Elle regroupe dorénavant 60 communes dont Péronne, sa ville-centre. Elle dispose d’un budget de 10,3 M€[1] et emploie 63 agents équivalents temps plein.
Alors que son territoire présente des besoins élevés en matière de développement économique et touristique, d’aide sociale (notamment en direction des personnes âgées), d’aide à la mobilité et de lutte contre la précarité énergétique, la communauté de communes de la Haute Somme n’a pas actualisé son projet stratégique de territoire de 2013 pour y apporter des réponses contemporaines. La communauté a confié une partie de ses compétences au pôle d’équilibre territorial et rural « Cœur des Hauts-de-France », auquel elle a adhéré. Elle peine, par ailleurs, à prendre en charge les nouvelles compétences obligatoires qui lui ont été confiées par la loi (par exemple, les zones d’activités économiques).
En fait, l’action de l’intercommunalité est concentrée principalement sur ses services publics « historiques » qu’elle gère directement, en régie : la collecte des ordures ménagères et la gestion des équipements sportifs. Elle exerce, de plus, la compétence « création et aménagement de la voirie » ; mais elle en fait supporter le financement pour partie par ses communes membres, en recourant de manière non régulière à des fonds de concours.
D’autre part, la communauté de communes n’a pas souhaité mettre en œuvre un mécanisme de solidarité financière entre ses communes membres. De plus, les actions de mutualisation ou de coopération sont encore très faibles. Il en résulte qu’elle dispose de ressources financières excédentaires et inemployées pour l’instant. Cette situation peut interroger quant à la justification du niveau actuel de l’imposition des ménages et des entreprises de son ressort.
La chambre observe qu’ainsi, la communauté de communes de la Haute Somme se tient éloignée des objectifs de la loi, lui assignant de créer avec ses communes membres un espace de solidarité, en vue de l’élaboration d’un projet commun de développement et d’aménagement de l’espace.
En matière d’organisation interne, l’administration de l’intercommunalité présente de nombreuses marges de progrès, que ce soit pour la gestion des ressources humaines (recrutement, encadrement, temps de travail, absentéisme) ou la tenue des comptes.
Enfin, l’intercommunalité a connu d’importantes difficultés dans la construction de son centre aquatique. Cet équipement, à l’étude depuis 2008, a été ouvert au public fin 2017. Il a subi des carences de conception et de suivi, des retards, des contentieux ainsi que des surcoûts, et il n’est pas totalement achevé. Le coût final de ce nouvel équipement est désormais proche de 10 M€. La communauté de communes, qui ne devait prendre en charge que 23 % du coût du projet, se retrouve in fine à devoir en supporter 61 %.
[1] Budget 2018 – recettes de fonctionnement.