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3, place des Grands Hommes CS 30059 - 33064 BORDEAUX CEDEX - www.ccomptes.fr
Le président
GD180440
Bordeaux, le 9 juillet 2018
à
Monsieur le Président du conseil d’administration
du service départemental d’incendie et de secours
des Pyrénées-Atlantiques
33, avenue du Général Leclerc
64000 PAU
Dossier suivi par :
Nathalie DOUBLET, Greffière de la 3
ème
section
T. 05 56 56 47 00
Mel. : nouvelleaquitaine@crtc.ccomptes.fr
Contrôle n° 2017-0120
Objet :
notification du rapport d’observations définitives relatif
au contrôle des comptes et de la gestion du SDIS des
Pyrénées-Atlantiques
P.J. : 1 rapport
Lettre recommandée avec accusé de réception
Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint le rapport comportant les observations définitives de la
chambre sur le contrôle des comptes et de la
gestion du service départemental d’incendie et de secours
des Pyrénées-
Atlantiques depuis l’exercice 2011
jusqu’à la période la plus récente
ainsi que la réponse
qui y a été apportée.
Je vous rappelle que ce document revêt un caractère confidentiel qu’il vous appartient de protéger jusqu’à
sa communication à votre assemblée délibérante. Il conviendra de l’inscrire à l’ordre du jour de sa plus
proche réunion, au cours de laquelle il donnera lieu à débat. Dans cette perspective, le rapport et la
réponse seront joints à la convocation adressée à chacun de ses membres.
Dès la tenue de cette réunion, ce document pourra être publié et communiqué aux tiers en faisant la
demande, dans les conditions fixées par le code des relations entre le public et l’administration.
En application de l’article R. 243
-
14 du code des juridictions financières, je vous demande d’informer le
greffe de la date de la plus proche réunion de votre assemblée délibérante et de lui communiquer en
temps utile copie de son ordre du jour.
Par ailleurs, je vous précise qu’en application des dispositions de l’article R. 243
-17 du code précité, le
ra
pport d’observations et la réponse jointe
sont transm
is au préfet ainsi qu’au directeur dé
partemental
des finances publiques des Pyrénées-Atlantiques.
Jean-François Monteils
2 / 2
Le présent document, qui a fait l’objet d’une contradiction avec les destinataires concernés,
a été délibéré par la chambre le 7 mai 2018.
RA
PPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
SERVICE DEPARTEMENTAL
D’INCENDIE ET DE
SECOURS DES PYRENEES-ATLANTIQUES
(Département des Pyrénées-Atlantiques)
Exercices 2011 et suivants
TABLE DES MATIÈRES
1 PROCEDURE
.......................................................................................................................
8
2
LE PERIMETRE DU CONTROLE
......................................................................................
8
3
PRESENTATION DU SDIS
.................................................................................................
8
4
FIABILITE DES COMPTES
................................................................................................
9
4.1
La comptabilité d’engagement et la comptabilité analytique
.........................................
9
4.2 Le suivi du patrimoine
....................................................................................................
9
5
ANALYSE FINANCIERE
..................................................................................................
10
5.1
L’évolution des charges de fonctionnement
.................................................................
10
5.2
L’évolution des recettes de fonctionnement
.................................................................
10
5.3
L’évolution de la capacité d’autofinancement
..............................................................
11
5.4
Les dépenses d’équipement et leur financement
..........................................................
11
6
ENQUETE
...........................................................................................................................
12
6.1 Le SDIS 64 et son environnement
................................................................................
12
6.1.1 Le fonctionnement du SDIS
................................................................................
12
6.1.2 Le cadre budgétaire et comptable
........................................................................
14
6.1.3 Les ressources humaines : répartition/évolution des effectifs et taux de
professionnalisation
.............................................................................................
14
6.2 Les dépenses de rémunération et la gestion des ressources humaines
..........................
15
6.2.1 Le coût du personnel
...........................................................................................
15
6.2.1.1 La programmation des dépenses de personnel
................................
15
6.2.1.2
L’évolution des coûts
......................................................................
16
6.2.2 Les effectifs et leur gestion
..................................................................................
16
6.2.2.1
L’organisation de la gestion des ressources humaines
....................
16
6.2.2.2
L’évolution des effectifs
..................................................................
17
6.2.2.2.1
Les effectifs rapportés au nombre d’habitants et
d’interventions
.........................................................................
17
6.2.2.2.2
Les sapeurs-pompiers
.......................................................
18
6.2.2.2.3
Les personnels administratifs, techniques et spécialisés
(PATS)
.....................................................................................
19
6.2.2.3 La gestion des ressources humaines
................................................
19
6.2.2.3.1 Les sapeurs-pompiers professionnels
...............................
19
6.2.2.3.1.1
L’incidence des réformes intervenues depuis 2012
19
6.2.2.3.1.2 Les recrutements et la gestion prévisionnelle des emplois
20
6.2.2.3.1.3 La carrière des sapeurs-pompiers professionnels
21
6.2.2.3.1.4 La mobilité des cadres
21
6.2.2.3.2 Les sapeurs-pompiers volontaires
....................................
21
6.2.2.3.3 Les personnels administratifs et techniques et spécialisés
(PATS)
................................................................................
22
6.2.2.3.3.1 La mutualisation avec le département
22
6.2.2.3.3.2 Les PATS également sapeurs-pompiers volontaires (SPV)
22
6.2.2.3.3.3 Les SPP installés sur des postes de PATS
22
6.2.3 Les rémunérations
...............................................................................................
22
6.2.3.1 Les rémunérations versées au personnel titulaire
............................
22
6.2.3.2 Les rémunérations versées au personnel non-titulaire
....................
23
6.2.3.2.1 Les indemnités des sapeurs-pompiers volontaires, avec en
particulier la question des SPP qui sont aussi des SPV
.......
23
6.2.3.2.2 La rémunération des autres catégories de personnel
contractuel
...........................................................................
24
6.2.4 Les accessoires de la rémunération principale
....................................................
25
6.2.4.1 Les indemnités versées aux sapeurs-pompiers professionnels
........
25
6.2.4.1.1 Les évolutions des montants
............................................
25
6.2.4.1.2 La régularité de la dépense
...............................................
25
6.2.4.2 Les indemnités versées aux personnels administratifs, techniques et
spécialisés
........................................................................................
26
6.2.4.3 Les avantages en nature
...................................................................
26
6.2.4.3.1 L'attribution de logements de fonction
.............................
26
6.2.4.3.2 Le remboursement des frais de déplacement et les
véhicules de service
.............................................................
26
6.2.5
L’incidence des différents facteurs d’évolution de la masse salariale
................
28
6.3 Le régime du temps de travail
.......................................................................................
28
6.3.1 Le temps de travail des sapeurs-pompiers
...........................................................
28
6.3.1.1 La durée théorique
...........................................................................
28
6.3.1.2 Le temps de travail effectif
..............................................................
29
6.3.1.3 Le temps consacré aux opérations
...................................................
31
6.3.1.4
Le respect du temps de repos et du volume maximal d’activités
....
31
6.3.2
L’organisation de la permanence des secours
: le régime cyclique
.....................
31
6.3.2.1 Les différents régimes de garde
......................................................
31
6.3.2.2 Les logiciels de gestion des gardes
et d’adéquation aux besoins
....
31
6.3.3 Le temps de travail des personnels administratifs, techniques et spécialisés
......
32
6.3.4 Les absences du service
.......................................................................................
32
6.4 Conclusion générale
......................................................................................................
33
6.4.1 La participation du SDIS à l'effort d'économies dans la mise e
n œuvre de la
dépense publique.
................................................................................................
33
6.4.2 Le développement de la mutualisation
................................................................
34
6.4.3 Un recours accru au volontariat
...........................................................................
35
6.4.4 Une meilleure maîtrise des interventions mises à la charge du SDIS : la
problématique du secours à personne
..................................................................
37
SYNTHÈSE
Le présent rapport s'inscrit dans le cadre d'une enquête des juridictions financières sur
les rémunérations et le temps de travail des personnels de la sécurité civile. C'est pour cette
raison que la majeure partie du rapport a été consacrée à ces questions.
L'évolution de la situation financière du SDIS durant la période 2011-2016 a également
été abordée par la chambre régionale des comptes. La capacité d'autofinancement (CAF) dite
« nette », qui mesure le volume financier disponible après le remboursement en capital des
emprunts, a été largement positive tout au long de la période : son montant annuel moyen entre
2011 et 2016 a été d'environ 3
M€.
En outre, la capacité de désendettement du SDIS, qui
rapporte l'encours de la dette à l'épargne, s'est améliorée car elle est passée de 8,2 années en
2011 à 5,3 années en 2016. La chambre régionale des comptes estime néanmoins possible une
amélioration de la performance du SDIS dans l'utilisation de la dépense publique même si la
situation financière de cet établissement est saine.
Dans leurs allocutions prononcées lors du dernier congrès national annuel des sapeurs-
pompiers, le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) et
le ministre de l'Intérieur ont, tous les deux, souligné que le volontariat constituait le premier
pilier du modèle français de sécurité civile. Or, le SDIS des Pyrénées-Atlantiques est caractérisé
par un pourcentage de sapeurs-pompiers professionnels dans le total de ses effectifs de sapeurs-
pompiers plus élevé que dans les SDIS comparables. Les marges de man
œ
uvre du SDIS pour
réduire le volume de sa masse salariale résident donc d'abord dans l'augmentation du nombre
de sapeurs-pompiers volontaires. L'établissement public doit ainsi envisager un remplacement
progressif d'une partie de ses sapeurs-pompiers professionnels partant à la retraite par des
sapeurs-pompiers volontaires, beaucoup moins coûteux pour les finances publiques.
Afin de réduire ses dépenses, le SDIS pourra également utiliser comme levier d'action
une mutualisation des fonctions support avec l'administration du département des Pyrénées-
Atlantiques. Il lui appartient également de tenter de mieux maîtriser l'évolution de son activité
de secours aux personnes, comme son nouveau SDACR en exprime l'intention.
Enfin, la chambre régionale des comptes souhaite attirer l'attention du SDIS sur le risque
financier potentiel lié à l'hypothèse où les gestionnaires des aéroports du département ne
souhaiteraient plus faire appel au SDIS pour assurer la sécurité de ces aéroports.
RECOMMANDATIONS
Recommandation n°
1 :
Mettre en place une comptabilité analytique afin de connaître les
coûts de fonctionnement des centres de secours.
Recommandation n°
2 :
Mettre fin à l'autorisation permanente de remisage des véhicules de
service à domicile accordées à certains agents.
Recommandation n°
3 :
Réduire l'absentéisme pour maladie ordinaire du personnel
administratif, technique et spécialisé (PATS).
Recommandation n°
4 :
Intégrer dans la réflexion stratégique du SDIS, le risque financier lié
au non renouvellement éventuel des conventions de mise à disposition de SPP auprès des
aéroports du département.
Recommandation n°
5 :
Mettre en place une mutualisation progressive des fonctions support
avec le département.
Recommandation n°
6 :
Se fixer comme objectif d'avoir, à moyen terme, un effectif de 2200
sapeurs-pompiers volontaires.
Recommandation n°
7 :
Envisager un remplacement progressif, au fur et à mesure des départs
à la retraite, d'une partie des sapeurs-pompiers professionnels par des sapeurs-pompiers
volontaires, moins coûteux pour les finances publiques.
1
PROCEDURE
Le pr
ésent contrôle de la gestion du service départemental de secours et d’incendie des
Pyrénées-
Atlantiques, à compter de l’année 2011, s’inscrit dans le cadre des travaux prévus au
programme de contrôle de la chambre régionale des comptes Nouvelle-Aquitaine,
pour l’année
2017 conformément à
l’arrêté du président n° 2016
-17 du 14 décembre 2016.
L’ouverture du contrôle
a été notifiée par lettre en date du 23 janvier 2017 à M. Jean-Pierre
MIRANDE, président actuel du CASDIS et aux anciens ordonnateurs :
-
M. Yves SALANAVE-PEHE, ordonnateur du 31 mars 2011 au 16 avril 2015, par lettre
en date du 29 mars 2017, notifiée le 31 mars 2017 ;
-
Mme Josy POUEYTO, ordonnateur du 01 janvier 2011 au 30 mars 2011, par lettre en
date du 18 avril 2017, notifiée le 19 avril 2017.
U
n entretien de début de contrôle s’est déroulé le 10 octobre 2017 avec Monsieur Jean
-
Pierre MIRANDE.
Les entretiens préalables prévus par l’article L.243
-1 du code des juridictions
financières ont eu lieu le 09 novembre 2017 avec M. Yves SALANAVE-PEHE et le 10
novembre 2017 avec Mme Josy POUEYTO.
Lors de son délibéré du 7 mai 2018, la chambre régionale des comptes a arrêté ses
observations définitives.
2
LE PERIMETRE DU CONTROLE
Le périmètre du contrôle a porté sur le suivi des suites données au rapport d'observations
définitives de la chambre régionale des comptes qui a été adressé au service départemental
d'incendie et de secours (SDIS) des Pyrénées-
Atlantiques en juillet 2010 ; l’examen de la
fiabilité des comptes et de la situation financière ; la participation à l'enquête des juridictions
financières sur les rémunérations et le temps de travail des personnels de la sécurité civile, c'est-
à-dire les personnels des SDIS, les personnels militaires et ceux des moyens nationaux de la
Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC). L'enquête précitée
mobilise près d'une dizaine de chambres régionales des comptes, qui contrôlent plus d'une
trentaine de SDIS.
3
PRESENTATION DU SDIS
Les «
services départementaux d’incendie et de sec
ours » (SDIS) sont des
établissements publics administratifs communs aux départements, aux communes et aux
établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Ils ont été créés par la loi du 3
mai 1996 relative aux service
s d’incendie et de secour
s, qui a transféré aux SDIS le personnel
et les matériels qui relevaient antérieurement des communes ou des intercommunalités.
Aux termes de l’article L.
1424-2 du code général des collectivités territoriales (CGCT),
les services d'incendie et de secours sont chargés de la prévention, de la protection et de la lutte
contre les incendies. Ils concourent, avec les autres services et professionnels concernés, à la
protection et à la lutte contre les autres accidents, sinistres et catastrophes, à l'évaluation et à la
prévention des risques technologiques ou naturels ainsi qu'aux secours d'urgence. Dans le cadre
de leurs compétences, ils exercent les missions suivantes : la prévention et l'évaluation des
risques de sécurité civile ; la préparation des mesures de sauvegarde et l'organisation des
moyens de secours ; la protection des personnes, des biens et de l'environnement ; les secours
d'urgence aux personnes victimes d'accidents, de sinistres ou de catastrophes ainsi que leur
évacuation. Alors que l'image des sapeurs-pompiers est traditionnellement associée à la lutte
contre l'incendie, cette activité est devenue résiduelle, que ce soit au sein du SDIS des Pyrénées-
Atlantiques comme au niveau national. Elle ne représente, sur la période 2011-2016, que 6,3 %
du nombre d'interventions réalisées par le SDIS.
Jusqu'au 1
er
janvier 2017, les services départementaux d'incendie et de secours (SDIS)
étaient classés en 5 catégories en appliquant trois critères de classement : la population du
département ; les contributions financières apportées au budget ; l'effectif des sapeurs-
pompiers. Selon les données du classement 2015, le SDIS des Pyrénées-Atlantiques appartenait
à la 2
ème
catégorie et il était l'un des SDIS les plus importants de cette catégorie. Il occupait la
32
ème
position du classement national, les 3 premiers SDIS étant ceux des départements du
Nord, du Rhône et de la Gironde (
Annuaire statistique 2016 de la DGSCGC
). Au sein de la
région Nouvelle-Aquitaine, le SDIS des Pyrénées-
Atlantiques, avec 47 M€ de cont
ributions et
près de 2000 sapeurs-
pompiers, est classé loin derrière celui de la Gironde (160 M€ de
contributions et 4700 sapeurs-pompiers), et légèrement devant le SDIS de la Charente-Maritime
(45 M€ de contributions et 2200 sapeurs
-pompiers).
4
FIABILITE DES COMPTES
4.1
La comptabilité d’engagement et la comptabilité analytique
Dans l'un de ses précédents contrôles, la chambre régionale des comptes avait formulé
une observation sur l'intérêt de la mise en place d'une comptabilité analytique globale, qui a été
rappelée par la mission d'inspection de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion
des crises (DGSCGC) dans son rapport de mai 2017. Certes, le SDIS suit aujourd'hui l'évolution
de certaines dépenses directes, mais il ne ventile pas les charges indirectes entre les différents
centres d'incendie et de secours (CIS). Il n'est donc pas en mesure de connaître avec précision
les coûts de fonctionnement de ses CIS, au moins les plus importants, afin de les rapprocher de
leur activité opérationnelle. Dans sa réponse, le SDIS s'interroge sur ce qu'il faut entendre par
"charges indirectes" ainsi que sur les clés de répartition à utiliser. La chambre régionale des
comptes invite le SDIS des Pyrénées-Atlantiques à se rapprocher des SDIS qui ont mis une
place une comptabilité analytique afin d'obtenir les précisions nécessaires.
4.2
Le suivi du patrimoine
L’ordonnateur
du SDIS est chargé du recensement des biens et de leur identification. Il
doit tenir un inventaire physique qui justifie de la réalité physique des biens et qui permet d'avoir
des informations précises sur les immobilisations. Cet inventaire physique doit correspondre à
l'inventaire comptable, qui a pour but de connaître les immobilisations d'un point de vue
financier et qui est en quelque sorte l’expression comptable de la réalité physique du patrimoine.
Ces deux inventaires -physique et comptable- doivent être en concordance. Or, ce n'est
pas le cas au sein du SDIS en raison de l'absence d'un inventaire physique exhaustif. La chambre
régionale des comptes (CRC) note qu'un important travail d'inventaire des matériels, en
particulier dans les centres d'incendie et de secours, a été réalisé durant les années 2016 et 2017
et que le SDIS est en train d'étudier les modalités du rapprochement avec l'inventaire comptable.
La CRC ne peut qu'encourager le SDIS à poursuivre les démarches entreprises en vue d'une
mise en concordance des deux inventaires.
