cibles de santé : 12. Qualité sanitaire des espaces
; 13. Qualité sanitaire de l’air
; 14.
Qualité sanitaire de l’eau.
25
Pour respecter la « démarche HQE », le bâtiment doit atteindre au moins 7 cibles au
niveau de base, 4 cibles au niveau performant et 3 cibles au niveau très performant.
L’établissement a obtenu la certification de l’organisme Certivea le 1
er
avril 2016 au
grade exceptionnel : 9 cibles sont jugées « très performantes », 3 atteignent le niveau
« performant » et 2 le niveau de base.
b -
Les difficultés de financement du volet supérieurement écologique des
bâtiments
Pour atteindre un volet supérieurement écologique des bâtiments du futur hôpital, le
CHGM a lancé trois initiatives :
- En sus du projet initial prévoyant l
’
installation de 330 m² de capteurs photovoltaïques
pour couvrir une partie des consommations électriques, une avant-étude a été réalisée en
novembre 2014 pour envisager la création
d’une «
ferme photovoltaïque ». Les hôpitaux font en
effet partie à La Réunion
des vingt plus grands sites consommateurs d’électricité.
L
’installation
de panneaux voltaïques a été prévue sur une surface de près de 4 000 m² pour un coût
d’investissement de 986
000
€
: elle devrait permettre une production annuelle correspondant à
la consommation de plus de 500 habitants et une économie sur 20 ans de 805 000
€.
Cependant, compte tenu de la baisse des tarifs de revente de l’électricité produite par le
truchement des panneaux photovoltaïques et de l’allongement corrélatif du retour sur
investissement, l’ancien directeur de l’hôpital subordonnait l’effectivité de ce choix à l’obtention
préalable d’aides de la part tant de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
(ADEME) que du fonds européen de développement économique et régional (FEDER) afin de
couvrir les trois-
quarts des frais d’installation desdits panneaux.
Le projet estimé «
pertinent à
moyen terme
» par l’ADEME «
car il garantit une fourniture d’électricité verte à un coût qui
sera plus bas que l’électricité du ré
seau
» n’a pas fait l’objet d’un dépôt de dossier.
-
Le CHGM a demandé en décembre 2015 un soutien financier à l’investissement auprès
de l’ADEME dans le cadre du programme de Recherche et d’Expérimentation sur l’Energie dans
le Bâtiment (Prebat). L’objectif poursuivi est celui d’un bâtiment « basse consommation
d’énergie » consommant entre 2,5 et 3 fois moins d’énergie que les bâtiments actuels.
L’ADEME a indiqué qu’une convention était actuellement en cours de notification au CHGM
pour un soutien de 615 000
€.
-
Le CHGM a également sollicité de l’ADEME en mai 2016 l’obtention d’une aide dans
le cadre de son « fonds chaleur » pour un projet moindre visant à mutualiser la production de
chaud et de froid par des systèmes de pompes à chaleur couplées à une installation solaire.
L’ADEME considère ce projet performant, innovant sur le territoire de La Réunion et pertinent
pour le secteur hospitalier au regard des coûts d’exploitation constatés classiquement. Il pourrait
aboutir à un financement de 200 000 à 400 0
00 € pour peu que le CHGM candidate au
programme national Nouvelles technologies environnementales de l’ADEME
23
.
L’équipement des futurs bâtiments en panneaux photovoltaïques, à l’instar de l’EPSMR
dont les toitures en sont recouvertes, et en panneaux solaires
n’est
pas encore certain.
La chambre invite le CHGM à
compléter les demandes d’aide déjà déposées et/ ou
obtenues par celle relative à la ferme photovoltaïque.
23
Ce projet ne pouvant pas être financé sur les lignes régionales.
26
D -
La mutualisation des fonctions supports et administratives entre le CHGM et
l
’EPSMR
Les bâtiments du futur hôpital en construction ne comportent aucune surface
administrative, technique et logistique, hormis en rez-de-jardin le poste central de sécurité, le
standard, les archives, le service biomédical, celui de gestion des déchets et la cuisine relais et au
rez-de-chaussée, le bureau des entrées et admissions.
La proximité de l
’
EPSMR a été un élément fort de motivation pour le choix du site
d’implantation du futur hôpital, en vue de la mutualisation d’un certain nombre de services au
sein
d’un pôle sanitaire unique
.
L
’
établissement public de santé mentale de La Réunion est spécialisé en psychiatrie - un
domaine dans lequel le CHGM n
’
intervient pas ou seulement de manière marginale. Faire
travailler ensemble ces deux établissements publics complémentaires et non concurrentiels
présente des intérêts tant du point de vue médical que du point de vue administratif : cela permet
non seulement de regrouper les fonctions support,
afin d’
optimiser les organisations et de réaliser
des économies d
’éc
helle, mais aussi de favoriser une réflexion commune sur les soins de manière
à constituer un véritable pôle sanitaire de référence dans l
’
ouest.
En février 2010 a été signée entre le CHGM et l
’
EPSMR une convention constitutive
d
’
un groupement de coopération sanitaire de l
’
ouest (GCS-GSO) ayant notamment pour objectifs
«
la mise en place et le développement d
’
actions de coopération et de complémentarité dans les
domaines de la gestion, de la logistique, de la technique, de l
’
information et des soins
» et «
la
mise en commun de moyens
–
notamment de ressources humaines et de compétences
».
En avril 201
3, l’ARS
relevait avec satisfaction l
’
engagement du CHGM «
depuis
plusieurs années
» dans la mutualisation des fonctions supports et de direction avec l
’
EPSMR.
