La chambre régionale des comptes Nouvelle-Aquitaine a
procédé à l’examen de la gestion de la
commune de Bordeaux,
de 2010 jusqu
’à la période la plus récente.
Le contrôle, ouvert par une lettre du 8 avril 2016, a porté sur cinq thèmes : les
relations de la ville avec ses principaux partenaires dont Bordeaux-Métropole, la gestion des ressources humaines, la
fiabilité des comptes et l’organisation budgétaire
, la situation financière et les conditions de construction et de
fonctionnement de deux grands équipements, la cité administrative et la Cité du Vin. Les suites données aux principales
observations formulées dans le
rapport d’observations définitives
du 22 mars 2011 sont analysées dans les différentes
parties du rapport. Les conditions de construction et de mise en service du Grand Stade sont exposées dans le rapport
public intitulé «
les soutiens publics à l’Euro 2016 en France
», rendu public le 28 septembre 2017.
À l’issue de l’instruction, le rapporteur a tenu avec
M. Alain Juppé, maire durant toute la période sous revue,
l’entretien
préalable prévu par l’article L
. 243-1 du code des juridictions financières.
Par un courrier enregistré au greffe de la juridiction le 4 juillet 2017, l’ordonnateur a répondu aux observations provisoire
s
délibérées le 28 mars 2017. Après avoir examiné son contenu ainsi que celui des réponses apportées à deux des sept
extraits envoyés à des tiers concernés, la chambre a arrêté les observations définitives, le 31 octobre 2017.
4
- L
’ENVIRONNEMENT COMMU
NAL
4.1
–
U
NE VILLE ATTRACTIVE DONT LA POPULATION S
’
ACCROIT
Riche d’un patrimoine architectural inscrit
sur la liste du Patrimoine mondial culturel
de l’UNESCO
1
en juin 2007, Bordeaux
est la commune-
centre de l’ancienne communauté urbaine de Bordeaux (CUB) devenue Bordeaux
-Métropole au
1
er
janvier 2015
2
. Elle est aussi la préfecture du département de la Gironde et le chef-lieu de la région
Nouvelle-
Aquitaine. D’une superficie de 49,4 km²,
soit un peu moins de 10% du territoire de la métropole (529,27 km²),
elle est organisée, au plan administratif, en huit quartiers
3
, chacun
doté d’
une mairie de quartier confié à un maire-adjoint
et d’une équipe d’agents communaux
.
1
Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture
2
La métropole de Bordeaux dénommée Bordeaux-Métropole (28 communes et 750 000 habitants environ) a été créée au 1
er
janvier 2015 par décret du
23 décembre 2014 pris en exécution de la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles (Loi MAPAM) du 27 janvier 2014. Elle a
succédé à la communauté urbaine de Bordeaux (CUB) créée le 1er janvier 1968, en exécution de la loi n° 66-1069 du 31 décembre 1966 relative aux communautés
urbaines et instituant les communautés urbaines de Strasbourg, Lille, Lyon et Bordeaux.
3
Bordeaux maritime, Chartrons - Grand Parc- Jardin public, centre-ville, Saint Augustin
–
Tauzin
–
Alphonse Dupeux, Nansouty
–
Saint Genès, Bordeaux Sud,
La Bastide, Caudéran
Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999 puis Insee à partir de 2004
en 2013 avec 243 626 habitants, la ville a gagné plus de 33 000 habitants sur les trente
dernières années après un cycle de rapide dépeuplement
d’une quinzaine d’années amorcé à la fin des années 60 et
stoppé au début des années 80 (208 159 habitants en 1982 contre 266 662 habitants en 1968).
L’
essor démographique
que connaît Bordeaux (2 000 habitants de plus par an depuis 1999) a sans doute été accéléré par le projet de ligne à
grande vitesse (LGV), aujourd’hui terminé
5
. La ville et
l’échelon intercommunal
, qui souhaitent transformer Bordeaux en
métropole européenne, anticipent
l’arrivée de
100 000 habitants supplémentaires entre 2011 et 2030. Pour les accueillir,
le projet urbain de construction intitulé «
2030 : vers le Grand Bordeaux
» table sur la construction et la réhabilitation de
60 000 logements : 10 000 dans le nouveau quartier Euratlantique près de la gare do
nt l’aménagement dépend d’
un
établissement public national d’aménagement éponyme
, 10 000 sur le secteur de Bastide Nord (rive droite), 10 000 sur
les quartiers Bassins à flot et Ginko, 13 500 sur le secteur de Bordeaux Nord et 16 500 dans les autres parties. 25 classes
ont été ouvertes à la rentrée 2016 et probablement 19 à la rentrée suivante.
La population de la sixième ville universitaire française est plus jeune que celle du reste du département avec une
proportion d’habitants de moins de trente ans supérieure de 8,3 points à la même proportion calculée sur l’ensemble du
département (44,7 % contre 36,4 %), et à l’inverse
,
une proportion d’habitants de plus de 60 ans plus faible de cinq points
(18,7 % contre 23,7 %). Bien que moins favorables que ceux des grandes communes environnantes, plus résidentielles
et
pourvues d’activités tertiaires et industrielles, les indicateurs de revenus et d’activités sont globalement supérieurs, en
moyenne, à ceux du groupe de comparaison qui se compose de douze communes de plus de 100 000 habitants placées
au cœur
d’une métropole
6
. Même si la part de logements sociaux dans le total des résidences principales (16,57 % en
2015) demeure éloignée de la norme nationale (25 %)
7
, la ville n’a
jamais subi le prélèvement sur les ressources fiscales
prévu à l’article L. 302
-
7 du code de la construction et de l’habitation (CCH), grâce au niveau des subventions foncières
attribuées à des bailleurs sociaux et aux programmes de construction et de réhabilitation.
Marquée par la mise en service de plusieurs équipement
s publics au cœur de la ville (A
uditorium en janvier 2013,
pont levant Chaban-Delmas en mars 2013, Grand Stade en juin 2015, cité municipale en juin 2014, Cité du Vin en juin
2016, etc.), tous bâtis à son initiative
à l’exception du pont levant, la période récente a connu une forte croissance du
tourisme avec le passage de
six millions de visiteurs en 2015, soit trois fois plus qu’en 2000.
4.2
-
L
ES PREMIERES CONSEQUENCES DU PROCESSUS DE METROPOLISATION
4.2.1
- Le bilan des
transferts de compétences et d’équipement
s à fin 2016
4.2.1.1
–
Un transfert progressif des compétences devenues métropolitaines en voie
d’achèvement
en 2017
Les transferts des compétences devenues exclusivement métropolitaines, en principe au 1
er
janvier 2015 en vertu de la
loi MAPTAM
8
, ont été échelonnés en trois vagues successives compte tenu de leur nombre, après examen en commission
l
ocale d’
évaluation des charges transférées (CLECT) :
4
Données INSEE 2013
5
Le trajet en train entre Paris et Bordeaux est maintenant de deux heures quatre minutes contre plus de trois heures auparavant. En 2014, plus de dix millions de
voyageurs ont transité par la gare Saint-Jean avec une fréquence quotidienne moyenne de 42 TGV.
La loi n° 2013-61 du 18 janvier 2013 relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement
social a relevé ce seuil de 5 points. La loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains
qui l’avait créé, l’avait fixé à 20 %.
8
Loi n° 2014-58
du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles dite loi MAPTAM
source : INSEE - données 2013
Gironde
Talence
Bordeaux
Mérignac
Pessac
moyenne du groupe de
comparaison
rang de la ville dans le
groupe de comparaison
dans un ordre décroissant
nombre d'habitants
1 505 517
41 517
243 626
68 386
60 765
236 836
6 ème sur 12
tranche des 0 à 14
ans dans la population totale
17,3%
NC
13,5%
15,8%
15,5%
14,8%
11 ème sur 12
tranche des 15 à 29
ans dans la population totale
19,1%
34,5%*
31,2%
21,7%
25,2%
30,7%
7 ème sur 12
actifs en %
73,0%
NC
68,4%
76,5%
67,7%
68,0%
5 ème sur 12
taux de pauvreté
12,3%
14,8%
16,5%
10,2%
10,9%
19,8%
10 ème sur 12
taux de chômage
12,9%
15,7%
15,6%
11,9%
13,0%
17,1%
10 ème sur 12
part des ménages fiscaux imposés en %
58,8%
59,5%
59,0%
65,2%
64,8%
56,4%
3 ème sur 12
médiane du revenu disponible par unité de consommation
La ville a remis en 2015 et 2016 les équipements suivants à la métropole dans le cadre de ses nouvelles compétences et
des régularisations de compétences
: l’aire d’accueil des gens du voyage de la Jallère (26 places)
; douze bornes de
recharge de véhicules électriques réparties sur 6 stations ; les réseaux de chaleur de Mériadeck et Grand-Parc ;
les réseaux de distribution d’électricité et de gaz exploités sous forme de contrat de concession
; les digues en bord de
Garonne ; le bâtiment mis à disposition
de l’office de tourisme de Bordeaux devenu métropolitain
; un plateau situé au
troisième étage de la Maison internationale affecté au service public de l’enseignement supérieur et de la recherche
;
quatre parkings
10
et les bâtiments affectés au service de la propreté du domaine public. Les équipements dédiés au
tourisme fluvial
11
, le Palais des Congrès, le Parc des Expositions et le Grand Stade ont été récupérés par la métropole au
1
er
janvier 2017. Une délibération du 12 décembre 2016 a validé
le transfert du Grand Stade, l’investissement le plus lourd
de la période ainsi que les compensations financières afférentes. Leur
montant annuel (2,4 M€), qui viendra grever
l’attribution de compensation, correspond
à un trentième environ des loyers du contrat de partenariat diminué de deux
éléments
: d’une part, de la redevance d’occupation réglée par le club occupant et garantie par son actionnaire
12
, et d’
autre
part,
de la subvention de 17 M€
versée au partenaire privé durant la phase de construction.
En 2016, les transferts des b
âtiments affectés à l’Opéra national de Bordeaux (Grand Théâtre, Auditorium, Immeuble rue
Baour, Immeuble rue Schinazi) et de la Cité du Vin ont été retardés pour des raisons budgétaires. En effet, la ville aurait
été contraint
e de verser une ressource nouvelle à la métropole destinée à couvrir les charges d’amortissement et de
maintenance qu’elle ne constatait pas jusqu’à présent
. La modification législative du 29 décembre 2016 qui rend ces
dépenses finançables en section d’inv
estissement devrait vraisemblablement amener les deux collectivités à reconsidérer
le projet
13
. La question ne se posait pas dans les mêmes termes pour le stade pour lequel la ville assumait déjà, dans le
cadre du contrat de partenariat, le gros entretien et la maintenance.
4.2.2
–
La récupération par Bordeaux-Métropole de deux compétences intercommunales
exercées jusque-là à tort par la ville
4.2.2.1
–
L’entretien de la voirie et son nettoyage
Comme d’autres membres de la communauté urbaine de Bordeaux (CUB), la vil
le a financé, à tort, des travaux de voirie
14
,
son nettoyage et
les matériels de signalisation, alors qu’il s’est toujours agi de domaines d’intervention intercommunaux
exclusifs, en vertu du code général des collectivités territoriales (CGCT)
15
et de la jurisprudence
16
. Dans son rapport
d’observations définitives du 22 mars 2011,
la chambre avait rappelé clairement les caractères communautaire et exclusif
de l’
entretien de la voirie et de
l’
élimination des déchets ménagers ; elle recommandait à la ville et à la CUB, si elles
jugeaient «
plus cohérent de laisser à la ville le soin de gérer une partie de ces missions
», de signer une convention sur
le fondement de l’article L. 5215
-27 du CGCT, en vue de délimiter le périmètre matériel et géographique des prestations
ainsi que la participation financière de la CUB. L
’extension, au 1
er
janvier 2016, de la compétence intercommunale aux
domaines de la propreté, des plantations sur voirie et du mobilier urbain a mis un terme à
l’irrégularité
, Bordeaux-Métropole
proposant aux communes-membres
l’alternative
suivante : transférer entièrement ces domaines et les moyens matériels
et humains correspondants, ou bien continuer à exercer la compétence
après signature d’une convention
par application
de
l’article L. 5215
-27 du CGCT
17
.
10
cf. 4.2.2.2
11
P
oste d’avitaillement de Brazza, embarcadère à pa
quebots Albert Londres et Lafayette, embarcadère à paquebots Thomas Jefferson, pontons de la Cité du Vin et
des Chartrons, ponton d’honneur Quai Richelieu, pontons Yves Parlier, Benauge et Port Bastide
12
Au moyen d’une lettre d’intention constitutive d’une
sûreté personnelle au sens du Code civil (cf.
rapport public sur l’organisation de l’Euro 2016
).
13
cf. 4.2.3.3
14
Exemple : le compte administratif 2015 retrace un total de dépenses de 201
072 € au compte 2151 (réseaux de voirie), fonction 8. Il y a aussi des charges
d’amortissement qui confirment l’ancienneté et la fréquence de dépenses d’équipements relatives à la
voirie (c/281578 : autres matériels et outillages de voirie).
15
cf. article L. 5215-20-1 sur les compétences des communautés urbaines existant à la date de promulgation de la loi n° 99-586 du 12 juillet 1999 et article L. 5217-2
du CGCT sur celles des métropoles
16
C
onseil d’
Etat, 18 avril 1980, Commune de Couzon, n° 04488 0457 ; C
onseil d’
Etat, 18 mai 1988, Commune de Décines-Charpieu, n° 53575
17
Cet article est bien applicable aux métropoles par renvoi de l’article L. 5217
M€) tient à la dynamique des charges enregistrée entre 2014 et 2016 (8 M€) et à des opérations
exceptionnelles sans incidence sur le résultat qu’il convient de neutraliser (4,7 M€
22
). Dans sa réponse, la ville a tenu à
rappeler l’impact des loyers versés aux deux titulaires des contrats de partenariat et ce
lui de la croissance démographique
dans la dynamique des charges de la période. La ville aurait donc été «
perdante
» de 3,75 M€ en 2016, en
fonctionnement, d’un point de vue strictement budgétaire
; elle ne deviendra «
gagnante
» que lorsque la dynamique des
charges correspondant aux services transférés excèdera ce montant, soit au bout de deux exercices environ
23
.
4.2.3.3
–
Le report sur la section de fonctionnement de dépenses d’investissement
Jusqu’en 2016, toutes les compensations
des charges transférées sont venues s’imputer en section de fonctionnement,
y compris celles destinées à couvrir les charges afférentes au renouvellement des investissements transférés, ce qui
explique en partie la chute de l’autofinancement en 2016
. Pour surmonter cette difficulté rencontrée par de nombreuses
intercommunalités et communes, l
’article 81 de la loi de finances rectificative pour 2016 du 29 décembre 2016
24
autorise,
à compter de 2017, la ventilation en section d'investissement de la partie de l'attribution de compensation correspondant
au coût des dépenses de renouvellement des équipements transférés. La c
ommission locale d’évaluation des transferts
de charges (CLECT) a été réunie en 2016 pour isoler la part affectée au renouvellement des équipements transférés, au
sein des compensations dues par chaque commune. Le 27 janvier 2017, le conseil de métropole a voté la distinction
proposée par la CLECT
ainsi qu’une
nouvelle assiette tenant compte
d’une correction du
champ de la mutualisation et de
la vague de transferts effective au 1
er
janvier 2017 (équipements dédiés au tourisme fluvial, Palais des Congrès, Parc des
Expositions et Grand Stade).
Le total des compensations en 2017 sera à peine plus important que celui de 2010 (+656
468 €)
avec un changement de
taille
: près du quart de la somme (14,3 M€) sera renvoyée en section d’investissement ce qui desserre la contrainte qui
a pesé en 2016 sur l’équilibre de fonctionnement
25
.
4.3
-
L
ES RELATIONS AVEC LES TIERS
4.3.1
- Les relations avec le monde associatif
4.3.1.1
–
Des m
odalités d’attribution et
de contrôle
qui n’appellent pas de critique
En matière de suivi des associations, la ville paraît bien organisée avec un guichet unique de présentation des demandes
puis des échanges permanents entre les directions concernées et les structures financées, en particulier les plus aidées
en montant, toutes signataires de conventions partenariales.
22
Il s’agit du
remboursement des dépenses avancées dans le cadre de la mise en place de
s services communs et dans l’attente des transferts des marchés
: 7.1.2.3.2.
23
Entre 2010 et 2014, les dépenses à caractère général et celles de personnel ont augmenté en moyenne de 6 M€ par an. On peut e
stimer, en première analyse,
que la croissance spontanée des dépenses des services mutualisés (un tiers de l’effectif) s’élève de 2,2 M€ par an.
24
L’article 81 de la loi de finances rectificative pour 2016 du 29 décembre 2016 a rajouté l’alinéa suivant à la sui
te du premier alinéa du 1° bis du V de l'article
1609 nonies C du code général des impôts : «
Ces délibérations peuvent prévoir d'imputer une partie du montant de l'attribution de compensation en section
d'investissement en tenant compte du coût des dépenses d'investissement liées au renouvellement des équipements transférés, calculé par la commission locale
d'évaluation des transferts de charges conformément au cinquième alinéa du IV
. » Le terme «
délibérations
» désigne les délibérations concordantes du conseil
communautaire, statuant à la majorité des deux tiers, et des conseils municipaux des communes membres intéressées,
relatives au montant de l’attribution de
compensation et aux conditions de sa révision.
25
Voir analyse financière 7.3
au titre :
investissement
fonctionnement
total
attribution versée avant transfert de compétences
20 959 898
20 959 898
des compétences transférées en 2015
206 049
-
129 618
-
335 667
-
des compétences transférées en 2016
2 516 339
-
10 254 890
-
12 771 229
-
de la mutualisation 2016
5 735 515
-
63 127 763
-
68 863 278
-
décomposition indicative pour 2016*
8 457 903
-
52 552 373
-
61 010 276
-
au titre :
investissement
fonctionnement
total
total pour 2016 (rappel)
8 457 903
-
52 552 373
-
61 010 276
-
des régularisations, corrections et changement de
périmètre de la mutualisation
329 098
2 889 571
3 218 669
des compétences transférées en 2017
6 170 522
-
2 295 385
3 875 137
-
total pour 2017
14 299 327
-
47 367 417
-
61 666 744
-
* sans la correction de décembre 2016 (562 850 €)
source : projet de délibération métropolitaine du 27 janvier 2017
pour 2016 (de façon indicative)
pour 2017
Décomposition entre compensations de fonctionnement et d'investissement proposées par la CLECT et approuvées par
La réforme des rythmes scolaires a été différée et mise en place en septembre 2014 dans le cadre du projet éducatif de
territoire (PEDT) qui intéresse 99 écoles (53 maternelles et 46 écoles élémentaires publiques). Les premières évaluations
de la ville estimaient le besoin, pour 15 000 élèves, à
« environ 3 000 à 4
000 heures d’animateurs par semaine
»
29
maximum
.
