Mission « Gestion du patrimoine 
immobilier de l’État
» 
Note d’analyse 
de 
l’exécution
budgétaire 
2020 
 
MISSION « GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILI
ER DE L’ÉTAT
» 
3 
Compte d’affectation spéciale 
« Gestion du 
patrimoine immobilier de l’État
» 
Programme 
721 
–
Contribution des cessions immobilières au 
désendettement de l’État
Programme 
723 
–
Opérations immobilières et entretien des 
bâtiments de l’État
Graphique n° 1 :
recettes et dépenses exécutées (en M€)
Graphique n° 2 :
évolution du solde de trésorerie (en M€)
 
4 
COUR DES COMPTES 
Synthèse 
Les résultats de l’exercice
L’analyse de l’exécution budgétaire en 2020, qui ne s’est pas écartée 
des principes et des règles du droit budgétaire, fait apparaître que : 
- 
les recettes encaissées sont significativement inférieures à la prévision 
et, au total, diminuent des deux tiers d’une année à l’autre
; cette 
évolution notable ne tient cependant qu’au fait que
trois opérations 
exceptionnelles par leur montant 
(461 M€, au total) ont
été achevées 
en 2019 ; 
- 
sans ces dernières, les recettes des cessions sont stables en 2020 
(157,5 
M€, contre 152,5 M€ en 2019),
en dépit de la baisse du nombre 
de biens cédés (-14,5 %), conséquence de la crise sanitaire qui a 
conduit à suspendre les procédures de cession entre mars et mai 2020 ; 
les recettes des redevances 
(94,3 M€) 
se sont par ailleurs établies à un 
niveau inférieur mais proche de celui initialement prévu (-11,9 %) ; 
- 
la consommation des autorisations d’engagement diminue d’un tiers 
du fait, notamment, que des opérations importantes avaient été 
engagées fin 2019, tandis que la consommation des crédits de 
paiement suit une tendance inverse ; 
- 
en fin d’exercice, le solde des restes à payer 
se réduit et reste maîtrisé ; 
combiné aux AE affectées, il atteint 69,5 % de la trésorerie disponible, 
qui baisse 
d’un quart d’une fin d’année à l’autre.
Les perspectives 
Le CAS a compté pour 9,3 % des AE ouvertes pour 2020 au titre 
des dépenses de l’État propriétaire (4,6 Md€). Il continue, à ce titre,
de 
jouer un rôle modeste au sein de la politique immobilière de l’État.
Fin 2020, la situation budgétaire du CAS ne pose pas de difficulté. 
À terme, la logique économique qui sous-tend son fonctionnement paraît, 
en revanche, incertaine en raison de la raréfaction des biens attractifs pour 
la vente. 
Cette perspective conduit désormais la DIE à chercher à diversifier 
davantage les ressources du CAS pour lui permettre de disposer de recettes 
récurrentes et adaptées au financement de projets immobiliers pluriannuels. 
Cette démarche devra être poursuivie 
dans la perspective d’un 
renforcement des moyens du CAS de nature à garantir la pérennité de sa 
logique économique. 
 
MISSION « GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILI
ER DE L’ÉTAT
» 
5 
Si 
la crise sanitaire n’a pas eu d’autres effets
, en 2020, que de 
retarder le lancement ou la réalisation des opérations immobilières 
financées sur le CAS, ses effets à moyen et long terme et ceux des 
nouveaux usages (télétravail, notamment) sur le marché immobilier 
professionnel sont encore indéterminés. 
Enfin, la Cour recommandait de faire évoluer la forme et le contenu 
du document de politique transversale relatif à l’immobilier de l’État et de 
ses opérateurs de manière à rendre plus clairement compte de leur stratégie 
et de leur performance dans ce domaine. Cette recommandation a été en 
très grande partie mise en œuvre et n’est donc pas reconduite
. 
 
6 
COUR DES COMPTES 
Recommandations 
La Cour ne formule pas de recommandations.
 
MISSION « GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILI
ER DE L’ÉTAT
» 
7 
Sommaire 
Introduction 
....................................................................................................
9
1
Les résultats de l’exercice
........................................................................
11
1.1
Une exécution conforme aux règles budgétaires 
.................................
11
1.2
Une chute des recettes imputable à l’absence d’opérations 
exceptionnelles 
....................................................................................
12
1.3
Une mobilisation du foncier public qui marque le pas 
........................
14
1.4
Une évolution contrastée des dépenses 
...............................................
15
1.5
Des engagements maîtrisés 
.................................................................
16
2
Les grandes composantes de la dépense 
.................................................
19
2.1
Les opérations structurantes et de cession 
...........................................
19
2.2
L’entretien à la charge du propriétaire
................................................
20
3
Les perspectives 
........................................................................................
22
3.1
Des réflexions à faire aboutir sur l’avenir du
compte 
.........................
22
3.2
Une performance qui progresse lentement 
..........................................
23
3.3
Un document de politique transversale remanié et enrichi 
..................
26
Annexes 
.........................................................................................................
29
 
