25 rue Paul Bellamy BP 14119 44041 Nantes cedex 1
www.ccomptes.fr
Le
présent document, qui a fait l’objet d’une contradiction avec
les destinataires concernés,
a été délibéré par la chambre le 7 septembre 2017
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES
ET SES RÉPONSES
SOCIÉTÉ PUBLIQUE LOCALE
LE VOYAGE À NANTES
Département de la Loire-Atlantique
Exercices 2011 et suivants
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
1
TABLE DES MATIÈRES
SYNTHÈSE
...............................................................................................................................
3
RECOMMANDATIONS
...........................................................................................................
5
INTRODUCTION
......................................................................................................................
6
1
PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE
............................................................................
7
1.1
La création de la SPL
......................................................................................................
7
1.2
Les statuts de la SPL
.......................................................................................................
8
2
LA GOUVERNANCE
..........................................................................................................
9
2.1
Les assemblées d’actionnaires
........................................................................................
9
2.2
Le conseil d’administration
...........................................................................................
10
2.2.1
La composition du conseil d’administration
...................................................................
10
2.2.2
Le président du conseil d’administration
........................................................................
10
2.2.3
L’action du conseil d’administration
..............................................................................
11
3
LES ACTIVITES DE LA SPL
............................................................................................
13
3.1
Le cadre légal et contractuel
.........................................................................................
13
3.1.1
La gestion et la mise en œuvre de la politique touristique (DSP Tourisme)
..................
14
3.1.2 La construction du Carrousel des M
ondes Marins et l’exploitation des Machines de
l’Île (DSP Machines)
......................................................................................................
14
3.1.3
L’exploitation du château des Ducs de Bretagne, du Mémorial de l’abolition de
l’esclavage et des Cryptes de la Cathédrale (DSP Château)
...........................................
15
3.2
Les modalités du contrôle analogue
..............................................................................
16
4
LA SITUATION FINANCIERE RETROSPECTIVE (2011-2015)
...................................
17
4.1
Le compte de résultat
....................................................................................................
17
4.1.1
Les produits d’exploitation
.............................................................................................
17
4.1.2
Les charges d’exploitation
..............................................................................................
19
4.1.3 Les résultats
....................................................................................................................
19
4.2
Les bilans
......................................................................................................................
20
5
LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
.............................................................
22
6
LA COMMANDE PUBLIQUE
..........................................................................................
23
6.1
L’organisation de la commande publique
.....................................................................
23
6.1.1 La réglementation applicable
..........................................................................................
23
6.1.2
L’obligation d’un contrat écrit
........................................................................................
23
6.1.3 La computation des seuils
...............................................................................................
24
6.1.4 La commission des marchés
...........................................................................................
24
6.1.5
L’organisation de la fonction achat
................................................................................
25
6.2
L’examen des marchés publics
: l’opération du Carrousel des Mondes Marins
..........
26
6.2.1 Les marchés de la SPL
....................................................................................................
26
6.2.2
L’opération de construction du Carrousel des Mondes Marins
......................................
26
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
2
7
LA POLITIQUE EN FAVEUR DU TOURISME
..............................................................
35
7.1
La délégation de service public pour la gestion et la mise en œuvre de la politique
touristique (DSP Tourisme)
..........................................................................................
35
7.2
La destination « Nantes »
..............................................................................................
36
7.3
Les activités mises en œuvre
.........................................................................................
37
7.4
L’observation du secteur
...............................................................................................
41
7.5
Les résultats obtenus
.....................................................................................................
41
7.5.1
L’analyse financière
........................................................................................................
41
7.5.2 Les résultats en termes de fréquentation
.........................................................................
42
ANNEXES
...............................................................................................................................
44
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
3
SYNTHÈSE
Principales observations du rapport
La société publique locale (SPL)
Le Voyage à Nantes
, structure créée en janvier 2011,
es
t devenue l’unique opérateur de la promotion du tourisme d’agrément de Nantes Métropole
et de la gestion des sites concernés. Il en résulte une organisation inédite mais régulière : bien
qu’à capital entièrement public, le conseil d’administration de la SPL
comprend deux
administrateurs privés en son sein,
pour mieux assurer ses missions d’office du tourisme.
Nantes Métropole est l’actionnaire majoritaire de la SPL
Le Voyage à Nantes
. En fin de
période contrôlée
l’ensembl
e des activités de cette dernière découle de délégations de service
public de la part de Nantes Métropole.
La gouvernance de la SPL reste perfectible, même si la chambre a observé un plus grand
respect des dispositions du code du commerce et du code général des collectivités locales
(CGCT) sur la période. Si le contrôle opéré sur la SPL par Nantes Métropole et la Ville de
Nantes est réel, celui des autres actionn
aires ne s’exerce qu’au travers de leur éventuelle
participation aux organes décisionnels. Ces
derniers n’attribuant que des subventions
ponctuelles, leur implication en est donc plus faible.
La situation financière de la société est satisfaisante. Son modèle économique dépend
logiquement des subventions reçues. Ses différentes activités concourent inégalement au
résultat.
La c
hambre a analysé l’organisation de la commande publique
, et tout particulièrement,
l’opération de construction du
carrousel des mondes marins (
d’un montant global de 10 M€).
L
a SPL n’a pas
toujours respecté les obligations légales, réglementaires ou contractuelles qui
s’imposaient à elle
.
La chambre relève
que le pilotage de l’opération Carrousel a été insuffisant
: bien que
le budget alloué ait été globalement respecté
, le suivi de l’opérati
on aurait dû être davantage
fiabilisé.
Le contrat de délégation de la gestion du site des Machines de l’Île suppos
e une
collaboration étroite avec l’association La Machine
qui a participé à la construction du
Carrousel et a effectué de régulières opérations de maintenance. La chambre estime que les
modalités de ces collaborations doivent être davantage formalisées, eu égard à leur fréquence
et aux montants concernés.
La SPL est également en charge de la politique touristique de Nantes Métropole. Portant
le
nom de la destination qu’elle promeut, la SPL
Le Voyage à Nantes
se positionne en faveur
d’un tourisme essentiellement urbain, culturel, en direction à la fois du p
ublic local le plus large
et d’un public national et international
sensible à l’art
. Sa stratégie de promotion et son
attractivité reposent à la fois sur les sites culturels qu’elle gère (
château des Ducs de Bretagne,
Machines de l’Île notamment), et sur une politique évènementielle.
Dans ce secteur du tourisme, la SPL est dynamique. Sa stratégie porte ses fruits puisque
la fréquentation touristique est en hausse sur la période.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
4
L
’entretien et la maintenance d
e son patrimoine constituent
un enjeu pour l’avenir
tout
comme le renouvellement de son offre afin de
soutenir l’attractivité de la de
stination. Dans cette
perspective, la SPL a développé des actions en direction du vignoble nantais, nécessitant une
ouverture de son actionnariat. Elle
s’intéresse également à
d’autres axes, comme la Loire
en
amont.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
5
RECOMMANDATIONS
Recommandation n°
1
: vérifier formellement, en début de chaque séance du conseil
d’administration
, le respect des dispositions des articles L. 225-37, R. 225-19 et 20 du code de
commerce, relatives notamment aux règles de quorum, et présenter au conseil d’administration
les conventions
réglementées, conformément à l’article L. 225
-38 dudit code.
Recommandation n°
2
: respecter les dispositions de l'article 20 du décret n° 2016-360 du
25 mars 2016, relatives à la détermination de la valeur estimée du besoin, préalable
indispensable à toute procédure
d’achat
.
Recommandation n°
3 :
veiller au respect des attributions et modalités de fonctionnement de
la commission des marchés.
Recommandation n°
4
: respecter les dispositions des articles 104 et 105 du décret
n° 2016-360 du 25 mars 2016, quant à l'obligation de publier un avis d'attribution et de rédiger
un rapport de présentation.
Recommandation n°
5 :
respecter les dispositions contractuelles des marchés conclus.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
6
INTRODUCTION
Le contrôle de la société publique locale (SPL) Le Voyage à Nantes pour les années
2011 et suivants a été inscrit au programme 2016 de la chambre régionale des comptes des Pays
de la Loire, en application de l’article L. 211
-4 du code des juridictions financières.
L’ouverture du contrôle a été notifiée au directeur général de la société, M.
Jean Blaise,
le 12 mai 2016. L’entretien
de fin de contrôle, prévu à l’article L. 243
-1 du code des juridictions
financières, a été organisé le 3 février 2017 avec le même ordonnateur.
La chambre a délibéré ses observations provisoires le 16 février 2017.
Le rapport d’observations provisoires a
été notifié par lettre en date du 2 mars 2017 à
M. Jean BLAISE. Des extraits ont également été adressés ce même jour aux différents tiers
concernés : la Région Pays de la Loire, Nantes Métropole, les villes de Nantes et de
Saint-Nazaire, le président de
l’assemblée spéciale de la SPL, la SEM SAMOA
, la société
titulaire du marché
d’assistance à maîtrise d’ouvrage et de conduite d’opération, l’association
La Machine et les auteurs des Machines de l’Île.
Les réponses du directeur général de la SPL ont été enregistrées au greffe de la chambre
de même que celles de l
’ensemble des tiers
susmentionnés
. Seul le président de l’assemblée
spéciale
n’a pas répondu.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
7
1
PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE
Les sociétés publiques locales sont des structures juridiques récentes, créées par la loi
n° 2010-559 du 28 mai 2010. A capital entièrement public, ce dispositif juridique est codifié à
l’article L. 1531
-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT).
Il prévoit que ces structures sont soumises au livre II du code de commerce en leur
qualité de société anonyme et que l'organisation et le fonctionnement de ces sociétés sont régis
par le titre II du livre V du CGCT, relatif aux sociétés d'économie mixte locales.
1.1
La création de la SPL
La SPL Le Voyage à Nantes est née de la volonté de réunir en une structure unique
l’ensemble des activités concourant à la promotion touristique de la «
destination Nantes ».
L’ancienne SEM Nantes Culture
& Patrimoine, en activité depuis 2005, devient ainsi la
SPL Le Voyage à Nantes, cette dernière intégrant également les activités transférées de
l’association Office de tourisme de Nantes Métropole (OTNM)
et de l’association Centre de
Recherche pour le Développement Culturel (CRDC-Lieu Unique), pour sa branche relative à la
biennale contemporaine Estuaire.
Suivant l’article L.
1524-1 du CGCT,
la transformation d’une société d’économie mixte
locale en société publique locale suppose à la fois l’approbation pré
alable des assemblées
délibérantes des collectivités territoriales ou groupements concernées, et l’approbation des
organes de la SEM en question. Ces dispositions ont été respectées
et l’assemblée générale
mixte du 18 janvier 2011 a modifié les statuts en ce sens. Le montant du capital social de la
société demeure inchangé à un million d’euros.
Cette évolution traduit un changement de pilotage et de stratégie : la SEM,
majoritairement détenue par la ville de Nantes, avait pour but premier de contribuer au
d
éveloppement et à la gestion d’équipements et d’
évènements culturels, ceux-ci « concourant
au rayonnement de la métropole, notamment au plan touristique ». Au contraire, la SPL, dont
Nantes Métropole est l’actionnaire majoritaire, est d’abord dédiée à la p
romotion touristique,
les équipements culturels en devenant un des facteurs.
Le tableau suivant expose les activités reprises par la SPL, deux conventions de
successeurs signés avec l’OTNM et le CRDC
-Lieu Unique organisant ces transferts
1
:
1
Les contrats de la SEM Nantes Culture et Patrimoine n’ont pas été juridiquement transférés ou cédés. La SEM a
été régulièrement transformée en SPL, société de forme différente, et les contrats repris n’ont pas été modifiés
substantiellement. CE, avis n° 364 803, 8 juin 2000.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
8
Activités dévolues à la SPL Le Voyage à Nantes dès 2011
Nature du contrat
Collectivité
contractante
Objet
SEM Nantes Culture et
Patrimoine
Délégation de service
public (DSP)
Nantes Métropole
Construction du Carrousel des Mondes
Marins et exploitation des machines de l'Ile
de Nantes 2010-2025
DSP
Ville de Nantes
Gestion du site du château des Ducs de
Bretagne 2006-2013
Association OTNM
DSP
Nantes Métropole
Gestion et mise en œuvre de la politique
touristique de Nantes Métropole
Bail emphytéotique
administratif (BEA)
Ville de Nantes
Site de l’office du tourisme situé
1-3 rue de
Crucy
Association CRDC - Lieu
Unique
Activité biennale "Estuaire"
Source : CRC
La première convention de successeur passée avec l’association OTNM organise le
transfert du contrat de délégation précité ainsi que la cession des éléments nécessaires à
l’activité, de même que la reprise par la SPL des contrats de travail du personnel de
l’association
afférent à l’activité (soit 39 contrats à durée i
ndéterminée
). Le prix de cession s’est élevé à
44
000 €.
La seconde convention de successeur porte sur l’activité Estuaire de l’association
CRDC-Lieu Unique et acte notamment le transfert des
œuvres des deux précédentes éditions
de la biennale Estuaire
2
et des cinq litiges et contentieux existants.
Le détail de ces œuvres et
de leur amortissement est fourni infra. Le prix de ce transfert s’
est élevé à 781 369,
22 €, le
paiement ayant été échelonné.
1.2
Les statuts de la SPL
Conformément à l’article
L. 1531-1 du CGCT
3
, les statuts disposent que la « Société a
pour objet, exclusivement pour le compte et sur le territoire de tout ou partie de ses actionnaires,
d’affirmer la destination Nantes sur
la base de son offre culturelle et touristique
». L’objet social
se rattache donc à deux compétences partagées des collectivités territoriales et de leurs
groupements : les compétences touristique et culturelle.
Les statuts de 2011 prévoient la potentiell
e gestion par la SPL des fonctions d’office du
tourisme. Ayant repris le contrat de
gestion et de mise en œuvre de la politique touristique de
Nantes Métropole, qui prévoyait expressément l’exercice de cette mission, la SPL exerce
de
facto
cette fonction d
ès sa création. Elle n’a
cependant
formellement entériné l’exercice du rôle
et des fonctions d’office du tourisme, telles que prévues à
l’article L.
133-3 du code de tourisme,
que plus tardivement. En effet, les statuts ont été modifiés en ce sens par délibération de
2
Les deux premières biennales Estuaire se sont déroulées sur les périodes estivales des années 2007 et 2009.
3
Aux termes de l’article L.
1531-1du CGCT, les SPL «
sont compétentes […] pour exploiter des services publics à
caractère industriel ou commercial ou toutes autres activités d'intérêt général
».
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
9
l’assemblée générale extraordinaire du 26 novembre 2013.
Ils précisent explicitement que le
conseil d’administration exerce «
les missions de l’organe délibérant de l’office du tourisme de
Nantes Métropole ».
L’actionnariat de la SPL détermine
matériellement et géographiquement ses
interventions : elle ne peut donc agir que pour leur compte et sur leur territoire. Elle compte
huit actionnaires. Nantes Métropole est majoritaire (68% du capital), et détient avec la Ville de
Nantes 86 % des actions
(jusqu’en juin 2016). La Région Pays de la Loire et le département de
Loire-Atlantique détiennent chacun 5 % des parts du capital, et la ville de Saint-Nazaire 3 %.
Les autres actionnaires sont minoritaires.
Cette répartition a évolué par délibération du
conseil d’administration du 29
juin 2016,
avec l’entrée au capital de la société des communautés de communes de la Vallée de Clisson et
de Sèvre, Maine-et-Goulaine. Elles ont acquis au total 1 % du capital social, suite à la cession
de 500 actions par la Ville de Nantes
4
. Cette modification du capital est venue acter le
développement d’activités de la SPL dans le Vignoble nantais.
Par ailleurs, suite aux fusions au 1
er
janvier 2017 de quatre communautés de communes,
les grands équilibres au sein de la SPL demeurent inchangés
, le nombre total d’actionnaires
revenant à huit en fin de période sous contrôle.
2
LA GOUVERNANCE
2.1
Les assemblées d’actionnaires
Suivant l’article 34 des statuts, l’assemblée générale ordinaire «
prend toutes les
décisions excédant les p
ouvoirs du conseil d’administration et qui ne relèvent pas de la
compétence de l’assemblée générale extraordinaire
». Elle s
’est réunie
et a exercé chaque année
les prérogatives lui revenant dans le respect des règles applicables.
L
’article L.
1524-5 du
CGCT prévoit la constitution d’une assemblée spéciale des
actionnaires ayant une participation réduite au capital. Mise en place le 25 novembre 2011, elle
regroupe trois
5
communautés de communes, actionnaires minoritaires.
L’article R.
1524-2 du CGCT impose une réunion annuelle pour présentation du rapport
du président de cette assemblée spéciale
au conseil d’administration
de la SPL. De plus, le
règlement de cette assemblée prévoit « dans la mesure du possible
» une réunion préalable, afin
de préparer
l’intervention de son président.
4
Annexe 1 tableau 10
5
Malgré l’intégration de deux nouvelles communautés de communes en juin 2016, les actionnaires
minoritaires restent au nombre de trois par le jeu de fusions au 1
er
janvier 2017.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
10
Du fait d’un faible nombre de réunions, eu égard à la fréquence des conseils
d’administration, l
a c
hambre relève que l’assemblée spéciale ne s’est pas réunie
en 2012
conformément aux dispositions réglementaires précitées et à son propre règlement.
2.2
Le conseil d’administration
2.2.1
La composition du conseil d’administration
Le conseil d’administration est composé de 18 membres, dont 16 représentent les
collectivités locales et leurs groupements, actionnaires de la société. En effet,
s’ajoutent deux
administrateurs représentant les professions et activités intéressées par le tourisme de Nantes et
de son agglomération, nommés par l’Assemblée générale ordinaire
6
.
La présence de deux administrateurs non actionnaires au conseil d’administration d’une
SPL, à capital entièrement public, est inédite mais régulière
7
. C’est l’exercice par ce conseil des
missions d’office de tourisme qui a motivé ce choix, conformément aux dis
positions du code
du tourisme.
Ces deux administrateurs prennent p
art aux votes en conseil d’administration, mais non
lors des assemblées générales
8
.
Deux représentants ont d’abord été nommés au cours de
l’assemblée générale extraordinaire constitutive du 18 janvier 2011. Puis, le successeur du
représentant de la CCI
(chambre de commerce et de l’industrie) aurait été nommé le
16 juin 2011, bien que le procès-
verbal de l’assemblée générale ordinaire n’en fasse
pas état.
Par ailleurs, depuis la loi n° 2011-107 du 27 janvier 2011, « le conseil d'administration
est composé en recherchant une représentation équilibrée des femmes et des hommes ». En
l’espèce,
l’équilibre n’est pas atteint. Mais
la chambre relève que la représentation des femmes
s’améliore sur la période 2011
-2016 (de 22
% du conseil d’administration, en 2011
, à 39 % en
2016).
2.2.2
Le président du conseil d’administration
Suivant l’article 18 des statuts de la SPL, «
le Président du Conseil d’Administration
peut être soit une personne physique, soit une collectivité territoriale ou un groupement ». Cette
formulation ambigüe permet
qu’un administrateur non actionnaire soit désigné Président du
conseil, celui-
ci disposant d’une voix prépondérante
en cas de partage des voix
9
.
