COMMUNICATION A LA COMMISSION DES FINANCES DU 
SENAT 
ARTICLE 58-2° DE LA LOI ORGANIQUE DU 1ER AOUT 2001 RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES 
La gestion et le financement 
du Centre national du 
cinéma et de l’image animée 
(CNC) 
Exercices 2007 à 2011 
Août 2012 
 
Sommaire 
AVERTISSEMENT 
......................................................................................
7
RESUME 
.......................................................................................................
9
RECOMMANDATIONS
............................................................................
13 
CHAPITRE I LES RESSOURCES DU CNC ONT CRU DE MANIERE 
TRES SIGNIFICATIVE AU COURS DE LA PERIODE RECENTE .. 19
I
-
L
ES RECETTES FISCALES
......................................................................
19
A - Les ressources du CNC proviennent essentiellement du produit des 
taxes qui lui sont affectées 
...................................................................
20
B - Jusqu’en 2011, la forte progression des recettes fiscales est tirée 
par le dynamisme de la taxe sur les services de télévision 
..................
23
C - L’affectation exclusive au CNC du produit de la TST 
« distributeurs » demeure problématique 
............................................
29
D - Les recettes futures de TST « distributeurs » sont incertaines 
......
30
II
-
L
ES AUTRES RESSOURCES DU 
CNC 
.....................................................
34
A - Les dotations budgétaires 
..............................................................
34
B - Les ressources propres de l’établissement 
....................................
37
CHAPITRE II LE CNC A TIRE PROFIT DU DYNAMISME DE SES 
RESSOURCES POUR ETENDRE SES AIDES 
......................................
45
I
-
L
ES AIDES A LA FILIERE PROFESSIONNELLE
,
COEUR DE LA MISSION DU 
CNC 
.........................................................................................................
46
A - Les aides du CNC se répartissent entre les différents stades de la 
production, de la distribution et de l’exploitation d’une oeuvre 
cinématographique ou audiovisuelle 
...................................................
46
B - Au-delà de ces soutiens directs, le CNC a également contracté de 
multiples engagements envers des tiers 
...............................................
51
C - Enfin, le CNC a lancé un vaste plan de numérisation des salles et 
des oeuvres 
...........................................................................................
54
II
-
L’
AUGMENTATION DU VOLUME D
’
AIDES NE VA PAS DE PAIR AVEC UNE 
MESURE DE LEUR EFFICACITE
....................................................................
56
A - Des succès indéniables 
..................................................................
56
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B - Une situation en apparence florissante qui masque des résultats 
plus contrastés 
.....................................................................................
57
C - Une sédimentation croissante des dispositifs 
................................
66
D - Une démarche de performance encore lacunaire 
.........................
69
E - Un fondement économique à étayer
...............................................
72
CHAPITRE III LA GESTION INTERNE EST GLOBALEMENT 
MAITRISEE, MAIS LA FORMALISATION DES OUTILS DE SUIVI 
ET DE PILOTAGE RESTE 
PERFECTIBLE 
..........................................................................................
77
I
-
L
ES FRAIS DE FONCTIONNEMENT INTERNE
...........................................
78
A - Une enveloppe délicate à isoler 
.....................................................
78
B - La mesure de la performance de gestion de l’établissement 
.........
80
C - Un prélèvement rigide pour frais de gestion 
.................................
82
II
-
U
NE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES GLOBALEMENT MAITRISEE
,
MALGRE L
’
AUGMENTATION DE LA MASSE SALARIALE ET DU COUT DES 
COMMISSIONS D
’
AIDES
..............................................................................
86
A - L’évolution des emplois et de la masse salariale 
...........................
86
B - La situation particulière des membres des commissions 
...............
92
III
-
L
A GESTION DU PATRIMOINE IMMOBILIER
:
DES DECISIONS QUI 
RESTENT
A PRENDRE
................................................................................................
96
A - Des retards dans l’adoption d’une stratégie immobilière 
.............
96
B - Une opération d’acquisition d’immeuble dont le montage financier 
est discutable 
.....................................................................................
101
C - Une connaissance et une sécurisation des sites des Yvelines 
insuffisantes 
.......................................................................................
103
CHAPITRE IV UN MODELE A REDEFINIR 
.....................................
109
I
-
L
A SITUATION D
’
AISANCE FINANCIERE DU 
CNC
S
’
EXPLIQUE EN PARTIE 
PAR LA NECESSITE DE POURVOIR AUX ENGAGEMENTS CONTRACTES PAR 
L
’
ETABLISSEMENT AU TITRE DE SA POLITIQUE DE SOUTIEN
.....................
109
A - Le résultat net et la trésorerie du CNC enregistrent une forte 
progression depuis 2006 
...................................................................
110
B - L’immobilisation obligatoire d’une part significative de la 
trésorerie au profit des dispositifs de soutien : la question des 
provisions 
..........................................................................................
112
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C - Une situation financière qui demeure favorable après la prise en 
compte des provisions 
.......................................................................
113
II
-
L
A CONFIGURATION ACTUELLE DU FINANCEMENT DU 
CNC
NE 
FAVORISE PAS L
’
AJUSTEMENT FIN DE SES RESSOURCES A SES BESOINS
... 119
A - Les faiblesses de l’information financière 
...................................
119
B - L’insuffisance du pilotage de la gestion 
......................................
130
III
-
L
A PERENNISATION DU CADRE D
’
INTERVENTION DU 
CNC
SUPPOSE DE 
PASSER D
’
UN PILOTAGE AUTONOME PAR LA RECETTE A UN PILOTAGE 
CONCERTE PAR LA DEPENSE
....................................................................
134
A - Le développement d’outils d’information et de leviers de pilotage 
plus performants 
................................................................................
136
B - Les paramètres d’une réflexion sur le financement du CNC 
.......
139
C - Les scénarios envisageables pour faire évoluer le modèle de 
financement du CNC 
.........................................................................
144
CONCLUSION GENERALE 
..................................................................
149
ANNEXES 
.................................................................................................
151
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Avertissement 
En application de l’article 58-2° de la loi organique du 
1
er
août 2001 relative aux lois de finances (LOLF), la Cour des comptes a 
été saisie par le président de la commission des finances du Sénat, par 
lettre du 21 novembre 2011
1
, d’une demande d’enquête sur la gestion et 
le financement du Centre national du cinéma et de l’image animée 
(CNC). 
A la suite d’une réunion de travail avec le rapporteur spécial, 
M. Aymeri de Montesquiou, vice-président de la commission des 
finances du Sénat, le Premier président a précisé au président la 
commission des finances le périmètre et le calendrier de l’enquête par une 
lettre du 2 février 2012
2
. 
L’enquête s’est appuyée sur les conclusions d’un contrôle des 
comptes et de la gestion de l’établissement, portant sur la période 2001 à 
2010. Elle a été conduite auprès du CNC, de la direction générale des 
médias et des industries culturelles, du ministère de la culture et de la 
communication, de la direction du budget, de la direction générale des 
finances publiques, du secrétariat général des affaires européennes et de 
l’autorité de régulation des communications électroniques. 
Un relevé d’observations provisoires a été adressé le 22 mai 2012 
au président du CNC, au secrétaire général du ministère de la culture et 
de la communication et à la directrice générale des médias et des 
industries culturelles. Des extraits en ont été envoyés au directeur du 
budget, au directeur général des finances publiques et à la directrice de la 
législation fiscale. Les destinataires ont fait parvenir leurs réponses 
écrites entre la fin du mois de juin et le début du mois de juillet. Le 
président du CNC
3
a par ailleurs été auditionné le 6 juillet 2012. 
L’enquête comporte plusieurs développements sur les moyens 
financiers mis à la disposition du CNC au titre de sa politique de soutien 
aux 
industries 
cinématographiques 
et 
audiovisuelles. 
Il 
n’entrait 
cependant pas dans son champ d’analyser les enjeux économiques de ces 
filières. 
L’analyse de l’efficacité et de l’efficience du CNC dans sa mission 
de soutien à la filière repose donc sur la mise en perspective des résultats 
1
Cf.
annexe 1. 
2
Cf.
annexe 2. 
3
De 2001 à 2009, le CNC était dirigé par un directeur général (Mme Véronique Cayla 
du 24 juin 2005 au 31 décembre 2010). Depuis l’entrée en vigueur de l’ordonnance du 
24 juillet 2009, l’établissement est dirigé par un président, qui délègue une partie de 
ses prérogatives à un directeur général. M. Eric Garandeau a été nommé président du 
CNC par le décret du 17 décembre 2010 et a pris ses fonctions le 1
er
janvier 2011. 
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obtenus avec les objectifs fixés à l’établissement dans le document de 
performance transmis au Parlement. Plus largement, la Cour a également 
pris en compte les évolutions les plus directement mesurables de 
l’économie du secteur (rythme de la production, durée d’exposition des 
films en salles, résultats d’audience des oeuvres audiovisuelles, chiffre 
d’affaires à l’exportation notamment), afin de resituer dans son contexte 
l’effet des aides du CNC. 
La période couverte par l’enquête s’étend de 2007 à 2011. Lorsque 
cela est apparu pertinent, les observations ont été étendues à une période 
plus large ou à toute la décennie 2001-2011. 
L’enquête a été réalisée par la troisième chambre de la Cour des 
comptes. Le présent rapport, qui en constitue la synthèse définitive, a été 
délibéré, le 9 juillet 2012, par la troisième chambre, présidée par M. 
Lefas, président de chambre, et composée de MM. Pichon, président de 
chambre maintenu, Andréani, Barbé, Frangialli, Gautier, conseillers 
maîtres, et Marland, conseiller maître en service extraordinaire, les 
rapporteurs étant M. Mory, conseiller référendaire et Mme Sorbe, 
auditrice et M. Tournier, conseiller maître, étant le contre-rapporteur. 
Il a ensuite été examiné et approuvé le 18 juillet 2012 par le comité 
du rapport public et des programmes de la Cour des comptes, composé de 
MM. Migaud, Premier président, Bénard, procureur général, Bayle, 
Bertrand, rapporteur général du comité, Mme Froment-Meurice, MM. 
Durrleman, Levy, Lefas et Briet, présidents de chambre, M. Cazala 
représentant M. Descheemaeker, président de chambre
. 
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Résumé 
Etablissement public administratif chargé depuis 1946 de la 
politique de soutien au cinéma, le Centre national du cinéma et de l’image 
animée (CNC) a vu ses missions s’élargir à la faveur des évolutions du 
secteur de l’image. Il intervient désormais aux différents stades de la 
création et de la transmission des oeuvres cinématographiques et 
audiovisuelles, et a développé de nouveaux dispositifs de soutien en lien 
avec les nouveaux supports de diffusion. Maillon essentiel de la politique 
de financement public du cinéma et de l’audiovisuel, le CNC n’en 
représente cependant qu’un élément parmi d’autres : d’autres instruments 
(dispositifs fiscaux, obligations d’investissement des chaînes de télévision 
dans la production d’oeuvres cinématographiques et audiovisuelles, aides 
des collectivités territoriales) sont des composantes importantes du 
soutien public à cette filière. 
Depuis 2008, le CNC ne reçoit plus de subvention de 
fonctionnement du ministère de la culture et de la communication. Il est 
principalement financé par des taxes affectées, pour l’essentiel recouvrées 
directement par l’établissement, dont le rendement a été très dynamique 
au cours des dernières années. La création, en 2007, d’une nouvelle 
imposition, pesant sur les distributeurs de services de télévision, a joué un 
rôle majeur dans l’augmentation de ces recettes, le produit de cette taxe 
passant de 94 M€ en 2008 à 322 M€ en 2011. 
Le produit futur de cette taxe est aujourd’hui incertain, à la suite du 
repositionnement 
stratégique 
d’un 
opérateur 
de 
communications 
électroniques et dans l’attente de la décision de la Commission 
européenne sur la compatibilité de la nouvelle assiette avec le droit 
communautaire. En outre, les fréquentes modifications qui ont été 
apportées à l’assiette de cette taxe dans le souci de sécuriser la nouvelle 
ressource au profit du CNC, attestent qu’en l’espèce, le lien entre la 
diffusion des contenus et la taxation correspondante est moins patent que 
pour les autres taxes. Dans ces conditions, l’application du principe selon 
lequel la diffusion devait financer la création, principe sur lequel reposent 
la perception et l’affectation des taxes d’origine a perdu une part de sa 
justification. 
Parmi les autres ressources perçues par l’établissement, les 
cotisations professionnelles, dont la pertinence semble aujourd’hui devoir 
être remise en cause, pourraient être supprimées. 
Défendant l’idée d’une corrélation nécessaire entre l’activité du 
secteur de l’image et le montant des soutiens versés, le CNC a tiré profit 
du dynamisme de ses ressources affectées pour étendre la palette de ses 
aides aux filières cinématographiques et audiovisuelles. Au-delà des 
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dispositifs traditionnels de soutien qui se répartissent pour l’essentiel 
entre les différents stades que sont la production, la distribution et 
l’exploitation d’une oeuvre, de nouvelles aides ont vu le jour, axées sur les 
supports de diffusion davantage que sur les contenus. 
Cette multiplication de dispositifs, potentiellement porteuse de 
redondances, reflète une économie générale des aides dans laquelle la 
création de nouveaux mécanismes ne s’accompagne pas de la nécessaire 
évaluation de la cohérence globale des soutiens. A cet égard, 
l’augmentation du nombre de films produits chaque année ne saurait 
constituer le seul critère d’analyse de la réussite du soutien public. La 
Cour note également que, dans le domaine audiovisuel, la France 
entretient un système d’aides unique en Europe, dans son principe et dans 
son montant, pour des résultats d’audience des productions nationales 
parmi les plus faibles. La mesure de l’efficience des aides peine encore à 
se faire une place dans un tel cadre et, sauf à tenir pour irréfutable l’idée 
selon laquelle le dynamisme d’un secteur emporte la nécessité de lui 
affecter toujours plus d’argent public et donc d’en faire une priorité de 
politique publique d’un rang supérieur à toutes les autres priorités 
gouvernementales, la justification d’une telle augmentation continue des 
aides reste à établir. 
Sur le plan de la gestion interne, la recherche de performance est 
freinée par des difficultés liées au suivi de l’enveloppe des charges de 
fonctionnement, 
malgré 
de 
notables 
améliorations. 
La 
définition 
d’indicateurs fiables à ce sujet permettrait d’assurer une mesure plus fine 
de l’évolution de cette nature de dépenses. La maîtrise de la masse 
salariale et des effectifs, notamment pour ce qui est des collaborateurs 
occasionnels du service public intervenant dans le cadre des commissions 
d’attribution des aides, doit constituer une priorité. Des décisions restent à 
prendre pour finaliser rapidement une stratégie immobilière permettant à 
l’établissement de se conformer aux normes en vigueur et de clarifier 
avec le ministère de la culture les conditions d’occupation et de 
sécurisation des sites qu’il occupe dans les Yvelines. 
Entre 2005 et 2007, le CNC a engagé une réforme budgétaire et 
comptable de grande ampleur qui a sensiblement amélioré la fiabilité des 
états financiers et la qualité de la gestion budgétaire de l’établissement. 
La clarification des états financiers et budgétaires, qui a rendu nécessaire 
la constitution de provisions à un niveau élevé, justifie, pour partie, 
l’importance de la trésorerie dont dispose l’établissement depuis 2008. 
Au-delà, la situation d’aisance financière dans laquelle se trouve le CNC 
lui a permis de constituer d’importantes réserves budgétaires (447 M€ 
après affectation du résultat 2011, soit 46 % du bilan). 
Favorisée par l’autonomie à la fois budgétaire et institutionnelle 
dont le CNC a bénéficié depuis sa création en 1946, cette situation traduit 
un modèle de gestion qui conduit à déterminer le niveau des dépenses en 
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fonction du montant des recettes issues du produit des taxes. De fait, la 
pérennité de ce modèle est aujourd’hui remise en cause : 
−
par la situation globale des finances publiques qui, en imposant 
une stabilisation en valeur, voire une réduction des dépenses 
d’intervention, renforce la nécessité de procéder à des 
arbitrages 
budgétaires 
globaux 
entre 
les 
différentes 
composantes des politiques publiques ; 
−
par l’extension des taxes affectées à des secteurs économiques 
qui ne présentent plus une proximité aussi immédiate avec les 
aides déployées par le CNC. Les incertitudes qui pèsent sur les 
recettes fiscales futures de l’établissement rendent d’autant plus 
nécessaire une réflexion critique sur l’opportunité de ce modèle 
de pilotage autonome par la recette. 
En opérant un prélèvement exceptionnel sur le fonds de roulement 
du CNC en 2011, puis en plafonnant le produit de la taxe sur les services 
de télévision (TST) « distributeurs » en 2012, le législateur a introduit une 
rupture dans la logique de financement du CNC, celle-ci reposant sur 
l’autonomie du compte de soutien et l’affectation exclusive et intégrale 
du produit des recettes fiscales au budget de l’opérateur. Ce dispositif ne 
semble pas pouvoir constituer une orientation durable permettant de 
maîtriser de manière fine le couplage entre les recettes et les dépenses de 
l’établissement. 
Un changement de logique radical impliquerait d’intégrer dans le 
budget de l’Etat l’ensemble des recettes actuellement prélevées au profit 
du CNC et d’octroyer les aides aux secteurs cinématographiques et 
audiovisuels sous la forme de subventions, à l’instar des autres dépenses 
d’intervention du ministère. Au-delà des lourdes difficultés techniques et 
juridiques qu’emporterait cette évolution, il n’est pas établi qu’une telle 
allocation des ressources publiques serait intrinsèquement plus efficace 
que le modèle actuel d’attribution des aides par l’intermédiaire d’un 
établissement public associant les professionnels à la prise de décision. 
L’impératif de retour à l’équilibre des comptes publics rend encore 
plus nécessaire une révision des conditions qui président à la gestion 
économique et financière du CNC. En l’espèce, il s’agit donc de 
privilégier désormais une approche qui aboutisse à subordonner le niveau 
de la recette à une hiérarchisation préalable et aussi précise que possible 
des besoins du CNC rendus nécessaires par l’exercice de ses missions. 
Autrement dit, la détermination du niveau de financement du CNC doit 
dorénavant être fondée sur une évaluation précise des différents systèmes 
d’aide, de leur articulation et du degré de priorité qui leur est attribué. 
Parce qu’elle ne saurait produire ses pleins effets sans une 
implication accrue du ministère de la culture et du Parlement dans la 
détermination des orientations stratégiques du CNC comme du niveau de 
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ses 
interventions, 
cette 
évolution 
requiert, 
au 
minimum, 
que 
l’établissement enrichisse ses outils d’information financière et que les 
leviers de son pilotage soient également renforcés. Le passage d’un 
dispositif de pilotage autonome par la recette à celui d’un pilotage par la 
dépense, concerté entre l’Etat et l’opérateur, n’en implique pas moins une 
évolution de la structure de financement du CNC. Trois scénarios peuvent 
être envisagés : la fixation d’un plafond de dépenses pluriannuel 
commandant la détermination du barème des taxes affectées au CNC, le 
recours à des écrêtements ciblés, enfin la budgétisation d’une partie de 
l’actuelle TST « distributeurs ». L’issue du contentieux communautaire 
relatif à la taxation des opérateurs de communications électroniques et les 
choix qui seront exprimés par le ministère de la culture et de la 
communication et par le Parlement quant à l’intensité souhaitable de 
maîtrise des dépenses du CNC conduiront naturellement à privilégier l’un 
ou l’autre de ces scénarios. 
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Recommandations 
L’enquête 
conduit 
la 
Cour 
à 
formuler 
un 
ensemble 
de 
recommandations qui figurent en fin de chaque chapitre. Elles sont 
récapitulées ci-dessous. La recommandation suivie d’un astérisque (*) 
nécessite une modification législative. 
Pilotage de la dépense et mesure de la performance : 
−
élaborer un contrat de performance liant le CNC au ministère 
de la culture et de la communication et comportant un volet 
consacré aux obligations de qualité de service (recommandation 
n° 12, p. 149) ; 
−
établir, dans les plus brefs délais, une lettre de mission 
définissant les priorités et les modalités d’évaluation du 
président du CNC (recommandation n° 13, p. 149) ; 
−
enrichir le rapport d’activité annuel, établi pour la première fois 
en juillet 2012, de données sur le fonctionnement interne de 
l’établissement (recommandation n° 14, p. 149) ; 
−
remplacer le document unique de performance du CNC par 
deux documents, l’un prévisionnel, l’autre rétrospectif, sur le 
modèle des PAP et des RAP. Communiquer au Parlement ces 
deux documents au rythme de la procédure budgétaire 
(recommandation n° 10, p. 149) ; * 
−
élaborer une méthode d’analyse de l’efficacité et de l’efficience 
des dispositifs d’aide mis en oeuvre au regard, d’une part, des 
soutiens déjà existants et, d’autre part, des objectifs fixés au 
CNC par ses tutelles et par le Parlement (recommandation n° 2, 
p. 76) ; 
−
en liaison avec le ministère de la culture et de la 
communication, élaborer une trajectoire pluriannuelle de 
dépenses dans le cadre des documents de performance 
(recommandation n° 11, p. 149) ; 
Ressources propres et fonctionnement interne 
−
supprimer les cotisations professionnelles (recommandation 
n° 1, p. 43) ; 
−
définir un périmètre de dépenses de fonctionnement interne 
appuyé sur une méthode d’imputation des coûts inspirée de la 
comptabilité analytique. Elaborer et suivre des indicateurs 
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d’efficience rapportant les frais de fonctionnement interne de 
l’établissement (y inclus les dépenses d’investissement) aux 
dépenses de soutien et à l’ensemble des dépenses d’activité 
(recommandation n° 3, p. 108) ; 
−
faire adopter par le conseil d’administration une enveloppe de 
frais de fonctionnement interne en valeur absolue et moduler en 
exécution le prélèvement pour frais de gestion afin de couvrir 
cette enveloppe en tenant compte du dynamisme des autres 
ressources propres de l’établissement (recommandation n° 4, 
p. 108) ; 
−
formaliser le suivi des effectifs de collaborateurs occasionnels 
de service public. Engager une politique de stabilisation des 
effectifs étendue aux membres des commissions d’aides 
sélectives ; entreprendre un regroupement des commissions 
d’attribution des aides sélectives (recommandation n° 5, 
p. 108) ; 
−
d’ici le 31 décembre 2012, arrêter un schéma pluriannuel de 
stratégie immobilière permettant à l’établissement de se 
conformer à l’avis du Conseil de l’immobilier de l’État 
(recommandation n° 6, p. 108) ; 
−
en accord avec les tutelles, affecter la réserve pour projet 
immobilier au désendettement de l’établissement ou reverser 
son montant au budget général de l’État (recommandation n° 7, 
p. 108) ; 
−
formaliser un schéma directeur pour les deux implantations du 
CNC dans les Yvelines, afin de clarifier les responsabilités 
entre occupants et d’assurer la visibilité nécessaire à une 
réflexion sur l’optimisation des espaces de stockage et la 
programmation 
de 
travaux 
de 
rénovation 
éventuels 
(recommandation n° 8, p. 108) ; 
−
faire réaliser à partir de 2013 un audit périodique des provisions 
constituées par le CNC au titre des aides par le contrôle général 
économique et financier. Engager une démarche de certification 
des comptes du CNC (recommandation n° 9, p. 148). 
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Introduction 
Un rôle historique de soutien au cinéma et à l’audiovisuel 
Créé par la loi du 25 octobre 1946, le Centre national du cinéma et 
de l’image animée (CNC) est un établissement public administratif, doté 
de la personnalité juridique et de l’autonomie financière, placé sous la 
tutelle du ministère de la culture et de la communication. 
Définies par l’article L. 111-2 du code du cinéma et de l’image 
animée, les missions du CNC sont de deux ordres : d’une part, la 
réglementation du secteur du cinéma et des autres arts et industries de 
l’image animée ; d’autre part, la contribution, dans l’intérêt général, au 
financement et au développement de ces secteurs. A ce titre, le CNC 
attribue des aides financières en faveur de la « 
création, la production, la 
distribution, la diffusion et la promotion des oeuvres cinématographiques 
et audiovisuelles et des oeuvres multimédia 
». Il soutient aussi la création 
et la modernisation des salles de cinéma, de même qu’il finance les écoles 
de formation, les festivals et les dispositifs d’éducation à l’image. En 
parallèle, l’établissement assure le contrôle des recettes d’exploitation des 
oeuvres cinématographiques ou audiovisuelles réalisées par les exploitants 
de salles de cinéma ou par les éditeurs de vidéogrammes, ainsi que la 
collecte, la conservation, la restauration et la valorisation du patrimoine 
cinématographique. Il conduit également des actions internationales, 
telles que le soutien financier à la création et à la production 
cinématographique, audiovisuelle et multimédia dans les pays en 
développement. Enfin, il exerce une mission d’observation des activités et 
professions rattachées aux différents secteurs de l’image animée. 
Les ressources du CNC ont transité, jusqu’en 2008, par un compte 
d’affectation spéciale, puis par un compte-mission. La mission hors 
budget général « Cinéma, audiovisuel et expression radiophonique 
locale » ayant été supprimée en 2009, les charges et produits des anciens 
programmes 711 « Soutien aux industries cinématographiques » et 712 
« Soutien aux industries audiovisuelles » s’y rattachant sont depuis lors 
imputés directement sur le budget du CNC. Par ailleurs, sur les trois taxes 
qui sont affectées à son financement, le Centre recouvre directement la 
taxe spéciale additionnelle (TSA) depuis le 1
er 
janvier 2007 et la taxe sur 
les services de télévision (TST) depuis le 1
er
janvier 2010. 
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Une évolution rapide des modes de soutien 
Initialement organisé autour du seul CNC et longtemps centré sur 
le cinéma, le soutien public s’est progressivement étendu à l’audiovisuel 
et a été complété au fil du temps par de nouveaux outils : institut pour le 
financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC), créé en 1983 
pour développer un système de garanties bancaires, dispositifs fiscaux 
(SOFICA
4
dès 1985, crédits d’impôts dans les années 2000) et aides des 
collectivités territoriales, en forte croissance au cours des années récentes. 
En outre, à partir des années 1980, la télévision a joué un rôle central 
dans la politique de soutien au cinéma et à l’audiovisuel par 
l’intermédiaire des obligations de production et de diffusion. En parallèle, 
les soutiens du CNC à la production audiovisuelle ont connu depuis 1986 
une extension rapide. Il résulte de ces évolutions que la politique publique 
repose aujourd’hui sur un grand nombre d’outils : aides directes 
(subventions 
et 
avances), 
dépenses 
fiscales, 
garanties 
bancaires, 
obligations juridiques d’investissement, d’achats et de programmation. 
Rapporté à l’ensemble des dépenses découlant d’aides directes ou 
d’obligations réglementaires, qui représentent plus de 2,1 Md€ en 2011 et 
viennent le plus souvent en soutien au secteur de la production, les aides 
du CNC ne représentent que près de 31 % de ces financements, tandis que 
les chaînes de télévision en assument plus de 58 %
5
. 
4
Sociétés pour le financement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle, les 
SOFICA soutiennent la production cinématographique en associant des souscripteurs, 
bénéficiaires de l’avantage fiscal, et un producteur, bénéficiaire de l’investissement. 
5
Le total de la valeur des marchés de la télévision, de la production 
cinématographique et audiovisuelle de stock, de l’exploitation, de la distribution, de la 
vidéo physique et dématérialisée est estimé par le CNC à 13,6 Md€ en 2010 ; les aides 
du CNC représentent autour de 4 % de la valeur des secteurs qu’il soutient.
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Tableau n° 1 : 
Paysage du soutien au cinéma et à l’audiovisuel en 
2011, en millions d’euros
Source : Cour des comptes d’après données CNC (bilans) et documents 
budgétaires. 
L’enquête avait pour principal objet de mesurer « 
l’efficacité et 
l’efficience de la gestion du CNC dans sa mission de soutien à la filière 
cinématographique et audiovisuelle
». A ce titre, le présent rapport 
présente les recettes de l’établissement et leur évolution récente (I). Il 
décrit l’économie des aides versées (II) et le fonctionnement interne de 
l’établissement (III), en s’efforçant d’évaluer leur performance et de 
formuler des recommandations pour faciliter à l’avenir cette évaluation. 
Enfin, le rapport s’appuie sur une analyse de la situation financière de 
l’établissement et de la configuration actuelle de son pilotage pour 
proposer une redéfinition de son modèle de financement (IV). 
840 
366 
652 
115 
36 
82 
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
Diffuseurs
(production
audiovisuelle)
Diffuseurs
(production
cinématographique)
CNC
Crédits d'impôt
SOFICA
Collectivités
territoriales
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Chapitre I 
Les ressources du CNC ont crû de 
manière très significative au cours de la 
période récente 
I 
- 
Les recettes fiscales 
Le CNC est financé à titre principal par des taxes affectées (A). Au 
cours de la dernière décennie, le rendement de ces taxes a crû de manière 
très sensible, augmentant les ressources de l’établissement dans les 
mêmes proportions. La création, en 2007, d’une nouvelle taxation, pesant 
sur les distributeurs de services de télévision, a joué un rôle majeur dans 
l’augmentation des ressources de l’établissement (B). La nécessité de 
sécuriser le rendement de cette nouvelle imposition a entraîné de 
fréquentes modifications d’assiette, au prix d’un certain relâchement du 
lien entre la diffusion des contenus audiovisuels et la taxation (C). 
Le dynamisme récent du produit de la taxe sur les distributeurs de 
services de télévision se trouve hypothéqué par les positionnements 
stratégiques adoptés par les opérateurs assujettis et par l’issue du 
contentieux avec la Commission européenne sur la régularité de la 
nouvelle taxe au regard du droit communautaire (D). 
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A - Les ressources du CNC proviennent essentiellement 
du produit des taxes qui lui sont affectées 
Depuis la création du CNC, le principe général commandant le 
régime des taxes qui lui sont affectées est le suivant : taxer les acteurs qui 
retirent un bénéfice de la diffusion des contenus cinématographiques et 
audiovisuels et reverser le produit de ces taxes à un organisme finançant 
l’ensemble de la filière. Au nom de ce principe ont successivement été 
taxés la billetterie des salles de cinéma (taxe spéciale additionnelle), les 
chaînes de télévision, puis les distributeurs de services de télévision (taxe 
sur les services de télévision) ainsi que les sociétés vendant ou louant des 
contenus audiovisuels sous forme de vidéogrammes (taxes vidéos). Par 
ailleurs, le CNC est affectataire d’autres recettes à caractère fiscal, 
comme la taxe sur les bénéfices tirés de la production et de la diffusion de 
films à caractère violent ou pornographique, ainsi que le produit des 
sanctions pécuniaires infligées par le conseil supérieur de l’audiovisuel 
(CSA). 
1 - 
La taxe sur les entrées dans les salles de cinéma 
Créée par la loi du 23 septembre 1948
6
, la taxe spéciale 
additionnelle (TSA) est la plus ancienne des taxes affectées au CNC. 
Acquittée 
par 
les 
exploitants 
d’établissements 
de 
spectacle 
cinématographique situés en France métropolitaine, la taxe est assise sur 
les recettes générées par les entrées en salles. Ces « recettes guichet » 
correspondent au produit du nombre d’entrées : 
−
par le prix acquitté par le spectateur, dans le cas d’une 
tarification au film ; 
−
par le prix de référence par place, dans le cas d’une tarification 
reposant sur les cartes d’accès illimité. 
Un taux forfaitaire unique (10,72 % depuis le 1
er
janvier 2007
7
) est 
ensuite appliqué à cette assiette taxable
8
. Le CNC recouvre directement la 
TSA depuis le 1
er
janvier 2007.
6
Loi n° 48-1474 du 23 septembre 1948 instituant une aide temporaire à l’industrie 
cinématographique. 
7
Un taux spécifique de 16,08 % est appliqué pour les représentations en salles de 
films à caractère pornographique ou d’incitation à la violence.
8
L’article 104 de la loi 
n° 2006-1771 du 30 décembre 2006 de finances rectificative 
pour 2006 a simplifié le barème de la TSA en remplaçant par un taux unique le
barème progressif qui précédait, composé de vingt tranches d’imposition (dont seize 
étaient effectivement appliquées), fixées en fonction du tarif du billet. 
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2 - 
La taxe sur les services de télévision 
Créée en 1986, la taxe sur les services de télévision (TST) est due 
par les éditeurs de services de télévision établis en France et ayant 
programmé, au cours de l’année civile, une ou plusieurs oeuvres 
audiovisuelles ou cinématographiques éligibles aux aides financières du 
CNC, et, depuis le 1
er
janvier 2008, par les distributeurs de services de 
télévision établis en France. 
Telle qu’initialement conçue, cette taxe n’a longtemps frappé que 
les éditeurs de services de télévision, c’est-à-dire les chaînes achetant des 
contenus auprès des producteurs (audiovisuels et cinématographiques) ou 
de leurs représentants, et agrégeant ces contenus au sein de programmes. 
Cette part « éditeurs » de la TST demeure assise sur le montant hors 
taxes : 
−
des sommes versées par les annonceurs et les parrains, pour la 
diffusion de leurs messages publicitaires et de parrainage, 
sommes qui font l’objet d’un abattement forfaitaire de 4 % ; 
−
du produit de la contribution à l’audiovisuel public encaissé par 
les chaînes de télévision
9
; 
−
des sommes versées directement ou indirectement par les 
opérateurs de communications électroniques aux chaînes de 
télévision à raison des appels téléphoniques à revenus partagés, 
des connexions à des services télématiques et des envois de 
minimessages qui sont liés à la diffusion de leurs programmes, 
à l’exception des programmes servant une grande cause 
nationale ou d’intérêt général. 
La taxe est calculée en appliquant un taux de 5,5 % à la fraction du 
montant des versements et encaissements annuels excédant 11 M€, pour 
chaque chaîne de télévision. Le CNC recouvre directement la TST depuis 
le 1
er
janvier 2010. 
Depuis le 1
er
janvier 2008, la TST a été étendue aux distributeurs 
qui acheminent le contenu audiovisuel vers le téléspectateur : chaînes 
auto-distribuées 
(Canal 
+, 
auparavant 
assujettie 
à 
la 
seule 
TST « éditeurs »), services de diffusion par câble (Numéricable), par 
satellite, télévision numérique terrestre, fournisseurs d’accès à Internet 
(FAI) et opérateurs de téléphonie mobile. La part « distributeurs » de la 
TST repose sur le chiffre d’affaires des abonnements souscrits auprès des 
sociétés concernées. Elle est calculée en appliquant un taux progressif, 
compris entre 0,5 % et 4,5 % de l’assiette taxable. 
9
A l’exception de la société France Télévisions au titre des services de télévision 
spécifiques à l’Outre-mer. 
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Tableau n° 2 : Evolution de la contribution nette des redevables à 
la TST, en millions d’euros 
2008 
2009 
2010 
Chaînes autodistribuées 
82,89 
96,71 
94,71 
Câblo-opérateurs 
0,00 
5,97 
3,56 
Opérateurs de communications 
électroniques 
11,35 
66,27 
179,49 
Total TST « distributeurs » 
94,24 
168,95 
277,76 
Source : Cour des comptes d’après données CNC. 
3 - 
La taxe sur la vidéo et les services de vidéo à la demande 
Dans sa forme actuelle, la taxe « 
sur les ventes et locations de 
vidéogrammes destinés à l’usage privé du public et sur les opérations 
assimilées
» est issue de la loi n° 2003-517 du 18 juin 2003. Son produit, 
recouvré par la direction générale des finances publiques (DGFiP) selon 
les mêmes procédures que la TVA, est affecté au CNC, après prélèvement 
de frais de gestion à hauteur de 2,5 %. 
Cette taxe est due par tout vendeur ou loueur de vidéos à raison de 
son chiffre d’affaires hors TVA issu de la vente et de la location de 
vidéos et, depuis juillet 2004, des opérations assimilées à ces ventes, 
comme la vidéo à la demande (V à D). Le taux en est fixé à 2 %
10
. 
4 - 
Les autres recettes à caractère fiscal 
Aux termes des articles L. 116-2 à L. 116-4 du code du cinéma et 
de l’image animée, le CNC est affectataire de la taxe perçue sur les 
producteurs, 
distributeurs, 
exploitants 
et 
diffuseurs 
de 
contenus 
pornographiques ou d’incitation à la violence. Instaurée par la loi de 
finances pour 1976
11
sous la forme d’un prélèvement spécial de 20 % sur 
la fraction des bénéfices industriels et commerciaux soumis à l’impôt sur 
les sociétés ou à l’impôt sur le revenu, cette taxe a été étendue à la 
location et à la vente de supports vidéo à contenu pornographique ou 
incitant à la violence, et son taux a progressivement été porté à 33 %
12
. 
Par ailleurs, aux termes de l’article L. 116-5 du code du cinéma et 
de l’image animée, le CNC reçoit le produit des sanctions pécuniaires 
prononcées par le CSA à l’encontre des éditeurs de services de télévision. 
10
Article 1609 
sexdecies
B du code général des impôts. 
11
Loi n° 75-1278 du 30 décembre 1975 de finances pour 1976. 
12
Loi de finances pour 1993.
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Les recettes ainsi recouvrées demeurent au total marginales : 
0,23 M€ en 2010 et 0,21 M€ en 2011
13
. 
B - Jusqu’en 2011, la forte progression des recettes 
fiscales est tirée par le dynamisme de la taxe sur les 
services de télévision 
Entre 2007 et 2011, les ressources du CNC ont augmenté de 
46,3 % après neutralisation des changements de méthodes comptables
14
, 
passant de 528 M€ en 2007 à 867 M€ en 2011. Cette progression a été 
particulièrement dynamique entre 2008 et 2010 (+ 35 %). 
13
Compte tenu de leur faible montant, l’analyse de ces recettes a été exclue du champ 
de l’enquête. 
14
Pour l’année 2011, il convient de neutraliser dans ce calcul l’impact des 
modifications comptables mises en oeuvre par le CNC – comptabilisation des reprises 
sur provisions au premier euro –, de manière à comparer sur une base homogène les 
ressources de l’établissement.
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Tableau n° 3: Evolution des produits de fonctionnement du CNC 
entre 2007 et 2011, en milliers d’euros 
Taxes 
affectées et 
autres 
produits de 
gestion 
Subventions 
d'exploitation 
Prestations 
annexes 
Produits 
financiers 
Produits 
exceptionnels 
Reprises 
sur 
provisions 
Total 
2007 
528 026 
37 232 
444 
3 751 
219 
23 297 
592 969 
2008 
554 481 
31 417 
314 
3 600 
877 
14 731 
605 420 
2009 
635 812 
27 081 
199 
4 066 
96 
5 687 
672 941 
2010 
789 429 
20 674 
251 
2 283 
419 
4 173 
817 228 
2011 
841 079 
14 828 
183 
6 218 
63 
5 073 
867 445 
2011/2007 
+ 59,3 %
- 60,2 % 
- 58,8 % 
+ 65,8 %
- 71 %
- 78,2 % 
+ 46,3 % 
Source : Cour des comptes, d’après les comptes financiers du CNC
15
.
Cette évolution résulte principalement de la forte progression du 
produit des taxes affectées, et plus particulièrement de la taxe sur les 
services de télévision (TST). Au cours de la décennie écoulée, le produit 
de la TST s’est accru en effet de 303 M€ (+ 92,3 %), dont 253 M€ entre 
les seules années 2008 et 2011 ; il représente désormais 73 % des 
ressources totales de l’établissement. Les recettes de TSA ont connu une 
évolution moins spectaculaire, mais néanmoins significative (+ 41 %), en 
raison de la hausse de fréquentation des salles de cinéma et, 
subsidiairement, du prix des billets. Les recettes de taxes vidéo, qui ne 
représentent qu’une faible proportion des recettes fiscales du CNC, ont 
bénéficié du développement du DVD au début des années 2000. Elles se 
stabilisent autour de 32 M€ depuis 2007. 
15
Pour une présentation homogène des recettes, les reprises sur provisions 
comptabilisées en 2011 ont été calculées en ne retenant que les soldes positifs de la 
différence entre les reprises sur provisions et les dotations aux provisions, pour 
chacun des dispositifs de soutien automatique (annexe 5 au compte financier 2011, 
p. 56) 
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Tableau n° 4 : Evolution du produit des principales taxes affectées 
au CNC entre 2001 et 2011, en milliers d’euros 
TSA 
TST 
Taxe vidéo 
Total 
Editeurs distributeurs Total TST 
2001 
101 420 
328 100 
- 
328 100 
12 790 
442 310 
2002 
109 078 
315 231 
- 
315 231 
19 842 
444 151 
2003 
102 738 
313 587 
- 
313 587 
24 543 
440 869 
2004 
120 326 
325 017 
- 
325 017 
38 258 
483 601 
2005 
104 597 
323 985 
- 
323 985 
37 460 
466 041 
2006 
119 721 
340 278 
- 
340 278 
35 323 
495 322 
2007 
116 699 
362 238 
- 
362 238 
33 296 
512 234 
2008 
122 197 
283 156 
94 236 
377 393 
32 756 
532 346 
2009 
127 891 
282 072 
168 948 
451 020 
32 910 
611 821 
2010 
146 343 
296 992 
277 763 
574 755 
33 066 
754 164 
2011 
143 077 
308 994 
322 050 
631 044 
31 964 
806 084 
2011/2001 
41,1 % 
- 5,8 % 
NS 
92,3 % 
149,9 % 
82,2 % 
Source : Cour des comptes d’après données CNC (agent comptable). 
Pour l’année 2008, la diminution de recettes de TST « éditeurs » résulte majoritairement 
(43,8 M€) d’un effet de transfert, la chaîne Canal + voyant sa contribution scindée en une part 
« éditeurs » et une part « distributeurs ». Pour l’année 2011, les recettes de TST correspondent 
aux mandats effectivement encaissés par le CNC. 
1 - 
Le dynamisme de la TST « distributeurs » 
La forte progression du produit de la TST « distributeurs » 
procède, indirectement, du régime de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) 
appliqué aux opérateurs de communications électroniques à la suite de 
l’apparition, en 2003, des offres Internet intégrées proposant un service 
de téléphonie fixe ainsi qu’un accès à Internet et à la télévision (offres 
dites « 
triple play
»). 
En effet, le législateur ayant souhaité frapper d’un taux réduit de 
TVA (5,5 %) la part de ces abonnements « 
triple play
» supposée 
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représentative du service d’accès à la télévision
16
, les opérateurs ont alors 
cherché à valoriser au titre de l’accès aux services de télévision la part la 
plus importante possible des produits d’abonnement afin de minimiser 
leur assujettissement à la TVA à taux normal. Suivant les rescrits fiscaux 
obtenus par les différents opérateurs auprès de l’administration, la part 
« services de télévision » représentait entre 43 % et 56 % du chiffre 
d’affaires des abonnements. Finalement, la loi du 5 mars 2007 a fixé la 
part minimale du produit des abonnements « 
triple play
» assujettie au 
taux réduit de TVA à 50 % du chiffre d’affaires des abonnements, 
sécurisant au profit des opérateurs une situation fiscale qui ne correspond 
pas directement à la réalité économique des offres composites (tant en 
termes de coûts pour les opérateurs que de facturation des services de 
télévision auprès des consommateurs). 
Parallèlement, étendant le modèle historique de prélèvement sur 
les secteurs qui diffusent des contenus audiovisuels, la loi du 5 mars 2007 
a assujetti ces mêmes opérateurs de communications électroniques à la 
taxe due par les distributeurs de services de télévision au CNC à partir du 
1
er 
janvier 2008. Aux termes de l’article 35 de ladite loi
17
, lorsqu’une 
offre intégrée donnait accès à d’autres services, la taxe était assise
«
sur 
la seule part de cette offre correspondant aux services de télévision. 
» Par 
souci de cohérence, l’instruction fiscale subséquente du 18 avril 2008 a 
précisé que la part de l’offre correspondant aux services de télévision, et 
qui constituait l’assiette de la TST, serait la même que celle à laquelle 
était appliqué le taux réduit de TVA
18
. Le législateur a néanmoins 
introduit un abattement de 10 % sur cette assiette. 