MISSION « GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILIER DE 
L’ÉTAT
» 
9 
Introduction 
Le compte d’affectation spéciale (CAS) «
Gestion du patrimoine 
immobilier de l
’État
», dont l’article 47 de la LFI pour 2006 définissait à 
l’origine les principes de fonctionnement, est placé sous la responsabilité 
de la direction de l’immobilier de l’État.
Il a vocation à mutualiser les recettes issues des produits de cessions 
d’actifs immobiliers
1
et des produits de redevances domaniales ou de 
loyers perçus afin de financer des opérations immobilières structurantes
2
et 
des dépenses d’entretien dites «
du propriétaire »
3
réalisées au profit des 
services de l’État et de ses opéra
teurs. De cette manière, les ministères 
occupants sont assurés de se voir rétrocéder une part significative des 
produits de cessions et, par là même, incités à restructurer le parc 
immobilier qu’ils occupent.
Depuis sa création, la structure et le périmètre du CAS ont été 
régulièrement modifiés, tant en recettes qu’en dépenses, afin de l’adapter 
aux évolutions de la politique immobilière de l’État. La refondation de cette 
dernière, décidée en 2016, a ainsi conduit à de nouveaux ajustements pour 
faire du CAS 
un vecteur plus cohérent des dépenses de l’État propriétaire
: 
- 
les dépenses d’entretien du propriétaire qui, jusqu’en 2016, étaient 
financées à partir du programme 309 « Entretien des bâtiments de 
l’État
», supprimé depuis, ont été transférées au CAS afin 
d’offrir 
davantage de souplesse et de simplicité aux gestionnaires concernés ; 
- 
jusqu’au 31 décembre 2025
4
, des dépenses d’investissement ou 
d’entretien du propriétaire réalisées par l’État sur les infrastructures 
opérationnelles de la défense nationale peuvent être financées par le 
CAS alors même qu’elles n’y sont pas éligibles normalement, du fait 
qu’elles combinent souvent bureaux et infrastructures techniques.
Afin de lui permettre de faire face à ces nouvelles dépenses, des 
recettes non fiscales (redevances domaniales, loyers perçus) lui ont été 
1
Entre 2006 et 2020, la vente d’implantations superflues a ainsi rapporté 7,7 Md€.
2
Acquisitions, constructions, restructurations, dépenses préalables à cession. 
3
Maintenance préventive ou corrective, mise en conformité, remise en état, contrôles 
réglementaires et diagnostics, par opposition à l’entretien courant, qui incombe à 
l’occupant
sur ses propres crédits budgétaires, même si, en pratique, des recouvrements 
peuvent exister. 
4
Article 88 de la LFI pour 2019. 
 
10 
COUR DES COMPTES 
affectées et le caractère obligatoire de sa contribution au désendettement 
de l’État a été supprimé.
Fin 2020, le CAS comporte le programme 721 « Contribution des 
cessions immobilières au désendettement de l’Éta
t 
», qui n’est pas doté de 
crédits, et le programme 723 « Opérations immobilières et entretien des 
bâtiments de l’État
». Ce dernier est divisé en douze budgets opérationnels 
de programme (BOP) centraux 
–
correspondant aux ministères, qui 
disposent de délégations de gestion pour exécuter les dépenses 
–
, deux 
BOP centraux mutualisés et vingt-
quatre BOP déconcentrés, s’agissant 
notamment des opérations suivies par les préfets de région
5
. 
Par ailleurs, toute opération engagée sur le programme 723 qui 
contribue à accélérer la transition énergétique et à réduire la part 
structurelle de la dépense publique entre formellement dans le champ du 
grand plan d’investissement (GPI) lancé par l’État et fait l’objet, à ce titre, 
d’un suivi spécifique sur le plan budgétaire
. 
Enfin, en application de la loi de programmation des finances 
publiques pour la période 2018 à 2022, le CAS est pris en compte pour 
apprécier le respect de la norme de dépenses pilotables de 
l’État.
Au total, le CAS a compté pour 9,3 % des autorisations 
d’engagement
ouvertes 
pour 
2020 
au 
titre 
des 
dépenses 
« du 
propriétaire » (4,6 
Md€
6
), contre 11,3 % en 2019. Il continue, à ce titre, de 
jouer un rôle de plus en plus modeste au sein de la politique immobilière 
de l’État qui s’appuie, en priorité, sur
: 
- 
les programmes supports des ministères ; 
- 
le programme 348 « Rénovation des cités administratives et autres 
sites domaniaux multi-occupants » de la mission « Transformation et 
fonctions publiques » ; 
- 
le programme 362 « Écologie » de la mission « Plan de relance » à 
compter de 2021, dont une action est consacrée à la rénovation 
thermique des bâtiments publics
7
. 
5
Tandis que les préfets de département gèrent chacun une unité opérationnelle (UO). 
6
Auxquels s’ajoutent, par ailleurs, 4,5
Md€ au titre des dépenses «
de l’occupant
». 
7
Et pour laquelle la loi de finan
ces pour 2021 a ouvert 3,7 Md€ d’
autorisations 
d’engagement
et 1,6 Md€ de 
crédits de paiement. 
 
MISSION « GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILIER DE 
L’ÉTAT
» 
11 
1
Les résultats de l’exercice
Le tableau suivant présente l’évolution du CAS en 20
20 et le solde 
des différents agrégats en fin d’exercice.
Tableau n° 1 :
données de l’e
xécution budgétaire du CAS en 2020 
Source : Cour des comptes, à partir de Chorus. 
1.1
Une exécution conforme aux règles budgétaires 
L’exécution budgétaire du CAS ne s’est pas écartée des principes et 
des règles applicables. En particulier : 
- 
aucun virement ni 
transfert de crédits n’est intervenu entre le budget 
général et le CAS, dans le respect du II. de l’article 20 de la loi 
organique relative aux lois de finances du 1
er
août 2001 (LOLF) ; 
- 
les recettes du CAS ont été complétées par des versements du budget 
général à hauteur de 5,4 
M€, soit 
1 % des crédits de paiement initiaux 
du CAS, dans la limite de 10 % fixée par le I. de l’article 21
; 
- 
le total des dépenses engagées ou ordonnancées en cours d’année n’a 
pas excédé le total des recettes constatées, conformément au II. de 
l’article 21
; 
- 
en application de ce même article, les montants d’autorisations
d’engagement (AE) et de crédits de paiement (CP) non consommés en 
2019 et reportés en 2020, qui s’établissaient respectivement à 
189,9 
M€ et 710,6 M€, n’ont pas 
excédé le solde de trésorerie du 
compte fin 2019, soit 1 045,6 
M€.
Par ailleurs, conformément aux principes et règles du droit 
budgétaire applicables aux comptes d’affectation spéciale, la direction de 
En M€
AE
CP
Recettes
Trésorerie
Restes
à payer
Solde fin 2019
189,9
710,6
s.o.
1 045,6
519,3
Crédits non reportés
-8,8 
0,0
Crédits ouverts en LFI
428,0
447,0
Mouvements de crédits
4,2
-27,9 
Solde disponible
613,3
1 129,7
Exécution
-392,5 
-522,0 
261,5
-260,5 
-129,5 
Solde fin 2020
220,8
607,7
s.o.
785,1
389,8
dont AE affectées
155,8
 
