Sort by *
15
, rue d'
E
scures -
BP
2425
-
45032
ORLÉANS
CEDEX
1
-
02 38 78 96 00
-
T
élécopie
02 38
62
50
03
crccentre-limousin@centre-limousin.ccomptes
.fr
Le président
Orléans, le
19 juillet 2012
à
Monsieur François BONNEAU
Président du conseil régional du Centre
Hôtel de région
9, rue Saint-Pierre Lentin
45041 ORLEANS CEDEX 1
Objet :
Rapport d’observations définitives de la ch
ambre régionale des comptes sur la
politique du conseil régional du Centre en matière de technologies de l’information et
de la communication (TIC) (article L. 243-5, alinéa 5 du code des juridictions
financières).
Monsieur le président,
En application
de l’article
L. 211-8 modifié du code des juridictions financières, la
chambre régionale des comptes du Centre, Limousin a examiné la politique en matière de
technologies de l’information et de la communication du conseil régional du Centre, que
vous prés
idez. L’entretien préalable avec le magistrat rapporteur a eu lieu le 21 juin 2011.
Dans sa séance du 20 septembre 2011 , la chambre a retenu des observations
provisoires auxquelles vous avez apporté réponse le 10 janvier 2012.
La chambre, dans sa séance du 9 mai 2012, a arrêté des observations définitives
qui vous ont été adressées le 12 juin 2012 et auxquelles vous avez apporté réponse le 13 juillet
2012.
En conséquence, conformément aux dispositions de l’article L.
243-5 du code des
juridictions finan
cières, j’ai l’honneur de vous transmettre le rapport d’observations
définitives auquel a été jointe votre réponse.
2
Ce rapport devra être communiqué à l’assemblée délibérante dès sa plus proche
réunion. Il devra faire l'objet d'une inscription à l'ordre du jour de celle-ci, être joint à la
convocation adressée à chacun de ses membres et donner lieu à débat.
Par ailleurs, en application de l’article R.
241-18 du code des juridictions
financières, les observations définitives de la chambre régionale des comptes sont
communicables aux tiers dès qu’a eu lieu la première réunion de l’assemblée délibérante
suivant leur réception par la région.
Afin de permettre à la chambre de répondre aux demandes éventuelles de
communication des observations définitives, je vous prie de bien vouloir informer le greffe de
la chambre de la date de la prochaine réunion de l’assemblée délibérante.
Enfin, je vous informe qu’en application des dispositions de l’article R.
241-23 du
code précité, les observations définitives arrêtées par la chambre sont communiquées au
représentant de l’Etat et au directeur régional des finances publiques.
Veuillez agréer, Monsieur le président, l'expression de ma considération
distinguée.
Pierre ROCCA
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVE
S
(art. L.243-5, alinéa 5 du code des juridictions financières)
arrêtées par la chambre régionale des comptes
du Centre, Limousin
dans sa séance du 9 mai 2012
sur la politique de la région en matière de technologies
de l’information et
de la communication
2
SOMMAIRE
I.
LE DEROULEMENT DU CONTROLE
........................................................................
5
II.
LA SYNTHESE DES OBSERVATIONS
.......................................................................
5
III.
LE PERIMETRE DES ACTIONS DE LA REGION SOUMISES AU CONTROLE 7
IV.
LA POLITIQUE GLOBALE DE LA REGION CENTRE EN MATIERE DE TIC . 8
A.
UNE POLITIQUE INITIALEMENT ESQUISSEE PAR UNE COMMUNICATION A
L’ASSEMBLE REGIONALE EN 1999 ET DANS LE PROJET REGIONAL 2000
-2010
..........................
8
B.
UNE POLITIQUE
D’ACTION CONCERTEE ENTRE LA REGION ET L’ETAT
.............................
9
1.
Le Contrat de Plan Etat-Région (CPER) 2000-2006
....................................................................
10
1.
Le Contrat de projets (CPER) 2007-2013
....................................................................................
12
2.
Le Fonds européen de développement régional (FEDER)
2007-2013
........................................
13
C.
UN OPERATEUR COMMUN DE CETTE POLITIQUE PARTENARIALE : LE GIP RECIA
.......
14
1.
Création et évolution de la structure partenariale
.........................................................................
14
2.
Évolution des missions du GIP
....................................................................................................
15
3.
Place privilégiée de la région dans la gouvernance et
le plan de charge du GIP
........................
15
D.
LES ACTIONS DE LA REGION EN MATIERE DE TIC
.....................................................................
17
1.
Les actions régionales lancées dans le cadre du GIP, au titre du CPER 2000-2006, et leurs
développements
.................................................................................................................................
17
a)
Le réseau régional à haut débit (RHD).
..............................................................................................................
17
2003 : Le réseau régional à haut débit première génération (RHD1).
...............................................
20
2007 : Le réseau régional à haut débit deuxième génération (RHD2).
..............................................
21
2010 : Le réseau régional à haut débit troisième génération (RHD3).
...............................................
22
b)
La plateforme de télégestion
..............................................................................................................................
23
c)
Les espaces publics numériques (EPN)
..............................................................................................................
24
2.
Les initiatives régionales hors le cadre d’action du CPER
..........................................................
25
a)
L’opération Ordi
-Centre (cf. point II du rapport)
...............................................................................................
25
b)
Les aides ponctuelles à l’équipement informatique des écoles non membres de l’univer
sité numérique
............
26
c)
Les subventions régionales aux collectivités, associations et exploitants de commerces
....................................
26
d)
La formation à l
’usage des outils internet.
..........................................................................................................
27
e)
Une préoccupation régionale d’aide à des expérimentations diverses
................................................................
27
3.
Une nouvelle vague d’ac
tions confiées au GIP dans le cadre du CPER 2007-2013
....................
28
a)
La plateforme RECIA
........................................................................................................................................
28
4.
Les environnements numériques de travail (ENT)
......................................................................
28
a)
L’expérience préalablement acquise dans le cadre du projet d’
« université numérique en région Centre »
(UNRC)
.....................................................................................................................................................................
28
b)
Le p
rojet d’ENT à destination des lycées, collèges, CFA et IFSI
.......................................................................
29
5.
La plate-
forme d’hébergement et de services TIC
.......................................................................
30
a)
Le pont régional de visioconférence
...................................................................................................................
30
b)
L’hébergement du socle, des briques applicatives, des contenus pédagogiques et des espaces individuels de
stockage des environnements numériques de travail
.................................................................................................
30
c)
Le projet régional géomatique (géo-centre)
........................................................................................................
30
d)
Les contenus vidéos de Centre-image
................................................................................................................
31
e)
L’observatoire régional des TIC et la préparation de deux schémas directeurs
..................................................
31
f)
Les financements apportés par la région à la réalisation de « projets structurants »,
dans le cadre de l’article 13
du CPER, hors le cadre d’actions du GIP
..................................................................................................................
33
E.
L’ELABORATION EN COURS D’UNE STRATEGIE DE COHERENCE REGIONALE
D’AMENAGEMENT NUMERIQUE (SCORAN)
........................................................................................
33
F.
L’ORGANISATION REGIONALE EN MATIERE DE TIC
................................................................
39
G.
LES MOYENS FINANCIERS CONSACRES PAR LA REGION AUX TIC
.......................................
39
H.
ATOUTS ET FAIBLESSES DE LA POLITIQUE REGIONALE DE TIC SUR LA PERIODE
EXAMINEE
......................................................................................................................................................
40
1.
Des atouts incontestables
.............................................................................................................
41
3
a)
La dimension partenariale de l’action
.................................................................................................................
41
b)
Le levier, notamment financier, constitué par la contractualisation avec l’Etat et l’accès privilégié aux ressources
offertes par le FEDER.
..............................................................................................................................................
41
c)
La constitution d’une structure de mise en œuvre opérationnelle
.......................................................................
41
d)
Des actions diversifiées, d’une portée significati
ve, souvent innovantes, en matière de promotion des usages .. 41
2.
Mais des faiblesses perceptibles
...................................................................................................
42
a)
Une lacune manifeste en ma
tière d’action économique,
.....................................................................................
42
b)
Une action qui, en termes d’effort budgétaire, est largement focalisée sur l’enseignement supérieur, l’éducation
et la formation, et donc largement dépendante des principaux «
blocs d’activités thématiques «
de l’institution
régionale
....................................................................................................................................................................
43
c)
Une implication limitée dans le domaine des infrastructures et par conséquent une faible contribution à la
réduction des inégalités territoriales en termes de développement des réseaux HD pour les ménages et les
entreprises.
................................................................................................................................................................
43
d)
L’engagement tardif d’une démarche de schéma directeur.
................................................................................
45
V.
LA MESURE PHARE ORDI-CENTRE
......................................................................
45
A.
GENESE DE LA MESURE
.......................................................................................................................
45
B.
LE DISPOSITIF INITIAL ORDI CENTRE
............................................................................................
46
1.
L'élaboration du dispositif
............................................................................................................
46
2.
La définition du dispositif initial
..................................................................................................
47
3.
La mise en œuvre du dispositif initial
..........................................................................................
48
a)
La rentrée 2005
..................................................................................................................................................
48
b)
Les rentrées 2006 et 2007
...................................................................................................................................
49
4.
L’attribution des marchés successifs relatifs aux ordinateurs portables
.......................................
50
5.
Les conditions d’éligibilité à la mise à disposition
d’un ordinateur portable
...............................
50
6.
Les difficultés rencontrées dans la restitution des ordinateurs portables
.....................................
51
7.
Le cumul du nombre des ordinateurs mis à disposition et du coût des campagnes 2005, 2006 et
2007
...................................................................................................................................................
51
C.
L’EVOLUTION DU DISPOSITIF
............................................................................................................
52
1.
L'analyse du bilan des campagnes 2005 et 2006 par la région
.....................................................
52
2.
La reconduction de la mission d'assistance au maître d'ouvrage
..................................................
53
3.
L'évolution relative à l'équipement des établissements d'enseignement supérieur en ordinateur de
bureau
................................................................................................................................................
56
a)
Les suites des campagnes d'équipement de 2005 et 2006
...................................................................................
56
b)
La deuxième vague d'installation en 2010-2011
.................................................................................................
56
4.
L'évolution en matière d'ordinateurs portables remis aux étudiants
.............................................
57
5.
Les bilans de la mesure Ordi-Centre
............................................................................................
58
a)
Les bilans unitaires
.............................................................................................................................................
58
b)
Les moyens humains
..........................................................................................................................................
58
c)
Le bilan financier
...............................................................................................................................................
58
6.
L'évaluation de la démarche
.........................................................................................................
59
a)
Les indicateurs de la mesure Ordi-Centre définis par les services de la région
...................................................
59
b)
Les bilans/évaluations réalisés par la région
.......................................................................................................
60
c)
L'analyse des résultats obtenus rapportés aux objectifs poursuivis
.....................................................................
61
(1)
Rappel des principaux objectifs poursuivis
.......................................................................................
61
(2)
Résultats connus
...............................................................................................................................
62
D.
LES CONCLUSIONS
SUR LE DISPOSITIF ORDI-CENTRE
............................................................
64
VI.
RECOMMANDATION DE LA CHAMBRE
...............................................................
65
VII - GLOSSAIRE
...................................................................................................................
66
ANNEXE 1 : VOLET TIC DU PROJET REGIONAL 2000-2010
......................................
69
ANNEXE 2 : TABLEAU DES CONVENTIONS REGIONALES DE FINANCEMENT A
DESTINATION DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
....................................................
72
ANNEXE 3 : FINANCEMENT DE PROJETS TIC DANS LE CADRE DES CONTRATS
TERRITORIAUX
....................................................................................................................
73
4
ANNEXE 4 : FINANCEMENT DE PROJETS COMPORTANT UN ELEMENT DE TIC
DANS LE CADRE DES CONTRATS TERRITORIAUX
...................................................
74
ANNEXE 5 : SYNTHESE DES RETOURS DE QUESTIONNAIRES "RESEAUX
D'INITIATIVE PUBLIQUE"
.................................................................................................
75
ANNEXE 6 : CUMUL DES DEPENSES ATTRIBUEES PAR LA REGION A SON
ACTION EN FAVEUR DES TIC.
..........................................................................................
76
5
I.
LE DEROULEMENT DU CONTROLE
Le contrôle de la politique de la collectivité régionale en matière de technologies de
l’information et de la communication (TIC)
a été ouvert
, au titre de l’article L.
211-8 du Code
des juridictions financières, par lettres du 3 juin 2010 aux trois présidents du conseil régional,
suivants : M. Michel Sapin, M. Alain Rafesthain et M. François Bonneau.
M. Rafesthain a décliné la proposition d'entretien préalable au dépôt du rapport
d’
instruction
. L’
entretien de fin de contrôle avec M. Sapin a eu lieu le 24 juin 2011.
M. Bonneau, empêché, a indiqué par lettre souhaiter
être représenté à l’entretien préalable qui
lui était proposé par le directeur général des services de la région et un directeur général
adjoint. Cet entretien a eu lieu le 17 juin 2011.
La chambre a délibéré s
ur le rapport d’instruction le
20 septembre 2011 et le rapport
d’observations provisoires ou ses extraits ont été adressés aux ordonnateurs concernés le 9
novembre 2011.
M. Bonneau, président du conseil régional en fonction a adressé sa réponse à la
chambre par courriel le 10 janvier 2012
dans le délai de deux mois prévu par l’article L.
243-3
du code des juridictions financières. Cette réponse a été enregistrée au greffe de la chambre
le 12 janvier 2012.
La chambre a délibéré ses observations définitives lors de sa séance du 9 mai 2012.
II.
LA SYNTHESE DES OBSERVATIONS
La politique initialement esquissée par le conseil régional en 1999 visait
prioritairement
deux catégories de bénéficiaires de l’action régionale
: le secteur public et les
entreprises. Elle a été précisée dans son projet 2000-2010. Ce projet définissait un ensemble
d’actions qui, malgré leur caractère minimal affiché, n’ont été que partiellement mises en
œuvre. La politique conduite sur la période résulte pour l’essentiel d’une action conc
ertée et
contractualisée avec l’
Etat dans le cadre du contrat de plan 2000-2006 puis du contrat de
projets 2007-2013, avec un soutien financier du fonds européen de développement régional
(FEDER). Pour sa mise en œuvre, la région et l’Etat ont créé un outi
l commun, le
groupement d’intérêt public
région Centre interactive (GIP RECIA), progressivement élargi
à d’autres partenaires.
Cet organisme, continument présidé par le président du conseil
régional, a répondu avec réactivité aux demandes croissantes de la région, comportant une
part élevée de gestion technique et de maintenance. La participation de la région au
financement des actions du GIP
a rapidement progressé. Cela s’est traduit par une
accumulation injustifiée d’excédents budgétaires
par le GIP, jusq
u’à ce qu’en 2009 des
mesures correctives produisent leurs premiers effets.
Les actions conduites par le conseil régional sur la période examinée sont, en matière
de promotion des usages des TIC, diverses, d’une portée significative, souvent innovantes.
6
Il convient principalement de mentionner à cet égard le réseau régional virtuel à haut
débit, à usage, tout particulièrement,
des acteurs publics de l’enseignement et de la
recherche, les réalisations en matière d’environnements numériques de travail et l
eur
extension progressive
de l’enseignement supérieur
à l’enseignement secondaire et à la
formation, les in
itiatives de formation à l’utilisation
des TIC (espaces publics numériques,
visas internet), ou encore l’opération «
Ordi-Centre ».
Ce bilan positif
de l’action régionale en matière de promotion
des usages des TIC,
tenant notamment aux atouts que sont la pratique du partenariat, la contractualisation, le
bénéfice de financements européens
et l’apport d’une structure opérationnelle compétente,
n’
est cependant pas exempt de limites : les actions régionales ont été très focalisées, en
termes d’effort budgétaire, sur les «
blocs d’activités
» de l’institution
: éducation, formation,
enseignement supérieur et recherche. Dans le même temps, malgré les annonces initiales du
projet 2000-2010 et des CPER successifs, les actions en direction des entreprises et du
secteur économique ont été très réduites, et ceci paradoxalement, compte tenu de la
compétence de la collectivité en matière de développement économique. Cette appréciation
n’est pas remise en cause par la mention d’une contribution régionale à un programme
consulaire de sensibilisation des PME-
PMI à l’usage des TIC et l’affirmation de la
collectivité relative à l’importance de son soutien aux investisse
ments des entreprises dans
les TIC, cette affirmation n’étant appuyée d’aucune indication chiffrée.
En outre, le bilan qualifié de globalement
positif en matière d’usages des TIC, est
contrebalancé par une réelle faiblesse des actions régionales en matièr
e d’infrastructures.
Malgré l’annonce
, dès
l’an 2000, d’un «
schéma directeur
» à venir, le conseil régional n’a
pas réellement donné suite, jusqu’en 2009, à ses intentions affichées de jouer un rôle
d’aménageur de son territoire, de réduction de la fractu
re numérique et des inégalités
d’accès aux haut
et très haut débits. S
on choix de constitution d’un réseau régional à haut
débit, virtuel, sous forme de marché de fourniture de services à destination des acteurs
publics, a placé ce projet dans une logique de promotion des usages beaucoup plus que de
levier d’accélération et de rééquilibrage de l’équipement du territoire régional au service de
son développement économique
. S’agissant des infrastructures, la région
s’est placé
e dans
une logique de subsidiari
té, s’en remettant aux acteurs infrarégionaux de la décision de
réaliser des
réseaux d’initiative publique
à destination des entreprises et des particuliers. Les
financements accordés aux départements et agglomérations porteurs de projets sont peu
nombreux, de montants limités et ne différencient pas les projets prioritaires en termes de
réduction des inégalités territoriales. La décision de
constitution d’un observatoire régional
des TIC
, indispensable à la définition d’une
réelle stratégie souhaitée par le président du
conseil régional, a été tardive. La région a justifié sa faible implication dans le champ des
infrastructures de télécommunication
en expliquant qu’elle «
a toujours considéré qu’il était
de mauvaise gestion des deniers publics de doublonner
l’infrastructure télécommunication
dans notre pays. » Elle a observé que « certains départements ont consacré des millions
d’euros d’argent public pour doubler le réseau de France Télécom. Le résultat de cet
investissement public est mince puisque le taux de couverture ADSL est très comparable à
celui des autres départements, et qu’il n’y a pas de différence de tarif pour les habitants. La
voie proposée par la Région en instituant le réseau régional était bien d’accélérer les
évolutions de performance à travers une mutualisation au service des usages publics et
privés. Dans la réalité, et même si l’ambition régionale a été contrecarré par l’Etat, le réseau
régional a permis une amélioration de l’infrastructure régionale à travers celle de son
délégataire. O
n doit aussi noter que la Région n’avait pas de responsabilité particulière dans
l’aménagement numérique du territoire avant qu’il soit institué une coresponsabilité avec
l’Etat dans l’élaboration de la SCORAN.
»
7
Le faible engagement de la région dans le volet infrastructures des TIC est en voie
d’être comblé par l’élaboration récente avec l’Etat d’une
« stratégie de cohérence régionale
d’aménagement numérique
», dans le cadre de la loi du 17 décembre 2009 relative à la lutte
contre la fracture numérique.
S’agissant de l’opération «
phare » dénommée Ordi-Centre, la chambre a observé que
ce dispositif a été mis en place par une décision au caractère politique affiché, en réaction à
une initiative de l’
Etat qualifiée pa
r l’exécutif régional
de « marchande » et de « non
conforme à un objectif d’égalité des chances
». Cette décision a été prise sans étude
préalable des besoins à couvrir.
Elle a d’emblée entendu répondre à
des objectifs multiples :
celui d’égalité des chances des étudiants, assurée par un dispositif ouvert à l’ensemble de la
population étudiante, sans condition substantielle de ressources, l’objectif de développement
des usages des TIC, celui d’attractivité des établissements du territoire et de fidélisation des
étudiants qui y ont débuté leur f
ormation, celui de visibilité de l’action de la collectivité,
fortement exprimée par le terme de « mesure-phare ». La chambre a observé une difficulté
de la collectivité à définir ses besoins en matière d’assistance à maîtrise d’ouvrage
: les
prestations c
orrespondantes ont été d’un périmètre et d’un coût croissants. L’entreprise
titulaire de trois marchés successifs et de leurs avenants a ainsi bénéficié
d’un volume de
commandes neuf fois supérieur à celui du premier marché qui lui avait été attribué selon
une procédure de consultation des entreprises simplifiée, en raison de son montant initial.
Ce marché originel a permis la mise en application très rapide du dispositif, dès la rentrée
universitaire 2005.
Cette rapidité n’est sans doute pas étrangère au c
oût très élevé de la
campagne Ordi-Centre de 2005. La mesure Ordi-Centre distingue nettement deux volets,
l’un destiné aux étudiants de premier cycle d’enseignement supérieur consistant en
l
’équipement de salles disponibles pour un usage en libre accès d’o
rdinateurs, l
’autre
, dans
sa formule initiale, de mise à disposition
d’ordinateurs portables aux étudiants de second
cycle, avec possible rachat, support
é par la collectivité dans le cas d’étudiants
boursiers. Le
choix originel de location des matériels par la région a été abandonné en 2008 au profit de
leur acquisition. Le volet relatif aux ordinateurs portables a évolué vers un don des
ordinateurs aux étudiants, dans un but affiché de maîtrise des coûts él
evés de l’opération
et
de simplification de gestion technique, administrative et financière. La région a ainsi
manifesté une réelle capacité d’adaptation de s
on dispositif.
Dans le cadre de l’opératio
n
Ordi-Centre, la région a dot
é les établissements d’
enseignement supérieur de 2251
ordinateurs fixes en libre usage, à fin 2010 et mis à disposition puis donné 17768 ordinateurs
portables à fin 2009 et probablement plus de 21000 de ces ordinateurs à fin 2010, pour un
coût de l’ordre de 21 millions d’euros
sur la période 2005-2010.
La chambre a pris bonne no
te de la réalisation par la région d’une étude de
satisfaction des bénéficiaires de la mesure en 2009, 2010 et 2011, qui comporterait des
questions relatives à la situation sociale des étudiants et aux matériels informatiques dont ils
disposaient avant le
don d’un ordinateur portable par la collectivité.
III.
LE PERIMETRE DES ACTIONS DE LA REGION SOUMISES AU CONTROLE
Le périmètre de la politique de TIC de la région a pris en compte la position de la région
mettant en relief l’action qu’
elle conduit par le canal du GIP RECIA. Il a été étendu à des
actions conduites directement par la région, telles
que l’opération «Ordi
-Centre» ou le
financement qu’
elle apporte à certains projets TIC de collectivités ou d'organismes partenaires.
8
Après avoir présenté la politique globale de la région en matière de TIC, le rapport qui
suit consacrera un développement particulier à
l’
opération «Ordi-Centre», compte-tenu
notamment de son coût.
IV.
LA POLITIQUE GLOBALE DE LA REGION CENTRE EN MATIERE DE TIC
La politique conduite par la région en
matière de TIC depuis le début des années 2000
a été initialement esquissée par une communication du président du conseil régional à son
assemblée, le 28 octobre 1999 et traduite dans le projet régional 2000-
2010 (A). Elle s’est
inscrite à tit
re principal dans le cadre d’une action conjointe avec l’Etat
et ses établissements
(B)
. Elle est mise en œuvre
essentiellement par
l’intermédiaire
du pôle de compétences créé à
cet effet
: le Groupement d’intérêt public
région Centre interactive (GIP RECIA) (C). Les
actions mise
s en œuvre sont
très diverses mais généralement liées aux
champs d’actions
thématiques de la collectivité régionale (D). La volonté de la région de définir une réelle
stratégie globale, réaffirmée
en 2007, débouche s
ur l’élaboration en cours d’une stratégie de
cohérence régionale d’aménagement stratégique
(SCORAN) (E).
La mise en œuvre de la
politique régionale en matière de TIC a nécessité une organisation interne à la collectivité (F) et
la mobilisation de moyens budgétaires (G). La politique globale de TIC conduite par la région
comporte des atouts et des faiblesses (H).
A.
UNE
POLITIQUE
INITIALEMENT
ESQUISSEE
PAR
UNE
COMMUNICATION A L’ASSEMBLE REGIONALE EN 1999 ET
DANS LE
PROJET REGIONAL 2000-2010
La
communication
du
président
du
conseil
régional
à
son
assemblée,
le
28 octobre 1999, fixait un double objectif à la politique régionale en matière de TIC :
- stimuler les usages des TIC et accompagner le développement des télé-services dans
le secteur public ;
- veiller à ce que les entreprises, quelle que soit leur localisation dans la région,
bénéficient de conditions économiques optimales d’accès aux hauts débits, aussi proches que
possible de celles des entreprises situées à Orléans ou Tours.
La région a fait des NTIC l’un des huit thèmes d’actions de son projet 2000
-2010.
Le texte de présentation des actions de TIC dans le projet 2000-2010
indique qu’
«
une
étude conjointe Etat-Région est en cours. Elle devra permettre de déterminer les besoins des
acteurs régionaux, tant en in
frastructures qu’en formation ou équipements.
A terme, la région
proposera un schéma directeur ».
Cette étude, émanant du consultant Jean-Claude DERIAN et
associés (JCDA) et datée du 10 novembre 1999, est intitulée « Stratégie Télécom-NTIC pour la
région Centre
». Elle concluait à des recommandations pour l’orientation politique et la
stratégie affichées par la région :
-
soutenir le développement des applicatifs pour la mise en place des télé-services
d’intérêt général, au sein des différentes communautés d’
intérêt et pour cela mettre en
place une cellule NTIC d’appui méthodologique et d’assistance,
-
mettre en place un réseau régional à haut débit, servant les besoins du seul secteur
public, réunissant les 6 chefs-lieux de département et 17 villes secondaires,
et inviter
les opérateurs à participer à ce projet, en faisant des propositions pour satisfaire,
parallèlement, les besoins des entreprises, notamment dans les zones prioritaires pour
l’aménagement du territoire. A ce stade, le consultant préconisait que
ne soit écartée
9
aucune option technique entre réseau virtuel (« offre de services clé en main ») et
réseau physique (infrastructure de fibre noire) créé indépendamment ou en association
avec un opérateur qui réaliserait en parallèle un réseau ouvert aux entreprises et aux
habitants et gérerait les services du réseau public,
-
mettre en place des moyens de financement de 300 millions de francs (soit
45 734 705 euros)
, y compris dans l’hypothèse d’un réseau virtuel, moins coûteux que
l
a création d’un réseau ph
ysique,
-
mettre en place une « structure coopérative, chargée de syndiquer les financements, de
piloter la gestion du réseau…», par exemple sous forme d’un syndicat mixte.
Le rapport remis ne manquait pas de faire état des limites des solutions envisagées,
s’agissant de la couverture des besoins des entreprises, d’une part, et de leur effet
potentiel
d
’activation de la concurrence entre opérateurs, ou, à l’
inverse, de renforcement de la situation
de l’opérateur historique, France
-Télécom. La question du cho
ix de mise en œuvre du réseau
régional haut débit est développée au point D.1.
a du chapitre IV du rapport d’instruction.
Le projet régional indiquait cependant que
« sans attendre les résultats de cette étude,
la r
égion se propose d’intervenir au minimum
dans quatre directions :
-
l’éducation
,
- le développement économique,
- le développement local et les services publics,
- le développement du site web de la région. »
La copie de la rédaction du projet, détaillant les mesures adoptées, figure en annexe 1
du présent rapport. Si diverses actions prévues
ont connu des mises en œuvre totales ou
partielles, il importe de souligner dès à présent que d’autres n’ont pas
fait l'objet de réalisation
significative, malgré le caractère minimal affiché du projet cité. Il en va ainsi de la mise en
réseau des bibliothèques universitaires, municipales, des grands organismes de recherche et de
la création d’une bibliothèque virtuelle
: les subventions accordées à trois communautés de
communes pour la mise en réseau de leurs bibliothèques locales et principalement pour la
construction de la médiathèque tête de réseau, pour un montant total de 3,5
millions d’euros
,
sont sans commune mesure avec l’ambition du projet de grande bibliothèque virtuelle.
Il en va
de même du volet relatif au développement économique : la région a indiqué à ce sujet,
qu’
« il
n’y a pas eu d’actions particulières sur les entreprises
utilisatrices de TIC ou d’appui à une
filière liée aux TIC »
.
B.
UNE POLITIQUE D’ACTION CONCERTEE ENTRE LA REGION ET
L’ETAT
D
epuis le début des années 2000, la région a choisi d’inscrire son action en matière de
TIC principalement dans le cadre des
contractualisations avec l’Etat
et par ce biais de décliner
sur son territoire la politique européenne. En effet, le Conseil européen avait tenu une réunion
extraordinaire les 23 et 24 mars 2000 à Lisbonne afin de définir pour l’Union un nouvel
objectif stratégique :
renforcer l’emploi, la réforme économique et la cohésion sociale dans le
cadre d’une économie fondée sur la co
nnaissance. Cette stratégie de croissance reposait alors
sur trois piliers :
10
- un pilier économique qui devait préparer la transition vers une économie compétitive,
dynamique et fondée sur la connaissance. L'accent était mis sur la nécessité de s'adapter
continuellement aux évolutions de la société de l'information et sur les efforts à consentir en
matière de recherche et de développement ;
- un pilier social qui devait permettre de moderniser le modèle social européen grâce à
l'investissement dans les ressources humaines et à la lutte contre l'exclusion sociale. Les Etats
membres étaient appelés à investir dans l'éducation et la formation, et à mener une politique
active pour l'emploi afin de faciliter le passage à l'économie de la connaissance ;
- un pilier environnemental qui a été ajouté lors du Conseil européen de Göteborg en
juin 2001 et qui attirait l'attention sur le fait que la croissance économique devait être dissociée
de l'utilisation des ressources naturelles.