6
Aux termes de l’article 14.1.1 des statuts de la SPL et conformément à l’arti
cle L. 225-17 du code de commerce.
7
Question n° 21033, de M. Philippe Meunier à Mme la Ministre chargée de l’Artisanat, du commerce et du tourisme
.
8
Conformément aux dispositions du code de commerce, l’article 33.1 des statuts de la SPL prévoit que le dr
oit de
vote est conditionné à la détention d’action dans le capital de la SPL. Les deux administrateurs privés n’en détiennent pas,
le
capital étant entièrement public, ils ne peuvent donc pas participer à cette occasion.
9
Suivant l’article 16.2.3 des sta
tuts de la SPL
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
11
Cette observation, soulevée dès 2011 par les services préfectoraux
, n’a
cependant pas
été prise en compte par la SPL. La c
hambre relève par ailleurs qu’une telle rédaction est
contraire à l’article L. 225
-47 du code de commerce
10
. Elle l’inv
ite donc à régulariser ce point
et ce, bien que dans la pratique, les membres du conseil d’administration ont
par deux fois élu
des administrateurs de Nantes Métropole au poste de président. Tous deux respectent la limite
d’âge fixée par les statuts à 75 ans, contre 65 ans par défaut suivant le code de commerce
11
.
2.2.3
L’action du conseil d’administration
Conformément
à l’article L.
225-
37 du code de commerce, le conseil d’administration
ne peut délibérer que si le quorum est atteint, à savoir au moins neuf administrateurs, dont huit
représentant les collectivités actionnaires. À cinq reprises
ces conditions n’ont pas é
té
respectées.
Bien que chaque vote ait été unanime et ne portait pas sur des contrats
12
, la chambre
rappelle que l’article L.
225-
37 du code de commerce, qui s’impose à la SPL, n’opère pas
cette
distinction. Cette absence de quorum fragilise les délibérations concernées exposant la SPL à
l’annulation de ces décisions
13
.
La SPL n’a d’ailleurs pas été en mesure d’attester avec certitude du respect des quorums
présidant à la réunion du conseil d’administration, la fiabilité à la fois des procès
-verbaux et du
registre n’étant pas assurée. Or, l’obligation de formalisation résulte expressément
des articles
R. 225-30 et 23 du code de commerce.
Ensuite
, conformément à l’article R
. 225-19 dudit code
14
, les statuts disposent que
« chaque Administrateur ne peut repré
senter qu’un seul de ses collègues
». Or, ces dispositions
n’ont pas été res
pectées dans plus de la moitié des réunions. Un même administrateur a pu
représenter j
usqu’à quatre administrateurs.
En réponse
, la SPL rejoint l’analyse de la
chambre et indique avoir « corrigé » sa
pratique depuis fin 2013. Sous réserve de la fiabilité des procès-verbaux, la chambre constate
l’amélioration de la SPL sur ce point
15
.
10
Suivant lequel
le conseil d’administration «
élit parmi ses membres un président qui est, à peine de nullité de la
nomination, une personne physique ».
11
Article L. 225-48 du code de commerce.
12
Comme le souligne la SPL.
13
Cass. Com. 7 juillet 1981, Bull. Joly 1981, p. 818 et L. 235-1 du code de commerce.
14
« Chaque administrateur ne peut disposer, au cours d'une même séance, que d'une seule des procurations reçues
par application de l'alinéa précédent. »
15
Annexe 2 tableau 11.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
12
Enfin, l’article L.
225-
38 du code de commerce prévoit que le conseil d’administration
autorise préalablement toute convention réglementée, à savoir les conventions passées entre la
SPL et un de ses actionnaires
16
, et motive cette passation « en justifiant de l'intérêt de la
convention pour la société
». Ces conventions font également l’objet d’un
rapport spécial
annuel du commissaire aux comptes, approuvé par l’assemblée générale de la société
17
.
Trois marchés et deux avenants
,
conventions réglementées suivant les rapports spéciaux
du commissaire aux comptes, ont été signés avant leur présentation
au conseil d’administration.
Le non-respect du cadre légal fragilise ces contrats qui peuvent
être annulés pendant un délai
de trois ans à compter de sa révélation
18
.
La SPL n’a pas couvert ce risque de nullité, comme le
permet l’article L.
225-42 du code de commerce.
En réponse, la SPL précise que « des difficultés opérationnelles se posent souvent pour
une approbation préalable des conventions », la mobilisation des administrateurs pour une
réunion du conseil pouvant s’avérer difficile avant la signature
du contrat.
C’est pourquoi, elle
propose que l’autorisation puisse porter sur un document justifiant de l’intérêt de la convention
pour la société, sans
qu’il s’agisse du
projet de contrat lui-même. Cette solution est cependant
contraire au code de commerce qui prévoit une autorisation préalable de la convention, et non
pas de son principe.
Ainsi, la SPL Le Voyage à Nantes ne respecte pas plusieurs dispositions du code de
commerce qui encadrent les réunions du conseil d’administration
19
, alors
même qu’e
lles
permettent d’attester du contrôle effectivement exercé par ce dernier sur l’activité de la société.
Recommandation n°
1 : vérifier formellement en début de chaque séance du conseil
d’administration le respect d
es dispositions des articles L. 225-37, R. 225-19 et 20 du
code de commerce, relatives notamment aux règles de quorum, et présenter au conseil
d’administration les conventions réglement
ées,
conformément à l’article L.
225-38
dudit code.
16
Sont exclues du périmètre des conventions réglementées, les conventions qui portent sur des opérations courantes
et conclues à des conditions normales, suivant l’article L.
225-39 du code de commerce.
17
Article L. 225-40 du code de commerce.
18
Article L. 225-42 du code de commerce.
19
Portant sur la fiabilité des procès-verbaux, les quorums requis, les pouvoirs attribués et le vote des conventions
réglementées.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
13
3
LES ACTIVITES DE LA SPL
3.1
Le cadre légal et contractuel
L’article L.
1531-1 du CGCT, créé par la loi n° 2010-599 du 28 mai 2010 pour le
développement des sociétés publiques locales, prévoit que celles-ci exercent leurs activités
exclusivement pour le compte de leurs actionnaires. Elles ne peuvent agir pour leur propre
compte.
Par conséque
nt, l’activité de la SPL s’exerce au moyen de contrats confiés par les
collectivités actionnaires, qu’il s’agisse de marchés publics ou de délégations de service public.
Ces contrats ont été progressivement regroupés, sur la période sous contrôle, au sein des DSP
20
.
En 2016, la totalité de l’activité à la SPL est déléguée par l’actionnaire majoritaire,
Nantes Métropole.
Le cadre contractuel en 2016
Source : CRC
Les autres collectivités actionnaires participent au financement de l’activité de la SPL
sous forme de subventions (voir partie 4.2).
La SPL conclut également des conventions de partenariats avec des opérateurs privés.
En fonction de leur contribution financière, ces entreprises bénéficient de contreparties
d’images
21
, de billetteries
22
ou de facilités accordées dans l’organisation d’opérations privatives
sur des sites gérés par la SPL
23
, qui n’excèdent pas 25
% de l’apport du prestataire.
20
Annexe 3
21
Insertion des logos ou du nom commercial du partenaire dans les plans de communication de la SPL et donc liés à
sa programmation.
22
Contingent de billets gratuits portant sur les offres commerciales et touristiques de la SPL.
23
Prix réduit et/ou gratuité de la location de l’espace de réception
.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
14
3.1.1
La gestion et la mis
e en œuvre de la politique touristique
(DSP Tourisme)
La première DSP Tourisme a été conclue en 2006
24
entre Nantes Métropole et l’Office
du Tourisme de Nantes Métropole (OTNM), puis a été transférée à la SPL Le Voyage à Nantes
à sa création.
D’une durée in
itiale de 5 ans, elle a finalement pris fin en 2015, ayant été
prolongée à trois reprises
25
. La seconde
26
DSP Tourisme couvre la période du 1
er
mars 2015 au
31 décembre 2020. Un premier avenant, notifié le 6 février 2016, a réduit de près de 2 % la
participation de Nantes Métropole au titre du fonctionnement sur la durée de la convention
27
.
L’EPCI justifie ce choix par la baisse des dotations de l’État.
Ce contrat de délégation s’inscrit dans la volonté de Nantes Métropole de renforcer
l’attractivité
touristique de son territoire. Il a en partie motivé la création de la SPL. Les autres
contrats et structures gérés par la société s’intègrent dans cette logique de développement
touristique. Ainsi, le château des Ducs de Bretagne (géré par la SPL en vertu
d’un contrat
distinct) est l’un des premiers sites visités sur le territoire métropolitain, tout comme celui des
Machines de l’Île.
Les activités développées par la SPL en faveur de la promotion touristique de Nantes
Métropole sont analysées dans une partie dédiée (partie 7).
3.1.2
La construction du Carrousel des Mondes Marins et l’exploitation des
Machines de l’Île
(DSP Machines)
Les Machines de l’Île constituent un projet touristique et artistique, concourant au
renouvellement urbain de l’Île de Nantes, comme
l’indique la première DSP Machines
2007-2010, qui avait pour objet «
l’exploitation des machines de l’Ile de Nantes
». Ses
concepteurs sont M. Pierre ORÉFICE
, alors directeur de l’association Manaüs, et
M. François DELAROZIÈRE, directeur
de l’association
La Machine.
Nantes Métropole
28
a délégué la conception, la réalisation et l’exploitation du Carrousel
des Mondes Marins, ainsi que des locaux d’exploitation corresponda
nts, à la SEM Nantes
Culture et Patrimoine, suivant convention du 5 juillet 2010. Elle lui a également confié la
gestion, l’animation et la commercialisation de l’équipement touristique à compter du
1
er
janvier 2011 et jusqu’au 31 décembre 2025, afin de tenir compte de la durée de
l’amortissement du Carrousel dont la construction est incluse
dans la délégation.
24
Délibération du conseil communautaire du 22 décembre 2006.
25
Ce qui ne contrevient pas aux dispositions de l’article L. 1411
-
2 du CGCT (abrogées depuis par l’ordonnance
n° 2016-65 du 29 janvier 2016).
26
Délibération du Conseil communautaire du 6 février 2015.
27
Suivant délibération du Conseil communautaire du 15 décembre 2015, la participation annuelle au titre de 2016
passe de 7,52 M
€ à 7
,38
M€ et de 7,
42 M
€ à 7
,28 M
€ pour les années 2017 à 2020.
28
Délibération du Conseil communautaire du 25 juin 2010.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
15
Ce contrat de délégation intègre des biens immobiliers, tels que la galerie des Machines,
l’Atelier
29
, et des biens mobiliers comme l’
Éléphant, les machines composant la galerie, une
branche prototype de l’Arbre aux Oiseaux. Ils const
ituent des biens de retour, et appartiennent
donc, non pas à la SPL, mais au délégant.
Le périmètre de ce contrat a évolué sur la période sous contrôle, intégrant notamment
l’exploitation du site des nefs et la gestion du parc des Chantiers, constituant l
es espaces publics
situés aux abords du site.
Ces Machines de l’Île remportent un succès reconnu. En 2014, ce site appartient aux
sites récréatifs les plus visités
30
en France.
3.1.3
L’exploitation
du château
des Ducs de Bretagne, du Mémorial de l’abolition de
l
’esclavage et des Cryptes de la Cathédrale
(DSP Château)
La gestion du château des Ducs de Bretagne a été déléguée par la ville de Nantes à la
SEM Nantes Culture & Patrimoine puis à la SPL Le Voyage à Nantes, par le biais de deux
contrats de délégation de service public. Le premier couvre la période 2006-2013, et le second
la période 2014-2019.
Le périmètre initial de la délégation a été étendu sur la période sous contrôle, intégrant
en 2012 la gestion du mémorial de l’abolition de l’esclavage, puis en 2013
, celle des cryptes de
la Cathédrale.
Le château des Ducs de Bretagne est depuis le 1
er
janvier 2015 un équipement
métropolitain, Nantes Métropole l’ayant reconnu d’intérêt communautaire par délibération du
15 décembre 2014. Elle a confié, par une convention de gestion transitoire
31
, d’une durée d’un
an, la gestion du château des Ducs de Bretagne à la ville de Nantes. Cette convention précise
que «
la Ville (…) sera remboursée de l’ensemble des charges qu’elle supporte au titre de cette
convention
». Ni la délibération précitée, ni la convention de gestion transitoire, ne citent le
Mémorial de l’esclavage ou les Cryptes de la Cathédrale.
Avec ce transfert de compétences, l’ensemble des activités de la SPL est désormais géré
par conventions de délégations de services publics conclues avec Nantes Métropole.
La chambre relève que la subvention attribuée par la ville de Nantes à la SPL en 2014,
correspondant au remboursement des dépenses de transport d’une œuvre de l’exposition «
Aida
Makoto », aurait dû être pas
sée sous la forme d’un marché public
. Ainsi, un marché passé en
groupement de commandes aurait permis de répondre au montage contractuel et à l’objectif
financier souhaités.
Ce site est également particulièrement attractif puisqu’en 2015 il
se place dans les vingt
monuments, sites culturels et récréatifs les plus fréquentés
32
de France.
29
Espace professionnel mis à disposition du délégataire, espace de fabrication de machines mobiles de grande
dimension et occupé par l’association La Machine
.
30
Source Insee.
31
Conformément aux dispositions de l’article L. 5215
-27 du CGCT.
32
Source Insee.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
16
3.2
Les modalités du contrôle analogue
Les modalités du contrôle analogue, issues de la jurisprudence européenne
33
et
nationale
34
, sont essentielles pour la SPL puisque l’existence
d
’un tel contrôle conditionne la
possibilité pour ses actionnaires de se prévaloir de l’exception prévue pour les prestations
intégrées (dénommées «
in house
», ou quasi-régie).
En effet, les contrats confiés par les collectivités actionnaires à la SPL sont dispensés de
toute mesure de publicité et de mise en concurrence, si le double critère suivant est réuni
35
:
d’une part,
la SPL
doit réaliser l’essentiel de son activité pour le ou les pouvoirs adjudicateurs
qui la détiennent
, d’autre part,
la collectivité doit exercer sur la SPL un contrôle analogue à
celui qu’elle exerce sur ses propres services
.
Le premier critère est bien respecté. En effet, le capital de la SPL est par définition
détenu à 100 % par des collectivités publiques et ses « activités accessoires »
36
représentent
entre 12 et 18
% du chiffre d’affaires total.
S’agissant du contrôle analogue, ses modalités sont aujourd’hui codifiées par deux
ordonnances
37
, en vigueur depuis le 1
er
avril 2016.
Ce contrôle suppose d’
être assuré
conjointement par des pouvoirs adjudicateurs
en mesure d’exercer une influence décisive sur
les objectifs stratégiques et les décisions importantes de la SPL. Enfin, celle-ci ne doit pas
poursuivre
d’intérêts contraires à ceux des pouvoirs adjudicateurs qui la contrôlent.
La SPL s’est dotée des outils nécessaires
: la présence des collectivités aux organes de
direction est prévue dans ses statuts, et une charte du contrôle analogue a été adoptée par le
conseil d’administration
en novembre 2013.
La chambre constate tout d’a
bord que le contrôle exercé par la collectivité actionnaire
majoritaire et la Ville de Nantes
38
est effectif, et ce bien que
les comités d’orientations
stratégiques instaurés par la charte ne se soient jamais réunis. Les autres dispositifs de contrôle
prévu
s contractuellement permettent déjà de s’assurer d’un suivi régulier des actions en cours
,
comme le rappellent la SPL et la Ville de Nantes dans leurs réponses.
En revanche, la réalité du contrôle exercé par les collectivités actionnaires ne possédant
pas de lien contractuel avec la SPL
n’est pas
avérée. En effet, celles-ci
n’
exercent de contrôle
que
par leur présence et participation aux conseils d’administration et assemblées générales.
Or, les représentants des actionnaires minoritaires, de la Région et de Saint-Nazaire, ont été
souvent absents, respectivement en 2013 et 2015
. Dès lors, ces collectivités n’ont
pu exercer
33
CJUE, 10 septembre 2009,
Sea SARL c/Cne Di Ponte Nossa, aff. C-573/07
; CJUE, 17 juillet 2008,
Commission
des Communautés européennes c/ République italienne, aff. C-371/05
; CJUE, 10 septembre 2009,
Sea SARL c/Cne Di Ponte
Nossa, aff. C-573/07
; CJUE, 13 novembre 2008,
Coditel Brabant, aff. C-324/07
; CJUE, 11 mai 2006,
Carbotermo et
Consorzio Alisei, aff. C-340/04
; CJUE, 29 nov. 2012,
aff. C-182/11, Econord SpA.
34
CE, 6 novembre 2013,
Commune de Marsannay-la-Côte.
35
Article L.1411-12 du CGCT. Article 3 du Code des marchés publics en vigueur entre janvier 2010 et le
30 mars 2016 : article 17-
III de l’ordonnance n° 2015
-899 du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics, en vigueur depuis
le 1
er
avril 2016.
36
Article 15.3 de la DSP Machines ; article 16.3 de la DSP Château.
37
Dans les articles 16-
III de l’ordonnance n°
2016-65 du 29 janvier 2016 relative aux contrat de concession et 17-III
de l’ordonnance n° 2015
-899 du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics.
38
Jusqu’au transfert de la DSP
Château.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
17
une influence décisive sur les décisions importantes de la SPL
39
, quand bien même ces
administrateurs prendraient connaissance des dossiers complets préparant les séances du
conseil.
D
ans l’hypothèse où ces collectivités confieraient un contrat à la SPL, la chambre
appelle
l’attention de ces dernières sur la nécessité de prévoir
une clause contractuelle rappelant
les conditions et modalités du contrôle analogue et être attentives à sa résolution.
4
LA SITUATION FINANCIERE RETROSPECTIVE (2011-2015)
Les comptes de la société ont été certifiés chaque année sans réserve par un commissaire
aux comptes.
Sur la période 2011-2015, la situation financière de la SPL est satisfaisante, son modèle
économique étant
largement dépendant des subventions d’exploitation et d’investissement
attribuées par les collectivités actionnaires. Elle est faiblement endettée.
L’année
2012 ayant cumulé plusieurs évènements (dernière biennale Estuaire, premier
évènement Le Voyage à Nantes, ouverture du Carrousel des Mondes Marins), a constitué un
pic d’activité. Depuis, les évolutions en charges com
me en produits sont davantage mesurées,
alors même que le nombre de projets développés a continué de croître. Cette croissance mesurée
traduit donc aussi les efforts entrepris pour limiter les coûts de gestion, comme le soulignent
tant Nantes Métropole que la SPL dans leur réponse.
Enfin, les immobilisations corporelles constituant des biens de retour (notamment les
œuvres Estuaire et
Voyage à Nantes
) affectent de façon conséquente le bilan de la SPL.
D’ailleurs, le coût d’entretien, de maintenance et de r
enouvellement de ce patrimoine va peser
à l’avenir dans ses comptes
.
