer à fin 2016 a fléchi de près de moitié par rapport à celle affichée
à fin 2015 (12,58 M€ contre
23,8 M€). L’état
fourni retrace cependant encore 13 204 titres de plus de quatre ans antérieurs au 31 décembre 2012 ; leur valeur agrégée
(3,8 M€) forme 30,48 % de la valeur totale des restes
116
. En conséquence,
l’opération d’apurement entamée en 2016 devra
être poursuivie
afin d’
extraire du bilan toutes les créances devenues caduques.
b)
Les délibérations annuelles relatives aux admissions en non-valeur, y compris celle de 2016,
sont prises à partir d’un
tableau trop synthétique par nature de créances, en indiquant que le détail «
peut être consulté au service du conseil
municipal
». L
’in
struction M14 précise
que l’assemblée délibérante
est tenue de statuer sur la portion des créances à
admettre en non-valeur, au vu des états des restes à recouvrer préparés par le comptable et portant sur des recettes
relatives aux exercices antérieurs, et que les demandes d'admission en non-valeur présentées par le comptable public
doivent être expressément motivées par l'insolvabilité des débiteurs, leur disparition ou encore la caducité des créances.
c)
Il n’a pas été possible de vérifier la validité des non
-valeurs sur toute la période sous revue, en
l’absence de plusieurs
documents obligatoires :
- en 2010,
aucun mandat n’
était annexé à la fiche budgétaire du compte 654 (pertes sur créances irrécouvrables) du
compte de gestion ;
-
aucune pièce justificative n’était jointe aux mandats de
2011 et 2014 pour cause vraisemblable de mauvais classement ;
- en 2012 et 2013, étaient bien joints aux mandats la délibération et un état détaillé des motifs de présentation, mais non
les justificatifs de poursuites pour les créances supérieures à
200 €
. A
rrêté dans l’article 3
-5 de l
’ancienne
charte de
recouvrement annexée à la convention de service comptable et financier du 18 juillet 2008, ce montant formalise le seuil
au-delà duquel la procédure des admissions en non-
valeur dite automatique n’est plus applicable.
La chambre demande
à l’ordonnateur
de
soumettre à l’approbation du conseil municipal des projets de
délibérations relatives aux admissions en non-valeur comprenant toutes les pièces règlementairement prévues,
et de joindre aux mandats
d’admission en non
-valeur toutes les pièces obligatoires. Elle recommande de
continuer à extraire du bilan toutes les créances devenues caduques en liaison avec le comptable public.
En réponse, l’ordonnateur
a annoncé que les nouvelles règles de provisionnement des créances devenues douteuses
approuvées par la délibération n°2017/261 votée le 10 juillet 2017 devraient faciliter l’extract
ion périodique des créances
devenues douteuses (cf. 6.2.4
). Il a également fait savoir qu’une liste détaillée mais anonymisée des créances admises
en non-
valeur sera jointe aux mandats d’admission en non
-valeur. La chambre demande à la ville de ne pas procéder à
l’anonymisation d
es pièces justificatives jointes
aux mandats d’admission car
elle entraverait tout contrôle.
115
Ces données proviennent d’une extraction sur l’application Xémélios. La taille du fichier a empêché d’identifier précisément tous les titres, il s’agit donc d’une
approximation. La même extraction en 2014, arrêtée au 31 décembre 2014
,
détaillait plus de 42 000 titres pour un montant de 19,7
M€
dont 28% émis en 2014 pour
plus de 11 M
€, essentiellement au cours du dernier trimestre
(plus de 10 M€). L
e titre le plus ancien datait de 1997 (titre relatif à
l’affaire dite «
Bez Girondins de
Bordeaux
» pour 1,5
M€)
. Plus de 18 800 titres étaient
antérieurs à l’année 2012 pour plus de 5
M€.
116
Les titres antérieurs au 31 décembre 2011 sont au nombre de 10
965. Leur valeur s’élève à 3,2 M€, soit 26 % de celle de l’ensemble des restes à recouvrer.
Pertes sur créances
irrécouvrables en €
148 183,29
88 628,86
68 717,89
82 836,09
96 030,77
228 872,00
1 459 751,48
713 268,90
Pertes sur créances
irrécouvrables en €
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
source: compte de gestion et pièces transmises par le comptable pour 2016
BORDEAUX
2012
2013
Total
2010/2015
2013
2016
2015
Total
2010/2015
BA REGIE SPORTS ET
LOISIRS
2014
2015
2011
2010
2011
2012
2010
2015
2014
CLOTURE
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
6.2.3.2
- Les autres enseignement
s tirés de l’examen des
états de restes et des titres
L’examen des états de restes et des titres suscite t
rois autres remarques
. D’une part, l
es états de restes comprennent
beaucoup de titres relatifs à des droits de places, de cantine
117
et de crèche malgré
l’existence de régies
de recettes
spécifiques et le déploiement de nouveaux moyens d’encaissement en principe plus sûrs pour le créancier
118
.
D’autre part,
dans le cas particulier des régies prolongées dont l’ordonnateur a annoncé la disparition
119
, la longueur des délais de
relance amiable laissés aux régisseurs de recettes
avant l’émission des titres
tend à amenuiser les chances de
recouvrement des impayés par le comptable public. Enfin, huit débiteurs publics dont l
’ancienne
région Aquitaine ou le
conseil départemental de la Gironde demeurent redevables envers la ville de multiples titres parfois anciens en dépit des
relances du comptable public. Par exemple, l
’ancienne
région
Aquitaine n’a pas honoré le
titre n° 23856 de 2011
d’un montant de
13 276
.
La chambre recommande à la ville
de vérifier le bienfondé des créances détenues sur d’autres collectivités
, de
s’efforcer d’en obtenir le paiement
, le cas échéant en recourant aux procédures
d’inscription
ou de mandatement
d’office (
articles L.1612-15 et L.1612-16 du CGCT), et de faire compléter correctement tous les titres,
notamment
ceux portant sur des recettes qui n’ont pu être recouvrées par les régies
.
Dans son courrier de réponse, la ville précise que la «
convention portant sur les conditions de recouvrement des produits
locaux (non fiscaux)
», approuvée par la délibération n°2017/260 du 10 juillet 2017 en remplacement de
l’ancienne charte
du recouvrement
120
, contient des mesures visant précisément à améliorer le taux de recouvrement des titres de recettes.
En parallèle, les services sont sensibilisés s
ur la nécessité d’identifier
clairement les débiteurs
lors de l’adressage des
titres.
S’agissant du cas particulier des recettes perçues par les régies, il a été indiqué que les auditeurs chargés du
contrôle de la régie des crèches et des restaurants scolaires recherchent des pistes d’amélioration de la chaine de
recouvrement afin de faire baisser le nombre d’admissions en non
-valeur. Il est pris acte de toutes ces actions.
6.2.4
- Des provisions insuffisantes à fin 2015 et
qu’il convient de mieux justifier
Comme cela a été indiqué dans le paragraphe 6.1.1.3
, les provisions s’établissaient au 31 décembre 2015, au
compte de
gestion, à 4 562 592,99
: 3 393 194,46
€ portés au compte 15111 (provisions non budgétaires pour litiges) et
1 169 398,53
€ enregistrés au compte 4911 (provisions pour dépréciations de compte de tiers).
Trois provisions expliquaient la majeure partie du solde du compte 15111 : la première de 1 558 881,35
€ couvrait le risque
éventuel de remboursement des pénalités encaissées en raison du retard de livraison de
l’
Auditorium tandis que les deux
autres (pour un total de 1 562 427,44
121
) se rapportaient à des titres anciens non encore recouvrés, dont un de 1997,
tous émis dans le cadre de
l’affaire dite
«
Bez Girondins de Bordeaux
».
L’objet et la clôture des contentieux auraient dû
amener à ranger ces deux dernières provisions au compte 49111. S
elon l’instruction M14, une provision pour risques est
«
destinée à couvrir la charge probable résultant des litiges (dommages et intérêts, indemnités, frais de procès). Cette
provision doit être constituée dès
l’ouverture d’un contentieux en première instance contre la commune ou l’établissement,
à hauteur du montant estimé par la commune de la charge qui pourrait en résulter en fonction du risque financier encouru.
Elle doit être maintenue, en l’ajustant si nécessaire, jusqu’à ce que le jugement soit devenu définitif
».
L’écart (
271 885,67
€) entre les trois provisions identifiées (
3 121 308,79
€) et le solde final du compte 15111
(3 393 194,46
€) n’a pas été justifié par les délibérations fournies au cours de l’instruction.
Le compte 49111 (1 169 398,53
M€) était pareillement
impossible à reconstituer au 31 décembre 2015, à partir des
délibérations produites.
Jusqu’en 2016,
il était alimenté par des dotations forfaitaires
122
, sans lien avec les risques couverts
comme l’impose l’article R. 2321
-2 du CGCT, en particulier pour les créances sur les débiteurs placés en redressement
ou en liquidation judiciaire. Son solde se révélait insuffisant pour absorber les pertes probables sur les créances les plus
anciennes, avec la présence de plus de 14 800 titres
émis avant 2012 pour plus de 3,7 M€
(cf. 6.2.3.1). En 2016, ses
ressources ont été utilisées pour absorber les admissions en non-valeur, plus fournies que lors des exercices précédents.
Au 31 décembre 2016, il ne disposait plus que d’
une somme de 237 147,05
€ en vue d’apurer en 2017 les créances
proposées en non-
valeur par le comptable sur 2016 mais non acceptées par l’ordonnateur.
117
Dans le PV de vérification de la régie restauration scolaire-petite enfance de juin 2013, le comptable estimait que le nombre de titres émis par an était compris entre
6 000 à 7 000. Le même PV précise que les paiements dématérialisés représentent près de 75 % des recettes encaissées.
118
Pour la restauration scolaire et les crèches
, une majorité d’encaissement est effectué sur internet. Il est aussi possible
de régler par téléphone les droits de
stationnement à la minute près.
119
La régie prolongée est un aménagement du principe de recouvrement spontané des recettes par un régisseur. Elle permet à un ré
gisseur d’adresser une relance à
un usager lorsque le règlement au comptant n’a pas été effectué spontanément à la régie.
Cf. 6.5.2
120
cf. 6.4.2
121
1,181
M€ et
381
427,44€ selon la
délibération 2006/0260 du 29 mai 2006 produite par le comptable
122
140
000 € en 2011
, 150
000 € en 2012
, 200 000
en 2013, 200
000 € en 2014
et 200
000 € en 2015
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Le comptable public a alerté en 2016 la ville sur la nécessité de déterminer les provisions du compte 49111 à partir de
l’état actualisé des restes à recouvrer tenu par ses services, et selon une méthode statistique ou une analyse au cas par
cas qui reste à déterminer. De la même façon, il est indispensable de passer les provisions du compte 15111 sur la base
de constats factuels, tels que la liste des contentieux en cours dressée dans la délibération n° 2016-127 du mars 2016.
Enfin, en application de l’a
rticle R. 2321-2 du CGCT, les opérations de reprise doivent être approuvées par délibération,
ce qui n’a pas ét
é fait en 2015 et en 2016.
La chambre demande à
l’ordonnateur
, en liaison avec le comptable public
, d’accorder le montant des provisions
à hauteur des risques encourus, de les actualiser a minima une fois par an, et de faire approuver tous les
mouvements, dotations et reprises, par une délibération.
En réponse aux observations provisoires
, l’ordonnateur a annoncé
avoir fait adopter par le conseil municipal, le 10 juillet
2017, un nouveau dispositif qui conduira, en quatre ans, à provisionner entièrement les créances douteuses.
6.3
-
L’
ARRETE DES COMPTES
6.3.1
- L
e rattachement des charges et des produits à l’exercice
En vertu du principe des droits constatés, cette procédure vise à réintroduire dans le résultat de la section de
fonctionnement
de l’exercice
, les recettes et dépenses de fonctionnement pour lesquelles les pièces justificatives n'ont
pas été reçues ou émises à l'issue de la journée complémentaire. Elle ne présente véritablement un intérêt que si les
montants en jeu ont une influence significative sur le résultat. Lors du précédent contrôle, la chambre avait constaté son
application pour les charges mais non pour les produits, la ville estimant leur impact négligeable sur les résultats annuels.
Elle s’était néanmoins engagée à y remédier
. Depuis 2013, le rattachement des produits est effectif pour les droits
constatés de taxe de séjour, dont les recettes sont importantes.
6.3.2
- Les anomalies relevées dans la gestion des restes à réaliser
Selon l
’article R. 2311
-11 du CGCT, «
les restes à réaliser de la section d'investissement arrêtés à la clôture de l'exercice
correspondent aux dépenses engagées non mandatées et aux recettes certaines n'ayant pas donné lieu à l'émission d'un
titre.
» Ces dispositions tendent à assurer la couverture de l’ensemble des dépenses d’un exercice par des ressources
budgétaires.
6.3.2.1
- L
a non prise en compte des restes à réaliser dans les résultats de fin d’exercice
pour les opérations suivies en autorisations de programme
P
our les opérations d’investissement
désormais suivies dans des autorisations de programme (AP), la commune
enregistre
dans l’arrêté des comptes les crédits de paiement (CP) mandatés durant l’exercice, mais non ceux engagés et
non mandatés, bien que constitutifs de restes à réaliser au sens de
l’article R. 2311
-11 du CGCT
.
Ces derniers sont
automatiquement rajoutés aux crédits de paiement
ouverts au budget de l’année suivante
. Cette pratique, que la ville
justifie par des éléments de doctrine parfois anciens, et non par un texte règlementaire, serait répandue parmi les
collectivités. Elle repose sur une lecture partielle de la notion de restes à réaliser qui ne relève pas uniquement du registre
budgétaire, à la différence de la technique des AP/CP. En vertu des
principes de l’annualité budgétaire et de la comptabilité
en droits constatés
, la constatation des restes à réaliser a aussi pour objectif d’inclure dans le résultat de l’exercice clos,
toutes les recettes et dépenses engagées, y compris toutes
celles qui n’ont pu être
titrées ou mandatées.
Dans son courrier de réponse, le maire, qui appelle à une clarification règlementaire, a maintenu son désaccord avec
l
’analyse de l
a chambre
en soulignant que l’ensemble des collectivit
és locales ayant adopté une gestion pluriannuelle
agissent comme la ville de Bordeaux.
6.3.2.2
-
Des emprunts parfois inscrits en restes à réaliser sans disposer d’une offre ferme
et définitive au moment de l’arrêté des comptes
Les justifications des restes à
réaliser (RAR) en recettes d’investissement ont été examinées sur place pour les exercices
2013 à 2015
123
. Les vérifications ont confirmé que tous les RAR sont étayés par une pièce : une convention pour les
subventions ou un courrier d’offre pour les emprunt
s.
123
Reports 2013, 2014 et 2015
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
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Les pièces justificatives des subventions n’appellent aucune critique. En cas de report dans l’exécution des travaux ou
d’une interruption, la même pièce est reportée d’une année à l’autre, sauf lorsque l’octroi de la subvention dépend d’un
calendri
er de réalisation. Des demandes de report ou de nouvelles demandes d’aides sont alors toujours reformulées.
Deux offres bancaires, non présentées sous une forme ferme et définitive, ne revêtaient par le caractère certain exigé par
l’article R. 2311
-11 pou
r être qualifiées de restes à réaliser au moment de l’arrêté des comptes
, dans la mesure où les
deux courriers de présentation subordonnaient
l’
attribution
d’un prêt
à une ratification définitive par leur comité de crédit
respectif :
l’offre de 15 M€ de BNP Paribas à fin 2013 et celle d’ARKEA de 35 M€ à fin 2015
. Dans le courrier du 17
décembre 2013, BNP Paribas précise ainsi que «
l’accord de principe donné pour l’étude du financement de vos reports
d’emprunts pour un montant de l’ordre de 15 M€
» (…) «
est subordonné à la ratification de notre comité de crédit à l’appui
des derniers comptes administratifs disponibles et du dernier budget prévisionnel disponible
». De la même façon,
l’établissement ARKEA
indique, dans sa lettre du 31 décembre 2015, qu’il
«
se tient à votre disposition pour financer vos
investissements 2015 pour un montant maximum de 35 M€. Celle
-ci ne préjuge cependant en rien de notre décision finale,
ni de l’offre définitive que je pourrais être amenée à vous adresser. En effet, une inst
ruction complète du dossier reste
indispensable et mon comité de crédit sera amené à statuer sur votre demande
. » En réponse aux observations
provisoires, la ville a produit une lettre
d’
ARKEA daté du 8 juillet 2016. Postérieure
à l’approbation du compte a
dministratif
2016 par le conseil municipal, elle atteste que le courrier du 31 décembre 2015 exprime bien la volonté de la banque de
financer les investissements municipaux de 2015, «
jusqu’à un montant maximum de 35 M€
»
et précise que
« seules les
conditions techniques et financières demeur(ai)ent à instruire par notre comité de crédit, ce dernier étant seul habilité à
déterminer notre politique commerciale
».
Le retrait de ces deux emprunts des restes à réaliser de 2013 et de 2015 dégrade le résultat annuel, mais pas à hauteur
de 15 M€ en 2013 et de 35 M€ en 2015, la ville ayant pour usage de réunir un montant d’offres bancaires supérieur aux
ressources à inscrire en restes à réaliser. À
fin 2013, les restes à réaliser d’emprunts avaient été arrêtés à 55 M€ sur la
base de deux offres d’un total de 65 M€
: celle de BNP Paribas (15 M€) et une
deuxième émanant de la Banque Postale
de 50 M€, ferme sur son principe mais indicative sur ses conditions. Par conséquent, le montant des restes
à réaliser non
justifiés s’établissait
, en 2013,
à 5 M€ (=
55 M€
-
50 M€),
ce qui ramène le résultat de cet exercice de +1,4
M€
à -
3,6 M€.
À fin 2015, les 49 M€ de restes à réaliser d’emprunts reposaient sur deux offres d’un montant total de 70 M€
: celle
d’ARKEA (35 M€) et une
deuxième de même montant signée de la Banque Postale. En 2015, les restes à réaliser non
justifiés par des documents précis et définitifs
s’élevaient donc
à 14 M€ (= 49 M€
-
35 M€)
avec, pour effet, un recul du
résultat de l’exercic
e
tel qu’il pouvait être
calculé au mom
ent de l’arrêté des comptes
, à -
9,5 M€ au lieu de +4,5 M€.
Ces deux déficits potentiels représentent 0,92 % des recettes de la section de fonctionnement en 2013, et 1,76 % des
mêmes recettes en 2015. Le seuil de 5 %
fixé à l’article L. 1612
-14 du CGCT, à partir duquel le préfet doit saisir la chambre
pour lui proposer des mesures nécessaires au rétablissement de l'équilibre budgétaire
, n’était donc pas atteint.
6.3.2.3
-
L’inscription en restes à réaliser d’emprunts que la ville ne
mobilise jamais
Les emprunts enregistrés en restes à réaliser des exercices 2014 et 2015, inscrits automatiquement en recettes des
budgets primitifs 2015 et 2016,
n’ont pas été mobilisés
; ils ont eu, pour seule finalité
124
, d’
équilibrer les comptes clos alors
que selon l’article L. 1612
-
4 du CGCT, l’équilibre réel d’un budget d’une collectivité territoriale suppose
une évaluation
sincère des recettes et des dépenses.
Au cours de l’entretien de
fin de contrôle, la direction générale a indiqué que de
nombreuses grandes collectivités locales procèdent de la même façon. La non mobilisation des emprunts inscrits en restes
à réaliser a pu être favorisée par le défaut de constatation de restes à réalis
er pour les opérations d’investissement suivis
en AP/CP, sauf à démontrer que dans leur cas, les crédits de paiements engagés et non mandatés ne sont pas
généralement supérieurs aux recettes certaines non encaissées, ce qui paraît peu probable, une partie des
investissements étant toujours autofinancée. Elle a été
palliée par l’affectation permanente d’une partie des ressources
de trésorerie à la couverture de besoins de
la section d’investissement, pour un encours d’environ 10 M€ jusqu’en février
2016. Il convient pourtant, comme le rappelle le paragraphe 7.2.3.2 du présent rapport,
d’adosser les emplois de long
terme sur des ressources de durée similaire.
La conjugaison de ces trois pratiques - non levée des emprunts inscrits en restes à réaliser, mobilisation permanente
d’une partie des lignes de trésorerie et non constatation des crédits de paiement engagés et non mandatés
- a contribué
au report d’un exercice à l’autre d’une partie du besoin de financement de la section d’investissement.
124
Extrait du rapport du compte administratif 2015 (page 6) : «
Les recettes r
éelles d’investissement s’élèvent (hors opérations de l’exercice antérieur) à 58,26 M€, en
très forte baisse par rapport à 2014 (117,4 M€). Cette diminution s’explique par le fait que contrairement aux années précédentes, la ville n’a pas eu recours à l’em
prunt
en 2015 conformément aux engagements pris lors du vote du budget
».
Extrait du rapport pour le débat d’orientations budgétaires pour 2016 (page 23, «
la gestion de
la dette
) : «
Fin 2016, l’encours devrait se situer aux alentours de 196 M€ compte tenu de l’absence de mobilisation de nouveaux prêts en 2016, soit une baisse de
près de 12 % par rapport à 2015
. »
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
6.4
L
ORGANISATION COMPTABLE ET BUDGETAIRE
6.4.1
L’acquisition en 2012 d’un nouveau système d’information financière et l’instauration
d’un règlement financier en 2013
Depuis le 1
er
janvier 2012, la ville emploie un
nouveau système d’information financière
dénommé «
grand angle
», acquis
dans le cadre du
processus d’amélioration de la qualité des comptes engagé en partenariat avec le comptable public
, et
dans la
perspective d’une future
certification des comptes. Il permet
d’éditer des titres de recettes conformes dans leur
présentation aux dispositions de
l’instruction budgétaire et comptable M14
, ce qui offre une garantie dans leur
recouvrement et répare une anomalie relevée lors du précédent contrôle. Le règlement financier délibéré le 24 juin 2013
définit les règles internes de gestion en matière de préparation budgétaire, d
’exécution et d’opérations de fin d’exercice
.
Il a avalisé
l’utilisation
, depuis 2012, de la technique de programmation budgétaire des autorisations de programme (AP)
et crédits de paiement (CP), dont la mise en place avait été suggérée par la chambre dans son précédent rapport afin
d’améliorer le
taux de mandatement des dépenses d’équipement
, alors faible.
En 2015, dix programmes d’investissement étaient suivis
en AP/CP
125
sans difficulté apparente, au vu du tableau précédent
rempli par les services et de la production au budget primitif
2016 de l’état détaillé de l’utili
sation des crédits de paiement.
Les crédits de paiement utilisés en 2015 atteignai
ent 50,2 M€, soit près de la moitié des dépenses d’équipement réalisées.
La ville souhaite généraliser
l’emploi de cette technique
budgétaire afin de prolonger la nette amélioration du taux de
consommation des crédits amorcée 2008 (73 % en 2015 contre 52,7 % en 2008).
6.4.2
Une convention de service comptable et financier qui va être actualisée
La convention de service comptable et financier du 18 juillet 2008 qui avait été complétée par deux chartes du 3 février
2011, l’une relative au
recouvrement
et l’autre à la
fiscalité
, était encore en vigueur pendant l’instruction malgré la présence
de nombreuses dispositions devenues obsolètes. En réponse à une recommandation de la chambre, la ville a annoncé
l’approbation d’une «
convention portant sur les conditions de recouvrement des produits locaux (non fiscaux)
», le
10 juillet 2017,
en remplacement de l’ancienne charte du recouvrement, et pris l’engagement de réactualiser
rapidement
la convention de service comptable et financier.
6.4.3
- Une reconfiguration à prévoir du rapport remis avant le
débat d’orientation
budgétaire (DOB)
Les rapports précédant les
DOB antérieurs à l’année 2016
suivaient tous la même présentation. En une quarantaine de
page, ils dressaient un bilan du contexte économique international et national, rappelaient les évolutions des concours
financiers
de l’État aux collectivités territoriales
, et détaillaient les actions de la ville par politique. Mais ils ne délivraient
pas d’information budgétaire à caractère rétrospectif
ou prospectif. Le rapport sur la situation du développement durable
sur son territoire, examiné préalablement aux débats sur le budget, prenait la forme
d’
un document séparé.
L’
article
107 alinéa 4 de la loi du 7 août 2015, dite loi NOTRé
126
,
a demandé d’enrichir le contenu du rapport remis aux conseillers
municipaux. Pour répondre à cette nouvelle obligation, le contenu du rapport relatif au débat budgétaire 2016 a été
amélioré. Bien que plus complet que ses prédécesseurs, il ne répondait pas encore aux règles de présentation décrites
au nouvel article D. 2312-3 du CGCT
127
, ce qui ne soulève pas de difficulté juridique : ces nouvelles dispositions ne sont
applicables aux orientations budgétaires que depuis 2017. Il est rappelé que dorénavant, le rapport public remis aux
conseillers municipaux doit exposer les engagements pluriannuels, la structure et la gestion de la dette, ainsi que
l'évolution prévisionnelle et l'exécution des dépenses de personnel, des effectifs, des rémunérations, des avantages en
nature et du temps de travail.
125
la Cité du Vin, la maison de la danse Ginko et la salle des fêtes du Grand-
Parc, les archives municipales, le muséum d’histoire naturelle, le
Palais des sports, les
gymnases Ginko et Virginia, la place André Meunier et le parc Pinson, la halle des Douves et le centre d’animation Argonne, l
a petite enfance, et les écoles.
126
cf. nouvelle rédaction de l’
article L. 2312-1° du CGCT
127
créé par le décret n° 2016-841 du 24 juin 2016 relatif au contenu ainsi qu'aux modalités de publication et de transmission du rapport d'orientation budgétaire
Année
Autorisations de programme
Crédits de paiement
Solde cumulé
antérieur AP
(1)
AP de l'exercice
(2)
Total cumulé AP
(3)
Solde cumulé
antérieur CP
(4)
CP ouverts de
l'exercice
CP réalisés de
l'exercice
(5)
Reste à financer
sur exercices
suivants
(3 - 4 - 5)
2010
-
-
-
-
-
-
-
2011
-
-
-
-
-
2012
30 813 236,00
30 813 236,00
-
5 252 291,00
4 190 156,30
26 623 079,70
2013
30 813 236,00
149 378 065,73
180 191 301,73
4 190 156,30
29 746 613,29
21 648 558,06
154 352 587,37
2014
180 191 301,73
30 099 273,00
210 290 574,73
25 838 714,36
58 922 550,33
46 830 917,32
137 620 943,05
2015
210 290 574,73
3 216 423,29
213 506 998,02
72 669 631,67
61 632 175,88
50 206 500,76
90 630 865,59
Source: vi le
Gestion des AP/CP ( en €)
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
6.5
-
D
ES REGIES NOMBREUSES DONT LE SUIVI RESTE TROP PERFECTIBLE
L
a ville dispose en tout de 36 régies mixtes, d’avances et de recettes dont le
tableau 1 en annexe 2 rappelle les principales
caractéristiques.
6.5.1
- Des contrôles sur pièces et sur place menés conjointement avec les services du
comptable
De 2010 à 2015,
l’ordonnateur et le comptable ont
appliqué dans leurs contrôles conjoints des régies, les diligences
décrites dans deux fiches-actions annexées à la convention de service comptable et financier du 18 juillet 2008 consacrées
aux régies (fiches n° 2 et 3), à l’aide d’un
plan annuel de contrôle commun et du «
procès-verbal type de vérification
»
formalisé par la direction générale des finances publiques (DGFIP). En pratique, bien que les procès-verbaux (PV) portent
les timbres et les signatures des deux autorités, les opérations étaient menées par le comptabl
e ou par l’un de ses adjoints,
en présence
d’un co
ntrôleur de gestion de la ville. Depuis 2014, le plan annuel classe les régies en deux catégories en
conformité avec la circulaire du 5 juin 2013 sur le contrôle des régies de recettes et/ou d’avance
s du secteur public local
et hospitalier : les régies à contrôler tous les deux ans (catégorie A) et tous les six ans (catégorie B). Dans sa réponse,
l’ordonnateur indique qu’u
n protocole avec le comptable public est en cours de rédaction, notamment pour identifier
conjointement les régies les plus sensibles et planifier des vérifications partenariales. Cette organisation
qui n’est pas
irrégulière
ne doit pas aboutir à renvoyer au comptable public l’intégralité de la mission de surveillance des régies
: l
’article
R. 1617-17 du CGCT et le chapitre 3
du titre 6 de l’instruction codificatrice n° 06
-031-A- B6 M du 21 avril 2006 contraignent
l’ordonnateur à
effectuer ses propres diligences en vue, entre autres,
de s’assurer de la qualité des comptes et de la
véracité des flux de caisse. L
’usage d
es contrôles conjoints ne présente pas, en plus, que des avantages : outre le fait
qu’
il
contribue à espacer dans le temps les contrôles sur place, l’utilisation d’une
grille unique
d’analyse
tend à uniformiser
les approches.
6.5.2
-
qui ont permis de détecter de nombreuses difficultés mais non de les régler
6.5.2.1
- De nombreux arrêtés et des règles de fonctionnement à réactualiser
Alors que la fiche d’action n°
3
relative à l’amélioration des régies se
fixait comme objectif, en 2008, de remettre à niveau
les dossiers de chaque régie, les pièces transmises ont mis en évidence la présence de nombreuses insuffisances
administratives dont les suivantes :
- une difficulté à identifier clairement et rapidement les règles administratives applicables à chaque régie
du fait d’un
empilement de décisions : la plupart des régies sont organisées par un arrêté de création et par plusieurs arrêtés
rectificatifs qui se cumulent, modifiant ou parfois annulant les règles précédemment fixées ;
- des modalités obligatoires de fonctionnement qui ne sont pas toujours suffisamment explicitées ou qui sont absentes,
comme le détail des pièces à remettre
à l’usager
en contrepartie de
l’encaissement de recettes
(régie de recettes de la
base sous-marine, régie de recettes au musée des Arts décoratifs
) ;
- des contradictions en matière de cautionnement
entre l’acte de création d’une
régie et l’arrêté de nomination
(régie de
recettes de
l’
atelier informatique
) ;
- des nominations par arrêtés nominatifs «
d
agents de guichet
»
alors que leur présence n’est pas prévue dans l
es arrêtés
constitutifs des régies
128
(régie mixte des piscines, régie de recettes au musée
d’Aquitaine
,
…)
;
- l
’utilisation du terme
dénué de valeur juridique de «
préposé
» dans de nombreux arrêtés de nomination. La
règlementation différencie trois fonctions : régisseur titulaire, régisseur intérimaire, mandataire
129
;
- une difficulté à identifier les personnes réellement en fonction et leur rôle dans les régies de grande taille, faute de
signalement systématique des remplacements ou des cessations de fonction (régie mixte de la bibliothèque municipale,
régie mixte de la restauration scolaire et petite enfance, régie de recettes du jardin botanique
), de décisions au
demeurant obligatoires de
remise de service lors d’un
changement de régisseur titulaire
130
(régie
d’avances
des archives
municipales), ou plus grave encore, de procès-
verbal d’installation
pour une nouvelle régie (régie de recettes de
restauration municipale) ;
128
Titre 1, chapitre 2, point 1.6.4 de
l’instruction codificatrice n° 06
-031-A-B-M du 21 avril 2006
129
Titre 2 de
l’instruction codificatrice n°
06-031-A-B-M du 21 avril 2006
130
Annexe 1
de l’instruction codificatrice n°
06-031-A-B-M du 21 avril 2006
Article R. 1617-5-2-III
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
- la présentation du chèque emploi service universel (CESU)
comme mode d’encaissement
(régie mixte de la restauration
scolaire et petite enfance) sans rappeler que son utilisation
n’est pas permise pour
le règlement des prestations de
restauration scolaire (cf. article L. 1271.1 et D. 1271-1 et suivants du code du travail)
131
.
6.5.2.2
-
Des carences d’ordre comptable et financier
a)
Les dossiers administratifs ainsi que les procès-verbaux de vérification établis par le comptable mettent en exergue de
multiples carences parfois relevées lors de deux vérifications consécutives
132
:
-
l’
absence de production des pièces justificatives satisfaisantes au moment de la reconstitution de
l’a
vance ou
à l’appui
des versements (régie mixte de la Dune) ;
- des dépenses effectuées par des personnels non autorisés ou pour le compte de services étrangers à la régie ou encore
excédant son objet (régie cabinet du maire-relations internationales) ;
-
l’utilisation de la carte bancaire de service
par un
suppléant à l’insu du régisseur,
pour effectuer des dépenses
personnelles remboursées ensuite en espèces ou en chèques (régie cabinet du maire-relations internationales). Le
montant des opérations et le nom du mandataire suppléant ne sont pas indiqués dans le PV du comptable ;
-
l’enregistrement de dépenses non prévues dans les arrêtés constitutifs (régie d’avances des archives municipales,
régie
cabinet du maire-relations internationales
) ;
- des avances supérieures au quart des dépenses (régies
d’avance
s des clubs séniors, régies
d’avances des voies
piétonnes…
) ;
- des dépassements récurrents du
plafond d’encaisse
(régie mixte de la restauration scolaire (600
000 €) et
régie mixte
du stationnement payant (100 000
€)
) ;
-
l’impossibilité pour l
e comptable de vérifier :
-
les recettes, faute de comptabilité de stocks (régie de recettes de la base sous-marine, régie de recettes
du jardin botanique, régie mixte du
musée d’Aquitaine,…
) ;
-
le respect des règles de tarification, faute de traçage des indices de rémunération des usagers lors de
la vente des tickets (régie de recettes de la restauration municipale) ;
-
les volumes de valeurs inactives (régie de restauration municipale) ;
- des tâches comptables non effectuées par le régisseur :
-
le défaut de rapprochement quotidien entre encaisse, écritures comptables et pièces justificatives, (régie
mixte de la restauration scolaire et petite enfance, régie
d’avances du
cabinet du maire-relations
internationales
,…
) ;
-
l’absence d’arrêté
mensuel des comptes
et d’établissement des documents obligatoires
au
31 décembre telle que la balance des comptes (régie mixte des piscines et sport, régie de recettes de
la Dune
) ;
- des procédures de contrôle interne insuffisantes dans les régies comprenant des sous-régies ou impliquant de nombreux
intervenants (régie de recettes du club des séniors
) ;
- un suivi sur tableur de la comptabilité de régies qui devraient recourir à des outils plus adaptés au regard des fonds
manipulés (régie de recettes des piscines, régie de recettes du stationnement payant, régie de recettes de la Dune
) ;
- des mesures de sécurité insuffisantes entourant le stockage des fonds (régie
d’avances du
cabinet du maire-relations
internationales
) ;
- le défaut de formation de certains régisseurs, notamment suppléants (régie de recettes club des séniors
) ;
- la présence de lacunes encore plus graves dans trois cas : régies de la Dune (vérification du 8 février 2011), du jardin
botanique (vérification du 17 décembre 2014) et voie piétonne (vérification du 25 octobre 2010) ; elles ont conduit le
comptable à
émettre des doutes sur l’enregistrement de
toutes les recettes en comptabilité.
131
Son utilisation est envisageable pour le règlement
des activités d’accueil des jeunes enfant
s exercées hors du domicile (crèche, halte-
garderie et jardins d’enfants
au titre de la garde d’enfants de moins de
six ans).
132
À titre d’exemple, les PV de vérification du 20 avril 2010 et du 27 novembre 2014 de la
régie cabinet du maire-relations internationales font état de nombreuses
anomalies similaires.
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
b)
Ils ont également permis d’identifier des modifications à apporter
:
- accroître le nombre mensuel de
reconstitutions d’avances ou de titrage
s des recettes (
régie mixte du musée d’Aquitaine,
régie de recettes du jardin botanique …)
;
- raccourcir les délais de relance des débiteurs dans plusieurs régies prolongées (quatre mois pour les régies de recettes
de la voie publique) ;
- réactualiser le montant du cautionnement des régies dont les flux de caisse augmentent (régie de recettes du jardin
botanique) et réduire certains montants
d’encaisse
(régie de recettes du conservatoire national de région, encaisse de
150 000
€ pour
un encaissement mensuel moyen de 52 000
€ en 2015
).
c)
Les documents fournis attestent
qu’une partie
des anomalies a été corrigée comme
le défaut de vérification de l’indice
lors de la vente des tickets de cantine, ou
le défaut d’utilisation d’un logiciel de comptabilité
adapté à la régie de la Dune.
Et la fin des régies prolongées, annoncée lors de
l’entretien de fin de contrôle,
ne pourra que faciliter les opérations de
recouvrement.
Il n’en reste pas
moins que les procès-verbaux de contrôle, même les plus récents, continuent de consigner
un nombre anormal
d’insuffisances
quelquefois substantielles, en dépit des détournements subis par la ville au cours des
années passées : au sein de
s régies d’avances de l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine
et du Grand-Théâtre dans
les années 1990 alors organisés en services communaux
133
, de deux régies de clubs séniors en 2007 et en 2011, de la
régie municipale de la Dune en 2011 et de la régie d
’avances de l’Opéra national de Bordeaux
devenu un établissement
public communal en 2002
134
.