Cette prévision a été corrigée à la baisse compte tenu des contraintes budgétaires
, de l’aptitude des
associations à gérer des personnels et des capacités d’accueil
des
temps d’activités périscolaires (TAP
) dans les
établissements culturels et sportifs. La ville a choisi de ne pro
poser qu’1 heure 30 de TAP pour les
écoles maternelles
réparties en deux séances de 45 minutes, et non pas 45 minutes par jour (soit 3 heures 45 par semaine).
En 2015, le volume d’heures d’animation payé aux associations, au titre de la réforme des rythmes scolaires, correspondait
à la mobilisation de 57,03 emplois équivalent temps plein (ETP)
pour un montant de 2,1 M€.
Le coût net de la réforme à
la charge de la ville s’élèverait à 2,8 M€ en 2015
30
, après déduction de la seule aide extérieure perçue en provenance du
fonds d’amorçage pour les rythmes scolaires
(780
300 € en 2015)
. Il est en-deçà de ce qui avait été anticipé en 2013 sur
la base d’une offre de prestations beaucoup plus large
. La délibération n° 2013-24 du 25 mars 2013 estimait, en première
analyse, le coût de la réforme compris
entre 4,7 M€ et 5,4 M€
, soit un coût
moyen par enfant de 300 à 350 € pour
3 à 4
000 heures d’animation
hebdomadaires, dont 1,8 à 2,5 M€
de dépenses de prise en charge des activités péri-
éducatives
et 1,5 M€ de restauration scolai
re.
Trente associations gèrent des accueils de loisirs répartis sur 63 sites ainsi que les accueils périscolaires dans tous les
établissements scolaires. En contrepartie de leurs activités, elles perçoivent
l’ASRE (Aide Spécifique Rythme
Éducatif)
versée
par la caisse d’allocations familiales.
4.3.2
–
Les clubs sportifs
: les conditions d’occupation du stade Chaban
-Delmas
4.3.2.1
–
Un stade dévolu dorénavant à l’accueil du club de rugby professionnel….
La mise en service du Grand Stade
n’a pas
emporté la fermeture du stade Chaban-Delmas, hypothèse qui fut évoquée
en raison de son emplacement au cœur d’un secteur résidentiel de près de sept hectares
. En début de saison sportive
2015-2016, le Grand Stade
est devenu l’enceinte résidentielle de la
société anonyme sportive professionnelle (SASP)
Union-Bordeaux-Bègles (UBB), le stade André Moga à Bègles
31
ne répondant plus aux besoins d’un club professionnel
.
Homologué le 16 août 2007 par la ligue professionnelle de rugby, le stade Chaban-Delmas abritait déjà un nombre
croissant de rencontres de l’UBB, depuis sa première saison en top 14, en 2011/2012.
Grâce à s
a capacité d’accueil
, le
club occupait le premier rang au classement des affluences en Europe (23 766 spectateurs) pour la saison 2014/2015
32
,
et a affiché la meilleure fréquentation nationale à domicile sur plusieurs saisons.
Le stade Chaban-Delmas pourrait prochainement subir des profonds travaux de rénovation sans modification de ses
caractéristiques originelles architecturales Art Déco (dont la grande arche). À cette occasion, sa jauge serait réduite de
8 000 places environ (25 000 places dont 237 places supplémentaires en loges contre 33
290 aujourd’hui), en raison
de
contraintes techniques ou de choix d’aménagement, mais aussi
pour renforcer sa complémentarité avec le Grand Stade
qui a vocation à accueillir les matches les plus attractifs de
l’UBB
33
.
4.3.2.2
–
…à des conditions financières qu’il convient d’actualiser
La convention délibérée le 15 juillet 2015 avait fixé la redevance
d’occupation du stade Chaban
-
Delmas réclamée à l’UBB,
à 2 % de la recette «
spectateurs
» nette par match. Par une délibération du 12 décembre 2016, la ville a décidé de la
modifier en rajoutant une part forfaitaire de 100
000 € que le club acquitte depuis
2017. Malgré cette augmentation
significative, la redevance n’est toujours pas fixée par référence aux «
avantages de toute nature
»,
comme l’impose
l’article L. 2125
-3 du code général de la propriété des personnes publiques
34
.
29
(page 5 délibération du 25 mars 2013
–
«
La mobilisation d’animateurs pour ce temps péri
-éducatif »)
30
cf. annexe 1 tableau 6
31
Sa capacité est de 7 500 places au maximum dont 2 200 places debout
32
Ce classement a été établi par un journal anglais «
The rugby paper
».
33
Trois rencontres de l’UBB ont été jouées dans le nouveau stade au cours de la saison 2015/2016.
34
«
La redevance due pour l'occupation ou l'utilisation du domaine public tient compte des avantages de toute nature procurés au titulaire de l'autorisation. »
notamment au regard des recettes tirées de son utilisation telles que la
vente des places et des produits dérivés aux spectateurs, la location des emplacements publicitaires et des charges que
la collectivité publique supporte telles que les amortissements
, l’entretien et la maintenance calculés au prorata de
l’utilisation d’un tel équipement
». Par conséquent, la redevance devrait au minimum couvrir la part effective des dépenses
de fonctionnement et des charges d’amortissement
engagées par la ville et cor
respondant au temps réel d’utilisation du
stade par la société sportive.
- Coût de fonctionnement du stade Chaban-
Delmas estimé par la ville pour l’année 2014
en €
-
Après avoir rappelé que la part fixe de 100 000
€ constitue une importante charge no
uvelle pour le club, le maire a indiqué
dans son courrier envisager d
’accroître
progressivement
la redevance d’occupation
, sans nuire aux ambitions sportives
de l’UBB et au regard de ses capacités financières inférieures à celles d’un club de football.
La chambre demande à la ville de calculer
le montant de la redevance d’occupation
en fonction des avantages de
toute nature qu’en retire l’utilisateur, conformément à l’article
L. 2125-3 du code général de la propriété des
personnes publiques.
4.3.3
–
La fin
de l’exploitation sous la forme d’une régie intéressée de plusieurs grands
équipements sportifs
Depuis 1997, la ville confie
l’exploitation
de plusieurs équipements sportifs (la patinoire, les tennis, et le bowling de
Mériadeck, et le vélodrome de Bordeaux-lac) à un opérateur privé. La délégation a pris,
jusqu’en 2012, la forme d’une
régie intéressée. Faute de définition légale ou réglementaire de cette formule de gestion, l
a doctrine s’accorde à
reconnaître
qu’un régisseur intéressé
s'engage à gérer un service public contre une rémunération composée d’une part
fixe et d’une part calculée en fonction
des résultats.
La convention qu’il signe avec la personne publique
n
’échappe à la
requalification en marché public que si sa rémunération reste substantiellement liée a
ux résultats de l’activité
35
, la
jurisprudence du Conseil d’État appréci
ant avec souplesse ce critère.
Dans le rapport d’observations définitives du 22 mars 2011, la chambre s’était interrogée sur le niveau
d’intéressement
du délégataire. Elle observait que dans le contrat, la part variable de la rémunération attachée aux résultats dépendait en
grande partie d’éléments ne permett
ant pas de mesurer objectivement
l’amélioration
du service due à
l’activité de
l’exploitant
, ce qui fragilisait la qualification juridique de la convention en délégation de service public. Elle avait également
critiqué
l’intégration trop tardive des
recettes et des dépenses du régisseur intéressé au budget annexe à caractère
industriel et commercial spécialement créé pour regrouper les flux de cette activité, le défaut de production systématique
à l’ordonnateur des pièces justificatives correspondantes, le versement sur le budget annexe d’une subvention d’équilibre
non motivée en violation des disposi
tions de l’article L
. 2224-2 du CGCT et le caractère insuffisant des contrôles accomplis
par la ville. Elle avait aussi
émis des doutes sur la nature industrielle et commerciale de l’ensemble des activités retracées
au budget annexe ainsi que sur l’absence
de déductibilité de la TVA sur la rémunération du régisseur. Au terme du dernier
contrat (2008 à 2012), la ville a décidé, par une délibération n° 2012-202 du 30 avril 2012 de recourir à la formule de
l’affermage
plutôt qu’à celle de la régie intéressée
. Après une
procédure d’appel public à la concurrence et la
confrontation
de
deux
offres,
son
choix
s’est
à
nouveau
porté
sur
le
même
délégataire.
La délibération n° 2012-610 du 19 novembre 2012 entérine sa désignation ainsi que le contenu du
contrat d’affe
rmage de
quatre ans entré en vigueur au 1
er
janvier 2013. Avec un objet identique au précédent
36
, le nouveau contrat forfaitise la
compensation
à environ 1 M€ par an sur la base d’hypothèses d’exploitation
et par addition de deux composantes :
35
cf. article L. 1411-1 du CGCT
36
Le fermier a notamment la charge de faire fonctionner le service, d'assurer la relation avec les usagers et de percevoir les recettes selon les tarifs fixés dans le contrat
et ceux que le conseil municipal vote chaque année sur proposition du fermier. Le cahier des charges précise le contenu des obligations de service public
–
accueil
des clubs sportifs et des autres pratiquants, disponibilité des équipements - et les conditions dans lesquelles les charges relatives à ces obligations seront évaluées. Il
détermine également la procédure par laquelle la ville adaptera ses exigences de service public à l'évolution des besoins.
e forte proportion d’agents non soumise à l’obligation des 1
607 heures
5.3.1.1
–
Une référence de 1 607 heures
….
Les règles applicables en matière de gestion du
temps de travail sont aujourd’hui r
assemblées dans un règlement de
gestion du temps de travail. Présenté en comité technique paritaire le 15 octobre 2014 mais non approuvé par le conseil
municipal, ce document rappelle que, conformément à la délibération n° 2006-618 du 18 décembre 2006, la durée de
travail annuelle est fixée à 1 607 heures et le nombre de jours de congés à 35, soit deux semaines de plus que ne le
prévoit l’article 1
er
du décret n° 85-1250 du 26 novembre 1985 relatif aux congés annuels des fonctionnaires territoriaux
56
.
En contrepartie de ces congés supplémentaires, un agent à temps complet doit à son employeur 7 heures 22 par jour et
36 heures 50 par semaine. Pour les agents à temps non complet, les durées hebdomadaire et journalière sont découpées
par taux d’emploi
:
Taux d’emploi
Durée hebdomadaire de travail
Durée journalière de référence
17h30mn
18h25mn
3h41mn
20h
21h05mn
4h13mn
32h
33h40mn
6h44mn
Obligations hebdomadaires
Nombre annuel de jours de congés
Obligations hebdomadaires
Nombre annuel de jours de congés
5 jours
35 jours
3 jours et demi
24 jours et demi
4 jours et demi
31 jours et demi
3 jours
21 jours
4 jours
28 jours
2 jours et demi
17 jours et demi
La mesure du temps de travail est assurée
par des badgeuses et fait l’objet d’un suivi informatique centralisé, sauf pour
les agents affectés dans des services particuliers.
5.3.1.2
-
….qui n’était pas appliqué
e à 41
% de l’effectif
après mutualisation
L’article 2
du décret n° 2001-623 du 12 juillet 2001
57
autorise une collectivité locale à déroger à la durée légale, « pour
tenir compte de sujétions liées à la nature des missions et à la définition des cycles de travail qui en résultent et notamment
en cas de travail de nuit, de travail le dimanche, de travail en horaires décalés, de travail en équipes, de modulation
importante du cycle de travail ou de travaux pénibles ou dangereux ». Sur la base de cette disposition
58
, 1 306 agents, soit
41 % de l’effectif après mutu
alisation
59
,
n’étaient pas tenus d’effectuer 1
607 heures par an, au 1
er
janvier 2016.
56
«
Tout fonctionnaire territorial en activité a droit, dans les conditions et sous les réserves précisées aux articles ci-après, pour une année de service accompli du
1er janvier au 31 décembre, à un congé annuel d'une durée égale à cinq fois ses obligations hebdomadaires de service. Cette durée est appréciée en nombre de jours
effectivement ouvrés.
»
57
pris pour l'application de l'article 7-1 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 et relatif à l'aménagement et à la réduction du temps de travail dans la fonction publique
territoriale
58
Délibération n° 2007-0374 du 09 juillet 2007
–
CTP des 21 octobre 2009 et 07 juillet 2010
59
1 306 agents sur 3 155 agents permanents au 1
er
janvier 2016 après mutualisation
(source : règlement gestion du temps - vi le de Bordeaux)
Nombre d'agents
concernés
Agents des pôles opérationnels du service de la propreté urbaine
1566 heures
Agents de catégorie C en charge de l’accueil des enfants en crèche
1555 heures et 7 jours
350
Agents des écoles maternelles et élémentaires
1548 heures et 8 jours
753
1103
Agents de police municipale
1570 heures et 5 jours
98
Agents du centre de vidéo surveillance urbaine
1570 heures et 5 jours
21
Agents de surveillance de la voie publique affectés aux berges de Garonne
1585 heures et 3 jours
2
Agents de surveillance de la voie publique
1592 heures et 2 jours
46
167
Educateurs territoriaux des activités physiques et sportives
1460 heures et 20 jours
32
Opérateurs territoriaux
des activités physiques et sportives
1570 heures et 5 jours
4
1306
Nombre total d'agents concernés en 2016
sous-total
Dérogations à la durée légale annuelle du temps de travail
Maintien du nombre annuel de jours travaillés et modification de la valeur de journée de travail (7h11mn)
sous-total
Diminution du nombre de jours travaillés - attribution de jours de congés spécifiques de sujétion
Maintien de la valeur de journée de travail (7h22mn)
Diminution du nombre de jours travaillés - attribution de jours de congés spécifiques de sujétion
BX Métropole
à/c du 01/01/2016
Maintien de la valeur de journée de travail (7h22mn)
Diminution du nombre de jours travaillés - attribution de jours de congés spécifiques de sujétion
et modification de la valeur de journée de travail (6h12mn)
Diminution du nombre de jours travaillés - attribution de jours de congés spécifiques de sujétion
Maintien de la valeur de journée de travail (7h22mn)
L’écart à la durée légale n’est pas restitué par allègement de leurs obligations quotidienne ou hebdomadaire, maintenues
respectivement à 7 heures 22 et à 36 heures 50, mais par attribution de jours de congés annuels supplémentaires non
reportables d’une année sur l’autre.
Ces modalités de récupération couplées à la proportion élevée
d’agents
concernés
inciten
t à s’interroger sur le bienfondé des régimes de temps de travail exposés dans le tableau précédent, d’autant qu’ils
sont parfois plus favorables que ceux
appliqués aux personnels d’autres organismes œuvrant dans les mêmes secteurs
d’activité
: à titre d’exemple,
la convention collective applicable aux employés
chargés de l’accueil en crèche
dans le
secteur privé ne pose pas le principe d’une exception
générale à la norme des 35 heures. Au plan juridique, la régularité
externe des régimes dérogatoires autres que ceux des agents
chargés de l’accueil en crèche ou affectés dans des écoles
maternelles et élémentaires est très incertaine car ils semblent avoir été mis en place sans délibération, après avis du
comité technique paritaire.
5.3.1.3
-
L’accomplissement de la «
journée de solidarité » grâce au rajout de deux
minutes quotidiennes
L’article 6 de la loi n° 2004
-626 du 30 juin 2004 «
relative à la solidarité
pour l’autonomie des personnes âgées et des
personnes handicapées »
laissait à l'organe exécutif de chaque
assemblée territoriale la possibilité d’opter, après avis du
comité technique, pour l’une des trois formules suivantes afin d’accomplir la journée di
te de solidarité : le travail d'un jour
férié précédemment chômé autre que le 1
er
mai, la suppression d'un jour de réduction du temps de travail («
jour RTT
»),
ou «
toute autre modalité permettant de rajouter sept heures précédemment non travaillées, à l'exclusion de la suppression
d’un jour de congé annuel
». Après avis du comité technique paritaire et par délibération du 18 décembre 2006, la ville a
choisi
de rallonger de deux minutes les journées travaillées plutôt que de rajouter une journée d’activité
supplémentaire
60
en vue de porter la durée officielle du temps de travail à 1 607 heures. En réponse aux observations provisoires,
l’ordonnateur a souligné la légalité de cette décision. C
e fractionnement
n’en est pas moins contestable au regard des
objectifs fixés par le législateur tels que les a rappelés le rapporteur de la loi n° 2008-351 du 16 avril 2008 relative à la
journée de solidarité. Dans son rapport, ce dernier avait tenu «
à souligner que la souplesse permise par les circulaires
interprétatives, confirmée par les décisions de justice (fractionnement en deux demi-journées ou fractionnement horaire,
octroi d’un jour de congé supplémentaires, etc.), ne doit pas conduire à effacer l’existence de cette journée de solidarité.
Notamment, la dilu
tion de journée de solidarité dans des minutes supplémentaires de temps de travail réparties sur l’année
entière n’est pas acceptable. Il convient de veiller à ce que le fractionnement horaire corresponde à un travail
supplémentaire effectif
. »
5.3.1.4
–
Des a
utorisations d’absence plus généreuses que celles instituées par les textes
En matière d’autorisations spéciales d’absence, la collectivité va au
-delà de ce que mentionnent les circulaires applicables
aux agents de l’État et
transposables aux agents territoriaux par application du principe de parité
61
. Elle délivre ainsi des
autorisations d’absence dans des cas
non prévus,
comme par exemple, le mariage d’un enfant (
cinq jours
62
), celui d’un
ascendant, d’un frère ou d’une sœur de l’agent ou de l’enfant de
son conjoint (trois jours),
ou l’activité de formateur interne
(dix jours). Dans sa réponse,
l’ordonnateur
considère que les formations dispensées par des agents municipaux,
détenteurs de compétences-métiers, en faveur
d’autres agents municipaux entrent da
ns leur temps de travail effectif
63
. La
chambre ne partage pas cette analyse. La «
charte du formateur de l'école interne
» applicable aux formateurs internes
issus des effectifs de Bordeaux-Métropole, de Bordeaux et de son CCAS prévoit une indemnisation des interventions, ce
qui paraît les rendre constitutives d’activités accessoires.
Du reste
, l’article de la charte fixant le barème d’indemnisation
renvoie expressément au décret n° 2010-235 du 5 mars 2010 relatif à la rémunération des agents publics participant, à
titre d'activité accessoire, à des activités de formation et de recrutement.
Si la ville
déclare toujours exiger la production d’un document justifiant le temps d’absence et son rattrapage au moins
partiel, aucune comptabilité globale des jours d
’absences autorisées
n’est tenue
, ce qui la prive de toute mesure de leur
impact.
60
A titre exceptionnel et en raison du régime de temps de travail qui leur est applicable, seules les assistantes maternelles posent un jour de congé annuel ou un repos
récupérateur.
61
Voir tableaux 3 annexe 1
62
Dans sa réponse, la ville rappelle que le code du travail, qui ne régit pas le temps de travail des fonctionnaires, prévoit
l’octroi d’une journée.