4.1
Le compte de résultat
4.1.1
Les produits d’exploitation
Les produits d’exploitation
ont augmenté
sur la période, passant de 21,8 M€ en 2011 à
29,
7 M€ en 2015, soit une hausse de 36
%
40
. Ils culminent en 2012 avec 32,
3 M€, grâce à
l’attribution de subventions
élevées, devant financer à la fois la tenue du premier évènement
estival, la réalisation des œuvres de la dernière biennale Estuaire, et une partie du Carr
ousel des
Mondes Marins. Depuis, les
produits d’exploitation
ont progressé de 7 %.
39
Ainsi, en 2013, le représentant des actionnaires de l’assemblée spéciale n’a jamais été présent, comme la Région
et la Ville de Saint Nazaire en 2015.
40
Annexe 4 tableau 12.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
18
Ils sont principalement composés des subventions des collectivités et du chiffre
d’affaires, qui représentent respectivement 53
% et 39
% des recettes d’exploitation en 2015.
L
a part du chiffre d’affaires augmente logiquement
sur la période (passant de 32 % à 39 %)
compte-tenu du développement des activités de la structure.
La SPL reçoit plusieurs types de subventions : certaines correspondent aux
financements prévus dans les contrats de délégation,
d’
autres sont versées par les autres
actionnaires
dans le cadre d’opérations définies, telles que la biennale Estuaire ou l’événement
estival.
Les subventions d’exploitation ont globalement progressé de
17 %.
Évolution des subventions
d’exploitation
reçues
En millions d’euros
2011
2012
2013
2014
2015
Subventions d’exploitation
13.8
19,3
14,7
15,9
16,2
Source : SPL
Les activités sont inégalement dotées, le château des Ducs de Bretagne comptabilisant
ainsi 48 % des subventions
d’exploitation totales versées sur la période
(avec 7,
7 M€ en
moyenne par an).
Nantes Métropole et la Ville de Nantes sont les deux principaux contributeurs
41
, avec
respectivement 55 % et 42
% des subventions d’exploitation totales attribuées sur la période
2011-2015. En 2015, le château
des Ducs de Bretagne devenant d’intérêt métropolitain, le poids
de la métropole s’en trouve accru, puisqu’elle verse désormais la subvention d’exploitation
afférente.
Par ailleurs, l
e chiffre d’affaires
42
est passé de 6,9 M€ en 2011
à 11,6 M€ en fin de
période :
Évolution du chiffre d’affaire
En millions d’euros
2011
2012
2013
2014
2015
Chiffre d’affaire
6,9
11,6
10,6
11,3
11,6
Source : comptes annuels
Affichant une progression globale de 69 % sur la période 2011-
2015, il n’évolue en
réalité que de 1
% depuis 2012. Des facteurs comme l’ouverture des Mondes Marins,
l’augmentation des partenariats privés mobilisés sur la biennale Estuaire et l’évènement es
tival
«
La Ville renversée par l’Art
», ainsi que le fonctionnement sur une année pleine de deux sites
(Marchés des Nefs et HAB Galerie) expliquent ce bon résultat.
Au demeurant, les différentes activités développées par la SPL sont inégalement
génératrices de recettes, le site des Machines représentant 50
% du chiffre d’affaire réalisé en
2015.
41
Annexe 4 tableau 13.
42
Le chiffre d’affaires i
ntègre les résultats de la billetterie des publics individuels, en groupe, et affaire, de ceux des
activités évènementielles et de centrale de réservation, des ventes en librairies et boutiques
–
ces activités générant l’essentiel
des recettes
–
des produits de bar et restauration, des partenariats privés, des marchés de gestion de sites et des recettes
publicitaires et échanges de marchandises.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
19
4.1.2
Les charges d’exploitation
Les charges ont également cru sur la période, passant de de 21,
8 M€ en 2011
à 30,
1 M€
en 2015. Elles sont essentiellement composées de la masse salariale, qui demeure le principal
poste de dépenses sur la période (42 % en 2015, contre 46 % en 2011), des autres charges
d’exploitation directes
43
, et des coûts d’achat des ventes
44
.
L’essentiel de la hausse de l
a masse salariale
45
est c
oncentré sur l’année 2011 (+
26 %) :
elle a augmenté de 1 % depuis,
alors même que l’activité de la SPL s’est développée
.
Évolution de la masse salariale
En millions d’euros
2011
2012
2013
2014
2015
Evo 2011-
2015
Masse salariale
10
12,6
12,1
12,4
12,8
28 %
Source : comptes de résultat
Les autres charges d’exploitation directes
connaissent une croissance de 50 % sur la
période, quand le
coût d’achat des ventes
, qui représente 13 % des charges, augmente de 35 %.
L’achat des biens commercialisés
, poste s
ensible au développement de l’activité et de la
fréquentation, en constitue le principal facteur de dépense (69 % en 2015), soit 2,6 M
€
.
Évolution du coût d’achat des ventes
En millions d’euros
2011
2012
2013
2014
2015
Coût d'achat des ventes
2,8
3
3,5
3,4
3,8
Source
: comptes d’exploitation
4.1.3
Les résultats
Le résultat net d’exploitation
46
devient négatif les deux dernières années de la période
examinée (2014 et 2015), essentiellement à cause du déficit d’exploitation dégagé. En effet,
alors même que les produits d’exploitation continuent d’augmenter, la croissance plus soutenue
des charges explique cette évolution.
43
Ces autres charges d’exploitation directes sont constituées de
la production artistique et expositions, du nettoyage
et sécurité, entretie
n, de la maintenance et fonctionnement technique et des plans d’actions de communication essentiellement.
44
Ce poste de dépenses recouvre à la fois les achats de produits nécessaires aux ventes par la SPL en librairie (cartes,
livres…) et restauration, et
les contreparties aux différents partenaires privés.
45
La masse salariale est ici calculée à partir des comptes analytiques, et non les comptes sociaux. Elle inclut donc
l’intérim et le personnel extérieur.
46
Annexe 4 tableau 12.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
20
Ainsi, le résultat d’exploitation est négatif sur toute la période
:
Les comptes de résultat
en
millions d’euros HT
2011
2012
2013
2014
2015
Résultat d'exploitation
-0.06
-0.1
-0.07
-0.8
-0.4
Résultat financier reparti
0.001
-0.04
-0.02
-0.001
0.02
Résultat exceptionnel total
0.08
0.2
0.1
0.4
0.002
Résultat net
0.02
0.002
0.3
-0.04
-0.04
Source : SPL
–
tableau CRC
Les résultats exceptionnels viennent systématiquement compenser le résultat
d’exploitation et améliorer le résultat net. La société
présente ainsi un résultat excédentaire de
2011 à 2013, puis légèrement déficitaire en 2014 et 2015, essentiellement grâce à un mécanisme
de reprise sur subvention d’investissement.
Dans sa réponse aux observations provisoires, la SPL précise que «
lorsqu’un projet est
[…]
abandonné, une partie de la subvention
[d’investissement]
est reprise sur un compte
exceptionnel, « en accord avec le délégant ». La SPL a notamment repris des subventions
d’investissement (comme produits sur exercices antérieurs), attribuées spécifiquement à des
objets ayant été abandonnés : en 2014, pour 325 423
€ de reprise sur une subvention de 2013
afférente aux Cabanes Pédagogiques prévues sur le parcours Estuaire ; en 2015, pour 136 600
€
de reprise d’une subvention de 2012 afférente au projet Heatherwick
47
.
L
a disparition pour tout ou partie de l’objet même de ces subventions affectées aurait
pu conduire les collectivités concernées à en demander le remboursement. La comptabilisation
comme recette définitive
48
par la SPL conduit à ce que ces subventions, devenues sans objet,
puissent
en effet s’apparenter à une aide d’
État.
4.2
Les bilans
L’actif de la sociét
é, de 22
M€ en 2015,
est en diminution (- 9 %) sur la période sous
contrôle. Cette baisse, observée depuis 2012 alors même que la société a continué à immobiliser
des biens, est due à la
politique d’amortissements de la SPL.
L’actif immobilisé, d’un
montant de 12,
7 M€ en 2015, est essentiellement constitué des
biens de retour des différents contrats de délégation de service public.
L’actif circulant, soit 42
% de l’actif de la SPL en 2015, est
majoritairement dû à la
trésorerie.
47
Artiste anglais.
48
Ainsi, les subventions devenues sans objet et finalement maintenues sont susceptibles d’être considérées comme
«
dépassant ce qui est nécessaire pour couvrir tout ou partie des coûts occasionnés pour l’exécution des obligations de service
public » (suivant
l’arrêt CJCE, 24 juillet 2003, Altmark, affaire C
-
280/00), et donc, à ce titre, d’être remboursées par la SPL.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
21
Le passif, composé des capitaux propres, des autres fonds propres, des provisions pour
risques et charges et des dettes, diminue également sur la période sous contrôle (- 9 %), sous
l’impulsion d’abord de la baisse
observée des capitaux propres (- 6 %), due à celle des
subve
ntions d’investissement attribuées par les collectivités territoriales actionnaires. Celles
-ci
alimentent largement le passif de la société
49
, et en représentent 48 % en 2015.
Les activités sont inégalement subventionnées, par Nantes Métropole notamment qui
constitue le principal financeur
50
. Le site des Machines de l’Île
a ainsi reçu 56 % des
subventions d’investissement attribuées sur la période.
Les provisions pour risques et charges
51
en revanche augmentent sur la période, passant
d’1
,
6 M€ en 2011 à 3
,6
M€ en 2015. La provision pour le renouvellement des immobilisations
du château des Ducs de Bretagne (qui a plus que triplé en deux ans) et les provisions pour gros
entretien, expliquent en grande partie cette croissance.
Cependant, en 2015,
l’augmentation
de ce poste est également due à
l’inscription d’une
provision pour 500 000
€
, correspondant à un « risque » de perte de recette pour la SPL, par
reversement à Nantes Métropole des indemnités liées au règlement du litige relatif à la Maison
dans la Loire d’
Orvault
52
.
La chambre constate que cette reprise paraît discutable en la forme
. D’une part,
la
convention de successeur passée avec le CRDC-Lieu Unique privait a priori Nantes Métropole
du droit de réclamer cette somme.
D’autre part
, cette méthode est peu lisible, notamment pour
les membres du conseil d’administration,
le rapport de présentation des comptes de 2015 étant
particulièrement sibyllin sur ce point. En définitive, un avenant au contrat de DSP, réduisant la
subvention attribuée par Nantes Métropole du même montant, et en expliquant les motifs, aurait
eu le mérite de la clarté et du respect de la convention de successeur passée.
Par ailleurs, les dettes financières ont continuellement diminué sur la période (- 65 %),
représentant 2 % du passif en 2015 contre 6 % en 2011, soit respectivement 0,
5 M€ et
1
,6 M€
.
Le fonds de roulement, permettant
d’apprécier si les ressources stables de la structure
53
sont suffisantes pour en financer l’actif stable
54
demeure largement positif, malgré
d’importantes
variations de 2012 à 2014 (- 50 % dès 2012).
Cela s’explique en grande partie par le niveau des capitaux propres, qui couvrent à eux
seuls 93
% de l’actif immobilisé en 2015, et plus spécifiquement des subventions
d’investissement (soit 84
% de l’actif imm
obilisé en 2015).
Sur la période, la société a dégagé une capacité de financement à court terme,
c’est
-à-dire une trésorerie positive. Celle-
ci est ainsi largement excédentaire sur l’ensemble de
la période, malgré des baisses observées de 2012 à 2014.
49
Conformément aux dispositions de l’article R. 123
-190 du code du commerce.
50
Annexe 4 tableau 13.
51
Les provisions pour risque et charge ont une échéance ou le montant non précisément connu. Rendu probable par
un évènement survenu ou en cours, ce risque ou cette charge doit être précisé quant à son objet.
52
Litige datant de la biennale Estuaire de 2007
: La Maison dans la Loire, œuvre de Jean
-Luc Courcoult avait coulé
rapidement, d’où l’ouverture d’une procédure contentieuse.
53
Ressources propres et dettes financières.
54
Actifs immobilisés.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
22
5
LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
L’effectif moyen de la société a cru: le nombre d’agents est ainsi passé de 235 en 2011
à 305 en 2015, et le n
ombre d’équivalents temps plein
(ETP) moyen, de 204 à 260.
La mise en place de la SPL en 2011 a conduit à la création de 55 ETP supplémentaires :
la SPL a notamment intégré 39
salariés de l’OTNM et 11 du CRDC –
Lieu Unique. Elle a
également induit une hausse de la masse salariale pour les services transversaux dès 2011, à
cause d’une refonte des emplois et salaires, d’une harmonisation sociale générale «
(
dont le
passage à 6 semaines de congés payés pour tous)
», et le développement de l’activité,
représentant, hors mobilité interne, huit emplois nouveaux.
La SPL comptait le plus grand nombre d’ETP en 2012
, l
’activité
expliquant en grande
partie cette augmentation.
Les effectifs sont inégalement répartis sur les différents sites, les effectifs rattachés au
siège étant les plus importants.
Les effectifs évoluent également différemment par site. Ainsi, la masse salariale globale
stagne depuis 2012 et le nombre d’ETP moyen a été réduit (de 270 ETP à 260 en 2015). En
revanche, le site des Machines de l’Île a vu ses effectifs croître (passant de 67 ETP en 2012 à
84 en 2015), la SPL expliquant cette hausse par l’augmentation de l’activité du site.
Au-
delà de l’augmentation globale du nombre d’ETP moyens, la forte saisonnalité des
effectifs peut être relevée. Les effectifs de la SPL sont dépendants de l’activité, et augmentent
donc de façon significative de juin à septembre, correspondant à la haute saison touristique
(évènement
Le Voyage à Nantes
et saison estivale). Certains sites ou activités sont davantage
impactés par cette activité saisonnière : les sites de Crucy et des Machines ont davantage
recours à des contrats temporaires.
La SPL compte également dans ses effectifs affectés au château des Ducs de Bretagne
des agents détachés et mis à disposition par la Ville de Nantes puis Nantes Métropole : de 20
agents détachés en 2011, elle en accueille un en détachement et 17 mis à disposition en 2015,
dont le directeur du site du château.
Enfin, l’encadrement de la société est paritaire, puisque les femmes cadre
s (salariées en
CDI) représentent 52
% de l’encadrement en 20
15. La SPL indique dans sa réponse aux
observations provisoires de la chambre avoir «
signé une convention en faveur de l’équité
salariale ».
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
23
6
LA COMMANDE PUBLIQUE
6.1
L’organisation de la commande publique
6.1.1
La réglementation applicable
La SPL Le Voyage à Nantes est un pouvoir adjudicateur, au sens de la directive
2004/18/CE. Jusqu’en 2016, elle était donc soumise aux modalités de publicité et de mise en
concurrence,
déterminées par l’ordonnance n°
2005-649 du 6 juin 2005 et son décret
d’application n°2005
-1742 du 30 décembre 2005.
Depuis le 1
er
avril 2016, cette ordonnance a été abrogée
55
et la SPL ne bénéficie par
conséquent plus d’un régime de publicité et
de mise en concurrence dérogatoire, mais quasi
identique
56
à celui des collectivités territoriales.
La
chambre a analysé les procédures d’achat internes de la SPL
57
, afin de s’assurer du
respect de ces dispositions. Ses modalités et ses seuils de publicité et de mise en concurrence
ont évolué sur la période sous contrôle, le plus récemment pour tenir compte des évolutions
réglementaires.
La chambre rappelle que les contrats passés par la SPL, société à capital entièrement
public, relèvent du droit administratif puisque, conformément aux dispositions
de l’article
L. 1531-1 du Code général des collectivités territoriales, celle-ci exerce son activité
exclusivement pour le compte de ses actionnaires
58
.
6.1.2
L’obligation d’un contrat écrit
L’article 15 du décret n°
2016-
360 du 25 mars 2016 prévoit l’obligation d’un contrat
écr
it pour les marchés publics d’une valeur égale ou supérieure à 25
000 € HT. La chambre
relève que la note de procédure de la SPL mise à jour en 2016, encore imprécise et
contradictoire
59
, pourrait être améliorée.
55
Ordonnance n°2015-899 du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics.
56
Les articles 33-I-2°et 34-I-2° du décret n° 2016-360 prévoient les quelques dérogations applicables aux SPL
notamment s'agissant de l'avis de publicité.
57
Ces procédures sont décrites depuis 2011 par des tableaux, détaillés par nature de prestations (distinguant les
travaux des fournitures et services et récapitula
nt les obligations qui s’imposent à ses services), ainsi que par des notes de
procédures depuis 2014.
58
La SPL, soumise aux dispositions de l’article 3
-1-
1° de l’ordonnance n°
2005-649 doit par conséquent faire
référence, dans les avis d’appel public à la concurrence, au tribunal administratif de Nantes et non au tribunal de grande in
stance
de Rennes ou au tribunal de commerce.
59
La note
mentionne qu’un «
contrat écrit s’impose
: (…) pour tout achat au
-delà de 90
000 € HT
» alors
que cette même note précise que tout achat à partir de 25 000 euros HT doit notamment comporter la mention des
pièces constitutives du marché, ce qui suppose un écrit bien que cela ne soit pas clairement mentionné. Le tableau
de procédures, en revanche, prévoit explicitement un écrit à partir de ce dernier seuil.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
24
6.1.3
La computation des seuils
La SPL ne respecte pas les dispositions réglementaires relatives à la computation des
seuils
60
, permettant de déterminer les procédures de publicité et de mise en concurrence pour la
passation des marchés
61
.
Ainsi, elle opère une distinction géographique de chaque site pour constituer des
ensembles de prestations « autonomes »
62
alors que les prestations communes à ces sites, qui
présentent une homogénéité du fait de leurs caractéristiques propres (et non du fait de leur
situation géographique), doivent être additionnées. Ce montant global doit déterminer le niveau
de publicité et de mise en concurrence à mettre en œuvre par la SPL.
En outre, d’un point de
vue économique, ce regroupement permet
des économies d’échelles et l’obtention de meilleurs
coûts.
La chambre note cependant que la SPL a initié un travail de réorganisation de ses
procédures depuis décembre 2016. Le « souci de l'efficacité et de performance dans la gestion
de ces grands équipements » avancé par la SPL ne l'exonère cependant pas du respect des règles
encadrant la computation des seuils, d'autant que les outils réglementaires à disposition
63
lui
permettent de répondre aux
spécificités techniques ou contraintes d’intervention propres à
chaque site.
Recommandation n°
2 : r
especter les dispositions de l’article 20 du
décret n° 2016-360
du 25 mars 2016, relatives à la détermination de la valeur estimée du besoin, préalable
indispensable à toute procédure d’achat
.
6.1.4
La commission des marchés
Bien que les dispositions réglementaires ne l’imposent pas, une commission des
ma
rchés a été instaurée en 2011 par le conseil d’administration.
Elle se réunit deux à quatre fois
60
Suivant notes de procédures internes de 2014 à 2016. Le guide de passation des marchés de la SEM Nantes Culture
et Patrimoine, non daté, fourni en réponse aux observations provisoires ne saurait s’appliquer, s’agissant d’une société dont
les
statuts ont évolué en SPL.
