AUDIENCE SOLENNELLE
Mardi 1
er
avril – 14h30
Grand’chambre
Allocution de Pierre Moscovici,
Premier président de la Cour des comptes
Madame la Procureure générale,
Mesdames et messieurs les présidents de chambres,
Mesdames et messieurs,
Chers collègues,
Je suis heureux de présider cette audience solennelle, qui revêt un caractère exceptionnel, puisque
nous avons l’honneur d’installer aujourd’hui un nouveau président de chambre dans les fonctions
de rapporteur général, Philippe Hayez.
Nous installons aussi aujourd’hui un conseiller maître, un
nouvel avocat général et trois conseillers-maîtres en service extraordinaire.
Monsieur le rapporteur général, cher Philippe Hayez, c’est autour de vous que nous sommes réunis
aujourd’hui, et je veux vous dire notre joie de vous voir installé à la tête du service du rapport
public et des programmes.
J’aimerais avant tout saluer vos proches ici présents pour l’occasion, qui
doivent bien connaître désormais cette Grand’chambre – vous n’en êtes pas à votre première
installation. Personne n’ignore la trajectoire que vous avez tracée jusqu’à la fonction de rapporteur
général ; une trajectoire unique, originale et plurielle, mais entièrement consacrée à l’excellence
dans l’action publique et la réflexion sur les politiques publiques. J’y reviendrai dans quelques
instants.
Mais je souhaiterais d’abord saluer votre prédécesseur, Yves Rolland, qui était rapporteur général
depuis plus de deux ans – et pas n’importe quelles années : celles de la mise en
œ
uvre du
100% publication et d’une véritable révolution dans notre ouverture aux citoyens.
Je veux lui
témoigner toute ma reconnaissance, et la reconnaissance que lui porte notre institution, pour
laquelle il a mobilisé son énergie sans compter. Heureusement, il reste parmi nous, et je peux donc
encore compter sur la présence de l’un de mes plus vieux amis au sein de ces murs !
Tu peux être fier, cher Yves, de ce que tu as accompli avec l’équipe du Service des rapports publics et
des programmes ; une équipe soudée, dynamique et extrêmement compétente, à laquelle vous
manquerez sans aucun doute.
Les défis étaient immenses, et tu les as, je le crois, surmontés
. Il fallait préparer, puis mettre en
œ
uvre le 100% publication. Il fallait en tirer les premières leçons et procéder aux ajustements
nécessaires pour que cette réforme historique soit consolidée et pérennisée, qu’elle réponde au
mieux aux attentes des citoyens. Il fallait enfin faire monter en puissance notre plateforme de
participation citoyenne, la diversification des formats de nos rapports et la nouvelle mouture de
notre rapport public annuel, devenu thématique en 2022.
Et les résultats sont là : notre institution
est plus ouverte, plus visible, plus écoutée et entendue ; nous n’avons jamais été aussi présents à
l’esprit de nos concitoyens, pour qui nous représentons un tiers de confiance utile et incontournable,
d’autant plus qu’ils sont en quête de réponses solides et d’information objective, dans une époque
troublée.
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Cet ancrage de la Cour dans le débat public est le fruit des avancées considérables accomplies dans
l’exercice de nos métiers, que ce soit en matière de programmation, de production ou de
publication des rapports
.
D’abord, l’exercice de programmation de nos contrôles a été largement réformé au cours des
derniers mois.
J’ai souhaité en effet que la programmation soit plus collective, plus resserrée et plus
stratégique, l’objectif étant d’être toujours plus en phase avec les préoccupations des citoyens et les
défis qui se posent aux pouvoirs publics.
C’est largement chose faite, grâce à la mobilisation des
chambres de la Cour et du SRPP. Je suis reconnaissant à Yves Rolland d’avoir mené à bien cette
réforme complexe, qui devra être poursuivie par Philippe Hayez. Notre programmation est désormais
centrée non seulement sur la quantité, mais aussi sur la
qualité
de la dépense. Au-delà de l’enjeu
budgétaire et de finances publiques, notre c
œ
ur de métier, nous nous concentrons aussi sur les
rapports à la plus forte valeur ajoutée pour les citoyens, les décideurs publics et les parlementaires.
