mercredi 1
er
octobre 2008
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
La formation professionnelle tout au long de la vie
La Cour des comptes publie aujourd’hui un rapport consacré à la formation professionnelle tout au long
de la vie (formation initiale et continue). Ce travail mené avec les chambres régionales des comptes sur
près d’une centaine d’organismes tant publics que privés met en évidence l’inefficacité du système et
l’urgence de sa réforme :
1.
Les formations sont largement inadaptées aux besoins des individus et des entreprises.
La
formation professionnelle initiale ne garantit pas aux jeunes qui en bénéficient une insertion satisfaisante
sur le marché du travail tandis que la formation continue, loin de donner une deuxième chance aux
personnes en ayant besoin, bénéficie en priorité aux personnes les mieux insérées dans l’emploi.
2.
Les financements sont abondants
(plus de 34 milliards d’euros en 2006)
mais très insuffisamment
mutualisés
; les circuits financiers sont excessivement cloisonnés et peu contrôlables.
3. Les intervenants sont éclatés à l’extrême et ne coordonnent qu’insuffisamment leurs actions.
La Cour appelle donc à une profonde réforme d’un système inefficace, inéquitable et couteux.
Ses
recommandations s’articulent autour des trois axes suivants :
1. Adapter l’offre de formation aux besoins des individus et des entreprises.
En matière de formation initiale, l’Etat et les régions doivent mieux se coordonner pour que les
formations en lycées professionnels et en apprentissage soient plus complémentaires et mieux adaptées
aux besoins du marché du travail.
En matière de formation continue, les opérateurs publics – AFPA et réseau des GRETA – doivent faire
évoluer sans délai leur forme juridique et leurs modes de gestion. La possibilité d’un rapprochement ou
d’une mise en commun de leurs moyens ne doit pas être exclue. Enfin, les régions doivent s’attacher,
dans le cadre des commandes publiques de formation, désormais soumises au droit de la concurrence, à
exercer complètement leurs responsabilités et à définir précisément en fonction des besoins le contenu des
actions financées, en rupture avec la logique de l’offre qui continue largement à prévaloir.
2. Clarifier les modalités de collecte des fonds de l’apprentissage et de la formation continue et
assurer leur meilleure répartition
Les réformes à mettre en oeuvre doivent viser non pas à accroître des moyens déjà abondants, mais à les
mutualiser beaucoup plus fortement et à les réorienter vers les publics qui en ont le plus grand besoin tout
en diminuant très sensiblement les coûts de collecte.
Une diminution du nombre d’organismes collecteurs apparaît donc nécessaire, ce qui suppose que l’on
rehausse le seuil de collecte donnant accès à l’agrément ; l’hypothèse d’une fusion du réseau de collecte
des fonds de la formation professionnelle avec celui de la taxe d’apprentissage, voire celle d’un
transfert
de la collecte de l’ensemble de ces contributions aux URSSAF, devraient être examinées à cette occasion.
3. Créer les conditions d’une stratégie coordonnée en matière de formation tout au long de la vie
La mise en oeuvre d’une telle stratégie suppose un renouvellement complet des méthodes de coordination
entre les acteurs. Elle pourrait s’appuyer sur :
- une instance commune de diagnostic et de programmation, réunissant l’ensemble des acteurs de la
formation professionnelle, tant au niveau national (elle s’appuierait
sur l’actuel Conseil national de la
formation tout au long de la vie) qu’au niveau local ;
- un dispositif commun de financement abondé par l’ensemble des acteurs, et notamment les organismes
collecteurs des fonds de la formation professionnelle ;
- un dispositif d’information et d’évaluation de nature à combler les importantes lacunes
constatées dans ce domaine.
Contact :
Danielle VACHOUX
- Directrice de la communication - Tél. : 01 42 98 97 10 -
dvachoux@ccomptes.fr