61
L’article 11 du décret n° 2005
-
1742 auquel était soumis la SPL avant 2016 précise qu’
il doit être « procédé à une
estimation de la valeur totale des fournitures ou des services qui peuvent être considérés comme homogènes soit en raison de
leurs caractéristiques propres, soit parce qu’ils constituent une unité fonctionnelle ».
62
La mise en
place d’une comptabilité analytique ne saurait s’apparenter à l’autonomie budgétaire sur laquelle
s’appuie la SPL.
63
L’allotissement, imposé par l’article 32 de l’ordonnance n°
2015-899 du 23 juillet 2015 relative aux marchés
publics à laquelle la SPL est désormais soumise, peut être géographique (
Conseil d’État, 23 juillet 2010,
Région Réunion,
n° 338367). La SPL peut également utiliser
les dispositions de l’article 22 du décret n°
2016-360 qui prévoient la possibilité
de passer en procédure adaptée les « petits lots », ou encore faire le choix de passer des marchés séparés tout en respectant le
niveau de publici
té global. Ces dispositions trouvent ainsi à s’appliquer depuis le 1
er
avril 2016 aux marchés d’entretien de
locaux, de prestations de sécurité, surveillance et gardiennage, aux prestations « multi techniques », à la vérification périodique
des installations ou encore à la maintenance des ascenseurs qui font actuellement tous l’objet d’une publicité séparée au lie
u
d’être globalisée par nature de pre
station.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
25
par an et attribue les marchés formalisés dont il est rendu compte au rapport de gestion annuel
du conseil d’administration
.
Sur la période, deux procédures n
’ont pas été soumises à l’attribution de la commission,
alors que leur nature et les montants exécutés
l’auraient exigé.
En réponse aux observations provisoires, la SPL estime que ces marchés relevaient des
dispositions de l’article 9 du décret n°
2005-1742, et ne devaient donc pas être attribués par la
commission
64
. Ceci est inexact, puisque
l’objet de ces contrats ne permet pas cette dérogation
65
,
ces marchés relevaient bien d’
une procédure formalisée et de la compétence de la commission
des marchés.
Recommandation n°
3 :
veiller
au
respect
des
attributions
et
modalités
de
fonctionnement de la commission des marchés.
6.1.5
L’organisation de la fonction achat
La direction administrative et financière de la SPL réalise le contrôle de gestion de
l’ensemble de l’entreprise et de chacun des contrats confiés, d’une part, et, d’autre part, définit
et contrôle les procédures d’achat
66
. Or, ce n’est qu’en 2013 que les tableaux de procédures
d’achat font intervenir cette direction dans le processus de validation.
Par ailleurs, le directeur général est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en
toute circonstance au nom de la société et signe par conséquent tous les contrats conclus au nom
de la SPL
67
. Des délégations de pouvoirs et de signatures étaient accordées, mais pas de façon
uniforme. Des bons de commandes ont également
été signés en l’absence de délégation
correspondante
68
.
Enfin, les procédures d’achat revues en 2016 prévoient pour les marchés d’un montant
inférieur à 25 000 € que « l’offre doit obligatoirement être validée par l
e directeur [du service]
(ou l’un de ses délégataires) dans le cadre d’une formalisation écrite ».
La chambre rappelle
que c
ette formalisation écrite ne saurait revêtir la forme d’une signature en l’absence de
délégation ad hoc
69
.
64
Les marchés de services qui ne sont pas listés par l’article 8 du décret n°
2005-
1742 relèvent de l’article 9 du même
décret et peuvent, à ce titre, être passés selon une procédure adaptée, quel que soit leur montant. Pour déterminer si les marchés
sont concernés ou non par l’article 8, il convient de se reporter à l’annexe II
-A de la directive 2004-18-CE qui liste les
prestations de services concernées.
65
Conformément aux dispositions combinées de l’article 8 du décret n°
2005-1742 et de l'annexe II-A précitée :
-
les « prestations multitechniques
», dont le montant exécuté s’élève 212 942 € HTVA, entrent dans la catégorie
"services d'entretien et de réparation" ;
-
les 5 lots de l’accord
-cadre pour des « services de créations graphiques », dont le
montant exécuté s’élève à 705 189 €
HTVA, relèvent de la sous-catégorie "services de conception graphique" au sein de la catégorie "service de publication
et d'impression".
66
Suivant rapport de gestion du conseil d’administration à l’assemblée générale ordinaire pour l’exercice 2011.
67
Suivant l’article 19.2 des statuts de la SPL.
68
Suivant les procédures internes, les bons de commandes peuvent être émis directement par les services jusqu’à 20
000
€
(50
000 € pour les travaux) et envoyés aux prestataires sans qu’aucune délégation de signature ne soit mise en place, quand
bien même ils doivent être validés par le directeur ou le secrétaire général.
69
Seules les délégations des directrices administrative et financière et des ressources humaines ont été formalisées fin
2106.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
26
La chambre suggère que le travail engagé par la SPL depuis fin 2016 sur la formalisation
des délégations et subdélégations devra remédier à ce constat.
6.2
L’examen des marchés publics
: l’opération du Carrousel des Mondes
Marins
6.2.1
Les marchés de la SPL
De 2011 à 2016, 24,2 M€ de marchés
ont été passés par la SPL, soit 4
M € en moyenne
par an. Les marchés pour les sites du château et des Machines en représentent chacun 32 %.
Les montants les plus importants sont consacrés aux prestations de sécurité (3
M€ sur
quatre ans en 2014 pour le château
), aux services d’impression et création graphique (2,3
M€
sur quatre ans en 2013), aux prestations de sécurité et de nettoyage (1,9
M€ sur quatre ans en
2016 pour le site des Machines), mais également aux travaux de construction du Carrousel et
d’e
xtension du bar-boutique (2,8
M€).
L’opération phare sur la période a été la construction du Carrousel des Mondes Marins,
qui a été examinée par la chambre.
6.2.2
L’opération de construction du Carrousel des Mondes Marins
6.2.2.1
Le projet et son bilan
Ce projet est emblématique et stratégique pour la SPL. Il constitue la deuxième tranche
du projet global «
Les Machines de l’Île
» de Nantes Métropole, la première tranche ayant été
la réalisation de l’éléphant (et son exploitation depuis 2007), et la troi
sième concernant le projet
d’arbre aux Hérons.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
27
La construction du Carrousel a été confiée à la SPL par Nantes Métropole, par le contrat
de délégation de service public pour l’exploitation des Machines de l’Île (2010
-2025). Les
ouvrages constitutifs du projet sont divisés en cinq parties confiées comme suit :
Ouvrages composant l’opération de construction du Carrousel des Mondes Marins
Identification et domaines d’intervention
Montant du projet
HTVA
Titulaires des marchés
Carrousel œuvre (hors éléments
mondes marins
déjà réalisés)
3 189
400 €
Association La Machine
Renouvellement des éléments de la Galerie (les
éléments déjà réalisés sont transférés dans le
Carrousel)
650
000 €
Carrousel support et enveloppe
1 800
000 €
7 lots de travaux
Locaux
d’exploitation attenants au Carrousel
(intitulés « La Déferlante »)
650
000 €
Extension du bar-boutique
108
000 €
2 lots de travaux
Source : CRC et SPL
Le bilan global de cette opération, toutes prestations confondues, représente un montant
de 10 096
689 € HT
70
(11 927
328 € TTC), pour un budget prévisionnel de 9
924
329 € et un
budget initial voté de 10 000
313 €.
Les 18 marchés de cette opération
, d’un montant de 8 M€,
ont été analysés par la chambre : ils ont révélé une gestion administrative et financière qui
présente de nombreuses insuffisances.
6.2.2.2
La passation des marchés
La SPL n’a pas r
édigé un rapport de présentation et la publication d
’
un avis
d’attribution,
prévue pour les procédures formalisées par le décret n° 2005-1742 du
30 décembre 2005, au motif avancé
que les procédures d’achat
interne en vigueur début 2011
ne s’appliqu
aient pas aux travaux.
Or, même si les procédures internes ne les prévoient pas, la SPL aurait quand même dû
se conformer aux dispositions réglementaires et n
’a pas démontré l’u
rgence et la complexité de
cette opération, pour justifier le non-respect du principe de transparence de la procédure.
Recommandation n°
4 : respecter les dispositions des articles 104 et 105 du décret
n° 2016-360 du 25 mars 2016
, quant à l’obligation de publi
er un a
vis d’attribution et de
rédiger un rapport de présentation.
6.2.2.3
Les dispositions contractuelles des marchés
L’étude de l’exécution des marchés a révélé que la SPL n’appliquait pas
certaines
dispositions contractuelles qu’elle s’était elle
-même fixées.
Ainsi, m
algré le bilan réalisé par le FEDER au titre du subventionnement de l’opération,
la chambre a cependant constaté des écarts sur deux marchés
71
.
70
Source : bilan FEDER attesté par le commissaire aux comptes.
71
Annexe 5 tableau 15
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
28
Des exemples montrent une absence de suivi des marchés (absence de décompte général
ou de pièce d’exécut
ion, manque de rigueur dans le suivi des délais contractuels, notamment),
dont le détail est fourni en annexe 5.
Recommandation n°
5 : respecter les dispositions contractuelles des marchés conclus.
6.2.2.4
Le marché de conduite d’opération passé avec la SAMOA
Jusqu’au renouvellemen
t de la DSP en 2010, la SEM Nantes Culture et Patrimoine
assurait la gestion et l’exploitation du site des Machines. A l’occasion du renouvellement du
contrat de délégation qui lui a été attribué en juillet 2010, elle s’est adjointe les services de la
SAMOA
72
pour l’assister dans la conduite d’opération.
La chambre constate que
cette intervention s’est réalisée sans base contractuelle puisque
le marché correspondant a été signé plus de deux ans après cette date, en même temps qu’un
avenant de résiliation, portant tous deux effet rétroactif
73
.
S’agissant d’un contrat administratif, puisque conclu en 2012 alors que la SEM s’était
transformée en SPL, la rétroactivité constitue une illégalité
74
.
Par ailleurs, la chambre constate une sous-
traitance occulte dans l’
exécution de ce
contrat. En effet, la SAMOA a fait appel à un sous-traitant
pour l’exécution de ces prestations
sans l’avoir déclaré,
en méconnaissance des dispositions de l’
article 3 de la loi n° 75-1334 du
31 décembre 1975
75
, conformément à
l’article L. 8
271-1-1 du code du travail
76
. De plus, la SPL
avait connaissance de cette sous-traitance depuis septembre 2010
77
.
6.2.2.1
Le marché d’assistance à maîtrise d’ouvrage et conduite d’opération
Pour poursuivre l’exécution de ces prestations, la SPL a confié en février 2012 un
marché d’assistance à maîtrise d’ouvrage et conduite d’opération
au prestataire désigné
initialement par la SAMOA. Cette société est par ailleurs membre du groupement de maîtrise
72
La société d’Aménagement de la Métropole Ouest Atlantique est une société publique locale d’aménagement dont
le siège est situé à Nantes. Elle est en charge du pilotage du projet urbain de l’Île de Nantes, du développement de la métro
pole
Nantes Saint-Naz
aire et de l’animation d’un cluster «
Quartier de la création ».
73
Le marché, d’un montant de 217
000 € HTVA, a été signé le 13 août 2012 alors que l’article 2 de l’Acte
d’Engagement précise que « le début de commencement de l’exécution du marché est fixé à juillet 2010 ». L’avenant de
résiliation du marché, ramenant son
montant à 60 290 €, signé le même jour que le marché, précise que la mission s’est déroulée
du 5 juillet 2010, date de signature de la DSP entre Nantes Métropole et la SEM, au 30 avril 2011.
74
CE, 22 mai 2015, n° 383596 : la rétroactivité constitue une il
légalité quand bien même le contrat n’est pas illicite.
75
« L'entrepreneur qui entend exécuter un contrat ou un marché en recourant à un ou plusieurs sous-traitants doit, au
moment de la conclusion et pendant toute la durée du contrat ou du marché, faire accepter chaque sous-traitant et agréer les
conditions de paiement de chaque contrat de sous-traitance par le maître de l'ouvrage. »
76
Créé par la loi n° 2011-
672 du 16 juin 2011 relative à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité.
77
Le montant de la sous-
traitance excédant le seuil réglementaire de 600 € TTC, elle devait être déclarée. L’absence
de « préjudice
» pour l’entreprise sous
-
traitante n’est en rien exonératoire de cette obligation conformément aux dispositions
légales, contrairement à ce que soutiennent la SPL et la SAMOA en réponse aux observations provisoires de la chambre.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
29
d’œuvre titulaire du marché conclu avec la SPL pour la réalisation du projet des Mondes
Marins.
Cette entreprise cumule donc les fonctions de maître d’œuvre et de conducteur
d’opération, en contradiction avec les dispositions de l’article 6
78
de la loi n° 85-704 du
12
juillet 1985 relative à la maîtrise d’ouvrage publique et à ses rapports avec la maîtrise
d’œuvre privée
, dite loi MOP.
Contrairement aux affirmations de la SPL, qui est bien soumise aux dispositions de la
loi MOP en tant qu’enti
té soumise au droit des contrats publics (voir supra), la chambre estime
que dès lors que le contrat se réfère expressément à ces dispositions, ces dernières
s’appliquent
79
.
En définitive, le cumul de ces fonctions aboutit à ce que la société se contrôle
elle-même
80
. En outre,
quand bien même elle n’est pas mandataire du groupement de maîtrise
d’œuvre
, elle réalise 64
% de la mission de maîtrise d’œuvre
81
.
Enfin, la chambre constate des insuffisances dans les paiements à cette société, telles
que détaillées en annexe 8.
6.2.2.2
Le marché d’études et de fabrication des Mondes Marins (lot 7) confié à
l’association La Machine
Le marché confié à l’association La Machine
en janvier 2011 a pour objet la réalisation
des études et la fabrication du Carrousel des Mondes Marins ainsi que des éléments de
renouvellement des machines dans la Galerie.
La c
hambre a tout d’abord relevé une définition imprécise des prestations de ce marché
à obligation de résultat
d’un montant de
3,9 M€
, alors que la SPL disposait des spécifications
techniques nécessaires et suffisantes, concernant les éléments du Carrousel, depuis
octobre 2010
82
. Le marché aurait ainsi
dû détailler les prestations, conformément à l’article 10
de l’ordonnance n°
2005-649 du 6 juin 2005 relative aux marchés passés par certaines
personnes publiques ou privées non soumises au code des marchés publics, qui impose une
définition préalable des besoins avant le lancement de toute procédure, quand bien même
celle-ci ne serait pas soumise aux obligations de publicité et mise en concurrence.
78
Art. 6 loi MOP : « II. -
La mission de conduite d’opération exercée par une personne publique ou privée est
incompatible avec toute mission de maîtrise d’œuvre, de
réalisation de travaux ou de contrôle technique portant sur le ou les
mêmes ouvrages, exercée par cette personne directement ou par une entreprise liée au sens de l’article 4 de la présente loi.
»
79
CE, 8 avril 1998, Préfet de l’Aube, n°167372
80
L
’article 2 du
CCTP mentionne
que le titulaire devra donner des directives au maître d’œuvre, par exemple, ou
examine des prestations réalisées par le maître d’œuvre (ex : analyse des candidatures et des offres, décomptes mensuels des
entreprises, décompte
général du groupement de maîtrise d’œuvre).
De plus, contrairement à ce que mentionne la société en
réponse aux observations provisoires, la mission d’un conducteur d’opération ne se cantonne pas à un volet technique puisque
l’article 6
-I de la loi MOP mentionne
qu’il s’agit d’une «
assistance générale à caractère administratif, financier et technique ».
81
Elle intervient significativement au titre de chacun des éléments de mission, administratifs, financiers et techniques
suivant les dispositions contractuelles et les éléments transmis par la société en réponse aux observations provisoires.
82
Les fiches techniques détaillées des 29 éléments devant intégrer le Carrousel, produites par l’association La
Machine, ont été fournies à la SPL dans le cadre de l’ava
nt-
projet détaillé d’octobre 2011.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
30
S’agissant des éléments de renouvellement de la galerie,
la « difficulté technique de
définir très précisément la nature et le contenu des éléments à renouveler (conception associée
à la fabrication à caractère artistique) » avancée par la SPL ne saurait
l’
exonérer de respecter
l’obligation de définition préalable des besoins
précitée
. Elle aurait ainsi pu l’exprimer en
termes d’objectifs à atteindre, conformément à l’article 2
-I-2° du décret n° 2005-1742 du
30 décembre 2005.
La chambre estime par conséquent que la
SPL s’est
ainsi
privée d’un suivi plus
précis
de l’exécution du marché.
Par ailleurs,
les éléments destinés à intégrer le Carrousel ont fait l’objet de
commandes
83
, pour un montant total de 1,5
M€ HT, sans qu’aucun marché n’ait été
formalisé,
en dépit à la fois des procédures internes et des dispositions combinées des articles 7-I et 12 du
décret n° 2005-1742 qui prévoient que les marchés de fournitures et services
84
supérieurs au
seuil de 210
000 € HT sont passés sous la forme écrite
85
.
Nonobstant le caractère original de l’opération, l
a chambre considère que la SPL ne peut
invoquer un « processus créatif » pour s
’exonérer
d’une définition préalable de ses besoins,
concomitamment avec la définition d’un budget, et d’une formalisation d’un ou plusieurs
contrats écrits dès que le seuil est atteint. Le recours à des marchés, outre le respect de la
réglementation, permet d’encadrer les réalisations des différentes créations, et d’en assurer le
suivi technique et budgétaire.
En conclusion,
les échanges avec la SPL ont clairement permis d’établir que le contrat
donnait une liberté d’action entre les co
-contractants
, tant que l’enveloppe budgétaire était
respectée.
Par ailleurs, la chambre
ne critique pas la nécessité de recourir à l’associati
on La
Machine en raison de son savoir-faire spécifique ou au titre de la maintenance constructeur,
mais elle relève une absence de contrats écrits pour des prestations
86
qui lui ont été confiées
87
sur la période 2011-2015 (évènementiel, librairie, maintenance et autres prestations).
La chambre estime également
qu’un montant total de 62 871, 27 € TTC de prestations
n’ont pas été suffisamment justifiées par la SPL pour ne pas être considérées comme
redondantes avec les prestations payées au titre du marché (lot 7), du fait de
l’
imprécision de
ce dernier. Cette analyse est détaillée en annexe 9.
83
Représentant douze factures entre 2008 et 2012.
84
Ces prestations ne relèvent pas de la qualification de « travaux
» car il ne s’agit ni d’ouvrages de bâtiment ni de
génie civil.
Par ailleurs, en réponse à l’association
La Machine,
ces éléments ne constituent pas des œuvres d’art au sens de
l’article 98 A de l’annexe 3 du code général des impôts, mais de biens (et mentionnés comme tels dans la DSP), et trouvent
donc bien à s’intégrer dans un marché de fournitures réalisés sur la base de dessins de l’auteur.
85
Par exemple, les bons de commande n° 5469 du 15 juin 2010 lié à la facture n° 12061446 du 21 juin 2012 et
n° 6371 du 28 janvier 2011 lié aux factures n°
1102004, 1108459 et 11120163, s’élèvent respectivement à 225
40
0€ HT et
295
000 € HT, pour la fabrication de 6 et 7 éléments nouveaux pour la galerie.
