28-30, rue Pasteur – CS 71 199 - 21011 DIJON Cedex – Téléphone : 03.80.67.41.50 – Télécopie : 03.80.36.21.05
crc@bourgogne-fc.ccomptes.fr
Le Président
RS/CS/FB – n° 15 –ROD2-BDC-26
Dijon, le 31 août 2015
RECOMMANDE AVEC
AVIS DE RECEPTION
PJ : une annexe
Monsieur le Président,
Par une lettre du 23 juillet 2015, je vous ai communiqué le rapport d'observations définitives de la chambre
régionale des comptes de Bourgogne, Franche-Comté sur la gestion de la Chambre de Commerce et d'Industrie
de Bourgogne afin vous puissiez lui apporter une réponse.
Le délai légal d’un mois imparti aux destinataires d'un rapport d'observations définitives pour adresser leur
réponse écrite à la chambre régionale des comptes étant expiré, j'ai l'honneur de vous notifier le rapport
d'observations définitives ci-dessus mentionné.
Est jointe à ce rapport la réponse reçue, en l'occurrence votre lettre en date 3 août 2015.
En application des dispositions de l'article L. 243-5 du code des juridictions financières, il vous appartient de
communiquer ce rapport d'observations définitives à l'assemblée délibérante, dès sa plus proche réunion.
En conséquence, ce rapport doit être inscrit à l'ordre du jour de l'assemblée délibérante, joint à la convocation
adressée à chacun de ses membres et donner lieu à un débat
.
Monsieur Benoit de CHARETTE
Président de la Chambre de Commerce et
d'Industrie de Bourgogne
Place des nations Unies
B.P. 87 009
21070 DIJON Cedex
2
Dès qu'aura eu lieu la première réunion de l'assemblée délibérante suivant sa réception, il deviendra
communicable aux tiers en vertu des dispositions de l'article R. 241-18 du code des juridictions financières. Je
vous saurais donc gré de bien vouloir me faire connaître la date de cette réunion.
Enfin, je vous précise qu'en application des dispositions de l'article R. 241-23 du code des juridictions
financières, une copie du rapport d'observations définitives est transmise au préfet et au directeur régional des
finances publiques.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération la plus distinguée.
Roberto SCHMIDT
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
1/38
RAPPORT D
’
OBSERVATIONS DEFINITIVES SUR LA
GESTION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D
'
INDUSTRIE
DE BOURGOGNE
- EXERCICES 2010 ET SUIVANTS -
***********
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
2/38
SOMMAIRE
1.
PROCEDURE, PLAN DE CONTROLE ET THEMES DE CONTROLE
........................................
6
2.
PRESENTATION GENERALE DE LA CCIR BOURGOGNE
........................................................
6
3.
ÉLEMENTS D’ANALYSE FINANCIERE
.......................................................................................
7
3.1. LA FIABILITE DES COMPTES
.....................................................................................................
7
3.2. ANALYSE DU BILAN
....................................................................................................................
8
3.2.1. DES CAPITAUX PROPRES EN FORTE PROGRESSION SUR LA PERIODE
.........................
8
3.2.2. UNE FORTE HAUSSE DE LA CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT ET DU FONDS DE
ROULEMENT
.......................................................................................................................................
8
3.2.3. DES DISPONIBILITES D’UN NIVEAU ELEVE
...........................................................................
9
3.2.4. UN ORGANISME PEU ENDETTE
..............................................................................................
9
3.3. ANALYSE DE L’EXPLOITATION
...............................................................................................
10
3.3.1. DES CHARGES ET DES PRODUITS EN NETTE AUGMENTATION
.....................................
10
3.3.2. LE PRODUIT FISCAL ET LES REVERSEMENTS AUX CCIT
.................................................
12
3.4. LES RECETTES FISCALES 2014 ET LES PERSPECTIVES POUR LES ANNEES SUIVANTES
....................................................................................................................................................
16
3.4.1. UN BUDGET 2014 DIFFICILE A ETABLIR FAUTE DE VISIBILITE FISCALE
.........................
16
3.4.2. DES PERSPECTIVES FISCALES EN FORTE DIMINUTION POUR LES ANNEES
SUIVANTES
.......................................................................................................................................
18
4.
UN CADRE JURIDIQUE NATIONAL PEU CONTRAIGNANT ET INCERTAIN
..........................
20
4.1. LE MAINTIEN DE CCIT JURIDIQUEMENT AUTONOMES
.......................................................
20
4.2. LA REGLE DU DOUBLE MANDAT
............................................................................................
20
4.3. LES REGLES DE VOTE
.............................................................................................................
20
4.4. LA FAIBLESSE DES COMPETENCES SPECIFIQUES DES CCIR
...........................................
20
4.5. L’ABSENCE DE SIGNATURE DE LA CONVENTION D’OBJECTIFS ET DE MOYENS
...........
21
4.6. LE FAIBLE ENCADREMENT REGLEMENTAIRE DU CONTENU DES SCHEMAS
..................
21
4.7. DES INCERTITUDES SUR LA FISCALITE NUISIBLES AU PILOTAGE DU RESEAU
CONSULAIRE
....................................................................................................................................
21
5.
L'INSUFFISANT RENFORCEMENT DE L’ECHELON REGIONAL
DU RESEAU CONSULAIRE
BOURGUIGNON
................................................................................................................................
21
5.1. RAPPEL DES OBJECTIFS INITIAUX
........................................................................................
21
5.2. L’INSUFFISANTE MUTUALISATION DES SERVICES CONSULAIRES
...................................
22
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
3/38
5.3. UNE HARMONISATION ENCORE INSUFFISANTE DES DISPOSITIFS STATUTAIRES
........
24
5.4. L’ABSENCE DE RATIONALISATION DES IMPLANTATIONS IMMOBILIERES CONSULAIRES .
....................................................................................................................................................
25
5.5. UNE DISPARITE DES COUTS ENCORE PEU CORRIGEE PAR L’ACTION REGIONALE
......
26
5.6. L'APPORT INSUFFISANT DES SCHEMAS DIRECTEUR ET SECTORIELS A L'INTEGRATION
REGIONALE
.......................................................................................................................................
26
5.6.1. LE SCHEMA DIRECTEUR
.......................................................................................................
26
5.6.2. LA NECESSAIRE REVISION DU SCHEMA DIRECTEUR
.......................................................
27
5.6.3. LES SCHEMAS SECTORIELS
................................................................................................
28
5.7. LE DEPLOIEMENT D’UNE COMPTABILITE ANALYTIQUE COMMUNE A PARFAIRE
...........
28
5.8. LES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT COURANT DE LA CCIR
........................................
29
5.8.1. DONNEES GLOBALES
............................................................................................................
29
5.8.2. L’HARMONISATION DES FRAIS DE MISSION DES AGENTS
..............................................
29
5.9. LA DUREE DU TRAVAIL
............................................................................................................
31
5.10. LE FONDS SOCIAL
...................................................................................................................
32
6.
LA FORMATION
.........................................................................................................................
32
6.1. LE SCHEMA SECTORIEL FORMATION EMPLOI
.....................................................................
32
6.2. LA FORMATION INITIALE
.........................................................................................................
32
6.2.1. LES ECOLES DE GESTION ET DE COMMERCE
..................................................................
32
6.2.2. LE RESEAU REGIONAL DES CENTRES DE FORMATION D’APPRENTIS
..........................
33
6.3. LA FORMATION CONTINUE
.....................................................................................................
35
7.
L’AVENIR DU RESEAU CONSULAIRE EN BOURGOGNE ET EN FRANCHE-COMTE
...........
36
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
4/38
SYNTHÈSE
Si la révision générale des politiques publiques (RGPP) était censée avoir un impact sur le
réseau des CCI en consacrant la montée en puissance des échelons national (ACFCI) et régional
(CCIR), force est de constater que le réseau consulaire bourguignon n’a été que peu modifié par la
mise en oeuvre de la la loi n
o
2010-853 du 23 juillet 2010 relative aux réseaux consulaires, au
commerce, à l’artisanat et aux services. Là où la RGPP aurait dû se traduire par une double
contrainte juridique et budgétaire, l’inverse s’est produit.
D’un point de vue juridique, le nouveau cadre législatif et réglementaire a conservé
l’autonomie juridique des CCI territoriales (CCIT), qui se traduit par une autonomie encore très
ancrée en Bourgogne. Le nouveau cadre normatif voit désormais coexister des CCIT et une CCIR
autonomes juridiquement, amenées à s’entendre pour se partager les ressources financières et
humaines, pour mener à bien des projets d’intérêt régional et infrarégional, pour mutualiser certaines
fonctions ou missions, voire, plus profondément, pour remodeler le réseau d’un point de vue tant
juridique qu’immobilier. La composition même de l’assemblée générale (AG) ou du bureau de la
CCIR – organes exclusivement composés d’élus des CCIT – combinée aux règles de majorité
prévues par le code de commerce peut conduire à des situations de blocage, comme ce fut le cas
avec l’annulation en dernière minute de l’AG de la CCIR de Bourgogne qui devait se tenir le
23 octobre 2014.
D’un point de vue budgétaire et contre toute attente, les ressources fiscales du réseau
consulaire ont été plus élevées en 2012 ou 2013 que précédemment, alors que le contexte de la
réforme consulaire était normalement celui de la révision générale des politiques publiques.
L'aisance budgétaire de ces années, combinée à l’absence de projets ambitieux financés par la
CCIR de Bourgogne, a permis à cet organisme d’augmenter substantiellement sa capacité
d’autofinancement et son fonds de roulement, cependant que son endettement, déjà faible en début
de période examinée, diminuait encore jusqu’en 2014. La CCI régionale, comme certaines CCIT du
ressort, a ainsi pu constituer des réserves qui auraient pu s’avérer utiles pour pallier l’absence de
mesures d’économies structurelles, mais qui sont appelées à fondre en raison du prélèvement
exceptionnel sur le fonds de roulement des organismes consulaires en 2015 et de la substantielle
diminution des ressources fiscales affectées à ces organismes entre 2015 et 2017
1
.
Au cours de la période contrôlée (2010-2014), , l’augmentation des ressources fiscales n’a
pas encouragé la CCIR et les CCIT de Bourgogne, comme initialement envisagé par le législateur, à
accélérer le processus de rationalisation de leur organisation : les mutualisations envisagées n’ont
pas été mises en oeuvre ou insuffisamment, en particulier en matière de communication, de gestion
des ressources humaines, de services des finances, de services juridiques et commande publique
ou encore de l’information économique. En 2014, la part du budget et des effectifs de la CCIR par
rapport aux budgets et effectifs des CCIT de Bourgogne restait insuffisante pour structurer
réellement le paysage consulaire bourguignon. L’insuffisante restructuration du réseau consulaire
justifie le constat dressé par le plan stratégique pour une adaptation des missions et de l’organisation
consulaires à la diminution de la ressource fiscale, validé le 18 décembre 2014, par la CCIR : il
apparaît «
nécessaire de réviser la totalité du modèle économique
», ce qui nécessite notamment
des réductions de dotations et de subventions, des remises en cause de mises à disposition d’agents
et la réduction des prestations gratuites aux entreprises. Les choix qui n’ont pas été faits entre 2011
et 2014 faute notamment de contrainte budgétaire devront l’être à compter de 2015, ce dont
l’organisme contrôlé a parfaitement pris conscience.
Le contexte territorial marqué par la fusion à venir des régions Bourgogne et Franche-Comté
ne manquera pas d’influer sur la structuration consulaire de ces deux régions. À compter de 2015,
toute décision qui a un impact significatif sur la structuration du réseau consulaire bourguignon ne
devrait être envisagé qu’à l’aune du rapprochement ou de la fusion à venir avec le réseau consulaire
franc-comtois.
1
- 37 % prévus à horizon 2017.
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
5/38
Recommandation
La chambre recommande à la
CCIR
de mutualiser davantage ses fonctions support,
notamment la collecte de la taxe d’apprentissage.
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
6/38
1.
Procédure, plan de contrôle et thèmes de contrôle
Par lettre du 19 février 2014, conformément aux dispositions de l’article R. 241-2 du code
des juridictions financières, le président de la chambre régionale des comptes de Bourgogne,
Franche-Comté a informé l’unique ordonnateur concerné de l’ouverture d’un examen de la gestion
de la chambre de commerce et d’industrie régionale de Bourgogne (CCIR Bourgogne). Comme
l’article L. 111-9 du code des juridictions financières et l’article R. 111-1 du même code en prévoient
la possibilité, l’examen de la gestion des CCI a été délégué aux chambres régionales des comptes,
sur le fondement de trois arrêtés du premier président de la Cour des comptes en date des
13 octobre 2006 et 8 janvier 2010, pour les exercices 2006 à 2010, et du 8 novembre 2010 pour les
exercices 2011 à 2015.
Le présent rapport porte sur la gestion de la CCIR à compter de l'exercice 2010.
Conformément à l’article L. 211-8 du code des juridictions financières, le contrôle a porté sur la
régularité des actes de gestion, sur l’économie des moyens mis en oeuvre et sur l’évaluation des
résultats atteints par rapport aux objectifs fixés par l’AG de l’organisme. L’entretien préalable a eu
lieu le 19 décembre 2014 avec le président de l’établissement, M. Benoît de Charette.
Conformément aux dispositions du code des juridictions financières, notamment de son
article R. 241-14, les observations formulées par la chambre dans sa séance du 27 janvier 2015 ont
été portées à la connaissance de l’ordonnateur le 24 février 2015 qui y a répondu par courrier du 17
avril 2015, enregistré à la chambre le 24 avril 2015.
Après avoir examiné les réponses qui lui ont été adresées et avoir entendu, à sa demande,
M. Benoît de Charette le 18 juin 2015, la chambre a arrêté dans sa séance du 26 juin 2015 les
observations présentées ci-après.
2.
Présentation générale de la CCIR Bourgogne
Établissement public administratif de l’État, la chambre de commerce et d’industrie régionale
de Bourgogne, en vertu de l’article 40 de la loi n
o
2010-853 du 23 juillet 2010 relative aux réseaux
consulaires, au commerce, à l’artisanat et aux services, et de l’article 87 du décret n
o
2010-1463 du
1
er
décembre 2010 mettant en oeuvre la réforme du réseau des chambres de commerce et
d’industrie, est une CCI régionale (CCIR). Elle a été créée par le décret, avec pour circonscription
consulaire la région Bourgogne. La tutelle du réseau consulaire incombe au ministre de l’économie,
du redressement productif et du numérique, en application de l’article 1
er
du décret n
o
2014-404 du
16 avril 2014.