L’arrêt de la cour d’appel de Bordeaux
du 7 avril 2015 confirmant la condamnation du
régisseur de la régie de la Dune pour détournement de fonds publics avait
d’aill
eurs pointé un manque de réactivité de la
ville dans la rectification d’anomalies mises en lumière par une vérification sur place en 2008. La chambre s’étonne, en
outre, du maintien du mandataire suppléant ayant utilisé la carte bancaire de la régie du cabinet du maire et des relations
internationales pour régler des dépenses personnelles, fussent-elles modiques et remboursées dans un deuxième temps.
La ville n’a pas donné de suite disciplinaire à cette affaire en estimant qu’il ne s’agissait pas de fautes
répétées et durables ;
elle s’est contentée de l’envoi d’une
note signée du régisseur rappelant à ses suppléants les règles en vigueur ainsi que
les risques de poursuites disciplinaires ou pénales auxquelles expose l
’utilisation de cartes bancaires
professionnelles à
des fins personnelles.
La chambre recommande à la ville de :
-
simplifier l’architecture des régies en réduisant leur nombre, ou au moins le nombre de personnes habilitées à
manipuler des fonds ;
- les superviser de façon plus soutenue par le biais notamment de contrôles complètement indépendants de ceux
du comptable afin de doubler le nombre de vérifications sur place et d
en différencier les approches ;
- actualiser et améliorer la présentation des arrêtés et des autres pièces administratives en faisant clairement
apparaître les noms des personnes en responsabilité ainsi que l’objet de la régie et les règles applicables.
Dans son courrier de réponse, le maire a annoncé l’engagement d’une refonte complète visant à réduire le nombre des
régies et sous-régies
et la rédaction d’une cartographie des processus et des risques
en vue de sécuriser leur
fonctionnement, améliorer les contrôles et professionnaliser les régisseurs. Il a également demandé une recentralisation,
au sein d’une régie relevant de la direction générale des finances et de la commande publique, des cartes de crédits pour
les achats sur internet.
En matière de suivi administratif, les services assurent que depuis 2016, toute modification apportée à un arrêté constitutif
emporterait
une réécriture entière de façon à disposer d’un seul document consolidé par régie, et que les modalités
d’encaissement par chèque em
ploi service universel (CESU) de la régie mixte de la restauration scolaire et petite enfance
seront réexaminées à l’occasion du contrôle en cours.
Le courrier signale deux mesures récentes qui devraient aider à
réduire le nombre d’anomalies constatées
dans le fonctionnement quotidien des régies : le transfert sur des applications
appropriées de la comptabilité de la plupart des régies, sauf celle des plus petites toujours suivie sur tableur
; l’ouverture
pour toutes les régies, depuis 2016,
d’un compte de
dépôt de fonds au Trésor, ce qui devrait faciliter la vérification des
encaisses, les versements périodiques et la cohérence des écritures.
133
L’examen
du compte 429 (déficits et débets des comptables et régisseurs) indique que les deux auteurs des détournements restaient encore redevables d
’une
somme supérieure à 513 000
à fin 2015.
134
Le jugement correctionnel en date du 7 janvier 2016 a arrêté le préjudice à 2 277
200,40 € pour l’ensemble de la période 2002
-2012.
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
6.6
-
U
N DELAI GLOBAL DE PAIEMENT PERFECTIBLE
Le délai global de paiement (DGP) est limité à 30 jours, sauf pour les établissements publics de santé dont le délai est de
50 jours
. En cas de dépassement, une entreprise créancière peut réclamer le versement d’intérêts moratoires qui sont
dus de plein droit. Cette règle a été réaffirmée par le décret n° 2013-269 du 29 mars 2013
135
entré en vigueur le
1
er
mai 2013, lequel a rajouté
une indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement fixée à 40 €.
Calculé par les services
du comptable, le DGP de la ville était de 27,8 jours en 2015. En diminution de 2,75 jours par rapport à 2013, il est meilleur
pour les dépenses de fonctionnement (25,98 jours
) que pour celles d’
investissement avec un franchissement de la norme
règlementaire en 2013 (34,08 jours), 2014 (33,09 jours) et 2015 (34,11 jours). Le faible niveau des intérêts moratoires
payés
136
indique que les prestataires ne font pas nécessairement valoir leurs droits.
La chambre recommande à la ville de se rapprocher du comptable public afin de réduire le DGP pour les dépenses
d’investissement.
Après avoir souligné que la complexité du traitement des marchés publics, ceux de travaux notamment, explique l’écart
entre le délai de paiement des dépenses d’investissement et celui des dépenses de fonctionnement,
le maire a cité les
différentes mesures prises ou envisagées pour accélérer les paiements
: l’utilisation d’une plateforme numérique
d’échange
de pièces et de documents pour les principaux marchés de travaux ; des actions de sensibilisation des
personnels sur les pièces justificatives à joindre aux mandats ; des réunions régulières avec le comptable public ; et sous
réserve de faisabilité, le recours à un d
ispositif d’affacturage inversé, à l’instar d’autres organismes publics
.
6.7
-
S
YNTHESE INTERMEDIAIRE
La concordance entre l’inventaire de l’ordonnateur et l’état de l’actif du comptable tend à indiquer que la ville a une bonne
connaissance de son patrimoine. En revanche, à fin 2015, les provisions constituées ainsi que les admissions en
non-valeur étaient sous-
dimensionnées au regard de l’amp
leur du portefeuille de créances dont beaucoup ont peu de
chances d’être recouvrées
du fait de leur ancienneté. Le conseil municipal a admis en non-valeur, en 2016, une somme
douze fois supérieure à celle, en moyenne, constatée entre 2010 et 2015, ce qui a
permis d’apurer
en partie la situation.
Près d’un tiers de la valeur
globale des sommes restantes non recouvrées concernant des créances antérieures au
31 décembre 2012, le mouvement entamé en 2016 devra être poursuivi. En réponse aux observations provisoires,
l’ordonnateur a annoncé avoir fait adopter par le conseil municipal, le 10 juillet 2017, un nouveau dispositif qui conduira,
en quatre ans, à provisionner entièrement les créances douteuses.
En matière d’arrêté des comptes, deux offres
bancaires ne revêtaient par le caractère certain exigé par la règlementation
pour être qualifiées de restes à réaliser. En les ôtant
des recettes d’investissement,
les résultats annuels de 2013 et 2015
deviennent déficitaires, respectivement à hauteur de 0,92 % et 1,76 % des recettes de la section de fonctionnement, loin
du seuil de saisine de 5 % fixé à l’article L.1612
-14 du CGCT. La ville ne constate pas de restes à réaliser pour les
opérations d’investissement suivies en autorisations de programme (AP).
Cette pratique, que la ville justifie par des
éléments de doctrine parfois anciens, et non par un texte règlementaire, serait répandue parmi les collectivités. Elle repose
sur une lecture partielle de la notion de restes à réaliser qui ne relève pas uniquement du registre budgétaire, à la différence
de la technique des AP/CP. Les emprunts enregistrés en restes à réaliser des exercices 2014 et 2015, inscrits
automatiquement en recettes des budgets primitifs 2015 et 2016, n’ont pas été mobilisés
; ils ont eu, pour seule finalité,
d’équilibrer les comptes clos alors que selon l’article L. 1612
-
4 du CGCT, l’équilibre réel d’un budget d’une collectivité
territoriale suppose une évaluation sincère des recettes et des dépenses. La non mobilisation des emprunts inscrits en
restes à réaliser a pu être favorisée par le défaut de constatation de restes à réaliser pour les opérations d’investissement
suivis en AP/CP, sauf à démontrer que dans leur cas, les crédits de paiements engagés et non mandatés ne sont pas
généralement supérieurs aux recettes certaines non encaissées, ce qui paraît peu probable, une partie des
investissements étant toujours autofinancée. Elle a été palliée par l’affectation permanente d’une partie des ressources
de trésorerie à la couverture de besoins d
e la section d’investissement, pour un encours d’environ 10 M€ jusqu’en février
2016. La conjugaison de ces trois pratiques - non constatation des crédits de paiement engagés et non mandatés, non
levée des emprunts inscrits en restes à réaliser et mobilisa
tion permanente d’une partie des lignes de trésorerie –
a
contribué au report d’un exercice à l’autre d’une partie du besoin de financement de la section d’investissement.
Dans son
courrier de réponse aux observations provisoires
, le maire a maintenu son désaccord avec l’analyse de la chambre en
contestant notamment
l’intentionnalité
de la non mobilisation des emprunts et le caractère irrégulier de l’absence
d’inscriptions en restes à réaliser des crédits de paiement. Il appelle à
une clarification règlementaire pour cette dernière
pratique qui serait
à l’œuvre dans l’ensemble des collectivités locales ayant adopté une gestion pluriannuelle
.
135
relatif à la lutte contre le retard de paiement dans les contrats de la commande publique
136
417 € en 2010, 4 261 € en 2011, 3 569 € en 2012, 16
652
€ en 2013, 2
057
€ en 2014, rien en 2015
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
La ville dispose en tout de 36 régies mixtes, d’avances et de recettes qui ont été périodi
quement vérifiées durant la période
par le comptable ou par l’un de ses adjoints,
en présence
d’un contrôleur de gestion de la ville. Leurs diligences ont mis
en lumière de nombreuses anomalies dans l’organisation administrative
ainsi que de multiples carences comptables et
financières parfois relevées lors de deux vérifications consécutives. B
eaucoup d’entre elles ont été corrigées dernièrement
ou étaient sur le point de l’être à la fin du
présent contrôle. Mais leur nombre ainsi que la présence, dans des
procès-verbaux de vérification récents,
d’insuffisances substantielles
incitent à penser que toutes les leçons des
détournements commis notamment à la régie municipale de la Dune et à
la régie d’avances de l’
Opéra national de
Bordeaux
n’ont pas été tirées
. La chambre a recommandé
de simplifier l’architecture des régies en réduisant leur nombre,
ou au moins le nombre de personnes explicitement habilitées à manipuler des fonds, et de les superviser de façon plus
soutenue par le biais notamment de contrôles complètement indépendants de ceux du comptable. Le maire a annoncé
l’engagement d’une refonte complète visant à réduire le nombre des régies et sous
-régies ainsi que
la rédaction d’une
cartographie des processus et des risques.
7
LA SITUATION FINANCIERE DU BUDGET PRINCIPAL
Le budget de la ville ne se compose plus que d’un budget principal depuis la clôture
, au 31 décembre 2013, du budget
annexe «
régie sports et loisirs
» dans des conditions régulières. Son patrimoine et ses résultats de clôture
(+523 104
€ en fonctionnement et +1
914 117
€ en investissement) ont été intégrés au budget principal en 2014
.
7.1
L
A SECTION DE FONCTIONNEMENT
7.1.1
Les données chiffrées
Les transferts de compétences,
et d’un tiers des agents au 1
er
janvier 2016 à Bordeaux-Métropole, ont profondément
modifié la structure budgétaire avec une forte diminution des produits et des charges entre 2015 et 2016 (-24,5 % pour
les produits de gestion et -18,1 % pour les charges de gestion). Ces bouleversements empêchent de discerner clairement,
flux par flux, les évolutions imputables uniquement aux actions de la ville en fin de période.
BUDGET PRINCIPAL BORDEAUX en €
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Var. annue le
moyenne
Evolution
2010/2015
CA provisoire
2016
CA définitif 2016
Evolution
2015/2016
Ressources fiscales propres (ne tes des restitutions)
206 503 529
215 398 846
224 829 421
230 183 411
234 531 708
255 283 303
4,2%
23,6%
194 565 565
194 565 565
-23,8%
+ Ressources d'exploitation
24 992 161
25 032 367
26 162 014
28 602 438
30 753 647
60 521 845
19,3%
142,2%
41 655 439
41 666 177
-31,2%
+Ressources institutionne les (dotations et
participations)
90 617 239
89 555 905
88 397 243
87 363 111
84 848 130
77 352 520
-3,1%
-14,6%
71 581 614
71 511 453
-7,6%
+ Fiscalité reversée par l'interco et l'Etat
30 074 217
30 753 981
30 041 890
29 956 453
29 382 329
28 389 301
0,0%
-5,6%
10 938 794
10 938 794
-61,5%
Production immobilisée, travaux en régie (c)
116 302
148 547
331 347
273 179
271 523
289 762
20,0%
149,1%
0
0
-100,0%
= +Produits de gestion (A)
352 303 449
360 889 647
369 761 914
376 378 592
379 787 336
421 836 730
3,7%
19,7%
318 741 412
318 681 989
-24,5%
Charges à caractère général
66 263 695
68 883 797
70 581 146
74 071 693
76 338 713
76 447 349
2,9%
15,4%
68 191 836
68 194 492
-10,8%
+ Charges de personnel
166 664 513
167 420 049
169 515 269
175 534 613
181 441 033
185 436 863
2,2%
11,3%
133 439 142
133 439 142
-28,0%
+ Subventions de fonctionnement
58 691 783
60 375 389
64 310 438
66 464 648
69 327 596
69 851 574
3,5%
19,0%
67 702 143
67 702 443
-3,1%
+ Autres charges de gestion
4 404 143
4 534 743
4 745 773
5 274 877
5 275 816
5 703 353
5,3%
29,5%
6 865 727
6 867 932
20,4%
= Charges de gestion (B)
296 024 134
301 213 978
309 152 626
321 345 831
332 383 158
337 439 138
2,7%
14,0%
276 198 848
276 204 010
-18,1%
Excédent brut de fonctionnement (A-B)
56 279 315
59 675 669
60 609 288
55 032 760
47 404 179
84 397 591
8,4%
50,0%
42 542 564
42 477 980
-49,7%
en % des produits de gestion
16,0%
16,5%
16,4%
14,6%
12,5%
20,0%
NS
25,2%
13,3%
13,3%
-33,4%
+/- Résultat financier (réel seulement)
-6 777 899
-7 089 276
-7 845 575
-8 778 183
-9 885 287
-11 746 886
11,6%
73,3%
-11 216 579
-11 216 579
-4,5%
- Subventions exceptionne les versées aux services
publics industriels et commerciaux
0
0
0
940 000
1 026 294
1 048 148
N.C.
N.C.
1 046 609
1 046 609
N.C.
+/- Autres produits et charges excep. réels
816 922
912 281
-118 199
515 946
486 255
96 618
-34,8%
-88,2%
-649 253
-631 782
-753,9%
CAF brute
50 318 337
53 498 674
52 645 514
45 830 523
36 978 853
71 699 175
7,3%
42,5%
29 630 123
29 583 010
-58,7%
en % des produits de gestion
14,3%
14,8%
14,2%
12,2%
9,7%
17,0%
NS
19,0%
9,3%
9,3%
-45,4%
- Annuité en capital de la de te
26 056 186
26 328 337
20 215 217
19 988 333
23 004 593
49 070 309
164 662 974
88,3%
30 710 566
30 710 566
-37,4%
CAF nette ou disponible
24 262 152
27 170 337
32 430 297
25 842 191
13 974 260
22 628 866
24 384 684
-6,7%
-1 080 443
-1 127 556
-105,0%
Source : Logiciel ANAFI d'après les comptes de gestion
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 58 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
7.1.2
Des produits de gestion supérieurs aux moyennes de comparaison et ponctuellement
très élevés en 2015
Les produits de gestion ont augmen
té de 19,7 % (+69,5 M€) entre 2010 et 2015
, à un rythme plus soutenu que les charges
courantes
137
(+15,3 % ou +46,3 M€)
. 60 % des recettes supplémentaires (+42
M€)
ont été constatées entre 2014 et 2015
grâce à
l’addition de deux facteurs
: un surcroît de recettes fiscales propres de
21 M€
dû, pour plus de la moitié, au
relèvement de 5 % des taux de la fiscalité ménages
(11 M€)
et le
doublement des ressources d’exploitation
(+
30 M€)
consécutif à
l’ouverture
du Grand Stade
. Sa mise en service s’est en effet
accompagnée de
l’encaissement de
s premières
recettes annuelles contractuelles (contrat de partenariat et convention passée avec le club occupant) mais également
d’un
droit d’entrée de 20 M€
versé par le club.
source : CRC-anafi
Rapportées à la population, les recettes et les dépenses de fonctionnement
138
présentent des niveaux élevés
comparativement aux autres communes de Bordeaux-Métropole et aux valeurs centrales d
’un
échantillon composé de
douze communes-centres de plus de 100 0
00 habitants d’une métropole
139
en dehors de Marseille et Lyon. En matière de
recettes
140
, la ville a ainsi perçu 2
182 € par habitant en 2015
141
, soit le montant le plus haut de toutes les communes de
Bordeaux-Métropole et du groupe de comparaison. En 2014, avec un montant de 1
685 € par habitant,
elle se classait au
troisième rang des communes de Bordeaux-
Métropole et au deuxième rang de celles de l’échantillon
. La très forte
augmentation observée en 2015 (+
497 €
par rapport à 2014)
s’explique par la comptabili
sation
d’une deuxième recette
non renouvelable en plus du
droit d’entrée de 20 M€ déjà évoqué
: le produit de cession des actions Régaz pour presque
104 M€
(424 € par habitant
) classé dans la rubrique des produits exceptionnels.
137
Les charges courantes additionnent les charges de gestion avec les charges d’intérêt.
138
Les produits et les dépenses de fonctionnement rajoutent aux opérations de gestion les opérations financières et exceptionnelles.
139
Cet échantillon se compose des douze villes suivantes : Toulouse, Nice, Nantes, Strasbourg, Montpellier, Bordeaux, Lille, Rennes, Grenoble, Brest, Rouen et Nancy.
140
bases villes appartenant à une métropole
141
L’avance exceptionnelle de 20 M€ représente une recette de 82 € par habitant environ.
* sans le droit d’entrée acquitté par le club occupant du grand stade (20 M€) en 2015
59%
60%
61%
61%
62%
61%
60%
7%
7%
7%
8%
8%
14%
13%
26%
25%
24%
23%
22%
18,3%
22%
9%
9%
8%
8%
8%
7%
4%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
2010
2011
2012
2013
2014
2015
CA
définitif
2016
Evolution de la répartition des recettes de gestion
Production immobilisée, travaux en
régie
Fiscalité reversée par l'interco et
l'Etat
Dotations et participations
Ressources d'exploitation
Ressources fiscales propres
59%
60%
61%
61%
62%
64%
60%
7%
7%
7%
8%
8%
10%
13%
26%
25%
24%
23%
22%
19%
22%
9%
9%
8%
8%
8%
7%
4%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
2010
2011
2012
2013
2014
2015
CA
définitif
2016
Evolution de la répartition des recettes de gestion*
Production immobilisée, travaux en
régie
Fiscalité reversée par l'interco et l'Etat
Dotations et participations
Ressources d'exploitation
Ressources fiscales propres
2014
2015
1685
2182
1 427
1 460
1 248
1 248
1 434
1 471
3
1
2
1
Source: CRC
rang de la commune dans
l'échantilon dans
un ordre décroissant (sur 12)
Recettes de fonctionnement par
habitant en €
rang de la commune dans BM dans un
ordre décroissant (sur 28)
Bordeaux
moyenne de la strate
moyenne des communes de BM
moyenne de l'échantilon
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 59 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
7.1.2.1
Des recettes fiscales dynamiques
La part relative des ressources fiscales propres
142
dans le total des recettes de gestion reste stable (60 % environ),
contrairement à celles des
recettes institutionnelles (dotations et participations de l’État) en déclin
(
7,4 points entre 2010
et 2015) et des
ressources d’exploitation en augmentation rapide
(+7,3 points).
Elle n’a pas été modifiée
, à partir de 2015,
par la majoration de 5 % des taux de fiscalité
dont l’effet a
été neutralisé, sur le même exercice, par
l’e
ncaissement du
droit d’entrée déjà évoqué,
puis par les transferts en 2016. Après métropolisation, la part du produit net des restitutions
des trois taxes ménages, qui a toujours formé jusque-là la moitié des produits de gestion, a reculé de trois points (47 %).
7.1.2.1.1
Des bases
qui s’élargissent rapidement
Entre 2010 et 2016, les bases imposables
de la taxe d’habitation (TH) et de la taxe foncière bâtie (TFB)
ont bondi
respectivement d’environ
19 % et 16 %
143
avec un effet-volume (les évolutions physiques
144
) qui explique 53 % de la hausse
des bases de la TH sur la période.
142
Les ressources fiscales propres regroupent les impôts locaux nets des restitutions, les taxes sur activités de service et domaine, les taxes sur activités industrielles,
les taxes liées à l'environnement et l'urbanisation, et les autres taxes (dont droits de mutation à titre onéreux, DMTO).
143
+16% et +14% entre 2010 et 2015
144
Soit le nombre de locaux imposables et leur superficie
FISCALITE - BORDEAUX
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Evol.°
10/15
2016
Evol.°
10/16
prévis.
Taxe d'habitation
345 202 825
353 556 673
368 515 841
381 552 486
387 007 530
400 206 486
15,93%
410 606 000
18,95%
Foncier bâti
339 433 152
349 678 244
359 513 525
369 844 809
377 661 968
385 747 442
13,64%
393 851 000
16,03%
Foncier non bâti
436 456
458 847
446 263
459 379
458 115
496 584
13,78%
503 900
15,45%
définitifs
Taxe d'habitation
22,98%
22,98%
22,98%
22,98%
22,98%
24,13%
5,00%
24,13%
5,00%
Foncier bâti
28,10%
28,10%
28,10%
28,10%
28,10%
29,51%
5,02%
29,51%
5,02%
Foncier non bâti
86,59%
86,59%
86,59%
86,59%
86,59%
90,92%
5,00%
90,92%
5,00%
définitifs
Produits bruts
175 803 585
180 524 701
187 142 287
192 890 786
196 377 043
211 778 432
20,46%
215 005 967
22,30%
-Reversements et restitutions
à BM
198 875
943 594
133 915
208 471
120 269
98 658
-50,39%
64 541 701
32353,41%
Produits nets
175 604 710
179 581 107
187 008 372
192 682 315
196 256 774
211 679 774
20,54%
150 464 266
-14,32%
rapportés aux produits de gestion
49,8%
49,8%
50,6%
51,2%
51,7%
50,2%
0,67%
47,2%
-5,28%
prévis.
TH/habitant
332
339
352
361
366
394
18,67%
404
21,70%
moyenne de la strate
245
257
266
275
277
293
19,59%
NC
NC
TFB par habitant
399
410
420
428
436
464
16,29%
474
18,79%
moyenne de la strate
277
288
297
305
310
323
16,61%
NC
NC
TFNB par habitant
2
2
2
2
2
2
-7,18%
2
0,00%
moyenne de la strate
1
1
1
1
1
1
0,00%
NC
NC
Pdts par habitant
733
751
774
791
804
864
17,87%
880
20,04%
moyenne de la strate
523
546
564
581
588
621
18,74%
NC
NC
Les produits par habitant sont calculés pour
2016 à partir des états 1259 et de la population figurant sur la fiche du minefi 2015.
source: états 1259- CRC MINEFI
Produits totaux des contributions directes (en €)
Produits des contributions directes/habitant (en €)
Bases imposables (en €)
Taux (en %)
1
effet de l'évolution physique
+ 28 185 259
51%
2
effet des actualisations forfaitaires
+ 26 818 402
49%
=1+2
accroissement des bases annuelles
+ 55 003 661
100%
1
effet de l'évolution physique
+ 20 032 614
43%
2
effet des actualisations forfaitaires
+ 26 281 676
57%
=1+2
accroissement des bases annuelles
+ 46 314 290
100%
source : CRC
Taxe d'habitation
Foncier bâti
Contribution de l'évolution physique et des actualisations forfaitaires à l'évolution des bases (en €
et en %) entre 2010 et 2015
1
effet de l'évolution physique
+ 34 542 688
53%
2
effet des actualisations forfaitaires
+ 30 860 487
47%
=1+2
accroissement des bases annuelles
+ 65 403 175
100%
1
effet de l'évolution physique
+ 24 240 123
45%
2
effet des actualisations forfaitaires
+ 30 177 725
55%
=1+2
accroissement des bases annuelles
+ 54 417 848
100%
source : CRC
Contribution de l'évolution physique et des actualisations forfaitaires à l'évolution des bases (en €
et en %) entre 2010 et 2016
Taxe d'habitation
Foncier bâti
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 60 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Les états fiscaux 1386 bis TH dénombrent, en 2015, 4 713 résidences principales
de plus qu’en 2010
145
grâce, pour une
bonne partie, aux nombreuses constructions engagées dans le cadre du projet urbain «
2030 : vers le Grand Bordeaux
»
146
.
L’effet
-
prix (les actualisations forfaitaires des bases en lois de finance) reste la cause prédominante de l’élargissement
des bases de TFB, ce qui tend à indiquer que la plupart des logements livrés relèvent du secteur locatif. Rapportées à la
population, les bases fiscales de la TH et de la TFB sont plus favorables que les moyennes de comparaison.
Dans son courrier de réponse, la ville fait savoir que depuis 2002, plus de 27 500 contribuables supplémentaires sont
inscrits au rôle d’imposition à la taxe d’habitation
.
En matière d’
abattements pour charges de famille qui présentent un caractère obligatoire, la ville applique un taux
supérieur au taux minimum légal pour les deux premiers enfants (15 % contre 10 %) et un taux égal au plancher pour
trois enfants et plus (10 %). En matière d’abattements facultatifs, seul l’
abattement général à la base a été voté. Rapporté
à la population, leur produit (376 €) était le plus élevé
parmi ceux de toutes les communes des deux groupes de
comparaison.
Ces abattements représentent un peu plus de 4 points de fiscalité. L’application de taux d’abattements
moins favorables aux contribuables
147
permettrait de réduire d’un peu plus de deux points le taux de taxe d’habitation
148
.
7.1.2.1.2
Un relèvement des taux de 5 % en 2015
Entre 2010 et 2014, les taux des trois taxes n’ont pas été revalorisés avant d’être augmentés de 5% en
2015. Les niveaux
atteints par les taux dès 2014 étaient déjà supérieurs à la plupart des communes de la métropole et de la strate. Cette
augmentation de taux a procuré un surcroît de recettes de
11 M€
en 2015 par rapport à 2014
149
.
Dans sa réponse, le maire a souligné l’intérêt des comparaisons
cumulant les parts communale et intercommunale de la
taxe d’habitation, pour mieux tenir compte d
u degré d
’intégration et des transferts de charges et d’équipements dont le
périmètre varie entre les agglomérations. Selon un rapport de l’observatoire du forum pour la gestion des villes et des
collect
ivités territoriales qu’il cite, Bordeaux présentait, en 2016, le troisième taux «
agrégé
» de taxe d’habitation le plus
faible parmi les dix plus grandes villes françaises en dehors de Paris (Lille, Marseille, Strasbourg, Rennes, Toulouse,
Montpellier, Nantes, Bordeaux, Nice et Lyon). La même approche, entre
les douze membres de l’échantillon retenu pour
l’analyse financière
, conduit à un résultat similaire en 2015 : alors que la part communale était la troisième le plus élevée
de l’échantillon, seules qua
tre autres villes appliquaient un taux cumulé inférieur à celui de Bordeaux.
145
nombre de résidences principales utilisé dans le ca
lcul du ratio de l’article 55 de la loi de solidarité et de renouvellement urbain (SRU)
: 132 735 en 2010 et 137 448
en 2015.
146
cf. 4.1.
147
10 % pour l’abattement théorique à la base et 10 % pour l’abattement pour un ou deux enfants.
148
Cf. annexe 2 tableaux 2.
149
soit la différence entre le produit brut fiscal effectivement encaissé en 2015 et une estimation du produit fiscal qui aurait
résulté d’une application des t
aux en vigueur
en 2014 (bases définitives 2015 multipliées par les taux en vigueur en 2014).
Taxe foncière
bases nettes
réductions de
bases
accordées par
la commune
bases nettes
après
réductions
bases nettes
BORDEAUX
1 632 €
376 €
1 256 €
1 573 €
moyenne de la strate
1 363 €
228 €
1 135 €
1 364 €
moyenne de BM (28 communes)
1 412 €
219 €
1 193 €
1 303 €
moyenne de l'échantilon
1 410 €
206 €
1 204 €
1 363 €
rang de la commune dans BM dans un ordre
décroissant (sur 28)
6
ème
rang
1
er
rang
5
ème
rang
rang de la commune dans l'échantilon dans un
ordre décroissant (sur 12)
3
ème
rang
1
er
rang
2
ème
rang
Taxe d'habitation
Bases ne tes en € par habitant en 2015
(source : minefi)
Taux d'imposition en € par habitant en 2015
(source : minefi)
Taxe
d'habitation
Taxe foncière
sur propriétés
bâties
Taxe foncière
sur propriétés
non bâties
BORDEAUX
24,13%
29,51%
90,92%
moyenne de la strate
21,47%
23,67%
36,35%
moyenne de BM (28 communes)
20,55%
27,95%
64,49%
moyenne de l'échantilon
22,14%
25,38%
55,37%
rang de la commune dans BM dans un ordre
décroissant (sur 28)
3
ème
rang
13
ème
rang
2
ème
rang
rang de la commune dans BM dans un ordre
décroissant
en 2014
(sur28)
6
ème
rang
15
ème
rang
2
ème
rang
rang de la commune dans l'échantilon dans un
ordre décroissant (sur 12)
3
ème
rang
3
ème
rang
2
ème
rang
rang de la commune dans l'échantilon dans un
ordre décroissant
en 2014
(sur 12)
3
ème
rang
3
ème
rang
2
ème
rang
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 61 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Quant au taux de foncier bâti, il
reste, sur cet exercice, le troisième le plus élevé de l’échantillon, qu’il soit appréhendé à
l’échelle communale ou bien inter
communale
150
. À propos plus spécifiquement de cet impôt, le maire a précisé que sa
progression entre 2002 et 2016 serait la deuxième plus faible parmi les dix plus grandes villes françaises en dehors de
Paris. Il signale aussi, dans sa réponse, que le déséquilibre entre les parts communale et intercommunale des taux
d’imposition
151
reflète l’importance des charges de centralité supportées historiquement par
Bordeaux
du fait d’un degré
d’intégration plus faible que celui d’autres grandes agglomérations.
7.1.2.1.3
Des produits par habitant et une pression fiscale comparativement
élevés
a)
La ville affiche sur la période 2010-2015 la quatrième plus forte progression des produits de TH (+18,7 %) et de TFB
(+16,3 %) ramenés à la population parmi les douze communes de l’échantillon de
comparaison. La seule dynamique des
bases a permis au produit des impôts locaux par habitant
d’augmenter
de 2,3 % par an, en moyenne, entre 2010 et 2014.
En rajoutant
à la période l’année
2015, année de relèvement des taux,
ce taux de croissance annuel s’é
lève à 3,4 %. En
2015, la TH et la TFB ont généré un produit par habitant de
858 €
, largement supérieur aux valeurs médianes des deux
groupes de comparaison (+220
par rapport au groupe des douze métropoles et +217
par rapport au groupe des
communes de la métropole). Le supplément de TH et de TFB par habitant constaté entre 2010 et 2015 (+
127 €
) couvre
environ deux fois la perte de DGF subie sur la même période (-
64 € par habitant)
152
. Malgré une nouvelle amputation de
la DGF, ce «
taux de couverture
» reste nettement excédentaire en 2016.
source : CRC-anafi
Le produit brut
des contributions directes s’
établit à 211,8
M€
à fin 2015, et à 215
M€
en 2016. Le produit net connaît une
très forte baisse du fait des nouveaux reversements institués en faveur de Bordeaux-Métropole au titre des compétences
transférées et de la mutualisation des effectifs : la part reversée est ainsi passée de 98
658 € en 2015 à 64,5 M€
en 2016.
b)
La pression fiscale a augmenté de 13 % entre 2010 et 2015 et de 14 % entre 2010 et 2016
, l’accroissement des bases
justifiant 60 % environ de cette hausse. Le niveau du
taux d’effort fiscal
153
(1,412 à comparer à une moyenne de la strate
de 0,872 en 2016)
atteste de la faiblesse des marges de manœuvres
en matière de taux d’imposition
, sauf à creuser
l’écart déjà significatif
avec les taux moyens de la strate.
150
La part intercommunale de cet impôt est nulle, la CUB puis la Métropole ayant, pour le moment, décidé de ne pas prélever une part de TFB.
151
En 2015, les parts c
ommunales représentaient respectivement 75 % et 100 % des taux de taxe d’habitation et de foncier bâti du bloc communal.
152
Ce rapport de 1 à 2 entre, d’une part la perte de DGF par habitant entre 2010 et 2015, et d’autre part le supplément de TFB e
t de TH perçus sur la période, calculés
à partir de montants ramenés à la population, est inférieur au rapport moyen calculé pour toutes les communes du groupe de comparaison (de 1 à 2,2).
153
L’effort fiscal est
un ratio qui se rapproche du CMPF. Il est calculé en rapportant les produits de la taxe foncière sur les propriétés bâties, de la taxe foncière sur les
propriétés non bâties,
de la taxe d’habitation, majorés de certaines exonérations et des produits de redevance ou taxe sur les ordures ménagères
, au potentiel fiscal
de la commune calculé pour ces seules impositions. Source : fiche DGF 2015
du Ministère de l’Intérieur
.
par habitant
2010
2015
2016
2010-2015
2010-2016
TH+TFB
731 €
858 €
878 €
127 €
147 €
DGF
263 €
199 €
166 €
-64 €
-97 €
Le supplément de TH et TFB couvre la perte de DGF à hauteur de :
1,98 fois
1,52 fois
Variation
Produits des impôts locaux en € par habitant en
2015 (source : minefi)
Taxe
d'habitation
Taxe foncière
sur propriétés
bâties
Taxe foncière
sur propriétés
non bâties
BORDEAUX
394 €
464 €
2 €
moyenne de la strate
293 €
323 €
1 €
moyenne de BM (28 communes)
291 €
357 €
5 €
moyenne de l'échantilon
304 €
343 €
1 €
rang de la commune dans BM dans un ordre
décroissant (sur 28)
3
ème
rang
6
ème
rang
15
me
rang
rang de la commune dans BM dans un ordre
décroissant
en 2014
(sur28)
4
ème
rang
6
ème
rang
17
ème
rang
rang de la commune dans l'échantilon dans un
ordre décroissant (sur 12)
2
ème
rang
2
ème
rang
2
ème
rang
rang de la commune dans l'échantilon dans un
ordre décroissant
en 2014
(sur 12)
2
ème
rang
2
ème
rang
2
ème
rang
1
effet base
+ 7,62%
59%
2
effet taux
+ 5,00%
38%
3
effet cumulatif
+ 0,38%
3%
=1+2
pression fiscale
+ 13,00%
100%
1
effet base
+ 7,62%
58,5%
2
effet taux
+ 5,02%
38,6%
3
effet cumulatif
+ 0,38%
2,9%
=1+2
pression fiscale
+ 13,02%
100%
source : CRC
Taxe d'habitation
Foncier bâti
Evolution de la pression fiscale entre 2010 et 2015
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 62 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Depuis 2013, la commune n’a plus la possibilité, pour accroître le montant de ses recettes,
de réclamer
la taxe d’habitation
sur les logements vacants (THLV) créée par la loi n° 2006-872 du 13 juillet 2006 portant engagement national pour le
logement. Son territoire est désormais soumis au régime de la taxe annuelle sur les logements vacants (TALV), étendu
par l’article 1 du décret n° 2013
-392 du 10 mai 2013
154
aux communes appartenant à des zones d'urbanisation continue
de plus de 50 000 habitants (contre 200 000 auparavant), et où existe un déséquilibre marqué entre l'offre et la demande
de logements. Le pro
duit de cette taxe, qui peut être mise en place par la commune ou par l’échelon intercommunal, ne
vient plus abonder l’un de leur budget mais celui de l'agence nationale de l'habitat (ANAH).
Dans son courrier, l
e maire justifie l’alourdissement du poids d
es contributions directes dans le total des recettes de
fonctionnement (55 % en 2016 contre 48 % en 2012)
par la baisse de l’ensemble des dotations de l’
État : DGF, allocations
compensatrices, dotation nationale de péréquation et dépenses du FPIC. Ses services
estiment qu’elles ont occasionné,
depuis 2012, un manque à gagner cumulé de 46,36 M€ qui doit être mis en regard des recettes supplémentaires procurées
par la fiscalité directe, soit 52,5 M€ sur la même période.
