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Rapport
d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Corse
Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
COMMUNE DE PORTO-VECCHIO
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
DE LA CHAMBRE REGIONALE
DES COMPTES DE CORSE
Exercices 2005 et suivants
Dans le cadre de son programme de travail, la chambre régionale des comptes de Corse a
procédé au contrôle des comptes et à l’examen de la gestion de la commune de Porto-Vecchio.
Ce contrôle, qui s’exerce à compter de l’exercice 2005, a été ouvert par lettre du président
de la juridiction, en date du 18 avril 2011 adressée au maire de la commune, M. Georges Mela,
ordonnateur en fonction durant la période.
Comme le prévoit le Code des juridictions financières en ses articles L. 243-1 et R. 241-8,
l’entretien préalable à la formulation des observations a eu lieu avec l’ordonnateur le
26 septembre 2011.
La chambre, lors de sa séance du 9 novembre 2011, a arrêté ses observations provisoires.
Ces dernières ont été adressées le 7 décembre 2011 au maire, qui a répondu par courrier enregistré
au greffe de la juridiction le 14 février 2012.
Un extrait a en outre été adressé au président du Syndicat intercommunal pour le traitement
des déchets de l’extrême sud de la Corse (SITDESC) qui a répondu par courrier, enregistré au
greffe le 6 février 2012.
Après avoir examiné les réponses écrites et entendu, à sa demande, M. Georges Mela, la
chambre, lors de sa séance du 7 mars 2012, a arrêté ses observations définitives. Celles-ci sont
développées dans le présent rapport.
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Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
Elles ont été adressées le 29 mars 2012 à M. Georges Mela, maire de Porto-Vecchio, qui en
a accusé réception le 30 mars 2012. Sa réponse, parvenue à la chambre le 9 mai 2012, est jointe au
présent rapport.
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d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Corse
Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
SOMMAIRE
1
PRÉSENTATION DE LA COMMUNE
........................................................................................................................
6
1.1 P
OPULATION
ET
TERRITOIRE
.................................................................................................................................................
6
1.2 L
A
GESTION
DES
COMPÉTENCES
.............................................................................................................................................
7
2
LA QUALITÉ DE L’INFORMATION FINANCIÈRE ET BUDGÉTAIRE AU BUDGET PRINCIPAL EST PERFECTIBLE
................
8
2.1 L
A
COMPTABILITÉ
DE
L
ORDONNATEUR
NE
GARANTIT
PAS
L
EXHAUSTIVITÉ
DU
RÉSULTAT
DE
L
EXERCICE
..............................................................
8
2.1.1 La commune doit améliorer sa procédure de rattachement des charges et des produits à l’exercice
.............
8
2.1.2 Le résultat du calcul de la dotation aux amortissements est minoré
................................................................
8
2.1.3 Les charges à répartir sur plusieurs exercices n’ont pas fait pas l’objet d’une reprise au compte de résultat
.
9
2.1.4 Des écarts concernant le résultat de l’exercice apparaissent entre les documents financiers remis par le
comptable et ceux remis par l’ordonnateur
..............................................................................................................
9
2.2 L
E
BILAN
NE
PRÉSENTE
PAS
UNE
IMAGE
FIDÈLE
DU
PATRIMOINE
ET
DE
LA
SITUATION
FINANCIÈRE
DE
LA
COMMUNE
..............................................
10
2.2.1 L’absence de virement au compte de résultat des subventions transférables affecte le résultat et le bilan de
l’exercice
...................................................................................................................................................................
10
2.2.2 Le traitement des comptes d’immobilisations en cours n’est pas satisfaisant
...............................................
10
2.2.3 Le poids des retenues de garantie au bilan ne cesse de croître
......................................................................
11
2.3 L
A
PRÉSENTATION
DES
ANNEXES
AUX
COMPTES
ADMINISTRATIFS
NE
GARANTIT
PAS
LA
QUALITÉ
DE
L
INFORMATION
REQUISE
PAR
LES
TEXTES
EN
VIGUEUR
....
11
2.3.1 L’état de l’actif n’est pas établi
........................................................................................................................
12
2.3.2 L’état de la dette comporte des imprécisions
.................................................................................................
12
2.3.3 L’état spécial de la répartition de la TEOM
est incomplet
...............................................................................
13
2.3.4 La commune ne met pas réellement en œuvre la comptabilité analytique
....................................................
14
2.4 L’
ABSENCE
DE
PROGRAMMATION
FINANCIÈRE
PLURIANNUELLE
DES
INVESTISSEMENTS
AFFECTE
LA
QUALITÉ
DES
PRÉVISIONS
BUDGÉTAIRES
......................
14
2.5 L
A
PRÉPARATION
DES
BUDGETS
:
LE
DÉBAT
D
ORIENTATION
BUDGÉTAIRE
(DOB)
...................................................................................
15
3
LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA COMMUNE
.....................................................................................................
16
3.1 L
A
SITUATION
FINANCIÈRE
CONSOLIDÉE
DE
LA
COMMUNE
EN
2011
..................................................................................................
16
3.1.1 Une situation préoccupante constatée par la chambre en 2003
....................................................................
16
3.1.2 Des finances restaurées depuis le précédent contrôle
....................................................................................
16
3.2 L
ES
DÉPENSES
DE
FONCTIONNEMENT
DU
BUDGET
PRINCIPAL
AUGMENTENT
PLUS
RAPIDEMENT
QUE
LES
RECETTES
.................................................
17
3.2.1 Un niveau élevé de charges incompressibles
..................................................................................................
18
3.2.2 Le coût de certains services augmente de façon significative sur les trois derniers exercices
........................
20
3.2.3 Les recettes fiscales assurent la progression des ressources de fonctionnement de la commune
.................
27
3.3 D
ES
RATIOS
STRUCTURELS
DE
GESTION
EN
ÉVOLUTION
DEPUIS
2009
................................................................................................
29
3.3.1 La formation de l’autofinancement
.................................................................................................................
29
3.3.2 La situation de l’excédent global de clôture (fonds de roulement) et de la trésorerie en 2010
......................
30
3.3.3 Structure et évolution de la dette
....................................................................................................................
31
4
LA GESTION DE LA COMMANDE PUBLIQUE PEUT S’AMÉLIORER
...........................................................................
31
4.1 U
NE
ABSENCE
DE
FORMALISATION
DE
LA
COMMANDE
PUBLIQUE
......................................................................................................
32
4.2 U
N
CONTRÔLE
INTERNE
À
RENFORCER
...................................................................................................................................
33
4.3 D
ES
MARCHÉS
DE
TRANSPORTS
SCOLAIRES
À
GÉOMÉTRIE
VARIABLE
ET
QUI
CONSTITUENT
UNE
CHARGE
IMPORTANTE
.............................................
36
4.4 L
E
CENTRE
DE
SECOURS
,
UNE
OPÉRATION
DÉCIDÉE
EN
1995
ET
FINANCÉE
EN
2011
.............................................................................
37
5
LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
..........................................................................................................
38
5.1 E
FFECTIF
ET
ORGANISATION
DES
SERVICES
...............................................................................................................................
39
5.2 L
E
SERVICE
DES
RESSOURCES
HUMAINES
EST
BIEN
ORGANISÉ
...........................................................................................................
39
5.3 L
ES
POLITIQUES
SECTORIELLES
DES
RESSOURCES
HUMAINES
.............................................................................................................
40
5.3.1 Le recrutement et la mobilité interne
..............................................................................................................
40
5.3.2 La gestion des compétences et des carrières
..................................................................................................
41
5.4 L
E
TEMPS
DE
TRAVAIL
ET
L
ABSENTÉISME
................................................................................................................................
42
5.4.1 Les obligations relatives au temps de travail sont respectées …
.....................................................................
42
5.4.2 …mais l’ampleur de l’absentéisme affecte fortement la durée effective du travail
.......................................
42
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Réponse de M. Georges Mela, ordonnateur
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Commune de Porto-Vecchio
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Résumé des observations
Depuis le précédent contrôle de la chambre, la situation financière de la commune, qui
justifiait alors de fréquentes saisines budgétaires en raison de déficits récurrents, s’est très
nettement améliorée. Sur l’ensemble de la période, la capacité d’autofinancement de la collectivité
est restée positive et le stock de dette a diminué. Ainsi, le coefficient de désendettement, qui mesure
en années la capacité de la commune à financer sa dette par l’épargne dégagée de ses opérations
de fonctionnement, est faible : égal à 3,66 en 2010, il reste très en deçà des seuils d’alerte.
Cependant, s’agissant de la situation financière de la commune, la chambre attire l’attention
de l’ordonnateur sur :
-
la rigidité importante des charges, due à des dépenses de personnel élevées,
conséquence d’un effectif supérieur à celui des communes comparables et d’un
régime indemnitaire favorable,
-
l’évolution plus rapide des dépenses de fonctionnement que des recettes qui résulte
de certaines opérations (externalisation de la restauration scolaire, contribution
évolutive au Syndicat intercommunal pour le traitement des déchets de l’extrême
sud de la Corse (SITDESC), organisation du critérium cycliste international),
-
l’absence de gestion pluriannuelle des investissements, qui prive la collectivité
d’une vision prospective sur sa situation financière et qui aboutit à un taux très
faible de réalisation de ses investissements, la totalité des opérations, pourtant
étalées sur plusieurs années, étant inscrite dans le budget annuel,
-
la faiblesse du fonds de roulement et de la trésorerie, celle-ci étant maintenue
grâce aux retards de paiement à l’égard des fournisseurs qui atteignent en
moyenne 50 jours, générant des intérêts moratoires importants,
-
la fiabilité insuffisante des comptes qui fausse les résultats ainsi que le bilan
(absence de rattachement des charges à l’exercice, défaut de dotations aux
amortissements, absence d’amortissement des subventions versées, absence
d’étalement des charges sur plusieurs exercices…).
L’examen de la commande publique a révélé plusieurs anomalies : les délais de consultation
trop courts ne permettent pas une ouverture suffisante à la concurrence, les procédures adaptées
pourraient dans certains cas être formalisées, l’analyse des besoins pourrait être renforcée… La
chambre ne peut qu’encourager la commune, à la fois pour des raisons d’économie et pour une
meilleure sécurité juridique, à la rédaction d’un guide interne d’achats.
La gestion du personnel est bien assurée par le service de la collectivité qui en a la charge.
Toutefois, l’absentéisme des agents communaux atteint un niveau inquiétant. En 2009,
l’absentéisme compressible (pour seulement les maladies ordinaires et les accidents de service)
s’établit à 25,5 jours d’absence par agent contre 13,5 en moyenne nationale, en dépit des actions
conduites par la municipalité.
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1
P
RÉSENTATION
DE
LA
COMMUNE
1.1
Population et territoire
1
Porto-Vecchio est la troisième ville de l’île par sa population qui compte 11 388 habitants au
1
er
janvier 2011. La population a doublé en quarante ans
2
et le nombre d’habitants continue à
progresser. Par la superficie (16 865 ha), Porto-Vecchio est la deuxième ville du département de
Corse-du-Sud après Sartène.
La commune compte 32 hameaux qui, pour certains d’entre eux, abritent une mairie annexe
et une école primaire avec service de restauration.
Un peu plus de 3 000 enfants sont scolarisés à Porto-Vecchio dont 1 500 au sein des huit
écoles maternelles et primaires de la commune. 400 d’entre eux bénéficient des services de
restauration scolaire présents sur cinq sites.
Le pays touristique de Porto-Vecchio est l’une des premières destinations de l’île
3
. L’intense
fréquentation touristique conduit à estimer la population à près de 80 000 résidents en haute saison.
La part des résidences secondaires représente plus de la moitié du nombre total de logements en
2008. A ce titre, la commune fait l’objet d’un surclassement dans la strate des villes de 20 000 à
40 000 habitants.
La variation importante du nombre de résidents n’est pas sans conséquence sur les
infrastructures de la commune et sur la programmation de ses investissements. Ainsi, les
infrastructures d’assainissement sont dimensionnées pour 30 000 Equivalent habitant
4
.
A fin 2010, le taux de chômage pour la zone d’emploi de Porto-Vecchio
5
se situe un point et
demi au-dessus du taux observé en Corse à la même période.
A ce jour, la commune n’est pas membre d’un établissement public de coopération
intercommunale (EPCI) à fiscalité propre. Conformément à la loi du 16 décembre 2010 portant
réforme des collectivités territoriales, le projet de schéma de coopération intercommunale dans le
département de Corse-du-Sud a été présenté à la commission départementale de la coopération
intercommunale (CDCI) par le préfet fin avril 2011. Il propose l’intégration de Porto-Vecchio à la
nouvelle communauté de communes du Grand Sud, qui engloberait sept communes
6
représentant
une population de 18 461 habitants.
1
Les principales données statistiques sont issues des Chiffres clés de l’INSEE, mise à jour au 30 juin 2011
2
5 148 habitants en 1968 ; 11 057 habitants en 2008,
3
Source : Enquête de fréquentation touristique en Corse en 2010, les pays touristiques dans l’ensemble de la saison,
Observatoire du tourisme, Agence du Tourisme de la Corse. Dans cette enquête, la fréquentation touristique totale est
répartie entre dix destinations, appelées pays touristiques
4
L’équivalent habitant (EH) est une unité de mesure permettant d'évaluer la capacité d'une station d'épuration. Cette
unité de mesure se base sur la quantité de pollution émise par personne et par jour.
5
Le taux de chômage le plus fort en Corse est celui de la zone d’emploi de Calvi-l’Ile Rousse avec un taux de 11,3 %
suivi de la zone d’emploi de Porto-Vecchio
6
Bonifacio, Figari, Lecci, Monacia d’Allène, Pianotolli-Caldarello, Porto-Vecchio, Sotta
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1.2
La gestion des compétences
La commune est membre de plusieurs regroupements auxquels elle a transféré tout ou partie
de ses compétences.
Porto-Vecchio est membre du Syndicat intercommunal pour le traitement des déchets de
l’extrême sud de la Corse (SITDESC)
7
pour la gestion et l’exploitation du traitement des ordures
ménagères (OM). La collecte est opérée par la commune en régie.
La commune est membre du syndicat mixte pour la construction et la gestion de la
cinémathèque régionale et du centre culturel. La CTC en est le second membre.
Propriétaire de l’abattoir, la commune est l’un des membres constitutifs du Syndicat mixte
de l’abattage en Corse (SMAC) créé par arrêté préfectoral en 2003. Dans le cadre d’une convention,
elle a transféré au syndicat sa compétence en matière d’aménagement, d’entretien et de gestion de la
structure.
La commune a été membre du Syndicat intercommunal d’électrification rurale de l’extrême
sud de la Corse (SIERESC) jusqu’en 2010. Elle est aujourd’hui membre du syndicat départemental
d’énergie de Corse-du-Sud. Elle est par ailleurs membre du syndicat du parc naturel régional de
Corse.
Fin 2008, le conseil municipal a décidé la création d’un office municipal de tourisme (OMT)
sous le statut juridique d’EPIC à compter du 1
er
janvier 2009. La délibération prévoit le transfert de
la taxe de séjour à compter du 1
er
janvier 2010.
Le budget de la commune de Porto-Vecchio est composé du budget principal et de trois
budgets annexes sous statut juridique de service public industriel et commercial (SPIC), auxquels
s’ajoute le budget de l’abattoir qui n’enregistre aucun mouvement comptable depuis 2004.
Les services publics de l’eau et de l’assainissement font l’objet d’un contrat d’affermage
avec la Société des Eaux de Corse (SDEC)
8
. L’exploitation est assurée sous la marque commerciale
Kyrnolia, marque déposée par la société Veolia Eau.
Le port de plaisance est géré en régie par la commune, seule une enclave du port, pour les
activités de grutage, fait l’objet d’une délégation de service public auprès de la CCI d’Ajaccio et de
la Corse-du-Sud.
En 2010, l’exécution du budget consolidé de la commune s’établit à 35 M€ de recettes
totales (fonctionnement et investissement).
