Synthèse
Avec un bilan d’environ 100 millions d’euros et 175 salariés en équivalents temps plein, la chambre de commerce et d’industrie (CCI) Caen Normandie est un acteur important dans le paysage économique normand.
Les ressources fiscales ne couvrent que 6 % de son chiffre d’affaires, qui est principalement porté par les concessions portuaires déléguées. La CCI est en effet un opérateur reconnu dans la gestion d’équipements portuaires, avec la gestion de sept ports. La concession la plus importante en volume financier concerne la gestion du port de commerce de Caen-Ouistreham, conclue pour une durée de cinquante ans et dont l’échéance se situe en 2045.
L’enjeu pour la CCI repose aujourd’hui sur sa capacité à conserver les contrats de délégation qui arrivent pour certains prochainement à échéance.
La CCI gère également deux activités substantielles à travers des sociétés commerciales unipersonnelles : l’aéroport de Caen-Carpiquet et le centre de formation d’apprentis.
La gestion de l’aéroport est déléguée par la communauté urbaine Caen la mer. Cet équipement connaît un développement soutenu et présente des résultats financiers satisfaisants jusqu’en 2019. Il a cependant dû faire face à une chute brutale d’activité en 2020 avec la crise sanitaire mais, pour y faire face, il a bénéficié d’une avance remboursable de près d’un million d’euros, attribuée par la direction générale de l’aviation civile dans le cadre d’un dispositif national.
Dans un contexte concurrentiel découlant de la loi réformant l’apprentissage et la formation professionnelle, la CCI a décidé d’externaliser le centre de formation d’apprentis par la création d’une société par actions simplifiée (SAS) unipersonnelle. Ce transfert a généré un coût de l’ordre de 1,8 million d’euros correspondant à la prise de participation dans le capital de la SAS et aux indemnités de licenciement versées au personnel refusant l’engagement proposé par le repreneur.
De 2016 à 2019, la CCI a enregistré des résultats excédentaires, grâce notamment à la quote-part des subventions d’investissement versée au résultat, qui ont permis de compenser, au moins en partie, un volume important d’amortissements. Les résultats de 2020 sont cependant déficitaires de 570 000 euros, notamment en raison de la crise sanitaire.
Entre 2016 et 2020, la CCI a dégagé une capacité d’autofinancement moyenne, nette du remboursement des dettes, de 3,5 M€. Le taux d’épargne annuel, qui s’élève à 11,8 %, a toutefois chuté à 7,6 % en 2020.
Sur ces cinq années, la CCI a réalisé 36,7 M€ de dépenses d’équipement, essentiellement pour les concessions. Elle a également accru ses investissements financiers de 3,1 M€, parfois en entrant au capital de sociétés œuvrant dans des domaines d’activité éloignés de ceux de l’établissement public.
Pour financer l’ensemble de ces investissements, la CCI a mobilisé ses ressources propres à hauteur de 30,3 M€ mais devait combler un besoin de financement de 9,4 M€. Elle a contracté de nouveaux emprunts pour un montant total de 12,2 M€ et ainsi accru son fonds de roulement, déjà confortable, de 2,8 M€.
Pour la période 2020-2024, le plan pluriannuel d’investissement prévoit 37,4 M€ de dépenses d’équipement, dont 97 % serait consacré aux concessions portuaires. Cette prospective s’inscrit dans la tendance de la période précédente (2016-2020) en termes de volume et de répartition du financement, même si le recours à l’emprunt s’accroît au détriment des subventions reçues.
Principales recommandations
- Maintenir un chiffre d’affaires permettant de dégager une capacité d’autofinancement compatible avec les projets d’investissement ;
- prendre la mesure du risque des investissements financiers, notamment les participations au capital de sociétés éloignées de l’activité de la CCI ;
- porter une attention particulière aux cessions d’actifs, en veillant à limiter les pertes.