Le contrat de plan Etat-Région (CPER) 2000-2006 a exprimé la volonté commune des
deux partenaires d’inscrire leur action dans la stratégie de Lisbonne, stratégie dite de «
la
société de l’information
et de la connaissance », et ceci tant au plan du développement des
réseaux que de celui
des usages des NTIC et des services qu’ils permettent.
L’Etat et la
région
étaient en effet
conscients d’un risque d’accroissement des disparités internes à la région
, lié à
l’accélération de l’introduction des TIC dans la vie économique et sociale.
1.
Le Contrat de Plan Etat-Région (CPER) 2000-2006
En
région Centre, l’action de l’Etat et du conseil régional en faveur de la promotion des
technologies de l’information et de la communication (TIC) s’est appuyée sur un double
objectif entériné par le Contrat de Plan Etat-Région 2000-2006 (article 25 cité ci-dessous) :
1-
la nécessaire construction d’un aménagement équilibré du territoire régional permett
ant
de faire face aux risques de fossé numérique,
2-
l’accompagnement et le soutien des besoins en technologies de l’information et de la
communication des acteurs régionaux, jugés primordiaux en termes de contenus et
d’usages.
La version intégrale
de l’article 25 du CPER 2000
-2006, est la suivante :
11
Le risque de fracture territoriale a été confirmé
à l’ occasion de la révision à mi
-
parcours du CPER,
par l’avenant n°
4 du 13 janvier 2004 qui indiquait au titre du quatrième
thème intitulé «TERRITOIRES SOLIDAIRES» :
12
Ce même avenant n° 4 du CPER 2000-
2006 a enrichi l’article 25 d’une cinquièm
e
mission, «
l’amélioration de la couverture en téléphonie mobile
».
Cet ajout traduisait la prise
en compte de nouveaux enjeux apparus les années précédentes (résorption des zones blanches),
et plaçait les TIC e
n facteur clé de l’attractivité et de la co
mpétitivité des territoires.
L’objectif de l’article 25 du CPER 2000
-2006, affichait
que l’Etat et la
région Centre
avaie
nt reconnu l’importance du développement et de l’utilisation des
TIC. Bien que l’article
précisât
que ce développement de l’utilisatio
n des TIC se ferait «
particulièrement dans les
services publics
», l’objectif re
stait tout de même beaucoup plus large. En effet, le CPER 2000-
2006 affirmait
que l’objectif de développement homogène de l’usage des TIC sur l’ense
mble
du territoire régional, était susceptible de générer de nouvelles activités économiques créatrices
d’emplois durables et qualifiés. Pour atteindre cet objectif, le CPER 2000
-2006 avait prévu la
mise en œuvre d’un réseau virtuel ou réel de télécommunication à haut débit et la pr
omotion de
l’utilisation des TIC, et ce
« notamment dans les entreprises ».
L’article 25 du contrat
résultant
de l’
avenant cité précisait que la création de ce réseau et le développement des usages devraient
se faire en priorité dans les « zones touchées par les restructurations économiques ». Les cibles
à satisfaire pour atteindre ces objectifs appartenaient alors aussi bien au secteur privé
(particuliers et entreprises)
qu’au secteur public.
Le CPER 2000-2006 affichait dans sa
première version de grandes ambitions en direction du secteur privé. Il prévoyait notamment
pour le renforcement du réseau, un accès aux entreprises si la carence de l’offre privée était
établie dans les conditions prévues par les textes législatifs et réglementaires alors en vigueur,
sur la base de la volonté d’un aménagement durable du territoire.
La finalité des actions à
mener dans le
cadre de l’article 25 du CPER participai
t ainsi du développement économique,
domaine d’intervention majeur
de la région, dont la compétence en la matière a été confirmée
par la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales.
L'avenant n° 4 au CPER 2000-2006 actualisait les financements (2
7,19 millions d’euros
pour les activités r
éseau et animation dont 15,24 millions d’euros
pour la région, 7,774 millions
d’euros
pour la plateforme TIC des lycées, à parité).
1.
Le Contrat de projets (CPER) 2007-2013
La volonté d’intervention de l’Etat et de la région Centre a été réaffirmée dans le contrat
de projets Etat-Région (CPER) 2007-2013 signé le 8 mars 2007. Le volet territorial de ce
contrat de projets constitue un outil de développemen
t de l’Etat et de la Région de nature à
concrétiser une démarche concertée avec les organismes représentant les différents territoires
de la région Centre.
Les nouveaux usages des TIC et leur couverture sont un des thèmes pour lesquels un
fonds dédié a été créé. Il doit permettre que les territoires aient un accès semblable à des
moyens mutualisés ou mis en cohérence au niveau ré
gional. Ce fonds s’élève à 1
7 millions
d’euros
,
financés à parité par l’Etat et la région.
13
« Le Fonds TIC devra permettre :
1.
de structurer et pérenniser au niveau régional un pôle de compétences TIC,
2.
de réduire la fracture numérique entre les territoires (haut débit et téléphonie mobile),
3.
de soutenir l’évolution des usages TIC dans les établissements d’enseignement (service
d’accès, plate
-
forme régionale, environnement numérique de travail…),
4.
de lever les freins au développement généralisé des usages des TIC par le grand public
(coût
et formation) par la densification et le développement des points d’accès aux publics
(EPN…),
5.
de développer l’appropriation des TIC par les entreprises, notamment les TPE et les PME.
Ce thème recouvrira l’ensemble des domaines nécessaires à la maîtrise de
cette
appropriation (infrastructures où seront constatées des insuffisances de réseaux,
animations collectives, développement des fonctionnalités, formation,…).
»
2.
Le Fonds européen de développement régional (FEDER) 2007-2013
La région Centre bénéficie d
e plus de 535 millions d’euros
de fonds européens FEDER,
FSE et FEADER pour contribuer au financement de projets sur la période 2007-2013. Les
financements FEDER pour renforcer la croissance dans la région représentent 196,18 millions
d’euros
attribués par
l’Union européenne et 379,36 millions d’euros
de crédits publics et privés
nationaux, soit au total plus de 575,54 millions
d’euros
pour développer de nouveaux projets en
région Centre. Le FEDER peut financer des projets qui s’inscrivent dans un des trois
axes du
programme opérationnel (PO) FEDER.
La mesure 22
TIC : « Accessibilité territoriale, gouvernance régionale et renforcement
des usages
» fait partie de l’axe 2 du PO FEDER 2007
-2013 intitulé «
Renforcer l’accessibilité
territoriale ».
Deux sous-mesures sont prévues avec deux actions identifiées dans le CPER 2000-2006
et 2007-2013 :
La sous-mesure 221
« Accessibilité territoriale et gouvernance régionale des TIC »
avec notamment :
- l
e pôle de compétence régional TIC et la création d’une plate
-forme régionale TIC,
support d’initiatives innovantes à l’échelle régionale, comportant un observatoire des TIC
piloté par le GIP RECIA.
- la résorption des zones blanches haut débit et de téléphonie mobile et le
développement du très haut débit
pour couvrir les parcs d’activités économiques et les friches
industrielles des bassins d’emplois touchés par de fortes mutations économiques.
La sous-mesure 222 - Développement des usages dans l'économie de la connaissance
avec notamment :
- les usages dans le domaine de l'éducation : Développer et déployer des
environnements numériques de travail (ENT) et de nouveaux usages pédagogiques pour
l’ensemble des publics en formation.
-
les espaces publics numériques (EPN) et autres services à la population
:
développer
les usages liés aux TIC sur l’ensemble du territoire régional, grâce à l’appropriation de ces
technologies par le grand public et le monde économique en optimisant l’amén
agement
numérique du territoire régional (fédération de l’ensemble des points d’accès publics à
l’internet incluan
t les EPN, sous un même label et création de nouveaux EPN) et en dynamisant
la fonction d’animation de ces structures.
14
Le tableau ci-dessous récapitule les 4 actions « TIC » inscrites au PO FEDER 2007-2013
avec un fléchage en direction du GIP RECIA et une intervention prévisible du FEDER qui
s’élève à 35
% du coût éligible du projet :
FEDER 2007-2013
mesure 22 - TIC : Accessibilité, gouvernance régionale et renforcement des usages
n° action
type action
taux FEDER
221A
pôle de compétences régionales
pour le GIP RECIA
35%
221B
résorption des zones blanches
constat de carence effectué par le GIP Récia
35%
222A
ENT
pour le GIP RECIA
35%
222B
EPN
en lien avec le GIP Récia
35%
remarque
Source : Tableau CRC centre 2010
C.
UN OPERATEUR COMMUN DE CETTE POLITIQUE PARTENARIALE :
LE GIP RECIA
1.
Création et évolution de la structure partenariale
Comme indiqué supra, l’Etat et la région
s'étaient fixé
l’objectif de créer un pôle de
compétences TIC en région Centre. L
’Etat et le
conseil régional du Centre ont
tout d’
abord créé
en juillet 2000 une mission TIC chargée de développer de nouveaux usages et de promouvoir la
société de l’informat
ion en région Centre auprès de ses partenaires et en liaison avec les centres
de ressources existants dans ce domaine. Les activités de cette mission se sont étendues à
l’assistance à la mise en œuvre de projets relevant du domaine
des TIC. L'association de
développement et de promotion des technologies de l'information et de la communication en
région Centre (ADPTIC) a été constituée en 2000 pour être le support de la « mission T.I.C.
Etat-Région » prévue au CPER 2000-2006, dans l'attente de la création d'une structure de droit
public.
Elle a permis de réunir les partenaires potentiels du projet de réseau régional : la
région
Centre et les six départements qui la composent. Cette association disposait de financements
apportés par les cotisations de ses membres et par des subventions versées à parité par l’Etat et
la région. Dans la phase de lancement du contrat de plan 2000-2006, les activités de
l’association étaient principalement composées d’études de fa
isabilité et de rédaction de cahiers
de charges préalablement au lancement des projets.
Le passage à la mise en œuvre
opérationnelle de ces projets a nécessité la mobilisation de moyens financiers plus importants
et des recrutements d’ingénieurs dans les d
omaines
de l’
informatique et des réseaux.
L’évolution
statutaire
de
la
m
ission
TIC
Etat-
Région
s’est
alors
imposée.
Elle s’
est inscrite dans un mouvement national, le CIADT du 13 décembre 2002 ayant décidé
la constitution,
dans chaque régi
on, d’un
pôle
de compétence dans le domaine des
technologies
de
l’information et de la communication
dont les missions sont d’assurer
un
lien privilégié entre acteurs
publics locaux, de favoriser
la circulation des informations, de
constituer
un centre de ressour
ces et d’expertises et de
définir le cas échéant, des stratégies
d’action convergentes, voire communes.
C’est dans cette perspective que les cocontractants et
leurs partenaires ont décidé de s’orienter vers la constitution d’un
GIP « Recherche », au
double objectif de constituer un centre de ressources et de compétences techniques régionales
et de mettre en œuvre et développer des usages TIC, dans le champ de l’éducation et des
services publics.
Les actions du GIP, décrites dans le cadre du rapport de présentation du projet de
création de cette structure, sont essentiellement destinées au secteur public. La nature même
des membres qui composent le GIP, tous issus du secteur public,
à l’
exception partielle de
l’
APTIC, est cohérente avec ce choix.
15
La conception du GIP en 2002 ne verra son aboutissement qu'en octobre 2003. Le GIP
est une personne morale de droit public régie par la loi d’orientation et de programmation pour
la recherche n° 82-610 du 15 juillet 1982 modifiée (article L.341-1 du code de la recherche). La
formule d’org
anisation en GIP
a correspondu au souhait de l’Etat et de la région, au
-delà de
leur coopérat
ion, d’élargir le partenariat à d’autres acteurs régionaux.
Le GIP réunissait à sa
création, la région Centre (47 %), l'Etat (20 %), les universités d'Orléans (4 %) et de Tours
(4 %), et
l’ADPTIC
(25 %) dont il est issu. La convention constitutive modificative du GIP de
2007
a permis d’accueillir un nouveau membre, le département du Cher
. Constitué pour une
durée de six années à partir du 8 octobre 2003, le GIP RECIA a été renouvelé une fois en 2009,
prorogeant sa durée de six ans. Un avenant destiné à acter
l’adhésion du CROUS a été signé
à
cette occasion.
2.
Évolution des missions du GIP
La formule d’org
anisation en GIP a
fait la preuve d’une souplesse utile à l’évolution des
missions qui lui étaient dévolues. Les modifications de la convention constitutive de 2003, en
2007 et 2009, ont notamment pris en compte les évolutions des contrats Etat-Région,
mentionnées supra. De manière pragmatique, le GIP a connu une montée en charge rapide de
ses activités, effectifs et budgets et répondu avec réactivité aux commandes régionales, et ceci
bien qu’
elles ne se soient pas inscrites dans une programmation pluriannuelle facilitant leur
anticipation.
3.
Place privilégiée de la région dans la gouvernance et le plan de charge du GIP
La présidence du GIP a été continument exercée par le président du conseil régional.
La région a pris une part croissante dans la commande adressée au GIP.
Ceci
s’est
traduit par une forte évolution de sa
part de financement. Alors que les subventions publiques
d’exploitation ont toujours représenté plus de 80
% des ressources du GIP, les parts relatives
des subventions de l’
Etat et de la région, soit respectivement 72 % et 25 % en 2005 se sont
progressivement inversées pour atteindre 15 % et 73 % en 2009.
Le tableau suivant décrit l’évolution des financements accordés au
GIP par la région
jusqu’en 2009. Le détail des subventions d’exploitation enregistrées au compte 74 est le
suivant, par financeur et par objet :
16
2005
2006
2007
2008
2009
total 2005-2009
A
741-
ETAT
1 411 664,00 €
1 660 026,00 €
1 578 341,50 €
834 925,64 €
788 732,52 €
6 273 689,66 €
Etat
741-13
subvention de fonctionnement
479 470,00 €
437 200,00 €
437 200,00 €
437 200,00 €
437 200,00 €
2 228 270,00 €
Rectorat
plateforme de télégestion
932 194,00 €
1 222 826,00 €
Rectorat
741-14
subvention RHD
202 114,64 €
197 001,11 €
399 115,75 €
Etat
741-33
subvention pour actions thématiques (ENT)
1 141 141,50 €
195 611,00 €
154 531,41 €
1 491 283,91 €
B
744-
COLLECTIVITES PUBLIQUES
552 060,00 €
497 200,00 €
1 442 880,50 €
5 828 689,54 €
4 422 321,56 €
12 743 151,60 €
C
744-1
REGION
492 060,00 €
437 200,00 €
1 234 900,00 €
5 106 068,79 €
3 822 667,46 €
11 092 896,25 €
744-11
subvention de fonctionnement
437 200,00 €
437 200,00 €
874 400,00 €
744-12
subvention RHD
1 713 072,11 €
1 498 095,94 €
3 211 168,05 €
744-13
subvention plateforme
2 363 796,68 €
1 413 416,00 €
3 777 212,68 €
744-14
subvention CFA-IFSI-IFPM
342 000,00 €
231 810,52 €
573 810,52 €
744-15
subvention ENT
250 000,00 €
242 145,00 €
492 145,00 €
D
744-2
CG18
20 000,00 €
71 731,16 €
80 475,86 €
172 207,02 €
744-211
subvention des conseils généraux
50 000,00 €
50 000,00 €
100 000,00 €
744-212
subvention maintenance collèges
21 731,16 €
30 475,86 €
52 207,02 €
E
744-31
Université d'Orléans
30 000,00 €
30 000,00 €
90 337,50 €
225 082,91 €
192 665,92 €
568 086,33 €
744-311
subvention de fonctionnement
30 000,00 €
15 000,00 €
45 000,00 €
744-312
subvention RHD
195 082,91 €
177 665,92 €
372 748,83 €
F
744-32
Université de Tours
30 000,00 €
30 000,00 €
97 643,00 €
195 825,07 €
166 170,79 €
519 638,86 €
744-321
subvention de fonctionnement
30 000,00 €
15 000,00 €
45 000,00 €
744-322
subvention RHD
165 825,07 €
151 170,79 €
316 995,86 €
G
744-4
FEDER
229 981,61 €
160 341,53 €
390 323,14 €
744-4
subvention FEDER téléphonie mobile
229 981,61 €
160 341,53 €
390 323,14 €
H
748-
Autres subventions d'exploitation
1 000,00 €
1 000,00 €
1 000,00 €
1 000,00 €
1 000,00 €
5 000,00 €
748-1
748-2
748-3
Association DIPTIC
1 000,00 €
1 000,00 €
1 000,00 €
1 000,00 €
4 000,00 €
TOTAL (A+B+H)
1 964 724,00 €
2 158 226,00 €
3 022 222,00 €
6 664 615,18 €
5 212 054,08 €
19 021 841,26 €
évolution
10%
40%
121%
-22%
Données cadre 4-compte financier-et liasses
source : CRC centre 2010
A cette évolution a correspondu une part croissante des tâches de gestion technique et
de maintenance.
La répartition des personnels du GIP par projet, ci-dessous,
est un indicateur
significatif de cette situation :
projets
2007
2008
2009
2010
RHD
6%
5%
4%
6%
plateforme de
télégestion
-
Lycées
- IFSI/CFA
44%
40%
46%
47%
plateforme Récia
- ENT
- plateforme d'hébergement
11%
20%
23%
24%
EPN
6%
5%
4%
6%
directeur
11%
10%
8%
6%
assistante
11%
10%
8%
6%
administratif et financier
11%
10%
8%
6%
total
100% 100% 100% 100%
Répartition des effectifs par projet en %
La participation croissante de la région au financement du GIP
s’
est accompagnée
d’
une
accumulation d’
excédents. Les tableaux suivants proviennent des comptes financiers 2005 à
2009 du GIP.
COMPTE DE RESULTAT
COMPTE FINANCIER
2004
2005
2006
2007
2008
2009
CHARGES
520 186,62 €
1 115 366,27 €
1 571 497,36 €
2 799 364,28 €
6 523 979,92 €
5 869 877,50 €
PRODUITS
1 014 132,74 €
1 970 306,37 €
2 162 044,74 €
3 723 057,70 €
7 786 270,10 €
5 924 336,32 €
RESULTAT
493 946,12 €
854 940,10 €
590 547,38 €
923 693,42 €
1 262 290,18 €
54 458,82 €
2004
2005
2006
2007
2008
2009
taux de croissance CHARGES
0%
114%
41%
78%
133%
-10%
taux de croissance PRODUITS
0%
94%
10%
72%
109%
-24%
taux de croissance RESULTAT
0%
73%
-31%
56%
37%
-96%
Données compte financier
tableau source : CRC centre 2010
Le résultat est en baisse tendancielle par rapport au volume des dépenses de
l’organisme. Toutefois, la croissance très rapide du budget du GIP a conduit, malgré cette
baisse relative des résultats excédentaires successifs, à une accumulation de ces derniers, en
valeur absolue
, jusqu’en 2009. Cette accumulation n’était
pas justifiée. Le bilan du GIP illustre
cette thésaurisation :
17
2005
2006
2007
2008
2009
Bilan brut
2 104 639,85 €
3 293 168,11 €
4 334 763,00 €
4 995 474,17 €
4 781 627,20 €
Amortissements
30 313,78 €
72 168,03 €
117 459,45 €
156 787,07 €
270 972,72 €
Bilan Net
2 074 326,07 €
3 221 000,08 €
4 217 303,55 €
4 838 687,10 €
4 510 654,48 €
Données compte financier
tableau source : CRC centre 2010
L’augmentation du bilan sur la période est due à l’importance des résultats cumulés.
Le bilan 2009 d
’un
montant net de 4 510 654,48 euros
, bien qu’enregistrant un résultat
excédentaire limité, comporte un actif composé des valeurs mobilières à hauteur de
2 850 557,84 euros et des subventions à recevoir pour un montant de 1 364 107,64 euros. Au
passif, le principal poste est celui des réserves facultatives à hauteur de 4 125 417,20 euros.
Afin de mettre un terme à la mobilisation prématurée des financements et à
l’
accumulation de
réserves par le GIP
, la région a engagé avec l’Etat des mesures correctives dont l’effet est
perceptible depuis 2009.
Ces mesures, associées à l’obligation d’autofinancement par le GIP de
20 % du coût des opérations bénéficiaires du FEDER, ont permis, après une réduction forte du
résultat de l’exercice 2009, d’assurer l’ équilibre des budgets suivants de la structure par un
prélèvement sur son fonds de roulement, de 311 milliers d’euros en 2010 et d’un montant
prévisionnel
de 529 milliers d’euros en 2011.
D.
LES ACTIONS DE LA REGION EN MATIERE DE TIC
1.
Les actions régionales lancées dans le cadre du GIP, au titre du CPER 2000-
2006, et leurs développements
Les activités du GIP, opérateur de la région, reflètent naturellement une très grande
partie des actions du conseil régional en matière de TIC. Les actions initiées au titre du CPER
2000-2006 et poursuivies depuis peuvent être regroupées en trois catégories principales :
a)
Le réseau haut débit (RHD)
b)
La plateforme de télégestion des lycées, collèges, centres de forma
tion d’
apprentis
(CFA), et instituts de formation en soins infirmiers (IFSI)
c)
Les espaces publics numériques (EPN)
a)
Le réseau régional à haut débit (RHD).
Ce réseau régional financé dans le cadre du Contrat de Plan Etat Région 2000-2006
comprend la livraison en des points d'accès du territoire d'un service de bande passante à haut
débit et assure ainsi une égalité d'accès aux ressources du savoir et de la recherche. Le réseau
régional à haut débit est constitué d’une
dorsale virtuelle entre les six chefs-lieux de
département, de liaisons vers les villes secondaires, et de liaisons finales vers les utilisateurs
(capillarité). Il supporte un ensemble de services (IP, ATM, extranets, intranets sécurisés,
etc.)
1
. Le réseau régional à haut débit procure différents services adaptés aux nouveaux usages
des hauts débits : visioconférence, téléphonie sur IP, interconnexion des utilisateurs, travail
partagé, enseignement à distance, transfert d'images haute définition, ainsi que supervision et
télémaintenance des équipements informatiques des lycées. Le RHD a connu une première
génération en 2003 et une seconde en 2007. La deuxième génération a permis à des entités hors
1
Voir le glossaire en fin de document.
18
du domaine de compétence institutionnelle de la Région de bénéficier des prestations du
réseau. En 2010, le GIP RECIA a assuré la mise en service de la troisième génération du RHD.
L’origine du projet
a été mentionnée au chapitre A du présent rapport, avec la
communication du président du conseil régional à son assemblée, le 19 novembre 1999 sur les
éléments d’une stratégie régionale en matière de TIC et l’étude réalisée par JCDA exposant les
options de réalisation d’un réseau régional à haut débit.
La problématique générale du choix à
opérer reposait sur la rech
erche d’une solution qui permette d’atteindre simultanément
les deux
objectifs fixés par la communication citée
: de stimulation des usages publics d’une part et
d’aménagement du territoire et de développement économique, d’autre part. Le diagnostic avait
été en effet posé de l’évolution rapide des besoins des acteurs tant publics que privés et du
déséquilibre de l’offre de services haut débit entre les deux grandes agglomérations de Tours et
d’Orléans et le reste du territoire régional.
Trois options avaient donc été envisagées, tenant compte du nouveau contexte juridique
défini par la loi n° 99-553 25 juin 1999, d'orientation sur l'aménagement et le développement
durable du territoire dite « loi Voynet ou LOADDT» :
- l
a réalisation d’un réseau virtuel
: ce schéma consisterait à mettre en place, pour les
seuls
besoins
des
collectivités
et
organismes
publics,
une
offre
de
services
de
télécommunications à haut débit, tout en souhaitant que les investissements réalisés par
l’opérateur dans le cadre de cette of
fre de services puissent également répondre aux besoins des
entreprises privées.
-
la réalisation d’un réseau réel de fibre noire financé entièrement par la région et/ ou
les collectivités infrarégionales : ce réseau de fibres noires raccorderait les collectivités et
organismes publics mais comporterait également une capacité excédentaire destinée à être
louée ou revendue à des opérateurs privés pour satisfaire aux besoins des entreprises
implantées dans les zones prioritaires pour le développement et l’amé
nagement du territoire,
dans le cadre de la loi Voynet.
-
la création d’un réseau réel financé par un partenariat public
-privé : ce schéma
dit «coopératif
» repose sur le principe d’un partage initial du co
ût de réalisation du réseau
entre, d’une part la région et les collectivités infrarégionales et d’autre part un ou plusieurs
opérateurs privés.
La commission permanente de la région, réunie le 19 novembre 1999 a décidé de lancer
un appel d’offres pour l’approfondissement des critères technique et juridique et l’estimation
des coûts des options décrites supra. Cette étude a été réalisée par JCDA. La synthèse en a été
dressée par un rapport d’études daté
du 27 juin 2000. Sa conclusion consistait à constater, en
substance :
- que la solution de réseau virtuel ne posait pas de problème juridique notable, était la
moins onéreuse, mais ne permettait pas d’atteindre l’objectif d’aménagement du territoire et
d’accès facilité des entreprises privées au haut
-débit. Elle renforçait la position monopolistique
de fait
de l’opéra
teur historique, France Telecom ;
- que la solution de réseau réel
nécessitait un respect des conditions de l’intervention
publique fixée par la loi Voynet, et notamment l’établissement d’un constat de carence de
l’initiative privée. Elle était t
rès sensiblement plus coûteuse que la solution de réseau virtuel.
Elle intéressait les opérateurs « alternatifs
» et répondait au souci d’aménagement du territoire
régional. Cependant, la partie excédentaire des infrastructures passives devrait être louée à des
opérateurs privés de télécommunications à des tarifs assurant la couverture des coûts de
réalisation du réseau, amortis sur une durée de huit ans, ce qui pourrait conduire à un tarif
dissuasif pour les opérateurs ;
19
-
que la troisième solution, d’un c
oût intermédiaire, ne poserait pas de difficulté
juridique dès lors que les organismes publics regroupés n’acquerraient ou ne loueraient que les
fourreaux nécessaires à la satisfaction de leurs propres besoins, laissant toute liberté aux
titulaires de réaliser sur un même trajet des fourreaux supplémentaires destinés à être loués par
eux à des opérateurs de télécommunications. Cette solution était présentée par JCDA comme
susceptible d’atteindre les deux objectifs de la politique régionale, et d’équilibrer
les chances
de France Telecom et des opérateurs alternatifs.
Accessoirement, notons que l’étude préconisait le recours à un marché public et à la
constitution, pour sa passation, d’un syndicat mixte associant les collectivités infrarégionales.
L’option trois a été retenue par la région. L’équilibre affiché entre satisfaction des
besoins publics et aménagement du territoire porteur de développement économique apparaît
avoir été « un argument de présentation »
: la région a, de fait, privilégié l’objectif
de réponse
aux besoins du secteur public par la fourniture de services, dans une logique de réseau virtuel.
Ce choix d’orienta
tion, poursuivi
dans le cadre du GIP, a permis d’éviter à la région de
devoir se soumettre aux contraintes des cadres législatifs successifs relatifs aux compétences
des collectivités territoriales en matière de réseaux de télécommunications.
Les évolutions de ce cadre législatif ne sont donc mentionnées ci-après que pour
mémoire :
compétences des
collectivités
en matière de TIC
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
2009
2010
1
mise en place de réseaux
indépendants dont l'usage
est réservé à leur
construteur
3
exploitation des réseaux de
communications
électroniques
4
fourniture des services de
communications
électroniques
RHD1
RHD2
RHD3
2
construction
d'infrastructures passives
si insuffisance de l'initiative privée
autorise les collectivités à établir et exploiter
des réseaux de communications
électroniques
abandon du
constat de
carence de
l'initiative
privée
suppression
de la règle de
l'amortisseme
nt des
investissemen
ts en 8 ans
GFU :
groupements fermés
d'utilisateurs
construction possible
si carence de
l'initiative privée
la durée des
amortissements des
investissements doit
être < 8 ans
autorise les collectivités à établir des
infrastructures passives et les mettre à
disposition d'opérateurs ou d'utilisateurs de
réseaux indépendants
libéralisation des
télécommunications
L.32-2 du code des postes et
télécommunications
L.1511-6 du CGCT
L.1425-1 du CGCT
17/07/2001
21/06/2004
25/06/1999
Source : Tableau CRC centre 2010
Ainsi, les collectivités ont pu, à partir du 25 juin 1999, créer des infrastructures
destinées à supporter des réseaux de télécommunications, sous réserve que la carence de
l’initiative privée soit constatée.
Cependant
la durée d’amortissement des investissements
20
réalisés par les dites collectivités ne pouvait excéder huit ans, et compte tenu
de l’importance
des investissements à réaliser, l
’initiative publique pouvait en être
entravée.
A partir du 17 juillet 2001, le constat de carence était abandonné mais les collectivités
ne pouvai
ent toujours pas exercer l’activité d’opérateur. L’article
L.1511-6 du CGCT ainsi
modifié introduisait la possibilité de subventions publiques afin de faire baisser le coût des
infrastructures
pour les maîtres d’ouvrage
et la loi supprimait l
a règle de l’amortissement en
huit ans des investissements réalisés.