12 
COUR DES COMPTES 
l’immobilier de l’État doit, dans le cas des opérations d’investissement, qui 
constituent 
par définition une part importante de l’activité du CAS, affecter 
les AE disponibles préalablement à leur consommation, celle-ci devant 
intervenir dans les deux ans de leur affectation
8
pour que soit autorisé leur 
éventuel report au-delà. 
À cet égard, les autorisations d’engagement affectées non engagées 
(AEANE) représentent, fin 2020, 70,6 % du solde des AE susceptibles 
d’être reportées, contre 65,8
% fin 2019 et 17,0 % deux ans auparavant, ce 
qui est cohérent avec l’évolution des dépenses sur cette période.
1.2
Une chute des recettes imputable 
à l’absence 
d’opérations exceptionnelles
Comme les années passées, le compte retrace en recettes, 
principalement, le produit des cessions de b
iens immobiliers de l’État.
Les trois sources suivantes de recettes du domaine public et privé 
non militaire de l’État
lui sont aussi attribuées : 
- 
les redevances des concessions ou autorisations de toute nature ; 
- 
les redevances des logements concédés par l
’État dont il est 
propriétaire ; 
- 
les loyers et indemnités d’occupation.
En outre, l’article 93 de la LFI pour 2019 a prévu l’extension des 
recettes du CAS aux redevances et loyers du domaine public et privé dont 
le ministre des armées est le gestionnaire. 
Le tableau suivant détaille les recettes enregistrées sur le CAS. 
Tableau n° 2 :
recettes du CAS en 2020 
Source : Cour des comptes, à partir des documents budgétaires et de Chorus. 
8
Article 158 du décret GBCP. 
LFI
2020
Total des recettes
729,1
380,0
261,5
Cessions immobilières
613,3
280,0
157,5
Redevances domaniales et loyers
107,1
100,0
94,3
Versements du budget général
4,6
0,0
5,4
Fonds de concours
4,1
0,0
4,3
Exécution
2020
En M€
Exécution
2019
 
MISSION « GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILIER DE 
L’ÉTAT
» 
13 
La LFI pour 2020 retenait un objectif de recettes de cessions 
immobilières nettement en retrait par rapport à celles de 2019 (-48 %) ; elle 
faisait, par ailleurs, l’hypothèse d’une 
légère diminution des redevances 
domaniales. 
Les recettes de l’exercice ont finalement été sensiblement 
inférieures à ces prévisions. 
Dans le cas des redevances et recettes assimilées, la diminution 
constatée est notamment imputable aux mesures de report
9
puis 
d’annulation
10
prises à l’égard des débiteurs concernés à la suite de la crise 
sanitaire et de ses conséquences économiques. Le niveau des redevances 
reste néanmoins proche de celui prévu en LFI, ce qui 
s’explique
, selon la 
DIE, par une gestion restée dynamique dans ce domaine. 
S’agissant des recettes des cessions immobilières, elles représentent 
à peine un quart de celles de 2019, qui avaient cependant bénéficié de la 
réalisation de trois cessions exceptionnelles
11
, ainsi que l’illustre le 
graphique suivant. 
Graphique n° 3 :
évolution des recettes du CAS 
Source : Cour des comptes, à partir de Chorus. 
9
A
rticle 6 de l’ordonnance 2020
-319 du 25 mars 2020 modifié par l'ordonnance 
n° 2020-460 du 22 avril 2020. 
10
Article 1 de la loi n° 2020-935 du 30 juillet 2020 de finances rectificative pour 2020. 
11
Une partie de l
’îlot Saint
-Germain, situé dans le 7
e
arrondissement à Paris, pour 
368,1 
M€
, 
l’hôtel de Seignelay, situé dans le même arrondissement,
pour 61,0 
M€ 
et le 
site de l’école normale supérieure Paris
-Saclay pour 31,8 
M€.
0
100
200
300
400
500
600
700
800
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
En M€
Redevances et autres recettes
Cessions unitairement supérieures ou égales à 25 M€
Cessions unitairement inférieures à 25 M€
 
14 
COUR DES COMPTES 
Sans ces opérations exceptionnelles par leur montant, les recettes de 
cession sont stables en 2020 (157,5 M€, contre 152,5 M€ en 2019), en dépit 
de la baisse du nombre de biens cédés (567, soit -14,5 % par rapport 
à 2019), conséquence de la crise sanitaire qui a conduit à suspendre les 
procédures de cession entre le 16 mars et le 11 mai 2020. 
Cette 
situation d’ensemble
s’explique par la raréfaction, au fur et à 
mesure des cessions depuis 2006, des biens attractifs. La direction de 
l’immobilier de l’État (DIE) considère ainsi que
, fin 2020, plus des trois 
quarts des 1 870 biens immobiliers déclarés inutiles et remis au Domaine 
–
d’une surface utile brute de 3,6 millions de mètres carrés et d’une valeur 
qu’elle estime à 1,4
Md€ environ
–
sont « Difficiles » ou « Très difficiles » 
à céder. 
Toutes choses égales par ailleurs, la 
capacité de l’État à poursuivre 
les cessions immobilières à un rythme et pour des montants suffisamment 
élevés pour pouvoir continuer à financer la réalisation d’opérations 
structurantes et de travaux de gros entretien paraît très limitée à long terme, 
alors même que les nouvelles ressources qui ont été allouées au CAS à 
partir de l’exercice 2017 jou
ent encore 
le rôle de recettes d’appoint.
Cette situation incite à faire aboutir les réflexions engagées, il y a 
plus de deux ans déjà, sur l’avenir du CAS (cf
. 
infra
§ 3.1). 
1.3
Une mobilisation du foncier public qui marque 
le pas 
Pour faciliter l’action de l’État, deux dispositifs juridiques 
dérogatoires prévoient que ce dernier puisse céder, au-
delà même d’une 
marge raisonnable de négociation, un actif immobilier à un prix inférieur à 
celui du marché. 
1.3.1
La restructuration des sites de défense 
Depuis 2009, l’État peut céder à l’euro symbolique aux communes 
qui en font la demande les emprises reconnues inutiles par le ministère des 
armées dans le cadre de ses opérations de restructuration. 
Mis en place jusqu’au 31 décembre 2014 par l’article 67 de la loi de 
finances pour 2009, ce dispositif a été prorogé jusqu’au 31 décembre 2019 
par l’article 39 de la loi de finances pour 2015.
Il 
s’est traduit par des moindres recettes d’un montant 
total de 
273,8 
M€ sur la période 2009
-2019. En 2020, elles se sont élevées à 
15,0 
M€
(contre 19,4 M€ en 2019)
. 
 