Entre 2008 et 2011, les recettes issues de la TST « distributeurs » 
ont mécaniquement bénéficié des effets cumulés de la croissance du 
marché des communications électroniques (fournisseurs d’accès à 
Internet et opérateurs de téléphonie mobile), du développement intensif 
par les opérateurs de formules intégrées d’abonnement ouvrant droit aux 
services de télévision, ainsi que de la stratégie d’optimisation fiscale des 
opérateurs dans le contexte d’un taux réduit de TVA. Elles ont donc de ce 
fait très fortement progressé. 
16
L’objectif alors poursuivi était celui d’un parallélisme entre la taxation des services 
de télévision par voie hertzienne, assujetti à un taux réduit de TVA, et la taxation des 
services de télévision par voie électronique. 
17
Disposition codifiée à l’article L. 302 bis KB du code général des impôts. 
18
Instruction fiscale n° 45, 3 P-3-08 du 18 avril 2008 : « 
par parallélisme, la part de 
l’offre correspondant aux services de télévision et constituant l’assiette de la taxe est 
estimée à 50 % du prix de l’abonnement global donnant accès à l’ensemble des 
services fournis 
».
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2 - 
Les modifications successives d’assiette 
En supprimant l’application du taux réduit de TVA sur l’offre 
composite des fournisseurs d’accès à Internet (FAI), la loi de finances 
pour 
2011 
a 
substantiellement 
modifié 
l’économie 
de 
la 
TST 
« distributeurs ». En effet, il ne pouvait plus être fait référence à « 
la part 
de l’abonnement à laquelle était appliqué le taux réduit de TVA 
» pour 
définir l’assiette de TST, dès lors que tout le chiffre d’affaires des 
fournisseurs d’accès à Internet et des opérateurs de téléphonie mobile 
devenait assujetti à la TVA à un taux normal. 
Alors que, jusqu’au 31 décembre 2010, l’assiette de la TST 
« distributeurs » s’était alignée sur celle du taux réduit de TVA (50 % du 
prix de l’offre «
triple play
»), celle-ci porte, depuis le 1
er
janvier 2011, 
sur la totalité du prix de l’offre, diminué d’un abattement de 55 %, 
lorsque cette offre « 
inclut également, pour un prix forfaitaire, un accès à 
des services de communication au public en ligne ou à des services de 
téléphonie.
» En instituant cet abattement, le législateur a entendu 
conserver le niveau d’assiette qui existait précédemment. 
Tableau n° 5 : Evolution de l’assiette de TST (part distributeurs) 
résultant de la loi de finances pour 2011 
Assiette antérieure à la LFI 2011 
Assiette modifiée par la LFI 2011 
50 % des abonnements et autres 
sommes acquittés par les usagers 
100 % des abonnements et autres 
sommes acquittés par les usagers 
- 10 % de déduction 
- 55 % de déduction 
= 45 % du produit des abonnements 
et autres sommes acquittés par les 
usagers 
= 45 % du produit des abonnements 
et autres sommes acquittés par les 
usagers 
Source : Assemblée nationale, Rapport sur les conditions générales de 
l’équilibre financier (tome 2) relatif à la loi de finances pour 2011, p. 209. 
L’option alors retenue par le législateur n’a donc pas été celle 
d’une minoration de la charge fiscale pesant sur les opérateurs, mais celle 
d’une sécurisation de la ressource nouvelle au profit du CNC. L’exposé 
des motifs du projet de loi de finances initiale pour 2011 indique ainsi 
qu’il « 
s’agit d’aménager, afin de maintenir son niveau, les modalités de 
détermination de l’assiette de la taxe due par les distributeurs dans le cas 
des offres composites. (…) Cette mesure permet, compte tenu du nouveau 
régime de TVA applicable à ce type d’offres, de déterminer l’assiette de 
la taxe due par ces distributeurs de façon autonome en application du 
code du cinéma et de l’image animée et d’assurer ainsi la continuité de la 
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contribution 
de 
ces 
opérateurs 
au 
soutien 
à 
la 
création 
cinématographique, audiovisuelle et multimédia. 
» 
Plutôt que de produire les effets de stabilisation escomptés, cette 
réforme s’est traduite au contraire par une fragilisation de la taxe en 
raison de la position adoptée par l’opérateur Free en réaction à 
l’instauration du nouveau régime de TVA. Afin d’optimiser sa charge 
fiscale, cet opérateur a entrepris de dédoubler son offre d’abonnement 
Internet, en distinguant, d’une part une offre dite 
« double play » 
(Internet 
et téléphonie), facturée 29,99 €, et, d’autre part, une offre télévision, 
facturée en option à 1,99 € pour toute souscription de la nouvelle offre. 
Dans ces conditions, l’assiette de TST, précédemment de 13,50 €, s’est 
trouvée pour cet opérateur réduite à 1,79 €, avec le risque de voir ses 
concurrents adopter des pratiques similaires. 
Ainsi confronté au risque d’une attrition de l’assiette fiscale et 
d’une diminution à due proportion du produit de la taxe, le CNC a plaidé, 
au cours de l’année 2011, pour une nouvelle modification de la taxe afin 
d’en sécuriser le rendement. La loi de finances pour 2012 a finalement 
entériné le principe d’une assiette « large », étendue à l’ensemble des 
abonnements Internet et de téléphonie mobile, quel que soit le mode de 
commercialisation des services de télévision (« gratuits » / payants – 
commercialisés expressément ou non dans une offre composite ou dans 
toute autre offre), au seul motif que ces abonnements permettent 
techniquement d’accéder à des services de télévision. 
Aux termes du nouvel article L. 115-6 du code du cinéma et de 
l’image animée, dont l’entrée en vigueur est subordonnée à l’acceptation 
de la nouvelle assiette par la Commission européenne, est assujetti à la 
TST distributeurs l’ensemble du chiffre d’affaires « abonnements » des 
fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et des opérateurs de téléphonie 
mobile, au titre « 
des accès à des services de communication au public en 
ligne ou à des services de téléphonie, dès lors que la souscription à ces 
services permet de recevoir, au titre de cet accès, des services de 
télévision
».
Parallèlement, plusieurs modifications ont été introduites : 
−
les abonnements professionnels ont été exclus de la base 
d’imposition ; 
−
les consommations de services électroniques « hors forfait » ont 
été incluses dans la base d’imposition, dès lors qu’elles 
permettent un accès à des services de télévision ; 
−
le barème de la TST « distributeurs » a été simplifié et abaissé, 
le taux marginal supérieur passant de 4,5 % à 3,5 % ; 
−
l’abattement de 55 % a été porté à 66 %, dans le but de 
maintenir constant le produit de la taxe recouvrée. 
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C - L’affectation exclusive au CNC du produit de la 
TST « distributeurs » demeure problématique 
Trois ans à peine après la création de la taxe, les évolutions 
successives de son assiette et de son barème n’ont pas contribué à en 
conforter l’acceptabilité. Outre le défaut de stabilité du cadre fiscal qui en 
résulte, force est de constater, s’agissant de la part de la taxe appliquée 
aux opérateurs de communications électroniques, que le lien entre le fait 
générateur de la taxation (l’activité de distribution de contenus 
numériques relevant de catégories extrêmement diverses), l’assiette de la 
taxe (le chiffre d’affaires résultant des abonnements aux services de 
communications électroniques), et son objet (le financement de la 
création cinématographique et audiovisuelle) apparaît à bien des égards 
moins évident que pour les taxes affectées d’origine plus ancienne (cf. 
annexe 3). 
Certes, le principe selon lequel sont taxés au profit du CNC les 
acteurs économiques qui tirent un bénéfice de la diffusion de contenus 
cinématographiques et audiovisuels justifie qu’y soient attraits les 
fournisseurs d’accès à Internet et les opérateurs de téléphonie mobile, dès 
lors qu’une part non négligeable des contenus transitant par les services 
qu’ils offrent relève de la filière à laquelle est consacrée l’activité du 
Centre
19
. 
Il n’en reste pas moins que l’affectation au CNC de l’intégralité du 
produit de la taxation des opérateurs de communications électroniques 
revient à conférer au Centre une prérogative discutable, dès lors qu’en 
l’espèce il ne saurait se prévaloir d’être à lui seul concerné par la 
diffusion sur Internet de contenus faisant l’objet d’un soutien public. 
Les réflexions récemment menées par le ministère de la culture et 
de la communication sur l’usage qui pourrait également être fait de cette 
ressource aux fins d’abonder le financement des secteurs de la musique et 
du spectacle vivant témoignent d’ailleurs que le principe de son 
affectation exclusive au CNC n’a pas valeur de dogme intangible et que 
l’idée d’étendre, à tout le moins, le bénéfice de son produit au soutien 
d’autres activités culturelles ne paraît pas inconsidérée sur le plan 
économique. 
19
Commandée par le CNC, l’étude de l’institut IDATE sur l’utilisation des réseaux 
haut débit en France réalisée en juin 2012 montre ainsi que la vidéo légale représente 
près de 83 % de la bande passante des réseaux fixes, la consommation de télévision 
sur ADSL représentant 90 % du trafic audiovisuel. L’étude indique par ailleurs que 
les services audiovisuels mobilisent déjà 13,6 % de la bande passante des réseaux 
mobiles. 
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D - Les recettes futures de TST « distributeurs » sont 
incertaines 
1 - 
Pour l’année 2011, les recettes de TST accusent un léger recul, 
à la suite du repositionnement stratégique d’un opérateur de 
communications électroniques 
La réaction de l’opérateur Free à la réforme introduite par la loi de 
finances pour 2011 (cf. 
supra
) a eu pour conséquence d’affecter d’un 
coefficient d’incertitude le produit net de la TST « distributeurs ». Le 
CNC confirme que « 
ce coefficient d’incertitude est d’autant plus élevé 
qu’il s’applique non seulement à Free en 2011 mais également à tous les 
autres opérateurs télécoms incités à repositionner leur offre (…). Cette 
situation pourrait conduire à une attrition quasi-complète de l’assiette 
fiscale des opérateurs télécoms tant qu’une nouvelle assiette n’aura pas 
été mise en oeuvre
». 
A ce jour, les pertes de recettes apparaissent cependant limitées. 
Les recettes nettes de TST « distributeurs » perçues par le CNC en 2011 
se sont ainsi élevées à 273,6 M€, contre 277,8 M€ en 2010, cette baisse 
étant de fait en partie liée à la diminution des recettes fiscales acquittées 
par Free. En 2012, les régularisations de TST « distributeurs » dues au 
titre de l’année 2011 ont finalement rapporté à l’établissement un solde 
créditeur 
de 
27,2 M€
20
- 
les 
régularisations 
positives 
liées 
à 
l’augmentation du chiffre d’affaires des opérateurs assujettis demeurant, 
pour l’heure, supérieures aux régularisations négatives résultant des 
repositionnements stratégiques desdits opérateurs. 
2 - 
Pour l’année 2012, le niveau des recettes de TST, qui dépend 
de la décision de la Commission européenne, ne sera affecté au 
CNC qu’à hauteur de 229 M€, dans l’hypothèse la plus favorable 
La modification de la TST « distributeurs » votée en loi de 
finances pour 2012 a été notifiée à la Commission européenne le 26 
octobre 2011. Les autorités françaises ont répondu le 10 janvier 2012 à 
une demande d’informations complémentaires de la Commission le 12 
décembre 2011. Après une première prolongation du délai d’instruction 
jusqu’au 15 avril 2012, la Commission européenne a de nouveau sollicité 
un délai complémentaire de deux mois pour statuer. Le secrétariat général 
aux affaires européennes a indiqué que « 
dans le cadre de l’examen de la 
notification du projet de modification de la TST, la Commission souhaite 
s’assurer de la conformité des mesures notifiées avec la directive 
20
Se décomposant en 42 M€ de régularisations positives et 14,8M€ de régularisations 
négatives. 
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2002/20/CE 
« autorisation ».
» 
Cet 
élément 
pourrait 
conduire 
la 
Commission à réserver sa réponse pendant encore plusieurs mois, 
l’application de la directive « autorisation » faisant aujourd’hui l’objet 
d’un contentieux entre la Commission européenne et la France sur la taxe 
« télécoms ». 
Le contentieux communautaire relatif à la taxe « télécoms » 
Introduite par la loi n° 2009-258 du 5 mars 2009 relative à la 
communication audiovisuelle et au nouveau service public de la télévision, la 
taxe sur les opérateurs de communications électroniques, dite taxe 
« télécoms », a pour objet de compenser le manque à gagner dû à la 
suppression des revenus publicitaires de la télévision publique et à la 
suppression de la taxe sur les recettes publicitaires des chaînes privées. 
Cette taxe est due par les opérateurs de télécommunications qui, 
d’après le code des postes et des communications électroniques, fournissent 
un service en France et qui ont fait l’objet d’une déclaration préalable auprès 
de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes 
(ARCEP). 
La Commission européenne conteste la compatibilité de cette taxe 
avec le droit communautaire, notamment avec la directive 2002/20/CE du 
7 mars 2002 relative à l’autorisation de réseaux et de services de 
communications électroniques. Aux termes de l’article 12 de cette directive, 
« 
les taxes administratives imposées aux entreprises fournissant un service 
ou un réseau au titre de l’autorisation générale ou auxquelles un droit 
d’utilisation 
a 
été 
octroyé 
(…) 
couvrent 
exclusivement 
les 
coûts 
administratifs globaux qui seront occasionnés par la gestion, le contrôle et 
l’application du régime d’autorisation générale, des droits d’utilisation et 
des obligations spécifiques (…).
» 
Les autorités françaises estiment que la directive 2002/20/CE permet 
l’instauration d’une taxe portant sur le chiffre d’affaires des opérateurs 
télécom. Au contraire, la Commission circonscrit cette imposition au prix à 
payer pour l’obtention de la licence nécessaire à l’exercice de la profession. 
Elle considère qu’une imposition complémentaire est dès lors interdite 
puisque la directive prévoit qu’aucune taxe assise sur la licence ne peut 
frapper les opérateurs, si elle va au-delà des frais administratifs nécessaires à 
sa délivrance. Le 28 janvier 2010, la Commission européenne a adressé une 
mise en demeure à la France au titre de la taxe « télécoms », suivie d’un avis 
motivé le 1
er
octobre 2010. Le 23 septembre 2011, la Commission 
européenne a traduit la France devant la Cour de justice de l’Union 
européenne. A ce stade de la procédure, l’organisation d’une audience paraît 
nécessaire aux autorités françaises afin d’insister devant la Cour sur les 
points forts de la défense. D’après le SGAE, cette audience pourrait être 
programmée à l’automne 2012, l’arrêt intervenant « 
entre deux et cinq mois 
après
». 
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La résolution du contentieux relatif à la « taxe télécoms » ne 
semble donc pas devoir être envisagée avant la fin de l’année 2012. Par 
ailleurs, le 29 août 2011, un opérateur de communications électroniques a 
déposé auprès de la Commission européenne une plainte relative au 
financement des régimes d’aides aux industries cinématographiques et 
audiovisuelles. Parmi les griefs formulés par le plaignant figurait le 
niveau 
des 
recettes 
encaissées 
par 
le 
CNC, 
qualifié 
de 
« 
disproportionné
» au regard des besoins de financement du compte de 
soutien. Les autorités françaises ont répondu le 6 octobre 2011 à la 
demande d’informations de la Commission consécutive à cette plainte. 
Interrogé sur ce point, le secrétariat général aux affaires européennes a 
estimé que « 
la réponse des autorités françaises a apporté les 
clarifications nécessaires à la Commission, car toutes les mesures 
notifiées ont été autorisées. La plainte ne concernait pas le projet de 
modification de la TST et n’a donc pas d’incidence sur cette mesure 
encore en cours d’examen.
» 
Ces événements ont retardé l’entrée en vigueur de la nouvelle 
assiette de la taxe, la loi de finances pour 2012 l’ayant renvoyé « 
à une 
date fixée par décret qui ne peut être postérieure au 1
er
janvier 2013
». 
Faute d’autorisation de la Commission européenne, le CNC se trouve 
donc actuellement dans l’impossibilité d’appliquer la nouvelle assiette de 
la TST « distributeurs » dont il escomptait un rendement de 190,3 M€ en 
provenance des opérateurs de télécommunications – aboutissant à un 
rendement total de TST « distributeurs » d’environ 290 M€ en retenant 
l’hypothèse d’une imposition constante des autres opérateurs assujettis à 
la taxe
21
. 
L’assiette établie en 2011 continuant à s’appliquer tant que la 
Commission européenne n’a pas pris de décision, le produit attendu de la 
taxe est fragilisé par le risque que fait peser l’éventualité de voir les 
opérateurs réorienter leur offre commerciale en vue de réduire la charge 
du prélèvement dont ils sont l’objet. Ce risque est estimé par le CNC pour 
la seule année 2012 à 100 M€. 
En tout état de cause, à supposer que le montant de TST 
« distributeurs » finalement recouvré par l’établissement se rapproche de 
la prévision initiale, le CNC ne sera affectataire que d’une recette écrêtée 
à 229 M€, conformément aux dispositions de la loi de finances pour 
2012. Au regard de la situation des finances publiques, le législateur a en 
effet entendu plafonner le produit des taxes affectées aux opérateurs de 
l’État et reverser toute recette excédentaire au budget général (cf. partie 
IV
infra
) 
Pour l’année 2012, le CNC envisageait, lors du premier exercice de 
prévision budgétaire, un niveau de recettes de 721 M€, se décomposant 
21
Les câblo-opérateurs et les chaînes de télévision autodistribuées. 
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en 131,3 M€ de TSA, 558 M€ de TST et 31,7 M€ de taxes vidéo. Ces 
prévisions ont été revues à la baisse en cours d’année, le CNC intégrant 
dans 
ses 
projections 
de 
recettes 
le 
plafonnement 
de 
la 
TST 
« distributeurs » à 229 M€. Ainsi, le montant des recettes fiscales 
envisagées par le CNC en budget primitif pour 2012 s’établissait à 
700,8 M€
22
, les ressources prévisionnelles atteignant au total 834,06 M€. 
Si l’écrêtement de la TST « distributeurs » était maintenu à son 
niveau actuel et à supposer que le rendement des autres taxes soit 
constant, le CNC verrait ainsi ses recettes fiscales pérennisées, pour les 
prochaines années, à un niveau proche de 700 M€, les ressources totales 
de l’établissement atteignant alors près de 800 M€ (sur la base d’une 
extrapolation du budget 2012). Dans une perspective historique, ce niveau 
de recettes serait nettement supérieur aux niveaux moyens de recettes 
fiscales affectées au CNC par le passé, celles-ci n’ayant jamais dépassé 
532 M€ jusqu’en 2008 (cf. tableau n° 4
supra
). 
Tableau n° 6 : Prévisions de ressources du CNC pour 2012 (en M€) 
Stade de budgétisation 
Prévisions en 2011 
Budget primitif 2012 
Date 
C.A du 7 juillet 2011 
C.A. du 24 novembre 
2011 
TSA 
131,3 
130 
TST éditeurs 
309,2 
310 
TST distributeurs 
248,8 
229 
Taxes vidéo 
31,7 
31,7 
Total taxes affectées 
721 
700,8 
Régularisations TSA et TST dues au 
titre des années antérieures 
- 
19,1 
Remboursements divers 
- 
80 
Ressources propres 
- 
14,75 
Ressources affectées 
- 
19,4 
TOTAL GENERAL 
- 
834,06 
Source : Cour des comptes, d’après budget primitif du CNC. 
22
Commission d’examen du compte de soutien du 12 décembre 2011 et compte rendu 
du CA du 24 novembre 2011.
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II 
- 
Les autres ressources du CNC 
En sus des taxes affectées, qui représentent 93 % de ses ressources, 
le CNC dispose de dotations budgétaires (A) et de ressources propres (B). 
A - Les dotations budgétaires 
A périmètre constant, les dotations budgétaires versées au CNC, 
comptabilisées par l’établissement comme des subventions d’exploitation, 
ont connu une légère augmentation entre 2001 et 2011. Cette progression 
résulte d’évolutions contrastées. 
Tableau n° 7 : Subventions d’exploitation reçues par le CNC entre 
2001 et 2011 (en milliers d’euros) 
2001 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
−
Subvention du ministère de la 
culture 
5 751 
19 520 
15 263 
14 265 
9 011 
0 
dont interventions directes du ministère de la 
culture 
- 
17 429 
15 263 
14 265 
9 011 
0 
dont subvention de fonctionnement CNC 
2 257 
2 091 
- 
- 
- 
0 
dont plan de restauration des films anciens 
3494 
- 
- 
- 
- 
Subvention du ministère de la recherche 
46 
- 
- 
- 
- 
0 
Ressources affectées production et distribution 
des films des administrations civiles 
6 153 
7 764 
8 065 
6 730 
5 367 
7 105 
Dispositifs de soutien cofinancés
23
- 
9 948 
8 089 
6 086 
6 296 
7 723 
dont Industries techniques FAEM 
- 
3 862 
2 893 
2 036 
2 723 
4 842 
dont RIAM 
- 
2 725 
1 625 
442 
510 
263 
dont DICRéAM 
- 
749 
665 
709 
741 
986 
dont cinéma peu diffusé 
- 
265 
332 
121 
16 
1 
dont Fonds Sud 
- 
2 347 
2 574 
2 779 
2 306 
1 631 
Total des subventions d'exploitation 
11 950 
37 232 
31 417 
27 081 
20 674 
14 828 
Source : Cour des comptes, d’après données CNC (comptes financiers ; détail du compte 74).
23
Cf.
annexe 4. 
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1 - 
Le ministère de la culture et de la communication a opéré des 
transferts de charges vers l’établissement pour un montant 
significatif 
Jusqu’en 2007 inclus, le ministère de la culture et de la 
communication versait au CNC une subvention pour charges de service 
public (2,1 M€ en 2007), destinée à couvrir une partie des frais de 
fonctionnement de l’établissement. L’affectation directe au CNC du 
produit de la TSA depuis le 1
er 
janvier 2007 et les perspectives 
d’accroissement des produits financiers qui en découlent ont conduit le 
ministère à retirer sa subvention à partir du 1
er
janvier 2008. 
Le dynamisme des ressources du CNC a par ailleurs conduit le 
ministère de la culture à faire supporter par l’établissement des dépenses 
précédemment imputées sur ses propres crédits budgétaires. Ces transferts 
ont porté sur les éléments suivants : 
−
le 
financement 
des 
dispositifs 
d’aide 
au 
secteur 
cinématographique cofinancés par le ministère de la culture et 
le CNC. Ainsi, en 2006, l’établissement a pris à sa charge le 
non versement par le ministère de la culture de sommes dues à 
hauteur de 5,6 M€ pour l’exercice 2005 au titre des dispositifs 
cofinancés, ainsi qu’un arriéré de 11,4 M€ remontant à 1991, 
dû par le ministère au titre du dispositif « guichet jeunesse » 
(aide sélective destinée à la production de programmes pour la 
jeunesse). En 2008, les dépenses relatives aux dispositifs d’aide 
à la création culturelle multimédia (DICRéAM, FAEM, 
RIAM), précédemment cofinancés par le ministère de la culture 
et le CNC, ont été transférées à l’établissement, pour un 
montant de 2,87 M€ ; 
−
le 
financement 
d’opérations 
régionales 
précédemment 
subventionnées 
par 
les 
DRAC. 
Les 
festivals 
cinématographiques en région présentant un intérêt national ou 
international ont été intégralement mis à la charge du CNC en 
2008 (1,5 M€) ; en 2012, une part significative des crédits 
déconcentrés en faveur du cinéma, précédemment inscrits au 
programme 334 « livres et industries culturelles » de la mission 
« médias, livre et industries culturelles », ont été transférés au 
CNC (1,28 M€ pour un montant total de 3,53 M€) ; 
−
le 
financement 
d’institutions 
cinématographiques 
précédemment financées par le ministère de la culture. Ainsi, la 
subvention versée par le ministère à la Cinémathèque française 
a été intégralement prise en charge par le CNC à partir de 2011 
(19,6 M€), de même qu’à partir de 2012, la charge liée au 
financement de l’école nationale supérieure pour les métiers de 
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l’image et du son (FEMIS), précédemment inscrite dans les 
crédits budgétaires du programme 224 « transmission des 
savoirs et démocratisation de la culture » de la mission 
« culture » (7,82 M€). 
Au total, le ministère de la culture et de la communication a 
transféré 63,9 M€ de dépenses au CNC entre 2006 et 2012, se 
décomposant en 17 M€ de dépenses ponctuelles (prise en charge par le 
CNC d’engagements ponctuels non payés par le ministère) et 46,9 M€ de 
dépenses annuelles récurrentes. 
Tableau n° 8 : Dépenses d’intervention du ministère de la culture 
transférées au CNC entre 2006 et 2012, en milliers d’euros 
Transfert 
dépenses 
ponctuelles 
2006 
Non versement, en 2005, des crédits dus par le 
ministère au titre des dispositifs cofinancés 
5 575 
2006 
Arriérés remontant à 1991 dus au CNC au titre 
du dispositif "guichet jeunesse" 
11 410 
Total 
16 985 
Transfert 
dépenses 
récurrentes 
2008 Aides au multimédia 
2 870 
2008 
Crédits déconcentrés (festivals en région) 
1 500 
2010 
Ensemble des aides CNC / Mission Culture 
13 805 
2011 
Cinémathèque française (50 % initialement 
prévus en LFI 2011) 
9 800 
2011 
Cinémathèque française (50 % transférés en juin 
2011) 
9 800 
2012 FEMIS 
7 828 
2012 
Crédits déconcentrés (patrimoine en région) 
1 280 
Total 
46 883 
Source : Cour des comptes, d’après réponse CNC. 
Imputés au CNC par décision du directeur de cabinet du ministre 
de la culture et de la communication, ces transferts de charges ont permis 
au ministère de recouvrer les crédits lui permettant de financer d’autres 
opérations telles que le concours alloué à France Télévisions en 2012, 
dans un contexte budgétaire contraint. En outre, ces débudgétisations ont 
permis 
au 
ministère 
de 
disposer 
d’une 
marge 
de 
manoeuvre 
supplémentaire pour respecter la norme de dépense qui lui était imposée. 
Le ministère de la culture ne verse plus aucune participation 
financière au budget du CNC depuis le 1
er
janvier 2011. Les crédits 
d’intervention du ministère dans le champ cinématographique sont 
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désormais réduits à une enveloppe budgétaire minime (près de 3 M€ 
demandés en PLF 2012), comprenant essentiellement les actions 
d’éducation à l’image conduites en DRAC
24
. 
2 - 
En tant qu’organisme centralisateur des paiements, le CNC 
gère des ressources budgétaires qui lui sont affectées par d’autres 
ministères en vue d’une utilisation prédéfinie 
Les autres concours budgétaires affectés à l’établissement, 
également comptabilisés en subventions d’exploitation, ont vu leur 
périmètre se réduire fortement au terme de l’importante réforme 
budgétaire et comptable mise en oeuvre par l’établissement à partir de 
2005. 
Les crédits relatifs aux dispositifs cofinancés ont connu une baisse 
tendancielle au cours de la période récente, imputable au retrait des 
ministères partenaires du CNC (le ministère chargé des affaires étrangères 
a mis fin au cofinancement de l’aide aux cinématographies étrangères peu 
diffusées en 2009) et au transfert de la gestion de l’un de ces dispositifs – 
le RIAM – du CNC vers Oséo, les crédits correspondant n’étant plus 
imputés que de manière résiduelle sur le budget du CNC. 
B - Les ressources propres de l’établissement 
Le CNC dispose également de ressources propres, comprenant les 
produits financiers, le prélèvement sur les recettes du registre public du 
cinéma et de l’audiovisuel (RPCA), les frais de gestion sur les concours 
budgétaires affectés, les cotisations professionnelles ainsi que quelques 
activités de vente de publications et de prestations de service. 
1 - 
L’augmentation des produits financiers 
Tout au long de la dernière décennie, les produits financiers du 
CNC ont connu une augmentation significative, à l’exception de la 
période 2009-2010, les conséquences de la crise financière n’épargnant 
pas l’établissement. 
24
2,57 M€ parmi lesquelles les opérations « Ecoles au cinéma », « Collèges au 
cinéma » et « Lycéens et apprentis au cinéma », imputés sur l’action 2 du programme 
224, ainsi que 140 000 € au titre de bourses « cinéma » imputées sur l’action 1 du 
programme 224.
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Tableau n° 9 :
Evolution des produits financiers du CNC entre 2001 
et 2012, en milliers d’euros 
Source : Cour des comptes, d’après données CNC ; les données pour 2012 
sont prévisionnelles. 
Sur la période récente, la progression des produits financiers 
s’explique par l’augmentation de la trésorerie de l’établissement et par la 
rationalisation de sa politique de placement. Pour l’année 2011, toute la 
trésorerie a été placée en comptes à terme, présentant une gestion plus 
souple et plus facilement optimisable que les bons du Trésor à intérêts 
annuels. En 2012, la gestion d’un compte rémunéré
25
, ouvert sur 
proposition de la direction générale des finances publiques (DGFiP), 
devait permettre à l’établissement de placer sa trésorerie sur du très court 
terme et d’en améliorer ainsi la souplesse de gestion. Cependant, la 
faiblesse des taux de rendements actuels limitera vraisemblablement 
l’apport d’un tel placement à 150 000 € pour l’année 2012 (pour 120 M€ 
placés tout au long de l’année). 
25
La rémunération de ce compte est basée sur le solde quotidien de l’indice EONIA 
(
Euro OverNight Index Average
, taux de rémunération des dépôts interbancaires du 
jour) - 15 points de base.
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
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2 - 
Les prélèvements opérés sur le registre du cinéma et de 
l’audiovisuel et sur les concours budgétaires affectés 
a)
Le prélèvement sur les recettes des registres du cinéma et de 
l’audiovisuel (RCA) 
Créée par une loi du 22 février 1944, la conservation des registres 
du cinéma et de l’audiovisuel est placée auprès du CNC. Elle gère le 
registre public du cinéma et de l’audiovisuel (RPCA) et le registre des 
options, qui recensent les actes, conventions et jugements relatifs à la 
production, à la distribution, à la représentation et à l’exploitation des 
oeuvres audiovisuelles
26
. Aux termes de l’article L. 125-2 du code du 
cinéma et de l’image animée, « 
toute requête aux fins d’inscription ou 
publication, toute demande de renseignements, toute délivrance d’états, 
certificats, copies ou extraits donnent lieu à la perception d’un 
émolument 
». 
Conformément à l’article L. 114-1 du même code, une part des 
émoluments versés au conservateur des registres du cinéma et de 
l’audiovisuel est affectée au budget du CNC. En 2011, cette part sur les 
recettes des registres a atteint 3,12 M€. 
La disparition, au 1
er
janvier 2013, du régime associé au statut du 
conservateur des hypothèques
27
, et par assimilation du statut du 
conservateur du RPCA, conduira au remplacement des émoluments 
actuellement perçus par le conservateur à l’occasion des formalités 
effectuées auprès des registres du cinéma et de l’audiovisuel par une 
redevance pour services rendus, perçue au profit du CNC. 
Afin de fixer le juste niveau de la redevance à percevoir à partir de 
2013, le Centre est en train de procéder à une expertise approfondie des 
coûts de fonctionnement du RCA. Au regard des premiers travaux menés 
– restant à consolider – le montant annuel de cette redevance devrait 
s’établir entre 1,5 M€ et 1,8 M€, soit une diminution de ces ressources de 
40 % à 50 %. 
26
Le RPCA recense les actes, conventions et jugements des oeuvres pour lesquelles 
les producteurs détiennent les droits d’adaptation des oeuvres littéraires adaptées. Un 
producteur qui a pris une simple option pour l’adaptation d’une oeuvre littéraire 
préexistante ne peut pas immatriculer au RPCA son projet ni rendre public les contrats 
afférents. Le registre des options a ainsi été créé pour assurer la publicité des projets 
et des contrats auxquels il donne lieu dans cette période intermédiaire. 
27
Ordonnance n° 2010-638 du 10 juin 2010 portant suppression du régime des 
conservateurs des hypothèques.
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b)
Le prélèvement sur les concours budgétaires affectés 
Par ailleurs, sur la majeure partie des concours budgétaires affectés 
à l’établissement (production et diffusion des films des administrations 
civiles, dispositifs cofinancés), le CNC opère un prélèvement pour frais 
de gestion dont le produit vient financer ses frais de fonctionnement (ces 
prélèvements sont abordés de manière détaillée dans le chapitre 3). En 
2011, ces prélèvements ont représenté une somme de 374 029 €. 
3 - 
Le maintien contestable des cotisations professionnelles 
Aux termes de l’article L.115-14 du code du cinéma et de l’image 
animée, le CNC est affectataire du produit de cotisations professionnelles 
perçues auprès du secteur cinématographique. Au 1
er
janvier 2012, de 
telles cotisations sont dues : 
−
par les producteurs, à l’occasion de la cession de droits de 
diffusion des films. Le taux de la cotisation est fixé à 0,58 % 
des encaissements hors taxe sur la valeur ajoutée provenant des 
cessions de droits ; 
−
par les distributeurs, à l’occasion de l’exploitation sur tout 
support des oeuvres dont ils assurent la distribution. Le taux de 
la cotisation est fixé à 0,58 % des encaissements hors taxe sur 
la valeur ajoutée provenant de l’exploitation ; 
−
par les exportateurs de films. Le taux de la cotisation est fixé à 
0,55 % du chiffre d’affaires hors taxe sur la valeur ajoutée ; 
−
par les exploitants de salles. Le taux de cette cotisation est fixé 
à 0,232 % du prix des entrées aux séances. 
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Tableau n° 10 : Evolution des cotisations professionnelles perçues 
par le CNC entre 2007 et 2011, en euros 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
Cotisations exploitants 
2 267 449 
1 506 624 
2 233 551 
2 435 220 
2 563 307 
Cotisations producteurs / 
distributeurs 
4 566 899 
4 339 254 
3 841 679 
6 009 970 
5 222 973 
Cotisations exportateurs 
1 763 325 
728 877 
917 595 
977 313 
1 081 213 
Industries techniques 
302 
1 207 
- 
- 
- 
Total des cotisations 
professionnelles 
8 597 976 
6 575 963 
6 992 825 
9 422 502 
8 867 493 
Taux de recouvrement 
dans l'exercice 
99,91% 
99,98% 
99,97% 
97,71% 
99,98% 
Source : CNC. 
A l’origine, la perception de cotisations professionnelles se 
justifiait au regard des missions d’organisation professionnelle confiées 
au CNC et de la collaboration étroite entre l’établissement et la profession 
dans l’élaboration et l’application de la réglementation du secteur du 
cinéma. Par ses différentes interventions, dans le cadre, notamment, des 
autorisations d’exercice, du contrôle de la sincérité et de la remontée 
effective des recettes et du contrôle du financement des films, le CNC 
assurait en effet le bon fonctionnement du secteur au bénéfice de 
l’ensemble de la filière cinématographique. A cet égard, les cotisations 
n’ont jamais servi à financer les régimes de soutien financier, mais les 
charges de gestion de l’établissement induites par les missions précitées. 
La modernisation du mode de financement du fonctionnement du 
CNC, désormais assuré par des prélèvements pour frais de gestion opérés 
sur 
les 
taxes, 
rend 
aujourd’hui 
la 
perception 
des 
cotisations 
professionnelles anachronique. Ces cotisations présentent en outre, dans 
leur économie actuelle, un biais discriminant car elles ne s’imposent 
qu’aux entreprises du secteur cinématographique, les entreprises opérant 
dans les secteurs audiovisuel, multimédia ou vidéo en étant exonérées
28
. 
Conscient de ces limites, le CNC avait d’ailleurs envisagé, dans le cadre 
de la préparation du budget pour 2011, la suppression des cotisations 
professionnelles. 
L’établissement 
a 
ainsi 
indiqué 
à 
son 
conseil 
d’administration, réuni le 30 novembre 2010, que « 
la réforme des 
28
Le CNC indique que les compétences de l’établissement « 
se sont progressivement 
élargies, au-delà du seul cinéma, en direction des secteurs de l’audiovisuel, de la 
vidéo et du multimédia mais il n’a pas été mis en place de régime d’organisation 
professionnelle justifiant le prélèvement de cotisations sur ces secteurs, même si ceux-
ci sont également intéressés par les différentes missions de l’établissement 
».
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cotisations professionnelles, qui était nécessaire compte tenu de leur 
fragilité juridique et de leur caractère obsolète depuis la suppression des 
autorisations d’exercice, est rendue possible par le niveau attendu des 
taxes.
» La note de présentation du budget primitif pour 2011 ajoute que « 
cette mesure (…) permettra d’assurer l’égalité de traitement entre les 
entreprises appartenant aux différents secteurs de l’image animée 
relevant du périmètre d’intervention du CNC, ces cotisations n’étant 
recouvrées jusqu’à présent qu’auprès du secteur du cinéma. 
» En 
contrepartie, le budget primitif pour 2011 a maintenu les prélèvements 
opérés sur le compte de soutien pour financer les frais de gestion du CNC 
à un niveau inchangé
29
. 
L’établissement a indiqué que s’il « 
n’entend
[ait]
pas écarter 
définitivement 
la 
possibilité 
d’une 
suppression 
des 
cotisations 
professionnelles (…), il considère que cette décision n’est pas opportune 
à très court terme compte tenu, d’une part, des fortes incertitudes qui 
affectent les ressources du fonds de soutien et (…) d’autre part de la 
baisse 
attendue 
en 
2013 
des 
autres 
ressources 
propres 
de 
l’établissement
»
(revenus financiers et prélèvement sur les registres du 
cinéma et de l’audiovisuel). 
Les arguments d’opportunité avancés par le CNC ne sauraient 
remettre 
en 
cause 
la 
nécessité 
de 
mettre 
fin 
aux 
cotisations 
professionnelles. Le relèvement des prélèvements pour frais de gestion 
qui pourrait en résulter aurait pour conséquence de répartir de manière 
plus équitable la charge de financement de la gestion du CNC sur 
l’ensemble des professionnels. 
29
Conseil d’administration du 30 novembre 2010 : « 
Le CNC précise qu’à taux 
constant, les frais de gestion prélevés sur les recettes fiscales permettent de 
compenser la suppression des cotisations professionnelles, compte tenu de la 
croissance prévue des taxes affectées à l’établissement.
»
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__________ 
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 
________ 
La forte progression des recettes du CNC au cours des cinq 
dernières années est liée à la création, en 2007, d’une nouvelle taxe 
affectée à l’établissement, pesant sur les distributeurs de services de 
télévision. 
Si le produit de cette taxe demeure marqué par de fortes 
incertitudes pour les années à venir, celle-ci représente, sur le long-
terme, un nouveau relais de croissance pour les recettes du CNC, 
l’établissement demeurant à ce jour l’unique affectataire du produit de la 
taxe alors même que d’autres secteurs pourraient légitimement prétendre 
à la même ressource. 
La clôture du compte d’affectation spéciale « cinéma, audiovisuel 
et expression radiophonique locale » et l’affectation directe au budget du 
CNC du produit des taxes qu’il recouvre désormais ont permis à 
l’établissement de bénéficier de perspectives dynamiques en matière de 
ressources propres, la gestion directe de la trésorerie augmentant de 
manière significative les produits financiers. 
Dans ce contexte, les cotisations professionnelles représentent une 
survivance historique devenue archaïque, leur suppression pouvant 
avantageusement être remplacée par une légère augmentation des 
prélèvements opérés sur le compte de soutien. 
Prenant acte du transfert du recouvrement des deux principales 
taxes affectées au CNC et de l’augmentation des recettes fiscales de 
l’établissement, le ministère de la culture a cessé de lui verser une 
subvention de fonctionnement en 2008, avant de lui transférer la charge 
des interventions qu’il assurait jusqu’alors dans le domaine du cinéma et 
de l’image animée. 
La Cour formule la recommandation suivante : 
1.
supprimer les cotisations professionnelles. 
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Chapitre II 
Le CNC a tiré profit du 
dynamisme de ses ressources pour 
étendre ses aides 
L’augmentation des recettes de l’établissement ne s’est pas traduite 
par une augmentation proportionnelle des aides, en raison de la prise en 
charge croissante de structures tierces et du lancement d’un plan 
d’investissement qui n’est encore que partiellement engagé (I). Dans le 
même temps, les aides déployées par le CNC se sont étendues à de 
nouveaux supports, sans que ces évolutions aillent de pair avec une 
évaluation de l’existant, ni avec une remise en cause des fondements 
économiques de cette intervention (II). Dès lors, l’évaluation de 
l’efficacité et de l’efficience des aides du CNC reste en partie suspendue 
au déploiement d’instruments plus fins de mesure de la performance. 
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I - Les aides à la filière professionnelle, coeur de la 
mission du CNC 
A - Les aides du CNC se répartissent entre les différents 
stades de la production, de la distribution et de 
l’exploitation d’une oeuvre cinématographique ou 
audiovisuelle 
Les soutiens du CNC couvrent l’ensemble des étapes encadrant 
une oeuvre cinématographique ou audiovisuelle, de sa production à sa 
distribution et à son exploitation. A chacune de ces étapes correspondent 
deux types de dispositifs : des aides automatiques et des aides sélectives. 
L’ensemble des aides se répartit approximativement à parité entre le 
soutien automatique et le soutien sélectif. 
Le soutien automatique, qui vise à consolider le tissu industriel 
existant, repose sur le principe de la constitution de droits de tirage au 
profit de producteurs, distributeurs, exploitants et éditeurs vidéo, à due 
concurrence 
des 
recettes 
générées 
par 
l’exploitation 
d’oeuvres 
cinématographiques ou audiovisuelles. Sur cette base, les entreprises 
bénéficiaires peuvent mobiliser les droits constitués en vue de financer 
leur activité future. Entre 2007 et 2011, les montants accordés au titre du 
soutien automatique sont passés de 247 à 269 M€, soit une augmentation 
de 9 %. 
Les soutiens sélectifs, quant à eux, ont pour principale vocation de 
favoriser la diversité (des oeuvres, des structures…) et le renouvellement 
des talents. La procédure d’octroi de ces aides repose donc sur la 
sélection de projets jugés porteurs par une commission de professionnels, 
comme c’est le cas par exemple pour l’avance sur recettes. On dénombre 
soixante dispositifs sélectifs différents, tous secteurs confondus, pour un 
montant total d’environ 214 M€ en 2011, auxquels s’ajoutent 90 M€ 
d’avances remboursables
30
. Au total, les aides sélectives ont augmenté de 
38 % entre 2007 et 2011, pour atteindre un montant de 304 M€. 
30
Source : note de présentation du compte financier 2011. Le bilan 2010 du CNC ne 
fait état que de 37 dispositifs sélectifs différents, pour environ 192 M€.
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Le financement des oeuvres cinématographiques 
Tableau n° 11 – Répartition moyenne du financement des 
films d’initiative française en 2011 
Les aides versées par le CNC sont comptabilisées, pour la plupart 
d’entre elles, parmi ses charges d’intervention. S’y ajoutent les avances 
remboursables, comptabilisées depuis 2007 en immobilisations au bilan 
de l’établissement. 
Toutes aides confondues, le soutien versé par le CNC a augmenté 
de 22 % entre 2007 et 2011, l’essentiel de cette augmentation étant lié à 
une hausse des aides sélectives. La part du soutien automatique, 
légèrement majoritaire en 2007, tend à décroître jusqu’à devenir 
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légèrement minoritaire en 2011. Une partie de cette évolution est liée, 
d’après le CNC, à la mise en oeuvre récente de nouvelles missions : 
transferts de charge du ministère de la culture, plan numérique, soutien 
conjoncturel à la production audiovisuelle pour les réseaux numériques. 