Avec 1 643 900 habitants au 1
er
janvier 2013, soit 2,5 % de la population française, et une
seule ville de plus de 100 000 habitants, la région est faiblement peuplée avec 52 habitants au km²,
soit deux fois moins qu’en moyenne nationale. Entre 2006 et 2011, la croissance démographique
régionale, de 0,1 % en moyenne annuelle, reste modeste comparée à celle de la France
métropolitaine (+ 0,5 %). La Bourgogne appartient aux régions les moins urbanisées, avec
seulement 56 % de sa population vivant dans les villes et leur zone d’influence. C’est nettement
moins que la moyenne française (77 %). L’aire urbaine de Dijon rassemble près du quart de la
population régionale. En termes de revenus, la Bourgogne se caractérisait en 2011 par un niveau de
vie médian plus faible de 0,5 % que celui de la moyenne métropolitaine hors Île-de-France. Le taux
de pauvreté régionale restait toutefois inférieur de 1,2 point à la moyenne en 2011 (13,2 % au lieu de
14,4 % pour la France métropolitaine hors Île-de-France)
2
.
2
Source : Insee Bourgogne.
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
7/38
En vingt ans, l’économie bourguignonne est devenue moins industrielle et agricole, plus
tertiaire. Ces transformations sont surtout visibles sur l’emploi alors que la composition sectorielle de
la valeur ajoutée en volume évolue peu. Même si les services contribuent pour 73 % à la valeur
ajoutée et à l’emploi régional en 2011, la Bourgogne est moins tertiaire que de nombreuses régions.
Le tertiaire marchand, premier moteur de la croissance économique, est moins dynamique dans la
région. Cette plus faible performance s’explique en partie par une démographie régionale très
ralentie, un tissu productif peu dense et une localisation géographique particulière entre deux
grandes régions très urbanisées, Île-de-France et Rhône-Alpes qui attirent les activités tertiaires les
plus qualifiées
3
.
L’économie régionale conserve un caractère agricole marqué : l’agriculture concentre 5 %
de la valeur ajoutée régionale comme de l’emploi en 2011. La région possède aussi une surface
agricole utilisée, plus grande que la moyenne, soit 59 % de la superficie régionale. La Bourgogne
reste cependant aussi orientée vers les secteurs de l’industrie, malgré les pertes d’emploi qui ont
transformé le paysage industriel de la région. L’industrie concentre désormais moins de 16 % de
l’emploi régional contre 24 % en 1990. Pourtant sa part dans la valeur ajoutée en volume reste
stable, de l’ordre de 17 %. Le tissu industriel repose moins qu’ailleurs sur de grandes entreprises et
davantage sur des entreprises de taille intermédiaire. L’industrie bourguignonne est donc assez
diversifiée, même si trois secteurs regroupent près de la moitié des effectifs : métallurgie et
fabrication de produits métalliques, denrées alimentaires, produits en caoutchouc et en matières
plastiques. Deux pôles de compétitivité sont présents : le pôle nucléaire Bourgogne et le pôle
Vitagora, lié à la filière agricole et alimentaire. Selon l’Insee, au second trimestre 2014, le taux de
chômage s’établissait à 8,9 %, contre 9,7 % en France métropolitaine
4
.
En Côte-d’Or et Saône-et-Loire, le nombre de ressortissants et de salariés de chacune des
CCIT est sensiblement le même et représente les deux tiers de l’effectif de la région.
Tableau 1 : nombre de ressortissants et de salariés (2013)
3.
Éléments d’analyse financière
3.1.
La fiabilité des comptes
Les comptes de l’organisme consulaire ont été analysés à partir des bilans et comptes de
résultat des exercices 2010 à 2013. L’instruction de la chambre s’étant achevée en décembre 2014,
les comptes de l’année 2014 n’ont pu être intégrés dans la présente analyse. La tenue de la
comptabilité de la CCIR Bourgogne n’appelle pas d’observation. La chambre recommande à la
compagnie consulaire d’actualiser son inventaire comptable (le dernier date de 2011) et de préciser
la valeur nette comptable des biens enregistrés à l’inventaire.
3
Source : Insee Bourgogne.
4
Seuls l’Auvergne (8,7 %), la Bretagne (8,6 %), l’Île-de-France (8,6 %), les Pays de la Loire (8,6 %) et Rhône-Alpes
(8,6 %) faisaient mieux.
CCIT
Ressortissants
%
Salariés
%
CCIT 21
18 678
33%
116 409
35%
CCIT 58
7 416
13%
37 682
11%
CCIT 71
19 059
33%
112 397
34%
CCIT 89
12 209
21%
66 234
20%
Total
57 354
100%
332 722
100%
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
8/38
3.2.
Analyse du bilan
3.2.1.
Des capitaux propres en forte progression sur la période
Tableau 2 : capitaux propres, en euros
Les capitaux propres augmentent sensiblement chaque année avec la constatation de
résultats d’exploitation excédentaires et en constante progression.
Graphique 1 : résultat d’exploitation annuel, en M€
L’affectation des résultats a permis depuis 2012 à la CCIR de se constituer des réserves
facultatives affectées notamment au financement de projets régionaux.
3.2.2.
Une forte hausse de la capacité d’autofinancement et du fonds de roulement
Sur la période 2010-2013, la CCIR a vu sa capacité d’autofinancement (CAF) multipliée par
plus de 8, passant de 0,4 M€ en 2010 à 3,3 M€ en 2013. Les variations annuelles sont significatives :
+ 140 % entre 2010 et 2011, + 64 % entre 2011 et 2012, + 125 % entre 2012 et 2013. Le fonds de
roulement sur la période connaît une forte hausse, passant de 1,4 M€ en 2010 à 6,8 M€ en 2013. La
conjonction de ressources stables en nette progression, avec des emplois stables progressant moins
vite, se traduit par un fonds de roulement en nette progression.
Graphique 2 : capacité d’autofinancement, en M€
2010
2011
2012
2013
Apports
0
0
0
0
Réserves diverses
752 218
752 218
752 218
752 218
Réserves régionales facultatives
499 000
1 498 000
Report à nouveau
-120 388
188 855
569 671
1 252 731
Résultat de l'exercice
309 243
879 816
1 682 060
2 374 163
Subventions d'investissement
38 244
24 046
11 705
0
Total capitaux propres
979 318
1 844 936
3 015 654
4 379 113
0,3
0,9
1,7
2,4
2010
2011
2012
2013
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
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Tableau 3 : fonds de roulement, en euros
L’année 2013 se démarque des autres : la gestion des ressources humaines par la CCIR
Bourgogne a un impact, d’une part, sur les provisions pour charges avec la comptabilisation d’une
provision pour pensions et retraites de 2,9 M€ et une provision pour primes d’ancienneté de 0,95 M€
et, d’autre part, sur la prise en compte (en emplois) des engagements sociaux liés aux mises à
disposition des agents au profit des CCIT.
Graphique 3 : fonds de roulement, en M€
3.2.3.
Des disponibilités d’un niveau élevé
Les disponibilités au 31 décembre 2011 s’élevaient à 2 M€ et atteignaient 5,4 M€ au
31 décembre 2012. Cette hausse s’explique par un montant net de taxe pour frais de chambre
consulaire (TFC) supérieur aux prévisions budgétaires pour 3,6 M€. L’AG du 15 mars 2013 a validé
l’affectation de ce surplus pour 0,8 M€ (moins d’un quart du surplus) à la CCIR Bourgogne en fonds
de réserves facultatives, dédié au financement de projets régionaux dans le cadre du budget 2013,
et le solde de 2,8 M€ aux CCIT pour le financement de projets spécifiques territoriaux. Les
disponibilités au 31 décembre 2013 s’élevaient à 4,3 M€ dont 3,5 M€ de placements.
3.2.4.
Un organisme peu endetté
L’encours de dette est constitué d’un seul emprunt contracté en 2008 auprès de la Société
générale pour un montant de 600 k€. Cet emprunt court jusqu’en septembre 2023. L’annuité
constante annuelle s’élève à 56,4 k€. Au 31 décembre 2013, le capital restant dû s’élevait à 385 k€.
Aucun nouvel emprunt n’a été souscrit depuis 2008.
2010
2011
2012
2013
Réserves
752 219
752 218
1 251 218
2 250 218
Report à nouveau
-120 388
188 855
569 671
1 252 731
Résultat de l'exercice
309 243
879 816
1 682 060
2 374 163
Subventions d'investissement
38 244
24 046
11 705
0
Provisions pour risques
181 610
181 610
811 594
Provisions pour charges
448 241
424 968
331 482
3 890 553
Emprunts
535 010
503 810
471 132
436 800
Autres emprunts et dettes assimilées
47 436
Ressources stables
2 144 179
2 955 323
4 317 268
11 063 495
Immobilisations incorporelles
84 928
56 454
28 526
145 834
Immobilisations corporelles
39 604
30 091
27 602
26 118
Immobilisations financières
588 676
588 676
588 676
555 977
Charges à répartir sur plusieurs exercices
3 495 803
Emplois stables
713 209
675 221
644 805
4 223 732
Fonds de roulement net
1 430 970
2 280 102
3 672 463
6 839 763
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
10/38
3.3.
Analyse de l’exploitation
La période examinée couvre la réforme du réseau des CCI instituée par la loi n
o
2010-853
du 23 juillet 2010 et plus particulièrement sa régionalisation. Sur le plan financier, cette réforme a
pour conséquence que la CCIR perçoit depuis 2011 la fiscalité des CCIT de Côte-d’Or, de Saône-et-
Loire, de l’Yonne et de la Nièvre, à charge pour elle d’opérer ensuite la répartition entre la CCIR de
Bourgogne et les quatre CCIT du ressort bourguignon. L’impact s’est fait sentir dès 2011 avec des
produits d’exploitation multipliés par 5 entre 2010 et 2011.
3.3.1.
Des charges et des produits en nette augmentation
À partir de 2011, avec la réforme du financement des organismes consulaires, la structure
des produits a été bouleversée. Le total des produits est passé de 7,2 M€ en 2010 à 39 M€ en 2012
(multiplication par 5,4), avant d’atteindre 62 M€ en 2013.
Graphique 4 : montant total des produits, en M€
Tableau 4 : produits, en euros
7,2
36,0
39,0
62,0
2010
2011
2012
2013
2010
2011
2012
2013
TFC ACFCI + CCIR
3 580 558
TACFE brute
13 438 648
14 027 643
14 362 649
TACVAE
18 976 066
21 103 460
19 676 711
Reliquats sur exercices antérieurs
0
305 223
143 600
1
Produit fiscal
3 580 558
32 414 714
35 436 326
34 182 960
Ventes de marchandises
4 972
7 618
14 148
13 426
Production vendue (biens et services)
1 316 779
1 691 199
1 478 601
1 604 569
2
Chiffre d'affaires
1 321 751
1 698 817
1 492 749
1 617 995
Subvention d'exploitation
1 724 851
1 372 378
1 321 340
1 260 025
Subventions exploitation Etat
182 523
179 737
155 953
110 270
Subventions exploitation Région
885 586
710 554
789 777
887 555
Subvention exploitation CCE
269 374
169 158
333 760
207 880
Subvention exploitation FSE
17 604
Autres subventions
19 966
3 000
6 066
Autres subventions d'exploitation
367 402
312 929
38 850
30 850
Reprise sur provisions et amortissements
156 684
30 028
275 365
153 281
Transfert de charges
13 736
2 796
24 198 080
Autres produits
275 206
274 988
282 347
286 154
3
Sous total
2 156 741
1 691 131
1 881 848
25 897 539
Produits d'exploitation
7 059 050
35 804 662
38 810 923
61 698 494
Produit des participations
2 714
2 714
1 856
3 806
Autres intérêts et produits assimilés
3 253
13 352
56 145
86 940
Différences positives de change
0
1 068
0
52
4
Produits financiers
5 967
17 134
58 000
90 797
Produits exceptionnels sur opérations de gestion
103 454
79 132
131 932
156 208
Quote part des subventions d'investissement virées au ré
14 271
14 198
12 341
11 705
Reprise sur provisions
11 646
44 482
0
5
Produits exceptionnels
129 371
137 813
144 273
167 912
Total des produits
7 194 388
35 959 609
39 013 197
61 957 203
PRODUITS
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
11/38
Si le produit fiscal représentait 50 % des produits avant la réforme (en 2010), il en
représentait près de 90 % en 2011 et 2012. Le pourcentage a chuté en 2013 à 55 %, avec la
compensation en recettes (24,2 M€) des dépenses salariales de l’ensemble des personnels du
réseau consulaire bourguignon pris en charge dorénavant par la CCIR. L’analyse de la fiscalité et de
sa redistribution fait l’objet d’un développement particulier
infr
ā
.
Les ventes et prestations de service se sont élevées en moyenne sur les quatre années à
1,5 M€, les années 2011 et 2013 ayant été légèrement supérieures. Figuraient pour une large part à
ce poste la participation de la CCIR à des foires et salons (activité internationale de la CCIR, 0,9 M€
en 2013) et à des colloques, séminaires et conférences (0,4 M€ en 2013). Les subventions
d’exploitation ont connu une baisse sensible sur la période, de l’ordre de 10 % par an entre 2012 et
2013. En 2013, sur un total perçu de 1,26 M€, la région Bourgogne représentait le principal financeur
avec 0,9 M€. Comme pour les produits, la réforme du financement des organismes consulaires a eu
pour conséquence la forte augmentation des charges d’exploitation à partir de 2011, liées
dorénavant aux reversements de fiscalité aux CCIT de Bourgogne.
Graphique 5 : montant total des charges, en M€
Tableau 5 : charges de la
CCIR
, en euros
6,9
35,1
37,3
59,6
2010
2011
2012
2013
2010
2011
2012
2013
Dotations versées aux CCIT
0
27 514 000
29 170 800
26 951 431
Contribution versée à l'ACFCI
601 376
606 679
530 786
684 481
Prélèvement France Télécom
0
721 824
721 823
721 823
1
Reversements
601 376
28 842 503
30 423 409
28 357 735
Achats de marchandises
2 405
4 357
3 913
3 800
Autres achats et charges externes
2 744 878
2 956 547
3 128 376
3 215 771
Impôts, taxes et versements assimiliés
216 718
187 720
215 252
1 468 892
Salaires et traitements
1 756 738
1 699 174
1 752 253
16 566 304
Charges sociales
940 603
969 402
1 005 363
8 271 076
Dotations aux amortissements
73 043
65 375
52 181
74 351
Dotations aux provisions sur actif circulant
12 245
10 315
3 222
2 893
Dotations aux provisions pour risques et charges
156 652
3 595
0
964 377
Autres charges
269 386
264 481
275 998
333 255
2
Autres charges d'exploitation
6 172 667
6 160 965
6 436 558
30 900 718
Charges d'exploitation
6 774 043
35 003 468
36 859 967
59 258 453
Dotations aux amortissements et aux provisions
0
15 500
0
17 200
Intérêts et charges assimilés
28 463
25 206
23 728
22 074
Différence négative de change
0
0
24
112
3
Charges financières
28 463
40 706
23 752
39 386
Charges exceptionnelles sur opérations de gestion
65 000
40 000
215 000
267 500
Valeur comptable des actifs cédés
3
62
0
Autres charges exceptionnelles
33 063
-4 381
232 356
17 702
4
Charges exceptionnelles
98 066
35 619
447 419
285 202
Total des charges
6 900 573
35 079 793
37 331 137
59 583 040
CHARGES
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
12/38
L’autre réforme importante qui eut un impact sur les finances de la CCIR sur la période
2010-2013 concerne, à partir de 2013, la prise en charge de la gestion des personnels de l’ensemble
des CCIT par la CCI de Bourgogne et le versement de leurs salaires et charges. Les salaires et les
charges sociales ont représenté une dépense de 24,8 M€ en 2013, soit 42 % du total des charges
d’exploitation. Cette dépense fut compensée en recettes (compte 79, transfert de charges, pour
24,2 M€).