La concrétisation de ce rapprochement est cependant faible
: l’unité de production
alimentaire a été actée début 2013 entre les deux établissements, avec le centre hospitalier
universitaire et au sein de celui-ci ;
fin 2014 a été décidée l’intégration d’
une cuisine-relais dans
le futur hôpital au bénéfice du CHGM et de l’EPSMR ; les deux établissements
externalisent la
lingerie à un prestataire privé depuis 2010. Cette optimisation concertée de deux fonctions
supports ne témoignent guère d’un travail des
personnels en commun. Le CHGM a accepté
d’accueillir au sein de ses futurs bâtiments la pharmacie (PUI) de l’EPSMR et de la regrouper
avec la sienne propre ; il a tiré parti de la consigne de réduction de surface des locaux émise par
le COPERMO pour, à l’invitation de l’ARS, supprimer l’espace de restauration initialement
prévu en son sein à son usage exclusif afin de s’orienter vers un self
-service partagé entre les
deux établissements sur une zone tampon. Ces projets de regroupement ne verront le jour qu’
à la
livraison du futur hôpital. La chambre observe que le CHGM a engagé en mars 2016 une
réflexion sur la localisation des fonctions « manquantes » ; elle pourrait donner lieu à un
arbitrage à la fin de l’année 2016
.
Il y a peu de traces tangibles et actuelles de rapprochement dans les personnels, les
méthodes et les outils. L
es directions communes constituées pour préfigurer l’intégration
croissante des fonctions supports entre les deux établissements n’ont pas bien f
onctionné ; le
manque d’accompagnement et d’information sur le processus de rapprochement a engendré la
réticence des personnels et leur crainte d’une fusion
-absorption dissimulée
24
; l’absence de
dialogue au sein des deux établissements a entrainé un retard dans les rapprochements
nécessaires de services administratifs
; la position de l’EPSMR sur la question de l’hébergement
24
D’autant que le cabinet d’audit externe sollicité par le CHGM indiquait dans son rapport de juin 2011
: «
à terme, il est
vraisemblable que l’intention de la tutelle soit de procéder à la fusion des deux établissements
».
27
en son sein des fonctions administratives mutualisées va certainement nécessiter un amendement
au projet et entraîner un coût supplém
entaire. L’annonce de l’avènement d’une direction
commune entre les deux établissements depuis le 1
er
octobre 2015 apparaît bienvenue pour
dynamiser le processus de rapprochement, mais laisse encore de nombreuses questions en
suspens.
1 -
Une amorce de rapprochement par la mise en place de directions communes
Dans un premier temps, il a été décidé de rapprocher à titre d
’
expérimentation certaines
directions administratives existant dans chacun des deux établissements en vue de mutualiser les
compétences et les moyens.
Les premières tentatives datent de 2011-2012. Elles ont concerné le service économique,
le service travaux, le service qualité et la direction des ressources humaines pour le personnel
non médical. Elles n
’
ont pas donné de résultats probants, ce qui a conduit à un retour en arrière.
La mutualisation précipitée de la direction des ressources humaines
s’est traduite par un
manque
de disponibilité et de présence du responsable commun aux deux établissements. Les services
administratifs sont demeurés « dans leurs murs » et la mutualisation a seulement consisté dans le
partage d’un directeur commun.
Fin décembre 2015, trois directions sont théoriquement mutualisées, mais selon des
modalités, des degrés et des réussites divers : deux directions connaissent un rapprochement
embryonnaire, tandis que l
’
une est beaucoup plus avancée dans la mise en commun des
personnels et des méthodes.
Les directions à rapprochement embryonnaire sont :
- la direction des systèmes d
’
information : le directeur du service se partage entre les
deux établissements qui conservent, chacun dans leurs murs, des équipes séparées et un système
d
’
information distinct. S
’
agissant d
’
une direction technique, une plus forte intégration des
personnels et des outils apparaît indispensable, en lien aussi avec la création d
’
un standard
unique.
- la direction des soins : le directeur du service se partage également entre les deux
établissements qui conservent chacun leur propre équipe. Compte tenu de la spécificité des
activités de soins des deux établissements, il paraît difficile - et en tout cas pas prioritaire -
d
’
aller plus avant dans le travail en commun dans ce domaine. Quant à l
’
existence d
’
un seul
dirigeant pour « chapeauter » les soins des deux établissements, elle n
’
apparaît pas optimale dans
la mesure où, à l
’
instar du directeur des ressources humaines, les personnels attendent un contact
étroit et permanent avec lui. Il est à craindre que le problème rencontré avec la mutualisation de
la direction des ressources humaines ne se réédite.
La direction des affaires financières est la direction la plus « intégrée », puisque le
personnel issu des directions financières du CHGM et de l
’
EPSMR est regroupé sur un même
site, distinct des deux établissements. Deux des trois départements qui composent la direction
des affaires financières sont mutualisés : depuis avril 2015 pour le département en charge de
l
’
élaboration du budget et de l
’
analyse financière, avec un expert recettes et un expert dépenses
sur les deux établissements ; depuis octobre 2015 pour le département contrôle de gestion.
La chambre observe que l
’
ambition affichée de mettre en place des directions communes
est
demeurée inaboutie, en l’absence d’une véritable volonté partagée par les deux chefs
d’établissement.
28
2 -
La création du gro
upement de coopération sanitaire de l’Ouest (GCS
-GSO)
La création du GCS-GSO en 2010 a été conçue pour favoriser le rapprochement des
organisations et des moyens des deux établissements
25
. L
’
article 3 de la convention constitutive
dudit groupement précise qu
’
il «
a pour objet de favoriser l
’
utilisation mutualisée des moyens
administratifs, techniques et logistiques des deux établissements de santé en vue d
’
une
optimisation des diverses organisations, administratives, de soins, structurelles nécessaires au
fonctionnement, ou encore des effectifs.
[…]
A cet effet, il organise et gère les processus clés
suivants : la mise en place de directions fonctionnelles communes, un rapprochement des
systèmes d
’
information, une cuisine centrale, les magasins alimentation et général, la pharmacie
centrale, la sécurité des biens et des personnes, l
’
accueil, le standard, le service courrier, les
services techniques, le service transport et le garage, les déchets, la reprographie, la morgue
. ».
Entre 2010 et 2014, les chantiers de mutualisation portés par le GCS-GSO ont peu
évolué.
En février 2015, la convention constitutive du groupement a été modifiée, afin
d’accélérer la mi
se en commun des moyens et des projets et de fluidifier le fonctionnement du
groupement. Des quatre instances consultatives initialement créées
–
commission médicale,
commission sociale, commission investissement, commission de soins infirmiers
–
seule est
restée
la commission sociale. L’objet du groupem
ent a été étendu : il lui appartient de «
piloter
les projets immobiliers, dont en premier lieu l’opération du PSO dans toutes ses dimensions,
dans le cadre d’une
structure de projet partagé
» et de «
définir un schéma managérial commun
aux deux établissements dans l’optique d’une direction commune
».
