Sort by *
Le
Président
-Directeur
Général
Monsieur
le
Président,
Monsieur
Pierre
Moscovici
Premier
président
COUR
DES
COMPTES
13,
rue
Cambon
75100
PARIS
CEDEX
01
Paris,
le
2
décembre
2021
Le
rapport
de
la
Cour
des
comptes
sur
les
coûts
du
système
de
production
électrique
en
France
est
le
résultat
d'une
enquête
approfondie.
Il
fait
oeuvre
de
pédagogie
sur
un
domaine
d'une
grande
complexité
et
dont
les
évolutions
doivent
être
anticipées
dès
à
présent,
ainsi
que
la
Cour
le
souligne,
pour
que
la
France
soit
en
mesure
de
disposer
durablement,
à
l'horizon
2030-2050,
d'une
électricité
décarbonée,
sûre
et
à
un
coût
acceptable.
Tout
au
long
de
l'instruction,
qui
s'est
poursuivie
sur
plus
d'une
année,
les
équipes
d'EDF
ont
répondu
aux
multiples
demandes
d'informations
et
de
données
chiffrées,
et
elles
ont
confronté
leurs
analyses
avec
celles
des
rapporteurs
de
la
Cour.
Au
terme
de
cette
enquête,
je
m'attacherai
donc,
pour
l'essentiel,
à
souligner
les
points
majeurs
sur
lesquels
EDF
partage
le
diagnostic
de
la
Cour
et
qui
forment
un
cadre
de
référence
pour
les
décisions
à
prendre
par
l'Etat
:
Les
coûts
pertinents
à
prendre
en
compte
sont
ceux
des
différents
scénarios
de
mix
électrique
et
non
pas
ceux
de
chacune
des
technologies
de
production
de
l'électricité
prise
isolément.
La
comparaison
des
coûts
respectifs
de
chaque
technologie
ne
donnerait,
en
effet,
qu'une
vision
très
partielle
car
ne
pouvant
rendre
compte
de
leur
contribution
au
système
électrique,
par
exemple
sur
leur
caractère
pilotable
ou
non,
ou
sur
les
implications
qu'elles
emportent
dans
la
configuration
du
réseau.
Eu
égard
à
la
distance
qui
nous
sépare
de
l'horizon
2050
et
des
incertitudes
qui
en
résultent,
l'anticipation
des
besoins
futurs
doit
se
combiner
avec
des
solutions
ouvertes
préservant
toutes
les
capacités
de
production
et
les
savoir-faire
qui
leur
sont
associés,
afin
de
rester
manoeuvrant.
Subsistent,
en
effet,
à
l'heure
des
choix,
bien
des
inconnues
sur
les
évolutions
technologiques,
leur
faisabilité
industrielle
et
économique,
leur
acceptation
par
les
territoires
ou
par
l'opinion.
En
tout
état
de
cause,
les
coûts
de
production,
déterminés
à
un
moment
et
dans
un
contexte
donné,
ne
sont
pas
le
seul
paramètre
à
prendre
en
compte
pour
déterminer
la
politique
énergétique
à
l'horizon
2050.
La
lutte
contre
le
changement
climatique
et
la
maîtrise
des
émissions
anthropiques
s'imposent
à
nous
et
prédéterminent
largement
le
champ
des
possibles.
Dans
un
contexte
géostratégique
caractérisé
par
la
montée
des
tensions,
les
considérations
d'indépendance
énergétique
et
de
sécurité
des
approvisionnements
nécessitent
aussi
une
attention
particulière
pour
déterminer
les
choix
à
opérer.
De
même,
les
savoir-faire
propres
à
chacune
des
filières
de
production,
les
capacités
liées
au
dimensionnement
du
tissu
industriel
et
à
la
chaîne
de
valeur
entrent
également
dans
le
champ
de
la
décision.
22-30,
avenue
de
Wagram
Téléphone
+33
1
40
42
22
22
EDF
SA
au
capital
de
1
463
719
402
euros
75382
Paris
cedex
08
-
France
Télécopie
+33
1
40
42
89
00
552
081
317
R.C.S.
Paris
,,,
Le
groupe
EDF
est
certieel.3•0
14001
www.edf.com
s
a'''
%
eDF
d
En
outre,
nous
n'avons
plus
beaucoup
de
temps
devant
nous
pour
développer
et
construire
les
moyens
de
production
dont
le
pays
devra
se
doter
à
l'horizon
de
la
neutralité
carbone.
Le
temps
de
l'industrie
est
exigeant
et
ne
peut
être
subordonné
indéfiniment
à
celui
du
débat
et
de
la
confrontation
des
idées.
S'agissant
d'infrastructures,
nous
savons
par
expérience
qu'il
faut
composer
avec
la
complexité
de
leur
ingénierie,
avec
les
limites
physiques
de
leur
réalisation,
aussi
bien
qu'avec
leur
acceptation
sociétale,
et
avec
le
rôle
majeur
des
autorités
administratives
indépendantes
qui
en
assurent
la
régulation.