C’est, pour moi, absolument fondamental, et c’est l’un de nos axes prioritaires pour l’année 2025.
Nous avons également renforcé les travaux communs à la Cour et aux CRTC
. Le nombre de travaux
communs a beaucoup augmenté ces dernières années : au premier semestre 2025, 51 formations
interjuridictions étaient actives, bien que très diverses dans le niveau de maturité des travaux menés
et dans le nombre de chambres impliquées. C’est une évolution que j’estime très positive, dans la
perspective d’un rapprochement fonctionnel entre les deux corps que j’appelle de mes v
œ
ux. C’est
aussi une évolution absolument nécessaire, j’en suis convaincu, alors que toutes les politiques
publiques sont aujourd’hui, au moins en partie, territoriales, partagées ou décentralisées.
Cette avancée, comme toute évolution d’ampleur, a mis en évidence des questions nouvelles, qu’il
conviendra de traiter dans les prochains mois.
Les formations interjuridictions et les réflexes
méthodologiques à adopter dans ce domaine ont d’ailleurs fait l’objet d’une discussion approfondie,
au cours de la conférence de programmation qui a réuni tous les présidents de chambre de la Cour et
des CRTC vendredi dernier.
Je me tourne vers Philippe Hayez, car il s’agit, Monsieur le rapporteur
général, de réflexions que vous aurez à poursuivre, et surtout à mettre en
œ
uvre !
Je tiens avant tout à remercier Yves Rolland pour la mise en
œ
uvre, et la consolidation, du
100% publication – j’y reviens.
Nous avons désormais deux années de recul sur cette réforme
historique, et je peux dire avec certitude que le 100% publication est un véritable succès pour les
juridictions financières. Vos travaux sont toujours plus lus, écoutés, entendus et commentés ; ils sont
un véritable point d’ancrage dans le débat public. En témoignent les 51 000 retombées presse
observées en 2024 pour les travaux de la Cour et des CRC, en hausse de 40% par rapport à 2023, et la
hausse de 12% de visiteurs et de téléchargements de rapports sur notre site internet. Ces chiffres ne
sont bien sûr ni un objectif unique ni une fin en soi : nous ne sommes pas une agence de
communication ou un organe de presse, je le dis à ceux que cela inquiéterait. Mais ils sont un signal
que notre rôle de tiers de confiance est solide, qu’il répond à des attentes fortes. En témoignent
d’ailleurs les résultats de l’étude commandée à Harris Interactive, qui vous avait été présentée lors
de l’Assemblée générale des JF le 21 juin dernier : peu d’institutions peuvent se targuer d’une
notoriété de 88% et d’un indice de confiance de 72%, en hausse depuis 2020, malgré le contexte de
défiance dans les institutions qui caractérise notre époque !
Mais des transformations aussi profondes suscitent des questionnements légitimes, j’en suis bien
conscient, et ce n’est d’ailleurs pas la première fois que je l’affirme devant vous.
Pour tout
magistrat ou personnel de la Cour, quelle que soit sa fonction, qu’il soit en poste à la Cour ou dans
les CRC, cette réforme doit être polie par la pratique et soulève de nouveaux enjeux – je l’ai bien
compris au fil de mes échanges avec vous.
Elle a des répercussions profondes sur l’ensemble de la
« chaîne de production », pourrais-je dire, des travaux de la Cour. Nous devons en tirer toutes les
conséquences. Écrire un rapport à l’heure du 100% publication, c’est assumer un double objectif :
être encore plus accessible, tout en étant toujours plus rigoureux et précis. Ces impératifs doivent
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être combinés avec les nouvelles exigences que nous avons fixées en matière de délais et de qualité,
qui sont le corollaire indispensable du 100% publication. Il y a là une vraie révolution, qui est loin
d’avoir épuisé ses effets.