MISSION « GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILIER DE 
L’ÉTAT
» 
15 
1.3.2
La décote « Duflot » 
Afin de favoriser la production de logements, en tout ou partie 
sociaux, l’État peut céder
12
un terrain, bâti ou non, de son domaine privé, 
pour un prix inférieur à la valeur vénale de ce dernier, telle que déterminée 
par la DIE en tenant compte du prix du foncier libre de référence. 
Suite à la loi n
o
2013-61 du 18 janvier 2013 relative à la mobilisation 
du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations 
de production de logement social, la décote ainsi accordée peut représenter 
jusqu’à la totalité de la valeur vénale (contre 35
% auparavant). 
L’incidence de 
la décote « Duflot » sur la situation budgétaire du 
CAS immobilier diminue significativement
, ainsi que l’illustre le tableau 
suivant. 
Tableau n° 3 :
décotes « Duflot » accordées entre 2013 et 2020 
Source 
: direction de l’immobilier de l’État.
Sa faible utilisation, que la Cour a déj
à eu l’occasion de relever
13
, 
se 
confirme en 2020, avec un nombre très faible d’opérations réalisées.
1.4
Une évolution contrastée des dépenses 
Le tableau suivant retrace l’exécution des crédits sur le CAS.
Tableau n° 4 :
crédits immobiliers ouverts 
et consommés en 2020 sur le programme 723 
Source : documents budgétaires et Chorus. 
12
Ce principe général a été posé par l’article 95 de la loi du 18 janvier 2005 de 
programmation pour la cohésion sociale et figure au I. de l’article L. 3211
-7 du code 
général de la propriété des personnes publiques (CG3P). 
13
Cour des comptes, 
Référé sur l’évaluation du dispositif de la décote sur le foncier 
public en faveur du logement social
, octobre 2017. 
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
Total
Nombre de cessions
1
11
19
34
20
18
11
3
117
Décote (en M€)
1,1
27,1
48,5
29,8
27,6
70,2
17,3
2,6
224,2
En M€
Consommé(e)s 
en 2019
Ouvert(e)s 
en LFI 2020
Consommé(e)s 
en 2020
Autorisations d’engagement
598,3
428,0
392,5
Crédits de paiement
385,8
447,0
522,0
 
16 
COUR DES COMPTES 
Alors 
que, 
en 
2019, 
la 
consommation 
des 
autorisations 
d’engagements était repartie à la hausse, elle diminue de 34,4 % en 2020 
en raison : 
- 
des opérations immobilières significatives lancées fin 2019 (cf. 
infra
§ 2.1) ; 
- 
d’un plus faible niveau 
de recettes encaissées en 2020, qui 
conditionnent le lancement de toute nouvelle opération immobilière, 
conformément à la charte de gestion du CAS ; 
- 
de la crise sanitaire, qui a notamment conduit à interrompre, au 
moment du premier confinement, des projets immobiliers en cours ou 
à retarder le lancement de nouveaux projets. 
Compte tenu des délais, parfois longs en matière immobilière, entre 
l’engagement d’une dépense, sa liquidation et son paiement, la 
consommation de crédits de paiement suit une tendance inverse en 2020 de 
celle de la consommation des autorisations d’engagement.
Par ailleurs, la part des dépenses consacrées à l’entretien du 
propriétaire a progressé entre 2019 et 2020 (cf. 
infra
§ 2), passant de 
29,9 % à 39,3 
% en AE, ce qui est conforme à l’objectif de 30
% minimum 
fixé par le responsable de programme. 
Enfin, la LFI pour 2020 estimait que 35,3 % des AE et 36,0 % des 
CP ouverts étaient 
susceptibles d’être consommés
14
pour financer des 
opérations immobilières dans le champ du grand plan d’investissement.
1.5
Des engagements maîtrisés 
Fin 2020, le solde des restes à payer excède largement la prévision 
du projet annuel de performances (PAP) annexé au projet de LFI 
pour 2020. 
Cette dernière reposait, comme les années passées, sur l’hypothèse 
d’un rythme de consommation des AE et CP proche de celui observé en 
moyenne, ce que la nature des opérations financées rend en réalité très 
incertain. 
14
Les données d’exécution au 31 décembre 20
20 ne sont pas encore disponibles, 
la dernière situation date du 30 juin. 
 
