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Le Président
N°___________
Lyon, le 23 septembre 2010
Recommandée avec A.R.
REF :
ma lettre n° 1739 du 10 août 2010
P.J. :
1
Monsieur le Maire,
Par lettre citée en référence, je vous ai communiqué le rapport d’observations
définitives de la chambre régionale des comptes concernant la gestion de la commune de
Villefranche-sur-Saône au cours des exercices 2001 et suivants. Celui-ci a également été
communiqué, pour ce qui le concerne, à votre prédécesseur.
A l’issue du délai d’un mois fixé par l’article L. 243-5 du code des juridictions
financières, je vous notifie à nouveau ce rapport, accompagné de votre réponse écrite.
En application du même article, vous avez l’obligation de communiquer le rapport
d’observations de la chambre, auquel doit être jointe votre réponse écrite, à votre assemblée
délibérante, dès sa plus proche réunion. Il doit faire l’objet d’une inscription à l’ordre du jour
de celle-ci, être joint à la convocation adressée à chacun de ses membres et donner lieu à
un débat.
Ce rapport devenant communicable dès cette réunion à toute personne qui en ferait la
demande, conformément à l’article R. 241-18 du code des juridictions financières, je vous
serais obligé de bien vouloir m’indiquer à quelle date ladite réunion aura eu lieu.
En application de l’article R. 241-23 du code des juridictions financières, une copie du
rapport d’observations est, en outre, communiquée au préfet de la région Rhône-Alpes,
préfet du Rhône et au directeur régional des finances publiques de la région Rhône-Alpes et
du département du Rhône.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de ma considération la plus
distinguée.
Michel-Pierre PRAT
Monsieur Bernard PERRUT
Député
Maire de Villefranche-sur-Saône
183, rue de la Paix
BP 419
papier recyclé
69653 VILLEFRANCHE-SUR-SAÖNE
2/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
COMMUNE DE VILLEFRANCHE-SUR-SAONE
(Département du Rhône)
Exercices 2001 et suivants
3/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
SOMMAIRE
1-
PRESENTATION
............................................................................................................
10
2-
APPROCHE BUDGETAIRE ET FIABILITE DES COMPTES
........................................
10
2.1-
La fiabilité des documents budgétaires : comparaison des prévisions et
des réalisations en fonctionnement et en investissement
.........................
10
2.2-
Les budgets rattachés
....................................................................................
11
2.3-
Le rattachement des charges et produits à l'exercice :
..............................
11
3-
LA SITUATION FINANCIERE
........................................................................................
12
3.1-
Les dépenses réelles de fonctionnement
.....................................................
12
3.1.1-
Les charges de personnel
..........................................................................
12
3.1.2-
Les charges financières
.............................................................................
13
3.2-
Les recettes réelles de fonctionnement
........................................................
13
3.3-
Les investissements
.......................................................................................
13
3.4-
Le niveau de l'endettement
............................................................................
14
3.5-
Conclusions sur la situation financière
........................................................
14
4-
RELATIONS AVEC DES ORGANISMES EXTERIEURS
..............................................
15
4.1-
Les conventions liant la commune à la CAVIL
.............................................
15
4.2-
Les aides aux associations
............................................................................
16
5-
LES BUDGETS ANNEXES STATIONNEMENT
............................................................
18
6-
RESSOURCES HUMAINES
...........................................................................................
19
6.1-
La notation et ses conséquences sur l’avancement
...................................
19
6.2-
Les avantages
.................................................................................................
20
6.2.1-
L'indemnité d’administration et de technicité (IAT)
.....................................
20
6.2.2-
Les redevances pour concession de logements par utilité de service
.......
21
6.3-
L'absentéisme
.................................................................................................
21
6.4-
Les contractuels :
...........................................................................................
22
6.4.1-
Le recrutement de certains contractuels :
..................................................
22
6.4.2-
Le passage en contrat à durée indéterminée de certains contractuels :
....
23
7-
LA COMMANDE PUBLIQUE
.........................................................................................
24
7.1-
Les principes de mise en concurrence et de publicité adoptées par la
collectivité
........................................................................................................
24
7.2-
Autres observations sur les marchés :
.........................................................
25
8-
LA POLITIQUE DE LOGEMENT SOCIAL ET D’AMENAGEMENT URBAIN
...............
25
8.1-
Le contexte urbain
..........................................................................................
25
8.2-
La répartition des compétences entre la CAVIL et la ville-centre et l’état
d’avancement des documents de planification urbaine et de
programmation locale de logements
............................................................
28
8.3-
Le PLH
..............................................................................................................
30
8.3.1-
Le diagnostic du PLH
.................................................................................
30
8.3.2-
Le programme d’actions du PLH
................................................................
31
4/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
8.3.3-
L’actualisation des données du PLH et l’éventuelle prise en compte de la
surproduction de logements privés des dernières années
.........................
33
8.4-
La mise en oeuvre de la politique du logement social au niveau de la
commune-centre dans le cadre du POS actuel et du futur PLU
.................
35
8.4.1-
La stratégie foncière passée et celle en cours de définition dans le cadre
du PLU en concertation avec les communes membres de la CAVIL
.........
35
8.4.2-
L’intervention en faveur des copropriétés fragilisées
.................................
39
8.4.3-
Le renouvellement urbain
...........................................................................
40
8.4.4-
Les aides financières directes et indirectes apportées par la commune-
centre aux bailleurs sociaux
.......................................................................
43
8.4.5-
La gestion des demandes et de l’attribution
des logements sociaux et des
hébergements d’urgence
...........................................................................
44
8.4.5.1-
La connaissance des demandes
.........................................................
44
8.4.5.2-
Les attributions de logement dans le parc social
................................
45
8.4.6-
Le logement d’urgence
...............................................................................
46
9-
LA SECURITE PUBLIQUE ET LA PREVENTION DE LA DELINQUANCE
..................
46
9.1-
Eléments essentiels
........................................................................................
46
9.1.1-
Une politique de prévention de la délinquance et des incivilités multiforme
dans un contexte urbain particulier
............................................................
46
9.1.2-
La nécessité de mettre davantage en réseau l'information, de définir des
indicateurs qui rendent compte de l'efficacité de cette politique multiforme
et de réexaminer les relations avec la CAVIL et les autres communes
membres de celle-ci
...................................................................................
48
9.1.3-
Les acteurs et les moyens de la sécurité publique
....................................
51
9.1.3.1-
Les locaux et les activités de la direction de la police municipale
.......
51
9.1.3.2-
Les policiers municipaux
.....................................................................
52
9.1.3.3-
Les autres acteurs de la direction de la police municipale
..................
53
9.1.3.4-
Le budget de la direction de la police
..................................................
53
9.1.3.5-
L’armement des policiers municipaux
.................................................
54
9.1.3.6-
Le dispositif de vidéosurveillance
........................................................
54
9.1.3.7-
Un partenariat important au plan opérationnel avec la police nationale55
9.1.3.7.1-
Le partenariat entre services
........................................................
55
9.1.3.7.2-
Le financement d’équipements par la commune
..........................
56
9.2-
Développement des éléments recueillis
.......................................................
56
9.2.1-
L’évaluation des besoins en matière de sécurité publique
.........................
56
9.2.1.1-
Le contexte socio-économique et le contexte de la délinquance lors
de l’élaboration du contrat local de sécurité de 1998
..........................
56
9.2.1.2-
L’évolution de la délinquance après la signature du contrat
...............
61
9.2.1.2.1-
La difficulté de suivre son évolution depuis 1997
.........................
61
9.2.1.2.2-
Les données par quartiers
............................................................
63
9.2.2-
La connaissance des problèmes de délinquance et d’incivilités par le
maire et la fixation des objectifs
.................................................................
65
9.2.2.1-
La connaissance des problèmes de délinquance et d’incivilités
.........
65
9.2.2.2-
La détermination des objectifs
.............................................................
67
9.2.3-
Les instruments mis en oeuvre
...................................................................
69
9.2.3.1-
Le contrat local de sécurité
.................................................................
69
9.2.3.2-
Le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance
(CLSPD)
..............................................................................................
72
9.2.3.3-
La convention de coordination
............................................................
75
9.2.3.3.1-
L’échange d’informations
.............................................................
75
9.2.3.3.2-
La complémentarité des interventions
..........................................
76
9.2.3.4-
La main courante
................................................................................
79
9.2.3.5-
La réglementation
................................................................................
79
5/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
9.2.3.6-
L’application des nouvelles dispositions de la loi du 5 mars 2007
......
80
9.2.3.6.1-
Celles relatives à l’information
......................................................
80
9.2.3.6.2-
Celles relatives aux actions
..........................................................
80
9.2.4-
Les moyens en personnel mis en oeuvre
...................................................
81
9.2.4.1-
Le médiateur de la direction du service de la Sécurité Publique
.........
81
9.2.4.2-
Les agents de sortie d’école
................................................................
83
9.2.4.3-
Les agents du service de Présence Urbaine
.......................................
83
9.2.4.4-
Les agents d’animation
.......................................................................
84
9.2.4.5-
La police municipale
............................................................................
84
9.2.4.5.1-
Les effectifs de la police municipale
.............................................
84
9.2.4.5.2-
Le recrutement et la mobilité des policiers municipaux
................
85
9.2.4.5.3-
L’absentéisme de la police municipale
.........................................
86
9.2.4.5.4-
La notation et ses conséquences sur l’avancement
.....................
87
9.2.4.5.5-
L’avancement de grade
................................................................
87
9.2.4.5.6-
Les avantages
..............................................................................
88
9.2.4.5.7-
La gestion des heures supplémentaires
.......................................
89
9.2.4.5.8-
Les logements de fonction
...........................................................
90
9.2.4.5.9-
La formation
.................................................................................
90
9.2.4.5.10-
Les missions de la police municipale
...........................................
90
9.2.4.6-
Quelques uns des autres acteurs en matière de prévention de la
délinquance sur Villefranche-sur-Saône
.............................................
96
9.2.4.6.1-
L’association d'aide aux victimes et de médiation (ADAVEM)
.....
96
9.2.4.6.2-
Le dispositif adultes-relais
............................................................
96
9.2.4.6.3-
Le service Vie des Quartiers
........................................................
97
9.2.4.6.4-
Les dispositifs qui n’ont pas été mis en place
..............................
97
9.2.5-
Les moyens matériels
................................................................................
97
9.2.5.1-
Les moyens du service de police municipale
......................................
97
9.2.5.2-
La vidéosurveillance
..........................................................................
100
9.2.5.2.1-
Le coût de cet équipement
.........................................................
100
9.2.5.2.2-
Les finalités de cet équipement
..................................................
103
9.2.5.2.3-
Le personnel affecté au centre de supervision urbain
................
104
9.2.5.2.4-
L’aspect réglementaire et les enjeux en matière de liberté
publique
......................................................................................
105
9.2.6-
Bilan financier et contrôle de gestion des directions concourant à la
sécurité publique
......................................................................................
105
9.2.7-
Les enjeux en matière de coopération intercommunale
..........................
107
9.2.8-
Les dépenses pour le compte de l’Etat
....................................................
109
6/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
La situation financière de la commune est bonne et devrait le rester tant qu’elle sera
attentive à l'évolution des charges de gestion courante, d’autant que les modifications de la
situation économique affectent particulièrement Villefranche-sur-Saône, qui voit ses
dépenses de solidarité augmenter ces derniers mois. Le peu de visibilité sur l'évolution des
dotations de l'Etat, non maîtrisées par la commune, constitue un autre facteur d’incertitude.
Le mouvement de désendettement a continué depuis le dernier rapport de la chambre. La
collectivité a souscrit deux emprunts en devises qui peuvent présenter un risque de change ;
ce risque est toutefois très mesuré. Il est recommandé, par ailleurs, à la collectivité de se
conformer aux dispositions de l'instruction M14 en matière de charges rattachées afin
d'améliorer l'exécution et le suivi des dépenses, ce qui lui permettrait une exécution de son
budget sur 12 mois.
Les conventions liant la commune à la communauté d’agglomération (CAVIL)
apparaissent anciennes et mériteraient un "toilettage" et une actualisation, notamment au
regard des compétences qui ont été déléguées depuis et des moyens dont dispose
désormais la CAVIL. En ce qui concerne les aides aux associations, la chambre a pu
s’assurer qu’au sein de la commune de Villefranche-sur-Saône, un document contractuel
vient toujours conditionner le versement des subventions annuelles. Par contre, les objectifs
assignés ne sont pas toujours très précis. Enfin, la mise à disposition de locaux n’est pas
toujours valorisée ou actualisée. Le suivi financier est dissocié de celui des prestations en
nature et l’évaluation des objectifs ne paraît pas toujours effectuée. La collectivité a indiqué
qu’elle comptait s’appuyer sur le travail du contrôleur de gestion qu’elle vient de recruter en
2009 pour améliorer le suivi de gestion dans ce domaine.
La chambre s’est également intéressée aux suites données aux observations portant sur
le stationnement contenues dans son dernier rapport. Si la collectivité continue à verser des
subventions d’équilibre à ses deux budgets annexes stationnement, le montant de ces
dernières a diminué. Le niveau de surveillance du stationnement payant s’est, par ailleurs,
renforcé, ce qui a favorisé la fréquentation des parkings.
En ce qui concerne la gestion de son personnel, l’avancement d’échelon à l’ancienneté
minimum est la règle. Le critère de la note a perdu de son importance dans la pratique pour
l’avancement d’échelon. Le régime indemnitaire variable est limité dans sa modulation.
Le règlement de la commande publique de la collectivité en cours depuis le 19 juillet
2007 permet à celle-ci de choisir entre le procédé de la publicité et celui de la mise en
concurrence pour les fournitures et services et les opérations de travaux dont le montant est
compris entre 20 000 € et 89 999 € HT. Selon la jurisprudence, la publicité doit
nécessairement, à un certain stade, se traduire par une publication. Il ne peut qu’être
conseillé à la collectivité d’utiliser, a minima, plus largement son portail Internet, y compris
pour des commandes qui seraient inférieures à 89 999 € HT en plus de la mise en
concurrence qu’elle effectue habituellement.
Dans le cadre d’enquêtes communes des juridictions financières, la chambre s’est,
également, intéressée au logement social et à la sécurité publique.
En ce qui concerne le premier thème, selon le schéma de cohérence territoriale
(SCOT), la ville-centre a une faible disponibilité foncière. L’ensemble de la communauté
d’agglomération est, toutefois, classée en pôle 1 au niveau de ce document : « grand pôle
structurant historique du territoire et de l’agglomération ». L’offre de logements devra donc
être réalisée en grande partie dans le cadre d’opérations combinant des démolitions et des
reconstructions sur place.
7/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
La gestion de la politique de l'habitat à l’échelon communautaire a permis de faire
avancer certaines idées, notamment celle de la nécessité d'intervenir au côté du « marché »
afin de mieux calibrer l'offre de logements par rapport aux besoins et ressources des
populations locales et extérieures à l'échelle de l'agglomération mais également au niveau
du bassin de vie. La question
de l’évolution éventuelle des missions de la CAVIL au niveau
de l'attribution des logements sociaux et du volet opérationnel des opérations d'ensemble et
plus généralement en matière de maîtrise du foncier donnera sans doute lieu à débats de la
part des élus communautaires dans le futur.
Si le programme local de l’habitat (PLH) de la CAVIL est compatible avec le SCOT, il
convient de préciser, ainsi que l’avait constaté la Région Rhône-Alpes au stade de l’enquête,
que le SCOT est peu prescriptif en termes de diversification des formes d’habitat (pas
d’objectifs quantifiés par type de pôle). Le programme d'actions du PLH aujourd'hui validé
par l'ensemble des communes composant la communauté d'agglomération de Villefranche
n’est pas davantage précis. Il convient de rappeler que les différentes étapes de préparation
et de validation de ce document se sont faites bien en amont de l’entrée en vigueur des
nouvelles dispositions issues de la loi du 25 mars 2009. Les objectifs précis par secteurs
communaux restent donc à traduire dans le Plan Local d'Urbanisme. Enfin, et alors même
que les observations de l’Etat ont été prises en compte, on peut constater une certaine
faiblesse des objectifs du PLH en termes d’offre nouvelle de logements à loyers très sociaux
par rapport aux besoins qui ont été diagnostiqués. La CAVIL, mais également la ville-centre
qui est essentiellement concernée par ce phénomène, sont au coeur de deux logiques
économiques et sociales antagonistes : d’un côté assurer la satisfaction des besoins sociaux
d’une partie de la population ; de l’autre, ne pas provoquer la fuite vers la périphérie, par une
hausse importante des impôts locaux pour financer de nouveaux besoins sociaux, la moitié
des contribuables de la ville-centre qui paient l’impôt étant pour un certain nombre d’entre
eux des Caladois récents.
Les données contenues dans le diagnostic du PLH sont issues de recensements
antérieurs à 2006 et donc relativement désuètes par rapport aux évolutions brusques du
marché depuis 2006. Si les services de la CAVIL ont une connaissance empirique de ces
évolutions récentes, la mise en place rapide d’un observatoire local de l’habitat pour les
suivre semble, là encore, s’imposer. Par ailleurs, si dans le cadre du PLH, une fiche affirme
une stratégie d’intervention dans l’habitat privé à l’occasion de travaux de rénovation, en
revanche, il n’est pas programmé pour le moment de stratégie de production de logement
privé social à travers la simple réorientation de l'offre pour les logements immédiatement
disponibles. Le suivi de la commercialisation et de la location des produits défiscalisés sera,
toutefois, selon la CAVIL un élément important de l'observatoire mis en place dans le PLH
même si elle constate sur un certain nombre d’opérations récentes que les logements
concernés ne sont pas toujours adaptés aux ressources des locataires en ce qui concerne,
notamment, les charges qu’ils induisent.
Pour des raisons notamment de renouvellement
des équipes dirigeantes de la ville-
centre et de la CAVIL, un retard a été pris en termes opérationnels pour inscrire dans le PLU
communautaire les mécanismes régulateurs au déséquilibre actuellement constaté entre
l’offre et la demande de logement notamment sur la ville-centre. Si la promotion immobilière
est en grande partie responsable de cette pression foncière sur la ville-centre, il n’y avait rien
pour la canaliser, tant que le PLH n’était pas achevé et que le PLU n’est toujours pas
opposable.
En ce qui concerne la sécurité publique, la coopération entre les services de l’Etat et
ceux de la collectivité a été soutenue au strict plan opérationnel. La municipalité a consenti
un effort financier important dans les domaines de la prévention situationnelle et de la
médiation, en augmentant ses effectifs de police, ses emplois jeunes et en installant un
dispositif de vidéoprotection.
8/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Le taux de délinquance a régulièrement chuté à partir de 2000 malgré des violences
urbaines épisodiques et un nombre important d’incendies volontaires tout au long de la
période. Par contre, la collectivité n’est pas en mesure d’apprécier le plus objectivement
possible l’évolution du sentiment d’insécurité même si elle estime que les actions d’îlotage
menées jusqu’en 2008 par les policiers municipaux ont fortement affecté ce ressenti.
Ne disposant pas de données statistiques précises et territorialisées en matière
judiciaire, sociale, éducative, ou de logement (en ce qui concerne les bailleurs sociaux), la
collectivité ne peut pas mesurer, au plan qualitatif, l’efficacité des actions qu’elle entreprend
ou des subventions qu’elle accorde en matière de prévention de la délinquance. Si un bilan
quantitatif est effectué, l’approche qualitative est pour le moment absente. Pour ces motifs,
d’ailleurs, la commune ou la communauté d’agglomération de Villefranche (CAVIL)
n’auraient pas pu procéder à la signature d’un contrat local de sécurité (CLS) de nouvelle
génération après 2006.
La chambre invite la commune, en liaison avec la CAVIL, qui reste compétente pour
l’évaluation du contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) à l’échelle des quatre communes,
et pour la poursuite du conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance
(CISPD) avec les trois autres communes du périmètre de la communauté, à mettre en place
des indicateurs de résultat qui leur permettent d’apprécier l’efficience de leur action. Ces
données seraient de nature à faciliter le travail de pilotage du comité local de sécurité et de
prévention de la délinquance (CLSPD) comme celui du CISPD. La signature d’un nouveau
CLS par la ville devrait nécessairement avoir pour préalable une évaluation de ce qui a
d’ores-et-déjà été réalisé. Pour des raisons d’économie d’échelle, une mutualisation des
fonctions d’audit dans le cadre des politiques de prévention de la délinquance menées par
les deux structures
devrait être étudiée par la ville centre et la CAVIL, dans le prolongement
d’une réflexion sur les systèmes informatiques. De même, à défaut ou en complément d’une
articulation plus cohérente entre les différentes actions et dispositifs portés par la
communauté d’agglomération de Villefranche (CAVIL) et la commune-centre et destinés à
prévenir la délinquance, une mutualisation de certains personnels affectés à des tâches de
médiation, d’animation, voire à des missions de police municipale pourrait être envisagée.
9/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
La chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes a procédé, dans le cadre de son
programme de travail 2009, à l’examen de la gestion de la ville de Villefranche-sur-Saône
pour les exercices 2001 et suivants.
Les thèmes de vérification concernaient la situation financière, les relations avec les
tiers, le stationnement, les ressources humaines, la commande publique, la sécurité publique
et le logement social.
Les parties de ce rapport
traitant du logement social et de la sécurité publique s’étant
inscrites dans le cadre d’enquêtes nationales menées par la Cour des comptes et les
chambres régionales des comptes, elles visaient notamment à répondre aux questions
posées dans des guides de vérification. Dans ces conditions, ces deux parties sont traitées,
pour certains aspects, sous une forme descriptive, adaptée aux besoins des enquêtes. Pour
une meilleure lisibilité des éléments essentiels relatifs à la sécurité publique, ces derniers ont
été synthétisés dans un titre du présent document. Un autre titre présente quant à lui de
façon exhaustive l’ensemble des éléments recueillis à l’occasion du contrôle.
Pour le logement social et la sécurité publique, des contrôles simultanés et en lien sont
intervenus sur la communauté d’agglomération de Villefranche (CAVIL).
En effet, la ville-centre dispose d’une police municipale. Le service Sécurité urbaine
suit le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) depuis le 5
octobre 2009, alors qu’un contrat local de sécurité (CLS) avait été établi en 1998. La CAVIL
gère de son côté le conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance
(CISPD) et exerce la compétence en matière de politique de la ville (portage du contrat
urbain de cohésion social-CUCS). En matière de planification urbaine et d’habitat, la CAVIL
porte le programme local de l’habitat (PLH) et a en charge le plan local d’urbanisme (PLU).
Les communes membres, dont la ville-centre, délivrent les permis de construire et les autres
autorisations d’occupation du sol dans le respect des dispositions du PLU. Elles sont
également maîtres d’ouvrage sur les opérations d’aménagement de leurs quartiers.
En conséquence, de nombreux éléments sont communs aux deux rapports.
Le contrôle a été engagé, par lettres en date du 8 avril 2009, adressées à M. Pignard,
ancien ordonnateur, et à M. Perrut, maire de la commune depuis mars 2008.
L’entretien préalable prévu par l’article L. 243-1 du code des juridictions financières a
eu lieu le avec M. Perrut le 17 décembre 2009. Il a eu lieu avec M. Pignard le 15 janvier
2010.
Lors de sa séance du 24 février 2010, la chambre a formulé des observations
provisoires qui ont été adressées le 19 mars 2010, dans le cadre de la procédure
contradictoire prévue par la loi, à M. Pignard, ancien ordonnateur, et à M. Perrut, maire de la
commune depuis mars 2008.
Dans le cadre de cette même procédure, la chambre a été destinataire de la réponse
de M. Perrut, en date du 11 mai 2010, enregistrée à la chambre le 19 mai 2010. M. Pignard
n’a pas transmis de réponse. Aucune audition n’a été sollicitée.
Après avoir examiné les réponses écrites parvenues dans les délais, la chambre, lors
de sa séance du 28 juillet 2010, a arrêté les observations définitives ci-après.
10/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
1-
PRESENTATION
La commune de Villefranche-sur-Saône est positionnée entre les coteaux viticoles du
Beaujolais et les plateaux marécageux de la Dombes, séparés entre eux par une rivière, la
Saône. Elle est située à 20 mn au nord de la 2e agglomération française, Lyon. Elle est la
capitale économique du Beaujolais, Beaujeu étant la capitale historique de l'ancienne
province du Beaujolais qui a donné son nom à la région. Elle dispose d’une gare SNCF et
d’une gare routière. Un réseau de bus dessert l'agglomération de Villefranche-sur-Saône et
Jassans-Riottier. Il comporte 7 lignes principales.
Depuis 1964, le péage autoroutier de l'A6, situé sur la commune de Limas est l'un des
plus importants péages d'Europe en terme de fréquentation. La ville de Villefranche est
desservie par l'autoroute A6 grâce aux échangeurs de Villefranche-Sud et Limas et de
Villefranche-Nord et Arnas. La ville est donc bien desservie en matière de transports. Sa
superficie est de 948 hectares (dont 50 hectares d'espaces verts). Cette ville-centre de
34 626 habitants
(janvier 2009)
est la seule sous-préfecture du Rhône. Plusieurs services
publics y sont présents : une Chambre de commerce autonome, une CPAM, une CAF, un
centre hospitalier général, un Tribunal de Grande Instance.
Au plan économique, du fait de sa situation privilégiée en termes d'accessibilité
autoroutière et routière, de la présence d’une plate-forme logistique portuaire, Villefranche-
sur-Saône offre à ses utilisateurs un vaste choix de solutions multimodales : ferrée, routière,
fluviale et fluvio-maritime. Depuis décembre 2008, le Port de Villefranche est membre du
partenariat Med Links Ports. Créé à l'initiative de huit plates-formes intérieures, que sont
Pagny, Chalon-sur Saône, Macon, Villefranche-sur-Saône, Lyon, Valence, Avignon Le
Pontet et Arles, et du Grand Port Maritime de Marseille, ce partenariat vise à promouvoir
auprès des professionnels des transports et des chargeurs l'offre multimodale du bassin
Rhône-Saône.
Par ailleurs, la mise en service en novembre 2006 du diffuseur autoroutier nord
Villefranche-sur-Saône-Arnas offre de nouvelles opportunités pour le développement
économique de l'agglomération mené par la communauté d’agglomération de Villefranche
(CAVIL).
La population, qui avait diminué depuis le recensement de 1975, a dépassé, en 1999,
son chiffre de 1975. Elle a, d’ailleurs, progressé de 11,5 % entre 1999 et 2007.
La commune de Villefranche-sur-Saône fait partie, notamment, de la communauté
d'agglomération
de Villefranche-sur-Saône. Il s’agit de l’ancien district de Villefranche, créé
le 27 mars 1962 et déjà composé des 4 communes actuelles : Arnas, Gleizé, Limas et
Villefranche. Le 1
er
janvier 2006 la communauté de communes de Villefranche est devenue
une communauté d'agglomération, à la suite de l'augmentation de sa population (+ de
52 000 hab.). La commune participe également à 2 syndicats : lSyndicat Départemental
d’Énergies du Rhône (SYDER)et le syndicat des collèges du secteur de Villefranche.
2-
APPROCHE BUDGETAIRE ET FIABILITE DES COMPTES
2.1-
La fiabilité des documents budgétaires : comparaison des prévisions et
des réalisations en fonctionnement et en investissement
Les écarts entre les prévisions et les réalisations en fonctionnement comme en
investissement ont été justifiés, notamment les restes à réaliser en 2006 pour l’opération de
11/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
la reconstruction du gymnase du Garet détruit par un incendie : ceux-ci trouvent leur origine
dans les procédures d’indemnisation par les assureurs.
En ce qui concerne la programmation, les documents qui ont été transmis
s'apparentent à des documents de travail sur le suivi des investissements déjà décidés avant
2009, comme cela est d'ailleurs indiqué par la collectivité. Une prospective a toutefois été
effectuée récemment pour 2008 à 2014. Le recrutement d’un contrôleur de gestion courant
2009 devrait améliorer le suivi de gestion dans ce domaine. Par ailleurs, la collectivité
n’utilise pas la procédure des autorisations de programme-crédits de paiement (AP CP).
2.2-
Les budgets rattachés
S'agissant des entités résidences G.Merard, Athena, Ma Calade, et Ma Calade
restaurant, elles étaient rattachées jusqu'en 2002 au CCAS de la commune. La ville a
souhaité les rattacher au budget principal à compter de cette date. Les budgets et comptes
administratifs retracent donc dans une présentation consolidée les comptes de ces 4
résidences, alors même qu'ils demeurent comptablement rattachés au CCAS jusqu'en 2007.
Des contraintes d'applications informatiques de la trésorerie principale sont à l'origine de
cette situation. La régularisation est intervenue en 2008. On peut toutefois s’interroger, eu
égard à la nature des activités exercées (accueil de personnes âgées) sur ce rattachement
au budget principal et non au CCAS.
2.3-
Le rattachement des charges et produits à l'exercice :
L'article L. 2342-2 du CGCT impose une comptabilité d’engagement et précise que
« le
maire tient la comptabilité d'engagement des dépenses dans les conditions fixées par arrêté
conjoint du ministre de l'Intérieur et du ministre chargé du budget pris après consultation du
comité des finances locales »
. L'arrêté d'application du 26 avril 1996 indique notamment en
son article 2 que
« la comptabilité des dépenses engagées concerne l'ensemble des crédits
votés de l'exercice et, en son article 4, qu'au 31 décembre de chaque exercice, il est établi
un état des dépenses engagées non mandatées »
.
La procédure de rattachement prévue par l’instruction M14, en application du principe
d'indépendance des exercices, consiste à intégrer dans le résultat annuel toutes les charges
correspondant à des services faits et tous les produits correspondant à des droits acquis au
cours de l'exercice considéré qui, bien qu’engagés, n'ont pu faire l’objet d’une prise en
charge par le comptable en raison, notamment pour les dépenses, de l'absence de réception
par l'ordonnateur de la pièce justificative.
La réponse apportée par le comptable a justifié le renvoi de cette observation au
rapport d'examen de la gestion :"
les services de la trésorerie ont demandé aux services
financiers d'appliquer la réglementation. Par courrier reçu le 19 mars 1998, l'adjoint délégué
aux finances a expliqué que par suite de problèmes informatiques liés au logiciel, il n'était
pas possible de donner une suite favorable, mais que dans l'avenir notre demande pourrait
être satisfaite, ce qui n'est toujours pas le cas actuellement."
(cf. également le courrier du
18/12/2007 adressé par le trésorier suite aux recommandations issues de l'audit IASQCL de
novembre 2007). Le comptable comme l'ordonnateur ont confirmé qu'à ce jour, seule la
période complémentaire était utilisée.
Il est recommandé à la collectivité de se conformer aux dispositions de l'instruction
M14 en matière de charges rattachées afin d'améliorer l'exécution et le suivi des dépenses,
ce qui lui permettrait une exécution de son budget sur 12 mois.
12/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
3-
LA SITUATION FINANCIERE
Le Budget de la commune est composé d’un budget principal et de budgets annexes.
- Le budget principal :
Fonctionnement :
2005
2005
2004/2005
2006
2006
2005/2006
2007
2007
2006/2007
2008
2008
2007/2008
produits
36 414
2,24%
40 769
11,96%
39 479
-3,16%
40 214
1,86%
impôts
locaux
16 359
44,93%
1,87%
11 836
29,03%
-27,65%
12 418
31,45%
4,92%
13 066
32,49%
5,22%
autres
impôts taxes
1 298
3,56%
9,54%
1 551
3,80%
19,49%
1 626
4,12%
4,84%
1 820
4,53%
11,93%
DGF
11 289
31,00%
1,71%
8 299
20,36%
-26,49%
8 521
21,58%
2,68%
8 218
20,44%
-3,56%
charges
30 958
4,11%
34 572
11,67%
33 418
-3,34%
35 386
5,89%
personnel
17 501
56,53%
2,89%
18 452
53,37%
5,43%
19 643
58,78%
6,45%
20 415
57,69%
3,93%
charges ext.
5 942
19,19%
4,21%
6 458
18,68%
8,68%
7 005
20,96%
8,47%
7 193
20,33%
2,68%
charges
financières
678
2,19%
-18,90%
707
2,05%
4,28%
695
2,08%
-1,70%
714
2,02%
2,73%
contingents
15
0,05%
-31,82%
15
0,04%
0,00%
11
0,03%
-26,67%
78
0,22%
609,09%
subventions
versées
4 086
13,20%
5,50%
4 170
12,06%
2,06%
4 040
12,09%
-3,12%
4 829
12,19%
19,53%
(sources Dgfip, en milliers d’euros)
- Les budgets annexes :
Le Budget de la commune est composé de 3 budgets annexes : les deux parkings
(Chasset en 1997 et Boiron en 2004 ; il s’agit de 2 régies dotées de la seule autonomie
financière) ; un budget annexe camping. Le budget des deux parkings sera étudié plus en
détail par la suite.
3.1-
Les dépenses réelles de fonctionnement
3.1.1-
Les charges de personnel
L’augmentation des charges et des produits a été de plus de 11 % en 2006. Une pause
a été observée en 2007. En 2008, pour la première fois, les charges ont augmenté plus
fortement que les produits (5,89 %/1,86 %). Les charges de personnel s’élèvent à 58 % en
2007 et ce pourcentage est toujours supérieur à 50 % sur la période et en constante
augmentation. La gestion directe de structures dans le domaine de la petite enfance
notamment a été mise en avant par la collectivité. Déjà, le rapport d’observations définitives
de la chambre de 2005 rappelait que depuis 2000, la part des charges de personnel
représentait environ 56 % des dépenses réelles de fonctionnement, soit près de trois points
au-dessus de la moyenne nationale des communes de la même strate démographique,
égale à 53,5 % en 2001, que la progression des dépenses nettes de personnel, de plus de
5 % entre 2000 et 2002, était à relier directement à la hausse des effectifs pourvus au sein
de la commune, qui sont passés de 448 à 473 agents dans ladite période et que le transfert
de la gestion de l'école de musique de Villefranche-sur-Saône à compter du 1er septembre
2000 avait eu un effet important sur les finances communales puisque l'économie réalisée à
partir de l'exercice 2001 pouvait être estimée à 0,68 K€ et qu’à périmètre de compétences
inchangé, la hausse des charges de personnel aurait atteint plus de 21 % entre 1998 et
2002, alors qu'elle a été en fait de 13,7 %.
Depuis ce précédent rapport, les effectifs pourvus au sein de la commune sont passés
en 2007 à un
peu plus de 500 agents titulaires, sachant qu’en outre la commune est dotée
13/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
de plus 140 agents non-titulaires en 2007 dont 130 sont des remplaçants. L’ancien
ordonnateur a tenu à indiquer que l’augmentation de la population d’environ 5 000 habitants
depuis 2000 avait engendré de nouveaux besoins en services, mais que la ville avait malgré
tout tenu à maîtriser ses dépenses, notamment de personnel et qu’enfin, de nombreux
services sont gérés à Villefranche-sur-Saône en régie (activités d’été, petite enfance…) alors
que dans de nombreuses communes elles sont notamment exercées par des associations. Il
faut donc, selon lui, tenir compte de ces éléments dans la cadre d’une comparaison avec
d’autres communes car si les dépenses de personnel sont ainsi plus importantes à
Villefranche-sur-Saône, les dépenses en prestations de services et les subventions seraient
inversement moins importantes. On pourra, toutefois, constater à la lecture du paragraphe
suivant traitant des aides aux associations que ces dernières sont très importantes sur la
commune de Villefranche-sur-Saône.
3.1.2-
Les charges financières
Depuis le dernier rapport de la chambre, la charge supportée par la commune au titre
du paiement des intérêts de la dette, qui représentait une part très réduite des dépenses
réelles de fonctionnement, soit 4,3 % en 2002, est passée, en 2007, à 2 % des charges de
fonctionnement.
3.2-
Les recettes réelles de fonctionnement
En euros par habitant, le produit fiscal par habitant, d'environ 503 € en 2002 restait très
proche de celui constaté en moyenne dans les communes françaises de la même strate
démographique et appartenant à une communauté de communes ou un district à fiscalité
propre, égal à 490 € en 2001. En 2003, il restait également très proche avant de devenir
supérieur en 2004 et 2005 (514 € par habitant en 2004 au-lieu de 489). En 2005, les impôts
locaux représentaient plus de 44,93 % des ressources de la commune (pour une moyenne
de la strate de 40,23 %). Depuis que la commune fait partie d’un groupement fiscalisé (TPU),
à savoir depuis 2006, les impôts locaux ne représentaient plus que 29,03 % des produits de
fonctionnement (pour une moyenne de la strate de 34,04 %). En 2007, cette ressource est
toujours inférieure à la moyenne de la strate en pourcentage des produits de fonctionnement
comme en euros par habitant.
Le potentiel fiscal est légèrement supérieur à la moyenne de la strate, ou voisin de
celle-ci, en euros par habitant sauf en 2006. On constatait, toutefois, en 2004, des disparités
au niveau des ménages imposables et des revenus nets imposables (DGI 2004) entre la
commune de Villefranche-sur-Saône (46 % de foyers imposables et un RNI moyen par foyer
fiscal de 12 683 €) et les trois autres communes de l’agglomération (Arnas, Gleizé, Limas :
de 56 à 63 % de foyers imposables et un RNI moyen de 16 848 € à 20 283 €) ; la moyenne
sur le département du Rhône étant un RNI de 17 932 € avec 57 % de foyers imposables. En
2006, si ces écarts existent toujours, ils se sont atténués à la suite des opérations
immobilières réalisées sur la ville-centre et traitées en détail dans la partie de ce rapport
traitant du logement social. En effet, il y a désormais plus de 50 % de foyers imposables à
Villefranche-sur-Saône.
3.3-
Les investissements
Investissement :
2005
2004/2005
2006
2005/2006
2007
2006/2007
2008
2007/2008
dépenses
17 927
20,90%
19 014
6,06%
22 849
20,17%
15 471
-32,29%
dépenses équipement
10 048
10 847
16 015
9 111
(pourcentage)
56,05%
48,88%
57,05%
7,95%
70,09%
47,64%
58,89%
-43,11%
en milliers d’€ Source DGFIP
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Seule l’année 2007 est marquée par une augmentation sensible des dépenses
d’équipement, le ratio dépenses d’équipement /habitant est supérieur à la moyenne de la
strate pour cette même année.
Parmi les principaux projets réalisés pendant la période sous contrôle, il convient de
citer les marchés passés pour les opérations suivantes :
- médiathèque salle des fêtes
1 840 563 €
- boulodrome
2
050 258 €
- réaménagement du centre ville
2 128 3674
dont 1 200 000 € d'avances
à la SAMDIV.
3.4-
Le niveau de l'endettement
Aux termes du précédent rapport de la chambre, il était noté que le mouvement de
désendettement avait permis de ramener l'encours de la dette par habitant à 814 €, soit un
niveau inférieur à celui constaté pour les communes françaises de la même strate
démographique, égal à 1 046 € en 2001. Ce mouvement s’est poursuivi puisque l'encours de
la dette par habitant était de 648 € par habitant en 2007 (soit 51,21 % des produits de
fonctionnement) au-lieu de 1 060 € pour la moyenne de la strate soit 80,81 % des produits
de fonctionnement).
Par ailleurs, si la collectivité a souscrit deux emprunts en devises indexées sur le Franc
suisse, en 1999 pour un montant de 568 304 € et en 2003 pour un montant de 389 578 €, le
capital restant dû à ce jour pour ces deux emprunts représente moins de 5 % de l’encours
total de la dette. Si la collectivité indique que sa stratégie en la matière s’est avérée
gagnante car le taux de change depuis 1999 s’est toujours situé entre 1,45 et 1,68, il
convient, toutefois, d’indiquer que ce type de produit présente toujours un risque de change si
l’euro se dévalorise contre le franc suisse, que l'impact de l’évolution du taux de change n’a
été mesuré par la collectivité que sur les intérêts et qu’une comparaison avec un produit
classique mériterait que l’on s’attarde sur le capital restant à rembourser.
Le mouvement de désendettement a continué depuis le dernier rapport de la chambre.
La collectivité a souscrit deux emprunts en devises qui peuvent présenter un risque de
change ; ce risque est toutefois très mesuré puisque ces deux emprunts représentent moins
de 5 % de l’encours total de la dette.
3.5-
Conclusions sur la situation financière
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Moyenne
nationale
2008
épargne
CAF/hab
157
217
195
226
225
166
141
CAF/RF
%
12,85
19,02
16,68
17,3
17,79
14,43
10,78
CAF nette/RF
%
0,14
9,16
8,27
9,73
10,22
7,61
2,15
Fonds de roulement
FDR/hab
45
158
124
115
115
75
65
FDR
en jours de DF
17
61
45
38
39
27
20
endettement
DETTE/hab
759
747
699
599
648
501
1060
DETTE/RF
%
62,17
65,51
59,91
45,87
51,21
43,45
80,81
DETTE/CAF
ans
4,84
3,44
3,59
2,65
2,88
3,01
7,52
Source DGFIP
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
De 2003 à 2007, la commune a dégagé un résultat de plus de 6 M€ par an, qui a
fléchi
en 2008 (4,83 M€). Cette évolution se retrouve au niveau des différents ratios ou indicateurs
comme le fonds de roulement, ou la capacité d’autofinancement (CAF) nette. La situation
reste, toutefois, très favorable comme le confirme le rapprochement des données 2008 avec
celles des moyennes de la strate. Le désendettement est constant jusqu’en 2007 inclus. La
dette est toujours inférieure aux moyennes de la strate et en 2008 son montant est égal à la
moitié de cette moyenne.