7
Syndicat intercommunal pour le traitement des déchets de l’extrême sud de la Corse formé par les communes de
Bonifacio, Figari, Lecci, Pianottoli, Porto-Vecchio et Sotta, le 26 août 1999. Le taux de participation des communes est
calculé proportionnellement aux pesées. Porto-Vecchio, dont le taux de participation est fixé à 58,47 % en 2009, est le
contributeur le plus important au syndicat, suivi de la commune de Bonifacio, contributrice à hauteur de 23,77 %. La
participation des quatre autres communes s’établit entre 7,74 % et 2,14 %.
8
La Société des Eaux de Corse (SDEC) est une société en commandite par actions dont la Compagnie Méditerranéenne
d’Exploitation des Services d’Eau (filiale de Veolia Eau) est associée commandité et commanditaire
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2
L
A
QUALITÉ
DE
L
INFORMATION
FINANCIÈRE
ET
BUDGÉTAIRE
AU
BUDGET
PRINCIPAL
EST
PERFECTIBLE
2.1
La comptabilité de l’ordonnateur ne garantit pas l’exhaustivité du résultat de
l’exercice
2.1.1La commune doit améliorer sa procédure de rattachement des charges et des produits à
l’exercice
L’instruction budgétaire et comptable M14 prévoit la procédure du rattachement des charges
et des produits à l'exercice
9
qu'ils concernent, en vertu du principe d'indépendance des exercices.
La procédure de rattachement consiste à intégrer dans le résultat annuel toutes les charges
correspondant à des services faits et tous les produits correspondant à des droits acquis au cours de
l'exercice considéré qui n'ont pu être comptabilisés en raison, notamment pour les dépenses, de la
non-réception par l'ordonnateur de la pièce justificative.
Dans sa réponse, le maire indique que «
la commune s'efforce de mandater sur l’exercice
l'ensemble des dépenses pouvant avoir une incidence significative sur le résultat »
. La chambre
observe toutefois qu’aucun des comptes comptables destinés à procéder aux rattachements des
charges et des produits ne fait l’objet d’un mouvement sur la période.
En conséquence, la chambre recommande à l’ordonnateur d’appliquer rigoureusement cette
procédure
à l’avenir afin de dégager le résultat comptable de l’exercice de manière plus fiable.
2.1.2Le résultat du calcul de la dotation aux amortissements est minoré
Selon l’article L. 2321-2 alinéa 27 du CGCT, les dotations aux amortissements constituent
une dépense obligatoire pour la commune. Le respect du principe de sincérité pour l’établissement
des comptes exige que la dépréciation des immobilisations soit constatée.
Or les biens amortissables inscrits au bilan du budget principal de la commune n’ont pas
tous fait l’objet d’une dotation aux amortissements depuis leur entrée au bilan de la commune.
Aucun amortissement des immobilisations incorporelles ne figure au bilan, alors que ces
immobilisations amortissables représentent plus de 2 M€ en valeur brute.
Ainsi, le résultat de la section de fonctionnement a été anormalement majoré du montant des
dotations que la collectivité devait constater.
Dans sa réponse, l’ordonnateur s’est engagé à réaliser l’ensemble des opérations de
reconstitution des dotations aux amortissements dans un délai de dix huit mois.
9
Le rattachement ne vise que la section de fonctionnement afin de dégager le résultat comptable de l'exercice. En
revanche, il ne concerne pas la section d'investissement qui peut faire apparaître des restes à réaliser, correspondant aux
dépenses d'investissement engagées non mandatées et aux recettes d'investissement certaines à réaliser.
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2.1.3Les charges à répartir sur plusieurs exercices n’ont pas fait pas l’objet d’une reprise au
compte de résultat
L’instruction budgétaire et comptable M14 prévoit que certaines charges peuvent être
étalées sur une durée maximale de cinq ans, sauf exception. Ces charges sont alors intégrées au
patrimoine jusqu’à leur amortissement.
Selon ces dispositions, le compte des charges à répartir est amorti par dotation budgétaire
annuelle dès l’exercice de constatation de l’étalement de la charge. Ainsi la commune ne voit peser
sur son compte de résultat que la charge annuelle d’amortissement, au lieu d’avoir à supporter
l’intégralité de la charge au cours de l’exercice où elle a été constatée.
Au compte de gestion 2005, le compte 481 « charges à répartir sur plusieurs exercices »
présente un solde débiteur de 1,1 M€
10
. A la clôture de l’exercice 2010, le solde du compte est
inchangé. Au cours des exercices 2005 à 2010, la dotation aux comptes d’amortissements des
dépenses transférées en section d’investissement n’a pas été réalisée.
Le résultat a donc été majoré indûment d’un montant de 1,1 M€ sur la période. Cette
situation affecte à la fois le résultat des exercices concernés et la situation patrimoniale de la
commune telle que présentée au bilan.
Dans sa réponse, le maire a pris l’engagement d’affecter, dès le budget 2012, une partie des
crédits nécessaires à la correction de cette anomalie budgétaire et comptable. La chambre prend acte
de cet engagement et rappelle que le compte budgétaire « charges à répartir » devra être amorti par
dotation budgétaire pour la somme totale inscrite au bilan, soit 1,1 M€.
2.1.4Des écarts concernant le résultat de l’exercice apparaissent entre les documents
financiers remis par le comptable et ceux remis par l’ordonnateur
Les documents financiers réalisés par le comptable (compte de gestion) et par l’ordonnateur
(compte administratif) présentent un écart constant de 6 992 € en ce qui concerne le résultat de
l’exercice du budget principal pour la période sous revue.
Il est rappelé que le
vote de l’assemblée délibérante sur le compte administratif a notamment
pour objet de constater la stricte concordance des deux documents.
En conséquence, la chambre demande au comptable et à l’ordonnateur d’effectuer les
régularisations comptables qui s’imposent afin d’obtenir la concordance des documents de reddition
des informations financières de la commune.
Dans sa réponse, l’ordonnateur s’est engagé à rétablir sans délais les opérations comptables
qui permettront la régularisation des écarts constatés.
10
Ce montant est essentiellement composé des soldes des comptes « subventions pour équipement de tiers » et « fonds
de concours aux organismes publics »
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2.2
Le bilan ne présente pas une image fidèle du patrimoine et de la situation financière
de la commune
2.2.1L’absence de virement au compte de résultat des subventions transférables affecte le
résultat et le bilan de l’exercice
L’instruction budgétaire et comptable M14 prévoit la mise en œuvre d’une procédure
spécifique pour transférer au compte de résultat certaines subventions d’équipement reçues
11
. Les
subventions transférables, imputées au compte 131, doivent faire l’objet, chaque année, d’une
reprise à la section de fonctionnement et disparaître du bilan parallèlement à l’amortissement des
immobilisations acquises grâce à ces subventions.
L’examen des comptes de 2005 à 2010 du budget principal ainsi que les renseignements
fournis par les services de la commune permettent d’établir que la procédure mentionnée n’est pas
mise en œuvre. En effet, des subventions transférables apparaissent au bilan du budget principal
pour 14 M€ sans qu’aucune opération de reprise n’ait été réalisée.
Ceci a pour effet de maintenir indûment au bilan des subventions pour leur valeur d’origine
et de minorer le résultat comptable constaté annuellement puisque le compte 777 « quote-part des
subventions d’investissement transférées au compte de résultat » n’est pas mouvementé.
Il appartient à la commune de régulariser cette situation. Cela implique de transférer au
compte de résultat l’ensemble des subventions qui ont servi à financer des biens totalement ou
partiellement amortis et de mettre en place annuellement un transfert prenant en compte la fraction
de subvention à transférer selon la durée de l’amortissement des biens financés.
Dans sa réponse, le maire a pris acte des observations de la chambre et s’est engagé à
procéder dans le courant de l’exercice 2012 au transfert des subventions d’équipement concernées
au compte de résultat.
2.2.2Le traitement des comptes d’immobilisations en cours n’est pas satisfaisant
L’instruction budgétaire et comptable M14 précise que les dépenses afférentes aux
immobilisations non terminées à la fin de chaque exercice sont enregistrées au débit du compte 23
«Immobilisations en cours», le montant des travaux achevés étant enregistré au crédit du même
compte. En fin d’exercice, le compte 23 doit donc seulement faire apparaître la valeur des
immobilisations qui ne sont pas achevées. Lorsque l’immobilisation est achevée, les dépenses
portées au compte 23 sont virées au compte d’immobilisation définitif.
Le bilan du budget principal présenté au compte de gestion 2010 présente un poste très
important concernant les immobilisations corporelles en cours. Ce poste figure pour 76,2 M€ alors
que le montant total des immobilisations est de 99,5 M€. Le solde du compte 23 a augmenté de
13 M€ alors que le total de l’actif immobilisé progressait de 20 M€ sur la période
12
.
11
Les subventions sont dites « transférables » lorsqu’elles sont reprises au compte de résultat par opposition aux
subventions « non transférables » qui subsistent durablement au bilan.
12
La même observation s’applique aux budgets annexes de la commune dont les immobilisations en cours représentent
près des deux tiers du total de l’actif immobilisé.
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Ainsi, le compte 238 « avances versées sur commandes d’immobilisations » présente un
solde débiteur de plus de 2 M€ depuis 2005. L’instruction M14 prévoit l’apurement de ce compte
au vu des pièces justificatives de l’exécution des travaux
13
. L’absence de mouvements comptables
pour ce compte depuis plus de cinq ans montre un suivi des comptes d’immobilisation déficient.
La chambre attire l’attention de l’ordonnateur sur la nécessité de régulariser la situation de
l’actif afin de garantir le principe général de fiabilité des comptes. Cette remise en ordre permettra
également d’établir de manière satisfaisante le calcul de la dotation aux amortissements des biens
amortissables achevés et transférés aux comptes d’immobilisations.
Dans sa réponse, le maire s’est engagé à purger le compte 23 « immobilisations en cours »
des opérations terminées, dès l’arrêté des comptes 2011. La chambre prend acte de son engagement.
2.2.3Le poids des retenues de garantie au bilan ne cesse de croître
Le poste fournisseur au compte 40 présente un solde créditeur en fin d’exercice de 1,2 M€,
alors que la trésorerie s’établit à 0,6 M€.
L’examen détaillé de ce poste montre une augmentation constante et importante du compte
40471 « fournisseurs d’immobilisations – retenues de garantie ». Son montant a été multiplié par 4
de 2005 à 2010 pour passer de 0,15 M€ à près de 0,6 M€.
Compte tenu de l’évolution de ce compte, la chambre recommande à l’ordonnateur de
procéder à l’examen attentif de la situation des marchés en cause afin, dans la mesure du possible,
de restituer les sommes retenues aux entreprises.
Dans sa réponse, le maire a informé la chambre de l’apurement partiel du compte
enregistrant les retenues de garantie et de la mise en place d’une procédure destinée à améliorer le
débouclage des opérations d’investissement.
2.3
La présentation des annexes aux comptes administratifs ne garantit pas la qualité de
l’information requise par les textes en vigueur
Des annexes doivent être jointes aux budgets et aux comptes administratifs en application
des dispositions du code général des collectivités territoriales (CGCT).
Ainsi, l’article R. 2313-3 pris en application de l’article L. 2313-1 dudit code prévoit que les
états annexés aux documents budgétaires doivent notamment comprendre des tableaux récapitulant
l’état des emprunts et des dettes, la présentation des méthodes utilisées pour les amortissements,
l’état de variation du patrimoine.
13
Le compte 238 est alors crédité par le débit des comptes d’immobilisations concernés
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Rapport
d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Corse
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Exercices 2005 et suivants
2.3.1L’état de l’actif n’est pas établi
L’instruction budgétaire et comptable M14 prévoit qu’un état de l'actif doit être établi tous
les deux ans (pour les exercices budgétaires pairs) à partir du fichier des immobilisations.
Pour les exercices budgétaires impairs, un état des flux d'immobilisations est produit au
compte de gestion du receveur municipal.
L’état de l’actif n’est par contre pas produit à l’appui des comptes administratifs pour la
période sous revue. Il n’apparaît pas que la commune ait établi par ailleurs le bilan des acquisitions
et des cessions immobilières qui, aux termes de l’article L. 2241-1 du CGCT, donne lieu chaque
année à une délibération du conseil municipal avant d’être annexée au compte administratif.
La chambre rappelle à l’ordonnateur qu’un inventaire exact des biens de la commune est la
base indispensable sur laquelle s’opère l’amortissement. Par ailleurs, l’entrée prochaine de la
commune dans un EPCI rend indispensable la connaissance de son patrimoine afin de faciliter les
opérations de transfert, s’il y a lieu.
Dans sa réponse, le maire a fait valoir qu’un certain nombre de dispositions ont déjà été
prises pour fiabiliser l’actif du bilan de la commune ou le seront à court terme. Parmi ces dernières,
la création prochaine d’une direction du patrimoine et le recours à des applicatifs informatiques
spécialisés permettront de professionnaliser la gestion patrimoniale de la commune.
La chambre prend acte de ces dispositions qui vont dans le sens de l’amélioration de la mise
à jour et du suivi de l’état du patrimoine de la commune.
2.3.2L’état de la dette comporte des imprécisions
L’ordonnateur ne présente pas un état détaillé de la dette au compte administratif. Un état
figure toutefois en annexe au budget primitif de la commune.
Le document intitulé « Etat de la dette » qui accompagne le budget primitif 2011 comporte
un certain nombre d’erreurs liées à l’absence d’actualisation des informations relatives aux
emprunts qui ont fait l’objet d’une renégociation. L’instruction a permis de corriger une partie de
ces erreurs. Cependant, un écart de 62 K€ subsiste entre l’état de la dette, présenté par
l’ordonnateur, et le solde du compte d’emprunt, figurant au compte de gestion produit par le
comptable public.
La chambre demande à l’ordonnateur de présenter un état de la dette détaillé par budget, tant
lors de la présentation du budget primitif que lors de celle du compte administratif et d’opérer les
rapprochements qui s’imposent avec le comptable afin de présenter un état de l’encours de la dette
concordant.
Dans sa réponse, le maire s’est engagé à améliorer l’état des annexes à joindre aux
documents budgétaires. La chambre prend acte de son engagement.
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2.3.3L’état spécial de la répartition de la TEOM est incomplet
L’article L.2313-1 du CGCT prévoit que les communes et leurs groupements de 10 000
habitants et plus, ayant instauré la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) et qui
assurent au moins la collecte des déchets ménagers, doivent retracer dans un état spécial annexé aux
documents budgétaires, d’une part le produit perçu de la TEOM, et d’autre part, les dépenses,
directes et indirectes, afférentes à la collecte et au traitement des déchets ménagers.
La commune de Porto-Vecchio a instauré la TEOM. Si l’annexe au compte administratif
intitulée « Etats de la répartition de la TEOM » figure au compte administratif depuis 2006, elle ne
répond que partiellement à l’obligation faite aux communes de plus de 10 000 habitants de produire
l’état spécial prévu à l’article L. 2313-1 du CGCT.
L’état annexé au compte administratif 2010 est en effet incomplet. Seule la section de
fonctionnement est renseignée. De plus, les informations ne font pas l’objet d’une actualisation.
L’absence de données relatives à la section d’investissement et l’absence de renseignements relatifs
aux dotations aux comptes d’amortissements ne permettent pas de connaître le montant total des
amortissements techniques (amortissements des matériels affectés à la collecte et au tri des OM) et
des frais financiers à imputer à la collecte des OM.
La chambre invite l’ordonnateur à compléter l’état de la répartition de la TEOM au compte
administratif en utilisant les données de la comptabilité analytique. La vision complète du coût de
revient de ce service est indispensable à toute opération prospective.
Dans sa réponse, le maire a fait état des écarts qui apparaissent en 2010 entre les
informations reprises à l’état spécial du compte administratif et celles issues de la comptabilité
analytique pratiquée par les services de la commune. Les écarts constatés par le maire sont les
suivants :
Etat spécial
figurant au
compte
administratif
Données issues
de la
comptabilité
analytique
Dépenses
3 899 733
4 342 673
Recettes
2 804 131
3 314 668
Résultat
1 095 602
1 028 005
Le maire s’engage pour l’avenir à mettre en adéquation l'état produit au compte
administratif destiné à l'information du public et les données de la comptabilité analytique de la
commune.
La chambre prend acte de cet engagement mais précise qu’il ne pourra être respecté que par
la mise en œuvre d’un contrôle de gestion qui devra s’appuyer sur une meilleure approche de
l’analyse des coûts.