Au cours de la décennie écoulée, on observe en outre des 
tendances contrastées, s’agissant des principaux secteurs aidés : 
−
le soutien à la production (cinématographique et audiovisuelle) 
concentre plus de la moitié des aides. 230 M€ sont ainsi 
consacrés à la production audiovisuelle en 2011, soit 40 % du 
total des aides, et 102 M€ à la production cinématographique, 
soit 18 % de l’ensemble. Les aides à l’exploitation (91 M€ en 
incluant le plan numérique, soit 16 % du total) et à la 
distribution 
(31 M€, 
soit 
5 %) 
présentent 
des 
volumes 
financiers moindres ; 
−
si le montant des aides progresse dans tous les secteurs sur 
longue 
période, 
celles 
qui 
vont 
à 
la 
production 
cinématographique augmentent moins rapidement (aides stables 
entre 2007 et 2011) que celles qui sont allouées à la production 
audiovisuelle (+ 23 %), à l’exploitation cinématographique 
(+ 34 %) ou à la distribution cinématographique (+ 62 %). 
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Tableau n° 12 : Evolution des dépenses de soutien du CNC 
de 2007 à 2011 (en M€) 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
Variation 
2007/2011 
SOUTIEN 
AUTOMATIQUE 
247 
262 
275 
271 
269 
+ 9 % 
production cinéma 
65 
71 
67 
70 
65 
0 % 
Distribution 
24 
22 
27 
18 
22 
- 8 % 
Exploitation 
19 
17 
18 
17 
23 
+ 17 % 
Vidéo 
4 
8 
5 
4 
5 
+ 42 % 
production audiovisuelle 
136 
145 
158 
162 
154 
+ 14 % 
SOUTIEN SELECTIF 
221 
246 
259 
271 
306 
+ 38 % 
Soutien sélectif : 
subventions et 
fonctionnement 
156 
174 
174 
179 
214 
+ 37 % 
production cinéma 
28 
19 
18 
19 
18 
- 36 % 
production audiovisuelle 
45 
50 
49 
47 
53 
+ 18 % 
distribution, diffusion et 
promotion 
58 
63 
65 
72 
86 
+ 48 % 
divers cinéma et audiovisuel 
17 
32 
33 
29 
38 
+ 124 % 
plan numérique 
2,3 
2,1 
1,2 
4,2 
10 
+ 335 % 
industries techniques et 
innovation 
6 
7 
7 
8 
12 
+ 100 % 
Soutien sélectif : avances 
65 
72 
85 
92 
90 
+ 40 % 
avance sur recettes 
6 
12 
17 
21 
17 
+ 176 % 
aide au développement de 
long métrage 
1 
2 
2 
3 
2 
+ 118 % 
avances sur le soutien 
automatique à l’exploitation 
et numérisation des salles 
47 
40 
48 
46 
48 
+ 2 % 
avances audiovisuelles 
10 
17 
18 
21 
22 
+ 113 % 
TOTAL 
468 
508 
534 
543 
575 
+ 23 % 
Part du soutien automatique 
53 % 
52 % 
52 % 
50 % 
47 % 
- 11 % 
Part du soutien sélectif 
47 % 
48 % 
48 % 
50 % 
53 % 
+ 13 % 
Source : Cour des comptes d’après données CNC (note de présentation du compte 
financier). Seuls sont pris en compte, pour chaque exercice, les soutiens automatiques 
effectivement mobilisés et les soutiens sélectifs effectivement versés. Le montant de soutien 
automatique indiqué exclut les remboursements d’avances (68,3 M€ en 2011), imputés sur 
le même compte, mais qui ne correspondent pas à des versements d’aides. 
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13 rue Cambon 75100 PARIS CEDEX 01 - tel : 01 42 98 95 00 - www.ccomptes.fr
 
Tableau n° 13 : Evolution des principales aides versées par 
le CNC (en M€, 2001-2011) 
Source : Cour des comptes d’après données CNC. 
Les commissions d’attribution des aides sélectives 
Les décisions d’attribution des aides sélectives sont prises par le 
président du CNC après avis de commissions spécialisées, composées de 
professionnels du secteur. En 2011, on dénombre ainsi 46 commissions 
différentes, qui réunissent au total 656 professionnels. Ceux-ci se distinguent 
en deux catégories : d’une part les lecteurs, au nombre de 267, qui remettent 
aux commissaires un avis circonstancié sur les projets écrits (dossiers, plans 
de financement, devis, scénarios…), d’autre part les commissaires, au 
nombre de 389, qui délibèrent sur les projets et proposent l’attribution des 
aides. Si le CNC indique que « 
la progression du nombre de membres des 
commissions et des comités de lecture s’explique à la fois par le 
développement des mécanismes de soutien et par la complexité croissante des 
dossiers examinés
», la perspective d’une rationalisation doit néanmoins être 
recherchée. 
Un dispositif de soutien à un secteur économique qui repose sur des 
commissions composées de professionnels implique une vigilance constante 
quant aux procédures d’attribution des aides pour prévenir les éventuels 
conflits d’intérêts. Dans le cadre de son dernier contrôle, la Cour des comptes 
a mis en évidence le renouvellement limité des membres de certaines 
commissions (commission d’agrément notamment). Le CNC considère que la 
relative pérennité de la composition des commissions est importante pour 
permettre à ses membres d’y trouver pleinement leur place et leur autorité. Il 
s’est cependant engagé à limiter dans certains cas le nombre de mandats 
effectués, pour faciliter la rotation et l’ouverture. 
0
50
100
150
200
250
2001
2003
2005
2007
2009
2011
production
audiovisuelle
production
cinéma
exploitation
cinéma
distribution
cinéma
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Par ailleurs l’établissement a indiqué que le choix des membres répondait à la 
« 
nécessité de réunir les compétences de professionnels actifs
» et qu’il n’est 
donc « 
pas surprenant qu’il arrive que leurs projets soient eux-mêmes 
soutenus
» Le CNC s’est néanmoins engagé à formaliser davantage les 
procédures en vigueur, en particulier s’agissant de la commission d’avance 
sur recettes, afin d’assurer une homogénéité de traitement des candidats, et à 
systématiser le remplacement d’un membre par son suppléant en cas 
d’examen au cours de la session d’un dossier pour lequel existe une relation, 
même indirecte, entre un commissaire et un demandeur.
B - 
Au-delà de ces soutiens directs, le CNC a également 
contracté de multiples engagements envers des tiers 
Conformément aux dispositions de l’article 4 du décret n° 99-130 
du 
24 
février 
1999 
relatif 
au 
soutien 
financier 
de 
l'industrie 
cinématographique, le CNC accorde via des subventions, « 
dans l'intérêt 
général de la cinématographie, un soutien financier à des organismes de 
droit public ou de droit privé, en vue de favoriser : 1° La promotion du 
cinéma en France ; 2° L'expansion du cinéma français à l'étranger ; 3° 
La 
promotion 
en 
France 
et 
à 
l'étranger 
des 
industries 
cinématographiques françaises ; 4° La formation aux métiers de l'image 
et du son, notamment par la mise en place d'actions spécifiques de 
formation répondant aux besoins particuliers de secteurs déterminé
s ». 
De même, l’article 6 du décret n° 98-35 du 14 janvier 1998 relatif au 
soutien 
financier 
de 
l’industrie 
audiovisuelle 
prévoit 
que 
« 
des 
subventions peuvent être attribuées par le directeur général du Centre 
national de la cinématographie à des organismes assurant des actions de 
promotion en France et à l'étranger des programmes et des industries de 
l'audiovisuel
». 
A ce titre, en dehors des aides versées directement au secteur selon 
les mécanismes décrits plus haut, le CNC est engagé auprès de divers 
organismes, en vertu de conventions annuelles ou pluriannuelles, pour un 
montant total évalué à 77 M€ en 2011. 
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Tableau n° 14 : Subventions du CNC à des tiers, par domaine de 
soutien, en M€ (2007-2011) 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
2011/2007 
Associations et festivals 
24,6 
27,8 
26,9 
28,7 
29,2 
+19,0% 
Création cinéma et 
audiovisuelle 
0,9
0,9
0,9
1,0
1,1
+30,7%
Diffusion du cinéma et 
éducation à l'image 
4,2
5,0
4,8
4,7
5,4
+27,6%
Promotion du cinéma et de 
l'audiovisuel 
18,3
20,5
19,7
21,4
21,1
+15,2%
Promotion des industries 
techniques 
0,1
0,1
0,2
0,1
0,2
+35,8%
Promotion des nouveaux 
médias 
0 
0 
0,1 
0,3 
0,2 
- 
Divers cinéma et 
audiovisuel
1,1
1,2
1,2
1,2
1,3
+22,1%
Cinémathèque française et 
patrimoine en région 
0 
0 
0 
9,5 
19,7 
n.s. 
Production 
cinématographique et 
audiovisuelle en région 
6,6 
11,2 
13,5 
7,7 
14,7 
+123,8% 
Dotation nette à l'IFCIC 
3,7 
4,2 
2,1 
6,9 
7,4 
+101,0% 
FEMIS* 
0 
0 
0 
0 
0,9 
- 
Programmes européens 
5,0 
5,2 
5,1 
5,2 
5,2 
+3,3% 
TOTAL
39,8
48,3
47,6
57,9
77,1
+93,7%
Source : données CNC (réponse au relevé d’observations provisoires. 
* Le financement de l’Ecole nationale supérieure des métiers de l’image et du son 
(FEMIS), jusqu’alors assuré par le programme 224 « Transmission des savoirs et 
démocratisation de la culture », a été transféré au CNC par la LFI pour 2012. 
Cette débudgétisation représente une dépense supplémentaire estimée à 7,8 M€.
L’essentiel des financements (plus de 50 M€ en 2011) correspond 
à des subventions que le CNC verse à une série d’organismes oeuvrant à 
des titres divers au soutien du cinéma et de l’audiovisuel en France et à 
l’étranger (cf. détail en annexe). Il peut s’agir soit d’apports ponctuels à 
des associations (31 M€) dont certaines organisent des festivals (le CNC a 
ainsi versé 3,8 M€ pour l’organisation du festival de Cannes en 2011), 
soit de crédits mis en oeuvre en vertu de conventions conclues avec les 
collectivités territoriales (15 M€) ou d’engagements européens de la 
France (5 M€). 
La période récente a été marquée par l’implication croissante des 
collectivités territoriales 
dans le financement du cinéma et de 
l’audiovisuel (multiplication par cinq des crédits en dix ans), quoique 
cette tendance soit légèrement en recul depuis 2009. En 2011, les soutiens 
des collectivités territoriales consacrés au cinéma et à l’audiovisuel 
s’élevaient à 61 M€. Ces financements sont principalement assurés par les 
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régions, celles-ci représentant en 2009 près de 93 % des soutiens locaux 
dans le secteur cinématographique, et 88 % dans le secteur audiovisuel
31
. 
Le CNC a développé une politique d’abondement de ces 
financements locaux, régie par des conventions passées avec les 
collectivités concernées
32
. Ses engagements financiers annuels sont 
limités à un maximum de 2 M€ par convention. Les montants engagés par 
le CNC dans le cadre des avenants financiers 2011 ont atteint 17,5 M€ 
(dont 14,8 M€ pour les fonds d’aide à la création et à la production et 
2,6 M€ pour les festivals). 
Par ailleurs, les principaux postes de dépenses concernent deux 
organismes, l’Institut pour le financement du cinéma et des industries 
culturelles (IFCIC) et la Cinémathèque française. 
Créé en 1983, l’IFCIC, est un établissement de crédit chargé par le 
ministère de la culture et le ministère de l’économie et des finances de 
contribuer au développement des industries culturelles en facilitant leur 
accès au financement bancaire. Chaque année, l’IFCIC évalue les besoins 
de dotation en fonction de ses prévisions de crédits à garantir pour chaque 
catégorie de prêt et en fonction du risque associé à chaque type de crédits. 
L’IFCIC évalue en parallèle les excédents que le CNC peut récupérer sur 
dotations des années précédentes. En 2011, la dotation du CNC s’élevait à 
16,1 M€. Les récupérations sur les dotations des années précédentes 
représentant 8,7 M€, la dotation effectivement décaissée ne s’élevait en 
réalité qu’à 7,4 M€. 
La Cinémathèque française, association de la loi de 1901, est 
subventionnée au titre de ses missions d’intérêt général que sont la 
conservation, la restauration et la valorisation des films et objets de ses 
collections. Jusqu’en 2009 inclus, le ministère de la culture et de la 
communication a assuré seul le versement de cette subvention. Courant 
2010, le ministère a demandé au CNC de participer au financement de 
cette subvention, un avenant tripartite à la convention entre le ministère 
de la culture et la Cinémathèque française ayant été passé à cet effet. En 
2011, le transfert est devenu intégral et, depuis lors, le CNC subventionne 
seul la Cinémathèque française (19,6 M€ en LFI 2012). Chaque année, 
une convention est signée entre le CNC et la Cinémathèque pour entériner 
le montant de la subvention, qui couvre environ 71 % du budget de 
l’association. 
31
Données de l’agence régionale de financement du cinéma Centre Images. 
32
Ces conventions couvrent aujourd’hui 40 collectivités territoriales (les 26 régions 
de métropole et d’outre-mer, 12 départements, la communauté urbaine de Strasbourg 
et la Ville de Paris).
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C - Enfin, le CNC a lancé un vaste plan de numérisation 
des salles et des oeuvres 
Le plan numérique, qui s’étend sur la période 2010-2015, 
représente un effort financier important visant à favoriser l’adoption des 
nouvelles technologies de diffusion par les différents maillons de la 
chaîne du cinéma. D’après le budget primitif pour 2012, ce plan devrait 
représenter 371,8 M€ au total, répartis en quatre enveloppes : 
−
la numérisation des salles (120,3 M€ en incluant la dotation de 
l’IFCIC) ; 
−
la numérisation des oeuvres (117,5 M€) ; 
−
le soutien conjoncturel à la production audiovisuelle pour les 
réseaux numériques (36,5 M€) ; 
−
les investissements liés à la diffusion et à la conservation 
numériques (63,5 M€)
33
. 
Les fonds destinés à la numérisation des oeuvres n’ont pas encore 
été engagés, deux éléments venant retarder l’investissement dans ce 
domaine. D’une part, les hypothèses de coût sont conditionnées par 
l’ampleur donnée de leur côté par le Commissariat général à 
l’investissement (CGI) et par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) 
au champ des interventions qui leur incombent dans le cadre du fonds 
national pour la société numérique
34
. Seul Gaumont ayant signé, à ce 
jour, un accord avec la CDC, ces hypothèses ne s’affinent que 
progressivement. D’autre part, les opérations de numérisation visées par 
le CNC, qui concernent des oeuvres patrimoniales, à moindre potentiel 
commercial, nécessitent au préalable de mener un inventaire national des 
oeuvres concernées, ainsi qu’une analyse des opérations de restauration 
dont elles doivent faire l’objet avant leur numérisation. Par ailleurs, 
l’autorisation de la Commission européenne n’est intervenue que le 
21 mars 2012, retardant encore le déploiement de ce plan. 
Au 1
er
janvier 2012, 7,3 M€ ont été consommés pour le soutien 
conjoncturel à la production audiovisuelle pour les réseaux numériques. 
Le budget pour 2012 prévoit d’y affecter 14,6 M€. Le volet diffusion et 
33
Outre ce plan numérique au sens strict, le CNC prévoit également des dépenses 
liées à l’acquisition de collections (4 M€) et au plan de restauration et de 
fonctionnement des Archives françaises du film (30 M€). 
34
Après la mise en place du fonds national pour la société numérique dont la gestion a 
été confiée à la Caisse des dépôts et consignations, les crédits en provenance du 
programme des investissements d’avenir (« grand emprunt ») sont censés couvrir la 
numérisation des oeuvres ayant un fort potentiel commercial. Un accord-cadre a été 
signé en mai 2011 entre le CGI et les détenteurs de grands catalogues, sous l’égide du 
ministère chargé de l’industrie et du ministère de la culture et de la communication.
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conservation numérique, pour sa part, a mobilisé moins de 2 500 € en 
2011 ; il est envisagé d’y employer 20,5 M€ en 2012. 
L’aide à la numérisation des salles prévoyait initialement de 
contribuer au financement de la numérisation d’environ 1 000 salles
35
(soit 750 établissements), pour un total de 114 M€ d'aides (73 M€ de 
subventions et 41 M€ d'avances remboursables), auxquelles s’ajoute une 
contribution de l’IFCIC (7,5 M€). Fin février 2012, environ un tiers des 
écrans et un tiers des établissements éligibles ont bénéficié d’une aide du 
CNC, pour 28,1 M€, ce qui représente cependant moins du tiers du 
montant initial prévu par le plan
36
. 
Le CNC rappelle que les salles françaises sont passées très 
rapidement au numérique (+ 75 % d’écrans numérisés début 2012 par 
rapport à fin 2010). Il considère que les nouvelles catégories d’écran qui 
vont à présent entrer dans le dispositif (circuits itinérants notamment) 
appelleront des investissements plus coûteux, ce qui explique l’absence 
de proportionnalité directe entre consommation de l’enveloppe prévue 
(moins du tiers) et nombre de salles aidées (plus du tiers). Il indique en 
outre que l'examen des premières demandes d'aide à la numérisation 
montre que certaines catégories de salles «
qui n'avaient pas été 
identifiées comme ayant besoin d'aide publique devront recourir au 
dispositif du CNC 
»
37
. Le nombre d’écrans éligibles a augmenté en 
conséquence de 80 % par rapport aux prévisions initiales, passant de 
1 000 à 1 800 écrans (soit de 750 à 1 300 établissements). Si les 
prévisions budgétaires ne dépassent pas l’épure initiale, c’est que les 
apports propres des exploitants et des collectivités territoriales s’avèrent 
supérieurs aux prévisions. Fin février 2012, 448 établissements ont 
bénéficié d’une aide à la numérisation, soit 597 écrans. 
Pour autant, l’effort de transparence dont l’établissement fait 
preuve sur ce plan ne va pas jusqu’à une justification économique de la 
nécessité de suppléer au marché pour financer en si peu de temps le 
passage au numérique de près de 1 300 établissements, dont certains, 
35
Comité financier du 7 avril 2010. 
36
Le périmètre des salles aidées a été modifié en 2012 pour couvrir davantage 
d’établissements, en particulier du fait que le taux de couverture de certains 
équipements par des contributions des distributeurs n’a pas atteint le niveau attendu 
(le plan s'adresse aux salles qui ne perçoivent pas, du fait de leur programmation, 
suffisamment de contributions pour couvrir au moins 75 % du coût de leurs 
investissements). Le coût définitif pourrait être de 108 M€ fin février 2012, soit un 
gain de 6 M€ par rapport aux prévisions initiales. 
37
C’est le cas en particulier de certaines salles participant à une association 
mutualisant les contributions des distributeurs, qui n’auraient pas été éligibles seules, 
ou de salles partageant des copies en première semaine de sortie nationale, ces cas 
n’ayant pas été anticipés dans le cadre de la loi du 30 septembre 2010.
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considérés isolément, auraient vraisemblablement été en mesure de 
financer seuls cette mutation. Cet investissement apparaît dès lors comme 
un exemple symptomatique de l’absence d’arbitrage budgétaire en amont, 
conséquence du pilotage autonome par la recette qui caractérise 
l’établissement. 
II 
- 
L’augmentation du volume d’aides ne va pas 
de pair avec une mesure de leur efficacité 
A - Des succès indéniables 
Le cinéma français présente des signes de bonne santé. La part de 
marché du cinéma français se maintient ces dernières années autour de 
35 % (très supérieure à la part de marché du cinéma national dans 
d’autres pays européens - qui oscille entre 1 % dans les pays d’Europe 
centrale et orientale et 25 % dans les pays les plus performants comme 
l’Allemagne, le Danemark ou l’Italie).
L’année 2011 confirme cette 
tendance : la part de marché des films français est de 41,6 %, et certains 
films français sont de grands succès, reconnus y compris à l’étranger
38
. Le 
CNC rappelle à cet égard que « 
le cinéma français reste, aujourd’hui, le 
seul cinéma européen et l’un des rares cinémas du monde à susciter, sur 
longue période, un nombre d’entrées en salles à l’étranger comparable et 
même supérieur, certaines années, au nombre d’entrées constaté dans les 
salles de cinéma françaises
. » 
En outre, le CNC met régulièrement en avant l’évolution positive 
de deux agrégats qui, même s’ils ne figurent pas, en tant que tels, parmi 
ses objectifs, viennent à l’appui de ce propos : le nombre de films 
produits agréés par le CNC (passant de 204 à 272 entre 2001 et 2011, soit 
+ 33%) et la fréquentation des salles de cinéma, en progression constante 
depuis 2001 (plus de 215 millions d’entrées en 2011, dont 89,6 millions 
pour des films français). Enfin, le parc de salles de spectacles français est 
particulièrement dense : 8,3 salles pour 100 000 habitants en 2011, alors 
qu’on ne compte par exemple que 5,7 salles pour 100 000 habitants en 
Allemagne. 
38
Les films français ont enregistré en 2011 71,7 millions d’entrées à l’étranger 
(source : Unifrance).
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B - Une situation en apparence florissante qui masque 
des résultats plus contrastés 
Pour autant, ces motifs légitimes de satisfaction ne peuvent être 
tenus en soi pour suffisants, dans la mesure où les évolutions constatées 
s’accompagnent d’une augmentation plus que proportionnelle du montant 
des aides allouées par le CNC. Et, sauf à tenir pour irréfutable l’idée selon 
laquelle le dynamisme d’un secteur emporte la nécessité de lui affecter 
toujours plus d’argent public, la justification de cette augmentation 
continue des aides reste à établir. 
Au niveau global, il est donc à craindre que le système d’aides 
déployé par le CNC ne prospère qu’en raison du fort dynamisme des 
ressources dont l’établissement a bénéficié ces dernières années. Certes, il 
ne saurait être question de remettre en cause le principe d’un soutien 
public au secteur cinématographique et audiovisuel. Néanmoins, dans un 
contexte de contrainte forte sur la dépense publique et sur le niveau des 
prélèvements obligatoires qui ne saurait exclure le CNC, opérateur de 
l’État, au cours des prochains exercices, rien n’interdit de s’interroger sur 
la pertinence de certains dispositifs d’aides, dès lors qu’ils présentent par 
rapport aux objectifs des résultats stables, voire déclinants, pour des coûts 
souvent croissants. 
Dans cette perspective, des signes de saturation du modèle d’aides 
doivent être évoqués, en particulier pour la production de films, domaine 
qui reste le plus soutenu par le CNC, et pour la production audiovisuelle, 
qui, pour sa part, bénéficie de soutiens financiers croissants, mais 
présente des résultats décevants. 
1 - 
L’augmentation du nombre de films produits : une réussite ? 
Entre 2001 et 2011, l’activité de production cinématographique a 
connu une augmentation régulière, atteignant à plusieurs reprises des 
records historiques. 
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Tableau n° 15 : Evolution du nombre de films agréés par le CNC 
entre 2001 et 2011 
Films d'initiative française 
Films à 
majorité 
étrangère 
Nombre 
total de 
films agréés 
par le CNC 
Films 
intégralement 
français 
Films 
majoritairement 
français 
Total 
2001 
125 
47 
172 
32 
204 
2002 
106 
57 
163 
37 
200 
2003 
105 
78 
183 
29 
212 
2004 
130 
37 
167 
36 
203 
2005 
126 
61 
187 
53 
240 
2006 
127 
37 
164 
39 
203 
2007 
133 
52 
185 
43 
228 
2008 
145 
51 
196 
44 
240 
2009 
137 
45 
182 
48 
230 
2010 
143 
60 
203 
58 
261 
2011 
152 
55 
207 
65 
272 
2001/2011 
21,6% 
17,0% 
20,3% 
103,1% 
33,3% 
Source : 
Cour 
des 
comptes 
d’après 
données 
CNC 
(La 
production 
cinématographique en 2011) 
La production cinématographique française occupe la première 
place en Europe en nombre de films produits annuellement. En 2009, les 
films d’initiative française ont ainsi représenté 20 % des 893 longs 
métrages européens. Avec une moyenne annuelle de 180 films d’initiative 
française ayant donné lieu à un agrément d’investissement entre 2001 et 
2010, la production française devance la production espagnole (151 films 
par an) et la production britannique (139 films par an
39
). Le CNC indique 
qu’assurer un volume élevé de films produits « 
constitue un objectif sous-
jacent du système d’aide
, 
pour deux raisons principales : 
−
un volume important de production est une condition pour 
assurer la diversité de la création cinématographique, objectif 
général de l’intervention du CNC. Le renouvellement et la 
découverte des talents (…), la proposition d’univers artistiques
39
Les données britanniques doivent être minorées, car elles comptabilisent certains 
films intégralement produits par des sociétés américaines au Royaume-Uni. 
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variés, plus ou moins exigeants, difficiles en termes de potentiel 
commercial, et donc risqués économiquement supposent 
l’existence d’une offre alternative à l’offre de films à fort 
potentiel commercial, qui est la première à se financer ; 
−
un volume important de production est aussi une condition 
pour assurer une forte présence commerciale de la production 
française, tant sur son marché qu’à l’international. Pour rester 
concurrentiel par rapport à un cinéma américain puissant qui 
peut amortir ses coûts de production sur un marché domestique 
de grande ampleur […], il est nécessaire d’assurer l’existence 
d’une offre variée et significative d’oeuvres françaises et 
européennes, attrayante auprès du public, qui permet une 
présence commerciale forte et régulière ». 
Au cours de la décennie, l’augmentation du nombre de films 
agréés n’a pas nui à la fréquentation générale des films français. Au 
contraire, la part de marché des films français dans la fréquentation en 
salles s’est maintenue à un niveau élevé, plaçant la production française 
au premier rang européen en termes de position sur le marché 
domestique. Le CNC voit donc dans cette hausse « 
un indicateur de la 
vitalité de l’écosystème français
».
La performance globale de la fréquentation des films français 
masque néanmoins des disparités importantes. La fréquentation des films 
français est plus concentrée sur les dix principaux succès que ne l’est la 
fréquentation de l’ensemble des films vus en France, toutes nationalités 
confondues. Ainsi, en 2010, dix films français concentrent 41 % des 
entrées en salles concernant des films français, alors que les dix premiers 
succès de l’année – tous films confondus – ont réunis seulement 24,5 % 
du total des entrées en salles. Cette tendance s’est poursuivie en 2011 : 
vingt films français ont dépassé le million d’entrées, dont 
Intouchables
(16,7 millions d’entrées) et 
Rien à déclarer
(8,2 millions d’entrées). 
En outre, une part structurelle de films réalise un nombre très 
réduit d’entrées. Entre 2001 et 2010, la proportion de films produits 
chaque année qui ont été vus par moins de 50 000 spectateurs est passée 
de 51 % à 60 %. L’une des raisons de cette faible fréquentation réside 
dans l’exposition limitée des films concernés. En 2010, près de 50 % des 
films français inédits sortent en moins de 50 copies, dont près de 35 % en 
moins de 25 copies. Cette sortie limitée obère structurellement la capacité 
d’un film à rencontrer un public, pour une durée d’exploitation moyenne 
limitée à quelques semaines sur un parc de 5 478 salles actives. Le CNC 
estime que « 
soutenir en production comme en distribution des films qui 
s’adresseront à un public de niche […] répond à l’objectif général de 
soutenir la diversité de l’offre cinématographique et le renouvellement 
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des talents
», rappelant que certains films commercialement fragiles 
atteignent un équilibre économique en raison de leur faible coût de 
production et de distribution. Les études économétriques sur le sujet
40
permettent cependant de relativiser cette affirmation, révélant que le 
pourcentage de films rentables, sans qu’il soit possible d’établir une 
corrélation systématique, a tendance à décroître avec le budget du film. 
40
Cf.
par exemple l’étude d’Olivier Bomsel et Cécile Chamaret, 
Rentabilité des 
investissements dans les films français
, Cerna – MINES ParisTech, octobre 2008. 
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Tableau n° 16 : Ventilation de la fréquentation des films français inédits entre 2001 et 2010 
2001 
2002 
2003 
2004 
2005 
2006 
2007 
2008 
2009 
2010 
Films 
générant 
plus 
d'un 
million d'entrées 
Nombre 
20 
13 
19 
17 
16 
18 
11 
17 
18 
19 
% 
9,8% 
6,3% 
8,8% 
7,1% 
6,8% 
7,4% 
4,2% 
7,1% 
6,7% 
7,0% 
Films générant entre 500 000 
et 1 million d'entrées 
Nombre 
9 
12 
12 
16 
21 
20 
17 
20 
20 
15 
% 
4,4% 
5,8% 
5,5% 
6,7% 
8,9% 
8,3% 
6,5% 
8,3% 
7,5% 
5,6% 
Films générant entre 100 000 
et 500 000 entrées 
Nombre 
42 
42 
44 
50 
43 
49 
69 
53 
58 
50 
% 
20,5% 
20,2% 20,3% 21,0% 18,2% 20,2% 26,3% 22,1% 21,6% 
18,5 
Films générant entre 50 000 et 
100 000 entrées 
Nombre 
30 
18 
18 
16 
25 
22 
27 
30 
20 
23 
% 
14,6% 
8,7% 
8,3% 
6,7% 
10,6% 
9,1% 
10,3% 12,5% 
7,5% 
8,5% 
Films générant moins de 
50 000 entrées 
Nombre 
104 
123 
124 
139 
131 
133 
138 
120 
152 
163 
% 
50,7% 
59,1% 57,1% 58,4% 55,5% 55,0% 52,7% 50,0% 56,7% 
60,4 % 
TOTAL 
205 
208 
217 
238 
236 
242 
262 
240 
268 
270 
Source : Cour des comptes, d’après données CNC. 
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Cette faible exposition s’explique aussi par des sorties dites 
« techniques », consistant à exposer un film dans une seule salle, 
généralement pour une seule semaine, afin de mettre en paiement le 
contrat de préachat de droits de diffusion passé avec une chaîne de 
télévision. Ces sorties techniques se sont élevées à 30 films au cours de la 
dernière décennie. Elles ont généré 62 069 entrées, soit une moyenne de 
2 069 entrées par film
41
. 
Plus encore, l’analyse des données du CNC révèle que les films 
ayant connu la plus forte progression en nombre au cours de la dernière 
décennie sont ceux dont la distribution a représenté entre 25 et 49 copies 
(+70,8 %) et entre 50 et 99 copies (+66,7 %). Dès lors, la présence de 
films distribués en un nombre restreint (inférieur à 25) de copies ne peut 
expliquer à elle seule la très faible fréquentation de plus de la moitié des 
films français. La cause semble devoir être également recherchée dans un 
effet de saturation du réseau d’exploitation, la multiplication du nombre 
de films inédits produits et exposés en salles (573 en 2007, 595 en 2011) 
ne pouvant, dans ces conditions, qu’entraîner un taux d’échec 
structurellement important. Le CNC fait certes remarquer que, si le 
nombre de films sortis a progressé de 4 % entre 2007 et 2011, le nombre 
de séances a augmenté de 12 % sur la même période. Le rapport 
d’activité 2011 du Médiateur du cinéma relève cependant un double 
phénomène de « 
rotation plus rapide des films
» et d’« 
homogénéisation 
de la programmation
» entre salles de cinéma, qui rend de plus en plus 
aléatoire l’accès à certains films fragiles. Ces données témoignent d’une 
évolution progressive mais marquée vers un marché du cinéma à deux 
vitesses, le marché des films commerciaux porteurs, attirant toujours plus 
de spectateurs, et le marché des films moins porteurs, où s’accumulent de 
plus en plus de films enregistrant des résultats médiocres ou franchement 
mauvais. 
A ce sujet, le CNC n’en tient pas moins à souligner l’extrême 
difficulté, « 
pour les professionnels eux-mêmes, porteurs et financeurs de 
projets, 
d’anticiper 
le 
potentiel 
commercial 
des 
films
». 
L’idée 
d’introduire un critère d’exposition lors de l’octroi d’une aide à la 
production pourrait d’après lui conduire à « 
se substituer à l’expertise et 
la responsabilité du producteur et distributeur
. » L’établissement signale 
également qu’il a entrepris une réévaluation des aides à la distribution, 
dont le montant est stable depuis 2007 (31,1 M€ en 2007, 30,7 M€ en 
2011). 
Au terme d’une décennie qui n’a cessé de voir augmenter le 
nombre de films français produits chaque année, il est donc permis de 
s’interroger sur la pertinence d’un dispositif de soutien orientant une part 
41
Ces données sont extraites de l'ouvrage de René Bonnell, 
La vingt-cinquième 
image
, 3
e
éd., Gallimard.
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significative de ses ressources vers des films qui ne pourront rencontrer, 
pour des raisons tenant aux limites matérielles du réseau d’exploitation, 
qu’un public restreint, voire marginal. En tout état de cause, il apparaît 
raisonnable d’admettre que soutenir la production cinématographique sur 
des fonds publics n’a de sens que si le film produit a des chances d’être 
convenablement exposé. Dès lors, on peut également s’interroger sur 
l’opportunité, pour le CNC, de redéployer une partie des crédits qu’il 
oriente aujourd’hui vers les aides à l’audiovisuel en direction de films 
dont la programmation en salles paraît compromise, au stade de la 
recherche de distributeurs, et dont la première diffusion sur une chaîne de 
télévision aurait plus de sens
42
. 
2 - 
Des objectifs généraux non atteints dans le secteur audiovisuel 
D’après le document de performance transmis au Parlement, les 
aides au secteur audiovisuel visent deux objectifs principaux : 
−
consolider l’industrie des programmes audiovisuels, c’est-à-
dire lutter contre l’atomisation du secteur en évitant une trop 
forte dispersion des aides et en favorisant l’exportation de 
programmes ; 
−
enrichir l’offre de programmes et soutenir l’innovation 
audiovisuelle. 
Si l’on excepte l’objectif de concentration des aides au profit des 
producteurs indépendants, les résultats demeurent globalement très en 
deçà des prévisions. En particulier, la concentration des aides aux dix 
principales sociétés, loin de se renforcer, accuse un recul significatif : 
elles absorbaient près de 20 % du soutien automatique en 2007, contre 
16,4 % en 2011. Certes, cet indicateur n’intègre pas la notion de groupes 
audiovisuels, constitués de plusieurs sociétés pouvant disposer d’autant 
de comptes de soutien automatique et le CNC s’est d’ailleurs engagé à 
envisager une modification de cet instrument de mesure. L’établissement 
estime toutefois « 
qu’un équilibre doit être trouvé entre l’émergence et 
l’accompagnement de quelques acteurs significatifs de la production […] 
et la préservation indispensable de la diversité et de l’indépendance du 
tissu créatif
. » 
Il apparaît enfin, d’après des données dont le CNC relativise la 
fiabilité, que les programmes audiovisuels français s’exportent de moins 
en moins bien, y compris par rapport à une cible révisée tendanciellement 
42
Avec les limites que comporte d’après le CNC le marché télévisuel, jugé moins 
ouvert que celui des salles et moins porteur pour l’exploitation ultérieure de l’oeuvre 
sur d’autres supports.
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à la baisse (le chiffre d’affaires à l’exportation de l’industrie de 
programmes est passé entre 2007 et 2011 de 157 à 136 M€, tandis que 
l’objectif affiché dans les documents de performance chutait de 300 à 
160 M€). 
Le constat global sur les performances du secteur audiovisuel 
demande à être nuancé selon les genres. Si l’animation et le 
documentaire, par exemple, peuvent se prévaloir d’une situation 
favorable, le cas de la fiction française demeure problématique, comme 
l’a analysé récemment la mission Chevalier
43
. L’offre étrangère a occupé 
60,4 % des soirées de fiction en 2011 et la fiction américaine réalise à elle 
seule 72 des 100 meilleures audiences de l’année 2011, alors que ce 
palmarès n’intègre que quatre fictions françaises
44
. En outre, la part 
d’audience moyenne de la fiction étrangère est plus élevée que la part 
d’audience moyenne en première partie de soirée sur TF1, France 2, 
Canal+ et M6, alors que la part d’audience moyenne de la fiction 
française se situe en dessous. 
Tableau n° 17 : Place de la fiction dans les cent meilleures 
audiences de l'année (2005-2010) 
Source : 
CSA, 
« La 
fiction 
sur 
les 
chaînes 
nationales 
gratuites. 
Chiffres-clés 2005-2010 ». 
43
Le défi de l’écriture et du développement
, rapport de la mission Chevalier, mars 
2011. 
44
La diffusion de la fiction à la télévision en 2011
, rapport du CNC, avril 2012.
56 
40 
11 
13 
4 
7 
8 
4 
14 
46 
57 
63 
62 
2005
2006
2007
2008
2009
2010
fiction américaine
52 minutes
fiction française 52
minutes
fiction française 90
minutes
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Depuis 2007, le total des aides à la production audiovisuelle a 
augmenté de 20 %. Dans le budget primitif 2012, la dotation du soutien 
automatique à la production audiovisuelle a même été renforcée de 17 M€ 
par rapport à 2011. Là encore, le CNC attribue cette croissance à la « 
très 
forte mutation qu’a connue le paysage audiovisuel
» au cours de la 
dernière décennie (augmentation du nombre de chaînes locales, 
réorganisation du paysage des chaînes thématiques, lancement de la 
TNT), et signale que la part relative du CNC dans le financement de la 
fiction a eu, quant à elle, tendance à décliner depuis 2005, devenant 
même inférieure à 10 % en 2011. 
Avec 229 M€ en 2011, la France entretient néanmoins un dispositif 
de soutien à l’audiovisuel unique en Europe dans son principe et dans son 
volume
45
, tout en demeurant l’un des pays où les productions nationales 
font les plus mauvais résultats d’audience. 
Le ministère de la culture fait état à ce sujet d’un constat partagé 
avec le CNC sur deux faiblesses de la fiction française, « 
au niveau de 
l’écriture et du développement d’une part, et au niveau de la capacité à 
produire des séries longues d’autre part
. » Il y voit des difficultés 
« 
conjoncturelles
», 
liées 
au 
« 
renouveau 
de 
la 
fiction 
longue 
américaine 
» face à laquelle « la 
fiction française a entamé une 
adaptation qui est en passe de donner des résultats significatifs en qualité 
[…] et même en audience
»
46
, mouvement accompagné par les pouvoirs 
publics. Le CNC souligne aussi que « 
plusieurs éléments encourageants 
laissent penser que la situation de la fiction française va en 
s’améliorant
», et fait état de bonnes performances d’audience de séries 
françaises sur la télévision en ligne. 
L’établissement met l’accent sur le soutien à la phase d’écriture et 
de développement des projets, dans la lignée des recommandations du 
rapport Chevalier. Par arrêté du 10 avril 2012 a été mise en oeuvre une 
réforme du soutien à la production audiovisuelle de fiction, prévoyant une 
augmentation du soutien généré pour les séries de journée et d’avant 
soirée, l’instauration d’une dégressivité du soutien généré pour les séries 
de fiction et une bonification du soutien accordé aux séries de première 
45
Le rapport de l’Observatoire européen de l’audiovisuel consacré en 2004 aux 
Aides 
publiques aux oeuvres cinématographiques et audiovisuelles en Europe – Une analyse 
comparative
présente le dispositif français comme « 
le plus important programme de 
soutien à la production audiovisuelle en Europe
», devançant très largement en 
montant les rares fonds consacrés par certaines collectivités à la production 
audiovisuelle (Bavière, Catalogne et Communauté française de Belgique).
46
Mentionnons par exemple des séries quotidiennes (
Plus Belle la Vie
, 
Scènes de 
ménage
), des unitaires et séries de première partie de soirée (
Engrenages
, 
Mafiosa
, 
Les Hommes de l’ombre
…) ou des formats courts (
Bref
, 
Vestiaires
…), qui réalisent 
par ailleurs les meilleures audiences en fiction sur la télévision de rattrapage.
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partie de soirée lorsqu’elle font l’objet d’une commande d’au moins 300 
minutes. 
De telles réorientations de ressources au profit d’un secteur 
pourraient gagner à s’inscrire dans une réflexion plus ouverte sur les 
perspectives pluriannuelles d’évolution des dispositifs d’aide, qui serait 
plus clairement explicitée vis-à-vis de la représentation nationale (cf. 
partie IV). 
C - Une sédimentation croissante des dispositifs 
La forte augmentation, depuis 2008, de la contribution des 
opérateurs de communications électroniques au budget du CNC s’est 
accompagnée d’un déploiement de nouveaux dispositifs d’aide permettant 
de soutenir, plus ou moins directement, l’innovation et les nouveaux 
supports de diffusion d’images : ils visent en particulier à accompagner 
les investissements liés au numérique, à encourager le développement de 
technologies innovantes et à favoriser les projets conçus pour plusieurs 
supports de diffusion. 
Outre les aides à la numérisation des salles, d’autres dispositifs 
nouvellement créés ont conduit à des décaissements croissants depuis 
2007. 
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Tableau n° 18 : Dispositifs de soutien créés depuis 2007 ayant 
donné lieu à versement (en euros) 
Objet 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
Aide aux 
pilotes de 
fiction 
audiovisuelle 
- 
- 
- 
- 
619 750 
Aides à la 
création 
numérique 
(nouveaux 
médias) 
0 
1 134 178 
1 498 223 
1 811 150 
2 322 126 
Promotion 
des nouveaux 
médias 
(associations) 
- 
- 
146 500 
259 065 
184 130 
Aide sélective 
à la vidéo à la 
demande 
- 
486 075 
740 825 
956 550 
740 615 
Aide à la 
numérisation 
des salles 
- 
- 
- 
0 
5 764 380 
Dotation à 
l'IFCIC 
(garantie 
numérisation 
des salles) 
- 
- 
- 
2 250 000 
2 250 000 
Fonds images 
de la diversité 
998 850 
1 345 550 
981 575 
1 343 557 
1 624 701 
Total 
998 850 
2 965 803 
3 367 123 
6 620 322 
13 505 702 
Source : données CNC (réponse au questionnaire).
Par ailleurs, depuis 2008, les programmes destinés à des « éditeurs 
de services à la demande », c’est-à-dire des chaînes de télévision sur 
Internet, sont éligibles au soutien automatique à la production 
audiovisuelle à condition qu’ils soient également préachetés par une 
chaîne de télévision. Depuis avril 2011, ce soutien est également ouvert à 
des projets audiovisuels financés uniquement par un diffuseur ou une 
plate-forme Internet (sept programmes en ont bénéficié en 2011, pour un 
total d’aides de 400 000 euros). 
Au-delà des soutiens traditionnels, conçus comme des aides au 
contenu à différents stades (production, distribution ou diffusion, 
exploitation et exportation), le contexte d’évolution technologique rapide 
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a conduit le CNC à créer, depuis une dizaine d’années, des aides plus 
spécifiquement ciblées sur les supports, dans le but de soutenir les 
formats émergents, porteurs de renouvellement du processus créatif. 
Dernièrement, les décrets n° 2012-54 du 17 janvier 2012 et 
n° 2012-269 du 24 février 2012 relatifs respectivement aux aides à la 
création artistique multimédia et numérique et aux aides en faveur de la 
création pour les nouveaux médias sont venus confirmer l’existence du 
dispositif d’aide à la création artistique multimédia (DICRéAM) et d’une 
aide sélective à la création pour les nouveaux médias (principalement 
Internet et les écrans mobiles), auparavant mis en oeuvre par voie de 
convention avec le ministère de la culture ou sous forme expérimentale. 
Le second dispositif s’adresse à la fois aux oeuvres spécifiquement 
destinées aux nouveaux médias et aux oeuvres dites « transmédia », c’est-
à-dire exploitables à la fois sur les supports traditionnels (télévision, 
salles de cinéma) et sur les nouveaux médias. 
Sans qu’il ait été procédé à une évaluation transparente de l’impact 
attendu des dispositifs conventionnels initiaux, ces deux décrets adoptés 
début 2012 ont entériné leur existence et ont instauré pour chacun d’entre 
eux une commission de professionnels, chargée de donner un avis 
préalable à la décision du président du CNC sur leur octroi. 