La collectivité a indiqué qu’elle souhaitait davantage maîtriser ses dépenses,
notamment de personnel. Elle compte s’appuyer notamment sur un nouveau schéma
informatique. Elle ne souhaite pas augmenter ses impôts afin de retenir ses contribuables
qui ne présentent qu’un peu plus de la moitié de la population et ne pas décourager l’arrivée
de nouveaux habitants qui ont permis, ces dernières années, d’augmenter les bases fiscales
de la commune.
La situation financière de la commune est bonne et devrait le rester tant qu’elle sera
attentive à l'évolution des charges de gestion courante, d’autant que les modifications de la
situation économique affectent particulièrement Villefranche-sur-Saône, qui voit ses
dépenses de solidarité augmenter ces derniers mois. Le peu de visibilité sur l'évolution des
dotations de l'Etat, non maîtrisées par la commune, constitue un autre facteur d’incertitude.
4-
RELATIONS AVEC DES ORGANISMES EXTERIEURS
4.1-
Les conventions liant la commune à la CAVIL
Deux
délibérations de la ville
ont été transmises pour les prestations, notamment en
ce qui concerne le personnel et la fourniture de matériel, réalisées pour la CAVIL,
ainsi que
les conventions qui s’y rapportent (réclamées par le comptable en 1984 et 1985).
a/
la convention du 9 juillet 1984 pour interventions diverses : elle est peu explicite. Elle
renvoie à un barème en cours. Elle
est critiquable car très étendue et sans indication de
durée
("à la demande du district la ville peut être amenée à lui fournir des prestations
diverses"
). Il n'est pas précisé, par ailleurs, les conditions d'actualisation ou de révision du
barème.
b/
La délibération du 2 décembre 1985 est plus précise : elle concerne la gestion et la
voirie transférée au district et plus particulièrement les modalités des interventions des
services techniques de la ville
"sur les voies d'intérêt districal, c'est-à-dire limitrophes entre
Villefranche et une autre commune du district"
. La liste des voies concernées avec un
barème est, cette fois, jointe à la convention, même si elle
peut paraître incomplète pour la
maîtrise d'oeuvre. Enfin, une délibération et une convention du district datées de 1993
concernant la voirie ont été transmises. Cette convention est renouvelable par tacite
reconduction.
Pour l'entretien des véhicules, il existe une délibération de la ville du 7 octobre 1996 et
une du district
du 10 septembre 1996 faisant état d’un tarif horaire à actualiser au 1
er
janvier.
Toutefois, la convention, quant à elle, était caduque au 31 décembre 1999.
Ces conventions apparaissent donc anciennes, voire caduque pour l'une d’entre elles,
et mériteraient un "toilettage" et une actualisation, notamment, au regard des compétences
qui ont été déléguées depuis et des moyens dont dispose désormais la CAVIL.
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
4.2-
Les aides aux associations
Les subventions versées (dont celles aux associations) par la collectivité se sont
élevées à 4 040 K€ en 2007 (dont 2 668 pour les personnes de droit privé), soit un total de
12,09 % des charges de fonctionnement (12,06 % en 2006 et 13,20 en 2005), pourcentage
supérieur à celui de la moyenne de la strate s’élevant à 9,25 en 2007 (sources direction
générale des finances publiques
- DGFIP).
Il s’agit donc d’un poste de dépenses très important puisqu’en euros par habitant elles
sont supérieures, en 2007, de plus de 15 % à la moyenne de la strate. Sur toute la période
sous contrôle, elles sont d’ailleurs supérieures à la moyenne de la strate. La commune
cherche, notamment, à travers ces dépenses à créer du lien social et à favoriser la solidarité
alors que les revenus d’une grande partie de sa population sont inférieurs à la moyenne
départementale.
La chambre avait demandé à la commune de lui indiquer par association la liste des
concours apportés sous toutes les formes (mises à disposition de bâtiments, de matériels,
de personnel, financières et autres) et de produire, également, l’ensemble des conventions
liant la commune à ces associations. Au-delà de l’obligation légale de conclure une
convention dès lors que la subvention dépasse 23 000 €
1
et qui est respectée par la
collectivité, se pose, en effet, la question de l’efficience d’une politique active de
subventionnement d’associations à caractère sportif ou social. Cette efficience doit être
appréciée par rapport aux obligations assignées à ces associations en échange du concours
apporté par la collectivité, notamment dans le cadre des conventions passées avec elles
alors même que le seuil de 23 000 € ne serait pas atteint. Par ailleurs, pour une association
organisant des concerts, avec laquelle la commune a passé une convention chaque année
depuis 2005, il s’agit, en fait davantage, d’une prestation de service.
Liste des principaux concours financiers en € (outre de nombreux locaux mis à disposition et
le cas échéant du personnel) :
En 2006
En 2007
OGEC
140 000
(142 782)
Centre culturel
360 000
(367 200)
Cercle sportif
152 450
(152 450)
Football club
152 450
(152 450)
Hand Ball
230 000
(337 450)
Volley club
100 000
(110 000)
Crèche familiale
255 000
Crèche associative
325 000
(345 000)
1- Liste des conventions avec les associations :
15 conventions de 3 ans en général datées de 2008 ou 2009 ont été fournies. Elles
répondent à l'obligation d'une convention pour les subventions supérieures à 23 000 €. Ce
ne sont pas des conventions avec des objectifs précis.
Concernant les prestations en nature, la situation est différente selon que les concours
financiers accordés par ailleurs sont inférieurs ou supérieurs à 23 000 €.
a/
les concours financiers supérieurs à 23 000€ sont toujours accompagnés de
prestations en nature (locaux, fluides, entretien matériel et bâtiments voire même ménage)
sauf résidence Albert Dubure.
1
En application de la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000, relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec
les administrations, et de son décret d’application n° 2001-495 du 6 juin 2001.
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Les 7 conventions relevant du secteur sportif
qui ont toutes la même rédaction
précisent à l'article 2
"que les équipements sont mis gratuitement à la disposition de
l'association sauf mesure contraire ayant fait l'objet d'un accord spécifique entre les parties.
La collectivité prend en charge les frais inhérents aux fluides (abonnement et
consommations). L'association s'acquitte des taxes et impôts mis à sa charge au titre des
ses activités et encaisse les recettes résultant des manifestations organisées par ses soins"
.
La convention de partenariat qui lie la commune au "centre culturel" qui gère le théâtre
(bien que cela ne soit pas explicite dans la convention) prévoit bien la mise à disposition de
personnels, de locaux et de matériel mais aussi des locaux annexes (garages et logement
de fonction sans autre précision). Compte tenu de l'importance de la subvention (la plus
élevée après le CCAS et les deux crèches) une convention spécifique pour les prestations
en nature autre que celles pour le personnel mis à disposition serait nécessaire.
Toutes les charges d'entretien nettoyage chauffage sont le plus souvent prises en
charge par la commune.
La convention de juin 2007, une des plus anciennes, avec l'association "les concerts
de l'auditorium" est muette en ce qui concerne les prestations en
nature alors que
l'association dispose de locaux et de la gratuité totale sauf le téléphone, selon les états qui
ont été fournis.
b/
pour les concours financiers inférieurs à 23 000 €, des prestations en nature sont
aussi quelquefois accordées (locaux, fluides, entretien matériel et bâtiments, ménage pour
les 3 associations d'aide à domicile). Si
pour l’association
« vélo club caladois » la
convention d’occupation des locaux est précise il n’en est pas de même pour l’association
« office culturel » qui n’indique pas la gratuité des fluides et du chauffage dont elle bénéficie.
2- Le suivi
Les documents fournis sont très hétérogènes, différents selon les secteurs
concernées, imprécis parfois quant au contenu des conventions sur les prestations en
nature,
renvoyant quelquefois à un accord spécifique. Une grande diversité est constatée
dans le suivi de ces concours financiers ou en nature, alors même que les bénéficiaires sont
très nombreux. Enfin, la mise à disposition de locaux aux associations n’est pas toujours
valorisée ou actualisée. Le suivi financier est dissocié de celui des prestations en nature et
l’évaluation des objectifs ne paraît pas toujours effectuée.
3- La situation particulière d’une association
La gestion du dossier d’un club sportif subventionné, lié à la commune par une
convention signée en 2005, a été quelque peu erratique. En effet, afin
de gonfler le budget
du club pour répondre, semble-t-il, aux critères de la fédération tant qu’il se maintenait en
1ère division, la commune lui a demandé un loyer, qu’elle a compensé en augmentant les
subventions
qu’elle lui accordait par ailleurs.
Le club s’est toutefois retrouvé en difficulté
financière et n’a plus payé ses loyers. La commune a alors à nouveau augmenté ses
subventions et émis des titres de recettes à l’encontre de l’association pour récupérer les
loyers impayés.
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
La chambre a pu s’assurer qu’au sein de la commune de Villefranche-sur-Saône, un
document contractuel vient toujours conditionner le versement des subventions annuelles
aux associations. Par contre, les objectifs assignés aux associations ne sont pas toujours
très précis. Enfin, la mise à disposition de locaux à ces dernières n’est pas toujours valorisée
ou actualisée.
Le suivi financier est dissocié de celui des prestations en nature et l’évaluation des
objectifs ne paraît pas toujours effectuée. La collectivité a indiqué qu’elle comptait s’appuyer
sur le travail du contrôleur de gestion qu’elle vient de recruter en 2009
pour améliorer le
suivi de gestion dans ce domaine.
5-
LES BUDGETS ANNEXES STATIONNEMENT
Le stationnement à Villefranche a toujours été un sujet sensible. Dans son rapport
d’observations du 10 mai 2004, la chambre notait alors que des travaux de construction d’un
deuxième parking souterrain de 170 places
2
étaient engagés pour un coût total estimé à
3,1 M€ HT et que le parking souterrain Chasset, mis en service en septembre 1997 et d'une
capacité de 153 places, enregistrait un résultat déficitaire qui s’était amplifié, son déficit de
fonctionnement cumulé atteignant 470 000 € fin 2002. L'équilibre des comptes réalisé chaque
année grâce au versement d'une subvention en provenance du budget principal représentait
en moyenne 75 % des recettes réelles de fonctionnement. La chambre estimait que
« le
poids financier de l'investissement et l'exploitation de l'ouvrage pesaient donc largement
depuis 1997 sur le contribuable et non sur l'usager. »
Toujours selon ce rapport, la
permanence d'un déficit d'exploitation pour un parc souterrain situé aux abords immédiats du
centre-ville apparaissait préoccupante car elle illustrait la très forte sous-utilisation de
l'ouvrage, et cela malgré sa bonne localisation et la relative faiblesse des tarifs, pouvant
apparaître comme plutôt
incitatifs.
A la suite de ce constat, et en raison de l’échec de la procédure de délégation de service
public (DSP)
3
la collectivité a décidé d’abandonner la réalisation d’un troisième parking
pourtant programmé (projet de 7 M€ dit parking sous-préfecture). Finalement, ce parking a été
remplacé par un parc paysager et la création de nouvelles places de stationnement en
surface. L’objectif de la municipalité à partir de 2005 a été de faciliter le stationnement (800
places gratuites à proximité immédiate du centre-ville, quart d'heure gratuit en centre-ville),
d’augmenter et d’améliorer le contrôle du stationnement pour dissuader les automobilistes de
pratiquer le stationnement sauvage
(à la place des patrouilles de deux agents, la municipalité
a attribué un secteur à chaque agent).
Actuellement, il y aurait à Villefranche-sur-Saône, 5 137 places gratuites (3 000 au
milieu des années quatre-vingt dix)
et 2 340 places payantes dont 323 dans des parcs et
ouvrages et 170 places réservées (handicapés, police, livraisons,….). En 2008, le Conseil
municipal a effectué le versement d’une subvention d’équilibre du budget principal d’un
montant de 145 000 € au budget annexe « Parking Chasset », ainsi que le versement d’une
subvention d’équilibre du budget principal d’un montant de 237 000 € au budget annexe «
Parking Boiron ». En 2005, les recettes provenant du stationnement atteignaient 724 222 € et il
avait été noté corrélativement une baisse du nombre de procès-verbaux dressés par les
2
Parking B
oiron-travaux qui allaient connaître des vicissitudes suite à l’effondrement du chantier intervenu en
avril 2003.
3
Selon la collectivité, après consultation, il s’est avéré que la proposition du seul candidat sérieux comportait des
exigences inacceptables : augmentation de 20% du tarif des horodateurs, triplement du prix de la carte résidant,
fin de la gratuité du stationnement entre 12 et 14h ainsi que de celle du mois d’août
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
policiers municipaux.
En 2007, selon les documents budgétaires, les recettes provenant du stationnement sont
de 658 848 € pour le stationnement de surface et de 142 112 € pour celles provenant des
parkings souterrains. En parallèle, le produit des amendes de police s'est élevé à Villefranche-
sur-Saône à 828 581 € en 2008. La fréquentation du parking Chasset s’est, en effet, fortement
améliorée depuis 2004 après avoir, selon les précisions apportées par l’ordonnateur dans sa
réponse aux observations provisoires de la chambre, connu une baisse importante de
fréquentation en 2003 et 2004 du fait de la difficulté d'accès résultant des travaux de
construction des immeubles qui le surplombent. Sa fréquentation est passée de 69 300 en
1999 à 49 149 en 2004, 71 391 en 2005, 90 228 en 2006, 114 155 en 2007, 111 464 en 2008
et 68 622 sur les 8 premiers mois de l’année 2009. Le total des recettes provenant du parking
Boiron est passé de 45 185 € en 2007 à 57 415 € en 2008. Le niveau de surveillance du
stationnement payant s’est, en effet, renforcé, ce qui a favorisé la fréquentation des parkings. Il
y a actuellement un agent de surveillance pour 250 places de stationnement à Villefranche-
sur-Saône. Les missions de ce personnel sont étudiées plus en détail dans la partie traitant de
la sécurité publique.
Si depuis le dernier rapport de la chambre, la collectivité continue à verser des
subventions d’équilibre à ses deux budgets annexes stationnement, le montant de ces
dernières a diminué. La fréquentation du parking Chasset s’est fortement améliorée depuis
2004 après avoir, selon l’ordonnateur, connu une baisse importante liée à des travaux entre
2003 et 2004. Le niveau de surveillance du stationnement payant s’est, en effet, renforcé, ce
qui a favorisé la fréquentation des parkings. La collectivité a, par ailleurs, abandonné la
réalisation d’un troisième parking souterrain au vu, selon l’ancien ordonnateur, des
observations contenues dans le dernier rapport de la chambre régionale des comptes sur le
fonctionnement des deux ouvrages existants.
6-
RESSOURCES HUMAINES
6.1-
La notation et ses conséquences sur l’avancement
Aux termes de l'article 78 de la loi n° 84.53 du 26 janvier 1984 :
« l'avancement
d'échelon a lieu de façon continue d'un échelon à l'échelon immédiatement supérieur. Il est
fonction à la fois de l'ancienneté et de la valeur professionnelle, telle qu'elle est définie à
l'article 17 du titre Ier du statut général du fonctionnaire. Il se traduit par une augmentation de
traitement. L'avancement d'échelon est prononcé par l'autorité territoriale. L'avancement
d'échelon à l'ancienneté maximale est accordé de plein droit. L'avancement d'échelon à
l'ancienneté minimale peut être accordé aux fonctionnaires dont la valeur professionnelle le
justifie.»
Au sein de la collectivité, la notation procède d'une évaluation à la suite d'un entretien
au cours duquel des objectifs sont fixés en début d'année. Toutefois, cette évaluation qui se
traduit par l'attribution d'une lettre (A pour les meilleurs ; devrait obtenir une promotion), B
(remplit les tâches correctement), C (quelques manques), D (ne remplit pas ses tâches
correctement) se double de l'attribution d'une note chiffrée pour respecter le cadre
réglementaire actuellement en vigueur pour la fonction publique territoriale. La note A
correspond à une note chiffrée comprise entre 18 et 20. Par ailleurs, l’agent peut prétendre à
l’application de l’avancement d’échelon à l’ancienneté minimale à partir de la note 14. Au
niveau de la collectivité, 470 agents avancent au minimum et 16 agents avancent à
l'ancienneté moyenne. Le seuil de 14 retenu a pour conséquence de vider de tout impact le
critère de la notation en matière d’avancement d’échelon à l’ancienneté minimum, la quasi-
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
totalité des agents de la collectivité, notée au-delà de ce seuil, bénéficiant du fait de ce
niveau de note d’un avancement à la durée minimum. Sachant par ailleurs que
16 agents
avancent à l’ancienneté moyenne, il y a donc moins d’une dizaine d’agents sur les 500 de la
collectivité à avancer à l’ancienneté maximum. Dès lors, et de façon paradoxale,
l’avancement à la durée minimum devient la règle, l’avancement à la durée normale
l’exception et le critère de la note perd sa substance même en ce qui concerne les critères
d’avancement d’échelon sous l’angle de la valeur individuelle des agents traduite par cette
note.
L’avancement d’échelon à l’ancienneté minimum est la règle. Le critère de la note a
perdu de son importance dans la pratique pour l’avancement d’échelon.
6.2-
Les avantages
6.2.1-
L'indemnité d’administration et de technicité (IAT)
L'indemnité d’administration et de technicité (IAT) peut être modulée de 0 à 8. Dans la
pratique, elle est modulée entre 4 et 8. Tous les agents sont assurés d’avoir une part fixe en
matière de primes variables. Cette part fixe représente 70 % d'une IAT au taux de 4. Un
agent ayant la note D, c’est-à-dire qui ne remplit pas ses tâches correctement, se voit,
néanmoins, attribuer 70 % de ses primes variables, dont l’IAT. Les critères de modulation
pour appréhender la valeur professionnelle qui ont été débattus en comité technique paritaire
(CTP) n'ont pas été arrêtés dans un document réglementaire ou officiel alors qu’il est, selon la
jurisprudence administrative, dans les attributions du conseil municipal d’arrêter ces critères
généraux de modulation relatifs à la manière de servir de l’agent dans l’exercice de ses
fonctions dans le respect de l’article 5 du décret du 14 janvier 2002 en ce qui concerne
l’indemnité d’administration et de technicité. Par la suite, il appartient à l'autorité investie du
pouvoir de nomination, c'est à dire le maire, de fixer le montant des primes accordées
individuellement à chacun des agents. La collectivité n'aurait pas effectué de recensement
des agents suivant le taux de modulation et ne serait donc pas en mesure de connaître
instantanément le montant moyen des primes accordées ainsi que l’amplitude des écarts
pour chaque type de prime et d’indemnité. Peu d'agents percevraient une IAT au taux de 8.
Ce taux serait notamment attribué, selon la collectivité, pour permettre le détachement d'un
agent mieux rémunéré dans sa fonction publique d'origine ; ce qui n’est pas nécessairement
un gage de valeur professionnelle.
Si la délibération du 6 décembre 2004 relative à l’IAT prévoyait que le
montant
annuel
de l'IAT serait réduit au prorata des jours d'absence après un délai de carence de 3 jours,
une nouvelle délibération du 27 mars 2006, à la suite de négociations avec le personnel, a
prévu l’alignement sur un délai de carence de 30 jours. Au regard de la jurisprudence
administrative, le fait qu’un agent puisse, pendant les 30 premiers jours de son absence,
continuer à percevoir une prime liée à l’exercice effectif des fonctions alors qu’il est en congé
de maladie ou de longue maladie paraît discutable.
Le régime indemnitaire variable est limité dans sa modulation. Un agent ayant la note
D, c’est-à-dire qui ne remplit pas ses tâches correctement, se voit, néanmoins, attribuer
70 % de ses primes variables, dont l’IAT. Les critères de modulation qui ont été débattus en
comité technique paritaire n'ont pas été arrêtés dans un document réglementaire.
Par ailleurs, le dispositif mis en place par la commune, qui supprime toute prise en
compte de l’absentéisme pour des primes liées à l’exercice effectif des fonctions, paraît
discutable au regard de la jurisprudence du Conseil d’Etat en la matière.
21/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
6.2.2-
Les redevances pour concession de logements par utilité de service
Au niveau des principes, le loyer de base des logements concédés par utilité de
service doit être calculé par référence à la valeur locative des locaux, déduction faite de
certains abattements. L'expression valeur locative désigne la valeur marchande des
logements, établie par comparaison avec des propriétés comparables (cf.
Conseil d'Etat 11
février 2002 M. Manfroi req : 222 453). Il semble que les loyers d’un certain nombre des
logements de la commune de Villefranche-sur-Saône concédés par utilité de
service et qui
en règle générale sont de type 3 soient très sensiblement inférieurs au prix du marché. Par
exemple, le loyer est de 18,30 € par an pour plusieurs logements F3 ou F4 (cuisine, séjour, 4
chambres, salle d’eau, cellier, garage) ; de 80 € par mois pour un autre F3 ; de 10 F pour un
autre F3. Enfin, pour un autre logement, la valeur locative n’est pas indiquée dans l’arrêté
portant concession de logement.
La commune semble avoir oublié de donner suite aux observations précédentes de la
chambre qui rappelaient la nécessité de motiver la délibération du 2 novembre 1998 au
regard des dispositions de l'article 21 de la loi du 28 novembre 1990 modifiée aux termes
desquelles
"les organes délibérants des collectivités territoriales et de leurs établissements
publics fixent la liste des emplois pour lesquels un logement de fonction peut être attribué
gratuitement ou moyennant une redevance pour la collectivité ou l'établissement public
concerné, en raison notamment des contraintes liées à l'exercice des emplois."
Selon le
rapport d’observations définitives de la chambre, les justifications apportées dans la
délibération du 2 novembre 1998 présentaient un caractère très général et ne précisaient
pas la nature éventuelle des astreintes imposées à ces personnels d'encadrement.
La commune devrait revaloriser les loyers de base pour qu'ils se rapprochent des
conditions du marché locatif à l’occasion d’une renégociation avec les agents concernés des
contraintes de services liées à l'exercice de leurs emplois. Elle devrait, également, préciser
davantage les conditions d’attribution des logements de fonction.
6.3-
L'absentéisme
L’absentéisme n’est pas très élevé en 2007 et 2008.
Néanmoins,
l’absentéisme pour
la seule maladie ordinaire du personnel titulaire a représenté, en nombre de jours ouvrés,
l’équivalent de 27 emplois en 2007 pour 32 en 2005. La collectivité a recruté 131
contractuels, toutes filières confondues, au titre des remplacements en 2007. Il ressort d’une
étude de la collectivité locale de 2008 que le nombre d’agents en maladie au moins une fois
est de 256 pour 500 agents en 2008 et que le nombre moyen de jours d’arrêt par agent en
maladie ordinaire est de 14. Selon la collectivité, c’est le personnel des crèches et du secteur
scolaire qui serait le plus exposé à ce type d’absences.
Nombre de journées totales d'absence pour maladie du personnel titulaire :
2007
2008
Maladie Ordinaire
6 255
6 948
Longue maladie, longue durée
3 798
3 898
Le taux d’absentéisme n’est pas très important ; toutefois, le nombre de journées
perdues pour la seule maladie ordinaire représente environ l’équivalent de 27 emplois en
2007.
22/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
6.4-
Les contractuels :
6.4.1-
Le recrutement de certains contractuels :
Les collectivités locales ne peuvent recruter des agents non titulaires pour occuper des
emplois permanents que pour assurer le remplacement momentané de titulaires autorisés à
exercer leurs fonctions à temps partiel ou indisponibles en raison d'un congé de maladie,
d'un congé de maternité ou d'un congé parental, ou de l'accomplissement du service
national, du rappel ou du maintien sous les drapeaux, ou pour faire face temporairement et
pour une durée maximale d'un an à la vacance d'un emploi qui ne peut être immédiatement
pourvu dans les conditions prévues par la loi.
Ces collectivités peuvent, en outre, recruter des agents non titulaires pour exercer des
fonctions correspondant à un besoin saisonnier pour une durée maximale de six mois
pendant une même période de douze mois et conclure pour une durée maximale de trois
mois, renouvelable une seule fois à titre exceptionnel, des contrats pour faire face à un
besoin occasionnel.
Par dérogation au principe énoncé à l'article 3 du titre premier du statut général de la
fonction publique évoqué ci-dessus, des emplois permanents peuvent être occupés par des
agents contractuels dans les cas suivants :

Lorsqu'il n'existe pas de cadre d'emplois de fonctionnaires susceptibles d'assurer
les fonctions correspondantes (contrats à durée déterminée, d'une durée maximale
de trois ans. Ces contrats sont renouvelables, par reconduction expresse. La durée
des contrats successifs ne peut excéder six ans. Si, à l'issue de la période
maximale de six ans mentionnée à l'alinéa précédent, ces contrats sont reconduits,
ils ne peuvent l'être que par décision expresse et pour une durée indéterminée).

Pour les emplois du niveau de la catégorie A, lorsque la nature des fonctions ou les
besoins des services le justifient. (contrats à durée déterminée d'une durée
maximale de trois ans. Idem sur le renouvellement).
Il peut être observé que certains agents occupent des fonctions pour lesquelles un
cadre d’emploi existe. Il en va ainsi de l’emploi de responsable du service achats pour lequel
existe le cadre d’emploi des attachés (catégorie A), voire celui des techniciens (catégorie B).
En effet, aux termes de l’article 2 du décret
n
˚
87-1099 du 30 décembre 1987, les membres
du cadre d'emplois attachés territoriaux participent à la conception, à l'élaboration et à la
mise en oeuvre des politiques décidées dans les domaines administratif, financier,
économique, sanitaire, social, culturel, de l'animation et de l'urbanisme.
Ils peuvent ainsi se voir confier des missions, des études ou des fonctions comportant
des responsabilités particulières, notamment en matière de gestion des ressources
humaines, de gestion des achats et des marchés publics, de gestion financière et de
contrôle de gestion, de gestion immobilière et foncière et de conseil juridique. Aux termes de
l’article 2 du décret n
˚
95-29 du 1er janvier 1995 portant statut particulier du cadre d'emplois
des techniciens territoriaux :
« Les membres du cadre d'emplois sont chargés, sous l'autorité
d'un supérieur hiérarchique, de participer à l'élaboration d'un projet de travaux neufs ou
d'entretien, de diriger des travaux sur le terrain ou de procéder aux enquêtes, contrôles et
mesures techniques ou scientifiques. (…) ».
La spécificité de l’emploi pour cet emploi du
niveau de la catégorie A (justification de la nature des fonctions ou des besoins des services)
ne ressort pas des seuls documents transmis.
Il en va de même pour plusieurs emplois d’animateur responsable des secteurs
adolescents ou enfants ou d’agent de développement des quartiers alors qu’il existe un
23/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
cadre d’emplois
4
, sachant qu’en outre, certains des agents semblent occuper des emplois de
catégorie B qui ne sont pas visés par le 3ème alinéa de l’article 3.
Il résulte, en effet, des dispositions précitées qu’une collectivité ne peut pas recruter,
pour occuper des emplois permanents, en dehors de remplacements (contrat d’un an) ou
d’emplois saisonniers (contrat de 6 mois), des agents contractuels de catégorie B au titre du
3ème alinéa de l’article 3 de la loi de la
loi du 26 janvier 1984 (lorsque la nature des
fonctions ou les besoins des services le justifient, seuls des agents de catégorie A peuvent
être recrutés). Elle ne peut le faire que s’il n’existe pas de corps de fonctionnaires
susceptibles d’assurer les fonctions correspondantes.
Pour ces besoins permanents, la collectivité aurait donc dû recruter des titulaires. Elle
n’aurait pu recruter, pour ces fonctions, un contractuel que pour faire face temporairement et
pour une durée maximale d'un an à la vacance de l’emploi qui ne pouvait être
immédiatement pourvu par un titulaire. Elle aurait pu également employer un contractuel en
cas d’inexistence du cadre d'emplois de fonctionnaires susceptibles d'assurer les fonctions
correspondantes, ou pour les emplois du niveau de la catégorie A, lorsque la nature des
fonctions ou les besoins des services le justifiaient. Les recrutements auxquels elle a
procédé ne semblent pas correspondre à ces cas. Il convient de préciser que la chambre
avait déjà fait ces observations pour certains des contrats en cause même si les titulaires de
ces contrats ont changé depuis dans un certain nombre de cas.
Selon les précisions apportées par l’ordonnateur dans sa réponse aux observations
provisoires de la chambre, les deux agents de développement qui étaient contractuels sont
maintenant titulaires du fait de leur réussite au concours d'animateur (l'un depuis le 1
er
octobre 2002, l'autre depuis le 1
er
mars 2010). De même, l'animateur responsable du
secteur enfants a été titularisé le 1
er
juillet 2007 du fait de sa réussite au concours
d'animateur.
La collectivité a procédé au cours de la période sous contrôle à des recrutements de
contractuels dont les missions ne semblent pas différer fondamentalement des missions
statutaires prévues dans les cadres d’emploi. Elle aurait donc dû, dans ces cas, recruter des
titulaires.
La collectivité a indiqué que lors du dernier appel à candidatures pour le poste de
responsable du service achats, un certain nombre de titulaires avait postulé, mais que leur
profil ne correspondait pas à
celui recherché. Enfin, selon les précisions apportées par
l’ordonnateur, dans le cadre de sa réponse aux observations provisoires de la chambre,
certains des contractuels ont depuis été titularisés à la suite de leur réussite au concours
d’animateur.
6.4.2-
Le passage en contrat à durée indéterminée de certains contractuels :
A la suite de plusieurs contrats à durée déterminée, un contractuel s’est vu proposer
un contrat à durée indéterminée le 7 décembre 2005. Toutefois, cet agent qui occupe un
emploi de catégorie C ne semblait pas remplir tous les critères fixés par l’article 15 de la loi
du 26 juillet 2005 prévoyant la transformation de plein droit en contrat à durée indéterminée
du contrat à durée déterminé de certains agents non titulaires de la fonction publique
4
Par exemple, le décret n° 97-701 du 31 mai 1997 modifié portant statut particulier du cadre d'emplois des
animateurs territoriaux prévoit que les animateurs territoriaux qui constituent un cadre d'emplois d'animation de
catégorie B, coordonnent et mettent en oeuvre des activités d'animation. Ils peuvent, aux termes de ce décret,
encadrer les adjoints et agents d'animation territoriaux. Ils interviennent dans le secteur périscolaire et dans les
domaines de l'animation des quartiers, de la médiation sociale, du développement rural et de la politique de
développement social urbain. Ils sont chargés de la mise en place de mesures d'insertion. De même, le cadre
d’emploi des attachés mentionne qu’ils peuvent remplir des fonctions d’animation sociale.
24/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
territoriale
5
.
La collectivité devra, à l’avenir, bien vérifier les conditions fixées par l’article 15 de la
loi du 26 juillet 2005 pour le passage en contrats à durée déterminée des contrats à durée
déterminé de certains agents non titulaires de la fonction publique territoriale.
7-
LA COMMANDE PUBLIQUE
7.1-
Les principes de mise en concurrence et de publicité adoptées par la
collectivité
On peut observer qu’aux termes du règlement de la commande publique de la
collectivité en cours depuis le 19 juillet 2007, les prestations homogènes en fournitures et
services, et les unités fonctionnelles et les opérations de travaux dont le montant est compris
entre 20 000 € et 89 999 € HT font l'objet de la procédure suivante (MAPA1) :
- publicité par avis simplifié, selon un modèle à respecter, mis en ligne sur Internet par
le service pilote,
ou
- consultation par écrit (lettre, fax ou courriel) de 3 fournisseurs minimum, sauf si le
nombre de candidatures est inférieur à 3.
La procédure MAPA1 initiée par la commune permet à celle-ci de choisir entre le
procédé de la publicité et celui de la mise en concurrence pour les fournitures et services et
les opérations de travaux dont le montant est compris entre 20 000 € et 89 999 € HT. Le
principe général adopté par la collectivité pouvant priver de toute publicité une commande
comprise entre
20 000 € et 89 999 € HT en se limitant à une consultation de trois
entreprises semble être trop général en matière de publicité adaptée. Si la procédure par
exemple des 3 devis permet une mise en concurrence, en revanche, elle ne permet pas à
ceux qui le souhaiteraient d’accéder à la commande publique. Enfin, si une confusion entre
la publicité et la mise en concurrence, via la procédure des 3 devis, peut, à la rigueur, se
concevoir pour des petits achats, en revanche, la procédure des trois devis n’est pas une
publicité adaptée à l’ensemble des commandes entre 20 000 € et 89 999 € HT au regard de
la jurisprudence administrative. En effet, la marge d’action dont disposent les acheteurs
publics dans l’organisation des mesures de publicité, entre le seuil de 20 000 € HT et les
seuils de procédure formalisée, n’est pas sans limite. Il faut toujours qu’il y ait une publicité
minimale. Cette idée résulte tant de la jurisprudence de la Cour de justice des communautés
européennes (CJCE) que de l’avis contentieux du Conseil d’Etat du 29 juillet 2002 (Société
MAJ Blanchisserie de Pantin)
6
.
On doit, en effet, considérer qu'un marché a été passé dans des conditions
satisfaisantes au regard de l'exigence de transparence si les moyens de publicité utilisés ont
réellement permis aux prestataires potentiels d'être informés et ont abouti à une diversité
d'offres suffisante pour garantir une vraie mise en concurrence. Il appartient donc à
l'acheteur de déterminer les modalités de publicité les plus pertinentes au regard de l'objet et
5
Confer CONSEIL D'ETAT statuant au contentieux
N° 318772 M. MATTEI Lecture du 31 juillet 2009
6
Par un arrêt du 10 février 2010, n° 329100, M. PEREZ, le Conseil d’Etat a annulé, à compter du 1er mai 2010,
le décret du 19 décembre 2008 relatif au relèvement de certains seuils du code des marchés publics, en tant
qu’il relève le seuil applicable aux marchés passés selon la procédure adaptée fixée à l’article 28 du même
code.
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
du montant du marché en cause.
Il a été permis de constater que le règlement de la commande publique de la
collectivité en cours depuis le 19 juillet 2007 permet à celle-ci de choisir entre le procédé de
la publicité et celui de la mise en concurrence pour les fournitures et services et les
opérations de travaux dont le montant est compris entre 20 000 € et 89 999 € HT. La
procédure des 3 devis ne peut pas être une publicité adaptée. La publicité adaptée signifie
une modulation en fonction des caractéristiques du marché, du nombre et de la localisation
géographique des prestataires potentiels, et des circonstances de l’achat. Selon la
jurisprudence, la publicité doit nécessairement, à un certain stade, se traduire par une
publication. Il ne peut qu’être conseillé à la collectivité d’utiliser, a minima, plus largement
son portail Internet, y compris pour des commandes qui seraient inférieures à 89 999 € HT
en plus de la mise en concurrence qu’elle effectue habituellement. L’utilisation optimale des
deniers publics ne peut, d’ailleurs, qu’être favorisée par l’égal accès à la commande
publique. La collectivité s’apprêterait à modifier sa procédure, notamment à la suite d’un
audit qu’elle a commandé dans le courant de l’année 2009.
L’ordonnateur, dans le cadre de sa réponse aux observations provisoires, confirme que
la commune a modifié sa procédure dans le sens des préconisations de la chambre.
7.2-
Autres observations sur les marchés :
-
médiathèque
Un certain nombre de décomptes généraux et définitifs (DGD) ont été établis plus d’un
an après la réception sans réserve (exemple pour les travaux d’aménagement du patio et
alors que dans deux cas, pour les lots n° 3 et 4, les entreprises avaient transmis dans les
temps leur projet de décompte). Il s’agit sans doute d’un oubli lié au fait que les lots n° 2, 3 et
4 n’avaient pas donné lieu à des réserves au moment de la réception.
- Pour l’opération Boulodrome
Des réceptions partielles ont été prononcées dans un certain nombre de cas ; il n’y a
pas trace pour autant d’une réception définitive ou de levée des réserves.
La collectivité devra être attentive à établir sans retard excessif les décomptes
généraux et définitifs et à lever les réserves lorsque les prestations attendues des
entreprises lors des réceptions partielles ont été correctement assurées et alors qu’aucune
retenue financière n’a été opérée sur le montant des marchés.
8-
LA POLITIQUE DE LOGEMENT SOCIAL ET D’AMENAGEMENT URBAIN
8.1-
Le contexte urbain
Villefranche-sur-Saône, qui comptait 29 889 habitants en 1998 (34 188 en 2007), est la
ville-centre d'une aire urbaine de plus de 60 000 habitants débordant sur le département de
l’Ain
7
. Elle est, également, le siège de la communauté d’agglomération de Villefranche-sur-
7
L'aire urbaine de Villefranche-sur-Saône est composée de 16 communes, dont 12 sont situées dans le
Rhône
et
4 dans l'
Ain
. Ses 63 632 habitants, font d'elle la 118
e
aire urbaine de France. En France, selon la définition qu'en
donne l'INSEE, une aire urbaine est un ensemble continu de communes constitué par un pôle urbain
(agglomération offrant au moins 5 000 emplois) et par des communes adjacentes (la couronne périurbaine) dont
au moins 40 % de la population résidente active travaille dans le pôle urbain ou cette couronne.
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Saône (CAVIL) comprenant les communes d’ARNAS (située à 5 Kms au Nord de
VILLEFRANCHE, 3 212 habitants), GLEIZE (commune limitrophe de VILLEFRANCHE,
8 000 ha), LIMAS (commune adjacente à VILLEFRANCHE, 4 394 ha) et VILLEFRANCHE.
Alors même que le taux de chômage est déjà important pour l’ensemble de la ville-centre par
rapport au reste de la région Rhône-Alpes, certains quartiers y cumulent des handicaps en
termes d’emploi, d’éducation. Par ailleurs, sur le territoire de la CAVIL, les revenus fiscaux
sur 2004 sont en deçà de la moyenne départementale (RNI moyen de 12 683 € sur
Villefranche, 16 848 € sur Gleizé
moyenne départementale de 17 892 €). A ce stade, on
peut rappeler que les prêts locatifs aidés à financement très social (intégration) (PLA-I)
consentis aux organismes HLM concernent les logements destinés à des ménages cumulant
difficultés économiques et sociales. Le plafond de ressources est arrêté à 10.424 euros pour
une personne seule et 15 188 € pour un ménage de 2 personnes. La ville-centre pourrait
donc être, en toute logique, fortement concernée par ce dispositif.
Les premiers logements à loyer modéré ont été construits sur la ville-centre au début
des années 1930. Dans les années 1960 et 1970, la commune de Villefranche-sur-Saône a
dû faire face à une forte poussée démographique et a construit massivement des logements
sociaux. En 1998, sur 100 logements dans la ville, 40 étaient des logements sociaux
concentrés essentiellement sur les quartiers dits en zone urbaine sensible (Belleroche,
Béligny, Le Garet). Il s’agit de trois des quatre quartiers prioritaires au titre de la politique de
la ville : Belleroche - environ 6000 habitants – quartier classé en zone urbaine sensible
(ZUS) en catégorie 2 au titre de la politique de la ville (seul quartier « intercommunal »
partagé entre Villefranche, Gleizé, Limas), Béligny - environ 4000 habitants quartier classé
en zone de redynamisation urbaine (ZRU) en catégorie 1 (quartier situé sur Villefranche et
coupé en deux par l'autoroute), Troussier - environ 900 habitants - classé en catégorie 2
(quartier situé sur Villefranche en limite Ouest de l'autoroute et objet d'un projet de
rénovation urbaine « 2009/2014 »), Garet - environ 900 habitants - classé en catégorie 2
(quartier situé sur Villefranche). Les 4 quartiers représentent de l'ordre de 11 000 habitants
(9053 habitants en ZUS/ZRU au 1er janvier 2006) sur une population totale de la CAVIL de
plus de 50 000 habitants, soit 22 %. En 2005, les quatre quartiers prioritaires regroupaient à
eux seuls près de 4 000 logements sociaux, ce qui représentait plus de 50 % du parc social
de l'agglomération totalisant 7044 logements sociaux, l'essentiel de l'offre étant concentrée
sur Villefranche-sur-Saône (80 %) et dans une moindre mesure à Gleizé (13 %) et Limas. Si
Villefranche-sur-Saône partage plusieurs zones urbaines sensibles avec les communes de
Gleizé et Limas, la plus grande partie des immeubles se trouve, en fait, sur la commune de
Villefranche. Les données du logement social ont peu évolué depuis. Par contre, le poids du
logement social par rapport au nombre de logements construits sur la ville centre depuis
2006 a baissé. En effet, le nombre de logements sociaux qui avait pu atteindre 42 % à
certains moments est passé à 35 % sur Villefranche-sur-Saône depuis la mise en oeuvre du
dispositif fiscal « de Robien » et l'arrivée de familles originaires de Lyon. En ce qui concerne
les autres communes du périmètre de la CAVIL, il y avait, en 2005, à Gleizé : 947 logements
HLM, soit 30 % des résidences principales, à Limas : 323 logements HLM, soit 18 % des
résidences principales et à Arnas : 88 logements HLM, soit 7 % des résidences principales.
Le parc de logements sociaux sur l'agglomération est principalement la propriété de
deux bailleurs : la SA Habitat Beaujolais Val de Saône (HBVS) et l'OPAC du Rhône en
2005.
Le parc de résidences principales de l'agglomération est de 20 000 logements.
