Le Président
Montpellier, le 18 septembre 2012
lettre recommandée avec A.R.
500 Avenue des Etats du Languedoc - CS 70755 - 34064 Montpellier cedex 2
téléphone : 04 67 20 73 00 - télécopie : 04 67 20 73 49 - courriel : crclr@lr.ccomptes.fr
ROD2 - CHS de Thuir
Référence : 126 / 066024 988 / 1111
Monsieur le Directeur,
Par envoi en date du 10 août 2012, la chambre a porté à votre connaissance son rapport
d’observations définitives concernant la gestion du centre hospitalier spécialisé Léon-Jean Grégory pour
les exercices 2004 et suivants.
Votre réponse a été enregistrée au greffe dans le délai d’un mois prévu par les articles
L. 243-5 et R. 241-17 du code des juridictions financières (CJF).
A l’issue de ce délai, le rapport d’observations définitives retenu par la chambre régionale
des comptes vous est à présent notifié accompagné de votre réponse écrite.
En application des articles L. 243-5, R. 241-17 et R. 241-18 du CJF, l’ensemble devra être
communiqué au conseil de surveillance dès sa plus proche réunion. Il devra notamment faire l’objet d’une
inscription à son ordre du jour, être joint à la convocation adressée à chacun de ses membres et donner
lieu à un débat.
Il vous appartient d’indiquer à la chambre la date de cette réunion.
Après cette date, le document final sera considéré comme un document administratif
communicable aux tiers, dans les conditions fixées par la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 modifiée.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de ma considération distinguée.
Nicolas BRUNNER
Monsieur Philippe BANYOLS
Directeur du Centre hospitalier spécialisé Léon-Jean Grégory
Avenue du Roussillon
BP 22
66301 THUIR CEDEX
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Rapport d’observations définitives : Centre hospitalier spécialisé Léon-Jean Grégory (Thuir - 66)
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Rapport d’observations définitives n° 126/1111 du 18 septembre 2012
CENTRE HOSPITALIER SPÉCIALISÉ DE THUIR
Exercices 2004 et suivants
S
O
M
M
A
I
R
E
1.
PRESENTATION DE L’ETABLISSEMENT
............................................................................................
4
1.1.
Le cadre général
...............................................................................................................................
4
1.1.1.
Les structures départementales
.............................................................................................
5
1.1.2.
Les structures régionales
.......................................................................................................
6
1.2.
Les contraintes qui pèsent sur le CHS
.............................................................................................
7
1.2.1. Le contexte local
....................................................................................................................
7
1.2.2. La contrainte liée au financement de la psychiatrie
...............................................................
8
2. ANALYSE FINANCIERE
..........................................................................................................................
9
2.1.
Situation budgétaire
..........................................................................................................................
9
2.1.1. Prise en compte de la réforme dotations et subventions
.......................................................
9
2.1.2. Les charges et les produits
..................................................................................................
10
2.2.
Les valeurs bilancielles
...................................................................................................................
11
2.2.1. Le fonds de roulement
..........................................................................................................
11
2.2.2. La capacité d’autofinancement
............................................................................................
11
2.3.
La dette
...........................................................................................................................................
12
3.
LA POLITIQUE D’INVESTISSEMENT
..................................................................................................
13
3.1.
Le bilan et les perspectives annoncées
.........................................................................................
13
3.1.1. La période 2004-2006 et le projet d’établissement 2007-2011
............................................
13
3.1.2. Le plan global de financement
.............................................................................................
15
4.
ORGANISATION TERRITORIALE, ACCUEIL ET ACTIVITES
............................................................
17
4.1.
Le découpage géographique
..........................................................................................................
17
4.1.1. La psychiatrie générale adulte
.............................................................................................
17
4.1.2. La psychiatrie infanto-juvénile
..............................................................................................
17
4.2.
Les capacités d’accueil
...................................................................................................................
18
4.3.
L’activité
..........................................................................................................................................
19
4.3.1. L’activité hospitalière
............................................................................................................
19
4.3.2. File active et autres mesures d’activité
................................................................................
20
4.3.3. Les structures spécifiques
....................................................................................................
23
5.
LE PERSONNEL
...................................................................................................................................
24
5.1.
Le personnel non médical
..............................................................................................................
24
5.2.
Le personnel médical
.....................................................................................................................
25
5.3.
Les comptes épargne-temps
..........................................................................................................
25
6.
LA PHARMACIE
....................................................................................................................................
26
7.
REGIES ET BANQUE DES MALADES
................................................................................................
27
7.1.
Fonctionnement de la banque des malades
..................................................................................
27
LISTE DES ABREVIATIONS UTILISEES
..................................................................................................
28
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SYNTHESE
1.
La chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon a vérifié les comptes et
examiné la gestion du centre hospitalier spécialisé Jean-Léon Grégory pour les exercices 2004 et
suivants.
2.
L’hôpital spécialisé Léon-Jean Grégory, établissement public départemental, a été créé
en 1971 par le président du conseil général qui a donné son nom à l’établissement. Constitué de 74
bâtiments répartis en plusieurs lieux du département, il occupe une place centrale dans le dispositif de
soins en santé mentale dans le département des Pyrénées-Orientales, avec une position de quasi-
monopole et notamment en matière d’hospitalisation compète.
3.
Le cadre de son activité est à la fois départemental et régional. Le centre hospitalier est
en charge d’une résidence d’accueil, en concertation avec une association, gérée par une équipe mobile
de réhabilitation psychosociale. Il a la responsabilité de deux unités spécifiques, un module d’accueil et
d’orientation (MAO), chargé du suivi des populations précaires et un centre de soins et de suivi destiné
aux toxicomanes, le CSAPA (centre de soin, d’accompagnement et de prévention en addictologie),
conformément à la loi du 2 janvier 2002 et aux décrets du 14 mai 2007 et 24 janvier 2008. Les structures
régionales sont le SMPR, centre destiné à la prise en charge des détenus de la zone pénitentiaire
(Perpignan, Montpellier, Carcassonne, Mende, Nîmes et Béziers). Le dispositif de soins pour les auteurs
de violences sexuelles (DSAV) est partie intégrante du RASV LR, en concertation avec le centre de
ressources de Montpellier (CRIAVS) à destination des détenus, auteurs d’actes de violences sexuelles.
4.
Le département des Pyrénées-Orientales, considéré comme le département le plus
pauvre de France, fait peser sur le centre hospitalier des contraintes spécifiques liées à la précarité
(toxicomanie, suicide, etc.) et une répartition de la population essentiellement dans les zones littorales qui
complique la mise en oeuvre d’une prise en charge globale sur l’ensemble du territoire.
5.
Le vieillissement de la population conduit le centre hospitalier à une démultiplication de
son action, en l’absence de lits en géronto-psychiatrie.
6.
La situation budgétaire de l’établissement, après deux années d’un résultat déficitaire
est pratiquement à l’équilibre en 2010. Sur la période 2006-2010, les charges ont progressé légèrement
plus vite que les produits. En réalité, la structure financière de l’hôpital a été modifiée à compter de 2009,
en raison du démarrage de la reconstruction prévue depuis 1999 où furent mis à jour des problèmes de
chaînage des toits terrasses. L’hôpital a, dans un premier temps, puisé dans ses ressources pour le
financement des travaux se traduisant par une dégradation du fonds de roulement (- 11 165 K€ en 2010).
La dette en 2010 s’élève seulement à 1 664 120 €.
7.
Sur la période 2004-2006, les investissements sont financés par les fonds propres de
l’établissement qui bénéficie par ailleurs de crédits du plan santé mentale et du plan hôpital 2007, lui
permettant de transférer 25 lits sur le site de Perpignan, l’ouverture d’appartements thérapeutiques et de
structures extrahospitalières sur l’ensemble du territoire, l’ouverture de centres de gestion de crise et
d’urgences à Perpignan (CAC 48 en 2004). En cohérence avec les objectifs formulés par le schéma
régional d’organisation sanitaire de 3
ème
génération (SROS) et le projet d’établissement, le CHS s’engage
dans une politique d’investissement très importante, traduite dans le plan global de financement validé
par l’Agence régionale de santé (ARS) le 3 mars 2011, avec un montant d’emprunt de 36 millions
d’euros.
8.
Avec 255 lits d’hospitalisation complète, il assure 100 % des hospitalisations dans le
département. Il dispose de 191 places à temps partiel auxquelles s’ajoutent 27 places d’hospitalisations à
domicile, 16 places d’accueil familial thérapeutiques et 12 places d’ateliers thérapeutiques.
9.
L’établissement dispose d’un panel très diversifié de structures, telles que centres
médico-psychiatriques (CMP au nombre de 12), centres d’accueil thérapeutiques à temps partiel,
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hôpitaux de jour (une dizaine) et de nuit, équipes mobiles de réadaptation ou de géronto-psychiatrie, etc.
dont l’activité se mesure en consultations, cures, traitements ou séances. Elle se calcule également en
« venues ». Outre ses propres services, l’hôpital agit pour le compte de tiers et notamment dans une
vingtaine d’établissements dédiés aux personnes âgées. Le nombre de patients vus en psychiatrie adulte
a augmenté de 11,36 % et de 25 % pour la pédopsychiatrie (enfants et adolescents). Entre 2008 et 2010,
les actes sont passés de 111 262 à 129 153. Par ailleurs, si l’on assiste à une diminution de
l’hospitalisation complète et de la durée de séjour au profit de la prise en charge ambulatoire, le nombre
de patients hospitalisés depuis plus d’un an a fortement augmenté passant de 27 en 2007 à 238 en 2010.
Les hospitalisations sans consentement représentent près de 60 % des hospitalisations. Toutefois, les
différentes statistiques d’activité produites par l’établissement ne sont pas cohérentes entre elles.
10.