Il n’en reste pas moins, comme le souligne d’ailleurs le CNC, que 
les opérateurs de télécommunications bénéficient déjà, en tant que 
diffuseurs, « 
de l’ensemble des aides du fonds de soutien apportés à la 
production cinématographique et audiovisuelle qui alimentent leurs 
réseaux
. » La logique économique qui préside à la création de nouvelles 
aides, spécifiquement ciblées sur les nouveaux supports de diffusion des 
images, n’apparaît donc pas clairement. Cette double logique d’aide aux 
contenus et aux structures est potentiellement porteuse de redondances, 
non évaluées. 
Par ailleurs, la dynamique à laquelle obéit l’économie générale des 
aides du CNC ne s’accompagne pas de la suppression des dispositifs 
passés, même si certains dispositifs, comme les aides à la fiction 
précédemment évoquées, peuvent subir des adaptations profondes. 
D’après le CNC, « 
c’est parce que leur utilité demeure avérée
» et que 
l’émergence de nouveaux modes de diffusion n’entraîne pas à ce jour la 
disparition des anciens. 
Il en résulte néanmoins un système qui se caractérise aujourd’hui 
par une grande complexité : les dispositifs nouveaux - huit depuis 2007 - 
viennent s’ajouter aux aides existantes (on dénombre au total au moins 66 
dispositifs d’aide en 2012), sans que ces dernières soient pour autant 
remises en cause. Depuis 2001, l’aide à la petite exploitation est le seul 
dispositif qui a été supprimé (abrogée en 2002, elle représentait 1,1 M€ 
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d’engagements en 2001 et 30 000 € en 2002)
47
. Les autres suppressions 
enregistrées au cours de la décennie correspondent plutôt à des révisions 
de dispositifs : le fonds de création audiovisuelle a été supprimé en 2005 
pour être repris dans le fonds d’innovation audiovisuelle créé la même 
année et le RIAM (Recherche et Innovation en Audiovisuel et 
Multimédia) a été supprimé en 2007 pour être immédiatement recréé en 
prenant acte de la fin du cofinancement avec les ministères de chargés de 
l’industrie et de la recherche, remplacé par une convention avec Oséo
48
. 
D - Une démarche de performance encore lacunaire 
1 - 
Une définition d’objectifs qui ne facilite pas le contrôle de la 
performance 
Entre 2007 et 2011, les ressources du CNC ont connu une forte 
croissance sans que la définition de leur assiette et l’évaluation de leur 
volume soient explicitement corrélées à une recherche de performance 
des emplois auxquels elles sont consacrées. 
A défaut d’un contrat de performance où seraient déterminés les 
objectifs opérationnels assignés à l’activité du CNC, les finalités que 
poursuit celui-ci ressortent de différents textes ou documents : 
−
l’article L. 111-2 du code du cinéma et de l’image animée : 
« 
Le Centre national du cinéma et de l'image animée a pour 
missions : 1° d'observer l'évolution des professions et activités 
du cinéma et des autres arts et industries de l'image animée 
[…] ; 2° de contribuer, dans l'intérêt général, au financement 
et au développement du cinéma et des autres arts et industries 
de l'image animée […] ; 3° de contrôler les recettes 
d'exploitation des oeuvres […] ; 4° de tenir les registres du 
cinéma et de l'audiovisuel […] ; 5° de collecter, conserver, 
restaurer et valoriser le patrimoine cinématographique […] ; 
6° de participer à la lutte contre la contrefaçon […]
» ; 
−
le document de performance remis chaque année au Parlement, 
dans ses différentes rubriques : « 
favoriser le succès des films 
nationaux, en France et à l’étranger
», « 
contribuer à la qualité 
47
Décret n° 2002-567 du 22 avril 2002.
48
Décret n° 2006-324 du 20 mars 2006 relatif au soutien financier aux industries 
techniques de la cinématographie et de l'audiovisuel et décret n° 2008-1015 du 
1
er
octobre 2008. On peut néanmoins saluer le fait que la création récente, par le 
décret n° 2012-543 du 23 avril 2012, de l’aide aux cinémas du monde, aille de pair 
avec la suppression de l’aide aux films en langue étrangère.
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et à la diversité de la création cinématographique
», « 
diffuser 
le cinéma sur l’ensemble du territoire
», « 
enrichir l’offre de 
programmes 
et 
soutenir 
l’innovation 
audiovisuelle
», 
« 
favoriser l’attractivité du territoire national
», « 
favoriser la 
diversité de l’offre et l’exposition de la création française en 
vidéo et sur les nouveaux supports de distribution
», « 
favoriser 
la transition rapide et homogène vers la numérisation des 
salles de cinéma
» ; 
−
les bilans du CNC, de manière plus ou moins explicite : en 
2010, l’éditorial signé par le président de l’établissement met 
ainsi en avant le fait que « 
c’est la numérisation des oeuvres qui 
est au coeur de nos priorités, pour favoriser la diffusion de 
notre patrimoine créatif sur toutes les plates-formes
» ou que la 
« 
priorité du CNC
» est de « 
toujours encourager l’innovation 
et l’inventivité de la création audiovisuelle, sur tous les 
supports de diffusion, et veiller en particulier à donner un 
nouveau souffle à la fiction française et à préserver le 
documentaire de création
». Le bilan des évolutions passées est 
également l’occasion de faire état d’objectifs sous-jacents : 
« 
L’année 2010 a […] été particulièrement positive pour la 
production cinématographique française : nombre record de 
films, 
croissance 
soutenue 
et 
proportionnelle 
des 
investissements
». 
Devant cette multiplicité d’objectifs dont le niveau de normativité 
varie, il paraît difficile de mettre en relation les moyens financiers 
engagés par le CNC pour accomplir sa mission d’aide au cinéma et à 
l’audiovisuel avec la mesure de la situation du secteur et de ses 
évolutions. Et ce d’autant que la multiplication des aides, qui n’est sans 
doute pas injustifiée, ne facilite pas une approche intégrée de la 
performance du dispositif dont le CNC est le vecteur. L’établissement se 
montre d’ailleurs « 
conscient du fait que la mesure de la performance 
doit être l’une [de ses] priorités 
», tout en rappelant qu’il est « 
toujours 
délicat de distinguer la part résultant des interventions du CNC de celles 
d’autres facteurs pour expliciter les performances […] du secteur de 
l’image en France 
». 
Le CNC considère le document de performance qu’il produit à 
l’attention du Parlement comme la référence pour l’évaluation de son 
action, et s’engage à améliorer la qualité de ce document dès 2012, en 
lien avec ses tutelles et le Parlement. Il indique également qu’il envisage 
de lancer une évaluation indépendante de l’impact de ses aides, « 
non 
seulement sur les secteurs soutenus, mais aussi, plus largement, sur 
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l’économie française
», à l’image d’études conduites au Royaume-Uni à 
ce sujet
49
. 
2 - 
Des indicateurs qui mesurent l’efficacité plus que l’efficience 
Si la série d’indicateurs suivis depuis 2007 a le mérite de conserver 
une 
certaine 
stabilité, 
on 
peut 
regretter 
qu’il 
s’agisse 
presque 
exclusivement d’indicateurs d’efficacité et non d’indicateurs d’efficience, 
mettant en relation les résultats obtenus avec les moyens engagés. Dans le 
document de performance 
ad hoc
présenté au Parlement pour 2012, on 
dénombre ainsi vingt indicateurs mesurant l’efficacité socioéconomique 
de l’activité du CNC et un seul indicateur d’efficience : en l’occurrence, 
l’indicateur 3.2, qui mesure l’« 
impact d’un euro d’aide sélective à 
l’exploitation sur les autres financements des travaux des salles de 
cinéma dans les zones rurales et les unités urbaines de moins de trente 
mille habitants
». 
Le CNC a indiqué à la Cour avoir engagé la mise en oeuvre d’un 
plan de contrôle de gestion, afin de disposer d’« 
outils adaptés au suivi et 
à la mesure de l’efficacité et de l’efficience de l’activité des services et de 
traduire les objectifs du document de performance en leviers d’action 
opérationnels
». Il précise qu’une cartographie des soutiens doit être 
préalablement établie pour nourrir une réflexion sur les indicateurs 
existants. 
3 - 
Une démarche de justification au premier euro encore 
embryonnaire 
La justification au premier euro présentée dans les rapports annuels 
de performances (RAP), puis dans les documents de performance du 
CNC, se résume largement à un descriptif des différents mécanismes 
d’aide, du nombre de leurs bénéficiaires et de leur montant unitaire 
moyen, sans inclure, par exemple, ce qui pourrait être une hiérarchisation 
des aides en fonction de leur effet de levier. Le niveau général auquel se 
situe cette approche ne permet donc pas d’apprécier la pertinence d’une 
augmentation des dépenses, ni de justifier que cette augmentation suive 
celle des recettes. 
Dès lors que le CNC a été fondé sur le principe selon lequel son 
rôle devait consister à redistribuer vers les professionnels de l’argent 
perçu auprès d’eux, l’on peut concevoir qu’une telle démarche de 
49
Oxford Economics, 
The economic impact of the UK film industry
, juin 
2010. Cette étude citée par le CNC évalue néanmoins plutôt l’impact de la 
filière cinématographique dans son ensemble sur l’économie britannique. 
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justification au premier euro ne s’impose pas naturellement. Pour autant, 
il convient de rappeler que les taxes collectées par le CNC relèvent de la 
catégorie des impositions de toute nature au sens de l’article 3 de la 
LOLF et que les crédits qu’il gère sont des crédits publics, devant, en tant 
que tels, pouvoir faire l’objet d’arbitrages du Parlement sur leur emploi. 
E - Un fondement économique à étayer 
Le 
CNC 
présente 
la 
politique 
de 
soutien 
au 
secteur 
cinématographique et audiovisuel comme un « 
mécanisme vertueux dans 
lequel une partie des revenus de la diffusion des programmes, y compris 
les productions des grands studios américains, est prélevée et recyclée 
pour financer la production de nouvelles oeuvres originales françaises et 
européennes, par nature plus difficiles, qui viendront à leur tour 
alimenter les circuits de diffusion, favorisant ainsi le renouvellement de 
la création et la diversité des talents. La règle de base est très simple et 
très efficace : l’aval finance l’amont, la distribution finance la 
création
. » 
50
Partant de ce postulat, le CNC déduit de la croissance de la 
demande économique dans les secteurs de l’image la nécessité d’une 
augmentation des soutiens publics à due concurrence : « 
Quand le chiffre 
d’affaires de la diffusion augmente […], le produit des taxes prélevées 
sur le secteur progresse également et les soutiens peuvent véritablement 
accompagner 
la 
croissance 
économique 
en 
nourrissant 
les 
investissements de l’ensemble de la chaîne de valeur
». Il fait valoir qu’il 
existe une corrélation exacte entre le dynamisme de l’activité 
cinématographique et audiovisuelle d’un pays et le niveau des apports en 
financement public nationaux. Il en conclut qu’à défaut d’un maintien de 
ce lien direct entre l’évolution économique du secteur de la diffusion et le 
montant des taxes qui y sont prélevées, il existe un risque de 
développement d’une présence encore plus forte des oeuvres américaines 
sur les écrans, seules disponibles en quantité suffisante pour satisfaire la 
demande, ou, à la télévision, de contenus perçus comme moins riches 
culturellement (programmes de flux ou rediffusions). Dès lors qu’on s’en 
tient à cette logique, l’augmentation des dépenses n’a pas à se justifier 
50
Le ministère de la culture et de la communication adopte le même raisonnement en 
considérant que l’élargissement de la TST aux fournisseurs d’accès à Internet 
distribuant des services de télévision « 
vise à conforter le principe essentiel de notre 
politique de diversité culturelle : la taxation des opérateurs utilisant la diffusion 
d’oeuvres des industries culturelles (« aval ») pour financer la création de ces oeuvres 
(« amont »).
» Il indique également que « 
l’adéquation entre le dynamisme des taxes 
affectées et celui de l’économie des acteurs du secteur est l’élément fondamental du 
succès de la politique mise en oeuvre par le CNC
. »
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autrement que par l’augmentation des recettes, directement liée à la 
croissance économique du secteur de l’image. 
Le CNC estime à cet égard que les dépenses des ménages en 
programmes audiovisuels ont « 
plus que doublé (+106,6 %) au cours de 
la dernière décennie
»
51
et que « 
la progression des taxes affectées au 
fonds de soutien constatée au cours des années 2000 n’a, par conséquent, 
rien d’excessif. Elle induit même en pratique un relatif décrochage (d’un 
peu plus d’un tiers) entre le produit des taxes et la croissance du marché 
de la diffusion
. » L’établissement considère donc que « 
la contrainte 
budgétaire de l’État, qui s’applique bien sûr au titre de la bonne gestion 
des deniers publics aux dépenses de gestion du CNC, n’a pas vocation à 
s’appliquer aux dépenses de soutien, sauf à vouloir introduire dans des 
secteurs en croissance un effet récessif parfaitement exogène
. » 
L’évolution mentionnée par le CNC au cours de la période 2000-
2010 est néanmoins contestable, dès lors que l’appréciation de la 
demande des ménages en programmes audiovisuels sur Internet, qui 
constitue l’élément le plus dynamique, se fonde sur l’assiette de TST 
« distributeurs » 
déclarée 
par 
les 
opérateurs 
de 
communications 
électroniques auprès du CNC, assiette dont le présent rapport a montré 
qu’elle ne correspondait pas à une quantification précise de l’usage 
« audiovisuel » d’Internet. Pour sa part, la Cour a pu observer, lors de ses 
derniers contrôles du CNC, que le budget de l’établissement connaît un 
quasi-doublement tous les dix ans depuis 1988, cette forte progression 
étant plus ou moins corrélée à l’augmentation des dépenses des ménages 
en programmes audiovisuels
52
. 
51
Le CNC se réfère aux chiffres d’affaires annuels des entrées en salles de cinéma, de 
la consommation payante de vidéo physique et de vidéo à la demande, des 
abonnements de services de télévision distribués directement par les éditeurs et les 
opérateurs d’accès. 
52
A titre d’exemple, au cours de la période 1988-2000, le budget du CNC est passé de 
224 M€ à 480 M€ (soit une augmentation de 114 %), les dépenses des ménages en 
programmes audiovisuels enregistrant, au cours de la même période, une progression 
de 135 %. 
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Tableau n° 19 : Evolution des dépenses des ménages en 
programmes audiovisuels (en milliers d’euros) 
1988 
2001 
2010 
ABONNEMENTS TV 
660 
2 691 
3 288 
VIDEO PHYSIQUE 
626 
1 245 
1 402 
VIDEO A LA DEMANDE 
0 
0 
136 
CINEMA 
554 
1 021 
1 305 
SERVICES DE TELEVISION 
DISTRIBUES PAR INTERNET 
0 
0 
4 114 
Total 
1 840 
4 957 
10 244 
Source : CNC. Les données 2010 concernant les services de
télévision distribués par Internet correspondent à l’assiette 
de la TST « distributeurs ». 
Plus généralement, le postulat dont le CNC se prévaut pour 
justifier l’augmentation continue et non limitée de ses recettes prête à 
discussion. En effet : 
−
il n’est pas prouvé qu’il existe une relation directe entre la 
croissance de la demande économique à laquelle il se réfère et 
celle du domaine d’activités qu’il contribue à soutenir ; 
−
la nécessité de corréler la dépense publique à la croissance du 
secteur de l’image n’est pas démontrée par le CNC, hormis par 
une référence à la situation de concurrence internationale (le 
volume de soutien est considéré par l’établissement comme 
adéquat pour préserver les parts de marché de la France) ; 
−
l’ensemble des soutiens publics en faveur du secteur du cinéma 
et de l’audiovisuel dépassant largement le spectre des aides du 
CNC
53
, l’impact de ce qui pourrait être une croissance plus 
modérée de ces dernières doit sans doute être relativisé. 
Dès lors que, dans la configuration actuelle, le pilotage par les 
recettes constitue, à l’évidence, le point de départ de la stratégie 
budgétaire du CNC, cette question n’est en rien théorique. Car même si le 
ministère de la culture et de la communication affirme pour sa part que 
c’est à partir des besoins de dépenses « 
qu’il est possible de déterminer le 
niveau et la dynamique nécessaires des recettes 
», force est de constater 
53
On rappellera qu’à lui seul, le montant total des investissements des chaînes dans la 
production audiovisuelle et cinématographique est supérieur à 1,2 milliard d’euros en 
2011. La part de financement du CNC par rapport à celui des chaînes de télévision est 
néanmoins variable selon les genres (de 14 % pour les fictions à 81 % pour la 
captation de spectacle vivant en 2010).
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que le modèle correspondant de pilotage par la dépense, et donc la 
définition de priorités parmi les besoins identifiés, ne s’est pas encore 
imposé à l’établissement. 
La systématisation d’une démarche d’évaluation de la performance 
des aides paraît seule à même d’établir le bien-fondé économique et 
financier des interventions de l’établissement. 
__________ 
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 
________ 
Les aides du CNC au secteur cinématographique et audiovisuel 
ont crû de 23 % entre 2007 et 2011, passant de 468 à 575 M€. Elles sont 
allouées à parts égales selon des mécanismes automatiques et sélectifs. 
Une partie d’entre elles (77 M€ en 2001) est versée au titre de 
conventions 
annuelles 
ou 
pluriannuelles, 
principalement 
à 
des 
associations, 
organismes 
spécifiques, 
collectivités 
territoriales 
et 
programmes européens. Enfin, le CNC a déployé ces dernières années un 
plan d’investissement spécifique en faveur de la numérisation des salles 
et des oeuvres du patrimoine cinématographique. 
Cette extension importante du champ aidé par le CNC est 
présentée par l’établissement comme le nécessaire accompagnement d’un 
secteur économique qui connaît une forte croissance, estimée à l’aune de 
la consommation d’image par les ménages sur des supports toujours plus 
variés. 
La Cour met cependant en évidence les limites de ce raisonnement 
économique. Elle souligne également les résultats mitigés de la politique 
menée : la croissance du nombre de films produits chaque année masque 
des difficultés d’exposition en salles pour un nombre toujours plus 
important d’oeuvres cinématographiques. Dans le domaine audiovisuel, le 
dispositif de soutien français, unique en Europe, est loin d’atteindre les 
objectifs fixés. 
Plus largement, la Cour met en avant les faiblesses de la démarche 
d’évaluation conduite par le CNC quant à la performance de ces 
dispositifs d’aide. Dans ce contexte, la Cour signale le risque d’une 
sédimentation croissante de mécanismes de soutien dont l’efficacité et 
l’efficience sont insuffisamment mesurées. 
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La Cour formule la recommandation suivante : 
2. élaborer une méthode d’analyse de l’efficacité et de l’efficience 
des dispositifs d’aide mis en oeuvre au regard, d’une part, des soutiens 
déjà existants et, d’autre part, des objectifs fixés au CNC par ses tutelles 
et par le Parlement. 
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Chapitre III 
La gestion interne est globalement 
maîtrisée, mais la formalisation des 
outils de suivi et de pilotage reste 
perfectible 
Le suivi des charges de fonctionnement interne du CNC a été 
grandement facilité par la mise en oeuvre en 2007 d’une réforme 
budgétaire et comptable de grande envergure, qui permet désormais leur 
identification quasi immédiate. Ces dépenses gagneraient cependant à être 
suivies plus finement, en particulier sous l’angle de la performance de 
gestion de l’établissement (I). Dans le détail, la gestion des ressources 
humaines de l’établissement (II) et celle de son patrimoine immobilier 
(III) peuvent vraisemblablement être davantage maîtrisées. 
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I 
- 
Les frais de fonctionnement interne 
A - Une enveloppe délicate à isoler 
L’enquête conduite en 2011 par le ministère de la culture et de la 
communication fait ressortir, en première approche, que le CNC se 
caractérise par le poids important de ses fonctions support, qui 
représentent plus de 36 % du total des emplois de l’établissement. A titre 
de comparaison, le poids moyen de ces fonctions pour l’ensemble des 
opérateurs du ministère de la culture est évalué à 22 %. Cette situation 
particulière du CNC peut néanmoins s’expliquer par les prérogatives 
d’administration centrale qui lui sont dévolues et par l’importance que 
revêt, en termes de gestion, son activité d’octroi d’aides. 
La présentation des dépenses de fonctionnement 
Les charges de fonctionnement interne n’apparaissent pas en lecture 
directe dans les comptes du CNC. Néanmoins, depuis la réforme budgétaire 
et comptable de l’établissement (2007), elles sont reconstituées en annexe de 
chaque décision budgétaire et dans la présentation du compte financier. 
Cette évolution permet à l’établissement de se rapprocher du respect 
de la circulaire budgétaire annuelle, selon laquelle l’unité de spécialité des 
crédits est l’enveloppe (personnel, fonctionnement, investissement, et 
éventuellement intervention) votée par le conseil d’administration
54
. Le 
règlement financier du CNC prévoit à ce titre un principe de « 
fongibilité 
limitée des crédits
» entre les trois catégories de dépenses enregistrées au 
compte d’activité : dépenses de soutien, crédits destinés au fonctionnement 
interne de l’établissement, concours budgétaires affectés. En l’absence de 
comptabilité analytique, il est cependant encore impossible de déterminer 
précisément la répartition d’une partie des crédits. 
54
Circulaire relative au cadre budgétaire et comptable des opérateurs de l’État et des 
établissements publics nationaux pour 2012, p. 10.
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Tableau n° 20 : 
Charges de fonctionnement interne du CNC 
(2007-2011), en millions d’euros 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
2011/2007 
Charges du 
compte d’activité 
avant 
retraitement 
510,3 
549,7 
558,0 
576,1 
641,4 
+ 26 % 
dont dépenses de 
soutien 
456,0 
492,5 
505,5 
524,3 
588,2 
+ 29 % 
dont concours 
budgétaires 
affectés 
17,7 
16,1 
12,8 
11,7 
14,8 
- 16 % 
Charges de 
fonctionnement 
interne 
36,6 
41,1 
39,7 
40,1 
38,3 
+ 5 % 
Source : données CNC. 
Pour assurer leur homogénéité, ces données n’incluent pas les dotations aux 
provisions et aux amortissements. 
Outre les dépenses de personnel, ces dépenses incluent le 
fonctionnement courant, le remboursement des intérêts d’emprunt, les 
frais liés à l’acquisition du bâtiment sis 11 rue Galilée et des 
amortissements. A l’exception des dépenses de personnel (+ 12 % entre 
2007 et 2011, soit 28,4 M€ en 2011) et des frais de réception (
cf.
encadré 
infra
), ces dépenses augmentent peu depuis 2007. 
Le périmètre choisi pour ces dépenses liées au seul fonctionnement 
interne du CNC pourrait toutefois être affiné : l’enveloppe regroupant les 
dépenses de soutien inclut ainsi l’ensemble des crédits se rapportant aux 
Archives françaises du film (AFF), dont une partie correspond de fait à 
des dépenses de fonctionnement interne. S’il est malaisé de les distinguer 
dans la gestion quotidienne, on peut néanmoins concevoir, dans une 
optique de comptabilité analytique, qu’un pourcentage des dépenses 
relatives aux AFF soit considéré comme relevant des crédits liés à la 
gestion du CNC, par exemple au prorata du nombre d’agents y travaillant 
(81 agents sur les 497 que comptait l’établissement en 2010, soit 16,3 %). 
Par ailleurs, compte tenu de leur objet, une fraction des dépenses 
d’investissement mériterait d’être suivie au même titre (remboursement 
du capital de l’emprunt pour l’acquisition du 11 rue Galilée, 
immobilisations 
incorporelles 
et 
corporelles 
en 
lien 
avec 
le 
fonctionnement interne de l’établissement, etc.). Elles représentent, si 
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l’on exclut l’achat du 11 rue Galilée en 2010 pour 22 M€, une dépense 
moyenne de 2,5 M€ par an entre 2007 et 2011. 
Les frais de réception du CNC 
Les frais de réception du CNC s’élèvent à 618 000 € en 2011, soit 
une progression de 102 % depuis 2001 et de 13 % depuis 2007. 
D’après le CNC, ils couvrent pour 40 % en moyenne les buffets, 
plateaux repas et cocktails destinés aux membres des commissions, dont le 
nombre a progressé de 42 % depuis 2001. L’activité de certaines 
commissions, à l’instar de la commission de classification (dont les charges 
de fonctionnement ont augmenté de 60 % depuis 2006), dépend de l’activité 
même du secteur. 
Les frais de réception se résument, pour 80 % en 2010, aux 
prestations de quatre fournisseurs en vertu d’un marché à bon de commandes 
notifié fin 2008. Les voeux annuels au personnel et aux professionnels du 
cinéma et de l’audiovisuel y tiennent également une place importante. Les 
voeux 2009, qui ont eu lieu à la Cité de l’architecture et du patrimoine, ont 
ainsi coûté 130 781 € à l’établissement, soit 16,5 % des frais de réception de 
l’année. Les voeux 2010, dans les locaux de la Cinémathèque française, ont 
coûté 98 020 €, soit 16 % des frais de réception de l’année. 
Le CNC fait valoir que le développement prévu des outils de 
contrôle interne et de contrôle de gestion devrait fournir « 
des moyens 
spécifiques pour accroître la maîtrise de ces dépenses
. » Par ailleurs, 
l’arrivée à échéance en 2012 du marché portant sur la majorité des prestations 
de réception va permettre une nouvelle mise en concurrence, qui « 
devrait 
également être favorable à l’obtention de meilleures conditions pour les 
prestations commandées au titre des différents événements
. »
B - La mesure de la performance de gestion de 
l’établissement 
Si l’évolution du taux de prélèvement sur les taxes affectées au 
CNC concentre l’attention des professionnels,
notamment lors des 
réunions de la commission d’examen du compte de soutien, elle n’est pas 
l’indicateur le plus pertinent pour mesurer la performance de gestion de 
l’établissement, dans la mesure où elle ne prend pas en compte 
l’ensemble de ses ressources propres et où elle n’est pas mise en relation 
avec son activité. A l’avenir, il apparaît souhaitable que l’établissement se 
dote d’un indicateur de suivi qui permette d’apprécier plus finement sa 
performance de gestion. Une telle démarche impliquerait de s’appuyer sur 
une logique de comptabilité analytique pour mieux distinguer les coûts de 
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fonctionnement interne de ceux qui sont rattachables à des dépenses de 
soutien. 
On peut établir une mesure
minimale
de l’efficience du CNC sur 
ce plan, à travers le rapport entre les crédits liés au fonctionnement 
interne de l’établissement et les montants alloués aux soutiens (sans 
oublier que l’activité du CNC ne se limite pas au seul versement d’aides) 
et le rapport entre les crédits de fonctionnement interne et l’ensemble des 
charges inscrites au compte d’activité. De ce point de vue, sous réserve 
des effets dus à l’acquisition de l’immeuble au 11 rue Galilée en 2010 et 
aux changements de périmètre intervenus en particulier en 2011, la 
performance de gestion de l’établissement semble s’améliorer sur la 
période. 
Tableau n° 21 : Indicateurs de la performance de gestion du CNC 
de 2007 à 2011 (en M€) 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
2011/2007 
Charges de 
fonctionnement 
interne (A) 
37,9 
43,0 
41,5 
66,9 
40,9 
+ 8 % 
Dépenses 
d’intervention (B) 
532,5 
580,0 
619,4 
634,8 
665,0 
+ 25 % 
Ratio 1 = A/B 
7,1 % 
7,4 % 
6,7 % 
10,5 % 
6,1 % 
- 14 % 
Charges de 
fonctionnement 
interne (A) 
37,9 
43,0 
41,5 
66,9 
40,9 
+ 8 % 
Charges du 
compte d’activité 
(C) 
510,3 
549,7 
558,0 
576,1 
641,4 
+ 26 % 
Ratio 2 = A/C 
7,4 % 
7,8 % 
7,4% 
11,6 % 
6,4 % 
- 14 % 
Source : Cour des comptes d’après données CNC (comptes financiers et note 
de présentation du compte financier 2011). Pour assurer leur homogénéité, ces 
données n’incluent pas les dotations aux provisions et aux amortissements. En 
revanche, à la différence du tableau n° 20, les charges de fonctionnement 
interne et d’intervention incluent les dépenses d’investissement liées à la 
gestion du Centre et celles liées au versement d’avances. 
L’interprétation de tels ratios demanderait à être nuancée en tenant compte du 
fait que les versements d’aides d’une année se doublent aussi d’engagements 
financiers, dont le paiement peut intervenir ultérieurement. 
Le CNC a indiqué à la Cour qu’il envisageait la définition 
d’indicateurs de ce type dans le cadre de la mise en place d’un contrôle 
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interne et d’un contrôle de gestion. Il dit assurer d’ores et déjà en interne 
le suivi d’un indicateur : la part relative, au sein de son budget total, des 
dépenses liées aux activités de soutien et des dépenses liées au 
fonctionnement interne de l’établissement. L’existence et l’évolution d’un 
tel indicateur gagneraient à être plus largement communiquées dès 2012, 
comme s’y engage l’établissement. 
Le CNC indique également que l’objectif à terme est de doter 
l’établissement d’une véritable comptabilité analytique. 
Dans 
ce 
contexte, 
l’absence 
de 
comptabilité 
analytique, 
prolongement naturel de la réforme comptable, est un frein à l’évaluation 
de la performance de gestion de l’établissement, tant pour son organe 
délibérant que pour les tutelles et le Parlement. 
C - Un prélèvement rigide pour frais de gestion 
Historiquement, le CNC finance ses frais de fonctionnement 
interne par un prélèvement opéré sur les taxes qui lui sont affectées, 
auquel s’ajoutait jusqu’en 2008
la subvention spécifique qui lui était 
accordée par le ministère de la culture et de la communication. Sous 
l’empire du compte de soutien, ces prélèvements apparaissaient 
distinctement dans les comptes de l’établissement, en recettes ou en 
dépenses. La modification de la nomenclature du compte d’affectation 
spéciale dans le cadre de la LOLF et la mise en oeuvre des 
recommandations de la Cour lors de son précédent contrôle (en particulier 
la création d’un budget unique), ont conduit l’établissement à ne plus 
faire apparaître dans ses états financiers le prélèvement pour frais de 
gestion. Le montant du prélèvement, exprimé en pourcentage des taxes 
prélevées, continue néanmoins à faire l’objet d’une discussion au moment 
du vote du budget primitif. Il figure également dans le document de 
performance transmis au Parlement. 
Les montants prélevés par le CNC sur les taxes affectées au titre du 
financement de ses frais de gestion ont augmenté de 73 % depuis 2007. 
Cette progression doit être rapportée à l’augmentation de 60 % du produit 
de ces taxes sur la même période. Ainsi, en 2011, le CNC a prélevé près 
de 42 M€ sur les taxes affectées pour assurer le financement de son 
fonctionnement. 
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Ce prélèvement ne représente cependant qu’une partie de ses 
produits de fonctionnement. Outre les cotisations professionnelles déjà 
évoquées, le CNC prélève également, par exemple, des frais de gestion 
sur les concours budgétaires affectés par d’autres administrations pour la 
réalisation de projets cofinancés (374 029 € en 2011 sur une enveloppe de 
14,8 M€, soit un pourcentage de 2,5 %
55
). A l’instar des autres recettes 
comptabilisées parmi les ressources propres de l’établissement, ces 
crédits n’apparaissent pas en lecture directe dans les documents destinés à 
l’information du Parlement. 
Tableau n° 22 : Produits de fonctionnement du CNC entre 2007 et 2011, 
en millions d’euros 
2007 
2008 
2009 2010 2011 2011/2007 
Frais de gestion prélevés sur les taxes 
affectées 
24,3 
26,4 
27,0 
32,2 
42,0 
+ 73 % 
Subvention de fonctionnement du 
ministère de la culture 
2,1 
- 
- 
- 
- 
n. s. 
Ressources propres 
16,2 
14,6 
14,4 
16,2 
18,9 
+ 17 % 
dont cotisations professionnelles 
8,6 
6,6 
7,0 
9,6 
8,9 
+ 3 % 
dont inscriptions au RPCA 
2,6 
3,1 
2,6 
3,1 
3,1 
+ 21 % 
dont revenus financiers 
3,7 
3,6 
4,1 
2,3 
6,2 
+ 66 % 
dont frais de gestion sur les concours 
budgétaires affectés 
0,6 
0,4 
0,4 
0,4 
0,4 
- 33 % 
dont autres produits d’exploitation 
0,7 
1,0 
0,3 
0,7 
0,3 
- 53 % 
dont régularisations Unedic et charges 
à payer 
0,03 
0,02 
0,04 
0,01 
0,01 
- 80 % 
Emprunt lié à l’acquisition du 11 rue 
Galilée 
- 
- 
- 
22 
- 
n. s. 
TOTAL 
42,6 
41,1 
41,4 
70,4 
60,9 
+ 43 % 
TOTAL hors emprunt 
42,6 
41,1 
41,4 
48,4 
60,9 
+ 43 % 
Source : Cour des comptes, d’après données CNC (notes de présentation des 
comptes financiers). 
55
Conformément à l’instruction budgétaire et comptable M91, qui prévoit (2.3.3 du 
chapitre 4 du titre 4, tome 1) que « 
l’établissement public peut, en accord avec le 
bailleur de fonds, prélever des frais de gestion sur les conventions de ressources 
affectées
».
Cour des comptes 
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Soumis à l’approbation du conseil d’administration, le taux de 
prélèvement pour frais de gestion est en réalité déterminé par le calcul, en 
valeur absolue, du montant estimé des besoins correspondants, rapporté à 
la prévision de recettes des taxes affectées au CNC. Au cours des années 
récentes, le taux de prélèvement réel a donc été systématiquement 
inférieur au taux prévisionnel, ce qui s’explique par l’enregistrement de 
plus-values de recettes non anticipées. En revanche, considéré en valeur 
relative par rapport au montant effectif de taxes prélevées, il apparaît en 
très légère hausse depuis 2007. 
Tableau n° 23 : Ecart entre le taux de prélèvement pour frais de 
gestion en prévision et en exécution de 2007 à 2011 (montants en 
millions d’euros) 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
2011/2007 
Pourcentage 
prévisionnel de frais 
de gestion 
4,8 % 
5,0 % 
5,0 % 
5,6 % 
5,6 % 
+ 17 % 
Montant prévisionnel 
de taxes 
505,6 
528,5 
540,6 
575,9 
750,0 
+ 48 % 
Montant prévisionnel 
de frais de gestion 
24,2 
26,4 
27,0 
32,2 
42,0 
+ 73 % 
Produit des taxes en 
exécution 
512,6 
533,6 
612,0 
764,1 
817,9 
+ 60 % 
Frais de gestion 
prélevés 
24,2 
26,4 
27,0 
32,2 
42,0 
+ 73 % 
Taux effectif de 
prélèvement 
4,7 % 
5,0 % 
4,4 % 
4,3 % 
5,1 % 
+ 8 % 
Source : données CNC (budgets primitifs et comptes financiers). 
Pour justifier l’augmentation ou le maintien du prélèvement sur les 
taxes, le CNC invoque la nécessité de couvrir la suppression de la 
subvention de fonctionnement du ministère de la culture en 2008, le 
transfert du recouvrement de la TSA au 1
er
janvier 2007 puis de la TST au 
1
er
janvier 2010
56
, la mise en oeuvre de nouveaux dispositifs de soutien, 
56
Comité financier du 26/11/2009 : « 
Il est procédé, en 2010, à un relèvement du taux 
de frais de gestion prélevés par le CNC sur les recettes des taxes du compte de 
soutien. Cette augmentation (le taux passant de 5 % à 5,6 %) est destinée d’une part à 
couvrir les charges liées au 
recouvrement de 
la TST, d’autre part, à sécuriser les 
ressources de fonctionnement du Centre, dans un contexte de forte décrue du 
rendement du placement de la trésorerie. Au total, le relèvement de 0,6 point du taux 
de frais de gestion prélevés sur le compte de soutien représente un gain de ressources 
pour la gestion du CNC de 3,45 M€, à mettre au regard des 6 M€ d’économies de 
frais de collecte DGFIP sur le recouvrement de la TST
». 
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enfin la suppression prévue (mais finalement non advenue) des 
cotisations professionnelles en 2011. Compte tenu du maintien de cette 
ressource, le conseil d’administration du 24 novembre 2011 a accepté, 
lors de l’adoption du budget primitif pour 2012, une baisse du 
prélèvement sur les taxes, dont le taux passe de 5,6 à 5 %
57
. 
Cette modalité de fixation du montant de prélèvement pour frais de 
gestion paraît singulièrement rigide : l’enveloppe prévue n’est jamais 
revue en cours de gestion. Or, en 2011, la rentabilité des placements de la 
trésorerie du CNC a atteint un niveau plus favorable qu’initialement 
prévu en budget primitif (6,2 M€ au lieu de 2,2 M€). Cette plus-value a 
été constatée en décision modificative
58
, à l’instar d’autres plus-values 
enregistrées sur le poste des cotisations professionnelles ou des 
inscriptions au registre public du cinéma et de l’audiovisuel. 
Ces évolutions n’ont pas pour autant donné lieu à une modification 
du volume de crédits prélevés sur les taxes affectées. Il en est résulté un 
écart, important en 2011, entre produits de fonctionnement (60,9 M€) et 
charges de fonctionnement (38,3 M€), d’ailleurs jugé atypique par le 
CNC. Comme en 2010, le différentiel a été pour l’essentiel reversé à la 
réserve pour projet immobilier, alors qu’il aurait pu l’être au budget 
général de l’État. Dans ces conditions, l’établissement gagnerait à fixer, 
au stade du budget prévisionnel, une enveloppe globale de charges de 
fonctionnement interne, et à adapter en conséquence, en exécution, le 
montant des frais de gestion prélevés sur les taxes affectées. 
57
« 
Les prévisions de ressources propres s’établissent pour 2012 à 14,74 M€, en 
progression de 9,49 M€ (soit + 180 %) par rapport au budget primitif 2011. Cette 
forte augmentation s’explique par l’inscription au budget primitif 2012 d’une 
prévision de produit des cotisations professionnelles, alors que le budget primitif 
2011 reposait sur une hypothèse de suppression de ces cotisations. Ce niveau de 
ressources propres permet de réduire le prélèvement pour frais de gestion sur le 
produit des taxes (5 % au lieu de 5,6 %) au bénéfice des soutiens
». 
58
Deuxième décision modificative du 7 juillet 2011. 
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II 
- 
Une gestion des ressources humaines 
globalement maîtrisée, malgré l’augmentation de la 
masse salariale et du coût des commissions d’aides 
A - 
L’évolution des emplois et de la masse salariale 
1 - 
L’évolution des effectifs du CNC au cours de la période sous 
revue est marquée par une relative stabilité 
Avec 14 agents de moins en 2010 qu’en 2001, les effectifs du CNC 
exprimés en personnes physiques ont connu une diminution modeste de 
2,7 % au cours de la décennie. Cette évolution combine en réalité une 
légère augmentation (7,3 %) des effectifs « indiciés » (c’est-à-dire des 
agents dont la rémunération est corrélée avec l’indice de la fonction 
publique) et une forte baisse (- 63,9 %) des agents « non indiciés ». 
Tableau n° 24 : Evolution des effectifs du CNC (2001-2010) en 
personnes physiques 
2001 
2002 
2003 
2004 
2005 
2006 
2007 
2008 
2009 
2010 
2010/2001 
Contractuels 
309 
311 
319 
355 
350 
361 
379 
390 
394 
399 
29,1 % 
Fonctionnaires 
130 
138 
136 
101 
104 
97 
91 
83 
78 
72 
-44,6 % 
Total des agents 
indiciés 
439 
449 
455 
456 
454 
458 
470 
473 
472 
471 
7,3 % 
Collaborateurs 
extérieurs 
10 
11 
10 
2 
2 
2 
3 
1 
2 
1 
-90,0 % 
Mis à disposition 
14 
12 
11 
13 
10 
12 
12 
10 
9 
9 
-35,7 % 
Vacataires 
48 
34 
19 
25 
27 
30 
21 
21 
23 
16 
-66,7 % 
Total des agents non 
indiciés 
72 
57 
40 
40 
39 
44 
36 
32 
34 
26 
-63,9 % 
Total général 
511 
506 
495 
496 
493 
502 
506 
505 
506 
497 
-2,7 % 
Source : Cour des comptes d’après données CNC ; les effectifs en personnes physiques sont comptabilisés au 
31 mars de chaque année jusqu’en 2004 et au 31 décembre à partir de 2005. 
Exprimés en équivalents temps plein (ETP), les effectifs du CNC 
ont progressé de 0,4 % entre 2007 et 2011, l’établissement ayant toujours 
respecté son plafond d’emplois. 
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Tableau n° 25 : Evolution des effectifs du CNC (2005-2010) en ETP 
au 31 décembre 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
2011/2007 
Contractuels (CDI, CDD, 
agents titulaires sur contrat 
de détachement) 
368,6 
380,1 
383,8 
388,1 
391,8 
6,3 % 
Fonctionnaires titulaires 
affectés par le MCC 
87,2 
80,5 
75,8 
70,2 
66  - 24,3 % 
Total des agents indiciés 
455,8 
460,6 
459,6 
458,3 
457,8 
0,4 % 
Plafond d’emplois du CNC 
467 
467 
463 
460 
458 
462 
Part des contractuels dans les 
emplois indiciés 
80,9 % 
82,9 % 
83,5 % 
84,7 % 
85,6 % 
- 
Source : Cour des comptes d’après données CNC ; les plafonds d’emplois 
comprennent les abondements respectifs de 9 ETP (en 2007) et 6 ETP (en 2012) 
corollaires du transfert du recouvrement de la TSA et de la TST à 
l’établissement. 
En 2011, 85,6 % des emplois permanents de l’établissement sont 
pourvus par des agents contractuels. L’établissement explique cette 
situation par le nombre peu élevé de candidatures proposées par des 
fonctionnaires en cas de vacance de poste. 
Depuis 2009, le CNC applique la règle de non remplacement d’un 
départ à la retraite sur deux, celle-ci se traduisant par l’évolution à la 
baisse de son plafond d’emplois (hors modifications de périmètre liées au 
transfert d’ETP en provenance de la direction générale des finances 
publiques pour assurer les missions de recouvrement des taxes affectées 
au CNC). 
L’établissement indique avoir procédé à plusieurs redéploiements 
de postes au cours de la période sous revue, dont une partie découle de 
l’application de la règle de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux 
partant à la retraite. 
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2 - 
L’augmentation sensible de la masse salariale 
Les charges de personnel du CNC, qui ont atteint 28,4 M€ en 
2011, ont connu une progression modérée entre 2007 et 2011 (+ 11,8 %). 
En revanche leur augmentation apparaît plus significative sur une période 
plus longue : au cours de la dernière décennie, la masse salariale de 
l’établissement est ainsi passée de 21,1 M€ en 2001 à 28,4 M€ en 2011, 
progressant de 34,7 %, soit près de deux fois plus vite que les aides 
versées par le centre au cours de la même période (celles-ci ayant connu 
une augmentation de 20 %). 
Le CNC estime que « 
cette comparaison n’est pas pertinente (car) 
les actions mises en oeuvre par les agents du CNC ne se limitent pas à la 
seule gestion des aides financières mais comprennent notamment la 
réglementation du secteur, le recouvrement et le contrôle fiscal, le 
contrôle de la réglementation (contrôle des recettes…), les activités 
patrimoniales 
(à 
titre 
illustratif, 
la 
direction 
du 
patrimoine 
cinématographique compte 74,3 ETP au 31 décembre 2011) 
». 