Une nouvelle fonction a été instituée, celle de directeur du GCS, choisi en accord par les
directeurs des deux établissements. Ce directeur
s’est notamment
vu confier le pilotage du projet
du PSO, avec pour mission de coordonner plusieurs « équipes projet » composées par des chefs
de projet désignés conjointement avec les directeurs des deux établissements. Il lui revient
d’élaborer un portefeuille de projets recouvrant l’ensemble des dimensions nécessaires à la
préparation et à l’ouverture du nouvel établissement, de piloter l’opération de construction en
assurant not
amment le management opérationnel de l’équipe projet, en étant l’interlocuteur
privilégié du groupement titulaire du marché de conception-
réalisation et de l’ATMO et en
mettant en œuvre un plan de communication destiné aux professionnels des deux établisse
ments.
Le directeur du GCS-GSO a distingué un portefeuille de 12 projets, outre le pilotage :
immobilier et maintenance, équipement, achat, organisations des soins et biomédical,
organisation
logistique,
schéma
managérial
commun,
ressources
humaines,
système
d
’information, projet médical, communication, économie générale du projet et, pour finir, plan et
conduite du transfert.
La désignation des directeurs de projet n’a pas été aisée, certaines mettant plusieurs mois
à intervenir, tandis que des directeurs pressentis ont dû être remplacés
Les tableaux de bord d
’
avancement du projet PSO élaborés entre décembre 2014 et fin
mai 2015 par le directeur du GCS-GSO témoignent de la situation de blocage du pilotage dudit
projet. Il n’y a eu d’avancées significative
s que pour trois projets :
- le schéma managérial commun, même si le directeur du GCS-GSO relève que les
messages divergents en interne sur la localisation des fonctions administratives appellent à la
vigilance et que la coopération avec l’EPSMR n’est pas
promue explicitement par la direction du
CHGM ;
25
C’est un modèle désormais coura
nt de coopération entre établissements de santé : s
elon le rapport d’activité 2012 de la
direction générale de l’offre
de soins (DGOS), il y avait à cette date 491 GCS associant des établissements de santé publics et
privés, des établissements médico-sociaux, des centres et des pôles de santé, des professionnels de santé libéraux.
29
-
la communication, à travers l’élaboration d’un plan de communication du PSO et la
diffusion de la lettre d’information mensuelle «
Passerelle » destinée à fournir des informations
sur l’avancement de l’opération du PSO et des coopérations entre l’EPSMR et le CHGM ;
-
et l’économie générale du projet, grâce à l’actualisation et à la fiabilisation du plan
global de financement pluriannuel (PGFP), même si la direction transversale apparaît
insuffisamment soute
nue dans l’élaboration de l’état des prévisions de recettes et de dépenses
(EPRD).
Les autres projets ont, en revanche, connu des retards ou difficultés susceptibles de
compromettre sérieusement l
’avancement de l’opération.
Ainsi :
- en ce qui concerne
l’immobilier et la maintenance, le directeur du GCS souligne
l’absence de visibilité sur le projet, stigmatise un «
projet conduit en vase clos de gré à gré
»,
l’absence de réunions et la mise à l’écart du référent soignant. Il pointe l’absence d’exhaustiv
ité
de la programmation pluriannuelle des investissements des deux sites, qui ne chiffre pas le coût
de l’internat, du self
-
service et de l’hébergement des fonctions administratives et de l’absence de
vision transversale sur les flux (sauf déchets).
- le projet achat
en est resté au stade initial, faute d’investissement du chef de projet
désigné et d’information sur les travaux et actions menés.
- le projet plan et conduite du transfert
n’a pas progressé.
Le GCS-
GSO a souffert de l’alignement managérial
défaillant des deux établissements et
n’a pas été mis en mesure de jouer son rôle de coordination des différents projets
: sa
marginalisation et l’inertie de certains chefs de projets ont été un obstacle à une mutualisation
accrue. Son bilan s’avère déceva
nt.
L
a volonté de l’ARS d’inciter à une direction commune des deux structures de soins
pourrait aider à clarifier les objectifs et les actions correspondantes à mener.
3 -
La création d’une direction commune au CHGM et à l’EPSMR
En vertu de l’article 4 du
décret n° 2005-920
et de l’article 29 du déc
ret n° 2005-921 du
2 août 2005, plusieurs établissements hospitaliers peuvent être gérés par une direction commune,
dans le cadre d’une convention établie à cet effet, «
sur délibération identique des conseils
d’
administration ou de surveillance
». La nomination du directeur commun est décidée par le
directeur général du centre national de gestion sur proposition du directe
ur général de l’agence
de santé.
Si les conseils de surveillance
du CHGM et de l’EPSMR
ont voté en faveur
d’une
direction commune respectivement en août et septembre 2015, cette décision a suscité des
réserves en raison de sa tardiveté
par rapport à l’avancement du projet de PSO
et de sa
prématurité avant toute concertation et consultation des personnels et instances
26
.
Cette décision a pris effet à compter du 1
er
octobre 2015 pour une durée de 4 ans
–
qui
coïncide avec la durée prévue des travaux. Elle apparaît de nature à restaurer le dialogue entre les
deux établissements, à clarifier la ligne du chantier de la mutualisation et à faciliter les accords.
Outre d’acter la création d’une direction commune et de définir sa durée, la convention se
borne à circonscrire son périmètre à sept domaines : 1. Finances, contrôle de gestion et clientèle ;
2.
Systèmes d’information
; 3. Ressources humaines et affaires médicales ; 4. Coordination des
26
Un projet de convention signé par les chefs des deux établissements a été diffusé avant sa soumission aux instances
consultatives.
30
soins ; 5. Qualité et gestion des risques ; 6. Investissements et services techniques ; 7. Services
logistiques et achats. La convention laisse toute initiative au directeur pour déterminer les
contours de la future direction commune.