Le SCOT (schéma de cohérence territoriale) du Beaujolais mentionne, à l’échelle de
son périmètre
8
, une concentration du parc locatif social : Le long du Val de Saône
8
Le SCOT beaujolais est constitué de toute la partie nord du département du Rhône. Il comprend 12
communautés de communes et la CAVIL, soit 137 communes et 200 000 habitants. Les schémas directeurs
sont désormais remplacés par les schémas de cohérence territoriale (SCOT) de la loi solidarité et
renouvellement urbains (SRU) du 13 décembre 2000. Le nouveau dispositif est applicable à compter du 1er
janvier 2002. Alors que les schémas directeurs se contentaient de planifier l’affectation des sols, le SCOT a une
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
essentiellement sur les "agglomérations" caladoise et bellevilloise, sur la commune de
Tarare et dans la communauté d'Amplepuis-Thizy. Le SCOT du Beaujolais fait état de
pressions très fortes dans la vallée de la Saône liées au développement de l'habitat et des
activités économiques en lien avec le réseau d'infrastructures. Cette pression urbaine
entraîne une extension des villes en direction des versants du Beaujolais mais aussi de
l'autre côté de la Saône (département de l’Ain). L’éventualité d’une conurbation est très forte
entre les enveloppes urbaines de Belleville, Saint-Georges-de-Reneins, Villefranche-sur-
Saône et Anse. Selon le SCOT, le territoire devrait atteindre 230 000 personnes d'ici à 2030
(210 000 d'ici 2014) contre 185 000 en 1999, soit un apport de 45 000 personnes et une
production en logements estimées à 40 000. La CAVIL, selon ce schéma, aura
nécessairement un rôle important pour accueillir une part de cette nouvelle population. Selon
ce document, un développement excessif de l'urbanisation dans cette vallée pourrait
fortement compromettre certains milieux remarquables, leurs fonctionnalités écologiques
ainsi que la ressource en eau (ressource unique et stratégique de la nappe alluviale de la
Saône). Un développement organisé autour des pôles gares, privilégiant des formes
urbaines faiblement consommatrices d'espace est à promouvoir, tout comme le maintien de
coupures vertes conséquentes entre les différents pôles urbains.
Le programme local de l’habitat (PLH)
9
fait ressortir que depuis 2002, la production de
logements neufs sur le territoire de la CAVIL a été portée de façon très majoritaire par la Ville
de Villefranche-sur-Saône, qui a profité de l'intérêt des opérateurs privés pour impulser une
dynamique de renouvellement urbain forte. Mais cette croissance des mises en vente
comporte des faiblesses : elle a tout d'abord été portée fortement par des opérations de
logements collectifs en investissement locatif ; ensuite elle n'a pas été relayée sur les autres
communes de l'agglomération. Entre 1997 et 2004, ce sont 3500 permis de construire qui
ont été délivrés sur le territoire de la CAVIL, dont environ 3000 à partir de 1999 (date du
dernier recensement). Les permis de construire de logements sur Villefranche-sur-Saône
représentent 80% de l'ensemble des projets sur la CAVIL. L'augmentation importante de
logements sur le territoire de la CAVIL s'explique donc par la forte croissance de logements
sur la ville centre. Les permis de construire concernent essentiellement des collectifs et
représentent environ 2600 logements depuis 1999. Le maintien de cet effort de construction
impliquerait, selon le PLH, un rééquilibrage entre les différentes communes, dans l'objectif de
proposer des produits plus diversifiés (habitat intermédiaire et individuel) et plus tournés vers des
logements en accession.
La logique du marché immobilier depuis le milieu des années 2000 a permis à la ville-
centre, qui rayonne au plan économique sur l’ensemble du Val-de-Saône tout en concentrant
le logement social (plus de 40 % avant 2000), d’accueillir de nouveaux ménages lyonnais,
d’améliorer ainsi ses bases fiscales et d’assurer une plus grande mixité sociale.
mission plus large de planification stratégique et de recherche de cohérence des politiques urbaines. Il doit en
effet déterminer un projet d'aménagement et de développement durable.
9
Document définissant, pour une durée de six ans, pour une agglomération, une politique visant à répondre aux
besoins de logement et à assurer une répartition équilibrée et diversifiée des divers types de logement, et en
particulier des logements sociaux. La loi du 12 juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la
coopération intercommunale a été l'occasion de faire du logement un élément des politiques menées par les
établissements publics de coopération intercommunale. Cette loi intègre le programme local de l'habitat (PLH)
parmi les compétences obligatoires des communautés d'agglomération et des communautés urbaines. Les
pouvoirs des communautés d'agglomération ont été étendus par la loi solidarité et renouvellement urbain du 13
décembre 2000 qui les a dotées de compétences obligatoires en matière d'habitat. Cette loi instaure une
obligation de compatibilité des documents locaux d'urbanisme avec les objectifs du programme local de
l'habitat. La loi Borloo du 1er août 2003 d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine
établit pour sa part un lien entre les zones urbaines sensibles et les programmes locaux de l'habitat. Les
programmes d'action dans les zones urbaines sensibles devant désormais fixer des objectifs chiffrés en tenant
compte du PLH.
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Toutefois, ce développement récent des constructions, essentiellement dans le cadre
de la promotion immobilière depuis 2006 sur la ville-centre, n’a pas vocation à répondre aux
besoins de logement
d’une grande partie de la population de Villefranche-sur-Saône qui, eu
égard à ses revenus, serait plutôt accessible aux logements de type (PLA-I). Cette situation
pose, d’ailleurs, problème au regard des phénomènes de « décohabitation ».
8.2-
La répartition des compétences entre la CAVIL et la ville-centre et l’état
d’avancement
des
documents
de
planification
urbaine
et
de
programmation locale de logements
L'aménagement de l'espace, est une des compétences originelles de l'EPCI, puis par
touches successives, les communes ont souhaité confier à l'établissement public
intercommunal la gestion du problème de l'habitat sur l'agglomération et de son corollaire, vu
l'importance des quartiers en développement social, la politique de la ville. En effet, le District
de Villefranche, créé le 27 mars 1962, assurait la gestion des services de logement créés en
application des articles 326 et suivants du Code de l'Urbanisme, en application de l'article 3
de l'ordonnance n° 59-30 du 5 janvier 1959. Un arrêté préfectoral du 27 janvier 1976 avait
modifié les statuts du District adjoignant à ses compétences : l'élaboration du POS
10
, la
création et la réalisation de zones industrielles et de zones d'habitation, la réalisation de
réserves foncières et l'exercice des procédures afférentes au droit du sol. Par la suite, aux
termes de l’arrêté préfectoral du 4 mars 1991, le District «était signataire des contrats de
développement social de quartier lorsqu'il est maître d'ouvrage de l'opération ». Le 13
octobre 2003, un arrêté préfectoral complétait les compétences du District en matière de
logement (équilibre social de l'habitat - PLH) et de politique de la ville, le contrat de ville étant
déclaré d'intérêt communautaire. Le 12 décembre 2005, un arrêté préfectoral transformait la
Communauté de Communes en Communauté d'Agglomération, les statuts de la
Communauté d'Agglomération étant modifiés par arrêté préfectoral du 7 novembre 2006.
Dans le cadre des compétences obligatoires d'une communauté d'agglomération qui
sont le développement économique, l'aménagement de l'espace communautaire, l'équilibre
social de l'habitat sur le territoire communautaire et la politique de la ville, la CAVIL a en
charge, au titre de l’aménagement de l’espace : l’Initiative, l’élaboration, l’approbation, le
suivi et la révision du schéma de cohérence territoriale, la création et la réalisation des zones
d'aménagement concertées d'intérêt communautaire. Au titre de ses compétences
originelles, la CAVIL pourvoit, par ailleurs, à la mise en oeuvre des procédures
réglementaires concernant l'élaboration, la révision et la modification des plans locaux de
l'urbanisme (PLU) intéressant les communes associées.
En matière d'équilibre social de l'habitat, la communauté a compétence en matière : de
programme local de l'habitat, de politique du logement d'intérêt communautaire, d’actions et
d’aides financières en faveur du logement social d'intérêt communautaire, de réserves
foncières pour la mise en oeuvre de la politique communautaire d'équilibre social de l'habitat,
d’opérations d'intérêt communautaire en faveur du logement des personnes défavorisées,
d’amélioration du parc immobilier bâti d'intérêt communautaire, de création, d’aménagement,
d’entretien et de gestion de toutes les aires situées sur le territoire de la communauté et
définies dans le cadre du schéma départemental d'accueil des gens du voyage.
Sont d'intérêt communautaire : le PIG (programme d’intérêt général 2007/2010), la
création
de
bases
de
données
sur
le
logement,
les
démarches
partenariales
10
Le plan d’occupation des sols a été remplacé par le plan local d’urbanisme (PLU) en vertu de la loi Solidarité et
renouvellement urbain (SRU) du 13 décembre 2000. Le PLU a un objet plus large que le POS. Il constitue le
projet d’aménagement et de développement durable de la commune (PADD) et le cadre de la cohérence des
différentes actions concernant l’aménagement. Il fixe, également, les règles générales et les servitudes
d’utilisation des sols et de déterminer les règles d’implantation des constructions.
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
d'accompagnement de la politique prioritaire de l'Etat dans le cadre de la lutte contre
l'exclusion sociale et économique des personnes défavorisées, le soutien financier à des
opérations de démolition/reconstruction initiées sur les quartiers prioritaires de la politique de
la ville (Belleroche, Troussier, Béligny).
Concrètement, la CAVIL porte, au titre de l’aménagement de l’espace,
le PLH et a en
charge le PLU. Elle a, également, participé à l’élaboration du SCOT avec le syndicat mixte
du pays de Beaujolais. Avec son service « politique de la ville et habitat » elle anime le
contrat urbain de cohésion sociale (CUCS). Elle est, également, pilote de l'opération de
rénovation urbaine sur le quartier « Troussier ». Elle coordonne l'action des trois maîtres
d'ouvrages impliqués (SA HBVS, la commune de Villefranche et la CAVIL) en s'appuyant sur
une mission d'assistance à maîtrise
d’ouvrage extérieure. La CAVIL est compétente pour
l'exercice du droit de préemption urbain (DPU). Les communes membres, quant à elles,
délivrent les permis de construire et les autres autorisations d’occupation du sol dans le
respect des dispositions du PLU. Elles sont également maîtres d’ouvrage sur les opérations
d’aménagement de leurs quartiers.
Au titre de l’aménagement de l’espace, le SCOT vient d'être mis à l'enquête publique
et approuvé fin juin 2009 après que la commission d'enquête a remis son rapport. C'est le
Syndicat Mixte du SCOT du Beaujolais, crée par l'arrêté préfectoral du 11 décembre 2003,
qui était chargé de l'élaborer. L'élaboration du SCOT du Beaujolais avait été prescrite par
une délibération du comité du Syndicat Mixte le 1er juillet 2004. Selon le SCOT, pour limiter
la consommation de terrain
naturel, en fonction de l'état du bâti existant et en dehors de
transferts possibles des vocations économiques ou de services vers des vocations
résidentielles, une part importante des constructions nouvelles sera réalisée dans des
opérations démolition/reconstruction ou dans des opérations de densification des centres
existants. Cet objectif sera variable suivant les pôles. La communauté d’agglomération est
classée en pôle 1 au niveau du SCOT : « grand pôle structurant historique du territoire et de
l’agglomération ». Le rapport
logements (démolition reconstruction)/ logements à créer est
de 20 %. En pôle 1 le collectif et le groupé en matière d’habitat doivent être prépondérants.
Par ailleurs, afin d'aboutir à un meilleur équilibre social du territoire, le SCOT se fixe l'objectif
de permettre la réalisation d'environ 7 000 à 8 000 logements sociaux (y compris l'accession
sociale) ou abordables de 1999 à 2030, soit environ 2 400 logements entre 2009 et 2019 et
de diversifier les types d'habitat lors de l'élaboration, modification ou révision des PLU.
Le PLH a été arrêté par la CAVIL le 19 janvier 2009 et validé par l'ensemble des
communes composant la communauté d'agglomération de Villefranche. Il a été approuvé de
façon définitive à l'automne 2009. Le Programme Local de l'Habitat porte sur les années
2010/2015. Le PLH a pour objectif de mieux adapter l'offre future de logements, notamment
à loyers maîtrisés et en accession sociale à la propriété, aux ressources modestes des
caladois. Au niveau de l'action foncière, une étude de gisement foncier va être réalisée d'ici
la fin de l'année 2009 avec l'établissement public foncier de l'ouest Rhône Alpes (EPORA)
sur le territoire de l'agglomération (évaluation du potentiel de gisements fonciers susceptibles
de répondre aux objectifs de production de logements, hiérarchisation de sites d'accueil).
Le programme d'actions du PLH reste à traduire dans le Plan Local d'Urbanisme de
compétence communautaire. Le POS est donc en cours de révision afin d'être transformé en
PLU. Le diagnostic intercommunal et l'état initial de l'environnement a été fait. Le programme
d’aménagement et de développement durable (PADD)
11
a été écrit mais n'a pas fait encore
l'objet des débats devant les différents conseils municipaux et devant le conseil
communautaire. Un travail important sur le futur zonage et sur le règlement a déjà été fait
11
Le Plan d’Aménagement de Développement Durable est le document fixant les grandes orientations du Plan
Local d’Urbanisme en matière d’aménagement et d’urbanisme.
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
avec les communes de la CAVIL. Le dossier devrait être arrêté dans le courant du premier
semestre 2010 avec une approbation à la fin de l'année 2010.
Selon les services de la CAVIL, l'apport de l'intercommunalité à la politique de l'habitat,
est la prise de conscience des élus de la nécessité d'intervenir au côté du «marché» afin de
mieux calibrer l'offre de logements par rapport aux besoins et ressources des populations
locales et extérieures à l'échelle de l'agglomération mais également au niveau du bassin de
vie (à cette fin des actions incitatives sont prévues dans le « PLH »). La question
de
l’évolution des missions de la CAVIL au niveau de l'attribution des logements sociaux et du
volet opérationnel des opérations d'ensemble et plus généralement en matière de maîtrise
du foncier donnera sans doute lieu à débats de la part des élus communautaires dans le
futur.
Selon le SCOT, la ville-centre a une faible disponibilité foncière. L’ensemble de la
communauté d’agglomération est, toutefois, classée en pôle 1 au niveau de ce document :
« grand pôle structurant historique du territoire et de l’agglomération ». L’offre de
logements devra donc être réalisée en grande partie dans le cadre d’opérations combinant
des démolitions et des reconstructions sur place. Le rapport logements (démolition
reconstruction) / logements à créer est, d’ailleurs, de 20% selon le SCOT.
L’étude de
gisement foncier ne sera, toutefois, disponible qu’à la fin de l'année 2009. La gestion de
la politique de l'habitat à l’échelon communautaire a permis de faire avancer certaines
idées, notamment celle de la nécessité d'intervenir au côté du « marché » afin de mieux
calibrer l'offre de logements par rapport aux besoins et ressources des populations
locales et extérieures à l'échelle de l'agglomération mais également au niveau du bassin
de vie. La question de l’évolution éventuelle des missions de la CAVIL au niveau de
l'attribution des logements sociaux et du volet opérationnel des opérations d'ensemble et
plus généralement en matière de maîtrise du foncier donnera sans doute lieu à débats de
la part des élus communautaires dans le futur.
8.3-
Le PLH
8.3.1-
Le diagnostic du PLH
Le Diagnostic PLH de la Communauté d'Agglomération de Villefranche fait ressortir
que la ville-centre est composée d’un parc ancien de petits logements, d’un parc de
logements majoritairement locatif sur Villefranche (70% dont près de la moitié en social), que
ce parc est en nette amélioration (moins de 5% des résidences principales considérées
comme indignes sur l'agglomération), amélioration qui se poursuit par le biais d'un
programme d’intérêt général (PIG)
12
favorisant le conventionnement de logements. Ce
diagnostic fait, également, ressortir que ce parc social de plus de 5 600
logements sur
Villefranche a une vacance marginale et une faible mobilité. Sont aussi constatés une
insuffisance ou une inadaptation de l'offre en hébergement temporaire ou d'urgence, un
développement immobilier important sur Villefranche au cours des dernières années
(desserrement de l'agglomération lyonnaise) et connecté à celui de l'agglomération
lyonnaise, la concentration de production de logements neufs sur Villefranche (environ 400
logements à partir de 2002 sur la CAVIL dont 90% sur Villefranche, essentiellement en «
produits investisseurs ») et l’augmentation sensible des valeurs locatives sur les opérations
neuves récentes, une faible production de logements sociaux entre 2001 et 2005 (213 soit
12
Les PIG sont des programmes d’action permettant la réhabilitation d’ensembles immobiliers ou de logements
dans des zones urbaines ou rurales plus ou moins étendues (agglomération, bassin d’habitat, canton, voire
département ou pays), sans qu’existent pour autant de graves dysfonctionnements urbains ou sociaux. A la
différence d’une opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH), un programme d’intérêt général peut
être mis en place en dehors de toute logique de développement d’un territoire. Son objectif est de promouvoir
des actions d’intérêt général, afin de résoudre des problèmes particuliers dans l’habitat existant et dont la nature
peut être sociale ou technique.
31/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
42 / an), une demande en logements sociaux forte : 1200 demandes en attente recensées
sur l'agglomération par l'OPAC du Rhône, 3300 par HBVS sur l'arrondissement, un marché
immobilier et une offre immobilière ces dernières années en décalage avec la demande, une
répartition territoriale de l'offre nouvelle déséquilibrée entre les communes. Toutefois, les
acteurs de terrain ont pu constater que ces 1200 demandes comportaient un certain nombre
de doublons et, qu’en outre, malgré la forte tension sur la demande, un certain nombre de
logements sociaux étaient inoccupés en raison de la désaffection de la population envers
certains quartiers.
Le diagnostic du PLH a permis de confirmer que le « décollage » de l'activité de
promotion immobilière sur la commune de Villefranche-sur-Saône avait correspondu au double
desserrement de l'agglomération lyonnaise : desserrement des opérateurs, venant chercher des
opportunités foncières devenues trop onéreuses sur les secteurs centraux, desserrement plus
récent de la clientèle lyonnaise, face à ces mêmes évolutions de prix. Ce diagnostic a,
également, fait ressortir la faible production de logements sociaux entre 2001 et 2005
(213 soit 42 / an) et la demande en logements sociaux forte : 1200 demandes en attente
recensées sur l'agglomération. Toutefois, il est apparu que ces 1200 demandes
comportaient un certain nombre de doublons et, qu’en outre, malgré la forte tension sur la
demande, un certain nombre de logements sociaux étaient inoccupés en raison de la
désaffection de la population envers certains quartiers.
Ce constat fait ressortir la
nécessité de mettre rapidement en oeuvre un observatoire de l’habitat et la tenue d’un
fichier central de la demande de logements.
8.3.2-
Le programme d’actions du PLH
Afin de produire des logements plus abordables, le PLH préconise une pluralité
d'actions à conjuguer : réorienter la production, aujourd'hui centrée sur Villefranche, vers des
secteurs où le foncier est moins cher (Arnas, Gleizé), permettre
une
densification
des
logements produits (réduction de la taille des lots pour les maisons individuelles, passage de
l'habitat individuel à l'habitat intermédiaire, densification en collectif pour les secteurs de
faubourgs) pour réduire le coût du foncier par logement, développer fortement la production
de logements aidés dans l'ensemble des produits existants (logements locatifs, mais aussi
accession sociale et PSLA) afin de permettre à nouveau des parcours résidentiels au sein de
l'agglomération, sans que les « sauts » d'efforts soient trop importants.
Par ailleurs, les auteurs du programme d’actions du PLH anticipent une baisse des prix
sur les logements locatifs libres « de Robien », permettant de rééquilibrer en partie le
marché. Toutefois, selon eux, les niveaux de prix ne devraient pas en tout état de cause
descendre en-deçà de ceux du prêt locatif social
13
(PLS) (7,30€/m2), soit une baisse
d'environ 25%.
Le PLH préconise donc un rythme de production de logements de 450 par an, visant à
alimenter suffisamment le marché et à stabiliser la pression foncière et immobilière
globalement sur l'agglomération. Il préconise aussi un rééquilibrage de la production de
logements de la ville centre vers les autres communes, pour diversifier les produits proposés
et faire baisser le coût d'accès à la ressource foncière (les volumes produits dans les années
antérieures étant un bon indicateur des « possibilités » de production sur ces communes), un
rééquilibrage général de la production vers des produits plus abordables, dans l'objectif de
reconstituer les possibilités de parcours résidentiels au sein de l'agglomération et de «
désengorger » le parc locatif public au travers de formes urbaines plus compactes,
13
Le prêt locatif social (PLS) : le plafond de ressources des ménages bénéficiaires est fixé à 24.472 euros pour
une personne seule, 36 686 € pour un couple ; le taux du prêt est indexé sur le livret A ; la durée est de 30 ans
maximum ; il n’est pas exclusivement distribué par la caisse des dépôts et peut être consenti à des bailleurs
sociaux autres que les organismes HLM.
32/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
minimisant le coût du foncier, au travers d'un effort significatif sur la production de logements
aidés, dans l'ensemble des segments existants (depuis le PLAI jusqu'à l'accession sociale),
à l'exception du PLS qui paraît peu adapté au contexte de marché. Enfin, le PLH a,
également, pour objectif le développement d'une production significative sous maîtrise
publique (30% de la production en ZAC par exemple), permettant d'offrir des gammes
alternatives non produites par le libre jeu du marché (accession libre à coût « maîtrisé ») et
d'orienter la production vers des produits destinés à de l'accession, afin de rééquilibrer un
marché locatif aujourd'hui en saturation (maintien de la part des logements locatifs libres à
1/3 de la production de logements libres en promotion, contre quasiment 2/3 aujourd'hui).
Tableau source PLH
Répartition de l’offre nouvelle
Valeurs au
m
2
%
nb/an
Social neuf PLAI
4,80 €
6%
25
Social neuf PLUS
5,30 €
11%
50
Social neuf PLS
7,30 €
0%
0
PSLA
7,30 €
3%
15
Accession sociale
2 150€
5,8%
27
Loyer conventionné ANAH
5,22 €
2,5%
11
Loyer intermédiaire ANAH
7,00 €
5%
22
Libre Robien / Borloo Populaire
9,20 €
19,6%
88
Accession libre "maîtrisée" *
2 400€
19,1%
86
Accession libre
2 900€
28%
126
TOTAL
100%
450
Accession libre "maîtrisée" produite :
soit sur Villefranche en négociation avec les opérateurs pour une partie de leur programme
soit sur les autres communes à partir d'un foncier à prix maîtrisé
Les services de l'Etat avaient transmis un certain nombre d’observations sur le PLH
dans les phases d'étude et de pré validation portant, notamment sur : la nécessité
d'augmenter la part des logements sociaux et abordables dans les objectifs de production de
nouveaux logements, la nécessité d'une meilleurs répartition territoriale de ces logements
sociaux entre les communes, notamment en augmentant le quota d’Arnas, la nécessité de
formaliser une fiche action regroupant les actions prévues en direction du parc privé, la
nécessité de faire figurer dans le plan d'actions du PLH les actions prévues de rénovation
urbaine et de démolition/reconstruction ainsi que le projet d'aire d'accueil des gens du
voyage.
Toutes ces observations ont été prises en compte dans le PLH validé par la CAVIL en
octobre 2009. Le PLH a, notamment, prévu d'intégrer au PLU des niveaux de densité
variables par commune à fin de favoriser la sauvegarde de la ressource foncière. Le PLH
prévoit, également, que le PLU devra définir des secteurs d'urbanisation future par commune
qui permettront d'engager des opérations d'ensemble et de pouvoir produire la totalité des
logements prévus avec des quotas de logements « abordables » à atteindre par commune.
Par contre, il n'a pas été prévu de définir la taille des logements à réaliser. Le PLH qui
vient d’être adopté en octobre 2009, mais dont la préparation avec ses différentes étapes de
validation a duré plus de trois ans, est nécessairement en retrait par rapport aux nouvelles
dispositions issues de la loi du 25 mars 2009
14
qui précisent que le PLH doit indiquer le
nombre et le type de logements à réaliser (la typologie des logements étant précisée par le
6° de l'article L. 302-1 du CCH),…., les moyens opérationnels et les instruments fonciers mis
en oeuvre, que le PLH devra comprendre «un programme d'actions détaillé par commune et,
le cas échéant, par secteur géographique» pour atteindre les objectifs recherchés en matière
14
Certains commentateurs de cette loi ont estimé que dès lors que les PLH fixaient avec une telle précision la
localisation des programmes de logements et des secteurs où peuvent être mis en oeuvre les diverses
obligations ou incitations instituées à son profit, la relation juridique de compatibilité du PLU par rapport au PLH
était proche de la conformité.
33/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
de mixité sociale, que le PLH devra recenser les différents périmètres qui peuvent être
délimités dans les PLU en vue de favoriser la réalisation de logements, emplacements et
secteurs réservés à des programmes de logements de l'article L. 123-2 du code de
l'urbanisme, secteurs à l'intérieur desquels les programmes de logements comportant des
logements locatifs sociaux bénéficient d'une majoration de COS (art. L. 127-1 du code de
l’urbanisme) et dans lesquels les programmes de logements doivent comporter une
proportion de logements d'une taille minimale fixée par le PLU (art. L. 123-1, 16).
Enfin, alors même que les observations de l’Etat ont été prises en compte, on peut
constater une certaine faiblesse des objectifs du PLH en termes d’offre nouvelle PLAI (25
par an) par rapport à la richesse fiscale des habitants.
Si le PLH de la CAVIL est compatible avec le schéma de cohérence territoriale
(SCOT), il convient de préciser, ainsi que l’avait constaté la Région Rhône-Alpes au stade de
l’enquête, que le SCOT est peu prescriptif en termes de diversification des formes d’habitat
(pas d’objectifs quantifiés par type de pôle). En effet, ainsi que la commission d’enquête
l’avait rappelé en réponse, les auteurs du SCOT beaujolais avaient souhaité conserver leur
part de responsabilité aux rédacteurs des documents d’urbanisme (PLU). Le programme
d'actions du PLH aujourd'hui validé par l'ensemble des communes composant la
communauté d'agglomération de Villefranche n’est pas davantage précis. Les différentes
étapes de préparation et de validation de ce document se sont, en effet, déroulées bien en
amont de l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions issues de la loi du 25 mars 2009.
Les objectifs précis par secteurs communaux restent donc à traduire dans le Plan Local
d'Urbanisme. Enfin, et alors même que les observations de l’Etat ont été prises en compte,
on peut constater une certaine faiblesse des objectifs du PLH en termes d’offre nouvelle de
logements à loyers très sociaux par rapport aux besoins qui ont diagnostiqués.
La CAVIL, mais également la ville-centre qui est essentiellement concernée par ce
phénomène, sont au coeur de deux logiques économiques et sociales antagonistes : d’un
côté assurer la satisfaction des besoins sociaux d’une partie de sa population ; de l’autre, ne
pas provoquer la fuite vers la périphérie, par un hausse importante des impôts locaux pour
financer de nouveaux besoins sociaux, la moitié des contribuables de la ville-centre qui
paient l’impôt et qui pour un certain nombre d’entre eux sont des Caladois récents.
8.3.3-
L’actualisation des données du PLH et l’éventuelle prise en compte de la
surproduction de logements privés des dernières années
Un article paru dans le journal « Le Monde » le 13 novembre 2008 faisait état du
retournement de l’immobilier sur Villefranche et le Beaujolais
15
, notamment le désistement
des acheteurs, la baisse du prix de vente des appartements (jusqu’à 20 % en quelques
mois). Le PLH faisait, déjà, ressortir, à partir des dernières données de 2006, que le marché
de la promotion s’était réalisé en quasi-totalité sous forme collective, que la ville centre
concentrait 95 % de la production réalisée sur la période 2002-2005 (dont près des deux
tiers ont été commercialisés dans le cadre des dispositifs Besson puis de Robien et qu’il était
en surchauffe. Selon ce document, la part des ventes à investisseurs était en moyenne
supérieure à 60 % depuis 2002. Celle-ci représentait 65 % des ventes en 2005 pour 53 %
sur Lyon-Villeurbanne-Caluire. Un certain nombre d'opérations privées ayant du mal à se
commercialiser ont, d’ailleurs, fait l'objet de tractations entre les promoteurs et les bailleurs
15
On peut également se reporter à un article paru dans la Gazette le 25 mai 2009, page 28 :
« Localement certains territoires ont bien pâti des excès du dispositif «De Robien».
Par exemple: sur le territoire
de la communauté d'agglomération de Villefranche-sur-Saône (Rhône), du fait du blocage du plan local
d'urbanisme (PLU) de Lyon durant de nombreux mois, des promoteurs ont construit des programmes avec pour
partie des produits défiscalisés, comptant sur l'attractivité de ce territoire proche du Lyonnais. En appliquant des
prix lyonnais, alors que le revenu moyen sur Villefranche-sur-Saône est inférieur à la moyenne départementale,
les logements ont parfois eu du mal à trouver preneur. Mais cette crise immobilière est, avant tout, une crise de
confiance et du financement immobilier. »
34/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
sociaux, dans le cadre du plan national de revente engagé en 2009 (programmes réalisés à
partir de 2006-2007 de Vert Calade, notamment, à Villefranche, base de l'article du
Monde) ; toutefois, les bailleurs sociaux ont souvent un niveau d'exigence qualitative sur les
produits « logements », supérieur à celui de la promotion privée. Par ailleurs, cette mixité
sociale imposée dans des programmes qui ne le prévoyaient pas au départ, la
surabondance de logements, le turn-over des locataires semblent avoir alimenté la
chute des prix.
La question se pose à nouveau avec le dispositif Scellier en 2009 et alors que le parc
social est de moins en moins fluide (diagnostic PLH 13 février 2008). L'Observatoire
immobilier du Crédit foncier a publié, le 8 juillet 2009, une liste d'une soixantaine
d'agglomérations, dont Villefranche-sur-Saône, où il est aujourd'hui risqué d'investir dans des
programmes d'immobilier défiscalisé en loi Scellier. Si les services de la ville de Villefranche-
sur-Saône ne possèdent pas d'éléments suffisamment fiables pour confirmer ou infirmer ces
constats sur un retournement de l'immobilier sur Villefranche et le Beaujolais, les services de
la CAVIL, sans disposer d'un chiffrage exhaustif, remarquent qu’une grande partie du parc
de logements produits après l’année 2000 l'a été par des promoteurs nationaux à vocation
de défiscalisation. Ces promoteurs sont responsables, selon la CAVIL, de l'envolée des prix
sur les fonciers et d'une production sans commune mesure avec les besoins. Le risque de
surchauffe était connu par les promoteurs, selon elle, dès 2004. Ce développement intensif
des zones résidentielles sur l'agglomération s’est concentré essentiellement sur la ville
centre et ce, au détriment de poches économiques enserrées dans le tissu urbain. La valeur
des fonciers (de l'ordre de 200 € HT le m2) s'avérait bien supérieure à la valeur des
immeubles érigés sur le site. La raison de cette attractivité soudaine de Villefranche était en
grande partie due, selon elle, dans le prolongement de ce qui avait été diagnostiqué au
niveau du PLH, à une pénurie de constructions dans le Grand Lyon (POS invalidés) et à
l'intensification du trafic rail entre Villefranche et Lyon, élément commercial fort pour séduire
des investisseurs en loi de Robien et autres.
Dans le cadre du PLH, il est clairement annoncé le rééquilibrage de la production de
logements neufs entre les différentes communes avec l'objectif de proposer des logements
dits « abordables » afin de rétablir des parcours résidentiels pour les différents ménages à
l'intérieur de Villefranche. De même, à la suite des OPAH et PIG, une stratégie d'intervention
dans l'habitat privé est prévue à la fiche action n° 15 du PLH qui vise à favoriser l’adaptation
et l’accessibilité du parc de logements privés existants. Ces mesures visent, notamment, à
prolonger le « Programme d’Intérêt général » (PIG) communautaire en développant la
production de logements à loyers maîtrisés dans le parc privé et en renforçant les objectifs
de performance énergétique. Il s’agit donc d’actions visant à élargir le parc social au parc
privé à l’occasion de travaux de réhabilitation ou d’économies d’énergie. En revanche, il n’est
pas programmé pour le moment de stratégie d'intervention dans le parc privé immédiatement
disponible sans travaux poursuivant l'objectif de production de logement privé social à
travers la réorientation de l'offre, a l’instar de ce qui a été mis en place à Paris
16
ou à
Grenoble
17
.
Cette réflexion sera peut-être engagée au niveau de la CAVIL même si elle estime que
les collectivités publiques locales ne sont en rien responsables des choix des bailleurs privés
qui ont réalisé ces opérations dans un but de défiscalisation et non pas dans un but social et
que les propriétaires privés concernés ne sont pas des résidents caladois dans leur
immense majorité. La CAVIL observe, par ailleurs, que les logements concernés ne sont pas
toujours adaptés (hauteur sous plafond, étroitesse et espaces perdus ...), ce qui induit des
charges importantes pour le locataire (chauffage et isolation inadaptées) et des niveaux de
16
Voir le site de la Ville de Paris à travers un dispositif avantageux et solidaire : «Louez solidaire et sans risque».
17
L’association « Un toit pour tous » en partenariat avec la ville de Grenoble et la communauté d’agglomération,
a lancé cette initiative. Il est proposé aux propriétaires de mettre en location leurs appartements à des prix
réduits (entre 6 et 8 € le m2) et de leur offrir en échange une location sécurisée.
35/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
confort « indécents ». Le suivi de la commercialisation et de la location des produits
défiscalisés sera, toutefois, selon elle un élément important de l'observatoire mis en place
dans le PLH, sachant que des bailleurs sociaux (HBVS, OPAC) se sont lancés localement
dans l'acquisition en VEFA
18
de parties de programmes privés avec un constat général d'une
qualité médiocre de certains programmes livrés à la hâte. Par ailleurs, l’évolution à la baisse
du marché, fait que les loyers pratiqués en définitive semblent rejoindre les niveaux de loyers
PLS
19
C'est, d’ailleurs, la raison pour laquelle le PLH n'a pas retenu ce type de produit dans
ces objectifs. Pour le moment, la CAVIL semble donc plutôt miser, soit sur une baisse des
prix de 25 % sur les locations des appartements réalisés dans le cadre du dispositif de
Robien pour arriver à des loyers PLS de 7,30 € le m2, soit sur des rachats par les bailleurs
publics d’une partie des invendus dans le cadre de la politique nationale. Enfin, certains
promoteurs privés réorientent, également, une partie de leurs programmes sur de l'accession
sociale adossée au PASS Foncier collectif
20
.
Les données contenues dans le diagnostic du PLH sont issues de recensements
antérieurs à 2006 et donc relativement désuètes par rapport aux évolutions brusques du
marché depuis 2006. Si les services de la CAVIL ont une connaissance empirique de ces
évolutions récentes, la mise en place rapide d’un observatoire local de l’habitat pour les
suivre semble, là encore, s’imposer. Par ailleurs, si dans le cadre du PLH, une fiche affirme
une stratégie d’intervention dans l’habitat privé à l’occasion de travaux de rénovation, en
revanche, il n’est pas programmé pour le moment de stratégie de production de logement
privé social à travers la réorientation de l'offre similaire à celle mise en place à Paris ou
Grenoble.
Le suivi de la commercialisation et de la location des produits défiscalisés sera,
toutefois, selon la CAVIL un élément important de l'observatoire mis en place dans le
PLH même si elle observe sur un certain nombre d’opérations récentes que les
logements concernés ne sont pas toujours adaptés aux ressources des locataires en ce
qui concerne, notamment, les charges qu’ils induisent.
8.4-
La mise en oeuvre de la politique du logement social au niveau de la
commune-centre dans le cadre du POS actuel et du futur PLU
8.4.1-
La stratégie foncière passée et celle en cours de définition dans le cadre
du PLU en concertation avec les communes membres de la CAVIL
L’action foncière de la commune est menée en fonction du POS actuel et des
orientations du PLU en cours d'étude, sachant que pour le moment seul un diagnostic a été
réalisé. A l’heure actuelle, il n’y a pas de disposition normative dans le plan d’occupation des
sols imposant aux promoteurs, pour les opérations au dessus d’une certaine taille
d’opération, de prévoir un minima de logements sociaux. Le POS actuel ne prévoit pas
davantage de servitudes aux fins d’emplacement réservé pour l’habitat social (L 123-2 C.
Urba), ni de majoration de COS
pour les opérations de logement social. La commune n’est
18
En octobre 2008, l'Etat avait demandé aux organismes d'HLM d'acquérir au plan national 30 000 logements en
vente en l'état de futur achèvement (VEFA) auprès des promoteurs dont les programmes avaient été touchés
par la crise de l'immobilier.
19
Le PLS, prêt aidé de l'Etat, est aujourd'hui à la disposition des organismes HLM, des promoteurs mais aussi
des investisseurs-bailleurs personnes physiques.
Cette offre locative s'adresse aux personnes à revenus
intermédiaires. Le plafond de ressources des ménages bénéficiaires est fixé à 24.002 euros pour une personne
seule.
20
Le Pass foncier est un dispositif d’aide à l’accession à la propriété de logements neufs par des ménages à
revenus modestes mis en place en septembre 2006 par le 1% logement et les pouvoirs publics. Il existe deux
types de Pass foncier : le Pass foncier "individuel" et faisant appel à un bail à construction : il concerne
principalement les maisons individuelles et consiste en une dissociation de l’acquisition du foncier de celle du
bâti ; le Pass foncier "collectif" ou Prêt Pass foncier prenant la forme d’un prêt à remboursement différé. Il
concerne principalement les logements vendus en vente en l'état futur d'achèvement (VEFA).
36/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
donc pas en mesure d’opposer des prescriptions en termes de logement social aux
demandes de permis de construire tant que le projet d’aménagement et de développement
durable (PADD), le règlement et les documents graphiques du PLU n’auront pas été
adoptés.
Au niveau de son information, la commune dispose des déclarations d'intention
d'aliéner (DIA). Elle se fonde, également, sur ses relations partenariales avec les bailleurs et
notaires. Dans les prochaines années, la commune participera à
la mise en place du
dispositif d'observation de l'habitat avec la mise au point d'indicateurs partagés entre les
acteurs : communauté d'agglomération, commune, Etat, opérateurs.
La mise en oeuvre des dispositions relatives à la politique du logement figurant au PLH
est encore à traduire dans les orientations d'aménagement du futur PLU qui pourra
comporter des emplacements réservés ou des réserves foncières. Une mise en oeuvre
rapide de ces instruments fonciers est d’autant plus nécessaire que la période précédant la
mise en place du PLH a été marquée par une production de logements neufs provenant
essentiellement de projets privés, en dehors de toute régulation publique par le biais
d'opérations d'aménagement. Pour efficace qu'il ait été au regard du nombre de logements
produits, ce système, par l'absence de valeurs de références maîtrisées par les collectivités,
favorise la spéculation foncière et la hausse des prix. C'est pourquoi il est proposé, en
complément de la fiche n° l du programme d’actions du PLH, que 30% au moins de la
production de logements neufs soient réalisés dans le cadre d'opérations d'aménagement
d'ensemble, maîtrisées par l'agglomération ou les communes, que l'aménageur soit public ou
privé. L'objectif de cette régulation est de pouvoir alimenter régulièrement le marché de valeurs
foncières correspondant aux objectifs de la collectivité, afin d'enrayer les phénomènes de
spéculation
21
. L'EPORA, en tant qu'Etablissement Public Foncier, pourrait être amené à jouer un
rôle significatif dans la maîtrise et le portage de cette offre foncière.
Si des zones d’aménagement concerté (ZAC) ont été réalisées notamment sur la ville-
centre avant 2008, il s’agissait
de ZAC mixtes associant la création de logements à celle de
commerces ou d’aménagements de places publiques ou de parkings. Ces opérations
n’avaient pas pour finalité de créer des logements sociaux, même si incidemment un certain
nombre de logements sociaux ont pu être réalisés à cette occasion.
Le souhait de la ville
centre était, en effet, de favoriser jusqu'en 2005/2006, les opérations ponctuelles de
logements libres afin de permettre d'atteindre le seuil des 50 000 habitants nécessaire au
passage en communauté d'agglomération pour l'ancienne communauté de communes. A
travers la phase d'étude du PLH lancée dès 2006, la ville centre attendait également une
meilleure répartition des logements neufs (dont les logements sociaux nouveaux) entre les 4
communes, sachant que Villefranche étant par ailleurs pauvre en foncier disponible.
La mise en oeuvre de projets d'aménagement d'ensemble publics ou privés (ZAC,
PAE, lotissements communaux...) est donc à venir. Un total de 880 logements est prévu sur
la durée du PLH, répartis sur les différents secteurs de l'agglomération : par exemple,
Hameaux du Bocage et Grange du Moulin à Arnas, Ouilly/Charmilles sur Gleizé, secteur
Ampère à Villefranche. Les collectivités réfléchissent à la mise au point d'un calendrier
partagé visant à articuler au mieux la production des logements entre les différentes
opérations, à la mise en place d'une stratégie foncière sur ces projets structurants (maîtrise
et portage), à la négociation d'un programme d'intervention avec l'EPORA. A court terme, il
est prévu d’identifier les secteurs stratégiques permettant la réalisation de ces projets
d'aménagement d'ensemble, et à moyen et plus long terme de mettre en place d'une
politique volontariste de maîtrise du foncier par la collectivité en lui permettant notamment
21
Afin de lutter contre la pénurie de l’offre, le Conseil d’Etat, en son rapport du 10 juin 2009 « Droit au logement,
droit du logement », propose d’imposer des pourcentages minima de logements sociaux pour les programmes
de plus de dix logements.
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
d'atteindre 30 % de la production totale. Le portage du foncier pourrait être assuré par
l'EPORA ou la CAVIL mais l'aménagement serait maîtrisé par les communes.
La préservation des ressources foncières, qui est cruciale surtout pour la ville-centre,
pose, également, la question de la densification des projets d'habitat. La ville centre reste en
deçà des objectifs du PLH pour l'instant, du fait de la raréfaction du foncier et de la nécessité
de reconstruire la ville sur la ville (opérations plus complexes à monter et longues).