MISSION « GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILIER DE 
L’ÉTAT
» 
17 
Tableau n° 5 :
évolution des restes à payer du programme 723 
Source 
: direction de l’immobilier de l’État.
Le solde combiné des restes à payer et des AE affectées, qui 
correspond aux opérations immobilières en cours ou sur le point d’être 
lancées, atteint 69,5 % de la trésorerie disponible, contre 61,9 % un an 
auparavant. 
Par ailleurs, si le solde des restes à payer a diminué de 25 % en un 
an, ce dernier, exprimé en nombre de jours de consommation d’AE, 
progresse, en réalité (360 jours, contre 314 jours fin 2019), ce qui est 
c
ohérent avec le décalage calendaire qu’a entraîné la crise sanitaire dans la 
mise en œuvre des projets immobiliers.
Enfin, la comptabilité générale de l’État apporte un éclairage sur la 
nature de ces restes à payer : ils constituent, pour 8 % à peine, des passifs 
exigibles à moins d’un an
; pour le reste, il 
s’agit de passifs annuels ou 
pluriannuels enregistrés en hors bilan. 
Le tableau suivant présente la réconciliation des informations 
portées par les deux comptabilités. 
Tableau n° 6 :
solde des engagements financiers du CAS 
Source : Chorus. 
sur AE
consommées
avant 2020
sur AE
consommées
en 2020
PAP 2020
300,0
428
-181,8
-265,2
281,0
Exécution 2020
519,3
392,5
-374,5
-147,5
389,8
Restes à payer 
(en M€)
Solde au
31 déc. 2019
AE consommées
en 2020
CP consommés en 2020
Solde au
31 déc. 2020
Nature de 
l'engagement
Traduction 
comptable
Service
fait ?
Traduction
comptable
Nature de
l'obligation
10,4
Dettes
18,8
Factures non parvenues, 
charges à payer
Non
360,6
360,6
Engagements hors bilan
0,0
Autres charges à payer
Certaine
178,6
Provisions pour risques
et charges
Probable
ou certaine
0,0
Engagements hors bilan
Éventuelle
Absence 
d'engagement 
juridique
s.o.
s.o.
-
CAS 760 - OPÉRATIONS NON SOLDÉES
Comptabilité budgétaire
Comptabilité générale
Solde au
31 déc. 2020 (M€)
Existence d'un 
engagement 
juridique
Restes
à payer
Oui
29,2
Certaine
 
18 
COUR DES COMPTES 
Les provisions pour risques et charges enregistrées concernent, pour 
leur presque-totalité, le coût prévisionnel du traitement 
–
qui incombe à 
l’État du fait de la loi –
des effets nocifs que des pollutions ont entraînés 
sur des sites gérés par le ministère des armées ainsi que des bâtiments 
amiantés qu’il contrôle.
Elles sont cependant largement sous-évaluées
15
et ne sont donc pas 
une indication fiable 
de l’effort budgétaire que l’État aurait 
véritablement 
à fournir à ce titre. 
15
Cour des comptes, 
Acte de certification des comptes de l’État –
Exercice 2019, avril 
2020
, § 72 et suivants. 
 
MISSION « GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILIER DE 
L’ÉTAT
» 
19 
2
Les grandes composantes de la dépense 
Les dépenses financées sur le CAS concernent, en priorité, les 
immeubles de bureau et de logement 
dont l’État est propriétaire et 
résultent, d’une part, d’opérations structurantes et de cession et, d’autre 
part, d’actions d’entretien «
lourd ». 
Elles sont récapitulées dans le tableau suivant. 
Tableau n° 7 :
dépenses immobilières détaillées par action (en M€)
Source : documents budgétaires et Chorus. 
2.1
Les opérations structurantes et de cession 
Ces opérations concernent : 
- 
les 
travaux de remise à neuf, de restructuration ou d’agrandissement 
et, plus largement, tous ceux qui visent, par des modifications 
structurelles, à en améliorer le potentiel de services, donc la valeur 
vénale ; 
- 
les frais accessoires directement liés à la ce
ssion d’un bien
: 
organisation matérielle, expertises techniques, honoraires, etc. 
La consommation des AE en 2020 se situe en deçà du montant 
ouvert en LFI et à un niveau très inférieur à celui de 2019. En particulier : 
- 
en 2019, le ministère de l’intérieur
avait consommé 113,7 
M€ d’AE 
en vue d’acquérir deux terrains à Saint
-Ouen, où sera construit le futur 
site unique de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ; 
un tel niveau de consommation ne s’est pas reproduit en 2020
; 
Consommé(e)s
en 2019
Ouvert(e)s
en LFI 2020
Consommé(e)s
en 2020
AE
419,6
268,0
238,1
CP
215,0
287,0
363,0
AE
107,8
93,0
78,8
CP
99,2
96,0
89,0
AE
47,9
45,0
50,6
CP
48,9
42,0
48,3
AE
23,0
22,0
25,0
CP
22,7
22,0
21,7
AE
598,3
428,0
392,5
CP
385,8
447,0
522,0
TOTAL
Opérations structurantes
et de cession
Gros entretien, réhabilitation, mise en conformité et remise en état
Maintenance à la charge du propriétaire
Contrôles réglementaires, audits, expertises et diagnostics
Entretien à la charge
du propriétaire
 
20 
COUR DES COMPTES 
- 
la crise sanitaire a conduit à interrompre, au moment du premier 
confinement, des projets immobiliers en cours ou à retarder le 
lancement de nouveaux projets. 
À 
l’inverse, l
a consommation de CP progresse significativement par 
rapport à 2019 (+68,8 %) : 
- 
elle a surtout concerné des opérations lancées au cours des exercices 
précédents
, notamment celle précitée du ministère de l’intérieur 
(113,7 M€ de CP consommés en 2020)
; 
- 
le ministère des armées a subventionné le projet immobilier de 
l’Office national d’études et de recherche
s aérospatiales (ONERA) 
à hauteur 
de 58,6 M€
; 
- 
le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche 
- 
le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a 
consommé 25 M€ de CP 
pour le projet de campus hospitalo-
universitaire du Grand Paris N
ord (CHUGPN) et 13,5 M€ 
au titre de 
l’appel à projets « Financement d’actions d’économies d’énergie à 
gains rapides dans les bâtiments de l’État », lancé par la direction de 
l’immobilier de l’
État dans le cadre de France Relance. 
2.2
L’entretien à la charge du
propriétaire 
L’entretien du propriétaire, aussi appelé entretien «
lourd », 
recouvre des dépenses de natures diverses. 
2.2.1
Les dépenses de gros entretien, réhabilitation, mise en 
conformité et remise en état 
Cette catégorie de dépenses correspond aux travaux significatifs 
réalisés sur le bâti et les équipements qui ont pour but de restaurer le 
potentiel de services de ces derniers, mais pas de l’augmenter 
contrairement aux opérations structurantes (cf. 
supra
§ 2.1). 
Il s’agit, en pratique, de remédier à des si
tuations de vétusté et 
d’obsolescence technique par
: 
- 
la mise en conformité avec les réglementations en vigueur 
(désamiantage, rénovation des ascenseurs, etc.) ; 
- 
la remise en état des composants essentiels d’un bâtiment (toiture, 
plomberie, chaufferie, etc.) ; 
- 
le remplacement d’équipements en fin de vie
; 
- 
la réalisation d’adaptations fonctionnelles.
 