Au 31 décembre 2010, l’effectif du personnel médical est de 71 praticiens (64,4
équivalent temps plein) dont 57 psychiatres. La classe d’âge 50-59 représente plus de 50 %, et 25 %
seulement des médecins ont moins de 45 ans. De 2015 à 2020, ce sont 37 praticiens (73 % sont des
psychiatres) qui doivent partir à la retraite ce qui génère deux handicaps : les difficultés de recrutement
face à la pénurie de psychiatres et le gonflement des comptes épargne-temps pour lesquels l’hôpital n’a
pas prévu les provisions suffisantes.
11.
La pharmacie de l’hôpital présente des garanties de sécurité satisfaisantes, tant du
point de vue physique (lieu sécurisé) que de la dispensation, la gestion et le stockage des médicaments
par la mise en place de matériels informatisés. Ce système a également permis la réduction des coûts.
Toutefois, l’hôpital souhaite créer un groupement de coopération sanitaire, avec un matériel plus élaboré
mais très cher, avec des partenaires publics et privés à l’horizon 2013.
12.
L’hôpital assure la tutelle de 80 patients sur le département dont 69 hospitalisés à Thuir.
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Aux termes de l’article L. 211-8 du code des juridictions financières « l’examen de la gestion
porte sur la régularité des actes de gestion, sur l’économie des moyens mis en oeuvre et sur l’évaluation
des résultats atteints par rapport aux objectifs de l’assemblée délibérante ou de l’organe délibérant.
L’opportunité de ces objectifs ne peut faire l’objet d’observations ».
La chambre régionale des comptes a examiné la gestion du centre hospitalier spécialisé de
Thuir pour les exercices 2004 et suivants.
1. PRESENTATION DE L’ETABLISSEMENT
1.1. Le cadre général
Le centre hospitalier Léon-Jean Grégory de Thuir est un établissement public départemental
de santé, spécialisé en psychiatrie. Il a été créé en 1971 à l’initiative du sénateur maire, président du
conseil général, Léon-Jean Grégory, qui a donné son nom à l’hôpital.
L’établissement est installé un peu à l’écart de la ville de Thuir et constitué de 74 bâtiments,
dont 34 (33 439 m
2
de plancher) sur le site de Thuir – des pavillons de petite taille disséminés sur un site
de 32 hectares et 40 bâtiments (10 389 m
2
) installés en des lieux divers sur le département des
Pyrénées-Orientales et notamment à Perpignan (polyclinique de 25 lits, hôpital de jour, adolescents et
jeunes adultes).
La découverte en 1999 d’une insuffisance de ferraillages dans les toitures-terrasses a justifié
la décision de reconstruire intégralement l’hôpital, décision qui ne se concrétisera que ces dernières
années. Une première tranche de travaux est terminée. Deux opérations majeures sont programmées,
l’une à Thuir, l’autre à Perpignan.
L’hôpital est le seul établissement public à dispenser des soins en psychiatrie, mais les
cliniques privées spécialistes du domaine implantées dans le département des Pyrénées-Orientales sont
peu nombreuses (6) et coopèrent d’ailleurs avec le CHS. Il n’existe que deux hôpitaux publics
généralistes, l’hôpital Saint-Jean à Perpignan et un hôpital local à Prades, sans lits de psychiatrie
autorisés.
Sur le plan logistique, l’hôpital gère une cuisine qui produit en moyenne 900 repas par jour
365 jours par an, une blanchisserie (726 kg/jour), un garage et un parc automobile de 97 véhicules et un
magasin que l’hôpital projette de transformer en magasin central, avec la mise en oeuvre d’une démarche
qualité et la signature d’une charte de bon fonctionnement par les services logistiques. Une visite
d’accréditation en 2002 et des audits externes (AUDIXTIL notamment pour le linge) ont renforcé cette
démarche. Un groupe de travail s’occupe du traitement des déchets, des transports et du garage.
Une cellule est en charge des marchés publics. En matière de médicaments l’hôpital a
adhéré à un groupement d’achat.
Le centre hospitalier Léon-Jean Grégory a mis en place un groupe de travail, rattaché à la
direction des finances, chargé du contrôle de gestion, avec la mise en place d’outils dans le pilotage
aussi bien administratif (tableaux de bord mensuels des dépenses par services), que médical ou socio-
médical. Chaque entité produit un bilan d’activité annuel.
Enfin, toujours par le truchement du contrôle de gestion, le centre hospitalier a préparé le
passage éventuel à la VAP (valorisation à l’activité psychiatrique) des fiches patients et participe
activement au RIM Psy (PMSI psychiatrie).
L’organisation des soins est fondée sur six secteurs de psychiatrie générale (le secteur 6
n’existe que depuis octobre 2004) avec 6 pôles dont les périmètres géographiques ne coïncident pas
avec ceux des secteurs, un pôle interdisciplinaire et deux inter-secteurs de psychiatrie infanto-juvénile,
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secteurs dans lesquels se côtoient centres médico-psychologiques (CMP), CATTP, hôpitaux de jour,
accueil familial thérapeutique (AFT) ces dernières étant, en pédopsychiatrie, des assistantes maternelles.
1.1.1. Les structures départementales
Le CHS de Thuir a la responsabilité d’une cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP),
activée par le SAMU mais dont le médecin psychiatre de l’hôpital vient d’être nommé coordonnateur et
médecin référent par arrêté du préfet en date du 8 avril 2011.
Existent également un centre d’urgence et de crise 48 heures (CAC 48) ouvert en 2004 et
installé dans les locaux du CH de Perpignan avec une capacité de 10 lits. Une équipe mobile de géronto-
psychiatrie créée en 2008 travaille en lien avec la clinique du Roussillon (qui dispose de 25 lits de
géronto-psychiatrie) et les EPHAD du département. Une équipe mobile de réadaptation psycho-sociale
qui intervient dans le cadre d’une résidence accueil, l’EMPRS (équipe mobile psychiatrique de
réhabilitation psycho-sociale), a vu le jour en 2008.
L’EMPRS
: la résidence accueil est un projet d’hébergement pérenne qui s’adresse à des
personnes souffrant de troubles psychiques chroniques entraînant un handicap et un désagrément social
conduisant à une précarisation du logement et à des difficultés de maintien dans le dispositif de soins
sectoriel, pour l’essentiel des patients souffrant de schizophrénie et majoritairement des hommes.
L’ACAL (Association catalane d’actions et de liaisons) et l’EMPRS travaillent ensemble à la
construction du projet de vie et à l’accompagnement des bénéficiaires, afin de faire face à une activité en
augmentation et assurer une présence soignante 7/7 jours, 365 j/an. En 2010, ce sont 30 lits qui sont
ouverts.
Le CHS dispose également de deux unités spécifiques, l’une destinée aux toxicomanes
(CSAPA) et un module d’accueil et d’orientation (MAO). Le module d’accueil et d’orientation est une des
premières équipes mobiles de psychiatrie précarité mise en place avant la circulaire DHOS 2005 -521 du
23 novembre 2005, le module d’accueil et d’orientation ayant été créé en 1998.
Le MAO
: ce module est né de la coopération entre le CHS de Thuir, la cellule d’appui -
santé (DDASS) et le conseil général des Pyrénées-Orientales qui fournit d’ailleurs les locaux, téléphones
et téléphones portables, et participe directement au dispositif avec ses équipes sanitaires et sociales.
Le MAO permet une évaluation des problèmes de santé chez les sujets en situation de
précarité, en rupture, en errance ou « en voyage pathologique » sur le plan psychiatrique mais également
somatique. Rattaché au pôle 4, il constitue une unité fonctionnelle intersectorielle. L’équipe est composée
d’un médecin psychiatre, d’un psychologue conjointement rémunéré par le CHS et le conseil général, de
trois infirmières et d’une assistante sociale « Pass ».
Ses activités se déroulent dans les locaux du conseil général, dans la rue, les CHRS et dans
les lieux d’accueil qui en font la demande, dans plusieurs communes du département (Perpignan, Céret,
Banyuls, etc.), à la Croix Rouge aussi bien qu’au Secours populaire ou à la communauté d’Emmaüs.
Pour ce faire, le CHS de Thuir dispose de plusieurs partenaires parmi lesquels on compte
plusieurs associations, deux cliniques privées, les pompiers, le commissariat de police et la gendarmerie.
Le CSAPA
: depuis le 1
er
janvier 2003, les centres spécialisés de soins aux toxicomanes
relèvent de la loi du 2 janvier 2002 et sont financés par la sécurité sociale. Les décrets du 14 mai 2007 et
du 24 janvier 2008 ont transformé ces centres en centres de soins, d’accompagnement et de prévention
en addictologie (CSAPA). Outre Perpignan, des consultations sont organisées à Céret et, devant leurs
succès, l’hôpital envisage d’élargir son intervention dans d’autres communes et notamment à Elne,
Rivesaltes, etc.
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L’activité du CSAPA se décompose en trois types de prises en charge :
x
le centre spécialisé de soins aux toxicomanes : prise en charge médico-psychologique et
socio-éducative, accueil, orientation et soutien aux familles ;
x
le centre de dispensation de la méthadone : le traitement de substitution s’intègre dans un
processus global d’accompagnement, de suivi et de réinsertion ;
x
le centre thérapeutique résidentiel qui prend en charge les patients volontaires et propose
9 lits d’hébergement collectif à Toulouges et 1 chambre à Perpignan.
L’hôpital Léon-Jean Grégory, outre ses missions traditionnelles, joue un rôle non négligeable
sur le plan régional avec la gestion de structures en direction de populations cibles.
1.1.2. Les structures régionales
Le SMPR
: il s’agit d’un service destiné aux détenus ouvert en 1991 et implanté au centre
pénitentiaire de Perpignan afin de répondre aux besoins de santé des détenus de la région pénitentiaire
(décret du 14 mars 1986). Sont concernées les maisons d’arrêt de Mende, Carcassonne, Nîmes, Béziers,
Perpignan et Montpellier. Cette mission s’effectue en coopération avec les psychiatres intervenant dans
les unités de soins et de consultations en ambulatoire (UCSA) de la région.