7.1.2.1.4
Une progression notable des autres ressources fiscales propres
Entre 2010 et 2015, les autres ressources fiscales ont augmenté de 12,7
M€ (+
41,1 %) du fait de la forte hausse des droits
de mutation (+45,3 %) et des trois principales composantes des taxes perçues sur les activités de service et du domaine
155
:
- le prélèvement sur les produits des jeux (+21,1 % entre 2010 et 2015). Leur progression est mise au crédit
, d’une part,
du
regain d’activités
des casinos
après une période de baisse du chiffre d’affaires incluant l’année 2010
156
,
et d’autre part,
d’
une double modification de la fiscalité des jeux entrée en vigueur en novembre 2014 :
la suppression de
l’article
L. 2333-57 du CGCT qui imposait aux casinos de consacrer 50 % de leurs recettes supplémentaires à des travaux
d’investis
sement
destinés à l’amélioration de l’équipement touristique
, et le relèvement du plafond du prélèvement fixé à
l’article L
. 2333-54 du CGCT (83,5 % au lieu de de 80 %). La récupération de cette recette par la métropole devenue
détentrice de la compétence tourisme
n’est pas à l’ordre du jour
contrairement à la taxe de séjour
(2 M€ par an)
;
154
pris pour l'application de l'article 16 de la loi n° 2012-1509 du 29 décembre 2012 de finances pour 2013
155
Les données ont été corrigées pour tenir compte de la comptabilisation erronée des contributions au FPIC dans la rubrique des autres taxes.
156
Cette baisse aurait été causée par la généralisation de
l’interdiction de f
umer dans les lieux publics et
l’apparition des jeux en ligne
.
1
effet base
+ 8,70%
62%
2
effet taux
+ 5,00%
35%
3
effet cumulatif
+ 0,44%
3%
=1+2
pression fiscale
+ 14,14%
100%
1
effet base
+ 8,70%
61,5%
2
effet taux
+ 5,02%
35,4%
3
effet cumulatif
+ 0,44%
3,1%
=1+2
pression fiscale
+ 14,16%
100%
source : CRC
Evolution de la pression fiscale entre 2010 et 2016
Taxe d'habitation
Foncier bâti
BORDEAUX
Moyenne de la strate
2010
NC
NC
2011
NC
NC
2012
1,311224
0,810924
2013
1,397549
0,855389
2014
1,392037
0,858503
2015
1,387877
0,857815
2016
1,412142
0,872273
Source: Minefi - CRC- fiches DGF
Exercices
Taux d'effort fiscal
en €
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016 définitif
Evolution
2010/2015
Evolution
2010/2016
+ Taxes sur activités de service et domaine
13 449 691
14 933 036
16 051 245
17 818 016
18 340 912
20 209 975
19 657 489
50,3%
46,2%
dont prélèvement sur les produits des jeux
5 142 797
5 590 582
5 619 145
5 930 339
5 863 895
6 229 526
6 567 754
21,1%
27,7%
dont droits de stationnement
2 798 039
3 167 518
3 957 509
4 725 995
5 293 565
6 221 820
8 058 163
122,4%
188,0%
dont droits de place
1 871 173
2 141 607
2 235 919
2 417 870
4 124 758
4 548 545
4 114 733
143,1%
119,9%
+ Taxe sur électricité
4 951 565
4 899 024
4 962 629
5 304 626
5 284 208
5 241 720
5 227 893
5,9%
5,6%
+ Taxes liées à l'environnement et l'urbanisation
49 248
51 678
54 054
56 052
0
59 346
60 858
20,5%
23,6%
+ Autres taxes (dont droits de mutation à titre
onéreux, DMTO)
12 448 316
15 934 001
16 753 122
14 322 403
14 649 813
18 092 487
19 033 495
45,3%
52,9%
= Autres Ressources fiscales propres (nettes
des restitutions)
30 898 819
35 817 739
37 821 049
37 501 096
38 274 934
43 603 529
43 979 735
41,1%
42,3%
rapportées aux produits de gestion
8,8%
9,9%
10,2%
10,0%
10,1%
10,3%
13,8%
17,9%
57,3%
Détail des ressources fiscales
Source: ANAFI, d'après les comptes de gestion
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 63 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
- les droits de stationnement payant (+
3,4 M€
entre 2010 et 2015 et +
5,3 M€
entre 2010 et 2016). Depuis 2010, le nombre
de places payantes sur voirie a plus que doublé entre 2010 et 2015 (6 900 places payantes en 2010 contre
14 200 en 2015) et de nouveaux moyens de paiement dématérialisés ont été installés (paiement par téléphone mobile).
La dépénalisation des amendes du stationnement et la décentralisation du service public de stationnement, reportées du
1
er
février 2016 au 1
er
janvier 2018
157
, permettront de substituer à
l’amende
nationale de 17
pour non-paiement, une
redevance
municipale d’un
montant manifestement supérieur ;
- les droits de place. Plusieurs causes se combinent pour expliquer leur hausse croissance, plus vigoureuse entre 2010
et 2015 que celle des droits de stationnement (+143
% soit +2,7 M€
contre +122,4 %) : i) une actualisation des tarifs afin
de mieux refléter la valeur économique du domaine public
(terrasses, marchés, étalages, forains, ambulants, travaux…)
,
ii) la rédaction de nouveaux règlements
158
; iii)
l’ouverture de
nouveaux espaces (le marché des Frères Pouyanne ouvert
en mars 2013 ou encore les espaces pour des camions de «
cuisine nomade
» répondant à des critères qualitatifs),
et iv) un nombre de manifestations toujours plus important. En 2015, on dénombrait 1 478 terrasses et étalages,
25 marchés et 25 vendeurs
ambulants sur l’ensemble du territoire
communal.
En 2016, la part des autres ressources fiscales propres dans le total des produits de gestion
s’est élargie
(13,8 % contre
10 % en moyenne auparavant), en dépit de leur faible croissance par rapport à 2015 (+0,9 % ou +376
207 €).
7.1.2.2
- Vers une réduction durable des dotations, subventions et participations
159
La loi de programmation des finances publiques du 28 décembre 2010 a gelé les dotations de l’
État aux collectivités sur
une période de quatre ans. Dans le cas de Bordeaux
, cette mesure s’est traduite, entre 2010 et
2013, par un recul de
2,7 M€ du total de sa DGF. La loi de finances initiale pour 2014 et le pacte de confiance et de responsabilité passé entre
l'État et les collectivités locales le 16 juillet 2013 ont ensuit
e réduit ces mêmes dotations de 1,5 Md€ par an, en 2014 et en
2015, avant que le gouvernement ne porte l’économie à 11 Md€ en trois tranches annuelles de 3,67 Md€, dans le cadre
du programme de stabilité de la France pour la période 2014-2017. En application de ces décisions, la ville a perçu
40,6 M€ de DGF
en 2016
, soit 20,8 M€ de moins que la moyenne de la période 2010
-
2013 et 16 M€ de moins qu’en 2014
(56,8 M€)
. Sa contribution au redressement des comptes publics a été portée en 2016 à
7,1 M€
. Les projections produites
par les services anticipaient une nouvelle baisse annuelle
de la DGF de près de 8,5 M€ en 2017, pour
la ramener au terme
du processus à
32,1 M€
,
soit 27,9 M€ de moins qu’en 2013 (
-47 %).
En 2015 comme en 2014, la DGF par habitant était l
’une
des plus élevées de la métropole bordelaise (5
ème
rang sur 28
avec des valeurs de 233 € en 2014 et 199 € en 2015
)
mais l’une
des plus
faibles de l’échantillon
composé de douze
métropoles (10
ème
rang sur 12).
En 2015, l’écart avec la valeur médiane du groupe de comparaison s’élève à
-
49 €
. La
ville a invoqué deux facteurs pour expliquer un niveau de DGF comparativement bas par rapport aux autres communes
de plus de 100
000 habitants : l’inéligibilité de Bordeaux à la dotation de sol
idarité urbaine (DSU) en raison des critères
de répartition (à part Bordeaux, seule la ville de Nice serait dans ce cas parmi les villes de plus de 100 000 habitants) ;
une réduction de la DGF plus forte en raison de l’importance de la part «
garantie
» créée en 2015, celle qui supporte la
plus grande part des économies
À rebours de la DGF, les participations sans lien avec la fiscalité sont en hausse régulière : +3
M€ entre 2010 et 201
6.
Les recettes nouvelles sont principalement perçues au titre de
l’extension de l’offre de services dans les domaines de
l’enfance et de la jeunesse
et à un degré moindre de la culture. Des expositions ou des évènements sont ainsi financés
partiellement par le mécénat comme la manifestation architecturale Agora pour laquelle la ville a réussi à lever
0,8 M
en 2013 et 2014.
En dépit de ces nouvelles ressources, la baisse du total des dotations et participations est de
18,9 M€
entre 2010
(90,6 M€)
et 2016 (
71,5 M€
). Là encore, la remontée de leur part relative dans le total des produits de gestion
(22,44 % en 2016 contre 18,3 % en 2015) trouve sa cause dans les changements structurels survenus au 1
er
janvier 2016.
7.1.2.3
La contribution des autres produits
7.1.2.3.1
Une inversion des flux de fiscalité reversée à partir de 2016
Jusqu’en 2015, l’attribution de compensation (21 M€ environ) se composait pour l’essentiel du flux censé assurer
la
neutralité budgétaire du passage à la taxe professionnelle unique (TPU).
157
PLF 2016
158
règlements des marchés, de police administrative, du commerce ambulant, règlement local de publicité (RLP), adaptation du règlement des équipements fluviaux,
etc…
159
cf. tableau 3 annexe 2
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 64 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
La dotation de solidarité communautaire (DSC)
, qui représentait un tiers environ de la fiscalité reversée par l’échelon
intercommunal, a été transformée, en 2016, en dotation de solidarité métropolitaine (DSM). Assise sur les ressources
fiscales élargies
160
de la métropole et des dotations de l’
État, nettes des opérations du fonds national de péréquation des
ressources intercommunales et communales (FPIC), son montant recule entre 2014 et 2016 sous
l’impact
des fortes
diminutions de la DGF. Quand ces dernières auront pris fin, la DSM devrait se remettre à croître grâce à la dynamique
des impôts économiques métropolitains.
Compte tenu de la faiblesse des reversements de fiscalité opérés jusque-
là au bénéfice de l’échelon supérieur, la balance
des flux financiers ville-
métropole fournissait une recette nette stable à la ville d’environ 30 M€ avant prélèvement en
faveur du FPIC. La contribution à ce fonds
créé par l’article 144 de la loi de finances pour 2012
a augmenté très vite en
raison de la montée en puissance progressive du mécanisme
161
et de l’inclusion du revenu par habitant dans la formule de
calcul. À
l’échelle de la métropole, la contribution au FPIC a atteint 8,35 M€ en 2015, dont une somme de 4,22
M€ apportée
par les communes-membres. La récupération au 1
er
janvier 2016 par la métropole de compétences et la mutualisation des
effectifs ont complètement modifié la situation
avec l’instauration de deux nouveaux prélèvements
, en 2016, pour un total
de 81 M
après correction
162
: l’un pour compenser les
transferts de compétences (12,77
M€) et l’autre au titre de la
mutualisation des effectifs (68,30
M€)
. En 2016, la balance des flux financiers ville-métropole dégage un solde négatif de
53,6
M€
alors qu’auparavant il était positif de plus de 28 M€.
7.1.2.3.2
- Des produits de gestion courante en progression constante incluant en
2015
les recettes consécutives à l’ouverture du Grand Stade
160
Les ressources fiscales élargies
de la métropole se composent de la contribution économique territoriale (CET), de l’impôt forfaitaire sur les entreprises de
réseau
(IFER), de la taxe sur les surfaces commerciales (TASCOM), des allocations compensatrices de taxe professionnelle (TP y compris la dotation de compensation) et de
cotisation foncière des entreprises (CFE), de la dotation d’intercommunalité, de la dotation de compensation de
la réforme taxe professionnelle (DCRTP), du fonds
national de garantie individuelle des ressources (FNGIR), de laquelle est déduite la part métropolitaine du FPIC.
161
Le FPIC
prélève et redistribue un montant de ressources croissant : 150 M€ en 2012, 360 e
n 2013, 570 en 2014 et 780 en 2015 et 2 % des ressources fiscales à
compter de 2016, soit plus d’1 Md€.
162
cf. détail des sommes
4.2.3.1
BORDEAUX budget principal (en €)
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016 définitif
Evolution
2010/2015
Evolution
2010/2016
Attribution de compensation brute
20 959 898
21 411 804
20 959 898
20 959 898
20 959 898
20 624 232
4 000 222
-1,6%
-80,9%
+ Dotation de solidarité communautaire brute
9 114 319
9 342 177
9 342 177
9 672 162
9 672 162
9 429 708
9 343 591
3,5%
2,5%
+ Fonds de péréquation (FPIC)et de solidarité
0
-260 185
-675 607
-1 249 731
-1 664 639
2 405 019
-
N.C.
N.C.
+/- Contribution nette des fonds nationaux de
garantie
individuelle des ressources (FNGIR)
0
0
0
0
0
0
-
N.C.
N.C.
= Fiscalité reversée par l'Etat et l'interco
30 074 217
30 753 981
30 041 890
29 956 453
29 382 329
28 389 301
10 938 794
-5,6%
-63,6%
-Reversements et restitutions
à BM**
198 875
943 594
133 915
208 471
120 269
98 658
64 541 701
-50,4%
32353,4%
Balance entre recettes et dépenses avec BM
29 875 342
29 810 387
29 907 974
29 747 982
29 262 060
28 290 643
-53 602 907
-5,3%
-279,4%
**le montant en 2016 comprend, comme les années précédentes, le reversement opéré au profit du Casino au titre des manifestations artistiques
Détail de la fiscalité reversée
Source: ANAFI, d'après les comptes de gestions
Budget principal
- BORDEAUX - en €
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
provisoire
2016
définitif
Evol.
2010/2015
Evol.
2010/2016
ventes diverses, produits des services et du domaine et
remboursements de frais (c/70)
16 370 940
16 247 248
16 775 798
17 756 514
18 249 170
21 487 931
27 658 890
27 653 122
31,3%
68,9%
en % des produits de gestion
4,6%
4,5%
4,5%
4,7%
4,8%
5,1%
6,6%
8,7%
9,6%
86,7%
dont mise à disposition de personnel facturée
93 123
301 256
640 338
596 299
797 957
2 102 323
647 707
647 707
2158%
595,5%
+Revenus locatifs et redevances (c/751+752+754+758)
(hors délégation de service public )
3 235 961
3 191 043
3 507 288
4 383 273
4 715 665
29 992 147
11 931 648
11 929 510
826,8%
268,7%
+ Excédents et redevances sur services publics
industriels et commerciaux (SPIC)
5 385 260
5 594 076
5 878 928
6 462 651
7 788 812
9 041 766
2 064 901
2 083 545
67,9%
-61,3%
=total des ressources d'exploitation
24 992 161
25 032 367
26 162 014
28 602 438
30 753 647
60 521 845
41 655 439
41 666 177
142,2%
66,7%
en % des produits de gestion
7,1%
6,9%
7,1%
7,6%
8,1%
14,3%
13,1%
13,1%
102,2%
84,3%
Source : Logiciel ANAFI et comptes de gestion
Produits de gestion courante
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 65 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
a) Les origines de la hausse
Entre 2010 et 2015, les produits de gestion courante ont progressé
de 35 M€
(+142,2 %). L
’essentiel de
ce surplus se
concentre
en fin de période, entre 2014 et 2015 (+30 M€)
, principalement en raison de l
’essor exceptionnel d
es revenus
locatifs en 2015
(+26,8 M€ par rapport à 2010)
imputable à la mise en service du Grand Stade,
avec l’encaisse
ment de
trois nouvelles recettes :
un
droit d’entrée de 20 M€ et la redevance d’occupation annuelle du stade (3,85 M€ HT
en base annuelle) réglés
par le Football Club des Girondins de Bordeaux (FCGB) ;
les recettes nettes garanties ou RNG
(4,485 M€ HT
en année pleine) reversées par la société exploitante du
nouveau stade, Stade Bordeaux-Atlantique (SBA).
Contrairement
au droit d’entrée
, les deux autres recettes présentent un caractère annuel et seront acquittées sur la durée
du contrat de partenariat, même en cas de relégation sportive du club
163
.
Deux postes expliquent la majeure partie de la hausse des produits des services et du domaine entre 2010 et 2015
(+5,1 M€)
:
la facturation des dépenses afférentes aux personnels mis à disposition
d’
autres organismes (+2
M€)
en raison
du remboursement par le CCAS des personnels mutualisés avec la ville en 2015 ;
l
es redevances et droits des services périscolaires et d’enseignement
(
+1,9M€)
. Leur accroissement tient à la
constante progression du nomb
re d’enfants fréquentant la restauration scolaire
et accueillis en crèches : tandis
que 16 378 élèves étaient scolarisés dans les écoles maternelles et élémentaires en 2015, contre 15 553 en
2012 (+825), les 4 950 places en crèches, soit 183 places de plus
qu’en 2014
, ont
permis d’accueillir
5 858 enfants
164
. Sur ces 4 950 places, 26 % sont municipales.
L’ouverture de places en crèches et en écoles
va
se poursuivre
avec l’émergence de nouveaux quartiers (Berges du Lac, Bassins à Flot, Brazza, OIN,
Bastide-Niel, ...).
Les excédents et redevances versés par les fermiers et concessionnaires de services publics à caractère industriel et
commercial (+
3,7 M€ entre 2010 et 2015)
comportent principalement en 2015, les dividendes attribués par la société
Régaz sur
l’ensemble des
titres détenus par la ville (4,9
M€
)
165
avant leur cession à la métropole, et les redevances de
contrats de délégations tels que le
contrat d’affermage
de la société des grands garages et parkings de Bordeaux
(1,3
M€), le contrat d’affermage de la société Bordelaise de sports et de loisirs (233 K€)
et le contrat de concession du
golf de Bordeaux-Lac (
74,4 K€).
En 2016, cette catégorie de recettes reflue avec la cession des actions Régaz et le
transfert des parkings municipaux à la métropole.
En 2016, deux recettes exceptionnelles inscrites au compte 70876 (remboursement de frais par le groupement à fiscalité
propre de rattachement) ont fortement majoré les produits des services du domaine (chapitre 70) : la première
(4,67 M€)
correspond au remboursement des dépenses avancées dans le cadre de la mise en place des services communs, dans
l’attente des transferts des marchés
; la seconde (7
75 K€
) se rapporte au remboursement par la métropole du coût de
mise à disposition du stade, dans le cadr
e de l’organisation
de l’E
uro 2016 en application de la délibération métropolitaine
n° 2016-332 du 27 mai 2016.
b) La politique tarifaire de la ville
Les tarifs des services payants paraissent régulièrement actualisés à
l’exception notable
des tarifs de cantine maintenus
depuis 2011
166
. Mais
les revalorisations n’obéissent pas encore à une logique d’ensemble avec le vote
de délibérations
spécifiques à chaque service ou activité, présentées
par l’adjoint
au maire compétent. Selon le rapport remis pour le débat
d’orientation budgétaire
2016, la politique tarifaire devrait être revue
d’ici la fin du mandat
à partir d’une analyse globale
des tarifs sur deux exercices,
pour tenir l’objectif de progression annuelle de 1,5 % des recettes de
fonctionnement.
Plusieurs services culturels ou éducatifs sont gratuits, comme la garderie du matin en maternelle, la garderie du mercredi
jusqu'à 12 heures 30 afin de permettre aux familles de venir récupérer leurs enfants,
ou encore l’emprunt de livres
en
bibliothèques depuis le 1
er
octobre 2015. La ville voit dans cette dernière mesure la cause
de l’amélioration constante de
la fréquentation des bibliothèques municipales (32 000 personnes inscrites en 2014, 38 000 en 2015 et 41 000 en 2016
dont une moitié de primo-inscrits) et du
taux d’inscription
, supérieur à la moyenne nationale (17,5 % contre 13 %)
ainsi qu’
à celle des villes de plus de 100 000 habitants (10 %).
163
cf.
rapport public sur l’organisation de l’Euro 2016
.
164
Page 12 du rapport du CA 2012, 31 et 34 du rapport du CA 2015
165
Cette recette aurait dû être enregistrée au compte 761 (produit des participations). cf. 6.1.2
166
7.1.3.1
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 66 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
À
l’inverse
, le 15 juillet 2014, le conseil municipal a décidé de restreindre la gratuité des visites des collections permanentes
des quatre musées municipaux à certains publics bien ciblés, afin notamment
de financer les acquisitions d’œuvres.
Les
gratuités font l’objet
de délibérations qui en précisent les modalités financières ou organisationnelles.
La chambre recommande à la ville de
renforcer la logique d’ensemble de la politique tarifaire en s’efforçant
d’identifier systématiquement
les objectifs et le taux de subventionnement visés.
En réponse, l’ordonnateur a annoncé le lancement d’une réflexion transversale sur la poursuite de la mise en cohérence
de la politique tarifaire afin d’aboutir à des propositions
opérationnelles dès 2018. Il a précisé que les évolutions de tarifs
devront concilier trois objectifs : obtenir une dynamique de recettes compatible avec les équilibres budgétaires de la ville,
assurer une plus grande cohérence et une meilleure lisibilité des tarifs, et garantir une équité sociale et territoriale. À cette
occasion, la question de la gratuité de certains services pourra être réexaminée.
7.1.3
Des charges en croissance continue entre 2010 et 2015
Les charges courantes, obtenues en ajoutant les charges d’intérêt et les charges de gestion, ont augmenté de 46,3 M€
en cinq ans, entre 2010 et 2015 (+15,3
%), essentiellement sous l’effet des dépenses de personnel (+
18,8
M€)
, des
subventions de fonctionnement (+11,2 M€) et des
charges à caractère général (+
10,2 M€)
. La répartition des charges
courantes a peu évolué au cours de la période. En 2015, la ville affichait le niveau de dépenses de fonctionnement
167
par
habitant le plus important parmi les communes de la métropole et celles de l’échantillon
. La hausse très brutale par rapport
à 2014 tient au poids d
es dépenses d’
ordre relatives à
l’opération de cession des actions Régaz.
167
addition des charges courantes et des charges exceptionnelles
BUDGET PRINCIPAL
(en €)
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Evolution
2010/2015
en variation
annuelle
moyenne
Structure
moyenne
2010-2015
2016
provisoire
2016
définitif
Structure
2016
Evolution
2015/2016
Charges à caractère général
66 263 695
68 883 797
70 581 146
74 071 693
76 338 713
76 447 349
15,4%
2,9%
22,2%
68 191 836
68 194 492
23,7%
-10,8%
Charges de personnel
166 664 513
167 420 049
169 515 269
175 534 613
181 441 033
185 436 863
11,3%
2,2%
53,6%
133 439 142
133 439 142
46,4%
-28,0%
Subventions de fonctionnement
58 691 783
60 375 389
64 310 438
66 464 648
69 327 596
69 851 574
19,0%
3,5%
20,0%
67 702 143
67 702 443
23,6%
-3,1%
Autres charges de gestion
4 404 143
4 534 743
4 745 773
5 274 877
5 275 816
5 703 353
29,5%
5,3%
1,5%
6 865 727
6 867 932
2,4%
20,4%
Charges d'intérêt et pertes de change
6 841 712
7 089 276
7 855 028
8 778 183
9 901 598
11 746 886
71,7%
11,4%
2,7%
11 227 676
11 227 676
3,9%
-4,4%
Charges courantes
302 865 846
308 303 254
317 007 654
330 124 014
342 284 756
349 186 024
15,3%
2,9%
100,0%
287 426 524
287 431 686
100,0%
-17,7%
Charges de personnel / charges courantes
55,0%
54,3%
53,5%
53,2%
53,0%
53,1%
46,4%
46,4%
Source : Logiciel ANAFI, d'après les comptes de gestion
La structure de coût des charges de gestion courante
(source :CRC)
Charges à caractère
général
22%
Charges de personnel
54%
Subventions de
fonctionnement
20%
Autres charges de
gestion
1%
Charges d'intérêt et
pertes de change
3%
Décomposition des charges courantes de la période 2010-2015
(en moyenne)
10,2 M€
18,8 M€
11,2 M€
1,3 M€
4,9 M€
0,1 M€
4,0 M€
0,5 M€
0,4 M€
1,8 M€
Charges à caractère
général
Charges de personnel
Subventions de
fonctionnement
Autres charges de
gestion
Charges d'intérêt et
pertes de change
Contribution de chaque catégorie de dépenses à la hausse
entre 2010 et 2015 (+ 46,3 M€) et entre 2014 et 2015 (+6,9 M€)
Evolution 2010/2015
Evolution 2014/2015
2014
2015
1580
1941
1 343
1 351
1 165
1 151
1 360
1 371
4
1
2
1
Source CRC
rang de la commune dans BM dans un
ordre décroissant (sur 28)
rang de la commune dans
l'échantilon dans
un ordre décroissant (sur 12)
Dépenses par habitant en €
Bordeaux
moyenne de la strate
moyenne des communes de BM
moyenne de l'échantilon
55%
54%
53%
53%
53%
53%
46%
22%
22%
22%
22%
22%
22%
24%
19%
20%
20%
20%
20%
20%
24%
1%
1%
1%
2%
2%
2%
2%
2%
2%
2%
3%
3%
3%
4%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
2010
2011
2012
2013
2014
2015
CA def
2016
Evolution de la répartition des charges courantes
Charges d'intérêt et
pertes de change
Autres charges de
gestion
Subventions de
fonctionnement
Charges à caractère
général
Charges de personnel
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 67 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
7.1.3.1
Des charges à caractère général en hausse de 2,9 % par an entre 2010 et 2015
Entre 2010 et 2015, nettes des remboursements de frais, les charges à caractère général
168
(
76,4 M€
en 2015 soit
22,7 % environ des dépenses de gestion) se sont accrues de 2,9
% par an (+10,2 M€) et atteignent des niveaux
comparativement élevés : ainsi, en 2015,
une seule commune de l’échantillon et six parmi les membres de la métropole
présentaient un total supérieur de dépenses par habitant.
La plus grosse variation entre 2010 et 2015 (+8,1
M€) affecte le compte 611 (contrats de prestations de services avec des
entreprises). Deux causes principales ont été identifiées :
-
l’augmentation
régulière du nombre de repas servis dans les écoles et donc des montants réglés au syndicat
intercommunal à vocation unique Bordeaux-Mérignac pour la restauration scolaire. 15 914 élèves (97 % des
enfants scolarisés) étaient inscrits à ce service en 2015
169
.
En 2015, l’ef
fort net de la ville, égal à la différence
entre les dépenses de restauration (
10,1 M€
) et les recettes (
5,7 M€
),
s’élève à
près de 4,4 M€.
Les prix facturés
aux familles, qui s’échelonne
nt
de 0,45 € à 4,41 €,
sont identiques à ceux de 2011 malgré
l’augmentation du coût
des denrées
170
;
-
le paiement, pour la première fois, en 2015 des différentes redevances en exploitation et charges fiscales des
deux contrats de partenariat (
4 M€
en tout).
Trois autres rubriques ont également contribué à la hausse des charges à caractère général durant ces six années :
-
les honoraires, études et recherches
(+,0,9 M€)
: la hausse annuelle des dépenses correspondantes
s’explique
notamment par un recours croissant aux organismes agréés chargés de la gestion des personnels en contrats
aidés ;
-
les autres services extérieurs
(+0,9 M€
) du fait du nombre croissant de délégations de service public passées
avec des organismes de gestion de crèches ;
-
les achats (+0,8 M€) en raison de l’alourdissement des dépenses d’énergie et
d’électricité (+26,6 % soit +1,4 M€)
relatives aux consommations électriques des bâtiments municipaux et à
l’éclairage public.
Cette évolution a été
justifiée par
l’émergence de nouveaux quartiers
171
et des revalorisations tarifaires.
La ville a mis en avant les mesures prises afin de maîtriser les charges à caractère général, par nature compressibles :
l
’installation de «
correspondants ou référents énergie
» pour sensibiliser les personnels aux économies d’énergie
(chauffage, eau et électricité) ; un programme pluriannuel
d’investissement de travaux énergétiques
; le «
relamping
»
172
pour
l’éclairage public qui consiste à remplacer du matériel ancien par du matériel basse consommation
;
l’achat de
véhicules moins coûteux en dépenses de carburant ( -2 % en 2013 et -2,9 % en 2014) et leur mutualisation ;
168
cf. détail tableau 4 annexe 2
169
Toutes les familles en ayant fait la demande ont pu inscrire leur enfant à la restauration scolaire selon la ville.
170
page 33 du rapport du CA 2015
171
Le quartier Ginko compte plus de 400 points lumineux.
172
Le nouveau Plan Climat, voté en juillet 2012, réaffirme l'ambition de la ville en portant l'objectif d'économie d'énergie à -38 % en 2014 et à -50 % en 2016.
achats
28%
locations et charges de
copropriétés
6%
entretien et réparations
16%
autres services
extérieurs
8%
contrats avec des
entreprises
20%
honoraires, études et
recherches
7%
autres
15%
Décomposition moyenne des charges à caractère général
816,57 K
95,23 K
29,52 K
888,96 K
8 130,47 K
919,23 K
-696,32 K
achats
locations et
charges de
copropriétés
entretien et
réparations
autres services
extérieurs
contrats avec des
entreprises
honoraires, études
et recherches
autres
Contribution de chaque catégorie de dépenses à l'évolution des charges à caractère
général entre 2010 et 2015 (+ 10,2 M
)
2014
2015
308
306
257
245
277
266
265
256
7
7
3
2
source : minefi
rang de la commune dans
l'échantilon dans un ordre décroissant (sur 12)
Achats et charges externes en € par habitant
Bordeaux
moyenne de la strate
moyenne des communes de BM
moyenne de l'échantilon
rang de la commune dans BM dans un ordre décroissant (sur 28)
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
la réduction du nombre de manifestations municipales comme Agora (fréquence triennale et non plus biennale
173
) ou «
La
semaine digitale
» (fréquence biennale et non plus annuelle) ; le déploiement
d’une politique
commune
d’achat
public
avec le
CCAS et d’autres collectivités
; le remplacement des supports papier par des supports numériques ; la
dématérialisation des circuits de paiement ; la limitation des frais de déplacement,
l’optimisa
tion des coûts de téléphonie
ou encore l
a négociation d’enveloppes budgétaires à la baisse en contrepartie d’une plus grande responsabilisation des
chefs de programme (fongibilité entre les imputations budgétaires).
Entre 2015 et 2016, les charges à caractère général fléchissent de près de 11 % (-
8,3 M€).
7.1.3.2
Des charges de personnel en hausse de 2,2 % par an entre 2010 et 2015
Les charges de personnel
174
(
185,4 M€
en 2015 soit 53,1 % des charges courantes) ont augmenté de 11,3 % depuis 2010
(+18,8 M€). Rapportées au nombre d’habitants, avec des valeurs de
746
€ en 201
4 et 756
€ en 201
5, elles sont
supérieures à la moyenne nationale de la strate démographique (703
€ en 201
4 et en 2015). En 2014 et 2015,
23 communes de la métropole sur 28 affichaient un ratio de dépenses par habitant inférieur à celui de Bordeaux.
7.1.3.2.1
Les facteurs d’augmentation de la masse salariale
entre 2010 et 2015
a) Les mesures générales
Selon la réponse de la ville,
30 % de l’augmentation de la masse salariale brute et 43 % de la masse nette seraient dues
à de nouvelles mesures générales. En plus de la
revalorisation du point d’indice de +0,50 % au 1
er
juillet 2010, trois
mesures générales ont effectivement fait progr
esser les salaires nets de plusieurs catégories d’agents : la répercussion
des revalorisations du SMIC sur les salaires et sur les échelles indiciaires des agents de catégorie C particulièrement
nombreux au sein de la commune (+9,14% entre le 1
er
juillet 2010 le 1
er
janvier 2016)
, le maintien de l’indemnité dite de
garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA) créée en 2008, pour les agents dont l’évolution du traitement brut est
inférieur sur quatre ans à celle de l’indice des prix à la consommation
175
et
l’application du décret n° 2014
-80 du
29 janvier 2014
176
. Entré en vigueur au 1
er
février 2014, ce texte réorganise les carrières des fonctionnaires territoriaux de
catégorie C et ajuste la durée de certains échelons des premier et deuxième grades du nouvel espace statutaire de la
catégorie B (NES). Il a emporté
une modification des seuils d’attribution de l’indemnité forfaitaire pour travaux
supplémentaires (IFTS) et de l’indemnité d’administration et de technicité (IAT).
Les deux revalorisations successives de
0,6 %
du point d’indice intervenues
au 1
er
juillet 2016 et au 1
er
février 2017 (+1,20 % en tout) renchériront, en année pleine,
les charges nettes des remboursements d
’environ
0,7 %
177
.
173
La ville évalue à 0,66 M€ la charge nette de la tenue en 2014 de cette manifestation dédiée à l’urbanisme et à l’architecture
.
174
cf. détail tableau 5 annexe 2
175
520 agents en décembre 2015 soit une diminution de 45,03 % par rapport à 2014.
176
Décret modifiant les dispositions indiciaires applicables aux agents de la catégorie C et de la catégorie B de la Fonction publique territoriale
177
Les traitements des titulaires et non titulaires représentent 58 % des charges nettes des remboursements.
Charges de personnel en € par habitant
2014
2015
Bordeaux
746
756
moyenne de la strate
703
703
moyenne des communes de BM
636
644
moyenne de l'échantillon
695
688
rang de la commune dans BM dans un ordre décroissant
(sur 28)
5ème rang
5ème rang
rang de la commune dans
l'échantillon dans un ordre
décroissant (sur 12)
7ème rang
6ème rang
source : minefi
source : réponse vi le
17%
10%
30%
13%
30%
Evaluation des facteurs d’évolution de la masse
salariale entre 2010 et 2015
Impact de la variation des
effectifs
GVT
Impact des mesures
générales
Impact des mesures
catégorielles
Accroissement des charges
sociales
24%
15%
43%
18%
Evaluation des facteurs d’évolution de la masse
salariale nette entre 2010 et 2015
Impact de la variation des
effectifs
GVT
Impact des mesures
générales
Impact des mesures
catégorielles
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
b) Les créations de postes
Les créations de postes survenues entre 2010 et 2015 constituerai
ent la deuxième cause de l’extension de la masse
salariale. Selon l’estimation établie par les
services de ressources humaines à la demande de la chambre, elles
expliqueraient le quart environ (24 %) du surplus de la masse salariale nette constaté en 2015 par rapport à 2010
: l’effectif
2015 comptait ainsi 207 agents de plus qu’en 2010 et 97 de plus qu’en 2014
malgré le gel affiché des recrutements en
2015 dans la perspective de la mutualisation des services
178
.
La ville justifie les créations de postes par les contraintes
démographiques qui obligent à élargir
l’offre
en accueil scolaire, en équipements nouveaux et en services de proximité et
de sécurité.
La réforme des rythmes scolaires n’a pas eu d’incidence sur le niveau des emplois
municipaux car la gestion
des temps périscolaires a été déléguée à des associations
179
.
c) Les mesures catégorielles
Les mesures catégorielles auraient provoqué une hausse de 18 % de la masse salariale nette, avec une importante
actualisation du régime indemnitaire en juillet 2012. Entre 2010 et 2015,
le montant indemnitaire par agent titulaire s’est
accru de 11 %, majoritairement grâce aux modifications introduites en 2012
180
. Les revalorisations motivent 71 % de
l’augmentation totale des dépenses indemnitaires relatives aux agents titulaires.
d) Le glissement vieillesse-technicité (GVT)
Le poids du GVT dans
l’alourdissement
de la masse salariale (14,9 % de la masse salariale nette et 10 % de la masse
brute) est le plus faible des différents facteurs identifiés
grâce à l’effet de noria
ou GVT négatif. Provenant du remplacement
d’agents en fin de carrière par des agents en début de carrière
moins rémunérés, celui-
ci atténue l’impact du GVT positif
(+25,6 % sur la masse salariale nette) produit mécaniquement par les avancements d’échelons et de grade
181
. Selon le
bilan social 2015, 18 % des agents auraient été recrutés depuis cinq ans ou moins.
e) L’acc
roissement des charges sociales
Sa
contribution à l’augmentation de la masse salariale brute
serait équivalente à celle des mesures générales (30 %), non
seulement par répercussion de
l’évolution
de la masse salariale nette mais aussi du fait de nombreuses majorations de
plusieurs taux de cotisation : la part employeur de la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales
(CNRACL) qui est passée de 27,30 % au 31 octobre 2012, à 30,40 % en 2014, à 30,50 % en 2015 et à 30,60 % en 2016 ;
le
taux de l’institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques
(IRCANTEC) qui est portée de 11,55 % en 2010, à 11,98 % en 2014, à 12,18 % en 2015 puis à 12,35 % en 2016 ; et la
cotisation versée au fond
s national d’aide au logement (FNAL)
182
.
7.1.3.2.2
Un objectif de croissance de masse salariale de 1,75 % par an après
mutualisation
En 2016, la première masse salariale, après
mutualisation, s’est élevée à
133,4
M€
: elle enregistre une réduction de
28 % par rapport à 2015, un peu plus faible que celle des effectifs (-29,4 %).