Les contributions versées aux CCIT représentaient en 2011-2012 la principale charge. Elles
ont progressé en 2012 de 6 % en raison d’un surplus de ressources fiscales de 3,6 M€. Les autres
achats et charges externes qui concentrent les diverses activités opérationnelles de la CCIR
(organisation des salons notamment) ont progressé régulièrement (+ 7,7 % entre 2011 et 2012,
+ 5,8 % entre 2012 et 2013). La variation moyenne annuelle fut de l’ordre de 5,4 %.
3.3.2.
Le produit fiscal et les reversements aux CCIT
Avec la suppression de la taxe professionnelle au 1
er
janvier 2010, la loi de finances pour
2010 a créé un impôt propre à 2010
5
et un régime transitoire dont les ressources fiscales du réseau
consulaire ont été déterminées à partir d’un taux de remplacement. En 2011, les ressources fiscales
du réseau consulaire sont constituées de deux contributions : la taxe additionnelle à la CFE et la taxe
additionnelle à la cotisation à la VAE
6
.
Le produit fiscal, première source de recettes d’exploitation, perçu jusqu’en 2010 par
chacune des CCIT est depuis 2011 perçu par la CCIR Bourgogne qui se charge, selon des clés de
répartition et après déduction d’un certain nombre d’actions (projets régionaux, besoins propres à la
CCIR, …) de reverser le reliquat à ces dernières par le biais d’une dotation.
3.3.2.1.
L’augmentation innatendue des recettes et son effet désincitatif
Postérieurement à la mise en oeuvre de la loi du 23 juillet 2010, le produit fiscal de la CCIR
de Bourgogne a progressé de 9,3 % entre 2011 et 2012, passant de 32,4 M€ à 35,4 M€. Le produit
de la TACVAE (59,5 % du produit fiscal) a été particulièrement dynamique avec une augmentation
de 11,2 % en 2012. Le produit de la TACFE l’a été dans une moindre mesure avec une progression
de 4,4 %. S’est ajouté en 2012 un reliquat sur exercices antérieurs de 0,3 M€. En 2013, le produit
fiscal a décru de 3,5 % par rapport à 2012 mais est resté supérieur de 5,5 % à celui perçu en 2011.
Cette évolution contredit le cadre budgétaire global dans lequel les organismes consulaires étaient
censés évoluer à compter de 2010, à savoir celui de la révision générale des politiques publiques
(RGPP). En effet, le rapport de la RGPP du 4 avril 2007 précisait qu’en « vue d’améliorer le service
rendu, les réseaux consulaires, comme l’ensemble des structures publiques, doivent participer à
l’effort de rationalisation, de mutualisation de fonctions supports, de réduction de la dispersion des
structures. Ces dernières seront incitées à proposer des réformes d’organisation et de
fonctionnement pour améliorer leur efficience et le service rendu aux entreprises. Ces économies se
traduiront par une diminution de la charge correspondante sur ces dernières. En l’absence de projets
ambitieux, et après une concertation avec celles-ci, le gouvernement prendra des dispositions pour
rationaliser le réseau des CCI et des CMA. »
5
«
Il est effectué en 2010 un prélèvement au profit de l’État sur le produit de la taxe prévue par l’article 1600 du
CGI
. Ce
prélèvement est égal, pour chaque
CCI
, au produit obtenu en multipliant la base imposable de France Télécom au titre de
2010 dans le ressort de chaque chambre de commerce et d’industrie par le taux applicable en 2002 de la taxe
additionnelle à la taxe professionnelle prévue par l’article 1600 du code général des impôts dans sa rédaction en vigueur
au 31 décembre 2009. À compter de 2011, le prélèvement mentionné au second alinéa du 5.3.4. est égal à celui opéré en
2010
. »
6
Article 79 de la loi de finances pour 2010 et art. 1600 du
CGI
.
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
13/38
Tableau 6 : produit fiscal brut, en euros
La synthèse du projet de réseau de l’ACFCI, en date du 25 novembre 2008 faisait état de
« gains de productivité significatifs permettant une réduction de la pression fiscale, en complément
des efforts déjà consentis, de 10 % sur 5 ans, et plus si rapprochement ou collaborations avec les
CMA. », évoquait le souci de « mieux collaborer sur les projets régionaux sans remettre en cause les
enjeux de proximité » et d’« assurer la répartition la plus pertinente possible des outils de
compétitivité des territoires » et envisageait que les CCI régionales « assur[ass]ent une fonction de
centre de ressources régional pour les CCIT ».
De fait, l’augmentation des ressources fiscales n’a pas encouragé la CCIR et les CCIT de
Bourgogne, comme initialement envisagé par le législateur, à accélèrer le processus de
rationalisation de leur organisation prévu par le document-cadre adopté lors de l’AG de l’ACFCI du
14 avril 2009 et la loi du 23 juillet 2010. Ce document-cadre énonçait, dans son préambule, que
« face à l’aggravation de la situation économique, et à la volonté du président de la République et du
Gouvernement d’entreprendre la révision générale des politiques publiques (RGPP), les CCI ont
décidé de s’engager dans une réorganisation de leur réseau, visant à renforcer leur échelons
régionaux et national, tout en maintenant la nécessaire proximité avec les entreprises des
territoires. » Le plan de mandature 2011-2015 de la CCIR de Bourgogne évoquait, lui aussi,
« l’application de nouvelles contraintes budgétaires voulues par la RGPP » et évoquait la « capacité
à anticiper les mutations qui immanquablement se feront jour
».
Pourtant, le rapport n
o
712 du Sénat de juillet 2014 relève que « La mise en oeuvre de la
nouvelle taxe pour frais de chambre a conduit, de manière imprévue, à une augmentation des
recettes fiscales des CCI entre 2011 et 2013, car la baisse du taux de CVAE de 7,508 % à 6,304 %
entre 2011 et 2013 a été compensée par des bases très dynamiques. Par rapport à la collecte de
2010, c’est un surplus de 60 M€ en 2011, de 164 M€ en 2012 et de 152 M€ en 2013 dont les
chambres ont ainsi bénéficié. On se retrouve donc devant cette situation paradoxale qu’une réforme
de l’organisation consulaire motivée par l’objectif d’inciter le réseau des CCI à faire des économies a
eu pour premier effet tangible d’accroître les recettes fiscales du réseau. » Ce rapport souligne à
juste titre que « l’augmentation inattendue des recettes a désincité les chambres à mettre en oeuvre
la réforme ».
3.3.2.2.
Un budget de la CCIR en progression mais limité par rapport à d’autres
CCIR et aux objectifs de la réforme de 2010
Dans le contexte de mise en oeuvre de la réforme consulaire et d’augmentation du produit
de la fiscalité, la CCIR hors budget des CCIT a vu ses ressources passer de 3,0 M€ en 2010 à
5,8 M€ en 2013. En 2011, la CCIR bénéficiait de 11 % du produit fiscal ; en 2013, le taux était de
17 %. Inversement, la quote-part en pourcentage au profit des CCIT diminue, passant de 85 % en
2011 à 79 % en 2013.
2010
2011
2012
2013
TFC ACFCI+CCIR
3 580 558
TACFE brute
13 438 648
14 027 643
14 362 649
TACVAE
18 976 066
21 103 460
19 676 711
Reliquats sur exercices antérieurs
0
305 223
143 600
Produit fiscal brut
3 580 558
32 414 714
35 436 326
34 182 960
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
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Tableau 7 : évolution du produit fiscal entre
CCIR
et
CCIT
, en euros
Le réseau consulaire de Bourgogne n’a pas fait le choix d’une intégration fiscale régionale
avancée, contrairement à sa voisine franc-comtoise qui disposait en 2014 de recettes fiscales
représentant plus de 30 % de la TFC régionale totale, ce qui s’explique en particulier par une
mutualisation des fonctions support nettement plus avancée. La CCIR de de Bourgogne se trouve
également en retrait par rapport au panel de 11 CCI régionales retenu par le Sénat dans son rapport
précité
7
.
Graphique 6 : quote-part perçue par la
CCIR
rapportée à la
TFC
régionale totale (données 2014)
Graphique tiré du rapport sénatorial n° 712, p. 43.
3.3.2.3.
Les reversements aux CCIT
L’article R. 712-22-1 du code de commerce dispose que « La chambre de commerce et
d’industrie de région répartit entre elle et les chambres de sa circonscription le produit des
impositions de toute nature qui lui sont affectées par la loi. […] » En Bourgogne, les reversements
aux CCIT ont augmenté de 6 % entre 2011 et 2012, passant de 27,5 M€ à 29,2 M€. Ils diminuent de
8 % en 2013 pour attendre 27,0 M€.
7
Manifestement, ces CCIR ne constituent pas une échantillon représentatif, mais l’ensemble des CCIR qui ont bien voulu
répondre à la mission parlementaire dans les (brefs) délais impartis.
2010
2011
2012
2013
Produit fiscal
3 580 558
32 414 714
35 436 326
34 182 960
Dotations versées aux CCIT
0
27 514 000
29 170 800
26 951 431
Var (%)
6,0%
-7,6%
Contribution versée à l'ACFCI
601 376
606 679
530 786
684 481
Prélèvement France Télécom
0
721 824
721 823
721 823
Reversements
601 376
28 842 503
30 423 409
28 357 735
Solde au bénéfice de la CCIR
2 979 182
3 572 211
5 012 917
5 825 225
Var (%)
19,9%
40,3%
16,2%
Reversements / produit fiscal (%)
17%
89%
86%
83%
Dotations versées aux CCIT / produit fiscal (%)
0%
85%
82%
79%
Solde CCIR /produit fiscal (%)
83%
11%
14%
17%
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
15/38
Tableau 8 : ventilation par
CCIT
de Bourgogne, en milliers d’euros
Données 2011 : délibération n° 2011/030 du 24 novembre 2011.
Données 2012 : rapport commissaire aux comptes exercice 2012, p. 5.
Données 2013 : commission des finances du 15 mai 2014
.
Graphique 7 : répartition du produit des impositions de toute nature
Les CCIT de Côte-d’Or et de Saône-et-Loire concentraient près de 70 % de la fiscalité
reversée en début de période contrôlée. Une réflexion s’est engagée au sein de la CCIR concernant
les critères de répartition de la fiscalité entre chaque CCIT. En lieu et place des critères historiques,
la CCIR a souhaité prendre comme référence de répartition la pesée économique de chacune des
CCIT.
Tableau 9 : pesée économique des CCIT
Le fonds d’ajustement territorial de 1,1 M€ constitué lors de l’adoption du budget rectificatif
2013 devait permettre d’opérer la transition entre les critères
8
. Pourtant, au BP 2014, le fonds
d’ajustement injecté s’élevait à 550 k€ ; les bénéficiaires étaient les CCIT de Côte-d’Or (+ 552 k€) et
de la Nièvre (+ 565 k€) ; à l’inverse, les CCIT de Saône-et-Loire et de l’Yonne étaient pénalisées à
hauteur, respectivement, de 200 k€ et 367 k€.
8
bureau de la CCIR de Bourgogne du 11 juillet 2013.
2011
2012
Surplus
fiscal 2012
Total 2012
2013
CCI Côte-d'Or
10 233
9 728
1 038
10 766
9 945
CCI Nièvre
3 621
3 500
373
3 873
3 503
CCI Saône-et-Loire
9 117
8 617
919
9 536
8 884
CCI Yonne
4 543
4 513
481
4 994
4 619
Total
27 514
26 359
2 812
29 171
26 951
Variation annuelle (%)
-4%
6%
-8%
Variation annuelle (%) (hors surplus fiscal)
-4%
2%
CCIT
Bases TP
%
Ressortissants
%
Salariés
%
% moyen
des trois
critères
CCIT 21
780 788 475
34%
18 678
33%
116 409
35%
34%
CCIT 58
251 216 231
11%
7 416
13%
37 682
11%
12%
CCIT 71
823 927 386
36%
19 059
33%
112 397
34%
34%
CCIT 89
432 901 815
19%
12 209
21%
66 234
20%
20%
Total
2 288 833 907
100%
57 354
100%
332 722
100%
100%
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
16/38
L’utilisation du critère de la pesée économique comme clé de répartition est resté très limité
en Bourgogne et ne permet pas de corriger les inconvénients des critères historiques : à titre
prévisionnel pour l’année 2014, le fonds d’ajustement territorial ne représentait qu’environ 2 % du
montant prévisionnel de la TFC redistribuée aux CCIT – part pérenne
9
. Le fait que les critères
historiques soient figés peut conduire à une certaine déconnexion entre les reversements de TFC de
la CCIR Bourgogne aux CCIT de la région et les modifications structurelles de certaines CCIT. À titre
d’exemple, la réduction du périmètre d’activité de la CCIT de Côte-d’Or depuis 2013 (transfert de la
gestion de l’ESC à une structure associative à compter du 1
er
janvier 2013
10
, fin de la gestion de
l’aéroport de Dijon-Bourgogne à l’été 2014) et les efforts de gestion de cet organisme consulaire
(diminution des effectifs, rationalisation des implantations immobilières) sont de nature à permettre à
cet organisme de reconstituer ses marges budgétaires. Il convient toutefois de noter que rien n’exclut
que le prélèvement exceptionnel sur les fonds de roulement des CCI opéré en 2015 (cf.
infra
) ne se
renouvelle pour des organismes qui, dans les prochaines années, reconstitueraient un fonds de
roulement trop élevé. Inversement, la CCIT de Saône-et-Loire qui, en 2013, percevait 33 % de la
TFC redistribuée aux CCIT de la région, et gère trois ports en tant que concessionnaire, dispose
toujours de plusieurs antennes qu’elle n’a pas prévu de modifier à court terme, dispose en particulier
de deux sites (Mâcon et Chalon) pour l’activité formation, n’a pas encore prévu de diminution de ses
effectifs hors gestion des départs à la retraite et n’a pas encore dégagé de marges de manoeuvre
pour faire face à la diminution de ses ressources.
La montée en puissance de la CCIR de Bourgogne doit nécessairement se traduire par une
réduction de l’importance des critères historiques de répartition de la ressource fiscale, au bénéfice
de critères qui tiennent davantage compte des activités des organismes consulaires de la région et
des efforts budgétaires consentis par chaque CCIT.
3.4.
Les recettes fiscales 2014 et les perspectives pour les années suivantes
3.4.1.
Un budget 2014 difficile à établir faute de visibilité fiscale
La loi de finances initiale pour 2014 a prévu une diminution des ressources fiscales du
réseau des CCI. Elle a prévu une diminution du plafond de la taxe additionnelle à la cotisation sur la
valeur ajoutée des entreprises (TACVAE) de 100 M€ au bénéfice des entreprises. S’ajoute un
prélèvement exceptionnel de 170 M€ au profit du redressement des finances publiques en 2014.