C’est la raison pour laquelle nous consacrons un plan d’action à la bonne articulation entre la
qualité et les délais de nos travaux.
Ces deux dimensions – des travaux de qualité, et des délais
maîtrisés – sont les deux faces d’une même pièce, et il est inenvisageable d’altérer l’une pour
renforcer l’autre. Je sais que le nouveau rapporteur général a été moteur dans les réflexions qui ont
présidé à la mise en
œ
uvre du plan « qualité et délais des travaux », dès leur origine. Il lui reviendra
désormais de porter et de poursuivre ses actions, en lien avec le Secrétariat général, les présidents
de chambre, les représentants des métiers ainsi que les directeurs et directrices du centre appui
métier.
J’aimerais finir ces quelques propos introductifs, en remerciant Yves Rolland, ses équipes, mais
aussi l’ensemble des personnels de contrôle qui ont participé au rapport public annuel 2025.
L’édition 2025 du RPA, publiée la semaine dernière, est consacrée aux politiques publiques en
faveur des jeunes.
Il nous a semblé tout bonnement évident de nous pencher cette année sur les
politiques publiques en faveur des jeunes. Parce que la jeunesse représente les forces vives sur
lesquelles repose notre avenir en tant que Nation, et en tant que société. Parce qu’à ce titre, elle est
au c
œ
ur des préoccupations de nos concitoyens – ou du moins elle devrait l’être ! Ce thème s’est
bien inséré dans la séquence de ce début d’année 2025, car il complète bien notre travail à la
demande du Premier ministre sur la situation et les perspectives du système des retraites.
Avec 16 chapitres thématiques et une synthèse très problématisée, c’est, à nouveau, un travail
colossal qui a été mené pour que ce rapport public annuel voie le jour.
Je remercie les présidentes
et présidents de chambres de la Cour et de chambres régionales et territoriales des comptes, qui ont
tous contribué à la rédaction du rapport ; merci également à l’ensemble des rapporteurs du rapport
public annuel, pour leur travail et leur engagement sans faille au service de l’information du citoyen.
Merci également à toi et ton équipe, cher Yves Rolland, d’avoir orchestré ces multiples instructions.
La préparation du rapport public annuel a intégré, cette année, deux nouveautés qui me semblent
intéressantes et qu’il sera très utile de renouveler : la désignation d’un rapporteur général et d’un
rapporteur général adjoint, que je remercie chaleureusement ; et le soutien d’un groupe d’experts,
composé d’une dizaine d’universitaires et de chercheurs spécialistes de la jeunesse, qui nous ont
apporté un éclairage précieux.
Notre rapport comprend seize chapitres, qui illustrent les politiques en faveur de la jeunesse à
travers quatre prismes structurants pour l’action publique :
l’accès à l’éducation et à la
formation ; l’aide à l’entrée dans la vie active et à l’autonomie ; les politiques de prévention à
destination des jeunes ; et l’apprentissage à la citoyenneté et à la vie dans la cité.
Notre rapport sur les politiques en faveur des jeunes est confiant dans l’avenir, ce qui n’est pas aux
yeux de certains le cas de toutes nos publications
. Il souligne certes de nombreux gisements
d’inefficience et pointe l’insuffisant ciblage d’une partie des mesures en faveur de la jeunesse. Mais
dans le même temps, il montre que la jeunesse est une priorité politique depuis de nombreuses
années, avec une dépense de l’État en faveur des 15-25 ans qui s’élève à 53,5 Md
€
. Et encore, ce
montant comprend
uniquement
les mesures spécifiques aux jeunes. Elles ne prennent pas en compte
les dépenses publiques générales ou sectorielles qui peuvent également les concerner, ni les
mesures financées par les collectivités territoriales et les administrations sociales.
Pour améliorer la qualité de cette dépense, et plus généralement les politiques publiques en faveur
des jeunes, nous formulons plusieurs grandes orientations, qui sont les grands enseignements des
seize monographies de notre rapport.