De fait, un tel ratio ne saurait être invoqué isolément pour 
apprécier l’efficience de la gestion des aides du CNC. Il témoigne, en 
revanche, de la nécessité, pour l’établissement, d’affiner la justification 
de ses dépenses de fonctionnement et de se mettre en mesure de les 
rapporter à l’évolution de ses missions, les informations correspondantes 
ayant vocation à figurer dans le document de performance. Outre 
l’augmentation significative des cotisations sociales, le CNC explique la 
progression de ses dépenses de personnel sur la période 2001-2010 par : 
−
l’évolution des missions de l’établissement et, corrélativement, 
le nombre de postes physiques des agents indiciés, contractuels 
et fonctionnaires affectés ou détachés qui a augmenté de 7,3 % 
de 2001 à 2010, passant de 439 à 471. Cette évolution génère 
un surcoût global en année pleine de 1,12 M€ ; 
−
le cumul du glissement vieillesse-technicité (GVT) sur la 
période 2001 à 2010 est évalué à 550 000 €, soit un surcoût 
global estimé sur les traitements bruts de l’année 2010 de 
1,1 M€ compte tenu du fait que les promotions interviennent le 
plus souvent en milieu d’année ; 
−
la hausse de la valeur du point, qui représente, à périmètre 
constant, un impact de 700 000 € sur la période ; 
−
les campagnes de requalifications qui ont engendré un coût 
estimé de 384 000 € sur la période ; 
−
la comptabilisation en dépenses de personnel, à compter de 
2008, de l’indemnité versée aux membres des commissions et 
le versement de l’ensemble des cotisations et taxes y afférent 
(surcoût de 300 000 €) ; 
Cour des comptes 
La gestion et le financement du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) – octobre 2012 
13 rue Cambon 75100 PARIS CEDEX 01 - tel : 01 42 98 95 00 - www.ccomptes.fr
 
−
la mise en application du statut des agents du CNC qui a été à 
l’origine d’une augmentation de 190 000 € entre 2007 et 2008 ; 
−
divers mouvements et ajustements ont eu une incidence de 
258 000 € le montant des traitements bruts sur la période. 
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Tableau n° 26 : Charges de personnel du CNC entre 2001 et 2011, en milliers d’euros 
2001 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
2011/ 
2007 
2011/ 
2001 
Traitement du personnel permanent 
9 628 12 469 12 831 12 917 
13 005 
13 303 
6,7% 
38,2% 
Indemnité de résidence 
287 
381 
393 
397 
396 
408 
7,1% 
42,4% 
Primes et indemnités diverses 
2 904 
2 876 
3 105 
3 150 
3 128 
3 091 
7,5% 
6,4% 
Frais du personnel permanent 
177 
168 
167 
172 
183 
175 
3,9% 
-1,1% 
Supplément familial de traitement 
84 
119 
125 
120 
123 
128 
7,1% 
51,8% 
Indemnités de licenciement et allocations pour perte d'emploi 
114 
85 
103 
100 
65 
100 
17,9% 
-12,2% 
Rémunérations du personnel permanent 
13 195 
16 098 
16 724 
16 856 
16 899 
17 204 
6,9% 
30,4% 
Rémunérations du personnel sur crédits 
246 
Charges sociales 
4 752 
5 792 
6 636 
6 924 
6 793 
6 988 
20,6% 
47,1% 
Rémunérations diverses (vacation, stagiaire, forfaitaire) 
1 065 
1 012 
1 142 
1 268 
1 216 
1 260 
24,5% 
18,2% 
OEuvres sociales et restauration 
316 
428 
475 
510 
535 
555 
29,7% 
75,6% 
Formation professionnelle 
3 
-100% 
Total des rémunérations brutes du personnel 
19 577 
23 330 
24 978 
25 557 
25 444 
26 007 
11,5% 
32,8% 
Impôts et taxes sur les rémunérations 
1 553 
2 129 
2 290 
2 388 
2 408 
2 457 
15,4% 
58,2% 
Total des charges de personnel 
21 131 
25 459 
27 268 
27 945 
27 852 
28 464 
11,8% 
34,7% 
Source : Cour des comptes, d’après CNC (comptes financiers). Les charges relatives à l’indemnisation des membres 
des commissions, qui n’étaient pas comptabilisées en charges de personnel jusqu’en 2007, ont été réintégrées dans 
ce tableau par souci d’homogénéité, à la ligne « rémunérations diverses ». 
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Au cours de la dernière décennie, le profil des agents du CNC a 
fortement évolué dans le sens d’une plus grande qualification. Alors 
qu’en 2003, les agents de catégorie C représentaient 35 % des postes, ils 
n’en constituaient plus que 24 % en 2009. 
Tableau n° 27 : Evolution de la structure des 
postes du CNC, en personnes physiques 
Catégorie 
2003 
2008 
2009 
A 
Nombre de postes 
159 
232 
232 
% 
34,9% 
49% 
49,2% 
B 
Nombre de postes 
139 
120 
126 
% 
30,5% 25,4% 26,7% 
C 
Nombre de postes 
157 
121 
114 
% 
34,5% 25,6% 24,2% 
Source : CNC. 
Le CNC indique que cette situation est liée à l’évolution générale 
des secteurs du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia, à l’émergence 
de nouveaux acteurs et à la convergence des moyens de diffusion et de 
production, lesquelles exigent un niveau de technicité accrue pour gérer la 
réglementation et les soutiens de ces secteurs. L’élévation souhaitée du 
niveau général de qualification des agents s’est traduite par plusieurs 
vagues de requalification de postes, dans le cadre d’un plan lancé en 
2003. Ainsi, aux 115 postes requalifiés entre 2003 et 2005 se sont ajoutés 
51 nouvelles requalifications entre 2006 et 2011. Au total, ce sont près de 
170 requalifications, représentant près de 36 % des postes (sur la base des 
effectifs 2011 exprimés en ETP), qui ont eu lieu au cours de la dernière 
décennie. 
Imputable en grande partie à la progression des traitements, 
l’augmentation de la masse salariale du CNC au cours de la dernière 
décennie relève donc d’une dynamique structurelle liée à l’évolution des 
postes. 
Les 
nombreuses 
requalifications 
auxquelles 
a 
procédé 
l’établissement constituent dès lors un facteur de rigidité de la masse 
salariale pour les années à venir, qu’il conviendra d’encadrer pour 
maîtriser la hausse des dépenses de personnel. A cet égard, le travail de 
référencement des postes entrepris sous la forme d’une cartographie des 
métiers devra être mené à bien et étendu à l’ensemble des postes de 
l’établissement. Le CNC a par ailleurs indiqué que le renforcement de la 
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démarche métier en 2011 « 
avec la généralisation de l’entretien 
professionnel, sera poursuivi avec l’établissement d’un référentiel métier 
cohérent avec celui du ministère de la culture.
» 
B - La situation particulière des membres des 
commissions 
Le décret n° 2008-267 du 18 mars 2008
59
a conféré aux membres 
des commissions et comités de lecture attribuant les aides sélectives du 
CNC un statut de collaborateurs occasionnels du service public. 
A ce titre, ces personnels, indemnisés « à la tâche » par le CNC au 
titre de leur participation aux commissions n’ont pas vocation à être 
comptabilisés sous le plafond d’emplois de l’établissement. Les effectifs 
correspondant ne sont pas suivis dans un document formalisé, alors même 
qu’ils ont pourtant augmenté de manière substantielle entre 2007 et 2011 
(+ 36,9 %). 
Tableau n° 28 : Evolution des effectifs des membres des 
commissions entre 2007 et 2011, en personnes 
physiques 
2007 
2008 2009 2010 
2011 
2011/2007 
479 
536 
560 
636 
656 
36,9% 
Source : CNC, service du personnel. 
Le décompte des seuls commissaires délibérant sur la décision 
d’attribution des aides (qui représentaient 389 personnes sur les 636 
membres de commissions comptabilisés en 2010, l’écart correspondant 
aux lecteurs qui apportent une observation critique sur les dossiers de 
demande d’aides sans pour autant participer au délibéré) représenterait 
ainsi, en première analyse, une quinzaine d’équivalents temps plein 
travaillé (ETPT). 
59
Décret n° 2008-267 du 18 mars 2008. 
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Tableau n° 29 : Estimation des effectifs de commissaires 
participant aux commissions d’aides du CNC en 2010, en ETPT 
Nombre de commissaires 
389 
Nombre total de demi-journées indemnisées 
6 152 
Nombre de journées indemnisées 
(1) 
3 076 
Nombre de jours travaillés par semaine 
5 
Nombre de semaines par an 
52 
Nombre de jours de congés et RTT 
44 
Temps de travail théorique d'un ETPT (en jours) 
(2) 
216 
ETPT théoriques commissaires 
(1)/(2) 
14,24 
Source : Cour des comptes, d’après CNC, annexe à la décision 4-1458 du 4 
février 2010. 
Le CNC a indiqué suivre avec attention cette dépense et ne voir 
aucune difficulté « 
à mentionner dans le document de performance, ou de 
façon peut-être plus appropriée dans le rapport d’activité, le nombre de 
membres de commissions.
» 
L’établissement indique par ailleurs que « 
la progression du 
nombre de membres des commissions et des comités de lecture s’explique 
à la fois par le développement des mécanismes de soutien et par la 
complexité croissante des dossiers examinés.
60
» Sans méconnaître la 
complexité des dispositifs de soutiens déployés par le CNC, ce dernier 
pourrait être invité à envisager le regroupement de plusieurs dispositifs au 
sein de commissions communes, afin de limiter les coûts afférents à la 
réunion des dites commissions. Le CNC n’y est d’ailleurs pas opposé, 
ayant indiqué que « 
dans le prolongement du déploiement du contrôle de 
gestion, 
des 
regroupements 
pourront 
être 
envisagés 
s’ils 
sont 
pertinents
. » 
La 
formalisation 
du 
suivi 
des 
effectifs 
de 
collaborateurs 
occasionnels de service public s’impose comme première étape en vue 
d’une stabilisation des effectifs qui soit étendue aux membres des 
commissions d’aides sélectives. 
Définies par une décision de la directrice générale du CNC, les 
indemnités perçues par les membres des commissions en contrepartie de 
leurs activités ont été soumises aux cotisations salariales et patronales 
60
L’établissement illustre le développement des dispositifs de soutien, ayant un 
impact sur le nombre de commissions réunies, à la lumière de plusieurs exemples 
récents : la mise en place du dispositif Recherche et Innovation en Audiovisuel et 
Multimédia (RIAM) et du dispositif de soutien aux industries techniques en 2006, la 
mise en place du dispositif Fonds image de la diversité en 2007. 
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depuis le 1
er
janvier 2009
61
. Pour les années antérieures (2001-2008), le 
CNC ne payait les charges patronales dues au titre des indemnités de 
membres des commissions qu’après contrôle et redressement des 
URSSAF ; seules la CSG et la CRDS étaient précomptées. En 
conséquence, le CNC a revalorisé l’intégralité des bases d’indemnisation 
de façon à garantir une indemnité nette à payer d’un montant équivalent. 
Cette revalorisation explique en partie l’augmentation des 
dépenses consacrées à l’indemnisation des membres des commissions, 
une autre partie de cette progression s’expliquant par l’augmentation des 
effectifs et l’harmonisation des rémunérations opérée en 2010 (certains 
personnels étant auparavant bénévoles quand d’autres étaient rémunérés). 
Tableau n° 30 : Evolution de la rémunération des membres de 
commissions du CNC entre 2001
et 2011 (en euros) 
Rémunération brute 
des membres de 
commission 
Charges 
employeur CNC 
Total 
2001 
467 188 
555 584 
467 188 
2002 
671 366 
671 366 
2003 
734 305 
1 289 889 
2004 
783 279 
- 
783 279 
2005 
623 339 
484 248 
623 339 
2006 
580 642 
580 642 
2007 
533 345 
1 017 593 
2008 
693 708 
222 400 
916 108 
2009 
771 921 
258 581 
1 030 502 
2010 
903 440 
302 336 
1 205 776 
2011 
987 673 
331 514 
1 319 187 
2011/2001 
111 % 
- 
- 
Source : CNC ; à la suite d’un contentieux avec l’URSSAF relatif à la 
nature des indemnités versées aux membres des commissions et à leur 
assujettissement aux cotisations sociales, le CNC a acquitté annuellement 
ces charges à partir de 2008. Les montants versés avant 2008 sont 
regroupés par période triennale correspondant aux périodes des 
contrôles effectués par l’URSSAF. 
En première analyse, le coût moyen d’un membre de commission 
est passé de 1 456 € en 2001 à 1 896 € en 2010. Ce montant moyen 
masque une forte disparité des indemnités, selon la fonction occupée et la 
61
Urssaf, Ircantec, taxe sur les salaires. 
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commission concernée. A titre d’exemple, le président de la commission 
d’avances sur recettes a perçu, en 2010, une indemnité annuelle de 
27 955 €. Un commissaire membre de la commission du soutien financier 
à la distribution perçoit, quant à lui, 335 € en un an s’il atteste d’une 
présence effective aux dix demi-journées annuelles de réunion de la 
commission et qu’il examine les dossiers correspondants. 
Tableau n° 31 : Evolution du coût moyen des membres de 
commissions du CNC entre 2001
et 2011 
Nombre de 
membres de 
commissions 
Rémunération brute 
moyenne des membres 
des commissions (en €) 
Coût moyen d'un 
membre de 
commission (en €) 
2001 
448 
652 383 
1 456 
2002 
520 
856 561 
1 647 
2003 
522 
919 500 
1 761 
2004 
533 
783 279 
1 470 
2005 
494 
784 755 
1 589 
2006 
466 
742 058 
1 592 
2007 
479 
694 761 
1 450 
2008 
536 
916 108 
1 709 
2009 
560 
1 030 502 
1 840 
2010 
636 
1 205 776 
1 896 
2011 
656 
1 319 187 
2 011 
2011/2001 
+ 46,4 % 
+ 102,2 % 
+ 38,1 % 
Source : Cour des comptes, d’après CNC (réponse au questionnaire) ; la 
somme correspondant au rattrapage de plusieurs années de cotisations 
employeur versé par le CNC en 2003 et en 2007 a été répartie sur les 
différentes années concernées. La somme de cette part de cotisations 
employeur et de la rémunération brute annuelle correspond à la 
rémunération brute moyenne des membres des commissions. Le coût moyen 
d’un membre de commission est calculé en rapportant cette rémunération 
brute moyenne au nombre de membres de commission. 
Le CNC souligne, à juste titre, que cette disparité « 
est le reflet de 
la diversité en termes de volume de travail, de temps de présence et 
d’investissement demandée à chaque membre en fonction du périmètre de 
chaque commission et des soutiens afférents
. » Il ajoute que « 
compte 
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tenu de cette disparité, une analyse sur un coût moyen n’est pas 
significative car trop d’éléments liés aux fluctuations de l’activité des 
commissions entrent en considération
. » 
En 2010, l’établissement a entrepris un travail d’harmonisation sur 
la rémunération des commissaires, conduisant à établir quatre forfaits 
d’indemnisation qui prennent en compte le travail préparatoire en amont 
des commissions, la complexité du travail en commission et le nombre de 
dossiers étudiés. A périmètre constant, l’évolution des indemnités des 
commissaires entre 2010 et 2011 n’a été que de 3 %. Le travail 
d’harmonisation entrepris par le CNC s’est donc traduit par une meilleure 
maîtrise de la croissance de l’indemnisation des commissaires. Le CNC 
s’est par ailleurs engagé à réaliser en 2012 un bilan précis en vue de 
dégager d’autres pistes éventuelles et d’accroître le niveau de prévision 
des indemnités allouées à l’ensemble des membres de commissions. 
III 
- 
La gestion du patrimoine immobilier : des 
décisions qui restent à prendre 
La stratégie de l’établissement reste à définir malgré le constat 
partagé du non-respect des normes immobilières en vigueur. Son 
élaboration se heurte au manque de souplesse de l’établissement quant à 
son implantation. Par ailleurs, les opérations financières passées et 
envisagées en matière immobilière sont des révélateurs de la situation 
d’aisance financière du CNC. 
A - Des retards dans l’adoption d’une stratégie 
immobilière 
1 - 
Une implantation historique dans le 16
e
arrondissement 
Le CNC est actuellement installé dans quatre immeubles 
haussmanniens du 16
e 
arrondissement, dans le quartier Iéna-Trocadéro, 
pour une superficie totale de 6 323 m
2
de surface utile nette (SUN) : 
−
12, rue de Lübeck (1 929 m
2
de SUN), où se situe le siège, dont 
le CNC est propriétaire depuis 1953, d’une valeur estimée en 
2011 à 23,3 M€ ; 
−
32, rue Galilée (785 m
2
), dont le CNC est propriétaire depuis 
1950, d’une valeur estimée en 2011 à 11,8 M€ ; 
−
11, rue Galilée (1 829 m
2
), que le CNC a acquis en pleine 
propriété en 2010 pour 22 M€ et qui est estimé fin 2011 à 
26,5 M€ ; 
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−
3, rue Boissière (1 780 m
2
), dont le CNC est locataire pour un 
coût annuel de 1,36 M€ (loyer et charges locatives), et dont le 
bail, datant du 9 décembre 1994 et renouvelé le 1
er
janvier 
2004, expire le 31 décembre 2012. 
2 - 
Une situation globalement confortable par rapport aux 
normes
62
Le ratio d’occupation, qui correspond à la division de la surface 
utile des bureaux par les effectifs, varie de 8,6 à 21,6 m
2
par agent. En 
ratio global pour les quatre immeubles, on obtient 12,93 m
2
par agent, ce 
qui a pu conduire le CNC à considérer le ratio de 12 m
2
par agent comme 
quasiment respecté
63
. En réalité, ce ratio est très variable selon les sites
: 
si les bâtiments du 32, rue Galilée et du 12, rue de Lübeck présentent 
respectivement un ratio de 12,66 et de 12,95 au m
2
par agent, les autres 
bâtiments 
dépassent 
largement 
le 
ratio 
recommandé 
pour 
les 
administrations publiques : 16,33 m² au 11, rue Galilée et 16,48 m² au 
3, rue Boissière. 
Le ratio d’efficacité immobilière (surface utile nette / surface utile 
brute) n’apparaît pas non plus satisfaisant. Il s’établit respectivement à 
50 %, 56 % et 64 % pour les trois immeubles dont le CNC est 
propriétaire, alors que le niveau préconisé est de 67 % ou plus : la 
capacité utile d’accueil n’est pas optimale dans ces différents bâtiments. 
Les normes immobilières qui s’appliquent aux opérateurs de l’État 
ne sont donc pas encore pleinement respectées par le CNC. 
3 - 
La réserve pour projet immobilier 
Dans le prolongement du principe qui institue la non-fongibilité 
entre les dépenses de soutien et les dépenses de gestion, l’adoption de 
l’arrêté des comptes de l’année 2007, premier exercice réel d’affectation 
du résultat dans un nouveau contexte budgétaire et comptable, a donné au 
CNC 
l’occasion 
de 
créer 
des 
réserves 
facultatives 
spécifiques 
(
cf.
chapitre 4). Le montant de la réserve pour projet immobilier, qui 
s’élevait à 0,54 M€ au 1
er
janvier 2008, a atteint 27,9 M€ au début de 
l’année 2012, et ce malgré l’utilisation de la réserve à hauteur de 
875 206 € en 2010 pour financer une partie des frais d’acquisition de 
l’immeuble du 11, rue Galilée. 
62
Les normes applicables sont principalement retracées dans la circulaire du Premier 
ministre relative au pilotage stratégique des opérateurs de l’État
du 25 mars 2010. 
63 
Dossier du comité financier du 7 avril 2010. 
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Tableau n° 32 : Evolution du montant de la réserve immobilière, 
en millions d’euros 
Date 
Montant 
01/01/2008 
0,54 
01/01/2009 
4,27 
01/01/2010 
4,73 
01/01/2011 
7,31 
01/01/2012 
27,9 
Source : Cour des comptes d’après données CNC. Le budget 
primitif 
pour 
2012 
prévoit 
l’affectation 
de 
6 M€ 
supplémentaires à cette réserve. 
Le principe retenu par les comités financiers et conseils 
d’administration est que la réserve immobilière doit être abondée par le 
résultat positif imputable à la seule gestion du CNC. Dans les faits, ces 
27,9 M€ proviennent, pour 23,4 M€ directement des excédents du résultat 
d'exploitation, principalement des plus-values de ressources propres 
(13,8 M€, dont plus de 9 M€ sont issus de plus-values de cotisations 
professionnelles) et d’une sous-consommation de crédits liés à la gestion 
de l'établissement (8,6 M€). Le reste (4,5 M€) est issu de reclassements 
d'autres comptes de réserve ou du compte 110 « Report à nouveau », eux-
mêmes à l’origine abondés par des excédents du résultat d’exploitation. 
Par ailleurs, la vocation précise de cette réserve a varié au cours du 
temps, dans la mesure où la stratégie immobilière de l’établissement n’est 
pas stabilisée. Inscrite dans la perspective du regroupement de 
l’établissement sur un seul site, sa création en 2008 «
répond à l’objectif 
d’éviter au maximum le recours à l’emprunt
» (comité financier du 
28 mars 2008). D’autres utilisations possibles s’y sont par la suite 
ajoutées : 
−
« 
ces crédits sont destinés à financer une meilleure installation 
des équipes du CNC dans le cadre soit d’une opération de 
regroupement sur un seul site (à l’étude), soit d’une rénovation 
des locaux actuels et d’un redéploiement plus efficient des 
agents.
» (comité financier du 7 avril 2009) ; 
−
« 
ces crédits sont destinés à financer notamment les coûts des 
droits de mutation liés au projet d’acquisition de l’immeuble du 
11 rue Galilée, et une meilleure installation des équipes du 
CNC dans le cadre d’une rénovation et d’une réallocation des 
locaux
. » (conseil d’administration du 7 avril 2010) ; 
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13 rue Cambon 75100 PARIS CEDEX 01 - tel : 01 42 98 95 00 - www.ccomptes.fr
 
−
le CNC indique aujourd’hui que cette réserve « 
représente un 
complément de financement qui permettrait de couvrir 
l’acquisition d’un site unique
. » 
4 - 
Le long cheminement vers une stratégie immobilière 
Face à l’augmentation de ses loyers immobiliers (+ 13 % en 2005, 
+ 30 % de 2005 à 2009), le CNC s’est interrogé dès 2006 sur 
l’opportunité d’un regroupement de ses services sur un seul site. Dans le 
même temps, la fonction d’accueil du CNC
64
était mise en avant de façon 
constante pour justifier la nécessité de maintenir une implantation dans 
Paris ou en proche périphérie. Depuis lors, plus de trente hypothèses 
d’implantations ont été étudiées, parallèlement à celle d’un maintien dans 
les locaux, avec ou sans densification dans les immeubles dont le CNC 
est propriétaire. 
La pérennisation de la situation existante découle finalement de la 
volonté de saisir une occasion d’achat : en 2009, la situation locative de 
l’immeuble du 11, rue Galilée étant jugée supérieure de 20 % à la valeur 
locative de marché et le niveau de dégradation du bâtiment impliquant de 
procéder à des travaux, le CNC s’est montré intéressé par la proposition 
du propriétaire de céder l’immeuble, dont la valeur vénale hors droits 
était estimée à 22 M€. Sans consultation préalable du ministère
65
, et après 
une longue période de réflexion, la possibilité d’effectuer un achat à des 
conditions avantageuses et de tirer profit de la situation de locataire-
occupant a donc prévalu à court terme sur le souhait, formulé de longue 
date
66
, d’un regroupement du CNC sur un seul site. L’établissement fait 
remarquer 
que, 
tout 
en 
conservant 
intacte 
la 
possibilité 
d’un 
regroupement futur, cette opération est venue enrichir son actif, d’autant 
que la valeur vénale de l’immeuble a été estimée en 2011 supérieure de 
20 % au prix d’achat, ce qui laisse au CNC la possibilité de le valoriser 
dans de bonnes conditions en cas de cession. 
Il n’en reste pas moins que le loyer actuellement versé pour 
l’immeuble du 3, rue de Boissière se situe au-dessus du plafond fixé à 
64
Environ 700 membres de commissions sont reçus au CNC, lequel fait état de la 
difficulté à recruter des professionnels pour y participer. 
65
Le ministère a été informé de cette décision par l’avis de France Domaine, la veille 
du comité financier du 7 avril 2010. 
66
On en trouve déjà trace en 1950 dans les réflexions sur l’acquisition des bâtiments 
au 12, rue de Lübeck et 32, rue Galilée. 
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400 €/m
2
pour les prises à bail dans la région Ile-de-France
67
puisque le 
coût d’occupation actuel correspond à un ratio de 540 €/m
2
. Dans ce 
contexte, France Domaine a fait savoir au CNC qu’une prolongation du 
bail 
au-delà 
du 
31 décembre 
2012 
n’était 
pas 
envisageable. 
L’établissement est donc confronté à la nécessité de reconsidérer sa 
stratégie immobilière. 
La question d’un maintien dans le 16
e
arrondissement suscite des 
débats récurrents. Le Conseil de l’immobilier de l’État (CIE) a estimé au 
début de l’année 2011
68
« 
qu’il n’a pas été établi qu’une telle localisation 
présente pour le CNC des avantages supérieurs à ceux d’une 
implantation alternative dans un secteur périphérique convenablement 
desservi par les transports en commun
». Dans sa lettre du 30 mars 2011 
adressée au président du CNC, France Domaine recommande de « 
tirer 
les conséquences des orientations indiquées par le CIE 
» concernant la 
localisation de l’établissement dans le quartier central des affaires. 
Les développements les plus récents témoignent d’une volonté de 
trouver une nouvelle implantation dans Paris. Une étude capacitaire a en 
effet conclu à la fin du mois d’octobre 2011 à l’impossibilité de densifier 
l’occupation sur les trois bâtiments dont le CNC est propriétaire, en 
faisant apparaître un besoin résiduel d’espace correspondant à une 
cinquantaine de postes. Ayant écarté récemment la proposition du 
ministère de la culture et de la communication d’une implantation dans 
les espaces devenus vacants du musée des arts et traditions populaires, 
ainsi que celle de France Domaine d’un déménagement vers la Cité du 
cinéma implanté à Saint-Denis, le CNC se concentre aujourd’hui sur la 
possibilité d’acquérir un immeuble situé quai de Grenelle, dans le 
15
e
arrondissement de Paris. 
Un décaissement de 20 M€ a été programmé en juin 2012 dans le 
plan de trésorerie de l’établissement, dans la perspective d’un 
déménagement. La vente des trois bâtiments dont le CNC est propriétaire 
(dont la valeur est estimée à près de 62 M€) est également envisagée. Or, 
si l’on rapporte la surface utile nette actuellement occupée par le CNC 
(6 323 m
2
) au prix du m
2
dans le 15
e
arrondissement (8 700 € en moyenne 
en avril 2012 d’après la Chambre des notaires de Paris), on peut anticiper 
une opération d’un montant de 55 M€ hors frais de travaux et de 
déménagement. Dans la mesure où le montant cumulé du produit de 
cession attendu des trois immeubles dont le CNC est propriétaire paraît 
67
Plafond fixé hors taxes et hors charges dans les grandes lignes du projet de loi de 
finances 2011 et évoqué à plusieurs reprises fin 2010 dans les déclarations du ministre 
du Budget (non repris toutefois par un article en loi de finances). 
68
Avis du Conseil de l’immobilier de l’Etat sur la stratégie immobilière du CNC, 
4 mars 2011. 
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pouvoir couvrir les frais du regroupement sur un site unique, l’utilité de la 
réserve immobilière est donc susceptible d’être mise en doute. 
Par ailleurs, la perspective d’un déménagement est aujourd’hui 
bloquée par un désaccord avec France Domaine sur le périmètre de la 
mise en concurrence préalable : France Domaine souhaite que le cahier 
des charges s’étende à Paris et à la petite couronne, tandis que le CNC 
plaide pour un appel à candidature limité à Paris même, en raison des 
contraintes liées au fonctionnement des commissions composées de 
professionnels. 
Refusant toute concession à ce sujet, le CNC a prévu de renouveler 
« 
à titre transitoire
» le bail de l’immeuble de la rue Boissière. Par 
ailleurs, l’opération de rénovation et de réallocation de ses locaux du 16
e
arrondissement, programmée en 2011, a été suspendue. 
Interrogé à ce sujet dans le cadre du contrôle de la Cour, le 
ministère indique seulement qu’il souhaite « 
approfondir l’évaluation des 
enjeux liés à l’implantation du CNC
. » 
Aux retards accumulés dans la définition d’une stratégie 
immobilière s’ajoute la non-conformité de l’établissement aux normes 
immobilières en vigueur. 
B - Une opération d’acquisition d’immeuble dont le 
montage financier est discutable 
L’opération d’acquisition du 11, rue Galilée en 2010 a été réalisée 
sur la base d’un montage financier relativement simple : 
−
pour la valeur principale du bien, un emprunt de 22 M€ sur 
20 ans ; 
−
pour les droits de mutation et frais notariaux, l’utilisation d’une 
partie de la réserve pour projet immobilier constituée au bilan, à 
hauteur de 875 000 €. 
Le CNC justifie le recours à l’emprunt en expliquant que la 
compensation du montant des échéances par le gain qu’il réalise sur la 
charge locative (environ 1,48 M€ en 2009) lui a permis d’éviter une 
augmentation de ses charges générales. Il met aussi en avant la nécessité 
de veiller « 
scrupuleusement à l’étanchéité entre les crédits destinés aux 
soutiens et ceux destinés à sa gestion
» et gageant qui si, en 2010, « 
le 
CNC avait opté pour une utilisation des ressources fiscales pour financer 
l’acquisition de l’immeuble […], il lui aurait été légitimement reproché 
de ponctionner le fonds de soutien pour enrichir son patrimoine
. » On 
peut néanmoins faire remarquer que le remboursement de l’emprunt, 
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financé en partie grâce au prélèvement pour frais de gestion sur les taxes 
affectées à l’établissement, n’est pas moins lié à la contribution du secteur 
au financement du CNC. 
On peut donc s’interroger sur le bien-fondé de cette décision, tant 
il apparaît que la situation de trésorerie du CNC, particulièrement 
confortable à la date de l’emprunt, aurait pu conduire à recourir au moins 
en partie à un prélèvement sur le fonds de roulement (qui dépasse 
largement les engagements du CNC, constitués sous forme de 
provisions), plutôt que de contracter un emprunt pour lequel les intérêts à 
verser doivent s’élever au total à 8,79 M€. 
Tableau n° 33 : Situation nette de trésorerie de 2006 à 2012, en 
millions d’euros 
Source : Cour des comptes d’après données CNC. 
L’accord des tutelles sur un recours quasi exclusif à l’emprunt pour 
procéder à cette acquisition, alors que l’établissement avait déjà constitué 
une réserve spécifiquement destinée à ce type d’opération et disposait lors 
de l’achat d’une trésorerie abondante placée à un taux moindre que celui 
de l’emprunt, apparaît difficilement justifiable dans une optique de 
maîtrise de la dette publique. 
Il convient sur ce point de noter que le CNC entre dans le champ 
de l’article 12 de la loi de programmation des finances publiques pour la 
période 
2011-2014, 
qui 
prévoit 
que 
les 
organismes 
divers 
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d’administration centrale ne peuvent désormais emprunter pour une durée 
supérieure à un an. 
Dans l’hypothèse d’une nouvelle acquisition, il est recommandé au 
CNC, en accord avec ses tutelles, d’affecter la réserve pour projet 
immobilier au désendettement de l’établissement ou de reverser son 
montant au budget général de l’État. 
C - Une connaissance et une sécurisation des sites des 
Yvelines insuffisantes 
1 - 
Une connaissance imprécise du patrimoine immobilier 
Le service des archives françaises du film (AFF) dispose de deux 
implantations dans les Yvelines, dans l'ancienne batterie de défense de 
l'ouest parisien de Bois
-
d'Arcy et dans un fort situé à Saint
-
Cyr, classé 
monument historique. Environ 1,1 million de bobines de films sont 
conservées sur ces sites. 
L’ensemble de Bois
-
d’Arcy regroupe onze bâtiments, répartis sur 
une surface de cinq hectares (2 053 m
2
de SUN), dévolus à la 
conservation des bobines sur support en acétate et au stockage des films 
sur support nitrate. Deux autres bâtiments sont occupés, d’une part, par le 
laboratoire et la direction du patrimoine du CNC, et, d’autre part, par des 
espaces de stockage et divers locaux techniques, ainsi que par une salle de 
projection. Le CNC est attributaire de ces immeubles qui appartiennent au 
ministère de la culture et de la communication. 
Une partie de l’ensemble immobilier du fort de Saint
-
Cyr 
(construit en 1874), propriété du ministère de la culture, est également 
attribuée à titre de dotation au CNC, avec facturation des frais de 
fonctionnement. Elle couvre une surface utile nette d’environ 8 795 m
2
. 
Le CNC met à la disposition de la Cinémathèque française certains de ses 
locaux pour lui permettre de stocker et de conserver une partie de ses 
collections de films. En vertu de la convention conclue avec la 
Cinémathèque française le 31 janvier 2001, il s’agit d’une mise à 
disposition à titre gratuit, le coût des travaux et les frais d’entretien et de 
fonctionnement étant à la charge de la Cinémathèque française. 
Ni le ministère, ni l’établissement, n’ont été en mesure de produire 
de convention d’attribution concernant l’un ou l’autre site. Seuls sont 
disponibles les arrêtés d’affectation des sites au ministère de la culture et 
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de mise en dotation au profit du CNC
69
. Il a donc été difficile d’identifier 
qui, du CNC ou du ministère, était responsable des risques associés à 
l’utilisation 
des 
bâtiments 
et 
assumait 
les 
charges 
d’assurance 
correspondantes
70
. 
Alors que le CNC a des besoins croissants de stockage, qui 
devraient s’accentuer avec les arrivées en masse de copies argentiques à 
la suite de la numérisation des oeuvres, le site de Saint
-
Cyr est 
manifestement sous-utilisé. Les différentes implantations y sont partagées 
avec le ministère de la culture et de la communication, la Cinémathèque 
française, 
l’Agence 
française 
du 
court 
métrage, 
les 
Archives 
photographiques et l’école des pompiers du département. 
La connaissance très imprécise de la répartition des bâtiments se 
traduit par la non-exploitation de plusieurs casemates appartenant de droit 
au CNC ainsi que par une série de situations irrégulières : bâtiment 
normalement affecté en dotation au CNC mais occupé de fait par le 
ministère de la culture et de la communication, casemates utilisées par le 
CNC sans que cette situation ne soit prévue par l’arrêté de 1990, 
bâtiments appartenant au CNC mais inoccupés à ce jour, bâtiment de plus 
de 500 m
2 
inutilisable car rendu inaccessible par la végétation et non 
desservi par le réseau électrique. 
Des progrès notables sont en cours pour cartographier plus 
précisément ces sites. Le secrétariat général du ministère de la culture et 
de la communication a lancé à la fin de juin 2012 l’élaboration d’un 
schéma directeur sur ces sujets, piloté par l’opérateur du patrimoine et des 
projets immobiliers de la culture (OPPIC) en lien avec le CNC et la 
Cinémathèque française. D’importants travaux de rénovation pourraient 
s’avérer nécessaires sur les deux sites, dont la charge financière reste à 
répartir. 
69
Il s’agit respectivement des arrêtés d’affectation du 1
er
février 1971 pour 
Bois-d’Arcy et du 10 mai 1990 pour St-Cyr, et du 3 août 1973 et du 25 avril 1990. 
70
L’ensemble des immeubles occupés par le CNC doivent être assurés par 
l’établissement en tant qu’occupant-locataire de l’État, qui assume pour sa part ses 
responsabilités en tant que propriétaire. Le CNC prend en charge une assurance en 
tant qu'exploitant et seul occupant sur Bois-d'Arcy. Concernant le site de Saint-Cyr, 
que le CNC utilise à des seules fins de stockage et où il n'est pas le seul occupant, le 
CNC ne possède pas d’assurance spécifique. L’établissement a indiqué examiner 
actuellement une extension de son contrat d’assurance pour la partie qui lui est 
affectée, sur la base de l’expertise des biens du CNC qui va être lancée pour définir 
l’étendue des garanties à prendre en compte dans le renouvellement du contrat 
d’assurances. 
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2 - 
Une sécurisation du site à améliorer 
Le plan de sécurité intervention du site de Saint-Cyr, qui dépend 
du ministère de la culture et de la communication, est toujours au stade de 
l’élaboration. Le contexte particulièrement dangereux (les pellicules à 
base de nitrate sont extrêmement inflammables) a été rappelé par deux 
mises en demeure adressées au CNC par la DRIRE concernant 
Bois
-
d’Arcy
71
. 
Plusieurs opérations, dont la maîtrise d’ouvrage a été confiée au 
service national des travaux (SNT), révèlent des défaillances dans la 
conduite des travaux. Les relations entre les services du CNC et ceux du 
SNT ont été difficiles, conflictuelles, voire contentieuses au cours de la 
période sous revue. Néanmoins, plusieurs opérations devraient trouver 
une issue positive à la faveur du partenariat renouvelé qui se met 
actuellement en place avec l’OPPIC. 
La nécessaire sécurisation des sites constitue le premier axe du 
nouveau plan d’action de la direction du patrimoine cinématographique, 
établi à la suite du rapport de l’IGAAC. Le CNC a indiqué avoir déjà mis 
en oeuvre plusieurs mesures s’agissant du gardiennage, de la détection et 
de la lutte contre les incendies et de la maintenance des groupes froids, et 
s’engage à les prolonger sur la base d’un audit global de sécurité sur le 
site de Bois-d’Arcy, dont les conclusions ont été rendues en juin 2012. 
Compte 
tenu 
du 
caractère 
inestimable 
du 
patrimoine 
cinématographique 
entreposé 
sur 
ces 
sites, 
la 
clarification 
des 
responsabilités entre occupants et l’élaboration d’une stratégie pour 
garantir l’intégrité des objets conservés constituent aujourd’hui une 
urgence. Selon l’option retenue en matière de stratégie immobilière, la 
réserve pour projet immobilier pourrait y être utilement employée. 
71
Le 26 mai 2003 et le 19 mai 2011. Cette dernière mise en demeure concernait 
notamment la température dans les salles où sont stockées des bobines sur support 
nitrate. 
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__________ 
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 
________ 
Le suivi des dépenses de fonctionnement interne du CNC s’est 
considérablement amélioré depuis la mise en oeuvre par l’établissement 
de la réforme budgétaire et comptable en 2007. L’identification fine de 
cette enveloppe peut néanmoins être encore améliorée afin de constituer 
le support d’une mesure par l’établissement de sa performance de 
gestion. 
Les modalités de détermination du prélèvement pour frais de 
gestion sur les taxes affectées ne permettent pas aujourd’hui de prendre 
en compte l’évolution du produit des taxes, d’où un risque d’excédent des 
produits de fonctionnement, avéré en 2010 et 2011. Les excédents de 
fonctionnement enregistrés ont alors été essentiellement affectés à la 
réserve pour projet immobilier constituée par l’établissement. 
L’évolution des effectifs du CNC est globalement stable depuis 
2007. En revanche, la masse salariale a sensiblement augmenté (+ 12 % 
entre 2007 et 2011, + 35 % depuis 2001). Cette hausse s’explique 
principalement 
par 
la 
progression 
des 
traitements, 
liée 
aux 
requalifications de postes initiées au cours des dernières années, d’où 
une rigidité croissante de la masse salariale de l’établissement. 
Les membres des commissions d’attribution des aides sélectives du 
CNC, dotés du statut de collaborateurs occasionnels du service public, ne 
font pas l’objet d’un suivi formalisé, alors même que leur nombre est en 
augmentation (de 479 à 656 entre 2007 et 2011, soit + 37 %). 
La situation immobilière de l’établissement n’est à ce jour pas 
conforme aux normes qui s’imposent aux opérateurs en la matière. Le 
CNC, implanté dans quatre immeubles du 16
e
arrondissement, réfléchit 
de longue date à l’éventualité d’un regroupement sur un seul site. 
L’établissement ne parvient cependant pas à un accord avec France 
Domaine sur sa localisation, souhaitant limiter les recherches à Paris 
intra muros. 
Malgré une trésorerie abondante, l’établissement a eu recours à 
l’emprunt pour financer en 2010 l’acquisition d’un des immeubles qu’il 
occupe. Dans un contexte où le produit de la cession de ses immeubles 
pourrait apporter au CNC les ressources suffisantes à son regroupement 
sur un seul site, la Cour met en doute l’utilité de la réserve pour projet 
immobilier constituée au cours des dernières années (27 M€ en 2012). 
La connaissance du patrimoine et les mesures de sécurisation des 
deux sites qu’occupe le CNC dans les Yvelines pourraient être 
améliorées. 
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La Cour formule les recommandations suivantes : 
3. définir un périmètre de dépenses de fonctionnement interne 
appuyé sur une méthode d’imputation des coûts inspirée de la 
comptabilité analytique. Elaborer et suivre des indicateurs d’efficience 
rapportant les frais de fonctionnement interne de l’établissement (y inclus 
les dépenses d’investissement) aux dépenses de soutien et à l’ensemble 
des dépenses d’activité ; 
4. faire adopter par le conseil d’administration une enveloppe de 
frais de fonctionnement interne en valeur absolue et moduler en 
exécution le prélèvement pour frais de gestion afin de couvrir cette 
enveloppe en tenant compte du dynamisme des autres ressources propres 
de l’établissement ; 
5. formaliser le suivi des effectifs de collaborateurs occasionnels 
de service public. Engager une politique de stabilisation des effectifs 
étendue aux membres des commissions d’aides sélectives ; entreprendre 
un regroupement des commissions d’attribution des aides sélectives ; 
6. d’ici le 31 décembre 2012, arrêter un schéma pluriannuel de 
stratégie immobilière permettant à l’établissement de se conformer à 
l’avis du Conseil de l’immobilier de l’État ; 
7. en accord avec les tutelles, affecter la réserve pour projet 
immobilier au désendettement de l’établissement ou reverser son montant 
au budget général de l’État ; 
8. formaliser un schéma directeur pour les deux implantations du 
CNC dans les Yvelines, afin de clarifier les responsabilités entre 
occupants et d’assurer la visibilité nécessaire à une réflexion sur 
l’optimisation des espaces de stockage et la programmation de travaux 
de rénovation éventuels. Mettre en oeuvre rapidement l’ensemble des 
préconisations formulées dans le cadre du nouveau plan d’action de la 
direction du patrimoine cinématographique. 
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Chapitre IV 
Un modèle à redéfinir 
Entre 2005 et 2007, le CNC a engagé une réforme budgétaire et 
comptable de grande ampleur qui a grandement amélioré la fiabilité des 
états financiers et la qualité de la gestion budgétaire de l’établissement. 
La clarification des états financiers et budgétaires, qui a rendu nécessaire 
la constitution de provisions à un niveau élevé, justifie, pour partie, 
l’importance de la trésorerie dont dispose l’établissement depuis 2008, 
même si celui-ci a par ailleurs constitué d’importantes réserves 
budgétaires (I). La configuration actuelle ne favorisant pas la maîtrise des 
recettes et des dépenses de l’établissement (II), il est proposé d’infléchir 
le dispositif de pilotage et le modèle de financement du CNC (III). 
I 
- 
La situation d’aisance financière du CNC 
s’explique en partie par la nécessité de pourvoir aux 
engagements contractés par l’établissement au titre 
de sa politique de soutien 
Le CNC dispose d’une trésorerie considérable (820,5 M€ au 
31 décembre 2011), dont une part substantielle, loin de constituer une 
ressource non affectée, est immobilisée pour garantir le financement de 
dépenses d’intervention (508 M€) et d’investissement (111 M€). Au-delà 
de ces obligations, qui découlent de la tenue de la comptabilité en droits 
constatés, une somme de 335 M€ demeure aujourd’hui à la disposition du 
CNC, correspondant à des réserves budgétaires affectées au financement 
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du plan numérique, à la couverture du risque de conjoncture et au 
financement du plan immobilier de l’établissement
. 
A - Le résultat net et la trésorerie du CNC enregistrent 
une forte progression depuis 2006 
1 - 
Le résultat net 
L’analyse financière de l’établissement traduit une situation 
d’aisance budgétaire indiscutable. A l’exception de l’année 2006, au 
cours de laquelle ont été enregistrées, pour la première fois, des dotations 
relatives à la constitution des provisions pour charges de soutiens 
sélectifs, le résultat d’exploitation du CNC est largement positif au cours 
de la période sous revue. Il a considérablement augmenté entre 2008 et en 
2010 (annexe 7) en raison de la forte croissance du produit des taxes 
affectées (+ 42 % en trois ans), avant de se stabiliser à un niveau élevé 
(206 M€) en 2011, alors que le montant des aides versées et enregistrées 
dans les comptes de charges a connu une croissance moins marquée au 
cours de la même période (+ 10,8 % entre 2008 et 2011). 