Compte tenu de ces éléments, la CCIR Bourgogne :
- a constaté la reconduction du taux régional de taxe additionnelle à la cotisation foncière
des entreprises de 3,04 % ;
- a évalué l’impact de la diminution pérenne des plafonds des taxes 2014 affectées à la CCI
Bourgogne à 2,4 M€. La taxe pour frais de chambre 2014 est évaluée à 31,63 M€ (14,35 M€ au titre
de la TACFE et 17,28 M€ au titre de de la TACVAE) contre 34,03 M€ en 2013 (14,35 M€ au titre de
la TACFE, 19,68 au titre de la TACVAE).
9
TFC – prélèvement France télécom – prélèvement CCI France – besoins propres CCIR Bourgogne + fonds d’ajustement
territorial.
10
même si la CCIT reste, de fait, le principal financeur de cette école depuis cette date.
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
17/38
La répartition synthétique des ressources fiscales 2014 fut finalement la suivante :
Tableau 10 : répartition des ressources fiscales 2014, en M€
Concernant le projet de budget 2014
11
, le tableau ci-après détaille les prélèvements opérés
à partir de la TFC 2014 estimée pour arriver à la TFC nette reversée aux CCIT. Le budget 2014 est
établi sur une base de ressources fiscales de 31,6 M€, contre 34,2 M€ en 2013, soit une baisse de
7,6 %.
Tableau 11 : ventilation des ressources fiscales 2014 entre CCIT, en M€
11
AG du 24 octobre 2013 : projet de budget 2014
CCI France
0,597 TACFE
14,349
FranceTélécom
0,722 TACVAE
19,677
Prélèvement exceptionnel TACVAE sur CCIT
2,700 Prélèvement pérenne
-2,400
Prélevement exceptionnel TACVAE sur CCI Bourgogne
1,381
Dotations CCI Territoriales
22,883
Dotations CCI Bourgogne
3,343
Total
31,626 Total
31,626
Dotations et prélèvements
Ressources fiscales
Total
CCI 21
CCI 58
CCI 71
CCI 89
TFC
31,626
10,715
3,713
10,860
6,338
moins
France Télecom
0,722
0,373
0,097
0,157
0,095
CCI France
0,597
0,202
0,070
0,205
0,120
Besoins propres CCI Bourgogne
2,839
0,962
0,333
0,975
0,569
Projets régionaux
(y comprris prélèvement exceptionnel 0,1 M€/TFC
2014)
0,847
0,287
0,099
0,291
0,170
Baseco
0,118
0,040
0,014
0,041
0,024
CCI International
0,395
0,134
0,046
0,136
0,079
Bourgogne développement
0,075
0,025
0,009
0,026
0,015
Ecole de commerce (ESC)
1,000
0,339
0,117
0,343
0,200
Dotation nette CCIT 1er niveau
25,033
8,353
2,928
8,686
5,066
plus
Fonds d'ajustement territorial (bureau du 11/07/2013)
0,550
0,552
0,565
-0,200
-0,367
TFC nette CCIT - part pérenne
25,583
8,905
3,493
8,486
4,699
Clé de répartition
100%
34,81%
13,65%
33,17%
18,37%
moins
Prélèvement exceptionnel au niveau des CCIT
(base de la
répartition du BR 2013)
1,500
0,555
0,195
0,495
0,255
Prélèvement exceptionnel à la source au niveau des CCIT
(base
de la répartition après application de la pondération du fonds d'ajustement BP
2014, bureau du 11/07/2013)
1,200
0,418
0,164
0,398
0,220
TFC nette 2014
22,883
7,932
3,134
7,593
4,224
Clé de répartition
100%
34,66%
13,69%
33,19%
18,46%
Différence TFC nette - TFC d'origine
-8,743
-2,783
-0,579
-3,267
-2,114
En %
27%
26%
15%
30%
33%
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
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La TFC 2014 (31,6 M€) est reversée aux CCIT pour 22,9 M€, soit 71 %. Sur l’enveloppe
restante de 9,3 M€ (29 %), les besoins propres de la CCIR Bourgogne constituent la première
affectation avec 2,8 M€ (9 % de la TFC estimée). Les projets régionaux et d’intérêt du réseau
(Baseco
12
, CCI international, Bourgogne développement, ESC Dijon-Bourgogne) représentent
2,4 M€ (7,7 % de la TFC estimée). L’ESC avec 1 M€ représente 42 % de ce budget. Les projets
régionaux budgétés en 2014 par la CCI Bourgogne s’élèvent à 747 k€. Le schéma informatique
régional et le budget de fonctionnement CPR / paie régionale / plan de formation régionale en
représentent 85 %.
Tableau 12 : projets régionaux 2014, en euros
Le prélèvement exceptionnel sur les CCIT d’un montant de 2,7 M€ représente 8,5 % de la
TFC estimée. Ventilé par CCIT, l’effort contributif le plus élevé est réalisé par la CCIT de Saône-et-
Loire avec 3,3 M€ (37 %). La CCIT de la Côte-d’Or arrive en seconde position avec une contribution
de 2,8 M€ (32 %). La CCIT de l’Yonne contribue à hauteur de 2,1 M€ (24 %). Enfin, la CCIT de la
Nièvre contribue pour 0,6 M€ (7 %). Compte tenu de ces éléments, la CCIR Bourgogne a adopté un
budget primitif 2014 non équilibré avec l’affichage d’un déficit prévisionnel de 1,96 M€. Le préfet de
la région Bourgogne, tout en émettant un avis favorable à l’approbation du BP 2014, a précisé dans
un courrier du 11 février 2014 que « deux des trois critères d’équilibre, au sens de la circulaire du 30
mars 1992, ne sont pas respectés, mais comme le préconise la circulaire 1367 du 20 décembre
2013, [la CCI Bourgogne] dispose encore d’un fonds de roulement positif et surtout, suffisant pour
répondre à ses besoins limités ».
3.4.2.
Des perspectives fiscales en forte diminution pour les années suivantes
Alors que le résultat comptable de la CCIR de Bourgogne en 2014 devrait être un déficit
avoisinant 1,0 M€
13
, la loi de finances pour 2015 a prévu
un double prélèvement sur les CCI : un
prélèvement imputable sur le produit attendu de la TACVAE et un prélèvement de 500 M€ sur leur
fonds de roulement.
12
système partenarial d’observation et d’analyse. Il se caractérise par la mutualisation et la mise en réseau des données
économiques de la chambre régionale et de toutes les
CCI
de Bourgogne, le partenariat remarquable entre des fournisseurs
d’informations complémentaires au niveau régional, le traitement de l’information utilisant des logiciels de statistiques, de
cartographie et de reporting. La création de cet observatoire économique régional a plusieurs objectifs : optimiser la
connaissance des entreprises et de leur environnement ; concourir à la pérennité des entreprises existantes et à l’attraction
de nouvelles entreprises ; contribuer à l’attractivité des territoires ; évaluer les mutations économiques ; orienter les
politiques d’aménagement des territoires et favoriser les stratégies de filières.
13
Cf. budget rectificatif 2014 voté le 18 décembre 2014.
Montant
%
GEFI (gestion électronique des formalités internationales)
9 000
1%
Budget représentation des élus
39 000
5%
Budget fonctionnement CPR / paie régionale / plan formation
régionale
280 000
37%
Schéma informatique régionale (fonctionnement hors
amortissements et hors frais de personnel)
359 000
48%
Adaptation masse salariale
40 000
5%
Pôle automobile
20 000
3%
Total
747 000
100%
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
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Tableau 13 : perspectives fiscales 2015 à 2017, en milliers d’euros
Source : compte rendu du bureau du 09/10/2014, annexe
DOB
2015-2017, p. 2/3, avec modification du
prélèvement exceptionnel 2015 correspondantà la loi de finances initiale pour 2015.
Graphique 9 : évolution des
TFC
brute et nette de la
CCIR
, en milliers d’euros
Le prélèvement total s’élève à 18,36 M€ avec un effort très important pour les CCIT :
6,66 M€ pour la CCIT de Côte-d’Or, 5,13 M€ pour la CCIT de Saône-et-Loire ou encore 2,59 M€
pour la CCIR. Ces prélèvements fortement revus à la hausse mi-décembre 2014 puisent dans les
fonds de roulement des organismes consulaires en 2015 et les prive de l’essentiel des marges de
manoeuvre dont ils disposaient pour faire face aux défis à venir, rendant d’autant plus urgente la
nécessité de trouver de nouvelles sources d’économies que ce soit dans le cadre d’une
mutualisation ou d’une régionalisation accrues.
Tableau 14 : répartition du prélèvement exceptionnel en 2015, en M€
LFI 2015
CCIR
2,585
CCI 21
6,656
CCI 71
5,128
CCI 89
3,167
CCI 58
0,820
Total
18,356
2013
2014
2015
2016
2017
TFC
Région Bourgogne
34 193
32 197
26 724
23 826
20 284
Variation (%)
-6%
-17%
-11%
-15%
Prélèvement exceptionnel
0
3 559
18 356
?
?
TFC nette Région Bourgogne
34 193
28 638
8 368
23 826
20 284
Variation 2013/2017
-41%
0
5 000
10 000
15 000
20 000
25 000
30 000
35 000
40 000
2013
2014
2015
2016
2017
TFC
Région
Bourgogne
TFC nette
Région
Bourgogne
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
20/38
4.
Un cadre juridique national peu contraignant et incertain
4.1.
Le maintien de CCIT juridiquement autonomes
Le maintien des CCIT avec la réforme de 2010 est le principal obstacle à une rationalisation
du réseau. Combiné avec la règle du double mandat (cf. point suivant), il constitue un frein majeur à
la recherche d’une intégration régionale du réseau. De fait, la très grande majorité des effectifs et
des budgets se situe toujours en 2014-2015 au sein des CCIT et non à l’échelon régional, faute
d’une mutualisation suffisamment avancée.
4.2.
La règle du double mandat
En application des articles L. 713-1 et suivants du code de commerce, les membres élus de
la CCIR et leurs suppléants sont également membres de la CCIT de la circonscription où ils sont
désignés. On peut se demander si l’élu régional nouvellement élu est un représentant régional dont
l’objectif est la poursuite de l’intérêt collectif au sein de la CCIR ou un représentant de sa CCIT au
sein de l’organisme consulaire régional. Cette « double casquette » est d’autant plus difficile à tenir
dans un contexte de baisse des ressources fiscales et d’arbitrages difficiles à court et moyen terme
dans le réseau régional.
4.3.
Les règles de vote
Tel que le code de commerce le prévoit (article L. 711-8 dudit code
14
), la règle des
mécanismes majoritaires de vote est privilégiée : la stratégie régionale est ainsi votée à la majorité
des deux tiers et le budget à la majorité simple. Comme la loi le permet, de nombreuses décisions
sont prises de manière consensuelle ou unanime. Dans le contexte de contrainte financière, elles
devront nécessairement adopter les règles de majorité prévues par le code du commerce.
4.4.
La faiblesse des compétences spécifiques des CCIR
La loi du 23 juillet 2010 attribue au CCIR des compétences propres (article L. 711-8 du code
de commerce) :
-
une fonction d’encadrement des CCIT : « Les CCIR encadrent et soutiennent les activités
des chambres territoriales […] qui leur sont rattachées » ;
-
une compétence en matière de collecte et de répartition de la ressource fiscale ;
-
un objectif général de mutualisation.
Concernant le premier point, les CCIR définissent une stratégie régionale et adoptent des
schémas sectoriels. Un contenu imprécis des schémas sectoriels et l’absence d’objectifs chiffrés
rendent inopérants la répartition de la TFC « en conformité avec les schémas sectoriels » ainsi que
le prévoit l’article L. 711-8 et, par voie de conséquence fragilise la fonction d’encadrement des CCIT
par la CCIR.
Si les CCIR ont acquis une véritable compétence en matière de collecte et de répartition de
la ressource fiscale, la loi est silencieuse sur la définition des clés de répartition (pesée économique,
pesée historique, …). Le principe d’une solidarité régionale en matière financière est affirmé sans
être clairement défini.
14
Les
CCIR
« 1° votent, à la majorité des deux tiers des membres présents ou représentés, la stratégie applicable dans
l'ensemble de leur circonscription ainsi que, chaque année, à la majorité des membres présents ou représentés, le budget
nécessaire à sa mise en oeuvre. »
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
21/38
Enfin, l’objectif de mutualisation est affirmé mais seul le transfert des agents publics sous
statut à compter du 1
er
janvier 2013 a été rendu obligatoire. Encore faut-il que cette compétence à
l’échelon régional en matière de ressources humaines ne se limite pas seulement à la liquidation de
la paye. Quant à la mutualisation des autres fonctions d’appui, la loi reste générale quand elle
dispose que les CCIR « assurent, au bénéfice des chambres territoriales qui leur sont rattachées,
des fonctions d’appui juridique et d’audit ainsi que de soutien administratif dans la gestion de leurs
ressources humaines, de leur comptabilité, de leur communication et de leurs systèmes
d’information, précisées par un décret ».
4.5.
L’absence de signature de la convention d’objectifs et de moyens
La déclinaison du contrat d’objectifs et de performance signé en 2013 entre l’État et CCI-
France ne s’est toujours pas concrétisé par une convention d’objectifs et de moyens au niveau
régional, notamment en raison de l’absence de publication d’un décret d’application dans un délai
raisonnable. Seul un projet de convention existe à ce jour. Cette situation freine l’inscription de la
CCIR comme acteur structurant de l’échelon régional.
4.6.
Le faible encadrement réglementaire du contenu des schémas
Le contenu des schémas directeurs et sectoriels défini par les articles R. 731-35 et suivants
du code de commerce n’est pas contraignant pour les CCIR : il ne fait l’objet d’aucune exigence de
fond et de forme, ce qui a eu pour conséquence, en Bourgogne, l’adoption de schémas en termes
généraux et non chiffrés.
En réponse aux observations provisoires de la chambre, la CCIR indique que lors de leur
adoption par l’assemblé générale en 2012, chacune des actions prévues par les schémas sectoriels
a été présentée accompagnée d’une fiche action présentant le détail des objectifs et les coûts
prévisionnels.
4.7.
Des incertitudes sur la fiscalité nuisibles au pilotage du réseau consulaire
Le prérequis d’un pilotage efficace du réseau consulaire régional par la CCIR consiste à
connaître précisément en amont le montant des ressources fiscales disponibles, afin notamment de
mettre en oeuvre le chantier de mutualisation des moyens. Tel n’a pas été le cas de 2013 à 2014 où
les recettes définitives n’ont été connues de la CCIR et par ricochet à l’ensemble des CCIT par le
biais de la répartition fiscale que tardivement. Cette tardiveté qui n’est pas du ressort de l’organisme
contrôlé a constitué un frein à un pilotage cohérent.
5.