5
ANALYSE FINANCIERE
5.1
L’évolution des charges de fonctionnement
La structure moyenne annuelle des dépenses du SDIS au cours de la période 2011-2016
a été la suivante : charges à caractère général : 13,1 % ; charges de personnel : 83,4 % ;
subventions de fonctionnement 0,2 % ; autres charges de gestion 0,4 % ; intérêts de la dette :
3 %. Deux postes de dépenses -les charges à caractère général et celles de personnel-
représentent donc eux seuls plus de 96 % des dépenses du SDIS. De ce fait, leur rythme de
progression influe fortement sur celui du total des charges.
Les dépenses de fonctionnement ont progressé d'un peu plus de 0,8 % en moyenne
annuelle entre 2011 et 2016, alors que, lors de son contrôle précédent, la chambre régionale des
comptes avait constaté une croissance annuelle des dépenses de 5 % par an entre 2003 et 2008.
L'évolution moyenne des charges à caractère général n'a été, au cours de la période, que de
0,1 %. Avec une croissance annuelle moyenne de 0,9 %, le rythme d'évolution des charges de
personnel a été un peu plus soutenu mais il reste modéré.
L'effort de maîtrise de la dépense publique réalisé par le SDIS est donc incontestable.
Si l'on prend en compte l'inflation, les dépenses de cet établissement public ont baissé en euros
constants.
5.2
L’évolution des recettes de fonctionnement
Les recettes des SDIS entrent dans deux grandes catégories : les ressources dites
« institutionnelles », c'est-à-dire, concrètement, les contributions que doivent leur verser les
départements, les communes et les intercommunalités ; et les ressources dites « d'exploitation »,
qui sont liées à l'activité du SDIS, par exemple les interventions à la demande du Centre 15 en
raison du défaut de disponibilité des transporteurs sanitaires privés, ou encore les destructions
payantes de nids d'insectes.
En ce qui concerne les ressources institutionnelles, la Cour des comptes, dans son
rapport public thématique sur les SDIS de 2011 avait souligné que le mode de financement des
SDIS était « peu cohérent ». Elle avait recommandé que le département devienne l'unique
financeur du SDIS et que les contributions des communes et des intercommunalités soient
supprimées.
La situation n'a pas changé depuis le dernier rapport de la Cour. Au plan national,
en 2015, le financement des SDIS se répartissait ainsi : conseils départementaux : 58 % ;
communes et établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) : 42 % (
Annuaire
statistique 2016 de la DGGCSC
). Pour les SDIS de la deuxième catégorie, la part de la
contribution départementale s’échelonnait entre 38 % et 78 %, avec une moyenne de 55%
. Avec
un taux de contribution départementale de 63 %, le SDIS des Pyrénées-Atlantiques fait partie
des SDIS qui sont les plus financés par les départements.
5.3
L’évolution de la capacité d’autofinancement
En raison du dynamisme des produits de gestion qui ont évolué à un rythme plus soutenu
que les charges de gestion (1,8 % en moyenne annuelle contre 0,9 %), le SDIS a été en mesure
de dégager une épargne de plus en plus abondante. La capacité d'autofinancement (CAF) brute
a régulièrement progressé au cours de la période. Elle est ainsi passée de 4,6 millions d'euros
(M€)
en 2011 à 7,3 M€ en 2016. Alors qu'e
lle s'élevait à un peu moins de 10 % des produits de
gestion en 2011, la CAF brute représente en moyenne, sur les quatre dernières années près de
13 % des produits de gestion. La CAF dite « nette » correspond à la CAF brute diminué du
remboursement en capital de la dette. C'est un indicateur souvent utilisé car il permet de mesurer
le volume financier à la disposition d'un organisme pour financer ses investissements sans
qu'elle ait à s'endetter. La CAF nette du SDIS est largement positive tout au long de la période.
Son montant moyen entre 2011 et 2016 est de près de 3M€. Les deux années où elle a été la
plus élevée ont été 2013 (3,3 M€) et 2016 (
3
,4 M€). C'est en 2011, avec 2,4 M€, que la CAF
nette a été la plus faible.
5.4
Les dépenses d’équipement et leur financement
L'un des traits caractéristiques majeurs de l'évolution de la situation financière de ce
SDIS au cours de la période a été la forte diminution du montant des investissements : 11,4
M€
en 2011
; 10,4 M€ en 2012 ; 9,9 M€ en 2013 ; 6,6 M€ en 2015 ; 4,3 M€ en 2016
. En raison de
la baisse du volume des investissements et de l'épargne dégagée grâce la maîtrise de ses
dépenses, le SDIS a pu amorcer, à compter de l'année 2013 un processus de désendettement.
Après avoir atteint un pic de 45,9 M€ en 2012, l'enco
urs de la dette au 31 décembre a ainsi
régulièrement diminué : 42,5
M€ en 2013 ; 42,3 M€ en 2014 ; 40,6 M€ en 2015
et 39
M€ en
2016. En conséquence, la capacité de désendettement du SDIS, qui rapporte l'encours de la
dette à la CAF brute, s'est nettement améliorée. Elle est en effet passée de 8,2 années en 2011
à 5,3 années en 2016.
6
ENQUETE
6.1
Le SDIS 64 et son environnement
6.1.1
Le fonctionnement du SDIS
L'organe de gouvernance essentiel d’un SDIS est son conseil d'administration
(CASDIS), qui est constitué de représentants du département, des communes et des
établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) compétents en matière de
secours et de lutte contre l'incendie. La régularité de la composition du CASDIS et des
délégations consenties au bureau et au président du conseil d'administration n'appelle pas
d'observations de la part de la chambre régionale des comptes, qui note également que la
périodicité des réunions des instances est conforme au droit applicable.
L'article L.1424-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT) précise que les
services d'incendie et de secours (SDIS) comprennent des centres de secours principaux, des
centres de secours et des centres de première intervention. Les centres d'incendie et de secours
(CIS) sont distingués en fonction de leur capacité d'intervention. Les centres de secours
principaux (CSP) assurent simultanément au moins un départ en intervention pour une mission
de lutte contre l’incendie, deux départs en intervention pour une mission de secours d’urgence
aux personnes et un autre départ en intervention. Les centres de secours (CS) assurent
simultanément au moins un départ en intervention p
our une mission de lutte contre l’incendie,
un départ en intervention pour une mission de secours d’urgence aux personnes et un autre
départ en intervention. Les centres de première intervention (CPI) assurent au moins un départ
en intervention. Le SDIS des Pyrénées-Atlantiques comprend 45 centres de secours : 2 centres
de secours principaux, situés à Anglet et à Pau ; 38 centres de secours et 5 centres de première
intervention.
Dans leur rapport sur les SDIS de 2011, les juridictions financières ont relevé qu'un
mouvement de rationalisation de l'implantation des centres de secours avait été entamé grâce à
la départementalisation des SDIS mais qu'il était loin d'être achevé. Elles ont noté qu'il existait
encore, dans certains départements, un nombre trop élevé de centres d'incendie et de secours au
regard du nombre de leurs interventions. Cette problématique ne s'applique pas au SDIS des
Pyrénées-Atlantiques qui a un nombre de centres d'incendie et de secours largement inférieur à
celui de SDIS comparables.
Le SDIS est composé de trois groupements territoriaux, qui rassemblent respectivement
14, 15 et 16 centres d'incendie et de secours. Il est par ailleurs organisé en sept groupements
fonctionnels : un groupement de direction ; un groupement de l'administration et des finances ;
un groupement des systèmes d'information ; un groupement de la gestion des risques ; un
groupement des emplois et des compétences ; un groupement des moyens généraux ; le service
de santé et de secours médical disposant des services suivants. Quatre groupements sont dirigés
par des officiers sapeurs-pompiers : service de santé et de secours médical (médecin-chef) ;
gestion des risques (lieutenant-colonel) ; emplois et compétences (lieutenant-colonel) ; moyens
généraux (lieutenant-colonel). Trois groupements sont dirigées par des membres du personnel
administratif, technique et spécialisé (PATS) : direction ; administration et finances ; systèmes
d'information. Le nombre de groupements territoriaux est comparable à celui des SDIS ayant
la même taille et le nombre de groupements fonctionnels est légèrement inférieur à la moyenne
des SDIS de la catégorie. Au total, le nombre de structures venant se rajouter aux centres
d'incendie et de secours, qu'il s'agisse de groupements territoriaux ou fonctionnels, n'appelle
pas d'observations de la part de la chambre régionale des comptes.
La démarche stratégique d'un SDIS repose sur un schéma départemental d'analyse et de
couverture des risques (SDACR), qui, aux termes de l'article L.1424-7 du CGCT, «
dresse
l'inventaire des risques de toute nature pour la sécurité des personnes et des biens auxquels
doivent faire face les services d'incendie et de secours dans le département, et détermine les
objectifs de couverture de ces risques par ceux-ci »
. Le rapport de 2011 de la Cour des comptes
avait mis en exergue l'ancienneté des SDACR, la plupart de ces schémas ayant une durée de
vie d'une dizaine d'années. Dans les Pyrénées-Atlantiques, le SDCAR de 1999 a été révisé en
2008 et un nouveau SDACR devrait prochainement être approuvé par arrêté préfectoral.
Pour
justifier le fait qu'un SDACR datant de 2008 n'est révisé qu'en 2017, le SDIS a fait la réponse
suivante :
« Sans la suspension de la révision des SDACR, actée par la circulaire du ministre
de l’Intérieur en date du 26 mai 2015 dans le cadre de l’expérimentation du CoTTRiM, la
révision du SDACR 2008 aurait été plus prompte. De plus, l’introduction dans le CGCT de la
révision des SDACR tous les cinq ans date de 7 août 2015 (loi 2015-991) ».
La circulaire du
ministre de l'Intérieur en date du 26 mai 2015 sur les orientations en matière de sécurité civile
a effectivement demandé aux préfets d'interrompre la révision en cours des SDACR afin de
développer une approche globale des risques et de la sécurité civile sur un territoire plus large
que celui des départements dans le cadre du contrat territorial de réponses aux risques et aux
menaces (COTTRIM).
L'article L.1424-4 du code général des collectivités territoriales précise que, dans
l'exercice de leurs
pouvoirs de police, le maire et le préfet mettent en œuvre les moyens relevant
des services d'incendie et de secours dans les conditions prévues par un règlement opérationnel.
Ce dernier est donc un document essentiel, qui doit être revu régulièrement. Or, celui du SDIS
des Pyrénées-Atlantiques date essentiellement de 2002. Interrogé sur la révision du règlement
opérationnel, le SDIS a fait la réponse suivante : «
Seules les annexes du règlement opérationnel
2002 portant liste de rattachement en 1er et 2nd appel des communes aux centres d’incendie et
de secours ont été modifiées. (2011, 2014, 2017). Les travaux de révision du règlement
opérationnel seront consécutifs à l’adoption du SDACR 2017. La fin
alisation de cette révision
est prévue courant 2018 ».
Le règlement intérieur d'un SDIS fixe les modalités de
fonctionnement du corps départemental et les obligations de service de ses membres. Il a été
révisé en juin 2013 mais, depuis cette date, il n’a p
as été mis à jour, comme le reconnaît lui-
même le SDIS :
«
Ce document n’a pas été mis à jour des délibérations postérieures à son
adoption ».
Il conviendrait donc de procéder à l'actualisation du règlement intérieur.
L’article L.1424
-44 du CGCT prévoit que les SDIS
doivent disposer d’un centre
opérationnel départemental d’incendie et de secours (CODIS), qui est chargé de coordonner
l’activité des services d’incendie et de secours au niveau du département, ainsi que d’un ou
plusieurs centres de traitement
de l’alerte (CTA) chargés, 24
heures sur 24, de la réception, du
traitement et de la réorientation éventuelle des demandes de secours. Le taux d'appels pour
100 000 habitants s'échelonne, selon les SDIS, entre moins de 22 000 appels/100 000 habitants
et plus de 34 000 appels. En 2015, la moyenne des appels pour les SDIS était de 29 624 en 2015
et de 25 022 pour les SDIS de 2
ème
catégorie. En 2015, le nombre d'appels pour 100 000
habitants a été de 21 888 dans les Pyrénées-Atlantiques, ce qui est inférieur au taux d'appels
dans les SDIS comparables. Il est vrai que, à la différence de la grande majorité des autres SDIS,
celui des Pyrénées-Atlantiques ne reçoit pas les appels du 112, le numéro d'appel unique
européen pour accéder aux services d'urgence. Le SDIS n'a pas été en mesure de fournir le
nombre d'appels reçus en CTA en 2011 et 2012 mais l'on constate entre 2013 et 2016 une
tendance à la baisse du nombre d'appels (-5,4 %). Or, selon les données fournies par le SDIS,
les effectifs de sapeurs-pompiers professionnels au sein du CTA ont progressé entre 2013 et
2016 : ils sont passés, en équivalent temps plein (ETP) de 15,7 à 16,7. Les effectifs de sapeurs-
pompiers volontaires n'ont que légèrement diminué au cours de la même période (25 en 2016
contre 26 en 2013). Les effectifs de personnel administratif, technique et spécialisé sont restés
stables (17). Par ailleurs, dans son rapport de mai 2017, la mission d'inspection de la DGSCGC
a relevé que le nombre d'appels quotidiens par poste d'opérateur était très inférieur à la moyenne
nationale et à celle de la catégorie. Le SDIS pourrait donc utilement s'interroger sur la question
d'un surdimensionnement du CTA par rapport aux besoins.
6.1.2
Le cadre budgétaire et comptable
L'instruction budgétaire et comptable qui leur est applicable n'oblige pas les SDIS à
distinguer les rémunérations versées aux sapeurs-pompiers et aux personnels administratifs,
techniques et spécialisés (PATS). Le SDIS 64 possède toutefois un outil informatique qui lui
permet de suivre l'évolution de la masse salariale de ses différentes catégories de personnel.
6.1.3
Les ressources humaines : répartition/évolution des effectifs et taux de
professionnalisation
Les deux grandes catégories d’agents au sein d'un
SDIS sont les sapeurs-pompiers (SP)
et les personnels administratifs, techniques et spécialisés (PATS). Le nombre total de sapeurs-
pompiers (en ETP) au sein du SDIS des Pyrénées-Atlantiques a très légèrement augmenté entre
2011 (2188,3) et 2013 (2201,9), avant de diminuer en 2014 (2183,8) et 2015 (2186) puis de
remonter en 2016 (2249). Les effectifs de PATS sont restés globalement stables, à un ou deux
agents près : 111,1 en 2011 ; 109,2 en 2012 ; 111,2 en 2013 ; 113,4 en 2014 ; 112,5 en 2015 ;
113 en 2016.
Les sapeurs-pompiers peuvent être, soit des professionnels (SPP), soit des volontaires
(SPV). Le nombre de SPP a très peu varié : 474 en 2016 contre 472,3 en 2011. Après avoir
augmenté entre 2011 et 2012, et être passé de 472,3 à 484,7, le nombre de SPP a baissé à
compter de l'année 2013 pour retrouver son niveau de 2016. Les effectifs de SPV hors Service
de Santé et de Secours Médical (SSSM) sont restés stationnaires entre 2011 et 2015 avant
d'augmenter en 2016 (4,5 %). En revanche, il y a eu une diminution régulière du nombre de
sapeurs-pompiers volontaires au sein du SSSM : 129 en 2016 contre 151 en 2011. Les effectifs
totaux de SPV étaient de 1716 en 2011. Ils s'élèvent à 1775 en 2016.
Le « taux de professionnalisation », c'est-à-dire le rapport entre le nombre de SPP et de
SPV, est nettement plus élevé au sein du SDIS des Pyrénées-Atlantiques que dans les
établissements de la même catégorie : il est en effet de 21,7 % en 2014 contre 14 % (
Annuaire
statistique DGSCGC 2014)
. Interrogé sur ce taux de professionnalisation particulièrement
élevé, le SDIS a fait valoir que cette donnée est faussée par le fait que le SDIS met à disposition
des deux aéroports du département 50 SPP. Toutefois, même si l'on retranche ces agents du
total des SPP, le taux de professionnalisation reste important au regard des autres SDIS (18,9
%). Le SDIS reconnaît, dans sa réponse aux observations provisoires, que le nombre de SPV
est effectivement inférieur à celui des SDIS de la même catégorie. Il précise qu'un plan d'action
en faveur du volontariat a été institué et qu'au 1er janvier 2018 l’effectif de SPV n'a jamais été
aussi important depuis la création du corps départemental des SPP des Pyrénées-Atlantiques.
Le SDIS ajoute enfin que le déficit en SPV est surtout notable dans les zones rurales.
Dans ses statistiques les plus récentes, la Direction générale de la sécurité civile et de la
gestion des crises (DGSCGC) utilise comme indicateur la part des SPV dans l'effectif global
des sapeurs-pompiers, ce qui a le mérite de mettre en exergue l'importance du volontariat pour
le bon fonctionnement des services d'incendie et de secours. Au niveau national, en 2015, les
SPV représentent 83 % des effectifs de sapeurs-pompiers. Ce taux s'élève pour les SDIS de 2
ème
catégorie à 86 % alors qu'il est de 80,7 % dans les Pyrénées-Atlantiques, après déduction des
SPP mis à disposition des aéroports. La DGSCGC mesure également l’«
implication citoyenne
dans le volontariat
», c'est-à-dire le nombre de SPV sur 100 000 personnes âgées de 16 à 65
ans. Avec la Gironde et la Charente dans la région Nouvelle-Aquitaine, les Pyrénées-
Atlantiques font partie des 15 départements du territoire métropolitain où l'implication
citoyenne dans le volontariat est la plus faible.
A la question «
Existe-t-il une doctrine d'emploi des SPV, notamment selon la nature
des interventions ? Dans l'affirmative, la transmettre. Dans la négative, un tel document ne
serait-il pas utile ?
», le SDIS a fait la réponse suivante : «
Le SDIS 64 ne fait pas de distinction
entre les sapeurs-
pompiers volontaires et professionnels d’un point de vue opérationnel. Ils
peuvent assurer indifféremment l’ensemble des missions dévolues aux
SDIS par le code général
des collectivités territoriales (...).
».
6.2
Les dépenses de rémunération et la gestion des ressources humaines
6.2.1
Le coût du personnel
6.2.1.1
La programmation des dépenses de personnel
L'article L.1424-35 du CGCT précise que les relations entre le département et le service
départemental d'incendie et de secours font l'objet d'une convention pluriannuelle. Dans leur
rapport de 2011 sur les SDIS, les juridictions financières avaient noté, qu'en dépit de son
caractère obligatoire, cette convention n'avait été conclue que dans seulement la moitié des
départements. Elles avaient également relevé le caractère imprécis des conventions, quand
celles-ci avaient été signées.