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Rapport
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2.3.4La commune ne met pas réellement en œuvre la comptabilité analytique
La commune s’est dotée d’outils permettant de présenter une comptabilité analytique. Son
choix a été de raisonner par activité. Mais si les outils existent, ils ne sont pas exploités comme il
serait souhaitable.
La vision analytique des recettes et des dépenses impose une participation de l’ensemble des
services notamment par l’imputation de certaines dépenses (imputation des charges indirectes).
Cette lacune pénalise la gestion budgétaire de la commune qui se prive d’une visibilité intéressante
sur ses flux financiers.
Par sa réponse, l’ordonnateur a exprimé l’intérêt qu’il porte au renforcement de la
comptabilité de gestion. Cependant, à l’examen des informations fournies, il apparaît que les
services de l’ordonnateur n’ont pas encore dépassé la notion de dépense directe. Ils ne sont donc pas
en mesure d’apprécier le coût global et réel d’un service rendu à la population.
La chambre retient l’engagement de l’ordonnateur visant à orienter l'exploitation des
informations « dans le sens d'une optimisation de la gestion économique des activités » mais attire
son attention sur le caractère incomplet de la démarche actuellement mise en œuvre en matière de
comptabilité de gestion.
2.4
L’absence de programmation financière pluriannuelle des investissements affecte la
qualité des prévisions budgétaires
L’article L. 2311-2 du CGCT prévoit que la délibération qui intervient sur les dépenses
d’investissement du budget communal doit comprendre une répartition de cette dépense par
exercice si la durée des travaux doit excéder une année.
La commune n’a pas de dispositif fiable de programmation pluriannuelle de ses
investissements (PPI). Elle s’est dotée d’un produit de gestion informatisé de PPI en 2008 qu’elle
n’a pas mis en œuvre à ce jour.
Aussi le budget primitif ouvre un volume de dépenses d’investissement considérable, qui
correspondent au coût total d’opérations qui se déroulent sur plusieurs années, adossé à des
ressources dont la réalité n’est pas toujours avérée au moment de la présentation du budget.
Cette manière de procéder dénature le caractère annuel du budget. Du reste, pour la période
sous revue, le taux de réalisation de la section d’investissement en recettes et en dépenses est
seulement de 35 %. Les prévisions s’établissent ainsi régulièrement autour de 20 M€, alors que les
réalisations ne dépassent pas en moyenne 7 M€.
En conséquence, le poids des restes à réaliser (RAR) à la section d’investissement, qui
correspondent aux dépenses engagées non mandatées et aux recettes certaines n'ayant pas donné
lieu à l'émission d'un titre de recettes, s’avère très important jusqu’en 2008.
En outre, l’absence d’un tableau de suivi annuel des RAR par opération rend aléatoire
l’exercice des prévisions budgétaires à la section d’investissement.
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Rapport
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Exercices 2005 et suivants
La chambre rappelle à l’ordonnateur que le CGCT
14
prévoit le dispositif des autorisations de
programme et de crédits de paiement (AP/CP) qui permet d’atténuer la rigidité du principe de
l’annualité budgétaire en dissociant l’engagement de l’inscription annuelle des crédits de paiement.
Cette procédure permet de ne pas faire supporter au budget de la collectivité l’intégralité
d’une dépense pluriannuelle, mais les seules dépenses à régler au cours de l’exercice (CP).
Compte tenu du montant des investissements en cours et à venir dans la commune, la
chambre considère que la mise à disposition des états annexes retraçant le montant total des
autorisations de programme votées et en cours et le montant des crédits de paiement réalisés et celui
restant à réaliser, serait de nature à permettre à l’assemblée délibérante de mieux suivre la réalité
des engagements pluriannuels pris par la commune et d’en mesurer l’impact sur les finances
communales.
Dans sa réponse, le maire a indiqué que la mise en œuvre du dispositif des autorisations de
programme et des crédits de paiement avait été envisagée par le conseil municipal puis abandonnée.
Au regard des taux d’exécution toujours faibles de la section d’investissement en 2010 et de
l’importance des opérations à venir, la chambre suggère à l’ordonnateur d’appliquer ce dispositif
qui vise à améliorer la gestion globale de la collectivité.
2.5
La préparation des budgets : le débat d’orientation budgétaire (DOB)
L’article L. 2312-1 du CGCT prévoit qu’un débat doit avoir lieu au conseil municipal sur les
orientations générales du budget dans un délai de deux mois précédent l’examen de celui-ci.
Le DOB a eu lieu pour chaque exercice de la période sous revue.
En 2011, les documents remis au conseil municipal comprennent un rapport de 26 pages
intitulé « Débat d’orientation budgétaire 2011 » et un état présentant la liste des opérations
d’investissement en cours et les opérations nouvelles pour chacun des budgets.
Le rapport contient une présentation du contexte économique et financier national et
international, une présentation synthétique de la loi de finances et des mesures relatives aux
collectivités territoriales pour 80 % de son contenu.
Cinq pages sont consacrées à la présentation de la situation financière en 2010 de la
commune. Malgré sa brièveté, cette information permet une vision synoptique de la situation
financière au moment de la présentation du budget.
Une analyse prospective à cinq ans (2010-2014) accompagne la situation financière de la
collectivité présentée lors du DOB 2010.
14
Articles L. 2311-3 et R. 2311-9 du CGCT et instruction budgétaire et comptable M14
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Afin d’améliorer l’information financière des élus et faciliter l’organisation d’un débat, ce
rapport pourrait être complété, en ce qui concerne l’analyse prospective, par :
-
les hypothèses retenues en matière d’évolutions des masses financières,
s’agissant notamment des dépenses de personnel,
-
les résultats financiers attendus pour quelques grands services, dont celui
de la collecte et du traitement des ordures ménagères, mal cernés dans le
compte administratif présenté par l’ordonnateur,
-
la prise en compte des opérations qui relèvent de la section
d’investissement (dépenses d’équipement, emprunts). A cet égard, le DOB,
même sans donner lieu à des décisions formelles, a une portée réelle sur
l’information et la priorité qui peuvent être données aux investissements
pluriannuels.
3
L
A
SITUATION
FINANCIÈRE
DE
LA
COMMUNE
3.1
La situation financière consolidée de la commune en 2011
3.1.1Une situation préoccupante constatée par la chambre en 2003
Le dernier examen de la gestion de la commune a été rendu public en octobre 2003. Saisie à
de nombreuses reprises
15
sur le budget de la commune, la chambre avait pour l’essentiel examiné la
situation financière de la collectivité.
Les observations de la chambre portaient en particulier sur les dépenses dans les domaines
du personnel, des subventions aux associations, de la gestion des déchets, des transports scolaires et
du fonctionnement du centre culturel municipal.
Par ailleurs, la situation négative du fonds de roulement et l’importance au bilan des restes à
recouvrer et des restes à payer avait conduit la chambre à procéder à l’examen attentif de la
trésorerie de la collectivité.
3.1.2Des finances restaurées depuis le précédent contrôle
La capacité d’autofinancement brute
16
a été positive sur l’ensemble de la période. Fin 2010,
l’épargne disponible d’un montant de près de 1,8 M€ a été dégagée, après le remboursement de la
dette en capital.
L’excédent global de clôture (fonds de roulement
17
) des comptes consolidés du budget
principal et des trois budgets annexes connaît une situation positive pour les exercices sous revue,
pour se situer à 2 M€ à la clôture de l’exercice 2010.
15
La chambre a été saisie 17 fois entre 1984 et 1999, pour inscription de dépenses obligatoires (11 saisines) et exécution
du budget en déséquilibre (6 saisines)
16
La CAF brute correspond à l’excédent des produits réels sur les charges réelles de fonctionnement. Le montant
dégagé permet de couvrir tout ou partie des dépenses réelles d’investissement (remboursement du capital de la dette et
nouveaux équipements)
17
Le FDR constitue la marge de sécurité que se donne la commune dans son financement à court et à moyen terme. Il
permet de déterminer le montant des engagements auxquels la collectivité peut faire face à tout moment. Pour
l’apprécier sur une période, on peut l’exprimer en jours de dépenses de fonctionnement (FDR/dépenses réelles de
fonctionnement x 365).
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Par ailleurs, la commune a accentué sa politique d’investissement au cours des deux derniers
exercices
18
et le budget 2011 prévoit des programmes d’investissement importants pour l’ensemble
des budgets.
Ainsi, les prévisions de dépenses d’équipement inscrites aux comptes 21 ou 23
"immobilisations et immobilisations en cours" s’établissent au total à 29 M€ (dont 21 M€ pour le
budget principal).
Compte tenu du taux d’exécution global des sections d’investissement des budgets, qui se
situe de façon régulière à 30 %, les dépenses d’équipement devraient s’élever à 9 M€ environ en
2011, soit une augmentation de 50 % par rapport à la moyenne des dépenses de la collectivité sur
les quatre derniers exercices
19
.
Avec la même hypothèse, les dépenses d’équipement de la commune rapportées à sa
population seront supérieures de 45 % à la moyenne nationale observée pour les communes de la
strate
20
.
Toutefois, la présentation globalisée des comptes de la commune masque une situation
contrastée entre les différents budgets, le budget principal étant amené depuis 2009 à supporter des
dépenses de fonctionnement plus importantes que par le passé. Ce constat justifie l’examen plus
détaillé réalisé par la chambre sur le compte principal de la commune dont les principales données
financières et les ratios d’analyse figurent en annexe (Annexe 1).
3.2
Les dépenses de fonctionnement du budget principal augmentent plus rapidement que
les recettes
Les recettes réelles de fonctionnement du budget principal s’établissent en 2010 à 23,1 M€.
Sur la période, les dépenses réelles de fonctionnement augmentent plus rapidement que les
recettes (2 points d’écart). L’écart a tendance à se creuser sur les trois derniers exercices (3 points
d’écart) et se maintient au budget 2011.
18
Les dépenses d’équipement ont globalement augmenté de 40 % entre 2008 et 2010 (passant de 5,1 M€ à 7,2 M€)
19
Les dépenses d’équipement s’établissent à 6,136 M€ par an en moyenne de 2007 à 2010
20
Source : DGCL, Les budgets primitifs des communes 2011
Les dépenses d’équipement brut rapportées à la population s’établissent à 527 €/habitant. L’estimation pour la
commune de Porto-Vecchio s’établit à 765 €/habitant (30 % d’une prévision de dépenses de 29 M€, rapporté à 11 388
habitants)
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Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
Les progressions significatives en dépenses et en recettes réelles du budget principal par
chapitre s’établissent ainsi :
Evolution des principaux postes de dépenses
et de recettes de fonctionnement
Source : comptes administratifs et budget primitif 2011
Variation de
2008 à 2010
Prévisions 2011
rapportées à
l’exécution 2010
Charges générales (011)
22 %
7 %
Charges de personnel (012)
15 %
2 %
Autres dépenses de gestion courantes (65)
36 %
2 %
Dépenses réelles de fonctionnement
18 %
3 %
Les produits des services, du domaine et des
ventes (070)
8 %
3 %
Impôts et taxes (073)
19 %
8 %
Contributions et participations (074)
7 %
ns
Recettes réelles de fonctionnement
15 %
0 %
Les principales variations, en dépenses et en recettes, font l’objet d’une présentation
détaillée ci-après.
3.2.1Un niveau élevé de charges incompressibles
Le coefficient de rigidité structurelle
21
ressort pour la période à 70 %, ce qui situe la
commune au-dessus du seuil d’alerte fixé à 65 % pour les communes de la strate. Le montant de ces
dépenses difficilement compressibles traduit une marge de manœuvre limitée à laquelle il convient
de rester particulièrement attentif. Parmi ces dépenses figurent les intérêts des emprunts, qui se
situent à un niveau faible, et les dépenses de personnel qui se situent par contre à un niveau élevé.
Les dépenses de personnel représentent 53 % des dépenses de fonctionnement de façon
constante sur la période, soit 11,2 M€ pour un total de 21,3 M€ en 2010. Ce ratio est supérieur de
5 % aux communes de la strate
22
. De fait, en équivalents temps plein (ETP), les effectifs pour 1 000
habitants sont supérieurs à Porto-Vecchio qu’ils ne le sont en moyenne dans les communes de la
même strate (27,13 contre 22, source Insee), ce qui représente un surcoût de 2,4 M€.
Alors que les dépenses de personnel sont d’un niveau élevé, elles progressent également
plus vite qu’ailleurs : elles ont évolué de 6 % par an pour la période sous revue et leur augmentation
sur les deux derniers exercices clos a été de 8 %, ce qui correspond à près du double de la moyenne
nationale située à 4,5 %
23
. Le budget primitif 2011 prévoit une augmentation de 2 % par rapport à
l’exécution 2010.
21
Le coefficient de rigidité des charges structurelles est le rapport entre les frais de personnel, de participation aux
structures intercommunales, des charges d'intérêts et les produits de fonctionnement.
22
Source : DGCL « Les finances des communes de 10 000 habitants et plus en 2009 », strate : communes de 10 000 à
moins de 20 000 habitants.
23
Source : DGCL, les collectivités locales en 2010
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Le montant des charges de personnel est devenu supérieur à la recette des impôts locaux en
2010
24
. La section de fonctionnement est donc particulièrement sensible à l’augmentation des
charges de personnel, un point d’augmentation correspondant à l’augmentation d’un point de la
fiscalité locale.
L’augmentation globale des dépenses de personnel s’explique par des raisons exogènes
(effets du glissement vieillesse technicité
25
(GVT positif), actualisations de primes et revalorisation
du régime indemnitaire des adjoints techniques de 2
ème
classe) mais aussi par des décisions propres à
la collectivité (recrutements
26
, recours plus important que prévu aux heures supplémentaires pour
l’organisation du critérium cycliste international, décisions prises sur la nature, les conditions
d’attribution et le taux moyen des divers éléments du régime indemnitaire
27
).
Dans sa réponse, l’ordonnateur a rappelé le caractère touristique de la commune et a estimé
les dépenses de personnel supplémentaires directement imputables à la saison touristique à 0,3 M€.
En retenant cette estimation, la chambre constate que l’impact de la saison, en termes de
dépenses de personnel, sur la masse salariale totale est inférieur à 3 % en 2010. Cet impact est
faible, alors même que la progression des dépenses totales de personnel se situait à 8 % entre 2008
et 2010.
Par ailleurs, le maire a exprimé la volonté de contenir à l’avenir les dépenses de personnel.
S’agissant du régime indemnitaire, comptabilisé au compte 64118
28
« autres indemnités », le
montant qui a été consacré a augmenté de 41 % entre 2005 et 2010. Il a progressé plus sensiblement
que l’ensemble des dépenses de personnel sur la même période. Entre 2008 et 2010, le montant des
indemnités versées aux personnels a augmenté de 21 %.
En 2010, le montant de ce compte est de 1,347 M€ (dont 0,164 M€ au titre des heures
supplémentaires), ce qui représente 20 % de la rémunération
29
nette à payer des titulaires. Ce taux
est compris entre 15 et 20 % dans les autres collectivités comparables.
Compte tenu du poids important des dépenses de personnel au budget de la commune, dans
le respect du cadre réglementaire, la chambre recommande à l’ordonnateur de contenir l’évolution
du montant versé au titre des indemnités.
24
Compte administratif 2010, chapitre 012 : 10,9 M€, compte 731 « contributions directes et autres impôts locaux » :
10,6 M€.
25
Voir annexe 2
26
Entre 2005 et 2009, les effectifs présents au 31 décembre de l’année dans la commune ont évolué de 7,8 % (8 % pour
les fonctionnaires). L’augmentation des effectifs de la commune est à rapprocher de la progression moyenne établie par
l’INSEE
pour la fonction publique territoriale, à savoir + 3,4 % par an entre 1998 et 2008 dont les effectifs intégrés
dans les EPCI
27
Ce complément du traitement est constitué par l’ensemble des sommes perçues par un agent, en contrepartie ou à
l’occasion du service qu’il exécute dans le cadre des fonctions définies par le statut particulier dont il relève. Les primes
et indemnités sont attribuées sur la base d’une décision de l’organe délibérant.