86
Le terme « prestations » recouvre ici à la fois des «
actes d’achat de marchandise
», suivant réponse de l’association
La Machine, et donc des fournitures, que des prestations de services.
87
Annexe 6 tableau 18.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
31
6.2.2.1
Les liens avec les auteurs des Machines
Dans le cadre de l’opération
du Carrousel des Mondes Marins, la SPL a confié en
janvier 2011 un marché de direction artistique
88
à M. François DELAROZIÈRE et
M. Pierre ORÉFICE, co-auteurs des Machines, consistant en « la validation des différentes
étapes du projet de la direction artistique, de l’intégrité et de l’esprit de l’œuvre».
S’agissant de l’exécution du contrat,
la
chambre relève l’absence de répartition des
prestations réalisées par co-traitant
89
.
Par ailleurs, les auteurs sont liés à la SPL par un contrat de cession de droits sur la
reproduction et la représentation de leurs dessins
90
.
Des différences de montants versés ont été observées entre les auteurs, du fait que les
droits d’auteurs sur les dessins qu’achète la SPL à l’association La Machine au titre des
prestations de librairie
91
sont reversés directement par cette dernière à M. DELAROZIÈRE.
La chambre rappelle que M. DELAROZIÈRE a concédé ses droits à Nantes Métropole
depuis décembre 2004 afin de « reproduire les Dessins ou de les faire reproduire par tout tiers,
sur tous supports »
92
. Ainsi, l’association La Machine ne détient pas
l’exclusivité de production
des 5 dessins visés.
Le reversement de ces droits par l’association
est contraire aux dispositions de la
délégation de service public
93
.
Par ailleurs, alors que ce contrat de délégation
94
limitait le versement de ces droits
jus
qu’au 15 décembre 2014,
ils ont perduré
95
. En l’absence de base juridique valide, la SPL
aurait donc dû suspendre le paiement dans l’attente d’un nouveau contrat.
La chambre constate, en définitive, les liens qui existent entre les différents
intervenants : les deux co-contractants des marchés de direction artistique et de cession de droits
sont liés à la SPL, l’un par un contrat de travail en tant que directeur du site des Machines de
l’Ile, l’autre par le biais du marché du lot 7 de construction du Carrous
el, en tant que directeur
de l’association La Machine en charge du suivi de ce marché.
De plus, l’association est l’occupant d’un espace professionnel
de 2 770 m², fermé au
public, dénommé «
l’Atelier
»
96
, espace de fabrication des machines, visible depuis une
passerelle en hauteur qui fait partie du parcours de visite de la Galerie des Machines. Ce même
88
Marché de prestations intellectuelles d’un montant de 93 600 € HTVA réparti à parts égales entre les auteurs.
89
En réponse aux observations provisoires
, les auteurs ont indiqué qu’ils avaient constitué un
groupement solidaire,
ce qui ne nécessite pas une telle répartition. Toutefois, cette affirmation est exacte seulement si les paiements sont réalisés sur
un compte commun, ce qui n’a pas été le cas.
90
Conformément à l’article 23 (23.1 à 23.3) du contrat de
délégation de service public pour l’exploitation des
Machines de l’Île (2010
-2025).
91
En réponse aux observations provisoires, tant la SPL, l’association La Machine que
M. Delarozière confirment ces
versements.
92
Suivant article 16.2.1 du CCP du marché de conception-
réalisation des Machines de l’Île du 14 décembre 2004,
fourni en réponse aux observations provisoires par la SPL.
93
L’auteur cumule en réalité les rémunérations prévues aux articles 23.1, 23.2, versées par la SPL, et 23.3, versées
par l’association alors que les articles 23.1 et 23.2 de la DSP prévoient qu’elles ne peuvent se cumuler avec celle de l’article
23.3.
94
Article 23.3 de la DSP.
95
L’association La Machine atteste de ces versements suivant document daté du 09/04/2015.
96
Conformément aux dispositions de l’article 13.3 de la délégation de service public des Machines de l’Ile
.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
32
article prévoit que le délégataire fait son affaire de la mise en place d’une convention
d’occupation.
La chambre, sans critiquer le caractère gratuit de cette convention
d’occupation,
constate l
’important
retard pris pour la finaliser :
alors que l’association occupe les lieux depuis
le 6 août 2007
97
, elle a été signée en janvier 2017.
Compte-tenu de la st
ructuration de l’activité du site des Machines de l’Île, la chambre
admet la participation inévitable de ladite association. Pour autant, ceci ne dispense pas la SPL
de formaliser leurs relations.
97
En réponse aux observations provisoires, la SPL mentionne que « jusqu’’ici, il n’y a pas eu de convention signée.
La rédaction a en fait été en pro
jet depuis le début de l’occupation, mais repoussée à de nombreuses reprises, faute d’accord
entre les parties ». Au contraire, l
’association précise qu’elle aurait « effectivement souhaité que la régularisation de cette
situation puisse être opérée plus tôt ».
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
33
Le diagramme ci-après, réalisé par la chambre, résume les différents liens entre les
intervenants précités dans cette opération.
Relations entre les intervenants à la construction du Carrousel des Mondes Marins
sur le site des Machines de l’Île
Source : CRC
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
34
Au total, les tableaux ci-après rappellent des manquements aux textes en vigueur, afin
de permettre à la SPL d’améliorer ses procédures.
Le non-respect des dispositions réglementaires
Nature de la prestation
Procédure
de
passation
98
Date de signature
ou de notification
Nature du manquement
Montant de la
prestation
(HTVA)
examinée par la
chambre
Prestations de services et de travaux
de l’opération des Mondes Marins
AOO et MN
33-II-8°
Entre le 08/12/2010
et le 14/06/2011
Absence de rapport de
présentation et de publication
d’un avis d’attribution pour 1
3
marchés passés selon une
procédure formalisée
6 757
936 €
Études et fabrication des Mondes
Marins (lot 7)
MN 33-II-8°
Signé le 18/01/2011
Définition imprécise des
prestations
3 839
400 €
Fabrication d’éléments pour la
Galerie
devis
NC
Émission de bons de commandes
sans base contractuelle adéquate
1 500
000 €
Autres prestations pour la Galerie et
le Carrousel
devis
NC
Absence de formalisme
1 329
463 € sur 5
ans
Librairie
devis
NC
Absence de formalisme
115
848 € sur 5
ans
Fabrication d’éléments et
interventions pour la Galerie et le
Carrousel
devis
NC
Prestations payées sur factures
redondantes avec le marché
62
871 € TTC
Prestations multitechnique des
Machines de l’Ile
Accord-cadre de services de créations
graphiques (5 lots)
AOO
19/06/2012
18/03/2013
Marchés non-attribués par la
Commission des marchés
918
131 €
Conduite d’opération des Mondes
Marins
MN 33-II-8°
Signé le 13/08/12
Marché à effet rétroactif
217
000 €
Sous-traitance occulte
40
094 €
Direction artistique de l’opération des
Mondes Marins
MN 33-II-8°
Signé le 14/01/2011
Répartition par cotraitant non
réalisée
93
600 €
Conduite d’opération des Mondes
Marins
MN 33-II-8°
Signé le 28/02/12
Cumul des fonctions de maître
d’œuvre et conducteur
d’opération
92 010 €
MN 33-II-8°
Prestations payées hors marché
46
893 €
MN 33-II-8°
Révisions de prix établies sur une
base antérieure de 15 mois à celle
du marché
2 917 €
Source : CRC
98
MN 33-II-8°
: marché négocié sans publicité et sans mise en concurrence suivant l’article 33
-II-8° du décret
n° 2005-
1742 au motif qu’il ne peut être confié qu’à ce prestataire pour des raisons technique, artistiques ou tenant à la
protection de dr
oits d’exclusivité / AOO
: appel d’offres ouvert / MAPA
: marché passé selon une procédure adaptée.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
35
Le non-respect des dispositions contractuelles
Nature de la prestation
Procédure
de
passation
102
Date de
signature ou
de
notification
Nature du manquement
Montant de la
prestation (HTVA)
examinée par la
chambre
Prestations de services et de travaux
de l’opération des Mondes Marins
(17 marchés)
AOO, MN
33-II-8°,
MAPA
Entre le
08/12/2010
et le
14/06/2011
Absence ou imprécisions dans les
décomptes généraux
7 998
188 €
Maîtrise d’œuvre
Hors période
Absence de décision du maître
d’ouvrage
410
799 €
Direction artistique
Panneaux photovoltaïques
Travaux d’extension du bar
-
boutique (2 lots)
MN 33-II-8°
et MAPA
Signé le
14/01/2011
06/02/2012
07/04/2011
Absence d’ordres de service
304
484 €
Droits d’auteur
Non concerné
NC
Cumul de rémunération
106
525 € sur 5 ans
Lots de travaux n°1 et n°3 à 6
AOO
Entre le
09/05/2011
et le
14/06/2011
Non-application des pénalités de retard
dans l’exécution des travaux
131
450 €
Travaux d’extension du bar
-
boutique (2 lots)
MAPA
07/04/2011
Absence de procès-verbaux de
réception
97
205 €
Lot 5 Serrurerie
AOO
14/06/2011
Absence de justificatif de paiement
66
732 €
Maîtrise
d’œuvre
Hors période
Absence de modalités de calcul des
révisions de prix
3
257 €
Source : CRC
7
LA POLITIQUE EN FAVEUR DU TOURISME
7.1
La délégation de service public pour la gestion et la mise en œuvre de
la politique touristique (DSP Tourisme)
La SPL Le
Voyage à Nantes est l’opérateur touristique de Nantes Métropole, qui lui a
confié la gestion de cette politique par deux contrats de délégation de service public successifs.
Le second contrat (2015-2020) a permis de préciser les missions dévolues à la société,
traduisant ainsi « la volonté de la collectivité de fixer un cadre clair à son délégataire quant à la
stratégie en matière de politique touristique » comme celle-ci le souligne dans sa réponse aux
observations provisoires de la chambre.
La SPL doit asseoir Nantes comme destination de tourisme urbain et culturel, aux
niveaux local, régional, national et international.
Pour ce faire, elle exerce notamment les missions d’office du tourisme prévues à
l’article
L. 133-3 du code du tourisme
99
, qui ont nécess
ité la présence au conseil d’administration
(organe délibérant de la SPL) de deux administrateurs représentant les professions et activités
99
A savoir des missions de veille et recensement de l’offre touristique, d’accueil, d’information et de conseil aux
visiteurs, de conception et commercialisation de produits et prestations de services touristiques, et de fédération et animation
des acteurs locaux concourant à cette politique touristique.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
36
intéressées par le tourisme. Ce montage, inédit en 2011, mais régulier, a été précisé par décret
n° 2015-1002 du 18 août 2015
100
. Il permet d’associer aux décisions prises en matière de
tourisme les professionnels du secteur local, dont un représentant au moins a effectivement été
présent à la quasi-
totalité des conseils d’administration depuis 2011.
7.2
La destination « Nantes »
En 2011, la Région Pays de la Loire est la 4
ème
région la plus visitée de France, bien
qu’elle ne soit pas
une destination touristique identifiée
101
. Certains sites gérés par la SPL sont
parmi les sites les plus visités de la Région comme le site des Machines de l’Île et le
château
des Ducs de Bretagne
102
.
La SPL a vocation à « affirmer la destination Nantes
», dont le périmètre géographique
correspond
à celui de Nantes Métropole. Il s’agit donc d’une destination essentiellement
urbaine.
La SPL concentre son action sur trois principales filières touristiques que sont le
tourisme culturel, le tourisme gastronomique et le tourisme œnologique.
La premièr
e filière constitue le cœur de son activité
103
. La société succède en cela à une
politique ancienne développée par la Ville de Nantes et la communauté urbaine. À ce titre, elle
gère des sites patrimoniaux importants, tels que le château des Ducs de Bretagne,
qu’elle
valorise et intègre dans son activité évènementielle.
Le Voyage à Nantes
constitue son principal
évènement,
mis en place dès l’été 2012.
La seconde filière, gastronomique
104
, est considérée comme une partie intégrante de sa
stratégie de promotion culturelle de la destination « Nantes ». Elle entend ainsi contribuer à
« déterminer et affirmer une identité culinaire nantaise », en fédérant les acteurs du territoire
concernés. Elle intègre ainsi des évènements culinaires dans son évènement estival et édite
chaque année un guide référençant des restaurants de la métropole nantaise et du vignoble
voisin, intitulé «
Les Tables de Nantes
».
La troisième filière, œnologique, complète
cette offre gastronomique. Développée
récemment par la SPL pour enrichir son offre touristique et encourager les touristes à prolonger
leur séjour, elle s’articule essentiellement autour d’un parcours d’un ou deux jours dans le
vignoble nantais. La plupart des sites proposés par le parcours du
Voyage dans le Vignoble
sont
situés sur le territoire des communautés de communes entrées au capital de la SPL en juin 2016.
De par les filières retenues et la stratégie développée, la SPL promeut une destination
de courts séjours culturels
auprès des touristes d’agrément
. La SPL ne gère pas en effet les
principaux sites du tourisme d’affaire (comme la Cité des Congrès et le Parc des expositions)
et n’est pas en charge de
la promotion de
l’activité de
congrès
105
. Cependant, son action apparaît
100
Aux articles R.133-19 et R. 133-19-1.
101
CESER des Pays de la Loire,
Nouveaux regards sur le tourisme
, session du 14 octobre 2013.
102
Suivant les chiffres-
clés édités par l’Agence régionale des Pays de la Loire Territoires d’Innovation.
103
Cette filière est prévue à la fois par les statuts de la société et les deux contrats de délégation successifs.
104
Intégrée dans le second contrat de délégation.
105
Rôle de l’agence Nantes –
Saint
–
Nazaire
–
Développement.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
37
complémentaire. Au titre de sa mission d’office du tourisme, elle
a également pour objectif
d’encourager les touristes d’affaire à revenir sur Nantes pour «
des motifs personnels
».
L’offre, composée en partie d’œuvres installées sur le territoire en milieu ouvert, est
en
grande partie gratuite.
Ainsi, l’action de la SPL est à la fois axée en direction d’une clientèle
touristique éloignée, française et internationale, et, selon la SPL «
sensible à l’art en général
»,
et un « public local souhaité le plus large possible ».
7.3
Les activités mises en œuvre
En cohérence avec ses objectifs et les filières stratégiques sur lesquelles elle se
positionne, la SPL s’appuie et développe un parcours d’œuvres accessibles par tous, issues des
biennales Estuaire et de l’évènement estival annuel
Le Voyage à Nantes
. L’exe
rcice des
missions d’office du tourisme appuie le développement de ces activités.
Il est précisé que, bien que la SPL utilise le terme d’
«
œuvre
», il ne s’agit pas d’œuvres
d’art au sens de l’article 98 A de l’annexe III au code général des impôts, mais
de biens (et
mentionnés comme tels dans la DSP) qui entrent dans la catégorie des immobilisations
corporelles
106
.
7.3.1.1
Le parcours Estuaire
Ce parcours a été développé par le Centre de Recherche pour le Développement Culturel
(CRDC
–
Lieu Unique), et repris par la SPL à sa création. Centré sur la mise en valeur de
l'estuaire de la Loire, il a pour objet de développer et promouvoir l'identité culturelle de cet
espace, l’art devenant un moyen d’aménager et de valoriser un territoire.
Il impliquait également la réalisation de trois biennales estivales, en 2007, 2009 et 2011.
L’organisation de la dernière manifestation a finalement été repoussée par la SPL en 2012 (du
15 juin au 19 août), afin de la faire coïncider avec la tenue d’un nouvel évènement majeur pour
la structure, « Le Voyage à Nantes ».
Cette activité Estuaire n’a jamais été excédentaire. Elle est subventionnée à hauteur de
66
% (de 2012 à 2015). L’ensemble des collectivités actionnaires ont participé à son
financement, pour des montants inégaux. Le chif
fre d’affaires, malgré la mise en tourisme de
cette activité par le développement de croisières Nantes-Saint-Nazaire notamment, est
essentiellement le fruit des partenariats privés développés par la société. Cela s’explique
également par l’accès gratuit à la plupart des œuvres.
Les années 2011 et 2012, de préparation et de réalisation de la dernière biennale,
concentrent 66
% des charges comme des produits d’exploitation, et notamment les dépenses
relatives à la production des œuvres ou les plans de communi
cation. Les amortissements et
provisions pour gros entretien et renouvellement ont également un impact sur le résultat de cette
activité. En 2012, par exemple, ce poste représente 54 % des charges.
106
Suivant la rubrique 1313 du mémento comptable Lefebvre de 2014.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
38
La SPL a organisé le comptage des visiteurs sur certains sites le permettant (certains
jours et horaires)
107
: la connaissance du visitorat est ainsi nécessairement parcellaire pour cette
activité d’extérieur, disséminée sur plusieurs sites éloignés, et en partie non payante.
Cette activité a la particularité de contribuer
à l’enrichissement du patrimoine, certaines
œuvres étant pérennisées. Le montant total des 26 œuvres pérennes
108
s’élève à 6,1
M€
109
.
Dès 2011, la SPL se préoccupe du mode de financement de la maintenance de cette
activité.
L’entretien des œuvres est
donc régulièrement mentionné dans ses rapports de
délégation, mais pas chiffré.
Suivant Nantes Métropole, cela résulte d’un choix politique pour
ne pas distinguer d’une part les collectivités en fonction de leur concours au projet
110
, et d’autre
part le coû
t d’entretien par œuvre.
En définitive, leur entretien a coûté 197 977
€ en moyenne par an sur la période.
En réponse, Nantes Métropole indique qu
’«
une instance chargée de traiter cette
question (dont le chiffrage de leur coût d'entretien) » devant associer les services concernés de
Nantes Métropole et le Voyage à Nantes doit être mise en place.
Par ailleurs, la chambre constate que la SPL assure l’entretien et la maintenance de ces
œuvres
sur le territoire métropolitain,
sans disposer pour deux d’e
ntre-elles
111
des conventions
d’autorisation d’occupation temporaire du domaine public r
equises
. Elle l’appelle donc à
procéder à leur régularisation.
Les modalités d’amortissement de ces œuvres ont également été examinées par la
chambre. Les règles et méthodes comptables de la société présentent une certaine permanence
et appellent peu de remarques. Simplement, la chambre a relevé que
la SPL a amorti les œuvres
transférées à l’occasion de sa création pour un montant supérieur (115
400 €) à ce que
prévoyaient les conventions de transfert afférentes. Cette pratique a un effet sur le résultat de
l’activité, comme mentionné supra
112
. En réponse, la SPL explique cette différence par une
réévaluation du coût réel des œuvres, sans documenter les modalités de cette r
éévaluation.
7.3.1.2
L’évènement estival Le Voyage à Nantes
La SPL organise depuis 2012 un évènement estival portant le même nom que la société.
Cet évènement est majeur, puisqu’il constitue un de ses principaux produits de promotion du
territoire et de la destination «
Nantes
» et « la partie la plus visible de son action »
113
. Organisé
sur la période estivale, il consiste essentiellement en la réalisation d’œuvres sur le territoire.