63
au sens de l’article 2 du décret n°2000
-815 du 25 août 2000 relatif à l'aménagement et à la réduction du temps de travail dans la fonction publique de l'État et dans
la magistrature applicable à la fonction publique territoriale. Cf. article 1
Les modalités spécifiques à la ville de récupération des temps travaillés au-delà des
obligations légales
5.3.2.1
–
Des « comptes de stockage » en sus des comptes épargne-temps (CET) pour
récupérer les heures supplémentaires effectuées avant le le 31 décembre 2006
Fin 2015, on dénombrait 3 896 comptes épargne-temps (CET) actifs
64
. Depuis la mise en place des premiers CET en
2007
65
, les droits épargnés ne peuvent être
convertis qu’en jours
de congé.
L’assemblée délibérante, qui n’est jamais
revenue sur cette règle de gestion, n’a pas souhaité élargir aux agents le bénéfice des modalités de compensation
financière introduites par le décret n° 2010-531 du 20 mai 2010
66.
.
Certains agents de la ville continuent de disposer, par ailleurs, d’un «
compte de stockage
» qui regroupe les heures
supplémentaires non récupérées, effectuées entre le 1
er
juin 1998 et le 31 décembre 2006, avant
l’ouverture
des CET.
Plafonné à 465 heures (63 jours), le crédit de chaque compte a été alimenté au vu des dépassements horaires réels
observés au cours de cette période, ou au forfait pour les cadres non soumis au suivi automatisé des horaires, à raison
de sept jours par année de présence. Cet avantage a été instauré là-encore sans délibération, sur simple avis du comité
technique paritaire
67
; il ne repose, au surplus, sur aucun fondement légal, au minimum pour les heures acquises avant
l’entrée en vigueur
du décret n° 2004-878 du 26 août 2004 instituant le compte épargne-temps dans la Fonction publique
territoriale. Par conséquent, sa validité juridique paraît plus que fragile.
Au 31 décembre 2015, 1 216 comptes de stockage avec un total de 63 459 heures (8 614 jours de 7 heures 22) étaient
répertoriés. Les jours accumulés sur les comptes épargne-temps et sur les comptes de stockage représentent un volume
de 546 786
heures soit l’équivalent de 3
40 ETP soumis à la norme des 1 607 heures. Si ces jours de congé devaient être
utilisés sur une année, ils priveraient la collectivité de 7,6 % de ses effectifs (avant mutualisation).
5.3.2.2
–
L
’instauration de jours de récupération pour participation à
la célébration des
mariages et aux opérations électorales
En dehors de tout texte national, et sur simple avis du CTP, la ville propose deux dispositifs de récupération :
- pour
les agents chargés d’assister un élu
lors de la célébration des mariages le samedi, sous la forme de deux forfaits
horaires saisonniers de récupération : de 3 heures 30 mn pour les cérémonies se déroulant du 1
er
octobre au 31 mai et
de 5 heures pour celles ayant lieu entre le 1
er
juin au 30 septembre
68
;
- depuis 2012, pour les agents municipaux présents dans les bureaux de vote, sous la forme de 3 à 5 jours de récupération
par journ
ée d’activité
selon la fonction occupée dans le bureau de vote
69
,
et avec l’accord du
responsable du service
d’affectation
de l’agent
.
La participation aux opérations électorales est déjà rémunérée par des indemnités ad hoc
70
compensant leur disponibilité
qui peut atteindre 17 heures de présence le dimanche. Une délibération n° 2002-0305 du 8 juillet 2002 détermine,
à cet égard, leurs modalités de versement conformément aux dispositions règlementaires. Le service du personnel a
assuré qu’elles n’étaient pas versées en cas de récupération des jours.
Au total, même si la durée de droit commun est bien de 1 607 heures, le temps de travail des agents de la ville se distingue
par plusieurs spécificités qui génèrent un coût pour la collectivité
tels que l’octroi de régimes dérogatoires à 4
1 % des
personnels
environ ainsi que des possibilités d’autorisation d’absence et de récupération
non prévues par les textes.
La chambre demande à la ville de délibérer sur les régimes dérogatoires de temps de travail reposant sur des
avis du comité technique en précisant les sujétions ou les contraintes horaires qui les justifient,
d’aligner, par
application du principe de parité, les cas d’autorisations d’absence sur ce
ux en vigueur dans les administrations
de l’
État, et de
supprimer les dispositions qui n’ont pas de base légale
(comptes de stockage et jours de
récupération pour participation à la célébration des mariages et aux opérations électorales).
64
Voir tableaux 3 annexe 1
65
L’article 1
er
du décret n° 2004-878 du 26 août 2004 a institué le compte épargne-temps dans la Fonction publique territoriale.
66
Venu modifier profondément le décret n° 2004-878 du 26 août 2004 relatif au compte épargne-temps dans la Fonction publique territoriale, ce texte permet, sous
conditions et à la demande de l’agent, d’
indemniser les jours accumulés ou de les faire prendre en compte par le régime de retraite additionnelle de la Fonction publique,
à l’instar de l’Etat.
67
CTP du 19 juin 2007 et du 19 février 2008
68
CTP du 3 décembre 2013
69
CTP du 22 mars 2012
70
IFCE (décret n° 2002-63 du 14 janvier 2002
–
arrêté du 27 février 1962) : indemnité complémentaire pour élections, versée aux cadres A non éligibles aux IHTS
payées aux cadres B et C n’entrant pas dans le plafond mensuel des 25 h supplémentaires. Leur ver
sement a été expressément confirmé (réponse 34 du questionnaire
En réponse aux observations provisoires, le maire a annoncé
son intention de demander au conseil municipal d’entériner
dans des délibérations, les régimes de temps de travail dérogeant à la règle des 1 607 heures uniquement justifiées
aujourd’hui
par des avis du comité technique. Il a, par ailleurs, signalé
que les services ont été chargés d’examiner les
moyens nécessaires pour accélérer la disparition des comptes de stockage, prévisible dans un délai de cinq ans, et réviser
les dispositifs de récupération des temps de participation à la célébration des mariages et aux opérations électorales.
5.3.3
–
Un absentéisme qui ne cesse de progresser
5.3.3.1
–
Les constats
L’absentéisme des agents titulaires (94 % de l’effectif avant mutualisation) s’est détérioré
de façon continue entre 2010 et
2015, avec une augmentation de 6,9 jours du nombre total de jours
d’absence
par agent. La maladie ordinaire dont la part
dans le total annuel des jours d’absence a cru de 9 points (61 % en 2010 contre 70 % en 2015)
a conforté sa prédominance
parmi les causes du phénomène. Les absences pour longue maladie/longue durée (+40 %) et pour maladie
professionnelle (+207 %) accusent aussi une forte hausse. En 2015, ces deux derniers motifs expliquaient 24 % des jours
non travaillés, soit deux
points de plus qu’en 2010.
Contrairement à d’autres collectivités, l’application
du jour de carence en 2013
71
n’a pas eu d’effet apparent sur
l’absentéisme qui s’est fortement aggravé entre 2012 et 2014
: 97 % du total de jours supplémentaires d’absence de la
période ont été constatés entre ces deux années (72 % pour la maladie ordinaire). En 2013, le niveau atteint pour la
maladie ordinaire excédait de 5,4 jours (+35 %) la moyenne nationale calculée pour les communes et établissements
communaux de plus de 100 000 habitants.
Beaucoup plus faible, l’absentéisme des agents non titulaires (6 % de l’effectif permanent) s’établit à des niveaux
inférieurs
aux moyennes de comparaison, sauf en 2013, exercice au cours duquel près de trois fois plus de jours d’absence pour
maladie ordinaire ont été comptabilisés que pour les autres années de la période. L’écart avec l’abse
ntéisme des agents
titulaires tient notamment à des différences de population, l’effectif non
-titulaire comprenant davantage de cadres que
d’agents d’exécution
72
.
71
montant retenu en 2013 : 296
295 €
pour 4 649 jours. Le jour de carence a été supprimé au 1
er
janvier 2014.
72
la moitié des non titulaires sont assimilables à des agents de catégorie A.
Source : BORDEAUX et moyennes des communes et établissements communaux de 100 000 habitants et plus tirées de la synthèse nationale des rapports au CTP sur l’état des co lectivités territoriales au 31 décembre 2011 et 2013
28,9
29,1
24,4
24,1
24,9
28,5
31,2
33,1
15,8
15,3
16,1
17,3
17,7
20,7
21,5
23,2
32,5
32,6
26,3
26,2
26,8
30,8
33,5
33,2
moyenne
nationale
2011
moyenne
nationale
2013
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Bordeaux- absentéisme des agents titulaires (en jours)
raisons de santé
dont maladie ordinaire
total
12,6
10,7
5,5
10,6
25,3
6,3
9,4
6,6
9,4
7,8
4,7
9,7
19,7
6,0
8,7
4,9
16
14,2
5,5
10,6
30,1
8,8
11,1
9,8
moyenne
nationale
2011
moyenne
nationale
2013
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Bordeaux - absentéisme des agents non titulaires (en jours)
Durant la période contrôlée, la ville n’a jamais compté plus de sept collaborateurs de cabinet conformément au
maximum autorisé par l
’article 1
0 du décret n° 87-1004 du 16 décembre 1987 relatif aux collaborateurs de cabinet des
autorités territoriales
83
. Les opérations de vérification qui ont confirmé le respect
des règles d’encadrement des
rémunérations en 2015
84
ont mis en lumière une erreur formelle
en cours de correction par voie d’avenant
: le contrat de
l’agent recruté en 2016 pour assurer la mise en œuvre de la politique de proximité
est rédigé sous la forme d’un contrat à
durée déterminée d’un agent non titulaire, et non pas par référence à l’article 110
de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984.
Aux termes de l'article 3 du même décret, «
l’inscription du montant des crédits affectés à de tels recrutements doit être
soumise à la décision de l'organe délibérant
.
» En l’espèce, la ville considère que cette formalité est satisfaite avec
l’adoption des budgets primitifs qui compr
ennent, en annexe, la liste des agents non-titulaires et leur rémunération brute.
Il est dès lors nécessaire de mieux identifier les collaborateurs de cabinet au moment de l’adoption du budget. L’utilisation
,
depuis 2017, de l’annexe règlementaire budgétai
re relative aux effectifs, qui aurait dû être remplie dès 2013, devrait y
contribuer. Ce document isole, au sein des non-titulaires, les emplois non permanents dont ressortissent les emplois de
cabinet et de collaborateurs de groupes d’élus.
c)
Au 1
er
av
ril 2016, le conseil municipal était divisé en quatre groupes d’élus («
majorité municipale
»,
«
groupe
écologiste
», «
groupe socialiste
» et « Front national ») assistés en tout de cinq collaborateurs. Leur situation
continue d’être régie par la
délibération n° 1995-0255 du 25 septembre 1995 qui mentionne une composition de groupes
d’élus
85
ainsi qu’un plafond de dépenses de rémunérations obsolète
s. Exprimé en francs (881 283 francs soit 134
351 €),
le plafond demeure ainsi calculé par référence au maximum légal alors en vigueur, soit 25 % des indemnités versées aux
élus, porté depuis le 28 février 2002 à 30 %
86
. La même délibération limite les dépenses de fonctionnement courant à
406 210 francs (61
926 €) tandis que le règlement intérieur du conseil
municipal prévoit en son article 7 que «
Le Maire
met à la disposition des groupes d’élu
-e-s les moyens humains et matériels nécessaires à leur fonctionnement »
. Son
actualisation, annoncée en réponse aux observations provisoires,
s’impose afin de corriger
les noms des groupes,
approuver le nombre d’agents affectés à chacun d’eux
, et convertir en euros les montants des dépenses prises en charge
sans nécessairement les modifier
: en dépit d’une augmentation de 20,8 % entre 2010 et 2015, les frais de fonction
nement
des groupes d’élus sont toujours restés éloignés du plafond légal de 30 %
.
Deux anomalies ont été repérées sur les contrats des collaborateurs de groupes d’élus : l’absence d’indication du grade
de référence servant de base au paiement des primes et indemnités pour trois agents, et la présence de la mention
« pour
une durée indéterminée au cabinet du maire
–
personnel groupe »
sur un contrat. Il est rappelé qu’un emploi de
collaborateur de groupes d’élus, qui
reste incompatible avec l'affectation sur un emploi permanent d'une collectivité
territoriale, se définit comme un emploi non permanent ; par conséquent, et sans préjudice de son éventuel contrat à durée
indéterminée (CDI)
87
, l’intéressé ne peut être mise à disposition d’un groupe que pour une durée qui n’excède pas celle
de la mandature
88
. Enfin, ces emplois, à l’instar de ceux de collaborateur de cabinet, n’étaient pas distingués dans le
tableau des effectifs des non-
titulaires, ce qui ne devrait plus être le cas grâce à l’utilisation de la m
aquette règlementaire.
Dans sa réponse, la ville s’est engagée à ne plus faire mention d’une durée indéterminée dans les contrats des
collaborateurs de cabinet et de groupes d’élus,
à toujours signaler le grade de référence utilisé afin de clairement justifier
les primes et indemnités qui leur sont versées, et à viser le bon texte de référence
: l’
article 110 de la loi n° 84-53 du
26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale pour les collaborateurs de cabinet
et
l’article 110
-1 pour les
collaborateurs de groupes d’élus
.
83
Cet article fixe la règle de calcul suivante lorsque la population de la commune est comprise entre 40 001 et 400 000 habitants : deux collaborateurs auxquels
s’ajoutent des collaborateurs supplémentaires par
tranche de 45 000 habitants au-delà de 40 000 habitants.
84
Selon l’article 7 du décret, le traitement indiciaire d’un collaborateur de cabinet ne peut en aucun cas être supérieur à 90 % du traitement correspondant
à l'indice
terminal du grade administratif le plus élevé détenu par un fonctionnaire en activité ou de l'emploi administratif fonctionnel de direction le plus élevé de la collectivité.
La même règle s’applique aux indemnités.
85
«
Majorité municipale
» : 2 collaborateurs
–
Intergroupe «
Pour changer Bordeaux vraiment
» : 2 dont 1 pour le parti socialiste et 1 pour le parti communiste
–
«
Trois bordelais, le réveil
» :1
–
«
P. Sirgue soutenu par le Front national
» : 1
86
cf. article L. 2121-28 du CGCT
87
Depuis sa modification par l’article 40 de la loi n° 2012
-347 du 12 mar
s 2012, l’article 110
-1 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 modifié contraint à recruter en CDI
les collaborateurs de cabinet ayant effectué deux contrats de trois ans.
88
cf. question écrite n° 02422
–
Réponse du ministère de l’Intérieur publiée dans le
Des conventions de mise à disposition de personnel incomplètes
Les conventions de mises à disposition «
sortantes
» méritent d’être complétées de façon à signaler le
s montants des
remboursements et les échéances, et stipuler leur réactualisation en cas de c
hangement de grade ou d’échelon.
L’ordonnateur s’est engagé à régulariser la situation rapidement.
Les conditions de mise à disposition, pour la période 2016-2018,
de quatre conservateurs d’État auprès de la bibliothèque
municipale de Bordeaux, qui jouit du statut de bibliothèque classée en raison de la richesse de ses collections
patrimoniales appartenant en grande partie à l’État,
ne soulèvent pas de difficulté.
5.4.1.3
-
Des règles d’avancement favorables aux agents
et améliorées en fin de période
Jusqu’en 2016, l
a collectivité a prononcé quasiment
tous les avancements d’échelons à la durée minimale
(1 426 sur 1 457 en 2013 soit 98 %) alors que
jusqu’en 2015
, leur attribution
devait tenir compte à la fois de l’ancienneté
et de la valeur professionnelle
89
, ce deuxième critère étant discriminant en cas d’avancement à l’échelon minimal
. Depuis
sa modification par la loi de finances pour 2016, l’article 78 de la loi n° 8
4-
53 du 26 janvier 1984 affirme que l’avancement
d’échelon n’est plus fonction que de l’ancienneté, sauf quand des statuts particuliers obligent à considérer la valeur
professionnelle, et selon des modalités de contingentement qu’un décret en conseil d’Éta
t doit venir préciser. En vertu du
V de l’article 148 de la loi de finances pour 2016, ce changement n’
est entré
en vigueur qu’au 1
er
juillet 2017, sauf pour
les corps et cadres d'emplois de catégorie B et certains corps de catégorie A
90
, pour lesquels la d
ate d’application est plus
précoce : 1
er
juillet 2016 ou avant en cas de publication des statuts particuliers. Avec cette modification, le nombre de
décisions d’avancement à la durée minimale devrait connaître une réduction significative
.
En matière
d’avancements de grade
, la ville a amélioré en fin de période les taux maximums de promotion
à l’ancienneté
ou par examen professionnel, toujours
plus favorables que ceux en vigueur dans les administrations de l’
État. Certains
taux atteignent 80 % ou 100 % ce qui permet de promouvoir, en théorie, la plupart ou tous les agents remplissant les
conditions statutaires requises. Fixés de façon régulière
en application de l’article 49 de la loi n° 84
-53 du
26 janvier 1984 modifié, ils offrent
l’avantage de ne pa
s organiser annuellement une procédure de révision du taux de
chaque grade. Autre règle plus favorable que celle appliquée dans les administrations
de l’État, les agents réussissant un
concours sont titularisés sur place.
E
n fin de période, plus d’un a
gent sur deux
bénéficie, chaque année, soit d’un avancement d’échelon, soit d’un
avancement au grade supérieur, ce qui explique le niveau élevé du glissement vieillissement technicité (GVT) positif.
5.4.2
–
La coexistence de nombreuses rémunérations accessoires
5.4.2.1
–
Un dispositif global difficilement lisible avec parfois des retards dans les mises
à jour
Le régime indemnitaire des agents comprend des indemnités de grade et des indemnités valorisant les fonctions
d’encadrement, d’expert
ise et les sujétions particulières. Selon le dernier bilan social disponible, en 2015, 891 agents
avaient perçu des indemnités de sujétions dont 295 agents de catégorie A, 114 de catégorie B et 482 de catégorie C.
89
Selon l’article 78 alinéa 2 de la loi n° 84
-53 du 26 janvier 1984 dans sa version en vigueur avant le 1
er
janvier 2016, «
L'avancement d'échelon à l'ancienneté maximale
est accordé de plein droit. L'avancement d'échelon à l'ancienneté minimale peut être accordé au fonctionnaire dont la valeur professionnelle le justifie
». Le Conseil
d’État avait en plus précisé que
l’administration ne peut «
se borner à mettre en œuvre sans examen des situations
individuelles un
avancement à l
’ancienneté en
fonction de la seule durée moyenne attachée statutairement à chaque échelon
» (Conseil d’État, Syndicat C.G.T
-F
.O de l’INSEE, 15 janvier 1992
).