28
Le compte 64118 enregistre les indemnités horaires pour travaux supplémentaires (IHTS), les indemnités
d’administration et de technicité (IAT) , les indemnités forfaitaires pour travaux supplémentaires (IFTS) et les autres
indemnités et primes.
29
La rémunération des fonctionnaires se compose d'une rémunération principale et de
primes et indemnités.
La
rémunération principale se compose du traitement indiciaire ou "traitement de base" et, le cas échéant, de l'indemnité de
résidence, du supplément familial de traitement et de la nouvelle bonification indiciaire (NBI).
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Dans sa réponse, le maire a informé la chambre de son souhait d’utiliser le régime
indemnitaire « comme un levier pour réduire l’absentéisme en mettant en place une modulation
visant à abaisser celui des agents dont les absences sont régulièrement constatées et pour lesquels
l’absence de service rendu engendre des surcoûts ».
En ce qui concerne les heures supplémentaires, leur montant s’est élevé à 164 K€ en 2010,
soit moins de 3 % du total de la rémunération principale des agents (hors impôts et charges
patronales). L’organisation du critérium cycliste international et les élections cantonales en 2011
ont conduit l’ordonnateur à reconduire des prévisions budgétaires pour 193 K€.
La mise en paiement impose le constat du caractère effectif de la réalisation des heures
supplémentaires et la mise en place d’un système de contrôle automatisé permettant de
comptabiliser de façon exacte les heures supplémentaires accomplies (décret n° 2002-60 du
14 janvier 2002).
A ce jour, aucun système automatisé n’a été mis en place par la collectivité, qui se base sur
un décompte déclaratif. Ce décompte est établi et signé par le chef de service puis transmis au
service des ressources humaines.
La chambre recommande la mise en place d’un système automatisé permettant le décompte
des heures supplémentaires.
Le problème de l’absentéisme (développé plus loin) pèse également sur les dépenses de
personnel. Les absences cumulées sont évaluées à 53 ETP à l’année, soit un coût direct
30
d’environ
1,7 M€ par an, ce qui correspond à près de 16 % de la masse salariale en 2010.
3.2.2Le coût de certains services augmente de façon significative sur les trois derniers
exercices
Depuis 2009, le budget principal est fortement mis à contribution par l’augmentation des
charges de participation aux organismes de regroupement (contribution au SITDESC), par des
réformes de l’organisation des services de la commune (mode de gestion de la restauration
scolaire), et par des dépenses nouvelles (critérium cycliste international).
L’augmentation de ces trois postes de dépenses s’élève à près de 1,3 M€ en seulement deux
exercices
31
, ce qui correspond à la moitié de l’évolution des charges totales de gestion de la
commune sur cette période.
S’il n’appartient pas à la chambre de se prononcer sur l’opportunité de ces choix, elle
recommande à l’ordonnateur de mettre en œuvre une comptabilité analytique qui lui permettra
d’améliorer le suivi de l’évolution des principaux postes de dépenses du budget principal et de
mieux les anticiper.
La progression d’un certain nombre de postes de dépenses constitue également une mise en
garde pour la collectivité sur le maintien de l’équilibre de la section de fonctionnement pour les
années à venir.
30
Versement des indemnités journalières et frais médicaux liés aux accidents du travail
31
Cette évolution est constatée entre le compte administratif 2009 et le budget 2011
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3.2.2.1Le coût de la collecte et du traitement des ordures ménagères n’est pas maîtrisé
Comme il l’a été mentionné, l’état détaillant l’utilisation de la TEOM n’est pas complété au
compte administratif pour la période sous revue.
La consultation de la sous-fonction 812
32
« Collecte et traitement des ordures ménagères »
au compte administratif 2010 n’éclaire pas davantage sur le coût total de la compétence. Les mêmes
lacunes apparaissent (la section d’investissement n’est pas renseignée).
Par ailleurs, les informations présentées dans les deux états du même compte administratif
montrent des écarts importants, comme l’établit le tableau ci-dessous :
Coût de la collecte et du traitement des ordures ménagères au compte administratif 2010
Dépenses
Etat TEOM
Fonction 812
Recettes
Etat TEOM
Fonction 812
Charges générales
313 959
269 933
TEOM
2 607 950
2 830 877
Charges de personnel
1 716 985
1 153 675
Dotations
580 511
Charges gestion courante
1 859 421
2 198 211
Produits des services
196 181
190 821
Charges financières
5 685
2 074
Produits gestion courante
Charges exceptionnelles
3 683
1 616
Produits financiers
DAP
Produits exceptionnels
2 714
Atténuation de charges
Reprises sur provisions
Restes à réaliser
7 125
Atténuation de produits
Total des dépenses réelles
3 899 733
3 632 634
Total des recettes réelles
2 804 131
3 604 923
Ecarts
267 099
Ecarts
800 792
Une grande partie des charges du service provient des contributions versées au SITDESC
chargé du traitement des ordures ménagères. La contribution de la commune au SITDESC intègre le
coût de la mise en balle, le transport des OM jusqu’à Viggianello, l’élimination du tonnage résiduel
via le Syvadec, la quotepart de la commune aux investissements financés par le syndicat
33
. Le tri
sélectif en apport volontaire est à la charge de la commune, qui met à disposition les containers et
en assure l’évacuation.
L’examen des documents versés à l’appui des mandats mis en paiement en faveur du
SITDESC en 2009 ne permet pas non plus de connaître le tonnage traité pas plus que le coût de
revient de la tonne traitée. La participation des communes est exprimée en pourcentage sans
référence à une quantité totale traitée. Elle est fixée à 1,783 M€ en 2009 pour Porto-Vecchio.
Dans sa réponse, le président du SITDESC a précisé que « la logique de répartition des
participations communales ne se base pas à partir d’un coût à la tonne mais est construite par la
recherche de l’équilibre financier »
du syndicat
.
La chambre constate que la répartition des contributions des communes membres est
conforme aux statuts du syndicat. Elle regrette toutefois que la contribution de la commune ne
32
La nomenclature fonctionnelle est un outil permettant de faire apparaître les dépenses et les recettes d’une collectivité
par grande politique. Les dépenses et les recettes sont ventilées au sein de 10 fonctions codifiées de 0 à 9. Cette
présentation fournit des informations d’ordre politique, économique et statistique. La sous fonction 812 appartient à la
fonction 8 « Aménagement et services urbains, environnement »
33
Réhabilitation du site de Capo di Padule en 2009 pour 4,5 M€
CRC Corse
21/72
Rapport
d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Corse
Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
s’appuie pas davantage sur un élément objectif (les tonnages traités) sur lequel elle aurait une
possibilité d’action plus directe afin de réduire la dépense.
La délibération n° 6/2009 prise en conseil syndical du SITDESC le 30 novembre 2009 met
en place une contribution complémentaire de 0,650 M€ à la charge des communes membres. Cette
contribution est motivée par la nécessité « de faire face, dans de bonnes conditions, aux opérations
financières et comptables liées à l’activité du syndicat » sans plus de précisions.
Les charges prévisionnelles supplémentaires du syndicat portent sur des dépenses de
fonctionnement aux comptes d’achats, de services extérieurs et d’autres charges de gestion
courante. Selon le taux de contribution, Porto-Vecchio doit supporter une augmentation de sa
cotisation de 0,380 M€. La décision prévoit un lissage de la charge sur 5 ans, 2009 à 2014, soit une
contribution annuelle supplémentaire de 76 K€, qui porte la contribution totale de 2009 à 1,859 M€.
En 2010, la contribution totale de la commune s’est établie à 2,149 M€ soit une
augmentation de 16 % en un an. Cette augmentation comprend toutefois la variation du coût de la
tonne résiduelle traitée par le Syvadec, qui passe de 96 € à 108 € la tonne.
La participation au Syvadec peut être estimée à 0,9 M€ pour environ 8 400 tonnes
34
d’OM
résiduelles traitées, soit 42 % de la participation totale de la commune au SITDESC.
Le SITDESC bénéficie du produit de la valorisation des déchets. La commune ignore si ce
produit est affecté au calcul de la contribution annuelle de la commune au syndicat.
La collecte du verre s’effectue en porte à porte pour les débits de boissons et les restaurants
par le biais de l’association intermédiaire
35
DEFI à Ajaccio. La commune verse une subvention à
l’association pour un montant prévisionnel de 98 K€ au budget 2011. Le Syvadec récupère
gratuitement le verre ainsi collecté.
La commune a mis en place une redevance spéciale d’élimination des déchets non ménagers
(190 K€ de recettes en 2010) dont la tarification n’a pas été réactualisée depuis décembre 2008.
Entre 2008
36
et les prévisions au budget 2011, le rapport entre les charges de la compétence
et les recettes de la TEOM et de la redevance spéciale sur l’enlèvement des ordures ménagères
s’établit ainsi :
Exercice
2008
2009
2010
Budget 2011
Dépenses de collecte et de traitement
2 470 K€
3 142 K€
3 633 K€
4 180 K€
Dont participation au SITDESC
1 288 K€
1 859 K€
2 149 K€
2 190 K€
TEOM et redevance spéciale
2 721 K€
2 804 K€
3 022 K€
3 145 K€
Résultat
251
K€
-338
K€
-611
K€
-1 035
K€
34
Le tonnage d’ordures ménagères résiduelles sur le site de Capo di Padule pour Porto-Vecchio est de 7 496 tonnes en
2008, 8 469 tonnes en 2009 et de 8 475 tonnes en 2010
35
Une association
intermédiaire a pour objet
l’embauche de personnes sans emploi, rencontrant des difficultés sociales
et professionnelles, afin de faciliter leur insertion dans le monde du travail en les mettant, à titre onéreux, à la
disposition de personnes physiques ou morales dans des conditions dérogatoires du droit commun relatif au travail
temporaire.
36
Source : comptes administratifs, sous-fonction 812
CRC Corse
22/72
Rapport
d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Corse
Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
Evolution des recettes de la TEOM et des
dépenses de collecte et de traitement des OM
0
1000
2000
3000
4000
5000
2008
2009
2010
2011
Dépenses
TEOM et redevance spéciale
Les dépenses de collecte et de traitement des OM enregistrent une augmentation de 70 %
entre 2008 et 2011, alors que la progression des recettes (TEOM et redevance spéciale) s’établit sur
la même période à 15,6 %.
Comme indiqué précédemment, les dépenses présentées par la commune n’intègrent pas la
totalité des charges, notamment le coût des amortissements techniques des matériels destinés à la
collecte des OM. Elles sont donc minorées par rapport à la réalité.
L’évolution de 70 % des dépenses entre 2008 et 2011 trouve son origine dans
l’augmentation de la participation de la commune au SITDESC qui passe de 1,288 M€ à 2,190 M€.
Le poids relatif de la participation au SITDESC au sein des dépenses liées aux OM passe de 52 %
en 2008 à plus de 60 % en 2011.
Par ailleurs, les comptes du syndicat font apparaître une dégradation lente mais régulière de
son résultat d’exploitation :
Exercice
2006
2007
2008
2009
2010
Solde de la section de
fonctionnement du SITDESC
514 441
228 122
108 098
-19 460
-198 278
Evolution du solde de fonctionnement du SITDESC
entre 2006 et 2010
-300 000
-150 000
0
150 000
300 000
450 000
600 000
2006
2007
2008
2009
2010
CRC Corse
23/72
Rapport
d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Corse
Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
En l’absence d’un rétablissement rapide de sa situation financière, le syndicat, ne disposant
pas de recettes fiscales propres, se verra contraint de solliciter davantage le concours des
collectivités adhérentes, dont la commune de Porto-Vecchio, contributeur à près de 60 % du total.
La chambre constate que le maire ne produit pas le rapport annuel sur la qualité et le prix du
service public d’élimination des déchets prévu à l’article L. 2224-5 du CGCT.
Ce rapport est
destiné à l’information des usagers notamment par la production d’indicateurs techniques et
financiers qui doivent obligatoirement y figurer.
Par l’absence de production de ce rapport, le maire contrevient à ses obligations
d’information du conseil municipal et des usagers de la commune.
La détermination précise du résultat de la compétence de collecte et de traitement des OM
est d’autant plus importante pour la commune que son entrée prochaine dans un EPCI l’obligera à
présenter une évaluation précise des compétences exercées.
La connaissance de ce coût de revient est aussi une donnée importante pour tout exercice de
prospective que la commune souhaiterait mettre en place, notamment par des objectifs de réduction
du tonnage traité par la promotion du tri sélectif et l’intégration de l’augmentation à venir de la
TGAP
37
qui interviendra, pour l’instant, dans un contexte de stabilité du tonnage résiduel.
3.2.2.2La progression des charges à caractère général
Les charges à caractère général
augmentent de 22 % sur les trois derniers exercices (2008
à 2010).
Les dépenses les plus importantes de ce chapitre sont consacrées aux contrats de prestation
de services, aux transports collectifs, aux dépenses d’énergie et d’électricité, aux fêtes et
cérémonies, à l’entretien des voies et réseaux et des terrains.
L’évolution importante constatée entre 2009 et 2010
38
concerne principalement les dépenses
relatives aux contrats de prestations de services qui ont augmenté de 514 K€, passant de 265 K€ en
2009 à 779 K€ en 2010, soit un quasi triplement de cette dépense. Le budget 2011 prévoit de
conserver un niveau important pour cette dépense à 772 K€.
La progression importante de ce poste de dépense provient principalement de la mise en
place d’un nouveau mode de gestion de la restauration scolaire et de l’organisation du Critérium
cycliste international qui s’est déroulé en mars 2010 et 2011 et se poursuivra pour les deux ans à
venir.
37
La TGAP connaîtra une augmentation par tonne résiduelle traitée par enfouissement de 10 € en 2012 et de10 € en
2015
38
626 K€ soit une progression de 14 % des dépenses de ce chapitre en un an
CRC Corse
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Rapport
d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Corse
Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
3.2.2.2.1L’évolution du coût de la restauration scolaire
En 2010, la commune a fait le choix de confier à une entreprise privée la confection des
repas ainsi que leur acheminement vers les cantines scolaires. L’ancien système de restauration était
fondé sur une cuisine centrale et le transport des repas en liaison froide par les services
communaux.
La cuisine centrale, dotée d’une capacité de confection de 100 repas par jour, se trouvait en
2009 en situation d’en préparer entre 350 et 400. La commune n’a pas souhaité entreprendre des
travaux importants pour adapter la cuisine centrale, faute d’espace disponible pour réaliser les
agrandissements nécessaires. Le choix de l’externalisation s’est alors imposé.
En comparaison de l’exercice 2009, l’incidence de ce choix sur l’équilibre budgétaire
s’établit comme suit en 2010 et 2011 :
Poste
budgétaire
de
la
restauration scolaire
Source :
Comptabilité
de
l’ordonnateur
2009
2010
Prévisions au
budget 2011
Charges à caractère général
177 K€
382 K€
474 K€
Dépenses de personnel
173 K€
133 K€
151 K€
Total des dépenses
350 K€
515 K€
625 K€
Total des recettes
129 K€
126 K€
120 K€
Résultat
-221 K€
-389 K€
-505 K€
La nouvelle organisation de la restauration scolaire induit un accroissement du déficit de
284 K€ entre les réalisations en dépenses et en recettes sur ce poste dans les comptes 2009 de la
commune et dans les prévisions au budget 2011.
La diminution des recettes du service de restauration scolaire ne montre pas une baisse de la
fréquentation. Selon l’ordonnateur, le nombre d’inscrits à la cantine est plutôt en augmentation.
Le tarif maximum fixé à 3,20 € n’a pas fait l’objet d’un ajustement à la hausse depuis 2009
et les critères sociaux en place (reposant essentiellement sur le quotient familial) conduisent à une
diminution des recettes du service.
Le changement d’organisation n’a influencé les charges de personnel à la baisse que pour
22 K€ entre 2009 et 2011.
La gestion du service de restauration scolaire nécessite une approche autre que celle du strict
équilibre comptable. Toutefois, les prévisions 2011 montrent un déficit prévisionnel qui mérite
l’attention.
La chambre recommande que chaque poste de dépense fasse l’objet d’une étude permettant
d’opérer des arbitrages profitables au résultat de ce service. Ainsi, la location des équipements,
deuxième poste de dépenses, devrait faire l’objet d’une étude comparative avec l’option conduisant
à l’achat de ces équipements. Il en est de même, plus globalement, de l’externalisation du service de
restauration scolaire avant la fin du marché. Ce bilan devrait aussi conduire à examiner l’ensemble
des modalités de gestion de ce service qui s’offre à la commune.