L'observatoire de l'habitat prévu dans le cadre du PLH « 2010/2015 » permettra de suivre la
mise en oeuvre des actions prévues sur l'agglomération mais également d'analyser
l'évolution du territoire sous cet angle (nouvelle population, production de logements, accès
au logement social ...). Selon le PLH, une densité bien conçue, en évitant les sensations
d'enfermement pour les publics concernés, représente plusieurs
avantages : elle permet
plus facilement d'atteindre la masse critique nécessaire au bon fonctionnement des
commerces pour les projets mixtes, tout
comme à celui des équipements publics (culturels,
sportifs, scolaires...). Elle permet, surtout, de conjuguer harmonieusement plusieurs formes
urbaines et produits logements, correspondant à des attentes différentes des catégories de
population (les personnes âgées n'ont pas forcément les mêmes attentes que les jeunes
familles, par exemple). Le PLU va devoir donc intégrer les objectifs du PLH, notamment
dans les niveaux de densité à atteindre mentionnés sur la fiche action n°4 (économiser la
ressource foncière) ainsi que l'engagement d'opérations d'ensemble (localisations)
permettant la production de 30 % des logements neufs prévus dans la fiche action n°3. Pour
tenir le rythme de production de 450 logements par an, la maîtrise foncière et le lancement
d'opérations d'ensemble sont impératifs. Pour la stratégie foncière, l'étude de l'EPORA est
en cours. Les modalités pratiques à mettre en oeuvre (emplacements réservés, taxe
éventuelle sur les logements vacants...) pour accompagner la mise en oeuvre du PLH, ne
sont pas encore définies jusqu'à présent.
Certaines communes du périmètre de la CAVIL ont anticipé certains des objectifs du
PLH. La commune de Limas, qui est seule soumise à la Loi SRU (en dehors de Villefranche
qui a plus de 35 % de logements sociaux), avec un déficit de 27 logements sociaux en 2005,
est en train de résorber ce déficit. La commune d'Amas, de moins de 3500 habitants, qui
n'est pas encore soumise à la loi SRU, mais qui le sera bientôt au vu de la croissance de sa
population, a validé les objectifs de production de logements sociaux sur son territoire
figurant au PLH 2010/2015 » (114 logements PLAI & PLUS, 50 logements en accession
sociale) et a entamé une réflexion sur les secteurs susceptibles de les accueillir. 2
lotissements sont prévus à Arnas (mentionnés dans la délibération de son conseil municipal
du 30 avril 2009) qui intégrent l’approche logement social.
Par ailleurs, par rapport aux enjeux d'étalement urbain mentionnés dans le diagnostic
initial du PLU, problème qui se pose plus particulièrement sur les communes de la couronne
plus concernées par le développement de l'habitat individuel sur des parcelles isolées, et
parmi elles celle d’Arnas, principale commune à « réserve foncière », les services
compétents misent sur la qualité des projets architecturaux envisagés, leur dimension
environnementale pour faire accepter la densité.
Enfin, pour endiguer les éventuelles
réticences de la population d’Arnas à accueillir du logement social, mais
également de la
population susceptible d’être accueillie dans ce cadre-là tout en ne souhaitant pas forcément
s’installer en dehors des commodités de la ville-centre, les services compétents de la CAVIL
misent sur la qualité des projets architecturaux, ainsi que sur le développement des moyens
de transports collectifs (les transports constituent d’ailleurs un enjeu financier important de la
CAVIL pour les années à venir selon l’étude prospective réalisée par le cabinet KPMG).
D’une manière générale pour l’ensemble des communes, la problématique de
l'étalement urbain pourrait être prise en compte dans le cadre du futur PLU notamment par la
38/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
définition d'une ceinture urbaine au-delà de laquelle il ne sera pas créé de zone AU22. Dans
le cadre d’une politique de densification pour répondre aux engagements pris dans le PLH
en terme de production de logements, il n'est pas impossible que la CAVIL applique au stade
du PLU les dispositions de l'article L 123-1-1 du code de l'urbanisme issues de la loi du 25
mars 2009 relative à la mobilisation pour le logement qui permettent au conseil municipal ou
l'organe délibérant de l'établissement public de coopération intercommunale compétent en
matière de plan local d'urbanisme, par délibération motivée, de déterminer des secteurs
situés dans les zones urbaines délimitées par un plan local d'urbanisme ou un document
d'urbanisme en tenant lieu, à l'intérieur desquels un dépassement des règles relatives au
gabarit, à la hauteur, à l'emprise au sol et au coefficient d'occupation des sols résultant de
l'un de ces documents est autorisé pour permettre l'agrandissement ou la construction de
bâtiments à usage d'habitation. La délibération fixe pour chaque secteur ce dépassement,
qui ne peut excéder 20 % pour chacune des règles concernées.
Une fois le PLU arrêté, le montage opérationnel dépendra des communes (en l’état
des compétences). Les opérations d'aménagement d'ensemble seront, notamment,
réalisées à l'initiative des communes même si la CAVIL pourrait, à la demande de certaines
collectivités, mettre en oeuvre directement certaines opérations (secteur des anciennes
filatures sur Gleizé par exemple). Mais, il convient de signaler, d’ores-et-déjà, qu’au-delà de
la procédure prévue à l’article L123-18 du code de l’urbanisme, les services de la CAVIL ont
eu la volonté de faire adhérer les élus du périmètre de la CAVIL aux différents projets de
zonage préparés par le bureau d’études chargé de l’élaboration du PLU et qu’il y a eu une
prise de conscience d’un besoin de politique partagée en matière foncière.
Enfin, la CAVIL étudie actuellement avec les communes de son périmètre la possibilité
de mutualiser l’instruction des autorisations d’urbanisme de manière à renforcer la
coordination entre la planification à l’échelle du PLU, du SCOT et du PDU (plan de
déplacement urbain) et l’instruction.
Pour des raisons notamment de renouvellement
des équipes dirigeantes de la ville-
centre et de la CAVIL, un retard a donc été pris en termes opérationnels pour inscrire dans le
PLU communautaire les mécanismes régulateurs au déséquilibre actuellement constaté
entre l’offre et la demande de logement notamment sur la ville-centre. Si la promotion
immobilière est en grande partie responsable de cette pression foncière sur la ville-centre, il
n’y avait rien pour la canaliser, tant d’une part que le PLH n’était pas achevé (le DPU pour
créer des réserves foncières peut être motivé par référence au programme d’action défini
dans le PLH) et que le PLU n’est toujours
pas opposable. Il convient de rappeler que le PLH
n’est, en effet, qu’un instrument de programmation dont les objectifs doivent être traduits
dans l'espace urbain par les documents locaux d'urbanisme. C’est au PLU qu’il appartient de
fixer les règles générales et les servitudes d’utilisation des sols et de déterminer les règles
d’implantation des constructions, de traduire de manière concrète les fiches actions du PLH.
22
Les zones à urbaniser, dites « zones AU » : l'article R.123-6 du code de l'urbanisme les définit comme pouvant
« être classées en zone à urbaniser les secteurs à caractère naturel de la commune destinés à être ouverts à
l'urbanisation ». (anciennes zones NA du POS). On distingue deux types de zones AU : les secteurs
urbanisables immédiatement en raison de la présence « d'assainissement existant à la périphérie immédiate
d'une zone AU » et ayant « la capacité suffisante pour desservir les constructions à implanter dans l'ensemble
de cette zone » ; cette zone est généralement nommée « 1AU » ; si cette capacité est insuffisante, l'ouverture à
l'urbanisation est subordonnée à une modification ou une révision du PLU ; on nomme généralement cette zone
« 2AU ».
39/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Les nouveaux outils que pourrait offrir le PLU (majoration de COS pour la construction
de logements sociaux, emplacements réservés ou règlements de zones imposant aux
promoteurs la réalisation d’un pourcentage de logements sociaux,….) ne sont toujours pas
arrêtés. Le problème ne sera, d’ailleurs, pas simple à résoudre pour la ville centre qui reste
en deçà des objectifs du PLH pour l'instant, du fait de la raréfaction du foncier et de la
nécessité de reconstruire la ville sur la ville. Le PLU sera opérationnel dans le courant de
l’année 2010.
Afin d’endiguer les éventuelles réticences de la population susceptible d’être accueillie
dans le cadre du logement social en dehors de la ville-centre et de ses
commodités, les élus
et services de la CAVIL misent sur la qualité des projets architecturaux, mais également le
développement des moyens de transports collectifs pour rendre attractives les communes à
gisement foncier. Il convient de signaler, d’ores-et-déjà, l’implication des élus et des services
de la CAVIL dans la prise de conscience d’un besoin de politique partagée en matière
foncière. Dans le cadre du futur PLU, le projet de mutualisation de
l’instruction des
autorisations d’urbanisme à l’échelle de la CAVIL devrait
garantir une harmonisation et une
plus grande fiabilité du contrôle des autorisations d’urbanisme dans le cas où l’instruction
des demandes pour les plus petites communes du périmètre de la CAVIL ne serait plus
assurée par les services de l’Etat.
8.4.2-
L’intervention en faveur des copropriétés fragilisées
L'importance du nombre de logements vacants pour les constructions d'avant 1949
(710 sur la CAVIL dont 640 sur Villefranche-sur-Saône) avait conduit la CAVIL à engager
une OPAH en 2003
23
. Elle visait la réhabilitation des logements peu confortables du centre-
ville et des grands logements sous-occupés en périphérie. L'Opération Programmée
d'Amélioration de l'Habitat sur l'agglomération a permis la requalification de près de 400
logements entre 2003 et 2005 pour un montant de 1 641 000 € de subventions :

218 000 €, soit 14 % de la CAVIL,

1 423 000 €, soit 86 % de l'agence nationale de l’habitat (ANAH)
Après la réalisation de cette OPAH, il est apparu que d’autres secteurs nécessitaient
une intervention. En effet, une grande partie de l’habitat privé, surtout dans le centre de
Villefranche, apparaît, malgré la mise en oeuvre d'Opérations Programmées d'Amélioration
de l'Habitat (OPAH.) successives, relativement dégradé, en laissant présager des situations
d'habitat « indécent », voire indigne. Parallèlement, des immeubles plus récents, situés en
périphérie, construits il y a 15, 20 ou 30 ans présentent aujourd'hui des déficiences
notamment sur le plan thermique. A l'augmentation des loyers, s'ajoute le coût de plus en
plus lourd des charges de chauffage. Le développement d'une offre locative abordable passe
donc notamment par la réhabilitation du parc de logements privés. En 2007, un programme
d'Intérêt Général (PIG) 2007/2010, portant sur l'appui à l'amélioration du parc de logements
privés a donc été engagé par la CAVIL sur les 4 communes du territoire. Le PIG est axé sur
2 thèmes prioritaires : - le
développement d'une offre de logements à loyers maîtrisés, à
partir notamment de la mobilisation des logements vacants, - le développement de l'offre de
logements dans un souci d'économies d'énergie. Ces objectifs seront réalisés dans le cadre
d'une mise en valeur du patrimoine architectural et urbain local. La réhabilitation porte sur
315 logements répartis de la façon suivante : 220 logements locatifs dont 67 à loyer
intermédiaire et 33 logements à loyer conventionné ; 95 logements « propriétaires
occupants ».
La CAVIL apporte son soutien financier complémentaire à l'agence nationale de
23
Il convient, toutefois, de préciser que plus de 1 000 logements avaient déjà été réhabilités dans les années
1990.
40/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
l’habitat (ANH), pour les propriétaires bailleurs s'engageant à plafonner les loyers de sortie
(loyers conventionnés et intermédiaires) et réalisant des travaux favorisant les économies
d'énergie (isolation, chauffage). En Mai 2009, l'engagement porte sur 48 logements à loyers
maîtrisés (dont 35 conventionnés et 24 avec primes « énergie ») dont 39 étaient vacants
avant travaux (plus de 80%) et sur 395 827 € de subventions complémentaires (soit une
moyenne de 8246 € par logement). Au regard de l’objectif de 220 logements locatifs,
l'investissement correspondant est estimé à 8.2 M€. Quant à l'enveloppe de travaux relative
aux logements occupés par leur propriétaire, elle est évaluée sur la base d'un montant
moyen de 7 000 € à un coût global de 665 000 € TTC. La convention d’opération a été
conclue avec l’ANAH en juillet 2007 pour une période de trois ans. Aux termes de cette
convention, la Communauté d'agglomération s'engage à mettre en place une équipe
opérationnelle qui assurera sur l'ensemble du périmètre concerné, l'animation et le suivi de
l'opération. Elle prendra à sa charge le coût de fonctionnement correspondant, soit au total :
239 301,66 € TTC.
Montant HT.
Montant T.T.C.
1
ere
année
67 040, 00 €
80 179, 84 €
2
eme
année
66 310, 00 €
79 306, 76 €
3
eme
année
66 735, 00 €
79 815, 06 €
TOTAL
200 085, 00€
239 301, 66 €
La CAVIL s’engage, également, à mettre en oeuvre des actions d'accompagnement
durant la période couverte par le PIG :

Une aide aux logements conventionnés à loyer social. La CAVIL participera au coût
des travaux à hauteur de 25% du montant des dépenses subventionnées par
l'ANAH (20 % à partir du 2ème semestre 2009
)
, si le propriétaire conventionne le
logement selon les règles du conventionnement ANAH.

Une aide aux logements conventionnés à loyer intermédiaire. La Communauté
d'agglomération participera au coût des travaux à hauteur de 5% du montant des
dépenses subventionnées par l'ANAH, si le propriétaire s'engage à respecter le
dispositif des logements intermédiaires tels que définis par les règles de l'ANAH.

Une mobilisation des propriétaires bailleurs en faveur des économies d'énergie. La
CAVIL participera au coût des travaux d'isolation des logements locatifs sous forme
d'une prime de 1000 € si le logement après travaux répond à certains critères de
performance énergétiques. Elle s'engage à doubler la prime, soit 2000 € au total, si
le système de production de chauffage et d'eau chaude utilise des équipements très
performants ouvrant droit également aux primes spécifiques de l'ANAH.
La Communauté d'agglomération réserve pour cela, un crédit de 521200 €
correspondant à l'amélioration d'un minimum de 100 logements locatifs.
8.4.3-
Le renouvellement urbain
Une opération de restructuration urbaine vient de débuter sur le quartier Troussier à
Villefranche-sur-Saône. En novembre 2004, le quartier Troussier a bénéficié d'une
dérogation au titre de l'article 6 de loi d'orientation et de programmation pour la ville et la
rénovation urbaine du 1 août 2003. Cette dérogation a été confirmée en mars 2005 par la
Déléguée interministérielle à la ville, fixant le périmètre précis du projet de rénovation
urbaine. Aux termes de l’article 6 de cette loi, le programme national de rénovation urbaine
vise à restructurer, dans un objectif de mixité sociale et de développement durable, les
quartiers classés en zone urbaine sensible et, à titre exceptionnel, après avis conforme du
maire de la commune ou du président de l'établissement public de coopération
intercommunale compétent et accord du ministre chargé de la ville et du ministre chargé du
logement, ceux présentant des caractéristiques économiques et sociales analogues. II s'agit
41/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
de la seule opération importante de rénovation urbaine présentée sur Villefranche-sur-Saône
dans le cadre du contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) avec mobilisation d'un
financement de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU). Cette opération est
prise en compte dans tous les documents de planification approuvés en cours d'élaboration
ou de révision (SCOT, PLU, PLH, PDU).
Le quartier Troussier, bien que non classé en ZUS, en concentre toutes les
caractéristiques et est identifié comme un quartier prioritaire du «contrat de ville 2000-2006»
de l'agglomération de Villefranche-sur-Saône du fait de sa situation urbaine et sociale :
enclavement, difficultés d'intégration de certaines personnes d'origine étrangères, difficultés
d'insertion sociale, notamment chez les jeunes, niveaux d'incivilités et de délinquances
importants. Une enquête réalisée pour le compte de la CAVIL en 2003 et les données de la
Mission Locale et de l'Agence Locale pour l'Emploi font notamment ressortir que le nombre
de mineurs représente en 2003, 38 % de la population du quartier et que 52 % a moins de
25 ans, que le quartier est pauvre : 56 % des personnes déclarent percevoir des revenus
inférieurs à 40 % des plafonds des ressources HLM (ils étaient 44 % en 2000). En 2003,
31 % des personnes interrogées déclaraient occuper un emploi stable contre 39 % en 2000.
57 % déclaraient être sans emploi en 2003, ils étaient 53% en 2000. En outre, début 2005, la
Société HBVS avait confié à l'agence ELC2 une mission de diagnostic des relations avec les
locataires sur certains secteurs de Villefranche-sur-Saône dont Troussier. Aux termes de ce
rapport de l'agence ELC2 il ressortait que
« Troussier est un quartier enclavé coincé par
l'autoroute, refermé sur lui-même. Les fenêtres et les entrées des immeubles donnent sur
l'espace commun central au coeur duquel se situe la maison de quartier. Sa configuration en
fait un lieu de guet idéal pour d'éventuels trafics et si aujourd'hui la police y pénètre sans
souci, cela n'a pas été toujours le cas. »
Ce projet a été intégré dans le Contrat Urbain de Cohésion sociale de l'Agglomération
de Villefranche validé en juin 2007. C’est la SA HBVS qui a eu l'initiative de l'opération. La
CAVIL est pilote de l'opération d'ensemble et coordonne l'action des trois maîtres d'ouvrages
impliqués (SA HBVS, Villefranche & CAVIL) en s'appuyant sur une mission d'AMO / OPC
extérieure. L'opération de rénovation du quartier de Troussier concerne donc un seul
opérateur immobilier « HBVS ». L'opération de réhabilitation n'a pas été envisagée car le
diagnostic pour la maison de quartier concluait clairement à la nécessité de la repositionner
en ouverture sur le reste de la ville. Pour l'immeuble de 70 logements qui sera détruit, il
s'agissait de répondre à l'objectif de dédensification urbaine ; l'offre est donc reconstituée
dans d'autres quartiers de la ville et de l'agglomération. La question de concurrence entre le
bailleur social et la construction privée ne s'est donc pas posée ; mais en dehors de ce
projet, la disponibilité foncière est rare sur la ville-centre (surface limitée) et les disponibilités
principales sont sur la commune d'Arnas. Les élus ont donc le souci de gérer la rareté
foncière pour l'avenir en privilégiant une densité minimale à atteindre pour les opérations
d'ensemble prévues dans le PLH.
Le protocole d'accord de cette opération ANRU a été signé, le 3 mars 2008, entre
l’Etat,
l'ANRU, la Région Rhône Alpes, la Communauté d'Agglomération, la Ville de
Villefranche, la Société HBVS, la Caisse des Dépôts et Consignations. L'ensemble des
actions retenues et décrites au protocole d'accord représente une dépense globale de
18 115 689 € TTC ; elles seront menées sur environ 5 ans. Le bailleur concerné est Habitat
Beaujolais Val de Saône (HBVS). La ville assurera la maîtrise d'ouvrage des opérations
suivantes : opérations foncières, aménagement des rues destinées à être incorporées dans
le domaine public, démolition et reconstruction d'un équipement public « maison de quartier
», communication et concertation sur le projet. La part à la charge de la ville-centre est de
1 531 894 € HT (déduction faite des subventions escomptées de l'ANRU et des autres
partenaires), soit 9,6 % du montant total de l’opération. La part à la charge de la CAVIL est
de 1 516 417 € HT. Le portage du projet est assuré par la Communauté d'Agglomération /
service politique de la Ville et piloté par un comité stratégique. Ce protocole faisait suite à
une redéfinition du plan de financement prévisionnel du projet car en 2006, le projet
42/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
n'avait pas été retenu par l'ANRU en convention globalisée qui était plus avantageuse
financièrement. La CAVIL a, toutefois, obtenu une aide individuelle de l’Etat de 2,1 M€ outre
la participation au titre de l'ANRU sur opération isolée de 10 %.
Eu égard au délai séparant les études et le lancement de l’opération et à l’évolution de
l’indice du bâtiment sur la période, il n’est pas certain que le budget permettra de construire
le nombre de logements prévus. Les montants prévus dans le protocole de 2008 ne sont,
toutefois, selon la CAVIL, pas réactualisables au niveau de l'Etat et de la Région. La
souplesse financière devra éventuellement venir du bailleur HBVS ou de la ville-centre, voire
de la CAVIL.
La restructuration vise à désenclaver le quartier qui comporte 260 logements à l'Est de
Villefranche gérés par le bailleur HBVS (désenclavement du quartier par l'ouest par la
création d'une voie nouvelle), à redéfinir la domanialité privée et publique (mise en place
d'un concept d'aménagement interne basé sur « une rue de desserte - une entrée
d'immeuble - un espace extérieur privé commun » permettant une définition claire des
espaces qui deviendront publics et de ceux qui resteront privés communs), à reconstruire
une maison de quartier sur un emplacement plus ouvert à l'ensemble de la population du
quartier, à dédensifier en supprimant un « immeuble-barre » de 70 logements. La
reconstitution de l'offre se fera en partie sur le site et en divers sites sur Villefranche et les
autres communes de la CAVIL ; mais les familles actuellement résidentes seront relogées
sur la ville-centre. Deux terrains appartenant à la ville ont été cédés à la Société HBVS sur la
base de l'estimation des domaines. Par ailleurs, la Ville de Villefranche a acquis les terrains
nécessaires à l'opération par acquisitions amiables. Le montant prévisionnel est de
800 000 € représentant 0,5 % de l'opération. Le tènement principal a été acquis par la
commune auprès de la société HBVS. Le coût des démolitions est de 2 336 228 € ht pour
l’immeuble de 70 logements, soit 14 % du coût prévisionnel de l'opération. Ce coût
comprend : le coût social : 292 038 €, le coût technique : 1 144 750 €, le coût financier :
490 600 € et le coût de vacance : 408 840 €. Il faut ajouter 21 698 € TTC pour la maison de
quartier.
Si le financement ANRU consacré à cette opération pourrait, dans l’absolu, limiter le
financement ANRU sur d'autres secteurs, il n’y avait, toutefois, aucun autre projet en
préparation sur le territoire de la CAVIL. En effet, des opérations de réhabilitation étaient
déjà intervenues sur d’autres quartiers sensibles, notamment le quartier de Belleroche pour
lequel une convention contrat de ville DSQ avait été signée en 1989.
Le volet foncier portera sur les éléments suivants :
Parcelles
Surfaces
Cédant
Acquéreur
Prix
AV104
1539 m2
AUJOGUE - GEAY
Ville
384 928 €
AV105
316 m2
BRESSON
Ville
290.000 €
AV248
532 m2
Ville
HBVS
1€
AV219
610 m2
Ville
HBVS
1€
AV093
1085 m2
AMEUPv
Ville
310 000 €
Voiries
Habitat BVS
Ville
1€
Maison de Quart.
Habitat BVS
Ville
1€
Place publique
Habitat BVS
Ville
1€
AO 151 -Cimetière
1.761 m
2
Ville
Habitat BVS
220 000 €
AM 101 - Montmartin
2.873 m
2
Ville
Habitat BVS
380 000 €
Tableau annexé au Protocole d'accord 2008
L'intégration dans ce projet des objectifs sociaux avec ceux portant sur le
43/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
développement économique sur ce secteur s’effectue à travers le relogement des habitants
du bâtiment voué à la démolition (70 familles) et l'application de la clause d'insertion sur
certains lots adaptés, au bénéfice des habitants en difficulté du quartier et des autres
quartiers prioritaires. Un chargé de mission « clauses d'insertion » a été recruté en Mai 2009
par la Maison de l’Emploi et de la Formation (MdEF)
24
.
Pour le bailleur social, la principale contrainte a été le coût et la disponibilité de la
ressource foncière pour les nouvelles constuctions envisagées. En effet, le bailleur social,
dans un contexte de pénurie foncière, a eu pour contrainte la nécessité de trouver, pour
partie, d'autres sites afin de reconstituer l'offre de logement (pour caler les opérations de
reconstruction liées notamment à la démolition). Ce bailleur aura, également, d’autres
contraintes à l’avenir liées au fait que le bâti existant conservé sur le site nécessiterait de
lourds travaux de réhabilitation (chauffage, isolation thermique et phonique... sans permettre
pour autant de répondre aux attentes actuelles). Le montage financier partenarial hors
ANRU « globalisé » a été le frein principal au niveau de l’Etat.
Depuis l'étude de cadrage initiale, près de 9 ans se sont écoulés avant le démarrage
effectif de l'opération. Les travaux prévus dans l'opération ANRU n'ayant pas encore débuté,
il n'est pas possible de faire le point à ce jour du respect de leurs engagements par les
différents partenaires.
Cette opération n’a eu, par ailleurs, aucun impact sur le marché de la location.
Dans
le
cadre
de
la
reconstruction
de
logements
neufs,
une
mission
d'accompagnement social a été confiée par le bailleur au Centre d’amélioration du logement
Protection amélioration conservation transformation (CAL PACT) pour concilier mixité sociale
et niveau de ressources des locataires. Un groupe de suivi des relogements est mis en place
avec la Direction départementale de l’équipement, HBVS et le PACT Association de
restauration immobilière (ARIM). Afin que la rénovation ne se traduise pas par une
augmentation du taux d'effort des locataires relogés dans des logements nettement plus
chers, l’objectif recherché est qu’au delà de l'APL revalorisée, il y ait un maintien du niveau
de quittance actuelle. Actuellement aucune démolition n'a été faite. Le relogement des
habitants de la barre de 70 logements vouée à la démolition a commencé ; à ce jour il reste
33 locataires à reloger.
Eu égard au délai séparant les études et le lancement de l’opération et à l’évolution de
l’indice du bâtiment sur la période, il n’est pas certain que le budget permettra de construire
le nombre de logements prévus. Les montants prévus dans le protocole de 2008 ne
sont, toutefois, selon la CAVIL, pas réactualisables au niveau de l'Etat et de la Région.
La souplesse financière devra éventuellement venir du bailleur HBVS ou de la ville-centre,
voire de la CAVIL.
8.4.4-
Les aides financières directes et indirectes apportées par la commune-
centre aux bailleurs sociaux
En dehors de l’apport foncier (à titre onéreux) à Habitat BVS pour la constitution de
l'offre de logements dans le cadre de la restructuration du quartier Troussier (terrain
Montmartin - cession : 380 000 € et terrain rue Cimetière - cession : 220 000 €) mentionné
au paragraphe précédent, la ville-centre n’a pas consenti d’autres apports financiers ou de
garanties d'emprunts ces 6 dernières années.
24
Une Maison de l’Emploi et de la Formation a été créée et s’inscrit dans le volet « emploi » du plan de cohésion
sociale ; elle vise à améliorer le service rendu aux demandeurs d’emploi, aux salariés et aux entreprises et
favorise l’approche de la politique de l’emploi par une réelle synergie territoriale. La MdEF couvre le territoire du
pays Beaujolais, y compris la communauté d’agglomération de Villefranche S/S et ses quartiers prioritaires.
44/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
La commune-centre a garanti, par le passé, les prêts des bailleurs sociaux concernant
la construction ou la réhabilitation de logements sociaux. Le montant de la dette en capital
garanti par la ville-centre, s’agissant des bailleurs sociaux, s’élève à 55 848 177 € au 31
décembre 2007. Le montant de la dette en capital garanti par la CAVIL, s’agissant des
bailleurs sociaux, s’élève à 8 096 904 € au 31 décembre 2008 ; mais la CAVIL n’a pas
accordé de garantie d’emprunt depuis 1988
25
(A vérifier).
Cette circonstance explique, sans doute, le fait que la commune-centre comme la
CAVIL n’aient pas cherché à définir une stratégie commune en la matière.
Par ailleurs, la commune n'a pas adopté de mesures fiscales particulières destinées à
la promotion de la construction de logements sociaux.
Enfin, les relations avec les bailleurs sociaux évolueront dans les années à venir à
l’occasion de la mise en place des conventions d’utilité sociale dont l’objet a été modifié par
la loi du 25 mars 2009. A partir du plan stratégique du patrimoine dont le contenu est précisé
par le nouvel article L. 411-9 du code de la construction et de l’habitat (CCH), les organismes
d'HLM doivent, désormais, conclure une « convention d'utilité sociale » (CUS). L'article
L. 411-9 dispose que le plan stratégique et la convention doivent « prendre en compte » le
programme local de l'habitat. En outre, les établissements publics de coopération
intercommunale compétents pour élaborer un PLH sont associés à l'élaboration de la CUS et
les collectivités de rattachement des organismes d'HLM doivent être signataires de la
convention. Le décret du 3 décembre 2009 relatif aux conventions d’utilité sociale des
organismes d’habitations à loyer modéré, publié au Journal officiel du 4 décembre 2009,
précise les conditions d’application de l’article premier de la loi du 25 mars 2009 de
mobilisation pour le logement et la lutte contre l’exclusion qui rend obligatoire la conclusion
par chaque organisme d’HLM de cette convention d’utilité sociale avant le 31 décembre
2010. Ce décret précise notamment les indicateurs de performance faisant l’objet d’une
évaluation et éventuellement de sanctions. Les objectifs de production de logements sociaux
seront des points qui pourraient être négociés avec des opérateurs sociaux et figurer dans
les futures conventions d'utilité sociale (CUS).
La commune n'a pas adopté de mesures fiscales particulières dédiées à la promotion
de la construction de logements sociaux. Les relations de la commune-centre et de la CAVIL
avec les bailleurs sociaux devraient évoluer dans les années à venir à l’occasion de la mise
en place des conventions d’utilité sociale.
8.4.5-
La gestion des demandes et de l’attribution
des logements sociaux et des
hébergements d’urgence
8.4.5.1-
La connaissance des demandes
L'OPAC du RHONE (2 047 logements sur la commune-centre) remet au maire chaque
année un rapport sur la typologie des locataires accueillis sur la commune et comportant en
particulier : les mouvements de l'année par résidence avec la répartition des bénéficiaires de
l'aide personnalisée au logement (APL) et de l'allocation logement (AL), l’âge du chef de
famille, la situation de famille, la catégorie socio-professionnelle, la nationalité, la tranche de
ressources, les entrants bénéficiaires de la CAF à la fin de la période et par résidence les
locataires soumis au Supplément de Loyer Solidarité.
HBVS (2 509 logements sur la commune dont 602 en ZUS) fournit au maire les
résultats d'une enquête triennale comportant l'ensemble des éléments ci-dessus.
25
des renégociations sont toutefois intervenues
45/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Par ailleurs, la ville-centre dispose d’un droit de proposition en tant que réservataire sur
1 092 logements :
Organismes
Réservations Mairie
OPAC
711
HBVS
293
ALLIADE
26
SEMCODA
18
SOCIETE SOLLAR
4
ICF
17
SCIC RHONE ALPES
6
HMF
6
OPAC DE L’AIN
5
BATIGERE
5
LES AMIS DE St PIERRE
1
TOTAL
1 092
8.4.5.2-
Les attributions de logement dans le parc social
La CAVIL ne possède pas de « service logement » qui serait chargé de la réception
des demandes en lien avec les commissions d'attribution des bailleurs). Cette compétence
est restée communale et concerne surtout la ville-centre qui est un gros réservataire.
La commune-centre (CCAS) réceptionne les demandes de logement social pouvant
être éligibles au parc dont elle est réservataire et les transmet aux bailleurs sociaux pour
enregistrement et attribution du numéro unique. Au fur et à mesure des libérations de
logement dont elle est réservataire la commune positionne différents demandeurs en
instance, pouvant correspondre à l'offre, et participe à une réunion hebdomadaire
d'attribution des logements avec les bailleurs sociaux. La commune est par ailleurs
destinataire des libérations de logement pour information quel que soit le réservataire. Pour
ce qui est des deux principaux bailleurs sociaux (OPAC et HBVS) la ville est présente
physiquement aux commissions d’attribution de logements. Pour la SEMCODA les
propositions et avis sont transmis par voie numérique. En ce qui concerne les autres
bailleurs les demandes se font sur dossier. La plupart du temps ces bailleurs ne disposent
pas de commission d’attribution de logement. Dans la plus grande majorité des cas les
propositions de la collectivité sont suivies hors avis contraire dûment motivé du bailleur. Les
candidats sont positionnés en fonction de l’ancienneté de la demande et des souhaits du
candidat (localisation, surface). Le critère ressources est laissé au bailleur. Selon la
collectivité, le fait que l’habitat social se trouve dans le centre-ville
permet d’offrir
spontanément une solution simultanée équivalente
et de gérer ainsi la mixité dans
l’attribution des logements sociaux sans sombrer dans le travers de pratiques
discriminatoires.
Dans le cadre du PLH, un Observatoire de l'habitat sera mis en place à l'échelle
communautaire et un fichier commun de la demande en logements sociaux sera constitué
afin dans un premier temps d'avoir des données objectives fiables en continu sur cette
quantification des besoins. La CAVIL compte, en effet, plus de 7000 logements locatifs
sociaux dont près de 6500 sont gérés par des organismes HLM ou SEM. 10 bailleurs sont
présents sur le territoire mais 80 % du parc sont gérés par deux organismes : HBVS et
l'OPAC du Rhône.
La tension sur le marché du locatif social est de plus en plus importante du fait d'une
très forte baisse de la vacance et de la mobilité et de l'augmentation du nombre de
demandeurs. En 2004, on comptabilisait plus de 3 demandes pour un logement libéré
(sachant que ces données ne prennent en compte que la demande exprimée par des
46/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
habitants de l'agglomération ; en tenant compte de la demande de ménages habitant
l'extérieur, cette pression devrait être encore plus importante). Actuellement, si les bailleurs
maîtrisent leur fichier propre de demandes, il n'existe pas d'outil permettant à l'ensemble des
opérateurs d'obtenir une vision précise de la situation à l'échelle de l'agglomération : nombre
de demandeurs extérieurs, nombre de demandes multiples (un même ménage peut s'inscrire
auprès de plusieurs lieux d'enregistrement,...). La mise en place d'un fichier commun de la
demande permettrait non seulement de disposer d'une vision globale partagée mais
également, peut-être à plus long terme d'un outil permettant de travailler sur les stratégies de
peuplement en croisant demandes et attributions (vérification de la prise en compte par
exemple de la demande locale dans les attributions). Selon le PLH, ce fichier partagé
pourrait préfigurer à plus long terme la mise en place d'une gestion de la demande et des
attributions à l'échelle intercommunale.
Il n’est pas envisagé à
ce jour de guichet unique de la demande en logement social,
mais seulement
la constitution d’un fichier commun de la demande. Ce fichier est en cours
de constitution au niveau départemental. Il devrait faciliter la gestion des demandes en ayant
un chiffrage plus exact de ces dernières puisque les doubles inscriptions seraient évitées.
8.4.6-
Le logement d’urgence
En matière de logement et d'hébergement d'urgence, la loi impose une place pour
2000 habitants soit 25 places. La CAVIL a mis en place depuis 2001, un service d'accueil et
d'hébergement
d'urgence
(SAHU)
géré
par
l'association
de
sauvegarde
enfance
adolescence (ASEA) sur l'agglomération. La CAVIL a missionné depuis 3 ans (depuis
2007/2008) le foyer Notre-Dame des sans-abri (NDSA) pour gérer un dispositif
d'hébergement « plan froid » durant les périodes hivernales. Le foyer NDSA a, également,
été choisi par l’Etat et la CAVIL pour réaliser un centre d’hébergement de réinsertion
sociale
26
(CHRS) sur l'agglomération (en cours de réalisation rue R Schuman) de 25 places
plus 15 places d'urgence hivernale. Il sera opérationnel dès 2010. Le budget de l'ASEA pour
le SAHU était de 252 000 € en 2009.
Le soutien par la CAVIL au service d'accueil et d'hébergement d'urgence géré par
l’association (Asea) se monte actuellement à 65 000 € par an. En parallèle, la CAVIL
participe annuellement à hauteur de 35 000 € au dispositif « Plan froid ».
9-
LA SECURITE PUBLIQUE ET LA PREVENTION DE LA DELINQUANCE
9.1-
Eléments essentiels
9.1.1-
Une politique de prévention de la délinquance et des incivilités multiforme
dans un contexte urbain particulier
Il est rappelé que Villefranche-sur-Saône, qui comptait 29 889 habitants en 1998
(34 188 en 2007), est la ville-centre d'une aire urbaine de plus de 60 000 habitants
débordant sur le département de l’Ain
27
. Elle est, également, le siège de la communauté
26
La loi d’orientation du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions rappelle que les CHRS ont pour
mission d'assurer 'l'accueil, l'hébergement, l'accompagnement et l'insertion sociale des personnes ou familles
connaissant de graves difficultés en vue de les aider à accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et
sociale. Ils exercent leurs activités (aide éducative, insertion professionnelle...) avec le concours de travailleurs
sociaux et d'équipes pluridisciplinaires, dans le cadre d'une organisation territoriale coordonnée.
27
L'aire urbaine de Villefranche-sur-Saône est composée de 16 communes, dont 12 sont situées dans le
Rhône
et 4 dans l'
Ain
. Ses 63 632 habitants, font d'elle la 118
e
aire urbaine de France. En France, selon la définition
qu'en donne l'INSEE, une aire urbaine est un ensemble continu de communes constitué par un pôle urbain
47/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
d’agglomération de Villefranche-sur-Saône (CAVIL) comprenant les communes d’ARNAS
(située à 5 Kms au Nord de Villefranche-sur-Saône, 3 212 habitants), Gleizé (commune
limitrophe de Villefranche-sur-Saône, 8 000 ha), Limas (commune adjacente à Villefranche-
sur-Saône, 4 394 ha) et Villefranche-sur-Saône. La commune-centre est la commune où se
concentre le logement social et des populations défavorisées au milieu d’un secteur plus
résidentiel même si Villefranche-sur-Saône partage plusieurs zones urbaines sensibles avec
les communes de Gleizé et Limas. Alors même que le taux de chômage est déjà important
pour l’ensemble de la ville-centre par rapport au reste de la région Rhône-Alpes, certains
quartiers y cumulent des handicaps en termes d’emploi, d’éducation. Les incivilités y sont
plus nombreuses quand bien même le taux de délinquance y est globalement moins fort, les
vols se produisant davantage sur des zones de prédation, telles les rues plus commerçantes
du centre ville. En 2000, le taux de délinquance était particulièrement important : 140 faits
pour 1 000 habitants. La délinquance à Villefranche-sur-Saône était endogène pour
l'essentiel. Enfin, la commune-centre n’a pas échappé aux violences urbaines.
La CAVIL gère le conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la
délinquance
28
. Le Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance
(CISPD) constitué en avril 2003, demeure le cadre de concertation en matière de sécurité et
de prévention de la délinquance sur l’agglomération de Villefranche-sur-Saône. La CAVIL est
également compétente en matière de politique de la ville (portage du contrat urbain de
cohésion social CUCS et du programme réussite éducative PRE). La ville, quant à elle, gère
la police municipale et suit le contrat local de sécurité (CLS) qui était demeuré communal.
Bien que la commune-centre ne semble pas toujours disposer de chiffres précis en
termes de délinquance
29
, on peut constater que le taux de la délinquance et le nombre de
faits constatés en matière de délinquance de proximité ont régulièrement baissé depuis
2001.
Dans le cadre du contrat local de sécurité, et à la suite des diagnostics établis avec ses
partenaires du CISPD, la municipalité de Villefranche-sur-Saône a consenti un effort
important dans les domaines de la prévention situationnelle, de la médiation, en augmentant
de manière conséquente ses effectifs au sein de la direction de la police municipale, et en
installant un dispositif de vidéosurveillance. Le pourcentage des faits constatés par quartier a
uniformément chuté à partir de 2001. Un lien direct de cause à effet ne peut, toutefois, être
scientifiquement démontré entre la mise en oeuvre de ces politiques et la diminution du taux
de délinquance.
Dans le cadre du contrat local de sécurité, et à la suite des diagnostics établis par la
CAVIL avec ses partenaires du CISPD, la ville-centre a consenti un effort important dans les
domaines de la prévention situationnelle et de la sécurité publique.
(agglomération offrant au moins 5 000 emplois) et par des communes adjacentes (la couronne périurbaine) dont
au moins 40 % de la population résidente active travaille dans le pôle urbain ou cette couronne.
28
En vertu de l’article L5216-5 du CGCT, la communauté d'agglomération exerce de plein droit au lieu et place
des communes membres les compétences suivantes : 4° En matière de politique de la ville dans la
communauté : dispositifs contractuels de développement urbain, de développement local et d'insertion
économique et sociale d'intérêt communautaire ; dispositifs locaux, d'intérêt communautaire, de prévention de la
délinquance. Dans les communautés d'agglomération, l'exercice des compétences en matière de politique de la
ville est subordonné à la reconnaissance de leur intérêt communautaire qui est déterminé par le conseil de
communauté. Dans le cas de la CAVIL, le conseil de communauté a déclaré d’intérêt communautaire les
dispositifs locaux de prévention de la délinquance.
29
Il semble qu’il y ait une confusion à partir de 2005 entre les chiffres propres à la ville-centre et ceux du territoire
de la CAVIL.
48/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
9.1.2-
La nécessité de mettre davantage en réseau l'information, de définir des
indicateurs qui rendent compte de l'efficacité de cette politique multiforme
et de réexaminer les relations avec la CAVIL et les autres communes
membres de celle-ci
La Ville-centre dispose des statistiques de la délinquance (état 4001) établies par les
services de la Direction départementale de la sécurité publique et présentées par quartiers.