La période 2007-2011 révèle certes un accroissement des charges 
imputables au fonctionnement interne de l’établissement, auquel est 
associée une diminution progressive des subventions d’exploitation. Cette 
situation est cependant équilibrée par l’augmentation du produit des taxes 
affectées, sur lesquelles le CNC prélève des frais pour financer son 
fonctionnement interne. 
2 - 
Le fonds de roulement et la trésorerie du CNC 
L’évolution 
du 
fonds 
de 
roulement 
depuis 
2007 
traduit 
incontestablement l’aisance de l’établissement. 
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Tableau n° 34 : Fonds de roulement, besoin en fonds de 
roulement et trésorerie, en milliers d’euros 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
Actif circulant 
331 637 
351 602 
428 280 
634 686 
826 216 
Dettes à court terme 
34 684 
31 845 
29 234 
30 579 
25 990 
Fonds de roulement net global 
296 953 
319 757 
399 047 
604 107 
800 225 
Variation du fonds de roulement 
- 
22 804 
79 290 
205 060 
196 119 
Provisions pour charges de soutien 
421 662 
439 889 
449 569 
464 001 
508 389 
Fonds de roulement hors provisions 
-124 709 -120 132  -50 522 
140 106 
291 836 
Variation du fonds de roulement hors 
provisions 
- 
4 577 
69 610 
190 628 
151 731 
Dépenses globales de fonctionnement du 
CNC hors dotations aux provisions pour 
activités de soutien 
519 040 
567 955 
577 111 
599 476 
661 686 
FDR hors provisions X 360 / dépenses 
globales de fonctionnement = nombre 
de jours de dépenses couverts par le 
FDR 
-86 
-76 
-32 
84 
159 
Besoin en fonds de roulement 
90 816 
40 796 
-25 831 
-18 469 
-20 322 
Trésorerie 
206 137 
278 961 
424 877 
622 576 
820 548 
Source : CNC, comptes financiers. 
Les provisions constituées par l’établissement au titre de son 
activité 
de 
soutien 
(soutiens 
automatiques 
et 
soutiens 
sélectifs) 
s’équilibrant de manière autonome par le jeu des dotations (constitutions 
de nouveaux engagements pour le CNC) et des reprises sur provisions 
(disparition de l’engagement du CNC), elles n’ont pas vocation à figurer 
en contrepartie des actifs immobilisés au même titre que les autres 
capitaux permanents
72
. Une fois neutralisé l’effet des provisions dans le 
calcul du fonds de roulement, celui-ci demeure néanmoins élevé, en 
augmentation régulière depuis 2008. En 2011, il assure plus de cinq mois 
de fonctionnement à l’établissement. 
Positif en 2007 et en 2008 en raison de la créance sur le compte 
d’affectation spéciale, le besoin en fonds de roulement devient négatif à 
partir de 2009. L’évolution de cet indicateur, qui représente la différence 
entre les créances à court terme et les dettes à court terme, illustre la 
72
Les actifs immobilisés du CNC, d’un montant de 150 M€ au bilan 2011, sont 
constitués à hauteur de 100 M€ par les aides accordées sous forme d’avances, celles-
ci ayant pour contrepartie la réserve immobilisée, d’un montant similaire, aux 
capitaux permanents. Le solde des actifs immobilisés (50 M€), correspondant aux 
actifs corporels, a pour contrepartie, parmi les capitaux permanents, les capitaux 
propres, une partie des réserves immobilisées, les réserves et l’emprunt. 
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situation très favorable dans laquelle se trouve actuellement le CNC, 
indépendamment des engagements souscrits par l’établissement auprès 
des professionnels au titre de son activité de soutien. 
La trésorerie a fortement progressé durant la période, pour 
atteindre un niveau très conséquent. Corrigée des effets de périmètre liés 
au transfert au CNC des disponibilités du compte d’affectation spéciale à 
la clôture de ce dernier en 2009, la progression de la trésorerie de 
l’établissement demeure significative, passant de 306,4 M€ en 2007 à 
820,5 M€ en 2011. 
Tableau n° 35 : Evolution de la trésorerie du CNC entre 2007 et 
2011, en millions d’euros 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
2011/2007 
Disponibilités CNC 
206,1 
279,4 
424,9 
622,6 
820,5 
Trésorerie CAS 
100,3 
67,9 
- 
- 
- 
Total 
306,4 
346,9 
424,9 
622,6 
820,5 
+ 168 % 
Source : Cour des comptes, d’après données CNC. 
Au 31 décembre 2011, le montant de la trésorerie représente plus 
de 70 % des dépenses d’activité annuelles (interventions comprises) de 
l’établissement. 
B - L’immobilisation obligatoire d’une part significative 
de la trésorerie au profit des dispositifs de soutien : la 
question des provisions 
Dans le cadre de la réforme budgétaire et comptable qu’il a mise 
en oeuvre entre 2005 et 2007 à la demande de la Cour des comptes, le 
CNC a fait le choix de traduire dans ses comptes la réalité des 
engagements de soutien financier consentis auprès des professionnels. Ce 
choix participe incontestablement d’une démarche de qualité comptable 
et de recherche d’une image fidèle de la situation financière et du 
patrimoine de l’établissement et ne saurait être remis en question 
(annexe 6). 
Au total, les provisions constituées au titre des activités de soutien 
s’élevaient à 508,4 M€ au 31 décembre 2011. 
Dès 
lors 
que 
les 
règles 
de 
comptabilisation 
des 
aides 
correspondantes peuvent conduire à la déchéance des droits qui en 
conditionnent l’octroi (l’entreprise de production a fait faillite, l’échéance 
des droits n’a pas été identifiée par le CNC, le projet bénéficiaire d’une 
aide a été abandonné et le producteur n’en a pas informé le CNC…), 
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l’exercice annuel de revue interne des provisions mérite d’être complété 
par un audit périodique des provisions ainsi constituées afin d’en 
actualiser le montant. 
En réponse à la Cour, le CNC et le ministère de la culture ont 
indiqué que le service du contrôle général économique et financier a 
programmé, pour 2013, un audit comptable et financier, susceptible 
d’aborder le sujet des provisions. 
Par ailleurs, le CNC fait valoir qu’en tant qu’établissement public 
administratif ne réunissant pas les conditions mentionnées aux articles 
135 et 136 de la loi n° 2003-706 du 1
er
août 2003 de sécurité financière, il 
n’entre pas dans le champ de révision légale des établissements tenus de 
désigner un commissaire aux comptes. 
Rien ne justifie cependant de demeurer en dehors du mouvement 
de certification des comptes des opérateurs compte tenu de l’article 47-2 
de la Constitution et des enjeux budgétaires et financiers en présence 
(1,5 Md€ de crédits ouverts à la clôture de gestion 2011 en comptant les 
provisions liées aux dépenses de soutien). 
C - Une situation financière qui demeure favorable 
après la prise en compte des provisions 
1 - 
L’augmentation rapide de la capacité d’autofinancement 
La capacité d’autofinancement de l’établissement, c’est-à-dire les 
ressources générées par les opérations liées à l’exploitation dont 
l’organisme pourrait disposer pour investir ou augmenter son fonds de 
roulement, a considérablement progressé depuis 2006. Cet indicateur, 
calculé à partir du résultat de l’exercice dont on neutralise les dotations et 
les reprises d’amortissements et de provisions afin de ne conserver que 
les décaissements et les encaissements, est révélateur de l’aisance 
financière de l’établissement en dépit des obligations de court et de 
moyen terme qu’il contracte au titre des aides accordées. 
Même minorée des dépenses de l’année comptabilisée dans le 
résultat d’exploitation
73
et des provisions constituées au titre de l’activité 
de soutien, l’évolution de la capacité d’autofinancement (CAF) au cours 
des cinq derniers exercices demeure très dynamique. 
73
Le résultat d’exploitation du CNC est partiellement composé de crédits qui, bien 
que n’apparaissant pas au compte financier, correspondent bien à des dépenses de 
l’année (immobilisations financées par des produits d’exploitation et restes à payer sur 
engagements financiers). 
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Tableau n° 36 : Capacité d’autofinancement de 2007 à 2011, en 
milliers d’euros 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
Capacité d'autofinancement 
59 374 40 976 109 480 236 984 220 991 
dont variation des provisions 
3 184 26 833 
28 015 
37 088 
63 901 
dont excédents d’exploitation 
mobilisés sur des dépenses de 
l’exercice 
34 677 12 043 
15 103 
18 809 
22 506 
Solde de la CAF 
21 511 
2 100 
66 363 181 088 134 584 
Source : Cour des comptes, d’après données CNC (comptes financiers). 
L’analyse de la capacité d’autofinancement conduit ainsi à nuancer 
fortement l’affirmation du CNC selon laquelle « 
les opérations de 
patrimonialisation (provisions….) expliquent très largement le niveau de 
trésorerie de l’établissement
»
74
: l’augmentation des recettes de 
l’établissement a été bien plus dynamique que le rythme de constitution 
des dotations aux provisions. 
La croissance significative des réserves facultatives 
Chaque année, le résultat financier du CNC est affecté 
prioritairement à la couverture des restes à payer
75
et au financement des 
opérations d’investissements (qui comprennent principalement les aides 
accordées sous forme d’avance remboursables). Le surplus constaté à 
l’issue de cette première opération d’affectation, qualifié d’excédent réel 
d’exploitation, est ensuite, pour partie, reporté en gestion N+1 et, pour 
une autre partie, destiné à l’abondement de réserves constituées par 
l’établissement en vertu d’un principe de précaution. 
L’excédent réel d’exploitation (selon les termes employés par 
l’établissement) est passé de 21,5 M€ en 2008 à 134,6 M€ en 2011
76
. 
74
Compte rendu du conseil d’administration du CNC du 7 juillet 2011. 
75
Les restes à payer désignent les crédits engagés mais non mandatés au cours de 
l’exercice d’engagement. Dans le cas du CNC, les restes à payer sur engagements 
financiers des exercices antérieurs correspondent, en fonctionnement, aux marchés et 
commandes engagés et non encore payés (service fait attendu pour 2011) et, en 
immobilisations, principalement aux aides attribuées sous forme d’avance et dont le 
versement interviendra dans les années à venir.
76
Le résultat plus modéré de l’année 2008 s’explique par la constitution de nouvelles 
provisions au titre des soutiens automatiques, à la suite d’une analyse interne ayant 
conduit au sous-provisionnement des soutiens à la distribution et à l’édition vidéo 
(- 10,2 M€), ainsi que par un niveau plus élevé que prévu de génération des soutiens 
automatiques. 
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Tableau n° 37 : Détermination de l’excédent réel 
d’exploitation du CNC entre 2007 et 2011, en euros 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
Résultat (1) 
56 188 514 14 143 448 81 230 386 199 899 557 157 090 359 
Prélèvements opérés 
sur 
le 
fonds 
de 
roulement 
pour 
financer 
les 
investissements (2) 
18 630 079 
76 157 
7 100 043 
13 150 125 
1 866 145 
Restes à payer (3) 
16 047 029 11 967 154 
8 002 817 
5 658 915 
20 639 936 
Excédent 
réel 
d'exploitation 
(4) = (1) – (2) – (3) 
21 511 406 
2 100 137 66 127 526 181 090 517 134 584 278 
Source : Cour des comptes, d’après données CNC (comptes financiers). 
Jusqu’en 2007, les bénéfices de l’établissement étaient reversés à 
un poste de réserves non spécifiques. Pour assurer un meilleur suivi des 
crédits et accroître la transparence de son information financière, le CNC 
a souhaité distinguer, à partir de 2008, les réserves suivant leur objet. A 
ce jour, quatre catégories de réserves ont été constituées : 
les « réserves immobilisées », où sont enregistrés les excédents 
d’exploitation ayant servi à mandater des dépenses d’investissement. Le 
compte « réserves immobilisées » représente ainsi la contrepartie de 
l’actif net du CNC (après prise en compte des amortissements et 
dépréciations). Cette réserve est elle-même subdivisée en trois comptes 
(« immobilisations 
incorporelles 
et 
corporelles », 
« avances 
remboursables », « dépôts et cautionnements ») ; 
la « réserve pour projet immobilier », abondée des crédits non 
utilisés sur le budget de gestion de l’établissement. Cette réserve est 
destinée à des achats immobiliers ou à des travaux (
cf.
supra
) ; 
la « réserve de solidarité pluriannuelle », abondée de l’excédent 
des recettes fiscales et d’une partie des crédits non engagés. Cette réserve 
est destinée à faire face aux aléas d’un exercice (recettes fiscales 
inférieures aux prévisions de recettes, voire augmentation de la part du 
film français se traduisant par une augmentation de la dette associée au 
soutien automatique) ; 
la « réserve numérique », abondée du montant des crédits ouverts 
au titre du plan numérique non dépensés dans l’exercice et, le cas 
échéant, des crédits du fonds de soutien non employés par ailleurs ; cette 
réserve a pour objet de financer le plan numérique s’étendant sur la 
période 2010-2015. 
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Trouvant leur origine dans la réforme budgétaire et comptable 
mise en oeuvre par le Centre, les réserves immobilisées répondent 
opportunément au besoin de clarifier la comptabilisation des dépenses 
d’investissement (et notamment des aides accordées sous forme 
d’avances). Au même titre que les provisions, ces réserves sont 
considérées comme « obligatoires ». Les trois autres catégories de 
réserves sont, en revanche, considérées comme « facultatives », dès lors 
qu’elles résultent de la thésaurisation des excédents de gestion accumulés 
par le CNC depuis plusieurs années. 
Or, entre 2009 (affectation du résultat 2008) et 2011 (affectation 
du résultat 2010), le CNC a majoritairement affecté son résultat financier 
à l’abondement de réserves facultatives. Celles-ci ont en effet mobilisé 
entre 80 % et 90 % des bénéfices du CNC. La tendance s’est nettement 
infléchie en 2012, l’établissement affectant une part importante de son 
résultat 2011 au report à nouveau afin de couvrir le risque de recettes lié 
aux incertitudes affectant la nouvelle TST « distributeurs » – non encore 
tranchées à ce jour par la Commission européenne – et de résorber le 
report à nouveau négatif constitué en 2007. 
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Tableau n° 38 : Affectation des excédents réels d’exploitation du 
CNC entre 2007 et 2011 (en euros) 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
Affectation de l'excédent 
réel d'exploitation aux 
réserves facultatives 
Réserve 
projet 
immobilier 
540 000 
1 138 698 
36 230 
2 027 911 
19 687 143 
Réserve 
solidarité 
pluriannuelle 
20 900 000 
- 6 585 650 
12 000 810 
24 106 675 
0 
Réserve 
numérique 
0 
7 500 000 
53 340 000 
154 080 725 
39 350 400 
Total des crédits 
destinés 
à 
l'abondement 
des 
réserves 
facultatives 
21 440 000 
2 053 048 
65 377 040 
180 215 311 
59 037 542 
Part 
de 
l'excédent 
réel 
d'exploitation 
consacrée à l'abondement des réserves 
facultatives 
99,7 % 
97,8 % 
98,9 % 
99,5 % 
43,9 % 
Part du résultat consacrée à l'abondement 
des réserves facultatives 
38,2 % 
14,5 % 
80,5 % 
90,2 % 
37,6 % 
Source : Cour des comptes, d’après données CNC (notes de présentation de l’affectation 
du résultat en comité financier). 
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Tableau n° 39 : Situation des réserves nettes et du report à nouveau après affectation 
du résultat du CNC (2008 à 2011, en euros) 
2008 
2009 
2010 
2011 
2012 
2012/2008 
Affectation du 
résultat 2007 
Affectation du 
résultat 2008 
Affectation du 
résultat 2009 
Affectation du 
résultat 2010 
Affectation du 
résultat 2011 
Réserve projet immobilier 
540 000 
4 273 878 
4 728 709 
7 316 376 
27 945 552 
5075,1 % 
Réserve solidarité pluriannuelle 
20 900 000 
20 859 750 
32 860 561 
56 967 236 
56 967 236 
172,6 % 
Réserves immobilisées 
0 
85 766 247 
96 706 157 
106 123 921 
111 627 245 
30,2 % 
dont immobilisations corporelles 
et incorporelles 
0 
10 581 332 
10 251 948 
13 663 916 
15 500 470 
46,5 % 
dont avances remboursables 
0 
75 134 562 
86 387 856 
92 396 652 
96 068 421 
27,9 % 
dont dépôts et cautionnements 
0 
50 353 
66 353 
63 353 
58 353 
15,9 % 
Réserve numérique 
0 
7 500 000 
60 840 000 
214 920 725 
250 121 125 
3234,9 % 
Réserves bilan d’ouverture 
au 
1
er
janvier 2007 
145 334 651 
0 
0 
0 
0 
Total des réserves 
166 774 651 
118 399 875 
195 135 426 
385 328 257 
446 661 157 
167,8 % 
Crédits destinés à la gestion N+1 
34 748 514 
29 666 184 
34 161 019 
44 464 800 
91 699 627 
163,9 % 
Report de décision d’affectation 
du résultat (risque TST) 
0 
0 
0 
0 
22 231 237 
- 
Constitution de provisions 
automatiques bilan ouverture 
-253 167 316 
-185 566 762 
-185 566 762 
-185 566 762 
-136 901 264 
-45,9% 
Total du report à nouveau 
-218 418 802 
-155 900 578 
-151 405 743 
-141 101 962 
-45 201 637 
-79,3 % 
Source : Cour des comptes, d’après CNC, comptes financiers. 
Au total, les réserves constituées par le CNC – hors réserves 
immobilisées, qui découlent des modalités de comptabilisation des 
immobilisations de l’établissement – s’élèvent à 335 M€ au 1
er
mai 2012. 
Elles s’ajoutent aux provisions constituées par l’établissement pour être 
en mesure de répondre à ses engagements de long terme et sont motivées 
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par la volonté de faire face à des dépenses futures. Si la mise en réserve 
témoigne d’un principe de prudence qui n’est pas contestable en soi, elle 
invite néanmoins à s’interroger sur l’adéquation entre les ressources de 
l’établissement et ses besoins pérennes. 
II 
- 
La configuration actuelle du financement du 
CNC ne favorise pas l’ajustement fin de ses 
ressources à ses besoins 
Les données produites par le CNC dans le cadre de la procédure 
budgétaire n’offrent pas au Parlement une visibilité suffisante pour lui 
permettre de se prononcer en toute connaissance de cause sur la relation 
qu’il juge souhaitable d’établir entre les recettes et les dépenses de 
l’établissement. Cette situation sous-optimale s’est traduite, dans un 
contexte budgétaire contraint, par des prélèvements opérés en loi de 
finances sur le fonds de roulement et les recettes du CNC, qui ne 
sauraient constituer une méthode pérenne de pilotage budgétaire (A). 
Par ailleurs, l’organisation de la gouvernance et l’exercice de la 
tutelle du CNC sont encore trop peu développés pour garantir un pilotage 
optimisé et concerté de l’établissement (B). 
A - Les faiblesses de l’information financière 
Si le transfert du recouvrement des deux principales taxes affectées 
au CNC a entraîné des gains d’efficience substantiels, il s’est néanmoins 
accompagné 
d’une 
perte 
d’information 
du 
point 
de 
vue 
de 
l’administration des finances et du Parlement. 
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1 - 
Le transfert de recouvrement des taxes affectées présente un 
bilan positif en termes d’efficience mais a nui à la qualité de 
l’information budgétaire 
La période sous revue est marquée par le transfert au CNC du 
recouvrement et du contrôle de deux des trois taxes affectées à 
l’établissement, opérations précédemment assurées par la direction 
générale des finances publiques : la TSA (depuis le 1
er
janvier 2007
77
) et 
la TST (depuis le 1
er
janvier 2010). Le transfert du recouvrement au CNC 
s’est traduit par un surcroît de recettes au profit du CNC : 
−
alors que la direction générale des finances publiques prélevait 
4 % de frais de gestion sur le produit de la TSA (soit 4,7 M€ en 
2006), reversés au budget général de l’État, le CNC estime que 
le coût de gestion de la taxe lui revient à 700 000 € en 2010 
(ces coûts incluant le personnel, les frais de développement du 
logiciel de recouvrement et d’équipement) ; toutes choses 
égales par ailleurs, par rapport aux prélèvements qu’aurait 
opérés la DGFiP sur le produit de la taxe en 2010 (5,9 M€), le 
transfert de la liquidation et du recouvrement au CNC emporte 
donc un surcroît de recettes pour le CNC de 5,2 M€ ; 
−
alors que la DGFiP prélevait 1,5 % de frais de gestion sur le 
produit de la TST (soit 6,9 M€ en 2009), reversés au budget 
général de l’État, le CNC estime que le coût de gestion de la 
taxe lui revient à 515 000 euros en 2010 (ces coûts incluant le 
personnel, les frais de développement et d’équipement). Toutes 
choses égales par ailleurs, par rapport aux prélèvements 
qu’aurait opérés la DGFiP sur le produit de la taxe en 2010 
(8,6 M€), le transfert du recouvrement et du contrôle au CNC a 
donc permis un surcroît de recettes pour le CNC de 8,1 M€. 
Au total, comme le souligne le rapport d’information de la mission 
d’évaluation et de contrôle de l’Assemblée nationale établi en octobre 
2011
78
, « 
la gestion directe de ces deux taxes affectées par le CNC aura 
permis de réaliser des économies substantielles en termes de gestion
», la 
Cour estimant ces gains pour le CNC à 13,3 M€ pour l’année 2010. 
Comme le précise néanmoins la DGFiP, « 
les frais d’assiette et de 
recouvrement appliqués [avant le transfert de ces deux opérations au 
CNC], n’étaient pas collectés au profit de la DGFiP mais alimentaient le 
budget de l’État. C’est pourquoi ils étaient calculés de manière 
77
Article 104 de la loi n° 2006-1771 du 30 décembre 2006 de finances rectificative 
pour 2006. 
78
Rapport d’information n° 3798 déposé le 12 octobre 2011, relatif au financement 
des politiques culturelles de l’État par des ressources affectées. 
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totalement forfaitaire, sur la base d’un pourcentage fixe, sans référence à 
un calcul de coût réel de gestion par la DGFiP.
» 
Sur le plan de l’information budgétaire, la suppression du compte 
d’affectation spéciale (CAS) et des projets annuels de performances 
(PAP) et rapports annuels de performances (RAP) qui y sont associés a 
été compensée par la mise en place d’un document de performance 
ad 
hoc
79
. Depuis septembre 2011, ce document fait l’objet d’un débat du 
conseil d’administration du CNC avant sa transmission au Parlement. Le 
CNC demeure par ailleurs présenté comme opérateur principal du 
programme 224
80
, et figure dans le « Jaune Opérateurs » et dans le 
fascicule « Voies et Moyens ». Il n’y a donc pas, à première vue, de perte 
d’information budgétaire. 
La direction du CNC affirme avoir veillé à garantir au Parlement le 
même niveau d’information que celui qui existait préalablement avec les 
PAP et RAP. On peut néanmoins s’interroger sur la réelle amélioration de 
la qualité de l’information budgétaire. Le document de performance, 
certes plus fourni sur le plan stratégique, laisse de côté plusieurs 
rubriques des anciens PAP et RAP ; si la fusion des informations dans un 
seul document, à dominante prospective, est compensée dans le document 
de performance 2012 par une comparaison des prévisions N-1 et de 
l’exécution N+1, l’unicité du document de performance restreint 
cependant la possibilité d’une actualisation des prévisions de recettes et 
de dépenses en cours d’année via l’élaboration d’un RAP concomitant à 
l’adoption de la loi de règlement.
N’y figurent ni l’exécution N-1 des 
dépenses, ni l’exécution N-2 des recettes et des dépenses. A la suite du 
contrôle de la Cour, le CNC s’est engagé à enrichir à l’avenir le document 
sur ces points, et à inclure également un tableau comparant les recettes de 
l’exercice N-1 en prévision et en exécution. 
En outre, parmi les ressources propres de l’établissement, seul 
figure dans le document de performance transmis au Parlement le 
prélèvement opéré par le CNC pour ses frais de gestion sur les taxes 
affectées. 
De même, le document de performance manque d’indications sur 
les principales associations aidées par le CNC (montant des subventions 
allouées, part de celles-ci dans le budget de l’organisme). Les concours à 
79
L’article L. 114-2 du nouveau code du cinéma dispose que « 
Le Centre national du 
cinéma et de l’image animée établit chaque année un rapport, qui rend compte du 
rendement et de l’emploi 
prévisionnels des taxes et prélèvements et autres produits qu’il 
perçoit ou qui lui sont affectés en 
application des dispositions du présent livre. Ce 
rapport est adressé au Parlement en même temps que le projet de loi de finances de 
l’année 
».
80
De fait, les taxes affectées sont considérées comme des impositions de toute nature 
et comme des ressources de l’État aux termes des articles 3 et 6 de la LOLF et dans la 
norme n° 7 sur les opérateurs. 
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l’IFCIC pourraient également être précisés et détaillés sous l’angle des 
interventions en garantie, du nombre et du type de bénéficiaires et des 
résultats en termes d’effet de levier. Il en va de même pour l’abondement 
des fonds dotés par les collectivités territoriales (dispositif dit « un euro 
pour deux »).
81
Ces lacunes ne sont que partiellement compensées par les données 
générales fournies dans le bilan annuel produit par le CNC. La partie 
« financements publics » de ce rapport livre en effet une présentation 
exclusivement descriptive des différents mécanismes d’aide et des masses 
financières qui leur sont consacrées. Les chiffres qui y sont présentés 
apparaissent souvent approximatifs
82
. 
Dans ce contexte, l’élaboration d’un rapport d’activité annuel (si 
besoin sous forme d’un enrichissement du bilan déjà existant, afin de ne 
pas multiplier inutilement les documents) et l’adoption d’un niveau de 
détail accru dans l’information fournie au Parlement permettraient à 
l’établissement de se conformer plus pleinement aux exigences qui 
découlent de la LOLF. Le CNC signale d’ailleurs qu’il a fait sienne pour 
la rentrée 2012 la recommandation de la Cour qui prône l’élaboration 
d’un rapport annuel d’activité, le ministère et le CNC se montrant ouverts 
l’un et l’autre à « 
toute modification relative aux modalités actuelles 
d’information du Parlement
» si celui-ci le souhaite. 
81
Encadrée par convention, la mesure dite du « 1 euro pour 2 », mise en place en 
2001, prévoit que le CNC abonde, par des crédits issus du compte de soutien, les 
projets de longs métrages bénéficiant de soutiens financiers sélectifs d’une collectivité 
territoriale. Le CNC réserve ce dispositif aux films qu’il a précédemment agréés. En 
2005, le dispositif est étendu aux programmes audiovisuels, sous réserve que ces 
oeuvres aient obtenu l’autorisation préalable délivrée par le CNC. Depuis 2006, ce 
dispositif s’applique également à la production de courts métrages. 
82
Le bilan 2010 affiche ainsi que les moyens disponibles pour le fonds de soutien en 
budget primitif s’élèvent à 575,88 M€, alors que ce document indique un montant de 
621,88 M€ (comprenant certes les crédits au titre de la mission Culture et les 
ressources affectées, pour 34 M€). Les données diffèrent aussi, pour une part, de 
celles présentées au Parlement : la part de marché du film français, de 35,6 % en 2009 
d’après le document de performance, s’élève pour cette année-là à 36,8 % d’après le 
bilan annuel du CNC. 
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2 - 
Les écarts entre prévisions et réalisations de recettes fiscales 
Dans un contexte marqué par une forte incertitude, la fiabilité des 
prévisions de recettes du CNC s’est dégradée à mesure de l’augmentation 
des ressources de l’établissement. Jusqu’en 2009, les prévisions de 
recettes sur lesquelles le CNC construisait son budget présentaient un bon 
niveau de fiabilité. 
A partir de 2009, les prévisions du CNC relatives au produit des 
taxes fiscales apparaissent systématiquement sous-évaluées dans les 
documents budgétaires initiaux. 
Entre 2008, première année de mise en oeuvre de la TST 
« distributeurs » et 2011, l’écart entre les recettes effectivement perçues 
par le CNC et les recettes initialement envisagées a ainsi atteint 310 M€ 
dont 260 M€ imputables à la seule TST. Cet écart cumulé ne s’élève qu’à 
43 M€ entre l’exécution des taxes et les prévisions après la dernière 
décision modificative. 
A cet égard, la construction des prévisions de recettes en N+1 sur 
la base de prévisions d’assiette arrêtées au second trimestre de l’année N 
limite structurellement la qualité des informations dans un contexte 
économique, fiscal et juridique, marqué par une forte volatilité. 
Les hypothèses prises pour le rendement prévisionnel des taxes en 
N+1 sont présentées au conseil d’administration du CNC à l’été N 
(antérieurement au comité financier) en vue de l’élaboration du document 
de performance présenté au Parlement début octobre. Ces données sont 
ensuite entérinées dans le cadre de l’approbation du budget primitif N+1 
lors du conseil d’administration se tenant à la fin de l’année N. 
L’ampleur des écarts entre prévisions et réalisations de recettes 
apparaît d’autant plus préjudiciable qu’entre 2008 et 2012 les documents 
mis à la disposition du Parlement et du public par le CNC ne 
comportaient aucune indication sur les sous-estimations de recettes 
fiscales, y compris de manière rétroactive. Depuis la clôture du compte-
mission « cinéma, audiovisuel et expression radiophonique locale » en 
2009 et la disparition des documents budgétaires associés, il a ainsi fallu 
attendre le document de performance 2011 pour voir apparaître les 
recettes effectivement perçues en 2009. De même, les données 
budgétaires communiquées au public dans les bilans annuels du CNC, 
tenant lieu de rapports d’activité de l’établissement
83
, n’ont eu entre 2008 
et 2010 que peu de rapport avec la réalité puisqu’elles reprenaient, 
s’agissant des recettes, les chiffres prévisionnels de la LFI ou du budget 
83
Les bilans annuels du CNC ne constituent pas des rapports d’activité 
stricto sensu
, 
dès lors qu’ils ne comportent presque aucune information sur la gestion interne du 
CNC. 
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primitif et non les chiffres réalisés. Ces écarts étaient d’autant plus 
critiquables que le CNC disposait des chiffres définitifs de perception au 
moment de l’élaboration du bilan (mai N+1). 
Le CNC a tenu compte des observations formulées par la Cour 
pour l’élaboration du bilan 2011, en mai 2012. Le produit des taxes et les 
dépenses de soutien y sont désormais présentés en exécution et non plus 
sur la base des prévisions budgétaires initiales. En outre, un important 
travail de mise en cohérence a été mené par les services du CNC de 
manière à consolider les informations produites sur les aides attribuées 
par dispositif de soutien. 
Depuis 2008, les incertitudes pesant sur les recettes fiscales 
affectées au CNC ont réduit la fiabilité des prévisions budgétaires de 
l’établissement. A partir de cette date, le CNC définit ses besoins de 
financement sur la base d’un budget systématiquement minoré en 
recettes. L’écart entre les recettes fiscales prévisionnelles et les recettes 
effectivement encaissées par l’établissement, qui s’élève à 310 M€ entre 
2008 et 2011, représente donc un véritable effet d’aubaine
84
pour le CNC. 
3 - 
Le renforcement de l’information financière par 
l’intermédiaire du fascicule des « Voies et moyens » 
En loi de finances pour 2012, le législateur a entendu renforcer le 
niveau d’information dont il dispose sur les ressources affectées aux 
opérateurs de l’État. Le dispositif retenu consiste ainsi à enrichir le tome 
1 du fascicule « Voies et moyens », qui traite déjà des ressources 
affectées, avec une partie dédiée dressant un bilan prévisionnel du 
dispositif de plafonnement des taxes affectées pour l’année courante et 
l’année à venir pour chaque organisme visé par le présent article. Le 
Gouvernement avait alors indiqué que, « 
ce document étant transmis au 
Parlement au plus tard le premier mardi d’octobre, cette solution assure 
la bonne information du Parlement avant l’examen de la première partie 
du projet de loi de finances de l’année dont le plafonnement des taxes 
affectées relèvera désormais
»
85
. 
84
Le caractère conjoncturel de cette forte progression des recettes fiscales a d’ailleurs 
été qualifié rétrospectivement d’ « effet d’aubaine » par le ministre de l’économie et 
des finances, dans le cadre du débat sur un amendement au projet de loi de finances 
rectificative pour 2011 : 
« l’acceptation de notre amendement n’empêcherait en 
aucune façon de trouver, sur la base du rapport rendu par la mission d’évaluation et 
de contrôle et dans le cadre du projet de loi de finances pour 2012, des modalités qui 
soient parfaitement adaptées, sur la stabilité du financement du CNC, pour lequel il y 
a eu un effet d’aubaine indiscutable (…)
». 
85
Exposé des motifs de l’amendement n° 333 débattu en séance publique le 
14 décembre 2011. 
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S’agissant spécifiquement du CNC, les mesures adoptées en loi de 
finances pour 2012 conduiront effectivement à renforcer l’information du 
Parlement mais ne résoudront pas le problème structurel posé par le 
rythme 
d’encaissement 
des 
recettes 
fiscales 
du 
CNC 
et, 
plus 
particulièrement, des recettes de TST, qui sont aujourd’hui les plus 
dynamiques. 
Ainsi, les estimations de recettes fiscales pour l’année N+1 doivent 
impérativement intervenir au second trimestre de l’année N sur la base 
des données économiques et prospectives connues à ce moment-là. Lors 
de la préparation du budget primitif de l’année N, au troisième trimestre 
N-1, les prévisions du mois de juin précédent font, bien entendu, l’objet 
d’une vérification sur la base des données les plus récentes, cependant 
celles-ci ne permettent pas, à ce stade de l’année, d’affiner beaucoup plus 
avant les hypothèses de départ. En effet, le CNC doit attendre d’avoir 
reçu les déclarations de TST de l’année N, fin avril N+1, pour pouvoir 
procéder à un réajustement de la prévision budgétaire. A cela s’ajoute le 
fait que les contributeurs de la TST peuvent, de leur propre initiative, 
procéder en cours d’année à la suspension de leurs acomptes s’ils 
estiment avoir acquitté suffisamment de taxe. 
Le CNC précise que « 
le processus de prévisions du produit des 
taxes est particulièrement complexe s’agissant de la TST « distributeurs » 
acquittée par les opérateurs [de télécommunications], qui évoluent dans 
un secteur dont le contexte technologique (boom des usages tiré par des 
supports innovants…), économique (forte concurrence nécessitant des 
efforts d’innovation commerciale incessants…) et fiscal (changement du 
régime de TVA à taux réduit annoncé à l’été 2010, avec une incidence 
majeure sur la TST) est marqué par une forte volatilité.
» 
En tout état de cause, les informations financières figurant au 
tome 1 du fascicule « voies et moyens » seront manifestement éloignées 
du niveau des recettes réellement encaissées par le CNC au cours de 
l’année correspondante. 
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4 - 
Les limites des opérations de maîtrise de la dépense opérées en 
2011 et 2012 
a)
Le prélèvement exceptionnel sur le fond de roulement 
En réaction au très fort dynamisme des ressources du CNC, le 
législateur a opéré, depuis 2011, plusieurs prélèvements sur le produit des 
taxes affectées au profit du budget général de l’État. La loi de finances 
pour 2011
86
a institué un prélèvement exceptionnel de 20 M€, versé en 
deux virements de 10 M€
87
le 1
er
juillet et le 31 décembre 2011. 
La possibilité d’un prélèvement pluriannuel sur le budget du CNC 
a été évoquée à plusieurs reprises, une telle mesure n’ayant, pour l’heure, 
jamais été adoptée par le Parlement. Un amendement à la loi de finances 
rectificative pour 2011 a ainsi été débattu courant juin 2011 au Sénat, qui 
visait à « 
[créer] enfin, de 2011 à 2014, un prélèvement annuel sur les 
recettes du CNC au profit du budget général de l’État. Ce prélèvement est 
égal à 10 % du montant des ressources affectées au centre en application 
du livre I
er
du code du cinéma et de l’image animée. Il est motivé par la 
progression très substantielle des ressources du CNC, ayant permis 
l’accumulation d’une trésorerie significative. Il n’est, dans ces 
conditions, pas anormal que l’opérateur contribue à la trajectoire de 
résorption du déficit sur la durée couverte par la dernière loi de 
programmation des finances publiques.
88
» 
b)
L’écrêtement des taxes affectées au CNC 
Dans le cadre de ses travaux conduits en 2011 sur le financement 
des politiques culturelles de l’État par des ressources affectées
89
, la 
mission d’évaluation et de contrôle de l’Assemblée nationale a proposé 
de plafonner les taxes affectées aux opérateurs culturels pour calibrer ces 
dernières à l’aune des perspectives de dépenses des opérateurs. La 
proposition énoncée par la mission d’évaluation et de contrôle était la 
suivante : « 
indiquer, dans le cadre de chaque projet de loi de finances et 
pour chaque opérateur affectataire de recettes fiscales, le montant des 
charges estimées pour l’année suivante, ce plafond de dépenses 
permettant de déterminer le plafond des recettes nécessaires pour les 
couvrir. Poser le principe selon lequel la part des ressources affectées 
86
Article 35 de la loi n° 2010-1657 du 29 décembre 2010 de finances pour 2011. 
87
Décret n° 2011-442 du 20 avril 2011 relatif à la mise en oeuvre du prélèvement 
exceptionnel prévu à l'article 35 de la loi de finances pour 2011. 
88
Amendement n° 225 présenté par M. Philippe Marini ; 
89
Rapport d’information n° 3798 déposé le 12 octobre 2011. 
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dépassant le plafond ainsi arrêté est automatiquement reversée au budget 
général de l’État.
» 
Au cours de la discussion du projet de loi de finances pour 2012, le 
législateur a effectivement plafonné le produit des taxes affectées aux 
opérateurs de l’État (l’ensemble des opérateurs étant concernés, au-delà 
du secteur culturel) en posant le principe d’un reversement au budget 
général de l’État de toute recette excédant le plafond. Initialement 
envisagé dans un amendement porté par le Gouvernement
90
, l’écrêtement 
de chaque taxe affectée au CNC aurait conduit à limiter le budget de 
l’établissement à 705,9 M€. A l’issue de la discussion parlementaire, le 
CNC a été l’un des rares opérateurs
91
à se voir exonéré de l’application 
d’un tel dispositif, seul le produit de la TST distributeurs étant finalement 
écrêté, à hauteur de 229 M€, aux termes de la loi de finances pour 2012
92
. 
Le mécanisme d’écrêtement mis en place par la LFI 2012 n’a pas 
été conçu pour être limité à 2012 mais s’inscrit dans une démarche 
pérenne ; l’article 46 de la loi de finances pour 2012 précise en effet que 
«
le 
produit 
des 
ressources 
et 
impositions 
(…) 
est 
plafonné 
annuellement », ce qui permet d’envisager de calibrer chaque année le 
niveau du plafond
». 
Juridiquement envisageable, l’écrêtement généralisé des taxes 
affectées au CNC ne constitue cependant pas un objectif souhaitable, dès 
lors qu’il remettrait en cause de manière substantielle l’économie des 
soutiens 
automatiques 
déployés 
par 
le 
centre, 
ceux-ci 
étant 
structurellement liés aux recettes de TSA et de taxes « vidéo ». 
90
L’amendement n° I-431, adopté le 21 octobre par l’Assemblée nationale, relatif à la 
maîtrise des taxes affectées à l’ensemble des opérateurs de l’État, a conduit à 
plafonner chacune des taxes affectées au CNC, l’excédent constaté sur le produit de 
chaque taxe étant reversé au budget général de l’État. Ce dispositif a finalement été 
substantiellement modifié en dernière lecture devant l’Assemblée nationale, seul le 
produit de la TST étant plafonné. 
91
Les seuls opérateurs exonérés de l’écrêtement intégral des taxes affectées ont été le 
CNC, le Centre national de développement du sport (CNDS) et l’Office français de 
l’immigration et de l’intégration. 
92
PLF 2012 adopté par les deux assemblées (« petite loi »), article 46. 
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L’écrêtement généralisé des taxes affectées, une démarche juridiquement 
envisageable mais peu souhaitable sur le fond 
La généralisation à l’ensemble des taxes affectées au CNC de 
l’écrêtement introduit en loi de finances pour 2012 pour la seule taxe sur les 
services de télévision (TST) ne se heurterait 
a priori
à aucun obstacle d’ordre 
juridique sur le plan du droit communautaire. Les lois de finances pour 2011 
et 2012, qui ont déjà procédé à des reversements depuis le budget du CNC 
vers le budget général de l’État, n’ont pas été censurées par le Conseil 
constitutionnel au motif de l’incompatibilité que présenteraient de telles 
mesures avec le droit communautaire en vigueur. 
Loin de remettre en cause la conformité des aides déployées par le 
CNC aux industries cinématographiques et audiovisuelles, le reversement au 
budget général d’une partie des taxes affectées à l’établissement aurait pour 
conséquence, au contraire, d’attraire hors du champ des aides d’État la partie 
de la recette rebudgétisée. Le secrétariat général des affaires européennes 
(SGAE) estime ainsi que « 
la conformité de la TST n’est examinée par la 
Commission dans le cadre de son contrôle de compatibilité des aides d’État 
que parce qu’il s’agit d’une taxe affectée à un régime d’aides d’État, c’est-à-
dire qu’il existe un lien d’affectation contraignant entre la taxe et l’aide en 
vertu de la réglementation nationale pertinente. Si le produit de la TST 
distributeurs était versé intégralement au budget de l’État, ce lien 
d’affectation disparaîtrait, et cette partie de la TST n’aurait plus à être 
notifiée ni examinée par la Commission au titre des règles du traité sur le 
fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) relatives aux aides d’État. 
(…) Ceci ne préjuge pas du contrôle que pourrait effectuer la Commission 
sur la conformité de la TST distributeurs au regard d’autres règles du TFUE 
ou du droit dérivé.
» Cette mesure serait également neutre du point de vue de 
la régularité du dispositif de soutien aux industries cinématographiques et 
audiovisuelles, le SGAE précisant que « 
les modalités de financement par 
taxes affectées ou dotations budgétaires d’un régime d’aide n’ont pas 
d’incidence sur la compatibilité de ce régime d’aide en lui-même avec le 
marché intérieur.
» 
Cette modification rendrait toutefois nécessaire une nouvelle 
notification du dispositif de soutien public aux industries cinématographiques 
et audiovisuelles, peu de temps après que ce régime a déjà fait l’objet d’une 
nouvelle procédure de notification auprès de la Commission européenne. 
Techniquement, une telle perspective serait envisageable à condition 
de réviser annuellement les « taux de retour » des différents dispositifs de 
soutien automatique de manière à ajuster la dépense correspondant aux droits 
de tirage générés au niveau des ressources accordées au CNC par la loi de 
finances initiale. Néanmoins, cette opération serait particulièrement lourde au 
plan technique. 
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Plus fondamentalement, le plafonnement de l’ensemble des taxes 
actuellement affectées au CNC présente l’inconvénient majeur de rompre 
avec le principe historique de mutualisation et de péréquation qui fonde le 
fonctionnement des dispositifs de soutien automatique. Ainsi, la TSA et les 
taxes vidéo sont à la fois des ressources pour le CNC et les déterminants des 
droits de tirage dont bénéficient les producteurs, les distributeurs et les 
exploitants dans le cadre des dispositifs de soutien automatique. Le 
plafonnement de ces taxes ne pourrait avoir pour conséquence que de rompre 
l’étroite corrélation existant aujourd’hui entre le niveau de ressources 
publiques générées par l’exploitation d’une oeuvre et les droits acquis par les 
différents acteur de la filière au titre de cette même exploitation. Le ministère 
de la culture rappelle à cet égard que 
« les dépenses – et donc les recettes – 
liées aux soutiens automatiques ne peuvent pas être plafonnées car elles 
conditionnent le bon fonctionnement de l’ensemble du système d’aide 
». 
