L’action de l’EGAT s’est de fait limitée à la seule gestion du golf, considéré comme le cœur d’activité de l’établissement, en raison de son potentiel de rentabilité. Toutefois, sa fréquentation connaît un net repli, que l’ouverture d’un golf privé à Moorea n’explique que partiellement. En effet, l’obsolescence des équipements et le niveau d’entretien des parcours ne correspondent pas aux standards d’un golf international. Les autres structures ont été plus ou moins entretenues : aujourd’hui, le musée Gauguin est fermé ; sans programme d’entretien ni gardiennage permanent, l’édifice a été vandalisé. A la suite de la fermeture du musée, la fréquentation du jardin botanique s’est effondrée. Quant au motu Ovini, il constitue un espace à fort potentiel insuffisamment exploité.
Les méthodes de gestion mises en œuvre au sein de l’établissement ne lui permettent pas de maîtriser son activité. Il est de ce fait exposé à des risques de toute nature, au premier rang desquels des risques en matière de sécurité. En effet, le club house se trouve dans un incontestable état de vétusté. L’établissement y tolère pourtant l’organisation de soirées dansantes ou de concerts, alors même que la convention d’occupation signée avec le gérant a expiré depuis le 1er mai 2016. En outre, les risques de contentieux sont réels, en raison des approximations en matière de gestion du personnel, qui ont d’ailleurs déjà donné lieu à une condamnation de l’EGAT pour licenciement abusif.
En matière financière, les comptes ne sont pas fiables, en dépit des interventions récurrentes du comptable public ; ils sont affectés tous les ans d’omissions suivies de régularisations qui altèrent toute analyse financière. Toutefois, une tendance globale peut néanmoins être dégagée : les ressources propres sont en chute, l’établissement n’étant pas rigoureux dans leur perception ; au surplus, les charges ne sont pas maîtrisées, en raison notamment d’un recours croissant et anarchique à des prestataires de services, dont les missions n’apparaissent pas toujours avoir répondu à un besoin dûment évalué ou avéré. En tout état de cause, l’établissement fait face à des dépenses annuelles de fonctionnement d’environ 300 MF CFP que grâce à une aide du Pays d’environ 150 MF CFP (moyenne sur les 4 derniers exercices).
Le 23 juin 2017, le conseil d’administration de l’EGAT a engagé le recentrage de l’établissement sur la gestion du domaine d’Atimaono avec la désaffectation des sites localisés à Papeari, tout comme celle des lots agricoles.
Cette décision ne doit pas occulter que les graves lacunes relevées, quel que soit le domaine examiné, imposent que des mesures de redressement soient prises dans les délais les meilleurs et que l’établissement prenne en compte sa dimension d’établissement public. Si le statut d’EPIC offre des avantages, il impose aussi impérativement que des règles élémentaires de gestion publique soient respectées, en matière budgétaire, comptable, fiscale et juridique.