3.2.2.2.2Le critérium cycliste international
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Rapport
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Exercices 2005 et suivants
Les comptes de l’opération montrent un solde à la charge de la commune plus important que
celui initialement prévu :
Année
Solde à la charge de la commune
Budget
Réalisé
Mars 2010
-122 880
-204 638
Mars 2011
-274 817
-297 344
Sur deux ans, le solde à la charge de la commune s’établit à 502 K€.
En 2011, le budget prévisionnel s’établissait ainsi :
Dépenses
Recettes
Prévues
Réalisées
Prévues
Réalisées
327 817
325 345
53 000
28 000
Solde – 274 817
Solde – 297 345
Le budget prévisionnel de l’opération présente un déséquilibre important. Il apparaît que les
autres contributions
39
n’ont pas été concrétisées et que seules les recettes publicitaires viennent
abonder le budget.
Au regard du déficit global de l’opération sur deux ans et de l’engagement de la commune
pour les deux années à venir, il est recommandé à l’ordonnateur de veiller à la concrétisation des
recettes prévisionnelles.
3.2.2.2.3Les subventions versées aux associations
La loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec
les administrations prévoit que l’autorité administrative qui attribue une subvention doit, lorsque
cette subvention dépasse annuellement 23 000 €, conclure une convention avec l’organisme de droit
privé qui en bénéficie, définissant l’objet, le montant et les conditions d’utilisation de la subvention
attribuée.
En 2010, quatre associations
40
bénéficient d’une subvention dont le montant est compris
entre 23 K€ et 75 K€. Chacune des associations bénéficiaires d’une subvention est liée à la
commune par une convention établie régulièrement au regard des textes en vigueur.
Globalement, le montant versé aux associations a diminué depuis 2008 de 23 % pour se
situer à 560 K€ depuis trois ans.
En 2003, la chambre formulait une observation relative l’absence de compte d’emploi de la
subvention versée au CACEL et à l’absence d’objectifs chiffrés d’actions de promotion extérieures
39
CCI d’Ajaccio et de la Corse du sud pour 30 K€ et l’Agence de Tourisme de la Corse pour 3 K€
40
Le Centre d’animation culture et loisirs (CACEL) 74 090 €, l’ASPV Football 60 000 €, La mission locale 32 400 € et
l’ASPV A XV 23 000 €
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d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Corse
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Exercices 2005 et suivants
fixés à l’OTSI.
La chambre attire l’attention de l’ordonnateur sur la nécessité de faire respecter les
obligations conventionnelles des associations, notamment en exigeant le décompte annuel de
l’utilisation de la subvention reçue.
3.2.3Les recettes fiscales assurent la progression des ressources de fonctionnement de la
commune
La progression des recettes réelles entre 2007 et 2010 est de 19 %. La croissance est quasi
exclusivement due à l’augmentation des ressources fiscales.
3.2.3.1L’évolution des ressources fiscales
Entre 2007 et 2010
41
, les ressources fiscales ont augmenté de 25 %, passant de 12 M€ à
15 M€.
Dans le cadre de l’application de la réforme de la taxe professionnelle, la commune de
Porto-Vecchio connaît une diminution de ses recettes fiscales en 2011 compensée par l’attribution
de deux dotations à hauteur de 0,5 M€
42
.
L’attractivité de la commune se concrétise par 0,9 M€ de bases nouvelles d’impôts locaux
pour l’année 2009. Les régimes d’abattement et d’exonération font l’objet d’un suivi attentif par les
services de la collectivité.
La base nette de la taxe d’habitation imposée au profit de la commune s’établit à 2 042 € par
habitant en 2010 à rapprocher de la moyenne de la strate à 1 537 €.
La commune a augmenté les taux d’imposition en 2010 et 2011. Elle assure par ailleurs un
suivi régulier des bases d’imposition et dispose pour ce faire d’un logiciel spécialisé.
Taxes et cotisations
Taux de
référence
2009
Taux de
référence
2010
Rebasage suite à
la réforme de la
TP
Taux de
référence
2011 proposés
par la commune
Taux moyens
constatés au
niveau du
département
Taxe d’habitation
14,74
15,11
26,45
27,11
26,72
Taxe foncière (bâti)
10,5
10,76
10,76
11,03
12,52
Taxe foncière (non bâti)
93,88
96,23
100,9
103,42
73,11
Cotisation foncière des
entreprises (CFE)
19,89
18,78
La commune de Porto-Vecchio bénéficie de ressources fiscales en augmentation régulière
par la conjugaison d’un élargissement des bases et une augmentation des taux d’imposition durant
deux années consécutives.
41
L’augmentation entre 2007 et les prévisions au budget 2011 s’établit à 36 % (de12 M€ en 2007 à 16,3 M€ en 2011)
42
Dotation de compensation de la réforme de la TP pour 206 K€ et Fonds national de garantie de ressources pour 301
K€.
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Rapport
d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Corse
Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
Toutefois, la marge de manœuvre sur les taux se réduit, les taux de référence 2011 sont en
effet supérieurs aux taux moyens départementaux, à l’exception de la taxe foncière (bâti).
3.2.3.2La création de l’Office municipal de tourisme (OMT) et son incidence sur les
comptes de la commune
En application de la délibération prise en conseil municipal le 22 septembre 2008, l’OMT de
Porto-Vecchio a été créé sous le statut d’EPIC à compter du 1
er
avril 2009.
Par la délibération du 24 février 2009, le conseil municipal a adopté les statuts de l’OMT et
les conditions de substitution de l’Office à l’association préexistante (OTSI). Cette même
délibération prévoit le versement à l’OMT d’une participation de la commune au titre de l’exercice
2009 de 286 K€ et le transfert de la taxe de séjour
43
à l’OMT au 1
er
janvier 2010.
Les statuts de l’OMT
44
prévoient notamment que l’Office
« participe à l’animation
permanente de la commune, à l’animation de loisirs, à l’organisation de fêtes et de manifestations
culturelles et peut créer et mettre en œuvre tout événement dans ce domaine »
.
L’Office peut par ailleurs «
organiser ou apporter son concours à la réalisation des
événements destinés à renforcer la notoriété de la ville de Porto-Vecchio
».
L’examen des comptes administratifs des exercices 2009 et 2010 et du budget 2011 au
compte 6232 « fêtes et cérémonies » montre une stabilité du montant des dépenses.
Toutefois, le reversement de la taxe de séjour à l’OMT, respectant en cela l’article L. 133-7
du Code du tourisme
45
, prive la commune d’une ressource alors qu’elle a conservé le coût des
manifestations dans son budget.
2009
2010
2011
au budget
Fêtes et cérémonies
46
(c/6232)
219 928
210 834
207 571
Contribution à l’OTSI (c/6554)
286 000
43
La taxe de séjour est votée par la commune, pour une période donnée, dans le but de faire contribuer les touristes qui
y résident aux charges entraînées par leur fréquentation. Le produit de la taxe de séjour est obligatoirement affecté aux
dépenses destinées à favoriser la fréquentation touristique du territoire concerné. Cette définition relativement large
englobe les opérations dont l'objet principal est le développement touristique. La taxe s'applique sur les personnes
séjournant en hôtels, campings, meublés de tourisme dont les locations indépendantes
44
Article 1 des statuts de l’Office municipal de tourisme de Porto-Vecchio
45
Lorsque l’office de tourisme prend la forme d’un EPIC, les articles L. 133-4 à L. 133-10 du code du tourisme lui sont
applicables
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d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Corse
Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
Sous total des dépenses
505 928
210 834
207 571
Recettes de la taxe de séjour
(reversées à l’OMT à compter du
01/01/2010)
490 018
0
0
Solde dans les comptes de la
commune
-15 910
-210 834
-207 571
La commune applique la taxe de séjour au forfait
47
. Les logeurs adressent chaque année une
déclaration aux services de la commune indiquant la période de location et la capacité d’accueil qui
sert de base au calcul de la taxe. La taxe de séjour sera appliquée au réel en 2012. Selon
l’ordonnateur, les prévisions s’établissent à un doublement de la recette actuelle pour se situer à
1 M€ l’an prochain.
La chambre constate cependant que les recettes de la taxe de séjour sont particulièrement
faibles au regard de la population accueillie pendant la saison touristique
48
. Elle recommande à
l’ordonnateur de mener un examen de l’ensemble des manifestations prises en charge par la
commune qui pourraient bénéficier d’une participation renforcée de l’OMT, dans le cadre de
l’article L. 133-3 du code du tourisme et des statuts de l’EPIC. Cet examen pourrait conduire à une
participation plus importante de l’OMT à l’organisation du Critérium cycliste international pour les
deux années à venir.
Dans sa réponse, l’ordonnateur a informé la chambre de l’existence d’un projet de
convention entre la commune et l’OMT. Il indique que cette convention sera destinée à établir les
conditions d’un partenariat pour améliorer l’accueil des touristes et l’organisation d’évènements. Ce
partenariat comprendra un volet financier entre la commune et l’OMT.
3.3
Des ratios structurels de gestion en évolution depuis 2009
3.3.1La formation de l’autofinancement
L’excédent brut de fonctionnement
49
(EBF) est constamment positif pour la période sous
revue.
Formation de la CAF au B. Principal
2005
2006
2007
2008
2009
2010
EBF
2 216 448
3 107 432
3 024 917
3 250 948
2 227 672
2 635 639
+ Produits financiers
1 600
1 600
2 150
2 112
1 829
-8 200
- Charges financières
557 952
514 084
515 097
516 514
371 553
253 590
+ Produits exceptionnels
52 262
62 081
62 213
26 938
65 881
59 531
46
En 2009, les dépenses retenues concernent les spectacles ouverts à tous les publics, les animations du centre ville, les
dépenses de pyrotechnie, les locations de matériels scéniques et les prestations afférentes, soit 60 % du total des
dépenses enregistrées au compte 6232. Ce pourcentage a été retenu pour 2010 et 2011
47
Lorsque la taxe de séjour est forfaitaire, il n'existe aucune réduction ni exonération possible, à l'exception des
établissements exploités depuis moins de deux ans qui en sont exonérés.
48
Selon l’enquête lourde menée par l’Agence du tourisme de la Corse pour 2008/2009, le pays touristique de Porto-
Vecchio se classe au deuxième rang des dix pays de la Corse pour la fréquentation. Le territoire concentre 19,3 % des
séjours en Corse (3 475 528 séjours au total) et 20 % des nuitées (25 694 075 nuitées au total).
49
L’EBF représente le solde des opérations courantes de la commune avant la prise en compte des opérations
financières et exceptionnelles
CRC Corse
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Rapport
d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Corse
Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
- Charges exceptionnelles
205 775
37 850
206 110
142 034
103 675
60 794
Capacité d’autofinancement
brute
50
1 506 583
2 619 179
2 368 073
2 621 450
1 820 154
2 372 586
Annuité en capital des emprunts
1 090 389
1 164 089
1 234 503
1 263 499
1 306 918
1 329 533
Epargne disponible
416 194
1 455 090
1 133 570
1 357 951
513 236
1 043 053
Le remboursement du capital des emprunts est relativement stable. Ce qui montre une
maîtrise de l’endettement global de la commune.
La capacité d’autofinancement nette, soit l’épargne disponible dégagée par la commune
après le remboursement des emprunts, est constante, sauf en 2009.
La diminution sensible en 2009 du solde est due à l’augmentation de la participation au
SITDESC qui est passée de 1,288 M€ en 2008 à 1,860 M€ en 2009, soit une augmentation de
0,572 M€ qui minore d’autant l’épargne disponible de l’exercice.
Toutefois, le niveau d’autofinancement en 2010 représente 10 % des recettes réelles pour un
seuil dit « de vigilance » situé à 7 % pour les communes comparables.
3.3.2La situation de l’excédent global de clôture (fonds de roulement) et de la trésorerie en
2010
Depuis 2008, la commune connaît un résultat cumulé de la section de fonctionnement
confortable mais en diminution régulière
51
. Ce résultat est presque divisé par deux entre 2008 et les
prévisions du budget 2011. La part du résultat affecté à la section d’investissement est encore stable
(2 M€ par an entre 2007 et 2010) mais diminue au budget 2011 pour se situer à 1,6 M€.
A la section d’investissement, l’exercice 2010 est caractérisé par un montant relativement
faible de subventions encaissées (0,650 M€) et par des investissements directs très sensiblement
augmentés par rapport à l’exercice précédent (de 5,155 M€ à 6,915 M€).
Compte tenu des ressources internes affectées à l’investissement, le besoin de financement
s’établit à 3,081 M€. Le programme d’investissement est soutenu par des emprunts nouveaux à
hauteur de 3,340 M€.
L’excédent global de clôture (fonds de roulement comptable) se situe en 2010 à 259 K€ soit
4,5 jours théoriques de dépenses budgétaires de fonctionnement.
Ce résultat est nettement en dessous de la moyenne
52
, qui se situe à 19 jours pour les
communes de plus de 10 000 habitants. En euros par habitant, le fonds de roulement de la commune
(22 €) est très inférieur à la moyenne de la strate (139 €).
50
La CAF brute permet de financer une partie des investissements, d’augmenter le fonds de roulement et de rembourser
les dettes financières
.
51
Le résultat cumulé de fonctionnement intègre le report de l’exercice précédent. Il s’établissait à 2,93 M€ en 2008, 2,2
M€ en 2009, 2,1 M€ en 2010. Les prévisions 2011 l’établissent à 1,6 M€
52
Source : DGCL « Les finances des communes de 10 000 habitants et plus en 2009 ».
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Rapport
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Exercices 2005 et suivants
Compte tenu des restes à réaliser à la clôture de gestion 2010, le fonds de roulement du
budget principal de la commune s’élève à 450 K€, soit 37 € par habitant.
En 2010, le décalage entre l’encaissement des recettes et le paiement des dépenses abonde la
trésorerie pour 330 K€. Cette situation s’explique par un niveau des dettes à court terme légèrement
supérieur au niveau des créances
53
.
Le délai global de paiement des fournisseurs
54
s’établit à 50 jours, alors que le délai
réglementaire est fixé à 30 jours.
Entre 2005 et 2010, la commune a été amenée à verser 538 K€ aux entreprises pour
dépassement du délai maximum de paiement dans les marchés publics. Les retards de paiement
coûtent ainsi à la commune 90 K€ par an.
La trésorerie de clôture en 2010 s’établit à 589 K€ soit 10 jours de dépenses réelles de
fonctionnement. Si la commune respectait le délai réglementaire de paiement, elle ne disposerait
alors que 7 jours de réserve de trésorerie, ce qui est faible au regard du délai moyen d’encaissement
des clients, qui s’établit à 117 jours.
Il est toutefois observé que les emprunts de 2010 (3,340 M€), contractés en fin d’année,
n’ont été débloqués qu’en 2011. Leur montant est donc bien intégré au résultat global de clôture de
2010 (fonds de roulement) mais n’apparaît pas dans la trésorerie constatée en fin d’exercice.
3.3.3Structure et évolution de la dette
Entre 2005 et 2009, la commune a réduit son endettement régulièrement en passant de
10,4 M€ d’encours à 6,7 M€ à la clôture de l’exercice 2009.
L’encours de la dette à la fin de l’exercice 2010 est porté à 8,7 M€. L’encours total de la
dette ramené à l’habitant correspond à 742 € pour une moyenne de 1 062 €. Le remboursement de la
dette par habitant
55
situe la commune dans la moyenne des communes comparables.
Le ratio « Encours de la dette / épargne brute » s’établit à 3,66. Ce ratio signifie que la
collectivité devrait consacrer trois ans et demi pour rembourser l’intégralité de sa dette, à niveau
d’épargne brute constant. Ce ratio, inférieur à 5 ans, indique que la commune conserve un niveau de
solvabilité satisfaisant. Le niveau d’endettement
56
s’élève à 0,37, ce qui situe la commune en
dessous du niveau médian de 0,60.