Aucun projet de cartographie des faits de délinquance n’est actuellement à l’étude au
niveau de la commune. Si dans le cadre du CISPD et de la politique de la ville, une base
d’indicateurs mutualisables a été élaborée par la CAVIL à des fins tactiques et
opérationnelles, la commune centre, qui est la plus concernée par la prévention de la
délinquance, ne participe pas pour le moment à cette expérimentation ni n’étudiait jusqu’à
une date très récente la mise en compatibilité de son système informatique (lui servant
notamment à tenir sa main courante et à établir les procès-verbaux) ni, a fortiori, une
mutualisation des ressources informatiques. Alors que la CAVIL et la ville n’ont pas entendu
se limiter à la mise en oeuvre d’une politique sécuritaire, mais ont également cherché à
prévenir la délinquance ou les incivilités en agissant sur les leviers politique de la ville et
socio-économiques, il peut être néanmoins constaté que les différents services de la CAVIL
et de la ville qui participent à la mise en oeuvre de ces politiques ne tiennent pas de fichier
commun intégrant des données sur les incivilités, le chômage, les actions éducatives,…Ces
éléments feront défaut lors de l’évaluation du CUCS 2007/2009. Il serait souhaitable qu’une
mise en compatibilité des systèmes informatiques, voire une mutualisation des services
informatiques, soit étudiée par les deux structures. La situation est, toutefois, susceptible
d’évoluer dans les mois à venir car la ville-centre vient de se rapprocher de la CAVIL en vue
d’une mise en compatibilité de son système informatique.
La Direction de la police municipale de la ville-centre ne suit pas par d’autres
indicateurs que l’état 4001 l’évolution des actes de délinquance et des incivilités. Il en est de
même pour les services de la CAVIL à l’heure actuelle tant que sa base de données
spécifique élaborée dans le cadre du Système d'Information Géographique (SIG-support
cartographique) ne sera pas opérationnelle.
Les objectifs en termes de lutte contre l’insécurité et de prévention de la délinquance
sont en adéquation avec les phénomènes observés lors de l’élaboration du CLS. Les actions
prévues au CUCS porté par la CAVIL prennent en compte la situation décrite au CLS. La
discordance territoriale entre CLS et CISPD a pu toutefois entraîner des problèmes de
pilotage de l’action publique, notamment un manque d’opérationnalité. L’éventualité de la
réalisation d’un CLS de nouvelle génération par la ville de Villefranche-sur-Saône ne
manquera pas de relancer ce débat, sachant qu’en vertu
des réformes introduites depuis
2005 en matière de politique de la ville (la politique de prévention de la délinquance devait
être intégrée dans la politique de la ville), les contrats locaux de sécurité de nouvelle
génération avaient pour finalité d’être les volets prévention citoyenneté des CUCS.
Le contrat local de sécurité signé le 9 avril 1998 par la ville-centre a été un échec. La
coproduction de sécurité dans une démarche partenariale n’a donc reposé sur aucun
support contractuel formalisé. Le contrat signé, à défaut de s'adapter aux évolutions en
intégrant de nouveaux éléments par le biais d'avenants, n’a pu donc maintenir un caractère
opérationnel. Par ailleurs, alors que le pilotage d’un tel contrat aurait dû relever, pour des
raisons de cohérence, de la responsabilité de la CAVIL compétente pour faire fonctionner le
CISPD, c’est-à-dire l’organe de concertation chargé de définir les priorités de la lutte contre
l'insécurité et de la prévention de la délinquance, la signature d’un contrat intercommunal n’a
pas pu aboutir. En tout état de cause, l’évaluation des seules actions du CLS mises
réellement en oeuvre (c’est-à-dire essentiellement celles portées par la commune), que ce
soit par la CAVIL ou la commune, se serait heurtée à des difficultés techniques. En effet, ne
49/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
disposant pas de données statistiques précises et territorialisées en amont en matière
judiciaire, éducative (défauts d'assiduité scolaire, exclusions,….), la commune-centre comme
la CAVIL n’auraient pas pu mesurer, au plan qualitatif, l’efficacité des actions entreprises ou
des subventions accordées en matière de prévention de la délinquance. Pour ces motifs,
d’ailleurs, la collectivité ou la CAVIL n’auraient pas pu procéder à la signature d’un CLS de
nouvelle génération après 2006. La chambre invite la commune comme la CAVIL, qui reste
compétente pour l’évaluation du CUCS à l’échelle des quatre communes, et pour la
poursuite du CISPD avec les trois autres communes du périmètre de la communauté, à
mettre en place des indicateurs de résultat qui leur permettent d’apprécier l’efficience de leur
action. Ces données seraient de nature à faciliter le travail de pilotage du comité local de
sécurité et de prévention de la délinquance comme du CISPD. La signature d’un nouveau
CLS par la ville devrait nécessairement avoir pour préalable une évaluation de ce qui a
d’ores-et-déjà été réalisé. Pour des raisons d’économie d’échelle, une mutualisation des
fonctions d’audit dans le cadre des politiques de prévention de la délinquance menées par
les deux structures
devrait être étudiée par la ville centre et la CAVIL, dans le prolongement
d’une réflexion sur les systèmes informatiques.
Selon la CAVIL, l'intérêt de créer une structure intercommunale de prévention de la
délinquance en 2003, était d'être cohérent avec le zonage « police » (qui venait d’être
modifié) et de prendre en compte la taille «humaine» de l'agglomération et la perméabilité
des frontières communales aux faits délictueux. Le périmètre « zone police » étendu au
territoire de la CAVIL a simplifié les liens entre les quatre communes du territoire de la
CAVIL et le service désormais unique de sécurité nationale. Des secteurs comme Belleroche
ne sont plus scindés en « zone police » ou « zone gendarmerie » en fonction de
l’appartenance communale de telle ou telle rue, et alors que les délinquants opèrent
indistinctement sur les quatre communes. Avec le désengagement de la police nationale des
missions de police de proximité, se pose toutefois, dans ces circonstances, la question de la
mutualisation ou d’une meilleure coordination des effectifs de police municipale des villes
concernées.
La perception de l’importance de la délinquance et de sa transversalité semble être,
toutefois, différente entre la ville-centre et le reste du territoire de la CAVIL et explique la
volonté des élus de la commune centre de créer un conseil local de sécurité et de prévention
de la délinquance (CLSPD).
Le problème de fonctionnement du CISPD n’était pas nouveau.
Il ressort, en effet, de la délibération du district du 9 décembre 1997 portant création d'un
Conseil Intercommunal de Prévention de la Délinquance (CIPD), que celui-ci succédait
au
conseil communal de prévention de la délinquance (CCPD) de Villefranche qui ne s'était plus
réuni depuis 1995. Une déclinaison du CISPD en davantage de sous-groupes thématiques
aurait peut-être permis d’éviter l’écueil de la critique qui lui était faite de «grandmesse»
dépourvue de tout caractère opérationnel, et d’en faire une instance de débat en matière de
cofinancement d’actions de prévention de la délinquance a l’instar de ce qui a été mis en
place dans d’autres collectivités. Il est, toutefois, permis de constater que si aucune séance
plénière du CISPD n’avait eu lieu depuis 2007 (la responsabilité étant partagée avec l’Etat), il
n’en demeure pas moins que certains sous-groupes thématiques ont pleinement fonctionné
depuis 2003, notamment le Groupe d'Observation et d'Action. L’enseignement qu’a retenu la
CAVIL du fonctionnement du Groupe d'Observation et d'Action est que le calme revenant sur
certains secteurs (chute des plaintes des habitants), d'autres phénomènes apparaissaient
ailleurs. Ce constat peut, d’ailleurs, lancer le débat
autour d’une «mise en commun» de
certains personnels communaux (policiers, médiateurs...sachant que les autres collectivités
membres de la CAVIL ont des effectifs de policiers municipaux réduits compris entre deux et
trois policiers pour accompagner les mouvements constatés (secteurs de Belleroche, des
cavaliers ...). Enfin, une partie des actes de délinquance et des incivilités se produisant dans
les transports en commun gérés par la CAVIL (le périmètre de transport dépasse d’ailleurs le
territoire de la CAVIL), les parties prenantes devront convenir d’un nouveau lieu d’échanges
puisque le CISPD ne pourra plus remplir cet office à l’égard de la commune-centre.
Au plan
50/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
institutionnel, la création du CLSPD le 5 octobre 2009 par la ville-centre n’a pas été
précédée d’un débat préalable au niveau intercommunal. A ce jour, la ville de Villefranche-
sur-Saône fait donc toujours partie du CISPD, puisqu’aucune délibération de son conseil
municipal n’est venue solliciter son retrait et que la CAVIL n’en a pas pris acte, alors que
depuis mars 2006, cette dernière est compétente pour les dispositifs locaux d’intérêt
communautaire de prévention de la délinquance.
Par ailleurs, ainsi que l’a constaté au niveau national le Conseil national des villes dans
son rapport sur la mise en oeuvre de la loi du 5 mars 2007 de nombreuses dispositions de la
loi de 2007 restent inappliquées à Villefranche-sur-Saône, ce qui nuit parfois au pilotage de
l’action municipale lorsque des données même non nominatives ne sont pas accessibles.
Toutefois, le souhait de la municipalité actuelle de Villefranche-sur-Saône est de travailler
sur des dossiers nominatifs dans le cadre du CLSPD. Des réunions informelles seraient
tenues de manière à avoir une approche globale d'un individu ou d'une famille afin de ne pas
limiter à un seul membre de la famille le bénéfice d'une approche éducative globale
lorsqu'elle est nécessaire.
Si dans le cadre du CISPD et de la politique de la ville, une base d’indicateurs
mutualisables a été élaborée par la CAVIL à des fins tactiques et opérationnelles, la
commune centre, qui est la plus concernée par la prévention de la délinquance, ne participe
pas pour le moment à cette expérimentation ni n’étudie la mise en compatibilité de son
système informatique (lui servant notamment à tenir sa main courante et à établir les procès-
verbaux) ni, a fortiori, une mutualisation des ressources informatiques. La situation est,
toutefois, susceptible d’évoluer dans les mois à venir car la ville-centre vient de se
rapprocher de la CAVIL en vue d’une mise en compatibilité de son système informatique.
Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre, l’ordonnateur en place a
précisé que la commune a inscrit, à son budget 2010, les crédits nécessaires pour
développer un système d'information géographique (SIG) dans le cadre d'une mutualisation
des données à l'échelle de l'agglomération.
Le contrat local de sécurité signé le 9 avril 1998 par la ville-centre a été un échec. La
coproduction de sécurité dans une démarche partenariale avec l’Etat n’a donc reposé sur
aucun support contractuel formalisé.
Ainsi que l’a constaté au niveau national le Conseil national des villes dans son rapport
sur la mise en oeuvre de la loi du 5 mars 2007, de nombreuses dispositions de cette loi
restent inappliquées à Villefranche-sur-Saône, ce qui nuit parfois au pilotage de l’action
municipale.
L’éventualité de la réalisation d’un CLS de nouvelle génération par la ville de
Villefranche-sur-Saône ne manquera pas de relancer le débat sur la discordance territoriale
entre la zone de délinquance et le CLSPD et les problèmes de pilotage de l’action publique,
notamment un manque d’opérationnalité.
51/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
A défaut d’une clarification des compétences, et d'une articulation plus cohérente entre
les différentes actions et dispositifs portés par la CAVIL et la commune-centre et destinés à
prévenir la délinquance, la solution pourrait consister en une mutualisation de certains
personnels eu égard au poids de la ville-centre, qui dispose de fait de moyens financiers et
humains plus importants que l'Agglomération. La coopération avec les autres communes du
territoire de la CAVIL devra, sans doute, être envisagée, à l’avenir, en raison des
phénomènes de déplacement de la délinquance au sein
d’espaces urbains continus, mais
aussi en fonction des projets de développement urbain. La mutualisation existe d’ailleurs
pour les services de police de l’Etat. La mutualisation des services des collectivités locales
peut être également une réponse au désengagement de l’Etat. Enfin, la vidéosurveillance,
dans le cas où elle serait envisagée
par les autres communes de la CAVIL ou mise en place
dans le réseau de transports, mériterait alors d'être gérée à un niveau intercommunal, pour
devenir un service inter-urbain.
9.1.3-
Les acteurs et les moyens de la sécurité publique
La Direction de la police municipale, dénommée direction de la sécurité urbaine à
Villefranche-sur-Saône,
dont le directeur a le grade d’attaché, comprend, outre la police
municipale dont l’effectif actuel est de dix-huit policiers, un secrétariat-accueil composé
actuellement de deux personnes, un médiateur, le secteur des places et marchés composé
de quatre agents, le secteur du stationnement payant composé de sept personnes, le
secteur de la vidéosurveillance composé de trois agents, le secteur du marché couvert et
des parcs Chasset et Boiron comprenant trois agents et demi, le service de Surveillance des
écoles de onze agents, soit un total de cinquante postes et demi.
9.1.3.1-
Les locaux et les activités de la direction de la police municipale
La Police Municipale est installée dans un ancien hôtel. Le bâtiment n’est pas très
fonctionnel. La collectivité a été très économe au niveau de ses investissements.
Les activités de police administrative représentent plus de 70 % du temps de travail
(présence sur la voie publique dont îlotage et rondes, assistance lors de la fermeture des
commerces). Si les activités répressives en matière de stationnement (non respect du
stationnement payant et stationnement abusif) ne représentent pas un volume important
d’heures pour le service,
le taux de verbalisations par agent, sachant que le nombre
d’agents affectés à ces tâches n’est que de 8 en 2008, est très important : 3 269 amendes
par agent en 2008. Il convient, toutefois, de préciser que le diagnostic du plan de
déplacements urbains récemment arrêté par la CAVIL fait ressortir que le niveau de
surveillance du stationnement payant sur voirie dans la ville centre n’est pas suffisant. Au
niveau des interpellations en flagrant délit, il y a une certaine stabilité des chiffres entre 2004
et 2008 entre 107 et 122. Si la majorité d’entre elles concernent des infractions au code de la
route et des ivresses publiques et manifestes, 18 concernent des vols et 25 l’usage de
stupéfiants. La collectivité s’est donc impliquée dans des missions qui relèvent
traditionnellement des activités judiciaires menées par la police nationale. Au niveau de sa
fourrière automobile, la collectivité ne semble pas récupérer auprès des propriétaires le
montant des frais qu’elle a engagés en cas de destruction des véhicules. L’activité de la
police présente une certaine stabilité dans le temps. Le nombre de réquisitions du public est
compris entre 1000 et 1200 depuis 2005. En ce qui concerne le nombre de réquisitions de la
police nationale, s’il se situe en général entre 120 et 150, il a, en revanche, atteint 193 en
2006 (dont 59 demandes d’assistance et 12 demandes d’interventions pour des bagarres) et
surtout 303 en 2005.
52/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Les activités de police administrative représentent plus de 70 % du temps de travail
(présence sur la voie publique dont îlotage et rondes, assistance lors de la fermeture des
commerces).
9.1.3.2-
Les policiers municipaux
La police municipale,
dénommée direction de la sécurité urbaine à Villefranche-sur-
Saône, est actuellement composée de 18 agents après en avoir compté 21 en 2004 et 2005.
Pour pouvoir comparer les effectifs actuels à ceux antérieurs à l’année 2001, il faudrait
ajouter les 17,5 agents du service de présence urbaine. Ainsi, par rapport aux effectifs de
1998 qui s’élevaient à 16 agents de police (pour 8 en 1992), la progression est
particulièrement importante puisqu’elle est supérieure à 50 %.
Avec un ratio de 5,14 pour 10 000 habitants, en ne prenant que les 18 policiers, la ville
de Villefranche-sur-Saône est bien pourvue en effectifs par rapport à la moyenne nationale.
Un effort important a été accompli par la collectivité en termes de création d’emplois au sein
de la direction de la police municipale à partir de 2000. Plus de 35 % de l’effectif policier est
féminin depuis 2002. Le turn-over, s’il s’est un peu emballé en 2008, a été globalement
maîtrisé depuis 2003. La structure pyramidale des effectifs est pour le moment respectée
.
Le taux d’absentéisme pour maladie ordinaire le taux est resté cantonné à moins de
5 %.
L’avancement d’échelon à l’ancienneté minimum est la règle. Le critère de la note a
perdu de son importance dans la pratique pour l’avancement d’échelon.
Le régime indemnitaire variable est limité dans sa modulation. Un agent ayant la note
D, c’est-à-dire qui ne remplit pas ses tâches correctement, se voit, néanmoins, attribuer
70 % de ses primes variables, dont l’IAT. L’indemnité spéciale de fonctions, prévue par la
délibération du 14 août 2007, est attribuée au même taux de 20 % pour les brigadiers chefs
principaux et les autres agents du cadre d’emploi des agents de police municipale, alors que
les fonctions sont différentes. Les critères de modulation qui ont été débattus en CTP n'ont
pas été arrêtés dans un document réglementaire.
Enfin, au regard de la jurisprudence administrative, le fait qu’un agent puisse, pendant
les 30 premiers jours de son absence, continuer à percevoir une prime liée à l’exercice
effectif des fonctions alors qu’il est en congé de maladie ou de longue maladie paraît
discutable.
L'entraînement au tir de police et au tir avec flash bail des agents de police est assuré
par une société privée, propriétaire d'un stand de tir, à raison de 2 séances d'entraînement
par agent de police. Il convient, toutefois, de rappeler que l’article 5-1 du décret n°2000-276
du 24 mars 2000 fixant les modalités d'application de l'article L. 412-51 du code des
communes et relatif à l'armement des agents de police municipale, dans sa version
applicable au 5 août 2007, prévoit que la formation préalable à l'autorisation de port d'arme
mentionnée à l'article 4 et la formation d'entraînement mentionnée à l'article 5 sont
organisées par le Centre national de la fonction publique territoriale et assurées dans les
conditions prévues à l'article L. 412-54 du code des communes. Ces dispositions ne
semblent plus prévoir l’intervention d’une société privée dans les conditions décrites ci-
dessus et en dehors de toute habilitation du Centre national de la fonction publique
territoriale. L’ordonnateur, dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre,
indique que la formation des policiers est assurée en fait par le CNFPT et éventuellement
par les sociétés privées qu'il agrées conformément aux dispositions du décret n° 2000-276
du 24 mars 2000.
53/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Avec un ratio de 5,14 pour 10 000 habitants, en ne prenant que les 18 policiers, la ville
de Villefranche-sur-Saône est bien pourvue en effectifs par rapport à la moyenne nationale.
La police municipale devrait, d’ailleurs, retrouver ses effectifs de 21 policiers d’ici quelques
mois.
9.1.3.3-
Les autres acteurs de la direction de la police municipale
La collectivité a procédé au cours de la période sous contrôle à un recrutement d’un
médiateur contractuel dont les missions ne semblent pas différer fondamentalement des
missions statutaires prévues dans les cadres d’emploi. Si le recrutement avait été présenté à
l’origine comme ayant un caractère expérimental, l’emploi s’est transformé par la suite en
emploi permanent. La forte implication dans ses fonctions de cet agent de médiation de la
ville-centre, recruté initialement pour recevoir les Caladois victimes d'infraction, a permis de
faire évoluer son poste vers celui d’agent polyvalent chargé de donner des conseils
juridiques, d’exercer des fonctions d’agent d’ambiance ou d’information sur les quartiers,
notamment en matière d’incivilités. Il a réglé à sa façon le problème de doublon sur les
fonctions de médiateur existant entre deux dispositifs gérés l’un par la ville-centre, l’autre par
l’association d’Aide aux victimes et aux médiations (ADAVEM)
30
.
La collectivité rencontrerait des difficultés pour recruter du personnel titulaire
à temps
non complet sur les fonctions d’agent de sortie d’école. Le procédé de la mutualisation avec
les autres communes pour recruter ces agents pour exercer des fonctions complémentaires
à temps non complet dans chacune des collectivités pourrait être une des solutions. Ce
procédé permettrait, d’ailleurs, à ces personnels d’avoir une rémunération plus importante et
de respecter les dispositions de l’article 3 alinéa 2 de la loi du 26 janvier 1984.
Le service de Présence Urbaine, qui comprend les agents de surveillance de la voie
publique et les 3 agents du centre de supervision urbain, est un des rares services à pouvoir
offrir des emplois de reclassement dans une collectivité de 35 000 habitants. Alors que le
risque d’usure professionnelle peut être important sur des postes très statiques d’opérateurs
au centre de supervision urbain (CSU)
31
, la mobilité de ces agents est donc faible. Les
effectifs étant réduits, les opérateurs travaillent seuls la plupart du temps et sans
encadrement d’un policier municipal. Les conditions actuelles de travail ne sont pas
optimales du fait de l’exiguïté des locaux. A terme, l’augmentation du nombre d’écrans de
contrôle va imposer un déménagement de ce service dans des locaux plus spacieux, ce
qu’est en train d’étudier la collectivité.
Le service de Présence Urbaine, qui comprend les agents de surveillance de la voie
publique et les 3 agents du centre de supervision urbain, est un des rares services à pouvoir
offrir des emplois de reclassement. Les conditions actuelles de travail ne sont pas optimales
du fait de l’exiguïté des locaux. A terme, l’augmentation du nombre d’écrans de contrôle va
imposer un déménagement de ce service dans des locaux plus spacieux, ce qu’est en train
d’étudier la collectivité.
9.1.3.4-
Le budget de la direction de la police
A Villefranche-sur-Saône, les dépenses de la rubrique 112, qui concernent pour
l’essentiel les dépenses de personnel de la police municipale, s’élèvent à la somme de
1 259 219 € en 2007. L’évolution des ces dépenses par rapport à 2000 et 2001 est donc
nette (montant de l'année 2000 : 562 155,01€ ; montant de l'année 2001 : 622 261,85€).
30
Pour plus de détails se reporter au point 6.1 du développement des éléments recueillis « Le médiateur de la
direction du service de la Sécurité Publique ».
31
Ce service gère le dispositif de vidéosurveillance.
54/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Ces chiffres ne reflètent pas le coût complet puisque, par exemple, l’amortissement
des véhicules et des locaux, les frais d'administration générale, les frais d'assurances ne
sont pas pris en compte. A titre d’exemple, sachant que les véhicules sont amortis sur 7 ans
à Villefranche-sur-Saône, il faudrait ajouter environ 9 300 € annuellement pour les 2 motos et
3 automobiles utilisées par le service sans compter les coûts annuels d’entretien. La police
dispose, en effet de 3 automobiles (FORD Transit / CITROËN C3 / CITROËN C MAX), de 2
motocyclettes et de 7VTT. Tous les véhicules, qui sont sérigraphiés, ont été acquis dans le
cadre d’appel d’offres lancés pour l’achat des véhicules de l’ensemble des services. La
collectivité a ébauché un contrôle de gestion depuis 2005. Le coût de fonctionnement du
service composé de 20 policiers, hors frais de personnel, n’est, sans doute, pas très éloigné
de l’estimation faite par le centre national de la fonction publique territoriale de 68 300 € pour
5 agents (estimation qui intègre certaines dépenses d’investissement), soit la somme de
270 000 €.
9.1.3.5-
L’armement des policiers municipaux
Les policiers municipaux sont dotés d'armes de 4eme catégorie et de flash-balls. Il
s'agit d'une arme collective utilisée sous contrôle d'un OPJ afin de permettre aux agents de
se dégager d'une situation délicate.
Les policiers municipaux sont dotés d'armes de 4eme catégorie et de flash-balls.
9.1.3.6-
Le dispositif de vidéosurveillance
La collectivité a commencé à se doter de caméras en 2000. Il y a actuellement 36
caméras à Villefranche-sur-Saône. Cet investissement sur 9 ans a représenté au moins
1413 916 € sans compter le coût du réseau fibre optique et le coût d’aménagement du
centre de supervision. La collectivité n’est pas en mesure de chiffrer le coût du réseau fibre
optique. En 2000, les premiers investissements ont été réalisés dans le cadre d’un marché
négocié. Par la suite, la procédure de la mise en concurrence a été retenue en 2003 et 2008.
Enfin, il a été permis de constater que le règlement de la commande publique de la
collectivité en cours depuis le 19 juillet 2007 permet à celle-ci de choisir entre le procédé de
la publicité et celui de la mise en concurrence pour les fournitures et services et les
opérations de travaux dont le montant est compris entre 20 000 € et 89 999 € HT. La
procédure des 3 devis, si elle est privilégiée à la mise en concurrence pour une commande
particulière, ne peut pas être une publicité adaptée. La publicité adaptée signifie une
modulation en fonction des caractéristiques du marché, du nombre et de la localisation
géographique des prestataires potentiels, et des circonstances de l’achat. Selon la
jurisprudence, la publicité doit nécessairement, à un certain stade, se traduire par une
publication. Il ne peut qu’être conseillé à la collectivité d’utiliser plus largement son portail
Internet, y compris pour des commandes qui seraient inférieures à 89 999 € HT.
Enfin, en 2009, la commune a passé un marché négocié pour l’installation d’une liaison
sécurisée entre le centre de supervision urbain et le commissariat de police. Au cours de
l’instruction, la collectivité a indiqué que l’opérateur lui avait été imposé par l’Etat et qu’elle
n’avait donc pas effectué de mise en concurrence. Le montage passé avec l’Etat est
d’ailleurs particulièrement original puisque cette liaison permet à l’Etat d’assurer ses
missions de police judiciaire et de maintien de l’ordre, mais c’est à la commune qu’il
appartient d’établir un rapport d’évaluation de ce dispositif.
Au départ, la vidéosurveillance avait pour finalité la lutte contre la délinquance de
proximité sur les parkings (nombreux vols à la roulotte et vols de véhicules en particulier).
Elle est actuellement utilisée dans le domaine de la prévention situationnelle avec le
55/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
concours financier d’un bailleur social. Ce bailleur social a financé, dans ce cadre, un
dispositif de vidéosurveillance dans un quartier qui est relié au centre de supervision urbain
(CSU) de la commune
32
. Il prend à sa charge une partie de l’achat du matériel, mais
également son fonctionnement
en remboursant chaque année l’équivalent d’1,5 poste
d’agent du CSU. La vidéosurveillance permet, en outre, de piloter les patrouilles des policiers
municipaux dans le cadre de leurs missions de proximité et de sécuriser leur travail. Par
contre, le nombre d’interpellations opérées grâce à la vidéosurveillance est faible.
Les demandes déposées en préfecture en vue de l'autorisation d'installation de
nouvelles caméras de vidéosurveillance ne contiennent pas de justificatifs sur la
circonstance que ces rues seraient particulièrement exposées à des phénomènes de
délinquance, et alors même que la collectivité aurait été à même de produire des éléments
factuels. Toutefois, selon les responsables de la police, aucune demande complémentaire
de la préfecture ou du secrétariat de la commission de vidéosurveillance ne leur serait
parvenue préalablement à la délivrance des autorisations par le préfet. Aucun avis négatif
n'a été émis, au demeurant, par la commission de vidéosurveillance.
Si la collectivité a indiqué que la procédure de consultation des images avait été mise
en oeuvre 6 fois au cours de l'année 2008, il ne s’agissait pas à proprement parler d’une
demande de consultation des images par les intéressés eux-mêmes. En effet, il s’agissait de
demandes émanant de personnes victimes de vols-dégradations dans leurs véhicules et qui
sollicitaient la police municipale pour qu’elle effectue des recherches sur les images afin de
pouvoir communiquer des éléments à la police nationale.
Au départ, la vidéosurveillance avait pour finalité la lutte contre la délinquance de
proximité sur les parkings (nombreux vols à la roulotte et vols de véhicules en particulier).
Elle est actuellement utilisée dans le domaine de la prévention situationnelle avec le
concours financier d’un bailleur social. Le nombre d’interpellations opérées grâce à la
vidéosurveillance est faible.
9.1.3.7-
Un partenariat important au plan opérationnel avec la police
nationale
9.1.3.7.1-
Le partenariat entre services
Dans le cadre de la convention de coordination police municipale de Villefranche-sur-
Saône/police nationale en place depuis 2000, des réunions d’information hebdomadaires ont
été instaurées. Toutefois, les élus de Villefranche-sur-Saône notent que lorsque des
opérations sont décidées par la direction départementale de la sécurité (notamment pour
lutter contre la délinquance de voie publique), l'information n'est pas systématique relayée au
niveau local. Il n’est pas établi de rapport périodique écrit d’activité contrairement à ce qui est
prévu à l’article 13 de la convention, ni une évaluation annuelle formalisée.
Au plan opérationnel, le partenariat est soutenu entre la police municipale de
Villefranche-sur-Saône, dénommée direction de la sécurité urbaine à Villefranche-sur-
Saône, et le commissariat de la police nationale de Villefranche-sur-Saône pour les missions
de police administrative et de police judiciaire. En se rendant régulièrement dans les
32
Seules des parties publiques peuvent être filmées. Il convient de rappeler que le Conseil Constitutionnel, dans
sa décision n° 2010-604 du 25 février 2010, a censuré l'article 5 de la loi «renforçant la lutte contre les violences
de groupes et la protection des personnes chargées d'une mission de service public ». Cet article insérait dans le
code de la construction et de l'habitation un article L. 126-1-1 permettant la transmission aux services de police et
de gendarmerie nationale, ainsi qu'à la police municipale, d'images captées par des systèmes de
vidéosurveillance dans des parties privatives d'immeubles d'habitation (parties communes d’immeubles
collectifs).
56/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
quartiers sensibles, en y occupant le terrain dans le cadre de l’îlotage, les policiers
municipaux peuvent connaître la population qui y vit et récupérer de l'information précieuse
pour les enquêtes judiciaires. Les agents du centre de supervision urbain (CSU) sont de plus
en plus les auxiliaires des OPJ en matière de recherche de preuves sur les images de
vidéosurveillance. Enfin, le contrôle de la circulation en centre ville est pour l’essentiel une
mission de la police municipale, le contrôle du stationnement n’étant plus assuré depuis
longtemps par la police nationale.
9.1.3.7.2-
Le financement d’équipements par la commune
Le commissariat de Villefranche-sur-Saône ne disposant pas d'un effectif suffisant, la
commune avait décidé de favoriser l'accueil des élèves gardiens de la paix en mettant à la
disposition d'une école de la police nationale 2 logements et en prenant en charge le coût du
repas de midi. Une convention avait été établie à cette fin. Ces mises à disposition de locaux
ne font pas l’objet d’une valorisation. Sur les 2 logements mis à la disposition initialement
des stagiaires de la police nationale, la commune a récupéré un logement. La charge pour le
logement restant qui n’est plus occupé actuellement depuis un an, pourrait être estimée à
300 € par mois.
En l’absence d’éléments concrets de la part de l’Etat, il n’est pas prévu actuellement
que la commune mette à la disposition de l’Etat un terrain pour la création d’un nouveau
commissariat.
Au plan opérationnel, le partenariat est soutenu entre la police municipale de
Villefranche-sur-Saône et le commissariat de la police nationale de Villefranche-sur-Saône.
Avec la mise en place de l’îlotage jusqu’en 2008 (cette mission devrait, à nouveau, être mise
en oeuvre prochainement), la police municipale était devenue un interlocuteur précieux pour
la police nationale.
9.2-
Développement des éléments recueillis
9.2.1-
L’évaluation des besoins en matière de sécurité publique
9.2.1.1-
Le contexte socio-économique et le contexte de la délinquance
lors de l’élaboration du contrat local de sécurité de 1998
Villefranche-sur-Saône, qui comptait 29 889 habitants en 1998 (34 188 en 2007), est la
ville-centre d'une agglomération de plus de 60 000 habitants débordant sur le département
de l’Ain
33
. Elle est, également, le siège de la communauté d’agglomération de Villefranche-
sur-Saône (CAVIL) comprenant les communes d’Arnas (située à 5 Kms au Nord de
Villefranche-sur-Saône, 3 212 habitants), Gleizé (commune limitrophe de Villefranche-sur-
Saône, 8 000 ha), Limas (commune adjacente à Villefranche-sur-Saône, 4 394 ha) et
Villefranche-sur-Saône. Dans les années 1960 et 1970, la commune de Villefranche-sur-
Saône a dû faire face à une forte poussée démographique, en construisant massivement
des logements sociaux. En 1998, sur 100 logements dans la ville, 40 étaient des logements
sociaux (concentrés essentiellement sur les quartiers dits en zone urbaine sensible :
Belleroche, Béligny, Le Garet). En 2005, les quatre quartiers prioritaires regroupaient à eux
seuls près de 4 000 logements sociaux, ce qui représentait plus de 50 % du parc social de
l'agglomération totalisant 7 044 logements sociaux, l'essentiel de l'offre étant concentrée sur
33
L'aire urbaine de Villefranche-sur-Saône est composée de 16 communes, dont 12 sont situées dans le Rhône
et 4 dans l'Ain. Ses 63 632 habitants, font d'elle la 118e aire urbaine de France. En France, selon la définition
qu'en donne l'INSEE, une aire urbaine est un ensemble continu de communes constitué par un pôle urbain
(agglomération offrant au moins 5 000 emplois) et par des communes adjacentes (la couronne périurbaine) dont
au moins 40 % de la population résidente active travaille dans le pôle urbain ou cette couronne.
57/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Villefranche-sur-Saône (80%) et dans une moindre mesure à Gleizé (13%) et Limas
34
. Si
Villefranche-sur-Saône partage plusieurs zones urbaines sensibles avec les communes de
Gleizé et Limas, la plus grande partie des immeubles se trouve en fait sur la commune de
Villefranche-sur-Saône. Les données du logement social ont peu évolué depuis. En effet, les
quartiers de Belleroche et de Béligny, classés en ZUS / ZRU depuis 1996, regroupent à ce
jour environ 8900 habitants (données population municipale Insee 2006), les quartiers Garet
et Troussier environ 900 habitants chacun. Les logements sociaux s’élèvent, en 2006, à 1
064 à Béligny, 1 888 à Belleroche, 281 sur Troussier et autant au Garet, sur un total de 7
000 sur l'agglomération. Par contre, le poids des logements sociaux par rapport au nombre
total de logements construits sur la ville centre depuis 2006 a baissé. En effet, le nombre de
logements sociaux qui avait pu atteindre 42 % à certains moments est passé à 35 % sur
Villefranche-sur-Saône depuis la mise en oeuvre des dispositifs de Robien et l'arrivée de
familles originaires de Lyon.
A l'inverse, les communes périphériques membres de la CAVIL ont pour l'essentiel un
type d'habitat dit résidentiel. Par ailleurs, en 1998, le revenu fiscal moyen par foyer était
inférieur de près de la moitié, à Villefranche-sur-Saône, par rapport à celui des autres
communes de l'aire urbaine. En 2004, il y avait toujours des disparités par rapport au niveau
des ménages imposables et des revenus nets imposables (sources Direction générale des
impôts DGI) entre la commune de Villefranche-sur-saône (46% de foyers imposables et un
RNI moyen par foyer fiscal de 12 683 €) et les trois autres communes de l'agglomération (de
56 à 63 % de foyers imposables et un revenu net imposable RNI moyen de 16 848 € à 20
283 €), la moyenne sur le département du Rhône étant un RNI de 17 932 € avec 57 % de
foyers imposables. En 2006, si ces écarts existaient toujours, ils s’étaient atténués. En effet,
il y avait, à cette date,
56 % de foyers imposables à Villefranche-sur-saône pour 52 ou 53 %
sur les 3 autres communes, même si le revenu fiscal de référence moyen par habitant était
toujours supérieur sur les 3 autres communes : entre 22 439 € pour Gleizé et 26 924 € pour
Limas contre 16 914 € pour Villefranche-sur-saône. En 2009, l’écart s’est à nouveau
creusé en ce qui concerne le nombre de foyers imposables : 55,4 à Villefranche-sur-saône
pour 60,8 à 72,3 % sur les 3 autres communes (source : délibération du conseil municipal de
Villefranche-sur-saône du 29 juin 2009).
Par contre, les quartiers prioritaires concentrent depuis 1999 les problèmes d’insertion.
Fin décembre 2000, l'ANPE comptabilisait 1 786 demandeurs d'emploi de catégorie 1
35
sur
le territoire du contrat de ville, dont près de 40 % habitant les quartiers prioritaires (à mettre
en perspective avec le quart de la population communautaire). Fin 2004, on en dénombrait
2353, soit une progression de plus de 30 % en 4 ans (à mettre en perspective avec les 5%
d'augmentation de la population), dont 34 % habitant les quartiers prioritaires. Le taux de
chômage était de 24,4 % sur la seule ZUS de Belligny pour 15,3 % sur la commune
(données du système d’information géographique du secrétariat général du comité
interministériel des villes CIV)
36
. En 2008, la part majoritaire des demandeurs d'emploi en fin
de mois (DEFM) résidait dans les deux secteurs de Belleroche et Béligny. En outre, pour
Belleroche 23,93 % des 539 DEFM avaient entre 15 et 25 ans et 22,34 % des 443 DEFM en
ce qui concerne Béligny. Concernant les difficultés d'ordre scolaire, il convient de noter que
sur le périmètre du contrat de ville « 2000/2006 », 8,72 % des élèves inscrits en 6eme
avaient 2 ans de retard ou plus à la rentrée 2004-2005 (données du rectorat), à comparer
34
Le quartier « intercommunal » de Belleroche, 5675 habitants (au recensement de 99), se développe sur les
communes de Villefranche, Gleizé et Limas.
35
Les demandeurs d'emploi sont répartis en 8 catégories en fonction de leur disponibilité et du type de contrat
recherché. Catégorie 1 : personnes sans emploi, immédiatement disponibles, à la recherche d'un CDI à temps
plein, hormis les personnes ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois.
36
Au plan national, le taux de chômage serait de 16,9 % en 2008 dans les ZUS pour 7,5 pour la France
métropolitaine (sources INSEE mentionnées dans un article du journal le Monde sur la politique de la ville du 23
octobre 2009. Les données locales INSEE pour 2006 (seules disponibles sur le site Internet de l’institut) font
ressortir un taux de 14,7 pour la commune de Villefranche et de 9,5 pour la région Rhône-Alpes.
58/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
avec la moyenne départementale qui était de 4,11 %. La part des jeunes suivis par la
Mission Locale et issus des quartiers prioritaires, était en augmentation en 2004 :

287 soit 20,5 % des jeunes suivis en 2004,

407 soit 30,3 % en 2005,

541 soit 40 % en 2006 (dont 54.5% de filles).
En 2008, la mission locale a accueilli un total de 1 800 jeunes tous quartiers
confondus.
Répartition entre le nombre de titulaires de la Couverture Maladie Universelle
Complémentaire vis à vis de la population couverte par la CPAM dans l'agglomération.
%
pop. couverte
hommes
femmes
Villefranche
10,82%
10,33%
11,23%
Limas
2,87%
-
-
Gleizé
6,83%
-
-
Arnas
1,16%
-
-
Tableau fourni par la collectivité
Il est compliqué voire impossible d'avoir des données régulières sur le chômage et les
emplois aidés, à un niveau infra communal, dont les quartiers prioritaires selon la CAVIL. La
commune de Villefranche-sur-Saône note, toutefois, que les habitants des quartiers
prioritaires, qui étaient majoritairement employés en intérim, ont été les premiers touchés par
le chômage depuis le début de 2009.
Le sentiment d'insécurité, d’isolement que l'on peut éprouver dans ces quartiers est
ainsi renforcé par l'insécurité économique qui affecte les habitants directement touchés par
le chômage. Pour l'ensemble du territoire communal, les demandes d’aides auprès du CCAS
ont été multipliées par deux depuis un an.
Les quartiers prioritaires en politique de la ville ont, malgré tout, un taux de délinquance
faible par rapport à d’autres quartiers de la ville selon le CLS de 1998. Selon le CLS, le centre
ville et ses abords immédiats constituaient les territoires les plus particulièrement touchés
par la délinquance, bien avant les quartiers prioritaires de Belleroche et de Béligny. Cette
situation n’a, d’ailleurs, pas changé en 2008. Il convient, toutefois, de préciser que les données
sur la délinquance ne s’attachent jamais à l’origine infra-communale des délinquants.
Par contre, le taux de criminalité (c'est-à-dire le rapport du nombre de crimes et
délits à la population totale) était alors très élevé par rapport à celui de villes de taille
comparable, la moyenne nationale du taux de délinquance dans les circonscriptions de
25 000 à 50 000 habitants étant de 73 pour mille.
Lors de la séance du conseil municipal du
10 septembre 2001 un élu rappelait que Villefranche-sur-Saône était la ville du Rhône où la
délinquance était la plus forte avec 140 faits pour 1 000 habitants (taux pour l’année 2000).
ANNEES
1993
1994
1995
1996
1997
TAUX DE CRIMINALITE sur la commune
116%»
97%°
109%°
107%°
103%°
Sources CLS
59/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
1996
1997
1998
1999
2000
2001
HOMICIDES
1
2
1
1
3
1
VIOLENCES VOLONTAIRES
84
117
119
139
Ï64
142
VOLS A MAIN ARMEE
19
17
11
13
9
10
VOLS VIOLENCES
49
43
53
50
90
80
STUPEFIANTS (Faits élucidés)
54
83
64
63
95
90
CAMBRIOLAGES
402
329
419
392
333
282
VOLS ROULOTTE
712
555
569
679
704
862
VOLS DE VEHICULES
335
286
377
516
423
336
VOLS TIRE
59
52
47
82
134
87
AUTRES VOLS
297
408
512
570
778
637
DESTRUCTIONS /
DEGRADATIONS
646
627
730
467
472
390
TOTAL FAITS CONSTATES
3158
3 067
3 479
3 763
4350
3 867
TOTAL DE VOIE PUBLIQUE
2 296
2 160
Par ailleurs, la part de la délinquance de voie publique (chiffres de l'observatoire local
de la délinquance) était très importante :
ANNEES
FAITS CONSTATES
DELINQUANCE GENERALE)
FAITS CONSTATES
(DELINQUANCE VOIE PUBLIQUE)
%
1994
2 887
2 004
69,40
1995
3 206
2 406
75,04
1996
3 172
2 298
72,44
1997
3 062
1905
62,20
La délinquance des mineurs sur le territoire de la commune de Villefranche-sur-Saône
ANNEES
TOTAL MIS EN CAUSE
DELINQUANCE JUVENILE
%
1993
463
96
20,74
1994
406
76
18,72
1995
495
147
29,70
1996
695
167
24,03
1997
802
216
26,94
La délinquance des mineurs était alors importante et constituait le quart de la
délinquance en général. Elle était en augmentation.