La ville
s’est
fixée un objectif d’évolution
de la masse salariale sur la mandature à 1,75 % par an à partir de 2015, dans
un contexte qu’elle estime contraint par
plusieurs facteurs
: la hausse du point d’indice, l’effet spontané du GVT (+1,1 %)
une croissance démographique qui obligerait, dans un contexte inchangé, à créer 60 emplois supplémentaires par an, le
dispositif PPCR (Parcours Professionnel Carrière Rémunération) et un transfert d'activités par l'État dans le domaine de
l'état-civil
(gestion
des
PACS,
divorces
par
consentement
mutuel,
déclarations
de
naissance,...).
178
bilan social 2015
179
voir 4.3.1.3
180
voir 5.4.2.2
181
cf. 5.4.1.3
182
À noter en contrepoint la baisse de 1 % à 0,9 % du taux de cotisation obligatoire au CNFPT assise sur la masse salariale, à compter du 1
er
janvier 2016.
source : réponse vi le
GVT
-8%
16%
2%
-15%
-10%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
GVT négatif ou effet de
Noria
GVT positif avanc. de
grade
GVT positif avanc.
d'échelon
sur masse salariale brute (+ 10 %)
-10,7%
23,3%
2,3%
-15,0%
-10,0%
-5,0%
0,0%
5,0%
10,0%
15,0%
20,0%
25,0%
30,0%
GVT négatif ou effet de
Noria
GVT positif avanc. de
grade
GVT positif avanc.
d'échelon
sur masse salariale nette (+ 14,9 %)
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Elle a souligné qu’après mutualisation, son organigramme comprend essentiellement des services à la population
dont
certains sont soumis
à des taux d’encadrement
nationaux (crèches et équipements sportifs).
Pour tenir
l’
objectif de +1,75 % dans les années à venir, plusieurs pistes sont envisagées, en particulier la fusion, au sein
de
l’
effectif municipal, de services transversaux comme la surveillance des établissements culturels (musées notamment)
mais surtout
l’extension des
externalisations, en particulier dans trois secteurs : (i) la culture, les sports et les loisirs (cinq
délégations actuellement dont le casino de Bordeaux
, l’
Opéra National de Bordeaux, le Grand Stade),
(ii) les équipements de proximité (le marché des Capucins, le stationnement payant grâce à la dépénalisation des amendes
de stationnement payant et la Cité Municipale) et (iii) la petite enfance (les crèches dont la crèche Berges du Lac et le
nettoyage dans les écoles en 2017). Si aucune étude comparée avec la
gestion directe n’a
été réalisée notamment sur
un plan budgétaire, la municipalité confère deux avantages à
l’externalisation
: réduire la masse salariale affichée et confier
à un tiers le traitement des problématiques complexes telles que la gestion des rémunérations et
l’ab
sentéisme
183
. Pour
l
es services qui n’ont pas vocation à être délégués, la ville table principalement sur le non
remplacement de tous les
agents partants sans afficher
d’objectif, et sur l’effet
de noria lequel est, par construction, non permanent.
En 2015, les charges de personnel nettes des remboursements se sont accrues à un rythme 2,3 fois moins rapide que
celui des deux années précédentes (+1,49 % en 2015 à comparer à +3,26 % en 2014 et à +3,59 % en 2013). Cette
modération paraît être la conséquence de la consigne donnée aux chefs de service de ralentir les recrutements dans la
perspective de la mutualisation.
La chambre qui prend note de ces efforts observe que ces constats confortent la recommandation formulée au paragraphe
3.1.2
d’afficher des objectifs plus détaillés en termes de cibles d’emplois par service non mutualisé.
Le niveau des
dépenses et la nécessité de maîtriser la fiscalité poussent aussi
à recommander de recourir aux instruments de
gestion des rémunérations aujourd
’hui inusités, tels que la modulation de certaines indemnités au vu des
résultats obtenus, et éventuellement
l’amenuisement
des taux de promotion
.
7.1.3.3
Des subventions en croissance de 3,5 % par an entre 2010 et 2015
Mesuré en dépense par habitant, l
’effort de subventionnement
184
(69,9 M€ en 2015)
qui a absorbé un cinquième environ
des charges de gestion courante entre 2010 et 2015 est le plus soutenu parmi les communes de la métropole et se classe
au troisième rang parmi les douze villes de
l’échantill
on de comparaison. La progression des dépenses entre (+19 % entre
2010 et 2015) a été justifiée par le renforcement des services publics aux populations,
l’
élargissement
de l’offre d’accueil
en crèches
185
et en centres de loisirs, la réforme des rythmes scolaires, mais également par la dynamique du pacte de
cohésion sociale et territoriale partiellement
mis en œuvre
par des structures associatives
186
.
Entre 2014 et 2015, le taux de croissance des dépenses est nettement plus modéré que celui des années précédentes
(+0,8 % contre +4,3 % entre 2010 et 2014). Les concours attribués aux secteurs autres que ceux considérés comme
prioritaires (
l’accueil de la petite enfance
, les centres de loisirs et le CCAS) ont été stabilisés ou amputés en vue notamment
d’absorber
la réduction d
es dotations de l’
État. Le total de ceux apportés aux associations regroupées dans la fonction
«
sport et jeunesse
» atteint
18,7 M€ en 2015.
Leur augmentation
par rapport à 2013 (+2,6 M€ soit les deux
-tiers du
surplus de subventions distribuées à des organismes privés) provient principalement de l
entrée en vigueur de la réforme
des rythmes scolaires
dont la mise en œuvre a été déléguée à des associations et qui coûterait 2,8 M€ annuellement
187
.
183
Plusieurs délégations envisagées ou signées concernent des services affectés par ce phénomène.
184
cf. détail tableaux 6 annexe 2
185
Le nombre de places financées en crèches associatives est passé de 661 en 2010 à 910 à fin 2015 (+37,6 %).
186
Ce pacte vise à concilier préservation de la qualité de vie et développement économique
187
cf. 4.3.1.3
2014
2015
285 €
285 €
168 €
165 €
113 €
106 €
207 €
201 €
1er rang
1er rang
3ème rang
3ème rang
source : minefi
2014
2015
18,05%
14,68%
12,54%
12,21%
9,37%
8,93%
15,34%
14,88%
2ème rang
2ème rang
4ème rang
7ème rang
source : minefi
moyenne des communes de BM
moyenne de l'échantillon
rang de la commune dans BM dans un ordre décroissant (sur 28)
rang de la commune dans
l'échantillon dans un ordre décroissant (sur 12)
rang de la commune dans BM dans un ordre décroissant (sur 28)
rang de la commune dans
l'échantillon dans un ordre décroissant (sur 12)
Subventions en % des charges de fonctionnement
Bordeaux
moyenne de la strate
Subventions en € par habitant
Bordeaux
moyenne de la strate
moyenne des communes de BM
moyenne de l'échantillon
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Quant à la croissance de la subvention versée au CCAS (+24,4 %), la plus importante en montant entre 2010 et 2015,
elle
est
pour
partie
justifiée
par
une
participation
au
plan
de
redressement
pour
le
foyer
Leydet
(centre d’accueil d’urgence)
et par les aides à la requalification de plusieurs équipements.
En 2015, tandis que 1 500 entités publiques ou privées environ ont reçu une aide communale, près de 60 % du total des
subventions aux organismes privés ont été versés à douze associations et à deux entreprises. Trois fonctions budgétaires
ont concentré près des trois-quarts des subventions : la culture (30 %), le sport et la jeunesse (26 %) et les interventions
sociales et la santé
dont le CCAS
(15 %). Les trois principaux concours sont attribués par
ordre d’importance à
l’
Opéra
national de Bordeaux (16,5 M€ en 2015), au CCAS (8
M€) et à l’association des centres d’animation des quartiers
de la ville de Bordeaux
(8 M€)
. Le graphique suivant illustre
l’attention portée aux actions culturelles.
Logiquement, le reflux des dépenses de subventionnement entre 2015 et 2016 (-3,1 % ou -
2,1 M€) est de moindre ampleur
que celui des dépenses de personnel et des charges à caractère général, plus directement impactées par les transferts
de compétences et la création des services communs.
7.1.3.4
Des autres charges de gestion faibles en montant mais en hausse constante
Sous-ensemble résiduel des charges courantes (1,5 % du total entre 2010 et 2015), les autres charges de gestion
188
(5,7 M€ en 2015)
sont majoritairement composées de contingents (39,3 % entre 2010 et 2016), essentiellement versés
aux écoles privées
189
. Les indemnités des élus, qui représentent 24,1 % de ce poste, ont augmenté de 28,7 % entre 2010
et 2016, non
pas sous l’effet
d’une revalorisation, mais de l’application de l’
article 18 de la loi n° 2012-1404 du 17 décembre
2012 de financement de la sécurité sociale pour 2013. Depuis 2013, cette disposition contraint à affilier les élus locaux au
régime général de sécurité sociale, et soumet leurs indemnités de fonctions aux cotisations d'assurances sociales, des
accidents du travail et des allocations familiales. En 2016, les autres charges de gestion accusent une hausse de 20,4 %
par rapport à 2015
qui s’explique par l’opération d’apurement de nombreuses créances admises en non
-valeur évoquée
dans la partie relative à la fiabilité des comptes.
7.1.4
- Un autofinancement
satisfaisant jusqu’en
2015 mais qui peine à couvrir la charge de
la dette en 2016
L’autofinancement, important depuis 2010, a atteint un pic en 2015 grâce à l’encaissement
de nouvelles recettes dont la
principale, le droit d’entrée réglé par l’occupant du Grand Stade, est non renouvelable. Sans ces 20 M€ et le surplus de
dividende versé par Régaz avant le rachat des parts communales par la métropole (+2,5 M€
190
),
l’autofinanc
ement
disponible avant remboursement de la dette en capital
(CAF brute) se serait établi à 49,2 M€ en 2015, à un niveau proche
de la moyenne des quatre années précédentes (47,85 M€).
188
cf. détail tableau 7 annexe 2
189
Au sein de la métropole, la contribution au service incendie est réglée par l’échelon intercommunal.
190
Entre 2010 et 2014, Régaz a versé à la ville un dividende moyen de 2,4 M€ par an. Il s’est élevé en 2015 à 4,9 M€.
source: logiciel Anafi
6,84 M€
7,09 M€
7,86 M€
8,78 M€
9,90 M€
11,75 M€
11,23 M€
26,06 M€
26,33 M€
20,22 M€
19,99 M€
23,00 M€
29,07 M€
30,71 M€
0,00 M€
10,00 M€
20,00 M€
30,00 M€
40,00 M€
50,00 M€
60,00 M€
70,00 M€
80,00 M€
90,00 M€
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016 CA def.
Charge d'intérêts
Annuité en capital de la dette
Excédent brut de fonctionnement
0,00 M€
50,00 M€
100,00 M€
150,00 M€
200,00 M€
250,00 M€
300,00 M€
350,00 M€
400,00 M€
450,00 M€
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016 CA
def.
CAF brute
Annuité en capital de la dette
Produits de gestion
Charges de gestion
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
En 2016, premier exercice post-mutualisation, alors que
l’excédent brut d’exploitation
peine à couvrir
l’annuité de la dette
(capital et intérêts),
l’autofinancement
disponible pour de nouveaux investissements (CAF nette) devient, pour la première
fois, négatif. L
e repli de 20 M€ de la CAF brute de l’exercice (29,6 M€
), par rapport à la moyenne des années 2010-2014,
découle de la réfaction attendue de la DGF (-
8,2 M€)
et des deux conséquences du processus de métropolisation
(-
11,9 M€
) identifiées au paragraphe 4.2.3.2
: d’une part,
des compensations supérieures de
3,7 M€
en 2016 au recul
spontané des strictes dépenses de fonctionnement
; et d’autre
part,
l’imputation en section de fonctionnement de
la
compensation de dépenses
d’investissement pour 8,2 M€
, selon le découpage opéré par la CLECT
191
. Le niveau de la
CAF brute se révèle supé
rieur de 11 M€ à
celui anticipé au budget 2016 après le vote de la décision modificative du 6 juin
2016, grâce à des rentrées fiscales meilleures
qu’attendu
(+4,5 M€ sur les droits de mutation) et
à des dépenses
inférieures de 7
M€ aux crédits ouverts.
7.2
L
A SECTION D
INVESTISSEMENT
192
7.2.1
Un effort d’investissement très soutenu et inscrit dans une perspective pluriannuelle
7.2.1.1
Un effort d’investissement de 654 M€ entre 2010 et 2015
Entre 2010 et 2015, le cumul des
dépenses réelles d’investissement, qui se composent à hauteur de 94 % de dépenses
directes d’équipement
193
, atteint
654 M€. En plus de l
a cité administrative, la Cité du Vin et le nouveau stade, ouverts en
2015 et en 2016, une cinquantaine
d’équipements nouveaux
ont été mis en service depuis 2010, en incluant dans ce
nombre, les grosses réhabilitations ainsi que les rénovations de grande ampleur qui ont changé la destination de
l’équipement d’origine
. Dans cette liste, figurent les constructions de l
’Auditorium (50 M€ de coût pour la ville entre 2003
et 2015 dont 32,3 M€ depuis 2010),
du groupe scolaire Vaclav Havel-Ginko
(13 M€), d
es archives municipales implantées
sur la
zone d’aménagement concerté
Bastide-Niel
(21,3 M€)
ou encore
l’a
ménagement de la place Saint-Michel
(18,3 M€).
Très nettement supérieur aux moyennes de la strate,
l’effort d’investissement
est comparativement élevé par
rapport à ceux des autres communes de Bordeaux-Métropole et des autres communes-centres de plus de
100
000 habitants d’une métropole
, en dehors de Marseille et Lyon.
7.2.1.2
La présence d’un PPI
La ville, qui n’a abandonné aucun projet depuis 2010 pour des raisons budgétaires, élabore un
plan pluriannuel
d’investissement (PPI)
sur cinq ans décliné par politique, chacune segmentée en différents secteurs. Comprenant des
programmes avec une ou plusieurs opérations, ce plan englobe les participations à des opérations concédées ou portées
par des sociétés anonyme
d’économie mixte locales (
SAEML)
194
ainsi que les crédits de gros entretien, de réparations et
de mobilier. Il recense et décompose le coût prévisionnel, «
toutes dépenses confondues »
, de chaque opération. Mis à
jour à chaque étape budgétaire et recalé
annuellement au regard de l’état d’
avancement des projets, il annonce une
réduction de l’
effort
annuel d’investissement de 40 %
sur la période 2016-2019, par rapport aux années 2010-2015
(73 M€ contre 122,4 M€).
191
cf. 4.2.3.3 Ces montants étaient auparavant enregistré
s en partie en section d’investissement (remboursement en capital des emprunts sur les équipements
transférés) ou non constatés (amortissements techniques).
192
cf. annexe 2 tableaux 8 sur l’équilibre de la section d’investissement
193
En 2015, les su
bventions d’équipement (7,7 M€) ont essentiellement été
attribuées
à des opérateurs de logement social ou à l’établissement public national
Bordeaux-Euratlantique.
194
Comme la rénovation du parc des expositions portée par la SBEPEC (Société Bordelaise des Equipements Publics d'Expositions et de Congrès), la participation à
la convention publique d’aménagement «
centre historique
» portée par InCité et les équipements publics communaux pour la ZAC Bastide-Niel portée par
Bordeaux-Métropole Aménagement (BMA). Réponse 52
2014
2015
582
442
338
291
251
187
343
267
1
3
1
1
source : minefi
Source: Minefi
rang de la commune dans BM dans un ordre
décroissant (sur 28)
rang de la commune dans
l'échantillon dans un ordre
décroissant (sur 12)
moyenne de l'échantillon
Bordeaux
moyenne des communes de BM
moyenne de la strate
dépenses en € par habitant
261 €
329 €
498 €
723 €
582 €
442 €
473 €
284 €
304 €
340 €
393 €
338 €
291 €
325 €
2 010
2 011
2 012
2 013
2 014
2 015
moyenne
2010-2015
Dépenses d'équipement en € par habitant
Bordeaux
Moyenne de la strate
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 73 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
À
l’exception des projets
de la cité municipale, de la Cité du Vin et
du nouveau stade, la ville n’a jamais procédé à une
évaluation de l’utilité sociale ou économique de
ses investissements.
Désormais, en vertu de l’article L
. 1611-9 du CGCT
créé par l’article 107 de la loi
n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République
(NOTRé
), le maire aura l’obligation de
présenter à son assemblée délibérante une étude relative à l'impact pluriannuel sur
les dépenses de fonctionnement, de toute opération exceptionnelle d'investissement d
’un
montant supérieur à 50 % des
recettes réelles de fonctionnement ou à 50
M€
195
. La ville gagnerait à étendre cette pratique à tous les investissements
significatifs.
7.2.1.3
Un horizon pluriannuel des travaux de maintenance et de grosses réparations
qui pourrait être rallongé
L’actualisation fréquente de l’inventaire témoigne de l’attention
que la ville attache au suivi de
l’état technique du
patrimoine. Le recensement des biens bâtis et non bâtis
est effectué à l’aide d’un
outil de gestion de maintenance assisté
par ordinateur qui offre plusieurs fonctionnalités : suivi de
l’exécution de
s travaux dans chaque bâtiment, contrôle du
niveau des consommations de fluides et possibilité de dresser des diagnostics dans de nombreux domaines (performance
énergétique, amiante, sécurité et accessibilité
pour les personnes souffrant d’un
handicap). Une programmation
pluriannuelle de
s travaux d’entretien et de rénovation
est établie, et ajustée en fonction des priorités identifiées par chaque
direction responsable
d’une politique publique et la direction des bâtiments.
Les principales opérations programmées sont
individualisées dans le PPI. 83 opérations de rénovation ou de réhabilitation ont été conduites entre 2010 et 2015 dont
29 dans des groupes scolaires. Le PPI accorde à chaque secteur (éducation, culture, sport, etc.) une enveloppe
prévisionnelle annuelle de crédits pour les dépenses de gros entretien-réparations (GER) en investissement et pour les
petits travaux d’entretien en fonctionnement.
Le budget primitif 2016 avait ainsi ouvert
7,71 M€
pour les opérations de
GER, et
1,5 M€
pour l
es dépenses d’amélioration de
l’efficacité énergétique.
En revanche, aucune provision n’a été
constituée.
La chambre recommande à la ville, au moins pour les bâtiments les plus importants non entretenus dans le cadre
d’un contrat de partenariat, comme la
Cité du Vin
ou l’A
uditorium, de rallonger
à dix ans l’horizon pluriannuel des
travaux de maintenance et de gros entretien,
identique pour le moment à celui du PPI (cinq ans)
, et de constituer une
ou plusieurs provisions pour grosses réparations (PGR).
S’agissant de la
Cité du Vin, sa constitution pourrait
éventuellement être financée
196
en réclamant une redevance d’occupation à la fondation chargée de l’exploiter dont une
partie des recettes (5 M€) provient des dons collectés auprès des mécènes bâtisseurs
.
7.2.2
Une contribution non négligeable des produits de cession au financement des
investissements
Bordeaux procède à de nombreuses opérations de cessions, d'acquisitions et de cessions immobilières. Leur volume peut
être justifié par la taille de la commune, sa croissance démographique
et le nombre d’opérations de construction
immobilière en cours. Le bilan 2010-
2015 dégage une recette d’investissement de 7 M€. 45 % du total des produits de
vente (29,6 M€ sur un total de 64,9 M€) ont été affectés à la construction de la cité administrati
ve
197
. Les cessions
significatives effectuées à un prix inférieur à l’estimation de France Domaine n’appellent pas de remarque au vu des
explications fournies.
Avec des réserves foncières dorénavant réduites, les futurs produits de cession sont espérés de la vente de plusieurs
immeubles abritant des locaux associatifs qui ont vocation à être regroupés ou, pour partie, mutualisés.
195
Article D. 1611-35 du CGCT créé par le décret n° 2016-892 du 30 juin 2016
196
cf. 8.2.4.2
197
8.1.5.2
Années
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Cumul
Cessions
4 628 923
11 675 186
7 585 069
8 976 460
26 638 652
5 400 092
64 904 382
Acquisitions
10 628 067
10 121 971
10 618 746
11 949 718
11 247 551
3 076 783
57 642 835
Solde
5 999 144
-
1 553 215
3 033 677
-
2 973 258
-
15 391 101
2 323 309
7 261 547
Source: vi le
Cessions et Acquisitions
immobilières
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 74 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
L’encaissement du produit de vente
des parts dans le capital de Régaz
(104 M€), constitutif d’une recette d’investissement,
aura évité
à la ville de recourir à l’emprunt en 2016 et en 2017
198
. L
’acquéreur, en l’espèce la
métropole, a bénéficié
gratuitement de
l’étalement sur deux exercices du paiement (53 M€ en 2015 et 51 M€ en 2016)
. En réponse aux
observations provisoires, la ville a invoqué deux arguments pour justifier cette décision : le caractère obligatoire du
transfert
199
et le fait que les taux à court terme étaient négatifs au moment de la transaction. Un échelonnement avait déjà
été accordé à deux acheteurs sur le produit de trois ventes immobilières en raison de la durée des travaux, des sommes
en jeu ou de la complexité des opérations : la SAEML Bordeaux-
Métropole Aménagement pour l’achat du
site «
Santé
Navale
» situé 145/149 cours de la Marne et de
l’ancien
ne fourrière, et la Caisse des dépôts et consignations pour
l’acquisition
d
’une
propriété située rue Lucien Faure dans le quartier des Bassins à Flot. Seule la vente
de l’ancienne
fourrière avait été assortie du paiement
d’intérêts «
calculés au taux légal en vigueur
». Dans ces trois opérations
immobilières,
l’octroi d’une facilité de paiement
peut sans doute être justifié par des motifs d’intérêt général et l’importance
des contreparties espérées, par référence à
l’arrêt
du 14 octobre 2015 du Conseil d’
État, «
commune de Chatillon-sur-
Seine
» (n° 375577)
qui affirme la légalité d’une
cession à une personne privée
d’un terrain communal
à un prix inférieur
à sa valeur.
7.2.3
Un endettement qui a doublé entre 2010 et 2015
7.2.3.1
Un encours qui atteint une limite haute en fin de période
200
Après une période de désendettement qui a vu l’encours diminuer de 20 % entre 2003 (230,2 M€) et 2011 (183,7 M€)
, la
commune a recommencé à emprunter de façon très active
à partir de 2012 pour financer une politique d’investissement
soutenue. Entre fin 2010 et fin 2015, l’encours a doublé en passant de 185 M€ à 377 M€,
79 % du nouvel encours
provenant de la consolidation des ressources de financement des deux contrats de partenariat signés par la ville
(Grand Stade et cité municipale). L
a ville n’a
yant pas souscrit
d’
engagement
en 2015 et 2016, l’encours a reculé de
33,49 M€
entre ces deux exercices pour s’établir à 343,6 M€
à fin 2016.
Jusqu’en 2014,
les valeurs des deux ratios habituels
d’appréciation du
niveau de la dette et de sa charge (encours par
habitant et annuité par habitant) étaient inférieures aux moyennes nationales de la strate
. Ce n’est plus le cas à partir de
2015 et la prise en charge de la dette des deux contrats de partenariat (cité administrative et Grand Stade).
La dégradation des deux indicateurs de soutenabilité que constituent le rapport
de l’encours
aux produits de
fonctionnement et la capacité de désendettement
201
ne se manifeste qu’en 2016 et non en 2015, grâce à l’encaissement
de recettes exceptionnelles sur cet exercice. Avec une valeur de 11,6 années, la capacité de désendettement dépasse, à
fin 2016, le palier de dix ans à partir duquel la situation doit être considérée comme préoccupante
202
. Elle devrait cependant
renouer en 2017 avec les niveaux observés avant 2015 grâce au transfert à la métropole du Grand Stade et de la dette
correspondante (124,2 M€ de capital initial à rembourser dont 9,9 M€ au titre des fo
nds propres du partenaire).
198
4.2.1.2
199
Cf. article L. 1521-1 alinéa 3 du CGCT et 4.2.1.2
200
cf. annexe 2 tableaux 9
201
Nombre d’années nécessaire pour rembourser l’encours de dette au vu de la capacité d’autofinancement brute.
202
Il est
d’usage de considérer qu’au
-delà de 15 ans, elle traduit un déséquilibre.
source : CRC
23,0 M€
26,0 M€
35,4 M€
45,0 M€
45,1 M€
31,9 M€
124,3 M€
185,4 M€
377,1 M€
343,6 M€
0,00
M€
50,00
M€
100,00
M€
150,00
M€
200,00
M€
250,00
M€
300,00
M€
350,00
M€
400,00
M€
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Evolution de l'encours et des emprunts nouveaux
Emprunts nouveaux de l'année hors PPP
Emprunts PPP intégrés durant l'année
Encours de dette au 31/12
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 75 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
7.2.3.2
Des ressources à court terme partiellement mobilisées comme ressources à
long terme
jusqu’en février 2016
De fin 2012 à fin février 2016, les lignes de trésorerie ont été constamment mobilisées à un niveau cumulé important sans
jamais donner lieu à un remboursement intégral annuel. Une partie de ces ressources à court terme, qui ont normalement
pour objectif d’assurer le financement de la trésorerie sur un cycle
-infra-annuel, a donc couvert pendant un peu plus de
trois années des besoins pluriannuels. Cette pratique
qui a contribué à réduire d’une dizaine de millions d’euros l’encours
à moyen et long terme
n’a pas eu de conséquence fâcheuse dans un contexte
jusque-là favorable aux emprunteurs
jouissant d’une
signature reconnue. En réponse aux observations provisoires, la ville a fait valoir que les lignes de
trésorerie ont toujours respecté les objectifs classiques, à savoir fournir les ressources monétaires nécessaires au
règlement des dépenses courantes et p
réfinancer les travaux d’investissement de la période,
particulièrement nombreux
durant la période,
avec des décalages parfois longs entre les dépenses à régler et l’encaissement des concours externes
:
dans le cas du Grand Stade, le droit d’entrée du club
qui entrait dans le plan de financemen
t du projet n’a ainsi été perçu
,
conformément à la convention passée avec le club résident, qu’une fois les travaux achevés
.
Il n’en reste pas moins
que
le recours à des ressources à court terme pour satisfaire des besoins de financement de durée plus longue constitue un
facteur objectif de risque, en cas d’impossibilité de renouvellement des lignes de trésorerie.
Depuis leur remboursement
intégral le 24 février 2016
, la ville, qui a perçu 124 M€ de recettes exceptionn
elles en 2015 et 2016
203
,
n’a plus mobilisé
les
lignes de trésorerie dont elle dispose.
7.2.3.3
Un encours de dette peu risqué
À fin 2015, et après prise en compte des swaps de taux, Bordeaux acquittait un taux fixe pour 73 % de
l’encours, variable
pour 22 % et structuré pour 5 %. Cinq emprunts structurés
figuraient dans l’encours
dont quatre classés en B (barrière
simple), soit le degré de risque le moins élevé après le taux simple (fixe ou variable), selon la classification issue de la
charte Gissler. Le risque de taux du cinquième crédit structuré
204
, rangé dans la catégorie la plus haute (F6), a été neutralisé
à
l’aide d’
un contrat de swap en vigueur
jusqu’à sa dernière échéance en 2016
. Dans le cadre de ce contrat, la ville
devenait redevable
d’un taux fi
xe à 4,47 %. En début de période, les deux contrats dits snowball (à effet
«
boule de neige
») suivants ont été renégociés afin d
’adosser leur rémunératio
n à un taux fixe :
-
le contrat 1029
(4 M€ de capital initial souscrit en 2004) à échéance 2019 assorti d’un taux fixe de 4,99 % depuis
le 15 septembre 2011 ; une soulte de 230
000 €
a été payé en sus ;
203
104 M€ issus du produit de la vente des actions Régaz à la métropole (53 M€ en 2015 et 51 M€ en 2016) et droit d’entrée
versé par le club occupant du Grand Stade
(20 M€ en 2015).
204
Le taux était calculé par comparaison entre deux taux du marché obligataire en euros : le CMS 10 ans et le CMS 2 ans. Lorsque cet écart était supérieur ou égal à
0,15 %, l’emprunteur acquittait 1,91 %. Dans le cas contraire, le taux était obtenu à partir de la formule suivante
: 4,57 % - [8 X (CMS 10 ans
CMS 2 ans) °].
2014
2015
1169
1538
1 176
1 191
704
671
1 060
1 081
4
2
5
4
source : minefi
rang de la commune dans
l'échantilon dans un ordre
décroissant (sur 12)
encours en € par habitant
Bordeaux
moyenne de la strate
moyenne des communes de BM
moyenne de l'échantilon
rang de la commune dans BM dans un ordre décroissant
(sur 28)
Soure: CRC à partir des données vi le
12,65 M€
18,79 M€
8,43 M€
0,00 M€
10,00 M€
20,00 M€
30,00 M€
40,00 M€
50,00 M€
60,00 M€
70,00 M€
80,00 M€
90,00 M€
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Encours annuels des tirages
moyenne
minimum
maximum
39,37 M€
18,79 M€
77,34 M€
8,43 M€
0 M€
10 M€
20 M€
30 M€
40 M€
50 M€
60 M€
70 M€
80 M€
90 M€
31-déc.-09
31-déc.-10
31-déc.-11
31-déc.-12
31-déc.-13
31-déc.-14
31-déc.-15
Encours des tirages sur les lignes de trésorerie
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
-
le contrat 1035
(7 M€ de capital initial souscrit en 2006) à échéance 2021
payé à taux fixe depuis le
1
er
octobre 2009 (2,98 % puis 4,75 % depuis le 2 avril 2013).
À fin 2015,
quatre emprunts représentant seulement 2 % de l’encours étaient concernés par des contrats de swaps
permettant à la ville de régler des taux fixes à la place de taux variables, et dans un cas évoqué précédemment, un taux
structuré. Le mouvement durable de repli des taux bancaires et obligataires ne l
’a pas incité
e à conclure de nouveaux
swaps depuis 2010
. L’échange de taux fixe contre des taux variables, dans un contexte fortement baissier
, explique le
caractère extrêmement déficitaire du bilan financier des quatre contrats (-
3,5 M€
205
).
Le taux d’intérêt apparent du budget principal, qui est un indice du coût de la dette, a baissé significativement depuis 2013
,
avec une accélération notab
le en 2015 consécutive à l’enregistrement de l’emprunt souscrit dans le cadre du contra
t de
partenariat du Grand Stade, rémunéré à un taux particulièrement faible (1,96 % sur trente ans). Il reste néanmoins
relativement élevé au regard des conditions de marché de la période et de quelques éléments comparatifs disponibles.
Son niveau peut s’expliquer
par la présence de nombreux emprunts à taux fixe souscrits avant le mouvement de reflux
des taux longs.
7.2.3.4
Un renforcement de la gestion administrative de la dette au cours de la période
Durant la période, une stratégie de financement prudente, non délibérée en conseil municipal, a été poursuivie, axée sur
une préférence pour les produits classiques (taux fixe ou taux variable de type Euribor)
et la recherche d’une diversification
des prêteurs. Un rapport annuel de gestion financière a été produit chaque année avant le vote du compte administratif,
sauf en 2015 où les questions de la gestion de la dette et de la trésorerie ont été directement traitées dans le rapport du
compte administratif. Depuis 2016,
la structure et la gestion de la dette font l’objet de développements spécifiques dans
le rapport préalable au débat d’orientations budgétaires
.
Déjà très complet, il pourrait être enrichi d’indi
cateurs sur le taux
moyen de l’encours avant et après couverture
.
Dans son rapport
d’observations définitives
précédent, la chambre observait que la gestion de la dette était confiée à un
seul agent de catégorie A placé sous la responsabilité du directeur
des finances et avec l’appui d’un cabinet conseil.
Plusieurs mesures sont depuis intervenues pour améliorer le suivi de la dette : des mesures techniques qui ont permis de
fiabiliser les tableaux d’amortissements et les annexes
budgétaires, avec
l’acquisition d’une base de données
actualisable
pour les contrats (emprunts et swaps) et son interfaçage avec le progiciel financier «
grand angle »
; des mesures
administratives avec surtout la mutualisation de la direction financière et celle de Bordeaux-Métropole au
1
er
janvier 2016, un service commun assurant le suivi de la dette des deux collectivités. Il en est pris acte.
205
Ce montant correspond à la différence entre les charges d’intérêts payées dans le cadre des contrats de swap (3,74 M€ à fin 2
015) et celles réglées par les
contreparties (0,26 M€) au vu du tableau A2
-5 du compte administratif (page 162).
source : vi le
0%
2%
4%
6%
8%
10%
12%
14%
16%
2010
2011
2012
2013
2014
2015
% de la dette bancaire swappée
totale
annuelle
Taux d'intérêt apparent du budget
principal*
3,69%
3,86%
3,95%
3,90%
3,48%
3,12%
-15,60%
-3,33%
Département de la Gironde
2,59%
2,65%
2,78%
2,83%
NC
NC
Département du Lot-et-Garonne
2,50%
2,30%
3,00%
3,30%
3,20%
NC
Commune de Talence
3,82%
3,20%
3,36%
3,50%
2,91%
NC
Source: Anafi
* Le taux de la dete est dit apparent car il rapporte un stock au 31 décembre à des intérêts et frais de change payés pendant 365 jours. Même s'il doit être interprété avec prudence, cet indicateur a une
fonction d'alerte. Son évolution erratique peut notamment traduire le changement de phases d'emprunts structurés ou le déclenchement de produits financiers dits de couverture.
Evol. 10/15
2010
Endettement
- Bordeaux
2011
2012
2013
2014
2015
Eléments de comparaison récents
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
7.3
L
ES PERSPECTIVES
Il est difficile, à ce stade, de mesurer les répercussions du processus de métropolisation sur les grands équilibres
budgétaires à moyen terme. La possibilité de renvoyer
en section d’investissement
, les compensations versées à la
métropole pour assumer les charges de renouvellement des investissements transférés renforcera mécaniquement la
capacité d’autofinancement
(CAF) brute. Ainsi, dès 2017, après de nouveaux transferts et correction du champ de la
mutualisation, la ville acquittera un montant de compensations proche de celui de 2016 mais dont le quart devient
finançable
en section d’investissement (14,3 M€ sur un total de 61,7 M€). Il apparaîtrait conforme aux principes d’équilibre
exposés notamment à l’article L.
1612-4 du CGCT de continuer à couvrir par un excédent de fonctionnement, à défaut de
ressources d’investissement
appropriées, les compensations des
dépenses que la ville n’avait pas le droit de financer par
recours à l’emprunt (remboursements en capital d’emprunts, constitution des amortisseme
nts, etc.). Le volume des
compensations d’investissement
est de surcroît
appelé à s’accroître avec les transferts probables des bâtiments de
l’
Opéra National de Bordeaux (Auditorium) et de la Cité du Vin qui vont
être à l’origine
d’une
dépense nouvelle pour la ville
équivalente aux
charges qu’elle ne constate pas, à savoir les
dotations aux amortissements et éventuellement une
provision pour grosses réparations. Par conséquent
, dans un contexte caractérisé par l’arrivée de nouvelles populations,
la baisse d
es dotations de l’
État et une pression fiscale comparativement forte, l
e dégagement d’une
CAF suffisante paraît
contraindre à rechercher en priorité une maîtrise des dépenses de fonctionnement, et au premier rang, celles de personnel,
les plus lourdes en montant (46,4 % des charges courantes en 2016).
7.4
-
S
YNTHESE INTERMEDIAIRE
Entre 2010 et 2015, la ville a réussi à dégager en permanence une
capacité d’autofinancement (CAF)
nette disponible
pour de nouveaux investissements égale à environ 6,5 % des produits de gestion, lesquels ont augmenté de 19,7 %
(+69,5 M€) entre 2010 et 2015, à un rythme plus soutenu que celui des charge
s courantes
206
(+15,3 % ou +46,3 M€).
60 % des recettes s
upplémentaires (+42 M€) ont été constatés entre 2014 et 2015 grâce à l’addition de deux facteurs
:
un surcroît de recettes fiscales propres de 21 M€
expliqué, pour plus de la moitié, par le relèvement de 5 % des taux de
la fiscalité ménages (11 M€)
, et le
doublement des ressources d’exploitation (+30 M€) consécutif à l’ouverture du
Grand S
tade. Sa mise en service s’est en effet accompagnée de l’encaissement des premières recettes annuelles prévues
au contrat de partenariat et dans la convention passée avec le club occupant, et
d’un droit d’entrée de 20 M€
versé par le
club.
Entre 2010 et 2016, le supplément par habitant de taxe d’habitation et de taxe sur le foncier bâti constaté (+14
7
€)
couvre une fois et demie la perte de dotation globale de financement subie sur la même période (-97
€)
. La pression fiscale
a augmenté
de 14 % entre 2010 et 2016, l’accroissement des bases justifiant 60 % environ de cette hausse.
Le niveau du
t
aux d’effort fiscal
207
(1,412 à comparer à une moyenne de la strate de 0,872 en 2016) atteste de la faiblesse des marges
de manœuvre en matière de taux d’imposition, sauf à creuser l’écart déjà significatif avec
les taux moyens de la strate.
