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COMMUNIQUE DE PRESSE
Le 11 octobre 2017
FINANCES ET COMPTES PUBLICS
LES FINANCES PUBLIQUES LOCALES
La Cour des comptes rend public son cinquième rapport annuel sur la situation financière
et la gestion des collectivités territoriales. Ce rapport, destiné au Parlement et au Gouvernement,
est le
fruit d’un travail commun
avec les chambres régionales des comptes (CRC).
Les administrations publiques locales, qui représentent 18 % de la dépense publique,
sont concernées,
au même titre que l’É
tat et les organismes de sécurité sociale, par le respect
des engagements européens de la France
en vue du redressement de ses comptes publics.
En 2016, leurs dépenses ont diminué de 1,1 % alors que leurs recettes ont progressé de 0,2 %.
Pour la seconde année consécutive, elles ont dégagé une capacité de financement, qui a atteint
4,2 Md€ après 1,1 Md€ en 2015,
ce qui traduit une amélioration de leur situation financière.
L’évolution de la situation financière d
es collectivités locales
Malgré la réduction, pour la troisième année consécutive, de leur dotation globale de fonctionnement
(DGF), qui a diminué de 20 % depuis 2013, l
’exercice 2016 s’est soldé par une nette amélioration de la
situation financière des trois catégories de collectivités locales
, dont l’
épargne brute
s’est stabilisée ou
redressée. Les efforts de gestion constatés ont permis de ralentir (bloc communal), stabiliser
(départements) voire réduire (régions) leurs charges de fonctionnement. Pour autant, leur situation
financière reste fragile et très diverse au sein même de chaque catégorie de collectivités.
En 2017, en dépit d’une nouvelle baisse de la
DGF, la contrainte financière pesant sur les collectivités
locales est moins forte, grâce principalement au dynamisme de la fiscalité et malgré un impact des normes
nouvelles (1
Md€
au minimum)
plus important qu’en 2016.
Encore récent, le mouvement de maîtrise des finances publiques locales doit être poursuivi et amplifié. Il
est possible d’y parvenir par une triple action sur l’organisation institutionnelle des collectivités
locales,
leur gestion et leurs relations avec l’État.
La fiabilité des comptes publics locaux
La qualité des comptes publics est une exigence constitutionnelle qui s’impose aux collectivités locales.
Les chambres régionales et territoriales des comptes y sont très attentives au cours de leurs contrôles.
Sans régularité et sincérité des comptes ou image fidèle du patrimoine, la performance de la gestion peut
difficilement
être appréciée. Le rapport cite des voies d’amélioration en la matière.
Il rend également
compte de l’état d’avancement de l’expérimentation de la certification des comptes publics locaux
, dont
la Cour des comptes est chargée de 2017 à 2022.
L’état d’avancement de la réforme territoriale
Le rapport donne une première photographie de la
mise en œuvre de l
a réforme territoriale résultant de
plusieurs textes législatifs, dont la loi MAPTAM de janvier 2014 et la loi
NOTRé d’août 201
5. Le nombre
des régions métropolitaines a été réduit, un nouveau statut a été donné aux métropoles et la carte des
groupements intercommunaux a été fortement resserrée. Toutefois, contrairement à l’ambition initiale,
cette réforme n’a pas simplifié l’architecture institutionnelle locale. Aucun niveau d’administration n’a été
supprimé. L’enchevêtrement des compéten
ces des collectivités demeure une réalité même si la clause
générale de compétence a été retirée aux départements et aux régions. Alors que les nombreux chantiers
administratifs ouverts par la réforme territoriale sont toujours en cours au sein des collectivités, la Cour
engage à la vigilance sur les risques de surcroît de dépenses liés
à l’harmonisation par le haut de certains
coûts de gestion en cas de regroupement ou de fusion (intercommunalités, régions).
La situation financière des collectivités des
départements d’outre
-mer
Les collectivités de La Réunion, Guyane, Guadeloupe et Martinique présentent
dans l’ensemble
une
situation financière fortement dégradée. Elles jouissent pourtant
d’un niveau élevé de ressources grâce
à la perception d’impôts
indirect
s locaux propres à l’outre
-mer et malgré le faible rendement des impôts
directs locaux lié au recensement lacunaire des bases cadastrales. Il en résulte une forte propension à
la dépense publique locale, particulièrement en matière de personnel, avec notamment des effectifs
surdimensionnés
d’agents territoriaux
au regard des besoins.
Les graves difficultés financières de nombreuses collectivités affectent la gestion des services publics
dont elles ont la charge. L
es services d’eau
et
d’assainissement
ou de gestion des déchets en fournissent
une illustration. La Cour formule des recommandations qui visent à susciter davantage d
efforts de gestion
des collectivités,
moyennant une action d’accompagnement plus forte
de la part de
l’État.
L’impact des dépenses sociales sur l’équilibre financier des départements
Les dépenses sociales des départements (RSA, aide aux personnes âgées et aux personnes
handicapées, aide sociale à l’enfance), d’un montant de 32 Md€ en 2016,
représentent plus de la moitié
de leurs budgets de fonctionnement. Leur forte croissance, due pour moitié au RSA, constitue le premier
facteur de la dégradation de la situation financière des départements avant 2016.
En s’appuyant sur
certaines bonnes pratiques relevées par les CRC, le rapport montre que les
départements disposent de leviers d’action qu’ils pourraient davantage utiliser en vue de mieux maîtriser
l’évolution de leurs dépenses sociales.
D
’une part,
ils possèdent un pouvoir de décision en matière, par
exemple, de
définition des plans d’aide aux personnes âgées ou aux personnes handicapées
, de
choix
des modes
d’hébergement
ou de régulation de l’offre et des tarifs des établissements d’hébergement.
Des marges de manœuvre existent, d’autre part,
dans la gestion des services sociaux des départements,
à travers
l’adaptation de leurs effectifs et de leur organisation territoriale
, ainsi que le développement des
contrôles relatifs à la délivrance des différentes prestations.
À moyen terme, le financement des dépenses sociales des départements peut être assuré grâce à
l’amplification de ces efforts de gestion ainsi qu’à une meilleure répartition des ressources entre les
départements
, aujourd’hui
très inégalement
exposés à l’impact budgétaire des dépenses sociales. Au
-
delà, ces dernières étant amenées à continuer de croître plus rapidement que les recettes de
fonctionnement des départements, une réforme de leur financement paraît inévitable, qui pourrait passer
notamment par la recentralisation du financement du RSA.
Recommandations
La Cour formule 17 recommandations
à
l’attention de
l’État
et des collectivités territoriales.
Lire le rapport
CONTACTS PRESSE :
Ted Marx
Directeur de la communication
T
01 42 98 55 62
tmarx@ccomptes.fr
Denis Gettliffe
Responsable des relations presse
T
01 42 98 55 77
dgettliffe@ccomptes.fr
@Courdescomptes
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