4
L
A
GESTION
DE
LA
COMMANDE
PUBLIQUE
PEUT
S
AMÉLIORER
Lors du contrôle précédent, la chambre avait relevé que les investissements réalisés par la
collectivité étaient entachés d’anomalies et que les dépassements des délais d’exécution des
marchés publics s’étaient avérés coûteux pour la commune.
53
On constate l’absence de stocks pour la période sous revue.
54
Le délai maximal réglementaire de paiement est fixé à 30 jours à compter du 1
er
juillet 2010. Sa répartition entre
l'ordonnateur et le comptable est de 2/3 pour l'ordonnateur et 1/3 pour le comptable.
Source : Compte de gestion 2010, Compte 4011, hors comptes de fournisseurs d’immobilisation et de retenues de
garantie.
55
En 2010, le remboursement de la dette s’établit à 113 € par habitant pour une moyenne de la strate à 112 € par
habitant
56
Encours de la dette / recettes réelles de fonctionnement de l’année
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Exercices 2005 et suivants
La commande publique a donc été examinée sous l’angle des suites qui avaient pu être
données aux observations précédentes.
4.1
Une absence de formalisation de la commande publique
Les dispositions introduites par la réforme du droit de la commande publique
57
en 2006
rendent nécessaire l’élaboration d’une politique d’achat propre à la collectivité. Cette politique lui
permet de rationnaliser son acte d’achat, en augmentant l’efficacité économique et la sécurité
juridique.
Or à ce jour, la commune de Porto-Vecchio n’a pas adopté de règlement intérieur relatif à la
commande publique.
L’adoption rapide d’un tel document est préconisé car, outre le fait qu’il rappelle et détaille
les diverses procédures d’achat, comme le suivi des bons de commande et le franchissement de
seuils, il permet également de préciser les modalités de recueil et de recensement des besoins ainsi
que le suivi de l’exécution des contrats par le biais de services référents.
Il est en effet indispensable d’assurer un contrôle de gestion des opérations de passation et
d’exécution des marchés formalisés ou des procédures adaptées, conformément à la règlementation
en vigueur. D’autant que les dispositions introduites par la décision du Conseil d’Etat du
1
er
mai 2010
58
(
article 28 du code des marchés publics
), prévoient qu’un marché public inférieur à
un montant de 4 000 € HT est dispensé de toute formalité de publicité et de mise en concurrence.
La chambre recommande à la commune de se conformer à ce cadre en édictant, dans le
règlement intérieur de la commande publique, les conditions détaillées de ces achats ou prestations.
Compte tenu des désordres observés dans la passation et l’exécution des marchés publics
présentés ci-après, et qui ont déjà fait l’objet d’observations de la chambre (comme par exemple la
mauvaise définition des besoins), la formalisation de la commande publique est une nécessité pour
la collectivité.
Dans sa réponse à la chambre, le maire a présenté le dispositif destiné à professionnaliser le
service de la commande publique de la collectivité. Certaines modalités ont déjà été adoptées
comme par exemple l’acquisition d’un logiciel dédié à l’analyse et au suivi des offres, ou le seront
dans un avenir proche. Ainsi, l’élaboration et la présentation au conseil municipal du règlement
intérieur de la commande publique est prévue avant la fin juin 2012. La chambre prend acte de ces
dispositions.
57
Le décret n°2006-975 du 1er août 2006 portant code des marchés publics est entré en vigueur le 1er septembre 2006.
Il a fait l’objet de plusieurs modifications dont la dernière a eu lieu le 16 septembre 2011.
58
Par décision du 10 février 2010, le Conseil d’Etat (CE) a annulé, à compter du 1er mai 2010, le décret n°2008-1356
du 19 décembre 2008 en tant qu’il faisait passer de 4.000 à 20.000 euros le seuil des marchés pouvant être passés sans
publicité ni mise en concurrence. Le CE a considéré que ce seuil était contraire aux grands principes de la commande
publique en raison notamment de son caractère général et de son montant.
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4.2
Un contrôle interne à renforcer
L’étude des marchés publics de la commune de Porto-Vecchio a été faite sur la période de
2005 à 2009. Elle a consisté à appréhender le cadre juridique ainsi que l’économie générale des
marchés formalisés ou à procédures adaptées de travaux ou de services passés et exécutés par la
collectivité.
1.1.1Une plus grande vigilance à rechercher dans la gestion administrative
L’examen complet des documents d’un échantillon de huit marchés publics de la collectivité
a permis de mettre en lumière plusieurs points à améliorer. Même si, d’une manière générale, les
documents contractuels à savoir l’acte d’engagement, le cahier des clauses administratives
particulières et le cahier des clauses techniques particulières, sont renseignés de manière
satisfaisante.
1.1.1.1La publicité des marchés publics passés en procédure adaptée est d’une durée limitée
En effet, si le pouvoir adjudicateur choisit librement les modalités de publicité, cette
dernière doit être adéquate
, c’est-à-dire adaptée aux caractéristiques des marchés. Ainsi, elle doit
garantir la transparence et favoriser la concurrence.
Or, sur les sept marchés publics
dits
à procédure adaptée étudiés, le délai moyen entre l’avis
public à concurrence et la remise des offres est de 17 jours ouvrés
pour un montant moyen de la
commande publique de 275 K€. Dans la plupart des cas, seuls deux candidats ont postulé.
Dans le cas du marché public de surveillance du port de plaisance et de pêche attribué pour
la période de 2009 à 2011, seul l’attributaire du précédent marché public notifié pour l’année 2008 a
fait une offre.
Cette restriction de la concurrence peut faire courir un risque de référé précontractuel,
comme ce fut le cas pour des marchés publics passés en 2006 et en 2007.
1.1.1.2Le déroulement des procédures doit faire l’objet d’un contrôle exhaustif
Le rapport de l’analyse des offres du marché public du nettoyage des plages communales au
titre des années 2010 à 2013 mentionne que : «
une première analyse des offres a révélé un certain
nombre d’imprécisions au niveau du mémoire technique. La commune a donc été amenée à
adresser aux candidats par e-mail, une demande de précisions ainsi qu’une remise sur le prix des
prestations
».
Ce marché public a été passé sous l’empire d’un appel d’offres ouvert, en application de
l’article 33 du code des marchés publics. L’article 59 de ce même code, qui s’applique à la
procédure d’appel d’offres ouvert, précise que : «
il ne peut y avoir de négociation avec les
candidats. Il est seulement possible de demander aux candidats de préciser ou de compléter la
teneur de leur offre
».
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Fort heureusement, les précisions apportées par les candidats n’ont pas donné lieu à une
remise du montant de leur offre. Il convient toutefois d’être vigilant et de s’assurer pour l’avenir
que les dispositions prévues au code des marchés publics sont strictement suivies.
1.1.1.3La rédaction de rapports de présentation devrait être normalisée
La rédaction de rapports de présentation mériterait d’être normalisée afin que l’économie
générale des marchés soit systématiquement argumentée. En effet, dans la plupart des marchés,
seule une analyse des offres est rédigée pour permettre la désignation d’un attributaire. Le
déroulement de la procédure et les choix relatifs issus de l’expression des besoins sont rarement
explicités et peuvent par conséquent faire l’objet de critiques.
1.1.2Des marchés de fournitures et de services passés en limite du seuil de la procédure adaptée
Les fondements de l’achat public sont basés sur son efficacité mais aussi sur des éléments de
probité, qui permettent d’éviter toute collusion entre l’acheteur public et les acteurs économiques,
ainsi que sur la non discrimination qui doit favoriser la concurrence.
La liste des marchés publics non formalisés fournie par la collectivité montre que 7 marchés
de fournitures ou de services, d’un montant hors taxes de plus de 150 K€, ont été passés selon une
procédure adaptée, dans les conditions définies par l’article 28 du code des marchés publics.
Selon les textes en vigueur, le montant estimé du besoin
doit être inférieur à un seuil pour
que le marché public fasse l’objet d’une procédure adaptée
59
. Aujourd’hui, le seuil maximum d’une
procédure adaptée pour un marché de fournitures ou de services d’une collectivité est de
193 K€ HT. La réglementation a évolué en abaissant ce seuil de manière régulière.
A l’examen des marchés cités, les prix hors taxes de deux marchés publics, avenants
compris, présentaient un écart avec le seuil réglementaire inférieur à 3 %.
Afin de sécuriser la commande publique, la chambre incite l’ordonnateur à mettre en œuvre
une procédure d’alerte (applicatif informatique) lui garantissant le non-dépassement du seuil
réglementaire des marchés publics de fournitures et de service à procédure adaptée.
1.1.3Des avenants importants qui ont pu bouleverser l’économie générale de marchés publics
Quelle que soit la forme retenue, plus de la moitié des marchés publics de la collectivité, qui
ont nécessité la passation d’avenants (11 sur 20) durant la période sous revue, ont vu le montant de
ces mêmes marchés publics augmenter de manière significative, c’est-à-dire d’au moins 15 %,
comme le souligne le tableau récapitulatif ci-après.
59
Du 1
er
septembre 2006 au 1
er
janvier 2008, le montant fixé était de 210 000 € HT pour les fournitures et les services
des collectivités territoriales. Puis ce montant a été réduit au 1
er
janvier 2010 à 206 000 € HT.
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Exercices 2005 et suivants
Marchés à procédure adaptée et par appel
d’offre
Prix HT
Avenants
Prix
Définitifs
Ratio PHT/P
définitif
2005
MAPA
Maîtrise d’œuvre pour
l’aménagement d’une zone
technique port de plaisance
105 200
97 796
202 996
93%
2006
MAPA
Marché de travaux route des
plages
109 491
23 112
132 603
21%
2006
MAPA
Evaluation environnementale du
PLU
13 950
4 900
18 850
35%
2007
MAPA
Maîtrise d’œuvre pour la
rénovation de l’agglomération
rurale de Trinité
48 110
12 186
60 296
25%
2008
MAPA
Maintenance des installations de
chauffage pour les bâtiments
communaux
30 513
20 350
50 863
67%
2005
AO
Complexe sportif de Prunello
320 326
48 049
368 375
15%
2006
AO
Extension du port de plaisance
353 400
110 550
463 950
31%
2007
AO
Mise en œuvre d’enrobés à
chaud sur voirie communale
900 000
370 370
1 270 370
41%
2007
AO
Travaux de VRD
410 000
74 074
484 074
18%
2008
AO
Travaux de VRD
410 000
74 074
484 074
18%
2008
AO
Elargissement du CC n°20
204 091
49 959
254 050
24%
Dans plusieurs cas, le prix définitif des marchés publics s’est apprécié de plus de 35 %.
L’économie générale des contrats passés a été bouleversée. Les marchés de travaux sont
caractérisés par une dérive des coûts due à un défaut de conception initiale.
Cette constatation provient d’une appréhension des besoins déficiente. Il est donc préconisé
à l’ordonnateur de veiller à ce que les besoins soient à l’avenir déterminés avec précision et ceci
avant le lancement de la procédure. Si des marges d’incertitudes subsistent sur des quantités ou sur
l’étendue des prestations, il convient d’avoir recours à des marchés à bons de commande ou à des
marchés à tranches conditionnelles.
Dans sa réponse, l’ordonnateur reconnaît en préambule que «
le défaut de précision de la
définition des besoins exprimés par la commune en phase de préparation est souvent la raison
principale de la passation des avenants
».
Selon l’ordonnateur, les avenants de certains marchés publics cités par la chambre sont dus à
des circonstances imprévisibles. Toutefois, les marchés publics relatifs aux travaux de la route des
plages, à la maîtrise d’œuvre pour la rénovation de l’agglomération rurale de la Trinité et aux
travaux de VRD et de mise en œuvre d’enrobés n’ont pas connus de tels aléas.
En conséquence, devant le constat du coût élevé des avenants des marchés publics étudiés,
la chambre maintient son observation relative à la nécessaire amélioration de la définition des
besoins de la commune.
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Rapport
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Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
1.1.4Des intérêts moratoires en souffrance
L’institution du délai global de paiement est, en ce qui concerne l’exécution des marchés
publics, la principale innovation introduite par la réforme de la commande publique de 2001. Il se
substitue au délai de mandatement. Il englobe les opérations du comptable (contrôles et paiement
proprement dit) et celles de l’ordonnateur et oblige ces deux acteurs à concilier l’exercice de leurs
contrôles respectifs avec le respect du délai qui leur est imparti.
La maîtrise des processus est nécessaire pour éviter à la collectivité de supporter des intérêts
moratoires.
Durant la période de 2005 à 2009, 493 K€
60
ont été payés au titre des intérêts moratoires aux
titulaires des marchés publics de la collectivité, soit près de 100 K€ par an.
Ce chiffre est à mettre en relation avec le montant des dettes fournisseurs inscrits au bilan de
la commune, qui s’élève au total à 5,86 M€ pour la période examinée, soit plus d’1 M€ par an.
Ainsi, les intérêts moratoires de 73 K€ versés en 2009 représentent 4,5 % du montant du compte
fournisseurs du même exercice (1,605 M€), ce qui est considérable.
Le décret n° 2002-232 du 21 février 2002 relatif à la mise en œuvre du délai maximum de
paiement dans les marchés publics, modifié par le décret n° 2008-408 du 28 avril 2008 stipule, en
son article 5 que : «
le défaut de paiement dans les délais prévus par l’article 98 du code des
marchés publics (soit 30 jours pour les collectivités territoriales et les établissements publics
locaux) fait courir de plein droit
, et sans autre formalité, des intérêts moratoires au bénéfice du
titulaire ou du sous-traitant payé directement
».
Selon l’étude menée par le comptable public, adressée à l’ordonnateur en juin 2010, le délai
global de paiement (DGP) de la collectivité ressort au premier trimestre 2010 à 51,33 jours dont
50,20 jours sont imputables à l’ordonnateur
.
La charte de partenariat entre la commune de Porto-Vecchio et la trésorerie n’évoque pas la
problématique du suivi des intérêts moratoires, la chambre pourrait considérer qu’au regard du DGP
les intérêts moratoires payés, bien que conséquents, ne sont pas exhaustifs.
L’attention de l’ordonnateur est appelée sur le principe selon lequel tout dépassement des
délais, contractuels ou légaux en matière de paiement, constitue un retard de paiement donnant lieu
à un versement d’intérêts au prestataire l’ayant subi. Il est préconisé de mettre en place des
processus internes destinés à maîtriser ses délais de traitement des factures.
4.3
Des marchés de transports scolaires à géométrie variable et qui constituent une
charge importante
La commune a conclu avec le département de la Corse-du-Sud deux conventions (n° 94/194
du 5 août 1994 et n° 02/02 du 7 mars 2002) relatives à l’organisation des transports scolaires, qui
sont renouvelables par tacite reconduction.
60
538 K€ entre 2005 et 2010
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Rapport
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Exercices 2005 et suivants
La commune est à ce titre organisateur secondaire des transports scolaires.
En dépit des dispositions des conventions susmentionnées (subvention du département et
non gratuité du transport scolaire), le service des transports scolaires représente une dépense
significative pour la commune.
Cette dépense est passée de 432 K€ pour l’année scolaire 2005/2006 à 516 K€ pour l’année
scolaire 2011/2012, soit une progression de 20 %.
Selon l’ordonnateur, la collectivité a fait le choix de ne pas faire supporter intégralement aux
parents des élèves usagers la différence entre le coût réel du service et les financements issus du
département.
En outre, le marché public relatif au service régulier de transport d’élèves de 2007 à 2012 a
été contesté et a fait l’objet de deux référés précontractuels par la société évincée. Dans le premier
litige, cette société soutenait que des actes lui portaient un préjudice suffisamment grave et
immédiat, dont notamment la durée du marché fixée à 58 mois.
Sans apprécier le fond de ce litige, puisqu’une convention amiable de résiliation a été
conclue entre la commune et la société, il est toutefois constaté que la durée du marché était trop
importante.
En effet, l’article 77 du code des marchés publics indique : «
La durée des marchés à bons
de commande ne peut dépasser quatre ans
, sauf dans des cas exceptionnels dûment justifiés,
notamment par leur objet ou par le fait que leur exécution nécessite des investissements
amortissables sur une durée supérieure à quatre ans
».