Toutes les catégories de charges courantes ont contribué à leur augmentation générale entre 201
0 et 2015 (+46,3 M€)
:
les dépenses de personnel (+18,8 M€), les subventions de fonctionnement (+11,2 M€) et les charges à caractère général
(+10,2 M€). Rapportées à la population, les recettes et
les dépenses de fonctionnement
208
ont présenté des niveaux élevés
comparativement aux autres communes de Bordeaux-
Métropole et aux valeurs centrales d’un échantillon composé de
douze communes-
centres de plus de 100 000 habitants d’une métropole en dehors de Marseille et Lyon. En 2016, premier
exercice post-mutualisa
tion, alors que l’excédent brut d’exploitation peine à couvrir l’annuité de la dette (capital et intérêts),
la CAF nette devient, pour la première fois, négative.
Le repli de 20 M€ de la CAF brute de l’exercice
(
29,6 M€
), par rapport
à la moyenne des années 2010-2014, découle de la réfaction attendue de la DGF (-
8,2 M€) et des deux conséquences
du processus de métropolisation (-
11,9 M€)
: d’une part, des compensations supérieures de 3,7 M€
en 2016 au recul
spontané des strictes dépenses de fonctionnement
; et d’autre part, l’imputation en section de fonctionnement de la
compensation de dépenses d’investissement pour 8,2 M€
, selon le découpage opéré
par la commission locale d’évaluation
des transferts de charges. Son niveau est cependant supérieur
de 11 M€ à celui anticipé par le conseil municipal, après
le vote de la décision modificative du
6 juin 2016, grâce à des rentrées fiscales meilleures qu’attendu (+4,5 M€ sur les
droits de mutation) et à des dépenses à caractère gén
éral inférieures de 5 M€ aux crédits ouverts.
206
Les charges courantes additionnent les charges de gestion avec les charges d’intérêt
.
207
L’effort fiscal
rapporte
les produits de la taxe foncière sur les propriétés bâties, de la taxe foncière sur les propriétés non bâties, de la taxe d’h
abitation, majorés de
certaines exonérations et des produits de redevance ou taxe sur les ordures ménagères, au potentiel fiscal de la commune calculé pour ces seules impositions.
208
Les produits et les dépenses de fonctionnement rajoutent aux opérations courantes, les opérations exceptionnelles.
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Entre 2010 et 2015, le cumul
des dépenses réelles d’investissement, qui se composent à hauteur de 94 % de
dépenses
directes d’équipement
, atteint
654 M€. En plus de la cité administrative, la Cité du Vin et
le Grand Stade ouverts en 2015
et en 2016, une cinquantaine d’équipements nouveaux ont été mis en service depuis 2010, en incluant dans ce nombre,
les grosses réhabilitations ainsi que les grandes rénovations. En contrepartie de cet effort d’investissemen
t très supérieur
aux moyennes de comparaison, l’encours de la dette a doublé entre fin 2010 et fin 2015
, e
n passant de 185 M€ à 377 M€,
79 % du nouvel encours provenant de la consolidation des ressources de financement des deux contrats de partenariat
signés par la ville (Grand Stade et Cité Municipale). L
a ville n’a
yant pas souscrit
d’
engagement
en 2015 et 2016, l’encours
a reculé de
33,49 M€
entre ces deux exercices pour s’établir à 343,6 M€
à fin 2016. Avec une valeur de 11,6 années, la
capacité de désendettement dépasse, à fin 2016, le palier de 10 ans à partir duquel la situation doit être considérée
comme préoccupante. Elle devrait cependant renouer en 2017 avec les niveaux observés avant 2015 grâce au transfert
à la métropole du Grand Stade et de la dette correspondante. De fin 2012 à fin février 2016, les lignes de trésorerie ont
été constamment mobilisées à un niveau cumulé important sans jamais donner lieu à un remboursement intégral annuel.
Une p
artie de ces ressources à court terme, qui ont normalement pour objectif d’assurer le financement de la trésorerie
sur un cycle-infra-
annuel, a donc couvert des besoins pluriannuels. Cette pratique qui a contribué à réduire d’une dizaine
de millions d’euros l’encours à moyen et long terme n’a pas eu de conséquence fâcheuse pour la ville dans un contexte
jusque-
là favorable aux emprunteurs jouissant d’une signature reconnue.
En réponse aux observations provisoires, la ville
a fait valoir que les lignes de tr
ésorerie ont aussi pour objectif de préfinancer les travaux d’investissement,
particulièrement
élevés durant la période avec des décalages parfois longs entre les dépenses à régler et l’encaissement des concours
externes : dans le cas du Grand Stade, le dr
oit d’entrée du club qui entrait dans le plan de financement du projet n’a ainsi
été perçu, conformément à la convention passée avec le club résident, qu’une fois les travaux achevés.
Il est difficile, à ce stade, de mesurer les répercussions du processus de métropolisation sur les grands équilibres
budgétaires à moyen terme. La possibilité de renvoyer en section d’investissement, les compensations versées à la
métropole pour assumer les charges de renouvellement des investissements transférés renforcera mécaniquement la
capacité d’autofinancement brute. Ainsi dès 2017, après de nouveaux transferts et correction du champ de la
mutualisation, la ville acquittera un montant de compensations proche de celui de 2016 mais dont le quart devient
finançable en sect
ion d’investissement. Il apparaîtrait conforme aux principes d’équilibre exposés notamment à l’article
L. 1612-4 du CGCT, de continuer à couvrir par un excédent de fonctionnement
, à défaut de ressources d’investissement
appropriées, les compensations des
dépenses que la ville n’avait pas le droit de financer par recours à l’emprunt
(remboursements en capital d’emprunts, constitution des amortissements, etc.).
Le volume des compensations
d’investissement est de surcroît appelé à s’accroître avec les transferts probables des bâtiments de l’Opéra National de
Bordeaux (Auditorium) et de la Cité du Vin qui vont être à l’origine d’une dépense nouvelle pour la ville équivalente aux
charges qu’elle ne constate pas, à savoir les dotations aux amortissements et évent
uellement une provision pour grosses
réparations. Par conséquent, dans un contexte caractérisé par l’arrivée de nouvelles populations,
par la baisse des
dotations de l’
État et par
une pression fiscale comparativement forte, le dégagement d’une CAF suffisan
te paraît
contraindre à rechercher en priorité une maîtrise des dépenses de fonctionnement, et au premier rang, celles de personnel,
les plus lourdes en montant (46,4 % des charges courantes en 2016).
8
LES GRANDS INVESTISSEMENTS DE LA PERIODE
Trois grands équipements ont été mis en service au cours de la période : la cité municipale remise à la ville le
21 juillet 2014, le Grand Stade mis à sa disposition le 30 avril 2015 et la Cité du Vin ouverte au public le 1
er
juin 2016. À
la différence des deux premiers équipements, la
construction et la maintenance de la Cité du Vin ne font pas l’objet d’un
contrat de partenariat public-privé (PPP). Le présent rapport ne traite pas du projet de Grand Stade, dont la construction
et l’exploitation sont
analysées dans le cahier territorial du rapport public intitulé «
les soutiens publics à l’
Euro 2016 en
France
» rendu public le 28 septembre 2017.
8.1
L
A CITE MUNICIPALE
8.1.1
Le choix de la formule du contrat de partenariat
validé par le juge d’appel
En septembre 2008, le maire avait annoncé sa volonté de regrouper environ 800 agents de la ville et du CCAS, alors
répartis dans plusieurs bâtiments jugés parfois peu fonctionnels, dans une cité municipale proposant un lieu de
restauration collective.
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Après la conduite d’études de définition et de programmation en 2009, le
lancement du projet a été officiellement décidé
le 19 juillet 2010 par plusieurs délibérations du conseil municipal, dont la délibération de principe n° 2010-0387 qui choisit
le lieu,
en face de l’Hôtel de Ville
et
à proximité d’une station de tramway
, affirme sa dimension environnementale (bâtiment
à énergie positive ou BEPOS), et approuve le recours à un contrat de partenariat pour concevoir, entretenir, maintenir et
préfinancer l’ou
vrage. Au moment du choix, une collectivité pouvait recourir à un contrat de partenariat ou PPP (partenariat
public-privé)
en invoquant l’un des trois motifs suivants
: la complexité du projet, l
urgence ou un bilan coûts/avantages
plus favorable que ceux d'autres contrats de la commande publique. Comme pour le Grand Stade, la ville paraît avoir
d’emblée privilégié
le contrat de partenariat au nom de la complexité du projet. La délibération n° 2010-0387
a d’ailleurs
retenu tous les éléments de complexité identifiés dans l
e rapport d’
évaluation préalable :
- une complexité urbanistique
: la destruction d’un immeuble
«
en croix
» et son remplacement par un bâtiment différent
dans un quartier présentant de nombreuses contraintes architecturales et d’échelle (en face de la mairie et à l’entrée du
quartier de Mériadeck) ;
- une complexité technique : le rapport d
’évaluation préalabl
e insiste sur la recherche de la meilleure combinaison possible
entre différentes techniques de
chauffage et de refroidissement d’un bâtiment
à énergie positive, identifiées comme
exemplaires (panneaux photovoltaïques, eau chaude thermique, géothermie, etc.) ; il
constate l’absence, au
sein de
l’effectif municipal
, de personnels suffisamment spécialisés dans ces domaines ;
- une complexité juridique et financière afférente aux arbitrages à opérer dès la phase de conception, sur les aspects
environnementaux, pour
la production et l’utilisation de l’énergie produite.
Dans son avis n 2010-18 du 12 août 2010,
la mission d’appui à la réalisation des contrats de partenariat a validé l
e critère
de la complexité comme fondement du recours au PPP. Elle a, en plus, fait observer que le projet pourrait également se
fonder sur le bilan «
coûts-avantages
» au vu
de l’analyse comparative
développée dans le rapport d
’évaluation préalable
:
m
ême si l’avis
de la mission
contient des réserves sur les méthodes d’estimation des risques utilisées dans
le rapport
d’évaluation
, les deux documents concluent que le contrat de partenariat représente une formule beaucoup plus
économique que la maîtrise d’ouvrage publique avec une différence de prix d’environ 13 %
(
64,5 M€ TTC
en maîtrise
d’ouvrage publique
en euros constants 2010 contre 56,2 M€ en contrat de partenariat
). Dans les faits, la dépense finale
se révèlera supérieure de p
rès de 10 M€ à cette projection
209
. De façon prudente, l
a ville n’a pas étayé son choix avec ce
deuxième motif, la délibération décisionnelle se contentant de constater «
l’intérêt économique du recours au contrat de
partenariat par rapport à l’alternative possible du recours classique à une maîtrise d’ouvra
ge par la ville
. » à partir de
trois éléments : un gain budgétaire escompté (-
13 %), l’avantage de n’avoir qu’un seul interlocuteur et des délais de
livraison plus rapides (8 mois d’écart) et plus fiables.
Par une décision du 1
er
septembre 2015, la Cour
administrative d’appel
de Bordeaux a définitivement validé le choix de la
formule du PPP. Contrairement au juge de premier ressort qui avait annulé la délibération approuvant les termes du contrat
de partenariat et la décision par laquelle le maire l’a sig
, le juge d’appel a considéré que le recours à cette formule était,
en l’espèce, justifié
par la complexité des aspects environnementaux.
8.1.2
Un dialogue compétitif riche qui
n’a
pas couvert tous les besoins
8.1.2.1
Un dialogue compétitif mené conformément au cadre annoncé
Le dialogue compétitif a été organisé en deux étapes avec
des séances d’audition
: une première étape ouverte aux
candidats admis à concourir en vue de sélectionner les quatre meilleures propositions initiales, chaque candidat en
présentant deux élaborées avec des
cabinets d’architecte différents
; une deuxième phase décisionnelle ouverte
seulement aux auteurs des quatre meilleures propositions initiales, invités à les développer en propositions intermédiaires.
Conformément à l’ancien ar
ticle L. 1414-
7 du CGCT, ces modalités d’organisation ont été annoncées dans l’avis d’appel
public à candidature et dans le règlement de la consultation.
L’avis d’appel
public a été diffusé dans trois supports durant
l’été 2010
: dans le bulletin officiel des annonces de marchés publics (BOAMP) du 29 juillet 2010, dans le journal officiel
de l’Union européenne (
JOUE) du 30 juillet 2010 et dans le Moniteur des travaux publics du 6 août 2010. Avec une date
limite de réponse arrêtée au 13 septembre 2010, la ville a laissé aux entreprises intéressées un peu plus de quarante
jours pour se manifester. Bien que supérieur au minimum légal de 40 jours fixé à
l’ancien article L. 1414
-6 du CGCT
aujourd’hui abrogé
, le délai ouvert peut apparaître comme bref au regard à
la fois de l’envergure du projet, des dates
estivales de publication des avis,
et de l’obligation pour chaque soumissionnaire, d’associer à sa
candidature deux
cabinets d’architecte différents.
209
cf. 8.1.5.4
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Les six candidats qui se sont déclarés dans le délai fixé ont tous été déclarés «
admissibles
», le 24 septembre 2010, par
la commission prévue par l’an
cien article L. 1414-6. Leur nombre coïncidait avec le nombre maximal de candidats signalé
dans l’avis public
210
, avec lequel la ville souhaitait mener le dialogue compétitif. Dans le délai prévu
211
, chacun a remis deux
propositions initiales, soit douze au total, dont quatre ont été retenues pour participer à la deuxième phase décisionnelle
après une audition et une série de questions écrites. La commission prévue par
l’ancien article L. 1414
-
6 n’étant
compétente que pour dresser la liste des candidats admis à concourir, le maire a directement choisi les quatre «
finalistes
»
invités à développer une proposition intermédiaire par une décision datée du 24 janvier 2011 prise au vu
d’un résumé des
douze propositions et d’un document de notation.
Établis par les services, ces deux documents classent les douze dossiers
de candidatures en fonction des mêmes
critères d’admission
et clé de pondération que ceux utilisés pour le choix final,
conformément au règlement de consultation : qualité architecturale, urbanistique et fonctionnelle (35 %), coût global de
l’offre, répartition des risques et robustesse de la structure financière (30 %), respect des objectifs de performances,
en
particulier en matière de développement durable (30 %),
et part de l’exécution du contrat que le candidat s’engage à
confier à des PME et pénalités associées (5 %).
Le dialogue compétitif a permis de trancher les aspects environnementaux et la recherche de la meilleure combinaison
énergétique possible, constitutifs de la complexité. Pour autant, et malgré des options différentes entre les offres, le critère
du respect des objectifs de performances n’a pas été particulièrement discriminant, le meilleur projet n’obtenant que
trois points de plus que celui estimé comme le moins bon. Deux critères ont été décisifs : le critère architectural
(14 points d’écarts entre les deux notes extrêmes
et un écart-
type de 5) et le coût global de l’offre (9 points d’écart entre
les deux notes extrêmes et un écart-
type de 4). L’offre finalement retenue
le 7 octobre 2011
, qui s’est classée deuxième
pour chacun des critères, émanait du mandataire Cirmad-Bouygues et du
cabinet d’architecte Paul Andreu et Thomas
Richez associés. Elle
s’était classée au
deuxième rang lors de la phase de sélection des quatre finalistes, tous critères
confondus.
Le contenu du contrat de partenariat a été approuvé par le conseil municipal le 19 décembre 2011. De façon classique, il
assigne quatre missions au partenaire privé, la société de projet Urbicité,
filiale de Bouygues Construction : la conception
et la construction du bâtiment, la mobilisation de ressources de financement temporaires (emprunt et fonds propres du
partenaire privé), le maintien du bâtiment
à l’état neuf pendant les
vingt années de
la phase d’exploitation du contrat
, et
l’
exploitation
de l’énergie produite par le
bâtiment.
8.1.2.2
-
L
e rajout d’un équipement supplémentaire par avenant
Après la signature du contrat, la ville a souhaité, en matière de restauration collective et dans un souci de qualité, faire
réaliser sur place l’ensemble des préparations et cuissons longues, ce qui a nécessité d’étendre la surface de cuisine et
d’acquérir des
équipements spécifiques («
scramble
» ou «
self-éclaté
»). Considérant que
l’imbrication entre les
équipements du self et le bâtiment obligeaient à confier cette prestation au partenaire privé, la ville a passé un avenant
au contrat en invoquant l’article 13.2 du contrat. Par application de la méthode dite à «
prix coûtant majoré
» décrite à cet
article (coût réel des travaux majoré de 10 %), le prix a été arrêté à 904
320 € HT
dans
l’
avenant du 14 février 2014.
8.1.3
Un bâtiment livré
quatre jours après l’expiration du délai
contractuel avec de
nombreuses réserves et le paiement de pénalités par le partenaire
Tandis que la délibération initiale n° 2010-0387 du 19 juillet 2010
retenait le
dernier semestre 2013 comme horizon de
livraison, le contrat de partenariat a d’abord arrêté
le 15 juin 2014
212
comme date de mise à disposition du bâtiment, avant
de la repousser au 17 juillet 2014 par un avenant n° 2 datée du 7 mai 2014, en raison surtout de demandes techniques
nouvelles exprimées en cours d’exécution par la ville. Le
procès-verbal de réception a finalement été signé le
21 juillet 2014, avec un retard de quatre jours par rapport à
l’échéance
contractuelle sanctionné par 89 000
€ de pénalités
213
et avec de multiples réserves : 1 130 en tout dont 70 contestées par Urbicité. Au terme du délai contractuel de trois mois
de levée, 200 réserves environ demeuraient ce qui a conduit la ville à se prévaloir de
l’article 31 (prévention et
règlement
des litiges)
relatif à l’ouverture d’
une dernière phase de trente jours de règlement amiable. À son issue et après une ultime
visite de constat contradictoire in situ fin novembre 2014, une quarantaine de réserves se rapportant à la construction du
bâtiment et à l’espace restauration du cinquième étage
étaient toujours pendantes dont six contestées par le partenaire
privé. La ville a alors réclamé les pénalités de retard pour réserves non levées, à hauteur de leur valeur maximale :
556
000 €.
210
3 au minimum et 6 au maximum
211
dix semaines après l’envoi du dossier de consultation et du dialogue
212
Selon le cont
rat, 29,5 mois à compter de la date d’entrée en vigueur du contrat de partenariat soit le 2 janvier 2012, date de sa notifica
tion au titulaire.
213
Certificat de pénalité émis le 30 septembre 2014
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Elle a simultanément constaté
la livraison d’une surface plus réduite que celle convenue
, défaut attribué à la présence
inattendue d
un réseau téléphonique
sur le terrain d’assiette
. La diminution de surface affecte principalement le sous-sol
et le rez-de-chaussée avec comme conséquences une réduction des hauteurs sous plafond de certains espaces sur ces
deux niveaux, des non-conformités contractuelles et des
nuisances d’usage au quotidien (forte inclinaison de la ra
mpe
d’accès des véhicules incompatible avec un accès vélos qui a donc dû être dissocié, faible hauteur sous plafond dans le
sous-sol et le local reprographie du rez-de-chaussée, nombre limité de places de stationnement voitures, absence de
compacteur vélos, non accessibilité du quai de déchargement logistique au plus de 3,5 tonnes
…).
La responsabilité «
des
écarts au contrat
» a été imputée au partenaire privé par application de deux articles du contrat :
-
l’article 5.3.1
qui dit que le titulaire est réputé prendre «
les terrains dans l’état dans lesquels ils se trouvent sans aucune
garantie de la ville et sans pouvoir élever aucune réclamation et/ou former aucun recours contre la ville pour quelque
cause que ce soit et notamment pour des raisons de mitoy
enneté, d’erreur dans la désignation, de défaut d’alignement,
de mauvais état du sol et du sous-sol, de vices apparents ou cachés
» ;
-
l’article 5.3.3
qui indique que «
le titulaire supporte seul toutes les conséquences de la survenance de tout autre risque
lié à l’état du sol et du sous
-
sol (…)
».
Afin de clôturer définitivement les différends et prévenir tous nouveaux litiges liés aux pénalités, aux réserves, aux écarts
au contrat et aux surcoûts qu’Urbicité estime avoir supporté
s
après la découverte d’un réseau téléphonique
, les deux
partenaires ont choisi de transiger au moyen d’un protocole a
pprouvé par la délibération n° 2016-477 du 12 décembre
2016 comportant deux engagements
: le règlement par Urbicité d’une somme de 860
000
€ et la renonciation
des deux
parties à tout recours. La somme de 860
000 € correspond au résultat arrondi de l’addition de deux sortes de pénalités
:
celles pour retard dans les levées de réserves (556
000 €) et celles dues au titre des écarts au contrat
dont la diminution
de la surface utile (305
310 €). Le protocole stipule qu’e
lle sera payée par Urbicité, après homologation de la transaction
par le tribunal administratif de Bordeaux, ou notification de l’irrecevabilité de la demande d’homologation
. En tout, le
partenaire devrait régler à la ville 949
000 €
, en rajoutant les pénalités de retard de livraison (89
000 €) au montant du
protocole.
Dans l’hypothèse où le tribunal administratif opposerait un refus de fond à l’homologation, les deux partenaires
se sont engagées à se rencontrer pour négocier une nouvelle transaction.
Les équipements relatifs à l’avenant n°
1 ont été mis à disposition avec un peu d’avance (5 août 2014 contre le 18
),
également avec des réserves
toutes levées aujourd’hui
.
8.1.4
Un bâtiment dont le bilan énergétique
n’était
pas encore positif en 2016
8.1.4.1
Des caractéristiques fonctionnelles qui répondent aux attentes
Le bâtiment, qui compte huit étages (plus un niveau de sous-sol) et occupe 21 500 m² SHON (surface hors-
œuvre nette)
,
se divise en deux : un volume en pierre minérale en bas et un volume en verre en haut. Ce parti pris architectural vise à
assurer une liaison esthétique entre le centre historique de Bordeaux et le quartier de Mériadeck. Bénéficiant au cinquième
étage d’
un lieu de restauration collective ouvert depuis le 1
er
septembre 2014 à tous les agents municipaux
214
, de postes
de travail modulaires,
et de beaucoup d’éclairage naturel selon la ville, l’
immeuble regroupe environ 840 agents
auparavant répartis sur une quinzaine de sites, dont les équipes du CCAS. Les services d'accueil au public (1 000 visiteurs
par jour) sont tous situés en rez-de-chaussée, dans un espace de 1 500 m², avec un accès principal par la rue Claude
Bonnier pour privilégier la proximité du tramway
215
.
Seul bémol, la découverte d’un réseau informatique et téléphonique
non déplaçable a réduit l’offre de stationnement
: 46 emplacements pour les véhicules motorisés et 276 pour les vélos à
comparer à une offre prévisionnelle au contrat de 51 véhicules motorisés et 300 places de vélos.
En contrepartie de son ouverture, six bâtiments ont été libérés et l
Hôtel de ville abrite
moins de services qu’auparavant
216
.
8.1.4.2
Des aspects environnementaux à stabiliser
Le bâtiment est équipé de 1 500 m² de panneaux photovoltaïques et
d’
un dispositif de géothermie chaude et froide, avec
un transfert de
l’excédent d
'énergie frigorifique vers le musée des Beaux-Arts voisin.
L’énergie produite est censé
e excéder
d’au moins 10 %, les besoins en
eau chaude, en refroidissement et chauffage du bâtiment, mais pas couvrir tous les
besoins électriques.
214
D
’une capacité de 1
000 repas par jour, 700 repas y sont servis en moyenne.
215
Le titulaire du contrat était le seul, parmi les candidats, à proposer cet accès.
216
Y sont désormais logés : le bureau du maire et son cabinet, les bureaux des adjoints, la direction générale des relations internationales, la direction de la
communication et de la presse, le secrétariat général et le secrétariat du conseil municipal, le conseil du développement économique et social de la ville (CODES), la
direction de l’accueil et de la citoyenneté,
la partie administrative et le service de vidéosurveillance de la police municipale, le service des élections, le standard et les
locaux techniques informatiques principaux. L
’annexe de l’Hôtel de
ville héberge la direction générale des affaires culturelles et bientôt le service des objets trouvés.
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Sur la base du premier bilan correspondant à la période 2014/2015,
l’énergie
issue des panneaux photovoltaïques ne
représentait que 32 % de l'énergie électrique consommée par le bâtiment (749 MWh
217
consommés pour 241 MWh
produits). Utilisée pour faire fonctionner les installations de production de chaud ou de froid, une partie a été réinjectée
sur le réseau
public d’électricité.
Sa fourniture
n’est pas gratuite pour l
a ville
qui l’achète à des tarifs
contractuels qui
seraient, selon elle, inférieurs de 11 % environ aux prix publics. Cette dernière estimation correspond à la différence entre
le tarif contractuel en vigueur pour les réseaux de chaleur (141,
82 € MWh
) et celui appliqué par le réseau Ginko pour
l
alimentation du groupe scolaire Vaclav Havel (
157 € MWh
).
Établis par différence entre
l’énergie produite par la toit
ure photovoltaïque du bâtiment, y compris celle qui sera
externalisée vers le musée des Beaux-Arts quand celui-ci disposera des installations techniques nécessaires, et
l’énergie
consommée par des usages identifiés au contrat
218
, les deux premiers bilans annuels énergétiques de la cité municipale
(2014/2015 et 2015/2016)
sont déficitaires. L’application de cette formule au premier exercice 2014/2015 a ainsi
constaté
un déficit de 69 MWh, avec une production de 456 MWh (241 MWh au titre de la production photovoltaïque et 215 MWh
au titre de la neutralisation de la future externalisation vers le musée) et une consommation de 525 MWh. Les partenaires
veulent
enrichir l’approche en intégrant dans le calcul des éléments de modulation pour tenir notamment compte de
la
rigueur annuelle du climat
ou de l’usage du bâtiment.
Encore en cours
d’élaboration
avec le partenaire, le futur modèle de
bilan énergétique ne sera mis en service
qu’avec l’agrément d
es deux parties, conformément aux points 3 et 4 du
paragraphe 1) sous
paragraphe 2) de l’annexe 3
du contrat.
Le déclenchement du mécanisme de bonus/malus en cas d’écart patent entre la consommation et l’énergie produite, qui
devait être mis en place lors de la deuxième année de mise en service (2015/2016), a été décalé à la suite des difficultés
du prestataire à conclure le contrat de revente de l'énergie photovoltaïque produite
et dans l’attente de la validation
du
nouveau modèle de bilan énergétique. Décrit à l’annexe 3 du contrat, il prévoit que lorsque la consommatio
n sera inférieure
de 10 % à l’énergie produite, les deux parties se partageront l’excédent (bonus) revendu par le partenaire privé
; a
contrario, lorsque la consommation sera supérieure de 10 % à l’énergie produite, la ville prendra à sa charge 20 % du
surcoût et le partenaire privé 80 % (malus).
La ville assure
qu’au vu des
rapports mensuels des énergies produites et consommées, le bilan énergétique du bâtiment
sera désormais positif. La chambre en prend note. Elle r
ecommande à la ville de porter annuellement à la
connaissance du conseil municipal, le bilan énergétique annuel de consommation dont le caractère excédentaire
a justifié le recours à un contrat de partenariat.
8.1.5
Un projet entièrement financé par la ville
8.1.5.1
Un équilibre prévisionnel non atteint sur les coûts de construction
8.1.5.1.1
Un écart de 5
M€
en euros constants 2010 sur le coût des travaux et
prestations après prise en compte des pénalités
source : CRC et réponse ville
217
MWh= mégawattheures
218
chauffage, rafraichissement, pompes et moteurs des centrales de traitement d’air et du réseau de distribution, eau chaude san
itaire
55,134 M€
54,230 M€
0,904 M€
1,174 M€
0,416 M€
0,258 M€
0,205 M€
0,295 M€
0,978 M€
0,372 M€
0,472 M€
0,134 M€
0,223 M€
besoin en fonds de roulement payé par la ville
frais divers
coûts financiers
dont commissions d'engagement
dont intérêts de préfinancement
dont commissions d'arrangement
dont frais de conseil
dont frais de management
dont frais SPV (société projet)
dont frais de pré-exploitation
dont coût de la cuisine et scramble (avenant 1)
coûts de construction
coût de l'ouvrage en HT
dont construction initiale
57,509 M€
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
La délibération de principe du 19 juillet 2010 estime «
en hors taxe, l’enveloppe prévisionnelle des travaux, honoraires et
frais divers
»,
à environ 50 M€ «
valeur 2010
» hors foncier et hors équipements («
de l’ordre de 50 M€
»), et les seuls
coûts de travaux du bâtiment à 42 M€.
L
e coût hors taxe de l’ouvrage
, qui
s’élève à 57,509 M€
dont 2,7 M€ d’achats
immobiliers, est supérieur de 0,441 M€ à la prévision retenue au moment de la signature du contrat (57,068 M€)
. Le poids
des dépenses nouvelles relatives à la modification de la cuisine et à la réalisation du «
scramble
»
(+0,9 M€)
a été en
partie amorti par un amoindrissement des dépenses financières (-
0,389 M€) et des frais de montage
de la
société-projet (-
0,075 M€).
Manque à ce décompte, le montant des travaux que la ville est appelée à financer en vue de
renvoyer vers le musée des Beaux-Arts voisin
, une partie de l’excédent de l’énergie produite.
En euros constants 2010, la différence entre la prévision de départ
(50 M€), av
ant signature du contrat, et le coût réel de
l’ouvrage (56,15 M€) s’élève à 6 M€ en raison de la non prise en compte des achats immobiliers en 2010 (2,7 M€) et d’une
sous-estimat
ion de 3,3 M€ du coût des autres prestations
.
Elle est ramenée à environ 5 M€ si l’on tient compte des
pénalités supportées par le partenaire (949
000 € en tout).
8.1.5.1.2
Un coût total d’acquisition des terrains respecté
(8 M€)
Le coût total
d’acquisition des différents lots de l’immeuble de la Croix du Mail nécessaires à l’édification
de la cité
municipale a été globalement conforme à la somme des prévisions de France Domaine (
8 M€
). Les délibérations relatives
à ces opérations
219
n’ont pas chiffré
le coût de démolition
de l’immeuble de la Croix du Mail supporté par la ville
(0,962 M€
HT) en vue de livrer un terrain nu au partenaire privé, conformément au contrat de partenariat.
8.1.5.2
Des cessions immobilières qui ont financé les subventions au contrat de
partenariat
à hauteur de l’enveloppe prévue
(
30 M€)
La ville a apporté 29,6
M€ de subventions
au contrat de partenariat en plusieurs tranches, financées selon la délibération
du 19 décembre 2011, par des ventes patrimoniales
: l’immeuble
Gaz de Bordeaux,
le 5 octobre 2011 (4,5 M€)
, les
bâtiments de Santé Navale
(14 M€)
ainsi que cinq bâtiments libérés par les services municipaux (
4 en 2014 pour 6,43 M€
et la cession en 2015 de l'immeuble située au 11 rue Père Louis de Jabrun et de ses parkings pour
4,64 M€).
A
ujourd’hui
pratiquement atteint, l
objectif budgétaire sera vraisemblablement dépassé grâce à la vente
programmée de l’ensemble
immobilier occupé par les services du CCAS qui ont rejoint la cité municipale.
8.1.5.3
Le bilan financier du PPP
220
Le contrat prévoit le versement au partenaire
de cinq redevances pour rémunérer la construction et l’entretien du bâtiment
ainsi que le remboursement des impôts et taxes non intégrés dans les redevances, et en retour, la rétrocession à la ville
des
recettes annexes sur la production d’énergie.
8.1.5.3.1
Une redevance financière figée
La redevance financière (R.1) représente plus de la moitié des redevances à payer sur la durée du contrat en exploitation.
D’un montant de 35 M€ sur vingt ans, elle se compose de deux éléments
: un premier afférent au remboursement et à la
rémunération de l’emprunt souscrit pour financer le projet (R.1.A) et un second à la rémunération et au remboursement
des fonds propres du partenaire (R.1.B). Dans un objectif de prévisibilité, les deux éléments sont figés pour la durée
restante du contrat.
219
Délibérations n°
2010-0542, 2010-0543, 2010-0544, 2010-0626, 2010-0717 et 2010-0718.
220
Les montants cités dans cette partie proviennent de la dernière version de l’annexe 18 du contrat de partenariat.
prix d'acquisition
estimation FD
1 835 500
985
1 900 000
1 850 000
937
1 968 600
1 710 000
964
1 940 000
522 350
307
597 900
631 435
160
560 000
1 500 000
617
1 115 000
8 049 285
3970
8 081 500
sources: données vi le
commentaire
total
lots achetés
5 lots ARAPL
8-10 rue Claude Bonnier :
inférieur estimation France Domaine
inférieur estimation France Domaine
inférieur estimation France Domaine
supérieur à l'estimation FD
supérieur à l'estimation FD car indemnité d'évition nons estimée dans l'avis de FD
par échange d'un bien communal d'une valeur de 500 000 + soulte de 22 350 € (pas d'estimation de
la valeur du déménagement des services installés dans l’immeuble de la rue Elisée Reclus)
6 lots SARL MESSINE
8-10 rue Claude Bonnier :
19 lots SCPI 7 rue Claude Bonnier :
22 lots CDC 7 rue Claude Bonnier :
22 lots rég indep 7 rue Claude Bonnier :
3 lots SCI
8-10 rue Claude Bonnier :
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
La valeur de R.1.A a été arrêtée, le 22 juillet 2014, au taux de 3,05 % augmenté
d’une marge de 115
points de base
(1,15 %)
221
. Même si ces conditions financières peuvent apparaître comme moins intéressantes que les offres récentes de
taux pour des emprunts de vingt ans, elles allègent la charge cumulée de R1A de près de 5 M
par rapport à la prévision
retenue au moment de la signature du contrat (38,6 M€). Arrêtée à partir d’un taux de rentabilité interne (TRI) théorique
de 11 %, la rémunération des fonds propres remboursables en 9,5 années
(0,5 M€ en hors taxe)
représentera au terme
du contrat 62,5 % de leur valeur (0,8
M€
en hors taxe). À titre de comparaison, le contrat de partenariat relatif à la
construction et à l’exploitation du Grand Stade a retenu un TRI de
15,55 %.
8.1.5.3.2
Les autres redevances incombant à la ville
Comme dans tout PPP, la ville va
acquitter d’autres redevances :
-
une redevance de maintenance (R2 maintenance) et deux redevances gros entretien renouvellement
, l’une
(R3
GER programmé) pour couvrir les opérations inscrites au plan pluriannuel de gros entretien et de renouvellement
d’équipements
,
l’autre
(R4 GER non programmé) pour financer toute autre opération non incluse dans les redevances R2
et R3. Le solde du compte de R4 restera acquis au partenaire en fin de contrat contrairement à celui de R3 ;
-
une redevance propreté-hygiène (R5) rémunérant les prestations
définies à l’annexe
12 du contrat ;
-
une redevance de gestion (R6) couvrant les frais de gestion de la société-projet (R6A) et les impôts et taxes à sa
charge (R6.B). Aucune annexe au contrat
n’expose l’assiette des frais de gestion, ni la liste des imp
ôts et taxes concernés.
À la lecture de l’article 28 du contrat, la partie fiscale de
la redevance R6 paraît néanmoins correspondre à la fiscalité liée
à la structure du contrat (impôt sur les sociétés principalement).
8.1.5.3.3
La question particulière de la fiscalité
La plupart des impôts et taxes sont payés par la ville par le biais du versement de la redevance R6
pour l’impôt sur les
sociétés
d’une part
, et par la refacturation
222
des autres taxes dont les taxes locales
d’autre part
(taxes foncières,
contributi
on économique des entreprises, redevance d’archéologie préventive,
taxe de publicité foncière et salaire du
conservateur des hypothèques liés à la publication du contrat de partenariat, taxe
d’enlèvement des ordures ménagères
,
etc.). Contrairement au contrat de partenariat du stade, celui de la cité administrative ne présente pas, dans le modèle
financier définitif
, d’estimation du montant
des impôts refacturés. La ville, qui avait évalué la dépense correspondante à
870 000
en 2011 sur la durée du contrat, a indiqué que les premières dépenses réglées à ce titre sont faibles en raison,
entre autres de la destination publique du bâtiment
et de l’
exonération permanente de taxe foncière qui en découle.
En 2015, deux sommes ont été réglées : 32 830
de contribution sociale de solidarité des sociétés au titre de l'exercice
2014 et 171 €
de cotisation foncière des entreprises.
8.1.5.3.4
Des recettes annexes
d’un montant a priori symbolique
Le contrat oblige le partenaire à apporter, en déduction des redevances, les recettes annexes résultant de la vente de
l’électricité produite à partir des panneaux photovoltaïques et non consommée.
Difficile à estimer
, aucune prévision n’a
été inscrite au modèle financier arrêté à un moment où la date de raccordement au réseau ERDF/ENEDIS ainsi que le
prix de rachat fixé par la commission de régulation de l'énergie
223
(CRE)
n’étaient pas connus. La ville
, qui mise sur une
recette annuelle de l’ordre de 30
000 € HT, a annoncé
que le versement des recettes annexes débutera en juillet 2017.