A partir du 21 juin 2004, l’article L.1425
-1 du CGCT a étendu la compétence des
collectivités territoriales, qui peuvent établir et exploiter sur leur territoire des infrastructures et
des réseaux de télécommunications à une double condition, la publicité de leurs projets et leur
transmission à une autorité administrative indépendante, l’
autorité de régulation des
communications électroniques et des postes (ARCEP).
2003 : Le réseau régional à haut débit première génération (RHD1).
Les réflexions et études à l’origine du réseau régional à haut débit ont été rappelées
supra, ainsi que le choix d’orientation de principe retenu.
La réalisation du RHD1 a été inscrite
au titre des opérations financées dans le cadre du CPER. En effet, la région Centre, comme la
plupart des régions, ne disposait en 2001 que d’un seul point d’interconnexion avec RENATER
situé sur le campus universitaire d’Orléans. Dans ce contexte, les coûts des liaisons
intrarégi
onales de connexion à RENATER s’avéraient exorbitants pour les sites universitaires
et les établissements de recherche distants d’Orléans. Le CPER 2000
-2006 a souhaité gommer
cette disparité géographique en déployant un réseau régional enseignement-recherche dont le
coût d’accès serait uniquement lié au débit des liaisons (péréquation tarifaire indépendante de
la distance). Le CPER a en outre prévu
la création du GIP RECIA. Cette création rendait
inutile celle du syndicat mi
xte préconisée par l’étude JCDA.
Le protocole de mise en œuvre de
l’article 25 du CPER
, signé le 11 avril 2001, prévoyait que le GIP assurerait la notification des
marchés, la maîtrise d’ouvrage du réseau ainsi que sa gestio
n technique. Son titre 3 indiquait
qu’en
attendant la création du GIP «
pendant la période transitoire, la Mission TIC est
supportée par l’ADPTIC en région Centre
».
La gestation du GIP ayant été longue, la région n'est pas restée inactive et a décidé de
lancer elle-même, avec l'appui technique de la Mission TIC,
l
a p
rocédure d’appel d’offres sur
performance en vue de la passation d’un marché public de fourniture et de services
pour la
réalisation d
’un réseau
(délibération de la commission permanente du 15 septembre 2000).
L’appel d’offres a été lancé le 6 avril 2001 et l’entreprise France télécom a été retenue, sur la
base de son offre de prix de mars 2002. Le marché a finalement été notifié le 7 mars 2003. Ce
marché a connu un aléa de nature juridique. L
’appel d’offre, lancé par la région, avait pour
objet des services destinés à diverses « communautés
d’intérêt général
» dont le périmètre
dépassait manifestement le champ des compétences institutionnelles de la région. Un déféré
préfectoral au tribunal administratif, le 17 juillet 2003, a donc contesté la légalité de ce marché.
Dans la mesure où les prestations prévues en tranche ferme étaient destinées à couvrir les
besoins du conseil régional ou d’organismes agissant dans un champ de compétence
thématique de la région, où ces prestations étaient alors totalement exécutées et où la région a
renoncé à mettre en œuv
re les tranches conditionnelles prévues au marché et relatives aux
prestations sans rapport avec son champ de compétences, le préfet s’est désisté
en
février 2005
dans l’instance ouverte devant le tribunal adm
inistratif.
21
Dès que le GIP RECIA a été véritablement en activité, il a repris le rôle de la Mission
TIC et en particulier l'appui technique à la région pour la gestion du marché de services du
réseau régional à haut débit de 2003 à 2007.
Dans le contexte technique et règlementaire de l'époque en matière d'aménagement
numérique du territoire, et sous réserve du commentaire lié à la renonciation de la région à un
scénario d’action forte d’aménagement numérique du territoire à des fins de développement
économique, le choix de la région de créer et déployer un réseau de télécommunication à haut
débit sous la forme d'un marché de services était un choix prudent au plan juridique comme
économique. En optant pour un marché de services, la région ne devenait pas propriét
aire d’un
réseau et contournait les problèmes inhérents à ce statut : construction du réseau, entretien,
mise à disposition du réseau, … D’autre part
,
le marché de services a l’avantage
de permettre
au
maître d’ouvrage de bénéficier à chaque consult
ation des nouvelles évolutions
technologiques offrant une meilleure qualité des services.
N’étant
pas propriétaire, le maître
d’ouvrage ne se pose pas la question du renouvellement du matériel
dans un secteur dans lequel
l’évolution
technologique est très rapide.
Le déploiement des réseaux dorsaux (régional et départementaux) a été réalisé au
premier semestre 2003. Le raccordement des établissements d’enseignement supérieur et de
recherche, des lycées privés et publics, des sites du conseil régional, du rectorat et des
inspections académiques a été réalisé au cours du second semestre 2003 pour s’achever en
janvier 2004. Déploy
és en 2003, des points d’accès
ont été disponibles dans 17 villes
régionales et 235 sites ont été raccordés, contre 1920 prévus dans le marché initial, tranches
conditionnelles incluses. Le réseau régional était
destiné à s’interconnecter avec les réseaux
existants sur le territoire pour permettre la diffusion la plus large possible des usages. Des
interconnexions avec l'Internet et RENATER ont permis un accès aux ressources de données
mondiales.
2007 : Le réseau régional à haut débit deuxième génération (RHD2).
Il a été décidé en 2005 de mettre un terme au réseau régional en fonctionnement et de
lancer un appel d'offres pour une second
e génération de réseau, ceci afin de permettre d’élargir
le périmètre des bénéficiaires de ses prestations. La démarche a été assurée par un groupement
de commandes coordonné par le GIP et constitué par les utilisateurs du réseau régional de
seconde généra
tion. Le GIP est un des membres de ce groupement et signataire d’un des
marchés pour le compte de ses propres
membres. Il s’agit d’un marché à bons de commande
relevant de la catégorie des marchés de fournitures courantes et de services. Le GIP est le
coordonnateur du groupement de commandes qui permet des modalités juridiques de portage
du projet conformes à la réglementation.
In fine, les entités adhérentes au groupement de commandes ont été les suivantes :
- l
e Groupement d’
intérêt public RECIA, agissant en qualité de mandataire pour le compte de
ses membres (région Centre, u
niversité d’Orléans,
université François Rabelais de Tours,
r
ectorat de l’académie Orléans
-Tours)
- le conseil général du Cher
- le CEMAGREF
- l
’ESCEM (
école supérieure de commerce et de management Tours-Poitiers)
- l
o
bservatoire de Paris (pour l’observatoire de Nançay)
- le BRGM (bureau de recherches géologiques et minières)
- l
’IUFM Orléans
-Tours (institut universitaire de formation des maîtres)
- l
’INRA (
institut national de recherche agronomique) pour ses antennes de Tours et Orléans
22
- le CREPS (centre régional
d’éducation populaire et de sport) de la région Centre
- l
é
cole nationale supérieure d’art de Bourges
- l
’ARCNAM (
conservatoire national des arts et métiers)
d’Orléans
- le CROUS (c
entre régional des œuvres universitaires
et scolaires) d’Orléans
-Tours
- l
’AFPA (
association pour la formation professionnelle des a
dultes) d’Orléans
En octobre 2006, l'appel d'offres a été lancé. Son objet était la
« fourniture de services
de communications électroniques destinés aux besoins des communautés d'intérêt général de la
région Centre. »
L’estimation de la valeur était comprise ente 3
508 372 euros HT et
13 824 139 euros HT. Le marché a été attribué à France Télécom, seule entreprise à avoir fait
acte de candidature. Le montant des commandes du marché apprécié sur sa durée totale, soit
trois
ans, était contractuellement d’un minimum de 1
592 206 euros H
T et d’un maximum de
6 161 476 euros HT. A compter de la notification, l'opérateur a disposé de 6 mois pour
déployer l'ensemble des services. Les marchés correspondants ont été notifiés au printemps
2007. En septembre 2007, près de 400 sites ont été raccordés à ce réseau de seconde génération
et ont ainsi bénéficié de services d'interconnexion performants, fortement sécurisés, avec des
débits variant de 2 mégabits/s à 1 gigabits/s.
2010 : Le réseau régional à haut débit troisième génération (RHD3).
En dé
but d’année 2010, une
consultation a été lancée pour la mise en place d
’un réseau
régional de 3ème génération à compter de l’année 2011, asso
cié à un marché de services de
quatre ans.
Outre l’intégration de technologies innov
antes et de nouveaux services, le réseau
devait continuer
d’assurer l’ac
cès à RENATER et donner accès à la plateforme régionale
d’hébergement et de services prévue au contrat de projets 2007
-2013. La généralisation des
environnements numériques de travail rendait indispensable la desserte à très haut débit de
l’ensemble des établissements d’enseignement su
périeur et secondaire, de formation initiale et
continue. En outre, le périmètre des communautés bénéficiaires du réseau régional pouvait être
étendu en fonction des échanges menés en 2009 à des conseils généraux, des établissements de
santé, …
La formule du groupement de commandes entre le GIP, coordonnateur et représentant
de ses membres, et des partenaires non membres du GIP (INRA, BRGM, CEMAGREF, AFPA
d’Orléans) a été reconduite. Cette consultation a c
onnu une difficulté juridique. Trois offres ont
été recuei
llies, émanant l’une de France T
élécom, titulaire des deux précédents marchés, les
autres de SFR et de RMI-ADISTA. Cette dernière société a été retenue, en raison
principalement du prix qu’elle proposait, de moins de 6 millions d’euros
, quand celui de ses
concurrents dépas
sait 8,7 millions d’euros
. La société France Télécom a introduit une requête
en référé
devant le tribunal administratif d’Orléans visant à l’interruption de la procédure et à
l’annulation de la décision
d’attribution qui la concluai
t. Le juge administratif a donné
satisfaction au requérant.
Il a notamment considéré que le groupement n’avait pu valablement prévoir d’apprécier la
valeur technique de l’offre présentée dans la deuxième enveloppe en fonction des compétences
attestées des personnes affectées au projet et des références techniques présentées, les capacités
des candidats devant être examinées dans la phase de sélection des candidats reconnus aptes à
exécuter le marché. Deux autres motifs relatifs aux modalités précises de notation des offres
ont été retenus par le juge administratif pour confirmer le manquement du GIP RECIA à ses
obligations de publicité et de mise en concurrence. La décision du tribunal administratif est
intervenue par ordonnance du 29 avril 2010. Elle a nécessité la relance de la consultation.
23
La consultation a été relancée le 25 mai 2010. La date limite de réception des offres a
été fixée au 19 juillet 20
10. L’opérateur retenu disposai
t de sept mois pour effectuer le
déploiement qui dev
ait s’achever en ma
rs 2011.
Un avenant de prolongation de durée du
marché a été passé avec France Télécom. Le marché a été attribué à
l’entreprise SFR en raison
principalement du prix qu’elle a proposé à la suite de la relance de la consultation, prix très
inférieur à son o
ffre précédente et inférieur à celui de l’offre initiale de RMI
-ADISTA. Dans sa
communication de février 2011 à l’assemblée régionale, son président mentionnait comme
priorité du projet de SCORAN l’objectif de raccorder par fibre optique
, avant 2017, les 337
sites publics desservis par le GIP RECIA.
b)
La plateforme de télégestion
Avant la création du GIP, la Mission TIC Etat-Région en concertation avec le rectorat a
produit une étude de faisabilité concernant le projet de plate-forme de télégestion des lycées
(supervision, télé exploitation et télémaintenance des équipements informatiques). Cette étude
a été présentée au comité de pilotage TIC Etat
Région et le lancement de la consultation pour
la mise en œuvre de ce projet, sous maîtrise d’ouvrage
du GIP, a été approuvé par le conseil
d’a
dministration du GIP le 22 octobre 2003. Le GIP RECIA a été missionné, par délibération
de son conseil d'administration du 27 novembre 2003, pour « lancer la consultation pour la
mise en œuvre du projet de plate
-forme de télégestion des lycées prévu au contrat de plan Etat-
Région 2000-2006 ». La plateforme de télégestion englobe trois
domaines d’activités : la
télémaintenance des équipements informatiques
, l’intervention de prestataires si l’intervention
à distance est impo
ssible, et en amont une prestation d’ingénierie et de travaux concernant
l’infrastructure réseau (câblage de certains établissements).
Avec les lois de décentralisation, le
matériel des établissements scolaires est à la charge des collectivités et la pédagogie relève de
l’Etat. Mais, l’article D211
-
14 du code de l’éducation indique que restent à la charge de l’Etat
« les dépenses relatives au premier équipement en matériel des établissements scolaires
réalisées dans le cadre d'un programme d'intérêt national et correspondant à l'introduction de
nouvelles technologies ». Compte tenu des incertitudes qui peuvent demeurer sur les
responsabilités de l'Etat et des collectivités territoriales pour l'administration, la gestion et la
maintenance des réseaux et des équipements informatiques des établissements scolaires, la voie
choisie en région Centre d'une plateforme de télégestion des réseaux des lycées, portée par un
GIP associant Etat et région, est digne d'intérêt en ce qu'elle résout ces questions dans une
démarche consensuelle et à parité de financement.
Cette appréciation est confortée par l'audit ministériel de mars 2007 conduit par quatre corps
d'inspection et faisant le point sur la contribution des nouvelles technologies à la modernisation
du système éducatif. Le projet de plate-forme est lui-même innovant dans la mesure où il
concerne des établissements d'enseignement : il consiste tout d'abord à déployer, dans les
lycées de la région, une architecture informatique performante, sécurisée et homogène, puis à
assurer des prestations de supervision et de télémaintenance de ces équipements à partir de la
plate-forme de télégestion ; dès lors seul un petit nombre d'incidents nécessite une intervention
sur site, ce qui diminue fortement le coût global de la maintenance.
Le premier appel d’offres a été lancé en 2004 et notifié en avril 2005. Ce premier
marché d’une durée de
quatre ans est arrivé à échéance en 2009. En mai 2007, près de 70
lycées publics sur les 107 que compte la région Centre, disposaient d'un câblage informatique
complet, étaient équipés d'une architecture informatique technique identique et étaient télé-
maintenus par la plateforme de télégestion ; le déploiement sur la totalité des établissements a
été assuré dès 2008. Une nouvelle consultation a été lancée en 2009. Un nouveau marché a été
signé en 2010 pour une durée de quatre ans (échéance 2014).
24
Les résultats estimés de bonne qualité en service et en coût s'agissant des lycées, ont
conduit à la décision d'extension du périmètre de cette prestation. Le marché de supervision et
de télémaintenance renouvelé en 2009 pour une durée de quatre ans intègre les lycées, les
centres de formation d’apprentis et les établissements de formation sanitaire et sociale
représentant avec les lycées plus de 150 établissements.
Dès 2007, la région Centre a mandaté le GIP RECIA pour déployer, dans les centres de
f
ormation d’
apprentis (CFA) et dans les établissements de formation sanitaire et sociale, une
architecture informatiqu
e d’établissement homogène et
en assurer la supervision et la
maintenance.
Ce programme avait débuté en 2006 par la réalisation par le GIP d’un état des lieux
portant sur les moyens informatiques existants dans les établissements et l’adéquation des
moyens techniques aux besoins actuels et à venir. Pour la plupart des établissements, la
nécessité d’une mise à niveau de ces moyens techniques a été mise en évidence et le modèle
d’architecture technique d’établissement des lycées a été adapté aux besoins des CFA et des
établissements de formation sanitaire et sociale.
Ce projet prévoyait des travaux de câblage et le déploiement des équipements
informatiques de cœur de réseau. Il a été mis en œuvre par une proc
édure en groupement de
commandes intégré cordonné par le GIP RECIA et a concerné, dans une première phase, neuf
CFA. Une seconde phase a été lancée en fin de l’année 2007 pour une dizaine d’é
tablissements
supplémentaires. Le coût du marché pour le premier groupement de commande (câblage,
équipements informatiques et déploiement) a été de 1,4 m
illions d’euro
s. Ce montant a été pris
en charge par le GIP puis refacturé aux CFA. Une première convention constitutive du
groupement de commandes pour la mise en place d’une architecture informatique homogène
d’établissement pour des CFA
relevant de la région Centre a été signée le 28 mars 2007, puis
une seconde le 8 mars 2008 et une troisième pour les établissements de formation sanitaire et
sociale le
2 septembre 2009. L’article 5 désigne le GIP comme coordonnateur du groupement.
Le GIP RECIA
a mis en réseau l’ensemble des
vingt-trois sites du CFA académique qui
partagent une application de gestion hébergée sur un serveur régional administré par le GIP.
L’adhésion des conseils généraux pourrait voir
s’étendre cette prestation à de nouveaux
collèges ; en 2010, seuls les collèges du département du Cher bénéficiai
ent d’une prestation de
maintenance fournie par le GIP.
c)
Les espaces publics numériques (EPN)
Les espaces publics numériques sont des lieux ouverts au public, donnant accès à des
serv
ices d’accès à l’internet et à des prestations d’init
iation et de formation aux TIC. Au cours
du CPER 2000-
2006, l’Etat et la
r
égion ont convenu de financer la création d’espaces publics
numériques. La promotion et la mise en œuvre de ce dispositif ont été
confiées au GIP. Le
dispositif mis en place dans le cadre du contrat de plan a permis la création de 45 EPN sur la
période 2000-
2006 gérant 72 lieux d’accueil en 2008.
Les porteurs de ces structures sont des
communes, des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ou des
associations. Sur les 72 sites, 132 animateurs intervenaient en 2010, dont la moitié à titre
bénévole. La moyenne d’heure
s
d’ou
verture hebdomadaire des EPN était de 19,8 heures. Tous
les EPN sont dotés du haut débit et ils enregistrent près de 140
000 passages d’usagers par an.
Le nombre de ces passages a augmenté de 50 % entre 2004 et 2008. La décision a été prise par
25
l’Etat et la région de poursuivre la politique des EPN dans le cadre du CPER 2007
-2013, avec
le soutien financier du FEDER. Une étude du dispositif des EPN a été conduite, qui a conclu
que, s’il avait
répondu aux objectifs fixés, un certain nombre de besoins exprimés par les
maîtrises d’ouvrage, les animateurs et les usagers
, devaient être pris en compte. Il s
’agit
notamment d’une couverture territoriale optimisée, d’un réseau d’animation soutenu, structuré
et dynamique, et enfin d’une communication soignée. La répartition géographique des EPN en
production
n’est
pas
jugée
satisfaisante
par
l’E
tat
et
la
région.
De
nombreuses
« zones blanches » notamment en milieu rural, ainsi que dans les zones résidentielles
accueillant des populations en difficulté, devraient être résorbées.
En 2009, l’Etat et la r
égion ont convenu, en conséquence, de relancer un dispositif de
financement des EPN en direction des structures existantes ou à créer. Le résultat des
réflexions menées à cet effet a été présenté par le président du conseil régional à son assemblée
en février 2011. Trois objectifs sont affichés :
-
couvrir l’ensemb
le du territoire régional : à cette fin , il est prévu de poursuivre le
soutien aux structures existantes d’ores et déjà labellisées
(une quarantaine pourraient adhérer
au nouveau dispositif)
, d’étendre le label à d’autres structures dont l’
activité est similaire (une
cinquantaine de structures seraient labellisables), et enfin de susciter la création ex nihilo
d’une
dizaine de nouveaux EPN ;
- faire évoluer le contenu des médiations et des formations proposées par les EPN dans
le cadre de la formation tout au long de la vie ;
- conforter un véritable réseau régional des EPN, animé par le GIP RECIA.
Trois missions sont confiées au GIP :
-
la coordination et l’assistance régionales des projets,
-
la mise en œuvre d’actions de formation destinées aux animat
eurs,
-
la mise en œuvre d’outils collaboratifs (portail régional) et de réunions d’information
et d’échange.
Une enveloppe d’environ 3
millions d’euros
est envisagée, dans le cadre du CPER et du
FEDER, au service de la politique des EPN. Les structures
existantes bénéficieraient d’une
subvention en investissement et/ou fonctionnement, à hauteur de 80 % maximum, plafonnée à
17 000
euros sur trois ans. Pour les nouvelles structures, la subvention atteindrait 30 000 euros
sur trois ans. Dans les deux cas, la répartition du financement des 80 % de la dépense éligible
serait la suivante : 35 % maximum du FEDER et 45 % maximum de la région (CPER). Un
cahier des
charges de labellisation des EPN, sous la nouvelle dénomination de
«
WebO’Centre
» a été élaboré. Au nombre des engagements des EPN figure notamment
l’encadrement des activités p
ar un personnel sous contrat qualifié
pour un volume horaire
d’ouverture annuelle de 364 heures minimum.
L’appel à projets correspondant étant en cours
de rédaction début 2011, a
ucune labellisation au titre de ce nouveau dispositif n’était
naturellement intervenue au moment de l'adoption du nouveau dispositif en février 2011.
2.
Les initiatives régionale
s hors le cadre d’action du
CPER
a)
L’opération
Ordi-Centre (cf. point V du rapport)
Cette opération a été conçue et mise en œuvre par la région, avec le concours de
prestataires externes, mais indé
pendamment du GIP. Elle fait l’objet d’une large
communication et constitue un marqueur de l’action propre du conseil régional en matière d
e
communication grand public car elle est mise en œuvre hors du partenariat qui lie la région à
l’Etat d’une part et sans recours à une logique de subsidiarité infrarégionale, d’autre part.
Compte-tenu du coût élevé de cette mesure, qualifiée de « phare » par la région elle-même, la
seconde partie de ce rapport est consacrée au dispositif « Ordi-Centre ».
26
b)
Les
aides ponctuelles à l’équipement informatique des écoles non
membres de l’université numérique
De manière ponctuelle, la région a apporté son soutien
aux écoles d’ingénieur
s (école
nationale supérieure d’ingénieurs de Bourges [
ENSIB], é
cole nationale supérieure d’ingénieurs
du Val de Loire [ENIVL]
) afin de leur permettre de se doter d’équipements informatiques et
d’offrir aux étudiants des conditions d
e travail de qualité.
Figure en annexe n° 2 un tableau des conventions régionales de financement à
destination de l'enseignement supérieur qui récapitule diverses aides régionales attribuées aux
établissements en matière de TIC depuis 2005, à
l’exception
de la mesure Ordi-Centre.
c)
Les subventions régionales aux collectivités, associations et
exploitants de commerces
La région a dressé trois tableaux relatifs aux subventions accordées, en rapport avec la
thématique du développement de l’accessibilité à i
nternet.
Deux tableaux concernent des financements, dans le cadre de contrats territoriaux, de
projets d’agglomérations et de pays, voire directement, dans ce cadre, d’associations ou
organismes de formation sur la période 2005-2010.
Le premier, figurant en annexe n° 3, concerne des projets dont la dépense est
directement et principalement liée aux NTIC : elle comporte quinze opérations subventionnées
pour un montant total de subventions de 952 300 euros. Il est à noter que quatre subventions,
d’un mont
ant total de 799 400 euros sont relatives à des créations ou développement
d’infrastructures de haut ou très haut débit
: l’une de 14
600
euros pour une étude de
déploiement haut débit au bénéfice du syndicat du pays de Vierzon, la deuxième de 250 800
euros à la communauté de communes de « Tours + »
, pour le développement d’infrastructures
haut débit, la troisième de 354 000
euros
à la communauté de communes du pays d’Issoudun
pour la créat
ion d’
un réseau haut débit et la dernière de 180 000 euros au département du Cher
pour la création d’un réseau à très haut débit.
Le second tableau, joint en annexe n° 4 comporte une liste de vingt-quatre opérations
subventionnées à hauteur de 283 7285 euros
. Il apparaît à la lecture de l’intitulé des dites
opérations que la dépense subventionnée consiste en
des créations ou aménagements de lieux
de services publics ou assimilés, mais que les dépenses liées à la condition qu’ils offrent un
accès internet et/ou une mise à disposition de matériel informatique sont généralement très
marginales. Il serait donc excessif de retenir le montant global de 2 837 285
euros comme
illustration de l’effort de la région en matière d’accès aux NTIC.
Enfin, la région a produit une liste de quarante commerces de proximité, implantés
dans des communes rurales de moins de 2000 habitants et agréés « PointsMultiServices »
(PMS) au 1
er
janvier 2011, dont trente-six financés par la région pour un montant total de
125 000 euros, soit un montant moyen proche de 3 500
euros par doss
ier. L’un des o
bjectifs des
PMS
étant de faciliter l’accès aux TIC, la région subventionne à ce titre les investissements
matériels du PMS, dont le matériel informatique ne constitue
qu’
une partie.
27
d)
La
formation à l’usage des outils internet.
Le projet « visa internet » a été conçu
par la région pour permettre aux habitants de
s’adapter aux mutations profondes induites par les TIC et d’éviter ainsi des phénomènes
d’exclusion.
Ce « visa » a été construit pour permettre la maîtrise des TIC par le grand public et
répondre aux besoins de qualification liés aux transformations du monde du travail. Action de
courte durée et modulable, elle a été dispensée à 48 000 personnes en 2004 et 2005. Afin
d’amplifier les usages des TIC par les apprenants et les formateurs, l’utilisation d’une
plateforme technologique, baptisée TELEMAQUE, a été nécessaire. Selon
les services de la
région, cette plateforme,
« élément structurant du réseau »,
a permis
«
le développement d’une
dynamique
de
modernisation
et
de
transformation
en
profondeur
des
pratiques
pédagogiques ».
Depuis 2006, la région a étendu la démarche « visas »
à d’autres thématiques du socle
de
formation aux savoirs de base, tels que, par exemple, l’écocitoyenneté, la bureautique, les
langues vivantes, la communication, les mathématiques et le raisonnement logique. Les
« visas » figurent désormais sur la plateforme dénommée « Libres savoirs », qui affichait fin
2010, 230000 actions de formation aux « visas » réalisées et 100000 personnes physiques
formées. Les visas sont accessibles aux jeunes de plus de seize ans sortis du système scolaire,
et aux adultes en activité ou demandeurs d’emploi, retraités…Leur financement étant assuré
par
la région avec l’
appui du fonds social européen (FSE), leur accès est libre et gratuit. Le « visa
internet Centre
» est d’une durée minimum de
six
heures et permet d’apprendre à connecter son
ordinateur à internet, à utiliser un navigateur, à effectuer une recherche, des transactions, à
envoyer et recevoir du courrier électronique, à protéger son ordinateur. En 2011, la capacité
d’accueil des 56 structures dispensant la formation au visa internet est de 7750 places.
e)
Une préoccupation ré
gionale d’aide
à des expérimentations
diverses
La région a notamment illustré cette préoccupation par les deux exemples qui suivent :
- une réflexion, au titre du thème des images et nouveaux usages, sur la « télévision
participative en région Centre ». Une communication a été faite par le président du conseil
régional à l’assemblée régionale réunie les 20 et 21 décembre 2007, d’un rappor
t qui croise les
approches technique (passage à la TNT, évolution des capacités de création de contenus
audiovisuels, diversification des supports, télévision, internet, téléphonie mobile
…), juridique
(possibilités ouvertes par la loi e
t régulées par l’ARCEP), politique (télévisions citoyennes de
proximité versus télévisions commerciales
). Il
s’appuyait notamment sur une étude
commandée par le GIP RECIA et rendue en janvier 2007.
Cette communication n’a pas été
suivie de la création d’u
ne télévision participative, mais
« a contribué indirectement à la
création de ciclic, la e-tv thématique de Centre image ».
- une expérimentation de manuels scolaires numériques dans neuf lycées de la région à
la rentrée 2010 et 2011, dans trois disciplines (histoire-géographie, sciences de la vie et de la
terre, anglais) permise par une subvention aux établissements de 41 332 euros au total pour
1260 licences-élèves et 128 licences-enseignants.
28
3.
Une nouvelle vague d’act
ions confiées au GIP dans le cadre du CPER 2007-
2013
a)
La plateforme RECIA
Dans le cadre du contrat de projets 2007-2013, le rôle de pôle de compétences régionales
TIC du GIP a été pérennisé et renforcé en confiant au GIP de nouveaux projets : les
environnements numériques de travail et le projet régional géomatique (géo-centre).
La plateforme RECIA est le « grand projet » Etat-Région piloté par le GIP RECIA sur la
période 2007-
2013. Il a pour finalité d’offrir plusieurs services TIC mutualisés à nombre de
partenaires infrarégionaux, au premier rang desquels se trouvent les membres actuels et futurs
du GIP RECIA. Ce « grand projet » se décompose en deux opérations :
1)
Les environnements numériques de travail (ENT)
2)
La plate-
forme d’hébergement et de services TIC
4.
Les environnements numériques de travail (ENT)
a)
L’expérience
préalablement acquise dans le cadre du projet
d’
« université numérique en région Centre »
(UNRC)
L’UNRC est un projet
qui a été initialement porté par l'université d'Orléans, l'université
François-Rabelais de Tours, l'IUFM Orléans-Tours, le CROUS d'Orléans-Tours et la région
Centre. Il est destiné à développer l'usage des technologies liées aux TIC dans la communauté
de l'enseignement supérieur. Ce partenariat a été constitué en juin 2003 afin de répondre à
l'appel d'offres du ministère de l'éducation sur les projets «universités numériques en région ».