107
Le Château du Pé (à Saint-Jean-de-
Boiseau), la Villa Cheminée (à Cordemais), l’Obse
rvatoire 2007 ( à
Lavau-sur-Loire), Did I miss something (à Saint-Jean-de-Boiseau).
108
L’une d’entre elle n’est plus dans le parcours depuis 2014 suite à vandalisme.
109
Annexe 7 tableau 21.
110
Nantes Métropole explique ainsi que l’absence de chiffrage «
traduit la volonté de rester en conformité avec les
principes financiers fondateurs du projet Estuaire où chacune des grandes collectivités soutenant le projet apportait un concours
identique ».
111
La « Station Prouvé », propriété de la SCI Sucy et «
L’absence
», propriété de l’École nati
onale supérieure
d’architecture. La SPL et Nantes mentionnent en réponse disposer d’une autorisation pour la première, mais ne l’ont pas
transmis à la Chambre. P
our la seconde, Nantes Métropole convient d’un «
défaut de formalisation des conditions de
maintenance de l’œuvre
» devant être régularisé «
dans le cadre d’un travail plus large (…) sur l’entretien durable des œuvres
du parcours Estuaire ».
112
Partie dédi
ée à l’analyse financière rétrospective
.
113
Comme elle l’expose elle
-même dans son rapport de gestion 2014.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
39
Souvent insolites, ce parcours urbain doit donner de Nantes l’image d’une ville atypique et
dynamique sur le plan culturel.
Cette idée de l’art dans l’espace public est chère au directeur général, qui avait déjà
initié une telle démarche avec la collection Estuaire. Cette activité est autant en direction des
touristes et excursionnistes que des locaux. Cet évènement a également la caractéristique d’être
en milieu urbain ouvert, et donc essentiellement gratuit.
La SPL construit et organise ce parcours en interne. Elle doit toutefois prêter attention
à intégrer des équipements culturels nantais qu’elle ne gère pas
: le théâtre Graslin, le musée
Jules Verne, le muséum d’histoire naturelle, ou le musée Dobrée ont ainsi pu être associés. Cela
suppose une entente
notamment sur des plages horaires d’ouverture étendues.
Il en résulte
également que les données produites par la SPL ne reflètent
pas le coût total de l’évènement,
ces sites pouvant recevoir des subventions
et accueillir des œuvres
.
En revanche, le choix
de pérenniser certaines œuvres fait l’objet de discussions avec
Nantes Métropole, ces œuvres devenant des biens de retour de la délégation et devant alors être
entretenues. Elles s’appuient notamment sur les bilans de la fréquentation estivale, qui
recens
ent les œuvres les plus «
visitées », et celles ayant déçu.
Le coût individuel
des œuvres, et leurs modalités de réalisation, ne font pas l’objet d’une
communication au conseil d’administration
.
Certaines œuvres ont notamment été réalisées par
l’associatio
n La Machine. En revanche, le conseil dispose du coût global, tout comme Nantes
Métropole, dans le cadre de comptes rendus financiers semestriels.
L’entretien des 11 œuvres déjà pérennisées apparaît important eu égard à leur coût de
réalisation.
La SPL a transmis les comptes de résultat de cet évènement. Son résultat net est
systématiquement positif pour
la période sous contrôle, malgré des charges d’exploitation
excédant les produits en 2014. Cette année-là, l
’affectation d’un résultat exceptionnel de
341 890
€
, validée par Nantes Métropole, est venu compenser ce déficit.
L’année 2012
constitue un pic de dépenses et de recettes, essentiellement dues aux
subventions attribuées. Celles-
ci, alors que l’évènement
a été reconduit, ont diminué à partir de
2013.
Globalement, les financements publics constituent une part essentielle des produits
d’exploitation, de 92
% en 2012, à 77
% en 2015. Les subventions d’exploitation ont été
attribuées par la ville de Nantes et
Nantes Métropole, celles d’investissement par la métropole
uniquement. Par ailleurs, le chiffre d’affaires est croissant sur la période 2011
-2015 (+ 30 %),
notamment grâce aux recettes de la billetterie individuelle et aux partenariats privés.
Les autres
charges d’exploitation directes
représentent logiquement un poste de
dépenses important, notamment pour la production des œuvres (en moyenne 1,4
M€) et la
communication (en moyenne 600 000
€).
7.3.1.3
Les activités d’office du tourisme
La SPL exerce les missions dévolues à un office du tourisme communautaire, suivant
l’article L. 133
-3 du code du tourisme,
soit des missions d’accueil, d’information et de
promotion de la destination notamment.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
40
Elle dispose ainsi de trois bureaux d’accueil sur le territoire de Na
ntes Métropole, dont
la localisation géographique a évolué sur la période
114
.
La SPL gère sept sites internet dont la fréquentation est suivie, et distingue notamment
son site portail de celui de l’office du tourisme et des
principaux sites qu’elle gère.
L
a promotion d’une destination passe également par l’appui sur une ou plusieurs
marques, permettant d’identifier rapidement le territoire.
La SPL a fait le choix de mettre en
avant le nom de la structure en tant que marque principale et décline sept autres marques
115
suivant les activités concernées. Sur de nombreux supports, elle fait apparaître à la fois la
marque générale Le Voyage à Nantes et celle de l’office du tourisme. Ce choix correspond à
«
un (…) parti pris fondamental, structurant, qui est de carac
tériser la destination en répertoriant
ce qui singularise le Voyage à Nantes, tout en restant le plus exhaustif possible sur l’offre de la
destination avec Nantes Tourisme ».
Enfin, la SPL, en sa qualité d’office du tourisme, commercialise des prestations
de
services touristiques. Le Pass Nantes est un des principaux produits, déjà développé par
l’OTNM. Il correspond à une offre globale, intégrant le passage dans différents sites de la
destination, et prenant en compte la question des transports par exemple. Ses trois formules
déclinées suivant la durée du séjour touristique, 24 h, 48 h et 72 h, constituent ainsi un indicateur
pour le suivi de la durée moyenne de séjour. En 2013, faisant le constat que l’évènement estival
avait peu bénéficié aux musées du territoire, qui demeurent payants, la SPL a mis en place un
Pass Voyage «
permettant d’accéder à l’ensemble des sites muséographiques du parcours
».
7.3.1.4
Prospective
La SPL se trouve depuis 2011 dans une logique d’extension et de renouvellement de
l’offre. L’an
nualité de son évènement estival « vitrine » illustre cette dynamique. Sa stratégie
de promotion et l’attractivité de la destination en dépendent en partie, et ce notamment tant que
la collection permanente d’œuvres dans l’espace public n’apparaît pas suff
isante pour la SPL
ou Nantes Métropole pour générer une fréquentation suffisante à elle seule.
C’est pourquoi, le renforcement ou le développement de nouvelles branches est prévu,
comme « la mise en valeur de la Loire (la Loire en amont), le vélotourisme (à la fois en milieu
urbain et périurbain), le Mont-Saint-Michel ».
Évoquée dans l’une de ses réponses, «
la construction d’un 3
ème
élément des Machines
de l’Île
», l’Arbre aux Hérons, devrait à moyen terme participer à l’attractivité du territoire.
Par a
illeurs, la problématique de l’itinérance a été identifiée. Nantes se situe à
l’extrémité d’un parcours touristique Bretagne
-Mont St Michel. Cet axe est en cours de
développement par la SPL. Elle travaille à se positionner en tant que porte d’entrée de ce
parcours, en collaboration avec le CRT Bretagne, la métropole de Rennes et Nantes Métropole.
Ainsi, elle a adhéré au comité régional du tourisme de Bretagne en 2016.
114
Ils sont situés depuis 2012 rue des États à Nantes pour le principal, c’est
-à-dire en face du Château des Ducs de
Bretagne, sur le Parc des Chantie
rs à proximité du site des Machines de l’Île et à Vertou, considéré comme la porte d’entrée du
vignoble de Nantes.
115
Enregistrées à l’Institut National de la Propriété Intellectuelle (INPI)
.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
41
7.4
L’observation du secteur
Les caractéristiques précédemment développées
116
des activités de la SPL complexifient
l’analyse de son activité. Pour en rendre compte, et apprécier l’évolution de la fréquentation
touristique, elle s’appuie sur la production de données par quatre acteurs
: Nantes Métropole,
l’Insee, un cabinet privé puis l’
agence
d’études urbaines de la région nantaise (
AURAN) et le
cabinet Deloitte. Le suivi de ces données est mensuel.
Prises individuellement, les sources produites par chaque acteur sont insuffisantes car
incomplètes. La multiplication des sources est donc nécess
aire, la SPL s’assurant ainsi une
connaissance et un suivi fins
. Un tableau en annexe récapitule l’ensemble des indicateurs
produits, les avantages et les limites de chacun
117
.
Concernant plus spécifiquement la période estivale, l’analyse de la fréquentatio
n et des
retombées économiques repose aujourd’hui sur une méthode reprise et précisée par l’AURAN,
auquel la SPL est adhérente depuis 2016. Cette association exerce une compétence
d’observatoire du tourisme depuis 2014.
La méthode retenue doit permettre d
’estimer le nombre de visiteurs durant la période
estivale sur le territoire de Nantes Métropole. Elle consiste à croiser des données fiables
118
à
des indicateurs construits à partir d’enquêtes en face
-à-face réalisées auprès des visiteurs du site
des Machin
es de l’Île. Ces enquêtes permettent de connaître globalement les caractéristiques
des
visiteurs (âge, CSP…), leur typologie (touriste, excursionniste, itinérant…), leur origine,
leurs lieux et caractéristiques de séjours (durée moyenne, hébergement marchand ou non), les
motifs de leur visite, les sites effectivement vus, et leurs comportements de dépenses. Elle
donne une appréciation relativement fine du profil des touristes et de leurs comportements.
Elle produit une estimation de la fréquentation touristique estivale et des retombées
économiques pour le territoire par extrapolation. Par exemple, un même visiteur peut voir
plusieurs sites, et l’attribution de l’ensemble des dépenses d’un touriste à l’évènement estival
est sujet à caution. Par ailleurs, l’
AURAN ayant précisé la méthode utilisée précédemment par
le cabinet privé, la SPL a ainsi pu communiquer des données variables pour l’année 2013.
7.5
Les résultats obtenus
7.5.1
L’analyse financière
L’analyse financière rétrospective (2011
-2015) de la DSP Tourisme est permise grâce à
la comptabilité analytique par poste et activité dont dispose la SPL. Cette DSP intègre ainsi les
activités de l’office du tourisme, de la branche Estuaire, et de l’évènement estival «
Le Voyage
à Nantes
». En 2015, s’ajoutent les résultats de l’action de la SPL dans le Vignoble nantais
.
116
Activités en milieu urbain, ouvert, multi-sites et en partie gratuites.
117
Annexe 8.
118
Telles que celles de la taxe de séjour, des ventes de billetterie, et des enquêtes hôtelières de l’Insee
.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
42
Cette activité ne dégage pas d’excédent en exploitation. C’est l’affectation de résultats
exceptionnels qui vient compenser les déficits d’exploitation, permettant de présenter un
résultat net positif chaque année, à l’exception de 2014.
Les produits et l
es charges d’exploitation ont augmenté de façon similaire sur la période
2011-2015, respectivement de 32 % et 34
%, et s’élèvent à 10
,
9 M€ et 11
,
1 M€ en 2015.
L’année 2012, correspondant à la réalisation du premier évènement estival Le Voyage à Nantes
et à
la dernière biennale Estuaire, constitue un pic d’activité, les produits et charges connaissant
alors une croissance importante (et s’élevant respectivement à 15
,
7 M€ et 15
,
8 M€).
Les financements publics augmentent de 32 % sur la période et représentent en moyenne
64
% des produits d’exploitation. Après 2012, ils se stabilisent (+ 3
%). La branche Estuaire
n’est
alors
plus financée que pour l’entretien et la maintenance des œuvres du parcours, la
subvention variant de 579 000
€
en 2013, à 498 000
€ en 20
15. L
’évènement estival,
annuellement reconduit, voit ses subventions passer de 4,9
M€
en 2012 à 2,
7
M€
en 2015.
Par ailleurs, le chiffre d’affaires global de la DSP connaît une croissance de 58
% sur
l’ensemble de la période
(passant de 2,8 M€ en 2011 à
4,
1 M€ en 2015)
, expliquée en grande
partie par le bon résultat de 2012. Depuis, l’évolution s’établit à
9 %.
Les charges sont essentiellement composées de la masse salariale, des autres charges
d’exploitation directes, du coût d’achat des ventes et des a
mortissements.
La masse salariale évolue de 14 % sur la période 2011-2015, de 9 % depuis 2013. Nantes
tourisme, recouvrant les activités de l’office du tourisme, en porte l’essentiel.
Les autres charges d’exploitation directes ont connu une croissance
importante sur la
période 2011-2015 (+ 91
%), suivant logiquement le développement de l’activité
119
.
7.5.2
Les résultats en termes de fréquentation
La fréquentation dépend de l’attractivité de la destination. Celle
-ci repose sur plusieurs
facteurs bien identifiés
par la SPL, que sont les transports, l’hébergement et l’accueil
notamment. La question des mesures développées pour renforcer l’attractivité du territoire de
Nantes Métropole est détaillée en annexe.
Globalement, les résultats de la fréquentation sont bons. En effet, la fréquentation
touristique du territoire métropolitain a cru de 6 % en moyenne annuelle depuis 2011.
Cette croissance est davantage marquée sur la période estivale, puisque la hausse est de
48 % de 2010 à 2015, comme le soulignent la SPL et Nantes Métropole en réponse. Ainsi, le
territoire métropolitain bénéficie
d’une dynamique supérieure à la fois à
celle
d’autres villes de
la Région
ainsi qu’
à celle du département de Loire-Atlantique et de la Région Pays de la
Loire
120
.
119
Les principaux postes sont la production artistique et expositions, l’entretien, la maintenance et le fonctionnement
technique, les frais de fonctionnement et relations publiques du site, les plans de communication et les plans d’actions de
promotion nationale et internationale.
120
Annexe 9 tableau 23.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
43
Plus précisément, l
a clientèle de l’hôtellerie nantaise est d’abord composée de touristes
d’affaire
. En effet,
les nuitées d’agrément représentant 35
% des nuitées totales en 2015. Si
Nantes Métropole est en cela proche de l’agglomération angevine et de la métropole du Mans
,
les nuitées d’agrément y connaissent une dynamique largement supérieure
121
.
Les nuitées réalisées dans l’hôtellerie par des touristes étrangers
augmentent également
sur la période sous contrôle (+ 7%).
S’agissant de
la durée moyenne de séjour (DMS) dans l
’hôtellerie
, le constat est plus
contrasté. En effet, la DMS globale, stable
sur la période, s’établit à 1
,58 jours en 2015. En
revanche, celle
des touristes d’agrément sur la période estivale apparaît largement
supérieure
122
: e
n 2014, elle s’établirait à q
uatre jours, hébergements marchands et non
marchands compris.
Enfin, la fréquentation est inégale sur l’année, les mois de juin à septembre
comptabilisa
nt une large part des nuitées effectuées en hôtellerie par les touristes d’affaire et
d’agrément
123
. Ain
si, s’il y a bien un impact de la saison estivale, ce sont surtout les mois de
juin et septembre qui génèrent le plus de nuitées en hôtellerie (20 % des nuitées totales en 2015)
sur le territoire métropolitain. Il faut donc prendre en compte le poids du to
urisme d’affaire.
En dehors de la fréquentation globale, la SPL suit l’évolution du nombre de visiteurs
accueillis dans ses bureaux. Compte-
tenu de l’évolution des méthodes et de
s périmètres retenus,
les données disponibles sont parfois manquantes ou divergentes.
En réponse aux observations provisoires de la chambre, Nantes Métropole indique
qu’elle «
entend
pour l'avenir se pencher sur ce sujet […] dans une démarche de consolidation
et de pérennité des méthodes de comptage ».
Hors ces limites de fiabilité relevées, le nombre de visiteurs accueillis est globalement
en augmentation sur la période sous contrôle. Le bureau principal, situé en face du château des
Ducs de Bretagne, occupe une place prépond
érante puisqu’il a accueilli 85
% des visiteurs des
sites de l’office de tourisme en 2015.
Par ailleurs, la SPL connaît la provenance géographique des touristes accueillis sur son
principal site. La proportion de touristes étrangers a cru, passant de 13 % à 24 %. Ils sont
principalement originaires d’Espagne,
de Grande-Bretagne et
d’
Allemagne, ce qui est cohérent
avec l’offre de transports et les pays ciblés par la SPL en terme de promotion
.
121
Annexe 9 tableau 24.
122
Source enquête AURAN.
123
Annexe 9 graphique 2.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
44
ANNEXES
Annexe n° 1. Les statuts de la SPL
.......................................................................................................
45
Annexe n° 2.
L’action du conseil d’administration
..............................................................................
46
Annexe n° 3. Le cadre contractuel en 2011
..........................................................................................
49
Annexe n° 4. La situation financière rétrospective
...............................................................................
50
Annexe n° 5.
L’opération de construction du Carrousel des Mondes Marins
......................................
52
Annexe n° 6.
Le marché d’études et de fabrication des Mondes Marins (lot 7) confié à
l’association La Machine
................................................................................................
56
Annexe n° 7.
Les œuvres des biennales Estuaire
..................................................................................
61
Annexe n° 8.
L’observation du secteur
.................................................................................................
63
Annexe n° 9.
L’attractivité de l’offre
....................................................................................................
64
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
45
Annexe n° 1.
Les statuts de la SPL
Évolution de l’actionnariat
Nombre de parts
Capital
Nombre
d'administrateurs
Depuis 2011
Nantes Métropole
34000
68%
10
Ville de Nantes
9000
18%
2
Département de Loire-
Atlantique
2500
5%
1
Région des Pays de la
Loire
2500
5%
1
Ville de Saint Nazaire
1500
3%
1
Assemblée
spéciale
d'actionnaires
minoritaires:
1000
1%
1
Communauté
de
communes Loire et Sillon
150
0,3%
Communauté
de
communes
Cœur
d'Estuaire
150
0,3%
Communauté
de
communes Sud Estuaire
200
0,4%
Depuis 2016
Ville de Nantes
8500
17%
2
Communauté
de
commune
Vallée
de
Clisson
250
0,5%
Communauté
de
communes Sèvre, Maine
et Goulaine
250
0,5%
Total
50000
100%
16
Source : SPL
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
46
Annexe n° 2.
L’action du conseil d’administration
Le non-respect
du quorum requis au conseil d’administration
À
trois reprises, le conseil d’administration s’est réuni alors que le quorum de neuf
administrateurs présents n’était pas atteint :
-
le
conseil d’administration du 24/11/2014 a notamment permis de proroger de deux mois le
contrat de DSP Tourisme et le marché Parc des chantiers et de voter les tarifs de 2015 pour les
DSP Tourisme et Machine.