MISSION « GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILIER DE 
L’ÉTAT
» 
21 
Comme dans le cas des opérations structurantes et de cession, la 
consommation d’AE sur 2020 a été inférieure, d’un quart, à celle de 2019
, 
du fait des retards occasionnés par la crise sanitaire, tandis que la 
consommation des CP se maintient à un niveau proche de celui anticipé par 
la LFI 2020. 
2.2.2
La maintenance à la charge du propriétaire 
La maintenance à la charge du propriétaire a pour objet de préserver 
ou de re
staurer le fonctionnement normal d’un immeuble et de ses 
équipements. Elle recouvre des travaux de moindre importance, de nature : 
- 
préventive, réalisés, selon les cas, de manière systématique (en 
fonction d’un échéancier), conditionnelle (en cas de franchi
ssement 
d’un seuil d’usure ou de sous
-performance) ou anticipée (suite à un 
diagnostic ou un audit alertant d’une dégradation prévisible)
; 
- 
corrective, à visée curative (pérenne) ou palliative (temporaire). 
La consommation des crédits s’est faite en 2020 à
un rythme 
légèrement supérieur à celui envisagé en LFI et s’est avérée conforme 
à celle de 2019. 
2.2.3
Les contrôles réglementaires, audits, expertises et 
diagnostics 
La loi impose à l’État, comme à tout propriétaire, que les bâtiments 
occupés par ses services 
fassent régulièrement l’objet de contrôles et de 
diagnostics techniques afin de s’assurer du bon fonctionnement des 
installations et de leur conformité aux normes et réglementations. 
Le niveau des dépenses engagées en 2020 est cohérent avec celui 
observé en 2019. 
 
22 
COUR DES COMPTES 
3
Les perspectives 
La logique de fonctionnement du CAS tend à atteindre sa limite 
depuis plusieurs années, ce qui a pour effet de contraindre sa contribution 
à la politique immobilière de l’État, qu’il incarne sur le plan 
interministériel. 
3.1
Des réfle
xions à faire aboutir sur l’avenir 
du compte 
3.1.1
Une architecture budgétaire stable 
Depuis le 1
er
janvier 2018, le CAS ne comporte plus qu’un seul 
programme encore actif, le programme 721 « Contribution des cessions 
immobilières au désendettement de l’État
» n
’
étant plus doté de crédits. 
À politique constante, la contraction actuelle des recettes du CAS et 
l’extension, depuis 2017, de son périmètre aux dépenses d’entretien du 
propriétaire excluent qu’il puisse contribuer, avant longtemps, au 
désendettement de l
’État.
Le maintien du programme 721 répond, de fait, à la préoccupation, 
formelle, de respecter l’article 20 de la LOLF selon lequel un CAS est une 
mission au sens de l’article 7 de cette même loi, c’est
-à-dire 
« un ensemble 
de programmes concourant à une politique publique définie »
, au nombre 
minimum de deux, donc. 
3.1.2
La recherche de nouveaux modes de valorisation du 
parc 
La charte de gestion du CAS garantit une situation budgétaire 
maîtrisée, le lancement de toute nouvelle opération immobilière étant 
condit
ionné par l’encaissement de recettes de cession équivalentes.
Elle entraîne aussi que le fonctionnement de ce dernier pourrait être 
limité à terme, compte tenu de la difficulté croissante de céder les biens 
inoccupés, même si le CAS dispose encore d’une tr
ésorerie significative 
(cf. 
supra
§ 1.5). 
Dans les faits, cependant, la DIE y a parfois dérogé, par exemple en 
ne mutualisant pas systématiquement les ressources nécessaires (cas du 
projet du plateau de Saclay) ou en gageant la réalisation d’opérations 
immobilières sur des cessions futures (cas des « avances » accordées au 
ministère des affaires étrangères et à la mission « Pouvoirs publics »). 
 
