Les parcs de stationnement souterrains de la Ville de Paris : une attractivité
à renforcer
De nombreuses places de stationnement, insuffisamment
utilisées
Le territoire parisien est équipé d’environ 812 000 places de
stationnement pour les véhicules motorisés (données de 2019)
dont les trois quarts sont implantées dans les immeubles privés
d’habitation et de bureaux et les centres commerciaux. Un quart
appartiennent au domaine public de la Ville de Paris.
Parmi ces dernières, les deux tiers sont des places payantes
en surface, soit 134 000 places (données de 2019), et un tiers
(64 000 places) sont réparties dans 125 parcs de stationnement
dont l’exploitation a été déléguée par la Ville à des entreprises
privées. La faible fréquentation de ces parcs s’explique par le
fait que leurs tarifs sont plus élevés qu’en surface et que peu
de Parisiens possèdent une voiture.
Des parcs de stationnement dont la situation financière se
dégrade
Du fait de leur faible fréquentation, la situation financière des
parcs de la Ville de Paris ne cesse de se dégrader depuis
plusieurs années. Leur chiffre d’affaires a baissé globalement
de plus de 9 % de 2014 à 2019. En outre, leurs exploitants
imputent dans les comptes des parcs des frais de structure
parfois élevés, qui ne sont pas suffisamment encadrés par la
Ville de Paris.
Offre globale de stationnement pour les véhicules
(2019)
Source : Observatoire des déplacements- Bilan 2019
Places dans les parcs concédés par la Ville et les parcs commerciaux
Retrouvez le rapport de la chambre régionale des comptes d’Île-de-France sur son site internet
:
La Ville leur demande, lors du renouvellement des contrats
de délégation de service public, des redevances qui ne sont
pas toujours en rapport avec le chiffre d’affaires dégagé par
les parcs. Cette pratique est préjudiciable aux intérêts de la
Ville car elle participe à la multiplication de parcs déficitaires et
empêche la mise en place de tarifs concurrentiels par rapport
à ceux pratiqués sur la voirie.
La nécessité d’inciter au stationnement en souterrain
plutôt qu’en surface
Ainsi, la Ville de Paris paraît aujourd’hui poursuivre des objectifs
contradictoires : obtenir de l’exploitation des parcs souterrains
le niveau de redevance le plus élevé possible et renforcer leur
attractivité afin de libérer l’espace sur le domaine public en
surface.
Afin de faire baisser la pollution atmosphérique et de libérer
une partie de l’espace public en surface pour favoriser le
développement de formes de mobilité plus respectueuses
de l’environnement, la Ville de Paris a pris la décision
d’inciter les usagers à privilégier le stationnement dans les
parcs souterrains. Le 1
er
juillet 2021 les tarifs horaires de
stationnement des visiteurs en surface ont été augmentés
pour les rendre plus chers que dans les parkings souterrains.
Toutefois, les tarifs de stationnement des résidents en surface
n’ont pas été relevés et restent bien inférieurs à ceux pratiqués
dans les parcs souterrains.
Pour accroître l’attractivité des parcs souterrains, la Ville de
Paris devrait accroître le prix du stationnement des résidents
en surface et continuer de diminuer le prix du stationnement
en souterrain, de manière à ce que la hausse de fréquentation
des parcs compense, au moins en partie, le manque à gagner
occasionné par la baisse des tarifs.
Évolution du résultat net global des parcs souterrains
2014-2019 (en M€)
Source : Ville de Paris, Bilan des DSP et concessions 2014-2019