Le dossier UNRC a été validé par le ministère en septembre 2004. L'UNRC avait pour vocation
d'offrir aux 45000 membres de la communauté universitaire régionale (étudiants, professeurs et
équipes administratives), des services numériques de qualité ainsi que d'œuvrer à la
construction d'un espace régional universitaire. Les projets développés visaient à développer la
lisibilité de l'offre régionale de formation, à renforcer l'attractivité de l'espace régional
universitaire, et à favoriser et encourager la mutualisation entre les partenaires.
L’i
mpact de ces
projets a été renforcé notamment auprès des étudiants par la mesure « Ordi-Centre », examinée
en seconde partie de ce rapport.
Ce comité UNRC a subsisté jusqu’en 2009. Aujourd’hui c’est
le pôle de r
echerche et d’
enseignement supérieur (PRES), créé en 2010 et réunissant les
univers
ités, les écoles d’ingénieur
s, des organismes de recherche et le CROUS de la région
Centre, qui constitu
e l’instance au sein de laquelle seront discutés les stratégies de
développement et les financements des partenaires en matière de TIC. Le projet
d’
environnement numérique de travail
a permis d’offrir aux étudiants ainsi qu’au personnel des
u
niversités, un accès personnalisé à l’ensemble des ressources et services numériques en
rapport avec leurs activités. Par connexion i
nternet, l’étudiant peut accéder à son dossier
personnel (résultats d’examens, plannings…) ainsi qu’à toutes les informations utiles à son
parcours universitaire notamment des supports pédagogiques et ressources documentaires. La
diffusion des cartes
d’étudiants numériques «
Atout Centre » dès la rentrée 2007, est également
un projet développé par l’UNRC. Aujourd’hui, les étudiants et personnels des universités ont à
leur disposition une carte qui leur offre l’accès aux services du CROUS, aux photocopi
eurs et à
certaines parties des locaux (accès sécurisés pour les salles informatiques notamment). Comme
nous l’avons vu supra, il est à noter que le GIP a été l’opérateur technique des ENT et de la
carte « Atout Centre ». La région a participé à la création et à
l’édition de ces cartes «
Atout-
Centre » à hauteur de 300 000 euros répartis sur les années 2007, 2008 et 2009. De 2005 à
29
2008, la région a attribué une subvention annuelle de 250 000 euros aux universités, ce qui a
permis dans un premier temps l’in
stallation de bornes WIFI dans les différents sites des
établissements et dans un second temps, l’acquisition d’équipements nécessaires au
déploiement de l’environnement numérique de travail
(serveurs, espaces de stockage..). En
outre, une subvention de 182 122 euros a été attribuée au CROUS en 2008
pour l’in
stallation
de salles multimédia dans les résidences. Ces salles permettent un accès gratuit à internet pour
l’ensemble des étudiants logés en résidences universitaires du CROUS. La subvention de la
région correspond à 50 %
des dépenses d’équipement.
Enfin, la r
égion finance l’accès des
universités et organismes de recherche à internet. En 2007, lors de la refonte des modalités de
financemen
t de l’accès au haut débit des u
niversités et organismes de recherche, il a été
conve
nu que l’aide r
égionale initialement de 100 % de la dépense diminuerait progressivement.
Ainsi, de 100 % de la dépense subventionnable en 2008, la subvention régionale a été réduite à
50 % en 2009 pour les universités. Cette aide a été supprimée en 2011.
b)
Le
projet d’ENT à destination des lycées, collèges, CFA et IFSI
Le projet consiste à doter chaque élève en premier lieu de l’enseignement secondaire,
ses parents, ses professeurs, les gestionnaires des établissements, et donc au sens large,
l’ensemble de la communauté éducative, d’un
environnement numérique de travail (ENT). Un
ENT est un ensemble logiciel accessible par internet, proposant des fonctionnalités diverses en
lien avec la
vie de l’établissement (emploi
du temps, réservation et disponibilité de matériels et
de salles, suivi des facturations de cantine…), permettant le dialogue entre les acteurs de la
communauté éducative (élèves, professeurs, parents), et mettant à disposition des ressources
pédagogiques et des bases de conn
aissance directement appropriées pour l’élève. Le lien et la
mise en cohérence entre ces services applicatifs, les infrastructures matérielles et logicielles
TIC, et les données des systèmes d’informations de gestion de l’
éducation nationale sont
assurés par un « socle ENT ». Ces fonctions centrales, mais peu liées à la nature des services
déployés, rendent pertinentes la mise en œuvre d’un socle mutualisé entre porteurs de projets
ENT des différents niveaux d’enseignement et de formation.
Le GIP RECIA est
l’opérateur
technique du projet, mettant à disposition son expertise pour adapter le socle, intégrer les
applications et services, mettre en œuvre les infrastructures logicielles et techniques, assurer la
maintenance et le bon fonctionnement des ENT.
On
accède à l’ENT à travers un portail, en s’identifiant de manière sécurisée par un nom
et un mot de passe confidentiel. Le portail est fourni par le conseil r
égional s’agissant de la
communauté éducative des lycées et par le conseil général pour les membres de la communauté
éducative des collèges. Le rectorat et les collectivités, suivant leurs compétences respectives,
mettent à disposition les informations nécessaires à la constitution des annuaires de l'ENT, dans
le respect de la loi sur l'informatique et les libertés. Ce portail de services en ligne, c'est-à-dire
un site web sécurisé, offre un point d'accès unique où l'enseignant, l'élève et l'ensemble des
personnels de l'établissement peuvent trouver les informations (ou contenus), outils et services
numériques en rapport avec leurs activités éducatives. Il peut également être ouvert aux parents
d'élèves : accès à des informations concernant leur enfant et son établissement, communication
avec les enseignants.
Afin de capitaliser la compétence acquise par le GIP et de déployer les ENT dans les
lycées et collèges, une étude a été conduite afin d'évaluer la faisabilité de l'adaptation des ENT
de l'enseignement supérieur aux besoins de l'enseignement secondaire. Les conclusions
positives de cette étude ont conduit le conseil d'administration à demander au GIP de
développer en 2007 un prototype pour une expérimentation à engager dès la rentrée 2008.
Après des expérimentations menées au cours de l’année sco
laire 2008-2009 qui ont mobilisé
30
huit lycées et six collèges, la généralisation des environnements numériques dans les lycées et
collèges de la région a été engagée. Le rythme de généralisation est lié au plan de formation et
d’accompagnement mis en œuvre par le rectorat. A priori, le déploiement sur l’ensembl
e des
établissements pourrait être réalisé sur trois années scolaires (2009 à 2012).
Le financement du projet ENT pour l’enseignement secondaire sur la pério
de 2007-
2013 a été estimé à 2 millions d’euros
et se répartit en parts égales entre FEDER, contributions
de l’Etat, contributions de la
région au titre du volet territorial du contrat de projets 2007-2013
et autofinancement par le GIP.
En 2009, l’adaptation des ENT de l’enseignement secondaire
aux besoins de la formation professionnelle (CFA et établissements de formation sanitaire et
sociale) a été engagée. Les moyens financiers prévus pour l’ENT format
ion professionnelle
sont de 1 million d’euros
avec une répartition des financements identique à celle de l’ENT de
l’enseignement secondaire.
Globalement, sur une période de trois à cinq ans, 400000 ENT
pourraient être mis à la disposition des apprenants, des enseignements, des parents d'élèves et
des personnels administratifs et techniques. Ce projet devrait être un des axes majeurs de la
période 2007-2013.
5.
La plate-
forme d’hébergement et de services TIC
Dans des réflexions préalables à l’élaboration du CPER 2007
-
2013, le besoin d’une
plateforme d’hébergement applicatif mutualisée a été identifié. Cette plateforme a notamment
vocation à héberger le socle et les services applicatifs des ENT, un pont de visioconférence, des
applicatifs et des données géomatiques.
a)
Le pont régional de visioconférence
Le développement de l’usage de la visioconférence fait partie des orientations dégagées
dans le cadre de l
a démarche régionale d’agenda 21. Une étude d’opportunité a été réalisée par
le GIP afin d’évaluer la pertinence de mise en œuvre d’une plateforme régionale de
visioconférence. La proposition de cette étude est de mutualiser le financement et l’exploitatio
n
d’un pont régional de visioconférence à la disposition des
membres du GIP : Etat, région,
universités, départements ; les entités utilisatrices finançant leurs propres équipements
terminaux.
L’équipement de neuf salles des locaux du siège du conseil régi
onal et de ses cinq
« espaces région Centre » a permis la tenue de 160 réunions en visioconférence en 2010.
b)
L’hébergement du socle, des briques applicatives, des contenus
pédagogiques
et
des
espaces
individuels
de
stockage
des
environnements numériques de travail
Les environnements numériques de travail imposent la mise en œuvre de capacités
importantes d’hébergement applicatif et de données. L’hébergement applicatif concerne les
services fournis aux utilisateurs (messagerie, carnet de notes, cahier de texte, formation et
contenus pédagogiques en ligne, absences, …). L’hébergement de données consiste à fournir
des espaces de stockage de données personnelles.
c)
Le projet régional géomatique (géo-centre)
Le projet consiste à mobiliser les usages de technologies logicielles permettant la
cartographie de données territoriales par les acteurs publics en région. Cette initiative est
mentionnée à titre d’information, car elle
a été principalement prise par
l’Etat et inspirée par la
préoccupation de ne pas laisser les programmes du GIP être trop majoritairement orientés vers
31
la satisfaction de besoins de la région, et trop exclusivement centrés sur les domaines de
l’enseignement et de la formation. L'utilité des systèmes d'information géographique n'est plus
à prouver, tant leur apport dans la connaissance et l'analyse des territoires, dans la mise en
place, le suivi et l'évaluation des politiques publiques, est évident. L'utilisation croissante des
données spatiales au sein des administrations de l'État, des collectivités territoriales et des
organismes parapublics, confirme les besoins d'échanges de l'information et de productions
communes. Une étude
a été réalisée par le GIP en 2008. Elle conclut à l’opportunité de créer
une telle plateforme. Ce projet sera intégré à la plateforme régionale, celle-ci fournissant les
capacités d’hébergement applicatif et des données mutualisées. Par ailleurs, le projet inclut
l’acquisition des bases de données associée à des licences étendues permettant l’usage élargi de
ces référentiels cartographiques.
d)
Les contenus vidéos de Centre-image
Centre-image est un organisme associé du conseil régional qui a en charge la
numérisation de films argentiques présentant une valeur culturelle, historique ou patrimoniale.
Ces contenus vidéo seront hébergés et mis à disposition par la pla
teforme d’hébergement
régionale, dont l
’administration technique est
assurée par le GIP RECIA.
e)
L’observatoire
régional des TIC et la préparation de deux schémas
directeurs
Comme rappelé supra, la région avait affiché dès 2000, dans le cadre du Projet Régional
2000-2010
, son intention, au terme d’une étude des besoins, de proposer
« à terme »,
un
schéma directeur.
Cependant, la
communication de son président à l’
assemblée régionale, sur ce thème,
intervenue lors de la session des 20 et 21 décembre 2007, affirmait dans son avant-propos que
«
La région Centre a pris de nombreuses initiatives au cours des années passées dans le
domaine des technologies de l’information et de la communication, qu’il s’agisse
d’accompagner les territoires dans les équipements de réseau ou dans le déploiement d’outils
auprès des publics en formation. Ces actions souvent innovantes, ont été mises en œuvre dans
le cadre des différents schémas et stratégies sectorielles. En complète cohérence avec ces
démarches, il apparaît aujourd’hui nécessaire d’élaborer, dans la transversalité, une véritable
stratégie TIC pour la région Centre ».
Cette volonté a notamment conduit à activer des démarches inscrites au CPER 2007-2013,
préalables indispensables à la définition de la stratégie recherchée : un observatoire régional
des TIC et la définition de schémas directeurs. Les missions correspondantes
d’études, de
vei
lle, de conseil et d’expertise
ont été confiées au GIP RECIA et financées à parité par l'Etat et
la région. La région Centre, la préfecture de région et le conseil économique, social et
environnemental régional (C.E.S.E.R.) ont ainsi souhaité se doter d'un outil statistique d'aide à
la gouvernance en matière de TIC, conformément aux orientations arrêtées dans le Contrat de
Projets 2007-2013 et les programmes opérationnels FEDER 2007-2013. Les données,
quantitatives et qualitatives, relatives aux domaines observés, alimenteront les schémas
directeurs infrastructures et usages. Pour atteindre cet objectif, un groupe de pilotage composé
de différents représentants des instances précitées a été mis en place à partir de l’année 2009
afin de constituer un observatoire des TIC. L’INSEE est partenaire de cette opération.
La
première étape de ce projet a consisté
, par la mise en œuvre d’enquêtes thématiques, en la
réalisation d'un état des lieux de la diffusion des TIC dans le tissu socio-économique régional.
32
En 2009, la société MV2 conseil a réalisé cette étude intitulée «Diagnostic numérique»,
comportant six volets :
- pour le premier, relatif aux ménages, 3011 foyers ont été interrogés par téléphone,
selon la méthode des quotas ;
- pour le deuxième, relatif aux communes, 1108 mairies se sont exprimées par un
questionnaire auto-administré ;
- pour les troisième et quatrième volets, relatifs aux entreprises, 2000 PME et TPE
(moins de dix salariés) ont été consultées par entretiens téléphoniques, selon la méthode des
quotas ;
- pour le cinquième, relatif au tourisme, 83 offices de tourisme et synd
icats d’initiative
ont répondu à un questionnaire auto-administré ;
- pour le sixième volet,
relatif à l’éducation, 160
établissements scolaires et de
formation ont répondu à un questionnaire en ligne.
Dans chacun de ces domaines, des indicateurs quantitatifs ont été définis et servis,
fournissant une référence pour la mesure des évolutions dans les années à venir. Ces six volets
ont fait l’objet d’une synthèse :
«
les résultats sont mutualisés afin de constituer un système
d’
info
rmation d’
aide à la décision TIC fiable et ouvert
, pour l’
ensemble des acteurs TIC
régionaux «
et ceci «
dans une p
erspective opérationnelle de l’
ordre de trois ans.»
Il est prévu
que
«
la définition des indicateurs d’impact se fera dans le cadre d’un groupe de travail des
acteurs du Pôle Centre pour la société de l'information ».
Cette synthèse
est caractérisée par
une appréciation très positive du niveau d’intégration globale des TIC dans la région Centre
(équipement et usages), et notamment par le constat selon lequel les évolutions ont été dans ce
domaine très rapides au cours des dernières années. L’
enjeu principalement mis en évidence est
celui de la formation à destination de deux publics : les seniors et les TPE.
Les enquêtes réalisées sont très riches d’informations ind
ispensables à la définition
d’un
e politique de TIC. Elles comportent toutefois des limites
: d’une part, premières du genre,
elles constituent une photographie à un moment donné, et mesurent mal le rythme d’évolution,
intuitivement perçu comme élevé, des p
hénomènes observés. D’autre part, elles comportent
peu de données de parangonnage externe à la région. Si des différences sont naturellement
observées entre départements de la région, les comparaisons interrégionales, dans un domaine
considéré comme déterminant dans la compétition que se livrent les territoires, sont parcellaires
et trop anciennes pour permettre une comparaison utile.
En outre, s’il est naturel que des
enquêtes de type « baromètre » livrent de nombreuses informations, elles ne sont réellement
utiles que si elles donnent lieu à un travail d’analyse et d’interprétation, condition d’une réelle
aide à la décision. Le résultat de ce travail d’analyse et d’appropriation par les commanditaires
de l’étude et notamment les services de la région n’a p
as été livré.
Le programme d’activités 2009 à
2011 du GIP prévoit donc la réalisation d
un schéma
directeur « usages des TIC » et
d’
un schéma directeur « infrastructures ». Le schéma directeur
« infrastructures » comprendrait deux parties : un état des lieux concernant la couverture
territoriale des réseaux des opérateurs et des réseaux d’initiative publique et une proposition
d’orientations visant à une couverture territoriale homogène et ad
aptée aux besoins. Cette
démarche est développée infra, au point
E du rapport, consacré à l’élaboration en cours d’une
stratégie de cohérence régionale d’
aménagement numérique (SCORAN).
33
f)
Les financements apportés par la région à la réalisation de
« projets structurants »,
dans le cadre de l’article 13 du CPER, hors le
c
adre d’actions du GIP
L
es services de la région ont indiqué avoir engagé dans ce cadre deux subventions, d’un
montant de 750 000 euros
chacune, l’une en 2009 au bénéfice de l’agglomération «
Tours
Plus »,
maître d’ouvrage, pour la création d’un réseau métropolitain à haut débit, l’autre en
2010 au profit du département du Cher, au titre de son action de montée en débit d’internet et
en faveur de « la téléphonie pour tous ». Ces financements seront commentés dans le cadre de
l’appréciation des atouts et fai
blesses de la politique régionale des TIC, au point H du présent
rapport.
E.
L’ELABORATION E
N
COURS D’
UNE STRATEGIE DE COHERENCE
REGIONALE D’AMENAGEMENT NUMERIQUE (
SCORAN)
En 2009, la région a
lancé, en concertation avec l’
Etat, sa démarche de
définition d’
une
stratégie de cohérence régionale des aménagements numériques (SCORAN)
, objet d’
une note
du 14 juin 2009, de ses services au président du Conseil régional.
« La SCORAN est un outil de mise
en cohérence
des initiatives publiques à l’
échelle
régionale
qui permet notamment de mobiliser le Fonds national d’
aménagement numérique
ainsi qu
e l’ emprunt national.
Cette démarche partenariale vise à :
-
effectuer un di
agnostic régional et se doter d’
une vision moyen/long terme sur les
perspectives de couverture des territoires en haut et très haut débit,
-
élaborer une stratégie concertée de déploiement du très haut débit fixe et mobile.
La SCORAN propose un cadre
pour les schémas directeurs d’
aménagements numériques
(SDAN) élaborés à l’
échelle des départements. »
Cette
stratégie
s’
inscrit
dans
les
orientations
de
la
loi
2009-1572
du
17 décembre 2009 relative à la lutte contre la fracture numérique. Cette loi, également
dénommée « loi Pintat », donne un socle législatif au schéma directeur territorial
d’aménagement numérique en l’
inscrivant dans un nouvel article L.1425-2 du CGCT. Elle en
fait une condition p
réalable au soutien du fonds d’aménagement numérique qu’elle instaure
(financements réservés aux TIC dans le grand emprunt national).
En juin 2010, se
uls l’Eure
-et-Loir e
t le Loiret s’
étaient inscrits dans cette démarche
d’élaboration d’
un SDAN, les autres départements de la région étant invités
par l’Etat
à en
réaliser un.
Les objectifs principaux de la SCORAN sont :
« -
d’
identifier la stratégie des opérateurs intervenant dans le domaine du haut débit (HD)
et
très haut débit (THD)
2
;
-
d’identifier
les enjeux des partenaires publics :
2
Le très haut débit commence là où s'arrête l'ADSL, soit à 20 mégabits/seconde (Mbits/s), pour offrir des débits
de 100 Mbits/s et plus. Il faut distinguer les hauts débits montants (de l'utilisateur vers le réseau) des hauts débits
descendants (le téléchargement de fichiers vers les usagers). Le débit montant du THD est presque 200 fois
supérieur à celui du HD.
34
- enjeu de « couverture »
: compléter l’
offre HD existante là où elle est absente ou
insuffisamment performante (montée en débit) ;
- enjeu de « concurrence » : décrire la situation concurrentielle actuelle (zonage) et
identifier les lieux prioritaires d’
entrée des opérateurs sur certains territoires ;
- enjeu « THD et ubiquité du réseau internet » : créer un environnement favorable au
développement de nouveaux services ;
-
d’alimenter
les réflexions stratégiques dans le cadre de la révision à mi-mandat du CPER et
du PO « compétitivité régionale et emploi »
Une étude a été réalisée par le cabinet TACTIS et portée par le GIP RECIA. Le coût
prévisionnel de cette étude, soit 100 000 euros, a été financé à hauteur de 35 000
euros
par le FEDER, à hauteur de 22 500 euros
chacun par l’
Etat et la région, sur crédits
CPER, le solde de 20 000 euros étant autofinancé par la région. Cette étude a permis
d’
effectuer un premier diagnostic des réseaux de transport, de collecte et de desserte en
THD. «
Le coût pour la couverture THD de l’ensemble du territoire régional soit
1,3 millions de prises est estimé à 2,2 milliards
d’eur
os »,
ce qui représenterait
« une
perspective à 20 ou 30 ans ».
Au niveau
national, l’
ARCEP a défini trois types de zones pour la desserte en THD :
- la zone 1, dite rentable, dans laquelle les opérateurs investiront seuls : en région
Centre elle concerne Orléans et Tours-La Riche qui représentent 11 % des prises et 80 millions
d’euros
d’
investissements.
- la zone 2, moins dense, où les opérateurs pourraient investir sous réserve de
financements publics (en région Centre, onze communes selon le déclaratif de France Télécom,
représentant environ 17 % des prises pour 140
millions d’euros
d’
investissement. Il est à noter
que seules les villes préfectures sont mentionnées dans les d
épartements du Cher, d’Eure
-et-
Loir,
de l’Indre et du Loir
-et-Cher, l
’Indre
-et-Loire comportant trois communes riveraines de
Tours (Joué-lès-Tours, Saint-Cyr-sur-Loire et St-Pierre des Corps) et le Loiret quatre
communes vo
isines d’Orléans (
Fleury-les-Aubrais, Olivet, Saint-Jean-de-Braye et Saint-Jean-
de-la-Ruelle)
- la zone 3, non dense, où seuls les investissements publics apporteraient le service, qui
représente 72 % des prises.
Les zones 1 et 2 ont vocation à être desservies en « Fiber to the Home » (FTTH) ou
fibre à l’abonné
, à hauteu
r d’
environ 80 % de foyers « adressables » pour 2015 et 100 %
en 2020 pour la zone 1. Mais, en zone 2, seule France Télécom annonce une intention
de procéder à un investissement pour 2016 (l
es études ne seront lancées qu’
en 2012),
les autres opérateurs indiquant
ne pas avoir
programmé d’
investissement à la date du
recueil de l’
information et se décla
rant plus ou moins ouverts à l’idée d’
un tel
investissement selon l’ampl
eur des déploiements de France Télécom, les possibilités de
financement offertes ou les clarifications réglementaires attendues. Enfin, en zone 3, les
opérateurs un
animes n’
envisagent aucun déploiement, même à horizon 2020.
L’étude TACTIS comporte une inté
ressante approche économique de ce que serait une
possible péréquation entre zones rentables (1 et 2) et zone 3, dans le cadre éventuel
d’une opération d’
équipement de la totalité du territoire régional. Selon des hypothèses
minimales et maximales, les contributions possibles de la zone 1 vont de +2,7 millions
d’euros
à +19
millions d’euros
et celles de la zone 2 de -14,4 millions
d’euros
à
+8
millions d’euros
soit au total de -11,7
millions d’euros
à + 27
millions d’euros
.
L’étude TACTIS
conclut donc que «
si les partenaires publics en région Centre
concevaient un projet de f
ibre àl’ abonné incluant les zones 1,
2 et 3 afin de bénéficier
35
d’une péréquation à l’
échelle de la région, le résultat écono
mique de l’
opération aurait
des
chances d’
être amélioré, mais dans une faible mesure (a maxima de +27 millions
d’euros
, avec des hypothèses très optimistes).
Ces 27
millions d’euros
sont à rapprocher du besoin de fina
ncement pour l’
équipement de la
zo
ne 3, de l’
ordre de 2 milliards
d’euros
».
Le consultant TACTIS et le GIP RECIA ont identifié trois grands enjeux pour la région
Centre
et trois familles d’actions correspondantes
:
- enjeu n° 1- « les communautés publiques, ESR (enseignement supérieur et recherche),
santé, administration développent des applications nécessitant le THD » : famille
d’
actions : » « structurer la commande publique de manière à programmer le
basculement en fibre optique des communautés publiques »
- enjeu n° 2
« le THD compétitif est le 3
ième
critère d’implantation des entreprises
» :
famille d’
actions : « valoriser les z
ones d’
activités économiques et la capillarité optique
des RIP
(réseaux d’initiative publique
) existants »
- enjeu n° 3- « l
es réseaux de fibres à l’abonné sont économiquement finançables par le
marché dans une fourchette de 10 à 28 % des prises de la région Centre » : famille
d’actions
: «
suivre les déploiements en zone 1 et 2 (jusqu’à 28
% des prises) et
mobiliser le grand emprunt pour entamer un déploiement sur la zone 3 (72 % des
prises) »
Ce qui est décliné par les orientations plus détaillées suivantes, proposées
à l’E
tat et à la
région :
1- Numérique et services publics
a.
Cohérence de l’
action publique :
Il convient
de
doter les acteurs d’une vision partagée des enjeux en matière
d’
aménagement numérique
. L’ob
jectif correspondant est que les SDAN soient
rédigés à horizon 2011 pour les six départements.
b.
Services à la population : e-administration, dématérialisation :
Il s’agit de d
éployer le THD sur le
s sites URSSAF, CAF, CPAM…, de g
énéraliser
la télé-présence dans les communes rurales et de valoriser le THD comme levier de
renforcement
des services à la population . L’obje
ctif poursuivi serait de définir un
Schéma directeur des usages et de services à horizon 2011
c.
Enseignement supérieur recherche et formation :
il conviendrait de
raccorder les 337 sites du RHD mis en place par le GIP Récia en
fibre optique pour 2016
d.
E-santé :
L
objectif est de raccorder tous les centres hospitaliers ainsi que les cliniques en
fibres pour 2016, en intégrant les sites prioritaires de
l’
ARS (agence régionale de
santé) dans le groupement de commandes RECIA ou dans un groupement de
commandes analogue.
2 - THD pour les entreprises et les particuliers
a-
ZAE en fibre optique :
L
’obje
ctif est de labelliser 230 ZAE
ZAHD sur les 700 ZAE, prioritairement où un
RIP fibre optique est ou sera disponible (Loiret, Pays chartrain, Tours Plus, OLEOP,
Châteauroux). En effet les 700 ZAE de la région concentrent 20 % des besoins de
télécoms et le THD est
le troisième critère d’implantation d’
entreprises.
b-
Opticalisation complète des NRA pour 2020 et intensification du dégroupage: sur
les 900 NRA de la région, 400 ne sont pa
s opticalisés. L’
opticalisation des NRA a
deux vertus : assurer le service « triple-play » et le rap
prochement de l’
utilisateur
36
final en permettant une montée en débit).
Le contenu de l’a
ction consiste à « mettre
en place une instance de suivi des offres de gros fibres noires (France Telecom et
RIP)
» et à passer un contrat d’
objectif avec France Telecom et les RIP.
c-
Suivi du déploiement FTTH en zones denses :
Suivre les annonces de déploiement des opérateurs. Surveiller la bonne tenue du jeu
concurrentiel. Eviter les micro-zones blanches.
L’
objectif est que 100 % des prises des
zones 1 et 2 soient déployées en 2020. Le
contenu de l’a
ction consiste à « mettre en
place une instance de suivi des déploiements » et à étudier finement le recours au grand
emprunt.
d-
Suivi de la montée en débit et des FTTH en zones moins denses.
L’
objectif poursuivi sur ce thème
- « une partie de la zone 3 déployée en 2020
» -
est peu contraignant, la teneur de la
« partie
» et le mode technique de «
montée en
débit
»
n’
étant pas d
éfinis. Le contenu de l’
action est «
d’
engager majoritairement
les fonds du grand emprunt sur la zone 3 et de mettre en place une instance de
contrôle et de programmation des déploiements en zone 3 ».
Diffusion des bonnes pratiques et mutualisations
L’en
jeu des deux orientations qui suivent est de mettre en place une intelligence
collective pour permettre une mutualisation
et un p
artage de l’
information sur les
réseaux et services et de définir un « cadre pérenne en 2011 » par :
a.
La c
réation d’
un SIG (sy
stème d’information géographique)
régional :
b.
Le suivi de la montée en débits et du FTTH en zones non denses. La mise en
place
de
bonnes
pratiques
permettrait
d
assurer
une
liaison
Travaux=fourreaux
et ainsi d’
optimiser les travaux de génie civil réalisés par
les partenaires locaux. »
Ces propositions d’orientations résulten
t de plusieurs choix, explicites on non :
- le premier est
de s’inscrire dans une démarche conjointe avec l’Etat
et notamment
l’
objectif politique de desserte de 70 % des français en THD en 2020 et de 100 % en 2025. Il se
situe, plus précisément encore , dans le con
texte d’
opportunité financière offert par le grand
emprunt national ( Fonds national pour la société numérique ( FSN ) doté de 4,5 milliards
d’euros
dont 2 milliards principalem
ent à destination d’
outils financiers non subventionnels
(prêts, fonds propres) pour les projets
privés d’infrastructures
« rentables » en zone 2 (guichet
A)
et dont 750 millions d’euros
p
ourraient alimenter le fonds d’
aménagement numérique des
territoires ( FANT ) créé par la loi Pintat de décembre 2009 pour subventionner des projets en
zone vierge de manifestation d’
intention de la part
d’investisseurs privés
(
Guichet B). Il s’agit
de financer des projets de RIP de collectivités territoriales (en délégation de service public, en
partenariat public-privé ou en régie)
et ceci jusqu’à 33
% de leur participation financière. Sur
ces deux types de projets A et B, un «
appel à manifestation d’
intentions » a été lancé par
l’
Etat, de juillet 2010 à début 2011.
