La région est propriétaire des aéroports de Brest, Rennes-Saint-Jacques, Dinard-Pleurtuit et Quimper. Les plateformes de Rennes et de Brest accueillent près de 80 % du trafic régional. Si les infrastructures bretonnes sont très majoritairement dédiées au transport de passagers, l’activité de fret n’est pas négligeable, notamment à Rennes.
La région a défini deux priorités en matière de complémentarité du transport aéroportuaire : entre les aéroports eux-mêmes, d’une part, avec les modes de transport routier et ferroviaire, d’autre part. Elle a consacré, entre 2012 et 2015, près de 16,6 M€ à sa politique de soutien au transport aérien dont près de la moitié au profit du syndicat mixte aéroportuaire de Notre-Dame des Landes, en 2012 et en 2013.
La stratégie aéroportuaire de la région Bretagne s’intègre dans un contexte économique et institutionnel en pleine évolution. La mise en service de la LGV a modifié les conditions de desserte du territoire breton. Par ailleurs, la loi NOTRé confère à la région une large compétence en matière d’infrastructures de transport et lui confie le soin d’établir un schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires à l’horizon 2019. L’élaboration partenariale de ce schéma devra être pour elle l’occasion de clarifier et d’actualiser sa stratégie au regard de ces évolutions.
La gestion des quatre plateformes fait l’objet de plusieurs délégations de service public : l’une regroupe Rennes et Dinard depuis 2011, tandis que l’exploitation des aéroports de Brest et de Quimper, qui relevait de deux prestataires différents, a été unifiée en 2017.
D’une façon générale, la chambre a relevé des insuffisances en matière de connaissance et de suivi de l’état du patrimoine aéroportuaire.
Si le résultat d’exploitation de la société délégataire des aéroports de Rennes et Dinard (SEARD) évolue de façon très positive, il est porté par les performances de la plateforme rennaise et ne doit pas occulter les difficultés économiques rencontrées par celle de Dinard, qui fragilisent le montage économique, et appellent des mesures pour développer son potentiel touristique. Les 23,5 M€ d’investissements prévus par le contrat sont majoritairement financés par la région. L’équilibre financier de la délégation apparait favorable aux actionnaires de la société délégataire, à travers une rémunération avantageuse de leur capital, un prêt et des avances consentis à la société à des taux élevés et la rémunération d’une double assistance à la gestion administrative et financière.
La gestion financière de l’aéroport de Brest Guipavas n’appelle pas d’observations majeures au cours de la période sous revue. Après avoir dépassé le million de passagers en 2012, le trafic reste relativement stable, avec une diversification des dessertes provinciales et européennes. Sur Quimper, en revanche, la fréquentation, en baisse constante, est passée sous la barre des 90 000 passagers et le résultat d’exploitation est négatif à partir de 2014 ; les incidents de vols -retards et annulations- n’étant pas étrangers à cette évolution. Les investissements contractuellement prévus n’ont pas tous été réalisés par l’ancien exploitant et l’état des infrastructures a poursuivi sa dégradation. Le nouveau délégataire (chambre de commerce et d’industrie métropolitaine de Bretagne ouest à travers deux filiales) devra ainsi s’attacher à améliorer la compétitivité de cet aéroport, dont la viabilité même pourrait, à défaut, être remise en cause.