Le décret du 14 mars 2006 fixe comme objectifs aux SMPR, outre la prévention et les soins,
le suivi de la population post pénale (articles 11 et 12) et la lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie
(article 11) en collaboration avec les personnes morales de droit public ou privé habilitées par le
représentant de l’Etat.
Le SMPR dispose de 13 places d’hospitalisation à temps partiel en intra carcéral (3 cellules
à un lit, 3 cellules à 2 lits, 1 cellule a 4 lits), une salle polyvalente et 9 bureaux médicaux ou
paramédicaux.
L’hospitalisation ne concerne que les détenus hommes majeurs, exceptionnellement les
mineurs. La consultation pour les femmes se déroule dans l’établissement pénitentiaire. Les admissions
se font sur demande d’un psychiatre du SMPR ou d’un médecin intervenant dans une UCSA avec
l’accord d’un psychiatre du SMPR, à la condition que la pathologie soit compatible avec l’hospitalisation
de jour, en l’absence de soins nocturnes. Cette admission exige le consentement du détenu.
Du reste, chaque détenu à son arrivée en prison bénéficie d’une consultation auprès d’un
psychiatre de Léon-Jean Grégory afin d’assurer, notamment, un dépistage précoce des éventuelles
pathologies mentales. Le personnel du CHS assure également un soutien à l’élaboration des projets de
sortie (hébergement, insertion professionnelle, etc.).
Le suivi extra carcéral s’effectue au travers d’un CMP à Perpignan. Toutefois, les locaux du
CMP sont partagés avec les équipes du centre de méthadone, de thérapies familiales et même une
consultation de gastro-entérologie, ce qui ne va pas sans poser des problèmes, y compris des problèmes
de surface disponible face au développement des suivis du DSAV (dispositif de soins pour les auteurs de
violences sexuelles), l’augmentation des rencontres et l’offre de formation dans ce domaine.
Le DSAV :
Le dispositif de soins pour les auteurs de violences sexuelles est une émanation
du SMPR, certains soignants du SMPR ayant participé à des actions de recherche et contribué à la
création d’une association – ARTASS – (Association de recherche pour le traitement des auteurs
d’agressions sexuelles). Ayant acquis une certaine compétence dans ce domaine, cette équipe est
devenue depuis un an une unité fonctionnelle. L’effectif a augmenté et les missions se sont diversifiées.
Le DSAV fait partie d’un réseau pilote instauré en Languedoc-Roussillon, devenu le
RASV LR qui associe le CRIAVS de Montpellier (centre ressource) et le DASV de Perpignan, qui outre
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les soins, assure un travail de recherche et de formation destinée aux médecins généralistes, aux
usagers et aux familles.
Outre l’activité de soins, le CHS a une activité de recherche. Il dispose d’un laboratoire
d’électrophysiologie reconnu.
Par ailleurs, l’hôpital connaît des contraintes qui lui sont spécifiques en raison de sa situation
frontalière et des contraintes liées au mode de financement de la psychiatrie.
1.2.
Les contraintes qui pèsent sur le CHS
Elles sont de trois ordres : l’une liée à son territoire d’intervention et les deux autres propres
au secteur psychiatrique.
1.2.1. Le contexte local
Le département des Pyrénées-Orientales a une population au dernier recensement de 2008
de 441 387 personnes. A l’instar de la population languedocienne, les habitants des Pyrénées-Orientales
se caractérisent par un vieillissement, qui, selon les données INSEE, s’aggrave.
Par ailleurs, la population est relativement précaire avec un taux de chômage important (plus
de 12 %) et des revenus provenant essentiellement des pensions de retraite et des aides sociales. La
dépendance de ces personnes et leur prise en charge au niveau médical et surtout psychiatrique sera
donc un véritable enjeu.
Le centre hospitalier Léon-Jean Grégory ne dispose pas de lit spécifique en géronto-
psychiatrie. Mais les compétences et le savoir-faire de l’hôpital sont sollicités par de nombreuses
maisons de retraites et autres institutions chargées de la prise en charge des personnes âgées,
sollicitations qui devraient suivre la courbe de vieillissement de la population.
Afin de répondre à des besoins spécifiques, l’hôpital a posé très récemment sa candidature
pour l’ouverture d’une Maison d’autonomie et d’intégration des malades d’Alzheimer (MAIA).
Selon les données de l’INSEE, tant pour le logement que pour les revenus, le département
des Pyrénées-Orientales, considéré comme un des départements les plus pauvres de France, conjugue
les handicaps au pluriel. Le CHS se trouve confronté, par exemple à Perpignan, à des situations
extrêmes sur un même secteur d’activité avec des populations où le taux de chômage est de 6 %
coexistant avec d’autres dont le taux de chômage excède les 34 %.
Reflet de cette situation, le taux de mortalité par suicide, pour les hommes comme pour les
femmes, dépasse de plusieurs points les taux de ses voisins. Or, dans le SROS de troisième génération,
l’ARS a fixé comme objectif la prévention et la lutte contre le suicide. Il faut ajouter que le revenu moyen
des ménages en activité et même l’espérance de vie sont inférieurs à ceux des départements voisins.
Du reste, une enquête menée auprès des maires de France sur l’évaluation des besoins de
santé de la population, menée en octobre 2010, révèle que la santé mentale et les addictions arrivent
largement en tête des préoccupations des élus des Pyrénées-Orientales.
Autre caractéristique du département à laquelle se heurte le CHS de Thuir : le regroupement
de la population dans les villes du littoral et notamment autour de Perpignan, rendant peut-être plus
complexe la mise en oeuvre d’une couverture efficiente de l’ensemble du territoire.
Enfin, indépendamment de la structure socio-démographique du département, le CHS de
Thuir ne dispose pas de soins de suite et est pleinement engagé dans les objectifs de diminution de
l’hospitalisation complète.
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Tout se déroule comme si l’hôpital était producteur de soins pour le compte d’autrui. Le
développement des alternatives à l’hospitalisation, en tout point bénéfique pour les patients, a amoindri
indirectement ses ressources (perte des forfaits journaliers…).
Or, sur le département de nombreuses structures se sont créées afin d’assurer les soins de
suite. D’anciennes cliniques privées ont pu se transformer en associations loi 1901, pour l’ouverture de
maisons d’accueil spécialisées (MAS) ou de foyers d’accueil médicalisés (FAM), financés par l’assurance
maladie. Le CHS n’a ainsi pu obtenir l’autorisation d’en ouvrir lui-même.
1.2.2. La contrainte liée au financement de la psychiatrie
a) Les relations faussées entre tarification à l’activité et financement global
Les hôpitaux psychiatriques perçoivent la dotation annuelle de financement et les forfaits
journaliers entre autres (les tarifs sont arrêtés par l’ARS et diffèrent d’un établissement à l’autre et d’un
type de patient à l’autre, le prix de journée d’un enfant étant parfois le double de celui d’un adulte).
Néanmoins certaines activités liées aux sollicitations que subissent les hôpitaux psychiatriques mobilisent
des moyens humains et logistiques qui ont un coût que ne reflètent qu’imparfaitement les dotations
attribuées.
Les actes des centres d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) ne sont pas tarifés.
Or, ces structures ont une activité en fort développement. En 2009, ils ont reçu 900 patients et produit
23 000 actes.
L’établissement souligne son engagement dans le projet de valorisation de l’activité en
psychiatrie (VAP), dans le déploiement du dossier patient informatisé (DPI). L'hôpital participe également
au groupe de travail régional sur le contrôle de gestion appliqué à la psychiatrie.
b)
« L’habeas corpus » au sein de la contrainte
Le développement du droit de la personne, sans doute sous l’influence du droit européen, a
conduit le conseil constitutionnel à ses décisions de 2010, intégrées à la loi du 5 juillet 2011, relative aux
soins psychiatriques. En modifiant les conditions d’hospitalisation sans consentement, la loi a
singulièrement compliqué les procédures de protection du patient au coeur de la contrainte qui lui est
imposée.
La présentation des patients au juge des libertés, dans un délai de 15 jours maximum, la
sécurisation du diagnostic par au moins deux psychiatres différents, la transparence des actes par des
notifications successives (5 au moins en 10 jours, adressées à chaque fois aux patients, aux familles, aux
autorités de tutelle) après l’admission, se traduisent pour le CHS de Thuir, comme pour tous les
établissements de même nature, à une modification complète de l’organisation du travail.
Trois audiences par semaine sont réalisées : deux au CHS de Thuir, une à Perpignan.
L’hôpital a été amené à créer une salle d’audience dans ses locaux (40 000 €) et une salle pour les
avocats, à mobiliser du personnel soignant (certificat de 24h, de 72h, entre le 5
ème
et le 8
ème
jour,
organisation du collège soignant, nécessité de donner des avis conjoints et la saisine d’un 2
ème
psychiatre
en cas de refus d’un programme de soins par le préfet, l’accompagnement et les réunions de
coordination, et du personnel administratif pour gérer les admissions de cette nature auxquels s’ajoutent
les transports de malades ou de détenus concernés par la procédure).
Le CHS de Thuir a estimé le surcroît de travail à 100 heures sur le mois d’août (3 ETP) par
ambulance.
Entre le 5 août et le 2 décembre 2011, 218 audiences de présentation ont été organisées,
une moyenne de 12 accompagnements par semaine.
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ROD2 -
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Rapport d’observations définitives : Centre hospitalier spécialisé Léon-Jean Grégory (Thuir - 66)
ROD2 - CHS de Thuir
Le compte 102 - « Apports », n’a pas été mouvementé depuis 2004, il n’y a pas eu de
subventions spécifiques ou globalisées portées à ce compte. Le solde est de 2 693 969 €.
La nouvelle réforme hospitalière initiée avec l’ordonnance n° 2005-406 du 2 mai 2005
simplifiant le régime juridique des établissements de santé, puis la mise en place de l’EPRD, ont impliqué
un changement de culture : d’une logique de demande de moyens financiers à la tutelle, s’est substituée
une logique de résultat, dont l’établissement est responsable.
