Provenant essentiellement du fonds de roulement, la trésorerie qui atteint 803 MF CFP au 31 décembre 2021 est pléthorique (plus d’un an et demie de charges courantes) et résulte du sous-investissement de la commune et d’un pilotage approximatif des investissements sur la période (renouvellement insuffisant des immobilisations ; chantiers non lancés dans les délais ; sur mobilisation de l’emprunt en 2017 et 2018.) Des efforts d’équipement et une démarche active de recherche de subventionnement sont menés depuis 2020 pour remettre à niveau la commune.
N’ayant pas procédé à l’intégration du personnel communal dans les délais initialement fixés, l’organisation de la commune et la gestion du personnel sont restées embryonnaires jusqu’à peu. Elle doit désormais se doter d’outils de gestion (tableaux de bord, tableau des effectifs et des emplois, bilan social), procéder au juste niveau de recrutement (cadres de proximité) et développer les compétences du personnel (plan de formation). Le nombre important de travaux en régie effectués, ainsi que l’exploitation d’une carrière sont des facteurs d’accidents qui nécessitent de renforcer la prévention (document unique d’évaluation des risques professionnels, désignation d’un responsable de prévention).
La mise en place de dispositifs de contrôle pour la gestion des véhicules et le subventionnement aux associations professionnaliserait davantage la gestion communale. Une montée en compétence en comptabilité et en achat public apparaît aussi indispensable afin de s’affranchir progressivement des prestataires accompagnant la commune.
Le service de l’eau est marqué par le gel des opérations du schéma directeur d’adduction en eau potable et l’absence d’autocontrôle par la commune sur les fontaines publiques pourtant installées au profit de la population. Le service des ordures ménagères, sans aucune redevance, a été réduit à son strict minimum pour la collecte et a souffert d’un manque d’investissements sur la période. Le coût des services publics environnementaux de l’eau et des ordures ménagères n’est pas retracé dans les budgets annexes pourtant créés en 2011 alors même que le budget principal supporte l’ensemble des dépenses de personnel, une grande part des charges générales et même les emprunts pour les opérations relatives l’eau.
Enfin, le pilotage communal pourrait être optimisé tant sur la gouvernance (fonctionnement du conseil municipal, réunion des commissions et règles de délégations) que sur la préparation budgétaire (officialisation du plan pluriannuel d’investissement, instauration d’un débat d’orientation budgétaire). Une attention particulière doit être portée aux éventuels risques de conflit d’intérêts, notamment en veillant à ce que les élus intéressés à une affaire se déportent des procédures, et en se dotant notamment d’une charte de déontologie pour les élus et les agents.
Si la commune a mis en place un certain nombre d’actions depuis la fin du contrôle, la Chambre ne peut que l’inciter à finaliser les autres recommandations en suspens.