Le SDIS des Pyrénées-Atlantiques a conclu, pour les années 2009 à 2012, une
convention pluriannuelle avec le département qui précise les efforts de transparence et de
maîtrise de la gestion que l'établissement public doit réaliser : poursuite des mesures déjà prises
en matière d'engagement comptable, de marchés publics, de trésorerie, de mise en place d'outils
de pilotage et de communication financière ; suivi des opérations d'investissement en
autorisations de programme ; envoi au département, semestriellement et en tant que de besoin,
d'un tableau de bord sur la situation financière du SDIS. Cette convention insiste également sur
la nécessaire maîtrise de la masse salariale. Cet impératif est de nouveau rappelé par la
convention applicable pour les années 2013 à 2015, qui est encore plus directive sur ce point.
Le département demande en effet au SDIS
«
de définir une politique d'optimisation de l'emploi
des effectifs de sapeurs-pompiers professionnels et de personnels des filières administrative,
technique et spécialisée avec le développement d'une gestion prévisionnelle des emplois, des
effectifs et des compétences (...)
;
de renforcer
le volontariat à travers différentes actions de
promotion, reconnaissance et fidélisation
(…)
d'optimiser
le taux de réalisation des objectifs
de gardes casernées et d'astreintes programmées propres à garantir l'effectivité et l'efficacité
du service public d'incendie et de secours
». Ces exigences ont été reprises dans la convention
conclue pour les années 2016-2018, par laquelle le département rappelle au SDIS la nécessité
de «
poursuivre la maîtrise de l'évolution des dépenses et le respect des principes de la rigueur
budgétaire
».
Dans un SDIS largement financé par le département, comme c'est le cas dans les
Pyrénées-Atlantiques, la convention financière signée avec le département encadre fortement
l'exercice de programmation budgétaire. Le pourcentage de réalisation des dépenses par rapport
aux crédits ouverts, en particulier en matière de dépenses de personnel, n'appelle pas
d'observations de la part de la chambre régionale des comptes.
6.2.1.2
L’évolution des coûts
Le SDIS a été en mesure, grâce aux outils de pilotage de la masse salariale mis en place,
de déterminer le coût moyen annuel par grade et par catégorie de ses personnels. Au cours de
la période 2011-2016, l'augmentation la plus importante, pour les agents permanents, a
concerné les officiers supérieurs (12,9 %) et les PATS de catégorie C (13 %).
6.2.2
Les effectifs et leur gestion
6.2.2.1
L’organisation de la gestion des ressources humaines
Les logiciels utilisés pour la gestion des ressources humaines sont les suivants :
GENESIS (associé à WEBDAG) de la société ANTIBIA pour la gestion des carrières [grade,
échelon, médailles, position administrative, état civil de l'agent, entretien professionnel et la
protection sociale (absences)], GEREMI de la société ANTIBIA pour la gestion de la paie,
FORSYS, associé à WEBFOR et WEBMAC de la société ANTIBIA pour la gestion de la
formation, OCTIME, de la société OCTIME, pour la gestion du temps,
PORTAIL RH de la
société OXIO pour l'aide à la décision, WEBCIS de la société SYSTEL pour la gestion des
gardes et l'indemnisation des SPV.
Le rapport de la Cour des comptes sur les SDIS de 2011 notait que le temps de travail
des sapeurs-pompiers professionnels était mal mesuré.
Le SDIS 64 s’est doté d’un logiciel de
gestion du temps de travail (Octime) dont la mise en œuvre
a été effective à compter du 1
er
janvier 2012 pour les sapeurs-pompiers professionnels en gardes postées et à compter du 1
er
janvier 2016 pour les sapeurs-pompiers professionnels en service hors rang et pour les PATS.
Interrogé sur certaines anomalies en matière de suivi du temps de travail qui
apparaissaient dans les documents produits par le logiciel Octime, le SDIS a apporté les
précisions
suivantes
:
«
Les compétences à détenir sur la gestion des temps ne sont pas pleinement acquises par les
gestionnaires dans les différents CIS/services ce qui entraine des écarts entre la saisie et les
différents temps réalisés ces derniers répondant aux obligations légales et réglementaires. Le
SDIS veille à optimiser la gestion dématérialisée des temps mais la ressource humaine est
limitée. Enfin certains temps ne sont pas encore gérés sur Octime tel que les temps
supplémentaires justifiant les IFTS notamment. Certains workflows doivent se mettre en place
courant 2018. Ceci dit, les agents réalisent effectivement leurs 1607h et sont aussi vigilants que
nous à en assurer le suivi.
».
Le groupement des emplois et des compétences, qui est dirigé par un lieutenant-colonel,
comprend 24 agents à temps complet (15 PATS et 9 SPP), soit 4,12 % du total des SPP et
PATS. Il comprend trois services : le service de l'administration générale des ressources
humaines ; le service de la gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois, des activités et des
compétences ; le service de la formation et du sport - centre de formation départemental.
6.2.2.2
L’évolution des effectifs
6.2.2.2.1
Les effectifs rapportés au nombre d’habitants et d’interventions
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Evolution
Nbre de SP
2188,3
2215,7
2201,9
2183,8
2186
2249
2,72%
Nbr d'agents permanents
579,27
588,86
588,16
583,14
584,55
582
0,47%
dont SPP
472,34
484,68
481,92
474,76
477,03
473,98
0,17%
dont PATS
111,1
109,18
111,24
113,38
112,52
113,02
1,73%
Nbr d'hab
656 608 660 871 664 057 667 249 670 400 673 788
2,62%
Nbre de SP/100 000 habitants
333,5
336
332
327
324
334
+ 0,2 %
Nbre de SPP/100 000 habitants
72
73
73
71
71
70
-3 %
Nbr d'interventions
33 837
34 571
35 424
36 595
33 492
33 467
-1,09%
Nbre d'interventions pour 100 000 habitants
5158
5230
5 335
5486
4999
4965
-3,50%
Part des PATS sur effectifs totaux hors SPV
19,18% 18,54% 18,91% 19,44% 19,25% 19,42%
1,25%
Taux de PATS (effectif non sapeur pompier/
effectif sapeur-pompier)
5 %
4,9 %
5 %
5,2 %
5,1 %
5 %
0%
Source : SDIS 64
Dans le département des Pyrénées-Atlantiques, le nombre total de sapeurs-pompiers
(professionnels et volontaires) est, en 2015, de 324 pour 100 000 habitants, ce qui est largement
en dessous de la moyenne des SDIS de 2ème catégorie (423) (385 au niveau national). En
revanche, le nombre de sapeurs-pompiers professionnels pour 100 000 habitants (71) est, en
2015, nettement supérieur à celui des SDIS de 2ème catégorie (58) et il est même supérieur à
la moyenne nationale (67). Si l'on retire des effectifs de SPP les 50 agents mis à disposition des
aéroports du département, le nombre de SPP pour 100 000 habitants n'est plus que de 64. Il
reste toutefois supérieur à la moyenne des SDIS de 2ème catégorie. Ces ratios montrent bien
que l'un des problèmes structurels du SDIS tient au nombre insuffisant de SPV.
Le nombre total d'interventions a ainsi évolué au cours de la période : 33 837 en 2011;
34 571 en 2012 ; 35 424 en 2013 ; 36 595 en 2014; 33 492 en 2015 ; 33 467 en 2016. Le SDACR
élaboré en 2017 met l'accent sur l'augmentation de l'activité opérationnelle en se fondant sur la
période 2010-2014. Il est écrit dans ce document :
« Le SDIS a connu en 5 ans (2010-2014) une
augmentation de 7,5 %
de ses activités opérationnelles. En 2015, avec 33 503 interventions,
l’activité
opérationnelle du SDIS a retrouvé un niveau comparable à celui de 2010. Il est à
noter une diminution de 8,5 % entre 2014 et 2015. Cette diminution peut s’expliquer par le fait
que le département n’a pas connu d’évènement climatique impactant lourdement l’activité
opérationnelle mais également par la mise en œuvre des travaux réalisés en partenariat avec
les deux SAMU »
.
L’intégration de
l'année 2016 dans l'analyse de l'évolution de l'activité
opérationnelle conduit à constater que, hormis un pic en 2014 et 2015, le nombre d'interventions
est resté globalement stable au cours des dernières années et que la tendance est même plutôt
orientée à la baisse.
Plus encore, le SDIS des Pyrénées-Atlantiques ne fait pas partie des SDIS de 2
ème
catégorie qui ont l'activité opérationnelle la plus forte. Le nombre annuel d'interventions pour
100 000 habitants s'établit en effet à 4 999 en 2015 contre 5 731 en moyenne pour les SDIS de
2
ème
catégorie et 6 393 au niveau de la France entière (source annuaire statistiques 2016 de la
DGSCGC). Le SDIS effectue en moyenne 92 interventions par jour, contre 103 en moyenne,
pour les SDIS de 2
ème
catégorie (le nombre le plus faible d'interventions/jour dans cette
catégorie est de 79) et 110 pour la France entière.
Le « taux de PATS » tel qu'il est mesuré par le ministère de l'Intérieur rapporte l'effectif
non sapeur-pompier à l'effectif sapeur-pompier. Ce taux est, pour l'année 2015, de 5,1 % alors
qu'il est de 3,9 % pour les SDIS de 3
ème
catégorie et de 4,8 % au niveau national. Il est de 5 %
en 2016.
6.2.2.2.2
Les sapeurs-pompiers
Entre 2011 et 2016, la part des officiers dans les effectifs de SPP a légèrement baissé :
elle est passée de 20,5 % à 20 %. En revanche, à la suite
de la mise en œuvre de la réforme de
la filière en 2012, les sous-officiers représentent 63,6 % du total des SPP en 2016 contre 53,8
% en 2011. Les caporaux et sapeurs ne représentent plus, en 2016, qu'une proportion très limitée
des effectifs : 16,4 % contre 25,7 % en 2011. Selon l'annuaire statistique 2016 de la DGSCGC,
la structure moyenne des grades dans les SDIS de 2ème catégorie est la suivante : officiers :
18,8 % ; sous-officiers : 60,9 % ; caporaux et sapeurs : 20,3 %. Ce SDIS se caractérise donc par
le nombre important d'officiers et surtout de sous-officiers.
Selon l'article R.1424-23-1 du CGCT, le nombre des sous-officiers de sapeurs-pompiers
professionnels du corps départemental est déterminé à partir d'un effectif de référence fixé au
31 décembre de l'année précédente comprenant les sapeurs-pompiers professionnels ainsi que
les sapeurs-pompiers volontaires du service départemental d'incendie et de secours dans la
limite du double du nombre des sapeurs-pompiers professionnels, dans les conditions
suivantes : un sous-officier pour au moins 4 sapeurs-pompiers non officiers. Si l'on applique ce
texte, le nombre de sous-officiers devrait être de 290 et non de 303 comme c'est aujourd'hui le
cas. Interrogé sur ce dépassement, le SDIS a invoqué
l’articl
e 22 du décret 2012-521 du 20 avril
2012
.
Il est effectivement prévu par ce décret que, pendant une période transitoire qui s'achève
en 2019,
le
plafonnement du nombre de sous-officiers prévu par l'article R1424-23-1 précité du
CGCT n'est pas applicable. Au terme de cette période transitoire, il appartiendra au SDIS de ne
plus dépasser le nombre maximal de sous-officiers.
Le nombre d'officiers en poste en état-major et dans les services de soutien a augmenté
de près de 13 % au cours de la période.
Le SDIS a recours à du personnel de santé et de secours
médical (SSSM) sous contrat pour occuper les fonctions de préparateur en pharmacie et de
médecin de groupement. Le SDIS a souligné, lors du contrôle de la chambre régionale des
comptes, ses difficultés à recruter un médecin SPP :
« Le poste de médecin de groupement a été
créé à compter du 01/04/2016 au sein du cadre d’emplois des médecins et pharmaciens de
sapeurs-pompiers professionnels des grades de médecin de 2
ème
classe à médecin hors classe
de sapeurs-p
ompiers professionnels. L’offre d’emploi relative à ce poste a fait l’objet d’une
première diffusion en avril 2016 en interne et en externe sur le site internet du SDIS 64 ainsi
que sur le site Emploi Territorial. Suite à cette première diffusion, le SDIS
64 n’a reçu aucune
candidature. En parallèle, une demande a été adressée au Ministère de l’Intérieur afin d’avoir
accès aux candidatures ou coordonnées des lauréats du concours de médecin de 2
ème
classe
encore inscrits sur la liste d’aptitude et en attente
de recrutement. Cette demande n’a pas
abouti. Une deuxième diffusion en externe a donc été réalisée dans la presse spécialisée (au
sein de la revue « Le Quotidien du Médecin
») en juin 2016. Le SDIS 64 n’a reçu aucune
candidature suite à cette seconde dif
fusion. En juillet 2016, l’offre d’emploi a fait l’objet d’une
troisième diffusion dans la presse spécialisée (au sein de la revue « Le Recruteur médical »). A
l’issue, le SDIS 64 a reçu 4 candidatures. Les 4 candidats exerçaient la médecine soit en libéra
l
soit en qualité de contractuel au sein de la fonction publique hospitalière et aucun n’était
lauréat du concours de médecin de 2
ème
classe de sapeurs-
pompiers professionnels. L’article
3-3-2° de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 modifiée relative au statut de la fonction publique
territoriale permet de recruter des agents contractuels sur des emplois permanents de catégorie
A lorsque la nature des fonctions ou les besoins du service le justifient et si aucun fonctionnaire
n’a pu être recruté soit au titre de la mobilité, soit parmi les lauréats du concours. A l’issue des
entretiens de recrutement, le SDIS 64 a retenu une candidature parmi ces quatre et l’intéressé
a été recruté le 1
er
janvier 2017 en qualité de contractuel de droit public pour une durée
déterminée de 3 ans »
. Il est à noter que le médecin ainsi recruté par le SDIS a démissionné en
juillet 2017.
6.2.2.2.3
Les personnels administratifs, techniques et spécialisés (PATS)
L'effectif total de PATS a très peu varié au cours de la période. Il ainsi évolué (en ETP) :
111,1 en 2011 ; 109,2 en 2012 ; 111,2 en 2013 ; 113,4 en 2014 ; 112,5 en 2015 ; 113 en 2016.
Le nombre d'agents de catégorie A a augmenté (9,4 en 2016 contre 8,8 en 2011). La progression
a été la plus forte pour les fonctionnaires de catégorie B (près de 49%) : ils sont en effet passés
de 21,7 en 2011 à 32,2 en 2016. En revanche, le nombre des agents de catégorie C a baissé.
Le
SDIS
n’a recours que de manière ponctuelle et très limitée à du personnel saisonnier.
6.2.2.3
La gestion des ressources humaines
6.2.2.3.1
Les sapeurs-pompiers professionnels
6.2.2.3.1.1
L’incidence des réformes intervenues depuis 2012
Une réforme de la filière des SPP est entrée en vigueur le 1er mai 2012. Elle a eu des
conséquences importantes sur la gestion des emplois au sein des SDIS comme le montrent bien
les réponses du SDIS 64 aux questions posées sur l'impact de cette réforme. Le SDIS 64 a
apporté les précisions suivantes :
« La réforme de la filière a imposé de redéfinir le référentiel
des emplois du SDIS puis de mettre en adéquation les grades détenus et les emplois occupés.
Dans ce contexte un certain nombre de réajustements s'imposaient portant notamment sur les
emplois de : chef d’équipe pour les sapeurs ; chef d’agrès une équipe pour les capo
raux
appellation caporaux-chefs ; chef de servi
ce de CIS ou responsable d’US, chef de salle CTA,
chef de manœuvre, emploi à la DDSIS ou groupement, chef d’agrès tout engin et opérateur
CODIS pour les sergents ; chef de service de CIS ou responsable d’US, chef de salle CTA, chef
de manœuvre, emploi à la
DDSIS ou groupement, chef de groupe pour les adjudants ; chef de
service DDSIS, chef de pôle, chargé de mission, chef de garde pour les lieutenants de 2ème
classe (ex major) et lieutenant de 1ère classe. De nouveaux emplois apparaissent et impactent
l’org
anisation du SDIS64 (emplois de salle opérationnelle, officier expert, chef de bureau en
CIS…)
».
Le SDIS a également souligné les conséquences de la réforme sur le déroulement de
la carrière des agents :
« Ces évolutions ont contraint également le SDIS à revoir l'organisation
des unités opérationnelles mais également l'attribution individuelle du régime indemnitaire, à
redéfinir de nouvelles orientations en matière de formation et à restructurer ses emplois en
adéquation avec le grade. Ainsi, la réforme de la filière imposant une nouvelle lecture de la
correspondance grade et emplois des personnels sapeurs-pompiers professionnels du SDIS 64,
après une réflexion menait avec les partenaires sociaux, les membres du conseil
d’administration du SDIS 64 ont redéf
ini, par des délibérations successives dès 2012, les
effectifs retenus, grade par grade, dans le cadre des fiches structures. Par ailleurs, étant précisé
que l’avancement de grade se fait de façon continue d’un grade au grade immédiatement
supérieur, avant la réforme de la filière en 2012, un agent recruté sapeur qui avait validé
l’ensemble des unités de valeur nécessaires pouvait accéder
, a minima, au grade sommital de
ce cadre d’
emplois, à savoir adjudant de SPP en 14 ans. Depuis 2012, une fois les dispositions
pérennes applicables, les déroulements de carrière seront plus longs. Les dispositions
transitoires de la réforme de 2012 ont parfois figé la carrière de certains agents. Ainsi, un
sapeur-pompier professionnel nommé dans le grade de caporal après le
1er mai 2012 n’ayant
pas été intégré dans ce dernier grade ne pourra pas avancer au grade de caporal-chef pendant
la période transitoire. De la même manière un sapeur-
pompier professionnel qui n’a pas été
retenu dans la liste des promouvables au grade de sergent (mise à jour tout au long de la
période transitoire) verra sa carrière ralentie pendant la période transitoire (au plus tard
jusqu’au 31 décembre 2019) s’il n’a pas été lauréat de l’examen professionnel. S’ajoute une
difficulté supplémentaire liée
à l’absence d’organisation de cet examen professionnel par les
SDIS. D'ici la fin de la période transitoire, il convient de finaliser la mise en adéquation
grade/emploi et l'organisation de la réforme de la formation. ».