Tout en suivant la lettre des préconisations de la mission 
d’évaluation et de contrôle, le dispositif de plafonnement introduit en loi 
de finances pour 2012 s’éloigne néanmoins substantiellement de leur 
esprit, le niveau du plafond fixé par le Gouvernement ne résultant 
vraisemblablement pas d’une analyse fine des projections de dépenses des 
opérateurs, mais, s’agissant du CNC, du maintien d’un niveau de recettes 
considéré comme « acceptable » au regard de l’évolution historique de 
celles-ci. A cet égard, le plafonnement des recettes du CNC à 700 M€ 
situe celles-ci à un niveau historiquement élevé. Force est de reconnaître 
que le niveau de « juste suffisance » des recettes du CNC est aujourd’hui 
complexe à établir, la création de nombreux dispositifs de soutien par 
ajouts successifs, sans évaluation des résultats obtenus, étant par nature 
peu compatible avec une démarche de justification au premier euro. 
Le CNC a indiqué à la Cour qu’il avait initialement « 
défendu le 
principe d’une baisse significative du barème applicable 
[à la TST 
distributeurs]
, afin d’assurer un rendement approprié de la taxe. Le 
Gouvernement a fait un choix différent en calant les taux sur le niveau de 
la contribution des opérateurs télécom de l’exercice 2010.
» Il est 
probable que le choix du Gouvernement a résulté de la volonté de 
pérenniser le niveau de financement du CNC tout en obtenant de 
nouvelles ressources fiscales. 
Ce 
faisant, 
le 
dispositif 
de 
plafonnement 
de 
la 
TST 
« distributeurs » et de reversement au budget général de l’État est 
discutable s’agissant du CNC : 
−
sur le fond, il prend acte de l’absence de corrélation intégrale 
entre le produit de la taxe et sa destination ; dès lors, c’est le 
fondement-même de la taxe affectée qui doit être remis en 
cause ; 
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−
sur la forme, il conduit à reverser au budget général de l’État le 
produit d’une taxe liquidée et recouvrée par l’un de ses 
opérateurs, certes plus performant en la matière que la DGFiP. 
Au demeurant, le CNC s’oppose à une telle démarche, ayant 
indiqué 
qu’il 
plaiderait 
« pour 
la 
suppression 
du 
mécanisme 
d’écrêtement » car celui-ci « rompt le lien économique entre la croissance 
du marché de l’image et le soutien au réinvestissement dans la création 
originale de contenus. Ce mécanisme d’écrêtement porte en germe un 
risque d’éviction des oeuvres françaises et européennes du marché de la 
diffusion et un risque récessif sur ce marché, à l’instar d’autres grands 
pays européens pour lesquels les niveaux de soutien public stagnent voire 
diminuent et qui connaissent une baisse de la fréquentation globale en 
salles. » 
S’ils répondent à la nécessité de faire participer le CNC – comme 
les autres opérateurs – à l’effort de réduction du déficit public, les 
différents gages opérés depuis 2006 sur les ressources du CNC ne 
s’inscrivent pas dans une réflexion générale sur l’adéquation des moyens 
financiers aux objectifs assignés à l’établissement. 
B - L’insuffisance du pilotage de la gestion 
1 - 
La fragilité des outils de pilotage 
Au-delà des manques, déjà relevés, que présentent les outils de 
remontée des informations financières au Parlement, les modalités de 
tutelle et de gouvernance de l’établissement demeurent perfectibles en 
dépit des progrès réalisés au cours des dernières années. 
a)
Une gouvernance encore en construction 
Le droit du cinéma reposait jusqu’en 2009 sur le code de 
l’industrie cinématographique et sur divers textes épars édictés au fil des 
années depuis 1956. L’adoption, par l’ordonnance n° 2009-901 du 
24 juillet 2009, de la partie législative du code du cinéma et de l’image 
animée a été l’occasion de rassembler, de simplifier et de rendre plus 
conforme à la hiérarchie des normes cet ensemble de dispositions. 
S’agissant du CNC, le code du cinéma et de l’image animée « 
vise 
à consolider et à moderniser l’organisation et le fonctionnement
» de 
l’établissement
93
, renommé Centre national du cinéma et de l’image 
93
Exposé des motifs de l’ordonnance n° 2009-901 du 24 juillet 2009 relative à la 
partie législative du code du cinéma et de l’image animée. 
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animée, pour entériner l’extension de son champ d’action au-delà du seul 
cinéma. Il dote le Centre d’un conseil d’administration, cette mesure 
répondant aux recommandations de la Cour formulées dès 1993. Le rôle, 
la composition et les modalités pratiques d’organisation du conseil 
d’administration n’ont été précisés par décret que près d’un an plus tard
94
. 
L’article L. 112-2 du code du cinéma et de l’image animée dispose 
que le conseil d’administration règle par « 
ses délibérations les affaires 
de l'établissement. A cet effet, notamment, il délibère sur les conditions 
générales d'attribution des soutiens financiers et approuve le budget.
» 
Le décret d’application prévoit en conséquence que le conseil 
d’administration a notamment compétence, dans le respect des autres 
dispositions réglementaires en vigueur en la matière, pour délibérer sur 
les « 
conditions générales d'attribution des aides financières
»
95
. Au vu 
des comptes rendus des conseils d’administration qui se sont déjà tenus à 
la date de clôture de l’instruction, cette dimension est de plus en plus 
explorée dans les délibérations du conseil. Les débats d’ores et déjà 
consacrés au plan numérique ou à la politique patrimoniale du CNC 
pourraient à cet égard constituer les points d’entrée d’une réflexion plus 
large sur l’ensemble des mesures de soutien. La délibération relative au 
document 
de 
performance 
lors 
du 
conseil 
d’administration 
du 
29 septembre 2011 représente un autre signal positif. 
Il paraît souhaitable que la codification de la partie règlementaire 
du code du cinéma et de l’image animée, prévue pour l’été 2012, conforte 
ce rôle stratégique du conseil d’administration. L’idée avancée par le 
CNC d’un « règlement général des aides » regroupant et mettant à jour les 
décrets et arrêtés relatifs aux différents dispositifs d’aides, et dont 
l’adoption serait débattue par son conseil d’administration, pourrait aussi 
être de nature à mettre le rôle de cette instance en pleine conformité avec 
les dispositions du code du cinéma. 
94
Décret n° 2010-654 du 11 juin 2010. La loi n°2011-525 du 17 mai 2011 prévoit de 
surcroît que deux parlementaires, « 
désignés respectivement par les commissions 
chargées de la culture de l'Assemblée nationale et du Sénat
», siègent désormais au 
conseil d’administration. 
95
Article 3 du décret n° 2010-654 du 11 juin 2010 relatif au CNC. 
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b)
Une tutelle distante 
L’article L. 111-1 du code du cinéma et de l’image animée dispose 
que le CNC est « 
un établissement public administratif placé sous la 
tutelle du ministre chargé de la culture.
» Cette tutelle concerne 
l’ensemble des missions énumérées à l’article L. 111-2, notamment la 
veille et le soutien au secteur, le contrôle des recettes des exploitants ou 
les actions en faveur du patrimoine cinématographique. Par ailleurs, le 
code accorde au président du CNC une série de prérogatives similaires à 
celles d’un directeur d’administration centrale : il « 
participe
» à 
l’élaboration de textes législatifs et règlementaires, « 
propose
» des 
mesures pour le développement du secteur, « 
est associé
» à la 
préparation de la position française dans les négociations internationales. 
Cette nature duale de l’établissement a été confirmée lors des travaux de 
la révision générale des politiques publiques et entérinée à travers 
l’adoption du code du cinéma et de l’image animée en 2009. 
Dans la pratique, la tutelle du ministère présente plusieurs 
insuffisances. 
Depuis sa réorganisation en 2009, l’exercice de cette tutelle est 
partagé entre, d’une part, le secrétariat général du ministère pour ce qui 
touche aux questions budgétaires, immobilières et de ressources humaines 
et, d’autre part, la direction générale des médias et des industries 
culturelles (DGMIC) concernant le volet métier. La tutelle exercée par le 
secrétariat général, ainsi que l’indique le ministère, est « 
identique à celle 
qu’il assure sur les autres opérateurs en tutelle partagée au sein du 
ministère
». En témoigne la mise en place d’enquêtes ciblées depuis 2010 
(sur les effectifs et sur les ressources propres), prélude au déploiement du 
système d’information OPUS - outil qui doit faciliter à l’avenir la 
remontée d’informations en provenance des opérateurs. 
Pour leur part, les missions de la DGMIC en la matière découlent 
de l’application de l’article 5 du décret relatif aux missions et à 
l’organisation du ministère
96
, selon lequel elle « 
suit les activités du 
CNC
». Cette disposition est interprétée de manière particulièrement 
restrictive. Le ministère estime que la DGMIC « 
n’a pas de compétence 
en tant qu’administration centrale dans le domaine du soutien au cinéma 
– si ce n’est au travers des obligations d’investissement des chaînes 
déterminées par décret –, ni de fonction de tutelle juridiquement définie 
sur les activités du CNC en tant qu’établissement public
. » De fait, 
l’association de la DGMIC aux décisions stratégiques concernant 
l’activité du CNC apparaît modeste ; à titre d’exemple, le CNC représente 
seul le ministère de la culture sur les questions d’encadrement 
96
Décret n° 2009-1393 du 11 novembre 2009. 
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communautaire des politiques publiques de soutien au secteur du cinéma 
et de l’audiovisuel
97
. 
En réalité, la prise en compte des missions d’administration 
centrale conférées au président du CNC se diffuse dans les faits à 
l’ensemble de la conduite de l’activité de soutien de l’établissement, et 
conduit celui-ci à revendiquer une autonomie très marquée
98
. Le 
ministère opère certes une distinction entre le CNC agissant « en 
vertu de 
ses compétences d’administration centrale, en matière de règlementation 
dans le domaine du cinéma par exemple
», avec lequel la DGMIC 
entretient « 
une relation de coopération
», et le CNC mettant en oeuvre 
des dispositifs de soutien en tant qu’établissement public. Dans ce second 
cas, le ministère indique que, « 
si les prérogatives accordées au CNC en 
tant qu’administration centrale ainsi que son financement par des taxes 
affectées peuvent expliquer l’autonomie dont jouit l’établissement, il n’en 
existe pas moins une tutelle exercée par les ministères compétents 
» ; la 
DGMIC « 
apporte alors au secrétariat général, au sein du ministère, sa 
connaissance des secteurs soutenus, notamment l’audiovisuel, sans pour 
autant exercer une tutelle formelle sur l’établissement public
. » Alors que 
la ligne de démarcation est relativement aisée à tracer, les habitudes 
prises découlent pour partie de l’autorité morale que son antériorité 
historique
99
confère au CNC.
En outre, dans la mesure où les conditions qui président à son 
financement confèrent au CNC une indéniable indépendance financière, 
les instruments de pilotage dont le ministère pourrait disposer à son 
endroit sont rares. Et si le ministère a envisagé à plusieurs reprises de 
conclure avec l’établissement un contrat de performance afin de se 
conformer à l’obligation en la matière pour les opérateurs de l’État
100
, il 
n’y est pas parvenu à ce jour. Il a été néanmoins indiqué à la Cour que ce 
sujet « 
est actuellement à l’étude par le cabinet nouvellement constitué
». 
Il convient de rappeler qu’à ce jour 46 opérateurs du ministère de la 
97
Le CNC précise cependant que, « 
compte tenu du rôle pilote exercé par la DGMIC 
en matière audiovisuelle – le rôle du CNC y étant plus limité – de fréquents échanges 
ont lieu entre les deux administrations, s’agissant particulièrement de la 
réglementation relative aux obligations de production
». 
98
La rédaction du premier article du code du cinéma ne facilite d’ailleurs pas la 
distinction claire de ces deux natures : d’après son second alinéa, les prérogatives 
d’administration centrale énumérées à l’article L. 111-3 sont attribuées « 
pour
l’élaboration et la mise en oeuvre de la politique de l’État dans les domaines 
mentionnés à l’alinéa précédent
» (c’est-à-dire le soutien accordé par le CNC en tant 
qu’établissement public). 
99
Institué en 1946, il existait donc bien avant que soit créé le ministère des affaires 
culturelles (1959). 
100
Circulaire 4BCJS-05-3152 du 1er août 2005 relative à la préparation des budgets 
des établissements publics administratifs et autres. 
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culture sur 82 disposent d’un contrat de performance, en cours 
d’exécution ou en phase avancée de préparation - aucun de ces contrats 
n’étant cependant assorti d’un engagement sur les moyens. 
Le CNC s’appuie sur sa nature mixte pour considérer l’élaboration 
d’un contrat de performance comme « 
superfétatoire
», au motif qu’il 
ajouterait une strate supplémentaire aux documents existants et poserait 
un problème de principe car il ne serait « 
pas adapté au statut du CNC – 
les administrations centrales du ministère n’en sont en effet pas dotés
. » 
Il rappelle par ailleurs, en matière stratégique, « 
le lien d’autorité étroit 
exercé par le Ministre et son Cabinet, comme il est de rigueur avec toute 
administration centrale
. » Il n’en reste pas moins que la dimension 
d’administration centrale du CNC ne saurait emporter l’impossibilité de 
recourir à l’outil d’un contrat pour ce qui est des activités relevant de sa 
dimension d’établissement public. 
Enfin, la lettre de mission encadrant l’action du président du CNC 
est loin d’être un instrument systématiquement utilisé. Parmi les 
opérateurs concernés du ministère de la culture et de la communication 
(soit 75 organismes), 37 lettres de mission sont signées ou en préparation. 
Au 1
er
juillet 2012, le président du CNC, nommé par décret du 17 
décembre 2010, ne disposait toujours pas de lettre de mission. L’envoi 
d’un compte rendu de sa gestion en 2011, par courrier au cabinet du 
ministre le 10 avril 2012, pourrait constituer l’unique document 
permettant de déterminer la part variable de sa rémunération. La 
directrice générale précédente, n’a été destinataire d’une lettre de mission 
que près de deux ans après sa nomination. Dans l’attente, la part variable 
maximale de sa rémunération lui a été versée sous forme forfaitaire. 
III 
- 
La pérennisation du cadre d’intervention du 
CNC suppose de passer d’un pilotage autonome par 
la recette à un pilotage concerté par la dépense 
Exception parmi les opérateurs de l’État, le CNC a développé son 
action, depuis sa création en 1946, dans le cadre d’un dispositif de 
financement grâce auquel le niveau de ses dépenses était déterminé par 
celui de la recette. L’autonomie institutionnelle et budgétaire de 
l’établissement lui a ainsi permis, pendant plus de soixante ans, de bâtir, 
avec l’accord de ses tutelles, une politique ambitieuse de soutien aux 
secteurs cinématographiques et audiovisuels, qui a évolué avec le 
montant des recettes fiscales encaissées. 
Ce modèle historique semble avoir vécu. L’augmentation continue 
des recettes et corrélativement des dépenses est incompatible avec 
l’objectif de retour à l’équilibre des finances publiques. De fait, en 
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opérant un prélèvement exceptionnel sur le fonds de roulement du CNC 
en 2011, puis en écrêtant le produit de la TST « distributeurs » en 2012, le 
législateur a introduit une rupture dans la logique de financement du 
CNC, qui reposait jusqu’alors sur l’autonomie du compte de soutien et 
l’affectation exclusive et intégrale du produit des recettes fiscales au 
budget de l’opérateur. 
Attachés à la spécificité de ce modèle de pilotage, le CNC et sa 
tutelle en revendiquent aujourd’hui le maintien, éventuellement corrigé à 
la base par une modulation des recettes fiscales. Interrogé sur les 
perspectives de maîtrise des recettes et des dépenses du CNC, le ministère 
de la culture estime ainsi que « 
la voie d’un meilleur calibrage de la 
recette fiscale semble devoir être préférée à l’instauration de mécanismes 
pérennes de plafonnement des taxes alimentant les dispositifs de soutien 
du CNC
». L’établissement partage cette position, indiquant que « 
les 
évolutions d’assiette (pour tenir compte des évolutions dans les modes de 
diffusion) et les ajustements des taux (pour obtenir un niveau de 
contribution proportionné) sont la seule manière d’assurer la pérennité et 
l’acceptabilité d’un système fiscal qui a démontré son efficacité et sa 
robustesse dans un secteur soumis à de constantes mutations
». 
Malgré son apparente simplicité, une telle approche pose un 
problème dans sa mise en oeuvre. En effet, sauf à envisager celle-ci sur 
une perspective pluriannuelle, l’ajustement fréquent des taux, voire de 
l’assiette des taxes, a pour conséquence d’introduire un coefficient 
d’incertitude dans le cadre fiscal, préjudiciable à l’acceptabilité des taxes 
et à l’activité économique des assujettis. 
Dès lors, il semble que la perspective de pérenniser le cadre 
d’intervention original du CNC, tout en surmontant les écueils auxquels il 
est confronté, invite à réfléchir à d’autres solutions. 
En tout état de cause, il convient d’inverser la logique qui conduit 
à faire découler le niveau des dépenses de celui de recettes procédant de 
la mécanique autonome des taxations. En l’espèce, il s’agit de privilégier 
désormais une approche qui aboutit à subordonner le niveau de la recette 
à une appréciation préalable et aussi précise que possible des besoins du 
CNC rendus nécessaires par l’exercice de ses missions. Autrement dit, la 
détermination du niveau de financement du CNC doit dorénavant être 
fondée sur une approche optimisée des différents systèmes d’aide, de leur 
articulation et du degré de priorité dont ils sont l’objet. 
Parce qu’elle ne saurait produire ses pleins effets sans une 
implication accrue du ministère et du Parlement dans la détermination des 
orientations stratégiques du CNC comme du niveau de ses interventions, 
cette évolution requiert, au minimum, que l’établissement enrichisse ses 
outils d’information et que les leviers de son pilotage soient également 
renforcés (A). Au-delà et dans une perspective de moyen terme, le 
passage d’un dispositif de pilotage autonome par la recette à celui d’un 
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pilotage concerté par la dépense implique manifestement une évolution de 
la structure de financement du CNC (B). 
A - Le développement d’outils d’information et de 
leviers de pilotage plus performants 
1 - 
L’amélioration de la qualité et de la fréquence de 
l’information financière 
Au-delà de l’extension annoncée du périmètre du document de 
performance à l’ensemble de l’activité du CNC, la pleine application de 
la LOLF à l’établissement implique l’adoption d’un niveau de détail 
accru dans l’information fournie au Parlement. Dans une logique de 
chaînage vertueux, les informations financières présentées gagneraient à 
être plus systématiquement mises en relation avec les objectifs fixés 
antérieurement : la dissociation du document de performance en deux 
temps, sur le modèle des PAP et des RAP, permettrait de se conformer à 
cette exigence. Si le CNC a indiqué à la Cour qu’il lui semblait « 
plus 
simple et plus lisible de disposer d’un document unique permettant de 
faire immédiatement des comparaisons, plutôt que de deux instruments de 
communication différents
», il a par ailleurs ajouté être mesure de 
s’adapter sans difficulté à une demande du Parlement en ce sens, rendant 
par ailleurs nécessaire une modification de la partie législative du code du 
cinéma et de l’image animée (article L. 114-2). 
Il n’en demeure pas moins que, dans son état actuel, le document 
unique de performance du CNC ne remplit qu’imparfaitement la fonction 
d’information complète du Parlement en prévision et en exécution. 
2 - 
La définition d’une trajectoire de dépenses pluriannuelle 
Confronté à la nécessité d’affiner sa démarche de justification au 
premier euro, le CNC fait valoir la complexité d’une analyse 
prévisionnelle des dépenses, en raison du caractère aléatoire de ses 
recettes et du fait de la corrélation entre ses dépenses d’intervention et le 
produit des taxes qui lui sont affectées. Interrogé sur ce point par la Cour, 
le 
CNC 
a 
critiqué 
le 
« 
caractère 
largement 
artificiel 
d’une 
programmation pluriannuelle de l’évolution des soutiens au-delà d’un 
horizon réaliste de 12 à 18 mois maximum
». L’argument opposé par 
l’établissement paraît recevable s’agissant des dépenses de soutien 
automatique (47 % des dépenses d’intervention du CNC), la mobilisation 
des droits de tirage par leurs bénéficiaires étant très difficile à anticiper. Il 
n’en reste pas moins que les aides sélectives, en revanche, et plus encore 
les plans d’investissement pluriannuels qui, comme le plan numérique, 
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mobilisent des sommes importantes, doivent pouvoir être anticipés et 
planifiés par le CNC en application d’une stratégie clairement formalisée. 
D’ores et déjà, l’établissement se livre d’ailleurs à un exercice de 
prévision des besoins de financement du secteur à la faveur de la 
notification quinquennale à la Commission européenne du régime 
d’aides, assujetti au contrôle des aides d’Etat. Ainsi, pour la période 
2006-2011, puis pour la période 2012-2017, les autorités françaises ont 
notifié à la Commission européenne des niveaux globaux de dépenses 
d’aides exprimés en cumul pour la période considérée. En outre, en ayant 
réalisé, en mars 2011, un exercice interne de budgétisation prévisionnelle 
(comprenant également les soutiens automatiques), l’établissement a 
attesté qu’il était en mesure d’établir de telles projections à un horizon 
quinquennal, quand bien même celles-ci devraient revêtir une portée 
incertaine. 
Une programmation pluriannuelle des dépenses, réactualisée 
chaque année de manière glissante, présenterait dans le cas du CNC un 
intérêt certain, s’agissant des interventions accordées sous forme de 
soutiens sélectifs et des dépenses de fonctionnement de l’établissement. 
Sans constituer un plafond de dépenses opposable à l’établissement, cet 
exercice de programmation permettrait néanmoins de disposer d’une 
présentation pluriannuelle de la trajectoire de dépenses de l’opérateur. 
Une telle démarche, formalisée dans les documents de performance du 
CNC, permettrait d’établir, par la voie d’un examen approfondi que seul 
l’établissement est aujourd’hui en mesure de produire, le niveau de 
« juste suffisance » auquel doit correspondre le montant des recettes 
inscrites dans le budget du CNC au regard des besoins auxquels sa 
mission le charge de pourvoir. 
Le ministère de la culture s’est montré ouvert à une telle approche : 
s’il a indiqué ne pas souhaiter « 
élaborer une trajectoire de dépenses qui 
fasse l’objet d’un vote dans le cadre des documents de performance
», il a 
néanmoins admis que « 
les besoins liés à certains soutiens sélectifs, et 
notamment les grands projets spécifiques comme le plan numérique, 
pourraient faire l’objet d’une trajectoire pluriannuelle plus fine. Celle-ci 
devra néanmoins être suffisamment souple pour permettre l’adaptation 
des soutiens aux besoins qui peuvent apparaître sur un marché en 
constante évolution. 
» 
La nécessité d’élaborer une trajectoire pluriannuelle de dépenses, 
avec les souplesses requises, s’impose dans le cadre de la future loi de 
programmation des finances publiques et dans la perspective d’un retour 
à l’équilibre des comptes publics. Cette trajectoire comporterait 
notamment des prévisions de dépenses pour les soutiens sélectifs et les 
investissements d’ampleur du CNC (plan numérique). 
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3 - 
La formalisation d’outils de suivi et de pilotage avec le 
ministère de la culture 
La définition d’une trajectoire pluriannuelle de dépense ne présente 
d’intérêt que si elle trouve sa traduction formelle dans un document 
exprimant, sur cette base, la vision partagée par le CNC et sa tutelle quant 
aux orientations stratégiques de l’établissement. A cet effet, l’élaboration 
et la signature d’un contrat de performance semblent constituer la voie la 
plus appropriée pour permettre au ministère de jouer véritablement son 
rôle à l’égard du CNC et conférer ainsi un caractère de politique globale 
et cohérente aux interventions de l’établissement. Cette perspective 
devrait d’ailleurs figurer parmi les principaux objectifs assignés au 
Président du CNC dans la lettre de mission dont la production ne saurait 
être plus longtemps différée. 
Par ailleurs, si les bilans annuels élaborés par le CNC contiennent 
des données exhaustives et précises sur les filières cinématographiques et 
audiovisuelles, ainsi qu’une information de synthèse sur les soutiens 
publics, force est de constater qu’ils ne rendent que très peu compte du 
fonctionnement interne du CNC et de ses coûts. Les dépenses liées à la 
gestion du CNC, qui atteignent 43 M€ en 2011 si l’on y inclut les 
dépenses d’investissement, peuvent certes apparaître mineures au regard 
des masses budgétaires gérées par l’établissement (641 M€ en 2011 hors 
dotations aux amortissements et aux provisions) ; elles n’en demeurent 
pas moins significatives si on les compare aux budgets totaux de certains 
opérateurs du ministère (62 M€ pour les vingt écoles nationales 
d’architecture, 42,6 M€ pour l’établissement public du musée d’Orsay et 
du musée de l’Orangerie, 36 M€ pour la Comédie française
101
). 
Jusqu’à l’élaboration d’un rapport annuel d’activité, pour la 
première fois en 2012 à la demande de la Cour, l’absence de données 
chiffrées sur la gestion interne de l’établissement, apparaît comme une 
anomalie dans le champ des établissements publics, à plus forte raison 
lorsqu’elle concerne un établissement de la taille du CNC. La gestion du 
centre demeure mal connue, alors même que le CNC a de brillantes 
réussites à faire valoir, telles que sa réforme budgétaire et comptable ou 
l’efficience et la qualité du recouvrement des taxes affectées. En outre, la 
communication de ces données permettrait de disposer d’une information 
régulièrement mise à jour sur les modalités de gestion de cet 
établissement particulier, ainsi que sur les projets propres à son 
fonctionnement interne. 
En définitive, le pilotage du CNC souffre de l’absence de contrat 
de performance, de lettre de mission adressée au président de 
101
Comptes financiers 2010 des opérateurs
. 
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l’établissement et de rapport d’activité reflétant annuellement les 
évolutions de sa gestion interne. 
B - Les paramètres d’une réflexion sur le financement 
du CNC 
1 - 
La nécessaire « mise sous tension » de l’établissement 
Dans un contexte budgétaire fortement contraint, la préservation 
du modèle de financement par le CNC des activités cinématographiques 
et audiovisuelles suppose d’envisager les modalités d’une « mise sous 
tension » de l’établissement aux fins de garantir un ajustement du niveau 
de dépenses – et donc de recettes – compatible avec la situation actuelle 
des finances publiques. 
La politique de soutien au cinéma en Allemagne 
Le modèle de soutien public au cinéma en Allemagne repose 
principalement sur une agence nationale, la FFA (
Filmförderungsanstalt
), et 
sur des soutiens versés par les 
Länder
. L’ensemble des aides publiques au 
secteur représentait 316 M€ en 2010, soit environ moitié moins que les 
soutiens versés par le CNC. 
Les recettes de la FFA proviennent en majorité de prélèvements sur 
le secteur via des taxes affectées (à 42 % sur les recettes des exploitants, à 
32 % sur l’industrie vidéo et à 18 % sur les services de télévision). Il n’existe 
pas en Allemagne d’équivalent à la part « distributeurs » de la TST. 
Les modalités de pilotage budgétaire de la dépense par le CNC et la 
FFA obéissent à des logiques différentes. En France, chaque producteur, 
distributeur ou exploitant, bénéficiant de soutien automatique de la part du 
CNC, dispose d’un compte propre auprès de l’établissement, crédité d’un 
montant correspondant aux revenus tirés de l’exploitation d’une ou de 
plusieurs oeuvres. Les sommes générées ne peuvent être mobilisées qu’en vue 
d’un réinvestissement dans la production, la distribution ou l’exploitation 
d’autres oeuvres. 
En Allemagne, les conditions d’utilisation de l’aide sont similaires 
mais le pilotage de la dépense est déterminé plus en amont. Les dépenses de 
la FFA dépendent en effet d’une répartition préalablement fixée par la loi 
entre les différents secteurs aidés (art. 68 de la 
Filmförderungsgesetz
) : 
- 
37 % 
pour 
le 
soutien 
automatique 
à 
la 
production 
(
Referenzfilmförderung
), 
- 
8,5 % 
pour 
le 
soutien 
sélectif 
à 
la 
production 
(
Projektfilmförderung
), 
- 2 % pour le court-métrage,
- 3 % pour l’aide au développement, 
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- 8 % pour le soutien automatique à l’exploitation, 
- 17,5 % pour le soutien sélectif à l’exploitation, 
- 10 % pour le soutien automatique à la distribution ; 
- 12,5 % pour le soutien automatique à la distribution ; 
- 1,5 % pour la formation continue et d’autres mesures. 
La dépense est donc maîtrisée globalement dans la mesure où son 
montant ne dépend que des recettes perçues à travers les taxes, tandis que son 
affectation n’est décidée qu’en proportion de l’enveloppe. 
Ce schéma se répète à l’échelle des bénéficiaires des aides 
automatiques : les dispositifs allemands d’aide automatique prennent en 
compte à importance égale la génération des soutiens et la définition de 
l’enveloppe budgétaire qui y est consacrée, à travers un système de points. 
Chaque bénéficiaire d’une aide (producteur, distributeur ou exploitant) se 
voit ainsi attribuer, selon un barème dépendant principalement du nombre 
d’entrées, un certain nombre de points. La valeur du point est fixée chaque 
année en fonction du montant des recettes perçues par la FFA et du total des 
points accumulés par les bénéficiaires des aides. Le soutien accordé est 
calculé en fonction de la valeur du point l’année du fait générateur (la 
production d’un film), et peut être utilisé dans les deux ans. 
A la différence du système français, dans lequel les modalités de 
calcul des aides ne sont revues que ponctuellement, en cas de fléchissement 
du marché (pour la dernière fois en 2005), le dispositif adopté par la FFA 
permet donc d’ajuster en continu les dépenses aux recettes.
De ce point de vue, il semble souhaitable de s’interroger sur la 
pertinence d’un financement exclusif du CNC par des taxes affectées. En 
effet, quels que soient les arguments qui plaident en sa faveur, rien ne 
justifie que ce mode de financement soit exclusif, autrement dit, qu’il 
couvre l’intégralité des besoins en terme de dépenses qu’il incombe à 
l’établissement de satisfaire. 
Certes, l’on peut considérer que, pour ce qui est du soutien 
automatique, le mécanisme d’épargne forcée avec lequel celui-ci se 
confond rend sans doute légitime une telle couverture. En revanche, un tel 
raisonnement ne saurait valoir pour les soutiens sélectifs. En effet, 
ceux-ci procèdent d’une politique publique dont les orientations et le 
niveau des interventions jugé nécessaire demeurent, en termes de 
pilotage, du ressort des pouvoirs publics. 
Or l’expérience prouve qu’en introduisant dans le plan de 
financement d’un établissement public un terme de bouclage prenant la 
forme d’une subvention issue du budget général, l’État se trouve en 
mesure de disposer d’un levier lui permettant d’être effectivement 
impliqué dans la stratégie de l’organisme et d’exercer à bon escient son 
rôle d’autorité de tutelle. 
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Dans le cas du CNC, la mise en oeuvre d’un tel principe serait sans 
aucun doute de nature à favoriser le passage d’une logique de pilotage par 
la recette à celle du pilotage par la dépense. Une fois déterminé 
ex ante
le 
niveau optimal des besoins de financement du CNC au regard des 
objectifs de la politique publique en faveur du cinéma et de l’audiovisuel, 
le taux des taxes serait arrêté de telle manière qu’il soit nécessaire de 
compléter l’affectation de leur produit par une subvention du ministère de 
la culture et de la communication, destinée à équilibrer le plan de 
financement de l’établissement. 
Ainsi, une part de la couverture financière des besoins du CNC 
procéderait de l’arbitrage budgétaire global, portant sur l’ensemble des 
dépenses de la mission culture, contrairement à la situation actuelle qui 
exclut, de fait, la politique du cinéma et de l’audiovisuel de cet arbitrage, 
alors même que les autres secteurs (le spectacle vivant, le patrimoine) y 
sont assujettis. En outre, le ministère serait fondé à moduler le montant de 
cette subvention sur la base des engagements figurant dans le contrat de 
performance, en fonction des résultats dont l’établissement rendrait 
compte à sa tutelle. Le ministère de la culture a indiqué qu’il n’était pas 
favorable à une budgétisation d’une fraction du financement du CNC, une 
telle démarche impliquant, selon lui, « 
un retour en arrière par rapport 
aux 
réformes 
entreprises 
ces 
dernières 
années 
(notamment 
la 
transmission de la tutelle de la FEMIS et de la Cinémathèque)
». Il 
indique par ailleurs que la budgétisation du financement du CNC « 
ne 
permettrait pas d’exercer une tutelle plus efficace
», estimant qu’il 
n’existe « 
pas de lien mécanique entre la nature des ressources des 
opérateurs et la qualité de la tutelle. Celle-ci repose avant tout sur des 
outils de pilotage (lettres de mission, dialogue de gestion annuel et infra-
annuel) qui, seuls, permettent de vérifier que l’opérateur atteint 
effectivement les objectifs de politique publique qui lui sont assignés. 
» 
La Cour ne partage pas l’analyse du ministère. Elle observe que les 
débudgétisations opérées au cours des dernières années portaient sur des 
activités très précisément ciblées et que les financements antérieurement à 
la charge du ministère ne correspondaient en rien au principe d’une 
subvention générale d’équilibre allouée au CNC. Par ailleurs, ces 
opérations n’ont à l’évidence pas été compensées par un renforcement des 
outils de pilotage de la tutelle, la plupart d’entre eux (lettre de mission, 
contrat de performance) demeurant aujourd’hui inexistants comme cela a 
pu être évoqué à maintes reprises. Sans pour autant considérer que 
l’intensité de la tutelle est subordonnée à la faculté d’allouer une 
subvention générale d’équilibre, elle n’en estime pas moins que le recours 
à cette technique de financement est de nature à constituer un levier de 
pilotage efficace des établissements publics. 
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2 - 
La fiscalité des opérateurs de communications électroniques, 
une recette envisageable pour contribuer au financement des 
politiques culturelles 
Créée en 2007 par une loi qui visait à encadrer « la télévision du 
futur »
102
, la taxe sur la distribution des services de télévision a 
incontestablement joué un rôle précurseur en posant le principe de la 
nécessaire contribution des opérateurs de communications électroniques 
au financement de la création. S’étendant aux chaînes de télévision 
autodistribuées et aux câblo-opérateurs, cette nouvelle taxe a marqué 
l’ultime élargissement du système de taxation historique du CNC, qui 
avait 
successivement 
englobé 
la 
projection 
des 
oeuvres 
cinématographiques en salles, la diffusion d’oeuvres audiovisuelles par 
des chaînes de télévision, puis la location et la vente de vidéogrammes. 
Le 
contexte 
a, 
depuis 
lors, 
évolué. 
Les 
opérateurs 
de 
communications électroniques sont ainsi devenus les principaux assujettis 
à la nouvelle taxe (apportant 150 M€ de contributions nettes en 2011, soit 
près de 55% des recettes de TST « distributeurs »), alors même que les 
évolutions d’assiette ont progressivement atténué la clarté du lien entre le 
fait générateur de la taxation et son objet (partie I du présent rapport). 
Parallèlement, plusieurs domaines d’activité (la musique, le spectacle 
vivant et la presse notamment) ont revendiqué le produit d’une taxe 
frappant les opérateurs de communications électroniques. 
Prenant acte de l’impact incontestable de la diffusion des 
technologies de l’information et de la communication sur les pratiques 
culturelles
103
, le ministère de la culture et de la communication a engagé 
une réflexion sur la contribution des acteurs du champ numérique au 
financement de la politique culturelle. Dans le cadre des travaux 
préparant la création du centre national de la musique, le ministère de la 
culture semble d’ailleurs avoir implicitement admis le financement d’un 
tel organisme par une part des recettes de TST « distributeurs », suivant 
en cela les propositions du rapport de préfiguration. Cette réflexion 
globale demeure cependant marquée par de lourdes incertitudes : 
- incertitudes quant à l’impact réel du développement des 
nouveaux supports sur la chaîne de valeur des biens culturels ; 
- incertitudes quant aux conditions de taxation des opérateurs 
numériques domiciliés à l’étranger ; 
102
Loi n° 2007-309 du 5 mars 2007 relative à la modernisation de la diffusion 
audiovisuelle et à la télévision du futur. 
103
Olivier Donnat, département des études, de la prospective et des statistiques du 
ministère de la culture et de la communication, 
Les pratiques culturelles des Français 
à l’ère numérique
, 2009. 
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- 
incertitudes quant à la conformité au droit communautaire de 
toute nouvelle taxation des opérateurs de communications électroniques. 
Les incertitudes que fait peser le contexte communautaire sur la fiscalité 
des opérateurs de communications électroniques 
En raison de l’affectation de son produit au CNC, la taxe sur les 
services 
de 
télévision 
« distributeurs » 
est 
assujettie 
au 
contrôle 
communautaire des aides d’État. La nouvelle assiette, résultant de la loi de 
finances pour 2012, est d’ailleurs en cours d’examen par la Commission 
européenne sur ce fondement. 
Consulté sur ce point, le SGAE estime que « 
la conformité de la TST 
n’est examinée par la Commission dans le cadre de son contrôle de 
compatibilité des aides d’État que parce qu’il s’agit d’une taxe affectée à un 
régime d’aides d’État, c’est-à-dire qu’il existe un lien d’affectation 
contraignant entre la taxe et l’aide en vertu de la règlementation nationale 
pertinente. Si le produit de la TST distributeurs était versé intégralement au 
budget de l’État, ce lien d’affectation disparaîtrait, et cette partie de la TST 
n’aurait plus à être notifiée ni examinée par la Commission au titre des 
règles du TFUE relatives aux aides d’État. Ceci ne préjuge pas du contrôle 
que pourrait effectuer la Commission sur la conformité de la TST
distributeurs au regard d’autres règles du TFUE ou du droit dérivé.
» 
La possibilité de frapper par de nouvelles impositions le chiffre 
d’affaires des opérateurs de communications électroniques dépend ainsi, en 
grande partie, de l’issue du contentieux actuellement pendant devant la Cour 
de justice de l’Union européenne au sujet de la taxe « télécoms ». 
Conformément à sa doctrine constante, la Cour demeure très 
réservée quant à la perspective de voir se multiplier les taxes affectées 
pour assurer tout ou partie du financement des établissements chargés de 
porter une politique publique. En outre, dans un contexte marqué par la 
fiscalisation des opérateurs de communication électronique, il lui semble 
nécessaire d’observer la plus grande prudence quant aux voies qui 
pourraient être explorées dans le but d’accroître le niveau de taxation 
d’un secteur d’activité dont les projections de croissance sont, de ce point 
de vue, assurément attractives. Si tant est qu’une telle option ne soit pas 
incompatible avec l’état du droit communautaire, une taxation unique, 
dont le produit, qui pourrait être plus important qu’actuellement, serait 
alors versé au budget général de l’État constitue pour la Juridiction la 
seule perspective alternative au système aujourd’hui en vigueur. 
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C - Les scénarios envisageables pour faire évoluer le 
modèle de financement du CNC 
A partir des observations qui précèdent, il est possible de 
concevoir sous la forme de trois scénarios une évolution du modèle de 
financement du CNC fondés sur l’idée d’assurer une adéquation maîtrisée 
des recettes et des dépenses du CNC. S’ils divergent sur les modalités 
d’organisation du financement, ils ont tous pour point de départ commun 
le principe de la détermination 
ex ante
du niveau de la dépense du CNC 
dans une perspective pluriannuelle. Cette programmation du budget 
alloué aux dépenses prendrait la forme d’une cible annuelle pour les 
dépenses de soutiens sélectifs et les investissements du CNC ; les 
dépenses de soutiens automatiques seraient quant à elles encadrées par 
une valeur plancher et une valeur plafond. 
1 - 
La fixation d’un plafond de dépenses pluriannuel 
commandant la détermination du barème des taxes affectées 
Sur la base du niveau arrêté de dépenses prévisionnelles, le 
législateur détermine le barème des taxes affectées au moment de la 
signature du contrat de performance. Le barème ainsi défini demeure 
inchangé pour la durée d’exécution du contrat. Le CNC continue à 
recouvrer l’ensemble des taxes qui lui sont aujourd’hui affectées, y 
compris la TST « distributeurs ». En cas d’excédent de recettes constatées 
par rapport aux recettes prévisionnelles, celles-ci demeurent affectées au 
CNC. A l’inverse, l’établissement corrige à la baisse le taux de retour des 
soutiens automatiques et le volume des aides sélectives. 
Ce scénario, le plus proche de la configuration qui prévalait avant 
la mise en place de l’écrêtement de TST en loi de finances pour 2012, 
présente l’avantage de préserver l’autonomie du compte de soutien, tout 
en assujettissant le CNC à une trajectoire de dépenses concertée avec les 
tutelles. En outre, sauf à ce que la TST « distributeurs » soit remise en 
cause par les instances communautaires, aucun risque supplémentaire 
n’est engagé par rapport à la situation juridique actuelle. 
Ce scénario n’ouvre aucune possibilité pour l’État de récupérer sur 
son budget une partie des recettes de taxe affectées au CNC. La recherche 
de recettes fiscales supplémentaires pourrait en revanche justifier une 
baisse du barème des taxes affectées au CNC dans le cadre du contrat de 
performance 
et, 
en 
maintenant 
une 
pression 
fiscale 
constante, 
l’augmentation, à due concurrence, des autres taxes pesant sur les 
opérateurs assujettis et dont le produit est versé au budget général de 
l’État. 
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2 - 
Le recours à des écrêtements ciblés 
Le barème des taxes affectées au CNC continue d’être établi sur 
une base relativement fruste, mais le Centre conserve le produit de ces 
taxes. Dès lors que les recettes constatées dépassent la prévision de 
dépenses de l’année, l’État récupère le trop-perçu par l’intermédiaire d’un 
écrêtement sur le produit des taxes ou d’un reversement du Centre au 
budget général. 
Proche de la situation actuelle, ce scénario en diffère néanmoins 
par le caractère ciblé des écrêtements si ce mécanisme prévaut. Ceux-ci 
ne sont plus appliqués, de manière homothétique, au CNC comme à 
l’ensemble des opérateurs de l’État, mais résultent de la confrontation du 
besoin de financement prévisionnel de l’établissement et du niveau de 
recettes fiscales constaté. Ainsi, le CNC se trouve bien assujetti à une 
trajectoire de dépenses et l’État peut envisager de disposer d’une 
ressource additionnelle pour financer d’autres activités (culturelles ou 
autres encore). Cette approche présente l’avantage de ne pas obliger à 
revoir le taux des taxes affectées au CNC, pas plus qu’à moduler les taux 
d’autres taxes ou impôts pour conserver le même niveau de recettes 
globales. En revanche, elle n’exonère pas, à moyen terme, de tout risque 
de contentieux communautaire, lequel pourrait emporter une perte nette 
de recettes au cas où serait remise en cause la possibilité même de 
poursuivre le prélèvement de taxes jugées alors irrégulières. 
3 - 
La budgétisation d’une partie de l’actuelle TST 
« distributeurs » 
Ce scénario conduit à 
dédoubler le régime de la TST 
« distributeurs » selon la typologie des entreprises qui y sont assujetties : 
−
la taxe pesant sur les chaînes de télévision autodistribuées et les 
câblo-opérateurs demeure affectée au CNC sous la forme d’une 
TST « distributeurs » au périmètre réduit ; l’établissement 
continue à recouvrer la taxe correspondante ; 
−
une taxe pesant sur le chiffre d’affaires des opérateurs de 
communications électroniques, recouvrée par la direction 
générale des finances publiques, est affectée au budget général 
de l’État. 
La faisabilité de ce scénario suppose qu’aient été au préalable levés 
les risques non négligeables que le droit communautaire fait peser sur la 
possibilité d’une nouvelle taxation des opérateurs de communications 
électroniques ayant pour effet de modifier substantiellement le régime 
actuel de taxation qui leur est appliqué. 