L'insuffisant renforcement de l’échelon régional du réseau consulaire
bourguignon
5.1.
Rappel des objectifs initiaux
Le réseau des CCI a adopté un document-cadre lors de l’AG des CCI du 4 avril 2009. Dans
son préambule, ce document fait du renforcement de l’échelon régional, le principal facteur
d’obtention des économies de fonctionnement demandées par le Gouvernement : «
Face à
l’aggravation de la situation économique, et à la volonté du président de la République et du
Gouvernement d’entreprendre la Révision générale des politiques publiques (RGPP), les CCI ont
décidé de s’engager dans une réorganisation ambitieuse de leur réseau, visant à renforcer les
échelons régional et national de leur organisation tout en maintenant la nécessaire proximité avec les
entreprises des territoires
».
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
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5.2.
L’insuffisante mutualisation des services consulaires
Le plan de mandature 2011-2015 de la CCIR de Bourgogne évoque « la nécessité d’une
convergence régionale qui favorisera une harmonisation des services apportés aux entreprises
ressortissantes en tout point du territoire » et « une gestion régionale des fonctions supports et des
services d’appui au bénéfice des CCI de Bourgogne. Cette gestion régionalisée pourra être déléguée
à une CCIT » (p. 3/11). Par ailleurs, dans son courrier en date du 11 février 2014, le préfet de la
région Bourgogne a validé un BP 2014 qui ne respectait pas deux des trois critères d’équilibre
15
prévus par la circulaire n
o
1111 du 30 mars 1992 mais, en contrepartie, a invité la chambre à
« mettre à profit l’année 2014 pour identifier les choix de réorganisation du réseau consulaire
(gestion de proximité, mutualisation des moyens, rationalisation des implantations immobilières…) et
définir des priorités d’action susceptibles de générer des économies de gestion à la hauteur de la
réduction durable de [ses] ressources. En effet, l’importance du prélèvement sur les réserves et le
fonds de roulement qui sera opéré en 2014 pourra difficilement être reconduit dans le cadre du
budget 2015. » Enfin, le pacte de confiance entre l’État et le réseau des CCI de France, en date du
28 mai 2013, prévoit que les CCI « s’engagent à améliorer leur efficience, par la mutualisation de
leurs services, l’optimisation de la gestion de leurs personnes et la gestion de nouvelles tâches ».
La CCIR de Bourgogne n’assure pas la fonction de centrale d’achat pour le compte des
CCIT, au motif qu’il n’y aurait pas, selon elle, un volume suffisant de marchés pour assurer l’efficacité
de la fonction centrale d’achat.
La mutualisation des services envisagée par le point 6 de l’article L. 711-8 du code de
commerce est insuffisamment engagée et tarde à se mettre en place. Les fonctions d’appui juridique,
d’audit et de commande publique de la CCIR sont restées embryonnaires, alors que le plan de
mandature 2011-2015 envisageait de « créer une cellule d’appui juridique "institutionnel", destinée à
traiter des questions juridiques institutionnelles consulaires (règlements intérieurs, relations avec Ia
tutelle, élections, etc). En particulier, cette structure devra apporter son appui concernant la gestion
des marchés publics, dans le cadre d’une cellule régionale de gestion des achats publics
(harmonisation des procédures, conformité règlementaire, gestion des contentieux, etc.) ». Un appui
à l’achat public entre CCIT de Côte-d’Or, CCIT de Saône-et-Loire et CCIR a été mis en place et
reposait, en 2014, sur un unique agent. Cette mutualisation de la politique des achats peut être mise
en oeuvre rapidement à destination de l’ensemble des organismes consulaires de Bourgogne. Il y
aurait là une piste de rationalisation des dépenses pour le réseau consulaire bourguignon.
Les agents affectés au niveau régional pour le soutien administratif en matière de gestion
des ressources humaines n’ont pas évolué depuis la réforme du réseau consulaire qui repose
pourtant sur une volonté de réorganisation du réseau, dans un cadre budgétaire plus contraignant.
Parallèlement, les effectifs des DRH des CCI de la région Bourgogne n’ont pas été restructurés et
adaptés à la nouvelle donne juridique et budgétaire. De fait, la CCIR ne gère pour l’essentiel que la
fonction paye des agents du réseau, ce qui ne couvre qu’une partie technique de la gestion des
ressources humaines. Il s’agit d’un choix d’organisation propre à la CCIR qui a indiqué en réponse
aux observations provisoires de la chambre avoir souhaité maintenir son organisation autour des
pôles de compétences constitués au niveau territorial. En lien avec les CCIT, la CCIR de Bourgogne
doit développer sa propre vision de l’évolution des effectifs consulaires à moyen terme, sur le
fondement de l’analyse des pyramides des âges et en s’appuyant sur la grille nationale rénovée des
emplois.
15
Fonds de roulement positif,
CAF
positive et solde budgétaire positif.
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
23/38
Le réseau consulaire a choisi de ne pas mutualiser les services de finances et de gestion
comme ils auraient pu l’être : avec 2,7 agents en 2013, le service des finances de la CCIR ne
regroupe que 14 % des effectifs consulaires affectés à ce type de fonctions en Bourgogne
(19,16 ETP). Seule la CCIT de la Nièvre avait un effectif inférieur à celui de la CCIR de Bourgogne
en matière de finances. Là aussi, une mutualisation des services des finances permettrait
d’économiser quelques ETP et de rationaliser la gestion financière et budgétaire du réseau.
De manière analogue, au premier semestre 2014, les CCI de la région continuent d’exercer,
chacune pour leur compte des missions de communication, alors que des gains pourraient résulter
d’une mutualisation des moyens et des compétences. En avril 2014, 16,22 ETP
16
du réseau
consulaire bourguignon travaillaient ainsi au sein des services communication, contre 17,5 fin 2013
17
,
étant entendu par ailleurs que certaines prestations de communication sont externalisées par les
chambres auprès de prestataires privés. Certes, le plan de mandature 2011-2015 avait pris soin de
prévoir « une stratégie de communication "institutionnelle" régionale visant la promotion de l’image et
l’accroissement de la notoriété du réseau consulaire bourguignon et de ses réalisations ce, en
cohérence avec la stratégie consulaire nationale. Par ailleurs, la "communication produits",
comportant des outils communs voire unifiés (revue économique, sites web, réseaux sociaux, etc.)
comme la valorisation des actions locales, peuvent être effectuées à l’échelon territorial, et ce, en
cohérence avec la stratégie régionale ». Ces dispositions étaient sans doute insuffisamment
ambitieuses pour permettre de rationaliser les moyens consacrés à la communication du réseau
consulaire. De fait, en 2013, la CAF d’exploitation avant répartition et hors TFC était déficitaire de
1,56 M€ pour l’ensemble des CCI de Bourgogne, dont 810 k€ pour la CCIT de Côte-d’Or et 428 k€
pour la CCIT de Saône-et-Loire. La CCIR envisageait en 2014 de constituer un pôle support pour
diverses prestations techniques de communication, probablement autour du noyau communication
de la CCIT de Saône-et-Loire. Des économies substantielles pourront être dégagées en rationalisant
les moyens affectés à la communication.
La mutualisation des services informatiques n’était pas davantage achevée en 2014. Une
réduction des coûts de connexion à internet a pu être atteinte grâce à la mise en place d’une boucle
consulaire unique en 2013. Que ce soit au niveau de la CCIR ou d’une CCIT la mutualisation des
services informatiques devra progresser.
En outre, la mutualisation de la collecte et de la gestion de la taxe d’apprentissage est un
impératif pour le réseau consulaire. En 2013, d’après les données établies par la CCIR contrôlée sur
le fondement de la norme 4.9, les charges liées à cette collecte et à cette gestion (289 k€)
dépassaient le produit de la collecte (284 k€) en 2013, principalement en raison des coûts de collecte
et de gestion comparativement élevés de la CCIT de l’Yonne (CAF d’exploitation avant répartition,
hors TFC déficitaire de 34 k€). Les charges liées à la collecte et à la gestion de cette taxe
représentaient 67 % des produits générés en Saône-et-Loire, contre 106 % en Côte-d’Or, ce qui
signifie que le système de collecte est moins mauvais dans ce premier département. De fait, l’article
17 de la loi n° 2014-288 du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la
démocratie sociale impose le regroupement des organismes consulaires de collecte. En Bourgogne,
cette collecte est assumée par la CCIR de Bourgogne et une délégation opérationnelle a été
consentie aux CCIT de la région. La chambre encourage cette démarche afin de pérenniser un
dispositif qui rapportera plus d’argent qu’il n’en coûte.
16
8,42
ETP
pour la
CCI
21, 1
ETP
pour la
CCI
58, 4,3
ETP
pour la
CCI
71, 1,5
ETP
pour la
CCI
Bourgogne et 1
ETP
pour la
CCI
89.
17
Document budget exécuté 2013 établi selon la norme 4.9.
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
24/38
Par ailleurs, l’information économique, qui fait déjà l’objet de la base du système partenarial
d’observation et d’analyse Baseco, n’a pas fait l’objet d’une mutualisation régionale. En 2013,
24,8 ETP travaillaient au service de l’information économique dans le réseau consulaire
bourguignon, dont seulement 3 ETP (soit 12 %) au sein de la CCIR de Bourgogne. La CCIT de
l’Yonne se singularisait avec 6,9 ETP, soit autant que la CCIT de Saône-et-Loire ou de Côte-d’Or
(7 ETP dans chacune). La CAF d’exploitation avant répartitions hors TFC était déficitaire de 383 k€
dans l’Yonne, 361 k€ en Côte-d’Or, 357 k€ en Saône-et-Loire et 329 k€ au niveau régional et 44 k€
dans la Nièvre. L’information économique devrait clairement et rapidement être mutualisée au niveau
régional, afin d'en diminuer les effectifs.
L’insuffisante mutualisation des services au niveau régional se traduit par la baisse de
l’effectif
18
de la CCI Bourgogne hors CCIT, passé de 40,04 ETP en 2010 à 35,93 ETP en 2012. Elle
explique aussi le constat dressé dans le plan stratégique pour une adaptation des missions et de
l’organisation consulaires à la diminution de la ressource fiscale, validé le 18 décembre 2014, par la
CCIR, qui approuve une « poursuite de la mutualisation des fontions support prévue par la loi de
2010 » : « la réforme de 2010 après quatre ans d’application peut générer quelques économies mais
elles ne sont pas à la hauteur de celles escomptées. » La rationalisation du réseau doit concerner
tous les champs d’appui aux entreprises et toutes les fonctions support.
Recommandation : la chambre recommande à la
CCIR
de mutualiser davantage ses
fonctions support, notamment la collecte de la taxe d’apprentissage.
5.3.
Une harmonisation encore insuffisante des dispositifs statutaires
Plusieurs dispositifs statutaires faisaient l’objet d’une mise en oeuvre différenciée selon les
CCIT de Bourgogne, avec des pratiques parfois irrégulières comme ce fut le cas en matière de
gestion des comptes épargne-temps (CET). L’encadrement normatif des CET a néanmoins pu se
faire à l’échelon régional : en particulier, un plafond de jours susceptibles d’être épargnés a été fixé
en deux temps. Le taux de cotisation retraite a également pu être harmonisé.
Le temps de travail n’a pas fait l’objet d’une harmonisation régionale complète, ce qui
s’explique en particulier par des divergences historiques d’amplitudes du temps de travail au sein
des CCI. En outre, certaines CCIT de Bourgogne ne sont pas munies de badgeuses pour contrôler le
temps de travail et deux
19
des cinq CCI n’ont pas de logiciel du temps de travail. Ces différences
devraient être corrigées au plus tôt.
D’autres mécanismes d’harmonisation régionale n’ont pu être mis en place en l’absence de
décisions ou d’accords au niveau national. Ainsi, l’absence d’adoption d’une classification nationale
des emplois n’a permis de valider une grille régionale des emplois, ce qui complique singulièrement
la mise en oeuvre d’une gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences.
18
Indicateur 114 du bilan social de la CCI Bourgogne.
19
CCIT
de Saône-et-Loire et
CCIT
de la Nièvre.
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
25/38
5.4.
L’absence de rationalisation des implantations immobilières consulaires
Jusqu’en 2014, peu de choses ont été entreprises pour rationaliser les implantations
consulaires de Bourgogne. L’une des questions qui se pose est celle du possible regroupement de la
CCIR de Bourgogne et de la CCIT de la Côte-d’Or sur un même site. Au premier semestre 2014,
pour s’en tenir à l’agglomération dijonnaise, la CCIT de Côte-d’Or occupe un siège de 5 698 m² à
Dijon et loue des locaux à Quetigny pour son activité formation ; de son côté, la CCIR occupe un
vaste bâtiment énergivore. À l’initiative de la CCIT de Côte-d’Or en janvier 2014, un projet de
regroupement physique des CCIT 21 et CCIR de Bourgogne est envisagé. Une déclaration d’intérêts
communs, au premier semestre 2014, lie les deux CCI précitées et doit permettre à leurs présidents
respectifs de lancer une étude approfondie sur les avantages et inconvénients d’un projet de
regroupement, avec pour objectifs d’évaluer les potentielles économies de fonctionnement, les
avantages et contraintes pour les deux CCI et les autres CCIT de la région. Cette étude a été rendue
à la CCIR fin 2014. Un éventuel emménagement pourrait être envisagé au second semestre 2015
selon la déclaration d’intérêts communs. Compte tenu de la diminution des ressources du réseau
consulaire, la chambre encourage les CCI concernées à envisager au plus tôt un regroupement sur
un site unique (l’actuel siège de la CCIT de Côte-d’Or), quitte à reconvertir les locaux du siège actuel
de la CCIR en locaux de formation, en lieu et place des locaux loués à Quetigny jusqu’à lors par la
CCIT de Côte-d’Or.
Par ailleurs et plus largement, l’élaboration d’un plan patrimoine couvrant l’ensemble des
services consulaires de Bourgogne, envisagée en 2014 par le groupe de travail des directeurs
généraux des CCI, est indispensable pour rationaliser le patrimoine immobilier, permettre des
cessions immobilières et diminuer les coûts de location.
À cet égard, la chambre rappelle que l’article D. 711-41 du code de commerce dispose que
« I.- Les schémas sectoriels mentionnés au 3° de l’article L. 711-8 indiquent l’implantation de tous les
établissements, infrastructures, équipements et services gérés par une ou plusieurs CCIT, chambres
de commerce et d’industrie départementales d’Île-de-France et par la chambre de région dans
chaque circonscription de la chambre de région concernée, dans les domaines suivants : / 1°
Gestion des équipements aéroportuaires et portuaires ; / 2° Formation et enseignement ; / 3° Aide à
la création, à la transmission et au développement d’entreprises ; / 4° Développement durable. / Ils
peuvent également concerner d’autres secteurs, et en particulier les secteurs du développement
international, de l’intelligence économique, de la recherche et de l’innovation. » Cet article mentionne
« tous les établissements, équipements et services gérés par une ou plusieurs CCIT ».