Par ailleurs, les marchés publics qui encadrent cette prestation ont été passés sous diverses
formes. Ainsi, le marché public relatif au service régulier de transport d’élèves d’avril à juin 2005 a
fait l’objet d’un marché à procédure adaptée alors que les marchés suivants ont fait l’objet d’un
appel d’offres ouvert.
Selon l’ordonnateur, « les variations de choix de procédure ont été la conséquence des choix
de durées des différents marchés ». La chambre ne peut se contenter de cet argument et
recommande à l’avenir, afin de faciliter le suivi de cette prestation, le recours constant à une
procédure formalisée.
4.4
Le centre de secours, une opération décidée en 1995 et financée en 2011
Le conseil municipal a approuvé, par la délibération du 30 mars 1995, le projet de
construction d’un centre de secours principal à Porto-Vecchio pour un montant de 2,29 M€.
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Exercices 2005 et suivants
Or, selon les dispositions des articles L. 1424-12 et L. 1424-18 du CGCT, issus de la loi n
° 96-369 du 3 mai 1996 relative aux services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) «
le
service départemental d’incendie et de secours construit, acquiert ou loue les biens nécessaires à
son fonctionnement
» et l’intervention de la commune est limitée à
« la responsabilité d’une
opération de grosses réparations, d’extension, de reconstruction ou d’équipement d’un centre
incendie et de secours existant à la date de la mise à disposition
».
La chambre observait lors de son précédent rapport que «
la situation financière de la
commune ne permettait pas de réaliser un tel investissement qui sortait de sa compétence
». Ainsi,
la commune avait mis à la charge de son budget la réalisation d’un investissement qui représentait
quatre fois sa cotisation annuelle au SDIS, alors que ce dernier était désormais compétent pour ces
investissements.
Le SDIS et la commune avaient fait valoir qu’en raison de la délibération de 1995,
l’opération était juridiquement lancée avant la promulgation de la loi de transfert de compétences.
Au stade actuel de l’opération
61
, le coût définitif du centre de secours est estimé par
l’ordonnateur à 3,51 M€ TTC, actualisation comprise.
La contribution de la commune n’a pu être établie de manière définitive que récemment.
Elle s’est concrétisée par la contraction d’un emprunt sollicité en 2010. Selon la commune, ce
dernier a été levé le plus tardivement possible pour en limiter les frais financiers. Or, il apparaît que
la réduction de ces frais, qui devait être garantie par un allègement de l’annuité du prêt par le
conseil général de Corse-du-Sud, destinataire de l’équipement in fine, n’a pas été obtenue.
En définitive, le projet de construction d’un centre de secours principal à Porto-Vecchio a
abouti quinze ans après la décision de l’organe délibérant. La part communale a représenté près de
la moitié du plan de financement total hors taxes
62
et a été assurée par un emprunt contracté fin
2010, alors même que la commune n’avait plus la compétence pour conduire cette opération depuis
1996.
5
L
A
GESTION
DES
RESSOURCES
HUMAINES
Les principales définitions et modalités de calcul figurent en annexe (Annexe 2).
L’évolution des effectifs par statut et affectation dans les services figure en annexe (Annexe 3).
61
La réception de l’ouvrage n’est pas entièrement finalisée.
62
La part contributive de la commune fixée à
1,3 M€ a été financée par
un emprunt auprès de la Caisse d’épargne en
décembre 2010.
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Rapport
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Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
5.1
Effectif et organisation des services
A la fin de l’exercice 2009, l’effectif physique moyen sur l’année est de 350 agents
63
. Le
budget 2011 prévoit la rémunération de 388 agents pour un effectif autorisé par le conseil municipal
de 408 emplois.
Les emplois statutaires représentent 92 % du total des emplois pourvus de la commune
64
et
90 % du montant total des rémunérations (hors charges et cotisations sociales). Cette proportion est
stable sur la période.
Il existe des variations importantes en pleine saison touristique durant laquelle l’effectif
atteint 400 agents par l’apport des emplois non permanents essentiellement liés aux activités
saisonnières de la commune (dans les secteurs de l’animation et de la sécurité). Ces emplois
représentent 2,5 % de l’effectif total pourvu, soit 9 ETP sur l’année.
Les emplois se répartissent entre dix secteurs
65
. Les services techniques emploient le plus
grand nombre d’agents avec 30 % du total, suivi par le secteur de la vie scolaire (25 %),
l’administration (18 %) et l’action sociale (12 %). Ensemble, les secteurs « vie scolaire » et
« accueil petite enfance » rassemblent un tiers de l’effectif total.
Les services techniques et administratifs sont répartis sur plusieurs sites dans la commune
faute de place suffisante pour les accueillir au sein du bâtiment principal. Ces implantations
multiples ne facilitent pas l’organisation globale, c’est pourquoi la commune a acquis ces deux
dernières années plusieurs immeubles en centre ville afin d’opérer une recentralisation de ses
services.
5.2
Le service des ressources humaines est bien organisé
La commune de Porto-Vecchio est dotée d’un service des ressources humaines partagé en
quatre pôles, outre la direction du service, dont le coût global annuel en charge de personnel peut
être évalué à 322 K€.
-
Le pôle paie et gestion du budget du personnel (2 agents) ;
-
Le pôle formation (1 agent) ;
-
Le pôle suivi des carrières (2 agents) ;
-
Le pôle protection sociale retraite et vivier des emplois, gestion de l’absentéisme, médecine du
travail (3 agents). La collaboration avec la médecine du travail est assurée par une
convention triennale ;
63
Il s’agit de l’effectif physique moyen payé au cours de l’année (personnels sur emplois permanents et non
permanents, à temps complet et à temps partiel)
64
Hors emplois saisonniers
65
Administration, Services techniques, Loisirs et sports, Action sociale, Secteur culturel, Vie scolaire, Police
municipale et rurale, Service informatique, Cimetières, Collecte et voierie
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-
Le pôle direction (1 agent).
La prévision n’est pas structurée en tant que telle. Seul un « document-lien » est transmis à
chaque chef de service dans le but de recenser leurs besoins. Ceux-ci ne font cependant pas l’objet
d’une réelle évaluation par rapport aux tâches assumées.
Le rapport sur l’état de la collectivité (REC), plus communément appelé « bilan social »,
apporte une vue d’ensemble des données liées au personnel. Il est établi tous les deux ans, comme
le prévoit la règlementation
66
et remis à chaque membre du comité technique paritaire (élus et
représentants syndicaux du personnel) avant d’être présenté et débattu en CTP.
Le document récapitule des données chiffrées concernant l’emploi, le temps de travail, la
formation, l’absentéisme mais ne comporte aucune analyse ni commentaire.
Le service des ressources humaines établit mensuellement des tableaux de bord. Il suit
notamment l’évolution des effectifs par statut, le coût en personnel des différents services, la part
des primes dans la rémunération, la masse salariale brute, le taux de présence en formation.
Chaque année, la DRH établit un rapport sur la gestion des ressources humaines et sur les
dépenses afférentes à prévoir. Sur la base de ce rapport, des décisions sont prises par les élus
siégeant au sein de la commission des finances puis soumises au conseil municipal au moment de
la présentation du budget.
5.3
Les politiques sectorielles des ressources humaines
5.3.1Le recrutement et la mobilité interne
La procédure de recrutement externe de la collectivité repose sur l’information du centre de
gestion de la Corse du sud (CDG) des prévisions de vacance de poste ou de création d’emploi. Le
centre de gestion assure la publicité de l’emploi vacant au niveau local. En l’absence de
candidature, la collectivité s’adresse à une agence spécialisée pour diffusion de l’offre.
Durant les cinq dernières années, la commune a créé 51 postes pour le recrutement d’agents
permanents (12 par concours, 2 par détachement, 2 par mutation et 35 par recrutement direct) et a
pourvu 22 postes par voie de remplacement (5 par concours, 2 par détachement et 12 par
recrutement direct). Le nombre le plus important de création et de remplacement de postes concerne
la filière technique (39), suivi par la filière administrative (18).
Les candidatures à des postes de responsabilité sont transmises à un cabinet de recrutement
externe qui présélectionne des candidats en fonction du profil de poste. Ces derniers sont ensuite
présentés à la commission de recrutement composée du maire, de la directrice des services, de la
DRH et éventuellement du chef de service pour appréciation des compétences techniques du
candidat. En 2009, 18 K€ ont été consacrés aux recrutements de deux cadres administratifs de la
commune.
66
L’arrêté du 29 janvier 2010 fixe la liste des indicateurs contenus dans le rapport sur l’état de la collectivité prévu par
l’article 33 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 modifiée portant dispositions statutaires relatives à la fonction
publique territoriale
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Malgré l’utilisation de différents réseaux, la collectivité rencontre des difficultés de
recrutement des cadres en remplacement de départs récents.
Les besoins en personnel dans les différents services sont importants et dans la perspective
de départs à la retraite, des études sont en cours pour l’externalisation de certaines fonctions telles
que le ménage dans les écoles et le nettoyage des plages.
En 2010, le pourcentage d’agents ayant moins de 5 ans de présence dans la collectivité
représente 27 % de l’effectif et le nombre de départ s’établit à 3,31 %.
5.3.2La gestion des compétences et des carrières
La gestion des compétences et des carrières constitue, après le recrutement, un autre point
clé de la gestion prévisionnelle dans une collectivité.
Pour la commune de Porto-Vecchio, cette fonction fait l’objet d’une démarche cohérente,
même si elle n’est pas entièrement formalisée.
Pour ce qui concerne les agents présentant des profils particuliers, notamment les accidentés
du travail, une action est assurée avec la médecine du travail, sur la capacité de l’agent à la reprise
de son poste voir sur un aménagement de celui-ci. Si cet aménagement est permanent et que le poste
requiert de nouvelles compétences, un cursus de formation est suivi par l’agent.
Dans un avenir proche, la commune va mettre en place un Comité d’hygiène et de sécurité et
des conditions de travail (CHSCT), ainsi que la désignation d’un ou de plusieurs ACMO
67
en
remplacement de l’agent en poste en 2009.
En collaboration avec la médecine du travail, la collectivité a commencé à réfléchir sur la
tenue de fiches de risques établies par métiers. Les agents ne seront plus regroupés par poste mais
par risques.
L’ensemble des services dispose de fiches de poste type référencées dans le répertoire des
métiers du CNFPT. Ces fiches sont élaborées par les chefs de service conjointement avec le service
des ressources humaines. Il existe par ailleurs une politique de repérages des compétences
existantes, par l’étude des dossiers des personnels. Le vivier ainsi constitué permet de pourvoir aux
besoins et aux exigences de la collectivité.
En 2009 et 2010, la collectivité a mis en place l’entretien individuel d’évaluation appliquant
ainsi la loi de 2009 sur la mobilité et les parcours professionnels dans la fonction publique. Lors de
l’entretien entre l’agent et son chef de service, outre les compétences professionnelles et
personnelles, sont alors recensés les besoins en formation, les souhaits de mobilité interne et de
concours, mais aucun objectif n’est assigné à l’agent pour l’année suivante.
67
Agent chargé de la mise en œuvre des règles d’hygiène et de sécurité
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5.4
Le temps de travail et l’absentéisme
5.4.1Les obligations relatives au temps de travail sont respectées …
En mars 2002, la ville de Porto-Vecchio a signé un accord avec les syndicats portant sur
l’aménagement et la réduction du temps de travail dans les services municipaux.
Cet accord n’a pas rencontré de difficultés particulières lors des négociations. La mise en
place de l’ARTT s’applique à tous les agents, par service et n’a donné lieu à aucune modification
organisationnelle dans la collectivité.
La combinaison du régime d’ARTT et du régime des congés se traduit bien par une durée
effective du travail de 1607 heures par an.
Les congés annuels en vigueur dans la collectivité sont de 25 jours plus deux jours de
fractionnement sous certaines conditions (Décret 85-1250 du 26.11.85 – art 1
)
, ils sont soumis à
l’appréciation du chef de service et accordés par la direction générale des services.
Quant aux autorisations d’absence pour évènements familiaux, une liste précise a été établie
avec le nombre de jours accordés par évènements et les pièces justificatives à fournir.
Leur impact sur la durée annuelle de travail est minime et après vérification, les demandes
s’élevant à 20 par an, la collectivité n’a pas constaté d’abus d’agent combinant systématiquement
plusieurs catégories de congés.
Le service des ressources humaines assure le suivi de l’ensemble de ces congés. Un état
récapitulatif est présenté au maire mensuellement.
5.4.2…mais l’ampleur de l’absentéisme affecte fortement la durée effective du travail
Afin d’étudier l’absentéisme, trois sources d’information ont été analysées : les rapports sur
l’état de la collectivité (2005, 2007 et 2009), les études menées par le service des ressources
humaines de la commune et les comptes administratifs.
En 2009, le taux d’absentéisme dans la commune de Porto-Vecchio s’établit à 16,80 % des
jours travaillés perdus, soit le double de la moyenne établie pour les communes comparables
68
. La
fréquence des arrêts relatifs à la maladie ordinaire est trois fois supérieure à la moyenne
69
.
La charge liée à l’absentéisme est considérable pour les finances de la commune qui ne
bénéficie pas d’une assurance de protection sociale de ses agents.
68
L’étude menée en 2008 par un assureur de la protection sociale des agents des collectivités, indique un taux
d’absentéisme moyen de 8,6 % pour les communes comparables (effectif de 350 agents). Le taux annoncé pour 2011 est
de 11 %.
Cette étude porte sur un échantillon de 331 500 agents répartis dans 18 100 collectivités assurées pour toutes les natures
d’arrêts (maladie ordinaire, maternité, longue maladie/longue durée, accident du travail)
Le rapport d’information sur
L’optimisation des dépenses publiques
, déposé le 14 octobre 2009 par la commission des
lois de l’assemblée nationale, évalue le taux d’absentéisme à 11,3 % dans la fonction publique territoriale (11 % dans la
fonction publique hospitalière, 5,5 % dans le secteur privé)
69
La fréquence des arrêts relatifs à la maladie ordinaire est de 270 arrêts pour 100 agents en 2009. La durée moyenne
des absences est de 7,5 jours, soit plus de 20 jours moyens d’absence par agent et par an
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Des études menées par les services de l’ordonnateur indiquaient en 2008 et en 2011 que la
charge d’assurance de la protection sociale des agents serait supérieure au coût de l’absentéisme lui-
même.
5.4.2.1Les principales caractéristiques de l’absentéisme
Les rapports sur l’état de la collectivité sont établis conformément aux dispositions
législatives et réglementaires qui les régissent.
Confrontée à un absentéisme récurrent, la collectivité a procédé à une étude sur les années
2007 à 2009. Elle a ainsi relevé un très fort taux d’absentéisme pour raison de santé
70
sur cette
période retracé dans le tableau ci-dessous :
Année
Nombre de jours
d’absence
Nombre de jours
théoriquement
travaillés
Taux d’absentéisme
2007
10 512
69 768
15,07%
2008
12 345
71 820
17,19%
2009
12 792
76 152
16,80%
En 2009, la commune de Porto-Vecchio accuse un taux d’absentéisme pour raison de santé
de 16,80 %, ce qui correspond à 53 agents titulaires absents en permanence sur l’année, soit un taux
deux fois supérieur à la moyenne, dans un contexte d’augmentation globale de l’absentéisme pour
raison de santé dans les collectivités territoriales.
Sur la même période, la collectivité constate une augmentation des absences sur lesquelles
elle aurait pu agir afin d’en réduire la fréquence et durée moyenne (maladie ordinaire, accidents du
travail, absences injustifiées). Cet indicateur montre que la commune ne maîtrise pas l’évolution de
l’absentéisme.
Année
Taux d’absentéisme
compressible
2007
10,42 %
2008
11,40 %
2009
12,04 %
La fréquence des arrêts relatifs à la maladie ordinaire est trois fois supérieure à la moyenne
constatée
71
.
