L’EAM, située à Dzaoudzi, est, à ce jour, l’unique organisme dispensant sur l’archipel des formations maritimes agréées. Elle propose une offre de formation initiale en préparant au certificat d’aptitude professionnelle maritime (CAPM) et une offre de formation continue. Le développement des filières maritimes est soutenu par plusieurs documents stratégiques. Objectif commun à des acteurs multiples, il peut présenter pour cette raison des difficultés dans sa réalisation. La gouvernance de l’association est entachée de dysfonctionnements. Elle ne recense qu’un membre adhérent et une partie de ses membres de droit, supposés assurer la représentativité des différentes filières maritimes, déserte les instances, tandis que le directeur de l’école occupe un rôle majeur dans le fonctionnement de l’organisme. L’association fait l’objet d’une défiance ancienne non dissimulée de certains partenaires institutionnels, financeurs et professionnels du secteur de l’économie bleue, en l’absence d’une réelle transparence sur son fonctionnement. Comme pour toute association, l’amélioration passe notamment par une implication de tous les acteurs et une participation aux instances afin que les actions engagées et les décisions prises soient juridiquement fondées et légitimées. L’état très dégradé des bâtiments départementaux que l’école occupe et la pauvreté de son équipement technique pédagogique renvoient l’image d’une école vieillissante, mal outillée et peu attractive. Pour autant, selon l’inspecteur général de l’enseignement maritime (IGEM), le contrôle de l’activité pédagogique « montre une école bien tenue » et un taux de succès aux différents examens « en cohérence avec les résultats nationaux ». Elle dispose par ailleurs depuis décembre 2020 de la certification qualité Qualiopi, valide jusqu’à fin 2024.
La situation financière de l’AFODEMAM est fragile. Ses ressources sont constituées de recettes caractérisées par une grande volatilité, lui permettant difficilement de faire face à des dépenses en progression, quand bien même ses investissements sont très limités. Sur les cinq derniers exercices, elle a présenté deux résultats déficitaires (2020, 2022) et le commissaire aux comptes a émis en 2021 une alerte sur des circonstances susceptibles de mettre en cause la continuité d’exploitation. De nouveaux marchés publics lui ont été attribués, pour un an reconductible, lui offrant des erspectives d’activité. Sa solidité financière dans la durée n’est pour autant pas complètement assurée à ce jour. Surtout, des incertitudes pèsent sur l’avenir de l’association au regard du projet ambitieux de création d’un pôle régional des métiers de la mer et du littoral, regroupant un lycée de la mer et du littoral porté par le rectorat et le projet ancien de centre de formation professionnelle porté par le Département. La place accordée à l’AFODEMAM dans ce projet n’est pas encore arrêtée. Dans l’attente, l’association gère la seule école de proximité permettant de suivre des formations agréées, sans laquelle les stagiaires seraient contraints de suivre leur formation dans d’autres territoires et notamment en hexagone.