Le SDIS a ainsi chiffré l'incidence financière de la réforme de la filière des SPP : décrets
de 2012 : 553
K€ sur l’ensemble de la période 2012
-2016 ; décrets de 2016 sur la mise à jour
de l’indemnité de responsa
bilité : 13
K€ en 2016 ; soit un impact total cumulé, p
our la période
de 2012 à 2016
de 567 K€.
Compte tenu des faibles effectifs concernés, le coût, pour le SDIS
de la revalorisation de la filière SSSM a été beauc
oup plus limité : 2 K€ en 2016 et 7 K€
en
2017.
L’incidence financière prévisionnelle de la mise en œuvre
, à compter du 1
er
janvier
2017, du protocole relatif aux « parcours professionnels, carrières et rémunérations » (PPCR)
est, pour le SDIS, de 184
K€ en 2017 (64 K€ au titre d
u transfert primes/points et
120 K€ pour
la réorganisation des cadres d'emplois et les reclassements).
6.2.2.3.1.2
Les recrutements et la gestion prévisionnelle des emplois
Au cours de la période 2011-2016, les effectifs du SDIS ont été caractérisés par leur
stabilité en volume et par leur vieillissement régulier. Les SPP ayant moins de 30 ans ne
représentent plus que 3,6 % des effectifs en 2016 contre 8,6 % en 2011. Près de 29 % des sous-
officiers et 49 % des officiers ont plus de 50 ans. Comme l'a relevé le rapport de la mission
d'inspection de la DGSCGC de mai 2017, la moyenne d'âge des SPP au sein du SDIS 64 est de
43 ans contre 41 ans pour les SDIS de 2ème catégorie (41 ans pour l'ensemble des SDIS).
L'écart par rapport à la moyenne est encore plus prononcé pour le SSSM : 48 ans contre 45 ans
pour les SDIS de 2ème catégorie et 44 ans pour l'ensemble des SDIS.
Le pourcentage de promotions internes par rapport au total des SPP recrutés ou promus
a ainsi évolué au cours de la période : 59 % en 2011 ; 67 % en 2012 ; 91 % en 2013 ; 86 % en
2014 ; 75 % en 2015 ; 77 % en 2016.
6.2.2.3.1.3
La carrière des sapeurs-pompiers professionnels
Un déroulement accéléré de carrière est un facteur de progression de la masse salariale.
Avant l'entrée en vigueur du
protocole d’accord relatif à la modernisation des parcours
professionnels, des carrières et des rémunérations (PPCR), qui fait de l'avancement à la durée
minimale la règle, les agents du SDIS ont très largement bénéficié d'un avancement d'échelon
très rapide. Ainsi, en 2015, seulement 10,8 % des SPP sont passés à l'ancienneté maximale.
La durée moyenne pour la nomination au grade de commandant au sein du SDIS est de
10 ans et 2 mois
.
L’âge moyen d’accession au grade de commandant est
de 40 ans et 9 mois et
celui d'accès au grade de lieutenant-colonel est de 45 ans et 11 mois.
6.2.2.3.1.4
La mobilité des cadres
L'une des recommandations du rapport des juridictions financières sur les SDIS de 2011
était de rendre la mobilité statutairement obligatoire lors de l'accès à certains grades. Elle n'a
pas été suivie d'effet. Au sein du SDIS 64, toutes les promotions aux grades de capitaine,
commandant et lieutenant-colonel ont été faites sur place. La mission d'inspection de la
DGSCGC, dans son rapport de mai 2017, a noté que plus de 70 % des officiers avaient plus de
10 années d'ancienneté au sein du SDIS et a formulé la recommandation suivante : « encourager
la mobilité chez les cadres sapeurs-pompiers professionnels ».
6.2.2.3.2
Les sapeurs-pompiers volontaires
L'article 21 du décret du 17 mars 2013 prévoit que le taux d'encadrement en sous-
officiers de sapeurs-pompiers volontaires respectivement du corps départemental, du corps
communal ou du corps intercommunal est au maximum de 25 % de l'effectif total de sapeurs-
pompiers volontaires de chaque corps, non compris les membres du service de santé et de
secours médical. Ce taux peut être porté jusqu'à 50 %, après avis du comité consultatif des
sapeurs-pompiers volontaires compétent et après délibération du conseil d'administration du
service départemental d'incendie et de secours, au regard des nécessités de la permanence de la
réponse opérationnelle. Cela est le cas au sein du SDIS 64. La circulaire du 20 mai 2014 du
ministre de l'Intérieur relative au décret précité indique que le taux d'encadrement en sous-
officiers des SPV est modulable en fonction de l'organisation de chaque structure, l
’objectif
final étant la permanence de la réponse opérationnelle.
La prestation de fidélisation et de reconnaissance (PFR) a été créée par la loi de
modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004 en remplacement de l'allocation de vétérance
instituée par la loi du 3 mai 1996. Une « PFR 1 » a été mise en place à compter du 1
er
janvier
2005. Elle a été profondément réformée par la « PFR 2 », qui est entrée en vigueur en 2016.
La PFR1 permettait l'acquisition de droits à pension exprimés en points et versés sous
forme de rente viagère. Cette rente était servie au sapeur-pompier volontaire (SPV) ayant
accompli au moins 20 ans de service en cette qualité, à compter de la date à laquelle il cessait
définitivement son engagement et dès lors qu'il était âgé d'au moins cinquante-cinq ans. Le coût
moyen annuel de la PFR1 pour le SDIS 64 a
été de 639 K€
au cours de la période 2011-2016.
6.2.2.3.3
Les personnels administratifs et techniques et spécialisés (PATS)
6.2.2.3.3.1
La mutualisation avec le département
La gestion des PATS n'a pas été mutualisée avec le département.
6.2.2.3.3.2
Les PATS également sapeurs-pompiers volontaires (SPV)
Le nombre de PATS étant également sapeurs-pompiers volontaires a fluctué entre 14 et
16 au cours de la période, soit environ 13 % des effectifs de PATS. La chambre régionale des
comptes a vérifié que les indemnités versées à ces PATS/SPV correspondaient effectivement à
des activités de sapeurs-pompiers.
6.2.2.3.3.3
Les SPP installés sur des postes de PATS
Les SPP affectés sur postes pouvant éventuellement être pourvus par des personnels des
filières administratives ou techniques (PATS) sont les suivants : quatre postes de magasiniers
et d'assistants techniques, occupés par des sous-officiers ; deux postes de chefs de service
occupés par des commandants (service des matériels incendie et équipements; service
formation) ; deux postes de chefs de groupement occupés par des lieutenants colonels
(groupement des moyens généraux ; groupement emplois et compétences). Les 4 sous-officiers
affectés sur des postes de PATS sont inaptes sur le plan opérationnel. Le nombre de SPP
affectés sur des postes de PATS représente 1,4 % du total des SPP et PATS, ce qui est
relativement limité. Par ailleurs, il n'est pas illogique que, dans un SDIS, les responsables des
services matériels incendie ainsi que de la formation soient des officiers SPP. Il en est de même
du responsable du groupement emplois et compétences. Le SDIS précise, en réponse, que la
gestion des SPP "en situation opérationnelle limitée" a été encadrée par une délibération du
conseil d'administration du SDIS en date du 21 décembre 2010.
6.2.3
Les rémunérations
6.2.3.1
Les rémunérations versées au personnel titulaire
La rémunération nette moyenne annuelle par catégories d'agents du SDIS a ainsi évolué
entre 2011 et 2016 : officiers supérieurs (commandant, lieutenant-colonel et colonel) : 8,25 %
; officiers dits « subalternes » (major, lieutenant, capitaine) : + 2,2 % ; sous-officiers : + 2,7 %
; sapeurs et caporaux : + 5 % ; PATS de catégorie A : + 5 % ; PATS de catégorie B : + 2,8 % ;
PATS de catégorie C : + 4,5 %.
Le SDIS a précisé que l'augmentation de la rémunération annuelle nette moyenne des
officiers supérieurs était notamment liée au fait que deux chefs de groupement avaient été
promus au grade de lieutenant-colonel.
6.2.3.2
Les rémunérations versées au personnel non-titulaire
6.2.3.2.1
Les indemnités des sapeurs-pompiers volontaires, avec en particulier la question des
SPP qui sont aussi des SPV
Le montant des indemnités versées aux sapeurs-pompiers volontaires (SPV) (compte
64141) durant la période a ainsi évolué : 5,2 M€ en 2011 ; 4,7 M€
en 2012 ; 4,6 M€ en 2013 ;
5,4
M€ en 2014 ; 5,3 M€ en 2015 ; 5,4 M€ en 2016. Le volume des vacations a ain
si fortement
baissé en 2012 et 2013 en raison d'un meilleur suivi des indemnités versées par le SDIS puis il
a nettement augmenté en 2014 avant de se stabiliser à environ 5,3 M€. Le nombre de SPV et le
nombre d'interventions opérationnelles est resté globalement stable. Le SDIS a précisé que
l'augmentation à compter de 2014 du volume des indemnités était liée à la compensation par
les SPV de la baisse du nombre de SPP et à la modification du régime de gardes.
Dans leur rapport sur les SDIS de 2011, les juridictions financières ont rappelé que le
cumul des activités de SPP et de SPV était parfaitement autorisé mais qu'il pouvait donner lieu
à des dérives importantes, que ce soit dans le domaine de l’indemnisation des travaux
supplémentaires ou celui du re
spect d’un rythme de travail compatible avec les exigences de
sécurité. Elles ont également relevé que ce cumul permettait d'offrir aux SPP un complément
de revenu non imposable. Après avoir noté l'absence fréquente d'encadrement de cette double
activité des SPP, la Cour des comptes a formulé la recommandation suivante : « mieux encadrer
le cumul d'activité des sapeurs-pompiers professionnels en tant que volontaires ».
Au sein du SDIS 64, le nombre de SPP ayant également des activités de SPV a augmenté
entre 2011 et 2014 : il est passé de 161 à 175. Puis il a baissé à compter de 2015. En 2016, les
SPP/SPV étaient au nombre de 164, ce qui représente près de 34 % des effectifs de SPP et 9,2
% du total des SPV. La circulaire du ministère de l'Intérieur du 20 mai 2014 relative au décret
du 17 mai 2013 sur les SPV reprend un chiffre du conseil national des sapeurs-pompiers
volontaires selon lequel les SPP représenteraient, au niveau national, 6,5 % de l'effectif global
des SPV. Avec plus de 9 % de SPP dans le total des SPV, le SDIS se situe au-dessus de ce ratio.
Le SDIS a ainsi justifié la possibilité offerte aux SPP d'être également SPV :
«
L’engagement en qualité de sapeur
-pompier volontaire par des sapeurs-pompiers
professionnels est important : suite à la réforme de la gestion des temps, dans le domaine de la
formation pour minimiser l’impact de l’encadrement de formation sur l’absence à la
garde (ce
que veut dire ; pour la mise à disposition de leurs expérience et compétences :34,9 % des agents
en double statut SPP/SPV dans les unités spécialisées (dont 94,34 % engagés exclusivement
dans ces unités); 39,5 % des agents en double statut SPP/SPV en zone rurale dans des CIS avec
des volontaires ; 20,4 % des agents en double statut SPP/SPV sont affectés en CIS mixtes (dont
19,3 % au CTA-CODIS ».
Les modalités de l'encadrement de la double activité SPP/SPV ont été édictées par le
SDIS en 2013 dans son règlement intérieur. Ce dernier précise qu'un SPP ne peut être SPV
qu'en dehors de son lieu d'affectation professionnelle. Cet encadrement de l'activité de SPP/SPV
met en œuvre une
préconisation du conseil national des sapeurs-pompiers volontaires, reprise
par
la circulaire du ministre de l’I
ntérieur du 20 mai 2014 précitée. Pour le conseil national des
SPV, il est « hautement souhaitable » qu'un SPP qui est par ailleurs SPV soit affecté dans une
autre structure que celle où il exerce en qualité de SPP. Le règlement intérieur du SDIS 64 a
toutefois dû tenir compte des situations héritées et il a prévu une dérogation pour les SPP ayant
déjà une activité de SPV dans leur unité d'affectation. Les SPP/SPV concernés ne sont toutefois
qu'au nombre de six.
L'interdiction d'exercer des activités de SPV dans la structure où l'on est SPP permet de
limiter le risque de fraudes. Ce SDIS en fournit un parfait exemple car trois SPP qui exerçaient
une activité de SPV dans le même centre de secours ont été jugés coupables d'escroquerie par
le tribunal de grande instance (TGI) de Pau, dans un jugement en date du 14 janvier 2016. Ces
SPP/SPV procédaient à l'inscription de fausses interventions sur des comptes rendus de sorties
de secours (CRSS) et percevaient ainsi des indemnités de SPV pour des activités qu'ils
n'avaient, en fait, pas réalisées. Ils ont été condamnés à verser une amende de plusieurs milliers
d'euros et à rembourser au SDIS les sommes indûment perçues. Par ailleurs, ces agents ont fait
l'objet de sanctions disciplinaires. Même si les conditions d'exercice de la double activité
SPP/SPV sont déjà fixées par le règlement intérieur, le rapport de la mission d'inspection de la
DGSCGC de mai 2017 demande au SDIS de faire prendre à son conseil d'administration une
délibération sur cette question. La chambre régionale des comptes ne peut que souscrire à cette
recommandation et invite le
SDIS à la mettre en œuvre.
Dans sa réponse, le SDIS souligne que
la question des doubles statuts est clairement définie dans le règlement intérieur, adopté par le
CASDIS, et qu'une délibération sur ce point serait donc inutile. La chambre fait remarquer que
les conditions du cumul des fonctions de SPP et de SPV figurent dans l'une des annexes du
règlement intérieur qui en compte huit ; que, par ailleurs, le règlement intérieur fait plus de 200
pages. Il est donc nécessaire de faire délibérer spécifiquement le conseil d'administration sur
cette question, d'autant plus importante que le SDIS est caractérisé par un taux de
professionnalisation élevé.
Durant la période 2011-2016, le montant annuel moyen des indemnités versées aux SPV
non SPP a été de
2850 € et celui des sommes allouées aux SPP
/SPV s'est élevé à près de 2 400
€.
En 2016, le SPP du SDIS qui a effectué le plus de vacations à titre de SPV a perçu près de
8 800
€. Il est à noter que
le
nombre d’heures de formation dispensée par des SPV a f
ortement
augmenté au cours de la période : il est passé de 3412 à 5041 entre 2011 et 2016, soit une
augmentation de 48 % alors que les effectifs du SDIS n'ont que peu varié au cours de la période.
Par ailleurs, le nombre de SPV formateurs a progressé de 53
%. D’autre part, l
e volume annuel
moyen des formations données par les SPP/SPV est très nettement supérieur à celui de
l'ensemble des SPV : 95 heures contre 34 heures en 2016. La chambre régionale des comptes a
parfaitement conscience de l'importance de la formation dans un SDIS car elle est une garantie
de la sécurité, tant des personnes secourues que des sapeurs-pompiers. Il est néanmoins
important de mieux maîtriser l'évolution du volume des heures de formation, qui donnent lieu
à l'attribution d'indemnités horaires à un taux majoré (120 % du taux de base).
6.2.3.2.2
La rémunération des autres catégories de personnel contractuel
Le coût du recours à des agents contractuels (compte 64131) a été divisé par deux au
cours de la période : il s'élève en 2016 à 206 K€ contre 405 K€ en 2011.
6.2.4
Les accessoires de la rémunération principale
6.2.4.1
Les indemnités versées aux sapeurs-pompiers professionnels
6.2.4.1.1
Les évolutions des montants
Le régime indemnitaire des SPP comprend non seulement des indemnités communes
avec les autres agents de la fonction publique territoriale, mais aussi des indemnités qui leur
sont spécialement alloués, telles que l'indemnité dite « de feu », l'indemnité de spécialité ou
encore l'indemnité de responsabilité. Le rapport de la Cour des comptes de 2011 sur les SDIS a
ainsi mis en exergue le poids financier du régime indemnitaire des SPP : «
Les primes versées
constituent une part importante des rémunérations perçues par les agents des SDIS (hors
sapeurs-pompiers volontaires). Elles dépassent souvent 50 % du traitement des sapeurs-
pompiers professionnels
». Au sein du SDIS 64, le coût total des principales indemnités
(indemnité de feu, indemnité de logement, indemnité de spécialité, IFTS, IAT) a progressé de
4,2 % entre 2011 et 2016, à effectif quasiment constant. Le SDIS pratique la modulation des
primes mais uniquement en fonction des postes occupés, et pas de la manière de servir des
agents.
6.2.4.1.2
La régularité de la dépense
L'article 6-1 du décret du 25 septembre 1990 portant dispositions communes à
l'ensemble des sapeurs-pompiers professionnels précise que le régime indemnitaire des sapeurs-
pompiers professionnels est fixé par le conseil d'administration du SDIS. Ce texte prévoit que
les SPP « peuvent » percevoir certaines primes. Ce n'est donc pas un droit automatique. Et,
quand ces primes sont accordées par le CASDIS aux SPP, rien n'oblige qu'elles soient attribuées
au taux maximum prévu par les textes.
La prime la plus coûteuse pour les finances du SDIS 64 (2,2
M€ en 2016) est
« l'indemnité de feu ». Elle est versée à son taux maximum, ce qui peut paraître à première vue
étonnant si l'on prend en compte le fait que les interventions au titre des incendies sont de moins
en moins nombreuses dans ce SDIS : elles ne représentent en effet, en moyenne, qu'un peu plus
de 6 % du total des interventions au cours de la période 2011-2016.
La deuxième prime, en termes de coût, est l'indemni
té de responsabilité (1,6 M€ en
2016). Elle est versée, en fonction du grade et de la responsabilité exercée, à tous les SPP du
SDIS. L'indemnité de spécialité, quant à elle, représente une dépense annuelle de l'ordre de 570
K€. L'état du droit applicable
prévoit que, pour percevoir la prime, il faut non seulement avoir
les qualifications nécessaires mais aussi exercer « réellement » les spécialités correspondantes.