Enfin, selon le CLS, la délinquance à Villefranche-sur-Saône
était endogène pour
l'essentiel (72 % en 1995, 70 % en 1996 et 1997). D’ailleurs, à plusieurs reprises il avait été
envisagé une collaboration avec les communes de l’Ain, notamment la commune de
Jassans-Riottier (distante d’environ 3 Km de la commune de Villefranche-sur-Saône), la
commune de Villefranche ayant même songé à signer un avenant à son CLS. En effet, le
CLS de Jassans s’était fixé, au nombre de ses objectifs, la création d’une cellule d’échange
d’informations avec le CLS de Villefranche-sur-Saône, reposant notamment sur le diagnostic
60/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
qu’une partie des délinquants provenait de Villefranche-sur-Saône. Aucun avenant n’a été,
au final, signé dans la mesure où les actions de la commune de Villefranche permettraient,
selon elle, de prendre en considération la délinquance du territoire, incluant les auteurs des
faits recensés sur le territoire de Jassans-Riottier.
La cartographie de la délinquance caladoise
En 1997
SECTEURS
FAITS CONSTATES
%*
CLASSEMENT
0
100
3,27
11
1
433
14,15
3
2
449
14,66
2
3
270
8,82
5
4
238
7,77
6
5
197
6,43
8
6
535
17,47
1
7
297
9,70
4
8
180
5,88
9
9
238
7,77
7
hors circonscription
125
4,08
10
TOTAL
3 062
100
-
(source CLS) * : part des faits constatés, exprimée en pourcentage
Le territoire de la commune est divisé en 9 secteurs répartis comme suit :
0 : Villefranche indéterminé
1 : Rue Nationale Nord
2 : Rue Nationale Sud
3 : Cavaliers
4 : Nouvelles Roches
5 : Belleroche(Z.U.S.)
6 : Quarantaine
7 : La Sablonnière
8 : Béligny (Z.R.U.)
9 : zones industrielle et portuaire
On note que les quartiers de Belleroche (code 5) et de Béligny (code 8) ne sont pas
des lieux de délinquance particulière, le centre ville et ses abords immédiats constituant en la
matière des territoires particulièrement touchés. Ces quartiers prioritaires mentionnés au CLS
ont toujours un taux de délinquance inférieur à celui du centre-ville. Par contre, le sentiment
d'insécurité y est parfois plus fort. La collectivité relève d’ailleurs dans sa réponse que des
dérives comportementales contribuent à renforcer l’impression d’une dégradation des
conditions de vie pour les habitants et d’un sentiment d’impunité pour les auteurs. A titre
d’exemple, le Contrat de ville 2000-2005 fait ressortir pour le quartier TROUSSIER, quartier
fortement enclavé, à proximité de l’autoroute, les incivilités suivantes :
« non respect des
parties communes (détritus au sol, crachats de façon permanente, des déjections dans les
parties communes et les ascenseurs plusieurs fois par semaine, des « tags », des déchets
déposés hors container plusieurs fois par semaine, des cambriolages dans les garages, des
« Petits feux » allumés dans les parties communes (y compris dans les étages) à partir de
papiers, d’affiches… plusieurs fois par mois, des bruits nocturnes liés aux fréquentations de
certains locataires, la destruction des protections des accès terrasses et occupation des
terrasses (observatoires) surtout l’été,… »
61/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Enfin, la commune-centre n’a pas échappé aux violences urbaines. En novembre
2005, 130 incendies de biens privés avaient été répertoriés. Par ailleurs, un gymnase (celui du
Garet) avait été incendié.
Les policiers municipaux avaient, d’ailleurs, été dotés de gilets
pare-balles et de casques en 2005 à la suite de jets de pierre dont ils avaient fait l'objet sur
le quartier Troussier à l'occasion des violences urbaines. La police municipale avait été,
également, la cible de jet d'objets divers en 2005 dans le quartier de Belleroche.
Récemment, en juin 2009, une rixe en centre-ville a opposé une cinquantaine de jeunes
d’autres quartiers.
9.2.1.2-
L’évolution de la délinquance après la signature du contrat
9.2.1.2.1-
La difficulté de suivre son évolution depuis 1997
La commune-centre ne dispose pas des chiffres de la délinquance des mineurs sur le
territoire communal pour notamment les années 2006 à 2008. Ces chiffres sont uniquement
disponibles pour le territoire de la CAVIL. Elle ne peut donc suivre leur évolution depuis la
signature du CLS en 1998.
Evolution de la délinquance des mineurs sur le territoire de la CAVIL
Années
Total mis en cause
Délinquance juvénile
%
2006
1074
222
20,7
2007
1060
232
21,9
2008
1268
246
19,4
Par ailleurs, lorsqu’elle dispose des chiffres, ces derniers sont contradictoires d’un
tableau à l’autre. Suivant les éléments communiqués par la collectivité (Total des faits
constatés sur le territoire communal), ce taux pourrait, par exemple, varier, en 2008, entre
67,3 pour 1000 et 100,4 pour 1000. Il semblerait que les chiffres fournis pour la ville-centre à
partir de 2005 soient, en fait, ceux du territoire de la CAVIL.
Total des faits constatés sur le territoire communal
1999
2000
2001
2002
3 763
4 350
3 867
3 115
2004
2005
2006
2007
2008
2860
3302
3764 ?
3427 ?
3434 ?
Eléments communiqués par la ville
En 2008, selon un autre tableau fourni par la collectivité locale, il y aurait eu 2 614 faits
constatés sur le seul territoire de Villefranche-sur-Saône sur un total de 3 429 pour le
territoire de la CAVIL, soit 76,23 % des faits constatés. En 2007, ce pourcentage était de
75,66 % (2 578 faits constatés sur le seul territoire de Villefranche-sur-Saône sur un total de
3 407 pour le territoire de la CAVIL).
Année 2008
Secteurs
Faits constatés
%
Classement
Villefranche/Saône
1
406
11,8
3
2
440
12,8
2
3
180
5,2
8
4
245
7,1
6
62/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Secteurs
Faits constatés
%
Classement
Villefranche/Saône
5
241
7,0
7
6
575
16,8
1
7
266
7,8
5
8
127
3,7
10
9
134
3,9
9
Gleizé
1
58
1,7
15
2
118
3,4
11
3
66
2,0
14
Limas
1
93
2,7
12
2
38
1,1
17
3
45
1,3
16
Arnas
1
25
0,8
18
2
68
2,0
13
3
8
0,2
19
Hors
circonscription
296
8,6
4
Total
3429
100
Tableau fourni par la collectivité locale
Taux de délinquance global pour 1 000 habitants ville de Villefranche-sur-Saône en
fonction des données précédentes
1997
2000
2001
2002
103
141
126
101,6
2006
2007
2008
76,39 ou 122,8 ?*
75 ou 100,2 ?*
67,3 ?
ou 76,4 ou 100,4*
* taux différents selon que le chiffre des faits constatés est celui de la ville-centre ou du territoire de la
CAVIL
Population de la commune de Villefranche-sur-Saône
1975
1982
1990
1999
2007
30 341
28 881
29 542
30 647
34 188
Il semble, toutefois, plus certain que ce taux global soit de 76,4 pour 1 000 habitants
37
en 2008. Ce taux a donc régulièrement chuté depuis 2000. Comme l’indique la collectivité,
ce taux est quelquefois fortement affecté lorsque sur une même journée, des voleurs
constitués en équipes procèdent à des vols dans des véhicules sur l'ensemble d'une rue.
Plusieurs équipes constituées de personnes, quelquefois des adolescents, originaires des
pays de l'Est ont ainsi sévi sur le territoire communal ces trois dernières années. Enfin,
comme l’avait souligné l’ancien ordonnateur au cours d’une réunion du CISPD en 2006, le
taux de délinquance
avait été directement affecté entre 2000 et 2006 par l'augmentation de
la population caladoise, soit 5 000 habitants de plus. De même, comme il le soulignait,
l'étalement péri-urbain touchant les limites de l'Ain, soit approximativement un total de 18
000 habitants entre Montmerle et Jassans, avait nécessairement eu des incidences. Par
contre, elles ne sont pas mesurables.
37
A titre de comparaison les taux de délinquance étaient en 2008 de : 101,6 pour Lyon ; de 65,8 pour
Villeurbanne, de 85 pour l’agglomération Lyonnaise.
63/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Total de la délinquance en faits constatés sur le territoire de la CAVIL (en principe)
2006
2007
2008
3 768
3 407
3 429
Année
2006
2007
2008
Délinquance contre les personnes
333
416
517
Délinquance d'appropriation
2000
1686
1438
Délinquance de comportement
621
546
763
Année
2006
2007
2008
Faits constatés Délinquance Générale
3768
3407
3429
Faits constatés Délinquance de proximité
1620
1218
1236
%
43%
35.7%
36%
Enfin, il ressort du tableau ci-dessus que la part de la délinquance de proximité dans la
Délinquance Générale a régulièrement baissé depuis 2006 sur le territoire de la CAVIL.
Bien que la commune-centre ne semble pas toujours disposer de chiffres précis en
termes de délinquance, on peut constater que le taux de la délinquance et le nombre de faits
constatés en matière de délinquance de proximité ont régulièrement baissé depuis 2000. En
outre, la délinquance de proximité dans la Délinquance Générale a régulièrement baissé depuis
2006 sur l’ensemble du territoire de la CAVIL.
9.2.1.2.2-
Les données par quartiers
La commune de Villefranche-sur-Saône, comme l’Etat, a cherché, dans le cadre du
CISPD, et avec le concours notamment financier de la CAVIL, à agir en matière de
délinquance de proximité. C’est ainsi que la vidéosurveillance a eu pour finalité, au départ, la
lutte contre les vols dans les véhicules sur les parkings situés à proximité des commerces du
centre-ville. Les vols à la roulotte composent pour l'essentiel la délinquance de proximité à
Villefranche-sur-Saône. Sur le parking des Ursulines, la collectivité a agi notamment à la
demande des commerçants qui craignaient de rejoindre ce parking en fin de journée avec la
recette du jour. S'il y a eu une baisse de la délinquance de proximité sur les secteurs
vidéosurveillés, c'est parce que selon la collectivité, elle a accompagné ce dispositif, en
mettant en place une police de proximité chargée de parcourir ces secteurs et d'intervenir
promptement lorsque que l'opérateur de vidéo surveillance signalait un fait suspect. En 1998,
la commune ne comprenait que 16 agents de police (pour 8 en 1992). A partir de 2003, il y
aura plus de 20 policiers municipaux, sachant que les tâches accomplies à partir de 2002
par les agents du service de présence urbaine (20 agents) relevaient auparavant de la police
municipale. Pour être exhaustif, il convient d’ajouter les 3 agents du service de sécurité
urbaine affectés à la vidéosurveillance et un médiateur. Il n'y aurait pas d'effet de
déplacement de la délinquance lié au développement de la vidéosurveillance dans certains
quartiers de Villefranche-sur-Saône sur les autres rues de la commune qui n'en sont pas
dotées selon les services de la ville ; par contre, selon la CAVIL, certains élus des
communes de Limas
et Gleizé estiment qu'un glissement de la délinquance est sans doute
intervenu sur leur territoire depuis que la commune de Villefranche a fortement investi en
matière de sécurité publique. Depuis 2008, les cambriolages se multiplieraient sur ces deux
communes.
Le tableau sur la délinquance de voie publique sur les parkings placés sous
64/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
vidéosurveillance fourni par la collectivité fait ressortir une chute régulière du nombre de faits
constatés depuis 2001 (avec une légère augmentation en 2008 par rapport à 2007). Un lien
direct de cause à effet ne peut, toutefois, être scientifiquement démontré entre la mise en
oeuvre des deux mesures décrites ci-dessus et la diminution du taux de délinquance à défaut
de pouvoir isoler notamment l’influence des mesures de sécurité passive en matière
d’équipement automobile.
Tableau sur la délinquance de voie publique sur les parkings placés sous
vidéosurveillance en nombre de faits constatés :
Parkings
Année
2000
Année
2001
Année
2002
Année
2003
Année
2004
Année
2005
Année
2006
Année
2007
Année
2008
Grenette
19
15
4
7
10
11
1
2
1
Jardiniers
20
31
14
17
11
9
3
3
7
Gare (Face
SNCF)
29
53
22
14
35
1
5
3
3
Grange Biazet
/
/
/
/
/
20
15
14
16
Viaduc
6
17
12
8
9
6
5
0
2
Centre
Commercial
78
82
40
39
31
20
27
31
40
TOTAL
150
168
92
85
98
67
56
53
69
Sources collectivité locale
Par ailleurs, les quartiers prioritaires mentionnés au CLS ont toujours un taux de
délinquance inférieur à celui du centre-ville. Par contre, le sentiment d'insécurité, qui repose
parfois sur des éléments objectifs comme les insultes envers les personnes âgées, les
boîtes aux lettres cassées, le bruit, les querelles opposant certaines familles sur certains
quartiers ou plus subjectifs comme la présence de jeunes devant les entrées d'immeubles
(sans qu'on puisse toujours la qualifier d'obstruction), semble y être encore important. Ce
sentiment d'insécurité se serait aggravé ces derniers mois avec le départ pour des raisons
personnelles de plusieurs agents affectés à la brigade d'îlotage. Le contexte socio-
économique de l'année écoulée pèse sans doute également.
Enfin, selon les éléments communiqués par la ville-centre en 2007 et 2008, la
délinquance semble baisser dans tous les quartiers de la ville. On peut, toutefois, constater
que sur 3 302 faits constatés par la police nationale en 2005 sur la commune, 20 % de ces
faits concernaient le secteur « 6 » intégrant les quartiers du Garet et Troussier. La réunion
du groupe d’observation et d’action du CISPD du 13 mars 2007 faisait d’ailleurs ressortir les
problématiques suivantes :
« Quartier du Garet : bien que toutes les interventions physiques
aient été faites sur ce quartier, contribuant à l'amélioration du cadre de vie (résidentialisation,
opération « lumière », ...), il subsisterait un certain nombre de comportements asociaux liés à
certaines cages d'escaliers. La mobilisation des habitants s'avère toujours difficile ; des
rencontres en pieds d'immeubles sont en préparation avec le cabinet ELC2. .. »
. En 2008, le
pourcentage de faits constatés est passé à 16,8 pour cent sur le secteur. Malgré les efforts
entrepris en matière de prévention situationnelle (interventions physiques sur les espaces de
vie) et le renforcement de la présence policière (polices municipales et nationale),
l’installation de caméras de vidéosurveillance par le bailleur (caméra reliés au centre de
supervision urbain communal), ce pourcentage est toujours le plus fort de la commune. Ces
65/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
éléments statistiques pourraient, toutefois, être affectés par les circonstances que le secteur
6 englobe de nombreux commerces, dont un hypermarché et qu’il comporte la présence de
la Maison d'Arrêt qui génère une activité policière très importante.
9.2.2-
La connaissance des problèmes de délinquance et d’incivilités par le
maire et la fixation des objectifs
9.2.2.1-
La connaissance des problèmes de délinquance et d’incivilités
Aucune enquête de victimation n’a été réalisée à ce jour que ce soit dans le cadre du
CLS ou du conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD).
Cependant, la présence des élus et de leurs collaborateurs sur le terrain (police de proximité,
médiateur,….) permet une remontée rapide et objective des informations selon la collectivité.
L'évaluation des incivilités relève donc davantage du ressenti.
Un diagnostic local de sécurité a été établi par le commissariat de police pour les
années 1996 à 2002. Il permettait de constater un taux de criminalité très important pour
l'année 2000. Ce diagnostic n'a pas fait l'objet d'une délibération du conseil municipal. Si
certaines des données qui y figurent portant notamment sur la délinquance de proximité ont
été suivies dans le cadre des états 4001, par contre, l’ensemble de ce document n’a pas
donné lieu à un suivi ou à une actualisation.
La ville de Villefranche-sur-Saône dispose des statistiques de la délinquance (état
4001) établies par les services de la Direction Départementale de la Sécurité Publique. Ces
statistiques sont présentées par quartier (9 secteurs au CLS). La police nationale
communique au maire chaque semaine ces statistiques de la délinquance par quartier. C'est
surtout la délinquance de proximité38 qui a fait l'objet d'une attention particulière de la part
des élus comme de l’Etat. En effet, la délinquance de voie publique étant préoccupante sur
Villefranche (elle avait d'ailleurs été une des thèmes de la campagne électorale de 2001),
l'Etat comme la collectivité publique ont cherché des solutions. L'une d'entre elles a consisté
en la mise place par l'Etat de patrouilles de C.R.S dans la ville certains soirs. Actuellement,
eu égard à l'augmentation du nombre de vols depuis le début de 2008, la Direction
départementale de la sécurité publique envoie des renforts pour répondre à des besoins
ponctuels sur une courte période. Ces renforts peuvent prendre la forme de patrouilles de
policiers des compagnies républicaines de sécurité (CRS) ou de la compagnie
départementale d'intervention (CDI).
La ville de Villefranche-sur-Saône ne tient pas de tableaux de bord intégrant d’autres
données : logement, plaintes des habitants… Des données sur le chômage, sur le nombre
d’allocataires parents isolés sur les quartiers classés sensibles (le rapport de la police
municipale de 2006 mentionne des difficultés sociales relatives à des familles
monoparentales) ne font pas l’objet d’un suivi régulier par la ville ou la CAVIL et ne sont pas
corrélées avec les actions éducatives prévues au CLS, ou avec les données sur les
incivilités et le taux de délinquance. Les données sur le chômage et l'économie sont
disponibles régulièrement au sein de l'observatoire mis en place par la Maison de l’emploi et
de la formation (MDEF
39
) du pays beaujolais, sachant qu'il est compliqué voire impossible
38
La délinquance de proximité,
anciennement délinquance de voie publique, comprend : les vols à main armée,
les vols avec violence, les cambriolages, les vols à la tire, les vols d’automobile, les vols à la roulotte, les vols de
deux roues, les destructions et dégradations
39
MDEF : Maison de l’emploi et de la formation. Son objectif est de favoriser ainsi le maintien de l'activité
économique et l'emploi sur le territoire communautaire. Dans cette optique, elle a réalisé la Maison de l'Emploi et
de la Formation afin de réunir sous un même toit les acteurs de la recherche d'emploi Construite en 2001, au
coeur de l'agglomération, la maison de l'emploi et de la formation est un équipement de la Communauté dont
l'investissement a été de 1,6 Millions d'euros. Au sein des 1 200 m² de bureaux, les habitants peuvent retrouver,
à proximité des Assedic, l'ANPE, la Mission Locale et plusieurs organismes de formation.
66/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
selon la CAVIL d'avoir des données régulières sur le chômage et les emplois aidés, à un
niveau infra communal, dont les quartiers prioritaires. Sur les autres données sociales, les
informations sont communicables au coup par coup par les différentes institutions, avec une
difficulté toujours d'obtenir des données territorialisées par quartier.
La ville de Villefranche-sur-Saône comme les bailleurs sociaux dans le cadre du CUCS
ne partagent pas en réseau des
indicateurs autres que l’état 4001. La délinquance n’est pas
suivie à travers une comptabilité des dépenses de nettoyage de graffitis, des dépenses de
réparation des dégradations commises sur des bâtiments communaux. Pour autant, la
collectivité est très attentive à l’état de son patrimoine et répare toutes les dégradations qui
lui sont signalées. Les élus sont toujours disponibles pour se déplacer sur les quartiers
prioritaires. Les données sur la vacance dans les quartiers prioritaires ne sont pas mises en
réseau par les bailleurs sociaux et ne peuvent être corrélées avec un éventuel sentiment
d'insécurité. Il n'y a pas d'échange avec les locataires qui quittent leur quartier. Toutefois, sur
certains quartiers de la ville, notamment le quartier Garet, les services de la ville suivent le
taux de rotation qui peut parfois être important alors que jusqu’à une date récente la ville
souffrait d’un manque de logements bon marché. Les bailleurs sociaux suivent leurs
dépenses de réparation ; mais il n'y a pas de récolement au niveau de la commune comme
de la CAVIL. D'une manière générale, les données ne sont pas mises en réseau par la
CAVIL. Pour autant, selon la ville, les données de l'ensemble des autres services de la
commune (logement, services sociaux) permettent également d'orienter la réflexion des élus.
Dans son analyse de l’impact de la vidéosurveillance, la commune-centre ne suit que
les vols à la tire, les vols d’automobile, les vols à la roulotte, les vols de deux roues. Elle
neutralise donc les atteintes volontaires à l'intégrité physique, les vols à l'étalage, les
détériorations dans les bâtiments, les chiens dangereux. Bien entendu, la vidéosurveillance
peut avoir un rôle dissuasif sur le commerce de stupéfiants près du lycée notamment. Elle a
été aussi installée pour ce motif. Par contre, il est plus difficile de démontrer scientifiquement
son efficacité sur ce point.
Lors de la réunion du groupe d’observation et d’action du CISPD du 13 mars 2007, les
participants ont défini un projet de mise en place d'un observatoire de la délinquance, à
compter de 2007. Il s’agit
« d’une base de données spécifique (indicateurs mutualisables)
élaborée
dans
le
cadre
du
Système
d'Information
Géographique
(SIG-support
cartographique) de la CAVIL. Ce projet avait été évoqué pour la première fois au cours de la
réunion d’installation du CISPD en avril 2003 par le sous-préfet de villefranche-sur-Saône.
Son objectif est de permettre d'identifier les lieux de concentration des faits (fonctions
tactique et opérationnelle), de mieux connaître le territoire et les phénomènes (fonctions
analytique et stratégique), de comparer, d'analyser les évolutions (fonctions de suivi et de
contrôle) et de mieux communiquer sur ces sujets »
. L’intérêt de cet outil réside en la
possibilité de superposer les informations sous forme de calques, ou de couches. Il se
différencie de la cartographie en ce sens où la carte est ici accompagnée de tableaux,
d’informations associées à une carte. La CAVIL a avancé dans son projet. L'observatoire de
la délinquance et des incivilités est, en effet, entré en phase expérimentale avec la
participation des communes de Gleizé, Limas et de la SA HBVS. Une formation des
personnels de saisie à l'utilisation de la nouvelle base de données liée au système SIG
communautaire est prévue en 2009. Par contre, pour ce qui est de la participation de la ville-
centre à cette expérimentation, des démarches sont toujours en cours. Il n'y a pas de
système comparable sur la ville-centre et le logiciel utilisé par la CAVIL n'est pas compatible
avec le logiciel utilisé par la police municipale de Villefranche-sur-Saône. Il n’y pas de projet
de cartographie des faits de délinquance au niveau de la commune.
Or, il convient de rappeler que le contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) de
l’agglomération de villefranche-sur-Saône 2007/2009 signé en juin 2007 prévoit que
l’observatoire communautaire de la délinquance comporte notamment les rubriques
67/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
suivantes : nature des faits de délinquance de voie publique, localisation, fréquence, (…),
des données sociales (famille et nature d’intervention, localisation, public déclencheur, type
de traitement …) et qu’il est alimenté, notamment, par les services municipaux de sécurité
urbaine, la police nationale, les bailleurs sociaux …Enfin, il y est prévu une évaluation du
contrat, à travers des indicateurs de suivi, afin notamment de mesurer l’évolution des écarts
territoriaux entre les quartiers prioritaires et le reste de l’agglomération, avec des éléments
de comparaison aux trois niveaux : quartiers, agglomération et département. L’observation
qui en découlera alimentera la préparation de la deuxième tranche « 2010 / 2012 » du
CUCS. Compte tenu de l’absence de la commune-centre à la tenue de cet observatoire, une
partie des données, qui concerne les trois-quarts du territoire de la CAVIL, ne sera donc pas
saisie par les services municipaux de sécurité urbaine de Villefranche-sur-Saône. Ces
données devront être saisies par la CAVIL si elle veut être en mesure, le moment venu, de
procéder à l’évaluation prévue au CUCS signé en juin 2007. Il serait souhaitable qu’une mise
en compatibilité des systèmes informatiques, voire une mutualisation des services
informatiques, soit étudiée par les deux structures.
La ville de Villefranche-sur-Saône dispose des statistiques de la délinquance (état
4001) établies par les services de la Direction départementale de la sécurité publique et
présentées par îlots.
Aucun projet de cartographie des faits de délinquance n’est actuellement à l’étude au
niveau de la commune. Si dans le cadre du CISPD et de la politique de la ville, une base
d’indicateurs mutualisables a été élaborée par la CAVIL à des fins tactiques et
opérationnelles, la commune centre, qui est la plus concernée par la prévention de la
délinquance, ne participe pas pour le moment à cette expérimentation ni n’étudie la mise en
compatibilité de son système informatique (lui servant notamment à tenir sa main courante et
à établir les procès-verbaux) ni, a fortiori, une mutualisation des ressources informatiques.
Alors que la CAVIL et la ville n’ont pas entendu se limiter à la mise en oeuvre d’une politique
sécuritaire, mais ont également cherché à prévenir la délinquance ou les incivilités en
agissant sur les leviers politique de la ville et socio-économiques, il peut être néanmoins
constaté que les différents services de la CAVIL et de la ville qui participent à la mise en
oeuvre de ces politiques ne tiennent pas de fichier commun intégrant des données sur les
incivilités, le chômage, les actions éducatives,…Ces éléments feront défaut lors de
l’évaluation du CUCS 2007/2009. Il serait souhaitable qu’une mise en compatibilité des
systèmes informatiques, voire une mutualisation des services informatiques, soit étudiée par
les deux structures. Ce problème serait, toutefois, en voie de règlement et par ailleurs, dans
le cadre du Système d'Information Géographique (SIG) porté par la CAVIL, une réflexion est
en cours pour répondre à ce besoin de cartographie des faits de délinquance
40
.
La Direction de la police municipale de la ville-centre ne suit pas par d’autres
indicateurs que l’état 4001 l’évolution des actes de délinquance et des incivilités.
9.2.2.2-
La détermination des objectifs
La CAVIL gère le conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la
délinquance
41
. Le Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance
40
Sous réserve que les fichiers éventuels ne comportent que des données anonymisées ou conformes aux
dispositions légales.
41
En vertu de l’article L5216-5 du CGCT, la communauté d'agglomération exerce de plein droit au lieu et place
des communes membres les compétences suivantes : 4° En matière de politique de la ville dans la
communauté : dispositifs contractuels de développement urbain, de développement local et d'insertion
économique et sociale d'intérêt communautaire ; dispositifs locaux, d'intérêt communautaire, de prévention de la
délinquance. Dans les communautés d'agglomération, l'exercice des compétences en matière de politique de la
ville est subordonné à la reconnaissance de leur intérêt communautaire qui est déterminé par le conseil de
68/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
(CISPD) constitué en avril 2003, demeure le cadre de concertation en matière de sécurité et
de prévention de la délinquance sur l’agglomération de Villefranche sur Saône. La CAVIL est
également compétente en matière de politique de la ville (portage du CUCS et du
programme réussite éducative PRE). La ville, quant à elle, gère la police municipale et suit le
CLS qui était demeuré communal. Dans le cadre du CISPD, deux axes d’intervention ont été
retenus : les violences et l'agressivité dans certains services publics et l'ambiance urbaine et
la sécurité dans les quartiers. Le CUCS 2007-2009 prévoit, quant à lui, notamment, de :
développer le réseau « parentalité » et le soutien à la fonction parentale, de favoriser
l’intégration notamment dans les quartiers prioritaires, d’apporter une aide aux victimes
d’infractions pénales ou civiles en soutenant financièrement l’action de l’Association d’Aide
aux victimes et aux médiations (ADAVEM-cette association est hébergée par la commune et
s'appuie sur les maisons de quartier gérées par la ville), de soutenir des projets collectifs de
proximité et de développement de la vie associative (mise en place d’un fonds de
développement local et projets associatifs de proximité, création d’un poste d’adulte relais),
de mettre en place un observatoire des faits de délinquance, de renforcer la présence de
proximité notamment en soirée et la nuit, de soutenir financièrement un bailleur social, la
société HBVS, et la Ville de Villefranche dans le cadre de la prévention situationnelle à
travers notamment l’installation de dispositifs de vidéo-surveillance. Le CUCS avait d’ailleurs
prévu certaines actions sur le secteur 6 de la commune de Villefranche-sur Saône (confer le
paragraphe précédant traitant du contexte de la délinquance) : renforcement de la présence
policière (polices municipales et nationale) des projets tels que la vidéo-surveillance ciblée et
la création d’un service de correspondants de nuit.
Le CUCS fait suite au contrat de ville « 2000/2006 » et prolonge souvent des actions
mises en oeuvre dans le cadre de ce contrat : actions de soutien du rôle parental, actions
d'insertion sociale et d’intégration des adultes (ateliers d'apprentissage de la langue sur les
quartiers prioritaires,..., élaboration d'un livret d'accueil des nouveaux arrivants en France,
actions de communication avec la communauté turque, médiations de quartier), mise en
place d’une aide aux victimes. La création d'un « point accueil écoute jeunes » (PAEJ) 12/25
ans dans le cadre du CUCS faisait suite à un projet initié dans le cadre du contrat de ville.
Au niveau de la ville, la délibération du conseil municipal en date du 10 septembre
2001 mentionnait
« une approche globale en termes de prévention de la délinquance alliant
répression et prévention, avec notamment les agents de médiation dans les bus, l'éclairage
de sécurité renforcé dans les quartiers, l'accompagnement des jeunes à la sortie des
collèges, avec le travail de la Mission Locale qui a accueilli 964 jeunes en 2001, (…), une
réponse rapide et adaptée de la justice, la révision du contrat local de sécurité pour l'adapter
à la situation actuelle car ce contrat n'est pas du tout respecté par l'Etat, la création d'un
conseil de sécurité communal ou intercommunal »
. La ville souhaitait donc mettre en oeuvre,
notamment, une approche sociale, a l’instar de ce qu’a décrit M. Alain Bauer dans un article
paru dans le journal le Monde le 14 septembre 2009 :
« La prévention est aussi importante
que la répression et la sanction. (…) La violence doit être combattue par l'éducation, la
réhabilitation du rôle de la famille, mais aussi par un réapprentissage des valeurs qui fondent
notre pacte social. »
Au niveau d’une approche plus répressive, la lutte contre la délinquance de voie
publique, qui avait été jugée préoccupante sur Villefranche-sur Saône, a été l'objectif visé
par le maire de la ville centre. Ainsi, la police de proximité a été développée afin de prévenir
les actes de délinquance et, le cas échéant, limiter les atteintes à la tranquillité publique et
les incivilités. La mise en oeuvre de la brigade îlotage devait permettre d'assurer une
meilleure prise en compte des attentes de la population, une prévention et une dissuasion
efficace, une collaboration plus étroite entre les habitants et la police municipale et une
communauté. Dans le cas de la CAVIL, le conseil de communauté a déclaré d’intérêt communautaire les
dispositifs locaux de prévention de la délinquance.
69/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
connaissance améliorée des phénomènes de délinquance. La commune s'était engagée,
dans le cadre du premier plan de mandat, à consacrer 50 000 € par an à la vidéosurveillance
et à mettre en place l'îlotage. Dans l'actuel mandat, les priorités sont de rétablir l'îlotage et de
lutter contre les nuisances sonores. Un poste de coordinateur du CLS sera sans doute,
également, créé dans le cadre du CLSPD. Son rôle sera notamment de mettre en commun
toutes les informations en matière de prévention de la délinquance alors que les outils de
pilotage sont actuellement de la responsabilité de la CAVIL.
Les objectifs en termes de lutte contre l’insécurité et de prévention de la délinquance
sont en adéquation avec les phénomènes observés lors de l’élaboration du CLS. Les actions
prévues au CUCS porté par la CAVIL prennent en compte la situation décrite au CLS. La
discordance territoriale entre CLS et CISPD peut entraîner des problèmes de pilotage de
l’action publique, notamment un manque d’opérationnalité. L’éventualité de la réalisation
d’un CLS de nouvelle génération par la ville de Villefranche-sur-Saône ne manquera pas de
relancer ce débat, sachant qu’en vertu
des réformes introduites depuis 2005 en matière de
politique de la ville (la politique de prévention de la délinquance devait être intégrée dans la
politique de la ville), les Contrats Locaux de Sécurité de nouvelle génération avaient pour
finalité d’être les volets Prévention Citoyenneté des CUCS.
9.2.3-
Les instruments mis en oeuvre
9.2.3.1-
Le contrat local de sécurité
Aux termes de la circulaire du 7 juin 1999 relative aux contrats locaux de sécurité :
« Les contrats locaux de sécurité sont l'expression d'une politique globale qui prend en
compte la prévention, la répression et la solidarité. Dans ces trois aspects, ils reposent sur le
partenariat et la proximité de l'action par rapport aux citoyens en matière de police, de justice
et d'éducation civique »
. A Villefranche-sur-Saône, le contrat local de sécurité (CLS) a été
signé le 9 avril 1998.
Toutefois, le partenariat avec l’Etat s’est développé en dehors de ce
cadre contractuel. En effet, le CLS n'a pas du tout été suivi par l'État au niveau des missions
de police. Il était ainsi prévu que L'État mette en oeuvre une police de proximité. A cette fin,
la collectivité avait, d’ailleurs, été sollicitée pour lui fournir trois scooters ; mais l'État n'a
jamais mis en oeuvre de police de proximité. La commune a donc récupéré les trois scooters
qu'elle avait achetés pour le compte de l'État. L'État devait également renforcer les effectifs
du Commissariat. Ceci n'a pas été fait. En effet, si douze adjoints de sécurité ont été recrutés
pendant quelques mois sur les vingt prévus, ce dispositif a toutefois été abandonné par
l'État. La création d'une régie d'État a également été imposée à la collectivité en ce qui
concerne les amendes de police. Il s'agissait en effet pour la commune de compenser la
baisse des effectifs du ministère public pour traiter les amendes. La municipalité porte donc
une appréciation négative du CLS. Pour elle, ce document qui contractualise
des actions de
lutte contre la délinquance et les phénomènes d’insécurité n’a, dans ces circonstances,
aucune utilité. Elle n’a donc pas cherché à le réactualiser à défaut d’un réel partenariat et ce
d’autant que le CISPD installé en 2003 s’était vu transférer le portage provisoire, dans un
cadre restreint, du CLS avant son évolution vers un CLS intercommunal. Elle n’a pas
davantage cherché, dans ces conditions, à l’évaluer, au moins pour la période comprise
entre juin 1999 et avril 2003, alors que cette évaluation était prévue dès l’origine par la
circulaire du 28 octobre 1997 relative à la mise en oeuvre des contrats locaux de sécurité :
« A cet effet, des indicateurs d'activité et de résultats doivent être choisis pour évaluer la
pertinence des réponses apportées et permettre au dispositif de rester dynamique et
d'évoluer. De véritables tableaux de bord doivent permettre le suivi de la mise en oeuvre des
contrats. Ils s'appuieront sur les statistiques d'activité et sur celles qui retracent l'évolution de
la délinquance. Ils devront aussi mesurer l'évolution du niveau de satisfaction de la
population à l'égard des différentes réponses apportées par les pouvoirs publics et l'évolution
du sentiment de sécurité. »
70/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Par contre, les principales actions à la charge de la commune et inscrites dans le CLS
ont été réalisées, notamment le recrutement de 20 emplois jeunes, le renforcement de la
police municipale. Une attention particulière a été portée à la surveillance des espaces
publics. Grâce à la présence active des agents d'ambiance et de surveillance des espaces
publics, le lien social s'est amélioré comme l'action des services municipaux dans la mesure
où la détection des problèmes a été plus rapide. Le délai relatif à la réponse a également été
réduit. Le renforcement de l'îlotage a été réalisé. Des policiers municipaux ont été affectés
dans les quartiers dits « sensibles ». Le travail social dans les quartiers a été également
accompli. Les horaires des maisons de quartier ont été modifiés pendant la période des
congés scolaires afin de répondre aux attentes des habitants. Par ailleurs, la commune a
développé son action éducative en mettant en place un second centre de loisirs (centre de
loisirs de Bordelan) sans hébergement. Le centre du Bordelan accueille, d’ailleurs, de plus
en plus de jeunes d'un quartier voisin suivi dans le cadre de la politique de la ville et dont les
parents sont affectés par la situation économique de ces derniers mois. Le centre qui met en
oeuvre des activités pour les jeunes jusqu'à 12 ans et pour les 12-18 ans (camps de jeunes),
songe à mettre en place des activités pour les plus de 18 ans. Il s'agira d'aides pour monter
des projets, notamment de vacances. Enfin, des réunions de quartier ont été organisées afin
de favoriser l'échange entre les institutions et les habitants. L'implication très forte de l'élu
chargé de la vie des quartiers a permis de relayer sans délai les difficultés constatées et de
maintenir une écoute constante permettant de réguler les tensions. Cette action continue
aujourd'hui. L’éclairage public dans les zones sensibles a été renforcé. La société d'HLM
HBVS a été aidée financièrement pour l’équipement des Immeubles sociaux anciens de
Fontgraine en digicodes. Des travaux d’intérêt généraux (TIG) sont mis en place au sein des
services municipaux mais uniquement pour un public adulte. La justice a des difficultés pour
trouver des communes volontaires pour les accueillir.
La coopération avec les différents acteurs de la sécurité (sous-préfecture, parquet du
tribunal de grande instance, commissariat de police) a donc été mise en oeuvre de façon
informelle.
Pour autant, les élus de la CAVIL ont tenté de réagir.
Dès l’installation du CISPD en
avril 2003 ils avaient prévu de faire évoluer le CLS vers un CLS intercommunal. Dans le
cadre du CUCS 2007-2009, les services de la CAVIL ont élaboré un projet de contrat de
sécurité intercommunal.
On peut, d’ailleurs, s’étonner que cette initiative n’ait pas eu lieu
plus tôt. Il convient, en effet, de rappeler que selon la circulaire du 7 juin 1999 relative aux
contrats locaux de sécurité, les contrats locaux de sécurité devaient constituer le cadre de
contractualisation pour les actions relevant du domaine de compétence du conseil local de
prévention de la délinquance car le contrat signé ne pouvait garder son caractère
opérationnel que s'il s'adaptait aux évolutions, et intégrait de nouveaux éléments, notamment
par le biais d'avenants. Il appartenait, dès lors, selon cette circulaire, aux signataires de
présenter périodiquement, et au moins chaque année, aux conseils locaux et
départementaux un bilan complet des contrats locaux de sécurité.
Si les conseils locaux de prévention de la délinquance ont par la suite cédé la place
aux CLSPD, les articles D 2211-1 à D 2211-4 du CGCT prévoient également que le CLSPD
assure, notamment, l'animation et le suivi du contrat local de sécurité. Or, le conseil de
prévention de la délinquance, comme plus tard le conseil de sécurité de prévention de la
délinquance ont été installés au niveau de l’intercommunalité. Il aurait donc été plus simple
et cohérent, afin de faciliter la définition comme le suivi et l'évaluation du contrat de sécurité,
que ce dernier ait une dimension intercommunale comme le CIPD puis plus tard le CISPD,
c’est-à-dire l’organe de concertation chargé de définir les priorités de la lutte contre
l'insécurité et de la prévention de la délinquance.
Le support matériel (le contrat) et l’organe de suivi de la politique de prévention de la
71/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
délinquance auraient eu ainsi la même dimension intercommunale. Mais, si un projet de
contrat de sécurité intercommunal a été finalement lancé, la ville-centre, par une décision
soudaine, en avril 2009, a décidé de sortir du dispositif du CISPD et a donc bloqué ce projet.
La signature d’un contrat de sécurité de nouvelle génération après 2006 se serait
d’ailleurs heurtée à des difficultés techniques. En effet, il eût fallu, au préalable, qu’un
nouveau diagnostic de sécurité soit entrepris en amont. Or, les instructions relatives aux CLS
de nouvelle génération prévoient que les diagnostics locaux de sécurité de nouvelle
génération (DLS) sont constitués des données et observations liées à la délinquance, aux
incivilités, aux perturbations significatives dans les écoles et les établissements scolaires,
dans les immeubles du parc social,... Pour élaborer ces diagnostics il est prévu que la
collectivité dispose d’informations très fines en matière : d’action répressive préalable au
jugement (taux d'élucidation, nombre de mis en cause, nombre de gardes à vue, taux
d'écrou), de profil des auteurs, notamment réitérant (âge, sexe, lieu de résidence,
nationalité), de profil des victimes (âge, sexe, lieu de résidence, nationalité, profession),
d’étude de la répartition des faits de délinquance sur le quartier (lieux, jours, heures). Ces
données peuvent être complétées par celles émanant de l'Education nationale (données
fournies par l'inspecteur d'académie, signalements des défauts d'assiduité scolaire,
exclusions...), du conseil général (aide sociale à l'enfance et prévention spécialisée).