Le modèle de direction commune a une visée plus intégrative que le groupement de
coopération sanitaire : ce n’est plus une structure
tierce
qui s’efforce de rapprocher les
personnels et les moyens de deux établissements ; ceux-ci sont dirigés par une seule et même
personne qui, en ayant une vision d’ensemble des deux structures, est à même d’impulser et de
contraindre les deux établissements à travailler ensemble.
Comme le résume dans son préambule la convention de direction commune signée entre
les deux établissements, «
une direction commune est la forme juridique permettant d’instaurer
un management convergent reposant sur un seul et même responsable légal des deux
établissements,
tout en préservant l’autonomie juridique (notamment le maintien d’instances
spécifiques) et financière (un budget et des résultats propres) de chacun des deux
établissements
».
Le modèle de direction commune a fait ses preuves comme un mode souple de
coopération entre établissements sanitaires pérenne et efficient
27
, qui n’est pas nécessairement
une étape vers la fusion. Elle aide en effet à une restructuration et une rationalisation de l’offre
hospitalière ; elle paraît bien pensée dans le cadre du PSO compte tenu de la complémentarité
des cœurs de métiers de l’EPSMR et du CHGM.
Elle est justifiée également par les difficultés de recrutement ou les pénuries de certaines
professions médicales et paramédicales ; elle favorise la mutualisation des moyens et des
économies d’échelle en matière d’achat. La direction commune permet en outre de conférer à
l’établissement un véritable poids face aux autorités sanitaires. Au surplus, «
la mise en commun
des temps de travail a pour effet de créer des temps structurés c
’
est-à-dire des mi-temps ou
temps-plein. Ainsi, par exemple, les recrutements d
’
un ingénieur, d
’
un psychologue, d
’
un
diététicien, d
’
un ergothérapeute seront facilités
»
28
.
Les contraintes de la direction commune sont de deux ordres :
- la lourdeur des instances consultatives et décisionnelles : dans la mesure où les
établissements concernés conservent leur autonomie pleine et entière, les instances que sont le
conseil d’administration, le conseil de surveillance, le comité technique d’établissement, la
com
mission médicale d’établissement subsistent dans chaque structure
; le sentiment
d’appartenance à un groupe unique n’est pas évident, d’où les possibles freins à la mobilité du
personnel ;
-
l’éloignement géographique entre les établissements peut induire
une présence non
permanente des directeurs sur site. Il faut veiller à ce que les cadres et agents puissent disposer
d’un interlocuteur ou référent permanent et identifié. La proximité géographique future des deux
établissements devrait supprimer l’inconv
énient de la distance, si tant est que les services
administratifs puissent y être localisés.
La chambre recommande au CHGM d’engager une réflexion sur les attributions des
futures directions communes. Elle pourrait commencer par
l’évaluation du mode de
fo
nctionnement des directions transversales déjà existantes, avant d’intégrer davantage celles
dont le regroupement n’en est qu’à ses balbutiements, en commençant par la direction des
systèmes d’information.
27
P
our reprendre les termes de Mme Céline Episse, auteur d’un mémoire
intitulé « La direction commune, un mode de
coopération entre établissements sanitaires et médico-sociaux pérenne et efficient
–
l’exemple des établissements des vals
d’Aunis et de Saintonge
», Mémoire de l’école nationale de la santé publique, 2007.
28
Ibidem
.
31
Deux autres directions administratives pourraient
ensuite être transversalisées : l’une sur
les achats et la logistique, l’autre sur la qualité et la gestion des risques. En revanche, pour tenir
compte des différences culturelles plus marquées au sein de la direction des ressources
humaines, de la direction des soins et de la direction des affaires médicales, leur mutualisation
pourrait être différée. Les directeurs adjoints, une fois désignés, devraient être incités à travailler
sur des organigrammes cibles afin de tracer l’évolution du rapprochement des
équipes à moyen
terme (anticipation des départs à la retraite, prévision de la réorganisation des services), définir
les besoins en locaux et entamer une convergence progressive du management et du
fonctionnement.
La chambre prend acte que la mise en œuvre d’une direction commune s’est matérialisée
par des avancées en 2016, notamment par la transversalisation de toutes les directions
fonctionnelles, à l’exception de la DRH
- chaque directeur étant chargé de définir, avec le
concours des équipes, les modalités organisationnelles les plus efficientes. Elle a facilité la
désignation des chefs de projet et favorise le portage d’ensemble du projet du nouvel hôpital
29
.
4 -
Le devenir du GCS-GSO
Le
choix d’une
direction commune pose la question de son articulation avec le
GCS-GSO et avec ses douze projets et chefs de projet, même si le directeur du groupement
précise que «
la convention de direction commune se contente de lister les domaines fonctionnels
susceptibles d
’
intégrer la direction commune
» et qu
’
«
il ne faut pas comparer cette liste avec
les 12 projets qui composent l
’
opération
».
Le directeur commun au CHGM et à l’EPSMR partage le constat de la chambre selon
lequel
l’instauration d’une direction monocéphale rend obsolètes certains projets (pilotage) et
facili
te le développement d’autres projets (schéma managérial commun, communication) qui
étaient initialement menés par le GCS GSO.
Certains domaines identifiés dans le périmètre d
’
action de la future direction commune
sont identiques à ceux portés par le groupement (systèmes d
’
information) ; certains domaines
fusionnent deux projets (services logistiques et achats ; d
’
autres apparaissent nouveaux
(finances, contrôle de gestion et clientèle) ou voient leur champ soit redessiné (investissements et
services techniques), soit étendu (ressources humaines et affaires médicales).
La question de la permanence du GCS-GSO se pose, selon la chambre, à l
’
aune de cette
direction commune qui fragilise sa raison d
’
être. Rétrospectivement, le groupement apparaît
comme une structure provisoire chargée d
’
aider au rapprochement des mentalités ; s
’
il demeure
opérationnel, concurremment avec la direction commune nouvellement institué, il risque de faire
doublon sur un certain nombre de sujets et de favoriser une organisation de structures qui suivent
le PSO, peu lisible et peu compréhensible.
La chambre prend acte de la décision d’affecter le
directeur du GCS-GSO au CHGM en qualité de directeur du projet du nouvel hôpital.