Un SPP ne peut percevoir durant toute sa carrière une indemnité de spécialité sous prétexte qu'il
a obtenu, à un moment donné, le diplôme ou le niveau de formation requis s'il n'a plus, par la
suite, de capacités opérationnelles dans cette spécialité. Dans leur rapport de 2011, les
juridictions financières avaient constaté que, dans plusieurs SDIS, tous les sapeurs-pompiers
professionnels, hormis quelques cadres, percevaient cette indemnité alors qu'il était peu
vraisemblable qu'ils soient tous dans la capacité de pratiquer cette spécialité sur le terrain. Au
sein du SDIS des Pyrénées-Atlantiques, 460 SPP perçoivent la prime de spécialité, soit
quasiment tous les SPP qui peuvent y prétendre. Il est permis de douter que tous ces SPP, surtout
ceux placés en service hors rang, exerce « réellement » une spécialité. Le SDIS a précisé que
l’indemnité de spécialité cessait d'être versée aux SPP dès lors qu’ils n'étaient plus inscrits sur
une liste d’aptitude opérationnelle établie par le groupement opérationnel sur proposition du
responsable de la spécialité. Il a transmis trois arrêtés, en date de juin et juillet 2017, qui mettent
fin au versement de l'indemnité de spécialité à trois SPP. La chambre régionale des comptes ne
peut qu'encourager le SDIS à poursuivre le toilettage en cours des conditions d'attribution de la
prime de spécialité.
6.2.4.2
Les indemnités versées aux personnels administratifs, techniques et spécialisés
L'évolution des montants et la régularité des primes allouées aux PATS n'appellent pas
d'observations de la part de la chambre régionale des comptes.
6.2.4.3
Les avantages en nature
6.2.4.3.1
L'attribution de logements de fonction
Le SDIS a mis progressivement fin, à compter de 2008, à l'attribution de logements de
fonction aux officiers SPP. Les derniers à bénéficier de cette possibilité ont été le directeur
départemental et son adjoint. Depuis juillet 2016, il n'y a plus de concessions de logement par
nécessité absolue de service.
6.2.4.3.2
Le remboursement des frais de déplacement et les véhicules de service
La chambre régionale des comptes ne peut que regretter que les observations formulées
sur l'utilisation des véhicules de service lors de son précédent contrôle, en 2010, n'aient
quasiment pas été suivies d'effet. Tout d'abord, alors que la chambre avait souligné que
l'attribution d'un véhicule de fonction à un directeur de SDIS était irrégulière, ce dernier a
continué à utiliser son véhicule de service à des fins strictement personnelles, comme l'atteste
la déclaration des avantages en nature faite par l'établissement public. En réponse aux
observations provisoires, le SDIS fait état de la "situation particulière" liée à l'absence de
directeur départemental adjoint, qui a contraint le directeur départemental à assurer "un conseil
technique opérationnel permanent" auprès du préfet des Pyrénées-Atlantiques
.
La chambre
régionale des comptes avait également souligné la nécessité d'améliorer l'information donnée
au conseil d'administration sur les conditions d'utilisation des véhicules de service, en
particulier ceux que leurs utilisateurs peuvent remiser à domicile.
Un rapport d'information a
été présenté en mai 2013 au bureau et non à l'assemblée délibérante. Depuis cette date, aucune
communication particulière n'a été faite aux élus sur cette question. La chambre n'a pas non
plus constaté d'amélioration dans la tenue des carnets de bord par rapport à son dernier passage.
Ces derniers continuent, la plupart du temps, à être mal renseignés. Plus encore, les
autorisations nominatives d'utiliser un véhicule de service, dont l'absence avait été relevée dans
le rapport de la chambre régionales des comptes de 2010, n'ont pu être produites. Des arrêtés
autorisant l'usage des véhicules de service ont été pris en catastrophe, en mars 2017, en raison
du contrôle en cours de la chambre régionale des comptes mais ils ne peuvent couvrir les années
antérieures. La chambre régionale des comptes reconnaît néanmoins que le SDIS a mis en place
un suivi kilométrique ainsi que des dépenses de carburant des véhicules de service avec
remisage à domicile.
A l'heure actuelle, 35 agents du SDIS ont le droit d'utiliser un véhicule de service qu'ils
peuvent conserver à leur domicile et qu'ils ne sont pas obligés de laisser sur leur lieu de travail.
Lors de son dernier contrôle, la chambre régionale des comptes avait relevé que les véhicules
de service étaient largement utilisés pour des trajets domicile-travail, ce qui conduisait à douter
de l'utilité d'attribuer des véhicules de service. La chambre avait estimé la part des trajets
domicile-travail dans le kilométrage des véhicules de service, à partir d'un échantillon d'une
dizaine de carnets de bord, à 57 % pour l'année 2007 et 63 % pour la période de janvier à juillet
2008. En procédant de manière plus exhaustive, à partir des informations fournies par le SDIS,
l'on aboutit aux constats suivants : en 2015, sur les 538 424 km parcourus par les véhicules de
service avec remisage à domicile, 194 820 km représentent des trajets domicile travail, soit 36
%. En 2016, sur les 433 167 km parcourus, 187 184 km l'ont été au titre de trajets domicile
travail, soit 43 %. La part des trajets domicile-travail dans le kilométrage total dépasse 70 %
pour certains agents. Près de la moitié des bénéficiaires d'une autorisation d'utiliser un véhicule
personnel avec remisage à domicile font quotidiennement plus de 30 kilomètres pour se rendre
sur leur lieu de travail. Les frais de péage liés aux trajets domicile-travail sont payés par le
SDIS. Il est à noter que les trajets domicile-travail ne sont sans doute que la « face émergée de
l'iceberg » : comme les carnets de bord sont mal tenus, il est en effet impossible de savoir quel
est le kilométrage effectué, en plus des trajets domicile-travail, pour des usages strictement
personnels n'ayant rien à voir avec le service.
Au vu de l'absence de remise en ordre des conditions d'utilisation des véhicules de
service à la suite de son dernier contrôle et de la nécessaire rigueur budgétaire qui s'impose à
tous, la chambre régionale des comptes estime qu'il faut mettre fin au système d'autorisations
permanentes de remisage des véhicules de service à domicile. Ainsi que le rappelle la circulaire
du 5 mai 1997 sur l'usage des véhicules de service, l'autorisation de remisage à domicile doit
être exceptionnelle. Elle ne doit, par exemple, ne s'appliquer dans un SDIS que pendant les
périodes d'astreinte ou lors de certaines missions bien identifiées. La règle doit être que les
agents utilisent leur véhicule personnel pour se rendre sur leur lieu de travail. Ils peuvent ensuite
emprunter, si nécessaire, l'un des véhicules de service au sein du pool mis à leur disposition.
Dans sa réponse aux observations provisoires, le SDIS fait valoir que l'affectation des véhicules
de service avec remisage à domicile favorise la mobilité interne des officiers et que "le retrait
de remisage à domicile sera définitivement un frein à cette mobilité". Le SDIS ajoute :
"Toutefois votre recommandation fera l'objet d'une étude".
Un tel argument pour justifier le
maintien du système actuel de remisage à domicile des véhicules n'est pas recevable. Il laisse
en effet entendre que les officiers n'accepteraient d'être mobiles qu'à condition de pouvoir
disposer d'un véhicule mis à leur disposition. La chambre régionale des comptes maintient sa
recommandation d'un encadrement très strict de la possibilité d'utiliser un véhicule de service
avec remisage à domicile.
Le nombre de véhicules de service pouvant être remisés au domicile des agents
représente en 2016 près de la moitié du nombre de véhicules de service (35 contre 68). Le SDIS
pourra revendre une partie de ces véhicules. Il réalisera également des économies non
négligeables dans ses charges à caractère général. En effet, pour évaluer le coût d'un véhicule
de service, il ne faut pas se limiter aux dépenses de carburant mais également prendre en compte
les frais d'achat ou de location, d'amortissement, d'entretien, d'assurance, etc. Selon
L'argus de
l'automobile
, le prix de revient kilométrique d'un véhicule de t
ype Twingo est de 0,56 € du km
et c'est l'un des moins élevés. Sur cette base, les véhicules de service avec remisage à domicile
ont représenté pour le SDIS une dépense totale
d'au minimum 280 K€ en 2016, dont 105 K€
les seuls trajets domicile-travail. Sur la période 2011-2016, le coût total pour l'établissement
public de ce système d'autorisation permanente d'utiliser des véhicules de service peut être
évalué à
1,7 M€.
6.2.5
L’incidence des différents facteurs d’évolution de la masse salariale
La variation de la masse salariale résulte de facteurs qui sont soit externes, soit internes
au SDIS. Les mesures générales et catégorielles (comme la réforme de 2012 de la filière des
sapeurs-pompiers professionnels) sont des causes externes d'évolution de la masse salariale,
dans la mesure où ces décisions, prises par des autorités extérieures au SDIS, ont une influence
sur sa masse salariale. En revanche, le SDIS prend lui-même des mesures en matière de
modulation des effectifs ou de régime indemnitaire qui impactent directement l'évolution de ses
charges de personnel.
Entre 2011 et 2016, l'augmentation de la masse salariale s'explique à hauteur de 75 %
par l'incidence de mesures ne relevant pas du SDIS.
6.3
Le régime du temps de travail
6.3.1
Le temps de travail des sapeurs-pompiers
6.3.1.1
La durée théorique
Un «
temps d’équivalence
» peut être institué pour des corps ou des emplois dont les
missions impliquent un temps de présence qui peut ne pas correspondre intégralement à un
temps de travail effectif. Le régime d'horaire d'équivalence des sapeurs-pompiers
professionnels "
constitue un mode particulier de comptabilisation du travail effectif qui
consiste à prendre en compte la totalité des heures de présence, tout en leur appliquant un
mécanisme de pondération tenant à la moindre intensité du travail fourni pendant les périodes
d'inaction
» comme le précise le Conseil d'Etat dans sa décision M.B du 28 novembre 2016. Le
« temps d
’équivalence
» est ainsi celui pendant lequel un SPP sera considéré comme ayant
effectué un travail effectif, même si son temps de présence a été supérieur. Ce temps
d'équivalence est fixé par délibération de chaque SDIS.
Au sein du SDIS 64, le
temps d’équivalence pour les gardes de 24 heures (G24), de 17
heures (G17) et de 12 heures (G12) est respectivement de 17,09 heures (17 heures 05 minutes),
de 17 heures et de 12 heures. Le temps d'équivalence des G 24 est passé de 16,49 heures (16
heures 30 minutes) en 2011 à 17, 09 heures (17 heures 5 minutes) en 2014. Le temps
d'équivalence des G 24 est passé de 16 heures 49 en 2011 à 17 heures 09 en 2014. Le nombre
de G24 à effectuer annuellement est de 94. La très grande majorité des SPP en régime de garde
(79 %) sont en régime dit « mixte », c'est-à-dire qu'ils effectuent soit des G24, soit des G12.
Certains SPP réalisent uniquement des G24 (10 % des effectifs concernés), des G17 (5,5 %) et
des G12 (5,5 %).
Le nombre de SPP concernés par les différents régimes de gardes a ainsi évolué au cours
de la période :
G12
G24
Mixte G12/G24
G17
Total SPP
concernés
2011
78
31
281
23
351
2012
30
69
287
22
408
2013
24
57
296
22
399
2014
23
49
307
22
401
2015
17
36
322
22
397
2016
21
40
312
22
395
Source : SDIS 64
Les SPP affectés au CTA/CODIS doivent effectuer 133 G12, alors qu'en principe, si
l'équivalence était heure par heure, comme l'affiche le SDIS, ils devraient effectuer 134 gardes
de 12 heures. Interrogé sur ce point, le SDIS a fait la réponse suivante : «
(…) Le régime de
base des agents du CTAC est de 133 gardes de 12 h auxquelles il faut ajouter 7 h au titre de la
journée solidarité autonomie soit un régime de base de 1603
h. Mais, il s’agit d’un régime
de
base c’est
-à-dire que les SPP concernés vont majoritairement effectuer des G12 mais, au titre
des formations de maintien et de perfectionnement des acquis, ils effectuent également des
journées de 7 h/8 h (selon les formations) ou ils peuvent également assister à des réunions de
fonctionnement de service en dehors de leurs gardes habituelles. La mixité de ce temps de
travail aboutit au temps de travail réglementaire soit 1607 h/an en moyenne
».
6.3.1.2
Le temps de travail effectif
Les plannings de temps de travail produits par le logiciel de suivi du temps de travail
Octime ont été examinés. Des explications ont été demandées au SDIS pour les agents dont le
temps de travail effectif était inférieur à 1607 heures. Le SDIS a fait la réponse suivante : «
(...)
Le temps de travail des SPP au SDIS 64, tel que défini dans notre réglementaire, est de 1607
h/an en moyenne. (...) Un SPP peut atteindre plus ou moins ce temps de travail mais le temps
créditeur ou débiteur sera reporté l’année suivante une fois pris en compt
e toutes les variables
entrant dans le calcul du temps de travail effectif. (...) Toutefois, il peut arriver qu’il y ait des
erreurs de saisies dans les CIS compte tenu des mobilités sur l’activité gestion du temps.
Ponctuellement, le service RH procède à des contrôles et/ou à des rappels des règles de gestion
du temps de travail. Ainsi, en 2017, au moment du changement de version du logiciel Octime,
le service RH a reçu les gestionnaires de liste afin d’identifier les difficultés rencontrées et le
cas échéant de procéder à des rappels »
. De fait, comme le souligne le SDIS, la fiabilité du
suivi informatisé du temps de travail des SPP dépend beaucoup de la qualité des saisies
informatiques effectuées par les différents gestionnaires, notamment dans les centres d'incendie
et de secours. Il est donc important que le service en charge de la gestion des ressources
humaines du SDIS fasse régulièrement des contrôles de la durée du travail réellement effectuée
par les SPP. Enfin, il est à noter que le coût des heures supplémentaires versées aux SPP a
fortement baissé : il est passé de 125 K€ en 2011 à 46 K€ en 2016.
En ce qui concerne le suivi des indemnités versées aux SPV, le rapport de la mission
d'inspection de la DGSCGC en date de mai 2017 note que le SDIS a développé des outils de
gestion et de contrôle pertinents et parle même d'une « bonne pratique » susceptible de servir
d'exemple aux autres SDIS. Les inspecteurs détaillent ainsi le système mis en place par le SDIS
:
« Le service « Organisation et Méthode » procède à l'indemnisation des activités des sapeurs-
pompiers volontaires. Le budget consacré aux indemnités est de 5,4 millions d'euros. Deux
agents à temps plein sont dédiés à cette mission de traitement des indemnités qui se termine
par l'impression des fiches d'indemnisation, sous l'autorité du chef de service. Ils réalisent aussi
les attestations d'intervention et copie de CRSS à la demande. En complément de leurs activités
dans le domaine péri
opérationnel, elles assurent le suivi de la logistique opérationnelle
(rations, eau en bouteille, restauration lors d'interventions). Il est important de préciser que les
deux agents forment un binôme et qu'à ce titre chacun maîtrise la totalité de la chaîne
d'indemnisation de manière à ne pas souffrir d'une absence. Les données relatives au traitement
des indemnités pour « opérations » sont extraites des CRSS grâce à une extraction développée
par la société OXIO et versées vers le logiciel ANTIBIA. Ces deux logiciels permettent les
contrôles comme les superpositions d'engagement, les cohérences relatives aux horaires
d'engagement, le nombre de SP par engin, le nombre de SP dans les engins lorsque des relèves
sont réalisées, la cohérence des grades, le statut de l'agent ...Un fichier d'erreur est ainsi
généré, les deux agents du service corrigent les erreurs dans les CRSS lorsqu'ils sont en mesure
de le faire, lorsque celles-ci sont complexes le CRSS est renvoyé vers le CIS concerné afin qu'il
le corrige. Les activités non-opérationnelles sont traitées depuis l'applicatif WEB ACT de la
société ANTIBIA qui offre souplesse et rigueur. Le renseignement des activités non
opérationnelles (manœuvres,
astreintes, activités du SSSM, activités de service, formation etc.
...) est saisi directement dans l'applicatif. Il existe 120 rubriques pouvant être renseignées ce
qui permet de connaitre précisément la ventilation des activités. En premier lieu les chefs de
CIS renseignent les activités de leurs agents et les valident. Cet état est proposé à la validation
du chef de groupement territorial qui réalise un contrôle d'opportunité. Il peut ne pas valider
certaines activités et demander des explications aux chefs de CIS. A la suite de ces premières
étapes, un premier contrôle est exercé par les paramétrages logiciels. A titre d'exemple, lorsque
sur un même créneau horaire plusieurs activités coexistent (une séance de formation et une
désinfection de VSA V), une seule activité est indemnisée selon les paramétrages validés par la
filière opération. Il est donc impossible d'être indemnisé pour deux activités qui se
chevaucheraient dans le même intervalle de temps. Il en est de même pour les astreintes
opérationnelles des CIS. Chaque chef de CIS renseigne l'applicatif en indiquant les agents
devant être indemnisés dans les limites fixées. Si un CIS peut être indemnisé pour 6 SP mais
que dans les faits ils sont 8 d'astreinte, l'applicatif indemnisera 6 SP. Dans la même logique, le
service contrôle le nombre d'heures d'astreinte par CIS. La programmation est individualisée
par CIS sur l'année, il est donc impossible d'indemniser plus d'heures que ce qui est prévu par
les délibérations du CASDIS"
.
Le SDIS a également apporté les précisions suivantes sur le contrôle des indemnités
versées aux SPV :
«
Jusqu’en m
ars 2012, lorsque nous engagions un engin de secours les règles
d’engagement n’étaient pas autant abouties qu’aujourd’hui et le nombre de sapeurs
-pompiers
pouvait varier selon les interventions. Le point le plus important résidait dans le fait que pour
les centres d’incendie et de secours volontaires, l’ensemble des
sapeurs-
pompiers d’un centre
d’incendie et de secours était alerté pour chaque intervention.
Ceux qui ne partaient pas en
intervention et qui rentraient ensuite à leur domicile percevaient une indemnisation pour le
déplacement. A partir de mars 2012, nous avons changé de plate-
forme d’alerte, elle s’appelle
START. Elle permet d’alerter le nombre de pompiers nécessaires pour partir en intervention,
de ce fait des économies ont été réalisées. Sur la période entre 2012 et 2013, le SDIS 64 a
encore affiné ses procédures. Jusqu’en 2013, les CIS mixtes réalisaient du renfort de garde
lorsqu’un certain nombre de
sapeurs-pompiers étaient en intervention. Après étude minutieuse
le SDIS a conclu que de réaliser du renfort systématique par des sapeurs-pompiers volontaires
n’avait pas une grande utilité car dans le laps de temps du renfort ce personnel n’était que très
rarement engagé en opération. Ce renfort de garde étant auparavant systématiquement
indemnisé, cette nouvelle stratégie opérationnelle a permis de faire diminuer le volume
financier consacré aux sapeurs-pompiers volontaires.