90
Infirmiers et personnels paramédicaux, cadres de santé et emplois de la filière sociale dont l'indice brut terminal est au plus égal à 801
st plus modulé en fonction de la notation. La plupart des agents
contractuels permanents de la ville bénéficient du même régime indemnitaire que les titulaires. Mais la présentation des
comptes, conforme à la nomenclature comptable en vigueur, ne permet pa
s d’isoler, au sein de leurs rémunérations, les
dépenses correspondantes.
Plusieurs délibérations, parfois longues et complexes, organisent le régime indemnitaire ce qui ne facilite pas la
compréhension générale du dispositif. Durant la période sous-revue,
les indemnités non constitutives d’avantages acquis
au sens de la loi de 1984 ont été régies par trois délibérations de principe consacrées principalement, mais pas
uniquement, aux régimes dits de grade : une première délibération du 31 janvier 2005 (n° 2005-0044) a refondu le
dispositif indemnitaire des agents de la ville, en procédant à des harmonisations et des réévaluations afin de favoriser la
parité entre métiers ; elle a ensuite été complétée et actualisée sur de nombreux points par les délibérations
n° 2012-407 du 16 juillet 2012 et n° 2012-707 du 17 décembre 2012. Les 22 février 2016 et 12 décembre 2016,
deux nouvelles délibérations (n° 2016-48 et n° 2016-483) sont venues approuvées, à la demande du comptable public,
l’existence de nombreuses
indemnités spécifiques ou rémunérant des sujétions particulières.
Les délibérations relatives aux indemnités horaires pour travaux supplémentaires (IHTS) et au barème des indemnités
d’astreinte
ont été actualisées avec beaucoup de retard. Ainsi, les deux coefficients applicables aux IHTS depuis le
1
er
janvier 2008, précisés dans l
’article 2 du
décret n° 2008-199 du 27 février 2008 (1,25 pour les 14 premières heures
supplémentaires et 1,27 pour les heures suivantes
91
),
n’ont été officiellement transposés que
le 30 mars 2015, par la
délibération n° 2015-1150, soit sept ans après la parution du texte réglementaire. Dans
l’intervalle,
la ville a appliqué les
taux légaux sans rapporter la délibération n° 2008-0036 du 28 janvier 2008 qui retenait le coefficient de 1,07 pour les 14
premières heures supplémentaires
, par référence à l’article 7 du
décret n° 2002-598 du 25 avril 2002 abrogé par le décret
précité de 2008.
De même, en dépit des modifications réglementaires apportées au régime des astreintes en mai 2005
92
et avril 2015
93
, les
tarifs exposés dans une délibération du 28 janvier 2002
n’ont été mis à jour qu’en décembre 2016
, durant le contrôle de
la chambre
94
. À la différence des IHTS, le dispositif national
n’a pas
été directement appliqué à tous les agents : le contrôle
des bulletins de paie de l’exercice 2015
a montré que les astreintes d’exploitation servies aux agents de la filière technique
ont été calculées selon le barème antérieur à celui
d’
avril 2015. Ce même contrôle a aussi fait apparaitre quelques
incohérences dans les opérations de règlement,
avec un nombre unitaire d’indemnités d’astreinte
de nuit supérieur au
nombre de nuits du mois en cause (exemples
: M. X, 51 astreintes de nuit en semaine (512,55 €) en janvier 2015 –
M. Y,
39 astreintes de nuit en semaine (391,95 €) en octobre 2015 –
M. Z, 33 astreintes de nuit en semaine (331,65 €) en
octobre 2015). En réponse aux observations provisoires,
l’ord
onnateur a expliqué ces écarts par des régularisations, et
dans un cas, par une erreur de saisie.
Il a certifié qu’aucun
e indemnité
n’a été
versée de façon injustifiée.
Enfin, les délibérations indemnitaires continuent à mentionner les deux cadres
d’emploi de rééducateurs et d’assistants
médicotechniques qui sont fusionnés dans le cadre d’emplois des techniciens paramédicaux territoriaux, depuis le 1
er
avril
2013 (décret n° 2013-262 du 27 mars 2013).
La ville s’est engagée à porter le bon
intitulé dans la prochaine délibération
indemnitaire globale qui étendra le régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de
l'engagement professionnel (RIFSEEP)
, d’ici 2018
.
5.4.2.2
–
L’importante revalorisation de 2012
L’actualisati
on du régime indemnitaire en juillet 2012 se décline en trois volets :
-
l’octroi d’une revalorisation de 30 € brut
s à tous les agents permanents présents le 1
er
juillet 2012, titulaires et
non-titulaires, y compris les assistantes maternelles ;
- des
revalorisations différenciées des indemnités des agents des filières administrative, culturelle et d’animation
95
échelonnées en deux temps : la moitié au 1
er
janvier 2013
et l’autre moitié au 1
er
janvier 2014, sauf pour les agents de
catégorie C, échelle 3 et 4, pour lesquels la totalité de la revalorisation a été effective en 2013 ;
91
Dans la limite de 25 heures mensuelles pour les agents à temps plein
92
Décret n° 2005-542 du 19 mai 2005
93
Décret n° 2015-415 du 14 avril 2015 relatif à l'indemnisation des astreintes et à la compensation ou à la rémunération des interventions aux ministères chargés du
développement durable et du logement - Arrêté du 14 avril 2015 fixant les montants de l'indemnité d'astreinte et la rémunération horaire des interventions aux ministères
chargés du développement durable et du logement. Ce décret identifie différencie
les astreintes d’exploitation et de sécurité applicables aux fonctionnaires de toutes
catégories, désormais rémunérées différemment, et les astreintes de décision concern
ant les personnels d’encadrement nettement revalorisées
.
94
Délibération n° 2016-487 du 12 décembre 2016
95
Le régime indemnitaire du
cadre d’emploi des techniciens territoriaux
a été écarté car il était supérieur à la moyenne des régimes indemnitaires de même catégorie
Si la dépense globale correspondante reste ici contenue (m
oins de 1 % de la masse salariale), plus d’un agent sur deux
perçoit une NBI allan
t de 10 à 175 points d’indice
98
. Ce constat amène à douter de la bonne application des critères
règlementaires de sélectivité tandis que de très nombreuses indemnités créées par la ville sont censées aussi rétribuer
les fonctions d’encadrement et/ou les sujétions particulières (par exemple, l’indemnité d’encadrement n
-3).
En incluant la NBI dans le périmètre des indemnités versées aux fonctionnaires de la ville, leur total représentait en 2013
comme en 2015 environ 21 % de leur rémunération, hors avantages familiaux, soit un taux similaire à la moyenne du
régime indemnitaire alloué, en 2013, aux agents titulaires des communes de plus de 100 000 habitants
99
.
5.4.2.5
–
Trois avantages collectivement acquis
Trois éléments de rémunération sont présentés dans la délibération n° 2016-48 le 22 février 2016 comme des avantages
collectivement acquis au sens de l
’article 111 de la loi n° 84
-53 du 26 janvier 1984 dont deux mis en place en 1948 et
longtemps versés par le comité des œuvres sociales :
La prime de départ en retraite : égale à deux mois de pension ;
La garantie de maintien de salaire qui compense entièrement la perte de rémunération en cas de congé de
maladie de plus de 90 jours sur une période de référence de douze mois (le statut de la Fonction publique impose
la réduction de moitié du traitement indiciaire dans cette circonstance). En 2015, la dépense correspondante
s’est élevée à 1
481
812 € contre 1
262
248 € en 2011
(
+17,4 %), sous l’effet de la dégradation de l’absentéisme
;
La prime de service. S
on montant est figé depuis 1998 à 95,28 €/mois
pour les agents permanents fonctionnaires
et contractuels,
et à 79,27 €/mois
pour les agents non permanents.
À la suite de la mutualisation des services et à la demande du comptable, la ville a confirmé le maintien de ces trois
avantages aux agents de la ville, en faisant voter la délibération n° 2016-48 du 22 février 2016.
La chambre recommande à la ville de regrouper
l’ensemble des rémunérations accessoires
dans un seul et même
document actualisable annuellement, de supprimer les primes de fonctions ou de sujétions impossibles à relier
à une indemnité règlementaire, de les compenser éventuellement par un abondement de
l’une des primes du
régime dit de grade dans la limite des enveloppes annuelles, et de mieux les coordonner avec la NBI de façon à
éviter de rémunérer à deux titres la même fonction ou sujétion.
En réponse, la ville indique que la mise en place du RIFSEEP
100
va permettre de refondre l’ensemble du régime indemnitair
e
des agents de la ville et de regrouper rapidement toutes ses composantes dans un seul document.
5.4.3
–
Un salaire moyen en progression à partir de 2014
Même en 2014, exercice le plus proche pour lequel des données de comparaison sont disponibles, le salaire moyen par
agent reste en-deçà de la moyenne de comparaison en dépit de la forte revalorisation des régimes indemnitaires opérée
en 2012.
98
Les bilans sociaux remplis par la ville ne contiennent pas le tableau informatif prévu dans la maquette nationale ; ils ne donnent en conséquence aucune indication
sur cet élément de rémunération. Les extractions comptables au 31 décembre 2015 ont fait apparaître la répartition suivante sur une population de 2 166 agents
(224 de catégorie A, 174 de catégorie B et 1 768 de catégorie C) : 1 136 agents (10 points)
–
374 agents (15 points)
–
3 agents
- 21 agents (19 points)
–
136 agents
(20 points)
–
46 agents (22,5 points)
–
145 agents (25 points)
–
176 agents (30 points)
–
2 agents (38 points)
–
22 agents (40 points)
–
37 agents (45 points)
–
28
agents (50 points)
–
1 agent (54 points)
–
1 agent (57 points)
–
16 agents (60 points)
–
7 agents (67,5 points)
–
1 agent (70 points)
–
10 agents (75 points)
–
2 agents
(80 points)
–
1 agent (130 points)
–
1 agent (175 points).
99
Source : Bilans sociaux 2013 - Synthèse nationale
100
régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de l'engagement professionnel
Nouvelle bonification indiciaire
- (source : ville de Bordeaux)
2015
Effectif réel hors vacataires
4 463
Effectif réel titulaires
4 176
Nombre d’agents bénéficiaires de la NBI
2 232
% d’agents bénéficiaires / effectif des titulaires
53,44%
Nombre de points de NBI attribués pour le mois de décembre 2015
27 578
Dépense annuelle 2015
1 509 233 €
% dépense annuelle 2015 de la NBI rapportée à la masse salariale
Mais la vérification des bulletins de paie du mois de décembre 2015 a révélé que quatorze autres logements municipaux
étaient occupés aux mêmes conditions par
d’autres agents dont le
directeur général adjoint, le directeur général des
services techniques et le directeur de cabinet du maire. 85 logements sont donc attribués par la ville, à titre gracieux et
avec fourniture des fluides, la ville procédant bien à la déclaration fiscale de ces deux avantages. Les services ont confirmé
l’absence de
concession au nom de «
l’utilité de service
», notion désormais abrogée.
5.4.4.2.2
–
Un réexamen des conditions de concession à effectuer rapidement
Le décret n° 2012-752 du 9 mai 2012 a profondément modifié le régime juridique des concessions de logement. En
application du princip
e de parité avec la Fonction publique de l’
État, ses dispositions intéressent aussi les logements et
les agents des collectivités territoriales. Codifiées dans la partie règlementaire du code général de la propriété des
personnes publiques, elles apportent trois modifications substantielles :
― l’accomplissement d’astreintes ne suffit plus à justifier l’octroi d'un logement par nécessité absolue de service. S
euls
les personnels ayant une obligation de disponibilité totale pour des raisons de sûreté, de sécurité ou de responsabilité
peuvent y prétendre ;
― un régime de convention d'occupation à titre précaire remplace les concessions de logement par utilité de service qui
sont supprimées. Il est ouvert aux catégories de personnels qui sont tenus d'accomplir un service d'astreinte, mais qui ne
réunissent pas les conditions exigées pour bénéficier d’une concession de logement par nécessité absolue de service.
Les occupants doivent, en contrepartie, acquitter une redevance d'occupation égale à 50 % de la valeur locative réelle
des locaux, calculée sur le montant des loyers du marché immobilier local ;
― les surfaces sont limitées et déterminées en fonction du nombre de personnes à charge de l’
occupant du logement.
Le décret n° 2013-651 du 19 juillet 2013 a autorisé
les agents titulaires d’une concession de logement, à la date d’
entrée
en vigueur du décret n° 2012-752 du 9 mai 2012,
d’
en conserver le bénéfice jusqu'au 1
er
septembre 2015. La ville aurait
dû
s’assurer
, avant cette échéance, de
la présence d’une obligation de disponibilité totale
dans chacune des
85 concessions, et à défaut, réclamer aux occupants une redevance égale à la moitié de la valeur locative du logement.
Cette remise à plat ne peut plus être différée ; elle doit entraîner
l’approbation
d’
une nouvelle délibération pour identifier
le statut des logements dont la liste est fractionnée dans douze délibérations
101
, ainsi que la réécriture des arrêtés et
concessions pour spécifier la composition de chaque logement, sa superficie
et les fonctions de l’attributaire
.
La chambre demande à la ville de m
ettre en œuvre les dispositions du décret n° 2012
-752 du 9 mai 2012.
En réponse, l’ordonnateur a indiqué qu’une délibération, en ce sens, sera
rapidement présentée en conseil municipal.
5.4.4.3
–
L’utilisation des véhicules
5.4.4.3.1
- Une flotte quantitativement importante transférée à la métropole
au 1
er
janvier 2016
Forte à fin 2015 de 8 véhicules de fonction, 186 véhicules de service et 366 véhicules utilitaires
102
, la flotte municipale a
été transférée, au 1
er
janvier 2016, à Bordeaux-Métropole qui en assure la gestion via des contrats d'engagement passés
avec la ville. En incorporant au numérateur les véhicules utilitaires assimilables à des véhicules légers (224 sur 366), le
taux d’équipement par agent s’établissait
à un véhicule pour 10,7 agents en 2015, avant mutualisation
103
. Il était à peine
meilleur que celui des conseils départementaux de la Gironde (8,74 en 2014) et du Lot-et-Garonne (9,3 en 2014) avec
une meilleure optimisation
grâce à la mise en place, en août 2014, d’un pool de 50 véhicules en «
auto partage
», et à
l’absence d’affectation nominative des véhicules autres que ceux de fonction et ceux pour lesquels un remisage à domicile
est autorisé (43 agents).
101
Une première délibération n° 97-146 du 24 mars 1997 modifiée par les délibérations des 25 avril 2000, 18 juillet 2003, 22 novembre 2004, 21 novembre 2005,
29 janvier 2007, 27 octobre 2008, 26 avril 2010, 27 septembre 2010, 27 juin 2011, 24 octobre 2011, 29 mai 2012
- Des annexes presque complètes entachées de quelques anomalies
Les annexes sont globalement bien renseignées malgré la présence de plusieurs anomalies qui peuvent être rapidement
corrigées.
6.1.1.1
- Sur les états de la dette
En 2014 et en 2015
, l’
état de la dette par nature (A2.2)
était incomplet. En 2014, il n’identifiait pas
la dette relative au PPP
de la cité municipale
(31 M€) remise au cours de l’exercice (15 juin 2014), ni les montants inscrits aux comptes
165 (dépôts
et cautionnements reçus) et 168 (autres emprunts et dettes assimilées). Le compte 165 présentait pourtant un solde
créditeur de 331 106,14
€ au 31 décembre 2014 et l’annexe
«
autres dettes
» (A2.9) mentionnait une dette de
5,1 M€ au compte
168751 (dettes
–
groupement à fiscalité propre de rattachement). En réponse, la ville a reconnu le
caractère non justifié de l’
absence de la dette relative au PPP de la cité municipale en 2014 et des cautionnements à
rendre jusqu’en 2016. Elle a
, par contre, indiqué ne pas avoir intentionnellement retracé
dans l’état de la dette par nature,
le
différé de paiement accordé par la métropole pour le rachat d’un terrain métropolitain situé 26 quai du Maroc (cf.
7.2.2),
compte tenu de la spécificité de cet engagement et de son recensement dans une autre annexe :
l’état A2.9
relatif aux
engagements autres que ceux destinés à financer la prise en charge d’un emprunt.
La chambre en prend note mais tient
à observer qu’aucun texte opposable
n’indique
que les états A2.2 et A2.9 exposent des informations exclusives ; du reste,
la maquette règlementaire de l’état A2.2, utilisée par la ville, comporte plusieurs subdivisions ventilant entièrement
l’encours
des différentes composantes du compte 168.
En 2015
, la dette afférente à la cité municipale a bien été incorporée dans l’état A2.2, dont le total constitue le numérateur
des ratios encours/population et encours de la dette/recettes réelles de fonctionnement figurant dans le compte
administratif, mais toujours pas les montants des comptes 165 et 168751. En 2014, les oublis de la dette relative au PPP
de la cité municipale et de celles inscrites aux comptes 165 et 168751 ont conduit à minorer notablement les valeurs des
deux ratios
par rapport à celles calculées par le ministère des Finances
108
et publiées sur le site
«
collectivités-locales.gouv.fr
»: 1 003
€ par habitant au lieu de 1
169 € pour le ratio encours/population, et 60,40 % au
lieu de 69,39 % pour le ratio encours de la dette/recettes réelles de fonctionnement. En excluant du numérateur la dette
à l’égard de la
métropole enregistrée au compte 168751, les valeurs des deux ratios restent encore très supérieures à
celles exposées au compte administratif : 1
148 € pour le premier et 68,14 % pour l
e second.
D’autres inexactitudes ont été relevées
en 2015 :
-
toujours dans l’état A2.2
: contrairement à ce qui est indiqué dans la rubrique «
niveau de taux
», les fonds propres des
deux partenaires privés des contrats de partenariat (9,72 M€ pour le Grand Stade et 0,867 M€ pour la Cité Municipale) ne
sont pas rémunérés au même taux que les emprunts souscrits dans chacun de ces contrats (3,05 % pour la cité municipale
et 1,97 % pour le Grand Stade)
, mais en fonction d’un objectif de rentabilité interne (15,5 % pour le Grand Stade et 11 %
pour la cité municipale). La colonne «
taux actuariel
» paraît, en revanche, correctement remplie ;
-
dans l’état relatif au d
étail des opérations de couverture (A2.5) : les informations détaillées fournies à propos des swaps,
durant l’instruction,
montrent
qu’il était incomplet avant
2014.
6.1.1.2
–
Sur l’état des effectifs
La ville n’a pas utilisé, à partir de 2013, le
nouvel état des effectifs
instauré par l’instruction budgétaire et comptable
M14
109
qui
précise le nombre d’emplois occupés
pour les agents non titulaires.
Le tableau rempli qui s’inspire d’un ancien
modèle amalgame emplois vacants et pourvus, y compris en 2016 ; il expose des informations non concordantes avec
celles des bilans sociaux en 2014 et en 2015
110
.