2.1.2. Les charges et les produits
Le budget du centre hospitalier de Thuir est composé d’un budget général H et d’un budget
annexe P toxicomanie correspondant au budget de l’inter secteur de toxicomanie – centre de soins
spécialisé aux toxicomanes – (CSAPA), centre thérapeutique résidentiel (CTR), centre de dispensation
de la méthadone (CDM).
En ce qui concerne le budget annexe, les produits proviennent pour l’essentiel de la dotation
annuelle de financement des soins 1 526 K€ en 2009, 1 860 K€ en 2010. Au cours de cette année, les
autres produits se sont élevés à 69 318 € dont 55 000 € de subvention MILDT (Mission interministérielle
de lutte contre la drogue et la toxicomanie), cette dotation destinée à assurer le suivi des détenus
toxicomanes, devant à terme être intégrée à la DAF.
Ce budget ne s’est équilibré en 2006 et 2007 que par des reprises sur excédent antérieur ou
provisions. En 2008, faute de réserve disponible, l’équilibre n’a pu être réalisé (- 29 872 €).
En 2008, l’exécution du budget principal laisse apparaître un dépassement de 7 % pour les
charges de personnel, avec des recettes globalement conformes, alors que le budget toxicomanie
connaît un dépassement plus marqué pour les mêmes charges (plus de 28 %).
Pour l’essentiel, les charges de l’inter secteur de toxicomanie sont constituées par ces
dépenses qui s’élèvent en 2010 à 1 407 K€ et pour lesquelles l’établissement a obtenu une dotation
exceptionnelle de 50 000 €.
Toutefois, la situation s’améliore même si les charges ont fortement progressé entre 2009 et
2010 en raison de la mise en place d’une dotation aux provisions en vue d’une relocalisation future.
Sur le budget principal on note, comme indiqué précédemment, l’absence de provisions
règlementées jusqu’en 2006, signe d’une sous-évaluation des risques : elles sont cependant passées de
2 418 K€ en 2006, à 7 409 K€ en 2009 et 9 224 K€ en 2010.
Entre 2007 et 2010, les charges d’exploitation ont progressé de 7 % passant de 50,5 à
54,1 M€. Parallèlement sur la période, la progression des charges de personnel a été de 8,4 %,
progression liée pour l’essentiel au personnel médical qui représente 15 % de ces charges (recrutement
de praticiens à temps plein et à temps partiel sur des postes vacants). En 2010 les charges de personnel
s’élèvent à 38 413 810 € hors charges.
Les charges à caractère médical sont stables sur la période, les produits pharmaceutiques
ayant même diminué entre 2009 et 2010 alors que le nombre de patients traités a augmenté de 2,5 % et
que de nouvelles molécules innovantes mais onéreuses ont été prescrites.
Les produits d’exploitation entre 2007 et 2010 ont progressé de 6,6 % soit une progression
légèrement inférieure à celle des charges.
Outre la dotation annuelle de financement, les produits de l’activité hospitalière, entre 2007
et 2010, passent de 1 307 750 € à 1 683 466 €. A cet égard, la tarification en hospitalisation complète
représente l’essentiel de cette progression de 25 %, en raison d’une diminution des prises en charges à
100 % par l’assurance maladie et d’une augmentation du forfait journalier qui passe de 12 à 13,50 €.
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Rapport d’observations définitives : Centre hospitalier spécialisé Léon-Jean Grégory (Thuir - 66)
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Le résultat comptable net 2010 est à l’équilibre et marque une nette amélioration de la
situation, les années 2008 et 2009 s’étant soldées respectivement par des déficits de - 54 000 € et
- 72 000 €.
2.2. Les valeurs bilancielles
2.2.1. Le fonds de roulement
La structure financière de l’établissement a été modifiée à compter de 2009, en raison du
démarrage de l’opération de reconstruction de l’établissement qui a puisé dans ses ressources pour le
financement des travaux.
Le fonds de roulement net global (FRNG) diminue en conséquence de 4 346 000 € entre
2006 et 2010. En fin d’exercice, il correspond à 45 jours de dépenses courantes, ce qui le situe au-
dessus de la moyenne des établissements de sa catégorie (36 jours).
En K€
2006
2007
2008
2009
2010
FRNG
5 943
7 608
8 905
6 220
1 597
BFR
2 254
1 511
1 467
2 417
1 399
TRESORERIE NETTE
3 689
6 096
7 438
3 804
198
Fin 2009, le besoin en fonds de roulement (BFR) équivalait à 17 jours alors qu’en 2008 il
était de 10 jours, la médiane étant à 4. La cause de cette détérioration serait conjoncturelle selon le
comptable : un retard de facturation sur la fin de l’année a retardé l’émission des titres en début d’année
et par conséquent différé les encaissements ; les dettes quant à elles, ont été mandatées et payées sur
2009 au lieu de 2008 et des recettes sur des comptes d’attente n’ont pas régularisées.
Le BFR est positif, ce qui traduit un excédent des créances à court terme, sur les dettes
d’exploitation, mais c’est aussi l’image à un moment donné entre la vitesse de décaissement de ces
dettes et la vitesse de recouvrement des créances.
2.2.2. La capacité d’autofinancement
Sur la période 2004-2010, la dotation annuelle de financement représente environ 93 % des
produits bruts d’exploitation. Sa progression explique l’essentiel de l’excédent brut d’exploitation qui est
très vite consommé par les charges de personnel en augmentation constante, ainsi que les charges
fiscales.
Evolution de la CAF
2006
2007
2008
2009
2010
Résultat de l’exercice
11 638
131 633
- 53 811
-72 382
30 892
+ Dotations aux amortissements et provisions
2 527 162
3 035 184
3 532 464
3 491 710
3 504 749
- produits des cessions d’actifs
104
8 533
9 608
- reprises sur amortissements et provisions
63 079
70 000
101 917
30 000
367 000
CAF
2 475 721
3 096 713
3 368 202
3 379 719
3 168 641
2006, année où l’étiage de la CAF était plus bas, verra l’achat du bâtiment de l’hôpital de
jour de Rivesaltes pour 280 000 €, les travaux de réaménagement des admissions pour 183 864 €, le
CATTP de Céret pour 105 890 €, les travaux du CMP d’Elne pour 101 083 €.
Le niveau de provisions que l’établissement a assuré est conforme au plan global de
financement pluriannuel validé par l’ARS en mars 2011, soit 2 189 030 € (1 815 K€, pour le
préfinancement de la reconstruction de l’hôpital et 224 K€, relocalisation du CSAPA).
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2.3. La dette
2006
2007
2008
2009
2010
Remboursement d’emprunts
150 599
85 871
90 654
96 025
101 405
+ Intérêts des emprunts
50 043
47 664
48 950
33 910
22 117
Annuité de la dette
200 642
133 535
139 604
129 936
123 522
Emprunts nouveaux
300
1 001 500
Encours de la dette
1 036 277
950 706
860 051
764 025
1 664 120
Au 31 décembre 2010, la dette s’élève à 1 664 120 €.
En septembre 2010, l’établissement a lancé un appel d’offres pour emprunter 5 millions
d’euros (Caisse d’épargne / BEI).
En décembre 2010, 1 million d’euros a été mobilisé pour faire face aux dépenses
d’investissement. Par ailleurs, l’établissement s’est engagé, dans le cadre de sa reconstruction attendue
depuis 1999, dans des opérations d’emprunts de plus de 30 millions d’euros d’ici 2015.
De 2006 à 2008, les investissements ont été assurés par la capacité d’autofinancement,
avec au surplus une politique de désendettement active. L’endettement est resté très faible jusque-là.
Avec la phase active de reconstruction, les emprunts vont commencer à peser. On pourrait
craindre que l’établissement soit confronté à des difficultés qui vont limiter son autonomie financière : les
préfinancements accordés pour la reconstruction enregistrés en provisions sont temporaires et lorsque
les intérêts d’emprunts et les amortissements de la reconstruction vont devoir être pris en compte, les
provisions risquent de fondre progressivement pour faire face aux frais financiers des nouveaux
emprunts. Les fonds propres et les réserves ne sont pas sans limites. Tous ces éléments pourraient
induire une situation fragilisée à moyen terme.
Toutefois, la Mission d’expertise économique et financière (MEEF), saisie par l’ARS sur le
plan global de financement, a produit un rapport le 15 juillet 2010 qui a abouti à la validation de ce plan
pour un programme d’investissement théorique de 43,3 millions d’euros avec une hypothèse d’emprunt
au taux de 4,5 % répartis entre la reconstruction de l’hôpital et la relocalisation du CSAPA (voir tableau
infra et politique d’investissement).
La MEEF a envisagé neuf scénarios différents selon lesquels, en tout état de cause, la
capacité d’autofinancement couvre le remboursement de l’annuité en capital, et selon les cas de figure,
l’amortissement des emprunts représenterait entre 35,8 % et 56,8 % de la CAF en 2014.
Au prix de légères modifications, suite à l’expertise de la MEEF, le plan global pluriannuel de
financement, approuvé par l’ARS, donne les indications nécessaires en termes d’objectifs et de moyens.
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3. LA POLITIQUE D’INVESTISSEMENT
3.1.
Le bilan et les perspectives annoncées
3.1.1. La période 2004-2006 et le projet d’établissement 2007-2011
Le PRISM
, déclinaison régionale du plan de santé mentale pour la période 2006-2010, en
accompagnement de la mise en oeuvre des SROS de troisième génération a retenu 18 opérations
d’investissement sur le Languedoc-Roussillon pour 12 établissements publics et privés.
Les opérations concernant le centre hospitalier de Thuir ont été financées à hauteur de
16 millions d'euros, dont 11 millions d'aides consacrés à la deuxième tranche de reconstruction de quatre
unités sectorisées adultes de 20 à 24 lits.
