COMMUNIQUE DE PRESSE 
Le 29 novembre 2017
ENTITES ET POLITIQUES PUBLIQUES 
L’AVENIR DE L’ASSURA
NCE MALADIE 
Assurer l’efficience des dépenses, 
responsabiliser les acteurs 
Le système d’assurance maladie créé en 1945 permet à la France d’afficher de bons 
résultats en termes d’espérance de vie
. Pour autant, la prévalence de pratiques 
à risque, un taux de mortalité infantile élevé et des inégalités croissantes 
d’accès 
aux soins nuancent ces résultats, obtenus en outre au prix de déficits récurrents. 
La France se caractérise aussi par une dépense de santé élevée en proportion du PIB 
et par la part importante des assurances complémentaires dans son financement. 
Face à 
l’augmentation 
structurelle des dépenses, alors que les outils actuels 
de régulation ont atteint leurs limites
, la qualité et l’égalité d’
accès aux soins 
ne pourront être maintenues ou renforcées 
qu’en réformant
l’organisation 
et la gestion du système de santé. 
Des résultats globalement satisfaisants mais des faiblesses persistantes 
La France se caractérise par l’une des 
espérances de vie les plus élevées du monde, mais aussi 
par une forte mortalité liée à la prévalence de comportements à risque évitables (alcool, tabac). 
Dans les domaines de la santé publique, 
de l’accès aux soins, de l’égalité et de la qualité de 
la 
prise en charge des patients et du soutien aux professionnels de santé, des difficultés 
apparaissent ou s’aggravent. 
Les déficits persistants et une dette sociale considérable minent la solidité et la légitimité du 
système de santé en en reportant la charge sur les générations suivantes, alors que le 
vieillissement de la population, le développement des pathologies chroniques et le 
renchérissement des techniques de soins impliquent des difficultés de financement croissantes. 
Des politiques de maîtrise de la dépense trop souvent mises en défaut 
La Cour a identifié des enjeux 
d’efficience de plusieurs milliards d’euros dans
l’organisation 
du 
système de soins. Or les outils actuels ne permettent pas de surmonter les obstacles qui 
empêchent 
d’améliorer les prestations et de 
réduire leur coût. Au-delà de la nécessaire 
rationalisation de son organisation, 
l’assurance maladie pourrait se doter d’
objectifs plus 
ambitieux, comme redessiner les domaines respectifs des couvertures obligatoire et 
complémentaire, ou mettre en place un « bouclier sanitaire » limitant équitablement les restes 
à charge pour les patients. Les 
dépassements tarifaires, qui entravent l’égal accès aux soins
, 
devraient être mieux maîtrisés, et le cadre de la négociation conventionnelle revu en profondeur. 
Comme en Allemagne, les professions de santé pourraient être davantage responsabilisés en 
matière d’
installation, de conventionnement et de rémunération. 
La répartition des compétences entre médecins et auxiliaires médicaux, ainsi que les modalités 
de leur coopération, devraient être également revues. Une meilleure articulation entre médecine 
de ville et hôpital, nécessaire notamment pour améliorer la prise en charge des urgences, 
 
implique de rompre avec la logique actuelle, centré
e sur l’hôpital, 
pour construire de véritables 
parcours de soins. 
Des modes de régulation en échec 
La Cour identifie plusieurs défauts dans le système de santé, auxquels il devrait être remédié : 
une prédominance coûteuse de l’hôpital, l’absence de régulation des équipements lourds de 
santé, le 
cloisonnement des professions entre elles, une répartition territoriale de l’offre de soins 
déséquilibrée et déconnectée des besoins, une planification déficiente, des règles inopérantes 
sur l’
installation des professionnels et des carences dans les décisions de prise en charge par 
l’assurance maladie.
De plus, le mode actuel de rémunération des établissements et des professionnels, discuté dans 
un cadre partenarial souvent bloqué, incite à la multi
plication des actes, s’éloigne des coûts 
réels et ne prend pas assez en compte les objectifs de santé publique. 
Donner la priorité aux objectifs de santé publique et de qualité des soins
La prévention, insuffisante en France, doit être 
réorganisée et placée au cœur de l’action 
publique, en impliquant et en responsabilisant les patients et les professionnels de santé. La 
pertinence, la qualité et la sécurité des soins pourraient 
être l’axe central d’une réforme qui 
devrait s’attacher également à lutter plus efficacement contre les fraudes et à renforcer les 
contrôles. À cet égard, l
a numérisation de la santé offre l’opportunité, par l’exploitation active 
des données, d’améliorer les traiteme
nts et la prévention, de mieux coordonner les soins et de 
développer la télémédecine. 
Le pilotage du système de soins 
mérite d’être clarifié et les moyens d’actions des agences 
régionales de santé renforcés, en envisageant notamment des enveloppes de dépenses au 
niveau régional, ce qui permettrait des restructurations 
de l’offre de soins plus ambitieu
ses et 
mieux adaptées aux besoins. La 
création d’une Agence nationale de santé
, regroupant les 
compétences de l’administration centrale et de l’assurance maladie
, constituerait également un 
progrès. 
Recommandations 
La Cour formule 17 recommandations centrées sur sept enjeux principaux : 
rénover 
le cadre du pilotage financier de l’assurance maladie
; 
réorganiser l’assurance maladie
; 
rendre l’accès aux soins plus équitable
; 
mieux organiser le système de soins pour l’adapter aux besoins des patients
; 
assurer dans tous les domaines la qualité et la sécurité des soins ; 
inciter à une utilisation optimale des moyens 
de l’assurance maladie
; 
réunifier et renforcer le pilotage du système de santé. 
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