Il n’y a aucune raison de penser que le pouvoir réglementaire ait entendu exclure de cette
liste le principaux établissements et services des CCIT, à savoir leurs sièges et antennes assurant
les missions générales de service public dévolues au réseau. Or, il ressort clairement de la lecture
du schéma bourguignon que ces sièges et antennes des CCIT ont été exclues de la réflexion et,
subséquemment, du schéma directeur, dont la portée s’en trouve mécaniquement considérablement
réduite. Le réseau consulaire bourguignon s’est ainsi privé de l’outil de transformation et de possible
rationalisation de la carte consulaire régionale. Le schéma se limite aux infrastructures fluviales et
aéroportuaires, au développement du foncier et de l’immobilier d’entreprise, au lobbying du réseau
consulaire sur les infrastructures et équipements jugés prioritaires, les schémas de cohérence
territoriale (SCoT) ou encore les zones d’aménagement commercial. Or, le réseau « doit être
capable […] d’optimiser la gestion des ressources dédiées à cette stratégie d’offre de services […]
les CCI de France participent également à l’effort de rationalisatiopn imposé à toutes les structures
de l’État »
20
.
Ce n’est qu’avec le plan stratégique pour une adaptation des missions et de l’organisation
consulaires à la diminution de la ressource fiscale, validé le 18 décembre 2014 par la CCIR, que « la
révision des implantations et la mise en place d’un plan patrimoine » est validée.
20
Pacte de confiance entre l’État et le réseau des CCI de France, 28 mai 2013, pp. 4-5.
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
26/38
Enfin, la question de la stratégie immobilière consulaire en Bourgogne ne peut plus être
envisagée de manière découplée des évolutions en cours dans le réseau consulaire franc-comtois.
En effet, la décision de regrouper les services de la CCIR de Franche-Comté et de la CCIT du Doubs
prise en 2014, devra être prise en compte dans le cadre d’une éventuelle fusion juridique entre les
deux CCIR existantes début 2015.
5.5.
Une disparité des coûts encore peu corrigée par l’action régionale
Certains services proposés par les CCIT du ressort bourguignon présentent des structures
de coûts et de recettes hétérogènes. Par exemple, la comparaison des centres de formalités (CFE)
fait ressortir de grandes disparités dans les recettes dégagées rapportées aux coûts et aux frais de
personnel. Il convient d’harmoniser les recettes encaissées par ces organismes en procédant à une
tarification homogène.
5.6.
L'apport insuffisant des schémas directeur et sectoriels à l'intégration régionale
5.6.1.
Le schéma directeur
5.6.1.1.
Le cadre juridique
L’article L. 711-8 du code de commerce dispose que « Les chambres de commerce et
d’industrie de région encadrent et soutiennent les activités des chambres territoriales […] qui leur
sont rattachées. Elles définissent une stratégie pour l’activité du réseau dans leur circonscription. […]
les chambres de commerce et d’industrie de région exercent leur activité en valorisant les
compétences existant dans les chambres de commerce et d’industrie territoriales […] de leur
circonscription./ À ce titre, elles : […] 2° Établissent, dans des conditions fixées par décret en Conseil
d’État, un schéma directeur qui définit le nombre et la circonscription des chambres territoriales et
départementales d’Île-de-France dans leur circonscription en tenant compte de l’organisation des
collectivités territoriales en matière de développement et d’aménagement économique, ainsi que de
la viabilité économique et de l’utilité pour leurs ressortissants des chambres territoriales. »
L’article R. 711-39 du code de commerce dispose que « Le projet de schéma directeur,
adopté dans les conditions prévues à l’article R. 711-38, est transmis, avec le rapport mentionné au
troisième alinéa de l’article R. 711-35, au préfet de région. / Le préfet de région transmet le projet de
schéma directeur et le rapport y afférent au ministre chargé de la tutelle des chambres de commerce
et d’industrie, accompagné de son avis motivé au vu des critères prévus dans le décret. / Dans le
cas où le ministre chargé de la tutelle des chambres de commerce et d’industrie estime que le
schéma directeur ne satisfait pas aux conditions mentionnées aux articles R. 711-35 et R. 711-36, il
fait part au préfet de région de son refus d’approuver le schéma en l’état pour que ce dernier
demande à la chambre de commerce et d’industrie de région d’en délibérer à nouveau dans un délai
de quatre mois. / Le schéma directeur entre en vigueur à compter de la publication au
Journal officiel
de la République
française
de l’arrêté du ministre portant décision d’approbation. »
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
27/38
5.6.1.2.
Un schéma directeur peu prescriptif
Un schéma directeur de la chambre régionale de commerce et d’industrie de Bourgogne a
été adopté le 30 novembre 2006 par l’AG de la CRCI
21
de Bourgogne, puis approuvé par l’arrêté du
4 janvier 2007 portant approbation du schéma directeur établi par la chambre régionale de
commerce et d’industrie de Bourgogne. Le plan de mandature 2011-2015 de la CCIR de Bourgogne
cherche manifestement à concilier la nécessité d’une montée en puissance de la CCI régionale et
d’une large autonomie des CCIT qui se traduit par la promotion du principe de subsidiarité : « Une
CCIR qui coordonne et garantit une unité : améliorer l’attractivité et la lisibilité du territoire grâce à
une convergence des actions. Cette unité régionale se construit sans hégémonie. C’est un
fonctionnement en réseau que la CCIR animera dans le respect de la subsidiarité », « s’inscrire – et
garantir l’intérêt de toutes les CCI – dans les réflexions sur le renouvellement des politiques
contractuelles État/région », « une garantie de convergence régionale pour des missions mises en
oeuvre par les CCI de Bourgogne ».
Le rôle dévolu à la CCIR de Bourgogne en matière de ressources humaines est demeuré
faible : le plan de mandature 2011-2015 de la CCIR de Bourgogne évoquait la nécessité de
« Structurer la fonction "Ressources Humaines" en incluant au minimum la gestion des recrutements
et de la paie. Il conviendra de procéder de même concernant la gestion de la commission paritaire
régionale (mutuelle, tickets restaurants, grille de qualification, etc.) ». De fait, en 2014, le service des
ressources humaines de la CCIR n’était composé que de trois agents et n’était pas dirigé par un
agent ayant le grade de directeur.
5.6.2.
La nécessaire révision du schéma directeur
Fin novembre 2014, la région Bourgogne a adopté son nouveau Schéma régional
d’aménagement et de développement durable du territoire (SRADDT). Parallèlement a été adoptée
la stratégie régionale de développement économique et d’innovation (SRDEI) 2014-2020. Comme le
prévoit l’article R. 711-35 du code de commerce, « Le schéma directeur est accompagné d’un
rapport justifiant les choix effectués au regard de ces critères et du schéma régional d’aménagement
et de développement du territoire, lorsque ce dernier a été adopté. » Le renouvellement du SRADDT
de Bourgogne constitue une forte incitation au renouvellement d’un schéma directeur consulaire qui
a plus de huit ans d’ancienneté. Dès le rapprochement ou la fusion des organismes consulaires des
régions Bourgogne et Franche-Comté effectué, une révision du schéma directeur de la CCIR de
Bourgogne s’imposera au plus tôt, afin de prendre en compte en particulier :
- la nouvelle cartographie consulaire en Bourgogne - Franche-Comté, d’autant que l’article
L. 711-8 du code de commerce impose aux schéma directeurs de tenir compte « de la viabilité
économique et de l’utilité pour leurs ressortissants des chambres territoriales » ;
- la réforme consulaire de 2010 ;
- les nouvelles orientations du SRADDT de Bourgogne ;
- et le nouveau contexte budgétaire qui s’impose aux CCI à compter de 2015.
21
Le lecteur averti aura noté que les
CRCI
– chambres régionales de commerce et d’industrie – sont devenues les
CCIR
–
chambres de commerce et d’industrie régionales – à l’occasion de la réforme.
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
28/38
5.6.3.
Les schémas sectoriels
5.6.3.1.
Des schémas globalement non prescriptifs et peu chiffrés
Les objectifs et les thèmes sont définis en termes généraux mais très peu sont illustrés par
des exemples précis de réalisations à mener. Les délais de réalisation ne sont pas précisés, ni leur
ordre de priorité. Le suivi de la réalisation des objectifs au travers d’indicateurs et de tableaux de
bord n’est pas prévu, ce qui rend impossible toute évaluation
in itinere
ou
ex post
par le réseau
consulaire lui-même ou tout organisme extérieur.
5.6.3.2.
Des programmes modifiés
En 2014, il apparaît que de nombreuses actions prévues par les schémas sectoriels
adoptés en 2012 par la CCIR ont été abandonnées ou différées en raison de la diminution des
ressources du réseau consulaire. Une affectation plus importante du surplus fiscal 2012 au niveau
régional aurait sans doute été de nature à mieux mettre en oeuvre ces schémas et leurs programmes
subséquents, dans la mesure où le surplus fiscal 2012 reversé aux CCIT (2 612 k€) était réservé au
« financement de projets spécifiques territoriaux »
22
.
5.7.
Le déploiement d’une comptabilité analytique commune à parfaire
L’ACFCI a effectué depuis 2010 un travail normatif, en particulier aux fins d’harmoniser les
normes comptables, budgétaires et financières des établissements consulaires. Les principales
normes sont les suivantes :
- norme 4.4 : régisseurs de recettes ou de dépenses ;
- norme 4.7 : commissariat aux comptes ;
- norme 4.8 : application du plan comptable général dans les CCI ;
- norme 4.9 : comptabilité analytique commune du réseau ;
- norme 4.13 : programmes pluriannuels d’investissement ;
- norme 4.21 : agrégation des budgets, comptes et indicateurs du réseau (cube CCI).
L’application combinée des normes 4.9 et 4.21 fournit une grille d’analyse homogène
applicable à toutes les CCI. Les échelons régionaux et national du réseau disposent d’outils
nécessaires au pilotage du réseau consulaire. Ces normes constituent un socle sur lequel la CCIR
de Bourgogne doit s’appuyer afin de mener à bien son travail de régionalisation de l’action
consulaire. La norme 4.9 rend compte de l’ensemble des actions des CCI en fonction d’un cadre
commun décliné par missions et programmes. L’objectif est de fournir aux élus, aux services et à la
tutelle des informations homogènes sur l’exercice des missions des CCI et sur l’utilisation des
ressources affectées, au moyen d’indicateurs de gestion et d’indicateurs d’activité. Cette norme est
applicable depuis le 1
er
janvier 2013. Ainsi, en sus de sa présentation classique, le compte exécuté
2013 de la CCIR de Bourgogne a aussi été décliné en missions, programmes et actions en
application de cette norme.
22
Compte rendu de la réunion de bureau du 16 mai 2013.
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
29/38
Concrètement, en Bourgogne, ce travail réalisé en 2014 sur l’exercice 2013 prend la forme
d’un tableau comparatif détaillé par missions et programmes mettant en parallèle les effectifs de
chacune des cinq CCI, les produits d’exploitation hors TFC, les frais de personnel, les subventions
versées et les autres charges d’exploitation. Une CAF d’exploitation hors TFC est ainsi dégagée sur
chaque programme. L’agrégation de ces données constitue un progrès en offrant un panorama des
politiques menées par chacune des CCI, des moyens affectés en personnel, des coûts réels de
fonctionnement et des résultats d’exploitation par programme. Encore faut-il que cette consolidation
offre toutes les garanties de fiabilité pour opérer une comparaison objective et pour fixer les pistes
d’économie, ce qui ne semble pas encore être le cas. À titre d’exemple, seule la CCIT 71 a décliné
ses dotations aux amortissements par programme. Des incohérences dans la répartition des effectifs
sont à relever. De même, les CAF (hors TFC) à l’équilibre ou positives de la formation initiale pour
les CCIT de la Nièvre et de l’Yonne sont sujettes à caution. Par ailleurs, il convient de relever que les
schémas sectoriels votés sont déconnectés de la norme 4.9, notamment pour des raisons
chronologiques.
5.8.
Les dépenses de fonctionnement courant de la CCIR
5.8.1.
Données globales
Les dépenses du compte 625 ont augmenté de 99 k€ entre 2010 et 2012, passant de
755 k€ à 854 k€, soit une augmentation de 13 % en variation brute et 4,2 %
en variation annuelle
moyenne. Au sein du compte 625, ce sont surtout les dépenses liées aux réceptions et invitations qui
ont augmenté substantiellement en 2012, en hausse de 56 % par rapport à l’année 2011, après une
baisse constatée en 2011.
Les frais liés aux déplacements et voyages augmentent chaque année. Ces frais se
caractérisent par un niveau confortable : une amélioration paraît là envisageable, en particulier pour
ce qui concerne les nuitées d’hôtel. Pour autant, les charges de fonctionnement de la CCI de
Bourgogne apparaissent maîtrisées.
5.8.2.
L’harmonisation des frais de mission des agents
Le barème de remboursement de frais de déplacements applicable à compter du
1
er
juillet 2011 a été validé par la commission paritaire locale (CPL) du 19 mai 2011. Il prévoit une
prise en charge des frais d’hôtel plafonnée à 60 € pour une nuitée en province, 110 € pour une
nuitée à Paris, 83 € pour une nuitée dans les métropoles et une absence de plafonnement pour les
nuitées à l’étranger. Les frais de repas font l’objet de remboursements plafonnés à 19 € pour les
repas en province, 27 euros pour les repas pris à Paris et dans les métropoles et ne sont pas
plafonnés pour les repas pris à l’étranger ou pris en groupe.
Tableau 15 : frais d’hôtel par
CCI
avant harmonisation
CCIR
CCI 21
CCI 58
CCI 71
CCI 89
Date du tarif
01/07/2011
01/03/2011
21/06/2007
Province
60,00 Tarif IBIS 2 **
54,00 à 77,00
au réel
au réel
Paris
110,00 Tarif IBIS 2 **
92,00
au réel
au réel
Métropoles
83,00 Tarif IBIS 2 **
92,00
au réel
au réel
Etranger
non plafonné
NC
NC
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
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Concernant les frais de remboursement kilométriques, le barème de référence de la CCIR
correspond au barème URSSAF Employeurs depuis 2011. Pour un déplacement en ville, la CCIR
accorde en plus un forfait de 5,87 € par déplacement sur justificatif de leur détail. La CCIT 58 utilise
également le barème URSSAF. La CCIT 21 a seulement deux classes de tarifs (jusqu’à 5 CV et à
partir de 6 CV) qui restent inférieures au barème URSSAF. Le barème de la CCIT 71 pour moins de
5000 kilomètres parcourus, soit la majorité des bénéficiaires, est légèrement inférieur au barème
URSSAF jusqu’à 7 CV ; à partir de 8 CV, il est supérieur et devient le plus élevé par rapport à
l’ensemble des CCI. Le barème de la CCIT 89 est le moins élevé par rapport aux quatre autres CCI
et quel que soit la cylindrée.
Tableau 16 : frais kilométriques par
CCI
Pour les frais de repas, le barème de la CCIR était le plus généreux, hormis la CCIT 89 qui
pratiquait un remboursement aux frais réels (hormis les repas de travail entre les deux sites Auxerre-
Sens, dont les frais de remboursement étaient limités à 15 €).