La première partie des travaux avait été financée par le plan hôpital 2007. Quarante-et-un
lits de cet hôpital (sur près de 230) ont été transférés sur le site du centre hospitalier de Perpignan avec
huit lits de jeunes adultes et vingt-cinq lits de polyclinique médico-psychologique. Un hôpital de jour de
sept places pour adolescents est également inclus dans l'opération.
Jusqu’à l’élaboration du projet d’établissement, le centre hospitalier s’est attaché à
développer des structures extrahospitalières et extra-muros avec le regroupement des structures de
Prades, l’ouverture d’appartements thérapeutiques ou d’appartements relais (Céret, Perpignan, Argelès),
la réinstallation du CMP / hôpital de jour à Elne, cela afin de rendre crédible une réponse généraliste de
proximité face à la pénurie de structures dans le domaine de la pédopsychiatrie et afin de résoudre les
problèmes d’engorgement des unités d’admission hospitalières en raison précisément de l’absence de
structures médico-sociales, engorgement qui s’accompagne d’un blocage des sorties des patients
chroniques.
En appartements thérapeutiques, le nombre de places est passé de 11 en 2005 à 18 en fin
2006.
Outre les achats et travaux effectués en 2004 et 2005 évoqués précédemment, le projet
d’établissement 2007-2011, approuvé par l’ARH et le conseil d’administration (loi du 31 juillet 1991 et loi
de modernisation du 17 janvier 2002 incluant un volet de politique sociale) définit les conditions de mise
en oeuvre des orientations stratégiques de l’établissement, tant en matière d’investissement que de soins.
Il permet d’établir un premier bilan des opérations réalisées et dicte l’avenir de l’hôpital.
Pour mémoire, en 2004 s’ouvre le CAC 48 sur le site du centre hospitalier de Perpignan,
compétent sur l’ensemble du département et le 6
ème
secteur est activé à la même date. Ce dernier reçoit
les patients en hospitalisation de jour à Perpignan et accueille les patients des CMP / CATTP. Il est
opérationnel en 2005 pour l’hospitalisation complète dans un bâtiment rénové à Thuir (« Tramontane »).
A compter de 2007, le centre hospitalier entame une période d’investissement importante
jusqu’en 2009 qu’éclaire le tableau ci-dessous :
Investissements
2007
2008
2009
2010
Actifs immobilisés
25 418
27 013
33 004
41 503
Amortissements de l’exercice
1 134
1 179
1 372
1 316
Immobilisations de l’année
1 346
1 988
5 990
8 499
Ces indicateurs, selon la MEEF, situent l’hôpital de Thuir parmi les 10 % d’établissements
les mieux positionnés pour le taux de renouvellement des immobilisations en 2009.
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Concrètement, le projet d’établissement 2007 a comme toile de fond les objectifs fixés par le
SROS 3 en matière de psychiatrie générale et de pédopsychiatrie et dénonce les mauvaises conditions
d’accueil, l’accès aux soins rendu difficile dans certaines zones.
Pour la pédopsychiatrie, l’hôpital met en avant la nécessité d’une restructuration du pôle
infanto-juvénile dont le tableau suivant synthétise les grandes lignes :
Secteur Nord
Secteur Sud
Service Ados
Dispositif
départemental
Lits d’hospitalisation temps plein
8
8
Alternatives (HAD, AFT, villa
thérapeutique)
11
13
9
32
Places d’hospitalisation de jour
17
20
7
44
Structures ambulatoires
CMP - CATTP
3
3
1
7
Le CMP / CATTP serait adossé à la clinique des adolescents sur le territoire de Perpignan
Nord et Sud, complété par un réseau pour adolescents difficiles. Tous les moyens mis en oeuvre sont
implantés sur le site du centre hospitalier Saint-Jean à Perpignan.
En matière de psychiatrie générale, le projet d’établissement a privilégié les CMP pour en
faire les premiers interlocuteurs pour la population, cette dernière préoccupation étant liée à la mauvaise
visibilité de ces structures.
Si globalement le centre hospitalier considère la répartition des CMP sur le territoire
départemental comme satisfaisante (un CMP au moins pour chaque ville de plus de 10 000 habitants,
quatre à Perpignan), il déplore la difficulté d’accès dans certaines zones et, paradoxalement à Perpignan,
où certains CMP ne prennent en charge que certaines parties de secteur.
L’existence du service des urgences au centre hospitalier de Perpignan brouille la visibilité
des CMP, la plupart des patients s’y rendant directement et n’ayant pas connaissance de l’existence de
ces structures. Outre les CMP, le projet d’établissement met en exergue l’indispensable reconstruction de
l’hôpital tant dans ses locaux à Thuir qu’à Perpignan.
Ces projets sont synthétisés dans le tableau suivant :
CAPACITE RECONSTRUITE
CAPACITE NON RECONSTRUITE
THUIR 1
THUIR 2
PERPIGNAN
THUIR
PERPIGNAN
Unités
Lits
Unités
Lits
Unités
Lits
Unités
Lits
Unités
Lits
UAO
5
Unité
sectorisée
24
Polyclinique
25
Tramontane
24
CAC
10
Unité S.2
19
Unité
sectorisée
24
Ados jeunes
adultes
16
Campilles
30
USIP
17
Unité
sectorisée
24
Unité
sectorisée
24
Unité
sectorisée
24
65
96
41
54
10
202
64
266
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Ils sont cohérents avec le programme mis en oeuvre à travers le plan global de financement
qui concrétise ces ambitions.
3.1.2. Le plan global de financement
Tableau récapitulatif expertisé par la MEEF :
Nature des investissements
2010
2011
2012
2013
2014
Total
Reconstruction THUIR 1 et 2
15 000
7 711
22 711
Reconstruction site perpignan PMP
100
1 000
5 000
3 989
10 089
Constr. Pédopsy. Sud Cabestany
2 000
900
2 900
Création structure AVS Perpignan
298
298
Mise en sécurité du SIH
277
277
Travaux de rénovation et divers
500
400
400
400
400
2 100
Mobilier AVS
10
10
Equipement Thuir
1 160
1 160
Mobilier Cabestany
100
100
Equipement PMP Perpignan
312
312
Renouv. matériel services logistiques
110
120
120
120
120
590
Acquisition et renouv. mobilier
70
100
100
100
100
470
Poursuite informat. des services
230
230
230
230
230
1 150
Renouv. matériel de transport
100
100
100
100
100
500
TOTAL
16 387
13 129
6 950
5 251
950
42 667
CSAPA
Nature des investissements
Regroup. du CSAPA Perpignan
610
610
Mobilier CSAPA
40
40
TOTAL
650
650
TOTAL GENERAL
16 387
13 779
6 950
5 251
950
43 317
La première version du PGFP (plan global de financement pluriannuel) a fait dans un
premier temps l’objet d’un rejet et a été finalement validé le 3 mars 2011 dans une configuration intégrant
les coûts de démolition. Finalement, après l’adoption d’un scénario proposé par la MEEF (scénario 2
remanié), par courrier en date du 3 mars 2011, l’ARS a validé le PGFP, qui prend en compte l’intégration
des coûts de démolition.
En définitive, le montant des emprunts est ramené à 37 000 000 €, les durées
d’amortissement et le taux des emprunts sont diminués :
- Thuir - phases 1, 2, 3, démolition îlots 5 et 6 : durée d’amortissement : 30 ans ;
- Cabestany : 20 ans.
Les durées d’amortissement s’échelonnent entre 3 et 10 ans pour les équipements, les
transports, etc. Les taux d’emprunt passent de 4,5 % à 3,8 %.
Les opérations concrètement
projetées et mises en oeuvre, dès 2011 pour certaines, sont
les suivantes
:
1. Thuir (phases 1 et 2
) : il s’agit de reconstruire l’ensemble des unités d’admission adultes.
Les frais de démolition sont intégrés dans le coût (1 280 000 €). Le coût total de l’opération est estimé à
30 391 000 €
.
Au mois de mai 2011, 14 900 665 € ont déjà été décaissés.
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ROD2 - CHS de Thuir
2. L'opération de reconstruction de Thuir (phase 3 sur Perpignan)
: cette opération
consiste à reconstruire sur Perpignan une unité actuellement localisée sur le centre hospitalier
de Perpignan (le CAC 48) et une unité actuellement localisée sur Thuir (les adolescents). Le projet se
compose de 48 lits d'hospitalisation et d'espaces de consultations.
Le service d'urgence psychiatrique reposant sur une unité d'hospitalisation de courte
durée de 22 lits et assurant en son sein les fonctions actuelles du CAC 48 ; le service médico-
psychologique pour adolescents (CMP), un centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP), un
hôpital de jour de 10 places et une unité d’hospitalisation à temps complet de 16 lits ; Le coût total est
estimé à
10 400 546 €
.
3. L’opération de construction de la pédopsychiatrie Sud sur le site de Cabestany
(démarrage en 2011) : il s’agit de regrouper sur le site :
- le CMP de la rue Mailly,
- l’hôpital de jour des 6-11 ans,
- la consultation familiale systémique,
- le PC médical et le CMP / CATTP situés actuellement sur le site de Thuir.
Les décaissements prévisionnels pour ces trois opérations se présentent comme suit :
Opérations
Estimation
globale
2011
2012
2013
2014
Thuir 1 et 2
30 391 200
8 230 000
6 210 535
522 040
527 960
Construction Thuir 3
10 400 546
1 040 055
5 720 300
3 640 191
Cabestany PIJ
3 665 972
1 832 986
1 832 986
Synthèse des autres opérations :
OPERATIONS
Estimation
globale
2011
2012
2013
2014
2015
Restructuration îlot 6
275 000
275 000
Aménagement CMP Wilson
25 000
25 000
Pôle formation
200 000
200 000
AVS
308 220
46 233
200 343
61 644
CSAPA
650 030
97 500
422 500
130 000
Réhabilitation
de
la
clinique
des
Campilles
400 000
60 000
340 000
Programme accessibilité handicapés
500 000
250 000
250 000
Mises aux normes des locaux sociaux
175 000
175 000
GCS pharmacie
550 000
550 000
Etude thermique "Loi Grenelle"
40 000
40 000
Enveloppe annuelle de travaux
1 250 000
250 000
250 000
250 000
250 000
250 000
Les autres opérations de travaux représentent 4 373 220 euros sur la période 2011-2015.
