Alors que la région Île-de-France représente la moitié de toutes les nuitées touristiques enregistrées en France et que le tourisme représente près de 10 % du produit intérieur brut régional, l’action du comité touristique régional (CRT) revêt un enjeu particulier. La chambre souligne la faible coordination entre les nombreux organismes qui interviennent en matière de tourisme en Ile-de-France :
un comité régional, un comité du tourisme et des congrès de Paris, 7 comités départementaux et 133 offices du tourisme et syndicats d’initiative. Il en résulte de nombreux doublons et les rapprochements envisagés jusqu’ici n’ont pas encore abouti. La mutualisation de moyens et la mise en place d’une stratégie régionale coordonnée apparaissent souhaitables.
Par ailleurs, le comité régional du tourisme reçoit 18 M€ de subvention du conseil régional pour exercer ses missions, subvention multipliée par deux et demi depuis 2005. Or, l’évaluation des objectifs fixés, en contrepartie, dans la convention d’objectifs et de moyens conclue avec la région est insuffisante, notamment du fait de l’absence de comptabilité analytique fiable. En outre, il n’existe pas de programmation budgétaire pluriannuelle des actions engagées. Le renforcement des moyens de suivi et de pilotage du CRT paraît nécessaire.
Bien qu’équilibrée, la gestion du comité régional du tourisme souffre de certaines faiblesses. Alors que les statuts de l’association lui interdisent de commercialiser des produits touristiques, le comité a développé de facto une activité commerciale à travers l’action de deux autres associations regroupées dans une unité économique gérée par le comité. Les relations entre ces trois associations devraient être clarifiées. De même, l’application des règles d’achat issues de l’ordonnance du 6 juin 2005 relative aux marchés passés par certaines personnes publiques ou privées non soumises au code des marchés publics doit être améliorée. Enfin, la situation financière de l’association demeure favorable.
Si les charges de personnel ont quasiment doublé entre 2006 et 2014, les subventions du conseil régional ont progressé à un rythme supérieur, de sorte que l’association a disposé de fonds propres croissants. Toutefois, la forte dépendance du comité vis-à-vis des subventions régionales est source de fragilités et doit faire l’objet d’un suivi attentif.