Or, la commune comme la CAVIL ne disposaient pas alors de données aussi précises
à l’échelle d’un quartier, soit parce que certains services de l’Etat n’étaient pas en mesure de
les donner pour des problèmes techniques, et non par suite d’un refus de les communiquer,
soit parce que d’autres services comme l’Education nationale ou les travailleurs sociaux
auraient opposé le secret professionnel. Le rapport d’activité de la police de 2006 mentionne
d’ailleurs des difficultés relevant de multiples acteurs : Education nationale, politique de la
ville,…. Il traduit un problème de communication entre instances. L’ancien ordonnateur de la
commune a indiqué qu’il s’était heurté au mutisme des assistantes sociales liées au secret
professionnel et qu’un travail de 3 ans avait été conduit en vain pour mettre à jour une charte
pour lever ce secret. Lors de la réunion du groupe d’observation et d’action du CISPD du 4
avril 2003, le sous-préfet de Villefranche avait, également, déjà
évoqué l'importance du
croisement des données des uns et des autres sur les quartiers sensibles de
l'agglomération, en mettant de côté le pseudo « secret professionnel », afin de déboucher
sur de l'opérationnel et sur l'amélioration de la coordination des différents services, sur les
volets « prévention » et « sécurité ». En raison de ces blocages, la ville-centre et la CAVIL
n’auraient pas pu disposer d’éléments, à titre d’exemple, sur le suivi des enfants en échec
scolaire, leur absentéisme. Il convient, toutefois, de noter qu’au 30 septembre 2009, une
évolution favorable a été enregistrée par la CAVIL dans le cadre du seul programme de
réussite éducative où les points de blocage liés au secret professionnel ont pu être levés
avec notamment les principaux de certains collèges dans le cadre de petits comités autour,
par exemple, de la prise en charge des jeunes exclus des collèges. Ce problème d’accès à
l’information risque également d’être rencontré par la commune-centre, qui a décidé de
mettre en place un conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), et
envisage, le cas échéant, de signer un nouveau CLS. Au cours de l’instruction, elle a, en
effet, indiqué
« qu’un poste de coordinateur du CLS sera sans doute créé dans le cadre du
CLSPD. Son rôle sera notamment de mettre en commun toutes les informations en matière
de prévention de la délinquance »
.
Le contrat local de sécurité signé le 9 avril 1998 a été un échec. La coproduction de
sécurité dans une démarche partenariale n’a reposé sur aucun support contractuel formalisé.
Le contrat signé, à défaut de s'adapter aux évolutions en intégrant de nouveaux éléments
par le biais d'avenants, n’a pu donc maintenir un caractère opérationnel.
72/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Par ailleurs, alors que le pilotage d’un tel contrat aurait dû relever, pour des raisons de
cohérence, de la responsabilité de la CAVIL compétente pour faire fonctionner le CISPD,
c’est-à-dire l’organe de concertation chargé de définir les priorités de la lutte contre
l'insécurité et de la prévention de la délinquance, la signature d’un contrat intercommunal n’a
pas pu aboutir. En tout état de cause, l’évaluation des seules actions du CLS mises
réellement en oeuvre (c’est-à-dire essentiellement celles portées par la commune), que ce
soit par la CAVIL ou la commune, se serait heurtée à des difficultés techniques. En effet, ne
disposant pas de données statistiques précises et territorialisées en amont en matière
judiciaire, éducative (défauts d'assiduité scolaire, exclusions,….), la commune-centre comme
la CAVIL n’auraient pas pu mesurer, au plan qualitatif, l’efficacité des actions entreprises ou
des subventions accordées en matière de prévention de la délinquance. Pour ces motifs,
d’ailleurs, la collectivité ou la CAVIL n’auraient pas pu procéder à la signature d’un CLS de
nouvelle génération après 2006. La chambre invite la commune comme la CAVIL, qui reste
compétente pour l’évaluation du CUCS à l’échelle des quatre communes, et pour la
poursuite du CISPD avec les trois autres communes du périmètre de la communauté, à
mettre en place des indicateurs de résultat qui leur permettent d’apprécier l’efficience de leur
action. Ces données seraient de nature à faciliter le travail de pilotage du comité local de
sécurité et de prévention de la délinquance comme du CISPD. La signature d’un nouveau
CLS par la ville devrait nécessairement avoir pour préalable une évaluation de ce qui a
d’ores-et-déjà été réalisé. Pour des raisons d’économie d’échelle, une mutualisation des
fonctions d’audit dans le cadre des politiques de prévention de la délinquance menées par
les deux structures
devrait être étudiée par la ville centre et la CAVIL, dans le prolongement
d’une réflexion sur les systèmes informatiques.
9.2.3.2-
Le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance
(CLSPD)
Le conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance de
l'agglomération (CISPD) de Vïllefranche-sur-Saône a été installé le 4 avril 2003. Cette
instance s’est substituée à l'ancien Conseil Intercommunal de Prévention de la Délinquance
(CIPD) de l'agglomération de Villefranche et devait être un lieu actif du partenariat, d'écoute
et d'information réciproque, de constat et de diagnostic, de programmation et d'action, de
suivi et d'évaluation. Le CUCS a rappelé que le CISPD demeurait le cadre de concertation
en matière de sécurité et de prévention de la délinquance sur l’agglomération de
Villefranche-sur-Saône. A l’origine, le CISPD a été présidé par le vice-président de la
communauté de communes et maire de la ville de Villefranche-sur-Saône. Les deux
dernières assemblées plénières du CISPD se sont tenues les 23 juin 2005 et 24 mai 2006.
Une assemblée plénière avait été prévue le 24 octobre 2007, mais elle avait été reportée à
une date ultérieure à la demande de l'Etat (période sensible de réforme de la carte
géographique des instances judiciaires). Aucune séance n’a par la suite été tenue en 2008
en période électorale, puis en raison de la préparation, au cours du deuxième semestre
2008, d’une proposition de refonte du CISPD par le service « politique de la ville » de la
CAVIL intégrant les nouvelles dispositions de la Loi du 5 mars 2007. Finalement, la
commune de Vïllefranche-sur-Saône, estimant qu’au sein du CISPD les autres communes
se sentaient moins concernées que Villefranche par la prévention de la délinquance, a
décidé d’instaurer un CLSPD avant fin 2009. Cette installation est intervenue le 5 octobre
2009. Le maire l’a justifiée ainsi :
« Il insiste sur son souhait de voir se développer des
actions concrètes dans le domaine de la sécurité. Le CISPD précédent a parfois pu manquer
d’efficacité du fait de la dilution dans l’approche des problèmes par les diverses communes
et il estime que la maîtrise de la question sera mieux assurée en l’examinant à l’échelle de la
commune ; mais néanmoins, le CLSPD n’aura pas la prétention de tout résoudre au plan de
la sécurité »
. La commune de Vïllefranche-sur-Saône ne devrait plus participer au CISPD
selon les déclarations recueillies en mairie et à la CAVIL. Un conseil pour les droits et
73/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
devoirs des familles
42
devrait être mis en place prochainement.
Le problème de fonctionnement de cette instance collégiale n’est pas nouveau. Il
ressort, en effet, de la délibération du district du 9 décembre 1997 portant création d'un
Conseil Intercommunal de Prévention de la Délinquance (CIPD)
43
, que celui-ci succédait
au
conseil communal de prévention de la délinquance (CCPD) de Villefranche qui ne s'était plus
réuni depuis 1995. Une déclinaison du CISPD en davantage de sous-groupes thématiques
aurait peut-être permis d’éviter l’écueil de la critique qui lui est souvent faite de
« grandmesse» dépourvue de tout caractère opérationnel.
Selon la CAVIL, l'intérêt de créer une structure intercommunale de prévention de la
délinquance en 2003, était d'être cohérent avec le zonage « police » et de prendre en
compte la taille «humaine» de l'agglomération et la perméabilité des frontières communales
aux faits délictueux (...) eu égard aux différentes manifestations de la délinquance :
délinquance crapuleuse plutôt liée aux secteurs attractifs (centre ville, pavillonnaire, zones
d'activités) et délinquance de voie publique « gratuite » plus diffuse avec des points de
fixation sur les quartiers prioritaires (incendie de véhicules, ...). Après les élections locales de
2008, la volonté politique de la ville de Villefranche-sur-Saône a été de privilégier des outils
communaux de prévention à travers la préparation d'un CLSPD, le rôle prédominant du
maire en la matière étant d'ailleurs réaffirmé dans la loi du 5 mars 2007. La CAVIL a indiqué
qu’il n’y avait pas eu de débat préalable au niveau intercommunal. A ce jour, la ville de
Villefranche-sur-Saône fait, d’ailleurs, toujours partie du CISPD, puisqu’aucune délibération
de son conseil municipal n’est venue solliciter son retrait, que la CAVIL n’en a pas pris acte
et alors que depuis mars 2006, la CAVIL est compétente pour les dispositifs locaux d’intérêt
communautaire de prévention de la délinquance et qu’ont été déclarés d’intérêt
communautaire : le contrat de ville et le conseil intercommunal de sécurité et de prévention
de la délinquance.
Si aucune séance plénière du CISPD n’avait eu lieu depuis 2007, il n’en demeure pas
moins que certains sous-groupes thématiques ont pleinement fonctionné depuis 2003. Enfin,
à défaut d’évaluation, c’est-à-dire à défaut d’avoir établi un bilan qualitatif des actions et de
bilan de satisfaction des usagers, un bilan matériel a toutefois été réalisé. On peut citer la
mise en place d'un « Groupe d'Observation et d'Action » (GOA) à compter de juin 2004, avec
la police Nationale, la police municipale de Villefranche et les bailleurs sociaux. Le GOA (qui
avait pour finalité d'être un observatoire de la délinquance à l’échelle du territoire) est le seul
groupe de travail à avoir bien fonctionné au sein du CISPD. Il s'est réuni régulièrement pour
traiter des urgences en matière de délinquance, notamment en matière de violences
urbaines et apporter une réponse concrète à des problèmes de sécurité ou d'aménagement.
Les activités du GOA se sont arrêtées depuis que la commune a exprimé le souhait d'établir
son propre CLSPD. Dans l'intervalle, la ville a pris le relais et a continué à mettre en oeuvre
des réunions avec les bailleurs sociaux. Les objectifs visés étaient le ciblage de territoires où
42
En application de l’article L.141-1 du code l'action sociale des familles (introduit par la loi n°2007-297 du 5
mars 2007 relative à la prévention de la délinquance), les communes, qui le désirent, peuvent créer un tel organe
par délibération du conseil municipal. Réuni à l'initiative du maire, sa mission consiste à entendre une famille,
l'informer de ses droits et devoirs envers l'enfant, adresser des recommandations destinées à prévenir des
comportements susceptibles de la mettre en danger ou de causer des troubles à autrui, examiner avec elle des
mesures d'aide possibles. Le maire peut informer certains services de la gravité de la situation et proposer des
mesures d'accompagnement.
43
Aux termes du décret n°92-343 du 1 avril 1992, deux ou plusieurs conseils municipaux peuvent créer un
conseil intercommunal de prévention de la délinquance ; celui-ci exerce, pour l'ensemble des communes
concernées, les missions d'un conseil communal (Instance de concertation entre l'Etat et la commune, le conseil
communal de prévention : il dresse le constat des actions de prévention entreprises sur le territoire de la
commune ; il définit les objectifs et les actions coordonnées auxquels l'Etat, d'une part, la commune, d'autre
part, décident d'un commun accord de contribuer, notamment dans le domaine de l'aide aux victimes et de la
mise en oeuvre des travaux d'intérêt général ; il suit l'exécution des propositions ou des mesures décidées en
commun).
74/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
la situation est jugée momentanément préoccupante au regard du trouble de la tranquillité
publique et du sentiment d'insécurité des habitants, le partage des observations et l’analyse
de l'évolution de la situation sur une période limitée (quelques mois). Les actions de
renforcement de patrouille ou de surveillance ainsi que les actions de prévention
situationnelle (interventions physiques sur les espaces publics), qui étaient décidées en
GOA, étaient également suivies dans ce même cadre -rencontres régulières tous les 2 - 3
mois pour mesurer les évolutions sur les secteurs sensibles de l'agglomération. Cette
démarche n'avait pas, selon la CAVIL, la prétention d'éradiquer les phénomènes de
délinquance, mais de mettre notamment la pression sur les groupes « délictueux » obligés
de se déplacer en permanence sur d'autres secteurs de l'agglomération. L’enseignement
qu’en a retenu la CAVIL est que le calme revenant sur certains secteurs (chute des plaintes
des habitants), d'autres phénomènes apparaissaient ailleurs. Ce constat peut, d’ailleurs,
lancer le débat
autour d’une « mise en commun » de certains personnels communaux
(policiers, médiateurs (...) sachant que les autres collectivités membres de la CAVIL ont des
effectifs de policiers municipaux réduits-entre deux et trois policiers) au niveau
intercommunal pour accompagner les mouvements constatés (secteurs de Belleroche, des
cavaliers ...), voire d’une complémentarité de leurs actions.
La CAVIL a également mis en place un « comité technique en marchant » dans le
cadre de la gestion sociale urbaine de proximité. Il s’agit d’un observatoire des
dysfonctionnements physiques sur les quartiers essentiellement d’habitat social. Il a pour but
de signaler les dysfonctionnements notamment sur la voirie, les dégradations d’équipements
urbains, les problèmes d’éclairage,…) dans la perspective de faire chuter le sentiment
d’insécurité, d’abandon. Ce comité est composé de représentants des bailleurs sociaux, de
la commune et de la CAVIL. Selon les élus de la CAVIL et de la commune, cette structure a
bien fonctionné. La commune est la plupart du temps le maître d'ouvrage des opérations qui
y sont décidées, la CAVIL n’étant qu’un financeur. C'est d'ailleurs l'adjoint à la vie de quartier
au sein de la commune de Villefranche-sur-Saône qui est responsable du CUCS à la CAVIL.
La présence de cet adjoint permet d'ailleurs, selon la commune, d’éviter les doublons en
matière de financement.
Au titre des principales actions projetées et mises en oeuvre figure le Programme de
Réussite Educative (PRE). Ce PRE vise à favoriser la réussite des enfants et jeunes de 2 à
16 ans issus des 4 quartiers de l'agglomération situés en ZUS : Belleroche, Garet, Troussier
et Béligny, soit 3 005 enfants de 2 à 11 ans et 2 169 jeunes entre 12 et 16 ans. Le PRE est
intégré dans le Contrat Urbain de Cohésion Sociale de l'agglomération de Villefranche. Une
préfiguration avait été menée d'avril 2005 à mars 2007, qui a consisté en la mise en place
d'une cellule de suivi technique en mai 2005 réunissant l'ensemble des partenaires
concernés (Education nationale, Conseil Général, ...), à l’élaboration d’un diagnostic portant
sur l'existant, les problématiques à traiter et les orientations proposées, l'élaboration d'un
cadre
partenarial
de
partage
de
l'information
nominative
(déontologie
et
secret
professionnel), la définition d'instances opérationnelles de repérage et de suivi des enfants
concernés par le PRE (cellules de veille par territoires éducatifs), la définition de la structure
porteuse du PRE, à savoir un centre intercommunal d’action sociale (CIAS). Le CIAS est un
établissement public de coopération intercommunale. Il est présidé de droit par le président
de la CAVIL et dispose d'un conseil d'administration composé de 16 membres. L'Etat a
apporté une contribution, le 29 novembre 2005 (mandat n° 725 du 1er décembre 2005), d'un
montant de 40 000 €. Une subvention de 100 000 € a été allouée par l' l’Agence nationale
pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSE)44 au titre de l'année 2007. Les
actions du PRE ont consisté, notamment, en la mise en place avec le Transit (entreprise
d'insertion) et la Mission locale d'actions qui prennent en compte la problématique de
44
L’agence pour la Cohésion Sociale et d’égalité est chargée de la mise en oeuvre des politiques de la ville et de
la lutte contre les discriminations. Elle gère, également, le fonds interministériel pour la prévention de la
délinquance.
75/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
parents ou familles monoparentales dont l'accès à l'emploi est compromis en raison des
difficultés liées à l'éducation de leurs enfants (gardes, accompagnement physique à
l'école...), le soutien des parents dans l'éducation de leur enfant : ouverture d'un café des
parents, d'un atelier de médiation culturelle et linguistique, mise à disposition d'interprètes
médiateurs pour favoriser le lien avec les écoles.
Selon la CAVIL, l'intérêt de créer une structure intercommunale de prévention de la
délinquance en 2003, était d'être cohérent avec le zonage « police » et de prendre en
compte la taille «humaine» de l'agglomération et la perméabilité des frontières communales
aux faits délictueux. La perception de l’importance de la délinquance et de sa transversalité
semble être, toutefois, différente entre la ville-centre et le reste du territoire de la CAVIL et
explique la volonté des élus de la commune centre de créer un CLSPD récemment.
Le
problème de fonctionnement du CISPD n’était pas nouveau. Il ressort, en effet, de la
délibération du district du 9 décembre 1997 portant création d'un Conseil Intercommunal de
Prévention de la Délinquance (CIPD), que celui-ci succédait
au conseil communal de
prévention de la délinquance (CCPD) de Villefranche qui ne s'était plus réuni depuis 1995.
Une déclinaison du CISPD en davantage de sous-groupes thématiques aurait peut-
être permis d’éviter l’écueil de la critique qui lui était faite de «grandmesse» dépourvue de
tout caractère opérationnel, et aurait permis d’en faire une instance de débat en matière de
cofinancement d’actions de prévention de la délinquance a l’instar de ce qui a été mis en
place dans d’autres collectivités. Il est, toutefois, permis de constater que si aucune séance
plénière du CISPD n’avait eu lieu depuis 2007 (la responsabilité étant partagée avec l’Etat), il
n’en demeure pas moins que certains sous-groupes thématiques ont pleinement fonctionné
depuis 2003, notamment le Groupe d'Observation et d'Action. L’enseignement qu’a retenu la
CAVIL du fonctionnement du Groupe d'Observation et d'Action est que le calme revenant sur
certains secteurs (chute des plaintes des habitants), d'autres phénomènes apparaissaient
ailleurs.
Ce constat peut, d’ailleurs, lancer le débat
autour d’une «mise en commun» de
certains personnels communaux (policiers, médiateurs...sachant que les autres collectivités
membres de la CAVIL ont des effectifs de policiers municipaux réduits (entre deux et trois
policiers) pour accompagner les mouvements constatés (secteurs de Belleroche, des
cavaliers ...). A défaut de mutualisation des effectifs, une complémentarité des interventions
au niveau intercommunal pourrait être une alternative et ce d’autant que l’Etat abandonnerait
les missions de police de proximité.
Enfin, une partie des actes de délinquance et des incivilités se produisant dans les
transports en commun gérés par la CAVIL (le périmètre de transport dépasse d’ailleurs le
territoire de la CAVIL), les parties prenantes devront convenir d’un nouveau lieu d’échanges
puisque le CISPD ne pourra plus remplir cet office à l’égard de la commune-centre. Au plan
institutionnel, la création du CLSPD le 5 octobre 2009 par la ville-centre n’a pas été
précédée d’un débat préalable au niveau intercommunal. A ce jour, la ville de Villefranche-
sur-Saône fait donc toujours partie du CISPD, puisqu’aucune délibération de son conseil
municipal n’est venue solliciter son retrait, que la CAVIL n’en a pas pris acte alors que
depuis mars 2006, cette dernière est compétente pour les dispositifs locaux d’intérêt
communautaire de prévention de la délinquance.
9.2.3.3-
La convention de coordination
9.2.3.3.1-
L’échange d’informations
La coordination entre les forces de police a été affectée en 2004 par le redéploiement
de zones de compétence qui avait été affiché comme rendant plus cohérent le travail des
76/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
différentes unités :
« Ainsi à ViIlefranche, les policiers vont pouvoir intervenir sur l’ensemble
du tissu des quatre communes concernées, suivant en cela leur urbanisation progressive.
Des secteurs comme Belleroche ne seront plus scindés en fonction de l’appartenance
communale de telle ou telle rue, les délinquants opérant indistinctement sur les quatre
communes. (…) »
45
. Selon la CAVIL, le périmètre « zone police » étendu au territoire de la
CAVIL simplifie les liens entre les quatre communes et le service désormais unique de
sécurité nationale (avant il y avait deux interlocuteurs : commissariat et gendarmerie). La
coordination s’effectuait, selon elle, dans le cadre du Groupe d'Observation et d'Action
(GOA) du CISPD et au niveau de la séance plénière pour les chiffres de la délinquance.
Avec la création d’un CLSPD sur la commune-centre, se posera la question du maintien du
GOA pour les autres communes. Des rencontres hebdomadaires avaient également lieu
entre la police nationale et le service de sécurité urbaine de la ville de Villefranche ainsi
qu’avec la sous-préfecture. L’échange d’informations prévu par la convention de coordination
police municipale/police nationale en place depuis 2000 s’effectue donc régulièrement. Le
Directeur du service de la Sécurité Urbaine rencontre chaque semaine, (en principe le jeudi
matin) le chef de la circonscription de sécurité publique afin de faire le point sur la
délinquance et d'adapter le dispositif. Par ailleurs, des réunions sont prévues d'une manière
régulière entre le responsable direct de la Police Municipale et le responsable opérationnel
du Commissariat de Police afin de mettre en place le dispositif pour telle ou telle animation
de voie publique. Par contre, Il n’est pas établi de rapport périodique écrit d’activité
contrairement à ce qui est prévu à l’article 13 de la convention de coordination, ni une
évaluation annuelle formalisée. Enfin, la collectivité fait le reproche à la police nationale de
ne pas toujours l’avertir lorsqu’un hold-up est commis. Ceci pourrait exposer les policiers
municipaux à une situation dangereuse.
Les moyens opérationnels de communication entre la police municipale et la police
nationale sont le téléphone portable et une radio de la Police Municipale mise à disposition
de la Police Nationale. En 2005, un talkie-walkie « acropole » était affecté à une brigade de
la police municipale par la police nationale afin d’obtenir des renseignements concernant des
véhicules ou des individus suspects. Cette radio permettait à la police municipale d’écouter
toutes les interventions de la police nationale. Cette dernière a donc récupéré son matériel
qui avait été prêté à l’occasion des violences urbaines de 2005. C’est la police municipale
qui depuis a laissé un talkie-walkie dans les locaux de la PN. En matière de
vidéosurveillance, la police nationale aura prochainement un accès aux images du centre de
supervision urbain de la commune-centre.
Par ailleurs, la main courante informatisée de la Police Municipale est transmise tous
les jours au commissaire de la Police Nationale. La Police Municipale se rend tous les jours
au Commissariat de Police pour consulter le registre où sont inscrits les véhicules volés et
les personnes disparues. Il existe, également, un protocole d'accord de transmission
d'informations urgentes à destination des élus. L'élu de permanence est systématiquement
avisé, notamment lorsque une situation a un caractère particulier (sinistres, violences
urbaines...). Dans ce cas, le directeur du service de la police municipale ou un responsable
direct sont alertés sans délai. Toutefois, les élus de Villefranche-sur-Saône notent que
lorsque des opérations sont décidées par la direction départementale de la sécurité
(notamment pour lutter contre la délinquance de voie publique-confer le point 4-1),
l'information n'est pas systématique relayée au niveau local alors que l'impact lié à la
sécurisation d'un territoire par les CRS n'est pas neutre.
9.2.3.3.2-
La complémentarité des interventions
La Police Municipale de Villefranche-sur-Saône, dénommée direction de la sécurité
urbaine, ne travaillant que jusqu’à 23H00 tous les jours saufs les dimanches et jours fériés, il
45
Extraits du journal d’informations municipales de septembre 2004
77/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
n’y a pas de coordination avec la police nationale en ce qui concerne le travail de nuit.
La convention signée le 14 septembre 2000 a investi la police municipale de missions
d’îlotage, ce qui ne figurait pas toujours dans les conventions de coordination à cette date
alors même que la convention type de coordination annexée à la circulaire du 06 avril 2000
relative aux polices municipales le prévoyait. C’est ainsi que sont confiés à la police
municipale : l'îlotage du quartier de Béligny (confié de manière préférentielle à la police
municipale) ainsi que la surveillance des transports en commun le desservant (secteurs 7 et
8), l'îlotage de la rue Nationale et ses principales voies adjacentes. Selon l’ancien
ordonnateur de la commune de Villefranche-sur-Saône, la circonstance
que les policiers
municipaux étaient armés à Villefranche et qu’ils effectuaient de l’îlotage a motivé plusieurs
d’entre eux à rester alors même qu’il y a eu une forte concurrence pour le recrutement avec
Lyon entre 2002-2003. Toutefois, pour des problèmes d'effectifs, la commune n’assure pas
l'îlotage dans les quartiers sensibles la nuit.
Aux termes de la convention, il est également prévu que la police municipale assure la
surveillance des foires et marchés, en particulier les marchés hebdomadaires des vendredi,
dimanche et lundi, la surveillance des cérémonies, fêtes et réjouissances organisées par la
commune, les fêtes et manifestations notamment d'inspiration scolaire, lorsqu'elles
n'impliquent pas de difficultés particulières en terme d'ordre public, les manifestations
sportives empruntant un parcours restreint sur la commune de Villefranche-sur-Saône. La
surveillance des autres manifestations, notamment des manifestations sportives, récréatives
ou culturelles nécessitant ou non un service d'ordre à la charge de l'organisateur, est
assurée, dans les conditions définies préalablement par le responsable des forces de
sécurité de l'Etat et le responsable de la police municipale, par la police municipale et par la
police nationale en étroite coopération (conscrits, braderie, nuit de l'été, etc..). Les
dispositions utiles sont arrêtées à l'occasion de réunions spécifiques, notamment en ce qui
concerne la mise en oeuvre des mesures préliminaires pouvant être prises en charge par la
police municipale. Lors des manifestations publiques, la police nationale gère le maintien de
l'ordre et la police municipale s'occupe du jalonnement et de la régulation de la circulation.
Enfin, la police municipale assure la surveillance de la circulation et du stationnement des
véhicules sur les voies publiques et parcs de stationnement dont la liste est précisée lors de
réunions périodiques. Elle surveille les opérations d'enlèvement des véhicules, et notamment
les mises en fourrière, effectuées sous l'autorité de l'officier de police judiciaire compétent.
Dans la pratique, la complémentarité des interventions va au-delà de ce qui est prévu
par la convention signée le 14 septembre 2000. C’est ainsi que des missions sont
organisées conjointement par les deux polices : des contrôles routiers, des contrôles de
vitesse, des patrouilles pédestres dans un quartier, le contrôle de débits de boissons. A titre
d’exemple, on peut citer une patrouille pédestre, le 15 novembre 2007, de 19 h 15 à 22 h 55,
dans un quartier avec visite des halls et parties communes des immeubles, identification des
regroupements d'individus, le contrôle d'élèves et autres à la sortie d'un établissement
scolaire de second degré le 9 octobre 2008 (la Police Municipale était présente en soutien),
une opération de contrôle routier (SLIC) le 22 mars 2007 à 00 h 40 dans des rues
déterminées (Procureur de la République avisé).
En matière judiciaire, en 2007, il y a eu 17 opérations nécessitant une mise à
disposition auprès d'un OPJ. En revanche, la police municipale n’a pas un retour
d'informations systématique sur les suites judiciaires apportées aux affaires auxquelles elle a
participées.
Il n’y a pas de mutualisation des moyens matériels utilisés pour le contrôle de vitesse
ou le contrôle d'alcoolémie. La police municipale et la police nationale disposent chacune
des mêmes moyens : radar sagem eurolaser, éthylotest électronique.
78/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Enfin, la police municipale semble être un auxiliaire précieux pour la police nationale.
L’appui va donc au-delà de ce qui est prévu par la convention de coordination. Il convient de
préciser que l’activité du commissariat est soutenue. Si lors de la modification du zonage
« police », le commissariat d’agglomération avait récupéré 25 hommes (de l’ex commissariat
de Tarare, en particulier) et était passé à 100 agents, ce qui devait permettre le renforcement
des unités judiciaires, notamment la lutte contre le trafic de stupéfiants et le renforcement
des patrouilles, de jour comme de nuit, la création de ce commissariat pour l’agglomération a
entraîné, selon la ville-centre, la prise en charge par la police nationale, à la place de la
compagnie de gendarmerie, des transferts de prisonniers de la maison d'arrêt de
Villefranche, de leur surveillance lorsqu'ils sont hospitalisés et que cette hospitalisation dure
moins de 48H
46
. Ces missions représentent au moins 8 % de son activité. Dans ces
circonstances, le concours de la police municipale est le bienvenu pour le commissariat
d'agglomération. Souvent faute de disponibilité d'un équipage de la police nationale,
l'intervention de la police municipale est sollicitée. Elle l'a été dernièrement à l'occasion d'une
rixe ayant opposé 50 jeunes en juin 2009. Elle assure, notamment, des missions de police
de proximité qui n'ont jamais été mises en oeuvre par la police nationale à Villefranche. Par
ailleurs, à l’occasion de ces missions de police de proximité, elle effectue un travail de
renseignement qui relève de missions de police judiciaire. En effet, les brigades d'îlotage de
la collectivité visitent les parties communes des immeubles, recueillent des renseignements
auprès de la population. Ce travail ainsi que l’identification d’individus sur des images de
vidéosurveillance ont permis de démanteler plusieurs trafics de drogue. Cette mission
d’investigation est notamment décrite dans le rapport de police municipale de 2005 (identifier
des lieux où sont entreposés des produits volés, identifier des modes opératoires en matière
de trafic de drogues, découverte de 4,2 Kg de produits stupéfiants en 2005) et apparaît
également dans la réponse de la CAVIL. Selon elle, le Groupe d'Observation et d'Action, en
ciblant notamment l’action de la police municipale, et la vidéosurveillance ont eu pour
résultats la résolution en continu des troubles à la tranquillité publique sur les espaces
repérés (disparition d'attroupements gênants, aide à la résolution d'enquêtes de police, ...). Il
arrive également aux policiers municipaux de collaborer avec la Direction centrale du
renseignement intérieur (DCRI).
Les commerçants sollicitent de plus en plus directement les policiers municipaux. Ils
ont remarqué que les policiers nationaux arrivent souvent avec du retard. Il y a une demande
très forte de sécurisation sur les zones commerciales depuis fin 2008, mais également sur le
quartier de Belleroche. La police municipale est présente lors de la fermeture des
commerces en fin de journée. Ces missions ont régulièrement augmenté passant de 884 en
2001, à 1 995 en 2005 (chiffre à vérifier), 1 144 en 2008.
Selon la commune, la police nationale, parce qu'elle ne dispose pas d'effectifs
suffisants, a pris l'habitude de mettre en oeuvre des opérations ponctuelles de type coup de
poing. Ces opérations ont un impact limité, selon elle, et peuvent générer à l'occasion des
violences urbaines. Les policiers municipaux sont indispensables pour assurer une police de
proximité, notamment sur le quartier de Belleroche où il était prévu que la police nationale
mette en place un îlotage, ce qui n'a jamais été fait (mise à part la présence d'un agent
pendant une courte période après 2001). C'est en se rendant régulièrement dans les
quartiers sensibles, en y occupant le terrain, que les policiers municipaux peuvent connaître
la population qui y vit et récupérer de l'information, toujours selon la collectivité.
Enfin, selon la CAVIL, le groupe de travail « dépôt de plaintes et ambiance urbaine »
constitué en 2003, a permis d'améliorer la coopération opérationnelle entre les bailleurs
sociaux et les services de police (contacts par « référents », procédure simplifiée de dépôt
46
En cas contraire, ils sont transférés sur Lyon et la direction de la sécurité publique de Lyon prend en charge
leur surveillance. Toutefois, si le prisonnier est intransportable, sa surveillance continue à être assurée par le
commissariat d'agglomération.
79/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
de plainte ...). Une nouvelle convention de sécurité a été signée le 6 octobre entre
l’association régionale des organismes d'hlm de Rhône-Alpes (PARRA HLM), l'Etat et la
Justice sur ces sujets. Ce groupe avait également permis de constituer un « Groupe local
d'Observation et d'Actions » (GOA) entre les services de police, les représentants des
bailleurs sociaux et les services de police municipale. Celui-ci était animé par le
coordonateur du CISPD.
Le périmètre « zone police » étendu au territoire de la CAVIL a simplifié les liens entre
les quatre communes du territoire de la CAVIL et le service désormais unique de sécurité
nationale. Des secteurs comme Belleroche ne sont plus scindés en « zone police » ou
« zone gendarmerie » en fonction de l’appartenance communale de telle ou telle rue, et alors
que les délinquants opèrent indistinctement sur les quatre communes. Avec le
désengagement de la police nationale des missions de police de proximité, se pose
toutefois, dans ces circonstances, la question de la mutualisation ou d’une meilleure
coordination des effectifs de police municipale des villes concernées.
Dans le cadre de la convention de coordination police municipale de Villefranche-
sur-Saône/police
nationale
en
place
depuis
2000,
des
réunions
d’information
hebdomadaires ont été instaurées. Toutefois, les élus de Villefranche-sur-Saône notent
que lorsque des opérations sont décidées par la direction départementale de la sécurité
(notamment pour lutter contre la délinquance de voie publique), l'information n'est pas
systématique relayée au niveau local. Il n’est pas établi de rapport périodique écrit
d’activité contrairement à ce qui est prévu à l’article 13 de la convention, ni une
évaluation annuelle formalisée.
Au plan opérationnel, le partenariat est soutenu entre la police municipale de
Villefranche-sur-Saône et la police nationale pour les missions de police administrative et de
police judiciaire. En se rendant régulièrement dans les quartiers sensibles, en y occupant le
terrain dans le cadre de l’îlotage, les policiers municipaux peuvent connaître la population
qui y vit et récupérer de l'information précieuse pour les enquêtes judiciaires. Les policiers
municipaux sont de plus en plus les auxiliaires des OPJ en matière de recherche de preuves
sur les images de vidéosurveillance. Enfin, le contrôle de la circulation en centre ville est
pour l’essentiel une mission de la police municipale, le contrôle du stationnement n’étant plus
assuré depuis longtemps par la police nationale.
9.2.3.4-
La main courante
La police municipale de Villlefranche-sur-Saône, dénommée direction de la sécurité
urbaine, utilise un logiciel spécifique permettant principalement d'établir une main courante,
de saisir les timbres-amendes, d'enregistrer les procès-verbaux et les procédures de mise en
fourrière. La société LOGITUD a été retenue et est chargée de la mise à jour annuelle.
9.2.3.5-
La réglementation
Mis à part l’existence de quelques arrêtés généraux classiques (horaires de fermeture
des débits de boissons, interdiction de la vente de l’alcool sur la voie publique, de la
mendicité dans le centre ville pendant certaines périodes de l’année), les policiers
municipaux de la ville-centre n’ont pas à leur disposition, comme dans certaines collectivités,
un arsenal d’arrêtés municipaux leur permettant de verbaliser rapidement tout abus du
domaine public, voire d’interpeler en tant qu’agents de police judiciaire adjoints un éventuel
contrevenant persistant dans l’infraction. L’approche semble plus être le dialogue et l’appel à
la police nationale en cas de trouble manifeste persistant.
80/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
9.2.3.6-
L’application des nouvelles dispositions de la loi du 5 mars 2007
9.2.3.6.1-
Celles relatives à l’information
Le maire de Villefranche-sur-Saône ne reçoit pas des services sociaux du département
ou de l’Education nationale d’informations confidentielles sur les familles, sur l’absentéisme
scolaire, sauf au niveau du CIAS dans le cadre du PRE de la part de certains établissements
d’enseignement. Le secret professionnel est opposé. La ville de Villefranche-sur-Saône
souhaiterait profiter de la mise en place du CLSPD pour favoriser les échanges dans le
cadre de sous-groupes thématiques entre professionnels afin que le secret professionnel ne
soit pas un obstacle à la mise en place des actions nécessaires en matière de soutien aux
familles.
Afin de faciliter la coopération avec les travailleurs sociaux, un intervenant social
interviendra au niveau du commissariat. Son poste sera financé à 50 % par la collectivité
(délibération du 29 juin 2009). Une convention relative à la mise en place de cet intervenant
social devrait être passée entre la Préfecture du Rhône, la Direction Départementale de la
Sécurité Publique, l’ADAVEM et la ville de Villefranche-sur-Saône. Le fait de disposer d’un
intervenant au commissariat de police pourrait permettre de lever le problème du secret
professionnel puisque ce seraient les policiers nationaux eux-mêmes qui apporteraient une
information sur de jeunes primo-délinquants aux travailleurs sociaux, et non l’inverse.
Pour ce qui concerne les autres dispositions de la loi du 5 mars 2007 à portée
informative, la collectivité a indiqué qu’elle était informée par les services de police nationale
des infractions causant un trouble à l’ordre public commises sur le territoire communal, que
le préfet l’informe régulièrement des résultats obtenus (conformément au CGCT L. 2215-2).
De même, alors que certains procureurs ont pu avoir des difficultés à communiquer dans
le passé selon la collectivité, le magistrat actuel est très volontaire pour communiquer sur
l’action de la justice. Il a, d’ailleurs, assisté dernièrement à une réunion de quartier. Le
procureur regrette que le système informatique ne puisse livrer des informations statistiques
au niveau communal, notamment au niveau des faits et procédures.
9.2.3.6.2-
Celles relatives aux actions
En raison notamment des difficultés évoquées ci-dessus en matière d’information, et
ainsi que l’a constaté au niveau national le Conseil national des villes dans son rapport sur la
mise en oeuvre de la loi du 5 mars 2007 (voir également l’article paru à l’Actualité juridique
de droit administratif du 27 avril 2009) de nombreuses dispositions de la loi de 2007 restent
inappliquées à Villefranche-sur-Saône. Pour des raisons de difficultés de coopération avec
notamment l’Education nationale, liées notamment au problème du secret professionnel, la
commune n’a pas mis en place, à ce jour, de conseil pour les droits et devoirs des familles.
De même, pour les mêmes motifs, il n’y a pas eu mise en oeuvre d’un traitement automatisé
des données à caractère personnel (exclusions, absentéisme) relatives aux enfants en âge
scolaire (article L. 131-6 du code de l’éducation) ou d’accompagnement parental pour des
enfants dont les familles connaissent des difficultés d’éducation susceptibles de nuire à
l’ordre public (L. 141-2 du code de l’action sociale et des familles), de rappel à l'ordre, ou de
proposition de transaction en cas d'incivilité. Par ailleurs, le maire ne procède pas à des
rappels à l’ordre à l’encontre de personnes, auteurs de faits susceptibles de porter atteinte
au bon ordre (article L. 2212-2 du CGCT), ni ne propose de transactions aux auteurs
d’incivilité constatées par des procès-verbaux de contravention.
Le maire ne reçoit, à ce jour, des services sociaux du département aucune
information confidentielle sur les familles et les mineurs en cas d'aggravation de leurs
difficultés sociales, éducatives ou matérielles (article L. 121-6.2 du code de l'action sociale et
des familles). Le souhait de la municipalité actuelle est, d’ailleurs, de travailler sur des
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
dossiers nominatifs dans le cadre du CLSPD. Des réunions informelles seraient tenues de
manière à avoir une approche globale d'un individu ou d'une famille afin de ne pas limiter à un
seul membre de la famille le bénéfice d'une approche éducative globale lorsqu'elle est
nécessaire. L'absentéisme scolaire n'est pas du tout suivi actuellement au niveau de la
commune-centre.
Ainsi que l’a constaté au niveau national le Conseil national des villes dans son rapport
sur la mise en oeuvre de la loi du 5 mars 2007 de nombreuses dispositions de la loi de 2007
restent inappliquées à Villefranche-sur-Saône, ce qui nuit parfois au pilotage de l’action
municipale lorsque des données même non nominatives ne sont pas accessibles. Toutefois,
Le souhait de la municipalité actuelle est de travailler sur des dossiers nominatifs dans le
cadre du CLSPD. Des réunions informelles seraient tenues de manière à avoir une approche
globale d'un individu ou d'une famille afin de ne pas limiter à un seul membre de la famille le
bénéfice d'une approche éducative globale lorsqu'elle est nécessaire.
9.2.4-
Les moyens en personnel mis en oeuvre
La Direction de la police municipale, dénommée direction de la sécurité urbaine à
Villefranche-sur-Saône, dont le directeur a le grade d’attaché, comprend, outre la police
municipale dont l’effectif actuel est de dix-huit policiers, un secrétariat-accueil composé
actuellement de deux personnes, un médiateur, le secteur des places et marchés composé
de quatre agents, le secteur du stationnement payant composé de sept personnes, le
secteur de la vidéosurveillance composé de trois agents, le secteur du marché couvert et
des parcs Chasset et Boiron comprenant trois agents et demi, le service de Surveillance des
écoles de onze agents, soit un total de cinquante postes et demi.
Les moyens humains
Année 2004
Année 2005
Année 2006
Année 2007
Année 2008
Direction
1
1
1
1
1
Secrétariat/Accueil
2
2
1
2
2
Médiation
1
1
1
1
1
Secteur des Places &
Marchés
3,5
3,5
4
3,5
4
Secteur du Stationnement
Payant
7
7,5
9
6,5
7
Secteur de la Police
Municipale
21
21
18
19
18
Secteur de la
vidéosurveillance
3
2
2
3
3
Secteur du Marché Couvert
et Parcs Chasset et Boiron
2,5
2
2
2,5
3,5
Surveillance des écoles
6
9
7
8
11
TOTAL
47
49
45
46,5
50.5
9.2.4.1-
Le médiateur de la direction du service de la Sécurité Publique
La délibération du 10 septembre 2001 du conseil municipal de Villefranche-sur-Saône
avait prévu que la direction du service de la sécurité urbaine se verrait adjoindre un poste de
médiateur, dont le rôle, non concurrent de celui de l'ADAVEM. (Association d'Aide aux
Victimes et de Médiation), serait de recevoir les Caladois victimes d'infraction, de les aider
dans leurs démarches et de suivre le cheminement des plaintes déposées. Une délibération
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Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
du 1er octobre 2001 a décidé de confier ce poste à un agent contractuel, pour une durée
d’un an renouvelable, à raison de 21 heures par semaine, compte tenu de la particularité des
missions confiées à cette personne notamment en matière de police et de son caractère
expérimental. Si le poste était affiché comme non concurrent de celui de l'ADAVEM, on
voyait mal à première vue ce qui le distinguait de celui occupé par un médiateur de
l'ADAVEM. Le site de la ville comprend, d’ailleurs, une page d’information de cette
association qui fait apparaître que ses services sont ouverts à tous, sans filtre, notamment
au siège social de l’association, en cas de cambriolage, d'une atteinte aux biens, d'une
agression physique, de violences conjugales, d'un accident de circulation, de litiges de
voisinage, etc. Dans les faits, selon la collectivité, le médiateur de la commune traite des
problèmes de voisinage après avoir consulté le cas échéant la main courante de la police
municipale. Il convoque les familles à l’hôtel de ville pour trouver une solution en les sortant
du contexte du quartier, de l’immeuble. Les médiateurs de l’ADAVEM ne traitent que des cas
signalés par les victimes à l’occasion d’un dépôt de plainte. Finalement, la forte implication
de l’agent qui a été recruté
dans ses fonctions a fait évoluer le poste vers celui d’agent
polyvalent chargé de donner des conseils juridiques, notamment en matière de droit de la
consommation, aux personnes en détresse, d’exercer des fonctions d’agent d’ambiance ou
d’information sur les quartiers, notamment en matière d’incivilités. Plus de 40 % (sauf en
2006 : 33 %) de son activité sont consacrés à des problèmes personnels d’ordre familial ou
financier, ce qui traduit, selon la collectivité, le mal vivre des personnes qui le contactent.