».
6.3.1.3
Le temps consacré aux opérations
Le rapport de la Cour des comptes de 2011 sur les SDIS avait relevé que l'activité des
sapeurs-pompiers durant les gardes était en moyenne très faible et que les gardes dites
« blanches », c'est-à-dire les gardes durant lesquelles il n'y a aucune intervention, étaient très
nombreuses. Ces gardes « blanches » ont représenté, en 2016, 16,7 % des G24 et 23,9 % des
G12 réalisées par les sapeurs-pompiers du SDIS 64.
Les données n'ont pas pu être fournies
pour l'année 2011. En ce qui concerne l'évolution du nombre des astreintes sans rappel entre
2011 et 2016, le SDIS n'a pas pu fournir cette information et il a apporté l'explication suivante
:
« le fichier retraçant les astreintes (extrait de notre logiciel de gestion des temps) indique les
bornes de l’astreinte (l’astreinte pouvant durer 12 heures, 24 heures, 48 heures, 7 jours etc.
…) ce qui rend imposs
ible une comparaison avec le fichier retraçant les dates des
interventions. ».
6.3.1.4
Le respect du temps de repos et du volume maximal d’activités
La chambre régionale des comptes a relevé que trois sapeurs-pompiers professionnels
ont réalisé un volume très important d'heures de formation au cours des années 2014 à 2016 en
tant que sapeurs-pompiers volontaires. En 2016, ils ont ainsi respectivement effectué 428, 515
et 487 heures de formation, ce qui représente, en moyenne, plus d'une dizaine d'heures de
formation durant leurs semaines de travail. Un risque existe que
cette activité intensive de
formation conduise à ne pas respecter le nécessaire temps de repos imparti aux sapeurs-
pompiers. A cet égard, il est à noter que le règlement intérieur du SDIS 64 prévoit qu'un SPP
ne peut pas participer une activité de formation en tant que stagiaire durant le repos de sécurité
mais qu'il peut, paradoxalement, être formateur comme SPV dans l'hypothèse d'un cours
théorique : «
Un sapeur-pompier professionnel doit respecter un repos de sécurité dont la durée
est égale à la durée de sa garde quand cette dernière est de 12 ou 24 heures. Durant ce repos
de sécurité, le sapeur-
pompier professionnel peut être d’astreinte comme sapeur
-pompier
volontaire. Il ne peut, sur son statut de sapeur-pompier volontaire, ni prendre de garde postée
ni participer à une action de formation en qualité de stagiaire ou à un entrainement d’une unité
spécialisée. Il peut par contre participer à une action de formation, en tant que formateur, si
celle-ci concerne une action de formation théorique ou également à des réunions.
».
6.3.2
L’organisation de la permanence des secours
: le régime cyclique
6.3.2.1
Les différents régimes de garde
Le régime des gardes au sein du SDIS est caractérisé par le poids prépondérant des
gardes de 12 heures (G12). Elles représentent, en effet, près de 85 % du total des gardes
effectuées en 2016 par les SPP et les SPV.
6.3.2.2
Les logiciels de gestion des gardes et d’adéquation aux besoins
Le SDIS a informatisé la gestion des gardes et du temps de travail des sapeurs-pompiers
en régime de gardes. Au logiciel Octime est associé le logiciel portail Webcis Systel, qui a été
ainsi décrit par le SDIS :
«
L’ancien applicatif opérationnel (SYGALE) ne permettait que la
gestion des engins sans pouvoir prendre en compte la disponibilité des agents. Le logiciel
portail WEBCIS SYSTEL, qui équipe tous les CIS du département, permet quant à lui d’assurer
la gestion de la garde et notamment : la sélection automatique des agents détenant les emplois
adéquats pour armer les véhicules ; la possibilité de figer certains agents sur des fonctions
spécifiques d’encadrement ou de spécialité ; la rotation équilibrée des agents sur l’ensemble
des fonctions opérationnelles ; la préservation ponctuelle de certains sapeurs-pompiers pour
manœuvre ou activité physique et sportive favorisant ainsi l’atteinte des objectifs de formation
continue ou de la condition physique ; le suivi en temps réel des effectifs disponibles pour
adapter la gestion des agents et des activités ».
Le coût de l'investissement dans le logiciel Start
de l'éditeur Systel a été de 71 760 € et le coût annuel de fonctionnement s'élève à 19 854 €. La
dépense liée à l'acquisition initiale du logiciel Octime s'est élevée à 199 531 € et le coût du
contrat annue
l de maintenance est de 23 567 €.
6.3.3
Le temps de travail des personnels administratifs, techniques et spécialisés
Les tableaux produits par le logiciel Octime sur le temps de travail effectif des PATS
ont été examinés. Des explications ont été apportées par le SDIS quand c'était nécessaire. Le
coût des heures supplémentaires payées aux PATS est très limité et il a fortement baissé au
cours de la période. Il est en effet passé de 45 K€ en 2011 à 11 K€ en 2016. Les PATS affectés
au CTA-CODIS effectuent des gardes de 12 heures, qui sont comptabilisées pour 12 heures de
travail effectif.
6.3.4
Les absences du service
Le nombre de jours pour maladie ordinaire des PATS a ainsi évolué entre 2011 et 2016 :
1413 en 2011 ; 1089 en 2012 ; 907 en 2013 ; 1442 en 2014 ; 1848 en 2015 ; 1864 en 2016.
Après avoir baissé entre 2011 et 2013, l'absentéisme pour maladie ordinaire des PATS a donc
fortement progressé depuis 2014. Dans sa réponse, le SDIS tient à souligner que la baisse du
nombre de jours d'arrêts pour maladie ordinaire en 2012 et 2013 est directement liée à la mise
en place d'un jour de carence, la suppression de cette journée de carence ayant ensuite entraîné
une augmentation de l'absentéisme. Le nombre d'arrêts est, en 2016, près du double de celui de
l'année 2013 alors que les effectifs de PATS sont restés globalement stables. A l'inverse de celui
des PATS, l'absentéisme pour maladie ordinaire des SPP a récemment baissé. En effet, après
avoir régulièrement progressé entre 2011 et 2015, le nombre de jours d'absence pour maladie
ordinaire des SPP a diminué en 2016 : 4310 en 2011 ; 4578 en 2012 ; 5043 en 2013 ; 5226 en
2014 ; 6147 en 2015 ; 5175 en 2016. Le nombre moyen de jours d'absence pour maladie
ordinaire s'établit en 2016 à 10,8 jours pour les SPP contre 16,2 pour les PATS. Le taux
d'absentéisme (SPP et PATS) au sein du SDIS 64 est, en 2015, de 6 %, alors que le taux
d'absentéisme moyen au sein des SDIS de 2
ème
catégorie est de 4,9 % et de 5,3 % au niveau
national (
Annuaire statistique 2016 de la DGSCGC
).
Interrogé sur les mesures prises pour réduire l'absentéisme, le SDIS a indiqué avoir mis
en place en 2010 un « collège santé au travail » qui se réunit mensuellement. La chambre
régionale des comptes engage l'établissement à poursuivre dans sa volonté de limiter le volume
de l'absentéisme et en particulier à juguler la montée de l'absentéisme pour maladie ordinaire
au sein des PATS. Le SDIS évalue, pour l'année 2016, le coût moyen des absences pour raisons
de santé (maladie ordinaire, longue maladie, accidents du travail) à 2480 € par agent. Sur cette
base, le coût global de cet absentéisme a été, en 2016, de près de 1,2 M€. Si l'on s'en tient à
l'absentéisme le plus facilement compressible, c'est-à-dire la maladie ordinaire, le coût pour le
SDIS a été d'environ 780 K€ en 2016,
ce qui est loin d'être négligeable.
Il n'y a eu, au cours de la période, pour les SPP, aucun jour d'absence pour maladie
professionnelle et le nombre de jours d'arrêts dus à des accidents du travail a connu une
évolution plutôt orientée à la baisse : 2607 en 2011 ; 2019 en 2012 ; 2059 en 2013 ; 2323 en
2014 ; 1513 en 2015 ; 2031 en 2016.
6.4
Conclusion générale
6.4.1
La participation du SDIS
à l'effort d'économies dans la mise en œuvre de la
dépense publique.
Le rapport de la Cour des comptes sur les finances locales d'octobre 2017 indique que
77 départements ont diminué leurs charges de fonctionnement hors dépenses sociales en 2016.
La baisse a été en moyenne de 2,7 % (taux médian à 2,2 %). Elle a même été supérieure à 5 %
dans 9 départements. Dans la plupart des cas, les départements ont réalisé des économies en
diminuant le volume de leurs subventions. Or, les SDIS font partie de ceux qui perçoivent les
subventions de fonctionnement les plus élevées. La part de la contribution au SDIS dans les
dépenses de fonctionnement du département des Pyrénées-Atlantiques, hors dépenses sociales
et aides aux familles, est même passée de 13,3 % en 2011 à 15,4 % en 2016. Certes, le taux de
progression annuelle de la contribution du département au SDIS entre 2011 et 2016 a fortement
diminué mais il est quand même resté largement supérieur à l'inflation : 4,5 % en 2011 (taux
d'inflation de 2,1 %) ; 4,5 % en 2012 (2 % d'inflation) ; 3 % en 2013 (0,9 % d'inflation) ; 2,9 %
en 2014 (0,5 % d'inflation) ; 0,8 % en 2015 (0 % d'inflation) ; 0,7 % en 2016 (0,2 % d'inflation).
Certes, les SDIS peuvent désormais être confrontés à la tension entre des dépenses dont
ils ne peuvent maîtriser l’essentiel des évolut
ions et des ressources en provenance de
collectivités locales elles-mêmes incitées à la réduction de leurs dépenses.
Il y a près d'une quinzaine d'années, le rapport d'information Marini, Lambert, Charasse
de 2001 sur les SDIS avait demandé aux pouvoirs publics de
« clarifier et d'harmoniser les
régimes de travail et de rémunération au sein des SDIS
». A la question d'un parlementaire
posée en 2016 sur les différences entre les SDIS en matière de régimes de garde, le ministère
de l'Intérieur a répondu que l'organisation des cycles horaires de travail au sein des SDIS
relevait de la libre administration des collectivités territoriales, et donc de chaque conseil
d'administration de SDIS
1
. Or les SDIS sont des établissements publics auxquels le principe de
libre administration ne s'applique pas.
Il faut également tenir compte du fait que les sapeurs-pompiers professionnels
s'appuient sur leur bonne image au sein de l'opinion publique pour faire aboutir leurs
revendications en matière de rémunérations et de temps de travail. Mais les citoyens-
contribuables ignorent le plus souvent que les SPP sont très bien rémunérés au regard du travail
accompli. Ce rapport a montré le poids important des primes dans les salaires des SPP. Il est
également possible de citer les parlementaires qui écrivent, dans le rapport d'information de
juillet 2009 déposé à la suite de la Mission d'Evaluation et de Contrôle (MEC) sur le
financement des SDIS:
« Sans vouloir porter de jugement, les rapporteurs remarquent que la
1
JO Sénat du 13 juillet 2016
filière sapeur-po
mpier bénéficie de conditions de rémunération qui sont loin d’être
désavantageuses. L’INSEE calcule que si l’on regarde le salaire net annuel moyen par
catégorie socioprofessionnelle (cadres, professions libérales, ouvriers et employés), les SDIS
ont à chaque fois les niveaux les plus élevés parmi les collectivités (région, départements,
communes et autres regroupements) »
. Les sapeurs-pompiers professionnels d'un SDIS
comparent toujours leurs salaires aux SPP des SDIS les plus généreux en matière de régime
indemnitaire et jamais à ceux de leurs collègues appartenant à des SDIS plus soucieux de
maîtriser leur masse salariale.
Compte tenu du poids des charges de personnel dans ses dépenses de fonctionnement,
le SDIS ne pourra réduire ses dépenses que s'il parvient à diminuer, à terme, le nombre de ses
agents permanents, que ce soit les PATS ou les SPP. Cela passe par le développement de la
mutualisation, un recours accru aux sapeurs-pompiers volontaires et une meilleure maîtrise de
l'évolution du nombre d'interventions dans le domaine du secours à personne. Tous ces points
seront évoqués dans la suite du rapport.
Les efforts d'économies réalisés par le SDIS 64 pourraient toutefois être réduits à néant
s'ils devaient subir les conséquences du risque financier potentiel lié au fait qu'il a mis à la
disposition des aéroports du département 50 SPP (soit près de 10 % de ses effectifs). La
convention qui lie le SDIS au gestionnaire de l'aéroport de Pau expire à la fin de l'année 2020.
Elle stipule qu'elle pourra être reconduite pour une durée équivalente prononcée au plus tard 6
mois avant son échéance. Si la convention est résiliée par le gestionnaire avant l'échéance
prévue, ce dernier devra continuer à rembourser le SDIS pendant une durée maximale de 3 ans
jusqu'à ce que chaque SPP mis à disposition ait eu la possibilité d'être affecté sur un poste vacant
au SDIS ou de quitter volontairement l’établissement public. Il est également précisé que
«
chaque année une réunion de bilan et d'échange permettra, soit de prolonger d'une année
supplémentaire, soit de définir le démarrage réel de ce désengagement
». Le SDIS a signé avec
l'exploitant de l'aéroport de Biarritz-Anglet-Bayonne, un syndicat mixte, une convention dont
la teneur est similaire. Sa durée est toutefois plus courte car elle a été signée pour une durée
limitée à l'année 2017.
Il n'entre pas directement dans les missions d'un SDIS d'assurer la sécurité d'aéroports.
Plus encore, les exploitants de ces équipements peuvent parfaitement ne pas vouloir renouveler
les conventions qui les lient au SDIS. Les finances de l'établissement public peuvent ainsi avoir
à supporter une charge supplémentaire de près de 2,5 M€ dans un contexte de nécessaire
maîtrise de la dépense publique. Comme il vaut mieux anticiper les problèmes plutôt que d'avoir
à les gérer dans l'urgence, le plus souvent mal, la chambre régionale des comptes incite le SDIS
à intégrer dans son analyse stratégique la manière dont ce risque financier pourrait être géré de
manière à limiter le plus possible son impact.
6.4.2
Le développement de la mutualisation
Le rapport d'information de juillet 2009 déposé à la suite de la Mission d'Evaluation et
de Contrôle (MEC) sur le financement des SDIS a recommandé de
« mieux mutualiser les
moyens des SDIS avec ceux des conseils généraux »
. On peut lire, dans ce document
parlementaire :
« Une plus grande intégration des SDIS dans les services départementaux
semble l’évolution logique de la démarche de décentralisation entreprise en 1996. Il ne s’agit
pas de demander la suppression des établissements publics, qui sont justifiés tant par
l’autonomie de gestion dont ils disposent que par le maintien du lien avec les communes. Les
SDIS pourraient par contre mutualiser plus de fonctions avec les services du conseil général :
ateliers de réparation, gestion immobilière, services comptables et financiers, achats,
informatique, ressources humaines… De telles mutualisations sont d’ores et déjà juridiquement
possibles, mais trop rarement mises en œuvre par les conseils généraux
»
. L'une des
recommandations du rapport de la Cour sur les SDIS de 2011 était de développer les
mutualisations avec les services du conseil général et entre SDIS. La Cour des comptes citait
l'exemple du département du Loiret :
« La convention financière entre le département du Loiret
et son SDIS comporte un volet coopération, ce qui est assez rare. Elle prévoit la mise en
commun de nombreuses fonctions : la gestion et la construction des bâtiments, des équipements
et matériels, des ressources humaines, des systè
mes d’information, du patrimoine, des autres
moyens généraux et fonctionnels (finances, commande publique, conseil juridique,
communication), l’appui à l’élaboration du schéma directeur informatique et la réalisation de
l’audit de la formation
».
En 2013, dans son rapport sur la mutualisation des moyens
départementaux de la sécurité civile, la Cour des comptes a ainsi souligné la nécessité d'un
rapprochement entre les SDIS et les départements en matière de gestion des ressources
humaines :
« Le rapprochement des services de ressources humaines des départements et des
SDIS, notamment dans le domaine de la gestion des personnels administratifs ou des
rémunérations apporterait, outre des économies d’échelle, chaque SDIS constituant
actuellement un centre de gestion, une sécurité juridique accrue ».
A l'heure actuelle, la mutualisation entre le SDIS 64 et le département est encore très
limitée. Elle ne porte que sur des achats effectués en commun. La chambre régionale des
comptes note toutefois que l'un des objectifs de la convention financière 2016-2018 conclue
entre le SDIS et le département est de «
mettre en œuvre entre le Département et le SDIS des
espaces de coopération qui permettent de mutualiser les compétences et les moyens »
. La
chambre régionale des comptes ne peut que souscrire à cette volonté affichée par les deux
partenaires. La mutualisation doit être conçue comme le levier d'une réduction de l'effectif des
PATS au sein du SDIS.
6.4.3
Un recours accru au volontariat
Le rapport d'information Marini, Lambert, Charasse sur les SDIS note que «
le
volontariat a été découragé au profit d’une professionnalisation naturellement coûteuse
». Les
parlementaires parlent d’un
«
manque d’empressement d’une structure professionnelle
à
intégrer des non professionnels
» : «
la prétendue non disponibilité des SPV ne serait ainsi,
bien souvent que l’alibi d’une attitude corporatiste méfiante, voire hostile, des professionnels
à leur égard
». Les juridictions financières, dans leur rapport de 2011 sur les SDIS, ont souligné
que le volontariat est, en France, «
la base de l'organisation des secours
». Le volontariat
permet par ailleurs de réduire fortement le coût du fonctionnement des SDIS. La Cour des
comptes, dans son rapport précité, estime que la masse salariale totale des SPV est dix fois
moins importante que celle des SPP. Le rapport de M. Jean-Paul Bacquet de novembre 2016
sur la proposition de loi relative aux sapeurs-pompiers professionnels et aux sapeurs-pompiers
volontaires précise que les SPV réalisent près de 70 % des interventions, mais ne représentent
que 15
% environ de la masse salariale des SDIS. L’estimation du coût de leur remplacement
par des sapeurs-pompiers profe
ssionnels s’élèverait à près de
2,9
milliards d’euros.