- le second, technique, est de relayer la position prise au plan
national par l’ARCEP et
consistant à privilégier le développement de la solution de FTTH
ou fibre à l’abonné
. Cette
solution technique présente en effet en zones 1 et 2 les avantages suivants : débits
potentiellement illimités (supérieur à 100 Mbps), infrastructures pérennes (20 ans minimum) et
possibilité de reproduire la logique de dégroupage et donc de conserver une intensité
concurrentielle. En effet, et a contrario, la solution de « DSL amélioré » constitue plus une
solution de meilleur haut débit (supérieur à 20 Mbps) que de THD. Son « modèle
économique » est mal cerné. Il présente le risque de revenir à une situation de monopole, en
raison de la faible appétence des opérateurs alternatifs pour cette technologie. Ce choix est
conforté par
une vision prospective de l’équipement numérique d’
un foyer de trois à quatre
37
personnes et sur un scenario d’
usage simultané du dit équipement correspondant à environ
40 Mbps descendant et 5 Mbps montant, « dans quelques années » , sans autre précision sur
l’
horizon temporel envisagé
. Les besoins liés à l’activi
té économique des entreprises sont listés
(devis et catalogues, vidéosurveillance, sauvegarde de données informatiques, visioconférence
et fichiers techniques) mais non quantifiés.
- le troisième, implicite, est, dans une logique de subsidiarité, de ne pas placer la région
elle-même dans un (pré-
)positionnement
de maître d’
ouvrage de RIP, renvoyant aux
départements à titre principal
l’
élaboration des SDAN, à charge pour eux de définir les
articulations entre les projets de RIP potentiellement portés par eux-mêmes, mais aussi des
communautés d’
agglomération voir des villes. La région a ainsi fait le choix de ne pas réaliser
elle-même de SDAN, comme la loi le lui permettrait. Ceci est cohérent avec la situation de
terrain en région Centre
: en l’absence d’
initiative de RIP porté par la région, ce sont en effet,
au fil des années, les départements (Loiret-Médi@lys, Loir-et-Cher, Cher-Oléop , Indre-et-
Loire), les EPCI (agglomération de Dreux, c
ommunauté d’agglomération castelroussaine,
Tours métropole numérique) et le syndicat électrique intercommunal - Rég.i.es du pays
chartrain
qui se sont positionnés en porteurs de projets de collecte ou de desserte numérique
locale, voire de RIP, puis, en ce qui co
ncerne le Loiret et l’Eure
-et-Loir, en porteurs de la
démarche de SDAN.
Le tableau des réponses apportées au questionnaire lancé par le cabinet TACTIS sur les
projets de RIP figure en annexe n° 5 du présent rapport : synthèse des retours de questionnaires
"réseaux d'initiative publique".
- le quatrième
est celui d’
une imprécision certaine, à ce stade de la démarche, en
matière de moyens budgétaires à mobiliser et sur la part que la région pourrait y prendre :
-la fiche action 1 :
« réaliser des SDAN sur les six départements
« mentionne
que «
le budget moyen d’un SDAN
peut osciller entre 60 et 100 milliers d’euros H
(horizon) 2011 »
-la fiche action 2 :
« réaliser un
schéma directeur de développement des
services, H.2011
» indique que «
le budget moyen d’
un schéma directeur peut osciller
entre 60 et 100 milliers d’euros
».
-la fiche action 3 :
« programmer la desserte en THD des 337 sites composant le
GIP RECIA, H.2016 »
ne mentionne pas de coût, mais indique que «
pour raccorder
tous les sites du réseau régional en fibre optique alternative à FT
(France Telecom)
,
700 km d’
infrastructures sont nécessaires »
et que
« cette facture pourrait être
largement mutualisée avec un RIP de collecte optique sur les départements du Cher et
de l’Indre
, les moins bien desservis par les dorsales optiques. »
- la fiche action 4
: « programmer la desserte THD des sit
es de l’
ARS, H.2016 »
comporte la mention d’
un impact financier à définir selon le périmètre choisi.
- la fiche action 5 : «
diffuser le label « ZA THD » sur les ZAE à proximité de
RIP, H. 2016»
indique que l’
équipement des 230 ZAE peut représenter un
investi
ssement de l’ordre de 40 à 50 millions d’euros
en fourchette haute.
- la fiche action 6 : «
Opticaliser tous les centraux
téléphoniques à l’horizon
2016 »
ne comporte d’impact
, à défi
nir dans le cadre des SDAN, qu’
en cas de RIP.
- la fiche action 7 :
« Faciliter les déploiements privés sur les villes suscitant un
intérêt des investisseurs, H.2016 »
et
« utiliser le levier national du grand emprunt
pour étendre les déploiements privés( élargir la zone 2) »
ne comporte théoriquement
pas d’
impact en raison de
l’
interdiction des subventions dans les zones rentables et de la
mobilisation exclusive des fonds du grand emprunt en zone 2 élargie, mais mentionne la
possibilité pour l
es collectivités intéressées d’
intervenir e
n tant qu’
investisseur avisé
(montage de type SEM minoritaire).
38
- la fiche action 8 : «
Utiliser le levier national du grand emprunt (guichet B)
pour structurer l’ingénierie financière des futurs RIP THD
»
indique que les impacts
budgétaires seront à définir dans les SDAN, rappelle que le coût estimé
d’
une
couverture en FTTH à 80
% est de 0,9 milliard d’euros
et à 100 % de 2 milliards
d’euros
et que la règle de cofinancement du grand emprunt est de 33 % des subventions
publiques d’
une opération.
- la fiche action 9 : «
collecte, diffusion, valorisation des informations publiques
et privées sur les infrastructures et services numériques
» indique
que l’
intégration des
données SIG par une société spécialisée
coûterait quelques milliers d’euros
.
- la fiche action 10 : «
pose de fourreaux lors des opérations de voirie »
renvoie
le chiffrage des impacts budgétaires aux SDAN.
Le récapitulatif des in
dications d’
impact budgétaire qui précède illustre la grande
var
iété des coûts potentiels et l’
imprécision des c
harges effectives à ce stade d’
avancement de
la démarche, le
s actions les plus coûteuses n’
ayant pas encore de périmètre arrêté et le
positionnement du conseil régional en terme de part prise dans les cofinancements restant à
définir. Un soutien financier régional aux éventuels projets, notamment de RIP, en
accompagnement des financements nationaux et européens, est en effet prévu. Il ne fait
men
tion que du cadre d’intervention du CPER.
Les propositions faites par le GIP RECIA, résultant de l’étude TACTIS, ont été reprises,
dans une communication du président du conseil régional à son assemblée, en février 2011,
intitulée
« les adaptations de la stratégie numérique régionale ».
L’information complémentaire relative au projet de SCORAN porte sur deux points
:
-
la présentation de ces propositions «
à la concertation en direction des conseils
généraux et des agglomérations dans le cadre de la Conférence régionale TIC co-
présidée par le préfet de région et le président du conseil régional. Les SDAN sont
actuellement en cours d’élaboration. L’objectif, à travers ces travaux d’étude et de
concertation, est de définir plus précisément les coûts et les modalités concrètes
d’investissement dans les infrastructures nécessaires. Ces modalités devront, pour
l’essentiel,
être décrites dans le SRADDT »
(s
chéma régional d’aménagement et de
développement durable du territoire, en cours d’élaboration par le
conseil régional).
-
une indication relative au volume global des financements possibles :
« En mobilisant
simultanément le CPER et les fonds FEDER, un « fonds TIC » a été créé pour financer
les initiatives dans le domaine des TIC. En 2007, il a été doté de 25,5 m
illions d’euros
(8,5
millions d’euros
de l’Etat, 8,5
millions d’euros de la Région, 8,5millions
de
l’Union européenne). Il est proposé de réaffecter des crédits vers les
enjeux du THD à
hauteur de 12 millions d’euros
supplémentaires, portant le fonds TIC à 37,5 millions
d’euros
sur la période 2007-2013 ».
A la date de délibéré de la chambre, la région et l’Etat ont défini les grands traits de la
SCORAN, que la région a intégrée dans son projet de SRADDT. Cette SCORAN relève d’une
démarche conjointe avec l
’Etat, de déclinaison au niveau local de la stratégie nationale en
matière de TIC. Dans ce cadre partenarial, l’objectif a notamment été arrêté sous l’intitulé
d’
«Ambition 2020 » :
le THD pour 70% de la population et l’internet rapide pour tous. Ceci
consiste à rendre 70% des prises de la région accessibles au THD par la fibre optique, à
accompagner la montée en débit sur fil de cuivre pour 20% de prises et à mettre en place des
solutions hertziennes ou satellitaires pour les 10% de prises restantes.
En c
ohérence avec les orientations proposées à l’échelle régionale, les derniers SDAN seraient
finalisés au premier semestre 2012. L’Etat et le conseil régional estiment l’investissement
39
public total à environ 600 millions d’euros
et la région a annoncé s’enga
ger à participer à
hauteur de 20 à 25 % de ces coûts publics, dans le cadre de ses politiques territoriales.
F.
L’
ORGANISATION REGIONALE EN MATIERE DE TIC
Depuis 2010
, l’
organisation politique régionale en matière de TIC a été caractérisée par
une dichotomie entre une « thématique
TIC « à caractère général » et une compétence TIC
dans le domaine de l’enseigneme
nt supérieur et de la recherche, relative aux dossiers Ordi-
Centre et Université Numérique en Région Centre (UNRC). Le tableau des dépenses régionales
en matière de TIC, figurant en annexe n° 6
permet d’
observer une forte disproportion de
moyens consacrés par la région entre son action globale en matière de TIC et son intervention
dédiée aux compétences obligatoires et interventions
régionales volontaires en matière de
formation , éducation , enseignement supérieur
….
La thématique générale TIC a été, sur la période, rattachée à la délégation et à la
commission en charge des transports. En 2010, elle a été rattachée à la délégation en charge du
logemen
t, de l’habitat, des TIC
et de la démocratie participative et à la commission compétente
en matière d’
aménagement du territoire, de logement
, de l’habitat
, de projets de développement
rural. Au plan administratif, elle a été suivie de manière
changeante :
jusqu’
au
31 décembre 2003, un chargé de mission TIC était rattaché à la direction générale des services.
En 2004, la compétence a été confiée à la direction générale adjointe « développement durable,
aménagement et déplacements » avant de revenir à la direction générale des services
jusqu’
en
2006. Depuis la fin 2006, la DGSEPT (direction générale adjointe stratégies Europe partenariat
et transversalité) assure le pilotage d
u dossier, avec le concours d’
un chargé de mission depuis
mai 2010.
Il peut être relevé des évolutions
de l’
organisation décrites supra, sous la réserve portant sur
la séparation entre thématique générale et secteur de l’éducation et de l’enseignement
supérieur, plusieurs points positifs :
-
s’ agissant d’
un sujet à caractère éminemment transversal et partenarial , la présidence
du GIP RECIA, opérateur des études, réflexions et actions du conseil régional en
matière de TIC, exercée tout au long de la période, par le président du conseil régional,
d’une part,
et la dévolution de la compétence administrative à une DGA en charge de
sujets transversaux ont assuré une cohérence que ne garantissaient pas spontanément les
délégations aux vice-présidents et le découpage des attributions des commissions
thématiques.
-
le rattachement, en 2010, de la thématique générale des TIC aux champs de
l’aménagement du territoire, de l’
habitat et du logement, et non plus aux transports, est
adapté au choix récent
de positionnement de l’
action régionale en matière
d’infrastructures
TIC dans la logique de la SCORAN.
G.
LES MOYENS FINANCIERS CONSACRES PAR LA REGION AUX TIC
Le tableau totalisant les dépenses directement attribuées par la région à la thématique
des TIC de 2004 à 2010 figure en annexe n° 6 du présent rapport.
Ce tableau peut inspirer les quelques remarques suivantes :
-
il ne traite que des dépenses brutes de la région, en l’absence de recettes significatives
-
l’ensemble de ces dépenses ne représente, s’agissant d’une compétence facultative
de
la collectivité, qu’une faible part des budgets régionaux,
inférieure chaque année à 1 %,
40
- le budget consacré aux équipements et services, hors UNRC et Ordi-Centre, a
régulièrement décru, p
assant de plus de 6 millions d’euros en 2004 à 3,5 millions d’euros
en
2010
en raison pour l’essentiel
de la baisse importante du coût du RRHD, ramené de près de
6
millions d’euros
en 2004 à moins de 1,6
million d’euros
en 2010 ;
-
cette évolution s’est accompagnée d’un retournement de la répartition des dépenses
entre sections du budget régional
: dépense massive d’investissem
ent en 2004, dépense
essentiellement de fonctionnement en 2010 ;
-
si l’on prend en compte les volets budgétaires gérés par les directions de l’éducation et
de l’enseignement supérieur,
la maîtrise du coût total de la politique de TIC a été plus lente à
produire ses effets, compte tenu du fait que la réforme du dispositif « ordinateurs portables »
d’Ordi
-Centre a eu un effet immédiat, mais de court terme, de renchérissement de ce
programme. Aussi le budget total de dépenses des TIC de la région ne baisse-t-
il qu’
à compter
de l’année 2009
;
- en outre, la réforme du dispositif « ordinateurs portables « à destination des étudiants
de deuxième cycle compense pour partie l’effet de basculement des dépenses de la section
d’investissement à la dépense de fonctionn
ement, car elle joue en sens contraire. Ceci sera
évoqué au titre du coût de la mesure Ordi-Centre, en seconde partie du présent rapport.
-
s’agissant du rapprochement des prévisions et consommations de dépenses, il apparaît
qu’en investissement,
jusqu’
en 2008 inclus, les ouvertures de crédits sont significativement
supérieures aux consommations. En fonctionnement,
cette situation perdure jusqu’
en 2009
inclus. Il est observé, au surplus, que ces dépenses réelles du budget régional ne correspondent
pas nécessairement à des réalisations effectives, car il a été relevé que le GIP RECIA était le
principal opérateur des actions régionales et que les fonds reçus par lui de la région, pour la
plus grande part, avait été jusqu’en 2009 largement thésaurisés.
Le tableau figurant en annexe 2 "tableau des conventions régionales de financement à
destination de l'enseignement supérieur" détaille certaines subventions versées par la région
(hors opération Ordi-Centre) :
- en investissement
, l’équipement inform
atique des établissements : ENT, bornes WIFI,
salles
multimédias…
fait apparaître des taux de subventions divers selon leur objet et leur
bénéficiaire
. Ainsi l’
équipement en bornes WIFI des universités est-il financé à 50 % par la
région et ceux de l’
ENVIL et de l
ENSIB à 100 % ; celui des universités en faveur du
développement et de l’
environnement numériques est financé à 100% en 2006, à 50 % en 2007
et à nouveau à 100 % en 2008.
- en fonctionnement, outre les subventions attribuées aux deux universités en 2007 pour
la mise en œuvre
des cartes Atout-Centre (300 000 euros
au taux de 65,81 %), des aides
annuelles sont versées depuis
cette même année aux dites universités, mais également à divers
établissements d’
enseignement supérieur ou de recherche, au titre de leurs dépenses de
fonctionnement po
ur l’accès au haut débit. (
239 473 euros en 2007, 431 174 euros en 2008 et
261 274 euros en 2009). Le financement au taux de 100 % pour les universités et de 50 % pour
les autres organismes illustrait la disparité des taux de financement
adoptés par la région. La
décision a été prise par la région en 2009 de revenir pour les universités sur la pratique de prise
en charge d
e la totalité de la dépenses d’
accès au haut-débit : le taux de couverture de cette
dépense a été ramené à 50 %. Cette aide a été supprimée en 2011.
H.
ATOUTS ET FAIBLESSES DE LA POLITIQUE REGIONALE DE TIC
SUR LA PERIODE EXAMINEE
Sur la base des observations qui précèdent, les principaux atouts et faiblesses de la
politique globale de TIC de la région peuvent être dégagés.
41
1.
Des atouts incontestables
a)
La
dimension partenariale de l’action
Le fait structurant
de la politique examinée est, dès l’origine, le lien fort associant
l’Etat
et la région. A cet axe se sont agrégés divers partenaires
, notamment de l’ensei
gnement
supérieur et de la recherche, au sein du GIP. L’entrée du département du Cher dans le GIP est
une première concrétisation
institutionnelle d’un nécessaire élargissement de ce partenariat
notamment
en
direction
des
départements
et
agglomérations.
Au-delà des
aspects
institutionnels, il est à noter que la pratique des groupements de commande ouverts à des
organismes non membres du GIP a permis de stimuler des coopérations souples et
pragmatiques.
Revers de
l’atout constitué par la force du partenariat liant l’Etat et la région, nombre
d’actions régionales sont liées à des initiatives étatiques. Ceci résulte le plus souvent de
l’adhésion de la région aux dites initiatives et de l’association nécessaire de services,
organismes ou établissements de l’Etat, tels ceux des secteurs de l’éducation, de
l’enseignement supérieur ou de la recherche. Il est significatif que les trois documents majeurs
d’orientation de la politique de TIC du conseil régional aient été formalisés en 1999
-2000
(projet régional 2000-2010) et en 2007, parallèlement aux négociations des contrats de plan et
de projets, puis en 2011, avec le lancement de la démarche de SCORAN dans le sillage de la
loi PINTAT et du Programme national
très haut débit. Le cas particulier d’action régionale l
a
plus autonome, constitué de l’opération Ordi
-Centre, est une décision régionale qui est
intervenu en réaction si ce n’est en opposition à la mesure nationale du plan «
MiPE » (micro
portable étudiant).
b)
Le levier, notamment financier, constitué par la contractualisation
avec l’Etat et l’accès privilégié aux ressources offertes par le FEDER.
Le principe de cofinancement qui préside tant à la logique des contrats de plan puis de
projets
qu’à celle des fonds européens a incontestablement bénéficié à la régio
n, par
l’intermédiaire du G
IP, compte tenu de la part dominante que la région a prise dans son
activité
.
c)
La
constitution d’une structure de mise en œuvre opérationnelle
La création du GIP s’est avé
rée une solution adaptée à la logique de partenariat, comme
cela a été souligné supra,
mais a également été suivie d’
une montée en charge rapide de ses
activités, tant internalisées que de recours à des prestataires.
La région dispose ainsi d’un outil
à la compétence technique reconnue.
d)
Des actions diversifiées
, d’une portée significative, souvent
innovantes, en matière de promotion des usages
L’addition des actions menées par la région ou son opérateur, en faveur de la promotion
des usages des TIC par la population de la région constitue un ensemble
diversifié, tant du
point de vue des contenus des activités que de celui des publics ciblés ou des modalités de mise
en œuvre.
Certaines actions ont de plus un caractère incontestablement innovant. Cette addition
d’initiatives, si elle présente des faiblesses, év
oquées infra, constitue néanmoins un ensemble
consistant.
42
2.
Mais des faiblesses perceptibles
a)
Une lacune manifeste en matière d’action économique,
Le projet 2000-2010 faisait du développement économique une des quatre « directions »
de la politique TIC et prévoyait « au minimum » un appui à la filière économique liée aux TIC
(fabrication de logiciels, commerce électronique, associations productrices de services…),
l’appui aux installations visant des entreprises à forte utilisation de TIC (immeubles dédiés,
fibres noires des ZAE..),
l’appui au conseil et à la sensibilisation des PME/PMI, de l’artisanat
et du commerce.
Le CPER 2000-
2006 avait prévu la mise en œuvre d’un réseau virtuel ou réel de
télécommunication à haut débit. Il envisageait un possible accès des entreprises au réseau si
la
carence de l’offre privée était établie dans les conditions alors prévues par les textes en vigueur,
sur la base de la volonté d’un aménagement durable du territoire. Il visait à
la promotion de
l’utilisation des TIC, et ce
notamment dans les entreprises : «
des actions encourageant le
développement de l’intelligence économique et celui de l’utilisation des TIC par les entreprises
seront financées dans le cadre de l’appui aux PME
-PMI
». Son avenant cité supra
précisait
que la création de ce réseau et le développement des usages devraient se faire en priorité dans
les «
zones touchées par les restructurations économiques
».
Le contrat de projets 2007-2013 prévoyait, quant à lui
«
de développer l’appropriation
des TIC par le
s entreprises, notamment les TPE et les PME. Ce thème recouvrira l’ensemble
des domaines nécessaires à la maîtrise de cette appropriation (infrastructures où seront
constatées des insuffisances de réseaux, animations collectives,
développement des
fonction
nalités, formation,…)
».
Bien que le facteur de la desserte numérique ait été jugé
déterminant par la région en matière d’attractivité
économique, bien que le développement
économique soit de la compétence de la région, ce qui a été confirmé par la loi n° 2004-809 du
13 août 2004 sur les libertés et responsabilités locales, force est de constater que les réponses
apportées par la collectivité aux demandes de la chambr
e n’ont pas permis d
e mettre en
évidence des actions régionales réellement significatives en direction du secteur économique,
seul un effet indirect pouvant résulter des actions de formation et de recherche.
En réponse à cette observation, la région a indiqué avoir contribué au financement, dès
2002, d’un programme d’actions porté par la CRCI,
intitulé Pr@tic, qui visait à sensibiliser les
PME-
PMI à l’usage des TIC. Elle a précisé avoir
«
clairement considéré qu’il était beaucoup
plus pertinent d’appuyer le développement des TIC dans la croissance de toutes les entreprises
plutôt que de ne distinguer que celles qui travaillaient exclusivement dans ce domaine et elle a
très directement intégrée cette dimension dans les financements apportés aux projets portés
par les entreprises… En cohérence avec le Schéma Régional de Développement Economique,
les aides régionales « CAP développement » et « CAP R&D » prennent fortement en compte
les investissements
des entreprises dans les TIC. »
Cette
affirmation relative à l’importance du soutien régional à des investissements des
entreprises dans les TIC n’est
cependant
appuyée, ni au stade de l’instruction, ni à celui de la
contradiction,
d’aucune indication chiffrée attestant de
son ampleur.
43
b)
Une action qui
, en termes d’effort budgétaire, est
largement
focalisée sur l’ens
eignement sup
érieur, l’
éducation et la formation, et
donc
largement dépendante
des
principaux
«
blocs d’activités
thématiques «
de l’
institution régionale
P
lus qu’une politique thématique majeure de l’ institution régionale, telle que la
politique de formation, de lycées, de transports, par exemple, la politique conduite en matière
de TIC est une politique transversale qui s’appuie sur et trouve ses principales applications
dans les «
blocs d’activités
» de la région
: la formation, l’éducation, l’enseignement supérieur
et la recherche, principalement.
c)
Une implication limitée dans le domaine des infrastructures et par
conséquent une faible contribution à la réduction des inégalités
territoriales en termes de développement des réseaux HD pour les
ménages et les entreprises.
Dès l’origine, l’e
njeu de développement économique que représentent les TIC était mis
en évidence. Le propos consacré à ce thème par le projet régional débutait par l’affirmation
selon laquelle
«
les TIC constituent un outil essentiel d’aménagement et de développement
équil
ibré du territoire….Elles constituent un gisement d’emplois considérable
».
Malgré la
perception de l’enjeu de développement économique et de
la
fracture dans l’équipement du
territoire en infrastructures causée par le seul libre jeu des acteurs du marché, le président du
conseil régional justifiait, dans sa communication de décembre 2007 à son assemblée, le choix
d’une intervention dans le domaine des usages, et non des infrastructures
: «
les régions ont de
fortes responsabilités dans l’aménagement du ter
ritoire, le développement économique et la
formation. Les questions de l’accessibilité et de la couverture numérique du territoire les ont
très naturellement mobilisées. Mais le coût des infrastructures, qui se chiffrent en centaines de
millions
d’euros,
l’envergure
nationale
ou
internationale
des
opérateurs
de
télécommunication, les évolutions technologiques et les contraintes juridiques font des
collectivités des acteurs de second plan. Leur risque est grand d’investir des sommes
considérables pour un avantage territorial très temporaire, ou hors de proportion avec la
population à desservir. Par contre, leur capacité à révéler les enjeux (zone blanches,
observatoire des TIC…) et à mobiliser les opérateurs est très importante
(appels
d’offres,
groupement d’
achat
)
. C’est dans le développement des usages que les collectivités ont
vocation à proposer des actions de mutualisation, d’expérimentation, de démocratisation.
»
Cette orientation quasi exclusive vers le domaine des usages est patente dans l’activité ré
elle de
la région et du GIP RECIA. Elle contraste toutefois avec l’
affirmation régulièrement exprimée
par la région de sa responsabilité en matière d’aménagement du territoire et de l’adéquation de
l’échelle régionale au traitement des questions d’infrastr
uctures.
De fait, s’agissant des
infrastructures de TIC, la
région s’est placée dans une log
ique de subsidiarité, laissant aux
collectivités de rang infrarégional la responsab
ilité d’initiatives
de RIP.
La communication
de la région
, bien qu’ayant posé l
a quasi-règle
d’une action orientée
vers les usages, réaffirmait toutefois que
«
s’il s’avérait que d
es territoires durement frappés
par les reconversions économiques ne disposent pas d’une offre très haut débit, des études
techniques et financières seraie
nt réalisées afin d’apprécier l’opportunité et les modalités
d’une intervention publique.
Dans le cadre du CPER, le soutien financier à ces projets pourrait
intervenir au titre des projets structurants. »
Deux dossiers de cette nature ont été mentionnés
supra. En outre, indépendamment du CPER, la région a apporté des subventions à une étude et
trois développements ou créations de réseaux dans le cadre de ses contrats territoriaux, dont
44
deux aides complémentaires aux financements du CPER.
Plusieurs aspects de ces aides doivent
être soulignés :
- la rareté des financements accordés, en nombre très inférieur à celui des projets
réalisés par les départements, intercommunalités et communes ;
- la modicité de ces financements, en valeur absolue et globale ;
-
l’absence de caractère discriminant des aides octroyées. Il est notable que
les deux
seuls cas de financement de projets structurants portent, pour un montant égal, sur des dossiers
dont l’un concerne un territoire départemental, le Cher
,
à l’évolution éco
nomique difficile,
mais dont l’autre, celui de l’
agglomération « Tours Plus », ne paraît pas spontanément relever
de la catégorie
« des territoires durement frappés par les reconversions économiques ».
Il est à
craindre que cette pratique «
d’égalité de tr
aitement », si elle est assurément facilement
défendable dans son principe, ne puisse atteindre l’objectif pourtant régulièrem
ent affiché par
la région de réduire les fractures territoriales en général, et au cas particulier en termes
d’
infrastructures de TIC, tout spécialement.
Le subventionnement par la région d’un programme d’extension de la couverture du
territoire régional par les réseaux de téléphonie mobile, dans le cadre d’une opération prévue à
l’article 25
-5 du CPER, ne modifie pas sensiblement cette appréciation : certes, les
départements de l’Indre
(dix huit pylônes) et du Cher (quatorze pylônes), en zone CIADT ou
pas, ont été financés, contre un pylône seulement en Loir-et-Cher et six pylônes en Indre et
Loire, en zone CIADT. Mais il s’agit à nouveau d’une logique de financement de départements
maîtres d’ouvrage, au taux de 20
%, accordés dans la limite de 1,2
million d’euros
d’engagement régional
. Les paiements correspondants se sont échelonnés de 2005 à 2007.
Après une « année blanche » en 2008, la région a repris des versements au titre de la
couverture en téléphonie mobile du territoire, cette fois-ci au titre du volet territorial du CPER
2007-2013, à hauteur de 29 282 euros en 2009 et de 163 191 euros en 2010.
La région justifie sa faible implication dans le champ des infrastructures de
télécommunication
en expliquant qu’elle
«
a toujours considéré qu’il était de mauvaise gestion
des deniers publics de doublonner l’infrastructure télécommunication dans notre pays.
Historiquement, le réseau téléphonique a été déployé sur tout le territoire national afin de
fournir un « service universel » de télécommunication par la société nationale des postes et
télécommunications. La privatisation des télécommunications a emporté à la fois les services et
les infrastructures. Le résultat direct de cette conception c’est une concentration des
opérateurs sur les quartiers denses de nos grandes villes et un abandon des espaces ruraux.
Dans le prolongement, on constate qu’il est demandé aux collectivités et à l’Etat de financer
les infrastructures là où elles ne sont pas rentables, sans bénéficier des marges qui seront
faites par les opérateurs privés dans les centres urbains. Le législateur a acté le principe d’une
infrastructure unique de fibre optique. Certains départements ont consacré des millions
d’euros d’argent public pour doubler le réseau de France Télécom. Le résultat de cet
investissement public est mince puisque le taux de couverture ADSL est très comparable à celui
des autres départements, et qu’il
n’y a pas de différence de tarif pour les habitants. La voie
proposée par la Région en instituant le réseau régional était bien d’accélérer les évolutions de
performance à travers une mutualisation au service des usages publics et privés. Dans la
réalité,
et même si l’ambition régionale a été contrecarré par l’Etat, le réseau régional a
permis une amélioration de l’infrastructure régionale à travers celle de son délégataire. On
doit aussi noter que la Région n’avait pas de responsabilité particulière dans l’aménagement
numérique du territoire avant qu’il soit institué une coresponsabilité avec l’Etat
dans
l’élaboration de la SCORAN
»,
ajoutant que
«le Schéma Régional d’Am
énagement et de
Développement
Durable du Territoire permet d’ores et déjà la mobilisati
on des acteurs
régionaux ».