MISSION « GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILIER DE 
L’ÉTAT
» 
23 
Pour des projets immobiliers de grande ampleur, le recours à 
d’autres supports budgétaires peut être préféré, comme dans le cas de la 
rénovation des cités administratives, pour laquelle le programme 348 a été 
spécialement créé pour une durée limitée. 
À la suite du deuxième comité de la transformation publique du 
29 octobre 2018, qui relevait que 
« 
le modèle d’une valorisation du parc 
par la seule cession […] s’est essoufflé et n’est p
as soutenable »
, une 
mission a été lancée pour étudier les modalités d’une meilleure valorisation 
locative des biens inutilisés, y compris par leur occupation temporaire. 
Ses conclusions, rendues
16
à l’été 2019, ont conduit à
définir une 
nouvelle stratégie 
patrimoniale s’agissant, dans un premier temps, des 
biens les plus remarquables. Ainsi, deux hôtels
17
particuliers parisiens ont 
fait l’objet en 2020 d’un appel d’offres pour la signature d’un bail 
emphytéotique. 
Cette démarche devra être poursuivie dans la 
perspective d’un 
renforcement des moyens du CAS afin de garantir la pérennité de sa 
logique économique. Elle devra aussi être adaptée aux effets, encore 
indéterminés, de la crise sanitaire et économique sur le marché immobilier 
professionnel, dans le cadre, plus large, de la réflexion engagée par la DIE 
sur l’adaptation de l’immobilier de l’État aux nouveaux usages (télétravail, 
espaces partagés, dématérialisation des échanges avec les usagers, etc.). 
3.2
Une performance qui progresse lentement 
L’utilisation d
es crédits mis à disposition sur le CAS doit permettre 
la réalisation d’opérations immobilières structurantes ou d’entretien du 
propriétaire avec l’objectif principal «
d’optimiser le parc immobilier de 
l’État
». Pour rendre compte de la performance de sa gestion au regard de 
cet objectif, la DIE associe au CAS les deux indicateurs suivants : 
- 
le « 
rendement d’occupation des surfaces
de bureaux », présenté au 
niveau du CAS et exprimé en nombre de mètres carrés (m²) de surface 
utile nette (SUN) d’immeubles de
bureau par poste de travail ; 
- 
les « surfaces de bureaux remis au Domaine, inoccupées depuis 
36 mois ou plus », présenté au niveau du programme 723 et exprimé, 
jusqu’en 2019, en pourcentage de la surface utile brute (SUB) totale 
16
Elles ont aussi conduit à prolonger ses travaux, qui se poursuivent toujours, s’agissant 
de la gestion du parc résidentiel social de l
’
État et de la gestion en « syndic » des sites 
multi-occupants. 
17
L
’hôtel de Mailly
-Nesle et 
l’
hôtel de Grenelle, situés dans le 7
e
arrondissement. 
 
24 
COUR DES COMPTES 
des immeubles de bureaux remis au Domaine et, désormais, en 
pourcentage de leur valeur comptable. 
Le graphique suivant permet d’apprécier l’évolution des deux 
indicateurs précités depuis 2012 (les données ne sont disponibles qu’à 
compter de 2018 
s’agissant du second indicateur).
Graphique n° 4 :
évolution des indicateurs de performance du CAS 
Source 
: PAP 2015 à 2021. Données d’exécution, sauf pour 2020 (prévision).
3.2.1
Le rendement d’occupation des surfaces de bureaux
Cet indicateur est présenté pour l’ensemble du parc
et il est décliné, 
par ailleurs, 
sur le périmètre plus restreint d’une douzaine de programmes 
du budget général. La cible est fixée à 12 m
2 
par poste de travail. 
En pratique, le rendement d’occupation des surfaces de bureaux, qui 
représentent 30 % environ de la surface du parc occupé par les services de 
l’État, est calculé, d’une part, en se fondant sur les déclarations des 
occupants et, d’autre part, à l’aide des mesures de surfaces renseignées 
dans le module immobilier, dit « RE-FX », du progiciel Chorus. 
15%
16%
17%
18%
19%
20%
21%
22%
12
14
16
18
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
% de la valeur comptable totale 
des bureaux remis au domaine
m²
Rendement d’occupation des surfaces (m²)
Valeur comptable des bureaux remis au Domaine depuis 36 mois et plus rapportée à
la valeur totale des bureaux remis au Domaine à la fin de l'exercice
 
MISSION « GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILIER DE 
L’ÉTAT
» 
25 
L’insuffisante fiabilité de ces
informations, régulièrement relevée
18
, 
l’extension du périmètre des bâtiments pris en compte
19
pour le calcul de 
cet indicateur fin 2017 et l’effet sur l’indicateur du «
mitage »
20
des 
surfaces rendent nécessaire d’examiner son évolution sur une longue 
période plutôt que de commenter sa valeur instantanée. 
Ainsi, la relative stabilité, notamment depuis 2013, du rendement 
d’occupation, qui ne parvient pas à franchir le seuil des 14 m² par agent, 
témoigne des limites auxquelles se heurte désormais la démarche 
d
’incitation des ministères à densifier le parc immobilier qu’ils occupent 
en leur faisant bénéficier, par l’intermédiaire du CAS, d’une partie du 
produit des cessions des bâtiments de bureaux devenus inutiles. 
La prévision pour 2021 est estimée à 13,9 m², tandis que la cible 
pour 2023 a été fixée de manière volontariste par la DIE à 13,5 m². 
Pour l’avenir, la DIE indique que 
« la SUN sera progressivement 
abandonnée au profit de celui de la SUB 
[…] en raison de l’évolution des 
agencements des espaces de travail, la distinction des surfaces nettes 
devenant moins pertinente, et d’une approche plus économique et 
énergétique (les surfaces payées, entretenues, éclairées et chauffées sont 
les surfaces brutes) »
. 
3.2.2
Les bureaux remis au Domaine et restés inoccupés 
depuis 36 mois ou plus 
À 
lui seul, l’indicateur du rendement d’occupation des surfaces ne 
permet pas d’appréhender le correct dimensionnement du parc immobilier 
de l’État au regard de ses besoins, qui passe aussi par la réduction des 
superficies durablement inoccupées, le cas échéant. 
Un indicateur qui mesure la part des bureaux remis au Domaine 
restés inoccupés depuis au moins trois ans a donc été mis en place en 2018. 
Le choix fait en 2020 de recourir à la valeur comptable plutôt qu’à 
la 
18
Sénat, 
Rapport d’information n
o
570 sur l’avenir du CAS «
Gestion du patrimoine 
immobilier de l’État
»
, mai 2017 et Cour des comptes, 
Acte de certification des comptes 
de l’État –
Exercice 2019
, avril 2020. 
19
9 334 bâtiments fin 2018, soit une baisse de 1,7 % par rapport à fin 2017, mais une 
hausse de 62,8 % par rapport à fin 2016. 
20
Terme qui désigne la dispersion de surfaces inoccupées à la suite de réductions 
d’effectifs, celles
-ci ayant pour effet, dans un premier temps, de dégrader le rendement 
d’occupation des surfaces avant que, à une échéance plus éloignée, lesdites surfaces 
inoccupées soient supprimées par le fait, par exemple, de réorganisations. 
 
