Issu du transfert de la compétence de traitement des déchets par la communauté intercommunale du nord (CINOR) et la communauté intercommunale réunion est (CIREST), le syndicat mixte de traitement des déchets du nord et de l’est de La Réunion (SYDNE) a vocation à s’inscrire dans une stratégie globale de prévention et de gestion des déchets ménagers et assimilés à moyen et long terme.
Les dispositions en matière de traitement des déchets, figurant notamment dans la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, incitent à un mode de gestion des déchets fondé sur les principes d’économie circulaire et de hiérarchisation des modes de traitement. Cette mutation s’appuie sur la réduction des déchets à la source, le développement du recyclage ainsi que des modes d’élimination des déchets priorisant la valorisation notamment énergétique et excluant leur stockage.
Le SYDNE ne dispose pas encore, faute de maîtrise foncière, d’un maillage suffisant d’outils de valorisation pour faire face à ces enjeux, alors que la saturation de l’installation de stockage des déchets non dangereux de Sainte-Suzanne est proche. Les performances techniques du syndicat s’améliorent cependant grâce à une réduction progressive des déchets à la source mais ne permettent pas encore d’atteindre les objectifs en matière de valorisation.
Doté d’un effectif réduit, offrant des avantages en termes de souplesse et d’économie, le SYDNE se présente en partie comme un syndicat de gestion de prestations confiées à des entreprises privées qui disposent en quasi-totalité du foncier et des autorisations préfectorales d’exploitation de leurs équipements. Les performances financières du syndicat dépendent de l’évolution du coût de ces prestations dans le cadre d’une politique d’achat public peu flexible. Le financement du SYDNE, par les contributions de la CINOR et du CIREST, s’adapte à ces variations dans une recherche d’équilibre entre les capacités contributives respectives de ses membres, plus que dans un objectif de performance environnementale.
L’enjeu central du syndicat réside dans la mise en œuvre rapide d’une solution alternative à l’enfouissement. Dans un contexte marqué par l’urgence, l’efficacité des politiques publiques pâtit de la difficulté des élus à s’accorder sur une vision commune. Les projets structurants du SYDNE apparaissent fragilisés et retardés par une gouvernance marquée par ces dissensions. Le projet de centre de valorisation multi-filières (CVMF), pivot de la stratégie déchets, est menacé, notamment financièrement, par un contentieux juridictionnel introduit par l’un des membres du syndicat. Les insuffisances en matière de conduite de ce projet, au montage complexe, privent en outre le syndicat d’un pilotage coordonné et plus maîtrisé.
La future installation de stockage des déchets ultimes (ISDU) et les plateformes de traitement des déchets verts de La Montagne et de Saint-Benoît peinent à émerger après cinq ans d’existence du SYDNE, malgré leur nécessité. Ces retards en chaîne risquent d’entrainer des surcoûts financiers difficiles à évaluer pour le syndicat, faute de lisibilité et de maîtrise des paramètres multiples, dans un contexte de gestion externalisée.
Syndicat mixte de traitement des déchets du Nord et de l'Est de La Réunion (SYDNE)
CRC LA RÉUNION