108
en utilisant l’intégralité du solde du compte 16 (emprunts et dettes assimilées) comme numérateur
109
Arrêté du 12 décembre 2012 relatif à l'instruction budgétaire et comptable M14 applicable aux communes et aux établissements publics communaux et
intercommunaux à caractère administratif
110
Le faible écart de 2013 entre le compte administratif et le bilan social semble tenir à une simple erreur de calcul. Après vérification, le total des effectifs non titulaires
n’est pas, en 2013, de 276 agents mais
de 279 agents : 6 collaborateurs de cabinet + 273 agents dans les différentes filières : administrative 87 + technique 92
- Des restes à recouvrer nombreux mais mieux suivis en fin de période
6.2.3.1
- Des admissions en non-valeur
trop faibles jusqu’à fin 2015 et dont le fondement
restait difficile à vérifier
a)
Jusqu’en 2015, les montants annuels des admissions en non
-valeur étaient sans rapport avec le volume des restes à
recouvrer composé, pour une bonne part, de créances anciennes. Ainsi,
l’état des restes à recouvrer listait, a
u
31 décembre 2015, plus de 44 000 titres
d’une valeur agrégée
de
23,8 M€
; plus de 14 800 de ces titres (3,7
M€
) avaient
été émis avant le 31 décembre 2011
115
. La ville a rompu avec cette pratique, le 12 décembre 2016, en admettant
en non-valeur une somme douze fois supérieure à celle admise, en moyenne, entre 2010 et 2015. La valeur des restes à
recouvrer à fin 2016 a fléchi de près de moitié par rapport à celle affichée
à fin 2015 (12,58 M€ contre
23,8 M€). L’état
fourni retrace cependant encore 13 204 titres de plus de quatre ans antérieurs au 31 décembre 2012 ; leur valeur agrégée
(3,8 M€) forme 30,48 % de la valeur totale des restes
116
. En conséquence,
l’opération d’apurement entamée en 2016 devra
être poursuivie
afin d’
extraire du bilan toutes les créances devenues caduques.
b)
Les délibérations annuelles relatives aux admissions en non-valeur, y compris celle de 2016,
sont prises à partir d’un
tableau trop synthétique par nature de créances, en indiquant que le détail «
peut être consulté au service du conseil
municipal
». L
’in
struction M14 précise
que l’assemblée délibérante
est tenue de statuer sur la portion des créances à
admettre en non-valeur, au vu des états des restes à recouvrer préparés par le comptable et portant sur des recettes
relatives aux exercices antérieurs, et que les demandes d'admission en non-valeur présentées par le comptable public
doivent être expressément motivées par l'insolvabilité des débiteurs, leur disparition ou encore la caducité des créances.
c)
Il n’a pas été possible de vérifier la validité des non
-valeurs sur toute la période sous revue, en
l’absence de plusieurs
documents obligatoires :
- en 2010,
aucun mandat n’
était annexé à la fiche budgétaire du compte 654 (pertes sur créances irrécouvrables) du
compte de gestion ;
-
aucune pièce justificative n’était jointe aux mandats de
2011 et 2014 pour cause vraisemblable de mauvais classement ;
- en 2012 et 2013, étaient bien joints aux mandats la délibération et un état détaillé des motifs de présentation, mais non
les justificatifs de poursuites pour les créances supérieures à
200 €
. A
rrêté dans l’article 3
-5 de l
’ancienne
charte de
recouvrement annexée à la convention de service comptable et financier du 18 juillet 2008, ce montant formalise le seuil
au-delà duquel la procédure des admissions en non-
valeur dite automatique n’est plus applicable.
La chambre demande
à l’ordonnateur
de
soumettre à l’approbation du conseil municipal des projets de
délibérations relatives aux admissions en non-valeur comprenant toutes les pièces règlementairement prévues,
et de joindre aux mandats
d’admission en non
-valeur toutes les pièces obligatoires. Elle recommande de
continuer à extraire du bilan toutes les créances devenues caduques en liaison avec le comptable public.
En réponse, l’ordonnateur
a annoncé que les nouvelles règles de provisionnement des créances devenues douteuses
approuvées par la délibération n°2017/261 votée le 10 juillet 2017 devraient faciliter l’extract
ion périodique des créances
devenues douteuses (cf. 6.2.4
). Il a également fait savoir qu’une liste détaillée mais anonymisée des créances admises
en non-
valeur sera jointe aux mandats d’admission en non
-valeur. La chambre demande à la ville de ne pas procéder à
l’anonymisation d
es pièces justificatives jointes
aux mandats d’admission car
elle entraverait tout contrôle.
115
Ces données proviennent d’une extraction sur l’application Xémélios. La taille du fichier a empêché d’identifier précisément tous les titres, il s’agit donc d’une
approximation. La même extraction en 2014, arrêtée au 31 décembre 2014
,
détaillait plus de 42 000 titres pour un montant de 19,7
M€
dont 28% émis en 2014 pour
plus de 11 M
€, essentiellement au cours du dernier trimestre
(plus de 10 M€). L
e titre le plus ancien datait de 1997 (titre relatif à
l’affaire dite «
Bez Girondins de
Bordeaux
» pour 1,5
M€)
. Plus de 18 800 titres étaient
antérieurs à l’année 2012 pour plus de 5
M€.
116
Les titres antérieurs au 31 décembre 2011 sont au nombre de 10
965. Leur valeur s’élève à 3,2 M€, soit 26 % de celle de l’ensemble des restes à recouvrer.
Pertes sur créances
irrécouvrables en €
148 183,29
88 628,86
68 717,89
82 836,09
96 030,77
228 872,00
1 459 751,48
713 268,90
Pertes sur créances
irrécouvrables en €
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
source: compte de gestion et pièces transmises par le comptable pour 2016
L’examen des états de restes et des titres suscite t
rois autres remarques
. D’une part, l
es états de restes comprennent
beaucoup de titres relatifs à des droits de places, de cantine
117
et de crèche malgré
l’existence de régies
de recettes
spécifiques et le déploiement de nouveaux moyens d’encaissement en principe plus sûrs pour le créancier
118
.
D’autre part,
dans le cas particulier des régies prolongées dont l’ordonnateur a annoncé la disparition
119
, la longueur des délais de
relance amiable laissés aux régisseurs de recettes
avant l’émission des titres
tend à amenuiser les chances de
recouvrement des impayés par le comptable public. Enfin, huit débiteurs publics dont l
’ancienne
région Aquitaine ou le
conseil départemental de la Gironde demeurent redevables envers la ville de multiples titres parfois anciens en dépit des
relances du comptable public. Par exemple, l
’ancienne
région
Aquitaine n’a pas honoré le
titre n° 23856 de 2011
d’un montant de
13 276
€
.
La chambre recommande à la ville
de vérifier le bienfondé des créances détenues sur d’autres collectivités
, de
s’efforcer d’en obtenir le paiement
, le cas échéant en recourant aux procédures
d’inscription
ou de mandatement
d’office (
articles L.1612-15 et L.1612-16 du CGCT), et de faire compléter correctement tous les titres,
notamment
ceux portant sur des recettes qui n’ont pu être recouvrées par les régies
.
Dans son courrier de réponse, la ville précise que la «
convention portant sur les conditions de recouvrement des produits
locaux (non fiscaux)
», approuvée par la délibération n°2017/260 du 10 juillet 2017 en remplacement de
l’ancienne charte
du recouvrement
120
, contient des mesures visant précisément à améliorer le taux de recouvrement des titres de recettes.
En parallèle, les services sont sensibilisés s
ur la nécessité d’identifier
clairement les débiteurs
lors de l’adressage des
titres.
S’agissant du cas particulier des recettes perçues par les régies, il a été indiqué que les auditeurs chargés du
contrôle de la régie des crèches et des restaurants scolaires recherchent des pistes d’amélioration de la chaine de
recouvrement afin de faire baisser le nombre d’admissions en non
-valeur. Il est pris acte de toutes ces actions.
6.2.4
- Des provisions insuffisantes à fin 2015 et
qu’il convient de mieux justifier
Comme cela a été indiqué dans le paragraphe 6.1.1.3
, les provisions s’établissaient au 31 décembre 2015, au
compte de
gestion, à 4 562 592,99
€
: 3 393 194,46
€ portés au compte 15111 (provisions non budgétaires pour litiges) et
1 169 398,53
€ enregistrés au compte 4911 (provisions pour dépréciations de compte de tiers).
Trois provisions expliquaient la majeure partie du solde du compte 15111 : la première de 1 558 881,35
€ couvrait le risque
éventuel de remboursement des pénalités encaissées en raison du retard de livraison de
l’
Auditorium tandis que les deux
autres (pour un total de 1 562 427,44
€
121
) se rapportaient à des titres anciens non encore recouvrés, dont un de 1997,
tous émis dans le cadre de
l’affaire dite
«
Bez Girondins de Bordeaux
».
L’objet et la clôture des contentieux auraient dû
amener à ranger ces deux dernières provisions au compte 49111. S
elon l’instruction M14, une provision pour risques est
«
destinée à couvrir la charge probable résultant des litiges (dommages et intérêts, indemnités, frais de procès). Cette
provision doit être constituée dès
l’ouverture d’un contentieux en première instance contre la commune ou l’établissement,
à hauteur du montant estimé par la commune de la charge qui pourrait en résulter en fonction du risque financier encouru.
Elle doit être maintenue, en l’ajustant si nécessaire, jusqu’à ce que le jugement soit devenu définitif
».
L’écart (
271 885,67
€) entre les trois provisions identifiées (
3 121 308,79
€) et le solde final du compte 15111
(3 393 194,46
€) n’a pas été justifié par les délibérations fournies au cours de l’instruction.
Le compte 49111 (1 169 398,53
M€) était pareillement
impossible à reconstituer au 31 décembre 2015, à partir des
délibérations produites.
Jusqu’en 2016,
il était alimenté par des dotations forfaitaires
122
, sans lien avec les risques couverts
comme l’impose l’article R. 2321
-2 du CGCT, en particulier pour les créances sur les débiteurs placés en redressement
ou en liquidation judiciaire. Son solde se révélait insuffisant pour absorber les pertes probables sur les créances les plus
anciennes, avec la présence de plus de 14 800 titres
émis avant 2012 pour plus de 3,7 M€
(cf. 6.2.3.1). En 2016, ses
ressources ont été utilisées pour absorber les admissions en non-valeur, plus fournies que lors des exercices précédents.
Au 31 décembre 2016, il ne disposait plus que d’
une somme de 237 147,05
€ en vue d’apurer en 2017 les créances
proposées en non-
valeur par le comptable sur 2016 mais non acceptées par l’ordonnateur.
117
Dans le PV de vérification de la régie restauration scolaire-petite enfance de juin 2013, le comptable estimait que le nombre de titres émis par an était compris entre
6 000 à 7 000. Le même PV précise que les paiements dématérialisés représentent près de 75 % des recettes encaissées.
118
Pour la restauration scolaire et les crèches
, une majorité d’encaissement est effectué sur internet. Il est aussi possible
de régler par téléphone les droits de
stationnement à la minute près.
119
La régie prolongée est un aménagement du principe de recouvrement spontané des recettes par un régisseur. Elle permet à un ré
gisseur d’adresser une relance à
un usager lorsque le règlement au comptant n’a pas été effectué spontanément à la régie.
Cf. 6.5.2
120
cf. 6.4.2
121
1,181
M€ et
381
427,44€ selon la
délibération 2006/0260 du 29 mai 2006 produite par le comptable
Les pièces justificatives des subventions n’appellent aucune critique. En cas de report dans l’exécution des travaux ou
d’une interruption, la même pièce est reportée d’une année à l’autre, sauf lorsque l’octroi de la subvention dépend d’un
calendri
er de réalisation. Des demandes de report ou de nouvelles demandes d’aides sont alors toujours reformulées.
Deux offres bancaires, non présentées sous une forme ferme et définitive, ne revêtaient par le caractère certain exigé par
l’article R. 2311
-11 pou
r être qualifiées de restes à réaliser au moment de l’arrêté des comptes
, dans la mesure où les
deux courriers de présentation subordonnaient
l’
attribution
d’un prêt
à une ratification définitive par leur comité de crédit
respectif :
l’offre de 15 M€ de BNP Paribas à fin 2013 et celle d’ARKEA de 35 M€ à fin 2015
. Dans le courrier du 17
décembre 2013, BNP Paribas précise ainsi que «
l’accord de principe donné pour l’étude du financement de vos reports
d’emprunts pour un montant de l’ordre de 15 M€
» (…) «
est subordonné à la ratification de notre comité de crédit à l’appui
des derniers comptes administratifs disponibles et du dernier budget prévisionnel disponible
». De la même façon,
l’établissement ARKEA
indique, dans sa lettre du 31 décembre 2015, qu’il
«
se tient à votre disposition pour financer vos
investissements 2015 pour un montant maximum de 35 M€. Celle
-ci ne préjuge cependant en rien de notre décision finale,
ni de l’offre définitive que je pourrais être amenée à vous adresser. En effet, une inst
ruction complète du dossier reste
indispensable et mon comité de crédit sera amené à statuer sur votre demande
. » En réponse aux observations
provisoires, la ville a produit une lettre
d’
ARKEA daté du 8 juillet 2016. Postérieure
à l’approbation du compte a
dministratif
2016 par le conseil municipal, elle atteste que le courrier du 31 décembre 2015 exprime bien la volonté de la banque de
financer les investissements municipaux de 2015, «
jusqu’à un montant maximum de 35 M€
»
et précise que
« seules les
conditions techniques et financières demeur(ai)ent à instruire par notre comité de crédit, ce dernier étant seul habilité à
déterminer notre politique commerciale
».
Le retrait de ces deux emprunts des restes à réaliser de 2013 et de 2015 dégrade le résultat annuel, mais pas à hauteur
de 15 M€ en 2013 et de 35 M€ en 2015, la ville ayant pour usage de réunir un montant d’offres bancaires supérieur aux
ressources à inscrire en restes à réaliser. À
fin 2013, les restes à réaliser d’emprunts avaient été arrêtés à 55 M€ sur la
base de deux offres d’un total de 65 M€
: celle de BNP Paribas (15 M€) et une
deuxième émanant de la Banque Postale
de 50 M€, ferme sur son principe mais indicative sur ses conditions. Par conséquent, le montant des restes
à réaliser non
justifiés s’établissait
, en 2013,
à 5 M€ (=
55 M€
-
50 M€),
ce qui ramène le résultat de cet exercice de +1,4
M€
à -
3,6 M€.
À fin 2015, les 49 M€ de restes à réaliser d’emprunts reposaient sur deux offres d’un montant total de 70 M€
: celle
d’ARKEA (35 M€) et une
deuxième de même montant signée de la Banque Postale. En 2015, les restes à réaliser non
justifiés par des documents précis et définitifs
s’élevaient donc
à 14 M€ (= 49 M€
-
35 M€)
avec, pour effet, un recul du
résultat de l’exercic
e
tel qu’il pouvait être
calculé au mom
ent de l’arrêté des comptes
, à -
9,5 M€ au lieu de +4,5 M€.
Ces deux déficits potentiels représentent 0,92 % des recettes de la section de fonctionnement en 2013, et 1,76 % des
mêmes recettes en 2015. Le seuil de 5 %
fixé à l’article L. 1612
-14 du CGCT, à partir duquel le préfet doit saisir la chambre
pour lui proposer des mesures nécessaires au rétablissement de l'équilibre budgétaire
, n’était donc pas atteint.
6.3.2.3
-
L’inscription en restes à réaliser d’emprunts que la ville ne
mobilise jamais
Les emprunts enregistrés en restes à réaliser des exercices 2014 et 2015, inscrits automatiquement en recettes des
budgets primitifs 2015 et 2016,
n’ont pas été mobilisés
; ils ont eu, pour seule finalité
124
, d’
équilibrer les comptes clos alors
que selon l’article L. 1612
-
4 du CGCT, l’équilibre réel d’un budget d’une collectivité territoriale suppose
une évaluation
sincère des recettes et des dépenses.
Au cours de l’entretien de
fin de contrôle, la direction générale a indiqué que de
nombreuses grandes collectivités locales procèdent de la même façon. La non mobilisation des emprunts inscrits en restes
à réaliser a pu être favorisée par le défaut de constatation de restes à réalis
er pour les opérations d’investissement suivis
en AP/CP, sauf à démontrer que dans leur cas, les crédits de paiements engagés et non mandatés ne sont pas
généralement supérieurs aux recettes certaines non encaissées, ce qui paraît peu probable, une partie des
investissements étant toujours autofinancée. Elle a été
palliée par l’affectation permanente d’une partie des ressources
de trésorerie à la couverture de besoins de
la section d’investissement, pour un encours d’environ 10 M€ jusqu’en février
2016. Il convient pourtant, comme le rappelle le paragraphe 7.2.3.2 du présent rapport,
d’adosser les emplois de long
terme sur des ressources de durée similaire.
La conjugaison de ces trois pratiques - non levée des emprunts inscrits en restes à réaliser, mobilisation permanente
d’une partie des lignes de trésorerie et non constatation des crédits de paiement engagés et non mandatés
- a contribué
au report d’un exercice à l’autre d’une partie du besoin de financement de la section d’investissement.
124
Extrait du rapport du compte administratif 2015 (page 6) : «
Les recettes r
éelles d’investissement s’élèvent (hors opérations de l’exercice antérieur) à 58,26 M€, en
très forte baisse par rapport à 2014 (117,4 M€). Cette diminution s’explique par le fait que contrairement aux années précédentes, la ville n’a pas eu recours à l’em
prunt
en 2015 conformément aux engagements pris lors du vote du budget
».
Extrait du rapport pour le débat d’orientations budgétaires pour 2016 (page 23, «
la gestion de
la dette
) : «
Fin 2016, l’encours devrait se situer aux alentours de 196 M€ compte tenu de l’absence de mobilisation de nouveaux prêts en 2016, soit une baisse de
L’acquisition en 2012 d’un nouveau système d’information financière et l’instauration
d’un règlement financier en 2013
Depuis le 1
er
janvier 2012, la ville emploie un
nouveau système d’information financière
dénommé «
grand angle
», acquis
dans le cadre du
processus d’amélioration de la qualité des comptes engagé en partenariat avec le comptable public
, et
dans la
perspective d’une future
certification des comptes. Il permet
d’éditer des titres de recettes conformes dans leur
présentation aux dispositions de
l’instruction budgétaire et comptable M14
, ce qui offre une garantie dans leur
recouvrement et répare une anomalie relevée lors du précédent contrôle. Le règlement financier délibéré le 24 juin 2013
définit les règles internes de gestion en matière de préparation budgétaire, d
’exécution et d’opérations de fin d’exercice
.
Il a avalisé
l’utilisation
, depuis 2012, de la technique de programmation budgétaire des autorisations de programme (AP)
et crédits de paiement (CP), dont la mise en place avait été suggérée par la chambre dans son précédent rapport afin
d’améliorer le
taux de mandatement des dépenses d’équipement
, alors faible.