Il faut mieux cibler les mesures pour garantir la cohérence et
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l’efficacité des actions ; il faut améliorer les parcours de formation initiale ; et il faut mener des
politiques de prévention approfondies. Cela passe notamment par une meilleure lisibilité, un
meilleur suivi et une meilleure évaluation des dispositifs en faveur des jeunes, ainsi qu’une meilleure
coordination des acteurs. Tout cela pourrait être intégré dans un plan stratégique national en faveur
des jeunes.
Après la publication du rapport public annuel, nous entrerons, à partir de la semaine prochaine,
dans une séquence importante consacrée aux finances publiques.
Je remettrai en effet au Premier
ministre, à sa demande, puis au « conclave » des partenaires sociaux - qui n’en est plus un – notre
second rapport sur le système des retraites.
Ce rapport-ci examine les effets du système de retraites et de son financement sur la compétitivité et
l’emploi en France. Nous publierons par ailleurs le rapport sur l’exécution du budget de l’État pour
l’année 2024 – un rapport qui, vous vous en doutez, est très attendu. Deux avis du Haut conseil des
finances publiques seront publiés en même temps : un avis sur le projet de loi relatif aux résultats de
la gestion et portant approbation des comptes de l’année 2024, et un avis sur le rapport
d’avancement annuel du plan budgétaire et structurel de moyen terme – le PSMT, qui a remplacé
l’ancien programme de stabilité. Nous publierons également, dans les prochaines semaines, une
revue de dépense sur l’assurance maladie
Je profite de cette mention des travaux du HCFP pour remercier Eric Dubois, remplacé aujourd’hui
par Nicolas Carnot en tant que rapporteur général du secrétariat permanent du HCFP
. Sous le
mandat d’Éric Dubois, le HCFP a, comme les juridictions financières, joué un rôle de vigie absolument
essentiel, dans un contexte de finances publiques de plus en plus dégradé. Dans ce contexte, le
secrétariat permanent s’est admirablement adapté aux aléas politiques et institutionnels, tels que la
suspension des règles budgétaires européennes, puis à leur transformation, dont nous ne mesurons
pas encore tout à fait les effets.
Avec toujours moins de temps, parfois très peu de pièces
d’instruction, même si sur ce point les choses s’améliorent progressivement, et dans des conditions
parfois inédites – je pense bien entendu à la crise sanitaire, mais aussi au budget 2025 –, la force de
travail de l’équipe du secrétariat permanent, ainsi que la passion pour les enjeux traités, ont permis
de consolider la légitimité et la force de nos avis. Le travail du HCFP est « sportif », mais il est
absolument passionnant. Je suis certain que Nicolas Carnot saura, lui aussi, tenir l’endurance.
Les semaines à venir seront donc importantes
. Car ne nous leurrons pas : l’annonce d’un déficit
public de 5,8 points en 2024, inférieur à ce qui était estimé, ne veut pas dire que notre trajectoire se
desserre. 5,8 points de déficit, c’est trop, et ce n’est pas une bonne nouvelle. Ce résultat veut surtout
dire une chose : nous n’avons aucune excuse pour ne pas respecter la trajectoire prévue, dès cette
année. Nous devons, c’est impératif, nous contraindre à l’objectif de 5,4% de déficit en 2025. Dans
notre rapport sur les finances publiques publié en février dernier, nous soulignions les risques qui
pesaient d’ores et déjà sur la réalisation de cette trajectoire. Mais nous n’avons pas le choix : il en va
de notre crédibilité, de notre souveraineté, et de notre capacité à agir. Nous aurons, je le crois, à
répéter nos messages de vigilance sur l’état de nos finances publiques. Quels que soient les
changements du monde, que je ne méconnais pas, quels que soient les efforts à entreprendre pour
mieux nous défendre, et je sais qu’ils sont considérables, nous ne pouvons pas baisser la garde sur la
réduction des déficits et de la dette. Il nous appartiendra de le dire et le redire.