En 2008 et 2009, la répartition de l’absentéisme par catégories
72
s’établit comme suit :
Catégorie
Répartition en 2008
Répartition en 2009
Maladie ordinaire
46 %
42 %
70
Les absences pour raison de santé incluent les absences pour maladie ordinaire, les accidents de service, la longue
maladie
71
La fréquence des arrêts relatifs à la maladie ordinaire est de 270 arrêts pour 100 agents en 2009. La durée moyenne
des absences est de 7,5 jours, soit plus de 20 jours moyens d’absence par agent et par an
72
Les absences sont répertoriées sous 5 rubriques principales (maladie ordinaire, accidents du travail, absences sans
excuse, longue maladie, maternité)
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Longue maladie
31 %
26 %
Accidents du travail
15 %
23 %
Maternité
8 %
7 %
Absences sans excuse
0 %
2 %
L’année 2009 est marquée par une augmentation sensible des accidents du travail et
l’apparition des « absences sans excuse » pour 256 jours, soit un équivalent temps plein sur l’année.
En 2009, l’absentéisme compressible (pour maladie ordinaire et accidents de service)
s’établit à 25,5 jours théoriques moyens d’absence par agent contre 13,5 en moyenne nationale
(source DGCL).
Les principaux services concernés sont :
-
Le service de la vie scolaire (87 agents sont concernés, essentiellement pour maladie
ordinaire) ;
-
Le centre technique municipal (113 agents sont concernés, pour accidents du travail pour plus
de la moitié des absences).
Les données disponibles sur l’absentéisme au travail indiquent que le phénomène croît en
fonction de l’âge des agents. Effectivement, près de la moitié des agents affectés au service de la vie
scolaire ont 50 ans et plus. Cependant, ce constat ne s’établit pas au centre technique municipal dont
les effectifs de plus de 50 ans représentent moins d’un tiers du total. Ils sont en revanche plus
concernés par les accidents du travail (aucun accident de trajet n’est répertorié en 2009).
5.4.2.2Le traitement de l’absentéisme compressible
L’ordonnateur est informé de l’importance du problème de l’absentéisme dans la commune.
Afin d’assurer la continuité du service public, la commune a instauré une gestion des
absences par :
-
un suivi médical et un contrôle des arrêts de travail renforcé ;
-
un suivi du retour au travail ;
-
des actions visant à favoriser la formation ;
-
une réduction des heures supplémentaires au profit des récupérations ;
-
une modulation des primes ;
-
une mobilité interne destinée à favoriser les reclassements ;
-
l’externalisation des travaux de gros entretien (ménage des écoles) et de certains services
opérationnels de terrain (coupes et élagages, entretien de la voierie).
Les services de l’ordonnateur étudient par ailleurs les possibilités d’externaliser la gestion
des absences (demande de contre-visites médicales et d’expertises médicales).
Au budget 2011, l’effectif pourvu au service de la vie scolaire est en dépassement de
l’effectif autorisé par le conseil municipal. Cette situation, bien que limitée en nombre d’agents,
montre que les services de la commune s’organisent « spontanément » pour pallier l’absentéisme
particulièrement sensible dans ce service.
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En ce qui concerne la prévention des risques professionnels, la commune a entamé une
collaboration avec le service de la médecine du travail en vue de la mise en œuvre d’un comité
d’hygiène et de sécurité (CHS). L’élaboration de fiches métiers permettra de regrouper les agents
non plus par postes mais par risques. Le CHS devrait être installé en 2012.
Sur les trois derniers exercices, force est de constater que les efforts de la commune dans la
prévention et la gestion de l’absentéisme compressible sont restés sans résultats tangibles.
Enfin, si la chambre constate que les effectifs de la commune connaissent une évolution
mesurée sur la période, il n’en reste pas moins que le taux d’administration de la commune s’établit
à 27,20 agents équivalent temps plein pour 1 000 habitants alors que la moyenne fournie par
l’INSEE en 2008 pour les communes comparables ressort à 22 agents équivalent temps plein pour
1 000 habitants. Pour une population de 11 000 habitants, l’effectif de la commune de Porto-
Vecchio est donc supérieur de 55 agents à la moyenne proposée par l’INSEE.
Le taux d’absentéisme et la fréquence des arrêts sont très élevés à Porto-Vecchio.
Pourtant, le phénomène n’a pas pour conséquence d’augmenter sensiblement les heures
supplémentaires et/ou de conduire à des recrutements de remplacement. La chambre conclut donc
que l’insuffisance de gestion prévisionnelle des ressources humaines se caractérise par un
surdimensionnement des moyens humains au regard des besoins réels de la commune.
Dans sa réponse à la chambre, le maire recense les dispositions prises et à prendre pour
endiguer le phénomène de l’absentéisme compressible. Il exprime la volonté de réduire
l’absentéisme et son coût en mettant en œuvre des mesures adéquates.
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______________________________RECOMMANDATIONS____________________________
A l’issue de l’examen de la gestion de la commune de Porto-Vecchio, et dans le cadre de ses
observations provisoires, la chambre engage l’ordonnateur à suivre notamment les
recommandations suivantes :
-
Renforcer la qualité de l’information financière et budgétaire, améliorer la fiabilité des
comptes
Les irrégularités dans la tenue des comptes de l’ordonnateur entachent la sincérité des informations
financières figurant au bilan et au compte de résultat du budget principal. Les régularisations qui
s’imposent, notamment par un rapprochement avec le comptable public, devront permettre de
mieux appréhender la capacité d’autofinancement, la situation patrimoniale réelle de la commune et
plus globalement de fiabiliser tout exercice d’analyse financière, établie dans un contexte
d’augmentation sensible d’un certain nombre de dépenses.
-
Mettre en place la comptabilité analytique
Par des choix de gestion récents, le budget principal est amené à supporter des dépenses plus
importantes depuis 2009. Il apparaît indispensable que la commune se dote des moyens de connaître
le coût des services rendus. Cette démarche permettra une mise en perspective des services publics
gérés par la commune et améliorera la capacité d’anticipation de l’assemblée délibérante.
-
Améliorer les prévisions budgétaires en intégrant la pluriannualité
La commune répond aux obligations en matière budgétaire mais n’a pas défini de cadre permettant
d’effectuer des comparaisons d’une année sur l’autre. Tout exercice de prospective, pourtant
indispensable à l’occasion du débat d’orientation budgétaire, est ainsi rendu difficile.
Par ailleurs, face au taux important de non réalisation des crédits inscrits au budget, la mise en
œuvre du dispositif des autorisations de programme et de crédits de paiement permettrait à
l’assemblée délibérante de mieux suivre la réalité des engagements pluriannuels pris par la
commune et d’en mesurer l’impact sur les finances communales.
Cela suppose la mise en place préalable d’une programmation pluriannuelle des investissements qui
permettra de mettre en adéquation les projets de la commune avec ses capacités financières et
éclairera utilement le débat d’orientations budgétaires.
-
Valoriser les ressources externes
Pour les derniers exercices sous revue, l’évolution des recettes réelles de fonctionnement trouve son
origine dans l’augmentation du produit fiscal. Compte tenu d’une évolution sensible des dépenses,
il convient de valoriser les recettes externes complémentaires, sauf à devoir accentuer la pression
fiscale.
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-
Renforcer l’économie et la sécurité du processus d’achat public
Pour rationnaliser son acte d’achat, en augmenter l’efficacité économique et la sécurité juridique, la
commune doit formaliser les procédures de la commande publique, renforcer le contrôle interne
pour améliorer la gestion administrative et prévenir les risques de contentieux dans la passation et
l’exécution des marchés.
-
Engager une démarche de gestion prévisionnelle des ressources humaines
En tenant compte de l’ensemble de ses caractéristiques notamment afin d’améliorer une situation
d’absentéisme lourd et constant, qui représente un poids important sur ses finances, il est
recommandé à la commune d’engager un travail d’évaluation des besoins par service, en partant de
l’analyse des tâches attendues dans chacun d’eux.
Jean-Louis Heuga
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Annexe 1 : Situation financière du budget principal de la commune
Budget principal
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011 Budget
Recettes de fonctionnement
Produits des services. du domaine
610 605
648 594
818 273
767 980
876 913
830 069
853 735
Impôts et taxes
10 837 797
11 566 949
12 007 599
12 694 155
13 423 153
15 050 981
16 316 265
Contributions et participations (DGF)
5 814 082
6 198 505
6 526 374
6 592 394
6 221 867
7 078 401
5 765 755
Atténuations de charges (Chapitre 013)
792
690
20 122
Autres produits de gestion
33 946
76 908
68 755
68 898
99 169
73 356
80 200
Produits financiers
1 600
1 600
2 150
2 112
1 829
-8 200
1 600
Produits exceptionnels
52 262
62 081
62 213
26 938
65 881
59 531
67 900
Excédent reporté
620 471
334 811
712 798
705 297
830 223
296 470
527 477
Transferts de charges
191 981
Autres
13 903
9 108
5 526
6 549
30 000
Recettes totales de fonctionnement
18 176 647
18 898 556
20 203 688
20 865 115
21 519 725
23 400 730
23 642 932
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011 Budget
Dépenses de fonctionnement
Charges à caractère général (Chapitre 011)
3 300 418
3 641 959
3 944 665
4 089 937
4 374 977
5 000 662
5 327 161
Charges de personnel (Chapitre 012)
8 329 364
8 574 163
9 096 051
9 474 758
10 129 799
10 911 085
11 102 000
Subventions
Autres charges de gestion
3 450 247
3 167 401
3 355 367
3 308 576
3 889 344
4 505 544
4 577 341
Charges financières hors intérêts
6 400
Intérêts des emprunts
557 951
514 384
516 197
519 814
366 853
256 390
368 200
Charges exceptionnelles
205 775
37 850
206 110
142 034
103 675
60 794
60 900
Dotations aux amortissements et provisions
330 000
350 000
380 000
399 772
449 202
540 070
607 330
Virement à la section d'investissement
1 600 000
Dépenses totales de fonctionnement
16 180 155
16 285 757
17 498 390
17 934 891
19 313 850
21 274 545
23 642 932
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011 Budget
Equilibre financier et fonds de roulement
Résultat de fonctionnement
1 376 021
2 277 988
1 992 500
2 224 927
1 375 652
1 829 715
0
CAF brute
1 506 583
2 619 179
2 368 073
2 621 449
1 820 153
2 372 585
1 649 853
Amortissement du capital de la dette
1 090 389
1 164 089
1 234 503
1 263 499
1 306 918
1 329 533
910 007
CAF disponible
soit autofinancement courant
416 194
1 455 090
1 133 570
1 357 950
513 235
1 043 052
739 846
Ressources internes
d'investissement
1 772 237
2 555 777
2 692 598
2 779 184
3 710 350
3 160 986
3 825 731
Subventions
1 780 954
3 246 315
960 989
1 825 983
1 680 737
649 511
10 620 237
Investissements directs
3 866 315
3 439 068
3 070 223
4 192 005
5 154 616
6 914 918
20 973 792
Investissements indirects
11 216
12 350
4 800
5 237
2 170
0
0
Epargne nette
91 854
3 805 764
1 712 134
1 765 875
747 536
-2 061 369
-5 787 978
Emprunts de l'exercice
897 335
0
0
1 183 900
0
3 340 700
7 116 398
Variation du fonds de roulement
989 189
3 805 764
1 712 134
2 949 775
747 536
1 279 331
1 328 420
fonds de roulement initial
-1 713 915
-2 386 407
-466 358
-738 840
130 929
-1 020 745
-1 328 420
(après affectation)
1 278 420
1 661 681
1 900 000
2 000 000
2 100 000
1 909 404
1 600 000
Fonds de roulement final
-724 726
1 419 357
1 245 776
2 210 935
878 465
258 586
0
CRC Corse
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Rapport
d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Corse
Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
Annexe 2 – Gestion des ressources humaines – Définitions –
1.
Les grands déterminants de l’évolution des dépenses de personnel (chapitre 012)
Les différents postes de dépenses ne sont pas régis par les mêmes facteurs d’évolution. Le poste
déterminant pour l’évolution des dépenses est composé du compte 641 « rémunérations du
personnel » et des comptes 645 « charges sociales patronales ». Quatre facteurs principaux
agissent sur l’évolution des dépenses :
-
Les mesures dites générales sont les mesures de revalorisation des salaires qui concerne la
totalité des agents (revalorisation du point d’indice);
-
Les mesures catégorielles sont les mesures qui ne concernent qu’une catégorie d’agents
(mesures catégorielles statutaires et indemnitaires);
-
L’évolution des effectifs via l’impact des « entrées » et des « sorties » ;
-
Les mesures dites individuelles : le glissement vieillesse technicité (GVT)
Le GVT est la part de l’évolution des salaires qui résulte des évolutions des carrières propres à
chaque agent.
Le GVT positif correspond à l’augmentation de la rémunération individuelle d’un agent découlant
d’un avancement automatique sur sa grille indiciaire (composante « vieillesse »), d’une promotion
au choix dans un corps ou dans un grade (composante « glissement ») ou d’un changement de grade
ou de corps par le biais d’un concours (composante « technicité »).
La composante vieillesse, c'est-à-dire l’avancement d’échelon, représente une part très majoritaire
du GVT positif. Son estimation revient donc à estimer une grande part du GVT positif.
Ces différents facteurs influencent les dépenses relatives aux emplois des fonctionnaires. Il convient
d’y ajouter les facteurs relatifs aux emplois des personnels non titulaires (évolution de la valeur du
SMIC et des taux de cotisation, modalités de prise en charge des emplois sociaux)
2.
Absentéisme : Définitions et modalités de calcul
Le taux d’absentéisme représente la part du temps de travail perdu en raison des absences (exprimé
par un ratio). Il est calculé sous la forme d’un rapport entre les effectifs prévus et les effectifs
présents pour une période déterminée.
Ratio = Nombre de jours d’absence sur une période donnée / Nombre de jours théoriquement
travaillés sur la même période pour un effectif donné
Les agents pris en compte dans l’effectif sont les personnes physiques occupant un emploi
permanent rémunéré au 31 décembre.
L’absentéisme global prend en compte les absences de toutes natures.
L’absentéisme pour raison de santé inclut les absences pour maladie ordinaire, les accidents de
service (les accidents du travail, de trajet et les maladies professionnelles), les absences pour longue
maladie et longue durée, la maternité.
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Rapport
d’observations définitives de la chambre régionale des comptes de Corse
Commune de Porto-Vecchio
Exercices 2005 et suivants
L’absentéisme compressible concerne les absences sur lesquelles la collectivité peut exercer des
actions dans le but de la réduire de manière durable (la maladie ordinaire, les accidents de service,
les absences non autorisées).
L’évolution ou l’importance de ces absences est susceptible d’avoir en partie pour origine les
conditions de travail et/ou les modalités de gestion administrative des congés.
L’absentéisme incompressible regroupe les absences inhérentes à l’exercice de droits sociaux.
Ces absences apparaissent dans le bilan social et ne sont pas susceptibles d’être diminuées par une
action de la collectivité (congés de formation, congés de maternité, de paternité et d’adoption,
congés pour évènements familiaux, congés de longue durée et congés en lien avec l’exercice de
fonctions électives).
Annexe 3 - Evolution des effectifs entre 2005 et 2009
Source : Rapport sur l’état de la collectivité (REC) pour les années 2005, 2007 et 2009
(Personnels présents au 31 décembre de l’année)
Titulaires
à
temps
complet et non complet
2005
2007
2009
Ecart
05/09
Non titulaires sur emploi
permanent
200
5
200
7
200
9
Ecart
05/09
Non titu
emploi non
Filière administrative
66
74
81
23%
Filière administrative
1
7
1
Filière technique
152
163
167
10%
Filière technique
9
5
6
Filière culturelle
1
0
0
Filière culturelle
0
0
0
Filière sportive
2
2
2
0%
Filière sportive
0
0
0
Filière sociale
26
24
19
-27%
Filière sociale
5
0
0
Filière médico-sociale
14
13
13
-7%
Filière médico-sociale
0
0
0
Filière police municipale
11
11
11
0%
Filière police municipale
0
0
0
Filière animation
4
4
5
25%
Filière animation
0
0
7
Sous total
276
291
298
8%
Sous total
15
12
14
-7%
Effectif total au 31/12/05
321
Effectif total au 31/12/07
325
Effectif total au 31/12/09
346
Evolution de l’effectif total de 2005 à 2007
1,24 %
Evolution de l’effectif total de 2007 à 2009
6,46 %
Evolution de l’effectif total de 2005 à 2009
7,79 %
CRC Corse
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REPONSE DE M. GEORGES MELA,
ORDONNATEUR DE LA COMMUNE DE
PORTO-VECCHIO