Elle a joint à ce sujet le compte rendu d’une conférence des exécutifs tenue
le 7
45
novembre 2011et consacrée au très haut débit. La région indique avoir lancé, en novembre
2011, avec l’Etat et par l’intermédiaire du GIP RECIA, une étude pour la création d’un
observatoire régional des infrastructures numériques (projet ORANTE), d’une part, e
t mis en
place le projet ARTAIR
, outil d’information préalable aux travaux d’infrastructure de réseau
destiné à les mutualiser entre les différents aménageurs. Enfin, la région souligne que la
convention constitutive du GIP RECIA a évolué en 2011, en passant d’un GIP «Enseignement
supérieur, recherche » à un
GIP « Aménagement du territoire et développement économique »,
ce qui marque la volonté des acteurs du groupement de lier aménagement du territoire et
développement économique. Ceci témoigne d’une évolution positive, au regard des
observations de la chambre.
d)
L’engagement tardif d’une d
émarche de schéma directeur.
Malgré l’annonce, dès 2000, d’un procha
in « schéma directeur
»,
et l’
affirmation par
son président, en 2007, de la nécessité d’élaborer une véritable stratégie dans le domaine des
TIC, ce n’est qu’en 2009 qu’ont été réellement engagés les travaux préparatoires à la
constitution d’un observatoire régional des TIC, instrument de connaissance et d’aide à la
décision indispensable à la définition de cette stratégie. Si cela a incontestablement été facilité
par le cadre légal offert par la loi PINTAT
, son intervention n’était pas nécess
aire à la
constitution de cet observatoire, qui aurait utilement pu être mis en place antérieurement
comme évoqué par la communication du Président du conseil régional de 2007.
V.
LA MESURE PHARE ORDI-CENTRE
La mesure qualifiée de «
phare
» par les services de la région a été mise en place par
une délibérat
ion de l’
assemblée régionale du 3 février 2005. Elle
« v
ise, d’
une part à favoriser
l’
ég
alité des chances en donnant l’
accès aux TIC à tous les
étudiants de la région, et d’autre
part à promouvoir l’
attractivité du système universitaire du Centre. La région souhaite attirer
et fidéliser les étudiants de second cycle universitaire
, élément conditionnel d’une recherche
dy
namique et du rayonnement de l’
enseignement et de la recherche régionale. »
La mesure comporte deux volets :
-
l’
un consiste à mettre à disposition des ordinateurs de bureau en libre accès dans les
universités et leurs antennes pour les étudiants de 1
er
cycle ;
-
l’
autre consi
ste en la mise à disposition d’
ordinateurs portables aux étudiants qui entament un
deuxième cycle (master 1, 1
er
cycle ingénierie et commerce, 4
ième
année en médecine, en
pharmacie et en école des beaux-arts).
La coexistence de deux dispositifs de nature différente, selon le niveau d’études,
est un
élément pérenne et structurant de la mesure Ordi-centre.
A.
GENESE DE LA MESURE
Une
communication
du
pr
ésident
à
l’
assemblée
régionale
réunie
les
21 et 22 octobre 2004 retrace le contexte de la création du dispositif Ordi-Centre.
L’
initiative
régionale intervient en réaction à
celle qu’
avait
alors prise l’
Etat de lancer un plan « MiPE »
(micro Portable Etudiant), consistant à
proposer l’achat de plusieurs «
packages » associant à
un ordinateur
d’
une valeur de 1 000 à 3 000 euros une offre de logiciels et de prêt bancaire sur
trois
ans, l’Etat labellisant ces offres sans participer à leur financement.
Malgré la campagne de
communication résumée par le slogan «
un ordi pour le prix d’
un café par jour », le rapport
46
régional relevait que le coût de 1 000 à 3 000 euros restait
« difficilement accessible pour tous
les étudiants »
. Aussi le président indiquait-il que «
notre démarche a contrario de celle du
gouvernement doit être une démarche d’éducation républicaine et d’égalité des chances pour
tous et non la mise en place d’un site m
archand
».
D’emblée
, son caractère de gratuité était
affiché comme «
une originalité de la réponse régionale
». Un parallèle était fait avec la
gratuité des manuels scolaires pour les lycéens ou celle du premier équipement des élèves en
formation professionnelle. Le choix de la région était exposé, de faire bénéficier du dispositif
une
« population homogène »
, et de ne pas retenir la population étudiante du premier cycle au
dispositif de mi
se à disposition personnelle d’
un ordinateur portable
, en raison d’u
n moindre
besoin
, du risque que l’
aide ne soit «
source d’
inscriptions opportunes »,
mais aussi des
«
changements d’orientation et de taux d’
échecs plus élevés
».
Outre l’objectif d’aide à la
scolarité des étudiants, la région évoquait dès ce premier rapport celui de «
renforcer les
universités d’
Orléans et de Tours, notamment au niveau du master dans le cadre du système
licence-master-doctorat (LMD) qui accroît la concurrence des offres de formations
universitaires
». Il était indiqué que le dispositif permettrait de fidéliser les étudiants ayant
déjà obtenu un diplôme dans les universités de la région Centre
, et qu’il serait un élément
d’attractivité
pour les étudiants originaires d’autres académies. «
Les conditions matérielles
offertes aux étudiants pe
uvent être un élément déterminant dans le choix de l’université
d’inscription lors des changements de cycle que constituent l’i
nscription en master ou la
poursuite d’
études en doctorat. Nos universités comptent 8000 inscrits en master
».
Il doit toutefois être précisé que le rapport, e
n sa toute fin, mentionnait qu’ «
une
dernière solution, alternative, est également envisageable ; la région pourrait soutenir
l’
acquisition pour
chaque étudiant d’
un ordinateur dans des conditions qui pourraient
dépendre de
sa situation financière en s’a
ppuyant par exemple sur les six « échelons » de
bourses. Il y
a dans l’
enseignement supérieur régional, 14657 boursiers soit le quart de la
population étudiante. Ce système, relativement simple à mettre en place, pourrait, malgré tout,
poser des problèmes de suivi et notamment de revente non maîtrisée. Il ne permet pas non plus
d’a
ssurer le même traitement à tous les étudiants ».
D
’emblée était ainsi exprimée l’idée qu’
il
éta
it souhaitable de parvenir à l’
égalité des chances pa
r la voie d’
un traitement identique de
tous les étudiants, sans prendre en considération leurs revenus, plutôt que par une mesure
destinée à compenser les faibles
moyens de certains étudiants par l’édiction de conditions de
ressources. La collectivité a précisé
qu’
«
il n’y a pas eu d’études préalables sur le besoin.
Cette mesure résulte d’une décision politique visant à encourager l’usage des technologies et à
faciliter la vie étudiante. L’action de la Région a été initiée dans la continuité de la mesure d
e
l’Etat «
un ordinateur à 1 euro ».
B.
LE DISPOSITIF INITIAL ORDI CENTRE
1.
L'élaboration du dispositif
La conception de ce disp
ositif a fait l’objet d’une mission d’assistance au maître
d’ouvrage
(AMO) confiée à un cabinet extérieur. Un marché à procédure adaptée (MAPA)
passé selon la procédure de l’
article 28 du code des marchés publics (CMP) a été signé le
16 mars 2005. La procédure, lancée le 25 janvier 2005
a fait l’
objet
d’une publicité envoyée par
message électronique à cinq entreprises. Un rapport simp
lifié d’
analyse des quatre offres reçues
mentionne
qu’u
n budget maximum avait été fixé à 40 000 euros HT, le montant des prestations
ne pouvant être supérieur, compte tenu de la procédure choisie. Le marché a été attribué à la
société ATOS Origin, pour un montant de 39 610 euros HT, principalement en raison du
nombre de jours de prestation supérieur à celui proposé par les autres candidats (78 jours contre
38 à 47 jours), dans la limite du budget autorisé. Il peut être observé que la société ATOS
disposait
de l’expérience de mise en œuvre d’
une opération similaire, en direction des
47
collégiens du département des Bouches du Rhône (opération dénommée ORDINA13). Malgré
le nombre de jours important prévu par le prestataire, comparativement à celui proposé par ses
concurrents, la région a dû passer un avenant pour ajouter 18 jours d’intervention à ceux
mentionnés au marché initial. Cet ajout a été opéré par avenant n° 1 en date du 30 août 2005,
d’un montant HT de 7
006,69 euros, représentant 17,7 % du marché initial. Le montant TTC du
marché passait ainsi de 47 373,56 euros à 55 753,56 euros. Sa passation mettait à mal le respect
du seuil de 40 000 euros HT affiché lors de la consultation originelle des candidats.
Cet avenant a été justifié par
« la réalisation de prestations complémentaires relevant
de l’assistance à maîtrise d’ouvrage
».
Certaines de ces prestations sont très proches, si elles
ne sont pas assimilables, à des prestations initialement prévues au marché. Ainsi l’écart est
-il
faible entre
«
l’analyse détaillée des offres des candidats en plus de l’assistance
» confiée par
l’avenant,
et la mission prévue au marché initial, décrite comme suit :
« Après ouverture des
enveloppes, il
(le titulaire du marché)
aidera la région Centre à analyser les offres et réalisera,
sur les indications de la région, les tableaux de classement des offres. Sur les indications de la
maîtrise d’ouvrage, il rédigera le rapport d’analyse des offres. Il assistera la maîtrise
d’ouvrage en commission d’appel d’offres en justifiant
le classement proposé dans le cadre
d’une présentation
».
De même, la nuance est ténue entre la
« mise en place du plan de
déploiement des portables en liaison avec le prestataire, les universités et le service de
communication de la région »
organisée pa
r l’avenant
et la tâche mentionnée au marché initial :
«
il animera les réunions de groupes de travail visant à mettre en place l’organisation du
déploiement ».
Enfin
, il est possible de s’interroger su
r la nouveauté de la prestation consistant
à la
« relation avec le service juridique de la région Centre »
,
quand le marché initial confiait
au titulaire la rédaction de l’ensemble des documents contractuels conformes au code des
marchés, s’agissant des fournisseurs d’ordinateurs, mais aussi du conventionnem
ent avec les
universités et avec les étudiants bénéficiaires.
Aussi la signature de l’avenant résulte
-t-elle à la
fois d’une sous
-
estimation du nombre de jours nécessaires à l’exécution des missions initiales
et
d’un périmètre trop restreint de ces mission
s.
2.
La définition du dispositif initial
Le rapport au conseil régional des 3 et 4 février 2005 et la délibération correspondante,
de création du dispositif de «
mise à disposition d’ordinateurs portables aux étudiants
» se sont
inscrits dans la logique annoncée par la commu
nication d’octobre 2004
. Après avoir situé cette
« mesure phare
» dans l’
ensemble de la démarche régionale de promotion des TIC, notamment
dans l’enseignement supérieur
, le rapport explicitait les deux critères qui avaient fondé les
choix proposés :
«
-
les besoins pédagogiques de l’
étudiant
: alors que l’
enseignement dispensé aux
étudiants de 2
ième
cycle est basé sur l’
autonomie et le travail personnel, les étudiants de 1
er
cycle doivent disposer d’
une formation encadrée.
- la situati
on financière de l’
étudiant : certains étudiants bénéficient de bourses sur
critères sociaux attribuées en fonction des charges familiales appréciées selon un barème
national
».
Le rapport confirmait ainsi la différence de traitement entre le premier cycle, avec le
renfor
cement de l’équipement en ordinateurs de bureau
et le deuxième cycle, avec la mise à
disposition personnelle
d’
ordinateurs portables pour une durée de deux ans.
«
Au terme de ces deux ans, l’
étudiant pourra, soit :
-
restituer l’
ordinateur ;
-
racheter l’
ordinateur
selon sa valeur résiduelle. En cas d’int
erruption des études au
bout d’
un an
, l’
ordinateur devra être restitué.
48
Cependant, la région prendra en charge le financement du rachat des ordinateurs pour
les étudiants boursiers et pour les étudiants non boursiers ayant bénéficié de cette mise à
disposition en master et poursuivant un 3
ième
cycle en région Centre (
réalisation d’
une thèse). »
Aux objectifs de contribution à l’usage des TIC da
ns le cadre de la société de
l’
information
et particulièrement dans l’enseignement supérieur, et à l’objectif d’aide à l’
accès
des étudiants aux outils les permettant
, s’ajoutait
, conformément aux indications de la
communication de 2004
, un objectif d’attractivité de l’enseignement supérieur en ré
gion
(fidélisation des étudiants en région et attr
action d’étudiants extérieurs).
La présentation et les
citations faites supra soulignent la multiplicité d’objectifs de la mesure votée.
Le dispositif
délibéré correspondait ainsi au choix initialement posé par la délibération de principe : la
volonté de proposer un dispositif concurrent et non complémentaire de celui de l’Etat, la
préférence donnée à la gratuité de la mise à disposition et au traitement général et identique de
catégories homogènes d’étudian
ts selon leur
niveau d’
étude sur la prise en compte des
inégalit
és de revenus, ces dernières n’intervenant qu’à titre accessoire au stade final des
conditions de rachat du matériel portable.
3.
La mise en œuvre du dispositif initial
a)
La rentrée 2005
Une fois le dispositif voté, le
planning de l’opération a été très serré, l’objectif étant une
mise en place effective dès la rentrée universitaire de 2005.
Il s’en est suivi un ensemble de
délibérations, de signatures de marchés et de conventions avec les prestataires et les
partenaires.
Une délibération de la commission permanente du 25 mars 2005 a décidé du lancement
d’
un
appel d’offres ouvert (
AOO), qui comportait deux lots. Le lot numéro 1 traitait de
l’équipement
des universités en salles de travail en libre-service. Il
portait sur la location pour
une durée de trois ans de 720 ordinateurs de bureau dont le coût unitaire était estimé au
minimum à 850 euros et au maximum à 950 euros
auquel s’ajoutait un coût d’assurance vol et
casse évalué à 50 euros
l’unit
é. Les ordinateurs ont été installés dans des salles sécurisées, en
libre accès dans des créneaux horaires à l’amplitude la plus large possible. Les matériels étaient
loués pour une durée de trois
ans avec option d’achat pa
r la région et cession des matériels à
l’é
tablissement par cette dernière. Le budget total moyen du lot 1 pour 720 machines était
évalué à 648 000
euros sur trois ans. Le lot numéro 2, fractionné à bons de commande (art 71 I
du
CMP),
comportait
un
seuil
minimal
de
3000
et
un
plafond
de
5000 ordinateurs portables, au prix unitaire estimé entre 900 et 1 100 euros. La durée de mise à
disposition de ces portables était fixée à deux ans et le risque de non restitution au terme de la
mise à disposition des étudiants était estimé à 600 pour 3000 ordinateurs portables et à 1000
pour 5000 unités. Le nombre des étudiants éligibles
au prêt d’un tel ordinateur
était estimé à
4700 à la rentrée 2005.
Les étudiants bénéficiaient d’
un service de maintenance en ligne et sur
site durant 2 ans, d’
une garantie
constructeur pièces et main d’œuvre de 2 ans,
liée aux défauts
matériels, et d’une garantie pièces et main d’œuvre avec franchise pour les dégradations
involontaires ca
usées à l’ordinateur portable (bris d’écrans, dégradation par un liquide…)
. Le
budget total moyen du lot 2 sur deux ans était évalué à 3,060
millions d’euros
pour
3000 ordinateurs portables et à 5,1
millions d’euros
pour 5000 machines. Le cahier des charges
de la consultation fixait à 200 euros le prix de rachat
par l’étudi
ant qui le souhaiterait, du
matériel portable mis à sa disposition, et ceci au terme des deux ans de prêt.
Il prévoyait
une possibilité d’achat
par l’étudiant dès le terme d’une année d’usage,
mais
demandait aux soumissionnaires de faire une proposition de prix pour cet achat anticipé: ce
sera 300 euros. Le cahier des charges prévoyait également que «
le prestataire pourra
49
proposer un mécanisme de responsabilisation des étudiants sous la forme de contrainte
financière auprès des étudiants afin de limiter le risque de non restitution en fin de première et
de deuxième années
; elle ne pourrait cependant être encaissée qu’en cas de litige
»
. Des
pièces transmises par la région, il résulte que les e
ntreprises ayant soumissionné n’
ont pas
proposé un tel mécanisme de responsabilisation financière des étudiants. Il a été finalement
prévu, pour prévenir les cas de non restitut
ion de l’ordinateur
, un dispositif technique de
blocage de l’appareil
: le dispositif « Safeguard » de la société ULTIMACO bloquait
l’ordinateur tous les trois mois si l’étudiant ne se connectait pas à internet et s’il n’
avait pas
payé ou restitué le matériel informatique à la fin de sa durée théorique de mise à disposition. La
convention passée avec chaque étudiant bénéficiaire a renvoyé à des poursuites possibles par la
région (article 4-3). Compte tenu du nombre très élevé (cf. supra) des étudiants susceptibles de
ne pas acheter et de ne pas restituer l’ordinateur prêté, tel qu’estimé par la région, l’absence
d’un tel mécanisme de responsabilisation était de
nature à faire courir un risque financier
significatif (entre 120 000 et 200 000 euros), à la collectivité
exposée à verser à l’entreprise le
dédommagement de 200
euros par portable non restitué.
Le résultat de la consultation a été approuvé par la commission permanente de la région,
par sa délibération du 7 juin 2005 qui a autorisé la signature des marchés avec la société SCC,
retenue pour équiper les universités en matériel de marque NEC, pour le lot 1 et avec la société
COMPUTACENTER, représentant le groupement momentané associant au prestataire les
sociétés ARIUS (propriétaire) et IBM, pour le lot 2.
S’ agissant des 720 ordinateurs fixes de la campagne 2005 , il était prévu par
le marché
2005/970 leur location pour 3 ans au prix unitaire de 912,05 euros TTC et leur possible rachat
par la région en septembre 2008 au prix unitaire de 8,20 euros, soit un coût total prévisionnel
de 662 580,18 euros sur la durée du marché.
L
’objectif d’opérationnalité de la mesure dès la rentrée 2005
a été atteint.
Une délibération de la CP du 13 janvier 2006 a dressé un premier bilan de la mesure
(720 ordinateurs de bureau dont 315
installés à l’
U
niversité d’
Orléans et 405
à l’
Université de
Tours) et 3159 ordinateurs distribués au 31/12/2005, 600 autres étant en cours de remise à des
étudiants. Le même jour, un avenant n° 1
au marché a prévu l’
extension du périmètre des
étudiants éligibles à ceux des écoles des Beaux-Arts dépendant du ministère de la culture, de
l’école Hubert Curien de Bourges
et aux étudiants en formation continue. Cette augmentation
par avenant d’
environ 5 % du nombre des ordinateurs distribués
n’a pas posé de problème de
régularité.
b)
Les rentrées 2006 et 2007
Par sa délibération du 10 mars 2006, la commission permanente a décidé la
reconduction du dispositif pour les rentrées 2006 et 2007, autorisant à lancer des appels
d’offres ouverts
pour une durée de 4 ans : pour le lot n° 1, de location de 731 ordinateurs de
bureau et pour le lot n° 2
, d’un plancher de 5000 et d’un plafond de
10000 portables pour les
rentrées scolaires citées. En outre, il a été demandé au prestataire de développer un site extranet
spécifique à l’opération. Le budget total moyen a été
évalué à 7 816 175 euros pour les 731
ordinateurs fixes et les 7600 portables. Le résultat de la
consultation a été l’attribution, à
nouveau, du lot n° 1 à la société SCC, et le renouvellement des prestataires du lot n° 2, confié à
LEASECOM, mandataire du groupement
formé entre INFOCENTRE et TOSHIBA.
50
En 2006, la région a mis à disposition des étudiants dans les locaux des universités et de
leurs antennes, 731 ordinateurs de bureau dont 326 et 405, respectivement, pour Orléans et
Tours.
S’agissant de ces 731 postes, il était prévu par le marché 2006/ 1221 un coût de location
unitaire pour trois ans de 972,75 euros TTC et leur rachat éventuel au prix unitaire de
2,39 euros, soit un coût prévisionnel total de 712 832,19 euros.
4.
L
attribution des marchés successifs relatifs aux ordinateurs portables
Le premier marché passé pour la mise à
disposition d’
ordinateurs portables est celui
relatif à la rentrée 2005. Il a été attribué au groupement représenté par la société
COMPUTACENTER,
pour une offre avec variante d’
un montant de 4 777 562 euros HT, de
seulement 7 562,5 euros
supérieur à l’estimation, soit 0
,16 %. Ce coût total prévisionnel,
calculé sur la base de la commande maximale de 5000 ordinateurs, correspondait donc à un
coût par ordinateur de 955,51 euros HT soit 1 142,79 euros TTC.
Le second marché relatif aux ordinateurs portables, lancé en mars 2006 et relatif aux
campagnes de rentrée 2006 et 2007, a été p
assé selon la même procédure d’appel d’
offres
ouvert (articles 33 alinéa 3 et 57 à 59 du code des marchés publics).
L’
estimation faite a priori
par les services de la région conduisait à un montant du marché de 9 531 773 euros HT pour le
maximum de 10000 ordinateurs. Compte tenu des options retenues, le marché passé avec la
société LEASECOM a correspondu à un coût prévisionnel global estimé à 8 340 817 euros HT
soit 9 975 617,13 euros TTC et 997,56 euros par ordinateur. Ce coût, correspondant à une
commande ma
ximale du double de celle de l’
année précédente, était donc diminué de 12,7 %
Parallèlement à la prestation de maintenance des appareils loués, comprise dans le
marché précédent, la région a décidé de lancer un marché relatif à une « prestation de support
informatique de premier niveau comprenant un support téléphonique externalisé et une
maintenance informatique, selon une procédure adaptée (art 28 du CMP)
. Il s’agit d’
un marché
pour l’
essentiel à bons de commandes. La prestation était évaluée entre 90 000 euros et
210 000
euros. La société retenue a été « SECURINFOR » mieux disante, pour un coût estimé
à 138 066,24 euros pour dix-huit mois de service rendu.
5.
Les c
onditions d’éligibilité à la mise à disposition d’un ordinateur portable
Peuvent bénéficier de la mesure :
- les étudiants inscrits en première année de master, en 1
er
cycle ingénieur, en 3
ième
année d’école de commerce et en 4
ième
année de médecine, de pharmacie,
d’école de beaux
-
arts, et depuis 2010, les étudiants entrant en formation
d’enseignant (ex
institut universitaire de
formation des maîtres) car cette formation est désormais
« masterisée».
- les étudiants handicapés en formation initiale, entrant dans une formation délivrant un
titre ou un diplôme de niveau supérieur au baccalauréat, reconnu au registre national des
certifications professionnelles (par exemple, DUT, BTS, préparation au concours de niveau
IV : éducateur spécialisé, infirmier,
etc…) ainsi que ceux de premie
r, second et troisième
cycles des universités, des écoles d’ingénieurs
, de commerce et des beaux-arts délivrant un
diplôme de niveau I, pour lesquels l’utilisation d’un ordinateur est indispensable au suivi des
cours et à la réalisation des travaux. Les co
nditions d’attribution des ordinateurs sont définies
en coopération avec les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et les
départements de la région Centre.
51
La région Centre fournit également chaque année trois ordinateurs portables à
l
’université d’Orléans et à l’université de Tours. Ces ordinateurs sont destinés à être utilisés par
les étudiants handicapés pour le passage de leurs examens tout au long de leur scolarité (licence
et master).
6.
Les difficultés rencontrées dans la restitution des ordinateurs portables
La collectivité fait état de 149 anomalies en 2005, soit 4,48 % du total des ordinateurs
distribués, de 52 anomalies en 2006, soit 1,53 % et enfin de 330 anomalies en 2007, soit
9,76 %. Elle indique
que le taux bas de 2006 s’
explique par le fait que la société titulaire l
’a été
également en 2007 et qu’
elle continuait donc son activité en 2009-2010, ce qui a permis de
nombreuses régularisations. Pour 2007, la difficulté a été double
: l’incompr
éhension des
étudiants de devoir acheter
l’ordinateur
qui leur avait été prêté alors que
l’ordinateur portable
était en 2008 attribué aux nouveaux étudiants en pleine propriété et gratuitement,
d’une part
, et
le prix de 200 euros jugé en conséquence comparativement élevé
, d’autre part
.
Il
est à noter que le taux d’
anomalies constaté est beaucoup plus faible que celui qui
avait été prévu: à défaut de mécanisme de responsabilisation financière des étudiants, le
dispositif technique de blocage des appareils ni achetés ni restitués a été dissuasif.
Pour
autant, les anomalies n’ont
pas été inexistantes
: s’agissant de la campagne 2005,
le
rapport de présentation de la délibération de la commission permanente du 29 février 2008
indique que «
depuis la clôture des comptes avec le prestataire et conformément au marché, les
anomalies relèvent dorénavant de la région. Au total, la région a payé au prestataire la somme
de 29 800 euros correspondant à 149 anomalies facturées 200
euros et en est devenue de fait
propriétaire.
Ces anomalies correspondent à des ordinateurs ni restitués ni rachetés par
l’
étudiant au mo
ment de la clôture du marché………
. Aussi, il est proposé d
’émettre un titre de
recettes de 200 euros
à l’ encontre des étudiants qu
i ne restitueront pas leur ordinateur ou qui
ont déjà émis le sou
hait de l’acheter
».
La menace d’émission de tels titres n’
est pas
mentionnée dans les lettres types de relance émises par la région, et notamment par celle de
mise en demeure du 27 mars 2008, pourtant postérieure à la délibération ci-dessus. La
convention
passée avec l’
étudiant ne prévoyait pas cette possibilité, mais celle de poursuites
civiles ou pénales
. Ces procédures n’ont pas été engagées, la région préférant procéder à de
nouvelles relances, par voie téléphonique, électronique et postale. Il a été demandé aux
étudiants qui se sont manifestés après la clôture du marché de rembourser à la région le
dédommagement de 200
euros
par poste qu’elle avait supporté. Dans les faits, la région n’a
émis de titres de recettes que consécutivement à l’encaissement de 26 rachats d’ordinateurs,
pour un montant de 5 200 euros seulement, entre le mois de mai 2008 et le mois de février
2009.
7.
Le cumul du nombre des ordinateurs mis à disposition et du coût des
campagnes 2005, 2006 et 2007
Le nombre des ordinateurs fixes remis aux universités lors des rentrées 2005 et 2006
s’est élevé à 1451 unités. Celui des ordinateurs portables mis à disposition des étudiants au titre
des trois campagnes 2005, 2006 et 2007 dépasse atteint 10 544 selon les bilans transmis par la
région.
Le document de revue de gestion établi par les services de la région et mis à jour le 30
juin 2010 a établi le coût de chaque campagne
(indépendamment de l’année de paiement
effectif des dépenses, hors ressources humaines et communication) :
52
- mesure de rentrée 2005 : 6 144 269 euros
- mesure de rentrée 2006 : 4 455 319 euros
- mesure de rentrée 2007 : 3 477 512 euros, soit un coût total supérieur à 14 millions
d’euros
et un coût par ordinateur de près de 1 200 euros.
Ce coût total important est principalement dû aux ordinateurs portables : les marchés
correspondants sont d’un coût élevé, tout spécialement la première année. Selon le bilan des
mesures 2005, 2006 et 2007 réalisé en 2008 par l’équipe Ordi
-Centre de la région et son AMO,
le lot volet ordinateur portable de la rentrée 2005 représente une dépense totale de
5 481 688 euros, soit pour 3750 ordinateurs distribués, 1 462 euros par ordinateur. Le coût de la
campagne 2006 a été, pour les 3388 ordinateurs portables remis aux étudiants, de
3 746 823 euros soit 1 106 euros par unité. Celui de la campagne 2007 a été de
3 477 512 euros, soit pour 3406 ordinateurs portables, 1 021 euros
l’unité. Il convient de
compléter ces coûts déjà importants, par le prix de rachat de 200 euros par ordinateur, supporté
pa
r l’étudiant acquéreur ou
par la région, au terme des deux années de location.
Ces montants de 1 662 euros, de 1 306 euros et de 1 221 euros selon les années, sont à
considérer en ayant à l’esprit le scénario
alternatif évoqué par le bilan cité, et qui c
onsistait en
la distribution d’ordi
-chèques
d’un montant de 700 ou 800 euros
aux seuls étudiants boursiers,
et dont l’équipe Ordi
-Centre écrivait en janvier 2008
qu’
« avec cette somme, le matériel acquis
dans le commerce sera plus performant que celui cho
isi par l’équipe Ordi
-Centre au regard
d’une location de deux ans
». Les coûts élevés ainsi constatés ne sont pas totalement
indépendants de la décision régionale de mettre en place dès la rentrée 2005 une mesure
complexe, dont le principe n’avait été voté
qu’en février de la même année. Cette volonté de
rapidité d’exécution d’une décisi
on prise sans étude préalable, ne sera pas sans conséquence sur
l’évolution de la mission d’AMO, co
mme cela sera relevé infra.
La région a été bien consciente du coût élevé de la mesure et a donc réformé ce
dispositif à compter de la rentrée 2008.
C.
L’EVOLUTION DU DISPOSITIF
1.
L'analyse du bilan des campagnes 2005 et 2006 par la région
Ce bilan
«
s’
avère très positif au r
egard des objectifs initiaux d’égalité des chances e
t
d’
accès aux
outils de communication et à l’
information ».
S’
agissant des ordinateurs de bureau, les universités ont considéré que la durée de leur
location aurait pu être de quatre ans et non de trois, compte tenu de la qualité des matériels.
S’agissan
t des ordinateurs portables, «
89,5 % des étudiants ont acheté leur ordinateur.