221
Plus deux commissions, l’une d’engagement (0,30 %) et l’autre d’arrangement (0,50 %). Source
: rapport annuel 2014 (page 187)
222
cf. annexe 25 du contrat
223
prix de rachat fixé par la CRE au terme des processus d’appel d’offres qui interviennent une fois l’installation photovoltaïq
ue déployée
HT
TTC
R1A1
emprunt ayant fait l'objet d'une cession Dailly
25,8 M€
25,9 M€
R1A2
rémunération
7,9 M€
9,5 M€
R1A
total
33,7 M€
35,4 M€
R1B1
fonds propres du partenaire
0,8 M€
1,0 M€
R1B2
rémunération
0,5 M€
0,6 M€
R1B
total
1,3 M€
1,5 M€
35,0 M€
36,9 M€
Source: CRC, données vi le
total des redevances financières sur la durée du contrat
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
8.1.5.4
Un contrat dont le coût total s’élèvera à 78,1 M€ sur vingt ans
La ville ne récupère pas la TVA sur t
outes les composantes du contrat à l’exception sans doute des recettes annexes
éventuelles,
le bâtiment n’a
yant pas une destination industrielle ou commerciale
224
. Les remboursements en capital de la
dette cédée sont néanmoins éligibles au fonds de compensation pour la TVA (FCTVA). Après intégration des flux de TVA,
le coût pour la ville du contrat de partenariat peut être estimé, sur ving
t ans, à 78,1 M€ en euros courants.
En euros
constants 2010
225
, il est supérieur d’environ 10 M€ au coût prévisionnel calculé par les auteurs du rapport d’évaluation
préalable
(66,8 M€ contre 56,2 M€
à la page 65).
8.1.5.5
Un coût complet
de construction et d’entretien sur
vingt ans de 118
M€
en
euros courants
Le «
coût complet
» du bâtiment, qui agrège les coûts de construction couverts ou non par le contrat de partenariat aux
dépenses financières, de maintenance et d’exploitation prévues au contrat est entièrement à la charge de la ville.
Sur vingt ans, il
s’élèvera à environ
118
M€
comprenant
9,4 % de surcoût imputable à l’inflation (différence entre les flux
du contrat en euros courants et en euros constants 2010).
224
À la différence du Grand Stade.
225
à partir des estimations portées dans le modèle financier définitif
total HT
par place**
total TTC
par place**
total HT
total TTC
R1
redevance financière *
34,992 M€
41 167 €
36,912 M€
43 426 €
34,992 M€
36,912 M€
R2
redevance maintenance
10,904 M€
12 828 €
13,085 M€
15 394 €
7,950 M€
9,540 M€
R3
redevance GER programmé
10,295 M€
12 112 €
12,354 M€
14 534 €
7,078 M€
8,494 M€
R4
redevance GER non programmé
0,644 M€
758 €
0,773 M€
909 €
0,443 M€
0,532 M€
R5
redevance propreté et hygiène
7,428 M€
8 739 €
8,914 M€
10 487 €
5,510 M€
6,612 M€
R6
redevance gestion
4,141 M€
4 872 €
4,969 M€
5 846 €
3,270 M€
3,924 M€
dont frais de gestion (hors impôts)
3,751 M€
4 413 €
4,501 M€
5 296 €
2,880 M€
3,456 M€
R7
-recettes annexes éventuelles
0,000 M€
0,000 M€
0,000 M€
0,000 M€
68,4 M€
1 620 €
77,0 M€
1 824 €
59,2 M€
66,0 M€
0,9 M€
21 €
1,0 M€
25 €
0,6 M€
0,8 M€
69,3 M€
1 641 €
78,1 M€
1 849 €
59,9 M€
66,8 M€
* Le FCTVA que la vi le récupèrera sur l'emprunt cédé a été déduit des montants TTC.
**pour 850 postes de travail
Source: CRC, données vi le
sur la durée du contrat (vingt ans)
en valeur courante
bilan du contrat stricto sensu
Impôts et taxes non intégrés aux redevances
estimation du coût du contrat de partenariat
en valeur réelle 2010
0,205 M€
0,601 M€
25,799 M€
30,000 M€
62,326 M€
8,049 M€
0,965 M€
coût de démolition TTC-FCTVA
0,965 M€
0,904 M€
0,541 M€
8,049 M€
0,442 M€
0,541 M€
1,260 M€
1,260 M€
50,165 M€
0,442 M€
10,070 M€
13,085 M€
12,354 M€
0,773 M€
8,914 M€
4,969 M€
0,949 M€
0,949 M€
117,983 M€
117,982 M€
Source: CRC
EMPLOIS
RESSOURCES
50,165 M€
coûts du PPP sur 20 ans en TTC
coûts de consultation (offres non retenues)
total des ressources
dont coûts financiers
dont coûts de consultation
dont coûts des réseaux et équipements inform.
dont coût des redevances du PPP sur 20 ans (hors
remboursement du capital de la dette (R1A1) et des
fonds propres du partenaire(R1B2))
-pénalités payées par le partenaire
-pénalités payées par le partenaire
dont redevance maintenance
dont redevance GER programmé
dont redevance GER non programmé
total des emplois
dont redevance propreté et hygiène
dont redevance gestion
emprunt du contrat
dont achat des parcelles
acquisitions des parcelles
dont assistance à maîtrise d'ouvrage (AMO)
coût de l'ouvrage couverts par le contrat de
partenariat
57,509 M€
dépenses directement supportées par la ville
capital de la société projet
dette subordonnée de la société projet
subventions ville au contrat de partenariat
dont avenant 1 du PPP (cuisine et scramble)
AMO TTC
réseaux et équipements informatiques
dont
coût de démolition
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
8.2
L
A
C
ITE DU
V
IN
8.2.1
Un projet complexe et évolutif partiellement piloté par la ville
8.2.1.1
Des objectifs généraux énoncés dès septembre 2009
Après plusieurs années de discussion, la mise en service
d’un centre culturel touristique du vin figurait dans le dossier de
candidature de la ville comme capitale européenne de la culture en 2013. Nonobstant
l’échec de
cette démarche, la ville
a continué en 2009 de préciser les contours de ce projet de nouvel équipement avant de faire adopter, le
28 septembre 2009, une délibération qui en fixe les principales dimensions : partenariale
avec la création d’une a
ssociation
préfiguratrice réunissant les différentes parties publiques et privées qui s’étaient alors déclarées prêtes à participer au
financement
226
, architecturale
227
, touristique
228
et vitivinicole
229
. À cette occasion, lors des débats du conseil municipal, une
première indication du coût du projet a été fournie : «
une enveloppe budgétaire approximative entre 45 et 55 M€
» pour
un équipement de 10 000 m².
8.2.1.2
Une cité construite par la ville
en fonction d’orientations déterminées par
l’association préfigura
trice
En matière de construction
et d’exploitation
, la ville a indiqué que plusieurs scenarii avaient été envisagés :
-
la création d'une
société d’économie mixte locale
permettant d'associer tous les partenaires du projet, publics et
privés. Cette option aurait quand même nécessité l'organisation d'une mise en concurrence quel que soit le
montage contractuel retenu ;
-
la création d'un syndicat mixte permettant d'associer les collectivités publiques et la CCI, mais écartant les
partenaires privés ;
-
la prise en charge du dossier par l'association de préfiguration et la passation éventuelle d'un contrat global de
type contrat de partenariat public-privé.
Les deux premiers marchés d’études conclus par la ville lui avaient
d’ailleurs été transférés en janvi
er 2010.
La ville et les autres membres de l’association ont finalement écarté ces différentes possibilités pour s’orienter vers
une
maîtrise d'ouvrage municipale. Ce choix aurait été privilégié, selon les services, pour que la ville conserve le contrôle de
l'opération, et notamment des choix architecturaux et scénographiques non finalisés en 2011.
Cette allégation n’est pas
entièrement
corroborée par l’instruction
: la lecture des délibérations et des procès-verbaux
confirme l’importance de la
dimension partenariale des grandes orientations, préparées au sein de l
’association préfiguratrice
puis entérinées sans
modification en conseil municipal comme, par exemple, le modèle économique.
L’association
est
d’ailleurs
la
commanditaire de
l’étude
des retombées économiques produite par un cabinet privé. L
a qualité de maître d’ouvrage
de la
ville peut expliquer
qu’elle
ait assumé seule l
e dépassement de l’enveloppe budgétaire prévu pour la construction.
L
’appel
au mécénat a rajouté aussi une dimension fiscale au projet,
contraignant à bien dissocier en gestion les activités d’intérêt
général des activités économiques, et à déléguer les premières à un organisme sans but lucratif, ce qui écartait
d’emblée
l’hypothèse de création d’une
société anonyme
d’économie mixt
e locale.
L
e choix de la maîtrise d’ouvrage
municipale
n’a
pas été formalisé dans une délibération municipale, l'évaluation
comparative des différents modes envisageab
les de réalisation d'un projet n’étant alors
pas encore obligatoire
230
. Il a été
officiellement annoncé dans une délibération du 27 septembre 2010
relative à l’attribution d’une subvention
complémentaire de 17
221 € à l’association préfiguratrice.
Le marché d’études transféré à l’association encore en vigueur
a alors été repris par la ville.
226
CUB, conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB),
chambre de commerce et d’industrie (CCI)
et région
227
«
architecture ‘remarquable’ en symbiose avec un contenu innovant sur le fond et sur la forme
»
selon la délibération
228
«
un site incontournable de la visite touristique et culturelle de Bordeaux
» d’envergure internationale et à destination du grand public «
avec un objectif de
400 000 visiteurs annuels, correspondant à 20 % des touristes bordelais
» selon la délibération
229
«
le symbole de la
reconnaissance de l’intérêt économique, touristique et culturel du vin
» et «
une vitrine de la filière vitivinicole départementale et régionale
» selon
la délibération.
230
L’article 40 de l’o
rdonnance n° 2015-899 du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics oblige dorénavant à réaliser, avant le lancement de la procédure de
passation, une évaluation ayant pour objet de comparer les différents modes envisageables de réalisation du projet.
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
8.2.2
L
’appel au mécénat
et ses conséquences
8.2.2.1
La création
dès 2011 d’un fonds de dotation
pour collecter les dons des mécènes
La volonté
d’impliquer
dans le financement des acteurs privés, en particulier ceux du monde du vin, a conduit le conseil
municipal à décider, le 28 mars 2011, de la constitution, aux côtés de
l’association préfiguratrice,
d’un fonds de dotation
-
«
le fonds de dotation du centre culturel et touristique du vin
» -
au sens de l’article 140 de la loi
n° 2008-776 du
4 août 2008 de modernisation de l'économie. Un tel fonds se crée comme une association loi de 1901 et se finance comme
une fondation, cumulant ainsi les avantages de ces deux institutions
. L’article
140 le définit comme «
une personne morale
de droit privé à but non lucratif qui reçoit et gère, en les capitalisant, des biens et droits de toute nature qui lui sont apportés
à titre gratuit et irrévocable et utilise les revenus de la capitalisation en vue de la réalisation d'une œuvre ou d'une miss
ion
d'intérêt général ou les redistribue pour assister une personne morale à but non lucratif dans l'accomplissement de ses
œuvres et de ses missions d'intérêt général
».
Aucun fonds public, de quelque nature qu'il soit, ne peut lui être versé sauf
cas très particuliers.
Sous sa première forme, le fonds de dotation
n’était autorisé qu’à collecter des
ressources sur un temps limité, avec une
dissolution programmée au sixième mois suivant l'ouverture
de l’équipement
, et à les reverser exclusivement à la ville de
Bordeaux «
pour payer les travaux ainsi que les équipements et contenus notamment scénographiques exclusivement
consacrés au Centre Culturel du Vin
231
». Dans un deuxième temps, le 23 juin 2014, les statuts ont été modifiés afin de
conférer au fonds une durée de vie indéterminée et
lui permettre d’apporter son aide à
l’exploitant
, y compris dans la
recherche de l
équilibre de fonctionnement des activités culturelles. L
a deuxième phrase de l’article 1
er
des statuts a été
complétée en conséquence, pour autoriser le fonds de dotation à redistribuer ses revenus «
à la Fondation qui sera
reconnue d’utilité publique et qui exploitera la cité des civilisations du vin uniquement pour l’exercice de ses seules activ
ités
non lucratives culturelles prépondérantes
».
Le fonds a collecté 20
M€, soit le double de l’objectif minimum affiché le
28 mars 2011, auprès de 80 personnes morales
donatrices dont 17 extérieures au monde du vin occasionnant
pour l’État une dépense fiscale
théorique de
12 M€
232
. Les
trois qua
rts de cette somme (15 M€)
ont été affectées à la construction du bâtiment et un quart (
5 M€
) aux dépenses
d’exploitation.
8.2.2.2
Les conséquences en gestion
Concomitamment à cette création, la ville a interrogé les services fiscaux, au moyen de la procédure du rescrit fiscal
233
, en
vue d’affranchir
le fonds de dotation de toute dépense fiscale théorique, notamment en cas de revente de bouteilles de
valeur apportées par des propriétaires de grands crus classés,
et de s’assurer de l’éligibilité des
dons au régime du
mécénat. En réponse, les services fiscaux ont rappelé, dans trois rescrits
234
, que
l’octroi de c
es avantages exigeait de
garantir le caractère non lucratif de la plupart des activités présentes dans la Cité, et ce faisant, ont posé plusieurs
conditions pour y parvenir :
-
confier la gestion de la Cité à une personne morale à but non lucratif
conformément à l’article 140 précité de la loi
n° 2008-776, mais non nécessairement de droit privé. E
n l’
espèce, le choix de la ville et de s
es partenaires s’est porté sur
la formule de la
fondation reconnue d’utilité publique
exerçant à titre prépondérant une activité non lucrative à caractère
culturel. Ses statuts ont été validés par le conseil municipal du 24 juin 2013.
D’un montant de 1,5 M€, sa
dotation a été
constituée à parts égales par quatre membres fondateurs : la ville, la fondation Clarence and Anne Dillon Dunwalke trust,
la caisse régionale du crédit agricole et le CIVB ;
-
scinder très nettement les surfaces dédiées aux activités muséales de celles exploitées à des fins commerciales ;
-
consacrer les espaces muséographiques à «
la présentation des paysages, de la culture et de l’histoire du vin dans sa
globalité
» sans faire la promotion du territoire et des vignobles bordelais, ce qui constituerait une activité commerciale
assujettie aux impôts commerciaux.
Dans son courrier du 6 octobre 2011, l’administration fiscale précise «
qu’il paraît
possible de considérer que le centre présente un caractère culturel, nonobstant le caractère économique du sujet
»,
s’
il
valorise «
les aspects culturels et historiques de la vigne et de son exploitation dans un but de transmission aux
générations actuelles et futures
». Cette condition a motivé le nom de la fondation, «
Fondation pour la culture et les
civilisations du vin
» et le changement
d’appellation
de la Cité : Cité des Civilisations du Vin plutôt que centre culturel et
touristique du vin avant de devenir la Cité du Vin en octobre 2015 ;
231
Préambule des statuts (voir délibération du 28 mars 2011)
232
Les dons effectués dans le cadre du mécénat d'entreprise ouvrent droit à une réduction fiscale égale à 60 % de leur montant.
233
Le rescrit fiscal est une réponse de l’administration fiscale aux questions que se pose tout contribuable sur l’interprétation d’un texte fiscal ou sur l’interprétation de
sa situation de fait au regard du droit fiscal (article L 80 A 1° du livre des procédures fiscales -
LPF). Cette prise de position engage l’administration.
234
6 octobre 2011, 5 septembre 2013 et 29 avril 2015
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
-
être en mesure de justifier que les dons sont dévolus au financement de
s espaces et de l’exploitation d
es
seules activités
non lucratives culturelles prépondérantes.
Les rescrits commandent aux partenaires de
veiller à l’étanchéité entre activités culturelles et activités commerciales. La
ville doit en particulier retracer distinctement en comptabilité
l’affectation des dons de façon à les consacrer exclusivement
au financement de «
la fraction des surfaces et équipements communs utilisée pour les
seuls besoins de l’activité
non
lucrative culturelle de la fondation
». En outre, le rescrit
d’avril 2015 précise que la mise à disposition
par la fondation
d’espaces commerciaux ne remet pas en cause les termes des rescrits précédents «
sous réserve que la totalité des
activités lucratives demeure accessoire, tant en termes de recettes que de moyens matériels et humains qui y sont
consacrés, et tel que le ticket d’entrée acquitté pour accéder aux activités muséographiques ne soit pas nécessaire pour
accéder aux espaces commerciaux, qui doivent demeurer indépendants »
. Le respect de ces conditions permet au fonds
et à la fondation de
n’
acquitter la TVA que sur les activités commerciales clairement identifiées, exploitées directement
(boutique du rez-de-chaussée) ou indirectement (bar à vin et restaurant). Il impose à la ville de prendre un certain nombre
de précautions
235
8.2.2.3
Le développement par la fondation de son propre mécénat
En parallèle du fonds, la fondation a développé son propre mécénat auprès des entreprises («
cercle des entreprises
»)
et des particuliers («
cercle des amis
») afin de financer la programmation culturelle. Même si les donateurs du fonds de
dotation sont désignés sous le vocable de «
mécènes bâtisseurs
», leurs dons peuvent aussi contribuer, depuis 2014, au
financement des activités non lucratives culturelles prépondérantes. Les deux dispositifs couvrent donc partiellement le
même champ avec une différence de cible fiscale : la loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat du
21 août 2007, dite loi TEPA, autorise un donateur particulier à déduire
de l’impôt sur la fortune
, 75 %
d’un
don effectué en
faveur d’une fondation mais non d’un fonds de dotation
236
. Il apparaîtrait plus cohérent
d’affecter les nouvelles ressources
collectées par le fonds de dotation, initialement créé pour bâtir la Cité du Vin, au renouvellement des contenus audiovisuels
et multimédias,
à défaut de la couverture d’une partie
des dépenses d’amortissement
, notamment celles relatives au
maintien en l’état des caractéristiques architectur
ales du bâtiment.
8.2.3
Un investissement hors taxe de 83
M€ plus coûteux
que prévu pour la collectivité
(+
20 M€
)
8.2.3.1
Une maîtrise d’ouvrage complexe avec la passation de 101 marchés
Le projet s’est traduit par la passation de 101 marchés dont 11 sont supérieurs à 1 M€
. Deux
ont été précédés d’
un
dialogue compétitif (lot «
gros œuvre /clos couvert
» et «
compagnon de visite
») et un, d’un concours d’architecture
(maîtrise d’œuvre). La phase de consultation n’a donné lieu qu’à une seule contestation juri
dictionnelle qui a provoqué
l’annulation p
ar le tribunal administratif de Bordeaux de la procédure de passation du marché relatif aux productions
audiovisuelles et multimédia
s à la suite d’un recours introduit par un candidat évincé.
Une nouvelle consultation a ensuite
été organisée, en mai 2014,
sous la forme d’un appel d’offres restreint auquel ont répondu quatre entreprises mais non
l’auteur du recours. Elle a abouti à attribuer le marché d’un montant de 305
528 € HT au prestataire déjà retenu à l’issue
de la première passation.
S’il n’a pas révélé d’anomalies notables, l’examen des conditions de mise en concurrence de quelques lots témoigne
d’un
degré de concurrence réduit
pour plusieurs d’entre eux.
Cinq cand
idats ont ainsi répondu à l’avis du 7
juillet 2012 relatif
au lancement d’un dialogue compétitif pour l’attribution du
lot «
gros œuvre /clos couvert
», le plus important en montant.
Les trois candidats dont le dossier a été déclaré recevable ont été admis à concourir
237
. L’un de ces trois can
didats, celui
qui avait présenté l’offre initiale la plus coûteuse, n’est pas allé au terme des trois tours de dialogue et s’est retiré au
terme
du premier tour. Le choix du titulaire au prix de 28,2 M€ n’a donc reposé que sur la
confrontation de deux offres complètes.
Chaque marché compte, en moyenne, deux à trois avenants. Certains en comptent beaucoup plus comme celui de la
maîtrise d’œuvre (7 avenants). Au total, la différence entre les prix arrêtés au départ
238
et ceux acquittés s’élève, pour tous
les achats confondus, à
5,3 M€
soit 6,5 %
du coût final. Les prix des marchés les plus importants, ceux d’une valeur
supérieure à 1 M€, présentent des différences encore plus fortes (en moyenne,
8,6 % du coût de la prestation). Leur
ampleur caractérise une défi
nition perfectible des besoins et des montants retenus dans l’APD.
235
cf. 0
236
Les dons au fonds de dotation se déduisent de l’
impôt sur les sociétés voire
de l’
impôt sur le revenu des personnes physiques.
237
L’avis précisait que la ville ne
retiendrait que de trois à cinq offres.
238
pour toutes les prestations y compris l’acquisition du foncier
ou celles payées sur facture
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Les procès-verbaux de réception de 21 lots font état de très nombreuses réserves à lever dans des délais contraints. Les
services ont assuré qu’elles sont toutes en voie
de résolution
et qu’ils n’en voient aucune
susceptible d'aboutir à un
contentieux.
Le 26 septembre 2016 et le 9 mai 2017, le conseil municipal a approuvé le versement de montants transactionnels : la
première fois à cinq prestataires de façon à écarter tout risque de contestation pour une valeur totale de 412
735 € HT
et
la deuxième fois avec le groupement attributaire du lot «
gros œuvre /clos couvert
» contribuant à majorer son prix de
567
000 € environ par rapport à celui prévu à fin 2016 (
29 59 M
€ au lie
u de 29
,02 M€
). En réponse à un extrait du rapport
d’observations provisoires, le cabinet qui a assuré la maîtrise d’œuvre a précisé que les protocoles transactionnels ont
été directement conclus
par la ville, sans l’associer
aux négociations, parfois en allant contre son avis. Son courrier
énumère les facteurs qui expliqueraient
le nombre d’avenants ainsi que l’écart entre les prix prévisionnels
initiaux et les
prix réels acquittés sur la partie travaux, après déduction des protocoles transactionnels, soit +
2,1 M€
: des modifications
de programme en cours d’opération apportées par «
l’exploitant
», la politique technique de la ville sur les acquisitions
informatiques, des rectifications demandées par les différents fournisseurs, un changement imposé de références dans le
calcul de la charpente,
des aléas dont la découverte de massifs d’une ancienne entrée de la base sous
-marine, et la prise
en charge par Bordeaux de dépenses du «
compte prorata
» ou interentreprises
239
.
8.2.3.2
Un coût de projet supérieur de 20 M
€ à la prévision annoncée dans l’avant
-projet
définitif (APD)
L’APD approuvé par une délibération du
16 juillet 2012
avait évalué à 63 M€, le coût total de l’investissement, soit
un montant déjà supérieur aux premières estimations fournies en conseil municipal au cours des années précédentes :
55,2 M€ le
30 mai 2011
, un peu plus de 50 M€ le
28 mars 2011
et une enveloppe budgétaire comprise entre 45 et 55 M€
le 28 septembre 2009. La dépense finale hors taxe sera finalement supérieure de 20
M€ à l’estimation arrêtée dans l’APD
de juillet 2012 (+32 %) pour atteindre 83
M€
240
, en rajoutant aux composantes des différents marchés transmis, le montant
du protocole transactionnel (
0,6 M€
)
passé avec le groupement de maîtrise d’œuvre en septembre 2016 en v
ue de tarir
deux sources de litiges potentiels : la première portait sur les droits patrimoniaux de propriété intellectuelle, et donc sur
l’exploitation de l’image du bâtiment, et la seconde sur la mission de dessin du mobilier que le maître d’œuvre estime
avoir
assumée, en plus, des missions contractuelles. Ce protocole consacre l’acquisition par la ville de l’exclusivité des droits
d’exploitation et de reproduction de l’image du bâtiment
241
, et le renoncement des deux parties à engager tout recours à
propos de la mission relative au mobilier du bâtiment
, en contrepartie du versement
d’une somme de 0,6 M€ au maître
d’œuvre (0,45 M€ au titre des droits d’image et 0,15 M€ de la mission sur le mobilier).
239
Il s’agit du compte mis en place lorsque plusieurs entreprises de divers corps de métiers interviennent simultanément o
u se succèdent sur un chantier afin de gérer
les dépenses d’intérêt commun.
240
cf. annexe 3
241
moyennant quelques limites décrites au protocole
en €
en %
FONCIER
3 969 110
4 058 228
89 118
2,2%
TRAVAUX
53 405 481
56 584 803
3 179 322
5,6%
HONORAIRES ET ASSURANCES
10 615 493
12 341 905
1 726 412
14,0%
CONTENUS MULTIMEDIA
4 402 529
4 651 062
248 533
5,3%
AMENAGEMENTS ET SYSTEME D'INFORMATION
3 764 602
3 788 179
23 577
0,6%
TOTAL
76 157 215
81 424 177
5 266 962
6,5%
écart
prix initiaux
prix payés après avenants et
protocoles transactionnels
en €
en %
gros œuvre - clos - couvert
28 216 921,41
29 585 591,80
1 368 670,39
4,6%
fluides
2 732 036,00
3 153 062,67
421 026,67
13,4%
électricité
3 988 270,00
4 597 467,16
609 197,16
13,3%
métallerie-serrurerie
2 297 388,00
2 298 469,51
1 081,51
0,0%
revêtements
1 867 176,53
1 885 813,47
18 636,94
1,0%
VRD
1 278 019,00
1 422 847,62
144 828,62
10,2%
aménagements généraux scénographiques
3 800 932,64
3 863 808,53
62 875,89
1,6%
fourniture, installation, programmation de matériels
audio-visuels et olfactifs
2 173 564,99
2 261 446,11
87 881,12
3,9%
maîtrise d'œuvre
7 182 754,00
8 710 185,93
1 527 431,93
17,5%
Compagnons de visite
1 156 525,00
1 156 525,00
0,00
0,0%
productions audiovisuelles lot1
1 195 492,00
1 339 062,00
143 570,00
10,7%
Source: CRC
écart moyen
8,6%
Montant initial H.T
Montant définitif
écart
Marchés > 1 M€
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
La ville avait reconnu cinq causes d’écart, fin 2014, l
ors de la présentation du budget 2015 pour une différence de près
de 17,7
M€
:
-
(i) la variation des prix entre la date de prévision et la date de réalisation (+3,3 M€)
;
-
(ii) des dépenses supplémentaires (+8,3 M€) sur le principal marché public, celui relatif à la construction de l’ossature et
de l’infrastructure dénommé «
gros œuvre /clos couvert
» ;
-
(iii) la contractualisation d’une assurance dommage ouvrage pour 1,2 M€
;
-
(iv) l’absence de deux postes de dépenses dans l’APD
:
la conception et la réalisation du «
compagnon de visite
» d’une
part (+1,8 M€) et l’acquisition du mobilier d’autre part (+1,6 M€). Le «
compagnon de visite
» désigne
l’a
ppareil fourni à
chaque visiteur pour effectuer la visite dans des conditions innovantes avec un choix de huit langues. Il permet notamment
d’interagir avec la scénographie. La ville ambitionne d’étendre son utilisation à d’autres lieux d’expositions et musées
municipaux ;
-
(v) un surplus de dépenses diverses (1,2 M€) reprises au travers d’une provisi
on.
En admettant la différence imputable à l’évolution des prix déterminée par référence aux stipulations du cahier des clauses
administratives générales, l’examen des pièces fournies en cours d’instruction a
confirmé les causes identifiées en 2014.
Il a mis en lumière une sous-estimation flagrante d
’un deuxième lot, en plus du lot
«
gros œuvre /clos couvert
» (+8,3
M€)
,
celui
dit de second œuvre (+3,3 M€
242
). Le caractère très approximatif de la prévision initiale du lot «
gros œuvre /clos
couvert
» est attesté les offres initiales des trois candidats sélectionnés pour participer au dialogue compétitif, très
nettement supérieure
s à 20 M€
(prévision de l’APD)
:
o
1
er
candidat non retenu
: 46,8 M€
;
o
2
ond
candidat non retenu
: 33 M€
;
o
candidat retenu (GTM Bâtiment Aquitaine)
: 35,94 M€.
8.2.3.3
Des dépenses supplémentaires entièrement assumées par la ville malgré un taux
de cofinancement de 61 % sur la dépense hors taxe
242
Il s’agit de «
l’habillage
» intérieur : métallerie, cloisons, revêtements, menuiseries, mobilier de
l’auditorium.
Source: CRC
-
2,0
M€
0,0
M€
2,0
M€
4,0
M€
6,0
M€
8,0
M€
10,0
M€
12,0
M€
14,0
M€
Origine des écarts en M€
écarts en € courants entre marchés et APD
écarts après neutralisation de l'effet prix entre marchés et APD
prévision APD 2012
définitif
Mécénat (versement
du
fonds
de dotat
i
o
n
à Ville)
15 000 000
15 000 000
F
E
DER
12 000 000
12 000 000
Métropole
8 500 000
8 500 000
Consei
l
régional
5 500 000
5 500 000
Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB)
5 500 000
5 500 000
Etat
3 500 000
2 000 000
CCI
(hors
Vinexpo)
500 000
500 000
Conseil général 33
1 000 000
total des cofinancements
50 500 000
50 000 000
charge budgétaire nette pour la ville en HT
12 532 754
33 066 057
Part des cofinancements sur le total des dépenses HT
80%
61%
Source: CRC
Financements externes
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Les apports extérieurs ont couvert 61 % du coût du projet hors taxe
avec une contribution de 20,5 M€ de deux acteurs
privés, le fonds de dotation et le CIVB. La contribution financière réelle du secteur privé doit être appréciée sans perdre
de vue la dépense fiscale théorique correspondante (9 M€ pour un apport de 15 M€ co
llecté par le fonds et affecté au
financement de l’ouvrage), et les retours d’image ou de notoriété que les mécènes, qui sont dans leur grande majorité des
acteurs reconnus de la filière vitivinicole, peuvent espérer retirer. Malgré ce fort taux de cofinancement, plus faible que
celui espéré en 2012 (80
%), la ville a assumé seule l’intégralité des surcoûts, y compris ceux provenant de choix
partenariaux (certains éléments de construction ou encore le «
compagnon de visite
»). Elle a apporté un concours
finalement 2,6
fois supérieur à celui anticipé dans l’APD (
33
M€
à comparer à 12,5 M€). Rien n’interdisait de mobiliser
l’intégralité des dons collectés par le fonds de dotation (20 M€) et pas seulement les trois
-
quarts (15 M€).
8.2.4
Un risque final
d’exploitat
ion supporté par la ville en dépit du caractère partenarial
du projet
8.2.4.1
Des activités qui doivent
s’autofinancer…
Deux principes ont guidé le choix du modèle économique pour l
’exploitation
de la Cité du Vin qui a ouvert ses portes le
1
er
juin 2016 : conserver le caractère partenarial public-privé du projet et encourager les financements privés, en particulier
le mécénat. Ils ont incité la ville et ses partenaires,
conformément d’ailleurs aux
rescrits fiscaux, à choisir de déléguer
l’exploitation à une
fondation d’utilité publique
spécialement créée à cet effet et à scinder très nettement la gestion des
activités commerciales de celle des activités muséales. En matière de fréquentation,
l’hypothèse de 425
000 visiteurs par
an
243
figurant dans l’étude d’ac
tivités produite par un cabinet privé en 2013 a été retenue.
La partie muséale de la Cité propose un circuit permanent de 3
000 m² axé sur la découverte des cultures du vin à l’aide
de contenus audiovisuels et multimédias d’une durée de 4 à 5 heures, des
expositions temporaires et des ateliers
sensoriels et de dégustation. L’achat d’un billet ouvre l’accès du circuit permanent et des expositions temporaires
, avec
l’assistance du «
compagnon de visite
», mais non des ateliers qui sont soumis à une tarification particulière.
Son prix
(20 €)
a été déterminé à partir d’un échantillonnage tarifaire composé entre autres des tarifs proposé
s par la cité
de l’espace à Toulouse, le Mémorial de Caen, le musée de l’automobile de Turin et le musée de la musique à Vienne.
Consciente qu’il pourrait se révéler prohibitif pour une partie de la population, la fondation réfléchit à introduite un nouv
eau
tarif dit de fin de journée, le temps moyen de visite étant pour le moment compris entre deux et trois heures.
Les recettes de la fondation peuvent être classées en trois catégories :
-
en majorité, des recettes propres provenant de la billetterie, des ventes
de l’espace commercial,
des loyers versés
par les occupants des deux espaces de restauration ou issus de la privatisation temporaire
d’espaces
;
-
en moindre proportion, les produits du mécénat : la fondation
dispose d’ores et déjà de 5 M€ levés par le fonds
de dotation (soit six mois de chiffre d’affaires prévisionnel
244
environ) et espère continuer à engranger des dons
toujours par l’intermédiaire du fonds
de dotation ou directement ;
-
à titre accessoire, des
subventions pour le financement d’expositions permanentes.
En réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur a annoncé que la fréquentation du premier exercice a atteint le
point d’équilibre prévisionnel estimé 2013, soit 425
000 visiteurs. Selon le
directeur de la fondation, le point d’équilibre
budgétaire réel se situerait aujourd’hui en
-
dessous de ce niveau, grâce à l’apport du mécénat
qui n’avait pas été envisagé
au départ.
En matière d’emplois, la fondation aurait créé une centaine d’emplois dir
ects, une quarantaine chez les sous-traitants et
environ 80 chez les restaurateurs. Ces niveaux
sont, pour le moment, cohérents avec ceux anticipés dans l’étude
de 2013
(151 dans la cité dont 49 pour les activités commerciales et 57 chez les fournisseurs) avec toutefois une nuance de taille :
alors que les emplois effectivement créés revêtent essentiellement un caractère saisonnier, les projections de l’étude
portaient sur des emplois en équivalent temps plein (ETP).
243
La ville de Bordeaux a accueilli six millions de visiteurs en 2015.
244
Le directeur a indiqué que le chiffre d’affaires prévisionnel est de l’ordre de 10 M€ (produit des 425
000 visites par an à 20 € auquel s’ajoutent les recettes des
locations, les dons des mécènes et les subventions pour les expositions temporaires).
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
8.2.4.2
…sous la surveillance de la
ville
La ville, qui n’a jamais exprimé la volonté d’assurer directement l’exploitation, n’apporte aucune subvention de
fonctionnement à la fondation et ne lui impose pas plus de contrainte horaire ou tarifaire. Elle n’a d’ailleurs pas conclu
avec elle de délégation de service public. En tant que propriétaire du bien, elle lui a simplement confié la gestion du
bâtiment par une convention de mise à disposition du bien à titre gratuit en date du 4 mai 2015, ce
qui n’appelle pas de
critique juridique. Elle lui a, en plus, cédé les droits de location des surfaces commerciales (15 à 17 % de ses recettes
selon rescrit fiscal du 29 avril 2015). La ville aurait pu faire un autre choix en réclamant
une redevance d’occupation à la
fondation, comme cela est suggéré au paragr
aphe 7.2.1.3, de façon à partager la charge d’amortissement du bâtiment ou
au moins celle du renouvellement des collections.
Dans son courrier, le maire a indiqué que cette solution n’était pas
exclue sous réserve qu’elle «
ne compromette pas l’équilibre f
inancier et le modèle fiscal du projet
».
L’attribution
programmée
par le fonds de dotation d’un montant de 5 M€
et le développement par la fondation de son
propre mécénat paraissent la prémunir contre le
risque d’apparition rapide d’un
déséquilibre financier
245
. Il
n’en reste pas
moins que l
’équilibre d’exploitation
à moyen terme dépendra en premier lieu de la fréquentation, et donc de la capacité de
la structure à
rester attractive auprès d’anciens
visiteurs, ce qui renvoie aux questions de la tarification et du
renouvellement périodique des collections permanentes au contenu immatériel. La ville doit dès lors rester vigilante car
elle porte in fine le risque d’exploitation
de la cité en tant que membre fondateur de la fondation mais surtout en tant que
propriétaire du bien.
La chambre lui recommande de porter annuellement à la connaissance du conseil municipal, les comptes annuels
de la fondation ainsi que son bilan d’activités
.
8.2.4.3
Le respect des obligations mentionnées dans les rescrits fiscaux
Pour que les donateurs puissent bénéficier du statut de mécène, le rescrit fiscal du 6 octobre 2011 impose à la ville de
délivrer au fonds de dotation une attestation justifiant
l’
affectation à une activité non lucrative des dons transférés. Le
même document lui demande de retracer distinctement en comptabilité lesdites sommes et
de s’assurer qu’elles
«
ne financent que la fraction des surfaces et équipements communs utilisée pour le
s seuls besoins de l’activité
non
lucrative culturelle de la fondation
». Le conseil municipal a accepté, en votant la délibération n°2017/18 du 30 janvier
2017, les premiers versements opérés par le fonds de dotation à hauteur de 13 M€ en 2015 et 2017 et autoris
é le maire
à signer l’attestation précitée. Le
fonds de
dotation reste donc redevable de 2 M€ sur l’intégralité de sa contribution. Des
obligations similaires
246
incombent à la fondation gestionnaire de l’équipement pour justifier le maintien
d’un régime fiscal
individualisé. La ville, qui a sollicité les rescri
ts fiscaux, a pris l’engagement de se rapprocher de la fondation pour veiller
à leur respect.