*
Permettez-moi à présent de vous présenter plus en détail le parcours de Philippe Hayez, nouveau
président de chambre et notre nouveau rapporteur général.
Diplômé de Sciences Po Paris,
Philippe Hayez intègre l’ENA en 1985 (promotion « Fernand Braudel ») puis rejoint notre maison en
tant qu’auditeur en 1987. Promu conseiller référendaire en 1991, il est nommé en 1993 deuxième
conseiller chargé des affaires économiques à l’ambassade de France à Pékin. Philippe Hayez devient
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ensuite chargé de mission auprès du directeur chargé des affaires stratégiques au ministère de la
défense, avant de revenir à la Cour en 1996. Quatre ans plus tard, sa carrière se poursuit au
ministère de la défense, comme chargé de mission auprès du directeur de la fonction militaire et du
personnel civil.
En 2003, il devient chef de service au ministère de la défense, à la DGSE pour ne rien cacher, mais
Philippe est fier de cette période qui a compté pour lui, avant de réintégrer la rue Cambon en 2006,
après avoir été promu conseiller-maître un an auparavant. Depuis 2006, Philippe Hayez a exercé au
sein de la cinquième chambre où il a été nommé président de section en 2015. Depuis 2023, exerce
les fonctions de président de la section recherche et enseignement supérieur à la troisième chambre.
Philippe Hayez prend également une part active, beaucoup d’entre nous le savent, dans l’exercice
des mandats d’audit externe et de commissariat aux comptes d’organisations internationales – de
l’audit des comptes au siège de l’ONU à New-York, aux audits de performance sur le terrain, jusqu’en
Afghanistan !
C’est donc en toute confiance, mais aussi avec grand plaisir que j’installe aujourd’hui Philippe
Hayez en tant que rapporteur général, après avoir proposé sa nomination au Président de la
République
. Les parcours comme le sien font la force de notre institution. Je connais ses qualités
personnelles et professionnelles, son intelligence très vive et aigue, son tempérament optimiste et
un peu fonceur, son expertise ainsi que sa force de travail tout à fait impressionnante. Monsieur le
rapporteur général, cher Philippe, j’ai toute confiance en vous pour mener à bien les missions
essentielles du service du rapport public et des programmes, et pour relever les nombreux défis que
j’ai évoqués, sans être exhaustif !
***
L’heure de la présentation de nos autres collègues promus et nouvellement nommés est à présent
venue
. Ces arrivées et ces promotions sont toujours une belle nouvelle pour nous.
Nous sommes une maison de la matière grise, et vous êtes, comme moi, les témoins de ce que ces
talents apportent à notre maison, par leurs expériences nombreuses et diverses, par leurs qualités
individuelles, par leur participation à une institution collégiale. Ils enrichissent notre collectif de
travail au quotidien, et participent à notre rayonnement.
Je tiens tout particulièrement à saluer l’ensemble de leurs proches, amis, famille, que nous avons
le plaisir d’accueillir et qui sont venus partager avec eux le moment de leur serment, instant
toujours mémorable et souvent émouvant
. Je vous souhaite la bienvenue à la Cour des comptes,
dans cette Grand’chambre dont vous découvrez peut-être pour la première fois les tapisseries et le
frontispice surmontant l’article 15 de la Constitution, qui est au fondement de nos missions :
la
société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.
Outre le rapporteur général, nous installons aujourd’hui cinq membres : un conseiller maitre, un
nouvel avocat général et trois conseillers maitres en service extraordinaire.
Un seul conseiller-maître est installé aujourd’hui ; il s’agit de Yorick de Mombynes.
J’ai grand plaisir
à l’installer dans ce nouveau grade, et je profite de cette occasion pour vous présenter, ou vous
« représenter » son parcours. Diplômé de Science Po Paris, de l’ESCP, et d’une licence de philosophie,
il sort de l’ENA issu de la promotion « René Cassin » en 2003. Il fait le choix de rejoindre le corps des
magistrats de la Cour des comptes en tant qu’auditeur. Il est nommé conseiller référendaire en 2006
avant d’intégrer l’année suivante le cabinet du Premier ministre comme conseiller technique. En
2010, Yorick de Mombynes rejoint le groupe Total en tant que chargé d’affaires.
Il exercera également les fonctions de chef économiste au Nigéria dans la même entreprise, puis de
délégué au Kenya, en Tanzanie et au Mozambique, puis en Algérie-et Mauritanie, au sein de de la
direction générale de la filiale exploitation-production de l’entreprise. Depuis 2017, il est de retour à
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la Cour, dont il s’est mis en disponibilité cette année. Son expérience dans l’enseignement supérieur
et dans la conduite de projets, ainsi que sa grande connaissance technique, sera sans nul doute un
apport précieux pour le rang des conseillers-maitres. Nous lui souhaitons le meilleur dans ce nouveau
grade !
Je poursuis avec le retour rue Cambon de Jérôme Veronneau, d’un conseiller référendaire, qui est
aujourd’hui installé en tant qu’avocat général au sein du Parquet.
Après une maitrise en droit
public, Jérôme Veronneau intègre l’école nationale du Trésor et devient, en 1999, inspecteur du
Trésor public. En 2006, il intègre l’ENA dans la promotion « Aristide Briand «
dont il sort en 2008 en
tant que conseiller à la chambre régionale des comptes d’Ile-de-France. Il y deviendra premier
conseiller en 2011. En 2012, il est détaché auprès de l’inspection générale des affaires sociales, avant
d’être réintégré en 2016 auprès de la CRC d’Ile de France. En 2018, il est nommé conseiller
référendaire à la Cour des comptes.
En 2023, il devient directeur de projet « réforme des carrières et des rémunérations des agents
publics » à la DGAFP ; avant de réintégrer la Cour en ce début d’année 2025. Il est désigné, à partir
d’aujourd’hui, dans les fonctions d’avocat général, en remplacement d’
Adeline Baldacchino
, que je
tiens à saluer pour son engagement. Nous sommes très heureux de voir Jérôme Veronneau de retour
parmi nous ; nous lui souhaitons tous nos v
œ
ux de réussite dans ses nouvelles fonctions au sein du
Parquet, qui bénéficiera sans aucun doute de son talent.
Passons aux conseillers maîtres en service extraordinaire, qui sont trois à être installés aujourd’hui.
Je débuterai par Nicolas Carnot, qui rejoint notre maison, je l’ai dit, en tant que conseiller maître
en service extraordinaire pour devenir rapporteur général du secrétariat permanent du
Haut Conseil des finances publiques (HCFP).
La Cour lui est familière, car il a déjà été conseiller
maître en service extraordinaire en ces murs. Polytechnicien – de la promotion X 1992 –, diplômé de
l’ENSAE, Nicolas Carnot est inspecteur général de l’INSEE. Il débute sa carrière en 1997 à la direction
de la prévision du ministère de Bercy. Puis il rejoint le FMI, en tant qu’économiste, en 2001. Deux ans
plus tard, il revient en France où il devient chef du bureau de la synthèse internationale au sein de la
direction de la prévision et de l’analyse économique. En 2004, il devient chef du bureau des
prévisions France au sein de la Direction générale du Trésor. En 2006, il y prend la tête du bureau de
la santé et des comptes sociaux, avant de devenir sous-directeur des politiques sociales et de
l’emploi au Trésor. Puis il met le cap sur Bruxelles : il devient conseiller à la direction de la Politique
budgétaire de la direction générale des affaires économiques et financières de la Commission
européenne. Revenu à Paris en 2019, il devient conseiller-maître en service extraordinaire à la Cour,
avant de prendre la tête de la direction des études et synthèses économiques de l’Insee en 2021.