L'une des caractéristiques majeures du SDIS des Pyrénées-Atlantiques est le déficit
important de sapeurs-pompiers volontaires (SPV). Le rapport de la mission d'inspection de la
DGSCGC de mai 2017 estime que le SDIS pourrait avoir, au vu de la population du département
des Pyrénées-Atlantiques, au moins 2200 SPV, soit près de 400 de plus que l'effectif actuel. La
DGSCGC utilise, dans ses statistiques annuelles, un indicateur, intitulé « implication citoyenne
dans le volontariat », qui mesure le nombre de SPV sur 100 000 personnes âgées de 16 à 65
ans. Dans une dizaine de départements, l'on trouve un taux de SPV qui est supérieur à 1 000
pour 100 000 habitants. Si c'était le cas dans le département des Pyrénées-Atlantiques, il
pourrait y avoir près de 4 000 SPV au lieu de 1800 actuellement.
La chambre régionale des comptes estime que les fonctionnaires territoriaux, en
particulier dans les zones rurales, constituent un vivier important pour le recrutement de
nouveaux SPV. Le volontariat au service du SDIS est en effet le prolongement naturel des
tâches de service public qu'accomplissent ces personnels. La chambre régionale des comptes
note que le SDIS a mis en place un mécanisme financier destiné à inciter les organismes locaux
à promouvoir le volontariat au sein de leurs effectifs. Les communes et intercommunalités
bénéficient en effet d'un dégrèvement de leur contribution au SDIS calculé en fonction du
nombre de leurs agents qui sont SPV. L'implication des communes dans le développement du
volontariat est très variable. Ainsi, la commune d'Hasparren, qui n'a pourtant que près de 6 000
habitants, a 6 agents communaux qui sont en même temps SPV alors que Pau, avec 77 000
habitants, n'en compte que 13. Quant au département, il s’était engagé, dans la convention
pluriannuelle signée avec le SDIS, à augmenter le nombre de SPV parmi ses agents. Or,
seulement 26 d'entre eux ont eu une activité de sapeurs-pompiers volontaires au cours de la
période 2011-2016. Ce nombre est extrêmement limité au regard du nombre d'agents
départementaux (près de 2000).
Avoir un effectif suffisant de SPV est une chose, savoir les utiliser en est une autre. La
Cour des comptes, dans son rapport de 2011, a mis l'accent sur la sollicitation inégale des
volontaires selon les SDIS. Le rapport de la mission d'inspection de la DGSCGC de mai 2017
relève que plus de 15 % de l'effectif SPV du SDIS 64 a une faible activité ou pas d'activité du
tout.
Au total, il existe dans le département des Pyrénées-Atlantiques une marge de
manœuvre pour un développement substantiel du volontariat, qui devrait permettre une
réduction, à terme, du nombre de SPP.
Une partie importante de la réponse du SDIS aux observations provisoires de la chambre
régionale des comptes est consacrée à la recommandation de la chambre selon laquelle il
conviendrait d'envisager un remplacement progressif, au fur et à mesure des départs à la retraite,
d'une partie des SPP par des SPV, moins coûteux pour les finances publiques. La chambre
régionale des comptes est parti d'un constat simple : il y a moins de SPV au sein du SDIS 64
que dans la plupart des autres SDIS et davantage de SPP.
Il est donc parfaitement possible
d'envisager un rééquilibrage entre ces deux catégories de sapeurs-pompiers. C'est d'ailleurs un
processus qui a déjà été engagé par le SDIS, comme il l'indique lui-même dans sa réponse. Le
SDIS précise en effet que le recours accru au volontariat a permis de "compenser" la
suppression de 13 postes de SPP entre 2012-2015. Le SDIS indique également que la baisse du
temps de présence des SPP à la suite du décret du 13 décembre 2013 sur le temps de travail a
été "compensée" par une augmentation du nombre de SPV en gardes postées. Cela étant, comme
le met en exergue le SDIS dans sa réponse, il convient de tenir compte du fait qu'une grande
majorité des sorties réalisées par les CIS se font durant la journée, pendant les heures de travail
des SPV. Mais il ne faut pas raisonner à effectif constant de volontaires. Si le SDIS parvient à
augmenter notablement le nombre des SPV, l'impact individuel moyen du volontariat sur le
temps de travail sera mécaniquement réduit. Il reste néanmoins à évaluer les effets que pourrait
avoir un arrêt récent de la cour de justice de l'Union européenne (21 février 2018, Ville de
Nivelles contre Rudy Matzak), qui a été transmis par le SDIS à l'appui de sa réponse, sur le
développement du volontariat en France.
6.4.4
Une meilleure maîtrise des interventions mises à la charge du SDIS : la
problématique du secours à personne
Le problème structurel des SDIS, c'est qu'ils n'ont pas, dans certains domaines, en
particulier le secours à personne, de véritable contrôle des conditions d'exercice de leurs
missions. Cette problématique a été ainsi exposée par le rapport d'information Marini, Lambert,
Charasse :
«
Les décideurs des SDIS, dans leur travail d’adaptation des services incendie et de
secours à la « demande » dans ce domaine, restent confrontés à une difficulté : l’absen
ce de
définition précise du périmètre de leurs missions. Les SDIS sont ainsi conduits à intervenir,
notamment dans les domaines du secours à personne ou de la protection des biens, à la place
d’autres intervenants publics ou privés. Le développement de ces
tâches indues pénalise la
réflexion stratégique des SDIS, puisqu’il leur est difficile de trancher entre des orientations
fondées sur leurs compétences théoriques et d’autres inspirées de leur activité réelle
».
Le secours à personne représente plus de 70 % de l'activité du SDIS 64 au cours des
dernières années. Le SDACR élaboré en 2017 montre que le SDIS a pris conscience du fait qu'il
ne peut plus se contenter de subir passivement l'augmentation des interventions dans ce secteur.
Ce document formule en effet les préconisations suivantes :
« juguler la hausse du secours à
personne dans le respect des missions du SDIS (...) par une systématisation des conférences
téléphoniques avec les SAMU (hors départs réflexes) ; développer des indicateurs de suivi
perti
nents dans le domaine du secours à personne afin d’en maitriser le nombre et d’accroître
le recouvrement des financements induits par les interventions relevant des situations de
carence ambulancière ; réaliser une étude particulière sur le secours à personne et notamment
sur la réponse proposée par le SDIS dans le cadre de l’aide médicale urgente. (...) ; mettre en
cohérence le SDACR et le SROS ; mener une réflexion sur le périmètre des missions du SDIS
dans la perspective de limiter voire circonscrire les opérations de soins non urgents
».
La chambre régionale des comptes note que le SDIS a également tenté de mettre en
place un rapprochement entre le
s numéros d’appel 1
5 et 18. Cette démarche va parfaitement
dans le sens que souhaite la Cour des comptes.
Dans son rapport de 2011 sur les SDIS, cette
dernière a en effet recommandé de mettre en place une régulation unique du secours à personne
en rendant obligatoire, dans les meilleurs délais, l’unification des centres de traitements des
appels dans tous les départements qui en sont dépourvus. La Cour des comptes a réitéré cette
recommandation dans son rapport de 2013 sur la mutualisation des moyens départementaux de
la sécurité civile. Ce qui s'est récemment passé dans les Pyrénées-Atlantiques illustre
parfaitement la position de la Cour selon laquelle, s'il n'y a pas d'obligation légale en la matière,
rien ne changera. Le SDIS avait l'accord du centre hospitalier de Pau pour créer un centre
commun 15-18 dans le même bâtiment. Le projet était bien avancé mais l'Agence Régionale de
Santé y a mis fin. Le directeur du SDIS a ainsi présenté l'échec de ce dossier :
«
En fin d’année
2016, j’ai rencontré le directeur du centre hospitalier «
François Mitterrand » de Pau pour
évoquer la problématique des carences ambulancières. Au cours de la discussion, nous avons
partagé nos points de vue quant à un rapprochement physique des deux centres de réception
des alertes. Nous avons donc décidé, compte tenu que le CH de Pau devait revoir l’organisation
du fonctionnement du CRRA 15 en termes de dimensionnement, mais aussi en
termes « bâtimentaires », de créer un comité de pilotage et des groupes de travail visant au
rapprochement physique (sur le plateau technique du SDIS) des deux entités. Les travaux ont
débuté dès le début de
l’année 2017. Ce rapprochement physique était prévu pour la fin de cette
année. Tous les sujets ont été balayés et les solutions techniques recherchées et solutionnées.
A la fin du second trimestre 2017, le directeur du centre hospitalier a porté à ma connaissance
un courrier du directeur de l’agence régionale de santé Nouvelle
-Aquitaine remettant en cause
ce projet, ce projet n’entrant pas dans les orientations du ministère de la santé. Le directeur du
centre hospitalier de Pau a été reçu par le directeur
de l’ARS au mois de juillet 2017. Le
directeur du centre hospitalier de Pau a argumenté pour que le projet (dont les travaux étaient
très avancés) perdure. Un refus lui a été notifié. Concomitamment, l’ARS a débloqué des crédits
pour la construction d’un nouveau SAMU doté d’un centre de réception et de régulation des
appels. Le projet a donc été interrompu ».
ANNEXES
Annexe n° 1. Analyse financière
..........................................................................................................
40
Annexe n° 2.
Tableaux de l’enquête
.....................................................................................................
41
Annexe n° 1.
Analyse financière
Tabl
eau de l’évolution de l’autofinancement
:
en €
2011
2012
2013
2014
2015
2016
+ Ressources institutionnelles (dotations et
participations)
44 204 467
45 478 887
46 620 015
47 721 571
48 233 784
48 385 981
+ Ressources d'exploitation
3 326 900
3 273 163
3 326 018
3 347 584
3 477 903
3 662 090
+ Production immobilisée, travaux en régie
0
0
0
0
0
0
= Produits de gestion (A)
47 531 367
48 752 050
49 946 033
51 069 156
51 711 687
52 048 072
Charges à caractère général
5 615 177
5 741 788
5 703 733
5 700 480
6 001 423
5 642 072
+ Charges de personnel
35 937 290
35 568 764
35 795 526
37 202 519
37 673 070
37 649 058
+ Subventions de fonctionnement
75 921
69 259
66 249
68 920
72 635
71 714
+ Autres charges de gestion
39 011
324 627
181 765
178 287
171 948
196 197
= Charges de gestion (B)
41 667 399
41 704 438
41 747 272
43 150 206
43 919 076
43 559 041
Excédent brut de fonctionnement (A-B)
5 863 968
7 047 612
8 198 761
7 918 950
7 792 611
8 489 031
en % des produits de gestion
12,3%
14,5%
16,4%
15,5%
15,1%
16,3%
+/- Résultat financier (réel seulement)
-1 153 987
-1 322 970
-1 406 097
-1 459 242
-1 277 887
-1 198 000
+/- Autres produits et charges excep. réels
-62 319
-88 697
-85 062
-13 379
-39 366
52 140
= CAF brute
4 647 662
5 635 945
6 707 602
6 446 329
6 475 358
7 343 170
en % des produits de gestion
9,8%
11,6%
13,4%
12,6%
12,5%
14,1%
Source : logiciel ANAFI
en €
2011
2012
2013
2014
2015
2016
CAF brute
4 647 662
5 635 945
6 707 602
6 446 329
6 475 358
7 343 170
- Annuité en capital de la dette
2 205 180
2 753 632
3 385 571
3 491 611
3 722 278
3 940 734
= CAF nette ou disponible (C)
2 442 482
2 882 314
3 322 031
2 954 717
2 753 079
3 402 436
Source : logiciel ANAFI
Tableau de l’évolution de l'endettement
:
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Encours de dette du budget principal au 31
décembre
37 927
032
45 884
400
42 498
830
42 307
218
40 584
940
39 044
206
Capacité de désendettement du budget
principal en années (dette / CAF brute du BP)
8,2
8,1
6,3
6,6
6,3
5,3
Source : SDIS 64 et logiciel ANAFI
Annexe n° 2.
Tableaux de l’enquête
Tableau n°1 : Organisation du SDIS 64 (effectifs 2017)
Effectif total
Gpts
opérationnels
Gpts
fonctionnels
CTA
CSP
CS
CPI
Nombre
/
3
7
1
2
9
0
Effectif SPP
473,98
29
39,92
16,75
210,29
178,02
0
Effectif PATS
113,02
11
80,67
17
2
2,35
0
Chiffres exprimés en ETPT
Tableau n °2 :
Evolution des effectifs des SDIS des Pyrénées-Atlantiques
SPP*
SPV
intégrés*
SSSM Pro[1]
SSSM
Volontaire
Total SP
PATS
Total
2011
468,17
1 565
4,17
151
2 188,30
111,1
2 299,44
2016
468,98
1 646
5
129
2 249,00
113,02
2 362,00
Evolution
0,00
0,05
0,20
-0,15
0,03
0,02
0,03
Tableau n°3 : Evolution 2011 - 2016 des coûts salariaux du SDIS des Pyrénées-Atlantiques
2011
2016
evol. 2011-2016
Montant de la contribution
versée par le département
au SDIS (A)
26 831 054
30 200 000
12,56
Montant des "charges de
fonctionnement" du
département (B)
588 285 682
662 473 170
12,61
Montant des "dépenses
sociales et aides aux familles
versées par le département"
(*) (C )
387 046 384
465 857 341
20,36
Part de la contribution au
SDIS dans les dépenses de
fonctionnement du conseil
départemental, hors
"dépenses sociales et aides
aux familles" (*)
(D=A/(B-C)
13,33%
15,36%
Coût salarial du SDIS (**)
36 021 741
37 803 413
4,95
Part des coûts salariaux du
SDIS dans son budget de
fonctionnement (en %).
74,85%
71,35%
(B) Charges de fonctionnement, données par la DGFIP dans les fiches départements, disponibles sur
(*) Les "dépenses
sociales et aides aux familles" sont définies comme les « dépenses d’intervention » du
département dans ANAFI, soit les aides directes (RMI, RSA, APA, APH) et indirectes à la personne (frais de
scolarité, frais d’accueil familial et autres » (données dispo
nibles à la ligne 43 l'annexe 6 "détail des autres postes
de charges hors personnel" de la requête ANAFI Département).
(**) : Y compris charges sociales et dépenses des budgets annexes si ne sont pas financées par le budget
principal
Tableau n°4 : Evolution 2011/2016 du coût salarial annuel
2
par ETPT,
par catégorie de personnel, dans le SDIS des Pyrénées-Atlantiques
SPP
Coût 2011
Coût 2016
Evolution 2016/2011
Off. supérieurs
89 421
100 969
12,91
Off subalternes
65 115
67 147
3,12
Sous-officiers
47 862
50 403
5,31
Gradés et sapeurs
37 983
40 926
7,75
Evolution globale SPP (hors
SSM)
240 381
259 445
7,93
SSSM
professionnel
84 761
91 615
8,09
SPV
Coût 2011
Coût 2016
Evolution 2016/2011
Officiers supérieurs
11 598
25 970
123,92
Off. Subalternes
587 691
501 078
-14,74
Sous-officiers
2 352 409
2 164 537
-7,99
Gradés et sapeurs
1 955 205
2 676 157
36,87
Evolution globale SPV (hors
SSSM)
4 906 903
5 367 742
9,39
SSSM volontaire
266 228
256 848
-3,52
PATS
Coût 2011
Coût 2016
Evolution 2016/2011
Cat A
56 798
61 218
7,78
Cat B
46 865
47 684
1,75
Cat C
31 889
36 037
13,01
Evolution globale PATS
135 552
144 939
6,93
Off. supérieurs
Grades de commandant, lieutenant-colonel et colonel.
Off subalternes
Grades de major, de lieutenant et de capitaine.
Sous-officiers
Grades de sergent, de sergent-chef, d'adjudant et d'adjudant-chef.
Gradés et sapeurs
Grades de sapeurs de 1ère et de 2ème classe, de caporal et de caporal-chef.
SPV*
(*) : Les SPV non intégrés au corps départemental ne seront pas comptabilisés.
2
Y compris les charges sociales.
Tableau n°5
: L’évolution 2011
-2016 des effectifs de sapeurs-pompiers
SDIS 64
2011
2016
2011
2016
2011
2016
2011
2016
2011
2016
Off. Sup.
19,42
19,25
1
32
1
3
11
40
0
0
Off. sub.
73,3
70,51
81
50
3,17
2
140
89
0
0
S. Off
254,01
301,7
283
582
0
0
0
0
0
0
Sapeurs et
gradés
121,44
77,52
1200
982
0
0
0
0
0
0
Total
468,17
468,98
1565
1646
4,17
5
151
129
0
0
Hors SSSM
SSSM
SPP
SPV*
Professionnels
Volontaires*
Contractuels
Off. supérieurs
Grades de commandant, lieutenant-colonel et colonel.
Off subalternes
Grades de major, de lieutenant et de capitaine.
Sous-officiers
Grades de sergent, de sergent-chef, d'adjudant et d'adjudant-chef.
Caporaux et sapeurs
Grades de sapeurs de 1ère et de 2ème classe, de caporal et de caporal-chef.