La chambre recommande à la ville de se montrer vigilante sur le respect des conditions imposées par
l’administration fiscale, au travers notamment de l’action de ses représentants en conseil d’administration
de la
fondation.
8.3
-
S
YNTHESE INTERMEDIAIRE
Trois grands équipements ont été mis en service au cours de la période : la cité municipale remise à la ville le
21 juillet 2014, le Grand Stade mis à sa disposition le 30 avril 2015 et la Cité du Vin ouverte au public le 1
er
juin 2016. À
la différence des deux premiers équipements, la construction et la maintenance de la Cité du Vin ne font pas l’objet d’un
contrat de partenariat public-privé (PPP).
Le lancement du projet de la cité administrative a été officiellement décidé le 19 juillet 2010, afin de regrouper dans un
bâtiment à énergie positive moderne et proposant un lieu de restauration collective, environ 800 agents de la ville et du
CCAS répartis dans plusieurs bâtiments jugés parfois peu fonctionnels. Par une décision du 1
er
septembre 2015, la cour
administrative d’appel de Bordeaux a confirmé la complexité des aspects environnementaux du bâtiment, motif invoqué
par la ville pour recourir à la formu
le du PPP afin de concevoir, entretenir, maintenir et préfinancer l’ouvrage. Le partenaire
a été sélectionné par un dialogue compétitif en deux étapes qui a abouti à la confrontation de quatre offres détaillées.
Certes supérieur au minimum légal de 40 jours, le délai de réponse
à l’avis public d’appel
à candidature (46 jours) peut
apparaître comme bref au regard à la fois de l’envergure du projet, des dates estivales de publication des avis
, et de
l’obligation, pour chaque soumissionnaire, d’associer à sa candidature, deux cabinets d’architect
ure différents.
245
Le fonds n’aurait pas encore versé cette somme à la fondation.
246
délivrer au fonds de dotation une attestation semblable
à celle de la ville pour les sommes utilisées comme ressource d’exploitation, et garantir le caractère accessoire
des activités lucratives ainsi que leur indépendance par rapport aux activités muséographiques, en particulier en terme d’acc
ès
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
L’examen des différentes étapes de la procédure n’a fait surgir aucune difficulté de régularité.
Même si le dialogue
compétitif a permis de trancher les aspects environnementaux constitutifs de la complexité du projet, la dimension
architecturale et le coût global de l’offre
ont été déterminants pour départager les candidats.
Après la signature de l’offre, la ville a décidé de faire réaliser sur place l’ensemble des préparations et cuissons longues
e
n matière de restauration collective, ce qui a nécessité d’étendre la surface de cuisine et l’acquisition d’équipements
spécifiques pour un coût supplémentaire d’environ
904
320 € H
T
. La livraison de l’équipement, le 17 juin 2014, quatre
jours après le te
rme du délai contractuel, s’est accompagné
e de la constatation de nombreuses réserves, qui seront
purgées par le versement de pénalités pour un total de 949
000 € HT dont la majeure partie (860
000 €) a été convenue
dans un protocole transactionnel. Entièr
ement financé par la ville, le coût global de l’ouvrage s’élève à 57,509 M€ HT
,
sans tenir compte du montant des travaux que la ville est appelée à financer en vue de renvoyer vers le musée des
Beaux-Arts voisin
, une partie de l’excédent de l’énergie produite. Il n’excède que de 0,8 % celui retenu au contrat
(57,068 M€ HT), le surcoût lié à l’équipement supplémentaire ayant été en partie compensé par
un amoindrissement des
dépenses financières. En euros constant
s 2010, la différence avec la prévision de départ s’élève à 6 M€ en raison de la
non prise en compte des achats immobiliers en 2010 (2,7 M€) et d’une sous
-
estimation de 3,3 M€ du coût des autres
prestations. Elle est ramenée à environ 5 M€ si l’on tient co
mpte des pénalités supportées par le partenaire. Le coût total
du contrat de partenariat sur vingt ans s’élèvera, en euros courants, à 78,1 M€ et en euros constants 2010 à 66,8 M€
soit
10 M€ de plus que prévu dans le rapport d’évaluation préalable. Alors q
ue les deux premiers bilans énergétiques du
bâtiment ont été déficitaires, tous les aspects environnementaux n’étaient pas complètement stabilisés à la date de dépôt
du rapport. La chambre a recommandé à la ville de porter le bilan énergétique annuel de consommation à la connaissance
du conseil municipal dans la mesure où le recours à un contrat de partenariat repose sur son caractère excédentaire. En
contrepartie de
l’
ouverture de la cité administrative, cinq bâtiments communaux et un bâtiment du CCAS ont été libérés
et vendus.
La Cité du Vin a ouvert ses portes le 1
er
juin 2016. Son projet de construction, qui figurait dans le dossier de candidature
de la ville comme capitale européenne de la culture en 2013, a été adopté par le conseil municipal, le
28 septembre 2009. Après avoir envisagé plusieurs scénarii, la ville et les autres parties intéressées, toutes membres
d’une association préfiguratrice, ont choisi la formule d’une maîtrise d'ouvrage municipale. Cette solution n’a pas démenti
la dimension partenariale du projet dont les grandes orientations ont été préparées
au sein de l’association préfiguratrice
,
avant d’être
entérinées sans modification en conseil municipal. Deux autres acteurs sont apparus par la suite : un fonds
de dotation créé en 2011 pour collecter les dons des mécènes et une fondation sans but lucratif née en 2013 pour animer
et exploiter la Cité du Vin. L
e fonds de dotation a collecté 20 M€, soit le double de l’objectif minimum affiché en 2011,
occasionnant pour l’État une dépense fiscale
théorique
de 12 M€. Sous sa première forme, le fonds n’était autorisé qu’à
collecter des ressources sur un temps limité et à les reverser exclusivement à la ville pour financer les travaux de
construction. Ses statuts ont été modifiés en 2014 afin de lui conférer une durée de vie indéterminée et lui permettre
d’apporter son aide à
la fondation, y compris dans la recherche de l
’équil
ibre de fonctionnement des activités culturelles.
Grâce à cette modification, un quart des dons collectés
(5 M€)
lui été affecté. En parallèle, la fondation a développé son
propre mécénat afin de financer la programmation culturelle de la Cité du Vin qui est aussi éligible aux dons de la fondation.
Même si les deux dispositifs ne visent pas la même cible fiscale (impôt sur les sociétés voire impôt sur le revenu des
personnes physiques pour le fonds et impôt sur la fortune pour la fondation), ils couvrent partiellement le même champ.
Le coût de l’investissement
hors taxe sera supérieur de 32 % (
+20 M€
)
à l’estimation arrêtée dans l’avant
-projet définitif
(APD) pour atteindre vraisemblablement 83
M€. L’instruction a montré que les principales causes d’écart résidaient dans
la sous-estimation flagrante des lots «
gros œuvre /clos couvert
» (+8,3
M€) et second œuvre (+3,3 M€). Le caractère très
approximatif de la prévision initiale du lot «
gros œuvre /clos couvert
» retenu dans l’APD est attesté par
les offres initiales
des trois candidats sélectionnés pour participer au dialogue compétitif, très nettement supérieures au chiffrage
de l’APD
(20 M€). Une autre source d’écart trouve sa cause dans l’absence de deux postes de dépense
s
dans l’APD
:
la conception
et la réalisation du «
compagnon de visite
» d’une part (+1,8 M€) et l’acquisition du mobilier d’autre part (+1,6 M€). Le
projet s’est traduit par la passation de 101 marchés dont 11 sont supérieurs à 1 M€.
La plupart des marchés comptent, en
moyenne, deux à trois avenants, ce
rtains beaucoup plus comme la maîtrise d’œuvre (7 avenants). Au total, la différence
entre les prix arrêtés au départ et ceux acquittés s’élève, pour tous les achats confondus,
à 5,3
M€ soit
6,5 % du coût
final, ce qui illustre encore
le caractère perfectible de la définition des besoins et des montants retenus dans l’APD
. Les
apports extérieurs ont couvert 61 % du coût hors taxe
du projet avec une contribution de 20,5 M€ de deux acteurs privés,
le fonds de dotation et le conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). La contribution financière réelle du secteur
privé doit être appréciée sans perdre de vue la dépense fiscale théorique
correspondante (9 M€ pour un apport de 15 M€
collectés par le fonds et affectés
au financement de l’ouvrage), et les retours d’image ou de notoriété que les mécènes,
qui sont dans leur grande majorité des acteurs reconnus de la filière vitivinicole, peuvent espérer retirer.
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Malgré ce fort taux de cofinancement, plus faible que celui espéré en 2012 (80 %), la ville a assumé seule, en tant que
maître d’ouvrage, l’intégralité des surcoûts, y compris ceux
provenant des choix partenariaux. Ses concours ont finalement
été 2,6 fois supérieur à ceux
anticipé dans l’APD (
33
M€
à comparer à 12,5 M€). Rien n’interdisait
de mobiliser l’intégralité
des dons collectés par le fonds de dotation (20 M€) et pas seulement les trois
-
quarts (15 M€).
La ville, qui n’a jamais exprimé la volonté d’assurer directement l’exploitation, n’a
lloue, pour le moment, aucune subvention
annuelle à la fondation.
En réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur a annoncé que la fréquentation du premier
exercice a atteint le point d’équilibre budgétaire prévisionnel estimé en 2013, soit 425
000 visiteurs. Selon le directeur de
la fondation, le point d’équilibre réel se situerait aujourd’hui en
-
dessous de ce niveau, grâce à l’apport du mécénat qui
n’avait pas été envisagé au départ. L’attribution programmée par le fonds de dotation d’un montant de 5 M€
ainsi que le
développement de son propre mécénat paraissent prémunir la fondation contre le
risque d’apparition rapide d’un
déséquilibre financier.
Il n’en reste pas moins que l’équilibre d’exploitation à moyen terme dépendra en premier lieu de la
fré
quentation, et donc de la capacité de la structure à rester attractive auprès d’anciens visiteurs, ce qui renvoie aux
questions de la tarification et du renouvellement périodique des collections permanentes au contenu immatériel. La
chambre a dès lors recommandé à la ville de rester vigilante dans la mesure où
elle porte in fine le risque d’exploitation
de la cité en tant que membre fondateur de la fondation mais surtout en tant que propriétaire du bien. Elle a également
suggéré
d’associer l’exploitant
à l’amortissement du bâtiment ou au moins au renouvellement des collections
, en réclamant
une redevance d’occupation
.
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
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Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
9
ANNEXE 1
: LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
Tableaux 1 : les effectifs
(source : comptes admistratifs)
BORDEAUX - Budget principal
emplois pourvus au 31.12
2 010
2 011
2 012
2 013
2 014
2 015
Evol.10/15
au
1
er
janvier 2016
Evol. 15/16
au
31 décembre 2016
Evol.
01 2016/12 2016
Emplois budgétaires titulaires
4 423
4 314
4 349
4 356
4 219
4 365
-1,3%
3 163
-27,5%
3 321
5,0%
(1) Emplois fonctionnels
2
2
3
8
9
9
350,0%
1
-88,9%
1
0,0%
dont titulaires (1-1)
2
2
3
3
3
3
1
dont non titulaires (1-2)
5
6
6
5
-16,7%
(2) Filières
Administrative
768
768
791
786
795
826
7,6%
507
-38,6%
510
0,6%
Technique
2 100
2 142
2 203
2 272
2 288
2 336
11,2%
1 469
-37,1%
1 530
4,2%
Sociale
248
242
231
214
215
207
-16,5%
205
-1,0%
202
-1,5%
Médico-sociale
256
243
229
214
216
218
-14,8%
212
-2,8%
210
-0,9%
Médico-technique
8
7
7
0
-100,0%
0
100,0%
3
100,0%
Sécurité - Police municipale
107
106
107
109
110
106
-0,9%
105
-0,9%
112
6,7%
Sportive
63
65
67
43
43
42
-33,3%
42
0,0%
43
2,4%
Culturelle
430
415
414
405
417
417
-3,0%
414
-0,7%
407
-1,7%
Animation
28
30
30
26
23
24
-14,3%
23
-4,2%
23
0,0%
Total effectifs permanents
titulaires (2)
= (2) + (1-1)
4 010
4 020
4 082
4 072
4 110
4 179
4,2%
2 977
-28,8%
3 041
2,1%
Total effectifs permanents non titulaires (3)
= (3) + (1-2)
252
226
247
284
262
290
15,1%
177
-39,0%
178
0,6%
Administrative
37
77
82
87
78
87
135,1%
Technique
66
79
93
92
93
95
43,9%
Sociale
9
8
18
Médico -sociale
20
18
18
38
32
31
55,0%
Médico-technique
1
-100,0%
Entretien
1
-100,0%
Environnement
4
NS
Finances
8
-100,0%
Communication
20
-100,0%
Sportive
1
1
2
1
1
#DIV/0!
Culturelle
77
45
48
45
40
44
-42,9%
Animation
2
2
Sécurité - Police municipale
11
-100,0%
Collaborateurs de cabinet
7
6
5
6
2
6
-14,3%
6
0,0%
2
-66,7%
Total des agents du budget principal (2+3)
4 262
4 246
4 329
4 356
4 372
4 469
4,9%
3 155
-29,4%
3 220
2,1%
dont titulaires en %
94%
95%
94%
93%
94%
94%
-0,6%
94,4%
0,9%
94,4%
0,1%
emplois fonctionnels NT non identifiés
REPARTITION DES EFFECTIFS PERMANENTS PAR FILIERE D'EMPLOIS
AVANT MUTUALISATION
APRES MUTUALISATION
176
2,9%
171
-38,5%
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Tableaux 1 (suite) : les effectifs
(source : comptes admistratifs)
BORDEAUX - Budget principal
emplois pourvus au 31.12
2 010
2 011
2 012
2 013
2 014
2 015
2015
en % du total
Evol.10/15
Administrative
842
853
881
896
884
928
20,8%
10,2%
Technique
2 171
2 221
2 296
2 364
2 381
2 431
54,4%
12,0%
Sociale
248
242
231
214
223
225
5,0%
-9,3%
Médico-sociale
285
268
254
252
248
249
5,6%
-12,6%
Sécurité - Police municipale
118
106
107
109
110
106
2,4%
-10,2%
Sportive
63
66
68
45
44
43
1,0%
-31,7%
Culturelle
507
460
462
450
457
461
10,3%
-9,1%
Animation
28
30
30
26
25
26
0,6%
-7,1%
Total effectifs
4 262
4 246
4 329
4 356
4 372
4 469
100%
4,9%
REPARTITION DES EFFECTIFS PAR FILIERE D'EMPLOIS
(source : bilans sociaux )
catégorie
2011
2013
2015
Evol.
nombre
d'agents
2011/2015
A
512
12,1%
564
13,0%
606
13,6%
18,4%
12,6%
B
528
12,4%
547
12,6%
587
13,2%
11,2%
5,8%
C
3 206
75,5%
75,5%
3 242
74,5%
74,5%
3 270
73,3%
73,3%
2,0%
Total effectifs permanents
4 246
4 353
4 463
5,1%
26,7%
Evol. taux
d'encadrement
2011/2015
9,1%
Taux d'encadrement
en % du total
100%
24,5%
en % du total
100%
en % du total
100%
25,5%
EFFECTIF PERMANENT PAR DIRECTION GENERALE
(source : Bilans sociaux)
2010
2011
2012
2013
2014
2015
en %
du total
Evol.
2014/2015
dont
transfert
CCAS
Evol.
11/15
Cabinet du Maire
113
108
107
106
101
113
2,5%
12
0,0%
0
4,6%
Direction générale des finances et de la gestion
93
97
103
126
124
136
3,0%
12
16
46,2%
43
40,2%
Direction générale de l'aménagement
72
73
78
78
76
70
1,6%
-6
-2,8%
-2
-4,1%
Direction générale des services techniques
621
628
636
632
630
648
14,5%
18
23
4,3%
27
3,2%
Direction générale de la vie urbaine et proximité
652
641
663
656
648
646
14,5%
-2
-0,9%
-6
0,8%
Direction générale de la vie sociale et de la citoyenneté
1 782
1 810
1 845
1 855
1 865
1 911
129
Direction générale de la vie sociale et de la citoyenneté
314
Direction générale de l'éducation, sport et santé
1 597
Direction générale des affaires culturelles
700
653
652
653
658
674
15,1%
16
-3,7%
-26
3,2%
Direction générale
218
223
149
149
145
161
3,6%
16
13
-26,1%
-57
-27,8%
Délégation au dévéloppement durable
11
13
15
14
13
13
0,3%
0
18,2%
2
0,0%
Direction générale de l'innovation numérique
et des systèmes d'information
81
84
86
91
2,0%
5
3
91
12,3%
total
4 262
4 246
4 329
4 353
4 346
4 463
100%
117
55
4,7%
201
5,1%
évolution annuelle
dont CCAS
47,0%
Evol. 10/15
42,8%
46
7,2%
5,6%
-0,4%
+2%
+0,6%
-0,2%
+2,7%
(source : bilans sociaux)
BORDEAUX
2011
2012
2013
2014
2015
Evol.
Emplois aidés
3
6
6
6
8
33,3%
Apprentis
52
50
54
48
47
-13,0%
Stagiaires rémunérés - fin d'études
42
45
45
65
47
4,4%
Emplois d'avenir
19
19
25
31,6%
Service civique
11
25
34
37
39
14,7%
Association d'insertion
47
70
105
120
121
15,2%
Saisonniers été - jeunes
214
180
183
183
241
31,7%
TOTAL
369
376
446
478
528
18,4%
Emplois d'insertion
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Tableau 2 : la mutualisation des personnels
Tableaux 3 : le temps de travail
(source : règlement gestion du temps)
autorisation spéciales d'absence
en jours
BORDEAUX
base légale
Ecart
autres autorisations spéciales
d'absence locale
durée
*
Mariage de l'agent - PACS
5
5
0
départ anticipé congé annuel
2 h
*
Mariage ou PACS de l'enfant d’un agent
5
0
5
aménagement horaire femme enceinte
1 h par jour
*
Mariage ou PACS parents, frère et sœur, enfant du conjoint
3
0
3
séance préparatoire à l'accouchement
18 h maxi
*
Mariage ou PACS beau-frère, be le-sœur, oncle, tante, neveu, nièce
1
0
1
Préparation concours et examen
40 h maxi
*
Décès conjoint (pacs ou concubin) parents et enfants de l'agent
5
3
2
Don du sang
décompte horaire
*
Décès frère et sœur, grands-parents, petit-enfant ou des parents, de
l'enfant du conjoint
3
0
3
Examen ou concours FP
décompte horaire, jour ou 1/2 j
*
Décès beau-frère, be le-sœur, oncle, tante, neveu, nièce
1
0
1
*
Maladie grave famile - conjoint, partenaire PACS, concubin, parents
et enfant de 16 ans ou plus
5
3
2
Garde enfant moins de 16 ans (sauf enfants handicapés)
autorisations fractionnées
6
6 et 12
0
Garde enfant moins de 16 ans (sauf enfants handicapés)
autorisations non fractionnées
12
6
6
activité de formateur interne
10
0
10
naissances ou adoptions
3
3
0
total
61
29
33
*
Délais de route éventuels inclus
Le portail de la Fonction publique prévoit l'octroi de 3 jours ouvrable sen cas de
maladie très grave ou décès du conjoint, du père, de la mère ou d'un enfant
La charte du formateur de l'école interne a limité, en 2017, le nombre de jours
d'intervention d'un agent à 10 au lieu de 13 précédemment
source : Bordeaux
2010
2011
2012
2013
2014
2015 -
version
corrigée
Evol. 10/15
Evol. 11/15
Catégorie A
342
390
401
434
452
465
36,0%
19,2%
Catégorie B
402
421
432
449
473
479
19,2%
13,8%
Catégorie C
1 947
2 243
2 336
2 539
2 880
2 952
51,6%
31,6%
Nombre total de CET
2 691
3 054
3 169
3 422
3 805
3 896
44,8%
27,6%
Nombre d'effectifs permanents
(bilan social 2015)
4 262
4 246
4 329
4 353
4 372
4 463
4,7%
5,1%
Différence =
total CET -
total effectifs permanents
-1 571
-1 192
-1 160
-931
-567
-567
Catégorie A
4 536
6 827
8 803
10 728
11 755
12 554
176,8%
83,9%
Catégorie B
3 934
5 522
6 934
8 730
10 432
11 306
187,4%
104,7%
Catégorie C
13 105
18 628
24 473
30 524
35 109
41 750
218,6%
124,1%
Nombre de jours accumulés au 31/12
21 575
30 977
40 209
49 982
57 295
65 610
204,1%
111,8%
Catégorie A
89
662
1 036
1 108
1 151
1200,6%
Catégorie B
68
880
645
1 040
1 114
1538,2%
Catégorie C
416
3 423
4 033
3 924
4 214
912,9%
Nombre de jours utilsés au 31/12 sous forme de congés
0
573
4 964
5 714
6 071
6 479
1031,6%
COMPTE EPARGNE -TEMPS
information
non
disponible
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Tableaux 3 (suite) : le temps de travail
(source : bilan social 2015)
Tableaux 4 : les véhicules
PARC AUTO - BORDEAUX - Budget principal
(source : vi le de Bordeaux)
DIRECTIONS
dont véhicules
de fonction
Cabinet du Maire
4
17
9
2
cabinet du maire
14
1
1
communication - presse
1
3
direction du cabinet
2
3
1
relations internationales
2
Secrétariat général
3
8
Direction générale des services techniques (DGST)
4
2
1
2
1
Direction du centre d'entretien et d'exploitation (DCEE)
7
57
40
91
1
30
Direction des parcs et jardins et des rives (DPJR)
5
15
59
78
4
Direction des espaces publics et des déplacements urbains (DEPDU)
5
5
1
10
2
Direction des constructions publiques (DCP)
4
9
2
Jardin botanique
4
4
8
3
Délégation au développement durable (DDD)
2
3
Direction générale de la vie urbaine et proximité (DGVUP)
6
2
1
23
2
Police municipale
3
8
133
3
Direction de la proximité territoriale (DPT)
3
11
72
103
78
9
Direction générale de l'éducation sport et société (DGESS)
9
6
1
10
1
Direction des sports
4
5
18
16
Direction générale des affaires culturelles (DGAC)
13
8
1
30
14
1
Direction générale des finances et de la gestion (DGFG)
5
3
1
8
6
Direction générale des solidarités et de la citoyenneté (DGSC)
7
11
1
28
22
Direction prévention, santé, environnement, sécurité, incendie ( DPSESI)
4
16
14
11
Direction générale de l'innovation numérique et des systèmes
informatiques (DGINSI)
5
5
1
6
2
1
Direction générale de l'aménagement (DGA)
4
2
1
62
1
TOTAL
101
186
8
536
366
79
47
Sont exclus les matériels de type horticole ou agricole gérés par les directions opérationne les dans les domaines des sports et des espaces verts
186 véhicules légers : 13 C4 confort - 4 C5
- 1 C3 - 1 Citroën Xsara - 1 Opel - 42 Smart-Passion - 50 Peugeot 208 - 2 Renault Twizy - 1 Renault Zoé - 3 Renault Clio - 43 Nissan Pixo - 3 Golfete - 20 Kangoo - 1 Pajero - 1 Trafic Passager
Camions
PL
VEHICULES, DEUX-ROUES ET MATERIELS ROULANTS AU 24/09/2015
(avant mutualisation des services)
Véhicules
utilitaires
2 roues
(scooters -
vélos)
Véhicules légers
Nombre de
directions/Services
utilisateurs
Engins
propreté
(balayeuses
laveuses…)
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Tableau 5 : les agents municipaux mis à disposition
Organismes Bordeaux
Mise à disposition de personnel 2015
Observations
Emulation nautique
un agent à temps complet pour 1 an à partir du 1/01/2015
contribue au projet de développement de l'asso.
Remboursement à la ville
Interlude
un agent à 50% pour 1 an à compter du 1/01/2015
entretien
des locaux 37 allée Jean Giono
Remboursement à la ville prévu
dans cette convention/modification
Amis de l'hôtel Lalande
un agent - 5 % pour 1 an à compter du 1/01/2015
contribue
au projet de développement de l'asso.
Remboursement à la ville
Centre d'animation des quartiers de Bordeaux
un agent à temps complet pour 1 an à compter du 1/02/2015
contribue au projet de développement de l'asso.
Remboursement à la ville
un agent à temps non complet (6/16) pour 1 an à compter du
1/03/2015
contribue au projet de développement de l'asso.
Délib 2012/42 du 13/02/2012
modifie condition mise à dispo
un agent à temps complet pour 1 an à compter du 1/03/2015
contribue au projet de développement de l'asso.
Délib 2012/42 du 13/02/2012
modifie condition mise à dispo
Kiosque culture
un agent à temps complet pour 1 an à partir du 1/07/2015
contribue au développement de l'asso.
Remboursement à la ville
un agent à temps complet pour 1 an à partir du 1/01/2015
contribue au projet de développement de l'asso.
Remboursement à la ville
un agent à temps complet pour 1 an à partir du 1/01/2015
contribue au projet de développement de l'asso.
Remboursement à la ville
un agent à temps complet pour 1 an à partir du 1/01/2015
contribue au projet de développement de l'asso.
Remboursement à la ville
Centre de formation d'apprentis du lyçée Gustave Eiffel
un agent à temps complet pour 1 an à partir du 1/01/2015
contribue au fonctionnement de la structure éducative
Remboursement à la ville
GIP Bordeaux Métropole médiation
un agent à temps complet pour 1 an à partir du 1/10/2015
contribue au au projet de développement de l'asso.
Remboursement à la ville
Comité des œuvres socials des municipaux de Bordeaux
(ACOSMB)
un agent à temps non complet (50%) pour 1 an à partir du
1/10/2015 contribue au au projet de développement de l'asso.
Remboursement à la ville
Comité des œuvres socials des municipaux de Bordeaux
(ACOSMB)
un agent à temps non complet (80%) pour 1 an à partir du
1/10/2015 contribue au au projet de développement de l'asso.
Remboursement à la ville
source: conventions fournies par la ville
La maison de quartier Saint-Augustin
Ecole supérieure de théatre de Bordeaux Aquitaine
(ESTBA)
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Tableaux 6 : les rythmes scolaires
Centre de
responsabilités (CDR)
Activité
Nature
Coûts
supplémentaires 2014
Coûts
supplémentaires 2015
Coûts
supplémentaires
prévisionnels 2016
Coûts
supplémentaires
prévisionnels 2017
Total prévisionnel des
coûts supplémentaires
entre 2014 et 2017
Centres d'accueils et de
Loisirs
Fonctionnement
-28 683,00 €
-315 070,98 €
-370 641,00 €
-365 081,39 €
-1 079 476,36 €
Accueils Périscolaires
Fonctionnement
151 023,00 €
482 283,19 €
433 864,19 €
440 372,15 €
1 507 542,53 €
TAP 3-5 ans
Fonctionnement
252 118,00 €
553 097,00 €
805 446,00 €
817 527,69 €
2 428 188,69 €
TAP 6-11 ans
Fonctionnement
669 176,50 €
1 500 668,00 €
1 531 304,00 €
1 577 243,12 €
5 278 391,62 €
Référents TAP 6-11 ans
Fonctionnement
44 511,00 €
129 329,00 €
157 102,00 €
159 458,53 €
490 400,53 €
Axel Véga
Fonctionnement
4 500,00 €
10 000,00 €
10 000,00 €
10 000,00 €
34 500,00 €
Transports CAL
Fonctionnement
12 000,00 €
50 000,00 €
50 000,00 €
50 000,00 €
162 000,00 €
Investissement mobilier
TAP
Investissement
100 000,00 €
100 000,00 €
PSCEJ( fonds aide
rythmes)
Recettes
-255 966,67 €
-780 300,00 €
-810 000,00 €
-812 000,00 €
-2 658 266,67 €
Total CDR Enfance
Coût net
848 678,83 €
1 730 006,21 €
1 807 075,19 €
1 877 520,11 €
6 263 280,34 €
Transports
(dont tickartes) TAP
Fonctionnement
60 119,00 €
152 318,00 €
160 000,00 €
160 000,00 €
532 437,00 €
Restauration du mercredi
Fonctionnement
242 060,00 €
605 150,00 €
617 253,00 €
629 599,00 €
2 094 062,00 €
Personnel Associations
intermédiaires
(BIC et ARE 33)
Fonctionnement
43 056,00 €
106 704,00 €
110 000,00 €
110 000,00 €
369 760,00 €
Evaluation des rythmes
scolaires (Cabinet
ARESS)
Fonctionnement
NC
33 813,00 €
NC
NC
33 813,00 €
Total CDR Education
Coût
345 235,00 €
897 985,00 €
887 253,00 €
899 599,00 €
3 030 072,00 €
CDR Sports
Total CDR Sports
Investissement
16 000,00 €
0,00 €
0,00 €
NC
16 000,00 €
Maison Eco Citoyenne
Total
Subvention
2 150,00 €
2 150,00 €
NC
4 300,00 €
RH
Fonctionnement
78 300,00 €
130 500,00 €
130 500,00 €
NC
339 300,00 €
achats pédagogiques
Fonctionnement
15 000,00 €
30 000,00 €
30 000,00 €
NC
75 000,00 €
Total CDR Culture
Coût
93 300,00 €
160 500,00 €
160 500,00 €
NC
414 300,00 €
1 303 213,83 €
2 790 641,21 €
2 856 978,19 €
2 777 119,11 €
9 727 952,34 €
COÛTS de la REFORME
Source: vile de Bordeaux
CDR culture
Total général
CDR Enfance (rythmes
scolaires et
requalification du
mercredi en
périscolaire et plage
horaire CAF)
CDR EDUCATION
Centre de
responsabilités (CDR)
Activité
Part dépenses de personnel ETP (base 1820 H)
Remarques Ville
Centres d'accueils et de Loisirs
Répartition dificile des dépenses car fonctionnement diminué du fait du passage d'un accueil
en Centre de loisirs de 10h avec repas à un accueil demi journée de 6h sans repas
Accueils Périscolaires
Répartition dificile des dépenses car 1/2 h de fonctionnement supplémentaire
4 fois par
semaine pour les materne les et 3 fois pour les élémentaires . 1h de fonctionnement
supplémentaire les mercredis matins scolaires
TAP 3-5 ans
470 132 €
12,5
TAP 6-11 ans
1 275 568 €
36,3
Référents TAP 6-11 ans
129 329 €
2,3
Total CDR Enfance
1 875 029 €
51,1
Transports (dont tickartes) TAP
12 491 €
0,34
Personnel Associations intermédiaires (BIC et ARE 33)
106 704 €
3,4
Total CDR Education
119 195 €
3,74
Maison Eco-Citoyenne
Total
2 150 €
0,01
RH
130 500 €
2,18
Total CDR Culture
130 500 €
2,18
2 126 874 €
57,03
CDR Enfance
(rythmes scolaires et
requalification du
mercredi en périscolaire
et plage horaire CAF)
CDR EDUCATION
CDR culture
Total général
2015 - Incidences de la réforme des rythmes scolaires en matière de personnel
(Source : vi le)
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
10
ANNEXE 2
: LES COMPTES ET LA SITUATION FINANCIERE
Tableau 1 : panorama des régies
Nom de la régie
Type de régie
Date de
décision de
création
Montant max
encaisse ou
avance
Indemnité
Cautionnement
Dernière
vérification
Recettes ou
dépenses
2013
Recettes ou
dépenses
2014
Recettes ou
dépenses
2015
Archives Municipales
Encaissement De Produits Divers
12/01/94
500
110
Non
23/06/11
5 418,13
21 950,98
5 408,85
Hygiene Et Sante
Encaissement De Produits Divers
01/01/07
800
110
Oui
18/07/12
32 477,35
27 563,95
23 432,54
Restauration Municipale et 1 sous régie
Vente Des Tickets Des
Restaurants,Chèques Déjeuner
11/04/08
30 000
320
Oui /
3 800
19/06/13
421 974,41 /
811,3
400 053,82 /
268,64
423 231,78
Cimetieres et 2 sous régies
Encaissement De Divers Produits
12/01/94
30 000
320
Oui
30/09/14
333 929,25
434 737,75
395 701,22
Conservatoire National De Region
Encaissement Droits D Inscription et
paiements
12/02/92
150 000
320
Oui /
3 800
26/11/14
321 164,89
339 204,50
359 120,00
Jardin Botanique
Encaissement De Produits Divers
03/06/99
1 000
110
Non
17/12/14
7 708,00
7 335,30
24 269,37
Voie Publique Droits De Place
Encaissement Droits De Place
27/01/99
100 000
690
Oui /
6 900
03/02/14
2 343 109,93
2 377 854,86
2 786 618,93
Salles Municipales et une sous régie
Encaissement Locations De Salles
Municipales
15/05/97
4 000
140
Oui /
760
13/10/14
39 377,05
56 936,70
86 438,63
La Dune
Encaissement De Produits Divers et
paiement
05/05/99
40 000 / 3 000
550 + NBI
20
Oui /
5 300
08/09/15
416 605,04
566 883,3 / 1
093,86
635 674,01 / 1
931,15
Voies Pietonnes Cartes Magnetiques
Encaissement De Produits Divers
29/01/01
800
110
Oui
25/10/10
9 456,00
6 678,00
4 605,00
Taxe De Sejour
Encaissement De La Taxe De Séjour Sur
Commune
04/03/92
150 000
690
Oui
26/06/15
Atelier Informatique
Encaissement De Produits Divers
05/06/91
300
110
Non / oui 300
12/03/10
12 930,30
12 826,90
11 336,50
Base SousMarine
Droits D Entrée
17/10/07
3 000
110
Oui / 300
10/01/14
16 745,20
7 622,00
13 532,00
Clubs Seniors et 26 sous régies
Encaissements Divers
22/10/01
5 000
320
Oui
09/12/14
241 540,74
249 020,79
301 188,09
Velos Ville De Bordeaux
Encaissement De Produits Divers
01/06/03
700
110
Oui
21/10/14
14 286,51
11 601,50
12 252,20
Archives Municipales
Menues Dépenses
31/07/91
75
110
Non
23/06/11
Musee Des Arts Decoratifs
Paiement De Menues Dépenses
22/07/99
150
110
Non
06/06/14
2 136,07
Bibliotheque Menues Depenses
Paiement De Menues Dépenses
23/12/91
800
110
Non
10/01/12
3 009,64
5 040,81
5 018,53
Conservatoire National De Region
Paiement De Dépenses Diverses
10/02/92
13 500
200
Oui / 1800
26/11/2014/
31/08/12
41 578,54
48 282,56
47 536,13
Jardin Botanique
Paiement De Dépenses Diverses
03/06/99
300
110
Non
17/12/14
1 134,60
1 302,37
1 209,44
Cabinet Du Maire Relations Internat
Paiement De Dépenses Diverses
24/05/94
7 000
140
Oui / 760
27/11/14
23 692,17
25 797,15
38 767,46
Musee Des Beaux Arts
Paiement De Menues Dépenses
05/06/91
150
110
Non
05/02/13
56,4
1
241,44
Voies Pietonnes Cartes Magnetiques
Remboursement De Cautions
29/01/01
1 600
110
Oui
08/10/10
176
320
560
Musee D Aquitaine
Paiement De Menues Dépenses
20/05/99
500
110
Non
19/06/14
354,75
Regie Mixte Espaces Verts
Paiement Dép.Div.+ Encaisst Cotisat.Sécu
Étudiants
02/12/94
3000/ 200
110
Non
27/09/11
124,36
323,79 /2 558
Clubs Seniors
Paiements De Dépenses Diverses
22/10/01
3 000
110
Oui / 300
03/09/13
2 697,34
3 769,83
2 498,38
Piscines et Sports
Menues Dépenses, Remboursements
d'Entrées Piscines
10/01/11
1 000
110
Non
03/06/13
3 512,50
8 282,26
5 323,56
Bibliotheque Municipale et 10 sous régies
Encaissement De Produits Divers
10/12/91
5 000 / 100
200
Oui /
1 800
07/11/14
167 283,56
181 033,09
141 983,85 /
84,22 frais cb
Capc Musee Art Contemporain
Encaissement De Divers Produits et
paiements
19/11/93
30 000 / 500
320
Oui/
3 800
27/06/14
258 471,81 /
825,03
344 684,95 /
891,85
396 469,64 / 1
728,22
Stationnement Payant
Produits Du Stationnt Payant, Frais Com,
Rbst Rec
17/11/72
100 000 / 150
non
Oui /
7 600
Audit DRFIP
16/03/2015
4 375 195,51
/ 120
5 158 347,12
6 410 940,82 /
4 792,84
Museed'Aquitaine
Encaissement De Produits Divers
20/05/99
12 000 / 100
320
Oui
19/06/14
98 883,40
192 005,64
222 103,98
Musee Des Arts Decoratifs
Encaissement De Produits Divers et
paiement
22/07/99
4 000 / 100
320
Oui / 460
06/06/14
24 881,39
102 176,50
80 774,12
Museum D Histoire Naturelle
Droits D Entrée
Commissions Cartes
Bancaires
27/10/70
1 000 / 100
Oui
24/09/10
Restauration Scolaire et Petite Enfance et
4 sous régies fond de caisse total 700€
Cartes Multiservices Et Bordeaux Ma Ville et
paiement
14/09/76
11/04/2008
600 000 / 1
1640
Oui /
7 600
10/06/13
8 324 663,64
6 295 778,94
8 365 522,89 /
13 977,11
Piscines et 5 sous régies avec fonds de
caisse 2300€ au total
Encaissement Divers et paiements
21/01/1964 -
11/09/1996
60 000 / 100
640 + NBI
20
Oui /
6 100
07/12/15
1 002 433,37
1 039 752,41
925 722,93 / 2
211,10
Musee Des Beaux Arts
Encaissement De Produits Divers et
paiements
05/06/91
12 000 / 100
320
Oui / 1220
05/02/13
63 794,82
173 112,42
263 447,66
Restaurant Cite Municipale
Encaissement Produits De Restauration et
paiements
31/07/14
56 000 / 1 000
néant
Oui /
5 300
17/10/14
167 237,38
611 869,28 /
836,85 frais
CB
Aire Provisoire Gens Du Voyage Buthaud
Droits Séjours, Consommation Fluides Et
Caution et paiements
31/03/11
250 / 300
néant
Non
02/05/13
790
1 430,00
1 200,00
Regie Bordeaux Patrimoine Mondial Ciap
Recettes Des Visites Ateliers Et Menues
Depenses
09/11/15
1 000 / 150
110
Non
Source: comptable et vi le
REGIES BORDEAUX
Clôturée le 17 avril 2016
Clôturée depuis 13 avril 2015
Clôturée le 18 novembre 2016 / taxe de
séjour transférée à BM
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 102 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Tableaux 2 : les abattements
Abattements
Estimation des abattements en points de fiscalité
montant des abattements
Montant en €
taux appliqué
Montant en €
taux appliqué
a
Abattement général à la base
74 721 059
16,158%
84 663 006
16,589%
b
Abattement pour
1 et 2 personnes à charge
19 371 389
15%
22 343 283
15%
c
Abattement pour 3ème personne à charge et plus
2 656 991
15%
3 154 503
15%
d
Total
96 749 439
110 160 792
source : état 1386 bis
e
bases nettes de la ville de Bordeaux (en €)
345 202 825
400 206 486
f
taux actuel TH
22,98%
24,13%
g
produit TH (en €)
79 327 609
96 569 825
h
gain issu de la réduction de l'abattement théorique à la base
au minimum légal (1 %)
70 096 782
79 559 333
i
gain issu de la réduction de l'abattement 1ère et 2ème
personnes à son minimum (10 %)
6 457 130
7 447 761
j
bases nettes avec nouveaux abattements (e+h+i)
421 756 736
487 213 580
k
nouveau taux nécessaire pour obtenir le même produit fiscal
(g/j) avec des abattements moins favorables
18,8%
19,8%
l
valeur des abattements accordés par la ville en points
deTH
4,17%
4,31%
montant des abattements
Montant en €
taux appliqué
Montant en €
taux appliqué
a
Abattement général à la base
74 721 059
16,2%
84 663 006
16,6%
b
Abattement pour
1 et 2 personnes à charge
19 371 389
15,0%
22 343 283
15,0%
c
Abattement pour 3ème personne à charge et plus
2 656 991
15,0%
3 154 503
15,0%
d
Total
96 749 439
110 160 792
source
e
bases nettes de la ville de Bordeaux (en €)
345 202 825
400 206 486
f
taux actuel TH
22,98%
24,13%
g
produit TH (en €)
79 327 609
96 569 825
h
montant de l'abattement théorique à la base avec application
du taux de 10 % (a / taux réel X 10 %)
46 242 773
51 036 728
i
"gain" en base avec application d'un taux de 10%
d'abattement théorique
(a-h)
28 478 286
33 626 278
j
montant de l'abattement théorique pour
1 et 2 personnes à
charge avec application du taux de 10 % (b / 15 % X 10 %)
12 914 259
14 895 522
k
"gain" en base avec application d'un taux de 10%
d'abattement pour
1 et 2 personnes à charge (b-j)
6 457 130
7 447 761
l
bases nettes avec nouveaux abattements (e+i+k)
380 138 241
441 280 525
m
nouveau taux nécessaire pour obtenir le même produit fiscal
(g/l) avec des abttements moins favorables
20,9%
21,9%
n
valeur en points de taux de la TH des abattements accordés
par la ville
2,11%
2,25%
hypothèses de nouvelles bases nettes en cas d'application de taux d'abattements moins favorables aux contribuables
2010
2015
estimation en points de TH de la valeur des abattements
estimation en points de TH de la suppression d'une partie des abattements
2010
2013
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 103 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Tableau 3 :
les dotations de l’Etat
Tableau 4
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016**
provisoire
2016
définitif
évolution
2010/2015
évolution
2010/2016
90 617 239
89 555 905
88 397 243
87 363 111
84 848 130
77 352 520
71 581 614
71 511 453
-14,64%
-21,08%
rapporté aux produits de gestion
25,7%
24,8%
23,9%
23,2%
22,3%
18,3%
22,5%
22,4%
-28,71%
-12,76%
-
1 061 334
-
1 158 662
-
1 034 132
-
2 514 980
-
7 495 611
-5 770 905
-5 841 066
-13 264 719
-19 105 785
DGF
62 763 533
62 088 816
60 949 408
60 056 064
56 754 857
48 828 590
40 637 353
40 637 353
-22,20%
-35,25%
-
674 717
-
1 139 408
-
893 344
-
3 301 207
-
7 926 267
-
8 191 237
-
8 191 237
-13 934 943
-22 126 180
sans lien avec la fiscalité (c/747)
17 737 708
18 054 532
18 326 043
18 357 054
19 587 552
20 550 968
20 785 206
20 785 206
15,86%
17,18%
316 823
271 511
31 012
1 230 498
963 416
234 238
234 238
2 813 259
3 047 498
essentiellement compensations fiscales (c/748)
8 282 496
7 583 624
7 289 322
7 144 559
6 694 562
6 496 837
8 024 204
7 954 043
-21,56%
-3,97%
-
698 872
-
294 302
-
144 763
-
449 997
-
197 725
1 527 367
1 457 206
-1 785 659
-328 453
Bordeaux
263
259
253
247
233
199
166
166
-24,33%
-36,99%
moyenne des communes de plus de 100 000 habitants
appartenant à un groupement fiscalisé
274
273
272
274
264
240
NC
NC
-12,41%
NC
médiane des communes de BM
148
118
rang de la ville (sur les 28 communes de BM ) dans un
ordre décroissant
5
ème
5
ème
Source : CRC - MINEFI
*Les données sont calculées à partir d' Anafi - et pour la DGF/hab de 2016 à partir de la population figurant sur la fiche du minefi 2015.