5 -
Les locaux administratifs du futur hôpital
D’après l’
ancien directeur du CHGM
, il était initialement prévu que l’EPSMR regroupe
les services administratifs des deux établissements et héberge également l’internat, en
contrepartie de quoi le futur hôpital devait rassembler les deux pharmacies à usage intérieur
(PUI).
29
Un cadre de santé est à nouveau associé au pilotage du projet « immobilier et maintenance » ; le démarrage du projet « plan et
conduite du transfert » devrait être programmé courant 2017.
32
En 2015, la concrétisation de ce regroupement de services apparaît fragilisée, voire
remise en cause :
d’une part, par l’évolution du projet médical de l’EPSMR qui a abandonné
l’idée de créer des
unités de soins sur un autre site et ne serait corrélativement plus à même de
libérer les locaux destinés à accueillir les services administratifs du futur PSO
30
, d’autre part et
surtout, par le sous-
dimensionnement initial et l’absence de véritable réflexion sur les besoins en
locaux pour regrouper tous les services administratifs. E
n 2009, l’EPSMR a été chargé
d’héberger l’ensemble des services administratifs du PSO. Outre l’absence d’engagement formel
contraignant,
aucune étude n’a été faite à cette époque ni après pour recenser les personnels
existants dans les services de chaque établissement, les effectifs cibles, la superficie des locaux
existants à l’EPSMR
et s’assurer de leur adéquation.
Les trois bâtiments neufs envisagés pour le futur hôpital sont dédiés exclusivement aux
soins hormis quelques services généraux hébergés en rez-de-chaussée et de-jardin
31
; ils ne
pourraient intégrer des services administratifs qu’au prix d’une révision complète du projet, ce
qui l’exposerait non seulement à un important retard de livraison mais également à un surc
oût
conséquent. Deux options resteraient envisageables : soit construire, le long de la voie d’accès
aux ambulances, un bâtiment administratif au risque de réduire le projet de parcours santé prévu
pour les patients ; soit construire un nouveau bâtiment à
l’Ouest des trois bâtiments prévus, en
abandonnant le projet de développer l’activité libérale et un centre de dialyse. L’actuel directeur
du CHGM a fait état d’une première estimation pour la construction de bureaux destinés à
accueillir 120 agents : il e
n coûterait 1,2 M€.
L
a perspective d’un investissement complémentaire mobilisant des surfaces du parcours
de santé et la réserve foncière prévue pour des activités de soins n’é
tait pas envisagée selon
l’établissement
. Il entrevoit trois options pour localiser les fonctions logistiques, techniques et
administratives qui ne disposent pas encore de surfaces dans le projet considéré :
-
densification des surfaces tertiaires de l’EPSMR pour créer des ensembles fonctionnels
mutualisés : directions administratives, ateliers et maintenance ;
-
construction d’un bâtiment complémentaire au pied de la passerelle reliant le futur
hôpital à l’EPSMR
;
- maintien en centre-
ville de certaines activités de consultation et notamment de l’équipe
de liaison et soins en addict
ologie (ELSA) et du centre gratuit de dépistage, d’information et de
diagnostic (CEGID).
La chambre relève le manque de réflexion partagée entre les deux établissements lors de
la phase d’
expression des besoins pour cette opération,
s’agissant des services
administratifs ;
ces derniers représentaient en mars dernier, selon l’établisse
ment 152 équivalents temps plein
travaillés (ETPR) soit 17 % des personnels non médicaux.
En novembre 2015, le nouveau directeur des deux établissements a lancé une consultation
pour une «
mission d’appui à la définition de scénarii pour la localisation des fonctions
techniques, logistiques et administratives du PSO ». La chambre estime que le recours à un
prestataire externe, prive les deux établissements de l’occasion de faire
coopérer directement
leurs services au sein d’un nouveau projet partagé. Le plan de financement du projet pourrait en
être impacté
alors qu’il est censé permettre la livraison d’un hôpital opérationnel, non réductible
aux seuls soins.
30
L’actuel directeur du CHGM, par ailleurs directeur de l’EPSMR, s’est étonné qu’il ait été question de transformer deux unités
d’hospitalisation en services administratifs, alors qu’il y a trois fois moins de lits en santé mentale à La Réunion par rapp
ort à
la moyenne nationale.
Il indique que cette transformation n’est pas une piste envisagée.
31
Trois des six demeures historiques devraient accueillir une cafétéria, un lieu de cultes et la maison des usagers.
33
La chambre invite le CHGM à veiller à ce que les bâtiments administratifs et logistiques
soient achevés au moins concomitamment à la livraison des bâtiments des soins ; elle rappelle
qu’il est toutefois possible
,
en dehors de l’accueil
, que les services administratifs soient répartis
par directions mutualisées dans les locaux de l’EPSMR et dans les anciens bâtiments du CHGM.
Elle lui recommande de trouver une solution en faveur d’un
e mutualisation accrue des services
administratifs.
V -
LES RISQUES ECONOMIQUES ET PATRIMONIAUX
Le CHGM
dispose d’une parcelle d’une superficie confortable pour développer son futur
hôpital
; il envisage cependant d’héberger un opérateur de santé privé afin que celui
-ci y exerce
une activité de dialyse. Quant au site qu’il occupe actuellement en centre
-ville de Saint-Paul, il
n’est pas certain d’en être propriétaire, ce qui
hypothèque sa reconversion.
A -
L
’hébergement d’un opérateur de santé privé
sur le site du futur hôpital
Le CHGM a réservé une partie de l’assiette du futur hôpital
,
d’une superficie de
7 000 m², en vue du
développement d’une activité de dialyse par une clinique privée. Ce projet
est
encore en phase de réflexion quant aux modalités d’hébergement de cette activité : le
nouveau directeur a indiqué fin décembre 2015 être dans l’attente de savoir quel opérateur serait
effectivement le détenteur de l’autorisation d’exercer l’activité de dialyse. En l’état actuel des
choses, la société de dialyse Sainte-Clotilde - appartenant au groupe de santé Clinifutur - a
obtenu de l’ARS une autorisation pour exercer une activité de « traitement de l’insuffisance
rénale chronique par la pratique de l’épu
ration extra-
rénale selon la modalité de l’hémodialyse en
centre » sur le site du futur hôpital.