Elles concernent principalement la restructuration d'unités restant en fonctionnement sur le site de Thuir
(ilot 6, clinique des Campilles, espace social, pôle formation) et, en application de la loi du 11 février 2005
sur « l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées »,
la mise aux normes de l'ensemble des structures.
L’ARS, dans son courrier, en conclut qu’au vu des indicateurs financiers les résultats 2012,
2013 et 2014, quasiment à l’équilibre accusent «
un déficit qui oscille entre 2 600 et 3 600 €
(…)
, que la
capacité d’autofinancement couvre le remboursement du capital sur toute la durée du plan et que le
FRNG couvre le BFR
».
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ROD2 - CHS de Thuir
4. ORGANISATION TERRITORIALE, ACCUEIL ET ACTIVITES
4.1. Le découpage géographique
Le département des Pyrénées-Orientales est divisé en 6 secteurs de psychiatrie adulte et 2
inter-secteurs de pédopsychiatrie.
Toutefois, pôles et secteurs ne coïncident pas, à l’exception des pôles 1, 2 et 4 qui
correspondent respectivement aux secteurs 1, 2 et 4. Les secteurs 3, 5 et 6 sont partagés entre plusieurs
pôles, l’hôpital s’étant engagé dans une logique de population.
4.1.1. La psychiatrie générale adulte
En psychiatrie générale, les unités d’hospitalisation complète pour adulte, au nombre de 11,
sont toutes localisées à Thuir. Il faut y ajouter 10 hôpitaux de jour répartis sur l’ensemble du territoire et
12 centres médico-psychologiques.
En sus de ses propres services, l’hôpital prend en charge près d’une vingtaine de structures
dédiées aux personnes âgées sur l’ensemble du département.
Certaines parties du territoire dépendent de plusieurs secteurs. C’est le cas de la ville de
Perpignan qui occupe une place particulière dans l’organisation du centre hospitalier. La ville de
Perpignan, selon les quartiers, dépend de 4 secteurs différents : 1, 3, 5 et 6 et donc de deux pôles.
C’est également à Perpignan que sont localisés les deux services d’urgences, le CAC 48 et
les urgences (SAU), installés dans le centre hospitalier Saint-Jean, ainsi que la psychiatrie de liaison et
l’équipe de thérapies familiales intersectorielles qui assure une permanence téléphonique et des
consultations.
Y sont également implantés la « résidence d’accueil » et une villa étape, l’équipe mobile de
géronto-psychiatrie, le CSAPA, le SMPR, plusieurs CMP / CATTP et trois hôpitaux de jour.
4.1.2. La psychiatrie infanto-juvénile
Deux pôles de pédopsychiatrie, l’un pour le Sud, l’autre pour le Nord prennent en charge les
enfants souffrant de troubles mentaux. La pédopsychiatrie est caractérisée par une prise en charge
exclusivement ambulatoire à travers, notamment, des CMP et des CATTP. Il n’existe pas d’unité
d’hospitalisation à temps complet pour les jeunes enfants.
Le pôle Nord est installé pour partie à Perpignan dans des locaux neufs avec un CMP /
CATTP et 1 hôpital de jour (La Ribambelle), un CMP à Prades, une antenne à Osséja, récemment créée.
Un CATTP mobile a été créé à Prades, CATTP dont les rôles deviennent prépondérants, parfois au
détriment des hôpitaux de jour.
Le pôle Sud, également installé à Perpignan dispose de deux hôpitaux de jour (Les
Romarins et Point Carré) et divers autres CMP à Port-Vendres, Céret, Thuir.
S’y ajoutent les soins en direction des adolescents avec une unité d’hospitalisation complète
pour adolescents difficiles et deux CMP, soit un total de 9 CMP / CATTP pour la pédopsychiatrie. Il existe
d’autres alternatives à l’hospitalisation et notamment l’hospitalisation à domicile et l’accueil familial
thérapeutique. Toutefois, ces deux modes de prise en charge, selon le CHS, sont parfois difficiles à
mettre en oeuvre (pour les adultes l’accueil familial thérapeutique et en l’hospitalisation à domicile pour
les enfants en raison de contraintes règlementaires).
Ra
ROD2 -
comp
lits e
l’ense
(HTP
famili
apport d’obs
CHS de Thuir
4.2.
Elles
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19/29
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ROD2 - CHS de Thuir
4.3. L’activité
4.3.1. L’activité hospitalière
Journées réalisées
2007
2008
2009
2010
PSYCHIATRIE GENERALE
Hospitalisation temps plein
77 940
73 328
69 044
69 632
Hospitalisation de jour
30 995
29 551
29 157
28 150
Hospitalisation de nuit
325
130
2
27
Hospitalisation à domicile
51
150
205
233
Placement en famille d'accueil
1 154
724
701
661
Appartements thérapeutiques
3 705
5 872
3 225
1 743
SMPR
Hospitalisation temps plein
3 799
4 110
3 468
3 766
C.A.0 48 Fédé urgences
2 025
1 952
2 099
2 087
TOTAL PSYCHIATRIE ADULTE
119 994
115 817
107 901
106 299
PEDO PSYCHIATRIE
Hospitalisation temps plein
1 772
2 123
2 218
1 916
Hospitalisation de jour
5 829
6 180
5 950
5 504
Hospitalisation de nuit
Hospitalisation à domicile
2 494
2 193
1 312
177
Placement en famille d'accueil
61
135
32
245
TOTAL PEDO PSYCHIATRIE
10 156
10 631
9 512
7 842
TOTAL ETABLISSEMENT
130 150
126 448
117 413
114 141
L’hospitalisation complète a fortement diminué entre 2007 et 2010, passant de 77 940
journées en 2007 à 69 632 en 2010.
La durée moyenne de séjour à Thuir est de 16 jours. On relève des taux d’occupation très
élevés (95 %).
En revanche l’activité du SMPR, du CAC 48 et les hospitalisations de jour sont constantes.
Les hospitalisations de nuit n’existent pratiquement plus.
Si l’hospitalisation à domicile (HAD) des enfants connaît une décrue très importante, celle
des adultes progresse significativement passant de 51 à 233. Les placements en famille d’accueil
thérapeutique offrent une image inversée : elles diminuent de moitié pour les adultes et passent de 61 à
245 pour les enfants, confirmant l’analyse du CHS, l’accueil familial de patients adultes est de plus en
plus difficile à mettre en oeuvre.
Si l’hospitalisation complète en pédopsychiatrie reste stable jusqu’en 2010, avec un léger
repli, selon le centre hospitalier une forte demande se fait jour actuellement.
Toutefois le nombre de journées réalisées ne coïncide pas avec le nombre de patients vus
dans l’année et ne suffit pas à éclairer l’activité réelle de l’établissement.
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ROD2 - CHS de Thuir
4.3.2. File active et autres mesures d’activité
Nombre de patients vus au moins
une fois dans l'année
File active totale
File active
exclusivement
ambulatoire
File active
hospitalisée à temps
plein dans l'année
Personnes présentes
en hospitalisation
temps plein depuis
plus d'un an
2007
Psychiatrie générale
5 454
3 533
1 487
13
Psychiatrie infanto-juvénile
2 257
2 109
Psychiatrie en milieu pénitentiaire
1 680
1 450
65
Dispositif intersectoriel formalisé
2 382
1 395
952
14
Total file active (sans double compte)
10 032
8 313
2 255
27
2008
Psychiatrie générale
6 637
5 903
1 509
31
Psychiatrie infanto-juvénile
2 954
2 857
57
Psychiatrie en milieu pénitentiaire
1 543
1 505
62
Total file active (sans double compte)
11 134
10 265
1 628
31
2009
Psychiatrie générale
6 796
1 346
44
Psychiatrie infanto-juvénile
3 150
46
Psychiatrie en milieu pénitentiaire
1 655
1 579
76
Total file active (sans double compte)
11 444
1 468
44
2010
Psychiatrie générale
5 270
4 940
969
Psychiatrie infanto-juvénile
1 709
1 583
12
Psychiatrie en milieu pénitentiaire
Total file active (sans double compte)
6 879
6 471
981
238
Données recueillies sur SAE
Le nombre des personnes hospitalisées depuis plus d’un an a fortement augmenté passant
de 13 en 2007 à 238 en 2010.
La file active constituée par le nombre de patients vus au moins une fois dans l’année a
fortement baissé en 2010, après avoir augmenté en 2008 et 2009, qu’il s’agisse de la file active générale
ou de la file active exclusivement ambulatoire. La baisse de la file active en 2010 est notamment
explicable par une forte diminution des nouveaux patients hospitalisés. Néanmoins cette baisse est aussi
effective pour les autres catégories de patients.
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ROD2 - CHS de Thuir
FILE ACTIVE
2007
2008
2009
2010
Psychiatrie Générale
Secteur 1
1 124
1 136
1 180
1 316
Secteur 2
1 268
1 298
1 170
1 261
Secteur 3
1 072
1 269
1 035
1 171
Secteur 4
1 119
1 151
1 245
1 361
Secteur 5
914
981
925
955
Secteur 6
633
711
765
779
PPDA
87
91
114
80
Psychiatrie Infanto-Juvénile
Pédo Nord
1 239
1 337
1 425
1 587
Pédo Sud
1 035
978
1 085
1 363
Fédération des Adolescents
- 760
661
694
819
SMPR
1 680
1 543
1 652
1 442
Urgences Psychiatriques
3 404
2 969
2 805
2 733
MAO
312
311
283
285
EMPG
321
398
Réhabilitation
61
Le tableau ci-dessous, réalisé par l’établissement, n’est pas cohérent avec SAE, statistique,
la chambre le rappelle, établie également par le CHS.