En 2015, dix programmes d’investissement étaient suivis
en AP/CP
125
sans difficulté apparente, au vu du tableau précédent
rempli par les services et de la production au budget primitif
2016 de l’état détaillé de l’utili
sation des crédits de paiement.
Les crédits de paiement utilisés en 2015 atteignai
ent 50,2 M€, soit près de la moitié des dépenses d’équipement réalisées.
La ville souhaite généraliser
l’emploi de cette technique
budgétaire afin de prolonger la nette amélioration du taux de
consommation des crédits amorcée 2008 (73 % en 2015 contre 52,7 % en 2008).
6.4.2
–
Une convention de service comptable et financier qui va être actualisée
La convention de service comptable et financier du 18 juillet 2008 qui avait été complétée par deux chartes du 3 février
2011, l’une relative au
recouvrement
et l’autre à la
fiscalité
, était encore en vigueur pendant l’instruction malgré la présence
de nombreuses dispositions devenues obsolètes. En réponse à une recommandation de la chambre, la ville a annoncé
l’approbation d’une «
convention portant sur les conditions de recouvrement des produits locaux (non fiscaux)
», le
10 juillet 2017,
en remplacement de l’ancienne charte du recouvrement, et pris l’engagement de réactualiser
rapidement
la convention de service comptable et financier.
6.4.3
- Une reconfiguration à prévoir du rapport remis avant le
débat d’orientation
budgétaire (DOB)
Les rapports précédant les
DOB antérieurs à l’année 2016
suivaient tous la même présentation. En une quarantaine de
page, ils dressaient un bilan du contexte économique international et national, rappelaient les évolutions des concours
financiers
de l’État aux collectivités territoriales
, et détaillaient les actions de la ville par politique. Mais ils ne délivraient
pas d’information budgétaire à caractère rétrospectif
ou prospectif. Le rapport sur la situation du développement durable
sur son territoire, examiné préalablement aux débats sur le budget, prenait la forme
d’
un document séparé.
L’
article
107 alinéa 4 de la loi du 7 août 2015, dite loi NOTRé
126
,
a demandé d’enrichir le contenu du rapport remis aux conseillers
municipaux. Pour répondre à cette nouvelle obligation, le contenu du rapport relatif au débat budgétaire 2016 a été
amélioré. Bien que plus complet que ses prédécesseurs, il ne répondait pas encore aux règles de présentation décrites
au nouvel article D. 2312-3 du CGCT
127
, ce qui ne soulève pas de difficulté juridique : ces nouvelles dispositions ne sont
applicables aux orientations budgétaires que depuis 2017. Il est rappelé que dorénavant, le rapport public remis aux
conseillers municipaux doit exposer les engagements pluriannuels, la structure et la gestion de la dette, ainsi que
l'évolution prévisionnelle et l'exécution des dépenses de personnel, des effectifs, des rémunérations, des avantages en
nature et du temps de travail.
125
la Cité du Vin, la maison de la danse Ginko et la salle des fêtes du Grand-
Parc, les archives municipales, le muséum d’histoire naturelle, le
Palais des sports, les
gymnases Ginko et Virginia, la place André Meunier et le parc Pinson, la halle des Douves et le centre d’animation Argonne, l
a petite enfance, et les écoles.
126
cf. nouvelle rédaction de l’
article L. 2312-1° du CGCT
127
créé par le décret n° 2016-841 du 24 juin 2016 relatif au contenu ainsi qu'aux modalités de publication et de transmission du rapport d'orientation budgétaire
dans le total des recettes de gestion reste stable (60 % environ),
contrairement à celles des
recettes institutionnelles (dotations et participations de l’État) en déclin
(
–
7,4 points entre 2010
et 2015) et des
ressources d’exploitation en augmentation rapide
(+7,3 points).
Elle n’a pas été modifiée
, à partir de 2015,
par la majoration de 5 % des taux de fiscalité
dont l’effet a
été neutralisé, sur le même exercice, par
l’e
ncaissement du
droit d’entrée déjà évoqué,
puis par les transferts en 2016. Après métropolisation, la part du produit net des restitutions
des trois taxes ménages, qui a toujours formé jusque-là la moitié des produits de gestion, a reculé de trois points (47 %).
7.1.2.1.1
–
Des bases
qui s’élargissent rapidement
Entre 2010 et 2016, les bases imposables
de la taxe d’habitation (TH) et de la taxe foncière bâtie (TFB)
ont bondi
respectivement d’environ
19 % et 16 %
143
avec un effet-volume (les évolutions physiques
144
) qui explique 53 % de la hausse
des bases de la TH sur la période.
142
Les ressources fiscales propres regroupent les impôts locaux nets des restitutions, les taxes sur activités de service et domaine, les taxes sur activités industrielles,
les taxes liées à l'environnement et l'urbanisation, et les autres taxes (dont droits de mutation à titre onéreux, DMTO).
143
+16% et +14% entre 2010 et 2015
144
Soit le nombre de locaux imposables et leur superficie
FISCALITE - BORDEAUX
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Evol.°
10/15
2016
Evol.°
10/16
prévis.
Taxe d'habitation
345 202 825
353 556 673
368 515 841
381 552 486
387 007 530
400 206 486
15,93%
410 606 000
18,95%
Foncier bâti
339 433 152
349 678 244
359 513 525
369 844 809
377 661 968
385 747 442
13,64%
393 851 000
16,03%
Foncier non bâti
436 456
458 847
446 263
459 379
458 115
496 584
13,78%
503 900
15,45%
définitifs
Taxe d'habitation
22,98%
22,98%
22,98%
22,98%
22,98%
24,13%
5,00%
24,13%
5,00%
Foncier bâti
28,10%
28,10%
28,10%
28,10%
28,10%
29,51%
5,02%
29,51%
5,02%
Foncier non bâti
86,59%
86,59%
86,59%
86,59%
86,59%
90,92%
5,00%
90,92%
5,00%
définitifs
Produits bruts
175 803 585
180 524 701
187 142 287
192 890 786
196 377 043
211 778 432
20,46%
215 005 967
22,30%
-Reversements et restitutions
à BM
198 875
943 594
133 915
208 471
120 269
98 658
-50,39%
64 541 701
32353,41%
Produits nets
175 604 710
179 581 107
187 008 372
192 682 315
196 256 774
211 679 774
20,54%
150 464 266
-14,32%
rapportés aux produits de gestion
49,8%
49,8%
50,6%
51,2%
51,7%
50,2%
0,67%
47,2%
-5,28%
prévis.
TH/habitant
332
339
352
361
366
394
18,67%
404
21,70%
moyenne de la strate
245
257
266
275
277
293
19,59%
NC
NC
TFB par habitant
399
410
420
428
436
464
16,29%
474
18,79%
moyenne de la strate
277
288
297
305
310
323
16,61%
NC
NC
TFNB par habitant
2
2
2
2
2
2
-7,18%
2
0,00%
moyenne de la strate
1
1
1
1
1
1
0,00%
NC
NC
Pdts par habitant
733
751
774
791
804
864
17,87%
880
20,04%
moyenne de la strate
523
546
564
581
588
621
18,74%
NC
NC
Les produits par habitant sont calculés pour
2016 à partir des états 1259 et de la population figurant sur la fiche du minefi 2015.
source: états 1259- CRC MINEFI
Produits totaux des contributions directes (en €)
Produits des contributions directes/habitant (en €)
Bases imposables (en €)
Taux (en %)
1
effet de l'évolution physique
+ 28 185 259
51%
2
effet des actualisations forfaitaires
+ 26 818 402
49%
=1+2
accroissement des bases annuelles
+ 55 003 661
100%
1
effet de l'évolution physique
+ 20 032 614
43%
2
effet des actualisations forfaitaires
+ 26 281 676
57%
=1+2
accroissement des bases annuelles
+ 46 314 290
100%
source : CRC
Taxe d'habitation
Foncier bâti
Contribution de l'évolution physique et des actualisations forfaitaires à l'évolution des bases (en €
et en %) entre 2010 et 2015
1
effet de l'évolution physique
+ 34 542 688
53%
2
effet des actualisations forfaitaires
+ 30 860 487
47%
=1+2
accroissement des bases annuelles
+ 65 403 175
100%
1
effet de l'évolution physique
+ 24 240 123
45%
2
effet des actualisations forfaitaires
+ 30 177 725
55%
=1+2
accroissement des bases annuelles
+ 54 417 848
100%
source : CRC
Contribution de l'évolution physique et des actualisations forfaitaires à l'évolution des bases (en €
reste, sur cet exercice, le troisième le plus élevé de l’échantillon, qu’il soit appréhendé à
l’échelle communale ou bien inter
communale
150
. À propos plus spécifiquement de cet impôt, le maire a précisé que sa
progression entre 2002 et 2016 serait la deuxième plus faible parmi les dix plus grandes villes françaises en dehors de
Paris. Il signale aussi, dans sa réponse, que le déséquilibre entre les parts communale et intercommunale des taux
d’imposition
151
reflète l’importance des charges de centralité supportées historiquement par
Bordeaux
du fait d’un degré
d’intégration plus faible que celui d’autres grandes agglomérations.
7.1.2.1.3
–
Des produits par habitant et une pression fiscale comparativement
élevés
a)
La ville affiche sur la période 2010-2015 la quatrième plus forte progression des produits de TH (+18,7 %) et de TFB
(+16,3 %) ramenés à la population parmi les douze communes de l’échantillon de
comparaison. La seule dynamique des
bases a permis au produit des impôts locaux par habitant
d’augmenter
de 2,3 % par an, en moyenne, entre 2010 et 2014.
En rajoutant
à la période l’année
2015, année de relèvement des taux,
ce taux de croissance annuel s’é
lève à 3,4 %. En
2015, la TH et la TFB ont généré un produit par habitant de
858 €
, largement supérieur aux valeurs médianes des deux
groupes de comparaison (+220
€
par rapport au groupe des douze métropoles et +217
€
par rapport au groupe des
communes de la métropole). Le supplément de TH et de TFB par habitant constaté entre 2010 et 2015 (+
127 €
) couvre
environ deux fois la perte de DGF subie sur la même période (-
64 € par habitant)
152
. Malgré une nouvelle amputation de
la DGF, ce «
taux de couverture
» reste nettement excédentaire en 2016.
source : CRC-anafi
Le produit brut
des contributions directes s’
établit à 211,8
M€
à fin 2015, et à 215
M€
en 2016. Le produit net connaît une
très forte baisse du fait des nouveaux reversements institués en faveur de Bordeaux-Métropole au titre des compétences
transférées et de la mutualisation des effectifs : la part reversée est ainsi passée de 98
658 € en 2015 à 64,5 M€
en 2016.
b)
La pression fiscale a augmenté de 13 % entre 2010 et 2015 et de 14 % entre 2010 et 2016
, l’accroissement des bases
justifiant 60 % environ de cette hausse. Le niveau du
taux d’effort fiscal
153
(1,412 à comparer à une moyenne de la strate
de 0,872 en 2016)
atteste de la faiblesse des marges de manœuvres
en matière de taux d’imposition
, sauf à creuser
l’écart déjà significatif
avec les taux moyens de la strate.
150
La part intercommunale de cet impôt est nulle, la CUB puis la Métropole ayant, pour le moment, décidé de ne pas prélever une part de TFB.
151
En 2015, les parts c
ommunales représentaient respectivement 75 % et 100 % des taux de taxe d’habitation et de foncier bâti du bloc communal.
152
Ce rapport de 1 à 2 entre, d’une part la perte de DGF par habitant entre 2010 et 2015, et d’autre part le supplément de TFB e
t de TH perçus sur la période, calculés
à partir de montants ramenés à la population, est inférieur au rapport moyen calculé pour toutes les communes du groupe de comparaison (de 1 à 2,2).
153
L’effort fiscal est
un ratio qui se rapproche du CMPF. Il est calculé en rapportant les produits de la taxe foncière sur les propriétés bâties, de la taxe foncière sur les
propriétés non bâties,
de la taxe d’habitation, majorés de certaines exonérations et des produits de redevance ou taxe sur les ordures ménagères
, au potentiel fiscal
de la commune calculé pour ces seules impositions. Source : fiche DGF 2015
du Ministère de l’Intérieur
.
par habitant
2010
2015
2016
2010-2015
2010-2016
TH+TFB
731 €
858 €
878 €
127 €
147 €
DGF
263 €
199 €
166 €
-64 €
-97 €
Le supplément de TH et TFB couvre la perte de DGF à hauteur de :
1,98 fois
1,52 fois
Variation
Produits des impôts locaux en € par habitant en
2015 (source : minefi)
Taxe
d'habitation
Taxe foncière
sur propriétés
bâties
Taxe foncière
sur propriétés
non bâties
BORDEAUX
394 €
464 €
2 €
moyenne de la strate
293 €
323 €
1 €
moyenne de BM (28 communes)
291 €
357 €
5 €
moyenne de l'échantilon
304 €
343 €
1 €
rang de la commune dans BM dans un ordre
décroissant (sur 28)
3
ème
rang
6
ème
rang
15
me
rang
rang de la commune dans BM dans un ordre
décroissant
en 2014
(sur28)
4
ème
rang
6
ème
rang
17
ème
rang
rang de la commune dans l'échantilon dans un
ordre décroissant (sur 12)
2
ème
rang
2
ème
rang
2
ème
rang
rang de la commune dans l'échantilon dans un
ordre décroissant
en 2014
(sur 12)
2
ème
rang
2
ème
rang
2
ème
rang
1
effet base
+ 7,62%
59%
2
effet taux
+ 5,00%
38%
3
effet cumulatif
+ 0,38%
3%
=1+2
pression fiscale
+ 13,00%
100%
1
effet base
+ 7,62%
58,5%
2
effet taux
+ 5,02%
38,6%
3
effet cumulatif
+ 0,38%
2,9%
=1+2
pression fiscale
+ 13,02%
100%
source : CRC
Taxe d'habitation
Foncier bâti
Evolution de la pression fiscale entre 2010 et 2015
nouveaux espaces (le marché des Frères Pouyanne ouvert
en mars 2013 ou encore les espaces pour des camions de «
cuisine nomade
» répondant à des critères qualitatifs),
et iv) un nombre de manifestations toujours plus important. En 2015, on dénombrait 1 478 terrasses et étalages,
25 marchés et 25 vendeurs
ambulants sur l’ensemble du territoire
communal.
En 2016, la part des autres ressources fiscales propres dans le total des produits de gestion
s’est élargie
(13,8 % contre
10 % en moyenne auparavant), en dépit de leur faible croissance par rapport à 2015 (+0,9 % ou +376
207 €).
7.1.2.2
- Vers une réduction durable des dotations, subventions et participations
159
La loi de programmation des finances publiques du 28 décembre 2010 a gelé les dotations de l’
État aux collectivités sur
une période de quatre ans. Dans le cas de Bordeaux
, cette mesure s’est traduite, entre 2010 et
2013, par un recul de
2,7 M€ du total de sa DGF. La loi de finances initiale pour 2014 et le pacte de confiance et de responsabilité passé entre
l'État et les collectivités locales le 16 juillet 2013 ont ensuit
e réduit ces mêmes dotations de 1,5 Md€ par an, en 2014 et en
2015, avant que le gouvernement ne porte l’économie à 11 Md€ en trois tranches annuelles de 3,67 Md€, dans le cadre
du programme de stabilité de la France pour la période 2014-2017. En application de ces décisions, la ville a perçu
40,6 M€ de DGF
en 2016
, soit 20,8 M€ de moins que la moyenne de la période 2010
-
2013 et 16 M€ de moins qu’en 2014
(56,8 M€)
. Sa contribution au redressement des comptes publics a été portée en 2016 à
7,1 M€
. Les projections produites
par les services anticipaient une nouvelle baisse annuelle
de la DGF de près de 8,5 M€ en 2017, pour
la ramener au terme
du processus à
32,1 M€
,
soit 27,9 M€ de moins qu’en 2013 (
-47 %).
En 2015 comme en 2014, la DGF par habitant était l
’une
des plus élevées de la métropole bordelaise (5
ème
rang sur 28
avec des valeurs de 233 € en 2014 et 199 € en 2015
)
mais l’une
des plus
faibles de l’échantillon
composé de douze
métropoles (10
ème
rang sur 12).
En 2015, l’écart avec la valeur médiane du groupe de comparaison s’élève à
-
49 €
. La
ville a invoqué deux facteurs pour expliquer un niveau de DGF comparativement bas par rapport aux autres communes
de plus de 100
000 habitants : l’inéligibilité de Bordeaux à la dotation de sol
idarité urbaine (DSU) en raison des critères
de répartition (à part Bordeaux, seule la ville de Nice serait dans ce cas parmi les villes de plus de 100 000 habitants) ;
une réduction de la DGF plus forte en raison de l’importance de la part «
garantie
» créée en 2015, celle qui supporte la
plus grande part des économies
À rebours de la DGF, les participations sans lien avec la fiscalité sont en hausse régulière : +3
M€ entre 2010 et 201
6.
Les recettes nouvelles sont principalement perçues au titre de
l’extension de l’offre de services dans les domaines de
l’enfance et de la jeunesse
et à un degré moindre de la culture. Des expositions ou des évènements sont ainsi financés
partiellement par le mécénat comme la manifestation architecturale Agora pour laquelle la ville a réussi à lever
0,8 M
€
en 2013 et 2014.
En dépit de ces nouvelles ressources, la baisse du total des dotations et participations est de
18,9 M€
entre 2010
(90,6 M€)
et 2016 (
71,5 M€
). Là encore, la remontée de leur part relative dans le total des produits de gestion
(22,44 % en 2016 contre 18,3 % en 2015) trouve sa cause dans les changements structurels survenus au 1
er
janvier 2016.
7.1.2.3
–
La contribution des autres produits
7.1.2.3.1
–
Une inversion des flux de fiscalité reversée à partir de 2016
Jusqu’en 2015, l’attribution de compensation (21 M€ environ) se composait pour l’essentiel du flux censé assurer
la
neutralité budgétaire du passage à la taxe professionnelle unique (TPU).
157
PLF 2016
158
règlements des marchés, de police administrative, du commerce ambulant, règlement local de publicité (RLP), adaptation du règlement des équipements fluviaux,
, qui représentait un tiers environ de la fiscalité reversée par l’échelon
intercommunal, a été transformée, en 2016, en dotation de solidarité métropolitaine (DSM). Assise sur les ressources
fiscales élargies
160
de la métropole et des dotations de l’
État, nettes des opérations du fonds national de péréquation des
ressources intercommunales et communales (FPIC), son montant recule entre 2014 et 2016 sous
l’impact
des fortes
diminutions de la DGF. Quand ces dernières auront pris fin, la DSM devrait se remettre à croître grâce à la dynamique
des impôts économiques métropolitains.
