Le programme est le résultat d’une large concertation des acteurs concernés. Son démarrage a toutefois été retardé par l’annulation, en 2021, des élections municipales de 2020. Son contenu, qui inclut des opérations importantes préalablement existantes, paraît trop ambitieux, au regard du nombre d’actions retenues dans un périmètre très large.
De plus, il a été défini sans examen de sa soutenabilité financière. Le coût prévisionnel, comme les financements extérieurs attendus, n’ont jamais été précisément déterminés. Il n’est ainsi pas possible d’estimer le reste-à-charge qui incomberait à la commune de Noyon, ainsi qu’à son intercommunalité.
Le pilotage de la mise en œuvre du programme PVD fait l’objet d’efforts soutenus des services concernés. Il gagnerait à être renforcé par le déploiement d’un outil permettant de connaître le montant des dépenses engagées, ainsi que des contributions financières certaines accordées par les différents partenaires.
À ce jour, le nombre d’actions mises en œuvre se révèle très limité. Une révision de la convention-cadre PVD, dans une logique de hiérarchisation des actions et d’adaptation aux capacités financières réelles, semble nécessaire.
La chambre a examiné trois actions emblématiques du programme. La première, l’achat du local commercial « Les Capucines », en 2019, se caractérise par un projet communal à l’arrêt et la volonté de céder ce bien qui avait fait initialement l’objet d’une préemption. Le deuxième projet, la halle de marché couvert, dépendait de l’acquisition d’un bâtiment à aménager qui ne pourra finalement aboutir, la commune ne disposant pas de la capacité financière pour le faire. La relocalisation du centre de santé intercommunal de Noyon est la troisième opération examinée. Elle se caractérise par une réflexion inaboutie pour définir le besoin et évaluer le coût global. La commune a acquis le bâtiment appelé à accueillir le centre, sans disposer des capacités financières permettant sa requalification.
Ces exemples illustrent les deux principaux écueils rencontrés dans la mise en œuvre du programme PVD noyonnais : un contexte financier dégradé, rendant quasi impossible la réalisation des projets envisagés, et des décisions erratiques dans leur montage témoignant d’un défaut d’anticipation.