Sur ce tableau, la file active calculée par l’établissement montre au contraire un
accroissement régulier et significatif des venues en psychiatrie et en pédopsychiatrie, à l’exception du
secteur 3 dont l’activité est stable (secteur de Perpignan). Le secteur 6 a une activité moindre que les
autres secteurs si on l’appréhende du seul point de vue du nombre des patients.
L’activité développée sur le secteur pédopsychiatrie Nord (qui concerne les villes de Prades
et Osséja) montre une nette progression. En psychiatrie générale, c’est le secteur 4 qui progresse le plus.
Il correspond aux communes de Céret, Rivesaltes et Argelès-sur-Mer. Ces progressions, en dehors du
chef-lieu du département témoignent de la capacité de l’hôpital à se mobiliser auprès de populations
moins centrales.
Le nombre de patients vus en psychiatrie générale a progressé de 11,36 % entre 2007 et
2010, alors qu’il baisse selon SAE, tandis qu’en pédopsychiatrie, en incluant les adolescents, la file active
a progressé de 24 %.
Afin d’évaluer convenablement l’activité réelle de l’établissement, il est impératif de prendre
également en compte le nombre d’actes qui est passé de 111 262 en 2008 à 129 153 en 2010.
La file active est de 12 168 en 2010, tous services confondus.
Les tableaux suivants, qui concernent la seule année 2010, montrent que la notion d’activité
peut être complétée par le nombre de traitements prescrits en ambulatoire, à l’intérieur et à l’extérieur des
structures gérées par l’établissement comme des PMI, le milieu scolaire et même dans des unités de
soins somatiques. Il convient également de ne pas ignorer que certains actes dans les CATTP, n’étant
pas facturés, ne peuvent être comptabilisés de façon exhaustive.
Ra
ROD2 -
apport d’obs
CHS de Thuir
Cham
servations dé
bre régional
éfinitives : C
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Centre hospit
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edoc-Roussi
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22
(Thuir - 66)
2/29
)
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Chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon
Rapport d’observations définitives : Centre hospitalier spécialisé Léon-Jean Grégory (Thuir - 66)
ROD2 - CHS de Thuir
Entre les cures ambulatoires et les prestations sur le lieu de vie, le CHS de Thuir, lors de
l’année 2010 aurait fourni 137 617 traitements, pour un total de 122 818 selon SAE.
Une nouvelle fois les données SAE établies par l’hôpital et les données fournies par l’hôpital
directement à la chambre ne sont pas concordantes. On constate cependant une augmentation de
l’activité entre 2008 et 2010. Selon l’établissement les erreurs seraient dues à des erreurs de saisie, mais
il ne précise pas à quel niveau.
On retiendra toutefois, qu’au regard des données examinées et en conformité avec les
objectifs assignés aux centres hospitaliers spécialisés, le CHS de Thuir a diversifié ses alternatives à
l’hospitalisation en augmentant le nombre de ses interventions et en élargissant le panel des populations
auxquelles il s’adresse.
4.3.3. Les structures spécifiques
a) Le module d’accueil et d’orientation
L’hôpital recueille des informations sur les patients qu’il reçoit, notamment à travers le MAO,
– âge, sexe, nationalité – revenus, en identifiant également les structures qui ont servi d’intermédiaire à
leurs venues. Il s’assure également de leur devenir. 65 % des patients ont été adressés au MAO par le
réseau associatif. Seulement 12 % d’entre eux ont été perdus de vue, le module s’orientant dans son
action vers un accompagnement long. 85 % de ces patients ont des diagnostics associés dont 18 % avec
des pathologies somatiques.
Moins de 2 % sont orientés vers une hospitalisation au CHS. Plus de 20 % le sont vers les
CMP et 15 % vers les psychiatres libéraux. 30 % ont des troubles psychotiques, 10 % sont
schizophrènes.
Enfin, le MAO recense les décès : on constate, sans exhaustivité et sans surprise, une forte
proportion de morts violentes et un âge de décès relativement jeune.
Toutefois, le CHS ne souhaitant pas créer de structures destinées aux seuls précaires vivant
en-dessous du seuil de pauvreté, semble regretter une baisse sensible des orientations par les services
sociaux du conseil général, car habituellement ces personnes-là sont plus socialisées. Cette diminution
serait peut-être liée à la mise en place d’un dispositif de prévention (santé prévention information) par la
collectivité locale. Ce changement conduit donc le MAO à prendre en charge un pourcentage accru de
personnes en très grande précarité (67 % bénéficieraient du RMI). Or, l’hôpital est d’abord un lieu de
soins.
b) Le SMPR
Le centre hospitalier ne dispose d’aucune marge de manoeuvre en matière d’admission et
dépend entièrement des décisions des établissements pénitentiaires.
L’activité de ce service a été influencée par l’ouverture d’un centre pénitentiaire à Béziers fin
2009, à l’origine d’une augmentation des demandes d’admission. Parmi les 75 hospitalisations qui
concernent 65 patients, 22 viennent de Béziers. Les journées d’hospitalisation ont crû de 11,3 % entre
2009 et 2010. La durée moyenne d’hospitalisation est de 32 jours. Le taux d’occupation est de l’ordre de
80 % en raison de l’obligation de maintien d’un lit disponible en permanence, dans l’hypothèse de
troubles graves dans les chambres à plusieurs lits. Par ailleurs, le décès d’un détenu a « gelé » une
chambre pendant un certain temps.
Outre les soins liés aux troubles du comportement, le SMPR prend en charge les détenus
toxicomanes. La file active des détenus sous traitement de substitution se décompose comme suit :
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Chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon
Rapport d’observations définitives : Centre hospitalier spécialisé Léon-Jean Grégory (Thuir - 66)
ROD2 - CHS de Thuir
2008
2009
2010
Sous Méthadone
54
55
46
Sous Subutex
202
235
209
Total
256
290
255
Outre les détenus traités par le SMPR, l’hôpital de Thuir, en vertu de l’article D. 398 du code
pénal, a accueilli 24 prisonniers en hospitalisation sous contrainte dont 4 par deux fois. 19 détenus l’ont
été par mesure de prévention du suicide.
c) Le DSAV
1 612 actes ont été comptabilisés par le dossier médical informatisé dont 1 328 entretiens
individuels, 206 entretiens et réunions en groupes et 77 actes de coordination. Sont intervenus pour ces
actes 636 psychiatres, 274 psychologues, 481 infirmiers et 220 coordonnateurs (il ne s’agit pas de
personnes, bien sûr).
Les 111 personnes reçues étaient incarcérées pour délits de moeurs, 60,36 % en procédure
criminelle et près de 75 % étaient condamnées.
5. LE PERSONNEL
5.1.
Le personnel non médical
L’effectif de l’hôpital s’élève en 2010 à 869 personnes dont 680 sont des soignants. Leur
nombre a diminué par rapport à 2009 mais il est en augmentation par rapport à 2006. Cette augmentation
concerne notamment les administratifs et le personnel technique. Les travailleurs en situation de
handicap représentent près de 5 % de l’effectif, en très nette progression par rapport à 2009 (3,39 %).
Qu’il s’agisse de travail extra ou intra-muros, travail de jour ou de nuit, les femmes
représentent plus de 74 % de l’effectif.
Comme dans nombre d’établissements spécialisés, des départs massifs à la retraite sont
intervenus entre 1998 et 2003 avec un effet de rajeunissement. Toutefois, aujourd’hui la courbe s’inverse.
Les plus de 40 ans représentent plus de 60 % des infirmières et infirmiers. Toutefois, de jeunes recrues
compensent en permanence les départs à la retraite. 40 départs à la retraite en 2010 ont été compensés
par 40 recrutements.
Le nombre de journées d’absences cumulées s’élève en 2010 à 9 099, en augmentation par
rapport à 2009, augmentation due aux maternités et à la formation.
Le nombre de jours moyens par agent pour longue maladie est de 7,26 en 2010, en
diminution, les accidents du travail 1,63 jour par agent, les accidents de trajet, 0,26 et l’absence pour
motif syndical 1 jour. Le nombre de jour d’absence pour maladie professionnelle est dérisoire.
Le nombre de jours d’absence est toutefois différent d’un service à l’autre (nombre de
journées d’absences rapporté aux nombre d’agents).
C’est aux urgences qu’il est le plus élevé (11 % mais avec 222 absences maternités), aux
Campilles (10 %) et à la fédération des adolescents (9 %). Le taux le plus faible se trouve en toxicomanie
(2,5 %) et sur le pôle 2 (4 %) malgré 122 absences pour maternité, les autres structures ou secteurs
s’équilibrant à 7,5 %. On peut établir, sans doute, une relation directe entre la pénibilité liée au service et
l’absentéisme.
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5.2. Le personnel médical
Au 31 décembre 2010, l’effectif du personnel médical est de 72 praticiens, 64,4 en
équivalent temps plein. Entre 2000 et 2010 l’effectif a augmenté de 13 praticiens mais de 14,6
équivalents temps plein. Parmi ces médecins, 5 sont des internes, 57 sont des psychiatres et 10 des
généralistes. 63 % sont des hommes.
L’absentéisme représente 1 417 jours. Néanmoins, un seul praticien en longue maladie
cumule 922 jours, soit 65 % de l’absentéisme total.
En terme d’ancienneté, les médecins ayant entre 25 et 30 ans d’ancienneté sont les plus
nombreux et représentent 25 % de l’effectif. L’échelon moyen se situe ainsi presqu’au 10
ème
.
Les classes d’âge 50-59 représentent plus de 50 %. Seulement 20 % du personnel médical
a moins de 45 ans.
En anticipant les départs à la retraite, sur les 30 prévus d’ici 2020, le centre hospitalier
constate que 73 % d’entre eux sont des psychiatres. De 2015 à 2025, ce sont 37 praticiens, à
réglementation constante, qui doivent quitter le CHS.
Un compte épargne temps a été ouvert par 59 % de l’effectif qui risque ainsi de partir de
façon anticipée.