Le dossier a connu un rebondissement :
La commission spécialisée d’organisation des soins, qui examinait les deux projets
concurrents portés par l’association
pour l’utilisation du rein artificiel à
La Réunion (AURAR) et
par la société de dialyse Sainte-Clotilde, avait émis un avis favorable au premier projet et
défavorable au second, au motif de l’absence d’engagement précis et réel du CHGM en faveur
de la mise à disposition du foncier sur le site du futur hôpital et sur les coopérations nécessaires à
l’autorisation sollicitée.
Or, au cours de la séance d’examen des deux projets, la société a remis une convention
cadre portant projet médical partagé entre le CHGM et le groupe Clinifutur. Cette convention
signée deux jours plus tôt, comportait plusieurs engagements dont la mise à disposition d’une
parcelle du site du futur hôpital pour l’implantation des activités d’hémodialyse. La commission
a donc rendu un avis favorable au projet porté par la société de dialyse de Sainte-Clotilde et
estimé que le projet porté par l’AURAR présentait des insuffisances en ne garantissant
notamment pas une implantation au sein d’un établissement de santé. L’autorisation a été
accordée à la société de dialyse Sainte-Clotilde fin mars 2014.
L
’
ancien et le nouveau directeur du CHGM conviennent toutefois du caractère
uniquement programmatique de la convention-cadre ainsi dessinée. Elle ne confère aucune
34
obligation juridiquement contraignante au CHGM et va au-delà des engagements que les deux
parties peuvent se consentir valablement
32
.
Cette autorisation, contestée
par l’AURAR, fait l’objet d’un contentieux administratif
actuellement pendant.
La chambre observe que le CHGM n’a pas fait l
e choix de candidater en propre ou à
travers un partenariat pour exercer une activité source de recettes
33
.
Elle l’invite à engager une réflexion sur cette alternative en cas d’annulation de
l’autorisation par le juge administratif. Si l’autorisation était
validée, la chambre lui
recommande, en tout état de cause, de privilégier, pour le cas où le CHGM hébergerait cette
activité sur son nouveau site, la location d’une partie de son assiette foncière plutôt que la vente.
Il pourrait aussi négocier l’hébergement d’une activité de dialyse sur son site en contrepartie
d’une offre médicale étoffée
: l’hôpital pourrait obtenir le développement de la chirurgie
cardiaque en son sein en récupérant la table de coronographie dont la société Clinifutur dispose à
la clinique Sainte-
Clotilde, à quelques encablures de celle qu’utilise le CHU Nord, alors que les
territoires de l’Ouest et du Sud en sont dépourvus. Ce partenariat pourrait apparaître plus
avantageux.
B -
Le devenir du site de l
’
actuel CHGM
Le déménagement du CHGM sur le site du Grand-Pourpier est supposé entraîner le
transfert de l’ensemble
des services qui s
’
y trouvent
. Outre le problème de l’anticipation du plan
et de la conduite dudit transfert, ce déménagement pose la question du devenir des bâtiments
actuellem
ent siège de l’hôpital
. Ceux-
ci ne manquent pas d’atouts
: ils sont situés dans le centre
historique de Saint-
Paul et sont relativement bien entretenus. Dès 1999, le bureau d’études
Hospiconseil invitait «
à court terme à s’interroger sur la requalificatio
n du site représent
[ant]
un enjeu de 2 hectares en centre-ville
».
1 -
Le projet de pôle paramédical
Interrogé sur le devenir des anciens bâtiments, l
’ancien
directeur a indiqué qu
’
il serait
pertinent selon lui de créer un pôle « paramédical », regroupant des services disséminés déjà
existants tels que l
’
EHPAD, le centre de lutte contre l
’
addictologie, la maison des adolescents,
des salles de formation…, et accueillant, en outre, une résidence
-service. Le nouveau directeur
interrogé partage la vision d’une rec
onversion du site vers une orientation de santé publique, de
« village intergénérationnel ».
Ce projet de reconversion pourrait apparaître comme une solution d
’
avenir à un triple
point de vue :
- au regard de l
’
offre de soins existante dans l
’O
uest de La Réunion, qui ne recèle aucun
lit long séjour ;
- au regard du faible intérêt économique que représenterait la vente desdits bâtiments.
Ceux-ci ont été évalués à 3,9
M€
par le service des domaines, hors frais de remise en état
34
.
32
Il est notamment question dans cette conventio
n de l’exploitation d’un service de réanimation –
inexistante dans l’ouest
- par
le groupe Clinifutur au sein du futur hôpital
, alors que seule l’ARS
est compétente pour délivrer l’autorisation d’exercer cette
activité et que ni le CHGM ni le groupe privé
n’en dispose.
33
D’après l’actuel directeur
, la dialyse à La Réunion re
présente un chiffre d’affaires de 80
M€
.
34
Le
centre hospitalier estime à 2 M € le coût de la déconstruction et de la dépollution.
35
- et au regard des contraintes de protection du patrimoine qui pourraient peser sur ces
bâtiments historiques
35.
2 -
Les obstacles au projet
Ce projet semble se heurter à trois obstacles :
- Il n
’
est pas certain que les bâtiments de l
’
ancien hôpital soient la propriété du CHGM,
lequel est, d
’
après les dires de l
’
actuel directeur, en train
d’œuvrer
pour en être reconnu le
propriétaire. Ces bâtiments feraient partie des anciens biens de l
’É
tat cédés au département qui
en aurait donné l
’
usufruit à la commune de Saint-Paul aux fins d
’
y exploiter ce qui s
’
appelait à
l
’
époque l
’
hospice civil communal.
La question de la propriété des biens des « anciennes colonies » transformées en
départements d’outre
-mer par la loi du 19 mars 1946 demeure complexe.
