Sort by *
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
20 juin 2023
Rapport public thématique
LA COLLECTE DES PRÉLÈVEMENTS VERSÉS
PAR LES ENTREPRISES
La collecte des prélèvements obligatoires (impôts, taxes, cotisations et contributions
sociales) au bénéfice des administrations publiques (l’État et ses établissements publics,
organismes de protection sociale et collectivités territoriales) repose en grande partie sur
les entreprises. Ces dernières interviennent à deux titres : elles sont redevables de certains
prélèvements (impôt sur les sociétés, sur le revenu pour les travailleurs indépendants, parts
patronales des cotisations et contributions sociales des employeurs de salariés, cotisations
et contributions sociales personnelles des travailleurs indépendants), mais elles ont aussi à
verser des prélèvements pour le compte de tiers (cotisations et contributions sociales
précomptées sur les salaires, TVA facturée aux clients etc.). Le rapport publié ce jour par la
Cour des comptes porte sur trois thèmes : la connaissance des prélèvements et des
modalités de leur collecte, l’organisation des organismes de collecte et leurs relations avec
les entreprises, ainsi que les voies d’évolution à envisager pour améliorer et simplifier le
processus de collecte des prélèvements versés par les entreprises.
Des transformations de grande ampleur dans la collecte des prélèvements versés par
les entreprises
Les prélèvements versés par les entreprises demeurent en 2021 aussi nombreux et complexes
qu’en 2016 (année de publication par la Cour d’un rapport sur les problématiques de
recouvrement intéressant les entreprises). Un recensement identifie 241 prélèvements dont
les entreprises sont les principaux redevables, pour un montant total de 970 Md€.
Les formalités déclaratives des entreprises ont en revanche sensiblement évolué au cours des
dernières années. La généralisation de la déclaration sociale nominative (DSN) en 2017 a
permis le regroupement de nombreuses déclarations des entreprises et leur dématérialisation.
Alors que la Cour avait constaté que l’organisation de la collecte des prélèvements était
dispersée entre de nombreux organismes, le Gouvernement a affiché en 2018, dans le cadre
du projet Action Publique 2022, l’objectif de centraliser la collecte au sein d’une agence unique
de recouvrement. Dans le domaine fiscal, les lois de finances pour 2019 et 2020 ont ainsi
organisé le transfert par étapes de la plus grande part des missions fiscales de la Douane vers
la DGFiP, et dans la sphère sociale, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 et
quelques autres textes ont poursuivi le mouvement de regroupement du recouvrement autour
des Urssaf, comme la Cour le proposait dans son rapport de 2016.
Des gains d’efficience des réseaux de collecte et un accompagnement des entreprises à
renforcer
Les réseaux de la DGFiP et des Urssaf se sont engagés, parfois de longue date, dans la
centralisation d’une part croissante de la collecte des prélèvements relevant de leur
compétence. La Cour a constaté que les coûts de gestion de la collecte ont évolué sur la période
2014- 2021 de manière différente selon les réseaux : ils ont connu une baisse significative à la
DGFIP (- 15,1 %) du fait de la réduction des effectifs, une légère baisse à la DGDDI (- 1,2 %) et
une augmentation (de 4,4 %) pour le réseau des Urssaf hors intégration du RSI. Par ailleurs, les
relations entre les administrations et les usagers ont connu une évolution significative avec la
mise en œuvre en 2018 de la loi pour un État au service d’une société de confiance, dite loi
Essoc – traduite notamment par l’instauration du droit à l’erreur, qui autorise la correction
d’une erreur commise de bonne foi. Les entreprises bénéficient également d’une plus grande
sécurité, par la garantie fiscale et grâce au développement de la procédure du rescrit antérieure
à cette loi. Par ailleurs, plusieurs dispositifs de la sphère fiscale ont été étendus au secteur
social, avec notamment la mise à disposition du bulletin officiel de la sécurité sociale (Boss) et
la généralisation du dispositif de la médiation dans l’ensemble des Urssaf en 2019. Enfin, la
personnalisation de la relation avec les entreprises a progressé dans les Urssaf au cours des
années récentes.
Étendre les usages de la déclaration sociale nominative et poursuivre les réorganisations de
la collecte
Un premier enjeu concerne la fiabilisation des données sociales. Au-delà de l’amélioration de
la collecte des prélèvements sociaux, le renforcement de la qualité des données sociales est
aussi nécessaire pour garantir le paiement à bon droit des nombreuses prestations sociales qui
dépendent des revenus des bénéficiaires. Un deuxième enjeu porte sur le recouvrement des
prélèvements sociaux par les Urssaf, qui ne devrait plus être fondé sur les données agrégées
de l’ensemble des salariés pris indistinctement, mais sur les données individuelles des salariés
du même établissement. Il conviendrait ainsi que la convention d’objectifs et de gestion (COG)
entre l’Acoss et l’État pour la période 2023-2027 prévoie l’engagement des travaux
informatiques nécessaires au passage à un recouvrement à partir des données individuelles.
Un autre enjeu concerne le transfert aux Urssaf de la collecte des cotisations de retraite
complémentaire des salariés, aujourd’hui assurée par des groupes privés de protection sociale
pour le compte de l’Agirc-Arrco. La Cour s’est exprimée à plusieurs reprises en faveur d’un tel
transfert et recommande que ce transfert s’effectue dans le cadre d’une organisation cible
associant l’Agirc-Arrco et garantissant la prise en compte des mêmes montants de salaires pour
calculer les cotisations exigibles et les points de retraite complémentaire. Un dernier enjeu
concerne l’approfondissement des coopérations entre les administrations fiscales et les
organismes sociaux. Enfin, les axes de coopération mis en œuvre entre le réseau de la DGFiP et
les Urssaf, au niveau national et local ont vocation à être approfondis.
Lire le rapport
CONTACTS PRESSE :
Julie Poissier
Responsable du pôle médias
T
06 87 36 52 21
julie.poissier@ccomptes.fr
Eran Guterman
Chargé des relations presse & réseaux sociaux
T
06 11 41 46 64
eran.guterman@ccomptes.fr
@Courdescomptes
ccomptes
Cour des comptes
Cour des comptes