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Dans l’hypothèse où cette circonstance ne se réaliserait pas, le 
CNC se verrait alors accorder une subvention du ministère, qui viendrait 
compléter les recettes fiscales qui lui sont affectées et compenser la perte 
de recettes résultant de la suppression d’une partie de la TST 
« distributeurs ». 
Cette évolution ne bouleverserait pas les équilibres de financement 
du CNC. Contrairement à la TSA et aux taxes vidéos, la part 
« distributeurs » de la TST constitue une ressource qui, n’étant pas 
corrélée au calcul des soutiens automatiques, demeure à la libre 
disposition de l’établissement. Une refonte de la TST « distributeurs » 
n’aurait pas donc d’impact immédiat sur le montant des soutiens versés 
par le CNC au titre des dispositifs de soutien automatique. 
Par ailleurs, une telle mesure n’ôterait pas toute autonomie à 
l’établissement, une part substantielle de ses ressources demeurant liée à 
des taxes directement affectées (TSA, taxes vidéos, TST « éditeurs » et 
taxe sur les chaînes de télévision autodistribuées et les câblo-opérateurs). 
Le CNC craint qu’un financement budgétaire de son activité 
n’implique un « 
retour à la rigidité dans la mise en oeuvre du fonds de 
soutien 
», au motif que « 
la part de crédits relevant de la subvention du 
ministère devrait être intégrée dans la mission Culture, ce qui signifie 
une non-fongibilité entre ces crédits et ceux gérés par ailleurs par le 
CNC au titre des autres taxes lui demeurant affectées
». L’établissement 
met en avant la difficulté à isoler des dispositifs de soutien qui 
relèveraient spécifiquement de la mission « culture » et signale la 
complexité de l’information budgétaire qui en résulterait. 
Les craintes de l’établissement ne semblent pas pour autant 
fondées. En effet, si la situation qu’il décrit a pu caractériser la façon dont 
les crédits étaient mis en oeuvre avant 2010 au titre de la mission 
« culture », les règles qui régissent désormais les subventions pour 
charges de service public destinées au financement des opérateurs de 
l’État prévoient que ces dernières constituent par nature « 
une subvention 
globalisée destinée à couvrir indistinctement des dépenses de personnel 
et de fonctionnement de l’opérateur et, le cas échéant, d’investissement 
en lui conférant une capacité d’autofinancement accrue.
»
104
Seules les 
subventions destinées à couvrir une dépense d’investissement devraient 
donc être identifiées par le recours à une nomenclature spécifique. Cette 
contrainte serait de faible portée, l’essentiel des aides versées par le CNC 
étant à ce jour constituées par des dépenses d’intervention (550 M€ en 
2011, soit 86 % des soutiens). 
104
Les subventions versées aux opérateurs sont intégralement inscrites au compte 74 
(« subvention d’exploitation ») du compte de résultat prévisionnel. 
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Quels que soient les scénarios retenus, il convient à tout le moins 
d’inscrire la question du financement du CNC dans une perspective 
pluriannuelle qui permette de stabiliser le cadre fiscal associé à l’activité 
du CNC. La signature d’un contrat de performance doit constituer un 
préalable, non seulement pour obliger le CNC à travailler sur son 
dispositif d’intervention et sa trajectoire de dépenses, mais également 
pour garantir à son financement une visibilité appropriée. 
__________ 
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 
________ 
La situation d’aisance financière dans laquelle se trouve le CNC 
s’explique en partie par la nécessité d’immobiliser des sommes 
susceptibles d’être engagées par les professionnels au titre du soutien 
automatique ou des aides sélectives que l’établissement leur a accordées. 
Au terme d’une réforme budgétaire et comptable majeure menée entre 
2005 et 2007, le CNC comptabilise désormais ces engagements sous la 
forme de provisions, cette démarche étant source de transparence et 
d’une performance accrue dans la gestion des aides. 
La forte augmentation du produit des taxes affectées au CNC 
constatée depuis 2007 n’est cependant pas totalement gagée par 
l’immobilisation des sommes dues au titre des aides, l’établissement 
ayant par ailleurs immobilisé une partie de ce surplus pour financer un 
plan de numérisation de grande ampleur, pour constituer une réserve de 
précaution en cas de retournement de conjoncture et pour préparer le 
déménagement de l’établissement hors de son implantation historique. 
A l’heure actuelle, le CNC évolue ainsi dans un environnement 
budgétaire ne connaissant aucune forme de contrainte. Les circuits de 
financement de l’établissement, conduisant ce dernier à recouvrer les 
taxes qui lui sont affectées, ainsi que les insuffisances caractérisant le 
pilotage de la gestion font obstacle à une présentation justifiée et affinée 
de l’adéquation des ressources du CNC aux besoins de financement des 
secteurs qu’il soutient. A défaut d’une telle justification, les opérations de 
maîtrise de la dépense conduites en 2011 et en 2012 traduisent un 
pilotage budgétaire défaillant. 
Il convient, pour dépasser ces limites, d’inverser la logique qui 
conduit à faire découler le niveau des dépenses de celui des recettes 
procédant de la mécanique autonome des taxes affectées au CNC. Il 
s’agirait ainsi de privilégier désormais une approche qui conduit à 
subordonner le niveau de la recette à une appréciation préalable et aussi 
précise que possible des besoins de l’établissement. 
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Cette évolution requiert, au minimum, que l’établissement 
enrichisse ses outils d’information et que les leviers de son pilotage 
soient également renforcés. Au-delà et dans une perspective de moyen 
terme, le passage d’un dispositif de pilotage autonome par la recette à 
celui d’un pilotage concerté par la dépense pourrait se traduire par une 
évolution de la structure de financement du CNC. 
A cet effet, la Cour formule les recommandations suivantes : 
9. faire réaliser à partir 2013 un audit périodique des provisions 
constituées par le CNC au titre des aides par le contrôle général 
économique et financier. Engager une démarche de certification des 
comptes du CNC ; 
10. remplacer le document unique de performance du CNC par 
deux documents, l’un prévisionnel, l’autre rétrospectif, sur le modèle des 
PAP et des RAP. Communiquer au Parlement ces deux documents au 
rythme de la procédure budgétaire (projet de loi de finances / loi de 
règlement) ;* 
11. en liaison avec le ministère de la culture et de la 
communication, élaborer une trajectoire pluriannuelle de dépenses dans 
le cadre des documents de performance ; 
12. élaborer un contrat de performance liant le CNC au ministère 
de la culture et de la communication et comportant un volet consacré aux 
obligations de qualité de service ; 
13. établir, dans les plus brefs délais, une lettre de mission 
définissant les priorités et les modalités d’évaluation du président du 
CNC ; 
14. enrichir le rapport d’activité annuel, établi pour la première 
fois en juillet 2012, de données sur le fonctionnement interne de 
l’établissement (indicateurs de la performance de gestion, politique 
immobilière, systèmes d’information, etc.). 
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Conclusion générale 
Opérateur central de la politique de soutien public à la filière 
cinématographique et audiovisuelle, le CNC a bénéficié ces dernières 
années de ressources affectées très dynamiques. 
Ces crédits ont été employés par l’établissement au profit de ses 
dispositifs de soutien et de son fonctionnement interne. L’extension du 
champ de ses aides nécessiterait d’être davantage assortie d’une 
évaluation de leur impact réel. De même, la performance de gestion de 
l’établissement gagnerait à être mieux maîtrisée et plus finement mesurée. 
La Cour formule plusieurs recommandations en ce sens, visant à 
améliorer les outils de pilotage de l’établissement et à poursuivre la 
modernisation de sa gestion. 
Dans un contexte de forte contrainte sur les finances publiques, ce 
suivi de l’efficacité et de l’efficience de la gestion du CNC doit guider 
une réflexion plus large sur le modèle de gestion et de financement de 
l’établissement. 
Depuis la création du CNC en 1946, l’extension des missions de 
l’établissement et la multiplication des taxes qui lui ont été affectées ont 
conduit à soustraire progressivement la politique cinématographique et 
audiovisuelle du champ des arbitrages budgétaires opérés pour le reste 
des 
politiques 
culturelles, 
et 
à 
laisser 
s’accroître 
de 
manière 
ininterrompue les ressources publiques consacrées au financement des 
secteurs encadrés par le CNC. 
Cette situation spécifique, qui déroge à la règle d’universalité 
budgétaire, conduit aujourd’hui à reconduire, année après année, entre 
700 M€ et 800 M€ de recettes fiscales au bénéfice d’un établissement au 
statut hybride, tout à la fois administration centrale et opérateur de l’État. 
En 2011, les sommes en jeu – 806 M€ de recettes fiscales – ont représenté 
29,3 % des crédits de paiement de la mission « culture » (2 754,21 M€). 
Sauf à opérer une remise en cause radicale de l’ensemble du 
modèle de soutien aux secteurs audiovisuels par une budgétisation de 
l’intégralité des ressources du CNC, la réponse à cette question passe par 
une modification substantielle des modalités de financement de 
l’établissement, visant à assujettir celui-ci à une meilleure adéquation de 
ses ressources à ses besoins objectifs, et par là même, à le faire entrer 
dans le champ des contraintes auxquelles doivent être désormais soumis 
l’ensemble des opérateurs publics dans le cadre du retour à l’équilibre des 
comptes publics. 
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En tout état de cause, il importe que toute réflexion portant sur le 
modèle de financement du CNC demeure centrée sur l’évaluation du juste 
besoin induit par la poursuite optimisée de ses activités et l’adéquation du 
niveau de recette permettant de le satisfaire. En l’espèce, la perspective 
pour l’État de récupérer des recettes additionnelles ne saurait être 
envisagée que sous l’angle d’un effet collatéral du dispositif finalement 
adopté, et non comme l’un des critères déterminants du choix qui pourrait 
être fait. 
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Annexes 
Annexe 1 : Demande du Sénat et réponse du Premier président 
Annexe 2 : Le paysage du soutien public au cinéma et à l’audiovisuel 
Annexe 3 : La part « distributeurs » de la taxe sur les services de 
télévision, une imposition dont les déterminants et l’affectation ne sont 
pas corrélés 
Annexe 4 : Les dispositifs de soutien cofinancés 
Annexe 5 : Détail des aides accordées par le CNC à des associations en 
2011 (en euros) 
Annexe 6 : La prise en compte des engagements pluriannuels du CNC 
sous forme de provisions 
Annexe 7 : Soldes intermédiaires de gestion du CNC entre 2006 et 2011 
(en milliers d’euros) 
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A
nnexe 1 
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Annexe 2 – Le paysage du soutien public au cinéma et à 
l’audiovisuel 
Les diffuseurs 
La loi n°86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de la 
communication et les décrets n° 90-66 du 17 janvier 1990, n° 2010-416 
du 27 avril 2010 et n° 2010-747 du 2 juillet 2010 (ainsi que le décret 
n° 2010-379 du 12 novembre 2010 relatif aux services de médias 
audiovisuels à la demande) imposent aux diffuseurs de contenus 
audiovisuels des obligations d’investissement et de diffusion qui 
constituent une modalité importante du soutien direct et indirect à la 
production cinématographique et audiovisuelle française et européenne. 
Si cette contribution des chaînes de télévision au financement 
d’oeuvres cinématographiques et audiovisuelles n’est pas de même nature 
que celle du CNC
105
, elle n’en constitue pas moins un avantage financier 
accordé aux producteurs, dont le cadre juridique et l’enveloppe globale 
sont définis par l’État. 
On estime l’investissement des chaînes dans la production 
audiovisuelle aidée à 840 M€ en 2011, ce qui représente par exemple 
71,4 % du financement de la fiction
106
. Les investissements des chaînes 
de télévision dans les projets cinématographiques agréés représentaient 
365,8 M€ en 2011 (318,9 M€ sous forme de préachats et 46,9 M€ sous 
forme d’apports en coproduction), couvrant en moyenne 32 % du devis 
des films d’initiative française
107
. 
Dispositions fiscales et garanties bancaires 
Le crédit d’impôt pour dépenses de production d’oeuvres 
cinématographiques, créé en 2004, permet à une société de production, 
sous conditions, de déduire de son imposition jusqu’à 20 % de ses 
dépenses de production, avec un plafond d’un million d’euros par film. 
En 2011, la dépense fiscale liée à ce crédit d’impôt s’élevait à 58 M€. Le 
crédit d’impôt pour dépenses de production d’oeuvres audiovisuelles, 
entré en vigueur en 2005 selon un principe similaire, représente une 
dépense fiscale de 49 M€ en 2011. Enfin, le crédit d’impôt international, 
instauré en 2009, concerne des oeuvres dont la production est engagée par 
une société étrangère dont au moins une partie de la fabrication a lieu en 
France. Les dépenses fiscales afférentes représentaient 8 M€ en 2011. 
105
En vertu de la jurisprudence 
UTECA
(CJCE, 5 mars 2007), il ne s’agit pas d’une 
aide d’État au sens de l’article 87 du TCE. 
106
La production audiovisuelle aidée en 2011
, CNC. 
107
La production cinématographique aidée en 2011
, CNC. 
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Les sociétés pour le financement de l’industrie cinématographique 
et audiovisuelle (SOFICA)
108
constituent une forme de soutien fiscal à la 
production, complémentaire aux crédits d’impôt, qui associe des 
souscripteurs, bénéficiaires de l’avantage fiscal, et un producteur, 
bénéficiaire de l’investissement. La réduction d’impôt peut s’élever 
jusqu’à 36 % des souscriptions en numéraire (dans la limite de 18 000 € 
par foyer fiscal). En 2011, cette réduction représente une dépense fiscale 
de 28 M€, pour un investissement global de 36 M€ dans les films agréés. 
Enfin, les sociétés de production peuvent bénéficier d’une garantie 
bancaire via l’IFCIC, établissement de crédit agréé détenu à 49 % par 
l’État, le groupe Oséo et la Caisse des dépôts et consignations. 
L’établissement facilite l’accès des industries culturelles au financement 
bancaire par une participation en risque aux prêts accordés par des 
banques. En 2011, l’IFCIC a ainsi délivré à ce titre un montant total de 
garanties de 228 M€ pour des sociétés de cinéma et d’audiovisuel, 
auxquels s’ajoutent 6 M€ pour les autres secteurs d’activité relevant du 
CNC (exploitation cinématographique, industries techniques, jeu vidéo). 
Les collectivités territoriales
La participation des collectivités territoriales au financement de 
l’aide aux secteurs cinématographique et audiovisuel a fortement 
augmenté au cours de la période récente. Le CNC accompagne cet effort 
dans le cadre d’une politique conventionnelle mise en oeuvre au cas par 
cas avec les collectivités concernées. Les montants engagés en 2011, tous 
partenaires confondus (collectivités, CNC et DRAC), ont atteint 
108,96 M€, dont 82 M€ engagés par les collectivités territoriales (61 M€ 
en 2010). 
Les autres instruments de soutien 
A ces différentes aides publiques s’ajoutent d’autres types de 
soutien indirects, moins aisément chiffrables : 
−
les obligations de diffusion d’oeuvres cinématographiques et 
audiovisuelles qui incombent aux chaînes de télévision en vertu 
du décret de 1990 susmentionné ; 
−
le respect de la chronologie des médias, définissant l’ordre et 
les délais dans lesquels les diverses exploitations d’une oeuvre 
(salle, télévision, vidéo…) peuvent intervenir, en application 
108
Sociétés anonymes de droit français, elles ont pour activité exclusive le 
financement en capital d’oeuvres cinématographiques ou audiovisuelles agréées par le 
président du CNC. 
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des articles L. 231-1 à L. 234-2 du code du cinéma et de 
l’image animée ; 
−
les divers dispositifs fiscaux dont peuvent bénéficier les 
entreprises ayant leur principale activité dans le secteur 
cinématographique ou audiovisuel (TVA à taux réduit, 
amortissements dérogatoires, exonération de cotisation foncière 
des entreprises) ; 
−
la part des allocations versées, en application des annexes 8 et 
10 de la convention de l'assurance chômage, aux intermittents 
du spectacle travaillant dans le secteur audiovisuel ou 
cinématographique. En 2010, ces derniers représentaient 
environ 32 % des allocataires, soit près de 27 000 employés 
(huit des dix principaux employeurs d’intermittents relèvent de 
ces secteurs : ils ont eu recours en 2010 à plus de 16 000 
salariés du spectacle). En 2010, le déficit total de ce régime 
s’élevait à 1,032 Md€, dont 330,2 M€ pour le seul secteur 
cinématographique et audiovisuel. 
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Annexe 3 – La part « distributeurs » de la taxe sur les 
services de télévision, une imposition dont les 
déterminants et l’affectation ne sont pas corrélés 
Le 
financement 
du 
compte 
de 
soutien 
aux 
industries 
cinématographiques et audiovisuelles repose sur un mécanisme de 
prélèvement d’une partie des revenus de la diffusion des programmes et 
de réutilisation des sommes prélevées pour financer la production de 
nouvelles oeuvres originales françaises et européennes, qui viendront à 
leur tour alimenter les circuits de diffusion. La justification de l’extension 
aux distributeurs de services de télévision par câble et sur Internet de ce 
modèle de financement, à l’origine de la TSA, de la taxe sur les 
vidéogrammes et de la TST « éditeurs », 
repose sur l’idée que ces 
opérateurs tirent profit de la commercialisation de services de télévision 
sans pour autant participer par ailleurs au financement des contenus 
cinématographiques et audiovisuels à l’instar des acteurs « historiques » 
de la diffusion de ces contenus. 
La notion de distributeur de services de télévision désigne « 
toute 
personne qui établit avec des éditeurs de services des relations 
contractuelles 
en 
vue 
de 
constituer 
une 
offre 
de 
services 
de 
communication audiovisuelle mise à disposition auprès du public par un 
réseau de communications électroniques. 
»
109
Elle recouvre donc, en 
premier lieu, les chaînes de télévision qui s’auto-distribuent (Canal +, 
Canalsatellite) ainsi que les entreprises distribuant la télévision par câble 
(principalement Numéricable). 
Aux termes de la loi du 5 mars 2007 sur la télévision du futur, « 
est 
également regardé comme distributeur de services de télévision toute 
personne proposant un accès à des services de communication au public 
en ligne ou à des services de téléphonie, dès lors que la souscription à ces 
services permet de recevoir, au titre de cet accès, des services de 
télévision.
» Cette disposition inclut donc mécaniquement dans le champ 
de la taxe instituée par la loi de finances pour 2008 les fournisseurs 
d’accès à Internet (FAI) et les opérateurs de téléphonie mobile, puisqu’à 
cette date, l’état des technologies leur permet effectivement d’inclure ce 
service dans leur offre. 
109
Article 2-1 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de 
communication ; le même article précise que doit être « 
également regardée comme 
distributeur de services toute personne qui constitue une telle offre en établissant des 
relations contractuelles avec d'autres distributeurs
». 
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I.
Il n’est pas contestable que la distribution de services 
de télévisions occupe une place de plus en plus 
importante dans l’usage d’Internet et de la téléphonie 
mobile. 
Rendue possible par la diffusion rapide du progrès technologique, 
la consommation de services de télévision sur Internet et, dans une 
moindre mesure, par la téléphonie mobile est un phénomène en 
expansion. 
Les 
études 
disponibles 
témoignent 
d’une 
croissance 
très 
dynamique des abonnements permettant de recevoir des services de 
télévision, par Internet et par la téléphonie mobile. D’après l’autorité de 
régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP)
110
, 
le nombre d’abonnements à un service de télévision souscrits en France 
dans le cadre d’un forfait couplé avec Internet est passé de 4,5 millions au 
31 décembre 2007 à 12,3 millions au 31 décembre 2011. A cette date, 
58,4 % des accès à haut débit sont désormais couplés avec un service de 
diffusion de télévision souscrit par le client auprès de son fournisseur 
d’accès à Internet. Toujours d’après l’ARCEP, les utilisateurs sont de 
plus en plus nombreux à utiliser un service de téléphonie mobile 
(comprenant l’accès à la télévision) sur le réseau de troisième génération 
(3G) : 27,8 millions de clients, correspondant à 40 % du parc de 
téléphones mobiles, sont ainsi enregistrés sur le réseau 3G au 
31 décembre 2011. 
De son côté, l’enquête annuelle du centre de recherche pour l’étude 
et l’observation des conditions de vie (CREDOC) sur la diffusion des 
technologies de l’information et de la communication dans la société 
française
111
confirme la part croissante d’Internet dans les moyens 
d’accès aux services de télévision. L’accès Internet à haut débit 
représenterait, en 2011, 37 % des accès aux services de télévision, en 
deuxième position derrière la télévision numérique terrestre (61 %) et 
devant le satellite et le câble. A titre de comparaison, l’accès Internet ne 
représentait que 10 % des accès aux services de télévision en 2007. 
L’étude fait cependant état de résultats plus mitigés s’agissant de l’accès 
aux services de télévision par la téléphonie mobile : « 
regarder la 
télévision sur son téléphone mobile reste extrêmement peu développé 
[en 
2011]
: moins d’un possesseur de téléphone mobile sur dix le fait (8 % 
exactement). 
» Le développement de la licence de quatrième génération 
(4G), augmentant les capacités de circulation des données sur le réseau 
110
ARCEP, 
Observatoire trimestriel des marchés de communications électroniques 
en France
, 4
e
trimestre 2011, résultats définitifs. 
111
Enquête réalisée sur la base d’un échantillon représentatif de 2 241 personnes. 
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mobile, pourrait néanmoins se traduire par une augmentation rapide de la 
consommation de services de télévision sur téléphones cellulaires. 
Par ailleurs, selon une étude réalisée par l’Institut de l’audiovisuel 
et des télécommunications en Europe (IDATE) en mars 2012, la 
consommation de vidéo (légale et illégale) représenterait en 2010 89 % 
du trafic des réseaux d’accès à haut débit et à très haut débit fixes, chiffre 
qui s’établit à 83 % si l’on retire les trafics illégaux. Cette part très 
importante de la vidéo dans le trafic total s’expliquerait en grande partie 
par la consommation de la télévision sur ADSL qui représente 90 % du 
trafic audiovisuel. En outre, les services audiovisuels mobiliseraient 
également en 2010 13,6 % du trafic sur les réseaux mobile. Il convient 
cependant de souligner que ces données procèdent d’une mesure de la 
consommation de bande passante (en giga-octets) et qu’une telle mesure 
conduit mécaniquement à minorer les autres usages de l’Internet (accès à 
des sites, échange de mail, téléchargement de musique…) ou de la 
téléphonie mobile (communication vocale, échange de SMS) qui eux sont 
très peu consommateurs de bande passante. 
En outre, les usages d’Internet liés à la consommation d’oeuvres 
audiovisuelles ne connaissent pas une croissance plus dynamique que 
l’ensemble des usages d’Internet, comme le confirment chaque année les 
enquêtes du CREDOC
112
. 
II.
La difficulté à étalonner le poids économique de la 
distribution des services de télévisions sur les 
différents supports rend de moins en moins pertinent 
le lien qui fait dériver la TST « distributeurs » des 
contenus aidés par le CNC 
Outre le fait qu’elle n’est que l’un des prismes de la mesure de 
l’usage de l’Internet et de la téléphonie mobile, la consommation de 
bande passante ne semble pas être un élément déterminant des coûts 
112
A titre d’exemple, l’étude 2011 du CREDOC indique que la proportion d’individus 
ayant regardé la télévision par Internet sur leur ordinateur au cours des 12 derniers 
mois est passée de 15 % en 2010 à 18 % en 2011 ; la proportion d’individus regardant 
des films ou des séries en direct est passée de 20 % en 2010 à 24 % en 2011 et la 
proportion d’individus téléchargeant des films sur Internet de 14 % à 15 %. Ces 
augmentations, incontestables, doivent être comparées avec les évolutions des autres 
pratiques sur Internet, également répertoriées par l’enquête : écoute de la musique en 
direct (de 30 % en 2010 à 35 % en 2011), achat ou vente de produits ou services sur 
Internet (de 44 % en 2010 à 48 % en 2011), formation (de 9 % en 2010 à 13 % en 
2011). 
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supportés par les opérateurs comme en témoigne la politique mise en 
oeuvre par l’opérateur Free. Car si l’on s’inscrit dans la logique qui est la 
sienne, logique certes guidée par un souci d’optimisation fiscale, le coût 
marginal de la consommation de service de télévision semble très faible 
au regard de ce que représente le seul coût induit par la fourniture du 
service d’accès au réseau. 
Le CNC n’en prétend pas moins que « 
l’abattement opéré sur le 
chiffre d’affaires taxable (55 % d’abattement en 2011, 66 % depuis la 
LFI 2012) (…) permet (…) de tenir compte de la nature des offres qui 
incluent d’autres services que la réception des services de télévision.
» 
L’établissement en déduit que « 
la taxe reste clairement liée à la diffusion 
de contenus audiovisuels, le service commercialisé par les opérateurs 
concernés offrant bien un accès direct à ces contenus.
» Sur ce point, il 
convient de rappeler que la détermination de l’assiette sur laquelle a été 
établie la TVA à taux réduit sur les services de télévision (50 % des 
abonnements « triple pay ») tire son origine de l’évaluation du coût des 
composants spécifiques inclus dans les terminaux (les « boîtes ») pour 
permettre la réception de ces services de télévision. 
En réalité, l’abattement apporté à la TST « distributeurs » doit 
davantage être perçu comme une mesure purement technique, destinée à 
garantir la pérennisation du produit de la taxe, plutôt que comme une 
estimation fiable de la part des abonnements multiservices réputée 
correspondre aux services de télévision. Au cours du débat parlementaire 
conduisant à l’adoption de la loi de finances initiales pour 2012, la 
ministre chargée du budget a ainsi précisé que « 
l’abattement [était] porté 
de 55 % à 66 %, au vu des données les plus récentes transmises par les 
opérateurs de communications électroniques fournisseurs d’accès à 
Internet. Il permettra ainsi de garantir une charge fiscale pour le secteur 
équivalente à celle supportée en 2010. 
» 
Par ailleurs, pour ce qui est des FAI et des services de téléphonie 
mobile, l’instauration de la TST « distributeurs » participe, par rapport à 
la logique de taxation dans laquelle le CNC s’est inscrite originellement, 
d’un mécanisme de double dérivation qui a pour effet de distendre le lien 
de cette taxe avec l’objet du CNC. 
A travers la taxation des salles de cinéma, le CNC opère un 
prélèvement sur l’activité de diffusion de films qui constitue la raison 
d’être des exploitants. Avec la TST « éditeurs », le prélèvement a été 
justifié par le fait que la diffusion de films constituait à l’époque l’un des 
produits « phares » des chaînes de télévision, qui concurrençait de 
surcroît l’exploitation en salles. En outre, le CNC ayant par la suite 
étendu le champ de ses aides aux productions audiovisuelles, l’on peut 
considérer que l’activité générique de ces opérateurs coïncide, dans son 
principe, avec le domaine d’intervention du Centre. Et le même type de 
raisonnement peut être tenu pour les chaînes de télévision qui 
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s’auto-distribuent puisque leur activité peut être assimilée à celle de 
chaînes historiques. 
En revanche, avec la TST « distributeurs » appliquées au FAI et 
aux opérateurs de téléphonie mobile, une étape est franchie sur la voie 
d’une décorrélation entre les contenus dont ceux-ci assurent la diffusion 
et les domaines d’intervention du CNC. Car de fait, le média qu’est 
Internet et le moyen de communication qu’est la téléphonie mobile ont 
une vocation qui tend à l’universel, et ceci d’autant plus que l’évolution 
des 
technologies 
permet 
de 
donner 
corps 
au 
phénomène 
de 
« convergence » qui avait été pressenti à l’orée du XXI
e
siècle. 
Autrement dit, même si elle représente une part importante du 
trafic en termes de bande passante, la consommation de services de 
télévision constitue un usage parmi d’autres de ces moyens de 
communication électronique. Sans compter que d’autres produits 
culturels y sont d’ailleurs consommés massivement sans pour autant faire 
l’objet d’une taxation, le cas de la musique étant à cet égard 
emblématique. 
En outre, hormis la taxe qu’ils versent, les opérateurs de 
communications électroniques ne participent pas, sauf exception, au 
financement direct ou indirect des contenus qu’ils diffusent, à la 
différence des autres contribuables aux taxes affectées au CNC (les 
exploitants de salles qui louent des films, les éditeurs de services de 
télévision qui achètent des droits de diffusion et coproduisent des oeuvres 
et les sociétés de vente ou de location de vidéo qui concourent à 
l’amortissement des droits acquis par les éditeurs). 
Au bout du compte, le principe consistant à financer la création par 
la distribution semble avoir trouvé, avec cette part spécifique de la TST 
« distributeurs », une application dont on peut se demander si elle est 
proportionnée, quant à ses effets en termes de revenu, à l’ampleur des 
usages sur laquelle elle repose. 
En effet, s’il n’apparaît pas complètement illégitime que les FAI et 
les opérateurs de téléphonie mobile participent au financement des 
contenus qu’ils diffusent, il n’en reste pas moins qu’une double 
interrogation peut être formulée au sujet des modalités qui ont été 
retenues à cet effet : 
- d’une part, dans la mesure où les productions cinématographiques 
ou audiovisuelles ne sont pas les seuls contenus ayant, à un moment où à 
un autre de la réalisation, bénéficié d’un soutien financier public, il paraît 
difficile de trouver une justification irréfragable à l’affectation exclusive 
au CNC du produit de la taxation correspondante ; 
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- d’autre part, l’importance que, compte tenu de son montant, le 
produit de la taxe prend désormais dans le financement du CNC, voire 
dans l’ensemble des financements publics au cinéma et à l’audiovisuel, 
n’est pas à ce jour fondée sur des évaluations convaincantes de la place 
qu’occupent les FAI et les opérateurs de téléphonie mobile dans la chaîne 
de valeur ajoutée de cette filière d’activité. 
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Annexe 4 - Les dispositifs de soutien cofinancés 
Cinq dispositifs sont aujourd’hui à ce jour cofinancés par le CNC 
et différents ministères. Seuls trois d’entre eux font encore l’objet de 
nouveaux cofinancements. Ils représentent au total 7,7 M€ en 2011 : 
−
le FAJV (Fonds d’Aide au jeu vidéo), anciennement FAEM 
(Fonds d'aide à l'édition multimédia), représente 4,8 M€ en 
2011. Il est cofinancé par le ministère de l’économie, des 
finances et de l’industrie et soutient la R&D, l'innovation et la 
création dans le secteur du jeu vidéo (aide à la pré-production 
de jeux vidéo, aide à la maquette, aide destinée aux opérations 
promotionnelles collectives). 
−
le 
DICRéAM 
(Dispositif 
pour 
la 
Création 
Artistique 
Multimédia), 986 000 €, cofinancé par le ministère de la culture 
et de la communication, le CNC et le Centre National du Livre. 
Il soutient le développement, la production et la diffusion 
d'oeuvres novatrices ou expérimentales dans le domaine de la 
création artistique multimédia et numérique, via une aide à la 
maquette, une aide à la production et une aide aux 
manifestations 
consacrées 
à 
la 
création 
multimédia 
et 
numérique ; 
−
le RIAM (Recherche et Innovation en Audiovisuel et 
Multimédia), 262 000 €, géré par OSEO Innovation, sur la base 
d’un cofinancement du ministère de l’économie, des finances et 
de l'industrie auquel il a été mis fin en 2007. Ce dispositif 
soutient, par des subventions, les projets innovants des 
entreprises dans les domaines de la production, du traitement, 
de la distribution et de la publication d'images et de sons ; 
−
le Fonds Sud, 1,6 M€, cofinancé par le ministère des Affaires 
étrangères et européennes, qui s’adresse aux réalisateurs 
originaires d’Afrique, d’Amérique Latine, du Proche et Moyen-
Orient, d’une partie de l’Asie et de certains pays de l’Est. La 
subvention versée sert non seulement à financer les coûts de 
production dans les pays éligibles, mais également à soutenir le 
coût des travaux de production et postproduction effectués en 
France ; 
−
le Fonds pour les cinématographies étrangères peu diffusées, 
1 250 €, également cofinancé, jusqu’en 2009, par le ministère 
des Affaires étrangères et européennes, qui soutient les 
distributeurs français dans les frais d’acquisition des droits de 
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diffusion et les frais d’édition pour les films retenus par le 
Fonds Sud ; 
Par le décret n° 2012-543 du 23 avril 2012 a été créé un fonds 
d’aide aux cinémas du monde, « 
transposition aux cinéastes du monde de 
l’avance sur recettes
», fusionnant le Fonds Sud et l’aide aux films en 
langue étrangères (AFLE). Ce nouveau fonds, mis en place avec le 
ministère des affaires étrangères mais majoritairement financé par le 
CNC, pourrait être doté de six millions d’euros, soit près du double du 
budget combiné du Fonds Sud et de l’AFLE (3,3 M€ en 2010). Il a pour 
but 
de 
favoriser 
les 
coproductions 
avec 
les 
pays 
dont 
les 
cinématographiques sont les plus susceptibles de contribuer à la 
promotion de la diversité culturelle. 
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Annexe 5 : Détail des aides accordées par le CNC à des 
associations en 2011 (en euros) 
Objet de l'aide / destinataire de la subvention 
Montant versé en 2011 
Unifrance international 
6 885 000 € 
Commission supérieure et technique de l'image et du son 
1 300 000 € 
Agence du développement régional du cinéma 
4 556 000 € 
Association du Festival international du Film de Cannes 
3 168 273 € 
Société des Réalisateurs de Films / Quinzaine des réalisateurs 
470 000 € 
Syndicat français de la critique de film 
210 000 € 
Ecole nationale supérieure de l’image et du son - ENSMIS 
855 000 € 
Aides à la création cinéma / soutien aux auteurs 
894 000 € 
dont Groupe de recherches et d’essais cinématographiques 
(GREC) 
587 000 € 
Aides à la création audiovisuelle 
247 300 € 
Promotion des nouveaux médias 
184 130 € 
Promotion des industries techniques 
158 509 € 
Associations de promotion du cinéma 
4 633 445 € 
dont Association française des cinémas d’art et d’essai (AFCAE) 
455 925 € 
dont Agence du court métrage 
1 745 610 € 
dont Société des Réalisateurs de Films 
29 000 € 
Associations de promotion de l'audiovisuel 
3 454 750 € 
dont TV France International (TVFI) 
1 700 000 € 
dont Festival international des programmes audiovisuels (FIPA) 
442 500 € 
Associations de promotion du cinéma et de l'audiovisuel à 
l'international 
971 860 € 
Aide à divers organismes et secours aux artistes 
1 264 511 € 
dont Société des Réalisateurs de Films 
210 000 € 
Aide à la production cinématographique en région 
7 917 349 € 
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Aide à la production audiovisuelle en région 
6 813 857 € 
dont Commission Nationale du Film France 
822 900 € 
Initiatives européennes communes / Média et Europacinéma 
487 040 € 
Eurimages 
4 671 255 € 
Education à l'image / Actions de sensibilisation en milieu scolaire 
832 320 € 
Diffusion du patrimoine cinématographique en région 
155 000 € 
dont Cinémathèque de Toulouse 
155 000 € 
TOTAL 
50 129 600 € 
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Annexe 6 – La prise en compte des engagements 
pluriannuels du CNC sous forme de provisions 
De grande ampleur, la réforme budgétaire et comptable mise en 
oeuvre par le CNC entre 2005 et 2007 a permis d’améliorer le cadre de 
gestion budgétaire et de fiabiliser les états financiers de l’établissement. 
La réforme a permis d’accomplir des progrès sensibles dans de nombreux 
domaines : 
−
la mise en place d’un budget unique et l’abandon de la 
procédure des ressources affectées ; 
−
l’abandon des reports dits « prudentiels » et la gestion plus 
transparente des reports des crédits ; 
−
la prise en compte au bilan de la dette contractée au titre des 
activités de soutien et la constitution de provisions ; 
−
la comptabilisation du remboursement des avances en droits 
constatés et la prise en compte des restes à recouvrer au bilan ; 
−
la fin de l’accumulation au bilan des droits d’exploitation des 
administrations civiles et de leurs établissements publics ; 
−
l’amélioration du suivi des immobilisations et l’existence d’un 
état de l’actif. 
Cette réforme a notamment permis de perfectionner la maîtrise des 
engagements financiers du CNC à l’égard des professionnels, dans le 
cadre d’un dispositif de provisionnement. 
Au titre des dispositifs de soutien dit « automatique », reposant sur 
le principe du droit de tirage, le CNC contracte en effet auprès des 
professionnels 
des 
secteurs 
cinématographique 
et 
audiovisuel 
(producteurs, distributeurs, exploitants de salles, éditeurs vidéo) un 
engagement financier futur dont le montant est déterminé en fonction de 
données connues 
ex ante 
(recettes d’exploitation, fréquentation…). Ces 
engagements réunissent les critères constitutifs d’une dette. Or, jusqu’en 
2006, l’ensemble des engagements contractés par le CNC au titre des 
dispositifs de soutien automatique, constituant ce que le CNC appelait la 
« dette flottante », ne figuraient pas au bilan de l’établissement mais 
étaient suivis de manière extracomptable. 
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I.
Avant la réforme, une gestion imprécise des 
engagements en ressources affectées, impliquant 
des reports de crédits « prudentiels » 
Avant 2005, le CNC procédait en effet aux reports de l’ensemble 
des crédits non consommés correspondant aux dispositifs de soutien. 
Contraires au principe d’universalité budgétaire car ne figurant pas, pour 
la majorité d’entre eux, dans les documents budgétaires
113
, ces reports 
« prudentiels » résultaient d’une gestion en ressources affectées sur 
laquelle était fondé le suivi budgétaire. L’établissement justifiait les 
reports par l’existence d’une « dette flottante », correspondant aux droits 
non mobilisés des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel au soutien 
automatique. Dans son précédent rapport, la Cour des comptes avait 
constaté que l’importance du volume des reports conduisait à une forte 
sous-consommation des crédits, et avait préconisé leur abandon et le 
recours à la constitution de provisions. 
Dans le cadre de sa réforme budgétaire et comptable, le CNC a 
abandonné la gestion des dépenses de soutien en ressources affectées, 
mettant ainsi fin aux reports prudentiels et donnant lieu à la constitution 
de provisions au titre des soutiens générés. 
II.
Après la réforme, la prise en compte au bilan de 
la dette contractée au titre des activités de soutien, 
impliquant la constitution de provisions 
Le CNC a choisi de comptabiliser au bilan, sous la forme de 
provisions, la totalité des sommes mobilisables au titre du soutien 
automatique. L’établissement a procédé, pour chacun des cinq dispositifs 
de soutien automatique, à un inventaire, au 1
er 
janvier 2007, du soutien 
généré, non mobilisé et non périmé au 31 décembre 2006 et a constitué 
des provisions pour charges à hauteur de la dette ainsi constatée, d’un 
montant de 316 M€. Depuis 2007, le CNC ajuste chaque année ce stock 
de provisions sur la base de l’évolution des droits générés, non mobilisés 
(non versés) et non échus : les droits générés donnent lieu à la 
constatation de nouvelles provisions, tandis que les droits échus ou 
mobilisés se traduisent par la constatation de reprises sur provisions. 
113
Article 21 du décret du 10 décembre 1953 : « 
l’ordonnateur ne peut accroître par 
aucune ressource particulière le montant des crédits inscrits au budget
». 
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Les provisions pour charges de soutien automatique, qui 
s’élevaient à 316 M€ au 1
er 
janvier 2007, ont atteint 371 M€ au 
31 décembre 2011. 
Evolution des provisions pour charges de soutien 
automatique depuis 2007, en milliers d’euros 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
Provisions pour charges de 
soutien automatique production 
cinéma 
115 894 
118 538 
121 948 
118 527 
125 806 
Provisions pour charges de 
soutien automatique distribution 
19 616 
31 763 
28 635 
33 159 
35 868 
Provisions pour charges de 
soutien automatique 
exploitation 
67 372 
68 307 
71 727 
72 892 
70 008 
Provisions pour charges de 
soutien automatique vidéo 
9 967 
9 118 
8 820 
8 942 
7 546 
Provisions pour charges de 
soutien automatique audiovisuel 
103 421 
111 018 
109 524 
111 236 
131 441 
Total 
316 272 
338 743 
340 654 
344 755 
370 669 
Source : Cour des comptes, d’après les comptes financiers du CNC.
D’autres dispositifs de soutien ont également donné lieu, à partir 
du 1
er
janvier 2006, à l’enregistrement de provisions. Il en est ainsi des 
aides sélectives versées sous forme de subventions, le paiement 
intervenant parfois très en aval de la décision d’attribution en raison des 
délais nécessaires à la réalisation du projet aidé. Les restes à payer sur ces 
dispositifs font donc l’objet de provisions pour charges, dont le montant 
s’élevait à 137,7 M€ au 31 décembre 2011. 
Au total, les provisions constituées par le CNC au titre des 
engagements consentis auprès de tiers dans le cadre de sa mission de 
soutien s’élèvent, au 31 décembre 2011, à 508,4 M€. 
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Annexe 7 – Soldes intermédiaires de gestion du CNC 
entre 2006 et 2011 (en milliers d’euros) 
2006 
2007 
2008 
2009 
2010 
2011 
Ventes de marchandises 
0 
0 
0 
0 
−
0 
0 
Coût des marchandises vendues 
0 
0 
0 
0 
0 
0 
Marge commerciale 
0 
0 
0 
0 
0 
0 
Production 
vendue 
+ 
production 
stockée + production immobilisée 
276 
444 
314 
199 
251 
183 
Déstockage de production 
0 
0 
0 
0 
0 
0 
Production de l'exercice 
276 
444 
314 
199 
251 
183 
Marge commerciale + production de 
l'exercice 
276 
444 
314 
199 
251 
183 
Consommations externes 
15 253 
15 676 
15 355 
14 864 
13 656 
14 975 
Valeur ajoutée 
-14 977 
-15 232 
-15 041 
-14 665 
-13 405 
-14 792 
Subventions d'exploitation 
41 074 
37 232 
31 417 
27 081 
20 674 
14 828 
Impôts et taxes 
2 063 
2 214 
2 387 
2 515 
3 682 
3 527 
Charges de personnel 
21 653 
22 797 
24 978 
25 558 
25 444 
26 007 
Excédent (ou insuffisance) brut(e) 
d'exploitation 
2 381 
-3 011 
-10 989 
-15 657 
-21 857 
-29 498 
Autres produits 
511 458 
528 026 
554 481 
635 812 
789 429 
841 079 
Reprises 
sur 
amortissements 
et 
provisions et transferts de charges 
0 
23 297 
14 731 
5 655 
3 871 
453 703 
Autres 
charges 
(hors 
créances 
irrécouvrables) 
500 450 
469 300 
503 381 
513 971 
521 799 
558 320 
Dotations 
aux 
amortissements 
et 
provisions et créances irrécouvrables 
113 170 
19 936 
28 492 
16 666 
20 125 
500 482 
Résultat d'exploitation 
-99 781 
59 076 
26 350 
95 173 
229 519 
206 481 
Produits financiers 
2 137 
3 751 
3 600 
4 098 
2 585 
7 012 
Charges financières 
0 
6 545 
13 072 
17 067 
21 624 
18 906 
Résultat financier 
2 137 
-2 794 
-9 472 
-12 970 
-19 040 
-11 894 
Résultat courant avant impôt 
-97 644 
56 281 
16 878 
82 203 
210 479 
194 587 
Produits exceptionnels 
1 057 
219 
877 
96 
419 
63 
Charges exceptionnelles 
17 893 
313 
3 611 
1 070 
10 574 
37 969 
Résultat exceptionnel 
-16 836 
-94 
-2 734 
-974 
-10 155 
-37 905 
Impôt sur les bénéfices 
0 
0 
0 
0 
426 
-409 
Participation des salariés aux résultats 
0 
0 
0 
0 
0 
0 
Résultat net comptable 
-114 480 
56 187 
14 144 
81 229 
199 898 
157 090 
Source : Cour des comptes d’après données CNC (comptes financiers). 
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