La commune de l’Entre-Deux s’appuie sur des recettes fiscales stables et bénéficie de financements extérieurs conséquents. Son budget principal 2021 a dépassé 16,5 millions d’euros (M€). Lors des exercices 2016 et suivants, deux éléments ont cependant fragilisé l’équilibre financier de la commune : l’augmentation de ses charges de gestion et l’encaissement tardif de subventions. Au terme de l’exercice 2020, année rendue atypique par la crise sanitaire, la capacité d’autofinancement nette de la commune est devenue négative, appelant la commune à une gestion prudente. L’endettement de la commune, tout en restant dans la moyenne des communes réunionnaises comparables, s’est dégradé après deux nouveaux emprunts en 2020. Retenue pour expérimenter le compte financier unique, la collectivité doit saisir cette opportunité pour améliorer la fiabilité de ses comptes alors que la chambre a relevé des insuffisances en matière de gestion patrimoniale.
Le recrutement de contractuels pour compenser la diminution des effectifs d’emplois aidés a induit une augmentation de 27,2 % de la masse salariale en 2020. La commune se distingue par un taux d’administration élevé de 38 agents pour 1 000 habitants.
La collectivité a mobilisé des subventions à hauteur de 5,6 M€ en cinq ans pour des équipements nouveaux ou à rénover. La conduite simultanée des chantiers, soit par ses propres services soit par la société publique locale (SPL) Maraina mandatée à cet effet, s’est étalée dans le temps, complexifiant leur gestion financière et comptable. La gestion d’équipements spécifiques n’a pas été anticipée et le choix de la régie répond davantage à un critère de facilité qu’à la recherche de performance.
Sans plan local d’urbanisme (PLU) actualisé depuis 2011, la construction de logements se heurte à un foncier utile rare. La commune est pénalisée pour des objectifs de mixité sociale non atteints.
L’avenir incertain de la CASUD dont la commune de l’Entre-Deux est membre renforce la nécessité de prudence passant par la réduction de ses dépenses rigides, dans un contexte local de chômage et de crise sanitaire. À l’inverse, les opportunités offertes par le dispositif « petites villes de demain » dont elle est lauréate devraient lui permettre de se doter des indispensables expertises pour conduire simultanément les axes de développement économique (agriculture durable), un projet éducatif global et son centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine.