Sort by *
3-5 rue de la Citadelle - 57000 METZ - T. +33 3 54 22 30 49 - grandest@crtc.ccomptes.fr
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
COMMUNE DE
BOURBONNE-LES-BAINS
(Département de la Haute-Marne)
Exercices 2018 et suivants
Le présent document a été délibéré par la chambre le 10 octobre 2024
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
2
TABLE DES MATIÈRES
SYNTHÈSE
......................................................................................................................
4
RAPPELS DU DROIT
....................................................................................................
5
INTRODUCTION
...........................................................................................................
6
1
LA COMMUNE DANS SON ENVIRONNEMENT : UNE PETITE CITÉ
THERMALE EN QUÊTE D’
AVENIR
...................................................................
6
1.1
Une commune confrontée au déclin démographique et économique
.................
6
1.1.1
Un déclin démographique continu
............................................................
7
1.1.2
Une opération de revitalisation nécessaire de l’économie locale
..............
8
1.2
Un fonctionnement de la collectivité appelant des améliorations
......................
9
1.2.1
La composition de certaines commissions à revoir
...................................
9
1.2.2
Des délégations à délimiter ou à préciser
................................................
10
1.2.2.1
Les délégations au maire
........................................................................................
10
1.2.2.2
Les délégations aux adjoints
...................................................................................
10
1.2.3
Des aspects de la gestion des ressources humaines à corriger
................
11
1.2.3.1
Des services communaux sans directeur général
....................................................
11
1.2.3.2
Une gestion des heures supplémentaires à réguler
.................................................
12
1.2.3.3
Une prime de fin d’année maintenue irrégulièrement
............................................
12
1.3
Les relations financières avec la communauté de communes et l’office
du tourisme
.......................................................................................................
13
1.3.1
Des reversements intercommunaux logiquement en baisse
....................
13
1.3.2
Des relations avec l’office du tourisme à régulariser
..............................
14
1.4
Une gestion de la commande publique à encadrer
...........................................
14
2
UNE TRAJECTOIRE FINANCIÈRE Á SURVEILLER
......................................
16
2.1
Quelques améliorations à apporter à l’information financière et à la
fiabilité des comptes
.........................................................................................
16
2.1.1
Une information des citoyens à compléter
..............................................
16
2.1.2
Une attention à maintenir sur les états d’inventaire et sur les
provisions pour contentieux
....................................................................
16
2.2
Un effet de ciseaux au sein de la section de fonctionnement du budget
principal
............................................................................................................
17
2.2.1
Des recettes de fonctionnement peu dynamiques
...................................
17
2.2.1.1
Des recettes fiscales en diminution tendancielle
....................................................
17
2.2.1.2
Des dotations en hausse grâce aux compensations
de l’État
..................................
18
2.2.1.3
Des fluctuations importantes sur les autres recettes
...............................................
19
2.2.2
Des dépenses énergétiques pesant sur les charges de
fonctionnement
........................................................................................
19
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
3
2.3
Des budgets annexes disposant de réserves financières
...................................
20
2.3.1
La situation contr
astée du budget annexe de l’eau
..................................
20
2.3.1.1
Un rendement du réseau demeurant médiocre
........................................................
20
2.3.1.2
De réelles marges de manœuvre au plan financier
.................................................
22
2.3.2
Un budget annexe de
« la gestion de l’activité thermale bien être »
disposant de réserves financières importantes
........................................
22
2.4
L’effort d’investissement de la commune
........................................................
23
2.4.1
Les dépenses d’équipement réalisées
......................................................
23
2.4.2
Le poids de la redevance thermale dans
l’évolution de la capacité
d’autofinancement du budget communal
................................................
25
2.4.3
Le financement des investissements du budget communal
.....................
25
2.5
Des indicateurs financiers restant favorables à l’issue de l’exercice 2023
.........
26
2.5.1
Un endettement soutenable
.....................................................................
26
2.5.2
Un fonds de roulement élevé et une trésorerie abondante
......................
27
3
DES ACTIVITÉS THERMALES ET TOURISTIQUES À FORT ENJEU
POUR LA COMMUNE
.........................................................................................
28
3.1
Une activité thermale en perte de vitesse
.........................................................
28
3.1.1
Le marché de proximité des thermes de Bourbonne-les-Bains
...............
28
3.1.2
Une évolution défavorable de la fréquentation
.......................................
30
3.1.3
Une activité thermale gérée dans un cadre contractuel
anachronique
...........................................................................................
31
3.1.3.1
Une concession de 1977, en vigueur jusqu’en 2034
...............................................
31
3.1.3.2
Un contrat de concession obsolète sur différents aspects
.......................................
32
3.1.3.3
Un régime de redevances reposant sur des bases juridiques incertaines
................
32
3.1.3.4
L’absence de dispositif de contrôle pour l
e délégant
..............................................
32
3.1.4
Le portage risqué pour la commune du projet de modernisation de
la station thermale
...................................................................................
33
3.1.5
D’autres investissements prévus
.............................................................
35
3.2
Une poursuite de l’exploitation du casino actée jusqu’en 2037
.......................
36
3.2.1
Un nouveau contrat conclu avec le délégataire en place
.........................
36
3.2.1.1
L’absence d’offre concurrente malgré une publicité adéquate
...............................
36
3.2.1.2
Un contrat conclu sur une durée de 15 ans
.............................................................
36
3.2.2
Un produit des jeux repartant à la hausse
................................................
37
3.3
Une gestion contractuelle approximative de la délégation du golf miniature
.........
38
3.3.1
La délégation de service public de 2015 à 2019
.....................................
38
3.3.2
La délégation de service public de 2021 à 2023
.....................................
38
3.4
Le poids des délégations de service public dans le budget communal
............
38
ANNEXES
......................................................................................................................
41
Annexe n° 1.
Données financières
........................................................................
42
Annexe n° 2. Nombre de curistes conventionnés par an par station thermale
de la région Grand Est
......................................................................................
48
Annexe n° 3.
Concession de service public relative aux thermes, les
avenants successifs
...........................................................................................
49
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
4
SYNTHÈSE
Une petite cité thermale en quête d’avenir
Outre une déprise démographique continue depuis 1982, la commune de
Bourbonne-les-B
ains, petite cité thermale historique d’un peu moins de 2
000 habitants, subit
les contrecoups du tassement de son activité thermale depuis une vingtaine d’années
notamment
en termes d
’emplois, de
vacance de l’habitat et d’activité commerciale.
Pour y remédier, la commune s’est récemment engagée dans une opération de
revitalisation du territoire (ORT) matérialisée par la signature le 4 juillet 202
3 d’une
convention-cadre
« Petites villes de demain ».
Des caractéristiques atypiques pour une commune de moins de 2 000 habitants
En raison de son statut de ville thermale et de l’activité de casino qui y est implantée, l
e
niveau des ressources et dépenses de la commune dépasse d’environ une fois et demi
celui des
communes comparables.
Les ressources communales issues des délégations de service public (DSP) en lien avec
l’activité thermale représentant, en moyenne, 2
4 % des recettes du budget principal, la
commune reste
particulièrement dépendante d’une activité thermale en repli.
Malgré une progression des dépenses bien plus rapide que
celle des recettes sous l’effet
principalement de
l’envol
récent des
dépenses d’énergie
et en dépit d’une détérioration de la
capacité d
’autofinancement (CAF) en fin de période,
les fondamentaux du budget communal
(endettement, fonds de roulement, trésorerie) restaient globalement favorables au terme de
l’exercice 2023
. Toutefois, e
n l’absence de toute vision prospective des investissement
s
d’avenir, une
particulière
vigilance s’impose sur la capacité de la commune à pouvoir financer
son important programme de modernisation de la station thermale
dont la soutenabilité n’est
pas en l’état garantie.
Une gestion communale perfectible
La commune doit veiller au strict respect des règles de gestion communale. Il en est
ainsi des délégations du maire et de ses adjoints, du versement
d’une
p
rime de fin d’année
, ou
encore de l’
application stricte des règles de passation et de conclusion des marchés publics.
Le suivi des délégations de service public (DSP) doit être renforcé. Celle portant sur les
thermes, conclue en 1977 et transférée à la commune en 2006, est particulièrement obsolète. Le
fondement juridique de la principale redevance (13 %) est incertain et tant le mode de calcul
des redevances qui se sont surajoutées par avenants que les voies de contrôle par la commune
sont insuffisamment précis.
La consultation lancée en 2021 en vue du renouvellement de la délégation de service
public du casino n’a
permis de recueillir que la candidature du délégataire en place et a abouti
à un contrat d’une
durée de 15 ans qui apparaît longue au regard des exigences réglementaires,
mais qui préserve l’exploitation du casino
jusqu’en 2037
. Sans remise en concurrence préalable
pourtant obligatoire, la DSP du mini-golf sur la période 2015-2019 a, quant à elle, été transférée
en 2017 pour les deux années restantes à un nouveau délégataire, sans justification probante,
avant
d’être prolongée d’
une année supplémentaire
jusqu’en 2020.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
5
RAPPELS DU DROIT
Rappel du droit n° 1 :
(Gouvernance) : Fixer des limites ou conditions des délégations données
au maire, conformément à l’article L. 2122
-22 du CGCT.
Rappel du droit n° 2 :
(Ressources humaines) Mettre fin au versement de la prime de fin
d’année
dans le respect des dispositions de l’article L. 714
-11 du CGFP.
Rappel du droit n° 3 :
(Fiabilité) : Constituer des provisions dès l'ouverture d'un contentieux
en première instance, conformément à l’article R. 2321
-2 du CGCT (1°).
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
6
INTRODUCTION
Le contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Bourbonne-les-Bains a été
ouvert le 6 octobre 2023 par lettre du président de la chambre au maire de la commune,
ordonnateur en fonctions. Le précédent ordonnateur en a également été informé le
8 décembre 2023 par lettre du président de la chambre.
Un entretien de début de contrôle prévu par les normes professionnelles a eu lieu avec
le maire en fonction le 24 octobre 2023 et avec le maire précédent le 10 janvier 2024. En
application de l’article L. 243
-
1 du code des juridictions financières, l’entretien
de fin de
contrôle avec les deux ordonnateurs
s’est tenu le
7 février 2024.
Les observations provisoires retenues par la chambre ont été notifiées le 18 juillet 2024
à l’
ordonnateur en fonctions, ainsi que les extraits afférents.
Après examen des réponses reçues, lors de sa séance du 10 octobre 2024, la chambre a
arrêté ses observations définitives qui portent sur ses relations avec la communauté de
communes des Savoir-Faire et sa gouvernance interne, l
’analyse de la
trajectoire financière,
après appréciation de la fiabilité et sincérité des comptes et l
examen des trois installations
touristiques de la commune gérées en délégation de service public que sont les thermes, le
casino et le mini-golf.
1
LA COMMUNE DANS SON ENVIRONNEMENT : UNE PETITE
CITÉ THERMALE EN QUÊ
TE D’AVENIR
1.1
Une commune confrontée au déclin démographique et économique
La commune de Bourbonne-les-Bains, station thermale et cité touristique
classée
station de tourisme le 14 décembre 2021
est située dans le département de la Haute-Marne,
dans l’arrondissement de Langres. Elle est distante d’une cinquantaine de kilomètres de la
préfecture du département, Chaumont.
Elle avait fusionné le 27 décembre 1972 dans le cadre de la fusion-association entre
plusieurs communes
prévue aux articles L. 2113-11 et suivants du code général des
collectivités territoriales (CGCT) dans leur rédaction antérieure à la loi n° 2010-1563 du
16 décembre 2010
avec deux autres communes, Villars-Saint-Marcellin et Genrupt. Ces deux
anciennes communes conservent le statut de commune associée et bénéficient
d’un maire
délégué et d’une mairie annexe, responsable en matière d’actes d’état
-civil.
1
1
Les mairies des communes de Genrupt et Villars Saint Marcellin ont conservé leur propre état civil.
Tous les travaux effectués sur ces communes le sont par les agents de la commune-centre, Bourbonne-les-Bains.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
7
Outre une déprise démographique, la commune connaît au plan économique depuis une
vingtaine d’années
un tassement de son activité thermale.
1.1.1
Un déclin démographique continu
Au 1
er
janvier 2024 (données de 2021), la commune de Bourbonne-les-Bains comptait
1 969 habitants
2
, soit approximativement 13 % de la population totale de la communauté de
communes des Savoir-Faire (CCSF) composée de 15 130 habitants.
La population de la commune baisse tendanciellement depuis 1982 où 3 022 habitants
y étaient alors dénombrés. Sur la seule période comprise entre 2009 (2 255 habitants) et 2021,
la population municipale a diminué de 12,7 %.
Les évolutions des autres indicateurs démographiques sont plus défavorables en
comparaison des moyennes intercommunale, départementale et régionale,
qu’il s’agisse
du taux
de variation annuel de la population de - 1,09 % en 2019 (- 0,85 % pour la CCSF, - 0,83 % pour
le département) ou du taux de mortalité annuel moyen de 22,2 % en 2019 (14,2 % pour la CCSF
et 11,9 % pour le département).
Tableau n° 1 :
Indicateurs démographiques
Source : Insee, recensement de la population -2013-2018
Enfin, la commune est confrontée à un vieillissement de sa population plus prononcé
qu
’au niveau de l’intercommunalité, du département et de la région.
Ainsi, au 1
er
janvier 2023,
49 % de la population y est âgée de 60 ans et plus (contre 40 % au niveau de la CCSF, 32 % au
plan départemental et 27 % en moyenne régionale) et seulement 20 % de sa population
appartient à la tranche des moins de 30 ans (40
% au sein de l’intercommunalité, 3
1 % au niveau
départemental et 34 % au plan régional).
2
Source INSEE, population municipale légale fixée au 1
er
janvier 2024 par le décret n° 2023-1256 du
26/12/2023.
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
8
Figure n° 1 : Composition de la population
Sources : Insee, RP2009, RP2014 et RP2020, exploitations principales, géographie au 01/01/2023, traitement
CRC Grand Est
1.1.2
Une opération de revitalisation
nécessaire de l’économie locale
Outre les thermes, la commune dispose d’un casino avec salle de spectacles, d’
un office
de tourisme,
d’
une médiathèque et
d’un
musée municipal. La commune accueille également un
établissement hospitalier assurant une activité de médecine, de moyen et long séjour et
d
hébergement de personnes âgées dépendantes.
Après l’hôpital (
comptant entre 200 et
jusqu’à
249 salariés en 2021), les thermes sont le deuxième employeur communal (112 agents en 2022).
Néanmoins, la commune est confrontée à une chute de fréquentation des curistes depuis
une vingtaine d’années
, ce qui rejaillit sur son activité économique. Ainsi le
nombre d’emplois
dans la zone de Bourbonne-les-
Bains est passé, selon l’INSEE
3
, de 1 293 en 2009 à 1 159 en
2020. L
’ha
bitat, avec 21 % de logements vacants,
et l’activité commerciale
, avec un taux de
vacance de 40 % (à comparer à une moyenne nationale de 10 %)
4
, sont également dans une
situation défavorable.
Tableau n° 2 :
Composition du parc de logements en 2022
Indicateurs
Bourbonne-les-Bains
CC des
Savoir-Faire
Haute-Marne
(Département
2019)
Grand-Est
(Région 2019)
Habitats dont
2 259
11 492
100 382
2 874 619
Résidences principales
44 %
64 %
81 %
87 %
Résidences secondaires
et logements occasionnels.
35 %
22 %
8 %
4 %
Logements vacants
21 %
15 %
12 %
9 %
Source : Insee, RP + Insee, RP1968 à 1990 dénombrements - après 1999 RP exploitations principales
2019
3
Données RP 2009, RP 2014 et RP 2020.
4
Source : convention-cadre « Petites villes de Demain
» valant convention d’Opération de Revitalisation
du Territoire (ORT) du 4 juillet 2023 pour les communes de Bourbonne-les-Bains, Chalindrey, Fayl-Billot et la
communauté de communes des Savoir-Faire et ses annexes.
20%
25%
31%
34%
31%
35%
37%
39%
49%
40%
32%
27%
Bourbonne-les-bains
CC des savoirs faire
Département de la Haute-Marne
Région Grand Est
moins de 30 ans
30 à 59 ans
60 ans et plus
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
9
La nécessité de relancer
l’activité économique de la ville a motivé la
signature le
4 juillet
2023 d’une convention
-cadre
« Petites villes de demain »
valant convention
d’Opération
de
Revitalisation
du
Territoire
(ORT)
entre
les
communes
de
Bourbonne-les-Bains, Chalindrey, Fayl-Billot et la communauté de communes des
Savoir-Faire.
Pour chacune des trois communes signataires, la convention-cadre prévoit un
programme de revitalisation de l’habitat
5
, une revitalisation des commerces et marchés
6
et des
actions pour lutter contre la désertification médicale et l’accès aux commerces et services.
À destination plus spécifiquement de la commune de Bourbonne-les-Bains, la
convention-cadre intègre une action de redynamisation des thermes avec diversification de
l’offre
vers le bien-être et l
es lieux associés au tourisme (casino, musée, office du tourisme…)
.
1.2
Un fonctionnement de la collectivité appelant des améliorations
1.2.1
La composition de certaines commissions à revoir
Conformément à l’article
L. 2121-8 du CGCT, un règlement intérieur du conseil
municipal
a été régulièrement adopté le 30 novembre 2020 soit six mois suivant l’installation
du conseil municipal le 26 mai 2020
. Sa mise en œuvre
appelle de la part de la chambre deux
remarques.
En premier lieu,
bien qu’explicitement prévu à
l’article
23 du règlement intérieur,
l’espace d’expression du bulletin d’information municipal réservé
à la minorité du conseil
municipal
, n’est pas ut
ilisé
. Selon l’ordonnateur, aucune demande du publication n’a été
formulée en ce sens par les conseillers de la minorité municipale.
En second lieu, hormis la première commission relative au développement économique
dont sont membres tous les conseillers municipaux, les autres commissions ne comportent pas
de représentants de la minorité municipale. Même si, selon les constats
de l’ordonnateur, les
conseillers d’opposition étaient absents de la réunion du conseil municipal consacré à ces
désignations, la composition des différentes commissions, y compris la commission d'appel
d'offres, doit respecter le principe de la représentation proportionnelle conformément
à l’article
L. 2121-22 du CGCT, applicable aux communes de plus de
1 000 habitants
.
5
L’étude pré
-
opérationnelle pour le dimensionnement d’une future opération programmée d’amélioration
de l’habitat (OPAH) sur les trois communes d
e Bourbonne-les-Bains, Chalindrey, Fayl-Billot est en cours. Les
résultats sont attendus pour l’été 2024.
6
Avec la participation du dispositif ACCOR (Accompagnement des Commerces en Centralité Rural) de
la région Grand Est en cofinancement prévisionnel de 100 000
€ sur trois années dans le budget de
l’intercommunalité
pour
aider les commerces
à mener à bien un projet d’aménagement, de modernisation et de
réhabilitation des espaces consacrés à l’accueil du public, des travaux de devanture commerciale ou d’
achat
d’équipements/mobiliers et de véhicule atelier.
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
10
1.2.2
Des délégations à délimiter ou à préciser
1.2.2.1
Les délégations au maire
Le conseil municipal peut déléguer ses pouvoirs au maire selon les modalités et dans les
limites fixées à
l’article L. 2122
-22 du CGCT. Les délégations accordées par le conseil
municipal de Bourbonne-les-Bains au maire de la commune sont actuellement déterminées par
une délibération du 14 mars 2019, complétée par les délibérations n° 2020-07 du 9 juin 2020 et
n° 2022-69 du 18 octobre 2022.
En l’occurrence, la chambre constate que
ces délibérations ne fixent pas de limites, en
termes de montant, pour les matières suivantes :
-
l
’e
xercice du droit de préemption sur les fonds artisanaux, les fonds de commerce et les
baux commerciaux (21°) ;
-
l
’e
xercice du droit de priorité (articles L. 240-1 à L. 240-
3 du Code de l’urbanisme) (22°)
;
-
le d
épôt des autorisations d’urbanisme (27°)
.
Par ailleurs, la délégation donnée en matière de demande de subvention ne précise pas
à quel élément le plafond de 80 % s’applique.
En conséquence, la chambre rappelle à la commune
qu’il lui appartient
de fixer des
limites aux délégations données au maire, conformément aux dispositions de
l’article
L. 2122-22 du CGCT
.
Elle
prend note de l’engagement du maire d’apporter les corrections
nécessaires.
Rappel du droit n° 1 :
(Gouvernance) : Fixer des limites ou conditions des délégations
données au maire,
conformément à l’article L. 2122
-22 du CGCT
.
1.2.2.2
Les délégations aux adjoints
Conformément à
l’article L. 2122
-18 du CGCT, le maire a délégué, par arrêté, une partie
de ses fonctions et sa signature aux adjoints et conseillers municipaux.
Néanmoins, l
’arrêté
n° 65/2020 du 31 juillet 2020
, s’il mentionne le secteur concerné,
ne précise pas
le champ d’intervention de
s délégations
7
et la nature des décisions
8
que les élus
disposant de ces délégations sont habilités à signer
.
Or, il est de jurisprudence constante
9
, que le maire doit indiquer la nature des décisions
que le bénéficiaire de la délégation est en droit de signer afin qu’il puisse exercer sa surveillance
et son contrôle sur les fonctions déléguées.
7
Exemple
: accorder la délivrance des autorisations d’occupation des sols.
8
Préciser les types de courriers (actes, documents et tous courriers et pièces administratives) et réunions déléguées.
9
Tout délégataire est en droit de percevoir des indemnités de fonction (CE, 29 avril 1988, commune
d'Aix-en-Provence, Rec., p. 174). Or, il faut pour cela que la délégation porte sur des attributions effectives et
identifiées de manière suffisamment précise pour permettre d'en apprécier la consistance (CE, 21 juillet 2006,
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
11
La chambre invite donc le maire à revoir la rédaction
de l’arrêté de délégation du
31 juillet 2020 en précisant en ses articles 1 à 3
le champ d’intervention de la délégation et la
nature des décisions pour lesquelles il accorde sa délégation de signature. Elle prend note de
l’engagement du maire d’apporter
les modifications nécessaires.
1.2.3
Des aspects de la gestion des ressources humaines à corriger
Après une diminution à hauteur de 4 personnes entre 2018 et 2019, suite au départ du
directeur général des services et du transfert de 3 agents à la communauté de communes,
l’effectif des agents communaux est
resté stable, à hauteur de 29 personnes dont 18 agents
techniques, soit 62 % des effectifs de la commune.
Tableau n° 3 :
Évolution des effectifs
2018
2019
2020
2021
2022
Effectifs en équivalent temps plein ETP dont
contrats aidés
29,9
27,1
28,8
28,8
28,8
Effectifs physique
33
29
29
29
29
Source : Commune de Bourbonne-les-Bains
1.2.3.1
Des services communaux sans directeur général
L
’organigramme
actuel de la commune ne comporte pas de poste de directeur général
des services
; les fonctions d’encadrement étant exercées par
deux agents de catégorie B, la
première en charge des ressources humaines/finances, la seconde de l’administration générale
placées directement sous l
’autorité
du maire de la commune.
A la suite du départ du directeur général des services (DGS) en janvier 2018 et en
l’absence
de candidatures sur ce poste
à l’issue de la
publication de la vacance par le centre
départemental de gestion, le conseil municipal avait, sur le fondemen
t de l’article 3
-3 alinéa 2
de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984, décidé par délibération du 27 mars 2018 de créer un poste
d’agent contractuel avec le grade d’attaché principal pour exercer les fonctions de DGS,
en
considération de
«l’importance pour la collectivité d’avoir un agent compétent à la tête de ses
services faute de quoi cela compromettrait le bon fonctionnement des services…
».
Le directeur général des services recruté dans ce cadre a néanmoins cessé ses fonctions
en décembre 2018 et, depuis lors, aucune nouvelle démarche visant à le remplacer
n’a été
engagée en raison, selon le maire, des contraintes budgétaires pesant sur la commune.
La commune, classée dans la strate de 2 000 à 3 499 habitants et en charge de dossiers
importants et de nature transversale (opération de revitalisation du territoire, projet de restructuration
immobilière des thermes, suivi des délégations de service public), gagnerait néanmoins à renforcer
son administration en se dotant à nouveau
d’un directeur général des serv
ices.
commune de Boulogne-sur-Mer, req. n° 279504)
, à défaut de précision l’arrêté de délégation encourt l’annulation
par le juge administratif.
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
12
1.2.3.2
Une gestion des heures supplémentaires à réguler
Au sein de la commune, deux
catégories d’agents bénéficient d’indemnités horaires
pour travaux supplémentaires (IHTS) :
d’une part
, les agents titulaires et stagiaires employés à
temps complet, appartenant aux catégories C et B des filières administrative, technique,
culturelle et police municipale ;
d’autre part
, les agents contractuels à temps complet de ces
mêmes filières et exerçant des fonctions de même nature.
Tableau n° 4 :
Évolution des heures supplémentaires en nombre et en euros
2018
2019
2020
2021
2022
Total
Nombre d’heures
supplémentaires payées
788
852
645
694
616
3 595
Montants des heures
supplémentaires en euros
15 665
17 524
14 414
16 146
15 526
79 275
Source : Commune, paye de 2018 à 2022
Alors même que sur la période examinée 3 595 heures supplémentaires ont été réalisées,
la commune n’a mis en œuvre
aucun moyen de contrôle automatisé des heures supplémentaires
accomplies, dispositif deva
nt, en vertu de l’article 2 du
décret n° 2002-60 du 14 janvier 2002,
subordonner le versement des indemnités horaires pour travaux supplémentaires.
En conséquence, la chambre invite la commune à
remédier à l’absence constatée de
moyens de contrôle automatisé des heures supplémentaires accomplies.
1.2.3.3
Une prime
de fin d’année maintenue irrégulièrement
La commune de Bourbonne-les-Bains a mis en place son régime indemnitaire tenant
compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de l'engagement professionnel (RIFSEEP)
par délibération n° 2021-6 du 5 février 2021. Le RIFSEEP est exclusif, sauf exceptions
limitativement fixées, du versement de toute autre indemnité.
Au titre des avantages collectivement acquis, la commune continue toutefois de verser
à ses agents au mois de décembre
une prime de fin d’année d’un montant de 503 euros par
agent
; la dépense correspondante s’élevant pour 2023 à
12 931
.
L’article
L. 714-11 du code général de la fonction publique (CGFP) énonce que les
avantages collectivement acquis ayant le caractère de complément de rémunération que les
collectivités territoriales ont mis en place avant le 28 janvier 1984, peuvent être maintenus au
profit de l'ensemble de leurs agents publics, lorsque ces avantages sont pris en compte dans le
budget de la collectivité ou de l'établissement.
A cet égard, si la commune fait valoir que
l’instauration de cette prime découle d’
une
délibération le 4 avril 1975,
attribuant une subvention au comité des œuvres sociales
reversée
sous forme de prime de fin d’année
aux agents, la chambre relève que la réintégration de cette
prime dans le budget communal n’est intervenu
e
qu’en
1995
, et qu’
au surplus le montant
individuel de cette prime
qui s’établissait à
2 000
francs (soit 304,90 €) en 1984 avait été porté
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
13
à 3 300 francs (soit 50
3 €
) depuis 1991, ce qui était illégal au regard de la jurisprudence du juge
administratif
10
.
Dans ces conditions, le maintien de cette prime n’apparaissant p
as légalement fondé, la
chambre appelle la commune à mettre fin à son versement
. Dans l’hypothèse d’u
n maintien de
l’enveloppe correspondante,
les crédits affectés à cette prime pourraient être réintégrés dans le
RIFSEEP servi aux agents communaux.
Rappel du droit n° 2 :
(Ressources humaines) Mettre fin au versement de la prime de fin
d’année
dans le respect des dispositions de l’article L. 714
-11 du CGFP.
1.3
Les relations financières avec la communauté de communes et l’office
du tourisme
La commune de Bourbonne-les-Bains est membre depuis le 1
er
janvier 2017 de la
communauté de communes des Savoir-Faire (CCSF), instituée sous le régime de la fiscalité
professionnelle unique et composée de 63 communes.
Depuis le 1
er
janvier 2017, la CCSF exerce cinq compétences obligatoires
11
, dont le
tourisme qui relève des « actions de développement économique dans les conditions prévues à
l'article L. 4251-17 du CGCT ». La commune de Bourbonne-les-Bains a néanmoins décidé de
conserver, à partir de cette date, la compétence « promotion du tourisme » conformément à la
po
ssibilité qui lui était ouverte par les dispositions de l’article L.
5214-16 (I) du CGCT.
Les compétences
« service des écoles »
et
« équipement scolaire »
ont été successivement
transférées à la CCSF en 2018, puis en 2019. Celle portant sur
l’
« organisation de la mobilité »
assurée précédemment par le syndicat mixte de transport du pays de Langres (SMTPL) auquel
adhérait la commune de Bourbonne-les-Bains, a été transférée à la CCSF en 2021.
1.3.1
Des reversements intercommunaux logiquement en baisse
Les charges correspondant à ces transferts successifs ont été évaluées par la commission
locale d'évaluation des charges transférées (CLECT) respectivement le 28 septembre 2018, le
26 septembre 2019 et le 9 décembre 2021. Un montant de 183 528
a été retenu pour le service
des écoles, de 89
079 € pour les équipements scolaires et de 8
312 € pour l’organisation de la
mobilité.
10
Conseil d’État, 9/8 sous
-sections réunies (SSR), du 6 novembre 1998, n° 153685 : «
Considérant qu'il
résulte des dispositions précitées de l'article 111 de la loi du 26 janvier 1984, modifiée, que la décision ci-dessus
analysée du maire de Decazeville du 20 décembre 1990 a illégalement modifiée, les conditions d'octroi de la prime
de « treizième mois », telles qu'elles avaient été déterminées avant l'entrée en vigueur de cette loi.
».
11
Aménagement de l'espace pour la conduite d'actions d'intérêt communautaire ; actions de développement
économique ; gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations ; aménagement, entretien et gestion des
aires d'accueil des gens du voyage ; collecte et traitement des déchets des ménages et assimilés.
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
14
Au total,
ces transferts de compétence vers l’intercommunalité
ont logiquement conduit
à des baisses de
l’attribution de compensation
versée à la commune au cours de la période.
L’attribution de compensation est ainsi passée de 246
926 € en 2018 à 149
535 € en 2022
.
E
n sus de l’attribution de compensation
, la commune a perçu, en 2022, 140 000
€ de
remboursement de frais de la part de la CCSF. Ces remboursements ont diminué de 18 % entre
2018 et 2022.
1.3.2
Des relations avec
l’
office du tourisme à régulariser
Les relations entre la commune et
l’association gestionnaire de l’
office du tourisme ont
donné lieu à deux conventions
d’objectifs,
l’une en date
du 3 avril 2018
pour une durée d’une
année à compter du 1
er
janvier 2018, reconductible tacitement pour la même durée soit jusqu’au
1
er
janvier 2020 et
l’autre (non datée) pour une durée d’une année à compter
du 1
er
janvier 2021,
reconductible tacitement dans la limite de trois années.
Outre le fait que ce dispositif conventionnel
n’intégrait pas l’exercice 2020, la chambre
relève
que les subventions accordées à l’office du tourisme n’ont donné lieu à aucune demande
de la part de l’associatio
n gestionnaire, ni à délibération du conseil municipal autorisant dans
le cadre de ces deux conventions le versement des subventions annuelles de 107
000 €
à l’office
du tourisme.
Elle constate, également, qu’
en 2021 la commune a effectué un versement exceptionnel
de 32 265
depuis son budget annexe
« Gestion activité thermales et bien-être »
à
l’office du
tourisme en compensation de factures réglées par ce dernier en lieu et place de la commune
sans délibération ni conventionnement.
L’inscription au budget communal de la subvention à l’office du tourisme ne pouvant
tenir lieu de délibération, ni de convention, la chambre invite
la commune à s’assurer du respect
des règles de transparence financière
s’agissant
des aides octroyées aux organismes de droit privé.
1.4
Une gestion de la commande publique à encadrer
L’exercice de la commande publique au sein de la commune n’est encadré ni par un
règlement interne ni,
a minima
, par quelques fiches de procédures.
La chambre a examiné le processus de passation de trois marchés : le marché de travaux
d’aménagement des rues
Amiral Pierre et Vellonne
mené en 2021 pour un montant de
977
030,46 € TTC
selon une procédure adaptée et sous la forme d’un groupement de
commandes avec la communauté de communes des Savoir-Faire
12
; le marché de fourniture
d’électricité conclu en 2022 pour un montant de 321
039
€ HT et
conduit
sous la forme d’un
appel d’offres o
uvert ; enfin, le marché de travaux de voirie n° 2021-004 conclu en 2021 sous
12
Ce marché comprenai
t à la fois des prestations d’aménagement
de voirie, de reprise des réseaux d’eaux
pluviales et d’eau potable et d’enfouissement des réseaux secs (compétence commune de Bourbonne
-les-Bains),
et de rénovation des réseaux d’eaux usées (compétence de la communauté de communes)
.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
15
la forme d’un accord
-
cadre d’une durée de quatre années passé en procédure adaptée pour un
montant minimal de 40
000 € HT et un montant maximal de 500
000 € HT.
Le dernier marché examiné présente plusieurs anomalies.
En premier lieu, si l’avis d’appel public à concurrence paru dans un journal d’annonces
légales le 9 mars 2021 a bien spécifié les montants minimum et maximum du marché, ces
montants ne figuraient pas dans les stipulations du règlement de consultation du marché.
En fin de procédure,
l’acte d’engagement signé
avec le titulaire retenu, document
contractuel définissant les engagements réciproques des parties, n’a fait mention ni de la durée
du marché ni des montants minimum et maximum tels que définis dans la délibération de
lancement de la procédure du 30 novembre 2020 et celle
d’attribution de l’accord
-cadre du
14 mai 2021.
Pour l’avenir, la chambre invite la commune à se doter d’un guide ou de procédures
encadrant la commande publique et à respecter les règles de procédure et de forme encadrant la
passation et la conclusion des marchés publics.
Elle prend note de l’engagement du maire de
doter la commune de ce guide de procédure.
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
La commune de Bourbonne-les-Bains,
petite cité thermale d’un peu moins de 2
000
habitants, connait depuis 1982 une érosion démographique continue. Elle enregistre aussi, au
plan économique, les conséquences du tassement de son activité thermale depuis une vingtaine
d’années
qui se manifestent notamment par des taux de vacance élevés pour
l’habitat et
le
commerce.
Pour y remédier, la commune s’est récemment engagée dans une opération de
revitalisation du territoire (ORT) matérialisée par la signature le 4 juillet 202
3 d’une
convention-cadre « Petites villes de demain ».
Au plan
de la gouvernance et de l’organisation interne, la commune doit se mettre en
conformité avec les règles de représentation proportionnelle au sein des commissions locales,
de fixation des limites des délégations données au maire et de définition précise du champ
d’intervention des
délégations et la nature des décisions justifiant d’une délégation de
signature. Dans le champ des ressources humaines, elle doit principalement mettre fin au
versement de la prime de fin
d’année
.
En considération notamment des enjeux forts de revitalisation du territoire et de la
nécessité d’une maîtrise renforcée des règles de
fonctionnement et de gestion communale, la
commune gagnerait à relancer les démarches de recrutement d’un directeur général des
services dont elle est dépourvue depuis 2018
, ainsi qu’à structurer et formaliser ses procédures
internes en matière de commande publique et de subvention aux organismes de droit privé.
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
16
2
UNE TRAJECTOIRE FINANCIÈRE Á SURVEILLER
La commune dispose d’un budget principal et de deux budgets annexes
consacrés
respectivement à la
« G
estion de l’eau »
r
elevant de l’instruction budgétaire et comp
table
M49
et à la
« G
estion de l’activité thermale bien être »
appliquant l’instruction
M14 et, depuis le
1
er
janvier 2023
, l’instruction
M57. Le budget annexe
« Caisse des écoles »
a été clôturé en 2019.
2.1
Quelques améliorations à apporter à l
’information financière et
à la
fiabilité des comptes
2.1.1
Une information des citoyens à compléter
En application de
l’article L. 2313
-1 du CGCT, la commune doit publier sur son site
internet, après adoption par le conseil municipal des budgets et comptes de la commune,
« une
présentation brève et synthétique retraçant les informations financières essentielles jointe au
budget primitif et au compte administratif afin de permettre aux citoyens d'en saisir les
enjeux ».
La commune procédant depuis mai 2024 à la mise en ligne sur son site internet de ses
documents budgétaires, il lui reste désormais à publier une présentation retraçant les
informations essentielles sur le budget et les finances communales.
2.1.2
Une attention à maintenir sur les états d’inventaire et sur les
provisions pour
contentieux
Le budget communal est tenu depuis le 1
er
janvier 2023 selon les prescriptions de
l
’instruction budgétaire et comptable
M57. Dans ce cadre, la commune a engagé en lien avec
le conseiller aux décideurs locaux un important travail de rapprochement
de l’inventaire
et de
l’état de l’actif.
Toutefois, les deux documents présentant encore, fin 2023, des discordances
tant au niveau des valeurs comptables brutes, de l’amortissement que de la valeur nette
, le
travail engagé pourrait être utilement poursuivi.
Tableau n° 5 :
Différences entre l'état de l'actif et l’inven
taire 2023
En euros
Valeur brute
Amortissement
Valeur nette
É
tat de l’actif du comptable
57 436 059
1 563 814
55 972 245
Inventaire de la commune
57 950 557
2 151 632
55 517 179
Source
: inventaire de la commune et état de l’actif du comptable
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
17
La chambre constate par ailleurs, alors même que sur la période sous contrôle des
contentieux étaient en cours pour un montant total de 10 156
€,
dont un se traduisant par une
indemnisation de 6 513
à la charge de la commune, que celle-ci
n’a pas constit
ué de
provisions.
La chambre
rappelle par conséquent qu’en application de l’article R.
2321-2 du
CGCT (1°), la commune est tenue de constituer des provisions pour risques contentieux dès
leur survenue
. Elle prend note de l’engagement du maire d’y procéder
dans le cadre du budget
pour 2025.
Rappel du droit n° 3 :
(Fiabilité) : Constituer des provisions dès l'ouverture d'un
contentieux en première instance,
conformément à l’article R.
2321-2 du CGCT (1°).
2.2
Un effet de ciseaux au sein de la section de fonctionnement du budget
principal
La commune présente une situation atypique au sein de sa strate démographique
d’appartenance en raison de son statut de station thermale. En 2022, les dépenses
et recettes de
fonctionnement par habitant
13
de la commune s’
y élevaient respectivement à 1 300
€ contre
828
et à 1501
contre
1001 €
pour la strate des communes de même catégorie
démographique.
Néanmoins, de 2018 à 2023, alors que les recettes augmentaient de 6 %, les dépenses
ont progressé deux fois plus rapidement à hauteur de 13,5 %.
Tableau n° 6 :
Évolution des recettes et dépenses de fonctionnement (opérations réelles)
En €
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Recettes de fonctionnement
2 949 371
2 786 955
2 823 464
2 993 695
3 046 289
3 125 259
Dépenses de fonctionnement
2 281 933
2 366 963
2 349 046
2 447 236
2 549 346
2 589 313
Source : Comptes de gestion
2.2.1
Des recettes de fonctionnement peu dynamiques
2.2.1.1
Des recettes fiscales en diminution tendancielle
Les recettes fiscales représentaient en 2023, 49 % des recettes de fonctionnement de la
commune. Malgré des produits en hausse en 2022 et en 2023, elles ont baissé de 2,2 % par
rapport à leur niveau de 2018.
13
Source : Direction générale des finances publiques.
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
18
La baisse observée de 2019 à 2021 provient notamment de la diminution de la fiscalité
reversée par la CCSF
du fait de l’évolution de
l’attributio
n de compensation, et de recettes moindres
provenant du prélèvement sur les produits des jeux du casino, en particulier durant la crise sanitaire.
Cette perte de ressources a toutefois été compensée en 2021
par une dotation de l’
État à hauteur de
134 973
€, comptabilisée parmi les dotations et participations
reçues par la commune.
La commune, en sa qualité de station thermale et à la différence des autres communes
de moins de 5 000 habitants, perçoit directement le produit des droits de mutation à titre onéreux
(DMTO) de 56 000
€ en moyenne annuelle sur la période
. Lié principalement aux évolutions -
en volume comme en valeur
du marché immobilier, ce produit, fluctuant sur la période, a
atteint son plus haut niveau en 2022.
Par ailleurs, les marges de ma
nœuvre
fiscales de la commune
taxe sur les propriétés
bâties principalement
s’avèrent très
limitées
, au regard de taux d’imposition élevés, supérieurs
aux moyennes de la strate d’appartenance.
Tableau n° 7 :
Les recettes fiscales
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Fiscalité propre
1 410 436
1 334 865
1 283 331
1 152 998
1 321 287
1 483 154
Fiscalité reversée
158 648
72 377
74 477
73 216
62 872
51 442
Total des recettes fiscales
1 569 084
1 407 242
1 357 808
1 226 214
1 384 158
1 534 596
Source : Comptes de gestion
2.2.1.2
Des dotations en hausse grâce aux compensations
de l’
État
En
progression sur l’ensemble de la période (+
15,8 %), les dotations et compensations
en 2023 représentaient 34 % du total des recettes de fonctionnement perçues par la commune.
La dotation globale de fonctionnement (DGF) en constitue la part la plus importante, même si
sa
« part forfaitaire »
se réduit (- 2,7% de 2018 à 2023
) sous l’effet des baisses de population
,
tandis que la
« part péréquation »
s’est accrue
de 33 % grâce à
l’augmentation de la dotation
de solidarité rurale.
Les autres participations ou attributions ont significativement augmenté à partir de 2020.
Ont contribué à cette évolution, les compensations des pertes de recettes fiscales et domaniales
en 2020 (153 622
), la compensation en 2021
par l’
Ét
at des pertes sur l’activité de jeux du
casino dans le contexte de crise sanitaire (
134 973 €
) et, en 2022, celle au titre des exonérations
de taxes foncières à hauteur (140
448 €
).
Tableau n° 8 :
Les dotations et allocations
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Dotation Globale de Fonctionnement
807 874
834 969
842 440
849 531
854 577
874 126
FCTVA
6 946
0
8 001
6 335
4 738
3 678
Participations
43 621
4 495
61 670
34 499
34 760
28 716
Autres attributions et participations
54 744
58 672
216 138
150 003
140 348
150 910
Ressources institutionnelles
(dotations et participations)
913 185
898 136
1 128 249
1 040 368
1 034 423
1 057 722
Source : Comptes de gestion
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
19
2.2.1.3
Des fluctuations importantes sur les autres recettes
En 2023, l
es ressources d’exploitation représentent
17 % des recettes de fonctionnement
de la commune. Principalement constituées des produits du domaine (produits forestiers,
stationnement et post-
stationnement…),
soit 44 % du total, de remboursements de frais (21 %
du total), des remboursements de rémunérations de personnel mis à disposition (19 % du total),
le niveau de ces recettes fluctue
sous l’effet
de l’évolution, d’une part,
des remboursements de
frais par la CCSF
, d’autre part,
des produits forestiers en
baisse jusqu’en
2020, puis en forte
hausse en 2021 et 2022.
Tableau n° 9 :
Évolution 2018-2022 des produits forestiers
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
Compte 7023
133 602
128 634
60 553
235 768
269 287
Source : Grands livres
2.2.2
Des dépenses énergétiques pesant sur les charges de fonctionnement
Les charges de personnel ont connu sur la période 2018-2023 une progression limitée
(+ 1 %), due notamment au non-
remplacement de cadres et d’agents communaux depuis 2019.
Pour autant, les dép
enses de personnel par habitant de la commune (551 € en
2022) restaient
supérieures à la moyenne des communes de la même strate
14
(399 € par habitant)
.
De 2026 à 2032, neufs agents communaux étant susceptibles de partir en retraite dont
sept agents travaillant dans les services techniques, la chambre invite la commune à instaurer
une gestion prévisionnelle de ses emplois et, dans ce cadre, à réfléchir sur l’organisation et le
dimensionnement de ses services à la faveur de ces départs.
En revanche, les charges à caractère général ont crû de 22 % entre 2018 et 2023, avec
une hausse principalement concentrée sur les seuls exercices 2021 et 2022 (20 % de hausse).
Cette hausse a tenu principalement à
l’augmentation
de près
de 95 000 € des charges d’énergie
15
des bâtiments communaux qui représentaient 31 % des charges à caractère général en 2022.
La commune a, en 2023,
par mesure d’économie
décidé
l’extinction des
feux de la ville
de 22h30 à 5h30 du matin. Cette mesure
n’a pas encore produit les effets
escomptés en raison
de l’augmentation des prix de l’électricité
, passés
de de 0,15 € à 0,32 € du KW entre 2022 et
2023. Même si une baisse de 35 % de consommation soit 197 392 KW a, selon la commune,
été constatée, les coûts dont augmenté de 34 %. Cette évolution risquant de se poursuivre, il
importe que la commune poursuive ses recherches d’économies sur ce poste de dépenses
au
regard
de l’
importance du patrimoine municipal
composé d’une
centaine de biens.
Enfin, en 2023 les
« Autres charges »
se sont élevées à 289 150
€.
Les deux principaux
postes sont,
d’une part
, les indemnités des élus (50 % en moyenne annuelle sur la période),
14
Communes de 2000 à 3 499 habitants appartenant à un groupement fiscalisé FPU (Fiscalité
Professionnelle Unique)
source : Direction générale des finances publiques.
15
: Consommation de gaz : compte 60 612.
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
20
d’autre part,
les
contributions au service d’incendie et secours (40 % en moyenne annuelle sur
la période). La progression de 32 % sur la période 2018 à 2022 est essentiellement imputable à
l’augmentation
des indemnités des élus intervenue à la suite des élections de 2020, ce poste
passant de 84 590
€ en 2019 à 131
831
€ en 2022.
À titre de comparaison, le niveau des charges à caractère général et autres charges par
habitant reste largement supérieur à la moyenne des communes de la même strate (
474 € contre
251 € en 202
2).
Tableau n° 10 :
Évolution des charges de gestion
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Charges à caractère général
821 248
909 412
885 459
856 030
1 025 772
998 619
Charges de personnel
1 143 332
1 103 170
1 099 467
1 206 227
1 117 678
1 155 777
Subventions de
fonctionnement (dont subventions
exceptionnelles)
136 518
152 448
145 946
142 404
167 676
145 767
Autres charges de gestion (dont
charges exceptionnelles réelles*)
180 835
201 934
218 173
242 575
238 219
289 150
Charges d'intérêt et pertes de change
55 557
38 459
33 834
32 490
26 449
27 839
Charges de gestion
2 337 490
2 405 422
2 382 880
2 479 725
2 575 795
2 617 152
Source : Comptes de gestion
En définitive, si sur la période examinée les charges de personnel ont peu évolué, les
charges de gestion ont augmenté globalement de 12 % du fait de la hausse marquée des charges
à caractère général (+ 22 %)
, singulièrement des dépenses d’énergie
. Cette évolution appelle la
commune à suivre de près le niveau de ces dépenses.
2.3
Des budgets annexes disposant de réserves financières
La commune dispose de deux budgets annexes, le premier gérant un service public
industriel et commercial concernant l’eau
, service qui sera transféré au 1
er
janvier 2026 à
l’intercommunalité
, le second portant sur un service public à caractère administratif,
l’activité
thermale bien-être.
2.3.1
La situation contrastée du budget annex
e de l’eau
2.3.1.1
Un rendement du réseau demeurant médiocre
Le service eau de la commune, géré en régie et desservant 1 618 abonnés en 2022, pâtit
d’
un rendement qui demeure médiocre
bien qu’en progrès
sur la période 2018-2022 à la faveur
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
21
des travaux de réfection réalisés sur la voirie communale. En effet, avec un rendement
16
de
69,3 %, le réseau de la commune affiche, pour 2022, un résultat inférieur de 10 points au
rendement moyen des réseaux du département de la Haute-Marne et en deçà du taux minimum
de rendement de 85 % prévu par le décret n° 2012-97 du 27 janvier 2012.
Tableau n° 11 :
Évolution comparée du rendement moyen des réseaux
d’eau
Taux en %
2018
2019
2020
2021
2022
Réseau Bourbonne-les-Bains
61,2
63,1
57,8
68,9
69,3
Moyenne des réseaux du
département de la Haute-Marne
82,9
80,5
81,3
80,3
79,6
Source : Eau de France
Malgré les investissements réalisés sur la période 2018 à 2022 pour améliorer le
rendement de son réseau (principalement la réfection des réseaux eau potable
rue Vellone et
rue Amiral Pierre
en 2021 pour un montant de 389 485
HT), la part des fuites au
31 décembre 2022 reste importante représentant 31
% du volume d’eau mis en distribution
, soit
89 274 m
3
sur 290 403 m
3
mis en distribution.
Tableau n° 12 :
Montants hors taxes des travaux engagés pendant le dernier exercice budgétaire
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
Montant financier
des travaux HT
41 625
30 749
22 221
389 485
64 597
Montant des
subventions reçues
0
0
24 673
133
53 552
Source : CRC
Grand Est d’après les données issues des rapports annuels sur le prix et la qualité du service
public de l’eau potable 2018 à 2022
La commune de Bourbonne-les-Bains ne dispose pas encore du schéma de
distribution
d'eau potable
prévu à l
’article L. 2224
-7-1 du CGCT
et dont l’établissement est obligatoire
avant le 31 décembre 2024. Seul, à ce stade, un travail de diagnostic et de recherches de fuite a
été conduit dans la pers
pective d’une formalisation d’un schéma de
distribution local de l’
eau
potable.
La
chambre invite la commune à poursuivre ses efforts en vue de l’amélioration du
rendement de son réseau et à inscrire ses actions en ce sens dans un schéma de distribution
d’eau potable, document programmatique oblig
atoire dont elle est encore dépourvue.
16
Le rendement,
exprimé en pourcentage, indique le rapport entre le volume d’eau distribué à l’usager et
le volume d’eau produit par le service. A titre d’illustration, 80 litres d’eau distribués pour 100 litres d’eau produits
équivalent à un rendement de 80 % du réseau.
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
22
2.3.1.2
De réelles marges de manœuvre au plan financier
Au 1
er
janvier 2023, le prix de facturation de
l’eau
non modifié depuis 2020
s’élevait à
2,07
TTC/m
3
soit un niveau inférieur aux moyennes départementale (2,16
TTC/m
3
),
régionale (2,28
€ TTC/m
3
) et nationale (2,23
€ TTC/
m
3
). En 2023, le produit de la
vente d’
eau
potable atteignait 410 631
, en hausse de 25 % par rapport à 2018.
Entre 2018 à 2023, les
produits d’exploitation
ont progressé à un rythme plus rapide
(+ 34 %) que les
charges d’exploitation
(+ 31 %), ces dernières atteignant 235 265
€ en 202
3,
soit 54
% des recettes d’exploitation.
L
e service de l’eau a dégagé en 202
3
un excédent brut d’exploitation de
207 339
et un
résultat d’exploitat
ion de 139 705
€ structurellement excédentaire.
Ce budget annexe disposait, par conséquent, fin 2023
d’une trésorerie
confortable
représentant 20 mois de charges courantes
et d’une capacité de désendettement
élevée
(1,3 année). Ces indicateurs caractérisent les marges
de manœuvre dont dispose la commune
pour rendre le service plus performant, notamment en améliorant le taux de rendement de son
réseau pour qu’il rejoigne
la moyenne départementale.
2.3.2
Un budget annexe de
« la gestion de l’activité th
ermale bien être »
disposant de
réserves financières importantes
Par délibération du 29 octobre 2004, le conseil municipal avait décidé de la création
d’un budget annexe à caractère administratif
intitulé
« Gestion de la propriété thermale »
afin
de suivre de façon individualisée, au plan budgétaire,
l’opération d’achat de l’établissement des
thermes et de l’emprunt y afférent.
Suite à la délibération du 14 septembre 2017,
l’intitulé
de
ce budget annexe a évolué en
«
Gestion de l’activité thermale et Bien
-être ».
Les ressources du budget annexe de
« la gestion de l’activité thermale bien être
»
proviennent, principalement, de la redevance thermale de près de 550 000
€ en moyenne
annuelle et, secondairement, de la taxe foncière des bâtiments des thermes versée par
l’exploitant à la commune pour un montant
moyen de plus de 46
000 €
annuels.
La redevance thermale
s’élevait à 546
015
€ en 2018 et
à 526 460
€ en 2019
. Le
versement du premier trimestre 2020 perçu par la commune pour un montant de 132 249
€ a
é
té remboursé à l’exploitant en 202
1 par un titre annulé du même montant et aucune autre
écriture comptable
n’a été enregistrée
des années 2020 à 2022.
En effet, sur demandes
de l’exploitant
, dans le contexte de fermeture administrative
générale des établissements thermaux durant la crise sanitaire, et de la fermeture particulière
des thermes de Bourbonne-les-Bains du 16 mars au 13 juillet 2020 et du 30 octobre 2020
jusqu’au 19 mai
2021
17
, le conseil municipal avait décidé, par une délibération du 23 mars 2021,
d’
exonérer
l’exploitant du paiement de la redevance au titre des années 2020 et 2021.
Il avait
également acté le même jour le remboursement du 1
er
acompte perçu en 2020.
17
avec une jauge à 50 % puis à compter du 9 juin 2021 avec une jauge à 100 % pour les thermes et le
30 juin 2021 avec une jauge à 100 % pour le spa.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
23
Le 16 décembre 2022, une nouvelle délibération intervenait pour autoriser une seconde
exonération de 50
% de paiement de la redevance au titre de l’année 2022
.
Le 16 février 2023, la préfète de la Haute-Marne demandait le retrait de cette seconde
délibération, ayant relevé
que la demande d’exonération de redevance pour l’ann
ée 2022,
sollicitée par le concessionnaire au regard
« de la baisse de fréquentation liée au Covid »,
intervenait avant même que les recettes
d’exploitation d
e la concession aient pu être établies
pour 2022.
Par délibération du 4 avril 2023, le conseil municipal a retiré sa délibération du
16 décembre 2022
ainsi que l’avenant n° 10
au contrat de concession
proposant l’exonération
de 50 % de la redevance au tit
re de l’année 2022 et a établi
des titres exécutoires en 2023 pour
les années 2022 et 2023.
Aucune recette de fonctionnement du budget annexe
«
gestion de l’activité thermale et
bien-être »
n’a ainsi été perçue en 2020 et 2021
alors que les charges de fonctionnement ont
fortement augmenté de 132 % sur ces deux années, creusant un déficit de fonctionnement. La
CAF nette est alors devenue négative en 2021 et 2022 avant de redevenir positive en 2023, la
commune ayant entretemps
procédé à l’émission des titres de recettes en vue du recouvrement
des redevances des années 2022 et 2023.
Toutefois, au 31 décembre 2023, un montant de 592 758
restait à percevoir par la
commune au titre des redevances pour 2022 et des trois premiers trimestres 2023.
En dépit des résultats déficitaires des exercices 2021 et 2022 du fait des exonérations
relatives à la redevance thermale et des redevances restant à recouvrer, le budget annexe
disposait au terme de l’exercice 2023, avec son fonds de roulement, de réserves financières
importantes et
d’
une trésorerie abondante, lui permettant de couvrir très largement les modestes
charges courantes (assurances, taxe foncière, études)
qu’il supporte.
Tableau n° 13 :
Évolution du fonds de roulement et de la trésorerie au 31 décembre
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Fonds de roulement net global
1 648 211
2 034 336
2 148 356
1 919 211
1 782 456
2 448 548
Besoin en fonds de roulement
global
48 000
50 197
0
834
0
673 566
Trésorerie nette
1 600 211
1 984 139
2 148 356
1 918 376
1 782 456
1 774 982
Source : Comptes de gestion
2.4
L’effort d’investissement
de la commune
2.4.1
Les dépenses
d’équipement réalisées
La commune a réalisé 4,2
M€ de dépenses d’équipement sur la période 2018 à 2023
,
dont 79 % financées par le budget principal. En augmentation de 2018 à 2021 pour atteindre un
niveau de 1,7
M€ en 2021,
les dépenses d’équipement ont, sous l’effet de la diminution de
l’autofinancement, reculé en 202
3 (593 806
€)
.
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
24
Tableau n° 14 :
Le
s dépenses d’
investissements (tous budgets confondus)
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Cumul 2018
à 2023
Total dépenses d’équipement BP
149 947
389 767
647 718
1 403 450
401 857
317 115
3 309 854
Total dépenses d’équipement Eau
42 014
23 751
11 651
277 030
31 414
272 911
658 772
Total dépenses d’équipement
Gestion thermale
43 274
14 920
14 920
26 043
123 258
3 780
226 195
Total des dépenses
d'équipement consolidées
235 235
428 438
674 289
1 706 523
556 529
593 806
4 194 822
Part du budget principal dans le
total des dépenses d'équipement
consolidées
64 %
91 %
96 %
82 %
72 %
53 %
79 %
Source : Comptes de gestion
L’
effort
d’investissement
, porté principalement par le budget principal, a été consacré
aux travaux de voirie, acquisition de biens (
maison d’
Orfeuil
) et achats de véhicules.
Pour le seul budget principal, les dépenses d’équipement en €/habitant ont été
supérieures à la moyenne de la strate de communes d’appartenance
en 2020 et 2021
(704
€/habitant contre
316
€ en moyenne en 202
1). En 2018, 2019 et 2022, ces dépenses étaient
e
n deçà des dépenses d’équipement
moyennes des communes de la strate (200
€ par habitant,
contre 344
€ pour la moyenne des communes de la strate
en 2022).
Figure n° 2 : É
volution des dépenses d’équipements (en euros par habitant)
Source : Direction générale des finances publiques
90
190
307
704
200
323
368
293
316
344
2018
2019
2020
2021
2022
Bourbonne-les-bains
Moyenne nationale de la strate
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
25
2.4.2
Le poids de la redevance
thermale dans l’évolution de la capacité
d’autofinancement du budget communal
La CAF brute, tous budgets confondus, a fortement reculé de 2018 à 2021. Si la CAF
brute du budget principal (-
26 %) et celle du budget annexe de l’eau (
- 41 %) ont baissé au
cours de cette période, ce recul est principalement dû à
l’absence
de mise en recouvrement de
la redevance thermale en 2021 et 2022 sur le budget annexe
de l’activité thermale
. La CAF
nette a enregistré des évolutions analogues.
L
’émission des
titres correspondants en 2023 pour un montant total de 592 758
ayant
permis de rétablir durant cet exercice la CAF brute et la CAF nette à leurs niveaux de 2018, les
variations enregistrées au cours de cette période illustrent le niveau de dépendance élevé du
budget communal aux redevances versées par le concessionnaire des thermes.
2.4.3
Le financement des investissements du budget communal
Si la commune a pu bénéficier
de subventions d’investissements sur la période
2019-2023 (dont près de 422 000
€ financés à 95
% par le département au titre des travaux de
voirie des
rues Amiral Pierre et Vellonne
dans le cadre du contrat local 2019-2021), ces
financements n’ont pas pe
rmis à la commune de couvrir le coût de ses investissements, puisque,
en cumulé sur la période de 2019 à 2022, le budget communal a dégagé un besoin de
financement de plus de 1,2
M€.
La couverture de ce besoin de financement sur la période 2019-2023 a conduit la
commune à mobiliser son fonds de roulement et, pour un montant total de 3 171
000 € sur la
période, à recourir
à l’emprunt
.
Tableau n° 15 :
Le financement des investissements (tous budgets confondus)
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Excédent brut de fonctionnement
consolidé, tous budgets
1 361 937
971 710
698 180
566 474
624 731
1 413 157
CAF brute consolidée, tous
budgets
1 306 294
932 156
660 985
341 523
571 704
1 382 113
CAF nette ou disponible
consolidée, tous budgets
902 826
618 597
346 794
- 85 740
160 391
940 499
Financement propre disponible
1 001 438
671 143
632 035
681 482
415 126
1 439 802
Total dépenses d’équipement
235 235
428 438
674 289
1 706 523
556 529
593 806
Nouveaux emprunts
700 000
1 521 000
95 000
855 000
Besoin ou capacité de financement
1 361 002
224 093
- 37 256
- 1 054 298
- 137 149
794 506
Source : Comptes de gestion
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
26
Figure n° 3 : Financement des investissements de 2018 à 2023
Source
: Chambre régionale des comptes Grand est d’après les comptes de gestion
2018-2023
2.5
Des indicateurs financiers restant favorables
à l’issue de l’exercice 2023
2.5.1
Un endettement soutenable
L’encours de dettes du budget communal s’élevait à 3 M€
au 31 décembre 2023, dont
91 % sur le budget principal et 9
% sur le budget annexe de l’eau.
Bien que cet encours ait augmenté de 85 % de 2018 à 2023, en raison des emprunts
contractés au cours de la période, la capacité de désendettement de la commune (encours de la
dette rapporté à la CAF brute consolidée) resta
it au terme de l’exercice 2023, avec 5,4 années,
à un niveau favorable, bien en-deça du seuil prudentiel généralement admis de 12 années.
Tableau n° 16 :
L’encours de la dette communale au 31 décembre
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Encours total de la dette
1 648 506 2 034 288 3 241 097 2 813 834 2 497 522 3 051 008
Encours de la dette du budget principal
1 383 233 1 804 978 3 041 464 2 639 730 2 349 222 2 782 452
Encours de la dette du budget annexe Eau
265 273
229 310
199 633
174 104
148 300
268 556
Source : Comptes de gestion
De plus, et
à supposer que la commune n’ait pas contracté de nouveaux emprunts à cette
échéance, elle disposera
de marges de manœuvre sur le remboursement en capital de sa dette
dès 2024 (diminution de 387 229
€ par rapport à 20
23 dont 95 % sur le capital de la dette au
budget principal).
FCTVA 7%
Subventions reçues 11%
Produits des cessions
3%
Nouveaux
emprunts 42%
Autofinancement 8%
Mobilisation du
fonds de
roulement 31%
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
27
Figure n° 4 : Échéances du remboursement du capital des emprunts
Source
: Chambre régionale des comptes du Grand Est d’après données du poste comptable
2.5.2
Un fonds de roulement élevé et une trésorerie abondante
Le niveau du fonds de roulement
consolidé a doublé sur l’ensemble de la période,
malgré le repli observé en 2021 et 2022, tandis qu’avec un
besoin en fonds de roulement
demeuré négatif de 2018 à 2023, la trésorerie restait abondante, représentant 2,4 fois les charges
courantes consolidées en 2023.
Au regard des marges de manœuvre dont la commune disposait à cette période,
la
mobilisation
en 2022 et en 2023 d’
emprunts pour un montant total de 950 000
, justifiée par
le maire par la
perspective d’augmentation des taux d’intérêt,
n’était financièrement pas
nécessaire.
Tableau n° 17 :
Fonds de roulement et trésorerie consolidés au 31 décembre
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Fonds de roulement consolidé
2 719 693
3 643 786
5 127 530
4 073 232
4 031 083
5 680 589
Besoin en fonds de roulement
consolidé
- 1 378 296
- 1 835 191
- 2 121 511
- 1 938 316
- 1 731 634
- 1 323 195
Trésorerie consolidée
4 097 989
5 478 977
7 249 040
6 011 548
5 762 716
6 824 483
Source : Comptes de gestion
128 455
2 780 202
0
200 000
400 000
600 000
800 000
1 000 000
1 200 000
1 400 000
1 600 000
1 800 000
2 000 000
2 200 000
2 400 000
2 600 000
2 800 000
3 000 000
0
10 000
20 000
30 000
40 000
50 000
60 000
70 000
80 000
90 000
100 000
110 000
120 000
130 000
Axe du budget
principal en euros
Axe du budget de
l'eau en euros
Budget eau
Budget principal
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
28
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
Dans la mesure où les informations essentielles sur le budget communal ne sont pas
mises
en ligne conformément à l’article L. 2313
-
1 du CGCT,
l’inventaire de l’ordonnateur et
l’état de l’actif du trésorier ne sont pas pleinement
concordants, toutes les provisions
obligatoires ne sont pas constituées, l’information financière et la
fiabilité de la présentation
des comptes présentent quelques
marges d’amélioration
.
En raison de son statut de ville thermale et de l’activité de casino qui y est implantée,
la commune dispose de ressources une fois et demi supérieures à celles des communes
comparables et, dans la même proportion, ses charges de fonctionnement sont elles aussi plus
élevées.
Malgré une progression plus rapide des dépenses que des recettes sur la période en
examen
sous l’effet principalement
de l’augmentation
des dépenses d’énergie,
les
fondamentaux du budget communal (endettement, fonds de roulement, trésorerie) restaient
globalement sains
à l’issue de l’exercice 2023
. La capacité globale
d’autofinancement
s’est
néanmoins détériorée en 2021, du fait de moindres recettes issues des redevances des
délégations de service publics, illustrant le niveau de dépendance élevé du budget communal
aux redevances versées par le concessionnaire des thermes .
3
DES ACTIVITÉS THERMALES ET TOURISTIQUES À FORT
ENJEU POUR LA COMMUNE
3.1
Une activité thermale en perte de vitesse
3.1.1
Le marché de proximité des thermes de Bourbonne-les-Bains
Second site thermal de la région Grand Est après Amnéville, la station de
Bourbonne-les-Bains se situe aux limites de la Champagne et de la Bourgogne, à quelques pas
des Vosges. Cinq autres établissements thermaux sont implantés dans un rayon de
60 kilomètres
autour
des
thermes
de
Bourbonne-les-Bains :
Contrexéville,
Vittel,
Bains-les-Bains
18
, Plombières-les-Bains et Luxeuil-les-Bains.
18
Regroupé avec la commune de La Vôge-les-bains figurant dans la figure n° 5.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
29
Figure n° 5 : Établissements thermaux dans un rayon de 60 km autour de Bourbonne-les-Bains
Source :
CRC Grand Est d’après les données
INSEE, base permanente des équipements, Géoclip
2022-IGN GéoFla
Les cures thermales se déroulent de mars à novembre à Bourbonne-les-Bains. Elles ont
deux orientations thérapeutiques : la rhumatologie et les voies respiratoires. Les cures en
rhumatologie ont représenté en 2022 près des 94 % des cures conventionnelles réalisées
(source
: rapport d’activités –
thermes de Bourbonne-les-Bains
2022).
Dans le marché thermal de proximité (cf. tableau ci-dessous), les établissements du
département des Vosges
s’inscrivent
dans une concurrence directe avec les thermes de
Bourbonne-les-Bains
dans l’
orientation thérapeutique de rhumatologie.
La station de Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône), également située dans ce périmètre de
proximité propose en sus de la rhumatologie deux orientations thérapeutiques thermales
reconnues par l
’Assurance maladie
non prodiguées dans les établissements thermaux du
Grand Est, à savoir la phlébologie et la gynécologie.
Enfin,
concernant
les
voies
respiratoires,
Bourbonne-les-Bains
et
Amnéville-les-thermes sont les deux stations du Grand Est distantes de plus de 200 kilomètres
à proposer ces soins.
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
30
Tableau n° 18 :
Établissements thermaux dispensant les soins rhumatologie et voies respiratoires
Établissement thermal
Rhumatologie
Établissement thermal Voies respiratoires
Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne)
Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne)
Contrexéville (Vosges)
Amnéville-les-thermes (Moselle)
Vittel (Vosges)
Plombières-les-Bains (Vosges)
Bains-les-Bains (Vosges)
Nancy thermal (Meurthe-et-Moselle)
Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône)
Morsbronn-les-Bains (Bas-Rhin)
Niederbronn-les-Bains (Bas-Rhin)
Source : Site internet lescuristes.fr
3.1.2
Une évolution défavorable de la fréquentation
Les curistes conventionnés pris en charge dans la station de Bourbonne-les-Bains
19
ne
représentaient plus en 2022 que 17
% de l’a
ctivité de cures conventionnées réalisées en région
Grand Est contre 24 % en 2005. La part de recrutement de la station de Bourbonne-les-Bains
accuse ainsi une lente mais continue régression.
Avec seulement 4 869 curistes accueillis en 2022 et 5 051
20
en 2023
, la station n’a pas
retrouvé le niveau de fréquentation d’avant crise Covid qui s’établissait
en 2019 à
7 709 curistes.
Si une même difficulté à retrouver les niveaux de
fréquentation d’avant crise sanitaire
est observée
au plan national, elle est davantage
prononcée sur la station de
Bourbonne-les-Bains avec une fréquentation inférieure en 2022 et 2023 de presque 35 % par
rapport à 2019, pour une moyenne nationale de 24,3 %.
Outre une vétusté des locaux et l’absence de séparation entre les activités de cure et de
soins de bien-être, la direction de la station thermale impute cette désaffection à la conjonction
de trois autres facteurs :
-
une chute des prescriptions de cures avec comme motif médical les voies respiratoires
(chute de 40 % en 2022 au plan national par rapport à 2022) affectant plus sensiblement la
station de Bourbonne-les-Bains où elle constitue la deuxième orientation thérapeutique ;
-
une population accueillie en cure localement plus âgée que la moyenne nationale (71 ans
en local) et donc plus sensible aux recommandations de protection et de prévention des
risques de contamination au COVID-19 ;
-
une station thermale éloignée des grands centres urbains et dépendant
d’
un bassin de
recrutement local aux revenus modestes et donc peu consommateur de soins de cures
médicales.
19
Cf. annexe 3.
20
Dernières données disponibles transmises par la Compagnie thermale.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
31
Par voie de conséquence, l
e chiffre d’affaire
s a chuté de 26 % entre 2019 et 2022, passant
de 4,6
M€ en 201
9 3,4
M€
en 2022. Les recettes issues des curistes constituant la part principale
des recettes de l’activité thermale, elles s’élevaient à 85
% du chiffre d’affaire en 2022 contre
seulement 7
% pour l’activité hébergement et 4
% pour l’activité de remise e
n forme.
Figure n° 6 : É
volution du chiffre d’affaire
s et p
art des recettes de curistes dans le chiffre d’affaire
s en 2022
Source
: Chambre régionale des comptes d’après les
d
onnées du rapport d’activité
3.1.3
Une activité thermale gérée dans un cadre contractuel anachronique
3.1.3.1
Une concession de 1977,
en vigueur jusqu’en 2034
L’activité thermale est gérée dans le cadre d’une
concession de service public relative
aux thermes de Bourbonne-les-Bains, conclue intialement pour une durée de 30 ans, le
22 avril 1977, entre la Compagnie des thermes de Bourbonne-les-Bains et
, à l’époque,
les
services de l’
État et qui est, à ce jour, toujours en vigueur.
Ne comportant que trois articles, la concession est consentie à des clauses et conditions
fixées en annexes : cahier des charges (annexe I), soumission du 6 octobre 1976 (annexes II à
VII) et engagement du 20 janvier 1977 (annexe VIII). L
a commune n’est pas en possession des
pièces annexes II à VIII mentionnées dans la concession signée le 22 avril 1977.
Neuf avenants sont venus, au fil du temps, modifier et compléter la convention de base
21
.
Plus particulièrement, la durée initiale de 30 ans de la concession a été prolongée de 15 années
supplémentaires en 1979, puis à nouveau de 12 années en 1984, pour la porter à un total de
57
ans, s’achevant en 2034.
Une telle durée apparaît désormais en décalage avec les principes actuels de durée des
concessions en cohérence avec la durée des installations exploitées et de remise en concurrence
périodique afin de garantir la liberté d'accès des opérateurs économiques aux contrats de
délégation de service public.
21
Cf. annexe 4.
85%
4%
7%
1%
3%
Cures
Remise en forme
Hébergement
Bar/restauration
Autres chiffres
d’affaires
4,61
4,60
1,42
2,48
3,41
2018
2019
2020
2021
2022
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
32
3.1.3.2
Un contrat de concession obsolète sur différents aspects
Établie s
ous la forme d’une convention de base et de huit annexes,
le contrat de
concession a été modifié par avenants successifs, sans remise à jour de la convention initiale et
de ses annexes. À
titre d’exemple, le sixième avenant du 18 décembre 2006 a modifié les
modalités de paiement des redevances, sans pour autant abroger
l’article 23
- Paiement de la
redevance
du cahier des charges qui prévoyait initiale
ment un versement au profit de l’
État. De
même, bien que la commune se soit
substituée à l’
État en qualité de délégataire depuis le
cinquième avenant du 6 septembre 2006, le cahier des charges a instauré à son article 30 un
« comité de concertation » présidé par le préfet et composé pour partie de représentants de
l’
État, dont la composition
n’a jamais été modifié
e depuis 1977.
3.1.3.3
Un régime de redevances reposant sur des bases juridiques incertaines
Les fondements conventionnels des redevances dues par le concessionnaire au
concédant sont incertains, leurs modalités précises de calcul ne sont pas contractualisées et
aucun dispositif de contrôle par le concédant n’est
prévu.
La première redevance instituée de 13 %
des recettes brutes HT d’exploitation du
domaine communal
, acquittée depuis la conclusion de la concession en 1977, n’a d’autre
fondement conventionnel que l’article 4 –
Contenu des soumissions du cahier des charges visé
en annexe VII de la concession de 1977. Or, cet article se borne à préciser que
« Chaque
concessionnaire précisera le tarif de redevance qu’il est disposé à offrir. Ce tarif ne pourra, en
aucun cas, être inférieur à 13 % des recettes brutes ».
Aucun des nombreux avenants successifs
n’est venu confirmer et figer au taux de 13 % cette redevance.
En pratique, cette redevance est
aujourd’hui calculée sur le chiffre d’affaires HT généré par les seuls soins conventionnés, sans
que cette précision ait à aucun moment été actée conventionnellement. Au surplus, la base de
calcul est
grevée d’une déduction de 13 % (gratification des personnels des thermes)
avant
application du taux de redevance de 13 % sans que cette réduction de base soit prévue
contractuellement.
S’agissant de
la
redevance de 5 % sur le chiffre d’affaire HT généré par les prestations
de remise en forme
(soins esthétiques et de gymnastique, ainsi que sur l’activité commerciale
liée à la tisanerie et la boutique) mise en place en 2006 avec
la signature d’un
avenant n° 6, un
régime
de redevance différencié selon que les soins de remise en forme utilisent ou non l’eau
thermale est appliqué sans être fixé conventionnellement. Il distingue les prestations de remise
en forme sans utilisation d’ea
u thermale (soins esthétiques en cabine sèche) soumis à la
redevance de 5 % des soins de remise en forme incluant des bains quant à eux assujettis à la
redevance de 13 % des recettes brutes HT d’exploitation.
3.1.3.4
L’absence de dispositif de contrôle pour le dél
égant
Au
cun contrôle n’est
rendu possible pour l
’autorité
délégante. E
n l’absence de tout
dispositif contractuellement organisé, la commune
n’
est destinataire que
d’un tableau sommaire
transmis au comptable pour émission des titres. Ce document non daté, non signé, ne fait
apparaître que des
« activités »,
des
« bases de redevance »
(termes qui ne figurent pas dans le
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
33
dispositif conventionnel), des
« taux de redevance »
et des
« montants »,
ce qui interdit tout
exercice de vérification par la commune ou le comptable public des bases de calcul par activité
des trois régimes de redevance.
Enfin, plus généralement, aucun dispositif de suivi de la délégation
n’est organisé
conventionnellement, le comité de coordination prévu dans la convention de base étant
obsolète. Hormis des échanges verbaux que la commune qualifie de
« directs et réguliers »,
la
commune
n’a
, en lien avec le concessionnaire, mis en place aucun dispositif organisé de suivi
des dispositions de la convention.
L’article 15
du contrat de concession intitulé « travaux
d’entretien
» prévoit que :
« Pendant toute la durée de la concession, le concessionnaire sera
tenu d’exécuter, à ses frais, à l’établissement thermal et à ses dépendances, tous les travaux
d’entretien même ceux
de grosses réparations et de construction nécessaires en maintien en
bon état des installations, de manière à ce qu’elles conviennent toujours à l’usage auquel elles
sont destinées ».
Selon les informations communiquées à la commune, le concessionnaire se
conforme aux dispositions précitées en réalisant régulièrement des travaux d’entretien
22
.
Tableau n° 19 :
Travaux réalisés dans le cadre de la délégation
Années
Montants des
investissements en euros
2018
470 238
2019
272 762
2020
208 562
2021
70 874
2022
108 190
Source :
Rapport d’activité 2022 du délégataire
3.1.4
Le portage risqué pour la commune du projet de modernisation de la station
thermale
Pour contrer la baisse de fréquentation depuis le début des années 2000, relancer
l’activité et générer des retombées écono
miques et sociales pour la ville, cette dernière a lancé
un projet de modernisation de la station thermale.
À cette fin, elle a fait appel en juin 2021
à un assistant à maîtrise d’ouvrage (
AMO)
juridique et financière pour
une mission d’accompagnement
dans le cadre de la modernisation
de la station thermale de la commune et de son environnement.
Le projet a été présenté lors d’un premier comité de pilotage
, le 26 avril 2022, avec le
délégataire. Il prévoit la réhabilitation
23
selon une démarche de haute qualité environnementale
dans les murs des activités thermales avec une fonctionnalité modernisée et un meilleur confort
22
En 2022, l’établissement a acquis 2 baignoires hydromassantes pour un montant de 30 887 €
, renouvelé
du mobilier pour Thermotel à hauteur de13 746
(tables de nuits, fauteuils, rehaussement des lits), renouvelé pour
25 870
d
’é
quipements de sécurisation sanitaires du réseau d
eau minérale naturelle.
23
Cf. annexe 4.
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
34
avec des installations bien-être/remise en forme développées et regroupées, après transfert de
l’ensemble des activités administrative
s dans un bâtiment continu, acquis par la commune,
l’hôtel des Sources.
La commune assurerait
la maîtrise d’ouvrage
de ce programme
avec l’accompagnement
de son AMO et en partenariat étroit avec le délégataire. Au 12 mai 2023, le coût de ce projet
était évalué à 23,5
M€ TTC avec un
plan de financement provisoire prévoyant des subventions
à hauteur de 75 % et un financement de la commune envisagé à hauteur de 5,9
M€
, dont 4,4
M€
par emprunt.
Tableau n° 20 :
Plan de financement provisoire (mai 2023)
Source : Commune
La préfète de la Haute-Marne a précisé à la commune par courrier du 7 juin 2023 que :
« S
euls les travaux d’aménagement nouveaux et d’agran
dissement portés par la commune sont
éligibles aux subventions de l’
État dans la limite de 80
% d’aides publique
s, à contrario des
travaux d’entretien et de grosses réparations à la charge du concessionnaire, travaux qu’il
convient de chiffrer et de s’assurer que le pétitionnaire accepte de prendre en charge le
financement. »
Elle a également informé la commune
qu’elle n
e pouvait prendre en charge les
travaux d’entretien et de grosses réparations de la station thermale dans le cadre du contrat de
concession en cours et a précisé
qu’il était
« concevable que les travaux d’agrandissement ou
travaux supplémentaires non prévus au contrat initial soient réalisés par la commune en dehors
du cadre de la délégation de service public ».
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
35
Le 25 juillet 2023,
en se fondant sur les conclusions d’une
expertise juridique établie
par
l’AM
O le 21 octobre 2021
24
, la commune précisait que,
dans l’hypothèse de travaux,
le
futur programme ferait la part entre les interventions relevant du délégataire (entretien et
grosses réparations) et celles relevant de la collectivité (sujétions du propriétaire, travaux
d’améliorations
et agrandissement) en interprétant les articles 7 intitulé
« Programme de
travaux neufs »
et 8 intitulé
« Autres travaux neufs »
du contrat de concession initial.
Néanmoins, la chambre constate qu’à
ce jour, le plan de financement provisoire ne
distingue pas ce qui relève des travaux neufs et
les travaux d’
entretien ou de grosses réparations.
A ce stade encore peu avancé du projet, elle relève de surcroît la disproportion manifeste
entre
l’investissement projeté
et les ressources financières, administratives et juridiques dont
dispose la commune.
Représentant de l’ordre de 10 fois
le budget annuel de fonctionnement de la commune,
cette opération est subordonnée aux dispositions des articles L. 1611-9 et D. 1611-35 du CGCT
selon lesquelles : «
Pour toute opération exceptionnelle d'investissement dont le montant est
supérieur à 150 % des recettes réelles de fonctionnement pour les communes de moins de 5 000
habitants, l'exécutif de la collectivité présente à son assemblée délibérante une étude relative à
l'impact pluriannuel d
e cette opération sur les dépenses de fonctionnement…
».
En
l’absence de
toute délibération du conseil municipal sur le projet au cours de la
période examinée
, en particulier de l’étude d’impact précitée
, et par ailleurs des incertitudes
pesant sur les financements à mobiliser, la chambre
ne peut garantir qu’un tel projet soit
financièrement et administrativement soutenable pour une commune de moins de
2 000 habitants.
3.1.5
D’
autres investissements prévus
La commune projette, en sus de
l’important
projet de restructuration et modernisation
des thermes, divers programmes de travaux, tant sur le budget principal (projet thermal,
city-
park, travaux de voiries divers) que sur le budget annexe de l’eau (projet d’aménagement
de la rue d’en bas à Villars
Saint Marcellin, réhabilitation rue de la Chavanne et Chevalier
Rollin, réhabilitation de la rue Georges Freser).
Ces différents projets ne sont cependant ni chiffrés ni échéancés dans le temps.
Compte tenu en particulier du poids de l’ambitieux projet de
restructuration des thermes
au regard des ressources communales, il serait utile que la commune puisse établir sans délai
une projection pluriannuelle de ces investissements et de leur financement.
24
Laquelle étude conclut à la possibilité de travaux d’agrandissement et de rénovation des thermes par
référence à l’article 7 du cahier des charges initial.
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
36
3.2
Un
e poursuite de l’exploitation du
casino
actée jusqu’en 2
037
Le casino de Bourbonne-les-Bains comprend une salle des jeux, un restaurant, une salle
de réception et un cinéma. Il employait 35 personnes en 2022.
La précédente délégation de service public relative à l’exploitation d’un casino avait été
conclue le 19 octobre 2000 (traité de concession) avec la société SOCABO, créée le
10 octobre 2003. Le 6 février 2004, la société
SCI Nouvelle de Bourbonne
(créée le
22 décembre 2003) avait acquis de la ville de Bourbonne-les-Bains
le terrain d’assiette de la
construction du nouveau casino confiée dans le contrat de délégation au concessionnaire. Ce
faisant, la commune ne pouvait plus se prévaloir d’un retour des biens à l’issue du contrat
3.2.1
Un nouveau contrat conclu avec le délégataire en place
3.2.1.1
L’absence
d’offre concurrente
malgré une publicité adéquate
Le contrat de concession expirant au 6 juin 2022, la commune a souhaité remettre en
concurrence l’exploitat
ion du casino dans le
cadre d’une nouvelle délégation de service public.
Au terme du délai fixé de remise des offres du 8 octobre 2021, une seule candidature
avait été déposée, celle formulée par la SA SOCABO, titulaire de la concession arrivée à
échéance
, malgré les mesures de publicité mises en œuvre par la commune
.
Après une
séance de négociations avec l’unique soumissionnaire
et analyse
de l’offre
de base et de l’offre en variante au regard des critères de choix,
le maire a, le 24 décembre 2021,
proposé à son assemblée délibérante de retenir la proposition en variante sur 15 années de la
SA SOCABO
pour une durée de 15 années. Le rapport d’analyse mentionne en son article
6.3 - Durée du contrat
que :
« Le délégataire se verra remettre les biens par la SCI Nouvelle
de Bourbonne, bailleresse des locaux, le 7 juin 2022.
» et dans son article 6.7
régime des
biens que :
«
Les locaux étant la propriété de la SCI Nouvelle de Bourbonne, l’ensemble des
biens constitutifs du casino ainsi que tous biens meubles et immeubles nécessaires à
l’exploitation des installations de la délégat
ion de service public, ne constituent pas des biens
de retour, mais des biens propres du délégataire et des biens de reprise. »
Le contrat de délégation a été conclu le 18 janvier 2022
(pour un début de mise en œuvre
à compter du 7 juin 2022). En son article
38 - Biens de retour
, il fait figurer que :
« À la date
de signature du contrat, aucun bien de retour n’est affecté au contrat.
»
Le contrat a été prolongé par la conclusion le même jour
d’une convention d’occupation
des locaux entre la SCI
Nouvelle de Bourbonne
et la SOCABO.
3.2.1.2
Un contrat conclu sur une durée de 15 ans
Selon le maire, la durée de 15 ans retenue pour le contrat permet au délégataire
d’améliorer son offre de jeu, la qualité du service au public et l’attractivité du casino tou
t en
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
37
assurant une rentabilité suffisante et un équilibre économique pérenne à la délégation,
rejoignant le projet de la commune de maintien de l’emploi et d’attractivité de son territoire.
La chambre rappelle néanmoins qu’en application de
l’article R. 311
4-2 du code de la
commande publique
« Pour les contrats de concession d'une durée supérieure à cinq ans, la
durée du contrat ne doit pas excéder le temps raisonnablement escompté par le concessionnaire
pour qu'il amortisse les investissements réalisés pour l'exploitation des ouvrages ou services
avec un retour sur les capitaux investis, compte tenu des investissements nécessaires à
l'exécution du contrat ».
Aucune dépense d’investissement n’étant prévue dans le contrat
conclu en janvier 2022, hormis celle concernant les équipements de jeux,
la durée retenue pour
la nouvelle délégation de 15 ans apparaît longue.
3.2.2
Un produit des jeux repartant à la hausse
Le taux de prélèvement communal sur le produit brut des jeux a été abaissé par avenant
n° 3 du 6 janvier 2016 au cahier des charges initial, le fixant à 0 %
jusqu’
à 1,5
M€ et à 7
% de
1,5
M€ à 4,5
M€
ne dépassant pas le seuil des 15 % fixé par
l’article L.
2333-54 du CGCT
contre précédemment 7 % quel que soit le niveau du
chiffre d’affaire
(article 5 du cahier des
charges de 2000). Cette révision avait été motivée par les difficultés économiques rencontrées
par le gestionnaire du casino.
Le casino a accusé en 2020 et 2021 un repli de son activité en raison de la crise sanitaire
et de la fermeture du casino sur près de 3 mois en 2020 et plus de 6 mois en 2021 rapportant le
produit brut des jeux à 1,49 M€ en 2021 exonérant ainsi le casino de prélèvement communal
cette année conformément aux dispositions de l’avenant n°
3 suscité.
Le produit brut des jeux
s’est
significativement redressé en 2022, dépassant le niveau
de 2019, année de modernisation des machines à sous et du restaurant améliorant globalement
le service à la clientèle. Cette augmentation est cependant décorrélée de la fréquentation du
casino en baisse de plus de 25 % sur la période de 2019 à 2022 (contre une augmentation de
9 % de produits brut des jeux sur la même période).
Tableau n° 21 :
Produit brut des jeux et fréquentation
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
Produit brut des jeux (machines à sous
et jeux de table traditionnels)
3 315 898
3 440 666
2 738 010
1 494 460
3 743 907
Fréquentation du casino en nombre de
visiteurs
56 934
61 177
39 695
19 640
45 589
Source : rapports annuels du délégataire
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
38
3.3
Une gestion contractuelle approximative de la délégation du golf miniature
3.3.1
La délégation de service public de 2015 à 2019
Une délégation de service public avait été conclue le 6 novembre 2014 avec un premier
exploitant pour une durée de cinq années, de mai 2015 à septembre 2019.
Sur la base
d’une
délibération du conseil municipal du 17 novembre 2017, la convention
a été transférée par contrat du 27 mars 2017 à deux nouveaux exploitants de 2017 à 2019, pour
les deux années restantes à courir de la délégation de service public. Arrivant à échéance en
septembre 2019, elle a été ensuite
prolongée d’une durée d’une année jusqu’en septembre 2020
par avenant n° 1 du 5 novembre 2019.
La chambre constate que la commune, tant lors du transfert de gré à gré du titulaire de
la DSP que dans la prolongation
d’une année, s’est affranchie de l’obligation de remise en
concurrence préalable prévue aux articles R. 3135-5 et R. 3135-6 du code de la commande
publique.
Au surplus, sur aucune des années, le délégataire n
’a transmis
le
rapport d’activité prévu
à l’article
L. 1411-3 du code général des collectivités territoriales, rapport non visé dans le
contrat de délégation conclu le 6 novembre 2014.
3.3.2
La délégation de service public de 2021 à 2023
La précédente DSP arrivant à expiration, par délibération du 30 novembre 2020, la
commune a engagé une consultation pour
l’exploitation, la gestion et l’entretien du golf
miniature sur une durée de trois ans à compter de la saison 2021.
Au terme du délai fixé, une seule offre a été déposée, celle formulée par
l’un des deux
titulaires de la précédente délégation.
En contravention avec les dispositions de l’article 6 du contrat de concession
conclu en
2021
prévoyant la transmission par le délégataire d’un rapport annuel et la mise à
l’ordre du
jour de l’assemblée délibérante de la commune après sa transmission, le délégataire
en place de
2021 à 2023
ne s’est
jamais
conformé à l’obligation
de production du rapport annuel lui
incombant et la commune ne s’est pas assurée du respect des
obligations pesant sur ce dernier.
Au final, pour l’avenir
,
la chambre invite la commune, d’une part, à s’assurer du plein
respect des règles applicables en matière de transfert de titulaire de délégation et de
prolongation des contrats de délégation de service public, d’autre part, à
s’assurer du respect
par les délégataires de leur obligation de transmission des rapports annuels
d’activité.
3.4
Le poids des délégations de service public dans le budget communal
Les recettes de la commune issues
du produit de l’activité des jeux de casino et de
s
redevances versées par
l’exploitant des thermes
ainsi que du mini-golf ont représenté, en
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
39
moyenne, hors spécificité des années 2020 à 2022 (crise sanitaire et remise des redevances des
exploitants par décision communale) environ 24 % des recettes du budget principal de la ville.
L’équilibre du budget communal apparaît ains
i dépendant de trois activités tributaires
de l’activité thermale en baisse.
Tableau n° 22 :
Recettes directes théoriques générées par le produit des jeux de casino et redevances
des DSP thermes et mini-golf
2018
2019
2020
2021
2022
2023
(Données
provisoires)
Recettes annuelles perçues au
titre de l’activité du casino
137 086
137 769
78 293
0
122 285
90 754
Recettes annuelles perçues du
concessionnaire des thermes
546 015
526 460
132 249
0
0
592 758
Recettes annuelles perçues du
concessionnaire du mini-golf
4 700
4 700
4 700
2 351
4 701
nd
Total recettes casino et BEA
687 801
668 929
215 242
2 351
126 986
683 512
Total recettes budget principal
2 949 371
2 786 955
2 823 464
2 993 695
3 046 289
2 892 273
Total recettes casino + BEA/
total recettes budget principal
23 %
24 %
8 %
0 %
4 %
24 %
Source : CRC
Grand Est d’après les comptes de gestion et grands livres de la commune
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
Dans un environnement géographique très concurrentiel (avec six stations thermales
dans un rayon de 60 kilomètres), les curistes conventionnés pris en charge dans la station
thermale de Bourbonne-les-
Bains ne représentent plus en 2022 que 17 % de l’activité de cures
conventionnées réalisées en région Grand Est contre 24 % en 2005 (région Grand Est
reconstituée). La part de recrutement de la station de Bourbonne-les-Bains accuse ainsi une
lente mais continue régression.
La délégation de service public (DSP) des thermes conclue en 1977 et transférée à la
commune en 2006 est très ancienne et obsolète sur différents aspects. Le fondement juridique
de la principale redevance (13 %) est incertain, les bases de calcul des redevances qui se sont
surajoutées par avenants
sont insuffisamment précis et aucun dispositif de suivi effectif n’est
défini. Par ailleurs, la commune porte un important projet de
modernisation de l’équipement
thermal qui apparaît disproportionné au regard de ses capacités administratives et financières.
Faute pour la commune de disposer de l
’étude d’impact
pluriannuel de cette opération, la
soutenabilité de ce projet
n’est
à ce stade pas avérée.
La procédure de renouvellement en 2022 de la délégation de service public du casino
n’a
permis de recue
illir qu’une seule candidature, celle du
titulaire sortant. Le nouveau contrat
conclu pour une durée de 15 ans apparaît long au regard des exigences de la réglementation
même s’il préserve sur le long terme l’exploitation de cet équipement touristique
.
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
40
S’agissant du mini
-golf, la commune a transféré en 2017 pour les deux années restantes,
hors de toute procédure de remise en concurrence, la délégation conclue pour la période
2015-2019 à un nouveau délégataire, avant de la prolonger
d’une année
supplémentaire en
2019
jusqu’en 2020
.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
41
ANNEXES
Annexe n° 1.
Données financières
.................................................................................
42
Annexe n° 2. Nombre de curistes conventionnés par an par station thermale de la
région Grand Est
.........................................................................................
48
Annexe n° 3.
Concession de service public relative aux thermes, les avenants
successifs
....................................................................................................
49
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
42
Annexe n° 1. Données financières
Tableau n° 1 : Flux financiers entre la commune de Bourbonne-les bains et la CCSF
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
Données à
octobre 2023
2041411 - Participation financière à
l'étude sur le volet commerce
0
2 741
2315 - Renouvellement réseaux AEP
10 179
Villars Saint Marcelin
60611 - Assainissement
5 629
5 144
5 864
3 227
3 681
0
6188 - Demande information
assainissement terrain 16 rue de
St-Jacques
220
62876 - Achat de masque de protection
6 440
65568 - Redevance Ordures Ménagères
1 482
Aire de camping-car
673 - Annulation de titre de la
629
Caisse des écoles de 2014 à 2017
Total des dépenses
16 437
5 144
12 524
3 227
3 681
4 223
276351 - Refacturation de l'emprunt
18 504
9 252
9 252
9 252
9 252
9 252
de l'aire d'accueil des Gens du voyage
70846 - Refacturation du personnel
43 128
21 097
3 539
1 442
3 960
13 250
mis à disposition
70876 - Rembousement de frais
(dont refacturation des frais de
fonctionnement d’eau, électricité et
chauffage des biens scolaires…)
71 059
56 601
59 169
64 139
121 374
2 382
73211 - Attribution de compensation
246 926
145 072
145 192
142 750
133 311
99 983
74751 - Subvention festival de l'eau
1 000
752 - Loyer de la cité administrative
3 600
5 256
5 354
5 325
4 667
3 210
76232 -Refacturation de l'emprunt
4 952
1 996
1 627
1 287
948
608
de l'aire d'accueil des Gens du voyage
7788 - Remboursement servitude
20
Total des recettes
389 169
239 294
224 133
224 195
273 512
128 685
Total des flux financiers en recette et
en dépense
405 606
244 438
236 657
227 422
277 193
132 908
Source : Grands livres de la commune de Bourbonne-les-Bains
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
43
Figure n° 1 :
Évolution des recettes de fonctionnement (en millions d’euros)
Source : Comptes de gestion
Tableau n° 2 : Les recettes fiscales
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Impôts locaux nets des restitutions
1 129 813
1 078 838
1 121 916
1 046 975
1 126 726
1 229 324
Taxes sur activités de service et
domaine (nettes des reversements)
casino et taxe de séjour
209 668
209 122
109 543
40 002
178 187
238 085
Taxes liées aux transports, véhicules et
aux droits de stationnement (nettes des
reversements)
7 315
7 017
2 638
2 791
3 796
5 835
Taxes liées à l'urbanisation et
l'environnement (nettes des
reversements)
2 586
2 989
2 240
2 940
2 240
0
Droits de mutation à titre onéreux
DMTO
61 054
36 899
46 994
60 290
66 255
67 022
Autres taxes (nettes des reversements)
- 55 917
- 57 112
Fiscalité propre
1 410 436
1 334 865
1 283 331
1 152 998
1 321 287
1 483 154
Attribution de compensation brute
246 926
145 072
145 192
142 750
133 311
123 052
Contribution nette des fonds nationaux
de garantie individuelle des ressources
(FNGIR)
- 113 738
- 113 738
- 113 738
- 113 738
- 113 738
- 113 738
Fonds de péréquation (FPIC) et de
solidarité (net)
25 460
25 504
26 743
27 295
27 542
24 703
Reversement du prélèvement sur les jeux
et les paris hippiques
0
15 539
16 280
16 909
15 756
17 426
Fiscalité reversée
158 648
72 377
74 477
73 216
62 872
51 442
Total des recettes fiscales
1 569 084
1 407 242
1 357 808
1 226 214
1 384 158
1 534 596
Source : Comptes de gestion
1,6
1,4
1,4
1,2
1,4
1,5
0,9
0,9
1,1
1,0
1,0
1,1
0,5
0,5
0,3
0,7
0,6
0,5
2,9
2,8
2,8
3,0
3,0
3,1
0,0
1,0
2,0
3,0
2018
2019
2020
2021
2022
2023
En millions d'euros
Ressources fiscales
Dotations
Ressources d'exploitation
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
44
Tableau n° 3 : Les dotations et allocations
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Dotation Globale de
Fonctionnement
807 874
834 969
842 440
849 531
854 577
874 126
Dont dotation forfaitaire
560 395
561 540
555 183
549 678
545 766
545 350
Dont dotation d'aménagement
247 479
273 429
287 257
299 853
308 811
328 776
FCTVA
6 946
0
8 001
6 335
4 738
3 678
Participations
43 621
4 495
61 670
34 499
34 760
28 716
Autres attributions et
participations
54 744
58 672
216 138
150 003
140 348
150 910
Ressources institutionnelles
(dotations et participations)
913 185
898 136
1 128 249
1 040 368
1 034 423
1 057 722
Source : Comptes de gestion
Tableau n° 4 :
Les ressources d’exploitation
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Ventes de marchandises et de produits
finis autres que les terrains aménagés
200
0
0
800
0
1 365
Domaine et récoltes (dont produits
forestiers, redevances de stationnement
et forfait de post-stationnement à/c
2018)
164 247
165 867
90 357
274 414
310 968
232 479
Travaux, études et prestations de
services
2 886
3 442
1 906
1 933
2 493
1 951
Mise à disposition de personnel
facturée
43 128
127 257
103 539
99 840
121 143
103 398
Remboursement de frais
191 974
78 168
84 189
87 946
136 071
113 995
Total ventes diverses, produits des
services et du domaine et
remboursements de frais
402 435
374 734
279 990
464 933
570 675
453 187
Revenus locatifs et redevances (hors
délégation de service public)
55 922
55 874
52 656
52 426
47 121
40 441
Excédents et redevances sur services
publics industriels et commerciaux
(SPIC)
4 701
Subventions et autres produits (dont
produits exceptionnels réels*)
8 745
28 148
4 761
172 149
9 912
34 611
Autres produits de gestion courante
64 667
84 022
57 417
224 575
57 033
79 753
Total ressources d'exploitation
467 102
458 755
337 407
689 508
627 708
532 940
Source : Comptes de gestion
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
45
Figure n° 2 :
Évolution des dépenses de fonctionnement (en millions d’euros)
Source : Comptes de gestion
Tableau n° 5 :
Évolution des dépenses d’énergie (compte 60612)
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
Evolution
2021-2022
École maternelle
7 206
6 703
4 937
6 360
16 914
10 554
École primaire
25 098
25 365
18 014
23 829
65 554
41 725
Pôle culturel
18 108
23 427
22 496
23 875
37 503
13 628
Clocheton
16 341
17 833
12 946
14 041
29 689
15 648
Hôtel de Ville
7 836
9 202
23 484
14 282
Autres bâtiments
151 172
151 083
130 195
147 096
146 004
- 1 092
Total des dépenses
d’énergie
217 925
224 411
196 424
224 403
319 148
94 745
Total des charges à
caractère général
821 248
909 412
885 459
856 030
1 025 772
169 743
Source : Grands livres 2018-2022
0,8
0,9
0,9
0,9
1,0
1,0
1,1
1,1
1,1
1,2
1,1
1,2
0,3
0,4
0,4
0,4
0,4
0,4
0,1
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
2,3
2,4
2,4
2,5
2,6
2,6
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
2018
2019
2020
2021
2022
2023
En millions
d'euros
Charges à caractère général
Charges de personnel
Autres charges
Charges d’intérêt
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
46
Figure n° 3 : É
volution des pertes dans le volume d’eau (en m
3
) mis en distribution
Source
: Chambre régionale des comptes Grand Est d’après les données issues des rapports annuels sur
le prix
et la qualité du service public de l’eau potable 2018 à 2022
Tableau n° 6 :
Budget annexe de l’eau
- é
volution des produits et des charges d’exploitation
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Vente d’eau
328 152
339 961
262 349
276 664
350 493
410 631
Autres produits de gestion courante
257
99
702
636
738
765
Subvention d'exploitation perçues
0
0
26 221
386
12 534
27 079
Produits de gestion courante
328 409
340 060
289 272
277 686
363 765
438 475
Charges à caractère général
72 946
84 227
91 867
86 340
118 549
125 665
Charges de personnel
96 513
102 007
100 000
98 398
103 932
103 398
Autres charges de gestion (perte sur
créances irrécouvrables)
2 714
3 153
2 585
2 082
0
2 074
Charges d'intérêt et pertes nettes de
change
7 616
4 618
3 834
2 930
2 806
4 129
Total des charges courantes
179 789
194 005
198 286
189 750
225 287
235 265
Source : Comptes de gestion
290 403
89 274
39%
59%
42%
31%
31%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
0
50 000
100 000
150 000
200 000
250 000
300 000
2018
2019
2020
2021
2022
Volume mis en distribution
Pertes sur le réseau
Part des fuites dans le réseau de distribution de l’eau
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
47
Tableau n° 7 : Budget annexe «
Gestion de l’activité thermale et bien
-être » - évolution des produits
et des charges de fonctionnement
En euros
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Fiscalité reversée
(taxe foncière)
49 822
47 774
47 626
47 499
41 838
42 507
Ressources
d'exploitation
(redevance thermale)
546 015
526 460
132 249
0
0
673 566
Produits de gestion
595 837
574 234
179 875
47 499
41 838
716 073
Charges à caractère
général
57 574
51 179
50 710
86 087
55 334
46 201
Subventions de
fonctionnement versée
0
120 000
0
32 265
0
0
Autres charges de
gestion (dont charges
exceptionnelles
réelles*)
0
2 010
226
0
0
0
Total des charges de
gestion
57 574
173 189
50 935
118 352
55 334
46 201
Excédent brut de
fonctionnement
538 264
401 045
128 940
- 70 853
- 13 496
669 872
En % des produits
de gestion
90,3 %
69,8 %
71,7 %
- 149,2 %
- 32,3 %
93,55 %
Titres annulés sur
exercices antérieurs
0
0
0
- 132 249
0
0
CAF nette
538 264
401 045
128 940
- 203 102
- 13 496
669 872
En % des produits
de gestion
90,3 %
69,8 %
71,7 %
- 427,6 %
- 32,3 %
93,55 %
Source : Comptes de gestion
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
48
Annexe n° 2. Nombre de curistes conventionnés par an par station thermale de la région Grand Est
Source :
Centre national des établissements thermaux (CNETH), outil d’analyse des profils des stations thermales françaises, rapport f
inal avril 2022
STATIONS THERMALES
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
MORSBRONN
3 457
NC
3 448
3 444
NC
3 474
3 755
3 801
3 689
3 838
4 037
4 335
4 611
4 801
4 890
1 346
2 510
3 389
NIEDERSBRONN
2 499
2 416
2 377
2 299
2 307
2 204
2 200
2 188
2 051
2 137
2 185
2 357
2 371
2 477
2 513
767
1 496
1 998
BOURBONNE-LES-BAINS
10 110
9 583
9 180
8 723
8 069
8 317
8 278
8 085
7 969
7 800
7 688
7 746
7 866
7 760
7 729
2 331
4 003
4 860
AMNEVILLE-LES-THERMES
14 602
14 678
14 822
14 906
14 795
14 959
14 846
14 974
14 893
15 349
15 145
15 376
15 662
16 048
16 123
4 516
7 705
10 310
BAINS-LES-BAINS
3 896
4 007
4 066
4 072
4 127
4 134
4 393
4 483
4 603
4 820
4 617
5 096
5 082
5 074
5 274
1 648
2 940
3 970
CONTREXEVILLE
580
574
517
411
423
379
442
500
448
452
442
436
436
429
478
146
446
833
PLOMBIERES-LES-BAINS
3 775
3 883
3 936
4 033
3 918
3 946
3 497
3 509
3 631
3 766
3 651
3 695
3 842
3 875
3 911
731
0
18
VITTEL
3 217
3 010
2 968
3 043
2 836
3 072
3 333
3 382
3 614
3 854
4 106
4 407
4 669
4 841
4 937
1 615
2 913
3 443
Grand-Est
42 136
38 151
41 314
40 931
36 475
40 485
40 744
40 922
40 898
42 016
41 871
43 448
44 539
45 305
45 855
13 100
22 013
28 821
Bourbonne-les-bains/ Grand-
Est en %
24%
25%
22%
21%
22%
21%
20%
20%
19%
19%
18%
18%
18%
17%
17%
18%
18%
17%
49
Annexe n° 3.
Concession de service public relative aux thermes, les avenants
successifs
Par un premier avenant signé le 21 juin 1979, la durée de la concession a été prorogée
de 15 années supplémentaires,
soit jusqu’au
31 décembre 2022, en contrepartie de la
construction d’un casino et de l’aménagement de studios dans d’anciens casernements
militaires et a mis à la charge du concessionnaire une redevance domaniale fixée à 5 % du
montant des recettes brutes hors taxes réalisées instaurée au titre des
activités hôtelières.
Par un deuxième avenant du 25 janvier 1984, en contrepartie des investissements
complémentaires réalisés par le concessionnaire en 1981, 1982 et 1983, la durée de la
concession a été prorogée de douze années (13 années, s
elon les termes de l’avenant), soit
jusqu’au 31 décembre 2034, date de fin de la présente concession.
Le troisième avenant du 5 juin 1998 a porté
retrait du domaine thermal de l’immeuble à
usage ancien de cinéma et casino et son déclassement du domaine public ainsi que sa cession à
la commune de Bourbonne-les-bains par acte du 18 mars 1996.
Un quatrième avenant conclu le 9 novembre 2001
a acté la cession par l’
État au profit
de la commune de trois parcelles
25
et en échange la commune a cédé à l’
État deux parcelles
26
nécessaires à la remise en l’état et à la restructuration du parking Thermotel.
Par acte notarié du 16 décembre 2005, la commune de Bourbonne-les-
Bains s’est portée
acquéreur de l’ensemble immobilier thermal composé de l’établissement thermal et de
son parc,
de la maison du directeur, du bâtiment Thermotel à usage de logement, du bâtiment accueillant
l’office du tourisme, de la
fontaine situés au centre-ville et de trois terrains excentrés. La
commune est subrogée aux droits et obligations de l’
État vis-à-vis des locataires et fermiers et
plus particulièrement la Compagnie des thermes de Bourbonne-les-
Bains (article 2.6 de l’acte
précité).
Un cinquième avenant du 6 septembre 2006 a transféré définitivement à la commune la
pleine et entière valeur juridique du traité, du cahier des charges et des avenants intervenus sur
la base de ces deux documents. Cet avenant fige le droit de concession jusqu’à son échéance en
2034.
Un sixième avenant du 18 décembre 2006 a maintenu la redevance initiale de 13 % des
recettes brutes HT d’exploitation du domaine concédé (
article 4
Contenu des soumissions
du
cahier des charges visé en annexe VII de la concession de 1977). Il a, en outre, autorisé le
concessionnaire à développer, fabriquer et commercialiser des produits médicaux et
paramédicaux à partir de l’eau thermale de Bourbonne
-les-Bains, et a fixé une redevance de
5 % appliquée au prix de vente HT du produit obtenu. Il a par ailleurs revu les modalités de
versement des redevances au plus près des remboursements du
prêt d’acquisition des thermes.
Enfin, les parties ont fixé un programme de travaux de modernisation estimé à 700 000
(aménagement d’une salle de repos et d’une tisanerie) dont 50 % du coût supporté par la
commune, en contrepartie de quoi le concessionnaire acquittera une redevance supplémentaire,
dont le taux et les modalités feront l’objet d’un avenant spécifique.
25
AI n° 804, 805 et 808.
26
AI 802 et 810 de 445m².
COMMUNE DE BOURBONNE-LES-BAINS
50
Le septième avenant du 27 mars 2007 a institué une nouvelle redevance de 5 % sur le
chiffre d’affaire HT généré par les prestations de remis
e en forme, soins esthétiques et de
gymnastique, ainsi que sur l’activité commerciale liée à la tisanerie et la boutique suite à la
construction neuve de l’extension.
Le huitième avenant du 4 mars 2011 a fixé à 30
000 € la participation forfaitaire de la
c
ommune au plan de communication élaboré par l’exploitant au titre de l’année 2011 sous
condition de soumission préalable des actions de communications à la commune sans
automaticité de financement ni obligation pour la commune d’y contribuer.
Enfin, un neuvième avenant du 29 mars 2021
a exonéré l’exploitant du paiement de la
redevance au titre des années 2020 et 2021 en raison de la situation sanitaire. La commune a
acté le remboursement du premier acompte perçu pour un montant de 132 249,26
€.
Chambre régionale des comptes de Grand Est
3-5 rue de la citadelle
57000 METZ
Tél : 03.54.22.30.49
grandest@crtc.ccomptes.fr
« La société a le droit de demander compte
à tout agent public de son administration »
Article 15 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen
L’intégralité de ce rapport d’observations définitives
est disponible sur le site internet
de la chambre régionale des comptes Grand Est :
www.ccomptes.fr/fr/crc-grand-est