Tableau 17 : frais de repas par
CCI
En 2014, la commission paritaire régionale a harmonisé les barèmes de remboursement des
frais kilométriques dont bénéficient les agents qui se déplacent avec leurs véhicules personnels pour
des raisons professionnelles, des frais de repas et des frais d’hôtel selon les barèmes suivants, qui
restent avantageux pour les agents :
-
frais kilométriques : barème URSSAF plafonné à 7 CV ;
-
frais de repas : barème URSSAF pour les frais occasionnés en province (soit 17,90 €) ;
remboursement de 24 € pour Paris et les métropoles ;
-
frais d’hôtel : 60 € par nuit en province, 110 € par nuit à Paris et dans les métropoles.
Hormis pour la CCIT de Saône-et-Loire qui bénéficiait de frais de remboursement plus
élevés pour les véhicules de 8 CV ou plus, les nouveaux tarifs adoptés actualisent les tarifs des CCI
régionale et de la Nièvre (légère augmentation) et conduisent à une nette augmentation pour les
CCIT de Côte-d’Or et de l’Yonne.
CCIR
CCI 21
CCI 58
CCI 89
Base
URSSAF
<=5000 km
>5000 km
Date du tarif
01/07/2011
01/03/2011 01/04/2013
25/06/2013
01/01/2014
4 CV
0,487
0,430
0,487
0,480
0,420
0,410
0,491
5 CV
0,536
0,430
0,556
0,530
0,460
0,410
0,540
6 CV
0,561
0,500
0,56
0,550
0,480
0,470
0,565
7 CV
0,587
0,500
0,587
0,570
0,500
0,470
0,592
8 CV
0,587
0,500
0,587
0,610
0,540
0,470
0,592
9 CV
0,587
0,500
0,587
0,620
0,550
0,530
0,592
10 CV
0,587
0,500
0,587
0,650
0,580
0,530
0,592
11 CV
0,587
0,500
0,587
0,650
0,580
0,530
0,592
12 CV
0,587
0,500
0,587
0,650
0,580
0,530
0,592
CCI 71
01/01/2012
CCIR
CCI 21
CCI 58
CCI 71
CCI 89
Base
URSSAF
Date du tarif
01/07/2011
01/03/2011 21/06/2007
01/01/2014
Province
19,00
17,50
18,00
17,40
réel *
17,90
Paris et métropoles
27,00
24,00
25,00
24,60
réel *
Etranger
non plafonné
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
31/38
Le décret n
o
90-437 du 28 mai 1990 modifié s’applique au règlement des frais occasionnés
par les déplacements des personnels civils sur le territoire métropolitain qui sont à la charge,
notamment, « du budget général, d’un budget annexe ou d’un budget d’un établissement public
national de l’État à caractère administratif » (art. 1
er
). Le décret n° 2006-781 du 3 juillet 2006, entré
en vigueur le 1
er
novembre 2006, fixant les conditions et les modalités de règlement des frais
occasionnés par les déplacements temporaires des personnels civils de l’État en a repris les termes :
son article 1
er
mentionne également les « établissements publics nationaux à caractère
administratif ». Le Conseil d’État, dans son avis n
o
351654 du 16 juin 1992, avait considéré que « les
textes visant d’une manière générale l’ensemble des établissements publics administratifs de l’État,
devraient en principe s’appliquer à ces chambres », sauf dispositions dérogatoires expresses,
incompatibilité avec les principes résultant de la loi du 9 avril 1898
23
et sauf si les CCI « peuvent être
regardées comme exclues de leur champ d’application si, en raison des règles propres
d’organisation et de fonctionnement des chambres, ces nouveaux textes ne peuvent entrer en
vigueur à leur égard qu’en vertu de modalités spécifiques d’application ». De telles exceptions ne
s’appliquent pas au remboursement des frais de déplacement. Aucune de ces conditions n’apparaît
remplie en l’espèce. Par conséquent, les modalités de remboursement de frais kilométriques qui
s’appliquent aux fonctionnaires devraient s’appliquer dans les CCIT.
Si l’économie à attendre au niveau de l’échelon régional de la CCIR serait de l’ordre de
40 k€, elle serait beaucoup plus élevée à l’échelle des cinq organismes consulaires de Bourgogne.
En Saône-et-Loire, les voyages et déplacements représentent une dépense de plus de 250 k€ ; en
Côte-d’Or, le compte dédié aux déplacements, missions et réceptions
24
représentait en 2012 une
charge de 359 k€. À l’échelle régionale, ce sont quelques centaines de milliers d’euros qui pourraient
être économisées chaque année par l’application du barème de remboursement des fonctionnaires.
5.9.
La durée du travail
L’article 26 du statut du personnel du réseau consulaire dispose que « conformément au
décret n
o
2000-815 du 25 août 2000 [relatif à l’aménagement et à la réduction du temps de travail
dans la fonction publique de l’État et dans la magistrature] et la loi n
o
2004-626 du 30 juin 2004
[relative à la solidarité pour l’autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées], la
durée du travail est fixée à trente-cinq heures par semaine dans l’ensemble des services des
compagnies consulaires. Le décompte du temps de travail est réalisé sur la base d’une durée
annuelle de travail effectif de 1 607 heures maximum. Les commissions paritaires locales sont
compétentes pour fixer les modalités de mise en oeuvre de la réduction et de l’aménagement du
temps de travail dans les limites susvisées, dans le cadre des règles de l’accord annexé au présent
statut et de celles adoptées par la commission paritaire nationale du 21 décembre 1981. » L’annexe
à l’article 26 du statut mentionne, en son article 1
er
, « la durée maximale de travail effectif fixée à
1 607 heures par an par l’article 26 du statut ».
L’article 26 du règlement intérieur du personnel de la CCI Bourgogne prévoit qu’« au sein de
la CCI Bourgogne, la durée annuelle de travail effectif est fixée à 1 589 heures incluant la journée de
solidarité. » L’accord pour la mise en place de l’ARTT à la CRCI de Bourgogne entré en vigueur au
1
er
janvier 2002 prévoyait une durée annuelle du travail de 1 600 heures.
Si, aux termes des dispositions précitées, ce nombre d’heures fixé localement n’est pas
irrégulier, puisque la durée de 1 607 heures est un plafond, la chambre observe néanmoins que pour
chaque agent, il existe une réserve d’heures non travaillées
25
constituant un levier pour réduire ou
contenir les charges de personnel.
23
Loi abrogée très largement par l’ordonnance n
o
2000-912 du 18 septembre 2000 relative à la partie législative du code
de commerce et dont l’article 1
er
a été abrogé par le décret n
o
2007-431 du 25 mars 2007 relatif à la partie réglementaire du
code de commerce.
24
On l’aura compris, la comptabilité analytique de la CCIT de Côte-d’Or est moins fine que celle de la CCIT 71.
25
Référence : bilan social 2012.
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
32/38
5.10.
Le fonds social
La chambre relève qu’en 2010-2011, la commission paritaire locale (CPL) a nettement
« dégonflé » les réserves du fonds social de la CCIR, en prévision du rapprochement des fonds
sociaux des CCIT et de la CCIR. Pour ce faire, des chèques vacances ont, en particulier, été
accordés aux agents consulaires en 2010-2011, ramenant les réserves dudit fonds de plus de deux
ans de fonctionnement fin 2009
26
à environ 5 mois fin 2011. Le solde du compte de placement est
passé de 28 654,72 € au 31 mars 2010 à 5 969,48 € au 1
er
janvier 2012. Si le compte rendu de la
CPL du 7 juin 2012 estime que les comptes de la CCIR n’ont pas été « vidés », il fait part de
l’étonnement de la commission « car dans certaines CCIT, les fonds seront épuisés au
31 décembre 2012. » Partant de ce constat, la CPL de la CCIR a alors décidé de conserver son
fonds « au-delà de 2012 pour son propre compte », en contradiction avec le principe de la
régionalisation du réseau au 1
er
janvier 2013. Ces évènements témoignent du manque de solidarité
des organismes consulaires bourguignons et du frein subséquent qu’il constitue pour une
mutualisation optimale du réseau.
6.
La formation
6.1.
Le schéma sectoriel formation emploi
La CCIR a réalisé un autodiagnostic de ses schémas sectoriels. Celui portant sur le schéma
formation emploi indiquait notamment au titre des menaces pesant sur la formation : une formation
continue en évolution, des appels d’offres régionaux nombreux, des formations supérieures
concurrentes. Les faiblesses identifiées de la formation étaient le cloisonnement des services,
l’absence de réelle stratégie commune et la question du lien entre emploi et formation. Au titre de
l’apprentissage, les menaces diagnostiquées étaient une fragilité financière, des négociations
régionales compliquées, un problème de notoriété des CCI ; les faiblesses étaient la structuration
d’une gestion inter-consulaire, l’optimisation de la carte des fonctions (formations ?) et une
communication dispersée. Ce schéma est peu prescriptif et quasiment dépourvu de tout objectif
chiffré, ce qui ne permet pas d’évaluer sa mise en oeuvre.
6.2.
La formation initiale
6.2.1.
Les écoles de gestion et de commerce
Les CCIT de Saône-et-Loire, de la Nièvre et de l’Yonne disposent d’écoles de gestion et de
commerce (EGC). La formation initiale dispensée en Côte-d’Or et en Saône-et-Loire se distingue par
l’importance de son déficit, avec des déficits respectifs de 1,22 M€ et près de 200 k€. La formation
initiale est légèrement excédentaire dans l’Yonne et déficitaire dans la Nièvre.
Tableau 20 : effectifs, produits et coût de la formation initiale (hors apprentissage)
26
Cf.
PV
de la
CPL
du 11 mars 2010 ; la référence à quatre ans de réserves dans le
PV
de la
CPL
du 27 mai 2010 est
manifestement erronée.
Effectifs
Produits
d'exploitation
Frais de
personnel
Subventions
versées
Autres charges
d'exploitation
Charges totales
CAF d'exploitation avant
répartition hors TFC
CCI 21
1 220 000 €
1 220 000 €
-1 220 000 €
CCI 58
4,4
621 282 €
238 316 €
105 363 €
294 550 €
638 229 €
-16 947 €
CCI 71
3,7
351 640 €
154 967 €
50 000 €
344 815 €
549 782 €
-198 142 €
CCI 89
1,9
294 193 €
102 796 €
50 000 €
114 254 €
267 050 €
27 143 €
CCIR
0,0
0 €
0 €
150 000 €
0 €
150 000 €
-150 000 €
Total
10,0
1 267 115 €
496 079 €
355 363 €
1 973 619 €
2 825 061 €
-1 557 946 €
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
33/38
La diminution des effectifs scolarisés dans les écoles de gestion et de commerce des CCIT
de Saône-et-Loire, de l’Yonne et de la Nièvre devrait inciter le réseau consulaire à repenser l’offre de
formation initiale de ces écoles. La fermeture d’une ou plusieurs écoles pourrait être envisagée. À
défaut d’envisager de telles suppressions, le plan stratégique pour une adaptation des missions et de
l’organisation consulaires à la diminution de la ressource fiscale du 18 décembre 2014, est trop
imprécis.
6.2.2.
Le réseau régional des centres de formation d’apprentis
Le contrat de plan régional de développement des formations professionnelles de
Bourgogne prévoyait, pour la période 2011-2015, de « tendre à ce que 13 000 apprentis et jeunes
puissent suivre des formations dans les CFA de la région. » Au 1
er
janvier 2014, le nombre
d’apprentis dans les 32 CFA de Bourgogne était de 10 081, contre 11 012 deux ans plus tôt, soit une
baisse de 8,5 % et un niveau 2014 assez éloigné de l’objectif fixé pour 2015. En 2014, le nombre
moyen d’apprentis par CFA s’établit à 315.
Entre 2007 et 2014, les CFA liés au réseau des CCIT de Bourgogne ont connu une
diminution moyenne de leurs effectifs d’apprentis de 21 %, avec une diminution atteignant 32 % pour
le CFA interprofessionnel de La Noue en Côte-d’Or, une diminution proche de la moyenne pour les
CFA d’Auxerre, Marzy
27
et Mâcon et une diminution moins forte pour le CFA interprofessionnel de
Mercurey
28
(- 8 %).
Tableau 21 : évolution des effectifs d’apprentis des
CFA
(inter-)consulaires au 1
er
janvier
Plus largement, les effectifs des CFA de la région ont diminué de 16 % entre 2007 et 2014,
soit une diminution moins marquée dans les CFA situés hors champ des CCIT.
27
Commune limitrophe de Nevers.
28
Commune proche de Chalon-sur-Saône.
Auxerre
La Noue
Marzy
Mercurey
Mâcon
Total
2007
1 220
1 928
653
1 310
548
5 659
2008
1 152
1 924
657
1 353
547
5 633
2009
1 160
1 817
642
1 331
530
5 480
2010
1 087
1 740
610
1 380
496
5 313
2011
1 023
1 642
557
1 360
487
5 069
2012
1 045
1 554
568
1 310
465
4 942
2013
1 046
1 435
559
1 258
428
4 726
2014
983
1 317
520
1 207
454
4 481
Variation
-19%
-32%
-20%
-8%
-17%
-21%
Nombre
d'apprentis
au 01/01/N
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
34/38
Graphique 11 : évolution des effectifs d’apprentis en Bourgogne
Les coûts horaires réels des CFA de La Noue, de Nevers et de Mâcon sont supérieurs aux
coûts horaires moyens sectoriels selon les éléments dont dispose la région Bourgogne pour
procéder à la liquidation du financement des formations en CFA.
Tableau 22 : coûts horaires des CFA consulaires
Source : région Bourgogne.
Un projet de charte du comité stratégique de la tête de réseau des CFA interprofessionnels
de Bourgogne a été présenté au bureau de la CCIR Bourgogne le 14 février 2013. Ce projet
concerne les CFA La Noue, automobile à Mâcon, polyvalent de Marzy, et les centres
interprofessionnels de formation d’apprentis (CIFA) d’Auxerre et de Mercurey. La tête de réseau a
pour missions, en particulier de définir une politique interconsulaire cohérente et harmonisée en
faveur du développement de l’apprentissage, de cadrer les projets d’établissement des CFA du
réseau consulaire, d’organiser une concertation préalable aux investissements des centres et
d’élaborer des propositions ou projets collectifs. Les réflexions du comité stratégique sont relayées
auprès des instances consulaires régionales (CCIR et CMAR). Les CFA consulaires étant le plus
souvent gérés sous forme associative, le comité n’a pas de pouvoir hiérarchique sur ces
organismes ; tout repose donc sur la seule volonté de coopération des organismes.
Un comité technique, composé des directeurs de CFA prépare les projets d’établissement,
prépare les projets collectifs, élabore une politique de communication commune, diffuse les bonnes
pratiques.