Non seulement Nicolas Carnot connaît la Cour, mais il connaît également parfaitement le Conseil des
Prélèvements obligatoires, dont il est membre. Ne lui restait plus que le Haut conseil des finances
publiques, où l’attendent des défis nombreux mais passionnants. Je suis sûr qu’il saura les relever
avec rigueur et efficacité, tout comme son prédécesseur Eric Dubois l’a fait. Je lui souhaite une
chaleureuse bienvenue pour ce nouveau séjour parmi nous.
J’en viens à présent à Laurence Hagenauer, que nous installons également en tant que conseillère
maître en service extraordinaire.
Diplômée de Sciences Po, elle commence sa carrière en tant que
secrétaire des affaires étrangères à Bonn, en 1992.
Elle est ensuite coordinatrice géographique chargée de l’Allemagne à la direction générale des
relations culturelles, scientifiques et techniques du Quai. En 1997, elle s’envole pour le Canada où
elle exerce la fonction de première secrétaire à l’ambassade de France à Ottawa. En 2000, elle
devient chargée de mission au ministère de la Justice. De retour au Quai d’Orsay trois ans plus tard,
elle y devient sous-directrice à la direction de la communication et de l’information. En 2007, elle
devient conseillère de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France à Tunis, puis
première conseillère à Budapest.
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Elle sera ensuite directrice adjointe des Français à l’étranger et de l’administration consulaire, avant
d’être nommée consule générale de France à Québec. Elle revient à Paris en 2019 pour prendre la
tête de la Direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire. Je suis ravi de
l’accueillir rue Cambon où je suis persuadé qu’elle s’épanouira pleinement. Son expérience et son
vaste parcours diplomatique seront d’une précieuse utilité pour la Cour, où je suis très heureux de
l’accueillir.
J’ai enfin la joie d’accueillir Emmanuel Jessua, que je connais bien désormais, comme conseiller
maître en service extraordinaire, après qu’il a passé trois ans comme conseiller référendaire en
service extraordinaire au HCFP et à la 1
ère
chambre de la Cour.
Diplômé d’HEC, de l’EHESS et de l’ENSAE, Emmanuel Jessua commence sa carrière en 2003 en tant
qu’administrateur de l’INSEE. Il exerce, de 2003 à 2006, le rôle d’assistant de macroéconomie à
l’ENSAE. Puis il est nommé adjoint au chef de bureau du marché du travail et des politiques de
l’emploi de la Direction générale du Trésor. Deux ans plus tard, il prend la tête du bureau des
activités tertiaires et de la concurrence au Trésor. Il y reste pour exercer, de 2011 à 2014, la fonction
de chef du bureau de la politique économique de la France.
Après quoi, il quitte Bercy pour rejoindre les services du Premier ministre, où il devient directeur du
programme de simplification pour les entreprises au Secrétariat général du gouvernement. En 2015,
il prend la direction des études de Rexecode et en 2022, nous l’accueillons comme conseiller
référendaire en service extraordinaire à la Cour des comptes. Il devient rapporteur général du
rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques à la 1
re
chambre, et rapporteur au
HCFP. Autant vous dire qu’Emmanuel Jessua est un talent essentiel au sein de ces deux équipes et
pour les juridictions financières en général. Nous nous réjouissons de pouvoir encore compter sur ses
compétences indéniables, et nous lui souhaitons de continuer sur la même lancée dans son nouveau
grade.
***
Voilà ! J’en arrive au terme de cette présentation de nos collègues promus et des nouveaux
collègues que nous accueillons et que vous connaissez désormais un peu mieux.
Je ne cesse de me
réjouir de la diversité et de la qualité des profils que la Cour attire : c’est un atout décisif pour
pouvoir remplir au mieux nos missions au service du citoyen.
Je vous souhaite, au nom des juridictions financières, mes meilleurs v
œ
ux d’épanouissement pour
ce qui s’annonce comme une riche et passionnante poursuite de votre carrière, et je cède la parole
à la Procureure générale pour les éloges de ceux qui ont terminé la leur !