-
le conseil d’administration du 15/10/2015 a uni
quement permis la présentation du bilan de la
saison estivale, le quorum physique n’étant pas atteint, l’adoption du procès
-verbal du précédent
conseil d’administration et l’autorisation des conventions réglementées étant repoussées au
prochain conseil.
-
l
e conseil d’administration du 21/04/2016 a notamment permis la nomination de la nouvelle
représentante de la Région Pays de la Loire.
À
quatre reprises, le conseil d’administration s’est réuni alors que le quorum de
huit
administrateurs représentant les co
llectivités territoriales actionnaires n’était pas atteint
:
-
le conseil d’administration du
08/11/
2013 pour l’approbation du bilan de l’été 2013 et des
résultats prévisionnels, des modifications statutaires de la SPL, de la charte de contrôle analogue
et de certaines conventions réglementées.
-
Le conseil d’administration du 24
/11/
2014 ayant permis l’approbation des avenants de
prolongation de la DSP tourisme et du marché d’exploitation du Parc des Chantiers, des tarifs
2015 pour la DSP Tourisme et Machines.
-
le conseil d’administration du 17
/12/
2015 pour l’approbation d
es résultats de 2015, du budget
2016 et de certaines conventions réglementées.
-
le conseil d’administration du 2
1/04/
2016 a permis l’adoption du procès
-verbal du conseil
d’administration du 17 d
écembre 2015, nomination du nouveau représentant de la Région Pays
de la Loire, informations sur Bretagne-Loire-
Océan et des évolutions du musée d’Histoire de
Nantes.
Le non-
respect des dispositions de l’article R. 225
-19 du code de commerce
Conseil d’ad
ministration
Respect dispositions
article R. 225-19
2011
18/01/2011
Non-respect
14/06/2011
Non-respect
25/11/2011
Non-respect
2012
23/01/2012
Non respect
16/05/2012
Non respect
25/10/2012
Non respect
2013
18/02/2013
Non respect
18/04/2013
Non respect
30/05/2013
Non respect
08/11/2013
Non respect
26/11/2013
Respect
2014
15/05/2014
Respect
24/06/2014
Respect
14/11/2014
Respect
24/11/2014
Respect
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
47
Conseil d’ad
ministration
Respect dispositions
article R. 225-19
2015
26/01/2015
Respect
16/03/2015
Respect
28/05/2015
Respect
15/10/2015
Respect
17/12/2015
Non respect
2016
21/04/2016
Respect
24/05/2016
Respect
29/06/2016
Respect
Source : SPL
–
tableau CRC
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
49
Annexe n° 3.
Le cadre contractuel en 2011
Source : CRC
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
50
Annexe n° 4.
La situation financière rétrospective
Les comptes de résultat
en
millions d’euros HT
2011
2012
2013
2014
2015
Financements publics
14
20.6
16.2
17.3
17.3
Chiffre d'affaires
6.9
11.6
10.6
11.3
11.6
Autres produits
0.9
0.2
0.9
0.6
0.7
Total produits d'exploitation
21.8
32.4
27.7
29.2
29.7
Coût d'achat des ventes
-2.8
-3
-3.5
-3.4
-3.8
Sous
total
autres
charges
d'exploitation directe
-5.8
-11.5
-8.2
-9.3
-8.6
Masse salariale
(2)
-10
-12.6
-12.1
-12.4
-12.8
Frais généraux
-1.3
-1.3
-1.2
-1.3
-1.6
Amortissements et provisions pour
risques, GEGR et renouvellement
-1.4
-3.5
-2
-3
-2.8
Amortissements et provisions pour
risques, GEGR et renouvellement
répartis
-0.6
-0.4
-0.6
-0.4
-0.3
Dotation au compte conventionnel
-0.2
-0.06
-0.3
-0.2
Total charges d'exploitation
-21.8
-32.5
-27.7
-30
-30
Résultat d'exploitation
-0.06
-0.1
-0.07
-0.8
-0.4
Résultat financier reparti
0.001
-0.04
-0.02
-0.001
0.02
Résultat exceptionnel total
0.08
0.2
0.1
0.4
0.002
Résultat net
0.02
0.002
0.3
-0.04
-0.04
Source : SPL
–
tableau CRC
Les subventions d’exploitation versées par Nantes Métropole et la Ville de Nantes
Millions d’€
2011
2012
2013
2014
2015
Ville de Nantes
8.4
9.1
7.9
8.5
0
Nantes Métropole
5.7
8.6
6.6
7.2
15.9
Source : CRC suivant données SPL
Les bilans
Bilan passif (net au 31/12/n) en millions
d’euros
2011
2012
2013
2014
2015
Situation nette :
1
1
1.3
1.2
1.2
Subventions d'investissement
11.6
12.8
12.2
11.1
10.7
Capitaux propres
12.7
13.8
13.5
12.3
11.9
Avances conditionnées
2.6
2
1.5
1.1
0.8
Autres fonds propres
2.6
2
1.5
1.1
0.8
Provisions pour risques
0.02
0.02
0.007
0.008
0.008
Provisions pour charges
1.6
1.7
1.5
2.4
3.6
Provisions pour risques et charges
1.6
1.7
1.6
2.4
3.6
Dettes financières :
1.6
1.5
1.4
0.9
0.5
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
51
Bilan passif (net au 31/12/n) en millions
d’euros
2011
2012
2013
2014
2015
Avances et acomptes reçus sur commandes
en cours
0.09
0.05
0.1
0.09
0.1
Dettes diverses :
4.5
5
3.6
4.4
4.6
Produits constatés d'avance
1.2
0.3
0.4
0.4
0.4
Dettes
7.4
6.9
5.4
5.8
5.7
Total passif
24.3
24.4
22
21.7
22
Immobilisations incorporelles :
0.4
0.5
0.5
0.5
0.2
Immobilisations corporelles :
13
16
15.3
13.7
12.4
Immobilisations financières :
0.03
0.04
0.07
0.2
0.2
Actif immobilisé
13.4
16.5
15.8
14.3
12.7
Stocks et en-cours :
0.9
0.5
0.5
0.6
0.5
Créances :
2.3
2.8
2.2
2.4
3
Disponibilités et divers :
7.7
4.6
3.4
4.9
5.8
Actif circulant
10.9
7.9
6.2
7.4
9.3
Total actif
24.3
24.4
22
21.7
22
Source : comptes annuels SPL Le Voyage à Nantes
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
52
Annexe n° 5.
L
’opération de construction du Carrousel des Mondes
Marins
Écarts relevés dans l’opération du Carrousel
Objet du marché
Montant du marché
après avenant HTVA
suivant documents de
marché, y compris
révisions de prix
Montant facturé
HTVA suivant
document SPL
novembre 2016
Montant attesté par le
Commissaire aux
Comptes octobre 2013
Maîtrise d’œuvre (hors
OPC)
409 299 €
419 317 €
401 630 €
124
Lot 8 Carrousel
(panneaux
photovoltaïques)
113
679 €
113 679
€
125
Non mentionné
Source : CRC
1.
Détail des dispositions contractuelles non-respectées par la SPL
1.1. Les décomptes généraux
a.
Pour les neuf marchés de travaux, le décompte général ne revêt pas la forme prévue
par le CCAG-Travaux auxquels les lots font référence. En effet, aucun des lots ne
présente tous les documents prévus par l’article 13.41 du CCAG
-Travaux comme
suit :
« 13.41
. Le maître d'œuvre établit le décompte général qui comprend :
-
le décompte final défini au 34 du présent article ;
-
l'état du solde établi, à partir du décompte final et du dernier décompte mensuel,
dans les mêmes conditions que celles qui sont définies au 21 du présent article
pour les acomptes mensuels ;
-
la récapitulation des acomptes mensuels et du solde.
-
le montant du décompte général est égal au résultat de cette dernière
récapitulation. »
Ainsi, par exemple, le lot 6-Isolation présente une situation seule ou encore les
lots 8-
Panneaux photovoltaïques et les deux lots de l’extension du bar
-boutique
présentent une simple facture ne mentionnant pas le solde ; les paiements au grand livre
fournisseurs font apparaître, pour le lot 5
–
Serrurerie, un montant versé supérieur à la
dernière situation.
124
La SPL mentionne que 17
686,72 € de factures ont été payées après la signature par le commissaire aux comptes,
ce qui correspond à la différence entre le montant payé par la SPL et le montant attesté par ce dernier. Par ailleurs, pour justifier
de la différence entre le montant du marché et le montant facturé, elle indique que 8
000 € de prestations ont été payées hors
marché et que 574,56 € correspondent à une erreur de saisie dans l’état fourni à la chambre.
En définitive, la différence re
stant,
pour un montant de 1
443,15 €, correspond à un trop
-payé à deux cotraitants.
125
La SPL n’explique pas pourquoi ce montant ne figure pas dans le bilan de l’opération approuvé par le commissaire
aux comptes.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
53
b.
Pour les huit
marchés de services, aucun décompte général n’a été réalisé,
empêchant toute clôture des relations contractuelles entre les parties et faisant courir
indéfiniment les délais et voies de recours. Cette remarque concerne les marchés
suivants
:
maîtrise
d’œuvre,
conduite
d’opération,
direction
artistique,
Ordonnancement-Pilotage-Coordination, Sécurité et Protection de la Santé, contrôle
technique, 2 lots d’assurances.
1.2.
Des délais d’exécution non respectés pour les marchés de travaux passés selon une
procédure formalisées (lots 1 et 3 à 6)
La date d’achèvement des travaux est fixée au 11 juillet 2012 alors que, suivant le calcul
des délais au regard des ordres de service (OS) et des dispositions des Actes d’Engagement
(AE), elle aurait dû être réalisée à des dates antérieures, ce qui aurait
dû nécessiter l’application
de pénalités de retard, que la chambre a calculées pour un montant total, tous lots confondus,
de 131 450
€. L’écart s’établit entre 2 et 4 mois suivant les lots. L’encart ci
-après mentionne la
date à laquelle les prestations de chaque lot auraient dû être réceptionnées ainsi que les
modalités de calcul, qui ont été contredites avec la SPL suivant réponse du 8 décembre 2016 :
Lot 1-Génie civil et VRD = 30 avril 2012 (45 semaines de délai
global proposé par le candidat à l’article
3-
2 de l’AE à compter du
20 juin 2011, suivant réserves portées sur OS n° 2 portant démarrage des
travaux)
Lot 3-Charpente bois et bardage bois = 14 mai 2012 (12 semaines
de délai proposé par le candidat à l’article 3
-
2 de l’AE à compter du
20 février 201
2, suivant date de notification de l’OS n°
2 portant
démarrage des travaux)
Lot 4-Menuiserie bois = 11 mai 2012 (12 semaines de délai
proposé par le candidat à l’article 3
-
2 de l’AE à compter du
17 février
2012, suivant date de notification de l’OS n°
2 portant
démarrage des travaux)
Lot 5-
Serrurerie = 26 mars 2012 (3 semaines de délai à l’article
3-
2 de l’AE à compter du 5 mars 2012, suivant date de démarrage des
travaux mentionné à l’OS n°
2
Lot 6-
Isolation = 2 avril 2012 (5 semaines de délai à l’article
3-2
de l’AE à compter du 27 février 2012, suivant date de démarrage
mentionné à l’OS n°
2 portant démarrage des travaux)
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
54
Le tableau ci-après détaille le montant estimé des pénalités de retard, qui auraient dues
faire l’objet d’une décision si la SPL
avait entendu y renoncer :
Détail du calcul du montant estimé des pénalités de retard
Intitulé du lot
Montant du
marché après
avenants
Montant de la
pénalité par
jour
(art. 5-3 du
CCAP)
Date
contractuelle
d'achèvement
des prestations
Date réelle
d'achèvement
des prestations
suivant PV de
réception
Nombre de
jours de
retard*
Montant de la
pénalité
Lot 1 génie civil et
VRD
1 315 837,82 €
1 315,84 €
30/04/2012
11/07/2012
70
92 108,65 €
Lot 3 charpente vois -
bardage bois
286 397,49 €
286,40 €
14/05/2012
11/07/2012
56
16 038,26 €
Lot 4 Menuiseries bois
138 363,08 €
138,36 €
11/05/2012
11/07/2012
59
8 163,42 €
Lot 5 serrurerie
53 759,68 €
53,76 €
26/03/2012
11/07/2012
105
5 644,77 €
Llot 6 isolation,
étanchéité, couverture
96 887,64 €
96,89 €
02/04/2012
11/07/2012
98
9 494,99 €
TOTAL
1 891 245,71 €
131 450 €
* le jour d'achèvement prévisionnel et le jour d'achèvement réel ne sont pas pris en compte dans le calcul
Source : documents de marchés
En outre, pour les lots 5 et 6, la SPL fait état d’ordres de
services notifiés
postérieurement à la date prévisionnelle de fin des travaux mais qui n’ont pas modifié cette
dernière.
Plus globalement, concernant l’ensemble de l’opération, la SPL mentionne q
ue « si des
reports de planification ou d’ordonnancement ont été opérés sur décision de la maîtrise d’œuvre
et de l’OPC, ils restent marginalisés et n’ont pas porté à conséquence pour le respect du
planning général et l’avancement des autres corps d’état
».
Par ailleurs, en réponse aux observations provisoires, la SPL indique que « la date
anticipée de livraison a pu être respectée par l’ensemble des acteurs du projet
». Or, cette
dernière ne s’applique qu’à celle mentionnée à l’article 3 de la convention d
e délégation de
service public passée entre la SPL et Nantes Métropole, qui prévoit une livraison du Carrousel
« au plus tard au mois de septembre 2002 ». Les marchés de travaux, quant à eux, prévoyaient
un délai de livraison exprimé en semaines, à partir
d’un ordre de service ou de la notification
du marché, délai qui n’a pas été respecté pour les lots précités.
Pour autant, la SPL n’a pas appliqué les dispositions contractuelles, elle aurait dû
recourir à des réceptions partielles, qui permettent justement les travaux de finition dont elle
fait état. Elle mentionne également avoir confié des travaux complémentaires par voie
d’avenant, mais sans que ces derniers ne prolongent ni n’accordent de délai supplémentaire.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
55
1.3.
L’a
bsence de différents documents
-
Pas d
e décision du maître d’ouvrage portant achèvement de la mission du groupement de
maîtrise d’œuvre, contrairement à l’article 13.2 du CCAP (confirmé suivant réponse SPL
du 17/10/16).
-
Pas de procès-
verbal de réception portant date d’achèvement des travaux ni
de proposition
du
maître d’œuvre pour la réception pour aucun des deux lots de l’extension du bar
-
boutique, ni d’avenant venant formaliser les travaux supplémentaires, alors que des ordres
de services ont été notifiés indiquant qu’un «
avenant les régulariserait » ; en réponse, la
SPL n’a fourni que les procès
-verbaux des opérations préalables à la réception et montre
une défaillance dans le suivi (relance du maître d’œuvre uniquement par mail)
: « la phase
de réalisation du Carrousel a ensuite fait oublie
r l’édition des PV de réception alors sans
réserves et d’avenants venant régulariser les OS
».
-
Pas de révision des prix conformément aux dispositions du marché pour les marchés
suivants : Sécurité et Protection de la Santé, contrôle technique, lot 6-Isolation, lot
8 - Panneaux photovoltaïques.
-
Pas d’ordre de service pour la direction artistique, suivant article 4 du CCAP ni pour le lot
8
–
Panneaux photovoltaïques, ni pour l’extension du bar
-boutique (2 lots), ce qui ne
permet pas le contrôle des délais d’exécution et rend l’article sur les
pénalités de retard
inopérant.
-
Pas de mention des modalités de calcul des révisions de prix en annexe des factures pour
3 cotraitants.
En réponse, la SPL renvoie aux dispositions du CCAP. Il n’a donc pas été
possible de vé
rifier si les révisions de prix versées l’ont été en applicat
ion des dispositions
du marché.
-
Pas de justificatif fourni pour 66
732,24 € TTC de prestations payées au titulaire du lot
5 -
Serrurerie, hors marché. La SPL se contente de mentionner qu’il s’agi
t de
« maintenance courante » sans justificatif correspondant.
L’absence de ces documents
fait apparaître de nombreuses défaillances dans le suivi
administratif et financier des marchés.
2.
Détail des irrégularités dans les paiements réalisés auprès du titulaire du marché
d’assistance à maîtrise d’ouvrage et conduite d’opération
La chambre relève que la SPL a payé à la société la moitié
126
des prestations du marché
entre juillet et novembre 2011, avant sa signature en février 2012, d’une part, et, d’autre
part,
n’a pas justifié les paiements réalisés à ce prestataire pour un montant total, sur 2011 et 2012,
de 89
469,77 € TTC au titre de la «
maintenance courante
», hors prestations de maîtrise
d’œuvre et de conduite d’opération.
La chambre constate également que les prix ont été révisés en prenant un indice de base
(octobre 2010) qui n’est pas celui du contrat (janvier 2012). La SPL a par conséquent indûment
payé des révisions de prix, sachant que l’indice de révision «
ingénierie » prévu par le marché
a augmenté de 3,6 % au cours de cette période.
126
46 893,25 € TTC ont été versés en 2011 sur les 94
927,60
€ TTC du montant total du marché, révisions incluses.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
56
Annexe n° 6.
Le
marché d’études et de fabrication des Mondes Marins
(lot 7)
confié à l’association La Machine
1.
Éléments de réponse quant à l’imprécision des prestations
Aucune décomposition du prix des prestations
n’est fournie
dans les pièces du marché,
contrairement aux dispositions du CCAP : « chaque prix est décomposé en plusieurs postes
d’évaluations séparées présentées en annexe de l’acte d’engagement et comprenant un sous
-
détail des prix ».
La SPL a d’abord répondu que «
le détail des prestations réalisées pour ce lot se retrouve
à la fois décrit au Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP) du lot 7 (cf. article 1.3
et préambule de l’article 2) ainsi qu’à ses annexes intitulées «
limites de prestations » et
« caractéristiques techniques ».
Pourtant, ni le CCTP ni les annexes précitées ne détaillent explicitement quels éléments
doivent être transférés de la Galerie au Carrousel, puis quels éléments doivent être réalisés pour
assurer le renouvellement de la Galerie.
Il est seulement mentionné le nombre d’éléments que
chaque plateau comprendra.
Dans un deuxième temps, la SPL a fourni une annexe 3 « Garanties et assurances sur
Carrousel et renouvellement de la galerie » au CCAP du marché qui décompose le montant du
marc
hé en 5 grands postes. Ce document émane du maître d’ouvrage et n’a pas été sous
-détaillé
par le titulaire du marché, comme il devait le faire en annexe de l’acte d’engagement.
Or, la SPL avait précisé au cours de l’instruction que «
l’ensemble des élémen
ts du
manège étaient identifiés au moment de la passation du contrat. Les éléments du manège
précédemment fabriqués et exposés dans la galerie depuis 2007, d’une part, et, d’autre part,
ceux restant à construire. Ils ont été décrits et chiffrés individuellement p
ar l’association La
Machine ».
Effectivement, la SPL disposait des fiches techniques détaillées des 29 éléments devant
intégrer le Carrousel, produites par l’association La Machine, et qui ont été fournies dans le
cadre de l’avant
-
projet détaillé d’
octobre 2010 et lui auraient permis de rédiger précisément le
marché.
