Sort by *
Publications

Publications

Syndicat mixte de transports de La Réunion (SMTR)

CRC LA RÉUNION

La chambre régionale des comptes de La Réunion a procédé au contrôle des comptes et de la gestion du syndicat mixte de transports de La Réunion (SMTR). Elle a arrêté ses observations définitives en novembre 2021. Elle est désormais en mesure de publier celles-ci.

La Réunion, qui compte 860 000 habitants, enregistre plus de 2,5 millions de déplacements journaliers, dont 1,7 millions réalisés en voiture, la part modale des transports en commun en représentant seulement 5 % et 7 % en incluant les transports scolaires. Le manque de coordination entre les réseaux de transports en commun, la multitude d’acteurs, la multitude de périmètres de transport, les différents délégataires avec des montages contractuels complexes, la multitude de tarifications, font qu’il était devenu indispensable de réfléchir aux modes de transports alternatifs.

Le SMTR a pour objectif de rendre complémentaires et attractifs les différents réseaux de transports existants, à des échelles territoriales correspondant à la réalité des déplacements, de développer l’intermodalité des transports publics locaux, de mettre en place un système d’information multimodale, une tarification coordonnée et des titres de transport uniques ou unifiés. Il devait être une réponse à l’émiettement de la compétence transport entre les sept autorités organisatrices de la mobilité de l’île et assurer un lien plus fort entre les politiques d’urbanisme et les politiques de déplacements.

La création du syndicat est intervenue tardivement, 13 ans après l’entrée en vigueur de la loi du 13 novembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU). Les autorités organisatrices de la mobilité ont depuis longtemps développé leurs compétences sur des périmètres différents, ne partageant pas toujours des objectifs communs en matière d’amélioration de leur offre de transports. Les membres adhérents n’ont pu s’engager dans une voie institutionnelle qui aurait conféré au syndicat un pouvoir de décision au même titre qu’une autorité organisatrice de mobilité.

La gouvernance bien que structurée autour d’un comité syndical n’a pas porté des projets d’envergure, le bureau ne s’est plus réuni depuis 2018 et le collège consultatif est déconnecté des instances. Paradoxalement, le comité technique non institutionnalisé fonctionne sans que les projets et les études abordés à l’occasion de ces comités n’aboutissent le plus souvent en raison des fortes divergences politiques.

Dans ces conditions, le bilan des actions est faible. Les crises institutionnelles récurrentes malgré des ressources disponibles ont perturbé son fonctionnement. L’avenir de la structure sous sa forme actuelle est compromis, le syndicat a perdu de sa légitimité, il n’est pas l’interlocuteur central sur les problématiques de mobilité et n’a pas réussi à fédérer.

Si la perspective d’une dissolution semble finalement aujourd’hui écartée, le succès d’une nouvelle démarche passe, selon la chambre, par la réécriture rapide du pacte de gouvernance, la paralysie de la gouvernance n’ayant pas permis jusqu’ici au syndicat de remplir correctement l’objet pour lequel il a été créé.

À lire aussi

Les autres publications qui pourraient vous intéresser :