Compte tenu de la faiblesse des reversements de fiscalité opérés jusque-
là au bénéfice de l’échelon supérieur, la balance
des flux financiers ville-
métropole fournissait une recette nette stable à la ville d’environ 30 M€ avant prélèvement en
faveur du FPIC. La contribution à ce fonds
créé par l’article 144 de la loi de finances pour 2012
a augmenté très vite en
raison de la montée en puissance progressive du mécanisme
161
et de l’inclusion du revenu par habitant dans la formule de
calcul. À
l’échelle de la métropole, la contribution au FPIC a atteint 8,35 M€ en 2015, dont une somme de 4,22
M€ apportée
par les communes-membres. La récupération au 1
er
janvier 2016 par la métropole de compétences et la mutualisation des
effectifs ont complètement modifié la situation
avec l’instauration de deux nouveaux prélèvements
, en 2016, pour un total
de 81 M
€
après correction
162
: l’un pour compenser les
transferts de compétences (12,77
M€) et l’autre au titre de la
mutualisation des effectifs (68,30
M€)
. En 2016, la balance des flux financiers ville-métropole dégage un solde négatif de
53,6
M€
alors qu’auparavant il était positif de plus de 28 M€.
7.1.2.3.2
- Des produits de gestion courante en progression constante incluant en
2015
les recettes consécutives à l’ouverture du Grand Stade
160
Les ressources fiscales élargies
de la métropole se composent de la contribution économique territoriale (CET), de l’impôt forfaitaire sur les entreprises de
réseau
(IFER), de la taxe sur les surfaces commerciales (TASCOM), des allocations compensatrices de taxe professionnelle (TP y compris la dotation de compensation) et de
cotisation foncière des entreprises (CFE), de la dotation d’intercommunalité, de la dotation de compensation de
la réforme taxe professionnelle (DCRTP), du fonds
national de garantie individuelle des ressources (FNGIR), de laquelle est déduite la part métropolitaine du FPIC.
161
Le FPIC
prélève et redistribue un montant de ressources croissant : 150 M€ en 2012, 360 e
n 2013, 570 en 2014 et 780 en 2015 et 2 % des ressources fiscales à
compter de 2016, soit plus d’1 Md€.
162
cf. détail des sommes
4.2.3.1
BORDEAUX budget principal (en €)
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016 définitif
Evolution
2010/2015
Evolution
2010/2016
Attribution de compensation brute
20 959 898
21 411 804
20 959 898
20 959 898
20 959 898
20 624 232
4 000 222
-1,6%
-80,9%
+ Dotation de solidarité communautaire brute
9 114 319
9 342 177
9 342 177
9 672 162
9 672 162
9 429 708
9 343 591
3,5%
2,5%
+ Fonds de péréquation (FPIC)et de solidarité
0
-260 185
-675 607
-1 249 731
-1 664 639
2 405 019
-
N.C.
N.C.
+/- Contribution nette des fonds nationaux de
garantie
individuelle des ressources (FNGIR)
0
0
0
0
0
0
-
N.C.
N.C.
= Fiscalité reversée par l'Etat et l'interco
30 074 217
30 753 981
30 041 890
29 956 453
29 382 329
28 389 301
10 938 794
-5,6%
-63,6%
-Reversements et restitutions
à BM**
198 875
943 594
133 915
208 471
120 269
98 658
64 541 701
-50,4%
32353,4%
Balance entre recettes et dépenses avec BM
29 875 342
29 810 387
29 907 974
29 747 982
29 262 060
28 290 643
-53 602 907
-5,3%
-279,4%
**le montant en 2016 comprend, comme les années précédentes, le reversement opéré au profit du Casino au titre des manifestations artistiques
Détail de la fiscalité reversée
Source: ANAFI, d'après les comptes de gestions
Budget principal
- BORDEAUX - en €
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
provisoire
2016
définitif
Evol.
2010/2015
Evol.
2010/2016
ventes diverses, produits des services et du domaine et
remboursements de frais (c/70)
16 370 940
16 247 248
16 775 798
17 756 514
18 249 170
21 487 931
27 658 890
27 653 122
31,3%
68,9%
en % des produits de gestion
4,6%
4,5%
4,5%
4,7%
4,8%
5,1%
6,6%
8,7%
9,6%
86,7%
dont mise à disposition de personnel facturée
93 123
301 256
640 338
596 299
797 957
2 102 323
647 707
647 707
2158%
595,5%
+Revenus locatifs et redevances (c/751+752+754+758)
Des charges à caractère général en hausse de 2,9 % par an entre 2010 et 2015
Entre 2010 et 2015, nettes des remboursements de frais, les charges à caractère général
168
(
76,4 M€
en 2015 soit
22,7 % environ des dépenses de gestion) se sont accrues de 2,9
% par an (+10,2 M€) et atteignent des niveaux
comparativement élevés : ainsi, en 2015,
une seule commune de l’échantillon et six parmi les membres de la métropole
présentaient un total supérieur de dépenses par habitant.
La plus grosse variation entre 2010 et 2015 (+8,1
M€) affecte le compte 611 (contrats de prestations de services avec des
entreprises). Deux causes principales ont été identifiées :
-
l’augmentation
régulière du nombre de repas servis dans les écoles et donc des montants réglés au syndicat
intercommunal à vocation unique Bordeaux-Mérignac pour la restauration scolaire. 15 914 élèves (97 % des
enfants scolarisés) étaient inscrits à ce service en 2015
169
.
En 2015, l’ef
fort net de la ville, égal à la différence
entre les dépenses de restauration (
10,1 M€
) et les recettes (
5,7 M€
),
s’élève à
près de 4,4 M€.
Les prix facturés
aux familles, qui s’échelonne
nt
de 0,45 € à 4,41 €,
sont identiques à ceux de 2011 malgré
l’augmentation du coût
des denrées
170
;
-
le paiement, pour la première fois, en 2015 des différentes redevances en exploitation et charges fiscales des
deux contrats de partenariat (
4 M€
en tout).
Trois autres rubriques ont également contribué à la hausse des charges à caractère général durant ces six années :
-
les honoraires, études et recherches
(+,0,9 M€)
: la hausse annuelle des dépenses correspondantes
s’explique
notamment par un recours croissant aux organismes agréés chargés de la gestion des personnels en contrats
aidés ;
-
les autres services extérieurs
(+0,9 M€
) du fait du nombre croissant de délégations de service public passées
avec des organismes de gestion de crèches ;
-
les achats (+0,8 M€) en raison de l’alourdissement des dépenses d’énergie et
d’électricité (+26,6 % soit +1,4 M€)
relatives aux consommations électriques des bâtiments municipaux et à
l’éclairage public.
Cette évolution a été
justifiée par
l’émergence de nouveaux quartiers
171
et des revalorisations tarifaires.
La ville a mis en avant les mesures prises afin de maîtriser les charges à caractère général, par nature compressibles :
l
’installation de «
correspondants ou référents énergie
» pour sensibiliser les personnels aux économies d’énergie
(chauffage, eau et électricité) ; un programme pluriannuel
d’investissement de travaux énergétiques
; le «
relamping
»
172
pour
l’éclairage public qui consiste à remplacer du matériel ancien par du matériel basse consommation
;
l’achat de
véhicules moins coûteux en dépenses de carburant ( -2 % en 2013 et -2,9 % en 2014) et leur mutualisation ;
168
cf. détail tableau 4 annexe 2
169
Toutes les familles en ayant fait la demande ont pu inscrire leur enfant à la restauration scolaire selon la ville.
170
page 33 du rapport du CA 2015
171
Le quartier Ginko compte plus de 400 points lumineux.
172
Le nouveau Plan Climat, voté en juillet 2012, réaffirme l'ambition de la ville en portant l'objectif d'économie d'énergie à -38 % en 2014 et à -50 % en 2016.
achats
28%
locations et charges de
copropriétés
6%
entretien et réparations
16%
autres services
extérieurs
8%
contrats avec des
entreprises
20%
honoraires, études et
recherches
7%
autres
15%
Décomposition moyenne des charges à caractère général
816,57 K
€
95,23 K
€
29,52 K
€
888,96 K
€
8 130,47 K
€
919,23 K
€
-696,32 K
€
achats
locations et
charges de
copropriétés
entretien et
réparations
autres services
extérieurs
contrats avec des
entreprises
honoraires, études
et recherches
autres
Contribution de chaque catégorie de dépenses à l'évolution des charges à caractère
général entre 2010 et 2015 (+ 10,2 M
€
)
2014
2015
308
306
257
245
277
266
265
256
7
7
3
2
source : minefi
rang de la commune dans
l'échantilon dans un ordre décroissant (sur 12)
Achats et charges externes en € par habitant
Bordeaux
moyenne de la strate
moyenne des communes de BM
moyenne de l'échantilon
rang de la commune dans BM dans un ordre décroissant (sur 28)
En 2016, premier exercice post-mutualisation, alors que
l’excédent brut d’exploitation
peine à couvrir
l’annuité de la dette
(capital et intérêts),
l’autofinancement
disponible pour de nouveaux investissements (CAF nette) devient, pour la première
fois, négatif. L
e repli de 20 M€ de la CAF brute de l’exercice (29,6 M€
), par rapport à la moyenne des années 2010-2014,
découle de la réfaction attendue de la DGF (-
8,2 M€)
et des deux conséquences du processus de métropolisation
(-
11,9 M€
) identifiées au paragraphe 4.2.3.2
: d’une part,
des compensations supérieures de
3,7 M€
en 2016 au recul
spontané des strictes dépenses de fonctionnement
; et d’autre
part,
l’imputation en section de fonctionnement de
la
compensation de dépenses
d’investissement pour 8,2 M€
, selon le découpage opéré par la CLECT
191
. Le niveau de la
CAF brute se révèle supé
rieur de 11 M€ à
celui anticipé au budget 2016 après le vote de la décision modificative du 6 juin
2016, grâce à des rentrées fiscales meilleures
qu’attendu
(+4,5 M€ sur les droits de mutation) et
à des dépenses
inférieures de 7
M€ aux crédits ouverts.
7.2
–
L
A SECTION D
’
INVESTISSEMENT
192
7.2.1
–
Un effort d’investissement très soutenu et inscrit dans une perspective pluriannuelle
7.2.1.1
–
Un effort d’investissement de 654 M€ entre 2010 et 2015
Entre 2010 et 2015, le cumul des
dépenses réelles d’investissement, qui se composent à hauteur de 94 % de dépenses
directes d’équipement
193
, atteint
654 M€. En plus de l
a cité administrative, la Cité du Vin et le nouveau stade, ouverts en
2015 et en 2016, une cinquantaine
d’équipements nouveaux
ont été mis en service depuis 2010, en incluant dans ce
nombre, les grosses réhabilitations ainsi que les rénovations de grande ampleur qui ont changé la destination de
l’équipement d’origine
. Dans cette liste, figurent les constructions de l
’Auditorium (50 M€ de coût pour la ville entre 2003
et 2015 dont 32,3 M€ depuis 2010),
du groupe scolaire Vaclav Havel-Ginko
(13 M€), d
es archives municipales implantées
sur la
zone d’aménagement concerté
Bastide-Niel
(21,3 M€)
ou encore
l’a
ménagement de la place Saint-Michel
(18,3 M€).
Très nettement supérieur aux moyennes de la strate,
l’effort d’investissement
est comparativement élevé par
rapport à ceux des autres communes de Bordeaux-Métropole et des autres communes-centres de plus de
100
000 habitants d’une métropole
, en dehors de Marseille et Lyon.
7.2.1.2
–
La présence d’un PPI
La ville, qui n’a abandonné aucun projet depuis 2010 pour des raisons budgétaires, élabore un
plan pluriannuel
d’investissement (PPI)
sur cinq ans décliné par politique, chacune segmentée en différents secteurs. Comprenant des
programmes avec une ou plusieurs opérations, ce plan englobe les participations à des opérations concédées ou portées
par des sociétés anonyme
d’économie mixte locales (
SAEML)
194
ainsi que les crédits de gros entretien, de réparations et
de mobilier. Il recense et décompose le coût prévisionnel, «
toutes dépenses confondues »
, de chaque opération. Mis à
jour à chaque étape budgétaire et recalé
annuellement au regard de l’état d’
avancement des projets, il annonce une
réduction de l’
effort
annuel d’investissement de 40 %
sur la période 2016-2019, par rapport aux années 2010-2015
(73 M€ contre 122,4 M€).
191
cf. 4.2.3.3 Ces montants étaient auparavant enregistré
s en partie en section d’investissement (remboursement en capital des emprunts sur les équipements
transférés) ou non constatés (amortissements techniques).
192
cf. annexe 2 tableaux 8 sur l’équilibre de la section d’investissement
193
En 2015, les su
bventions d’équipement (7,7 M€) ont essentiellement été
attribuées
à des opérateurs de logement social ou à l’établissement public national
Bordeaux-Euratlantique.
194
Comme la rénovation du parc des expositions portée par la SBEPEC (Société Bordelaise des Equipements Publics d'Expositions et de Congrès), la participation à
la convention publique d’aménagement «
centre historique
» portée par InCité et les équipements publics communaux pour la ZAC Bastide-Niel portée par
Des ressources à court terme partiellement mobilisées comme ressources à
long terme
jusqu’en février 2016
De fin 2012 à fin février 2016, les lignes de trésorerie ont été constamment mobilisées à un niveau cumulé important sans
jamais donner lieu à un remboursement intégral annuel. Une partie de ces ressources à court terme, qui ont normalement
pour objectif d’assurer le financement de la trésorerie sur un cycle
-infra-annuel, a donc couvert pendant un peu plus de
trois années des besoins pluriannuels. Cette pratique
qui a contribué à réduire d’une dizaine de millions d’euros l’encours
à moyen et long terme
n’a pas eu de conséquence fâcheuse dans un contexte
jusque-là favorable aux emprunteurs
jouissant d’une
signature reconnue. En réponse aux observations provisoires, la ville a fait valoir que les lignes de
trésorerie ont toujours respecté les objectifs classiques, à savoir fournir les ressources monétaires nécessaires au
règlement des dépenses courantes et p
réfinancer les travaux d’investissement de la période,
particulièrement nombreux
durant la période,
avec des décalages parfois longs entre les dépenses à régler et l’encaissement des concours externes
:
dans le cas du Grand Stade, le droit d’entrée du club
qui entrait dans le plan de financemen
t du projet n’a ainsi été perçu
,
conformément à la convention passée avec le club résident, qu’une fois les travaux achevés
.
Il n’en reste pas moins
que
le recours à des ressources à court terme pour satisfaire des besoins de financement de durée plus longue constitue un
facteur objectif de risque, en cas d’impossibilité de renouvellement des lignes de trésorerie.
Depuis leur remboursement
intégral le 24 février 2016
, la ville, qui a perçu 124 M€ de recettes exceptionn
elles en 2015 et 2016
203
,
n’a plus mobilisé
les
lignes de trésorerie dont elle dispose.
7.2.3.3
–
Un encours de dette peu risqué
À fin 2015, et après prise en compte des swaps de taux, Bordeaux acquittait un taux fixe pour 73 % de
l’encours, variable
pour 22 % et structuré pour 5 %. Cinq emprunts structurés
figuraient dans l’encours
dont quatre classés en B (barrière
simple), soit le degré de risque le moins élevé après le taux simple (fixe ou variable), selon la classification issue de la
charte Gissler. Le risque de taux du cinquième crédit structuré
204
, rangé dans la catégorie la plus haute (F6), a été neutralisé
à
l’aide d’
un contrat de swap en vigueur
jusqu’à sa dernière échéance en 2016
. Dans le cadre de ce contrat, la ville
devenait redevable
d’un taux fi
xe à 4,47 %. En début de période, les deux contrats dits snowball (à effet
«
boule de neige
») suivants ont été renégociés afin d
’adosser leur rémunératio
n à un taux fixe :
-
le contrat 1029
(4 M€ de capital initial souscrit en 2004) à échéance 2019 assorti d’un taux fixe de 4,99 % depuis
le 15 septembre 2011 ; une soulte de 230
000 €
a été payé en sus ;
203
104 M€ issus du produit de la vente des actions Régaz à la métropole (53 M€ en 2015 et 51 M€ en 2016) et droit d’entrée
versé par le club occupant du Grand Stade
(20 M€ en 2015).
204
Le taux était calculé par comparaison entre deux taux du marché obligataire en euros : le CMS 10 ans et le CMS 2 ans. Lorsque cet écart était supérieur ou égal à
0,15 %, l’emprunteur acquittait 1,91 %. Dans le cas contraire, le taux était obtenu à partir de la formule suivante
: 4,57 % - [8 X (CMS 10 ans
–
CMS 2 ans) °].
2014
2015
1169
1538
1 176
1 191
704
671
1 060
1 081
4
2
5
4
source : minefi
rang de la commune dans
l'échantilon dans un ordre
décroissant (sur 12)
encours en € par habitant
Bordeaux
moyenne de la strate
moyenne des communes de BM
moyenne de l'échantilon
rang de la commune dans BM dans un ordre décroissant
(7 M€ de capital initial souscrit en 2006) à échéance 2021
payé à taux fixe depuis le
1
er
octobre 2009 (2,98 % puis 4,75 % depuis le 2 avril 2013).
À fin 2015,
quatre emprunts représentant seulement 2 % de l’encours étaient concernés par des contrats de swaps
permettant à la ville de régler des taux fixes à la place de taux variables, et dans un cas évoqué précédemment, un taux
structuré. Le mouvement durable de repli des taux bancaires et obligataires ne l
’a pas incité
e à conclure de nouveaux
swaps depuis 2010
. L’échange de taux fixe contre des taux variables, dans un contexte fortement baissier
, explique le
caractère extrêmement déficitaire du bilan financier des quatre contrats (-
3,5 M€
205
).
Le taux d’intérêt apparent du budget principal, qui est un indice du coût de la dette, a baissé significativement depuis 2013
,
avec une accélération notab
le en 2015 consécutive à l’enregistrement de l’emprunt souscrit dans le cadre du contra
t de
partenariat du Grand Stade, rémunéré à un taux particulièrement faible (1,96 % sur trente ans). Il reste néanmoins
relativement élevé au regard des conditions de marché de la période et de quelques éléments comparatifs disponibles.
Son niveau peut s’expliquer
par la présence de nombreux emprunts à taux fixe souscrits avant le mouvement de reflux
des taux longs.
7.2.3.4
–
Un renforcement de la gestion administrative de la dette au cours de la période
Durant la période, une stratégie de financement prudente, non délibérée en conseil municipal, a été poursuivie, axée sur
une préférence pour les produits classiques (taux fixe ou taux variable de type Euribor)
et la recherche d’une diversification
des prêteurs. Un rapport annuel de gestion financière a été produit chaque année avant le vote du compte administratif,
sauf en 2015 où les questions de la gestion de la dette et de la trésorerie ont été directement traitées dans le rapport du
compte administratif. Depuis 2016,
la structure et la gestion de la dette font l’objet de développements spécifiques dans
le rapport préalable au débat d’orientations budgétaires
.
