Le chiffre d’affaires est en hausse de 6 %, atteignant 16,9 M€ en 2019, et les résultats nets comptables de la société sont devenus structurellement bénéficiaires. La SEM a, en outre, renforcé ses capitaux propres, qui ont augmenté de 44 %, passant de 3,6 M€ à 5,2 M€ entre 2014 et 2019.
Toutefois, le niveau de trésorerie généré par l’activité reste un point préoccupant, par l’allongement des délais de paiement de ses actionnaires publics et clients, notamment du syndicat mixte de traitement des déchets des microrégions sud et ouest de La Réunion (ILEVA), qui lui apporte 40 % de son chiffre d’affaires.
Les activités du pôle exploitation sont bénéficiaires grâce aux résultats positifs dégagés sur les prestations de tri réalisées dans le cadre d’une délégation de service public. Les prestations de négoce des matériaux valorisés et le tri des déchets d’activités économiques, d’ordre privé, sont susceptibles de déséquilibrer les comptes de la société, par leur chiffre d’affaires peu stable.
Certaines missions relevant du pôle environnement, comme l’exploitation des déchetteries ainsi que la veille environnementale et la communication, ont vu leur marge financière se restreindre, à la suite de négociations de prix plus serrés avec le TCO. Il apparait vital pour la société de négocier dans le cadre du renouvellement prochain des contrats de tri des DAE/DIB (déchets d’activités économiques/déchets industriels banals) des prix susceptibles d’assurer la rentabilité de l’activité privée de l’entreprise.
La masse salariale, qui représente 53 % du chiffre d’affaires en 2019 constitue une préoccupation majeure dans la maîtrise des équilibres financiers aussi bien du point de vue des effectifs que de la politique salariale.
Le développement de la SEM pourrait s’appuyer sur la diversification de son champ d’activité, sous réserve d’une modification de son objet social lui permettant, en toute régularité, d’étendre ses prestations à la collecte des déchets.
Une politique d’investissement dans des technologies innovantes serait de nature à conforter cette démarche, ce qui suppose un partage de la stratégie avec les actionnaires, propriétaires des actifs ou du foncier nécessaire à la mise en oeuvre de ces outils de production, et les autres partenaires institutionnels de CYCLEA.
Enfin, si la société envisageait une évolution de sa forme juridique vers un modèle de SPL, ce changement devrait, selon la chambre, prendre en compte la multiplicité des acteurs existants sur le territoire de manière à favoriser une utilisation plus rationnelle des outils et éviter une concurrence contre-productive en termes de performance environnementale.
La chambre formule trois recommandations, une de régularité et deux de performance.