La complexité de la propriété des bâtiments hospitaliers
Le tribunal administratif de Saint-Denis a notamment eu à connaître en 2006 d
’
une
demande du département de La Réun
ion d’enjoindre au
centre hospitalier départemental (CHD)
Félix Guyon d’
évacuer les immeubles du « camp Ozoux » situés à Saint-Denis
, sièges d’activités
du CHD. Dans un jugement définitif du 27 décembre 2006, le tribunal a rejeté sa demande et
jugé :
- en premier lieu, que les nouveaux départements d
’
outre-mer créés en 1946 ont hérité la
propriété du domaine public et privé des anciennes colonies, de sorte que le département de La
Réunion, et non l
’État
, est propriétaire des immeubles du Camp Ozoux
–
sans que le décret de
mai 1956 qui a créé le CHD n
’
ait procédé au transfert de propriété au profit de
l’établissement de
ces immeubles ;
- en second lieu, il appartient à l
’État
, en vertu des principes généraux qui régissent le
domaine public, de décider, pour un motif d
’
intérêt général, de procéder à un changement
d
’
affectation d
’
une dépendance du domaine public d
’
une collectivité territoriale, même sans
l
’
accord de celle-ci ; en l
’
espèce, par le décret portant création d
’
un CHD à La Réunion, l
’État
a
donné en dotation à cet établissement les immeubles du Camp Ozoux, de sorte que
, d’une part,
le
CHD Félix Guyon justifie bien d
’
un titre à occuper lesdits immeubles, d
’
autre part, l
’État
est seul
compétent pour modifier le changement d
’
affectation qu
’
il a décidé
–
à l’exclusion du
département.
Selon l’arrêté du 30 juin 1948 portant répartition des biens de l’ancien domaine colonial
dans les départements de la Guadeloupe, de la Guyane française, de la Martinique et de La
Réunion
, l’«
asile des aliénés
» et «
divers bâtiments en maçonnerie et bois
» situés à Saint-Paul
sont, comme les bâtiments en maçonnerie du camp Ozoux, attribués au département et
continuent à être affectés à l’asile des aliénés.
Si tant est que cette expression ne doive pas être restreinte à l’activité de santé mentale
mais en
glober l’ensemble de l’activité hospitalière, les bâtiments du CHGM seraient la propriété
du département de La Réunion. La chambre ignore toutefois si l’État ou le département ont pris
ultérieurement des décisions de dotation, d’affectation ou de mise à di
sposition desdits bâtiments
au profit du CHGM.
35
La chambre n’a obtenu aucune information à ce sujet
du CHGM qui paraît ignorer le statut de ses bâtiments au regard de
cette législation. Il est toutefois raisonnable d’imaginer que certains d’entre eux pourraient recevoir une protection à ce t
itre.
36
- Par une déli
bération de son conseil d’administration de décembre 2015, le CHGM s’est
engagé à céder à la commune de Saint-Paul «
le terrain compris entre la rue Royale et la rue de
la Caverne
»
–
ce qui correspond à l
’
emprise foncière de l
’
actuel hôpital
–
en contrepartie de
l’acquisition par la commune à son profit du terrain d’assiette du futur hôpital.
Si cette
délibération accrédite la propriété originelle du CHGM, elle formalise également le renoncement
de ce dernier à conserver ses droits de propriété sur son siège actuel.
- La programmation
pluriannuelle d’investissement
du PSO* prévoyait la vente pure et
simple des anciens bâtiments
; cette vente n’était pas intégrée au plan de financement. Le
nouv
eau directeur a indiqué qu’une réactualisation de l’ensemble de la PPI est prévue pour
remettre à jour l’économie générale du projet.
La chambre
prend acte qu’une expertise a été engagée en mai 2016 sur la fiabilisation des
immobilisations en accord avec les services fiscaux et de la commune de Saint-Paul. Elle invite
le CHGM à poursuivre
, en concertation avec l’État, le département de La Réunion
et la
commune de Saint-Paul, la clarification de la propriété et le devenir des bâtiments actuellement
sièges de
l’hôpital, notamment pour optimiser leur réemploi.
37
ANNEXE
Chronologie des différents contrats conclus en vue de la réalisation du futur hôpital
Date
Objet et coût des contrats
Mission de campagne de reconnaissance de sol
5/11/2009
Remise du rapport préliminaire par la sté Geiser :
6 000
€
Mission de mise en comptabilité du POS valant PLU sur les terrains du futur hôpital
07/03/2012
Signature par le CHGM du devis du bureau d
’
études Eric Sibaud ayant pour objet la mise en comptabilité du POS sur tes terrains du futur
hôpital :
6 500 € HT (7
052 € TTC)
Marché d
’
assistance à maîtrise d
’
ouvrage (ATMO)
07à11/12/2009 Envoi et parution de l
’
avis d
’
appel public à la concurrence au Journal officiel de l
’
Union européenne, au bulletin officiel des annonces de
marchés publics et au JIR
01/04/2010
Acte d
’
engagement - Notification du marché à la société Icade Promotion :
3 281 025
€ HT (3
559 912
€ TTC)
09/01/2013
Avenant n° 1 actant la substitution de la société Icade Promotion logement à la sté initiale
30/08/2013
Avenant n° 2 ajoutant de nouvelles prestations (révision, mise à jour programme) :
90
500 € HT (98
192
€ TTC)
19/01/2015
Avenant n° 3 ajoutant de nouvelles prestations (dimensionnement besoins et spécifications attendues de la cuisine relais :
5 000 € HT (5
425 €
TTC)
Marché d
’
assistance à maîtrise d
’
ouvrage haute qualité environnementale (HQE)
03/05/2010
Signature du marché avec la sté Sicle AB :
198 800
€ HT (214
830
€ TTC)
22/04/2013
Notification de l
’
avenant n° 1 majorant la phase « choix des groupements et assistance aux contrats de travaux de concepteur-réalisateur », le
nombre de projets à analyser passant de 3 à 5 :
18
900 € HT (20
507
€ TTC)
16/01/2014
Notification de l
’
avenant n° 2 ayant pour objet une analyse du nouvel APS suite à la mise au point du marché de conception-réalisation et à