Déjà très complet, il pourrait être enrichi d’indi
cateurs sur le taux
moyen de l’encours avant et après couverture
.
Dans son rapport
d’observations définitives
précédent, la chambre observait que la gestion de la dette était confiée à un
seul agent de catégorie A placé sous la responsabilité du directeur
des finances et avec l’appui d’un cabinet conseil.
Plusieurs mesures sont depuis intervenues pour améliorer le suivi de la dette : des mesures techniques qui ont permis de
fiabiliser les tableaux d’amortissements et les annexes
budgétaires, avec
l’acquisition d’une base de données
actualisable
pour les contrats (emprunts et swaps) et son interfaçage avec le progiciel financier «
grand angle »
; des mesures
administratives avec surtout la mutualisation de la direction financière et celle de Bordeaux-Métropole au
1
er
janvier 2016, un service commun assurant le suivi de la dette des deux collectivités. Il en est pris acte.
205
Ce montant correspond à la différence entre les charges d’intérêts payées dans le cadre des contrats de swap (3,74 M€ à fin 2
015) et celles réglées par les
contreparties (0,26 M€) au vu du tableau A2
-5 du compte administratif (page 162).
source : vi le
0%
2%
4%
6%
8%
10%
12%
14%
16%
2010
2011
2012
2013
2014
2015
% de la dette bancaire swappée
totale
annuelle
Taux d'intérêt apparent du budget
principal*
3,69%
3,86%
3,95%
3,90%
3,48%
3,12%
-15,60%
-3,33%
Département de la Gironde
2,59%
2,65%
2,78%
2,83%
NC
NC
Département du Lot-et-Garonne
2,50%
2,30%
3,00%
3,30%
3,20%
NC
Commune de Talence
3,82%
3,20%
3,36%
3,50%
2,91%
NC
Source: Anafi
* Le taux de la dete est dit apparent car il rapporte un stock au 31 décembre à des intérêts et frais de change payés pendant 365 jours. Même s'il doit être interprété avec prudence, cet indicateur a une
fonction d'alerte. Son évolution erratique peut notamment traduire le changement de phases d'emprunts structurés ou le déclenchement de produits financiers dits de couverture.
Il est difficile, à ce stade, de mesurer les répercussions du processus de métropolisation sur les grands équilibres
budgétaires à moyen terme. La possibilité de renvoyer
en section d’investissement
, les compensations versées à la
métropole pour assumer les charges de renouvellement des investissements transférés renforcera mécaniquement la
capacité d’autofinancement
(CAF) brute. Ainsi, dès 2017, après de nouveaux transferts et correction du champ de la
mutualisation, la ville acquittera un montant de compensations proche de celui de 2016 mais dont le quart devient
finançable
en section d’investissement (14,3 M€ sur un total de 61,7 M€). Il apparaîtrait conforme aux principes d’équilibre
exposés notamment à l’article L.
1612-4 du CGCT de continuer à couvrir par un excédent de fonctionnement, à défaut de
ressources d’investissement
appropriées, les compensations des
dépenses que la ville n’avait pas le droit de financer par
recours à l’emprunt (remboursements en capital d’emprunts, constitution des amortisseme
nts, etc.). Le volume des
compensations d’investissement
est de surcroît
appelé à s’accroître avec les transferts probables des bâtiments de
l’
Opéra National de Bordeaux (Auditorium) et de la Cité du Vin qui vont
être à l’origine
d’une
dépense nouvelle pour la ville
équivalente aux
charges qu’elle ne constate pas, à savoir les
dotations aux amortissements et éventuellement une
provision pour grosses réparations. Par conséquent
, dans un contexte caractérisé par l’arrivée de nouvelles populations,
la baisse d
es dotations de l’
État et une pression fiscale comparativement forte, l
e dégagement d’une
CAF suffisante paraît
contraindre à rechercher en priorité une maîtrise des dépenses de fonctionnement, et au premier rang, celles de personnel,
les plus lourdes en montant (46,4 % des charges courantes en 2016).
7.4
-
S
YNTHESE INTERMEDIAIRE
Entre 2010 et 2015, la ville a réussi à dégager en permanence une
capacité d’autofinancement (CAF)
nette disponible
pour de nouveaux investissements égale à environ 6,5 % des produits de gestion, lesquels ont augmenté de 19,7 %
(+69,5 M€) entre 2010 et 2015, à un rythme plus soutenu que celui des charge
s courantes
206
(+15,3 % ou +46,3 M€).
60 % des recettes s
upplémentaires (+42 M€) ont été constatés entre 2014 et 2015 grâce à l’addition de deux facteurs
:
un surcroît de recettes fiscales propres de 21 M€
expliqué, pour plus de la moitié, par le relèvement de 5 % des taux de
la fiscalité ménages (11 M€)
, et le
doublement des ressources d’exploitation (+30 M€) consécutif à l’ouverture du
Grand S
tade. Sa mise en service s’est en effet accompagnée de l’encaissement des premières recettes annuelles prévues
au contrat de partenariat et dans la convention passée avec le club occupant, et
d’un droit d’entrée de 20 M€
versé par le
club.
Entre 2010 et 2016, le supplément par habitant de taxe d’habitation et de taxe sur le foncier bâti constaté (+14
7
€)
couvre une fois et demie la perte de dotation globale de financement subie sur la même période (-97
€)
. La pression fiscale
a augmenté
de 14 % entre 2010 et 2016, l’accroissement des bases justifiant 60 % environ de cette hausse.
Le niveau du
t
aux d’effort fiscal
207
(1,412 à comparer à une moyenne de la strate de 0,872 en 2016) atteste de la faiblesse des marges
de manœuvre en matière de taux d’imposition, sauf à creuser l’écart déjà significatif avec
les taux moyens de la strate.
Toutes les catégories de charges courantes ont contribué à leur augmentation générale entre 201
0 et 2015 (+46,3 M€)
:
les dépenses de personnel (+18,8 M€), les subventions de fonctionnement (+11,2 M€) et les charges à caractère général
(+10,2 M€). Rapportées à la population, les recettes et
les dépenses de fonctionnement
208
ont présenté des niveaux élevés
comparativement aux autres communes de Bordeaux-
Métropole et aux valeurs centrales d’un échantillon composé de
douze communes-
centres de plus de 100 000 habitants d’une métropole en dehors de Marseille et Lyon. En 2016, premier
exercice post-mutualisa
tion, alors que l’excédent brut d’exploitation peine à couvrir l’annuité de la dette (capital et intérêts),
la CAF nette devient, pour la première fois, négative.
Le repli de 20 M€ de la CAF brute de l’exercice
(
29,6 M€
), par rapport
à la moyenne des années 2010-2014, découle de la réfaction attendue de la DGF (-
8,2 M€) et des deux conséquences
du processus de métropolisation (-
11,9 M€)
: d’une part, des compensations supérieures de 3,7 M€
en 2016 au recul
spontané des strictes dépenses de fonctionnement
; et d’autre part, l’imputation en section de fonctionnement de la
compensation de dépenses d’investissement pour 8,2 M€
, selon le découpage opéré
par la commission locale d’évaluation
des transferts de charges. Son niveau est cependant supérieur
de 11 M€ à celui anticipé par le conseil municipal, après
le vote de la décision modificative du
6 juin 2016, grâce à des rentrées fiscales meilleures qu’attendu (+4,5 M€ sur les
droits de mutation) et à des dépenses à caractère gén
éral inférieures de 5 M€ aux crédits ouverts.
206
Les charges courantes additionnent les charges de gestion avec les charges d’intérêt
.
207
L’effort fiscal
rapporte
les produits de la taxe foncière sur les propriétés bâties, de la taxe foncière sur les propriétés non bâties, de la taxe d’h
abitation, majorés de
certaines exonérations et des produits de redevance ou taxe sur les ordures ménagères, au potentiel fiscal de la commune calculé pour ces seules impositions.
208
Les produits et les dépenses de fonctionnement rajoutent aux opérations courantes, les opérations exceptionnelles.
la livraison d’une surface plus réduite que celle convenue
, défaut attribué à la présence
inattendue d
’
un réseau téléphonique
sur le terrain d’assiette
. La diminution de surface affecte principalement le sous-sol
et le rez-de-chaussée avec comme conséquences une réduction des hauteurs sous plafond de certains espaces sur ces
deux niveaux, des non-conformités contractuelles et des
nuisances d’usage au quotidien (forte inclinaison de la ra
mpe
d’accès des véhicules incompatible avec un accès vélos qui a donc dû être dissocié, faible hauteur sous plafond dans le
sous-sol et le local reprographie du rez-de-chaussée, nombre limité de places de stationnement voitures, absence de
compacteur vélos, non accessibilité du quai de déchargement logistique au plus de 3,5 tonnes
…).
La responsabilité «
des
écarts au contrat
» a été imputée au partenaire privé par application de deux articles du contrat :
-
l’article 5.3.1
qui dit que le titulaire est réputé prendre «
les terrains dans l’état dans lesquels ils se trouvent sans aucune
garantie de la ville et sans pouvoir élever aucune réclamation et/ou former aucun recours contre la ville pour quelque
cause que ce soit et notamment pour des raisons de mitoy
enneté, d’erreur dans la désignation, de défaut d’alignement,
de mauvais état du sol et du sous-sol, de vices apparents ou cachés
» ;
-
l’article 5.3.3
qui indique que «
le titulaire supporte seul toutes les conséquences de la survenance de tout autre risque
lié à l’état du sol et du sous
-
sol (…)
».
Afin de clôturer définitivement les différends et prévenir tous nouveaux litiges liés aux pénalités, aux réserves, aux écarts
au contrat et aux surcoûts qu’Urbicité estime avoir supporté
s
après la découverte d’un réseau téléphonique
, les deux
partenaires ont choisi de transiger au moyen d’un protocole a
pprouvé par la délibération n° 2016-477 du 12 décembre
2016 comportant deux engagements
: le règlement par Urbicité d’une somme de 860
000
€ et la renonciation
des deux
parties à tout recours. La somme de 860
000 € correspond au résultat arrondi de l’addition de deux sortes de pénalités
:
celles pour retard dans les levées de réserves (556
000 €) et celles dues au titre des écarts au contrat
dont la diminution
de la surface utile (305
310 €). Le protocole stipule qu’e
lle sera payée par Urbicité, après homologation de la transaction
par le tribunal administratif de Bordeaux, ou notification de l’irrecevabilité de la demande d’homologation
. En tout, le
partenaire devrait régler à la ville 949
000 €
, en rajoutant les pénalités de retard de livraison (89
000 €) au montant du
protocole.
Dans l’hypothèse où le tribunal administratif opposerait un refus de fond à l’homologation, les deux partenaires
se sont engagées à se rencontrer pour négocier une nouvelle transaction.
Les équipements relatifs à l’avenant n°
1 ont été mis à disposition avec un peu d’avance (5 août 2014 contre le 18
),
également avec des réserves
toutes levées aujourd’hui
.
8.1.4
–
Un bâtiment dont le bilan énergétique
n’était
pas encore positif en 2016
8.1.4.1
–
Des caractéristiques fonctionnelles qui répondent aux attentes
Le bâtiment, qui compte huit étages (plus un niveau de sous-sol) et occupe 21 500 m² SHON (surface hors-
œuvre nette)
,
se divise en deux : un volume en pierre minérale en bas et un volume en verre en haut. Ce parti pris architectural vise à
assurer une liaison esthétique entre le centre historique de Bordeaux et le quartier de Mériadeck. Bénéficiant au cinquième
étage d’
un lieu de restauration collective ouvert depuis le 1
er
septembre 2014 à tous les agents municipaux
214
, de postes
de travail modulaires,
et de beaucoup d’éclairage naturel selon la ville, l’
immeuble regroupe environ 840 agents
auparavant répartis sur une quinzaine de sites, dont les équipes du CCAS. Les services d'accueil au public (1 000 visiteurs
par jour) sont tous situés en rez-de-chaussée, dans un espace de 1 500 m², avec un accès principal par la rue Claude
Bonnier pour privilégier la proximité du tramway
215
.
Seul bémol, la découverte d’un réseau informatique et téléphonique
non déplaçable a réduit l’offre de stationnement
: 46 emplacements pour les véhicules motorisés et 276 pour les vélos à
comparer à une offre prévisionnelle au contrat de 51 véhicules motorisés et 300 places de vélos.
En contrepartie de son ouverture, six bâtiments ont été libérés et l
’
Hôtel de ville abrite
moins de services qu’auparavant
216
.
8.1.4.2
–
Des aspects environnementaux à stabiliser
Le bâtiment est équipé de 1 500 m² de panneaux photovoltaïques et
d’
un dispositif de géothermie chaude et froide, avec
un transfert de
l’excédent d
'énergie frigorifique vers le musée des Beaux-Arts voisin.
L’énergie produite est censé
e excéder
d’au moins 10 %, les besoins en
eau chaude, en refroidissement et chauffage du bâtiment, mais pas couvrir tous les
besoins électriques.
214
D
’une capacité de 1
000 repas par jour, 700 repas y sont servis en moyenne.
215
Le titulaire du contrat était le seul, parmi les candidats, à proposer cet accès.
216
Y sont désormais logés : le bureau du maire et son cabinet, les bureaux des adjoints, la direction générale des relations internationales, la direction de la
communication et de la presse, le secrétariat général et le secrétariat du conseil municipal, le conseil du développement économique et social de la ville (CODES), la
direction de l’accueil et de la citoyenneté,
la partie administrative et le service de vidéosurveillance de la police municipale, le service des élections, le standard et les
locaux techniques informatiques principaux. L
’annexe de l’Hôtel de
ville héberge la direction générale des affaires culturelles et bientôt le service des objets trouvés.
dans le financement des acteurs privés, en particulier ceux du monde du vin, a conduit le conseil
municipal à décider, le 28 mars 2011, de la constitution, aux côtés de
l’association préfiguratrice,
d’un fonds de dotation
-
«
le fonds de dotation du centre culturel et touristique du vin
» -
au sens de l’article 140 de la loi
n° 2008-776 du
4 août 2008 de modernisation de l'économie. Un tel fonds se crée comme une association loi de 1901 et se finance comme
une fondation, cumulant ainsi les avantages de ces deux institutions
. L’article
140 le définit comme «
une personne morale
de droit privé à but non lucratif qui reçoit et gère, en les capitalisant, des biens et droits de toute nature qui lui sont apportés
à titre gratuit et irrévocable et utilise les revenus de la capitalisation en vue de la réalisation d'une œuvre ou d'une miss
ion
d'intérêt général ou les redistribue pour assister une personne morale à but non lucratif dans l'accomplissement de ses
œuvres et de ses missions d'intérêt général
».
Aucun fonds public, de quelque nature qu'il soit, ne peut lui être versé sauf
cas très particuliers.
Sous sa première forme, le fonds de dotation
n’était autorisé qu’à collecter des
ressources sur un temps limité, avec une
dissolution programmée au sixième mois suivant l'ouverture
de l’équipement
, et à les reverser exclusivement à la ville de
Bordeaux «
pour payer les travaux ainsi que les équipements et contenus notamment scénographiques exclusivement
consacrés au Centre Culturel du Vin
231
». Dans un deuxième temps, le 23 juin 2014, les statuts ont été modifiés afin de
conférer au fonds une durée de vie indéterminée et
lui permettre d’apporter son aide à
l’exploitant
, y compris dans la
recherche de l
’
équilibre de fonctionnement des activités culturelles. L
a deuxième phrase de l’article 1
er
des statuts a été
complétée en conséquence, pour autoriser le fonds de dotation à redistribuer ses revenus «
à la Fondation qui sera
reconnue d’utilité publique et qui exploitera la cité des civilisations du vin uniquement pour l’exercice de ses seules activ
ités
non lucratives culturelles prépondérantes
».
Le fonds a collecté 20
M€, soit le double de l’objectif minimum affiché le
28 mars 2011, auprès de 80 personnes morales
donatrices dont 17 extérieures au monde du vin occasionnant
pour l’État une dépense fiscale
théorique de
12 M€
232
. Les
trois qua
rts de cette somme (15 M€)
ont été affectées à la construction du bâtiment et un quart (
5 M€
) aux dépenses
d’exploitation.
8.2.2.2
–
Les conséquences en gestion
Concomitamment à cette création, la ville a interrogé les services fiscaux, au moyen de la procédure du rescrit fiscal
233
, en
vue d’affranchir
le fonds de dotation de toute dépense fiscale théorique, notamment en cas de revente de bouteilles de
valeur apportées par des propriétaires de grands crus classés,
et de s’assurer de l’éligibilité des
dons au régime du
mécénat. En réponse, les services fiscaux ont rappelé, dans trois rescrits
234
, que
l’octroi de c
es avantages exigeait de
garantir le caractère non lucratif de la plupart des activités présentes dans la Cité, et ce faisant, ont posé plusieurs
conditions pour y parvenir :
-
confier la gestion de la Cité à une personne morale à but non lucratif
conformément à l’article 140 précité de la loi
n° 2008-776, mais non nécessairement de droit privé. E
n l’
espèce, le choix de la ville et de s
es partenaires s’est porté sur
la formule de la
fondation reconnue d’utilité publique
exerçant à titre prépondérant une activité non lucrative à caractère
culturel. Ses statuts ont été validés par le conseil municipal du 24 juin 2013.
D’un montant de 1,5 M€, sa
dotation a été
constituée à parts égales par quatre membres fondateurs : la ville, la fondation Clarence and Anne Dillon Dunwalke trust,
la caisse régionale du crédit agricole et le CIVB ;
-
scinder très nettement les surfaces dédiées aux activités muséales de celles exploitées à des fins commerciales ;
-
consacrer les espaces muséographiques à «
la présentation des paysages, de la culture et de l’histoire du vin dans sa
globalité
» sans faire la promotion du territoire et des vignobles bordelais, ce qui constituerait une activité commerciale
assujettie aux impôts commerciaux.
Dans son courrier du 6 octobre 2011, l’administration fiscale précise «
qu’il paraît
possible de considérer que le centre présente un caractère culturel, nonobstant le caractère économique du sujet
»,
s’
il
valorise «
les aspects culturels et historiques de la vigne et de son exploitation dans un but de transmission aux
générations actuelles et futures
». Cette condition a motivé le nom de la fondation, «
Fondation pour la culture et les
civilisations du vin
» et le changement
d’appellation
de la Cité : Cité des Civilisations du Vin plutôt que centre culturel et
touristique du vin avant de devenir la Cité du Vin en octobre 2015 ;
231
Préambule des statuts (voir délibération du 28 mars 2011)
232
Les dons effectués dans le cadre du mécénat d'entreprise ouvrent droit à une réduction fiscale égale à 60 % de leur montant.
233
Le rescrit fiscal est une réponse de l’administration fiscale aux questions que se pose tout contribuable sur l’interprétation d’un texte fiscal ou sur l’interprétation de
sa situation de fait au regard du droit fiscal (article L 80 A 1° du livre des procédures fiscales -
LPF). Cette prise de position engage l’administration.