Pour autant, la charte régionale de coordination reste un élément insuffisant pour
rationaliser les coûts de gestion des CFA consulaires ou interconsulaires de Bourgogne, pour
atteindre l’équilibre budgétaire et pour permettre, ainsi que le veut la CCIR de Bourgogne, réduire la
taxe pour frais de chambre affectée à la formation initiale
29
. Une rationalisation des formations
dispensées dans les divers CFA devrait être envisagée, notamment pour ce qui concerne les CFA
interprofessionnels.
29
Prospective budgétaire : situation au 15 mai 2014. Analyse menée par les directeurs généraux des CCI de Bourgogne.
11 965
12 125
12 137
11 655
11 087
11 012
10 863
10 081
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Auxerre
La Noue
Marzy
Mercurey
Mâcon
6,75 €
9,20 €
8,60 €
7,02 €
8,19 €
7,95 €
7,95 €
7,95 €
7,95 €
7,95 €
1,20 €
-1,25 €
-0,65 €
0,93 €
-0,24 €
7,63 €
8,27 €
8,27 €
7,63 €
8,19 €
Coût horaire réel
Coût horaire moyen
Différentiel
Coût horaire retenu
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
35/38
6.3.
La formation continue
De 2009 à 2013, le nombre de stagiaires formés par les CCI de la région en formation
continue a diminué de 27 % et le nombre d’heures stagiaires de 15 %, soit respectivement, - 8 % et -
4 % en variation annuelle moyenne. S’agissant des heures stagiaires, la baisse est très marquée
pour la CCI de la Nièvre, alors que la CCI de Côte-d’Or a réussi à contenir cette baisse (- 5 % en
variation brute).
Tableau 23 : évolution des heures stagiaires et des nombres stagiaires de 2009 à 2013
Graphique 12 : évolution du nombre d’heures stagiaires
Graphique 13 : évolution du nombre de stagiaires
VMA
Variation brute
VMA
Variation brute
CCI 71
-4%
-16%
-7%
-25%
CCI 21
-1%
-5%
-4%
-15%
CCI 57
-12%
-41%
-16%
-51%
CCI 89
-5%
-20%
-3%
-10%
Total
-4%
-15%
-8%
-27%
Évolution heures stagiaires
Évolution nombre stagiaires
0
50 000
100 000
150 000
200 000
250 000
300 000
350 000
2009
2010
2011
2012
2013
CCI 71
CCI 21
CCI 57
CCI 89
0
500
1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
3 500
4 000
4 500
5 000
2009
2010
2011
2012
2013
CCI 71
CCI 21
CCI 57
CCI 89
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
36/38
Les achats liés à l’activité formation ont globalement diminué de 10 % entre 2009 et 2013, à
la faveur d’une diminution de 28 % de ces achats en Côte-d’Or, alors que les achats des autres CCI
progressaient malgré une diminution du nombre d’heures stagiaires.
Graphique 14 : évolution des achats dans le cadre de la formation continue
La politique de formation continue menée par les CCIT de Bourgogne présente des points
de fragilité qui appellent une transformation de l’action consulaire. En sus d’une réflexion sur les
domaines de formation couverts par les chambres, la question d’une mutualisation des moyens se
pose avec acuité. Une mutualisation de l’ensemble des services de formation des CCI de Bourgogne
est vivement souhaitée, ainsi que l’a envisagé le plan stratégique pour une adaptation des missions
et de l’organisation consulaires à la diminution de la ressource fiscale, validé le 18 décembre 2014,
qui envisage « une organisation interconsulaire […] pour réduire les charges d’ingénierie et de
conception d’un programme de formation commun ». À défaut d’une rationalisation ambitieuse des
lieux de formation, une fusion des activités formation des CCIT de Saône-et-Loire et de Côte-d’Or
pourrait être envisagé à court terme compte tenu du partenariat existant. Cette fusion permettrait
déjà de réaliser des économies sur les fonctions support.
7.
L’avenir du réseau consulaire en Bourgogne et en Franche-Comté
La fusion juridique des régions Bourgogne et Franche-Comté validée par le Parlement début
2015 n’est pas sans conséquence sur la structuration du réseau des CCIR et CCIT de ces régions.
Elle constitue une opportunité que le réseau consulaire devrait saisir pour dégager de substantielles
économies (suppression de certaines fonctions support en doublon, rationalisation des implantations
immobilières, etc.).
Dans la perspective de la fusion juridique des organismes bourguignon et franc-comtois se
pose la question de l’anticipation des besoins en termes de ressources humaines. Il apparaît
indispensable d’utiliser au plus tôt les possibilités de rationalisation des effectifs consulaires en
Bourgogne, en particulier grâce aux nouvelles modalités de départ anticipé à la retraite validée par la
commission paritaire nationale au second semestre 2014, afin de permettre au réseau de mener à
bien ces changements organisationnels, sans remettre en cause les principales missions qui lui sont
confiées et qui devront être clairement identifiées par les élus consulaires.
0
200 000
400 000
600 000
800 000
1 000 000
1 200 000
1 400 000
2009
2010
2011
2012
2013
CCI 71
CCI 21
CCI 57
CCI 89
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
37/38
ANNEXE 1 – SIGLES ET ACRONYMES
ACFCI
Assemblée générale des chambres françaises de commerce et d’industrie
AG
assemblée générale
AGESC
Association de gestion de l’école supérieure de commerce
ARTT
aménagement et réduction du temps de travail
BP
budget primitif
CA
compte administratif
CAF capacité d’autofinancement
CCI(R)
chambre de commerce et d’industrie (régionale)
CCI(T)
chambre de commerce et d’industrie (territoriale)
CE
Conseil d’État
CET compte épargne-temps
CFA centres de formation d’apprentis
CGPME
Confédération générale des petites et moyennes entreprises
CHSCT
comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail
CIFA centres interprofessionnels de formation d’apprentis
CJCE
Cour de justice des Communautés européennes
CMA chambre de métiers et de l’artisanat
CNRCC
Caisse nationale de retraite des chambres de commerce
CODIR
comité de direction
CPL commission paritaire locale
DG
directeur général
ESC école supérieure de commerce
ETP équivalent temps plein
FIPHFP
Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique
MEDEF
Mouvement des entreprises de France
SA
société anonyme
SARL
société à responsabilité limitée
SG
service général
TA
tribunal administratif
TACFE
taxe additionnelle à la cotisation foncière pour les entreprises
TACVAE
taxe additionnelle à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises
TATP taxe additionnelle à la taxe professionnelle
TFC taxe pour frais de chambre consulaire
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
38/38
ANNEXE 2 – DONNÉES ISSUES DE LA NORME 4.9
Effectifs
Produits
d'exploitation
Frais de
personnel
Autres charges
d'exploitation
Charges totales
Produits / effectifs
Charges / effectifs
Charges / produits
CCI 21
13,7
404 441 €
567 095 €
67 810 €
634 905 €
29 521 €
46 343 €
157%
CCI 58
3,3
35 346 €
137 811 €
11 799 €
149 610 €
10 711 €
45 336 €
423%
CCI 71
11,5
240 666 €
539 121 €
72 859 €
611 980 €
20 927 €
53 216 €
254%
CCI 89
5,5
62 813 €
197 661 €
44 694 €
242 355 €
11 421 €
44 065 €
386%
CCIR
0
80 €
0 €
1 427 €
1 427 €
Total
34
743 346 €
1 441 688 €
198 589 €
1 640 277 €
21 863 €
48 243 €
221%
Effectifs
Produits
d'exploitation
Frais de
personnel
Autres charges
d'exploitation
Subventions
versées
Charges totales
Produits / effectifs
Charges / effectifs
Charges / produits
CCI 21
8,6
237 494 €
472 063 €
181 594 €
22 000 €
675 657 €
27 616 €
78 565 €
284%
CCI 58
3,13
40 239 €
157 499 €
9 695 €
6 000 €
173 194 €
12 856 €
55 334 €
430%
CCI 71
6,8
56 733 €
374 315 €
34 521 €
20 000 €
428 836 €
8 343 €
63 064 €
756%
CCI 89
4
51 834 €
185 564 €
4 979 €
3 580 €
194 123 €
12 959 €
48 531 €
375%
CCIR
1
85 441 €
65 416 €
119 260 €
0 €
184 676 €
85 441 €
184 676 €
216%
Total
23,53
471 741 €
1 254 857 €
350 049 €
51 580 €
1 656 486 €
20 048 €
70 399 €
351%
Effectifs
Produits
d'exploitation
Frais de
personnel
Subventions
versées
Autres charges
d'exploitation
Charges totales
Produits / effectifs
Charges / effectifs
Charges / produits
CCI 21
17,9
140 591 €
1 084 726 €
31 000 €
128 973 €
1 244 699 €
7 854 €
69 536 €
885%
CCI 58
4,05
8 086 €
221 059 €
21 080 €
149 230 €
391 369 €
1 997 €
96 634 €
4840%
CCI 71
1,7
25 602 €
116 792 €
113 218 €
83 544 €
313 554 €
15 060 €
184 444 €
1225%
CCI 89
8,6
239 458 €
124 476 €
27 945 €
179 503 €
331 924 €
27 844 €
38 596 €
139%
CCIR
1,49
201 788 €
119 469 €
20 080 €
125 131 €
264 680 €
135 428 €
177 638 €
131%
Total
33,74
615 525 €
1 666 522 €
213 323 €
666 381 €
2 546 226 €
18 243 €
75 466 €
414%
Effectifs
Produits
d'exploitation
Frais de
personnel
Subventions
versées
Autres charges
d'exploitation
Charges totales
Produits / effectifs
Charges / effectifs
Charges / produits
CCI 21
7,2
52 060 €
429 066 €
0 €
83 679 €
512 745 €
7 231 €
71 215 €
985%
CCI 58
2,4
3 572 €
141 681 €
7 000 €
19 416 €
168 097 €
1 488 €
70 040 €
4706%
CCI 71
8,5
1 552 €
606 522 €
112 113 €
37 235 €
755 870 €
183 €
88 926 €
48703%
CCI 89
2,3
14 484 €
73 519 €
0 €
23 524 €
97 043 €
6 297 €
42 193 €
670%
CCIR
0,3
28 318 €
20 149 €
0 €
13 615 €
33 764 €
94 393 €
112 547 €
119%
Total
20,7
99 986 €
1 270 937 €
119 113 €
177 469 €
1 567 519 €
4 830 €
75 726 €
1568%
Effectifs
Produits
d'exploitation
Frais de
personnel
Autres charges
d'exploitation
Charges totales
Produits / effectifs
Charges / effectifs
Charges / produits
CCI 21
1
121 187 €
53 074 €
75 135 €
128 209 €
121 187 €
128 209 €
106%
CCI 58
0,4
24 511 €
16 628 €
3 503 €
20 131 €
61 278 €
50 328 €
82%
CCI 71
0,9
76 492 €
37 935 €
13 418 €
51 353 €
84 991 €
57 059 €
67%
CCI 89
0,5
41 906 €
58 867 €
17 069 €
75 936 €
83 812 €
151 872 €
181%
CCIR
0,1
20 126 €
9 001 €
4 478 €
13 479 €
201 260 €
134 790 €
67%
Total
2,9
284 222 €
175 505 €
113 603 €
289 108 €
98 008 €
99 692 €
102%
Effectifs
Produits
d'exploitation
Frais de
personnel
Subventions
versées
Autres charges
d'exploitation
Charges totales
CAF d'exploitation avant
répartition hors TFC
Charges / produits
Produits / effectifs
CCI 21
1 220 000 €
1 220 000 €
-1 220 000 €
CCI 58
4,4
621 282 €
238 316 €
105 363 €
294 550 €
638 229 €
-16 947 €
103%
141 200 €
CCI 71
3,7
351 640 €
154 967 €
50 000 €
344 815 €
549 782 €
-198 142 €
156%
95 038 €
CCI 89
1,9
294 193 €
102 796 €
50 000 €
114 254 €
267 050 €
27 143 €
91%
154 838 €
CCIR
0,0
0 €
0 €
150 000 €
0 €
150 000 €
-150 000 €
Total
10,0
1 267 115 €
496 079 €
355 363 €
1 973 619 €
2 825 061 €
-1 557 946 €
223%
126 712 €
Effectifs
Produits
d'exploitation
Frais de
personnel
Subventions
versées
Autres charges
d'exploitation
Charges totales
CAF d'exploitation avant
répartition hors TFC
CCI 21
16,3
2 460 848 €
765 060 €
0 €
1 702 203 €
2 467 263 €
-6 415 €
CCI 58
7,2
692 410 €
335 807 €
0 €
290 395 €
626 202 €
66 208 €
CCI 71
23,3
2 228 177 €
1 168 814 €
0 €
1 502 511 €
2 671 325 €
-443 148 €
CCI 89
6,9
1 068 749 €
471 182 €
0 €
451 378 €
922 560 €
146 189 €
CCIR
0,0
0 €
0 €
0 €
0 €
0 €
0 €
Total
53,7
6 450 184 €
2 740 863 €
0 €
3 946 487 €
6 687 350 €
-237 166 €
Effectifs
Produits
d'exploitation
Frais de
personnel
Subventions
versées
Autres charges
d'exploitation
Charges totales
CAF d'exploitation avant
répartition hors TFC
CCI 21
3,0
343 822 €
126 467 €
0 €
196 863 €
323 330 €
20 492 €
CCI 58
1,1
112 409 €
55 921 €
30 000 €
31 742 €
117 663 €
-5 254 €
CCI 71
1,2
68 557 €
61 420 €
118 832 €
42 063 €
222 315 €
-153 758 €
CCI 89
3,6
128 125 €
148 800 €
0 €
12 720 €
161 520 €
-33 395 €
CCIR
0,0
0 €
0 €
0 €
0 €
0 €
0 €
Total
8,9
652 913 €
392 608 €
148 832 €
283 388 €
824 828 €
-171 915 €
Effectifs
Produits
d'exploitation
Frais de
personnel
Subventions
versées
Autres charges
d'exploitation
Charges totales
CAF d'exploitation avant
répartition hors TFC
CCI 21
3,0
141 676 €
178 416 €
0 €
95 299 €
273 715 €
-132 039 €
CCI 58
0,0
0 €
0 €
0 €
0 €
0 €
0 €
CCI 71
3,0
128 746 €
136 299 €
7 000 €
99 037 €
242 336 €
-113 590 €
CCI 89
0,9
0 €
45 100 €
0 €
106 €
45 206 €
-45 206 €
CCIR
1,7
32 314 €
105 083 €
50 €
23 210 €
128 343 €
-96 729 €
Total
8,6
302 736 €
464 898 €
7 050 €
217 652 €
689 600 €
-387 564 €
Formation initiale hors apprentissage
Formation continue
Orientation professionnelle
Emploi
Formalité CFE
Création, transmission et reprise d'entreprises
Développement collectif des entreprises
Développement individuel des entreprises
Collecte et gestion de la taxe d'apprentissage
Annexe à la lettre n° 15-ROD2-BDC-26 en date du
31 août 2015
28-30, rue Pasteur
CS 71199 - 21011 DIJON Cedex
T +33 3 80 67 41 50
crc@bourgogne-fc.ccomptes.fr