mise à jour du programme fonctionnel :
12
600 € HT (13
671
€ TTC)
Marché d
’
études préalables (4 lots)
25et28/06/2010 Envoi et parution de l
’
avis d
’
appel public à la concurrence
16/08/2010
Signature des lots n° 1, n° 3 et n° 4 : 17 688 + 950 + 4200 =
22 838
€ HT (25
103
€ TTC)
27/08/2010
Signature du lot n° 2 :
4 500
€ HT (4
557
€ TTC)
Marché de conception-réalisation
18et23/06/2010 Envoi et parution de l
’
avis d
’
appel public à la concurrence
38
Date
Objet et coût des contrats
26/11/2010
Notification du rejet de la candidature de la société Les constructeurs de Bourbon
26/04/2011
Requête en indemnisation au TA de la sté Les constructeurs de Bourbon (req n° 1100391)
20/04/2012
Notification au groupement Demathieu et Bard de ce que son offre a été retenue
04/05/2012
Notification du rejet de l
’
offre de la société Vinci
12/05/2012
Référé pré-contractuel de la sté SBTPC (Vinci) au TA (req n° 1200431)
01/06/2012
Ordonnance de rejet du juge des référés
23/08/2013
Notification du marché public de travaux au groupement Demathieu et Bard (tranche ferme + 4 tranches conditionnelles) :
97 791 484
€ HT
(106 103 760
€
TTC)
06/03/2014
Jugement de rejet de la requête de la société Les constructeurs de Bourbon
21/04/2015
Notification de l
’
avenant n° 1 imposant de tenir compte des modifications du programme et de produire une révision du dossier APS :
560 000
€ HT
(607 600
€ TTC)
15/06/2015
Notification de l
’
avenant n° 2 actant le départ d
’
un co-traitant et transférant à Demathieu et Bard les prestations correspondantes
30/09/2015
Notification de l
’
avenant n° 3 ayant notamment pour objet d
’
exécuter les phases APD et PRO en tenant compte de la validation par le CHGM,
la commande d
’
étude de faisabilité technico-économique concernant la distribution en fibre optique, la cuisine relais et la ferme
photovoltaïque :
322 027
€ HT (349
399
€ TTC)
Marché de contrôle technique
19/8/2011
Signature de l
’
acte d
’
engagement avec la sté Bureau Véritas et Socotec Réunion :
300 000
€ HT (325
500
€ TTC)
02/07/2014
Avenant n° 1 confiant au contrôleur technique l
’
analyse de l
’
APS n° 2 :
8 559
€ HT (9
286
€ TTC)
Marché de coordonnateur sécurité santé
22/09/2011
avis d
’
appel public à la concurrence
09/05/2012
Notification de l
’
acte d
’
engagement à la sté Bureau Véritas :
35 475
€ HT (38
490
€ TTC)
Avant-étude de faisabilité pour l
’
installation d
’
une centrale photovoltaïque sur le futur hôpital
11/2014
Remise de l
’
avant-étude par la société Solartrade
20/03/2015
Devis n° 51 : honoraires du gpt pour les études de la ferme photovoltaïque
36
: 9 200
€ HT (9
982
€ TTC)
Missions d
’
expertise en vue de soumettre le futur hôpital au projet Prebat de l
’
ADEME (3 contrats)
10/03/2015
Signature de l
’
acte d
’
engagement pour la mission d
’
expertise santé/construction (analyse santé et qualité de l
’
air) confiée à la SARL Medieco
Conseil et formation :
6500 € HT*
10/03/2015
Signature de l
’
acte d
’
engagement pour la mission d
’
assistance à maîtrise d
’
ouvrage sur les objectifs énergétiques liés au cahier des charges
36
D’après
le CHGM
, l’étude Solartrade a été commandée pa
r le groupement puis refacturée
à l’établissement
et consiste bien en une dépense additionnelle.
39
Date
Objet et coût des contrats
Prebat (analyse thermique) confiée à la sté SOLENER :
11 620
€ HT*
03/03/2015
Proposition par la sté Ceteff d
’
une mission d
’
assistance à maîtrise d
’
ouvrage sur les objectifs GTB (gestion technique du bâtiment) liés au
cahier des charges Prebat :
15 390
€ HT*
*
Les contrats indiquent que les prestations seront rémunérées par application aux quantités réellement exécutées des prix du bordereau de prix unitaires joint et
que le montant fixé est le montant maximum du marché.
Marché d
’
interface entre le BET Sicle AB, les experts et acteurs du projet afin de soumettre le projet du futur hôpital au programme Prebat
20/02/2015
Devis de la sté Sicle AB pour servir d
’
interface en phase PRO entre 3 expertises missionnées afin de soumettre le futur hôpital au programme
Prebat de l
’
Ademe
10/03/2015
Signature du marché :
4 500
€ HT (4
882
€ TTC)
Marchés d
’
assurances construction
?
Appel d
’
offres en vue de la passation d
’
un marché d
’
assurance pour 2 lots (lot 1 : dommage ouvrage avec contrat collectif de responsabilité
décennale et lot 2 : responsabilité du maître d
’
ouvrage)
30/09/2015
Acceptation du CHGM de l
’
offre de la sté Gras et Savoye pour le lot 2 : responsabilité du maître d
’
ouvrage du fait des travaux :
19 126
€ HT
(20 831
€ TTC)
30/09/2015
et 07/10/2015
Acceptation du CHGM et notification par la sté Gras et Savoye au CHGM de l
’
acceptation de son offre pour le lot 1 : assurance dommages
ouvrage et contrat collectif de responsabilité décennale :
747 031, 72
€ HT (815
387,79
€ TTC)
Marché d
’
appui à la définition de scénarii pour la localisation des fonctions techniques, logistiques et administratives du PSO
03/11/2015
Envoi de l
’
avis d
’
appel public à la concurrence
(estimation : 30 000
€)
10/12/2015
Date limite de réception des offres
Source :
CRC, d’après les informa
tions communiquées par le CHGM.
Réponse de M. Laurent Bien
Directeur général du centre hospitalier Gabriel Martin
(ci-jointe)
____________________
Article L. 243-5, alinéa 4 du code des juridictions financières :
«
Les destinataires du rapport d’observations disposent d’un délai d’un mois pour
adresser au greffe de la chambre régionale des comptes une réponse écrite. Dès lors
qu’elles ont été adressées dans le délai précité, ces réponses sont jointes au rapport.
Elles engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. ».
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