S’agissant des éléments de renouvellement de la galerie, l’imprécision est prévue par le
contrat, qui indique à l’article 1.3.4 du CCTP que «
la conception de ce renouvellement [des
machines de la Galerie] reste à préciser par les auteurs »
127
.
Cette partie de prestations n’a pas été définie avant la conclusion du marché,
contrairement aux dispositions de l’article 10 de l’ordonnance n° 2005
-649
128
.
En réponse aux observations provisoires, la SPL reconnaît une « définition imprécise
des prestations » ne portant « au plus que sur le renouvellement de la galerie, soit 650 000
€
HT,
et non sur la globalité du marché ».
127
Comme attesté par la SPL en réponse aux observations provisoires.
128
Article 10 de l’ordonnance n°
2005-649 : « Après avoir défini ses besoins,
le pouvoir adjudicateur (…) procède à
une publicité permettant la présentation de plusieurs offres concurrentes, dans les conditions et sous réserve des exceptions
définies par décret en Conseil d’État.
» Les exceptions prévues par le décret n° 2005-1742
s’appliquent aux cas de dispense de
publicité et non de définition des besoins.
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
57
Par ailleurs, elle précise que ce montant avait été « provisionné », et que « les auteurs et
la Machine se sont finalement conformés à cette disposition et à ce budget, en réalisant
également la scénographie nécessaire à cette nouvelle offre de visite ». Cette scénographie
n’apparaît cependant pas au CCTP.
Ainsi, « la réalisation
d’un ouvrage essentiellement artistique, correspondant à une
forme unique et à la reproduction d’une pure œuvre de l’esprit
129
» trouve bien à s’intégrer
dans un dispositif réglementaire de passation de marché public, contrairement à ce que
l’association La
Machine affirme dans sa réponse,
puisqu’il peut être
exprimé en termes
d’objectifs à atteindre
.
2.
Analyse de la réponse de la SPL relative aux prestations hors marché d’études
et de fabrication des Mondes Marins confiées à l’association La Machine
La chambre estime que
la SPL ne démontre pas l’absence de redondance entre
les
prestations payées en dehors du marché avec ce dernier, pour les montants suivants :
Factures que la chambre estime redondantes avec le marché du lot n°7
Factures hors marchés
29
307,92€ TTC
« Éléments indissociables
–
Aménagement bâtiment
Galerie » récapitulés dans le document adressé au
FEDER
33 563,35 € TTC
TOTAL des prestations redondantes
62 871,27 € TTC
Source : SPL
Les factures « hors marché »
Dans sa réponse aux observations provisoires, la SPL mentionne que les « ajustements
nécessaires au montage et au réglage qui sont mentionnés au CCTP du lot 7 (…) ne consistent
pas en des prestations de maintenance mentionnées dans le tableau 17 de l’annexe 9. Ces
dernières prestations de maintenance ont consisté en la remise à neuf des machines de la galerie
qui ont été installées dans le Carrousel ».
Le tableau n°
17 de l’annexe 9 du rapport d’observations provisoires récapitule un
ensemble de prestations intitulées « Maintenance et autres prestations » sur la période, comme
suit :
129
Suivant réponse de l’association La Machine aux observations provisoires de la chambre.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
58
Absence de formalisation des prestations confiées à l’association La Machine, hors
opération du Carrousel des Mondes Marins
2011
2012
2013
2014
2015
TOTAL
Maintenance et autres
prestations
131 515,19 €
203 465,17 €
178 622,54 €
260 077,80 €
555 782,43 €
1 329 463,13 €
Événementiel (catering )
15 248,79 €
4 648,08 €
5 030,25 €
3 102,00 €
6 883,80 €
34 912,92 €
Librairie
(cartes
postales, carnets,
croquis, marque-pages)
15 141,77 €
30 992,45 €
20 330,39 €
15 599,19 €
33 784,41 €
115 848,21 €
Libellé non-explicite
4 560,35 €
12 678,60 €
17 238,95 €
TOTAL
161 905,75 €
239 105,70 €
208 543,53 €
291 457,59 €
596 450,64 €
1 497 463,21 €
S’agissant du
poste « Maintenance et autres prestations », la chambre a isolé
29 307,92
€ TTC de prestations qu’elle estime redondantes
avec le marché confié à
l’association et pour lesquelles la SPL n’apporte aucune justification.
Le tableau 18 de l’annexe 9 du rapport
d’observations provisoires ci
-après présente les
factures correspondantes :
Factures examinées en lien avec les éléments des Mondes Marins et du
renouvellement de la galerie
N° de pièce
justificative
SPL
Objet de la facture
Montant de la
facture TTC
1107005
Installation de nouveaux éléments dans la galerie (poisson volant,
coque de noix, nautile)
1 692,34 €
11110599
Modification des éléments de la galerie suivant devis (installation
des nouveaux éléments, modification d'emplacements), matériels
pour les accroches de 2 éléments
2 619,24 €
11120733
Travaux de maintenance effectués sur les éléments de la galerie
(poisson pirate, luminaire grands fonds, serpent des mers, crabe) -
reprise des éléments dans la galerie suivant devis
10 437,43 €
13010205
Caisses en contreplaqué pour les plantes de la galerie
130
1 674,40 €
12070165
Maintenance des éléments du Carrousel
6 605,51 €
120080800
Prestations d'interface pour passation du Carrousel de La Machine
aux Machines de l'Ile
6 279,00 €
TOTAL
29
307,92 €
Source : SPL
130
Cette prestation s’inscrit dans le renouvellement de ladite galerie, comme mentionné
par la SPL en réponse aux
observations provisoires (annexe 4 partie 7).
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
59
Par ailleurs, l’article 1.3 du CCTP mentionne que «
la présente mission intègre les
ajustements nécessaires à leur installation dans le Carrousel, leur montage, leur réglage ». La
SPL ne démontre pas que la « remise à neuf des machines de la Galerie qui ont été installées
dans le Carrousel » ne constitue pas les « ajustements nécessaires » précités.
De plus, l’article 3.4 du même CCTP relatif à la formation du personnel d’exploitation
prévoit que les opérations destinées à former
le personnel d’exploitation concernent « la
conduite, le réglage, l’entretien et les capacités techniques du Carrousel », ce qui apparaît
redondant avec la facture n°120080800 s’agissant des prestations d’interface pour la passation
du Carrousel de l’assoc
iation à la SPL.
Le libellé de
l’ensemble de
c
es factures laisse à penser qu’elles pourraient s’intégrer au
marché et n’auraient pas dû faire l’objet d’une facturation à part.
Enfin, la chambre n’a pas examiné «
287 paiements des années 2011 à 2013 » mais 107
factures émises par l’association La Machine.
Les « Éléments indissociables - Aménagement bâtiment Galerie »
Le poste « Maintenance et autres prestations », comprend en 2012 un montant de
33
563,35 € TTC de prestations, sur un montant total de 203
465
€, que la SPL estime
« indissociables
» pour l’aménagement du bâtiment Galerie, correspondant «
au besoin,
complémentaire à la réalisation des Machines (éléments) et du Carrousel (lot 7), de
réaménagement de la Galerie, en tant que lieu, suite au départ de Machines vers le Carrousel
(réalisation d’un trou, pose du pont roulant pour le héron, modification de la maquette de
l’arbre, installation des branchements électriques et fluides, pose de nouvelles accroches etc
.) ».
Ce libellé et ce montant apparaissent dans le tableau fourni au FEDER pour la perception de la
subvention correspondante.
La SPL estime par ailleurs que les «
prestations d’aménagement de la Galerie (…)
n’étaient pas incluses dans le montant forfaitaire
[du marché] ».
Enfin, en réponse aux observations provisoires, la SPL conteste que les prestations
listées par la chambre soient redondantes et reconnait qu’elles auraient pu faire l’objet
d’avenants au marché.
Le tableau ci-après recense les prestations précitées et correspondant aux « Éléments
indissociables » récapitulés dans le document adressé au FEDER par la SPL :
Extrait de «
l’état récapitulatif des dépenses FEDER
» pour l’association La
Machine
Désignation
des postes de
dépenses
Référence
de la
facture
Objet de la facture
Date facture
Montant
facturé HT
Montant
payé TTC
Date de
paiement
Éléments
indissociables
Aménagement
Bâtiment
Galerie
14/2012
La Machine - Maquette
Arbre Héron
22/02/2012
6
450 €
7 714,20 €
02/04/2012
13/2012
La Machine -
Démontage Galerie
22/02/2012
7 000
€
8 372,00 €
02/04/2012
17/2012
Asso La Machine
Plantes Tropicales
01/03/2012
5 000 €
5 980,00 €
20/04/2012
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
60
Désignation
des postes de
dépenses
Référence
de la
facture
Objet de la facture
Date facture
Montant
facturé HT
Montant
payé TTC
Date de
paiement
15/2012
La Machine
Maintenance Avion
01/03/2012
4 930 €
5 896,28 €
20/04/2012
49/2012
La Machine
Calamar/Algues/
Coraux
131
01/05/2012
3 605 €
4
311,58 €
15/06/2012
48/2012
La Machine Chenille /
Fourmi
01/05/2012
978 €
1 169,69 €
15/06/2012
Total Éléments indissociables - Aménagement Bâtiment Galerie
27
963 €
33 443,75 €
Source : SPL
Dans sa réponse aux observations provisoires, la SPL mentionne que les éléments tels
que réalisés pour le renouvellement de la galerie, dans le cadre du marché, sont les suivants :
En définitive, la SPL ne démontre pas l’absence de redondance entre ces prestations.
131
Ces prestations concernent des éléments qui ont été transférés au Carrousel suivant inventaire du 17/03/2015
transmis par la SPL
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61
Annexe n° 7.
Les
œuvres des biennales Estuaire
Les
œuvres Estuaire
Les données sont indiquées en euros, eu égard à
la précision de l’observation à laquelle ils se rattachent.
Œuvres
Date de début
d’immobilisation
Montant de l’acquisition totale (y
compris études)
ANNEAUX BUREN n°7
01/06/2007
01/11/2014
312 443,38 €
Jardin étoilé n°14
01/06/2007
01/06/2009
379 797,40 €
Observatoire n°13
01/06/2007
01/06/2009
850 198,43 €
Bateau mou n°11
01/06/2007
94 394,00 €
Suite triangles n°15
01/06/2008
170 904,29 €
Fontaine n°10
01/06/2007
01/06/2012
98 859,83 €
Ile flottante n° 19 (n’est plus dans le parcours pour
cause de vandalisme)
01/06/2012
98 703,21 €
Nymphea n°1
01/06/2009
23/09/2011
01/12/2011
114 927,85 €
Air rolf julius n°4
01/12/2009
36 902,22 €
Jardin tiers paysage n°16
01/06/2009
457 073,97 €
Le pendule n°8
01/06/2009
186 141,94 €
Serpentine rouge n°9
01/06/2009
73 658,01 €
Villa cheminée n°12
01/06/2009
558 823,36 €
Zebra crossing n°3
01/12/2009
55 949,78 €
L'absence
2009
De temps en temps
2009
Animaux dans les arbres n° 21
01/06/2012
138 780,83 €
La maison n°20 Couëron
01/06/2012
800 917,00 €
Le péage sauvage n° 18
01/06/2012
709 410,00 €
Serpent n° 22
01/06/2012
750 595,10 €
Château du Pé n° 17
01/06/2011
155 000,00 €
Arbre lunaire
2012
43 017,00 €
Mort en été *
01/06/2007
La station prouvé *
2012
Mètre à ruban
28/06/2013
91 133,91 €
Résolution des forces en présence
27/06/2014
100 477,06 €
Total
6 086 497,60 €
Source : SPL
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
63
Annexe n° 8.
L’observation du secteur
Les
différentes sources d’analyse de la fréquentation touristique
Intitulé
Source
Critères
Type
d'hébergement
Population
Atouts
Limites
Observation
Taxe de
séjour
Nantes
Métropole
Nombre de nuitées
Hébergement
marchand
Touristes
d'agrément et
d'affaire
Connaissance fine et régulière de
la fréquentation
Absence de données sur
l'hébergement non marchand
Fréquentation
dans
l'hôtellerie
Insee
Nombre de nuitées
notamment
Hôtels à
vocation
touristique
Touristes
d'agrément et
d'affaire
Connaissance sur les
caractéristiques de
l'établissement, la capacité
d'accueil, l'occupation
quotidienne des chambres, le pays
de résidence des touristes, la
durée moyenne de séjour.
Permet des comparaisons
régionales et nationales.
Absence d'une partie de
l'hébergement marchand, et
de l'hébergement non
marchand.
Enquête effectuée sur un
échantillon d'établissements,
n'est pas exhaustive.
Transmis à l'Agence régional Pays de la
Loire Territoires d'Innovation, qui a
conclu une convention pour étendre
l'échantillon hôtelier analysé.
La SPL a passé une convention avec
l'Agence pour y avoir accès.
Enquête de
fréquentation
touristique
estivale
Cabinet
privé
Nombre de visiteurs
Durée moyenne de
séjour
Dépenses moyennes
Profil des touristes
et excursionnistes
notamment
Tout type
d'hébergement
Touristes et
excursionnistes
d'agrément
Estimer "le volume de touristes et
d'excursionnistes" sur la période
estivale, ainsi que les retombées
économiques pour le territoire.
Estimation
Etude menée en 2012 pour un montant
de 65 000€.
Repose sur une extrapolation des
comptages physiques sur certains sites
touristiques et dans la rue, et sur des
enquêtes individuelles diligentées
auprès de 1 713 touristes ou
excursionnistes.
Enquête de
fréquentation
touristique
estivale
AURAN
Nombre de visiteurs
Durée moyenne de
séjour
Dépenses moyennes
Profil des touristes
et excursionnistes
notamment
Tout type
d'hébergement
Touristes et
excursionnistes
d'agrément
Estimer "le volume de touristes et
d'excursionnistes" sur la période
estivale, ainsi que les retombées
économiques pour le territoire.
Estimation
Performances
hôtelières en
France
Cabinet
privé
Taux d'occupation
Recette moyenne
par chambre louée
Revenu moyen par
chambre disponible
Hôtellerie
Permet des comparaisons
mensuelles par zone
géographique, par grandes
agglomérations et par type
d'hôtel.
Ne prend en compte que
l'hôtellerie.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
64
Annexe n° 9.
L’attractivité de l’offre
L’attractivité d’une destination repose sur plusieurs facteurs
: les transports,
l’hébergement, l’accueil notamment.
La problématique des transports tout d’abord a bien été identifiée par la SPL Le Voyage
à Nantes. Elle intègre les transports en commun dans le Pass Nantes susmentionné, développe
des partenariats avec la SNCF, et anime le comité du tourisme aérien (CTA) qui a vocation à
financer des campagnes de communication sur certaines destinations identifiées comme des
marchés cibles par ses membres.
L’hébergement ensuite est un facteur d’attractivité touristique. Or
, le territoire de Nantes
Métropole connait à la fois un accroissement de sa capacité d’accueil, tant en nombre
d’établissements touristiques
132
(+ 42 %) qu’en nombre de chambres dans l’hôtellerie
133
,
qu’une amélioration de la qualité de ces hébergements
134
, l’o
ffre évoluant vers du milieu
–
haut
de gamme. Cette offre est largement concentrée
135
sur le territoire nantais et 43 % des
hébergements touristiques demeurent non classés en 2015.
De plus
, la SPL développe des actions pour améliorer l’accueil des touristes
sur son
territoire, mais n’a pas souhaité avoir recours au label Qualité Tourisme. Elle a par exemple
pensé son principal bureau d’accueil, situé rue des Etats, comme un marqueur de son originalité
et de son positionnement stratégique. Il se veut donc « en
rupture avec l’esthétique
traditionnelle des offices du tourisme (…) le visiteur est reçu tel un invité, comme «
à la
maison ».
Elle s’est également inscrite dans une démarche de développement durable et participe,
au côté du département de Loire-Atlantique, à la mise en place du passeport vert
136
.
Enfin, concernant l’accueil des personnes en situation de handicap, la SPL développe
une politique de formation de ses conseillers et publie depuis 2012 un guide accessibilité, qui
recense les œuvres par «
situations d’accessibilité
» de même que les outil
s d’aide à la visite
disponibles sur les lieux.
Évolution comparée du nombre de nuitées en hôtellerie
2011
2012
2013
2014
2015
Evo 2011-
2015
Pays de la Loire
6 423 750
6 367 042
6 324 711
6 299 665
6 630 669
3%
Loire-Atlantique
2 896 223
2 881 509
2 882 950
2 824 444
3 049 843
5%
Nantes Métropole
1 612 684
1 617 776
1 634 655
1 557 775
1 719 837
7%
Angers Agglomération
605 850
582 909
544 489
560 910
571 004
-6%
132
Suivant les résultats de la taxe de séjour, celle-ci prenant en compte les hôtels de tourisme, meublés de tourisme,
ports de plaisance, résidence de tourisme et terrains de campings et plein air.
133
Source Insee.
134
90 établissements ont été classés par Atout France sur la période, dont 62 % en 2012.
135
La ville de Nantes concentre 61 % des établissements classés sur la période.
136
Ce passeport Vert découle du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), lancé début 2011,
pour orienter les touristes vers des choix de vacances responsables. Depuis 2012, le Département de Loire-Atlantique et la CCI
déploient un plan d’acti
ons correspondant
136
. La SPL est indiquée comme signataire de cette charte
SOCIETE PUBLIQUE LOCALE LE VOYGAGE A NANTES
65
2011
2012
2013
2014
2015
Evo 2011-
2015
Le Mans Métropole
631 470
627 887
594 308
616 534
599 773
-5%
Saumur Agglomération
249 765
229 644
227 587
206 658
235 652
-6%
Source INSEE
T
ouristes d’agrément et d’affaire
Nuitées totales
Total 2011
Total 2015
Évolution
Nantes Métropole
1 612 684
1 719 837
% affaire moy
69
65
Nuitées affaires
1 113 320
1 118 404
0%
Nuitées agrément
500 187
602 218
20%
Angers Agglomération
606 643
571 805
% affaire moy
66
67
Nuitées affaires
400 384
383 110
-4%
Nuitées agrément
206 259
188 696
-9%
Le Mans Métropole
632 275
600 570
% affaire moy
67
66
Nuitées affaires
423 624
396 376
-6%
Nuitées agrément
208 651
204 194
-2%
Source : INSEE
Évolution du nombre de nuitées hôtelières en 2015
Source : INSEE
117 687
113 720
136 305
150 591
144 272
178 819
154 486
158 249
160 160
151 273
131 657
123 402
0
20 000
40 000
60 000
80 000
100 000
120 000
140 000
160 000
180 000
200 000
Nuitées dans l'hôtellerie - Nantes Métropole - 2015
Chambre régionale des comptes
des Pays de la Loire
25, rue Paul Bellamy
B.P. 14119
44041 Nantes Cedex 01
crcpdl@pl.ccomptes.fr
Les publications de la chambre régionale des comptes
des Pays de la Loire
sont disponibles sur le site :
www.ccomptes.fr/Nos-activites/Chambres-regionales-des-comptes-CRC/Pays-de-la-Loire