95
% d’ en
tre eux estiment que la mesure a constitué un atout majeur dans leurs études. 30%
n’auraient pa
s
acheté d’
ordinateur sans la mesure. 43 % se sont familiarisés avec les nouvelles
technologies grâce à la mesure portables. »
«
Cependant son coût et la lourdeur de sa
gestion »
ont conduit à proposer d’autres modalités de
mise en
œuvre
, ceci principalement en
matière d’ordi
nateurs portables.
« En ce qui concerne les ordinateurs portables, la charge de
travail s’
est révélée très importante ».
Sont notamment cités au titre de cette charge, la
maintenance des appareils, la gestion à grande échelle du dispositif de sécurité développé par la
société ULTIMACO et des échanges de machines qui en ont résulté, le traitement des appels
qui a nécessité le renfort de deux personnes en contrat à durée déterminée (CDD), les relances
de plus de 350 étudiants en fin de prêt, la gestion des « aides au rachat » : le nombre de
53
bénéficiaires a ét
é de l’ordre de 700 cont
re 600 prévus , provoquant un retard de paiement de
ces aides et un mécontentement des bénéficiaires.
Le bilan dressé par la région mentionne
« des coûts non maîtrisés »
: «
le marché 2005
des ordinateurs portables s’
est élevé à 5 275
milliers d’euros
pour 3883 ordinateurs; et à
5 520
milliers d’euros
avec les 700 aides au rachat et le recrutement de CDD pour 1/2ETP. »
Ce coût
a justifié une recherche d’économies
, liée également à la prévis
ion d’effectifs
d’
étudiants éligibles en nombre croissant,
en raison de l’
accès éventuel des 1600 étudiants de
l’
IUFM au dispositif.
Les pistes d’
économies proposées par les services aux élus régionaux ont donc été :
-
pour les ordinateurs de bureau,
le prolongement de la durée d’
usage et de garantie
(générant une économie de 160 000
euros pour une année de crédit-
bail) d’une part et l’
étude
d’
une architecture de « client léger » par connexion des ordinateurs à des serveurs
informatiques, d’
autre part ;
-
pour les ordinateurs portables, la solution d
’achat par la région et
de don aux
étudiants a été préconisée par les services de la région car elle allège beaucoup les tâches de
gestion. Les services régionaux indiquaient attendre de cette solution de don une réduction de
coût, ramené de 1000 euros à 750
euros par ordinateur, compte tenu de son achat immédiat et
non plus de sa location et de la suppression de la maintenance liée au dispositif de sécurité. Sur
la durée du contrat de projets (2008-2013), les services régionaux estimaient le coût de la
solution de don, pour
5000 étudiants dont 1600 de l’IUFM, à
29
millions d’euros contre
36
millions d’euros
en cas de poursuite de la pratique de prêt; et respectivement à 19 et
25
millions d’euros
hors IUFM (en 2007, le nombre des ordinateurs est proche de 3400). Ceci
n’
est toutefois pas neutre en termes de répartition pluriannuelle des charges,
l’
achat immédiat
conduisant à un net alourdissement de la dépense la première année, soit 8,1
millions d’euros
pour la solution de don en 2008 contre 5,2
millions d’eu
ros en cas de
poursuite de la pratique
de prêt.
La note des services énonçant ces propositions
mentionne qu’
une
« dernière solution »
consistait à envisager la délivrance de
«chèques ordinateurs »
, qui offriraient aux étudiants la
possibilité d’acquérir
le matériel de leur choix. Mais les services indiquent que
« si cette
solution permet de maîtriser le coût de la mesure par une variation de prix, elle présente un
impact beaucoup plus faible en
termes de communication sur l’action régionale puisque l’aid
e
s’
apparenterait à une subvention et que le matériel ne serait plus gravé au logo de la région. ».
Ainsi est clairement exprimé un objectif de communication comme élément de la décision de la
collectivité.
2.
La reconduction de la mission d'assistance au maître d'ouvrage
La
nécessité qu’a rencontrée la région de compléter par avenant le
marché d’AMO
n° 2005-198 contracté avec la société « ATOS Origin »
afin de mettre en œuvre la mesure 2005
a été mentionnée supra.
La région
a passé un nouveau marché d’AMO
, comportant une tranche ferme relative à
la mesure 2006, et deux tranches conditionnelles concernant respectivement les rentrées 2007-
2008 et 2008-
2009. La procédure de passation retenue par la région a été, à nouveau, celle d’un
MAPA, article 28 du décret cité supra portant code des marchés publics. Seules deux
entreprises ont répondu à la consultation, dont ATOS Origin, titulaire du marché précédent.
Bien que n’étant pas la moins
coûteuse, la proposition d’ATOS
Origin a été jugée
économiquement la plus avantageuse au regar
d de l’ensemble des critères d’analyse. Le
54
montant du marché n° 2006-1342 signé le 22 juin 2006 a été de 47 400 euros HT et
56 690,40 euros TTC dont respectivement 35 600 euros et 42 577,60 euros pour la seule
tranche ferme.
Au second semestre 2006, il a été jugé nécessaire par la région de passer un avenant à
ce marché. Cet avenant comporte deux décisions
: l’une consiste à compléter les missions
relevant de l’AMO, l’autre à affermir immédiatement les deux tranches conditionnelles. Le
rapport de présentation de cet
avenant justifie
l’ajout de prestations complémentaires
par des
retards importants pris dans la phase de suivi renouvellement/achat/restitution des ordinateurs
de la mesure 2005. Ces prestations complémentaires sont relatives au suivi du processus de
déclaration d’intention des étudiants bénéficiaires, à l’étude technique du déblocage total du
système de sécurité en cas de rachat, au suivi technique des opérations de distribution des
ordinateurs portables dans le cadre de l’op
ération 2006, au suivi technique des opérations de
maintenance 2005 et 2006 et à l’assistance à la gestion du contenu du site web.
Elles
nécessitent 25 jours d’intervention
(s’ajoutant aux 57 jours prévus au marché initial)
et un coût
supplémentaire de 15 000 euros HT et de 17 940 euros TTC, soit une majoration du coût de la
tranche ferme de 42 %. La région a précisé que la commande de jours complémentaires dans le
cadre de la tranche ferme a été causée par des difficultés de renouvellement des mises à
disposition liées au système de blocage des ordinateurs et génératrices de retard.
Le rapport de présentation de
l’avenant est en revanche muet
en ce qui concerne les
tranches conditionnelles et la justification de leur affermissement.
Or, l’avenant signé
le
28 novembre 2006 indique que
« compte tenu des besoins du marché initial, il est convenu
d’affermir ces tranches dès notification du présent marché
». Outre le fait que la justification
de cette mesure par les besoins du marché initial est peu compréhensible, les dispositions de
l’avenant cité relatives au nouveau délai d’exécution de chaque tranche et à la durée du marché
sont incohérentes.
Le marché initial définissait comme suit la teneur de la tranche conditionnelle n° 1 :
«
Rentrée 2007-2008 : - suivi des renouvellements des mises à disposition et rachats ou
restitutions pour les ordinateurs prêtés aux étudiants entrés en cycle 2 en 2006 suivi des mises
à disposition et rachats ou restitutions pour les ordinateurs aux étudiants entrés en cycle 2 en
2007.
Il fixait le délai d’exécution de cette prestation à
« douze jours répartis entre mai 2007 et
de août à septembre 2007 ».
L’avenant reprend la
description de cette prestation mais,
curieusement, modifie exp
licitement le délai d’exécution
qui devient :
« douze jours répartis
entre la date de notification du présent avenant et le 30 novembre »
, sans précision d’année de
cette dernière date.
Le marché initial définissait la tranche conditionnelle 2, comme suit :
« Rentrée 2008-
2009 : - suivi des renouvellements des mises à disposition et rachats ou restitutions pour les
ordinateurs prêtés aux étudiants entrés en cycle 2 en 2007 ». »
Il fixait le délai d’exécution de
cette prestation à
« sept jours répartis entre mai 2007 et de août à septembre 2008 ».
L’
avenant
reprend la description de cette prestation et modifie explicitement le délai d’exécution, qui
devient : «
sept jours répartis entre la date de notification du présent avenant et le
30 novembre 2006
». Il est patent que ce délai d’exécution en 2006
du suivi de faits à intervenir
en 2007 et 2008 est incohérent.
L’avenant reprend, sans changement, une clause qui figurait au
marché initial et selon laquelle
« en cas de recouvrement des tranches dans le temps, le délai
contractuel de l’ensemble des pres
tations ne sera pas réduit à moins de quatre ans ».
Cette
clause n’apparaît
pas avoir une portée très claire, compte tenu des d
élais d’exécution
cumulés
de «
57 jours répartis de juin à octobre 2006
» pour la tranche ferme, de «
douze jours répartis
entre mai 2007 et de août à octobre 2007
» pour la tranche conditionnelle n° 1 et de «
sept
55
jours répartis entre mai 2008 et de août à octobre 2008 »
pour la tranche conditionnelle n° 2 ,
et ceci même si
«
les délais d’exécution partent , pour la tranche ferme,
à compter de la date
de notification du marché et pour les tranches conditionnelles, à compter de la date fixée par
l’ordre de service prescrivant au titulaire du marché d’exécuter les prestations lui
incombant »
. Le maintien de cette clause de délai contractuel minimal de quatre ans est peu
compréhensible quand il est constaté
que , comme mentionné ci-
dessus les délais d’exécution
des tranches conditionnelles ont été modifiés et ramenés au 30 novembre 2006 pour la dernière
tranche, mais aussi que les dél
ais d’exécution partent pour les tranches conditionnelles et
comme le précise l’avenant,
« à compter de la date de notification du présent avenant »,
que le
dit-avenant a été signé le 28 novembre 2006, que sa notification
ne peut être que postérieure et
donc incompatible avec une réalisation des prestations entre la
notification de l’avenant et le
30
novembre 2006.
A ces incohérences s’ajoute le remplacement de la mention initiale du marché
selon laquelle
«
la durée du marché se confond avec le délai d’exécution indiqué à l’article 5
»
par la disposition de l’avenant selon laquelle
«
la date de fin d’exécution du présent marché est
fixée au 15 avril 2007 »
.
La région a expliqué la modification des délais d’exécution du marché
par les retards pris dans le renouvellement des prêts.
La région a indiqué que les paiements intervenus (
arrondis à l’euro près) se sont répartis
comme suit : 42 578 euros en 2006, 17 940 euros en 2007 et 14 113 euros en 2008. Cet
échelonnement, qui correspond à la séquence du coût de la tranche ferme initiale (paiements
2006), de sa majoration par avenant (paiements 2007) puis du cumul des tranches
conditionnelles (paiements 2008), est plus compatible avec les dispositions du marché initial
qu’avec celles de son avenant.
En mai 2007 a été lancée une nouvelle consultation
, sous la forme d’un appel d’offres
ouvert, cette fois,
consistant en l’AMO pour le suivi de la mesure Ordi
-Centre. La consultation
comportait une tranche ferme relative à la préparation et à
la mise en œuvre
des mesures 2007
et 2008 et une tranche conditionnelle concernant la mesure 2009, estimées respectivement à
185 000 euros HT et 94 000 euros HT. Quatorze entreprises ont retiré un dossier de
candidature, mais seulement deux ont remis une offre, dont la société ATOS Origin, titulaire
des deux précédents marchés
d’
AMO. Cette dernière a été retenue, ce choix résultant de
l’
analyse dét
aillée des offres préparée à l’intention de la CAO. L’
estimation de la tranche ferme
prévue au m
arché faisait apparaître que l’
offre de la société ATOS était plus coûteuse que celle
de la société concurrente (94 005,60 euros contre 83 033,40 euros
TTC) dans le cas d’une
évaluation basse réduite à
30 jours d’
inter
vention, mais que ce rapport s’inversait dans
l’hypothèse haute de 130 jours (
165 765,6 euros contre 173 785,94 euros TTC). Cet écart
devenu favorable à la société ATOS Origin était accru par la prise en compte de la tranche
conditionnelle,
en raison de prix unitaires d’
une journée
d’intervention de 717,
6 euros pour
ATOS Origin contre 931,68 euros pour son concurrent.
La commission d’appel d’offres a donc considéré que l’offre de la société ATOS Origin
était économiquement la plus avantageuse, et retenu les montants, pour la tranche ferme de
78 000 euros HT minimum et de 185 000 euros maximum, et pour la tranche conditionnelle de
25 000 euros HT minimum et de 94 000 euros maximum, soit un total maximum de 279 000
euros HT.
Les services de la région ont indiqué que le marché 2007-
1035 avait été d’un
coût total de
269 100 euros dont 28 704 euros au titre de 2007, 162 177,6
euros au titre de 2008, 69
607,2 euros au titre de 2009 et 8 611,2
euros au titre de 2010.
L’atteinte d’
une consommation
de crédits proche du montant maximum du marché validait ainsi, a posteriori, un classement
des offres fondé sur un nombre élevé de jours de prestations.
56
Ainsi, de par la succession de trois marchés et de deux avenants, le prestataire ATOS
Origin, introduit par une procédure de consultation simplifiée et pour une prestation initiale de
moins de 40 000 euros HT a-t-
il bénéficié d’un chiffre d’affaires de 334
000 euros HT
réparti
sur six années.
En avril 2010 la consultation p
ar appel d’offres
relative à la mission d’
AMO a été
relancée, avec une tranche ferme relative à la campagne 2010 et une tranche conditionnelle
relative à celle de 2011. ATOS Origin, titulaire des précédents marchés, a également candidaté.
C
est la société ELERIA qui, malgré une valeur technique de son offre jugée légèrement
moindre, a obtenu le marché. En effet, ses prix étaient inférieurs de près de moitié à ceux
d’ATOS Origin
. Le montant maximum du marché ELERIA
s’établissait
à 24 876 euros TTC
pour 65 jours en tranche ferme et à 22 963,2 euros TTC pour un maximum de 60 jours en
tranche conditionnelle.
3.
L'évolution relative à l'équipement des établissements d'enseignement supérieur
en ordinateur de bureau
a)
Les suites des campagnes d'équipement de 2005 et 2006
En 2008 et 2009, comme le marché Ordi-Centre le prévoyait, la région a procédé au
rachat du matériel fixe installé en 2005 et 2006 pour le rétrocéder à titre gratuit aux universités.
Elle a décidé de prolonger la maintenance des parcs
informatiques pour une durée d’
un an, les
universités n’ayant pas souhaité prendre la propriété des postes alors qu’
ils ne feraient plus
l’obj
et de garantie et de maintenance,
tout en indiquant que ces postes pouvaient, compte tenu
de leur qualité, rester en service une année supplémentaire (voire deux
années selon l’
étude-
bilan réalisée par les services de la région).
Le prolongement de la du
rée d’
usage et de garantie à quatre ans au lieu de trois a permis
une économie de 160 000
euros pour une année de crédit-bail. Cette solution a été judicieuse.
Dans un
but d’économie, la région a également décidé d’étudier une solution
d’
architecture de « client léger » par raccordement à des serveurs informatiques des
ordinateurs en libre-service au sein des universités.
Le prestataire retenu pour la maintenance prolongée des ordinateurs livrés aux rentrées
2005 et 2006, dans le cadre du marché 2008-842, a été la société SCC dont la proposition de
prix a été de 15 898,38 euros HT. La société SCC a obtenu le marché au détriment de quatre
autres concurrents. Son offre moins et mieux disante,
d’un montant
de 19 014,46 euros TTC,
était inférieure de plus de 50 000 euros
à la fourchette basse de l’
estimation initiale des services
de la région.
Les documents d’analyse des offres par les commissions d’appels d’offres, relatifs
aux trois marchés successivement attribués à la société SCC, expliquent de manière détaillée
les notations par critère d’ analyse et justifient en cela le choix de la société en question.
b)
La deuxième vague d'installation en 2010-2011
En 2010, en remplacement du matériel informatique installé en 2005, la région a
procédé à l’
achat (et non plus à la location) de 800 ordinateurs de bureau, à leur installation et à
leur rétrocession à titre gratuit aux universités et à leurs antennes. La répartition a été de
373 ordinateurs pour l’université d’Orléans et de
427 pour celle de Tours.
57
La solution envisagée par les services de la région et qui consistait à mettre en place une
architecture en clients légers,
n’a pas été mise en œuvre, les universités ne s’étant
« ni
montré
es enthousiastes, ni prêtes à l’
installation de clients légers en raison du manque de
techniciens capables d’assurer leur maintenance et de l’obligation d’engager des travaux
d’aménagement
. »
La con
sultation lancée en la forme d’
un AOO a donné lieu à neuf soumissions dont huit
recevables. La société VIP informatic , offre la moins élevée et mieux disante, a été retenue
pour équiper les universités en matériel de marque TERRA avec une prestation de maintenance
sur site d’
une durée de quatre
ans et d’
enlèvement du matériel à remplacer, pour un montant de
410 155 euros HT soit 490 545.48
euros TTC pour 800 ordinateurs fixes et un coût unitaire de
613.18 euros TTC, en réduction de près de 37 % par rapport au résultat de la consultation de
2006
. L’estimation initiale du marché était de
700
milliers d’euros
.
Début 2011, la région a lancé
une nouvelle procédure d’appel d’offres visant à
la
fou
rniture et à l’installation d’
ordinateurs de bureau dans les universités et leurs antennes avec,
selon la réponse des services de la collectivité, les mêmes prestations. A ce titre, la région
Centre a affecté
pour 2011 une somme de 600 000
euros, qui semble élevée par rapport au
résultat de la récente consultation.
4.
L'évolution en matière d'ordinateurs portables remis aux étudiants
Depuis la rentrée 2008 les ordinateurs portables sont donnés aux étudiants sans
contrepartie financière. Ce passage du prêt au don a permis à la région de diviser de moitié le
budget alloué à cette mise à disp
osition d’ordinateurs portables
.
En avril 2008 a é
té lancée la procédure d’AOO relative, comme précédemment
, aux
deux lots distincts.
S’
agissant du lot 2, relatif aux ordinateurs portables, trois entreprises ont
candidaté et ont vu leur offre considérée recevable
. L’
offre de la société COMPUTACENTER
a été retenue, en raison de son coût de 1 862 114.77 euros HT contre 2 271 284.28 euros HT
pour la société SCC. Le coût TTC de 2 227 089.26 euros TTC pour un maximum de 4200
ordinateurs établit le coût unitaire à 530,26 euros TTC en baisse de près de 50 % par rapport au
prix de location sur deux ans.
Le marché relatif à la campagne de dotation des étudiants à la rentrée 2009, reconduite
selon les mêmes modalités qu’
en 2008, a fait
l’objet d’
une consultation, selon la procédure
d
AOO, lancée en mars 2009.
Elle comportait un volet d’achat des ordinateurs et un volet
relat
if à leur distribution et à leur maintenance. Elle était composée d’une
tranche ferme de
3200 ordinateurs au minimum et de 4000 au maximum, et une tranche conditionnelle de
600 ordinateurs au minimum et de 1400 au maxi
mum. L’estimation faite par les servic
es de la
région était de 500 euros TTC par portable a
cheté et de l’ordre de 300
000 euros pour la
distribution et la maintenance. Pour un volume d’achat correspondant à la moyenne des minima
et maxima, l’estimation de la région était d’un coût total, prest
ation de service incluse, de
2,6
millions d’euros, soit une baisse de l’ordre de 1,4
million d’euros
par rapport au coût du
dispositif de location mis en œuvre en 2006 et 2007. La région
a vu concourir les mêmes
entreprises. Cette fois-ci
, c’est l’
offre de la société SCC qui a emporté la conviction de la
commission d’appel d’offres
, en raison tant de son prix inférieur à celui de ses concurrents que
de la qualité technique de l’
off
re. Le coût total
du marché s’
élevait à 2 333 507,9 euros TTC
pour 4000 machines et à 3 146 500 euros TTC pour 5400 ordinateurs, soit des coûts unitaires
de 583,37 et de 582,68 euros TTC, en hausse de 10 % par rapport au prix unitaire de la
campagne 2008.
58
La campagne 2010, dans la continuité du dispositif de 2008 et 2009, a fait
l’objet d’une
nouvelle consultation.
Après qu’
une entreprise a vu son offre écartée pour non-conformité,
seules les offres de COMPUTACENTER et de SCC sont restées en lice.
Bien que l’
offre de la
société SCC ait été légèrement supérieure (+1 %) à celle de COMPUTACENTER, elle a été
jugée préférable en raison de ses caractéristiques techniques. Le montant du marché atteint
2 341 360,45 euros HT pour 3400 unités et 2 761 517,67 euros HT pour 4000 unités. Le
nombre réel des ordinateurs distribués a été de 3885, soit un coût unitaire de 662,55 euros TTC,
diffusion et maintenance comprises, en hausse de 13,7 % par rapport à 2009.
L’examen des cons
ultations permet de faire
le constat d’une
mise en concurrence
effective, de r
apports d’
analyse des offres détaillés et justifiant les propositions faites à la
commission d’appel d’offres
, qui les a suivies sans changement.
5.
Les bilans de la mesure Ordi-Centre
a)
Les bilans unitaires
A fin 2010, le nombre des ordinateurs fixes livrés aux universités et écoles dans le cadre
des marchés régionaux était de 2251 (720 en 2005, 731 en 2006 et 800 en 2010 au titre du
remplacement de la dotation 2005). Ce chiffre ne comprend pas les achats directs d’ordinateurs
par des écoles subventionnées à cet effet par la région. Le conseil régional prévoyait de
remettre aux établissements
environ 800 autres ordinateurs fixes en 2011 en remplacement de
la dotation 2006.
Le nombre des ordinateurs portables diffusés aux étudian
ts s’élevait, quant à lui, à
17768 à fin 2009 et devait excéder 21000 à fin 2010.
b)
Les moyens humains
Après une montée en charge progressive du personnel de la cellule Ordi-Centre en 2005
et 2006, l’effectif permanent est stabilisé depuis 2007 à une chargée de mission à 20
% de son
temps, une chargée d’études à temps plei
n et une assistante à mi-temps, soit 1,7 ETP. Un
renfort ponctuel par une assistante est en baisse régulière : il a représenté dix mois en 2007 et
trois mois en 2010.
c)
Le bilan financier
Le tableau financier global figurant en annexe n° 6 au présent rapport illustre la montée
en charge financière directement imputée à
l’opération Ordi
-centre dans le budget régional. Il
ne comporte pas de recettes, les seules enregistrées aux comptes de la région étant très
modique : elles sont de 5 200 euros et corresponden
t aux rachats tardifs d’ordinateurs
mentionnés supra. D
’un coût inférieur à un million d’euros en 2005, l’opération Ordi
-Centre a
atteint un pic de dépenses de prè
s de 5,5 millions d’euros
en 2008, cet exercice traduisant le
chevauchement des deux disposit
ifs de location puis d’achat des matériels
portables. Le coût du
dispositif est descendu à 3 millions d’euros
en 2009. En 2010, la région a affecté pour la mise à
disposition des ordinateurs portables à la rentrée 2010 :
- 2,2
millions d’euros
pour l’acha
t du matériel informatique
- 262,
5 milliers d’euros
pour la distribution et la maintenance.
59
Cette évolution témoigne de
l’effet de la réforme du dispositif, précisément réalisée
dans un souci de maîtrise de la dépense régionale.
L’estimation du coût d
u volet ordina
teurs fixes 2010 était de 0,7 million d’euros
.
Le coût définitif
2010 n’a pas été communiqué à la chambre par la région.
Le cumul des coûts attribués par la région à Ordi-Centre, hors dépenses de personnel et
de communication, s’élevait,
dans le document de revue de gestion arrêté par les services du
conseil régional au 30 juin 2010, et pour les années de campagne 2005 à 2009, à plus de
18
millions d’euros (18
120 158 euros
). Les coûts d’ores et déjà constatés aux comptes
administratifs de la région pour les exer
cices cités atteignaient 17,3 millions d’euros
. Ils
excéderont probablement 21 millions d’euros
après l’arrêt des comptes de l’année 2010,
le coût
de la campagne devant l
égèrement dépasser celui de 3 millions d’euros
constaté en 2009.
6.
L'évaluation de la démarche
a)
Les indicateurs de la mesure Ordi-Centre définis par les services
de la région
En réponse au questionnaire n° 1, les services de la région ont indiqué que
« les
indicateu
rs utilisés pour l’
évaluation annuelle de chaque mesure Ordi-Centre sont :
-
nombre d’
ordinateurs fixes installés
-
nombre d’
ordinateurs portables distribués
-coût de chaque mesure (Ordinateurs fixes, portables, aides au rachat)
-
nombre d’
ordinateurs portables rachetés (dispositif 2005 à 2007)
-nombre de
restitution d’ordinateurs portables (dispositif
2005 à 2007)
-nombre de renouvellement de prêts (dispositif 2005 à 2007)
-
nombre d’aides au rachat (dispositif
2005 à 2007)
-prix unitaire des ordinateurs portables, maintenance et assurance comprises (dispositif
2005 à 2007). »
Il doit être relevé que les indicateurs listés par les services de la région sont plus des
indicateurs de suivi de
gestion de la mise en œuvre d’une mesure qu’
à proprement parler des
indicateurs d’évaluation. Ainsi
, aucun indicateur chiffré ne correspond aux objectifs poursuivis
et à la recherche d
e connaissance de leur degré d’
atteinte. En outre, deux tiers des indicateurs
mentionnés n’ont plus de sens depuis l’année 2008.
Les services de la région ont transmis un document de « revue de gestion », établi en
vue de la réunion du comité de direction de l’institut
ion, réuni le 10 septembre 2010. Ce
document mentionne les deux objectifs chiffrés
d’installation de 1500 ordinateurs fixes en
accès libre et de mise à disposition de10000 ordinateurs portables, et les résultats
correspondants, respectivement de 1825 ordinateurs fixes et de 17768 ordinateurs portables à
fin 2009. Ce dernier résultat étant un cumul des année
s 2005 à 2009, l’objectif de 10
000
ordinateurs portables a perdu son sens.
Le troisième indicateur est celui du coût de l’opération
: la fiche de revue de gestion
citée mentionne une baisse importante et régulière du coût de la mesure Ordi-Centre au fil des
années de campagne, de 6 144 269 euros en 2005, à 4 455 319 euros en 2006, 3 477 512 euros
en 2007 et 1 830 098 euros en 2008, puis son renchérissement en 2009, à 2 212 960 euros. (Ces
montants se rapportent au coût des campagnes Ordi-Centre, indépendamment des années de
paiement des dépenses qu'elles ont générées)
60
Ces
indicateurs d’activité et de coût, et non de résultats, sont minimaux.
b)
Les bilans/évaluations réalisés par la région
Les moyens de recueil de l’information permettant une analyse des résultats des
mesures mises en œuvre sont de deux natures
:
-
la tenue de
réunions et d’échanges avec les services des établissement
s
d’enseignement supérieur dotés d’équipements fixes en libre service.
-
La réalisation d’enquêtes de
satisfaction auprès des étudiants des deuxième et
troisième cycles
d’études supér
ieures, bénéficiaires de la mesure relative aux
ordinateurs portables.
Un bilan quantitatif et qualitatif des mesures Ordi-Centre de 2005 et 2006 a été réalisé
et présenté à la commission permanente du 21 mars 2008.
Ce bilan
, d’une grande qualité, a
permis aux services
de la région de présenter à l’
exécutif une analyse argumentée des
avantages et inconvénients du dispositif initial de l’opération Ordi
-Centre et de formuler des
propositions alternatives d’évolution, qui ont été décrites supra.
Ce bilan est cependant plus
centré sur le règlement des difficultés rencontrées dans le déploiement opérationnel de la
mesure, par une recherche de simplification,
que sur l’évaluation des résultats de la mesure
rapportés à ses objectifs.
Ce bilan
s’
est appuyé, entre autres, sur une enquête de satisfaction auprès des étudiants
bénéficiaires des mesures Ordi-Centre des années 2005 et 2006.
Il est à noter que l’analyse des
résultats de ces questionnaires a été réalisée par l’assistant au maître d’
ouvrage et reprise par
les services de la région.
L’intérêt de telles enquêtes de satisfaction menées auprès des usagers
n’
est naturellement pas contesté,
et ceci d’
autant moin
s que l’enquête réalisée l’a été de
manière approfondie, tant au plan quantitatif que qualitatif. Il doit cependant être relativisé : les
questions posées par la dite enquête et les réponses qui y ont été apportées n’ont pas contribué
significativement à éclairer les choix d’évolution du dispositif
: la réforme opérée en 2008 a
clairement répondu à des préoccupations gestionnaires de maîtrise des coûts et de
simplification de processus de fin de mise à disposition, questions peu trai
tées par l’enquête de
satisfaction. Il est à cet égard éclairant que, la réforme intervenue et le dispositif nouveau
paraissant avoir répondu à ces préoccupations, ce dernier soit considéré « stabilisé » dans sa
nouvelle économie générale. Ceci peut expliquer que l’opération
Ordi-Centre 2008 ait
également fait l’objet d’
une enquête de satisfaction
sous la forme d’un questionnaire en ligne
auprès des étudiants bénéficiaires, mais que contrairement aux enquêtes antérieures, ses
résultats n’ont pas fait l’objet d’analyse par les services de la région.
Seules les réponses à cinq
questions ont été communiquées à la chambre et paraissent donc avoir été disponibles.