26 
COUR DES COMPTES 
superficie
21
des biens concernés afin de mieux prendre en compte leur 
valeur relative et eu égard aux insuffisances relevées ci-avant. 
Pour 2021, la DIE estime la valeur de l’indicateur à 20,5 %
et fixe 
la cible pour 2023 à 19,5 %. 
3.3
Un document de politique transversale 
remanié et enrichi 
L’État et ses opérateurs 
occupent 
un patrimoine immobilier d’une 
surface utile brute totale de 90 
millions de m², dont près d’un quart 
concerne des immeubles de bureaux. 
Pour l’entretenir et le valoriser, et 
faire en sorte qu’il réponde, pour un coût maîtrisé, aux besoins fonctionnels 
de ses occupants, l’État met en œuvre une politique interministérielle qui 
représente une consommation annuelle 
d’autorisations d’engagement
comprise entre 8 et 10 
Md€, mobilisant 
environ 12 000 équivalents temps 
plein travaillé (ETPT), et dont il rend compte, chaque année, à l’occasion 
du projet de loi de finances. 
L’article 128 modifié de la loi n
o
2005-1720 du 30 décembre 2005 
de finances rectificative pour 2005 prévoit, en effet, que sont présentés sous 
forme 
« 
d’annexes générales au projet de loi de finances (PLF) des 
documents de politique transversale (DPT) relatifs à des politiques 
publiques interministérielles dont la finalité concerne des programmes 
n’appartenant pas à une même mission
»
. 
Dix-neuf politiques de cette nature donnent ainsi lieu à un DPT, dont 
la politique immobilière de l’État (PIE) depuis le PLF 2013. Pour ce qui la 
concerne, le document, préparé par la direction de l’i
mmobilier de 
l’État
(DIE) et revue par la direction du budget, comporte : 
- 
la liste des programmes qui y concourent, parmi lesquels le CAS ; 
- 
une présentation de la stratégie mise en œuvre et des objectifs qui 
figurent dans les projets et rapports annuels de performances ; 
- 
une évaluation détaillée des crédits et des emplois ; 
- 
une présentation des programmes. 
Pour informatif et nécessaire que soit ce document, tant la PIE est 
éclatée sur le plan budgétaire, la Cour avait néanmoins relevé, à l’occasion 
de ses précédentes NEB, sa valeur ajoutée limitée. 
21
Cette version de l’indicateur reste présentée dans le DPT relatif à la politique 
immobilière de l’État.
 
MISSION « GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILIER DE 
L’ÉTAT
» 
27 
Ainsi, la recommandation suivante avait été émise au cours des 
exercices précédents et maintenue au titre 2019 : 
« Faire évoluer la forme 
et le contenu du document de politique transversale relatif à l’immobilier
de l’État et de ses opérateurs de manière à rendre plus clairement compte 
de leur stratégie et de leur performance dans ce domaine »
. 
Cette recommandation a été en très grande partie 
mise en œuvre
et 
n’est donc pas reconduite 
: 
- 
le DPT joint au PLF 2020 a évolué de manière, notamment, à ce que 
les périmètres qui portent l’essentiel des enjeux immobiliers fassent 
l’objet de développements plus importants
et davantage qualitatifs ; 
par ailleurs, certaines informations ont été complétées, s’agissant
, par 
exemple, des surfaces déclarées inutiles et remises par les ministères 
à la DIE, et des biens cédés avec une décote ; 
- 
le DPT joint au PLF 2021 a été remanié de manière à simplifier et 
clarifier la présentation de la politique immobilière de l’État et les 
dévelo
ppements les plus détaillés font l’objet de nouvelles annexes
; 
celles qui intéressent le CAS immobilier figurent désormais dans les 
projets et rapports annuels de performances 
qui s’y rapportent
; 
- 
il est aussi le premier à bénéficier d’une nouvelle maquet
te, appelée 
à 
continuer d’évoluer, qui facilite sa lecture.
Pour l’avenir, il serait
, par exemple, souhaitable de présenter la 
valeur de certains indicateurs clés en regard des données disponibles dans 
le secteur public ou privé qui permettent d’apprécier
, par comparaison, 
la 
performance immobilière de l’État
22
. 
22
Le caractère suffisant ou non de ses dépenses annuelles de gros entretien (28,3 euros 
par m²), 
le degré d’efficacité énergétique du parc occupé (163 kWh par m² consommés 
annuellement), etc. 
 
Annexes 
Annexe n° 1 :
liste des publications récentes de la Cour 
des comptes en lien avec les politiques publiques 
concernées par la NEB 
Acte de certification des comptes de l’État –
Exercice 2019 
(avril 2020). 
Référé sur 
l’évaluation du dispositif de la décote sur le foncier 
public en faveur du logement social (octobre 2017). 
Annexe n° 2 :
suivi des recommandations formulées 
au 
titre de l’exécution budgétaire 2019
N°
Recommandation formulée au 
sein de la note d’exécution 
budgétaire 2019
Réponse de l’administration
Analyse de la Cour
Appréciation par 
la Cour du 
degré de mise 
en œuvre
1
Faire évoluer la forme et le contenu 
du document de politique 
transversale relatif à l’immobilier de 
l’État et de ses opérateurs de 
manière à rendre plus clairement 
compte de leur stratégie et de leur 
performance dans ce domaine.
Les documents de politique 
transversale joints aux PLF 2020 et 
2021 ont fait l'objet de plusieurs 
améliorations de fond et de forme, 
notamment une meilleure hierachisation 
des informations, le renforcement du 
caractère qualitatif des développements 
et l'utilisation d'une maquette plus 
lisible.
La Cour ne reconduit pas sa 
recommandation qui a, pour l'essentiel, 
mise en œuvre.
Mise en œuvre 
incomplète