Tableau n°6 : Evolution 2011-2016 des effectifs de PATS
SDIS 64
En ETPT
Effectifs 2011
Effectifs 2016
Evolution
Catégorie A
8,81
9,43
7,04
Catégorie B
21,7
32,26
48,66
Catégorie C
80,59
71,33
-11,49
Total des effectifs PATS
111,1
113,02
1,73
Tableau n°7
: Flux annuels d’entrée et de sortie des SPP (en nombre d'agents) –
SDIS 64
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Variation
2016/2011
(en nombre)
Retraite
6
12
9
11
10
10
58
Mutation
4
0
2
2
0
1
9
Disponibilité,
congé
parental
3
2
1
1
1
2
10
Détachement
0
0
0
0
0
0
0
Fin de
détachement
0
0
0
0
0
0
0
Démission
0
0
0
0
0
0
0
Licenciement
0
0
0
0
0
1
1
Décès
0
0
0
1
0
0
1
Autres cas
1
2
1
3
0
1
8
Total des
sorties
14
16
13
18
11
15
87
dont pour
inaptitude
0
0
0
0
0
0
0
Recrutement
(direct et sur
concours)
13
3
2
0
6
9
33
Recrutement
de
contractuels
0
0
0
0
0
0
0
Mutation
14
16
5
8
8
7
58
Réintégration
1
1
0
4
0
0
6
Détachement
0
1
0
0
0
0
1
Autres cas
0
0
0
0
0
0
0
Total des
entrées
28
21
7
12
14
16
98
Rappel de
l’effectif au
31/12 de
l’année
précédente
465
480
487
482
474
477
Solde
(entrées-
sorties)
14
5
-6
-6
3
1
Effectif total
au 31/12 de
l’année
479
485
481
476
477
478
Sorties
Entrées
Tableau n°7Bis
: Flux annuels d’entrée et de sortie des PATS (en nombre
d’agents)
- SDIS 64
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Variation
Retraite
0
1
2
2
1
1
7
Mutation
1
2
1
0
1
1
6
Disponibilité,
congé
parental
0
3
1
0
1
1
6
Détachement
0
1
0
0
0
0
1
Fin de
détachement
0
0
0
0
0
0
0
Démission
1
0
0
0
0
0
1
Fin de contrat
(PATS
contractuel)
1
0
1
0
0
1
3
Licenciement
0
Décès
0
0
0
0
1
0
1
Autres cas
0
Total des
sorties
3
7
5
2
4
4
25
dont pour
inaptitude
0
0
1
1
0
0
2
Recrutement
(direct et sur
concours)
3
3
1
0
2
1
10
Recrutement
de
contractuels
0
0
1
0
0
0
1
Mutation
2
1
2
0
2
0
7
Réintégration
0
2
1
0
0
2
5
Détachement
0
0
0
0
0
1
1
Autres cas
0
0
2
0
0
0
2
Total des
entrées
5
6
7
0
4
4
26
Rappel de
l’effectif au
31/12 de
l’année
précédente
113
114
113
117
115
115
Solde
(entrées-
sorties)
2
-1
2
-2
0
0
1
Effectif total
au 31/12 de
l’année
115
113
115
115
115
115
Sorties
Entrées
Tableau n°8
: Mobilité de l’encadrement (situation au 1
er
janvier 2017)
SDIS 64
Ancienneté au sein du SDIS
(ou dans un corps communal
du département)
Plus de 10 années
Plus de 15 années
Plus de 20 années
Officiers de SPP
(en %)
8,25
43,3
18,56
Cadre A PATS (en %)
22,22
0
11,11
Tableau n°9 : Le rythme de promotion des SPP du SDIS 64
Catégorie
Promotion au
grade de :
Nombre total de
promus
A la durée
minimale
A une durée inférieure
à la durée moyenne
(hors promotion à la
durée minimale)
A la durée
moyenne
A une durée
supérieure à la durée
moyenne
C
Sapeur de 1
ere
classe
0
0
0
0
0
C
Caporal
3
3
0
0
0
C
Caporal-chef
9
2
4
0
3
C
Sergent
23
0
21
0
2
C
Adjudant
14
2
4
0
8
C
Adjudant-chef
SO
SO
SO
SO
SO
B
Major
SO
SO
SO
SO
SO
B
Lieutenant de 2e
classe
2
2
0
0
0
B
Lieutenant de 1ere
classe
1
0
0
1
0
B
Lieutenant hors
classe
1
0
0
1
0
A
Capitaine
0
0
0
0
0
A
Commandant
2
0
1
0
1
A
Lieutenant-colonel
0
0
0
0
0
A
Colonel
0
0
0
0
0
Sous-officiers
Officiers
Tableau n°10 : La promotion des officiers de SPP du SDIS 64
Accès au grade
de
Nombre de
promus du SDIS
Nombre de candidats
promouvables du SDIS
Durée moyenne
d’ancienneté des promus
dans le grade précédent
Colonel
SO
SO
SO
Lt-colonel
2
2
0
Commandant
1
0
0
Capitaine
1
0
0
Tableau n°11 : Mobilité des officiers de SPP suite à une promotion
SDIS 64
En effectif
concerné
Affection
Promotion au
grade de
hors du SDIS
Poste
nouvellement
créé
Poste vacant
[1]
Maintien sur le
poste
Colonel
NC
0
0
0
Lt-colonel
NC
0
0
3
Commandant
NC
0
2 (dont 1 retraite et
1 mobilité interne)
4
Capitaine
NC
0
2 (dont 1 retraite et
1 mobilité interne)
5
Affectation au sein du SDIS
Tableau n°12 : Mobilité des SPP (2011-2016)
SDIS 64
nbre
%
nbre
%
nbre
%
nbre
%
nbre
%
nbre
%
Officiers
2
2,22
0
0
1
1,15
0
0
0
0
0
0
S. Officiers
1
0,39
0
0
0
0
1
0,35
0
0
1
0,33
Sapeurs et
gradés
1
0,76
0
0
1
0,93
1
1,03
0
0
0
0
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Tableau n°13 : Evolution du coût de la PFR
2011
2012
2013
2014
2015
Evolution
2011/2016
Evolution
annuelle
moyenne
PFR (en €)
634 500
654 750
639 000
635 250
634 250
-0,04%
-0,01%
Nombre de
SPV
bénéficiaires
11
34
77
97
126
1045,45%
62,85%
Dont nombre
de dossiers
PFR par an
11
23
33
20
29
163,64%
21,40%
Effectif total
de SPV du
SDIS
1716
1731
1720
1709
1709
-0,41%
-0,08%
La colonne 2016 n'a pas été renseignée à la demande du comité de pilotage en raison de
la réforme de la PFR à compter de 2016.
Tableau n°14 : Variation 2011-2016 de la rémunération nette moyenne
3
versée au
personnel titulaire du SDIS 64
Montant moyen
annuel 2011*
Montant moyen
annuel 2016*
Variation
Montant moyen
annuel 2011*
Montant moyen
annuel 2016*
Variation
Off. supérieurs
55 970,54
60 587,54
8,25
Off subalternes[2]
39 280,10
40 151,36
2,22
S. officiers
27 124,96
27 856,69
2,70
B
26 982,27
27 752,59
2,85
Sapeurs et gradés
21 709,55
22 810,09
5,07
C
20 388,43
21 299,27
4,47
SPP (SSSM compris)
PATS
A
35 751,89
37 527,23
4,97
Tableau n°15 : La modulation des primes versées aux SPP du SDIS 64
Nature de la
prime ou de
l’indemnité
Texte et délibération de référence
Tau
x
mini
mal
Taux
maxi
mal
Taux appliqué
IAT
Décret du 14 janvier 2002 relatif à l'indemnité
d'administration et de technicité
délibération n°71-2009 du 29 juin 2009 relatif au
régime indemnitaire (indemnité d'administration et de
technicité) des sapeurs-pompiers professionnels
1
8
1
IFTS
Décret 2002-63 du 14 janvier 2002 relatif à
l'indemnité forfaitaires pour travaux supplémentaires
des services déconcentrés; délibération n°100/2007
du 17 décembre 2007 relatif (…) aux IFTS pour les
officiers de sapeurs-pompiers professionnels;
délibération n° 2015/135 du 13 octobre 2015 relative
à la mise à jour du régime indemnitaire des agents de
la catégorie B du SDIS64
1
8
4
4,5
5
5,5
6
6,82
7,5
8
FEU
Décret 90-850 du 25 septembre 1990 modifié article
6-3; Délibération n° 67-2001 du 12 décembre 2001
relative au régime indemnitaire des sapeurs-pompiers
professionnels du SDIS
19%
19%
LOGEMEN
T
Décret 90-850 du 25 septembre 1990 article 6-6;
Délibération n° 67-2001 du 12 décembre 2001
10%
10%
3
Y compris les indemnités horaires pour travaux supplémentaires (IHTS), mais hors supplément
familial de traitement (SFT).
relative au régime indemnitaire des sapeurs-pompiers
professionnels du SDIS
INDEMNIT
E DE
RESPONSA
BILITE
Décret 90-850 du 25 septembre 1990 modifié article
6-4; Délibération n°2016/42 du 17 mars 2016 relative
à la mise à jour du régime indemnitaire des SPP -
indemnité de responsabilité
6
34
En fonction du grade et
de la responsabilité
exercée conformément à
la délibération du
CASDIS n°2016-42 du
17 mars 2016 relative à
la mise à jour du régime
indemnitaire des sapeurs-
pompiers professionnels
- indemnité de
responsabilité
SPECIALIT
E
Décret 90-850 du 25 septembre 1990 modifié article
6-5; Délibération n°77/2002 du 22 octobre 2002
relative au régime indemnitaire des SPP du SDIS
complément SMO
Délibération n°67/2001 du 12 décembre 2001 relative
au régime indemnitaire des SPP du SDIS
modification de la délibération 67/2001 point 4
4
10
En fonction de la
spécialité exercée
conformément aux
délibérations du CASDIS
et des listes d'aptitude
opérationnelle
NBI
Décret du 24 novembre 2006 modifiant le décret
2006-779 du 3 juillet 2006 portant attribution de la
NBI à certains personnels de la fonction publique
territoriale
Décret n°2001-685 du 30 juillet 2001 portant
attribution de la nouvelle bonification indiciaire à
certains personnels de la FPT (jusqu'au 31/12/2016).
16
45
DDSIS de 2ème
catégorie: 45 points
(jusqu'au 31/12/2016);
Chefs d'agrès exerçant
des fonctions de
commandement de
véhicules d'intervention
comprenant au moins
deux équipes et d'une
particulière technicité
supposant une
expérience de 7 ans au
moins, ou emploi
équivalent supposant la
même expérience et
nécessitant l'encadrement
d'au moins cinq sapeurs-
pompiers : 16 points
Tableau n°16 : Situation des SPP bénéficiant de primes créées
antérieurement à la départementalisation
Nombre de bénéficiaires
Montant total attribué (2016)
Situations justifiées
41
6739,78
Tableau n°17
: Facteurs d’évolution de la masse salariale
SPP et PATS
SPP
PATS
Total
SPP
PATS
Total
Incidence de la variation
des effectifs
83 632
-18 114
65 518
21 736
-102 227
-80 491
GVT négatif
-34 869
-4 340
-39 209
-56 236
-10 854
-67 090
Incidence des mesures
générales
10 678
0
10 678
27 676
28 698
56 374
Incidence des mesures
catégorielles
3 082
3 082
65 215
13 130
78 345
GVT positif
160 300
40 893
201 193
171 579
31 475
203 054
Incidence autres dépenses
de rémunération (fin
convention BSPP)
-543 534
-699 251
Sous-total 1 :
Variation
des dépenses de
rémunération
219 741
21 521
-302 272
229 970
-39 778
-509 059
Accroissement des charges
sociales
195 742
128 930
324 672
93 676
-15 409
178 267
SPV
:
Incidence de la variation du
volume de vacations
75 623
-339 855
Incidence revalorisation des
vacations et allocation de
vétérance
125 252
9 647
Total : variation masse
salariale
415 483
150 451
223 275
323 646
-55 187
-661 000
Dont incidence des
mesures ne relevant pas du
SDIS
10 678
3 082
13 760
92 891
41 828
134 719
2011
2012
SPP et PATS
SPP
PATS
Total
SPP
PATS
Total
Incidence de la variation des
effectifs
-278 959
-39 104
-318 063
-318 636
-27 056
-345 692
GVT négatif
-47 095
-6 534
-53 629
-16 511
-13 840
-30 351
Incidence des mesures
générales
2 768
6 710
9 478
68 067
3 355
71 422
Incidence des mesures
catégorielles
35 047
0
35 047
236 293
105 000
341 293
GVT positif
198 589
47 487
246 076
207 913
44 767
252 680
Incidence autres dépenses de
rémunération (fin convention
BSPP)
-9 418
Sous-total 1 :
Variation des
dépenses de rémunération
-89 650
8 559
-90 509
177 126
112 226
289 352
Accroissement des charges
sociales
242 724
75 511
318 235
254 873
70 390
325 263
SPV
:
Incidence de la variation du
volume de vacations
-193 057
759 766
Incidence revalorisation des
vacations et allocation de
vétérance
20 796
162 976
Total : variation masse
salariale
153 074
84 070
55 465
431 999
182 616
1 537 357
Dont incidence des mesures
ne relevant pas du SDIS
37 815
6 710
44 525
304 360
108 355
412 715
2013
2014
SPP et PATS
SPP
PATS
Total
SPP
PATS
Total
Incidence de la
variation des effectifs
-272 058
-11 842
-283 900
-456 405
-69 224
-525 629
GVT négatif
-101 864
-13 103
-114 967
-111 785
3 563
-108 222
Incidence des mesures
générales
12 343
3 180
15 523
84 657
16 108
100 765
Incidence des mesures
catégorielles
323 474
33 838
357 312
171 314
23 101
194 415
GVT positif
207 570
49 400
256 970
230 304
55 197
285 501
Incidence autres
dépenses de
rémunération (fin
convention BSPP)
Sous-total 1 :
Variation des dépenses
de rémunération
169 465
61 473
230 938
-81 915
28 745
-53 170
Accroissement des
charges sociales
171 249
32 032
203 281
50 244
31 626
81 869
SPV
:
Incidence de la
variation du volume de
vacations
-50 633
114 997
Incidence revalorisation
des vacations et
allocation de vétérance
8 404
12 263
Total : variation
masse salariale
340 714
93 505
391 990
-31 671
60 371
155 959
Dont incidence des
mesures ne relevant
pas du SDIS
335 817
37 018
372 835
255 971
39 209
295 180
2015
2016
SPP et PATS
Part dans la variation 2011-2016
Incidence de la variation des effectifs
-1 488 257
GVT négatif
-413 468
Incidence des mesures générales
264 239
Incidence des mesures catégorielles
1 009 494
GVT positif
1 445 474
Incidence autres dépenses de rémunération (fin convention BSPP)
-1 252 203
Sous-total 1 :
Variation des dépenses de rémunération
-434 721
Accroissement des charges sociales
1 431 588
SPV
: Incidence de la variation du volume de vacations
366 841
Incidence revalorisation des vacations et allocation de vétérance
339 338
Total : variation masse salariale
1 703 046
Dont incidence des mesures ne relevant pas du SDIS
1 273 733
Tableau n° 18 : Proportion de SPP en CIS (1) du SDIS 64 engagés simultanément
Nbre de cas
Durée moyenne
Nbre de cas
Durée moyenne
Groupement
Ouest
8198
1h
4625
1h
Groupement
Sud
7474
1h
5985
1h
Groupement
Est
7970
1h
4125
1h
Groupement
+ de 50 % des effectifs disponibles de SPP
+ de 80 % des effectifs disponibles de SPP
Tableau n°19 : Les gardes sans intervention
4
(gardes « blanches »)
SPP
SPV
SPP
SPV
SPP
SPV
SPP
SPV
SPP
SPV
2011
p.m. nbre total de gardes
effectuées
2016
3075
54
2063
3363
p.m. nbre total de gardes
effectuées
18433
661
8628
13261
Variation du nombre de
gardes sans
intervention (en %)
G 24
G 12
G 10
G 8
G autre durée
Tableau n° 20 : Les astreintes sans rappel
SPP
SPV
SPP
SPV
2011
1 369
59 877
NC
NC
2016
1 592
72 278
NC
NC
Variation (en %)
16,29
20,71
Nombre total d’astreintes
Nombre total d’astreintes sans rappel
4
Comprises comme les gardes au cours desquelles le sapeur-
pompier (SPP ou SPV) n’effectue aucune
intervention.
Tableau n°22
: l’évolution de l’activité du
SDIS des Pyrénées-Atlantiques en 2016
jour
nuit
jour
nuit
jour
nuit
2011
23 032
10 585
1 380
1 074
73
58
96
81
2016
22 979
10 310
1 310
763
84
55
107
78
Evolution
-0,23%
-2,60%
-5,07%
-28,96%
15,07%
-5,17%
11,46%
-3,70%
Nombre
d’interventions de
jour (8h-20h)
Nombre d’interventions
de nuit (20h-8h)
Sorties au feu
Effectif moyen de garde
(SPP)
Effectif moyen disponible (2)
(SPP)
Tableau n°23 : Organisation du régime de gardes du SDIS en 2016
G24
G12
G10
G8
G autre
Rappel de l’effectif de
référence (en ETPT)
SPP
904
8750
0
0
1883
371,47
SPV
689
13440
0
1
927
474
SPP
0
1395
0
0
0
14
SPV
0
932
0
0
0
25
Année 2016
Nombre de gardes effectuées
CIS
CTA-CODIS
Tableau n°24 : Evolution 2011-
2016 des jours d’absence du service
Nature de l’absence du service
PATS
SPP
PATS
SPP
PATS
SPP
Congés de maladie dont :
2565
8046
2245
9967
-12,48%
23,88%
-Accidents du travail (AT)
49
2607
15
2031
-69,39%
-22,09%
-Maladie professionnelle (MP)
0
0
0
0
-Maladie ordinaire
1413
4310
1864
5175
31,92%
20,07%
-Autres congés de maladie
1103
1112
366
2761
-66,82%
148,29%
Maternité, paternité, adoption
328
473
11
176
-96,65%
-62,79%
Fonctions électives ou syndicales
5
70
95
75
1800,00%
7,14%
Faits de grève[1]
0
14
0
89
535,71%
Autres natures de congés
68
129
164
277
141,18%
114,73%
Total des jours d’absence hors formation
2966
8732
2515
10584
-15,21%
21,21%
Formation
146
4027
320
4978
119,18%
23,62%
Total des jours d’absence formation comprise
3112
12759
2835
15562
-8,90%
21,97%
Total des effectifs en ETP
8,46
34,65
7,46
42,13
-11,82%
21,59%
Nombre de jours travaillés
18580
50205
17982
50974
-3,22%
1,53%
Taux global d’absence du service hors formation
13,77%
/
12,27%
/
-10,89%
Taux global d’absence du service formation
comprise
/
20,26%
/
23,39%
15,45%
2011
2016
Evolution
Chambre régionale des comptes Nouvelle-Aquitaine
3, place des Grands-Hommes
CS 30059
33064 Bordeaux Cedex
Adresse mél. : nouvelleaquitaine@crtc.ccomptes.fr
Les publications de la chambre régionale des comptes
Nouvelle-Aquitaine
sont disponibles sur le site :
www.ccomptes.fr