La
région a indiqué que le questionnaire 2008 n’avait pu être exploité en raison d’un manque de
moyens humains, mais qu’un apprenti en master a été chargé de réaliser, durant les congés de
Noël 2011 et par internet, une enquête auprès des étudiants sur les mesures 2009, 2010 et
2011.
Qu’il s’agisse de l’enquête sur les campagnes 2005
-2006 ou 2008, les réponses
apportées ne portent que très partiellement sur
la question de l’
atteinte des objectifs. Plus que
d’
un examen critique apportant un
éclairage utile à la décision, il apparaît que l’enquête de
satisfaction participe de la promotion et de la justification de la mesure.
61
L’évaluation par les services chargés de la mise en œuvre de la mesure et leur assistant
au maître d’ouvrage peut éga
lement expliquer son caractère peu critique. Un exemple
l’illustre
particulièrement : la rédaction de la question posée aux étudiants : « si la mesure Ordi-Centre
n’avait pas été mise en place, auriez
-vous acheté un ordinateur pour vous aider dans vos
études ?
» ne peut produire qu’un résultat ambigu. Pour les campagnes 2005 et 2006, un tiers
des répondants indiquent qu’ils n’auraient pas acquis un matériel informatique. Les extraits
littéraux de réponses sont relatifs à la difficulté de financement d’un tel achat. Mais il n’est pas
à exclure que dans la majorité des cas, cette absence d’intention d’achat résultait simplement de
la possession antérieure
d’un ordinateur. Or la question relative à la possession préalable d’un
ordinateur personnel ne paraît pas avoir été posée dans le questionnaire pourtant très développé
portant sur 2005 et 2006.
Un tel biais dans l’interprétation des résultats conduit à une
remarque : il serait sans doute utile que la rédaction de questionnaires dits «
d’évaluation
» ne
relè
ve pas du service en charge de l’action concernée. Son intérêt propre au maintien de son
activité, sa conviction de l’utilité de son travail et sa volonté légitime de mettre en valeur le
succès de ce qu’il réalise ne peut
inconsciemment sans doute mais inévitablement, que le
conduire à orienter les réponses vers une validation du principe de l’action et à mettre l’accent
sur ses améliorations souhaitables et non sur son existence même. Il est paradoxal
qu’un
document qui se veut évaluation d’une mesure dont
l’objectif est essentiellement d’assurer
l’égalité des chances des étudiants s’intitule
«
en région Centre, l’égalité des chances, ça ne se
discute pas ».
Cette affirmation illustre la limite dans laquelle l’évaluation est conduite
: il
s’agit d’évaluer les modalités de mise en œuvre de l’action, mais dans des conditions qui
excluent a priori toute remise en cause de son bien-fondé, quels que soient les résultats
effectifs.
c)
L'analyse des résultats obtenus rapportés aux objectifs poursuivis
(1)
Rappel des principaux objectifs poursuivis
Les principaux objectifs, non hiérarchisés
à l’
exception du premier, poursuivis et
affichés sous diverses formes par la région peuvent être récapitulés comme suit :
1 - un objectif de soutien aux étudiants qui ne pourraient, sa
ns l’aide régionale, disposer
d’un ordinateur, au titre de la recherche d’
égalité des chances : il convient donc de remédier
aux «
disparités d’
accès aux matériels informatiques
».
Il importe à cet égard de relever que le diagnostic initial qui a fondé la mesure
région
ale, l’importance
des disparités d’accès à l’équipement, n’a pas été objectivé et que trois
questions
notamment, auraient mérité d’
être étudiées :
-
le taux d’étudiants inscrits en 1
er
cycle, équipés d’un ordinateur et disposant d’une
conne
xion et l’année lors de laquelle ils se sont équipés
;
-
le taux d’étudiants disposant de cet équipement personnel au moment de l’entrée en
deuxième cycle ;
-
puis l’évolution de ces données au fil des ans, compte tenu de la croissance de
l’équipement de
la population française et de la jeunesse en particulier ;
2 - un objectif de fidélisation des étudiants
et d’attractivité des établi
ssements
d'enseignement supérieur de la région ;
3 -
un objectif de visibilité de l’action de la région, exprimé par
le terme de «
mesure-
phare » ;
4 - un objectif de développement de la pratique des TIC par les étudiants.
62
(2)
Résultats connus
Il convient de dis
tinguer les deux dispositifs d’
ordinateurs fixes pour le premier cycle et
portables pour le second.
(a)
Ordinateurs fixes
Les enquêtes de satisfaction relatives aux campagnes 2005 et 2006 puis 2008
s’adressaient
aux seuls étudiants de 2
ième
cycle
bénéficiaires du prêt de portables. Elles ne sont
donc pas utilisables
pour apprécier l’effet du libre accès à des ordinat
eurs fixes.
La région a transmis à la chambre un tableau statistique des taux d’occupation 2009 des
salles équipées dans le cadre de la mesure 2005. Ces statistiques font apparaître des taux élevés
d’utilisation,
sans mode de calcul explicite, allant de 60 % à 100 %. Les commentaires faits par
les établissements, outre une satisfaction affichée et une sollicitation fréquente de postes
supplémentaires, font apparaître une utilisation collective en enseignement, et non un seul
usage individuel en libre accès, et, ce qui est contestable
au vu de l’objectif de l’opération
, un
équipement des bureaux des associations étudiantes par une UFR de STAPS.
La région a
indiqué être consciente de cette dérive, qu’elle considère faible et localisée et a rappelé aux
établis
sements les règles d’utilisation des équipements.
I
l n’
est guère douteux qu
e l’opération «
ordinateurs fixes » contribue à corriger
l’inégalité de niveau d’
équipement des étudiants de 1
er
cycle.
Sans doute n’est
-il en revanche
pas un critère déterminant
du choix d’inscription
des étudiants dans des établissements de la
région Centre. L’objectif de
visibilité de la mesure est probablement assuré par le respect de
l’
art
icle 8 de la convention liant la région à l’
établissement bénéficiaire, qui impose à ce dernier
des obligations de communication
: apposer à l’
entrée de chaque salle un panneau
d’
information indiquant que
« le conseil régional a équipé cette salle en matériel informatique
»,
afficher à l’ intérieur de chaque salle une carte de la région men
tionnant les sites équipés et le
nombre d’
ordinateurs distribués
, diffuser les plaquettes d’
information pour la promotion de
l’
opération Ordi-Centre.
Enfin, la contribution de ces équipements à l’objectif de
développement des pratiques d’usage des TIC
ne peut être raisonnablement contestée, à un
stade d’études marqué par un travail personnel plus intense que dans l’enseignement
secondaire.
(b)
Ordinateurs portables
L’
enquête de satisfaction réalisée par courriels sur les campagnes 2005 et 2006 a connu
des niveaux de réponse satisfaisants : 861 réponses sur 3833 bénéficiaires pour la campagne
2005 (taux de 22,5 %) et 650 sur 3388 en 2006 (taux de 19,2 %). Le taux de réponse à celle qui
a été lancée sous la forme de questionnaire en ligne sur la campagne 2008 est moins élevé :
moins de 600 réponses ont été reçues pour un nombre de 3362 ordinateurs distribués. Il est à
noter qu’il n’
y a apparemment pas
d’
au
tre critère d’
évaluation dispo
nible de l’
effet de la
mesure Ordi-Centre « portables ».
Sur le premier objectif mis en avant par la région,
celui d’égalité des chances,
il est
évident que la mesure Ordi-Centre y contribue, mais dans des proportions qui mériteraient
d’être mieux établie
s compte tenu de l
’incertitude
liée
à l’ampleur du problème préexistant
à la
mise en place de la mesure.
La question évaluative centrale de l’atteinte de l’objectif d’égalité
des chances par la mesure relative aux ordinateurs portables peut être aisément résumée : cette
63
égalité peut être assurée par le don d’ordinateurs à tous
les étudiants de second cycle
d’enseignement supérieur, sans conditions de ressources, mesure coûteuse car générale. Elle
peut aussi être assurée par un dispositif ciblé sur la population étudiante connaissant réellement
une difficulté d’accès à l’équipem
ent informatique en raison de ses faibles capacités
financières. Ce second dispositif, nécessairement moins coûteux, nécessiterait naturellement
que soient rapprochés deux paramètres essentiels qui ne sont pas suivis continument par les
enquêtes de la région
: celui tenant à la qualité de boursier l’était, s’agissant de l’enquête 2005
-
2006, mais ne l’est plus dans l’enquête 2008, car cette donnée n’est plus nécessaire à la gestion
des conditions de rachat du matériel initialement prêté. Elle est estimée grossièrement par les
services de la région du quart à un tiers des étudiants de second cycle, sans détail par niveau de
bourses. Le second paramètre tient à la possession acquise d’un ordinateur à l’entrée dans le
cycle. Cette donnée, à l’inverse, ne figurai
t pas dans les résultats 2005-2006, mais fait partie
des cinq questions auxquelles il a été répondu en 2008. Sur 578 répondants, une majorité, 324
étudiants, indiquait posséder un ordinateur avant de recevoir le matériel de la région. Le
croisement des deux paramètres, aussi sommaire soit-il, invite à mieux cerner le périmètre du
cœur de cible de l’objectif d’égalité des chances.
Probablement conscients du caractère
discutable du ciblage général du public concerné par la mesure de dons d’ordinateurs portabl
es,
les auteurs du bilan des mesures 2005 et 2006 citent d
es réponses à l’enquête indiquant
que, si
certains étud
iants disposaient déjà d’u
n ordinateur,
ou auraient pu sans l’
aide régionale en
acquérir un , ces der
niers n’avaient pas ou n’auraie
nt pas eu la qualité technique ( capacité ,
puissance …) d
e celui prêté par la région, même si certains étudiants interrogés conviennent
que cette qualité n’
était pas nécessaire à leurs études. De même, la région fait état
de l’intérêt
que représente pour les établis
sements d’enseignement supérieur, au plan pédagogique, le fait
que leurs étudiants disposent d’un équipement identique.
Il s’agit là de bénéfices secondaires
qui ne suffisent pas à établir sans conteste le bien-fondé du choix de ciblage général opéré par
la région.
S’agissant du deuxième objectif avancé par la collectivité, relatif à l’incitation des
étudiants à poursuivre leurs études en second cycle dans un établissement d’enseignement
supérieur en région Centre, la synthèse faite par les services de la région des réponses
apportées, dans le cadre du questionnaire 2005-2006, à la question «
avez-vous tenu compte de
la mise à dispo
sition de l’o
rdinateur portable dans le choix de suivre vos études en région
Centre ? »
est la suivante :
« la mise
à disposi
tion de l’ordinateur portable n’
est pas
considérée comme un élément déterminant dans la poursuite des études en région Centre. Le
s
étudiants privilégi
ent le choix de leur cursus. D’autre part, la mesure
Ordi centre 2005 était
méconnue des étudiants avant leur inscription dans leur établissement.
». Ce constat n’
est pas
significativement modifié en 2006, malgré un début de notoriété de la mesure par le « bouche à
oreille »
et par l’impact visuel des logos figurant sur les machines
. En 2008, sur les
573 réponses à cette question, 30 % seulement ont répondu positivement, ces 30 % se
décomposant approximativement en trois tiers selon que cette mesure avait joué un rôle peu
important, important ou très important dans leur choix.
S’
agissant du troisième objectif,
de visibilité de l’action régionale,
il peut être considéré
qu’il
est globalement atteint : selon le document affichant des réponses au questionnaire sur la
campagne 2008
, un tiers seulement des répondants n’ont pas tenu compte de l’
existence de la
mesu
re pour s’
inscrire en 2
ième
cycle car ils ne la connaissaient pas. Il est en revanche probable
que l’
information soit ensuite connue de
tous les étudiants concernés, car elle est donnée par
les établissements lors de leur inscription.
64
Le quatrième objectif, de développement des pratiques de TIC par les étudiants ne
semble pas
justifier l’ampleur de la mesure régionale de don d’un ordinateur.
Le questionnaire
d’
enquête sur les opérations 2005 et 2006 a produit les résultats suivants : La question posée
l
était en ces termes :
«
le prêt de l’
ordinateur portable vous-a-t-il permis de vous familiariser
avec les nouvelles technologies ?
» La réponse positive à cette question est de 42 % des
répondants en 2005 et en 2006, la quasi totalité des réponses négatives étant justifiée par le fait
que l’étudiant
«
maîtrisait déjà l’
outil informatique
». Ce
ci corrobore l’idée qu’un
e majorité
d’
étudiants dispos
aient très vraisemblablement d’un ordinateur avant d’obtenir l’
équipement
mis à disposition par la région à leur entrée en deuxième cycle.
Le taux de réponse positive est tombé à 25 % dans les résultats partiels de la campagne 2008,
dont on pourrait sans doute dé
duire, pour partie l’effet d’
une croissance du parc des ordinateurs
personnels des étudiants de 1
er
cycl
e et pour partie l’
effet de la mesure de mise à disposition
d’
ordinateurs fixes dans les établissements.
D.
LES CONCLUSIONS SUR LE DISPOSITIF ORDI-CENTRE
Si le volet relatif à l’équipement des établissements d’enseignement supérieur en
ordinateurs fixes, disponibles en libre accès par les étudiants dès le premier cycle,
n’appelle pas
de remarque particulière,
l’appréciation du
bien-fondé du dispositif de mise à disposition
personnelle puis de don d’ordinateurs portables à tous les étudiants de deuxième cy
cle
demandeurs ne peut manquer de prendre en compte la question du nombre des étudiants qui en
disposaient déjà à leur entrée dans ce cycle. Il est regrettable que cette question centrale ait été
écartée par l’enquête réalisée par la région auprès des béné
ficiaires de la mesure 2005-2006.
Il peut être fait ici référence à l’enquête géné
rale conduite par MV2 conseil pour le GIP
RECIA, à la demande de ses membres. Les données recueillies lors de cette enquête de 2009
auprès des ménages de la région laissent
penser que le niveau d’équipement des étudiants à
l’issue du premier cycle d’enseignement supérieur est
plus élevé encore que la majorité de
possesseurs d’un ordinateur
atteinte par les r
épondants à l’enquête de 2008. E
n effet, bien que
l’enquête
MV2 conseil
n’ait aucunement ciblé le public étudiant, cette intuition peut
s’alimenter du croisement des constats suivants
:
- 62 % des foyers de toutes tailles et caractéristiques sont équipés en micro-ordinateurs
et 18 % en disposent de plusieurs en région Centre.
- mais ce chiffre dépasse 80 % dans les foyers comportant ou particulièrement
susceptibles de comporter des étudiants : lorsque
l’étudiant relève de la catégorie «
chef de
famille de 15 à 29 ans » le taux est de 86 % ; il est de 81 % dans les foyers de trois personnes et
de 89 % dans ceux de quatre personnes ou plus.
La région a informé la chambre de sa décision de réaliser fin 2011 une enquête de
satisfaction sur les campagnes 2009 à 2011, et que cette enquête comporterait des questions
relatives à la situation sociale des étudiants et aux matériels informatiques dont ils disposaient
avant le don d’un ordinateur portable par la collectivité.
65
VI.
RECOMMANDATION DE LA CHAMBRE
Compte tenu des observations ci-dessus, la chambre recommande à la collectivité
régionale
de formaliser les objectifs qu’elle poursuit en matière de TIC, d’évaluer les actions
qu’elle mène à l’aune de leur degré de contribution à l’atteinte de ces objectifs et de définir
les indicateurs chiffrés lui permettant de réexaminer, à échéance régulière,
l’efficacité,
l’efficience et la pertinence des dites actions.
66
VII - GLOSSAIRE
ADPTIC :
association pour le développement et la promotion des technologies de
l’information et de la communication en région Centre.
ADSL (asymetric digital subcriber line) :
L’ADSL fait partie des technologies xDSL qui
permettent d’améliorer les performances des réseaux d’accès et en particulier de la ligne
d’abonné du réseau téléphonique classique, constituée de fils de cuivre. Grâce à l’utilisation de
deux modems, l’un placé chez l’abonné, l’autre sur la ligne d’abonné, devant le répartiteur
principal, il permet d’améliorer considérablement le débit du réseau et d’obtenir des
transmissions 70 fois plus rapides qu’avec un modem analogique classique. Le
principe de
l’ADSL consiste à réserver une partie de la bande passante au transport de la voix, une autre au
transport des données circulant en direction du cœur de réseau (données montantes) et une
troisième, plus importante au transport des données circu
lant vers l’abonné (données
descendantes). Pour la restitution correcte de la voix, des filtres situés à chaque extrémité de la
ligne éliminent les parties du signal inutiles. La technologie ADSL est particulièrement bien
adaptée aux liaisons de boucle loc
ale puisque le débit qu’elle permet diminue avec la longueur
de la ligne. En raison de son faible coût, elle constitue une solution intéressante pour bénéficier
d’un accès rapide à Internet.
(glossaire arcep.fr)
ARCEP :
autorité
de
régulation
des
communications
électroniques
et
des
postes,
(anciennement ART).
ART :
Autorité de régulation des télécommunications.
ATM (asynchronous transfert mode/ mode de transfert asynchrone) :
technique de
transfert asynchrone pour des communications à haut débit d’inform
ations numérisées,
organisées en paquets courts et de longueur fixe. L’ATM permet une transmission ultrarapide
des informations et une utilisation optimale de la capacité des lignes, et se trouve
particulièrement adapté aux réseaux multiservices à haut débit. Ce mode de transmission peut
notamment être utilisé pour tirer le meilleur parti d’un cœur de réseau. L’équipement d’un
cœur de réseau en ATM est ainsi attractif car il répond à l’augmentation du trafic par une
optimisation des ressources allouées et offre une qualité de service garantie.
(glossaire
arcep.fr)
Backbone ou Coeur de réseau :
désigne l'épine dorsale d'un réseau de télécommunications.
Les réseaux backbone des opérateurs sont des artères à très haut débit de transmission, qui
relient les pri
ncipaux nœuds du réseau, et sur lesquelles des liaisons de plus faible capacité de
transmission sont raccordées. On distingue les réseaux backbone nationaux, régionaux ou
mondiaux lorsque ces artères couvrent le territoire d'un pays, d'un groupe de pays (backbones
européens) ou l'ensemble de la planète.
(glossaire arcep.fr)
Bande passante :
désigne la capacité de transmission d'une liaison de transmission. Elle
détermine la quantité d'informations (en bits/s) qui peut être transmise simultanément. En
informatique, elle est souvent confondue avec la capacité de transport d'une ligne de
communication, capacité ou débit, exprimé en bits par seconde.
(glossaire arcep.fr)
67
CFA :
c
entre de formation d’apprentis.
Coeur de réseau (backbone) :
dans l’organisation d’un réseau, on distingue deux parties :
la boucle locale ou réseau d’accès, qui correspond à la ligne d’abonné, c’est
-à-dire, sur
un réseau téléphonique fixe, la partie du réseau où la ligne de chaque abonné,
généralement constituée d’une paire de fils
de cuivre, est physiquement individualisée.
le cœur de réseau, également appelé réseau général, qui correspond à l’ensemble des
supports de transmission et de commutation à partir du commutateur d’abonné.
(glossaire arcep.fr)
CPER 2000-2006 :
contrat de plan Etat-Région.
CPER 2007-2013 :
contrat de projets Etat-Région.
CREDOC :
centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie.
CROUS :
c
entre régional des œuvres universitaires et scolaires.
Dorsale :
voir backbone
ENT :
environnement (ou espace) numérique de travail.
EPN :
espace public numérique.
Extranet :
un réseau extranet, est un réseau externe utilisant la technologie IP (internet
p
rotocol). Il permet à une entreprise ou à un organisme d’échanger des informations
numériques avec ses principaux correspondants (filiales, clients, fournisseurs, etc.) en
bénéficiant de la norme IP pour la transmission des informations et d’une présentation
conviviale des informations, le langage HTML autorisant une lecture non linéaire des pages
consultées, grâce à l’utilisation de liens hypertexte (on peut passer d’une rubrique à l’autre par
un simple "clic" de souris).
(glossaire arcep.fr)
FEDER :
fonds européens de développement régional.
GIP :
g
roupement d’intérêt public.
HD :
haut débit.
IFSI :
institut de formation aux soins infirmiers.
Intranet :
un réseau intranet est un réseau fondé sur la technologie IP (internet protocol)
réservé aux communications internes d’une entreprise ou d’un organisme. Il permet de
bénéficier de la norme I
P pour l’échange des informations et d’une présentation conviviale des
informations, le langage HTML autorisant une lecture non linéaire des pages consultées, grâce
à l’utilisation de liens hypertexte (on peut passer d’une rubrique à l’autre par un simple
"clic"
de souris). Son utilisation est ainsi facilitée par une présentation conviviale et pratique,
comparable à celle des sites Web que l’on peut consulter sur le réseau mondial Internet.
(glossaire arcep.fr)
68
IP (internet protocol) :
protocole de télécommunications utilisé sur les réseaux qui servent de
support à Internet et permettant de découper l’information à transmettre en paquets, d’adresser
les différents paquets, de les transporter indépendamment les uns des autres et de recomposer le
message in
itial à l’arrivée. Ce protocole utilise ainsi une technique dite de commutation de
paquets. Sur internet, il est associé à un protocole de contrôle de la transmission des données
appelé TCP (transmission control protocol) ; on parle ainsi du protocole TCP / IP.
(glossaire
arcep.fr)
NRA (n
œuds de raccordement d’abonnés, sièges des répartiteurs) :
la totalité des NRA
sont aujourd’hui équipés en DSL en métropole
et dans les DOM, et près de 99,0 % des lignes
cuivre sont éligibles à un service haut débit. Des opérations de réaménagement du réseau de
boucle locale cuivre de France Télécom, consistant à créer de nouveaux NRA (nommés NRA-
xy) plus proches des abonnés et donc à réduire la longueur des paires de cuivre, sont menées
régulièrement pour augmenter l’éligi
bilité des lignes. A ce jour, près de 2 400 NRA-xy ont été
créés, dont plus de 1 500 NRA-
ZO, pour remédier spécifiquement aux problèmes d’éligibilité
dans les zones d’ombre.
(arcep.fr)
NTIC :
nouvelles technologies de l'information et de la communication.
RECIA :
REgion Centre InterActive.
RHD :
réseau haut débit.
THD :
très haut débit.
UNRC :
université numérique en région Centre.
ZAE (zone d'activités économiques) :
les ZAE sont des espaces réservés par les collectivités
locales aux activités économiques des entreprises. On distingue parmi elles les zones
industrielles (ZI), les zones artisanales (ZA) et les zones commerciales (ZAC).
ZAHD :
zone d'activités haut débit.
69
ANNEXE 1 : VOLET TIC DU PROJET REGIONAL 2000-2010
70
71
72
ANNEXE 2 : TABLEAU DES CONVENTIONS REGIONALES DE FINANCEMENT A
DESTINATION DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
73
ANNEXE 3 : FINANCEMENT DE PROJETS TIC DANS LE CADRE DES CONTRATS
TERRITORIAUX
74
ANNEXE 4 : FINANCEMENT DE PROJETS COMPORTANT UN ELEMENT DE TIC
DANS LE CADRE DES CONTRATS TERRITORIAUX
75
ANNEXE 5 : SYNTHESE DES RETOURS DE QUESTIONNAIRES "RESEAUX
D'INITIATIVE PUBLIQUE"
76
ANNEXE 6 : CUMUL DES DEPENSES ATTRIBUEES PAR LA REGION A SON
ACTION EN FAVEUR DES TIC.
compte administratif (rapport)
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
non finalisé
Intitulé
TIC
TIC
TIC
TIC
n° page du rapport
159
175
199
107
TIC Equipements et Services
6 141 496,28 €
5 723 388,93 €
4 831 762,00 €
4 443 142,78 €
4 227 569,23 €
3 607 244,85 €
2 850 835,52 €
NTIC
4 011,18 €
plateforme de télégestion informatique des lycées
28 918,40 €
73 809,00 €
112 000,00 €
615 326,00 €
1 748 470,68 €
1 413 416,00 €
919 520,00 €
raccordement au réseau régional haut débit 1
7 437,89 €
RHD1
réseau régional haut débit de 1ère génération (marché passé en 2003 par le CR)
Investissement
5 856 812,01 €
1 002 471,47 €
RHD1
réseau régional haut débit de 1ère génération (marché passé en 2003 par le CR)
Fonctionnement
65 116,80 €
3 512 406,59 €
4 416 636,00 €
2 322 485,33 €
réseau régional haut débit (subvention à l'université de Tours pour connexions RENATER)
Investissement
16 685,00 €
RHD2
réseau régional haut débit de seconde génération (subvention au GIP RECIA)
400 000,00 €
1 841 898,55 €
1 498 095,94 €
1 358 000,00 €
Observatoire des TIC
29 250,00 €
29 250,00 €
participation statutaire au fonctionnement du GIP RECIA / animation du réseau
179 200,00 €
247 839,00 €
131 200,00 €
437 200,00 €
437 200,00 €
437 200,00 €
437 200,00 €
déploiement d'une architecture informatique homogène dans les CFA
infrastructures TIC por CFA, IFSI, ETS (AMO RECIA)
397 700,00 €
200 000,00 €
200 000,00 €
couverture mobile et haut débit (investissement)
886 862,87 €
155 241,00 €
270 431,45 €
-
29 282,91 €
106 865,52 €
TIC et Développement des usages
151 317,37 €
139 086,93 €
90 098,00 €
114 745,15 €
335 312,84 €
256 645,00 €
59 556,00 €
ENT
250 000,00 €
186 750,00 €
plateforme régionale mutualisé
69 895,00 €
59 556,00 €
EPN
151 317,37 €
139 086,93 €
90 098,00 €
114 745,15 €
85 312,84 €
256 645,00 €
59 556,00 €
TOTAL INTERVENTION REGIONALE TIC (A)
6 292 813,65 €
5 862 475,86 €
4 921 860,00 €
4 557 887,93 €
4 562 882,07 €
3 863 889,85 €
2 910 391,52 €
Section Investissement
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Ordi-centre portables 2008
1 684 037,00 €
98 639,00 €
+ rachats fixes 2005 en 2009
5 904,00 €
Ordi-centre portables 2009
1 456 966,00 €
512 613,00 €
Ordi-centre fixes (un marché en 2010 et un second prévu en 2011)
490 541,00 €
Ordi-centre portables 2010
1 930 856,00 €
total investissement :
-
-
-
1 684 037,00 €
1 561 509,00 €
2 934 010,00 €
Section Fonctionnement
aides au rachat
120 000,00 €
136 800,00 €
110 000,00 €
aide au rachat 72500€ ordinateurs
72 100,00 €
AMO ATOS
55 754,00 €
AMO ATOS
42 578,00 €
17 940,00 €
14 113,00 €
AMO ATOS
28 704,00 €
162 178,00 €
69 607,00 €
8 611,00 €
AMO ELERIA
15 309,00 €
Ordi-centre 2005 Fixes
277 295,00 €
180 535,00 €
200 032,00 €
Ordi-centre 2005 Portables
907 602,00 €
2 986 543,00 €
472 644,00 €
ordi-centre portables
661 582,00 €
2 769 805,00 €
2 970 067,00 €
995 090,00 €
6 242,00 €
ordi-centre fixes
46 249,00 €
197 813,00 €
242 824,00 €
221 610,00 €
supplément portable 2005 (sécurinfor)
22 204,00 €
39 504,00 €
48 091,00 €
Ordi-centre fixes maintenance SCC
9 138,00 €
9 877,00 €
Ordi-centre portables 2008 (distribution, maintenance …)
10 445,00 €
37 519,00 €
27 944,00 €
Ordi-centre portables 2009 (distribution, maintenance …)
38 141,00 €
46 990,00 €
Ordi-centre portables 2010 (distribution, maintenance …)
18 880,00 €
total fonctionnement :
963 356,00 €
4 036 451,00 €
3 779 045,00 €
3 767 750,00 €
1 507 905,00 €
243 853,00 €
TOTAL INTERVENTION ORDI-CENTRE (B)
963 356,00 €
4 036 451,00 €
3 779 045,00 €
5 451 787,00 €
3 069 414,00 €
3 177 863,00 €
Université Numérique
125 000,00 €
175 000,00 €
198 500,00 €
265 000,00 €
242 123,00 €
54 682,00 €
CROUS salles multimédia
91 061,00 €
91 061,00 €
Cartes atout centre +Haut débit
209 856,00 €
282 747,00 €
383 396,00 €
274 774,00 €
TOTAL AUTRES INTERVENTIONS REGIONALE TIC (C)
-
125 000,00 €
175 000,00 €
408 356,00 €
638 808,00 €
625 519,00 €
420 517,00 €
TOTAL INTERVENTION REGIONALE TIC + ORDI-CENTRE (A)+(B)+(C)
6 292 813,65 €
6 950 831,86 €
9 133 311,00 €
8 745 288,93 €
10 653 477,07 €
7 558 822,85 €
6 508 771,52 €
Total Général des dépenses réelles du budget régional
797 745 590,89 €
940 953 338,63 €
920 461 033,47 €
1 134 893 849,61 €
1 057 930 539,43 €
Pourcentage du budget TIC dans le budget régional
0,87%
0,97%
0,95%
0,94%
0,71%
NB : le tableau ci-dessus ne comporte pas les subventions aux collectivités et organismes dont la part directement affectée aux TIC par année de paiement n'est pas déterminée. (cf annexes 3 et 4)
CUMUL DES DEPENSES ATTRIBUEES PAR LA REGION A SON ACTION EN FAVEUR DES TIC :
thématique générale + enseignement supérieur et recherche