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Lycée professionnel Le Hurle-Vent au Tréport (Seine-Maritime)

CRC NORMANDIE

La chambre régionale des comptes Normandie a examiné, à compter de 2017, la gestion du lycée professionnel Le Hurle-Vent au Tréport.

Synthèse

Seul lycée du Tréport, commune dépourvue de lycée général, le lycée professionnel « Le Hurle Vent » est un établissement de taille modeste, tant par le nombre d’élèves accueillis que par le nombre de formations dispensées (dix formations, du CAP au BTS).

À la rentrée 2022-2023, l’établissement accueillait 243 élèves de lycée et 114 apprentis dans sa section d’apprentissage scolaire. Les effectifs, après avoir baissé plusieurs années de suite, ont connu récemment une remontée significative, du fait, notamment des efforts de communication entrepris en direction des collèges et d’un contexte plus porteur pour l’apprentissage. Les formations proposées relèvent des filières « commerce », « gestion administrative », « hôtellerie-restauration » et « petite enfance ».

Le lycée accueille des jeunes, majoritairement des filles, en cohérence avec la typologie des formations proposées surtout issus des catégories socio-professionnelles « ouvriers » et « inactifs ». Le territoire de recrutement du lycée est semi-rural et éloigné des grands pôles urbains de la Seine Maritime.

Le choix de l’enseignement professionnel est pour ses élèves le plus souvent déterminé par leurs résultats scolaires. Celui-ci serait plus éclairé si les taux d’insertion de chacune des formations proposées étaient connus de l’établissement et publiés, ce qui n’est toujours pas le cas à ce jour, nonobstant l’objectif fixé en la matière par la réforme dite « Blanquer » de l’enseignement professionnel.

Dans l’ensemble, les résultats pédagogiques de l’établissement ont été satisfaisants tout au long de la période 2017-2022 et ont même progressé pour la majorité des formations entre 2021 et 2022, le baccalauréat professionnel « services » et le BTS en apprentissage faisant toutefois figure d’exception dans ce tableau globalement positif.

Toutefois, l’avenir professionnel des élèves du lycée est loin d’être toujours assuré dans un bassin d’emploi qui offre des perspectives limitées à des jeunes généralement peu mobiles géographiquement. L’absence de relations structurées du lycée avec le monde de l’entreprise n’est pas de nature à favoriser l’insertion professionnelle de ses élèves. La mise en place au sein de l’établissement d’un « bureau des entreprises » véritablement opérationnel devrait à cet égard être considérée comme une priorité.

La sécurisation du lycée, qui partage avec le collège Rachel Salmona les locaux d’un ancien collège d’enseignement technique construit en 1965 sur les hauteurs de la commune, et le traitement des dysfonctionnements du wifi, qui compromettent la mise en œuvre des « classes mobiles », sont deux autres dossiers prioritaires pour l’établissement.

Au plan institutionnel, la chambre relève un certain nombre de carences : le projet d’établissement, vieux de huit ans, reste à mettre en chantier quatre ans après la publication du nouveau projet académique, aucun contrat d’objectifs n’a été signé avec l’académie, le rapport annuel sur le fonctionnement pédagogique et ses conditions matérielles de fonctionnement n’est pas produit, le conseil de vie lycéenne peine à exister.

La situation financière de l’établissement, tendue sur la période contrôlée, est fragilisée par l’explosion des dépenses de dépenses de gaz de chauffage, passées d’environ 35 000 € en 2019 à 120 000 € en 2022. La région Normandie lui a octroyé des subventions exceptionnelles pour faire face à l’augmentation imprévisible de ses dépenses de viabilisation. Le lycée porte également davantage d’attention au recouvrement des créances sur les familles.

Recommandations

  1. (performance) : Établir un plan d’action, en partenariat avec les structures et collectivités concernées, visant à améliorer la sécurité de l’ancienne cité scolaire.
  2. (performance) : Développer les liens, encore insuffisants, avec le monde de l’entreprise, afin de favoriser l’insertion professionnelle des élèves.
  3. (régularité) : Rédiger les différents documents obligatoires au sein des établissements publics d’enseignement locaux (EPLE) : rapport annuel d’activité, projet d’établissement, convention d’objectifs avec l’académie de Normandie (Art. R. 421-4, art. R. 421-20 et art. L. 401-1 du code de l’éducation).
  4. (régularité) : Se conformer à la réglementation relative aux intérêts moratoires et aux indemnités forfaitaires de recouvrement en cas de retard de paiement (article 12 du décret n° 2013-269 du 29 mars 2013 relatif à la lutte contre les retards de paiement dans les contrats de la commande publique, précisé par l’article 2 de la convention du groupement comptable 2023).