D'un
point
de
vue
méthodologique,
la
question
de
la
formation
des
prix
dans
un
cadre
compétitif
est
différente
de
celle
relative
au
coût
du
mix
électrique,
qui
est
au
centre
de
l'interrogation
portée
par
le
rapport.
Leurs
analyses
respectives
sont
fondées
sur
des
paramètres
distincts
et
ne
peuvent
aboutir
à
une
réponse
unique.
Traiter
dans
un
même
document
de
l'une
et
de
l'autre
pourrait
amener
certaines
incompréhensions
pour
un
lecteur
insuffisamment
avisé.
Au-delà
de
ces
points
de
convergence
et
de
méthode,
je
souhaite
rappeler
l'avantage
que
représente
pour
la
France
son
système
électrique
:
en
termes
macro-économiques,
de
prix
et
de
qualité
de
service
au
bénéfice
des
consommateurs
et,
bien
évidemment,
au
regard
des
enjeux
climatiques.
Le
rôle
central
de
l'électricité
dans
la
transition
énergétique
fait
désormais
consensus.
L'Agence
Internationale
de
l'Energie
va
même
jusqu'à
proposer
que
le
secteur
électrique
soit
décarboné
avant
2050
dans
les
pays
industrialisés.
La
France
dispose
d'une
longueur
d'avance
;
son
système
électrique
est
déjà
décarboné
à
plus
de
92%
grâce
au
nucléaire
et
aux
énergies
renouvelables.
Par
ailleurs,
il
lui
assure
une
position
structurelle
d'exportateur
électrique.
Il
est
donc
essentiel
de
pérenniser
cet
atout
à
l'horizon
2050
et
au-delà.
Pour
ce
qui
le
concerne,
le
groupe
EDF
est
un
acteur
pleinement
engagé
de
la
transition
énergétique,
qui
est
au
coeur
de
sa
raison
d'être
et
qui
dicte
les
investissements
et
les
transformations
à
opérer
dans
chacun
de
ses
métiers.
S'agissant
du
nucléaire,
les
travaux
du
Grand
Carénage
permettront
de
poursuivre
l'exploitation
du
parc
nucléaire
existant
avec
un
niveau
de
sûreté
satisfaisant
aux
meilleurs
standards
internationaux.
Dans
le
cadre
du
plan
Excell,
les
ingénieries
d'EDF
réalisent
un
travail
en
profondeur
pour
atteindre
les
niveaux
de
qualité
et
d'excellence
que
requiert
la
construction
des
nouveaux
réacteurs.
S'agissant
des
énergies
renouvelables,
nous
ne
disons
pas
suffisamment
que
le
groupe
EDF
est
un
acteur
majeur
du
développement
du
photovoltaïque,
de
l'éolien
terrestre
et
de
l'éolien
maritime
en
France.
Ses
performances
et
sa
compétitivité
bénéficient
des
développements
à
l'international.
Pour
sa
part,
le
parc
hydroélectrique
exploité
par
EDF,
d'une
capacité
supérieure
à
20
GW,
apporte
une
contribution
essentielle
à
l'équilibre
offre
-demande
du
système
électrique.
Par
ailleurs,
les
capacités
d'ingénierie
et
de
R&D
de
l'entreprise
sont
mobilisées
pour
préparer
les
solutions
technologiques
qui
viendront,
dans
un
avenir
un
peu
plus
lointain,
compléter
le
mix
de
production
électrique
:
SMR,
éolien
maritime
flottant,
centrales
à
cycle
combiné
fonctionnant
à
l'hydrogène
ou
au
gaz
de
synthèse.
Dans
le
même
temps,
EDF
investit
dans
la
transformation
des
usages
à
l'aval,
afin
de
réduire
la
part
des
énergies
fossiles
dans
les
bâtiments,
les
transports
et
l'industrie.
2/3
li
a`
%
eDF
wis
En
dernier
lieu,
je
me
réfère
aux
travaux
prospectifs
réalisés
par
RTE
à
la
demande
du
Gouvernement
avec
les
acteurs
de
la
place
sur
les
Futurs
Energétiques
2050.
Comme
la
Cour
l'a
observé
dans
son
rapport,
cet
exercice
est
très
précieux
pour
décider
des
grands
choix
énergétiques
à
engager.
Il
montre
les
chemins
possibles
et
les
conditions
pour
y
parvenir
afin
de
produire
significativement
plus
d'électricité
décarbonée
à
cet
horizon.
A
l'heure
des
défis
climatiques
et
environnementaux
qui
interrogent
jusqu'à
l'avenir
de
notre
humanité,
le
débat
n'est
plus
à
un
choix
entre
le
nucléaire
et
le
renouvelable,
car
il
s'agit
d'optimiser
leurs
complémentarités,
et
c'est
affaire
urgente.
Je
vous
prie
de
croire,
Monsieur
le
Président,
à
l'assurance
de
ma
haute
considération.
Jean-
rn
rd
Lévy
3/3