5.3. Les comptes épargne-temps
Les 3 plus importants CET appartiennent à des médecins dont la retraite est prévue d’ici 2 à
4 ans et qui continuent d’épargner de manière régulière et conséquente, selon les informations
contenues dans le bilan social.
Le nombre de jours épargnés globalement s’élève en 2010 à 1 831,5 jours, soit l’équivalent
de 9 postes de praticiens. Si le CHS devait aujourd’hui transformer ces journées en équivalent financier,
cela représenterait une somme de 549 450 € au tarif de 300 €/jour.
Le compte épargne-temps est de 1 077 jours pour les infirmières, 129 jours pour les aides-
soignantes et 164 jours pour les ASHQ, soit globalement traduits en éventuelle provision de l’ordre de
160 000 €.
Qu’ils utilisent leur compte épargne temps pour avancer leur départ à la retraite ou qu’ils
choisissent de se faire indemniser, les médecins ne pourront être remplacés pour des raisons à la fois
financières et liées à la démographie médicale.
L'hôpital a porté la provision à hauteur de 732 696 €.
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6. LA PHARMACIE
Lors du précédent contrôle, la chambre avait critiqué le fonctionnement de la pharmacie,
notamment en matière de gestion de l’ensemble du stock et des stocks « tampons » (stocks de
médicaments conservés dans les unités hospitalières). La visite des lieux et l’appréhension des modes
de fonctionnement actuels indiquent que les recommandations de la chambre ont été suivies d’effet.
L’équipe est composée de deux pharmaciens, d’un cadre de santé, de 3,5 préparateurs et
d’un adjoint administratif.
Depuis 2010, le CHS a adhéré au groupement d’achat GCP84 situé au centre hospitalier
d’Avignon, après la dissolution du groupement d’achat de l’Aude auquel l’hôpital adhérait auparavant.
La consommation de médicaments est passée de 793 380 € en 2009 à 762 330 € en 2010,
soit une diminution de 3,9 %. Le coût du traitement pour une durée moyenne de séjour par patient
hospitalisé est de 232 € en 2010 contre 258 € en 2009. Une option du copilote des stockeurs
« préconisation des commandes » est actuellement testée.
Le contrôle des stocks est effectué tous les mois en comparant les stocks physiques et les
stocks informatiques. Les stocks tampons sont contrôlables directement par informatique (« effet miroir »
selon la pharmacienne).
Un tableur de suivi des indicateurs d’analyse pharmaceutique des prescriptions a été mis en
place depuis 2008. 11 631 prescriptions ont été analysées avec une détection de 9 % d’erreurs
(interactions médicamenteuses, posologie inadéquate, etc.). De plus le copilote et les stockeurs rotatifs
permettent une traçabilité des médicaments avec la connaissance des lots et des dates de péremption.
Enfin les médicaments sont dispensés de manière nominative au moins pour une partie des
lits.
La pharmacie tente de mettre en oeuvre deux projets : une équipe mobile d’éducation
thérapeutique et un GCSM (groupement de coopération sanitaire de moyens) de statut public avec des
partenaires publics et privés.
a) L’équipe mobile d’éducation thérapeutique
Depuis plusieurs années, les pharmaciens ont mis en oeuvre un programme « vivre avec les
médicaments » dans les structures extrahospitalières, comme projet thérapeutique du patient (groupes
de paroles, etc.). Les patients ne participent à ces séances que sur prescription médicale.
L’objectif est d’éduquer le patient à son traitement afin de le rendre «
acteur de sa prise en
charge
» et de renforcer son adhésion au traitement.
b) Le groupement de coopération sanitaire de pharmacie
Il s’agit de remplacer les actuels stockeurs rotatifs par une machine beaucoup plus
performante qui permet une dispensation nominative et automatisée des médicaments. Cette machine
présente l’énorme avantage d’éviter le « déclipsage » des médicaments, de permettre le retour en stock
de tout comprimé non utilisé et d’améliorer la sécurité des produits et des dispensations. Il s’agit de
suivre les recommandations de l’IGAS (circuit du médicament) en 2005 et de l’académie de pharmacie
en 2009. Seulement cinq hôpitaux en France sont équipés de la sorte (Valenciennes, Meaux, Annecy et
le CHU de Toulouse). Sur l’ensemble des structures composant le GCS, 815 patients seraient concernés
soit 2 664 500 doses unitaires.
Toutefois, cet équipement est coûteux (1 000 000 €).
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Le centre hospitalier de Thuir transfèrerait l’autorisation de pharmacie à usage interne (PUI)
au GCS avec mise à disposition des locaux et des personnels. Certains partenaires ont déjà signé la
convention. C’est le cas de l’hôpital de Prades. Le démarrage, si ce projet aboutit, est prévu pour janvier
2013.
7. REGIES ET BANQUE DES MALADES
Le département des Pyrénées-Orientales connaît un mouvement très important de ses
comptables publics. Leur durée de séjour excède rarement trois ans. Or, dans ce laps de temps restreint,
ils n’ont pas procédé au contrôle des régies.
Le dernier contrôle de la régie dite banque des malades date du 1
er
octobre 1999. Cette
vérification n’avait soulevé aucun problème quant à la tenue de la comptabilité mais mettait l’accent sur
l’absence de sécurité du site.
L’hôpital assure la tutelle de 80 personnes sur le département dont 69 sont hospitalisées au
centre hospitalier. Un agent de l’établissement est mandataire de justice et assure la protection de ces
patients. D’autres patients sont sous tutelles extérieures et notamment sous la responsabilité de l’Union
départementale des associations familiales (UDAF). Comme le précise la loi de 2007, les préposés à la
tutelle sont rémunérés et perçoivent comme le CHS notamment des frais de gestion.
7.1.
Fonctionnement de la banque des malades
Deux adjoints administratifs ont été nommés respectivement régisseur de recettes et
d’avances et régisseur suppléant. Ils ont souscrit assurance et cautionnements nécessaires.
Par décision n° 09/71 Direction
,
le montant de l’avance à la régie « banque des malades » a
été fixé à 9 000 € et en recettes à 2 600 € à compter du 1
er
novembre 2009.
A leur arrivée dans l’établissement (les dépôts peuvent se faire tous les jours), les patients
déposent leurs fonds et valeurs auprès du régisseur qui établit une quittance ou un reçu. Les valeurs sont
immédiatement transférées au comptable.
Deux arrêtés comptables sont effectués par semaine qui permettent l’ouverture ou
l’approvisionnement du compte des patients chez le trésorier. Pour les hospitalisés qui souhaitent retirer
des fonds, il est obligatoire d’attendre le jour de l’arrêté des comptes pour effectuer un retrait.
Le montant des retraits hebdomadaires est fixé par le mandataire judiciaire. Pour les
hospitalisés qui ne peuvent se déplacer, le service des soins émet des chèques de couleurs différentes
selon les services, paraphé par le mandataire judiciaire et le patient. Toutefois, l’argent liquide (mis à part
les petites sommes) est interdit dans les unités de soins.
Chaque fin d’exercice, le comptable fait une déclaration de recettes validée par le comptable
(les sommes versées dans la caisse du comptable n’ont jamais excédé 6 000 € conformément au
montant de la régie d’avance) au cours des 4 derniers exercices.
Le fonctionnement de la banque des malades ne semble pas soulever de problèmes. De
plus, depuis la loi 2009-526 du 12 mai 2009, le mandataire judiciaire doit fournir tous les ans un compte
de gestion accompagné des pièces justificatives au greffe du tribunal d’instance.
Délibéré à la chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon le 2 août 2012.
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LISTE DES ABREVIATIONS UTILISEES
AFT
accueil familial thérapeutique
ARH
agence régionale d’hospitalisation
ARS
agence régionale de santé
ASHQ
agent des services hospitaliers qualifiés
BEI
Banque européenne d’investissement
BFR
besoin en fonds de roulement
CAC 48
centre d’urgence et de crise 48 heures
CAF
capacité d'autofinancement
CATTP
centre d’accueil thérapeutique à temps partiel
CET
compte épargne-temps
CH
centre hospitalier
CHRS
centre d’hébergement et de réinsertion sociale
CHS
centre hospitalier spécialisé
CMP
centre médico-psychologique
CSAPA
centre de soin, d’accompagnement et de prévention en addictologie
CUMP
cellule urgence médico-psychologique
DAF
dotation annuelle de financement
DDASS
direction départementale des affaires sanitaires et sociales
DSAV
dispositif de soins pour les auteurs de violences sexuelles
EPHAD
établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes
EPRD
état des prévisions de recettes et de dépenses
ETP
équivalent temps plein
FRNG
fonds de roulement net global
HAD
hospitalisation à domicile
INSEE
Institut national de la statistique et des études économiques
MAINH
mission nationale d’appui à l’investissement hospitalier
MAO
module d’accueil et d’orientation
MEEF
mission d’expertise économique et financière
ONDAM
objectif national des dépenses d’assurance maladie
PMSI
programme de médicalisation des systèmes d’information
PRISM
plan régional d'investissements en santé mentale
RIM
recueil d’informations médicalisées
SAE
statistique annuelle des établissements de santé
SAMU
service d'aide médicale urgente
SAU
service d’accueil des urgences
SMPR
service médico-psychologique régional
SROS
schéma régional d'organisation sanitaire
T2A
tarification à l’activité
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Réponse de l’ordonnateur aux observations définitives en application de l’article L. 243-5
du code des juridictions financières
Une réponse enregistrée :
- Réponse du 27 août 2012 de Monsieur Philippe BANYOLS, directeur du centre
hospitalier spécialisé Léon-Jean Grégory
Article L. 243-5 du code des juridictions financières, 4
ème
alinéa :
« Les destinataires du rapport d’observations disposent d’un délai d’un mois pour
adresser au greffe de la chambre régionale des comptes une réponse écrite. Dès lors qu’elles ont
été adressées dans le délai précité, ces réponses sont jointes au rapport. Elles engagent la seule
responsabilité de leurs auteurs ».