** Les données sont tirées du CA provisoire et des informations données par les services
DGF par habitant en €
variation annuelle
dont la dotation globale de fonctionnement (DGF) en €
variation annuelle
dont les participations en €
variation annuelle
dont les autres attributions et participations en €
variation annuelle
Dotations et participations (c/74) en €*
Budget principal BORDEAUX en €
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Provisoire*
2016 définitif
Var.
annuelle
Evol.
2010/2015
Evol.
2010/2016
Charges à caractère général
66 263 695
68 883 797
70 581 146
74 071 693
76 338 713
76 447 349
68 191 836
68 194 492
2,9%
15,4%
2,9%
Dont achats autres que les terrains à aménager (y
c. variations de stocks)
19 577 239
19 236 806
20 454 551
20 875 406
21 099 412
20 393 807
16 664 590
16 664 272
0,8%
4,2%
-14,9%
Dont crédit-bail
1 489 172
1 440 691
1 411 619
1 372 818
1 348 420
902 931
686 656
686 656
-9,5%
-39,4%
-53,9%
Dont locations et charges de copropriétés
4 485 709
4 495 781
4 984 364
5 001 592
4 816 986
4 580 937
3 915 243
3 915 243
0,4%
2,1%
-12,7%
Dont entretien et réparations
11 308 060
11 421 700
11 861 870
12 425 756
11 746 394
11 337 583
10 145 186
10 148 820
0,1%
0,3%
-10,3%
Dont assurances et frais bancaires
1 363 446
1 480 419
1 546 388
1 566 432
1 723 516
1 647 671
1 307 968
1 307 968
3,9%
20,8%
-4,1%
Dont autres services extérieurs
5 140 849
5 082 198
5 685 646
5 989 283
6 068 891
6 029 804
5 487 693
5 487 693
3,2%
17,3%
6,7%
Dont remboursements de frais (BA, CCAS,
organismes de rattachement, etc.)
266 636
230 876
227 792
346 214
352 872
494 657
959 054
959 054
13,2%
85,5%
259,7%
Dont contrats de prestations de services avec des
entreprises
11 551 384
11 998 075
12 631 985
13 899 787
15 607 177
19 681 856
18 975 048
18 975 048
11,2%
70,4%
64,3%
Dont honoraires, études et recherches
3 523 089
6 604 628
4 691 764
4 550 951
5 798 627
4 442 318
4 542 907
4 542 907
4,7%
26,1%
28,9%
Dont publicité, publications et relations publiques
2 331 891
2 084 497
2 261 532
2 665 745
2 220 343
1 907 762
1 443 985
1 443 985
-3,9%
-18,2%
-38,1%
Dont transports collectifs et de biens (y c. transports
scolaires)
974 238
1 021 068
1 005 358
1 012 478
1 211 529
1 003 749
1 374 397
1 374 397
0,6%
3,0%
41,1%
Dont déplacements et missions
1 226 290
1 070 398
1 173 959
1 385 898
1 407 372
1 101 192
996 040
995 381
-2,1%
-10,2%
-18,8%
Dont frais postaux et télécommunications
1 843 511
1 502 564
1 467 383
1 591 948
1 547 895
1 549 218
345 613
345 613
-3,4%
-16,0%
-81,3%
Dont impôts et taxes (sauf sur personnel)
1 182 182
1 214 095
1 176 937
1 387 385
1 389 279
1 373 863
1 347 458
1 347 458
3,1%
16,2%
14,0%
- Remboursement de frais
2 073 934
1 030 763
1 033 933
1 305 646
1 189 505
1 664 209
7 268 706
7 262 242
-4,3%
-19,8%
250,2%
= Charges à caractère général nettes des
remboursements de frais
63 923 125
67 622 158
69 319 421
72 419 834
74 796 336
74 288 482
60 923 130
60 932 251
3,1%
16,2%
-4,7%
en % des produits de gestion
18,1%
18,7%
18,7%
19,2%
19,7%
17,6%
19,1%
19,1%
-0,6%
-2,9%
5,4%
source : Anafi
* Chiffres issus du CA provisoire
Détail des postes de charges à caractère général
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 104 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Tableau 5
Tableaux 6 : les subventions de fonctionnement
Charges de personnel -BORDEAUX (en €)
2010
2011
2012
2013
2014
2015
définitif
2016
Evol.
2010/2015
en
moyenne
Evol.
2010/2016
en
moyenne
Population (fiche MINEFI)
238921
239642
240522
242945
243199
245223
NC
Nombre total d'agents
4262
4246
4329
4353
4372
4469
3220
4,9%
1,0%
-24,4%
-4,6%
Soit un agent communal pour
56
56
56
56
56
55
NC
+Rémunération principale
77 247 627
77 668 872
80 221 260
81 342 286
84 402 066
87 078 005
61 523 438
12,7%
2,4%
-20,4%
-3,7%
+Régime indemnitaire voté par l'assemblée
19 278 678
19 864 779
19 978 489
21 197 985
22 033 897
22 368 912
14 750 055
16,0%
3,0%
-23,5%
-4,4%
+supplément familial de traitement, indemnité de résidence
2 360 188
2 346 047
2 340 331
2 406 939
2 444 875
2 534 792
1 734 381
7,4%
1,4%
-26,5%
-5,0%
= Sous-total Personnel titulaire (a)
98 886 493
99 879 698
102 540 080
104 947 210
108 880 838
111 981 709
78 007 873
13,2%
2,9%
-21,1%
-3,9%
+Rémunérations
19 165 098
19 343 347
18 699 550
19 563 178
19 278 834
19 555 167
15 126 998
2,0%
0,4%
-21,1%
-3,9%
+ Régime indemnitaire voté par l'assemblée
0
0
0
0
0
0
0
0,0%
N.C.
N.C.
N.C.
+autres indemnités
22 955
9 730
984
3 877
18 378
7 175
8 343
-68,7%
-20,8%
N.C.
NC
= Sous-total Personnel non titulaire (b)
19 188 053
19 353 077
18 700 534
19 567 055
19 297 211
19 562 342
15 135 340
2,0%
0,4%
-21,1%
-3,9%
+ Emplois aidés et d'avenir (c/6416 - 6417) (c )
405 978
424 061
473 009
502 667
516 693
477 586
223 573
17,6%
3,3%
-44,9%
-9,5%
- Atténuations de charges (d)
69 639
554 358
498 089
368 711
401 785
349 536
227 892
401,9%
38,1%
227,2%
-2,6%
1 - Rémunérations avant charges
(a+b+c-d)
118 410 885
119 102 478
121 215 534
124 648 222
128 292 957
131 672 101
93 138 894
11,2%
2,1%
-21,3%
-3,9%
+ Charges sociales (e )
43 930 972
44 264 872
44 616 830
46 976 011
49 227 181
49 863 026
37 506 954
13,5%
2,6%
-14,6%
-2,6%
+ Impôts et taxes sur rémunérations (f)
3 210 791
3 443 001
3 325 769
3 512 065
3 578 469
3 707 301
2 613 756
15,5%
2,9%
-18,6%
-3,4%
+ Autres charges de personnel (g)
1 077 424
574 766
321 536
362 120
298 717
126 788
116 772
-88,2%
-34,8%
-89,2%
-31,0%
2 - Charges de personnel après charges (1+e+f+g)
166 630 073
167 385 116
169 479 669
175 498 418
181 397 324
185 369 215
133 376 376
11,2%
2,2%
-20,0%
-3,6%
+ personnel extérieur au service (c/621) (h)
34 440
34 932
35 600
36 195
43 709
67 648
62 765
96,4%
14,5%
82,2%
10,5%
3 - Charges de personnel (2+h)
166 664 513
167 420 049
169 515 269
175 534 613
181 441 033
185 436 863
133 439 142
11,3%
2,2%
-19,9%
-3,6%
4 -
- Remboursement de personnel mis à disposition
(c/7084)
93 123
301 256
640 338
596 299
797 957
2 102 323
647 707
2157,6%
86,5%
595,5%
38,2%
5 - Charges nettes des remboursement de personnel
(3-4)
166 571 390
167 118 793
168 874 931
174 938 314
180 643 076
183 334 541
132 791 434
10,1%
1,9%
-20,3%
-3,7%
Evolution annuelle en %
charges de personnel nettes en % des produits de
gestion
47,3%
46,3%
45,7%
46,5%
47,6%
43,5%
41,7%
-8,1%
-1,7%
-11,9%
-2,1%
charges de personnel nettes en % des charges de
gestion
56,3%
55,5%
54,6%
54,4%
54,3%
54,3%
48,1%
-3,4%
-0,7%
-14,6%
-2,6%
Source : Logiciel ANAFI, d'après les comptes de gestion
Personnel titulaire
Personnel non titulaire
Détail des charges de personnel
Charges sociales et personnel extérieur au service
+0,3%
+1,1%
+3,6%
+3,3%
+1,5%
-27,6%
Budget principal BORDEAUX - en €
2010
2011
2012
2013
2014
2015
prov 2016*
Déf. 2016
Var.
annuelle
moyenne
Evol 10/15
Evol 10/16
subventions de fonctionnement
58 691 783
60 375 389
64 310 438
66 464 648
69 327 596
69 851 574
67 702 143
67 702 443
3,5%
19,0%
15,4%
Dont subv. aux établissements publics rattachés :
CCAS, caisse des écoles, services publics (SPA ou
SPIC)
6 420 000
6 818 390
7 213 952
7 471 261
7 732 712
7 984 097
7 912 204
7 912 204
4,5%
24,4%
23,2%
Dont subv. autres établissements publics
18 654 924
19 562 018
20 547 787
20 861 231
19 918 640
19 815 841
19 383 069
19 383 069
1,2%
6,2%
3,9%
Dont subv. aux personnes de droit privé
33 616 859
33 994 981
36 548 699
38 132 156
41 676 244
42 051 635
40 406 870
40 407 170
4,6%
25,1%
20,2%
source : Anafi - MINEFI
* CA provisoire
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 105 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Tableaux 6 (suite) : les subventions de fonctionnement aux organismes privés
source : comptes administratifs
Tableau 7 : les autres charges de gestion
subventions versées à des personnes de droit privé
supérieures
à 70 000 €
2010
2014
2015
2016
évolution
2010/2015
évolution
2010/2016
évolution
2014/2015
évolution
2015/2016
Association des centres d'animation des quartiers de la ville de bdx ACAQB
5 955 724
7 666 055
7 993 394
8 060 928
2 037 670
2 105 204
327 338
67 534
Office du tourisme
1 750 000
1 795 000
1 795 000
45 000
-1 750 000
0
-1 795 000
Pitchoun
1 370 000
1 700 000
1 710 667
1 735 000
340 667
365 000
10 667
24 333
Théatre national de Bordeaux Aquitaine TNBA
1 635 289
1 682 839
1 626 950
1 646 816
-8 339
11 527
-55 889
19 866
Association foyer petite enfance, enfance famille APEEF
1 300 854
1 437 266
1 577 353
1 578 403
276 499
277 549
140 087
1 050
Union Saint Bruno
1 027 260
1 317 932
1 577 207
1 537 650
549 947
510 390
259 275
-39 557
Sporting club chanteclerc
676 834
1 062 554
1 111 719
1 128 560
434 885
451 726
49 165
16 841
Union Saint Jean
736 194
934 461
951 887
879 983
215 694
143 789
17 427
-71 904
Avant-garde Jeanne d'Arc de Bdx Cauderan AGAJ
684 645
987 331
894 120
1 089 439
209 475
404 794
-93 211
195 319
Les jeunes de st augustin JSA
635 636
792 254
889 886
892 663
254 250
257 027
97 632
2 777
Stade bordelais
794 878
875 336
850 311
819 458
55 433
24 580
-25 025
-30 853
Union sportive les Chartrons
559 989
766 973
839 823
896 350
279 833
336 361
72 850
56 528
Entreprises
Domofrance
401 348
1 231 345
1 181 300
779 952
-401 348
-50 045
-1 181 300
Incité
1 290 000
1 421 966
1 457 500
167 500
-1 290 000
35 534
-1 457 500
BORDEAUX - en €
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016*
2016 Def.
Evol. 10/15
en
moyenne
annuelle
Evol. 10/16
Total autres charges de gestion
4 404 143
4 534 743
4 745 773
5 274 877
5 275 816
5 703 353
6 865 727
6 867 932
29,5%
5,3%
55,9%
Dont contribution au service incendie
0
0
0
0
0
0
0
0
-
-
-
Dont contribution
aux organismes de regroupement
173 172
178 459
172 862
185 006
139 366
217 570
-2 363
0
25,6%
4,7%
-100,0%
Dont autres contingents et participations obligatoires (politique de
l'habitat, écoles privées sous contrat…) (c/6558)
2 376 301
2 584 275
2 785 858
2 930 900
3 019 156
3 166 354
3 309 505
3 309 505
33,2%
5,9%
39,3%
Dont indemnités des élus (y c. cotisation)
(c/6531 - 6533 - 6534)
1 285 867
1 325 566
1 339 418
1 610 124
1 615 838
1 632 915
1 655 409
1 655 409
27,0%
4,9%
28,7%
Dont autres frais des élus
(formation, mission, représentation) (c/6532)
165 195
124 409
165 712
177 189
118 459
164 662
131 047
130 889
-0,3%
-0,1%
-20,8%
Dont frais de fonctionnement
des groupes d'élus
219 714
196 426
184 129
249 310
243 962
268 320
270 365
270 365
22,1%
4,1%
23,1%
Dont pertes sur créances irrécouvrables (ANV) (c/6541)
148 183
88 629
68 718
82 836
96 031
228 872
1 459 751
1 459 751
54,5%
9,1%
885,1%
Source: Anafi
*
CA provisoire
AUTRES
CHARGES DE GESTION
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 106 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Tableaux 8
: L’équilibre de la section d’investissement
en €
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016*
2016 Def.
Cumul sur les
années
2010/2015
Cumul sur les
années
2010/2016
CAF brute
50 318 337
53 498 674
52 645 514
45 830 523
36 978 853
71 699 175
29 630 123
29 583 010
310 971 077
340 554 087
- Annuité en capital de la dette
26 056 186
26 328 337
20 215 217
19 988 333
23 004 593
49 070 309
30 710 566
30 710 566
164 662 974
195 373 540
= CAF nette ou disponible (C)
24 262 152
27 170 337
32 430 297
25 842 191
13 974 260
22 628 866
-1 080 443
-1 127 556
146 308 103
145 180 547
Taxes d'aménagement
213 411
213 204
266 529
273 200
220 044
0
1 296 643
1 296 643
1 186 388
2 483 031
+ Fonds de compensation de la TVA (FCTVA)
8 195 015
7 975 626
8 424 058
10 690 059
12 203 879
17 343 203
12 349 230
12 349 230
64 831 840
77 181 070
+ Subventions d'investissement reçues
9 307 788
11 004 147
14 685 832
37 599 559
47 929 118
42 233 902
19 818 677
19 849 074
162 760 347
182 609 421
+ Produits de cession
4 629 326
11 331 860
20 187 077
8 182 693
25 083 009
109 365 892
1 387 468
1 387 468
178 779 857
180 167 325
+ Autres recettes
0
0
304 849
0
0
0
0
402 567
304 849
707 416
= Recettes d'inv. hors emprunt (D)
22 345 540
30 524 837
43 868 344
56 745 511
85 436 050
168 942 997
34 852 019
35 284 982
407 863 280
443 148 262
= Financement propre disponible (C+D)
46 607 692
57 695 174
76 298 641
82 587 702
99 410 311
191 571 863
33 771 576
34 157 426
554 171 383
588 328 809
Financement propre dispo / Dépenses
d'équipement (y c. tvx en régie)
80,4%
79,9%
82,7%
50,2%
75,5%
204,6%
46,2%
46,6%
90,5%
85,8%
- Dépenses d'équipement (y compris travaux en régie )
57 970 272
72 248 198
92 226 842
164 404 183
131 713 499
93 611 165
73 153 735
73 369 577
612 174 159
685 543 736
- Subventions d'équipement (y compris subventions en
nature)
4 366 929
5 755 962
7 156 102
10 175 218
6 781 084
7 770 554
5 982 337
5 759 649
42 005 850
47 765 499
+/- Dons, subventions et prises de participation en
nature, reçus ou donnés
-16 625
-563 620
-1 805 180
-982 131
1 786 679
20 524 254
691 772
209 449
18 943 377
19 152 826
- Participations et inv. financiers nets
-1 024 637
3 138 420
12 829 435
2 500 129
1 252 700
32 287 797
-53 776 689
-53 776 689
50 983 844
-2 792 846
+/- Variation de stocks de terrains, biens et produits
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
- Charges à répartir
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
+/- Variation autres dettes et cautionnements
1 413 233
1 347 964
-150 200
-1 197 427
-3 949 351
2 500 000
2 781 229
2 781 229
-35 781
2 745 449
= Besoin (-) ou capacité (+) de financement propre
-16 101 481
-24 231 750
-33 958 358
-92 312 271
-38 174 299
34 878 093
4 939 192
5 814 211
-169 900 066
-164 085 855
+/- Solde des affectations d'immobilisations
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
+/- Solde des opérations pour compte de tiers
139 183
-67 037
1 907 907
4 254 524
-3 553 258
-4 566 142
446 316
523 741
-1 884 822
-1 361 081
- Reprise sur excédents capitalisés
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
= Besoin (-) ou capacité (+) de financement
-15 962 298
-24 298 787
-32 050 451
-88 057 747
-41 727 557
30 311 951
5 385 508
6 337 952
-171 784 888
-164 085 855
Nouveaux emprunts de l'année (y compris pénalités de
réaménagement)
23 000 000
26 000 005
35 447 318
45 000 000
45 107 725
0
0
0
174 555 048
174 555 048
Mobilisation (-) ou reconstitution (+) du fonds de
roulement net global
7 037 702
1 701 218
3 396 867
-43 057 747
3 380 168
30 311 951
5 385 508
6 337 952
2 770 160
9 108 112
* données CA provisoire
Le financement des investissements
Source: ANAFI
en €
en %
en €
en %
CAF nette ou disponible
24 262 152
27 170 337
32 430 297
25 842 191
13 974 260
22 628 866
146 308 103
19%
-1 080 443
-1 127 556
145 180 547
18%
Recettes d'inv. hors emprunt
22 345 540
30 524 837
43 868 344
56 745 511
85 436 050
168 942 997
407 863 280
53%
34 852 019
35 284 982
443 148 262
55%
dont fonds de compensation de la TVA (FCTVA)
8 195 015
7 975 626
8 424 058
10 690 059
12 203 879
17 343 203
64 831 840
8%
12 349 230
12 349 230
77 181 070
10%
dont subventions d'investissement reçues
9 307 788
11 004 147
14 685 832
37 599 559
47 929 118
42 233 902
162 760 347
21%
19 818 677
19 849 074
182 609 421
23%
dont produits de cession
4 629 326
11 331 860
20 187 077
8 182 693
25 083 009
109 365 892
178 779 857
23%
1 387 468
1 387 468
180 167 325
22%
Nouveaux emprunts de l'année (y compris pénalités de
réaménagement)
23 000 000
26 000 005
35 447 318
45 000 000
45 107 725
0
174 555 048
23%
0
0
174 555 048
22%
+/- Solde des opérations pour compte de tiers
139 183
67 037
-
1 907 907
4 254 524
3 553 258
-
4 566 142
-
-1 884 822
0%
446 316
523 741
-1 361 081
0%
Mobilisation du fonds de roulement net global
43 057 747
43 057 747
6%
43 057 747
5%
TOTAL DES RESSOURCES
69 746 875
83 628 143
113 653 866
174 899 972
140 964 778
187 005 721
769 899 355
100%
34 217 892
34 681 167
804 580 523
100%
Dépenses d'équipement (y compris travaux en régie )
57 970 272
72 248 198
92 226 842
164 404 183
131 713 499
93 611 165
612 174 159
80%
73 153 735
73 369 577
685 543 736
85%
Subventions d'équipement (y compris subventions en
nature)
4 366 929
5 755 962
7 156 102
10 175 218
6 781 084
7 770 554
42 005 850
5%
5 982 337
5 759 649
47 765 499
6%
+/- Dons, subventions et prises de participation en
nature, reçus ou donnés
16 625
-
563 620
-
1 805 180
-
982 131
-
1 786 679
20 524 254
18 943 377
2%
691 772
209 449
19 152 826
2%
Participations et inv. financiers nets
-1 024 637
3 138 420
12 829 435
2 500 129
1 252 700
32 287 797
50 983 844
7%
-53 776 689
-53 776 689
-2 792 846
0%
Variation de stocks de terrains, biens et produits
0
0
0
0
0
0
0
0%
0
0
0
0%
Charges à répartir
0
0
0
0
0
0
0
0%
0
0
0
0%
Variation autres dettes et cautionnements
1 413 233
1 347 964
-150 200
-1 197 427
3 949 351
-
2 500 000
-35 781
0%
2 781 229
2 781 229
2 745 449
0%
Reconstitution du fonds de roulement net global
7 037 702
1 701 218
3 396 867
3 380 168
30 311 951
45 827 906
6%
5 385 508
6 337 952
52 165 859
6%
TOTAL DES EMPLOIS
69 746 875
83 628 143
113 653 866
174 899 972
140 964 778
187 005 721
769 899 355
100%
34 217 892
34 681 167
804 580 523
100%
Source: logiciel Anafi, d'après les comptes de gestion
* CA provisoire
2016 Déf.
RESSOURCES
EMPLOIS
Le financement des investissements
Cumul 2010/2015
Cumul 2010/2016
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016*
en €
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 107 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
Tableaux 9 : La dette
totale
annuelle
totale
annuelle
Encours de dette au 31/12
185 380 399
183 704 104
199 086 406
225 295 499
284 413 900
377 106 446
103,4%
15,3%
343 343 330
343 614 652
85,4%
10,8%
dont
encours au titre des
PPP au 31/12
31 116 372
151 779 891
147 099 641
147 099 641
Variation de l'encours au 31/12
-1 676 295 €
15 382 301 €
26 209 094 €
59 118 401 €
92 692 546 €
191 726 047
31 954 341 €
-33 763 117 €
-33 491 795 €
158 234 252 €
22 604 893 €
Emprunts nouveaux de l'année hors PPP
23 000 000
26 000 005
35 447 318
45 000 000
45 107 725
0
151 779 891
25 296 649 €
0
0
174 555 048 €
24 936 435 €
Emprunts PPP intégrés durant l'année
31 919 852
124 262 855
0
0
156 182 707 €
22 311 815 €
Part des encours structurés
ND
13,79%
9,05%
7,07%
5,56%
5,21%
2,72%
2,72%
Part des encours structurés autres que ceux à
barrière simple sans effet de levier
0,00%
0,00%
0,00%
0,00%
0,00%
0,00%
0,00%
0,00%
Encours
/ produits de fonct.
51,41%
49,12%
50,94%
58,23%
69,90%
70,47%
37,1%
6,5%
88,04%
88,12%
71,4%
9,4%
moyenne nationale strate
80,45%
78,12%
76,38%
78,87%
82,38%
81,61%
1,4%
0,3%
NC
NC
NC
NC
Encours de dette (Minefi - en €/hab.)
776 €
767 €
828 €
927 €
1 169 €
1 538 €
98,2%
14,7%
1 390 €
1 391 €
79,3%
10,2%
moyenne nationale strate
1 090 €
1 080 €
1 084 €
1 131 €
1 176 €
1 191 €
9,3%
1,8%
NC
NC
NC
NC
Annuité
en capital
de la dette
26 056 186
26 328 337
20 215 217
19 988 333
23 004 593
29 070 309
11,6%
2,2%
30 710 566 €
30 710 566 €
17,9%
2,8%
intérêts des emprunts
6 841 712
7 089 276
7 855 028
8 778 183
9 901 598
11 746 886
71,7%
11,4%
11 227 676 €
11 227 676 €
64,1%
8,6%
Annuité de la dette en € / habitant
(minefi)
135 €
136 €
114 €
115 €
128 €
232 €
71,9%
11,4%
124 €
124 €
-7,9%
-1,4%
moyenne nationale strate
147 €
145 €
148 €
144 €
139 €
144 €
-2,0%
-0,4%
NC
NC
NC
NC
Capacité de désendettement
(en années)
3,7
3,4
3,8
4,9
7,7
5,3
42,8%
7,4%
11,6
11,6
215,3%
21,1%
sources : minefi, anafi, * CA provisoire
CAF 2016* :
29 630 123
29 583 010
2015
Evol.10/15
2016*
Evol.10/16
2010
Endettement
-Bordeaux
2011
2012
2013
2014
2016 Déf.
source : CRC à partir des données vi le
Profil des annuités en 2016 (avant la décision de transfert du Grand Stade et de la dette correspondante à la Métropole)
0,0
K€
5
000,0
K€
10
000,0
K€
15
000,0
K€
20
000,0
K€
25
000,0
K€
30
000,0
K€
35
000,0
K€
Annuités de la dette en capital
amortissement
amortissement PPP
0,0
K€
5
000,0
K€
10
000,0
K€
15
000,0
K€
20
000,0
K€
25
000,0
K€
30
000,0
K€
35
000,0
K€
Charge de la dette en intérêts
Intérêts
Intérêts PPP
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Page 108 sur 109
Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
11
ANNEXE 3
: LES GRANDS INVESTISSEMENTS DE LA PERIODE
Tableau 1 : la Cité du Vin
investissement
montant €
HT
(source des données : ville)
1-estimation avant-
projet définitif (APD)
juillet 2012
1 bis-estimation APD
après actualisation des
prix par la ville (+5,71 %)
2-estimation toutes
dépenses confondues
(TDC) juillet 2014
3-estimation fournie
par la ville en
septembre 2016
4-estimation au vu
des marchés
5-estimation au vu
des marchés et des
avenants
6-écart entre APD
et estimation au
vu des marchés et
des avenants
Sous-total construction et maîtrise d'œuvre
52 182 754
55 164 626
60 454 846
63 727 006
60 588 235
64 694 989
12 512 235
Construction
45 000 000
47 571 429
52 653 018
55 676 708
53 405 481
56 584 803
11 584 803
Trava
u
x
b
âtiment
35 700 000
37 740 000
44 206 682
47 385 788
45 388 952
48 293 883
12 593 883
dont
Gros œuvre
/
clos couvert
20 100 000
21 248 571
27 026 859
28 656 497
28 216 921
29 585 592
9 485 592
dont
Lots tec
h
niques
9 300 000
9 831 429
7 357 562
8 744 700
7 702 906
8 744 710
-555 290
dont Lots second œuvre
6 300 000
6 660 000
9 822 261
9 984 591
9 469 124
9 963 581
3 663 581
Aménagements exté
r
ieurs et VRD
1 300 000
1 374 286
1 426 129
1 638 746
1 493 917
1 638 746
338 746
Scénograph
i
e
8 000 000
8 457 143
7 020 207
6 652 174
6 522 612
6 652 174
-1 347 826
Honoraires maîtrise d'œuvre
7 182 754
7 593 197
7 801 828
8 050 298
7 182 754
8 110 186
927 432
dont
Mission
de base -bâtiment et VRD
4 279 088
4 523 607
4 030 872
4 030 872
4 279 088
4 030 872
-248 216
dont
Missions
complémentai
r
es -bâtiment
et VRD et
scéno
1 164 413
1 230 951
2 031 703
2 280 173
1 164 413
2 340 061
1 175 648
dont
Mission de base -s
céno
g
r
aphie
1 739 253
1 838 639
1 739 253
1 739 253
1 739 253
1 739 253
0
Autres honoraires et assurances
1 750 000
1 850 000
3 001 080
3 616 703
3 432 739
3 631 719
1 881 719
dont Honoraires AMO et autres missions
740 000
782 286
1 136 116
1 503 240
1 342 540
1 541 520
801 520
dont Indemnités concours et dialogue
1
divers
600 000
634 286
907 007
949 404
948 177
948 177
348 177
dont Assurances
410 000
433 429
957 957
1 164 059
1 142 022
1 142 022
732 022
Foncier
3 380 000
3 573 143
3 626 391
4 069 325
3 969 110
4 058 228
678 228
dont Achat
2 100 000
2 220 000
2 100 000
2 100 000
2 100 000
2 100 000
0
dont Démolition et dépollution
440 000
465 143
527 875
527 875
438 757
527 875
87 875
dont Concessions et études géotechniques
840 000
888 000
998 516
1 441 450
1 430 352
1 430 352
590 352
Productions multimédias
5 320 000
5 624 000
5 328 087
4 721 221
4 402 529
4 651 062
-668 938
dont productions multimédia
4 840 000
5 116 571
4 646 138
4 004 272
3 713 380
3 926 913
-913 087
dont Honoraires (maîtrise d'œuvre et conception)
480 000
507 429
681 949
716 949
689 149
724 149
244 149
Aménagements spécifiques et systèmes d'information
0
0
3 355 057
4 011 534
3 764 602
3 788 179
3 788 179
dont Equipements, mobiliers et autres agencements
1 270 057
2 174 634
1 931 057
1 954 634
1 954 634
dont Système d'information
(compagnon de visite)
2 085 000
1 836 900
1 833 545
1 833 545
1 833 545
Total opérations avant "provisions"
62 632 754
66 211 769
75 765 461
80 145 789
76 157 215
80 824 177
18 191 423
"Provisions financières " à la date de livraison
400 000
422 857
5 377 504
997 176
5 377 504
907 328
507 328
dont Actualisation des prix
3 733 012
227 737
3 733 012
227 225
227 225
dont Aléas
400 000
422 857
1 644 492
769 439
1 644 492
680 103
280 103
protocole transactionnel avec maître d'œuvre
600 000
600 000
Création ponton de la cité du vin
734 552
734 552
total opération HT
à la date de livraison
63 032 754
66 634 626
81 142 965
81 142 965
81 534 719
83 066 057
20 033 303
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Rapport
d’observations définitives
Commune de Bordeaux
(à partir de 2010)
CRC Nouvelle-Aquitaine
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CS 30059- 33064 BORDEAUX CEDEX
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