L’insécurité ressentie par les habitants de certains quartiers est également une insécurité
matérielle. La compétence du médiateur étant reconnue, il est également de plus en plus
sollicité selon la commune. Par ses nombreux contacts il est également une source
d’informations pour la police. Il a réglé à sa façon le problème de cohérence dans la
répartition des compétences existant entre deux dispositifs.
Par ailleurs, contrairement aux dispositions de l’article 34 de la loi n° 84-53 du 26
janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale, la
délibération du 1er octobre 2001 ne précise pas le grade correspondant à l'emploi créé.
Cette délibération semble créer à tort un poste d’agent contractuel alors qu’il n’existe pas
d’emploi contractuel mais seulement des emplois budgétaires qui sont ensuite pourvus soit
par des titulaires soit par des contractuels.
En outre, les différents contrats signés avec
l’intéressé depuis le 1er octobre 2001 ne précisent pas l’alinéa de l’article 3 de la loi du 26
janvier 1984 auquel ils renvoient.
Selon la réponse de la collectivité, il s’agit du cinquième
alinéa de l'article 3 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984, c’est-à-dire pour les emplois du
niveau de la catégorie A, lorsque la nature des fonctions ou les besoins des services le
justifient. L’équipe municipale avait, en effet, souhaité recruter un colonel en retraite pour
tenir ce poste. Il peut être observé que cet agent occupe des fonctions pour lesquelles un
cadre d’emploi existe. Par exemple, le décret n° 97-701 du 31 mai 1997 modifié portant
statut particulier du cadre d'emplois des animateurs territoriaux prévoit que les animateurs
territoriaux qui constituent un cadre d'emplois d'animation de catégorie B, coordonnent et
mettent en oeuvre des activités d'animation. Ils peuvent, aux termes de ce décret, encadrer
les adjoints et agents d'animation territoriaux. Ils interviennent dans le secteur périscolaire et
dans les domaines de l'animation des quartiers, de la médiation sociale, du développement
rural et de la politique de développement social urbain. Ils sont chargés de la mise en place
de mesures d'insertion. De même, le cadre d’emploi des attachés mentionne qu’ils peuvent
remplir des fonctions d’animation sociale. Enfin, la spécificité de l’emploi pour ceux du niveau
de la catégorie A (justification de la nature des fonctions ou des besoins des services) ne
ressort pas des seuls documents transmis.
Si le recrutement avait été présenté à l’origine comme ayant un caractère
expérimental, l’emploi s’est transformé par la suite en emploi permanent. D’ailleurs,
s’agissant d’un emploi de catégorie A, la collectivité a utilisé la faculté que lui offrait l’avant
dernier-alinéa de l’article 3 de la loi n° 84-53 dans sa rédaction issue de la loi n°2007-209 du
19 février 2007 en transformant la contrat à durée déterminée en contrat à durée
83/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
indéterminée. En effet, il convient de rappeler qu’aux termes de l’article 3 modifié de la loi n°
84-53, la durée des contrats successifs pour les agents de catégorie A ne peut excéder six
ans. Si, à l'issue de la période maximale de six ans mentionnée à l'alinéa précédent, ces
contrats sont reconduits, ils ne peuvent l'être que par décision expresse et pour une durée
indéterminée, sauf à recruter ces agents pour occuper un nouvel emploi au sein de la même
collectivité.
La collectivité a procédé au cours de la période sous contrôle au recrutement d’un
contractuel dont les missions ne semblent pas différer fondamentalement des missions
statutaires prévues dans les cadres d’emploi. Si le recrutement avait été présenté à l’origine
comme ayant un caractère expérimental, l’emploi s’est transformé par la suite en emploi
permanent. La forte implication dans ses fonctions de cet agent de médiation de la ville-
centre, recruté initialement pour recevoir les Caladois victimes d'infraction, a permis de faire
évoluer son poste vers celui d’agent polyvalent chargé de donner des conseils juridiques,
d’exercer des fonctions d’agent d’ambiance ou d’information sur les quartiers, notamment en
matière d’incivilités. Il a réglé à sa façon le problème de doublon existant entre deux
dispositifs gérés l’un par la ville-centre, l’autre par l’ADAVEM.
9.2.4.2-
Les agents de sortie d’école
A l’origine, la délibération du conseil municipal de Villefranche-sur-Saône en date du
10 septembre 2001 avait prévu que ce service ferait appel à des parents d'élèves, jeunes
retraités, etc
....
pour assurer la sécurité des élèves aux sorties / entrées d'écoles
élémentaires notamment à proximité des axes de circulation dangereux.
Par la suite, la ville a fait le choix d’embaucher du personnel contractuel pour assurer
la sortie des écoles. Les contrats font référence à l’article 3 alinéa 2 de la loi du n°84-53 du
26 janvier 1984 relative à la fonction publique territoriale, qui vise l’emploi de personnel
occasionnel ou saisonnier. Le temps de travail est de 8 heures par semaine (Ils sont chargés
de surveiller les sorties d’écoles 4 fois ½ H par jour), et l’indice de rémunération est le 1er
échelon de l’échelle 3. Or, ce type de contrat n’est pas saisonnier, l’année scolaire ne
pouvant être assimilée à une activité saisonnière. En effet, s’il y avait, jusqu’à une période
récente, une grande instabilité en matière d’occupation de ces emplois, actuellement
quelques personnes occupent leur emploi depuis plus d’un an (il s’agit peut-être d’un effet du
revenu de solidarité active RSA). Cette reconduction d’une année sur l’autre est, d’ailleurs,
contraire aux dispositions de l’article 3-2 de la loi du 26 janvier 1984 puisque cet alinéa
permet de recruter des agents non titulaires pour exercer, soit des fonctions correspondant à
un besoin saisonnier pour une durée maximale de six mois pendant une même période de
douze mois, soit pour faire face à un besoin occasionnel pour une durée maximale de trois
mois, renouvelable une seule fois à titre exceptionnel.
La collectivité rencontrerait des difficultés pour recruter du personnel titulaire
à temps
non complet sur les fonctions d’agent de sortie d’école. Le cas échéant, si ce problème était
observé dans les autres collectivités du territoire de la CAVIL, le procédé de la mutualisation
avec les autres communes pour recruter ces agents pour exercer des fonctions
complémentaires à temps non complet dans chacune des collectivités pourrait être une des
solutions. Ce procédé permettrait, d’ailleurs, à ces personnels d’avoir une rémunération plus
importante et de respecter les dispositions de l’article 3 alinéa 2 de la loi du 26 janvier 1984.
9.2.4.3-
Les agents du service de Présence Urbaine
La délibération du conseil municipal de Villefranche-sur-Saône en date du 10
septembre 2001 a défini les missions de ce service : d'une part, des missions qui
incombaient jusqu'à présent à la Police Municipale telle que la capture d'animaux errants, les
84/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
problèmes bénins de voisinage, l'accompagnement des personnes âgées, etc., et d'autre
part, des missions propres telles que le gardiennage des squares et jardins, des parkings, la
surveillance du stationnement, l'organisation des places et marchés, etc.. La présence de
ces agents dans les lieux publics devait participer à la lutte contre le sentiment d'insécurité.
Selon la délibération, les effectifs de ce service devaient compter à terme, 20 personnes
dont 15 sur le terrain avant la fin du premier semestre 2002. A ce jour, ils sont un peu moins
nombreux que prévus : 17,5.
Les agents du service de Présence Urbaine sont des ASVP titulaires soit d’un cadre
administratif, soit d’un cadre technique. Il s’agit pour moitié de recrutements externes et pour
l’autre de reclassements de personnels qui ne peuvent plus porter de charges par exemple.
La collectivité, en raison de sa taille, a, d’ailleurs, des difficultés pour proposer des emplois
de reclassement.
Le service de Présence Urbaine
est un des rares services à pouvoir offrir des
emplois de reclassement dans une collectivité de 35 000 habitants, notamment aux agents
qui ne peuvent plus porter de charges.
9.2.4.4-
Les agents d’animation
Il convient, également, de signaler qu’un effort important sur la diversité avait été
réalisé par la commune en matière d’emplois d’animation en 1996, d’emplois de ville et par
la suite au titre des mesures Aubry. Une centaine de jeunes se sont succédé sur ces 20
emplois jeunes. 60 de ces jeunes ont été par la suite titularisés sur des emplois de la
collectivité (dans les services techniques, administratifs, culturels ou sociaux). Certaines des
personnes concernées ont bénéficié d'une formation importante afin de les préparer aux
concours administratifs. Dans son rapport d’observations définitives du 8 avril 2004, la
chambre avait d’ailleurs estimé la dépense nette résultant de l’intégration de ces emplois
jeunes recrutés initialement notamment dans les domaines de la surveillance dans les
espaces publics, de la prévention urbaine, à la somme de 1,22 M€ par rapport à 1998.
9.2.4.5-
La police municipale
9.2.4.5.1-
Les effectifs de la police municipale
La police municipale, dénommée direction de la sécurité urbaine à Villefranche-sur-
Saône, est actuellement composée de 18 agents après en avoir compté 21 en 2004 et 2005.
Pour pouvoir comparer les effectifs actuels à ceux antérieurs à l’année 2001, il faudrait
ajouter les 17,5 agents du service de présence urbaine. Ainsi, par rapport aux effectifs de
1998 qui s’élevaient à 16 agents de police (pour 8 en 1992), la progression est
particulièrement importante puisqu’elle est supérieure à 50 %. En 2009, l’effectif est
composé, outre le directeur, qui a le grade d’attaché (catégorie A), d’un chef de service
(catégorie B-par délibération en date du 7 janvier 2008, le Conseil Municipal a crée ce grade
de chef de service), de 3 brigadiers-chefs-principaux, de 3 brigadiers-chefs, de 8 gardiens-
principaux, de 2 gardiens.
Les données comparatives en termes d’effectifs de police municipale au plan national
sont partielles, voire anciennes. On peut, toutefois, citer une étude parue dans le n° 61 des
cahiers de la sécurité de 2006 qui mentionne le cas d’une métropole du Sud-ouest, de
215 000 habitants dotée de 84 policiers municipaux (soit 3,9 pour 10 000 habitants), une
étude réalisée par le centre de gestion de la Grande Couronne en février 2009 qui
mentionne un ratio de 3 pour 10 000 ha pour la strate des communes de 20 000 à 39 999
habitants pour les départements de l’Essonne, des Yvelines et du Val-d’Oise, une étude du
centre national de la fonction publique territoriale qui évalue les effectifs moyens de policiers
85/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
municipaux au 1er janvier 2002 (total national de 14 300 agents) à 3,7 pour 10 000 ha pour
les communes de 20 000 à 79 999 habitants (les polices municipales des communes de
20 000 à 79 999 habitants se composent de 16 agents en moyenne). Toutes tailles de
communes confondues, le ratio moyen était de 4,1 pour 10 000 habitants au plan national et
de 4,2 pour 10 000 habitants en Rhône-Alpes. Avec un taux de 5,14 pour 10 000 habitants,
en ne prenant que les 18 policiers, la ville de Villefranche-sur-Saône serait bien pourvue.
Deux brigades spécialisées ont été mises en place : une brigade îlotage et une brigade
motorisée.
La mise en oeuvre de la brigade îlotage permet, par une présence plus soutenue de la
population, d'assurer une meilleure prise en compte de ses attentes, une prévention et une
dissuasion efficace, une collaboration plus étroite entre les habitants et la Police Municipale
et une connaissance améliorée des phénomènes de délinquance. Cette création poursuivait
donc deux objectifs : le maintien de la tranquillité publique et le renforcement des liens de
confiance avec la population (surveillance aux abords d'établissements scolaires, contacts
plus assidus avec les commerçants, vigilance dans les transports en commun au niveau de
certains quartiers et surveillances des parties communes, contact régulier avec les
représentants des institutions, du tissu associatif et des gardiens d'immeubles). La
collectivité aurait enregistré empiriquement une plus-value, à savoir un plus grand sentiment
de sécurité. Ce sentiment aurait, toutefois, chuté ces derniers mois avec le départ pour des
raisons personnelles de plusieurs agents affectés à la brigade d'îlotage. La population de ces
quartiers qui s'était habituée à leur passage systématique le matin aurait fortement réagi à
leur absence depuis fin 2008. En raison de ces départs, l'îlotage a d'ailleurs dû être
suspendu. Si des agents sont en cours de recrutement, il faudra encore compter six mois
pour qu'ils soient opérationnels, c'est-à-dire qu'ils aient une parfaite connaissance du quartier
et des groupes de jeunes qui y résident et qu'ils gagnent leur confiance.
La brigade motorisée a été créée pour traiter la délinquance routière avec pour
objectifs de faire diminuer le nombre d’accidents. A cette fin, elle délivre une information
prévention auprès des scolaires et des parents d'élèves, elle organise des opérations
préventives auprès des usagers de la route (campagne éclairage...) et apporte une réponse
aux riverains concernant la vitesse excessive des automobilistes. Elle procède, également, à
des escortes pour des manifestations sportives ou culturelles et des escortes de sécurisation
de déplacement.
9.2.4.5.2-
Le recrutement et la mobilité des policiers municipaux
La délibération du 10 septembre 2001 fait apparaître des difficultés de recrutement des
policiers municipaux à cette date. Il est, en effet, mentionné que le service de police
municipale, sera doté d'un effectif de 24 personnes, que cet effectif sera constitué de
gardiens de police mais aussi, si nécessaire, d'agents assermentés recrutés par un jury ad
hoc, que ces agents assermentés auront vocation à devenir également gardiens de police
statutaires en préparant le concours d'entrée dans le corps. La délibération faisait ressortir
que le recrutement de gardiens de police était alors très difficile en raison du grand nombre
de postes créés et du manque de candidats. En 2001-2002, la ville de Lyon avait recruté
plus de 100 policiers municipaux, ce qui entraînait des tensions sur le marché de l’emploi.
Selon les élus et responsables de service, la concurrence de Lyon sur les emplois de
policiers municipaux n’est plus ressentie depuis 2003-2004. Toutefois, depuis 2 ou 3 ans, un
nouveau problème est apparu, la difficulté de recruter des agents de la fonction publique
territoriale. Suite à ses annonces, la ville de Villefranche-sur-Saône est souvent saisie de
réponses de militaires désirant quitter l'armée et a peu de candidatures émanant de titulaires
de la Fonction Publique Territoriale souhaitant réellement changer de collectivité.
Le taux de féminisation de la police est toujours resté supérieur à 35 % depuis 2003.
86/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Année
Effectif total
Nombre de
femmes
Nombre
d'hommes
%
de femmes
Taux
d'évolution
2003
20
7
13
35,00%
-
2004
22
8
14
36,36%
3,90%
2005
21
8
13
38,10%
4,76%
2006
19
8
11
42,11%
10,53%
2007
19
7
12
36,84%
-12,50%
2008
17
7
10
41,18%
11,76%
Si la collectivité ne s'oppose pas à un avancement de grade jusqu'au grade de
brigadier-chef, elle est attentive à la corrélation entre le grade et les fonctions exercées de
manière à respecter le pyramidage hiérarchique à partir du grade de brigadier-chef-principal.
Elle mentionne qu’il y a toutefois une pression forte des agents pouvant être promus.
Selon l’étude réalisée par le centre national de la fonction publique territoriale au
1er janvier 2002, les grades d’exécution, gardiens, gardiens principaux, brigadiers et
brigadiers chefs, concentrent près des trois quarts des effectifs des policiers municipaux. En
ce qui concerne les brigadiers chefs principaux, ils représentent une part plus importante des
effectifs de police municipale des petites communes que de ceux des grandes communes
(13,6 % pour les communes de plus de 80 000 habitants). Une étude réalisée par le centre
de gestion de la Grande Couronne en février 2009 mentionne un pourcentage de 16 % de
brigadiers-chefs –principaux
par rapport à l’effectif total des policiers municipaux sur
l’ensemble de la Grande Couronne. A Villefranche-sur-Saône, il est actuellement légèrement
supérieur à 16 %.
12 agents ont bénéficié d'une mutation vers d'autres collectivités au cours des années
2003 à 2008 (3 brigadiers-chefs principaux, 5 gardiens principaux, 1 gardien, 1 adjoint
administratif de Ière
classe, 1 agent administratif qualifié, 1 agent des services techniques).
Pour moitié des départs, ils étaient motivés par un désir de promotion et pour l’autre moitié
par un motif familial. Par ailleurs, la collectivité observe un phénomène d’usure sur les
fonctions d’îlotier au bout de 6 ans qu’elle devra prendre en compte dans les recrutements à
venir. Depuis 2002, 3 agents ont été recrutés par la commune par voie de mutation et 1 par
détachement.
Aucun agent du service police municipale n'a fait l'objet d'une sanction disciplinaire
depuis 2002.
Avec un ratio de 5,14 pour 10 000 habitants, en ne prenant que les 18 policiers, la ville
de Villefranche-sur-Saône est bien pourvue en effectifs par rapport à la moyenne nationale.
Un effort important a été accompli par la collectivité en termes de création d’emplois au sein
de la direction de la police municipale à partir de 2000. Plus de 35 % de l’effectif policier est
féminin depuis 2002. Le turn-over, s’il s’est un peu emballé en 2008, a été globalement
maîtrisé depuis 2003. La structure pyramidale des effectifs est pour le moment respectée
.
9.2.4.5.3-
L’absentéisme de la police municipale
Le taux d’absentéisme est passé de 6,24 % en 2006 à 11,15 % en 2007. Il est ainsi
supérieur à la moyenne nationale de 8 % observée pour les collectivités locales. Il a,
toutefois, été affecté par des arrêts en longue maladie qui sont par essence difficilement
compressibles. En ce qui concerne la maladie ordinaire le taux est resté cantonné à moins
de 5 %.
87/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Taux d’absentéisme pour maladie ou accident du travail :
2005
2006
2007
Maladie Ordinaire
4,88
4,21
4,53
Longue maladie, longue durée
0
0,26
3,69
Accident du travail
0,44
0,16
0,55
Maternité
0
1,61
2,38
Le taux d’absentéisme pour maladie ordinaire est resté cantonné à moins de 5 %.
9.2.4.5.4-
La notation et ses conséquences sur l’avancement
Aux termes de l'article 78 de la loi n° 84.53 du 26 janvier 1984 :
« l'avancement
d'échelon a lieu de façon continue d'un échelon à l'échelon immédiatement supérieur. Il est
fonction à la fois de l'ancienneté et de la valeur professionnelle, telle qu'elle est définie à
l'article 17 du titre Ier du statut général du fonctionnaire. Il se traduit par une augmentation de
traitement. L'avancement d'échelon est prononcé par l'autorité territoriale. L'avancement
d'échelon à l'ancienneté maximale est accordé de plein droit. L'avancement d'échelon à
l'ancienneté minimale peut être accordé aux fonctionnaires dont la valeur professionnelle le
justifie. »
Au sein de la collectivité, la notation procède d'une évaluation à la suite d'un entretien
au cours duquel des objectifs sont fixés en début d'année. Toutefois, cette évaluation qui se
traduit par l'attribution d'une lettre (A pour les meilleurs [devrait obtenir une promotion], B
[remplit les tâches correctement], C [quelques manques], D [ne remplit pas ses tâches
correctement]) se double de l'attribution d'une note chiffrée pour respecter le cadre
réglementaire actuellement en vigueur pour la fonction publique territoriale. La note A
correspond à une note chiffrée comprise entre 18 et 20. Par ailleurs, l’agent peut prétendre à
l’application de l’avancement d’échelon à l’ancienneté minimale à partir de la note 14. Au
niveau de la collectivité, 470 agents avancent au minimum. 16 agents avancent à
l'ancienneté moyenne. En 2007, au sein de la police municipale, seuls deux agents avaient
une note inférieure à 14 et étaient ainsi exclus de l’avancement à la durée minimum. Le seuil
de 14 retenu a pour conséquence de vider de tout impact le critère de la notation en matière
d’avancement d’échelon à l’ancienneté minimum, la quasi-totalité des agents de la
collectivité, notée au-delà de ce seuil, bénéficiant du fait de ce niveau de note d’un
avancement à la durée minimum. Dès lors, et de façon paradoxale, l’avancement à la durée
minimum devient la règle, l’avancement à la durée normale l’exception et le critère de la note
perd sa substance même en ce qui concerne les critères d’avancement d’échelon sous
l’angle de la valeur individuelle des agents traduite par cette note.
L’avancement d’échelon à l’ancienneté minimum est la règle. Le critère de la note a
perdu de son importance dans la pratique pour l’avancement d’échelon.
9.2.4.5.5-
L’avancement de grade
La promotion de grade peut résulter de la réussite à un concours ou de l’inscription sur
une liste d’aptitude pour le passage au grade supérieur. Selon les textes, les agents ne
bénéficient d’aucun droit à être inscrits sur un tableau d’avancement, voire à passer au
grade supérieur à l’issue d’une réussite à un concours. En outre, la jurisprudence prohibe les
nominations pour ordre qui visent uniquement à procurer à une personne le bénéfice d'un
avancement sans considération des besoins réels de l'administration, ni des capacités de
l'agent. Enfin, l'article 35 de la loi 2007-209 du 19 février 2007 a introduit à l'article 49 de la
loi 84-53 du 26 janvier 1984, portant dispositions statutaires à la fonction publique territoriale,
88/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
un dispositif substituant aux quotas d'avancement de grade déterminés par les décrets
portant statut particulier des cadres d'emplois territoriaux, la notion de taux de promotion. Le
taux de promotion doit être déterminé pour chaque grade d'avancement par l'assemblée
délibérante.
Cinq agents ont bénéficié d’un avancement de grade entre 2003 et 2006, quatre dans
le grade de brigadier-chef-principal et un dans celui de chef de service de police municipale.
La délibération du 10 septembre 2007 a défini, pour l’ensemble des emplois de la collectivité,
des taux de promotion de 50 % pour le passage de l'échelle 4 à l'échelle 5 et de 30 % de
l'échelle 5 à l'échelle 6, sachant que l’article 35 de la loi du 19 février 2007 a exclu le cadre
d’emploi des agents de police municipale (catégorie C) de ce dispositif limitant les taux de
promotion. Le dispositif de la délibération du 10 septembre 2007 ne concerne donc que les
autres agents de la direction de la police municipale.
9.2.4.5.6-
Les avantages
Au sein du service de la police municipale, les policiers perçoivent l'indemnité
d’administration et de technicité (IAT). Ils ne perçoivent donc pas d'indemnités forfaitaires
pour heures supplémentaires. L'IAT peut être modulée de 0 à 8. Dans la pratique, elle est
modulée entre 4 et 8. Tous les agents sont assurés d’avoir une part fixe en matière de
primes variables. Cette part fixe représente 70 % d'une IAT au taux de 4. Un agent ayant la
note D, c’est-à-dire qui ne remplit pas ses tâches correctement, se voit, néanmoins, attribuer
70 % de ses primes variables, dont l’IAT. Les critères de modulation pour appréhender la
valeur professionnelle qui ont été débattus en CTP n'ont pas été arrêtés dans un document
réglementaire ou officiel alors qu’il est dans les attributions du conseil municipal d’arrêter ces
critères généraux de modulation relatifs à la manière de servir de l’agent dans l’exercice de
ses fonctions dans le respect de l’article 5 du décret du 14 janvier 2002 en ce qui concerne
l’indemnité d’administration et de technicité
47
. Par la suite, il appartient à l'autorité investie du
pouvoir de nomination, c'est à dire le maire, de fixer le montant des primes accordées
individuellement à chacun des agents. La collectivité n'aurait pas effectué de recensement
des agents suivant le taux de modulation et ne serait donc pas en mesure de connaître
instantanément, le montant moyen des primes accordées, l’amplitude des écarts pour
chaque type de prime et d’indemnité. Peu d'agents percevraient une IAT au taux de huit. Ce
taux serait notamment attribué pour permettre le détachement d'un agent mieux rémunéré
dans sa fonction publique d'origine, ce qui n’est pas nécessairement un gage de valeur
professionnelle.
Si la délibération du 6 décembre 2004 relative à l’IAT prévoyait que le
montant
annuel
de l'IAT serait réduit au prorata des jours d'absence après un délai de carence de 3 jours,
une nouvelle délibération du 27 mars 2006, à la suite de négociations avec le personnel, a
prévu l’alignement sur un délai de carence de 30 jours.
Les policiers municipaux qui interviennent ponctuellement dans les quartiers sensibles
sollicitent l'attribution de la NBI. Celle-ci n’a pas été instaurée à ce jour.
L’indemnité spéciale de fonctions, prévue par la délibération du 14 août 2007, est
attribuée au même taux de 20 % pour les brigadiers chefs principaux, les brigadiers et
gardiens alors que les fonctions sont différentes et que tous n’assurent pas un encadrement.
Si une modulation semble être prévue (sans doute liée à la manière de servir des agents),
47
Pour des illustrations, conseil d'Etat n° 268408 office national de la chasse et de la faune sauvage séance du
22 juin 2007 ; tribunal administratif d'Amiens n°s0602897, 0701142 union syndicale professionnelle des policiers
municipaux (usppm) lecture du 3 février 2009 ; tribunal administratif de
Bordeaux n°0402003 n°0403225
n°0500318 union syndicale professionnelle des policiers municipaux lecture du 27 juin 2006.
89/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
dans la pratique les variations semblent uniquement liées au montant indiciaire, donc à
l’ancienneté dans le grade. La délibération du 19 mai 2008 attribuant une indemnité spéciale
de fonctions aux agents, titulaires et stagiaires appartenant au cadre d'emplois des chefs de
service de police municipale fixe le taux applicable dans la limite de 22 % jusqu'à l'indice brut
380 et de 30 % au-delà de l’indice brut 380.
Enfin, au regard de la jurisprudence administrative, le fait qu’un agent puisse, pendant
les 30 premiers jours de son absence, continuer à percevoir une prime liée à l’exercice
effectif des fonctions alors qu’il est en congé de maladie ou de longue maladie paraît
discutable.
Le régime indemnitaire variable est limité dans sa modulation. Un agent ayant la note
D, c’est-à-dire qui ne remplit pas ses tâches correctement, se voit, néanmoins, attribuer
70 % de ses primes variables, dont l’IAT. L’indemnité spéciale de fonctions, prévue par la
délibération du 14 août 2007, est attribuée au même taux de 20 % pour les brigadiers chefs
principaux, et les autres agents du cadre d’emploi des agents de police municipale alors que
les fonctions sont différentes. Les critères de modulation qui ont été débattus en CTP n'ont
pas été arrêtés dans un document réglementaire.
Par ailleurs, le dispositif mis en place par la commune, qui supprime toute prise en
compte de l’absentéisme pour des primes liées à l’exercice effectif des fonctions, paraît
discutable au regard de la jurisprudence du Conseil d’Etat en la matière.
9.2.4.5.7-
La gestion des heures supplémentaires
Les heures supplémentaires, y compris les heures supplémentaires payées (IHTS)
2004
2005
2006
2007
2008
Manifestations diverses
1033
684
733
956
2 555
Surveillance nocturne du territoire
2567
2399
1451
673
-
Le nombre d'heures supplémentaires récupérées est le suivant :

Année 2006 = 859 heures

Année 2007 = 684 heures

Année 2008 = 1 191 heures
Le délai de récupération pour les heures supplémentaires est de 6 mois.
Avant 2008 (année de disparition de l’îlotage) les heures supplémentaires payées
étaient concentrées sur les fonctionnaires effectuant de l’îlotage ou sur des événements
ponctuels tels le marathon du Beaujolais (nécessitant la présence de 14 agents). Lorsqu’un
événement survenait à la fin d’une patrouille d’îlotage, il était traité même s’il débordait de la
journée de travail s’arrêtant à 23 H.
Le contrôle des heures supplémentaires effectuées est assuré par le responsable
direct de chaque agent qui établit un état mensuel des heures supplémentaires effectuées
qui doivent être rémunérées qu'il s'agisse d'heures normales, d'heures de nuit, de dimanche
ou de jour férié, ou des interventions sur astreintes. Les heures supplémentaires récupérées
sont gérées au niveau de chaque service ou secteur. Il n'existe pas de système informatisé
de contrôle de ces heures.
90/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
9.2.4.5.8-
Les logements de fonction
Aucun agent de ce service ne dispose d'un logement de fonction.
9.2.4.5.9-
La formation
L'entraînement au tir de police et au tir avec flash bail des agents de police est assuré
par une société privée, propriétaire d'un stand de tir, à raison de 2 séances d'entraînement
par agent de police.
Il convient, toutefois, de rappeler que l’article 5-1 du décret n°2000-276 du 24 mars
2000 fixant les modalités d'application de l'article L. 412-51 du code des communes et relatif
à l'armement des agents de police municipale, dans sa version applicable au 5 août 2007,
prévoit que la formation préalable à l'autorisation de port d'arme mentionnée à l'article 4 et la
formation d'entraînement mentionnée à l'article 5 sont organisées par le Centre national de
la fonction publique territoriale et assurées dans les conditions prévues à l'article L. 412-54
du code des communes. Ces dispositions ne semblent plus prévoir l’intervention d’une
société privée dans les conditions décrites ci-dessus et en dehors de toute habilitation du
Centre national de la fonction publique territoriale.
Pour les autres formations, une liste de celles-ci est fournie en annexe du rapport.
9.2.4.5.10-
Les missions de la police municipale
La répartition des activités
La Police Municipale travaille tous les jours de 9 h 00 à 23 h 00
sauf les dimanches et
jours fériés. Les trois opérateurs du centre de supervision urbain (CSU), quant à eux, se
relaient entre 7 H et 4 H du lundi au vendredi en travaillant selon un cycle de 7 H (sauf
événement particulier). Leurs horaires de travail sont différents de ceux de la Police
Municipale. Ils sont donc amenés à collaborer avec la police nationale en cas de besoin en
l’absence de policiers municipaux.
Les agents de la Police Municipale travaillent 5 jours par semaine ce qui fait 35 heures
par semaine.
Planning type d'un agent :
Semaine 1 : du lundi au vendredi de 9 h 00 à 16 h 00 ; Semaine 2 : du mardi au
samedi de 16 h 00 à 23 h 00.
Les locaux de la police sont ouverts au public du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h 00
et de 13 h 30 à 17 h 30.
Pour l'année 2008, le temps de travail, mesuré en heures-agent (16 agents temps plein
et 2 agents temps partiel), se répartit comme suit :
MISSIONS
heures-agent
%
Accueil du public (main courante, demandes d'informations,
formalités administratives)
1 980
7
Présence sur la voie publique (îlotage et rondes, à pied ou en véhicule, de
jour ou de nuit)
19 799
70
91/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
MISSIONS
heures-agent
%
Gardes statiques (sorties écoles, bâtiments administratifs)
-
Surveillance de manifestations publiques
(patriotiques, sportives, culturelles, etc.)
283
1
Exécution des arrêtés de police du maire ou du préfet
283
1
Contrôle du stationnement réglementé
565
2
Contrôle du respect du code de la route
1 415
5
Rapports et procédures, gestion administrative
1 980
7
Réunions et contacts en mairie
282
1
Réunions et contacts avec la police (ou la gendarmerie) nationale
565
2
Autres
1 131
4
TOTAL
28 283
100 %
On peut déduire de ce tableau que les activités de police administrative représentent
plus de 70 % du temps de travail (présence sur la voie publique dont îlotage et rondes).
En 2008, il y a eu 1 172 réquisitions soit par téléphone, soit par courrier, soit par
courriel pour des conflits de voisinage, des incivilités, des actes de délinquance, des
nuisances sonores, etc..
Si les activités répressives en matière de stationnement (non respect du stationnement
payant et stationnement abusif) ne représentent pas un volume important d’heures pour le
service,
le taux de verbalisations par agent, sachant que le nombre d’agents affectés à ces
tâches n’est que de 8 en 2008, est très important : 3 269 amendes par agent en 2008. Les
infractions au stationnement payant se sont stabilisées à un peu plus de 25 000 à partir de
2004, pour repartir à 40 000 en 2006, chuter à 25 000 en 2007 et se maintenir à ce chiffre en
2008. L'explication réside dans les effectifs. Il y avait huit ASVP en 2006. Il y a actuellement
six postes d'ASVP. Ces derniers ne sont pas limités à la constatation des infractions au
stationnement payant. Ils peuvent également verbaliser les stationnements abusifs.
En ce qui concerne les activités de verbalisation, Il ressort des tableaux fournis par la
collectivité que ce sont les infractions au stationnement qui représentaient la part la plus
importante en 2008 (95 %), alors que les infractions au code de la route n’en représentaient
que 4 %. Le nombre d’heures consacrées aux contrôles de vitesse est passé de 318 en
2006 à 215 en 2008. Il s’agit d’une priorité donnée à d’autres actions, notamment la lutte
contre les nuisances sonores. La collectivité va, d’ailleurs, recruter des gardiens pour les
espaces verts. Le public se plaint de nuisances sonores ou d’insultes dans le parc Vermorel,
parc public de 2 ha à proximité du quartier Belleroche.
Au niveau judiciaire, en 2008, il y a eu 213 rapports rédigés et transmis à un OPJ de la
Police Nationale. La décomposition est la suivante : 106 mises à disposition, 78 rapports
d’information et 29 PV de contravention. Ces mises à disposition sont intervenues à la suite
de contrôles en soirée sur des quartiers difficiles ou des zones piétonnes. Au niveau des
interpellations en flagrant délit, il y a une certaine stabilité des chiffres entre 2004 et 2008
entre 107 et 122. Si la majorité d’entre elles concernent des infractions au code de la route et
des ivresses publiques et manifestes, 18 concernent des vols et 25 l’usage de stupéfiants.
La collectivité s’est donc impliquée dans des missions qui relèvent traditionnellement des
activités judiciaires menées par la police nationale. Selon la collectivité, les commerçants
sollicitent de plus en plus directement les policiers municipaux. Ils ont remarqué que les
policiers nationaux arrivent souvent avec du retard. Il y a une demande très forte de
92/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
sécurisation sur les zones commerciales depuis fin 2008, mais également sur le quartier de
Belleroche. De même, souvent faute de disponibilité d'un équipage de la police nationale,
l'intervention de la police municipale est sollicitée par la police nationale.
Nombre de procès-verbaux en 2008
Non respect des arrêtés de police municipale du maire ou du préfet
22
Non respect de la réglementation du stationnement automobile
24 288
Non respect du code de la route
1094
Destructions, dégradations et détériorations de biens communaux (article R.635-1
du code pénal)
0
Menaces de destruction de biens communaux (articles R.631-1 et R.634-1 du code pénal)
0
Divagation d'animaux dangereux (article R.622-2 du code pénal)
0
Excitation d'animaux dangereux (article R.623-3 du code pénal)
0
Bruits ou tapages injurieux ou nocturnes (article R.623-2 du code pénal)
49
Abandon d'ordures, déchets, matériaux et autres objets (articles R.632-1 et R.635-8 du
code pénal)
49
Interdiction de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif (articles R.3512-
1 et R.3512-2 du code de la santé publique)
0
Atteintes volontaires ou involontaires et mauvais traitements à un animal (articles
R.653-1, R.654-1 et R.655-1 du code pénal)
0
Autres
23
Les interpellations
MOTIFS
2004
2005
2006
2007
2008
Vol
10
34
14
16
18
Ivresse publique manifeste
-
22
16
12
6
Outrage et menaces
3
4
5
2
5
Dégradations
5
1
3
4
3
Etranger en situation irrégulière
0
0
0
0
1
Individu recherché
4
4
3
2
2
Rixe / bagarre
2
1
4
1
0
Usage de stupéfiants
5
10
5
2
25
Mendicité
1
0
0
0
-
Vente à la sauvette
0
1
0
1
4
Perturbateurs
3
0
0
0
-
Mineurs en fugue
2
0
1
1
6
Jets de pierres
2
0
0
0
-
Tentative de suicide
1
0
0
0
-
Usage de faux billets
0
0
0
0
-
Divers
0
4
9
3
7
Violences volontaires
0
3
0
0
2
93/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
MOTIFS
2004
2005
2006
2007
2008
Acquisition chiens dangereux
0
1
1
0
-
Exhibitionniste
0
0
0
2
-
Port d'arme illégal
0
0
0
2
1
Escroquerie
0
0
0
1
-
Conduite en état d'ivresse
14
16
21
19
11
Conduite avec de fausses plaques
0
2
2
1
5
Conduite sans assurance
19
20
18
15
12
Conduite sans permis de conduire
7
4
7
17
14
Délit de fuite
1
2
0
0
-
TOTAL (y compris l'activité des îlotiers)
107
129
109
101
122
INFRACTIONS RELATIVES AU STATIONNEMENT
Nombre
d’infractions/année
Année
2001
Année
2002
Année
2003
Année
2004
Année
2005
Année
2006
Stationnements
payants
16034
16001
21423
27740
26907
39369
Stationnements
interdits
38
246
671
568
315
308
La gestion des amendes
Évolution des amendes en nombre et montant (en €)
2005
2006
2007
Nombre
Montant
Nombre
Montant
Nombre
Montant
Infractions constatées
33 093
-
44 826
-
29 664
-
Amendes forfaitaires émises
32 093
-
44 826
-
29 664
-
Amendes forfaitaires payées
-
-
-
-
Amendes forfaitaires majorées prises
en charge
-
-
-
-
-
-
Amendes forfaitaires majorées payées
-
-
-
-
-
-
Restes à recouvrer (RAR)
-
-
-
-
-
-
La commune ne gérait pas les amendes au cours des années 2005 à 2007
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Nombre d’amendes forfaitaires
émises en année n
27 375
32 991
32 093
44 826
29 664
26 155
Montant du recouvrement (en €) en
année n
Perçu au titre de la répartition (€) du
produit de l’année n-1
354 561 €
597 778
438 889
961 392
828 581
823 861
Si en 2008, la collectivité a perçu au titre de la répartition (€) du produit de l’année n-1,
823 861 €, elle avait à son niveau collecté, en 2008, 509 360 € pour les 26 155 amendes
que son service avait infligé. En 2007, le montant total des amendes infligé par les différents
services de la direction de la police municipale se serait élevé à 773 703 € (823 861 € ont
été perçus de l’Etat au titre de la répartition du produit des amendes de l’année N-1).
On peut faire un parallèle avec les recettes provenant du stationnement qui
atteignaient, en 2005, 724 222 €. En 2007, les recettes provenant du stationnement étaient
94/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
de 658 848 € pour le stationnement de surface (budget principal-C/70 321) et de 142 112 €
pour celles provenant des parkings souterrains (les 2 budgets annexes).
Données relatives au nombre d’agents / nombre d’amendes /montants pour l’année 2008
Nombre d’agents
Nombre d’amendes
Montant
8
TA 1 à 11 € 20 184
TA 2 à 35 € 4 603
TA 2 bis à 22 € 261
TA 3 à 68 € 3
TA 3 bis à 45 € 85
TA 4 à 135 € 550
TA 4 bis à 90 € 469
Soit au total 26 155
509 360 €
Les différents registres permanents que possède la Police Municipale sont contrôlés
régulièrement par le responsable de la Police Municipale, le directeur du service et l'élu
chargé de la Sécurité. En ce qui concerne l'achat des formulaires d'amendes jusqu'au
recouvrement, un marché à procédure adaptée a été mis en place permettant la mise en
concurrence des opérateurs économiques. Lorsque la livraison est effectuée, les carnets de
contraventions sont comptabilisés et attribués aux agents au fur et à mesure des besoins.
Lorsqu'un carnet de contraventions est complet, les souches sont remises à une opératrice
qui saisit les données (logiciel WINAF) relatives à telle ou telle infraction. Lorsque cette
opération est terminée, les souches sont transmises (sur support disquette) au Ministère
Public qui en assure la gestion, (c'est à dire l'enregistrement des amendes payées jusqu'à
l'émission de l'amende forfaitaire majorée). Ce mode opératoire était appliqué jusqu'au 15
mars 2009. Depuis le 16 mars 2009, une régie d'Etat de recettes a été créée et dorénavant
un agent administratif, sous la responsabilité du régisseur, saisit les contraventions sur le
logiciel « Galata » (logiciel fourni par la société Logitud), gère les amendes payées et, à
l'issue du délai prévu pour les paiements, transfère les données relatives aux amendes
impayées sur un support (disquette) au Ministère Public. Le Ministère Public ne gère donc
plus que les amendes forfaitaires majorées.
La gestion des amendes forfaitaires était assurée par le Ministère Public jusqu'au 15
mars 2009. Le circuit des amendes forfaitaires de l'émission à l'encaissement est le suivant
depuis le 16 mars 2009 : L'agent constate l'infraction -> transmet la souche à l'opérateur
saisissant les infractions -> soit l'amende est payée dans les délais, dans ces conditions, la
procédure s'arrête -> soit l'amende n'est pas payée dans les délais, dans ces conditions, les
données saisies sont transmises au Ministère Public pour l'édition de l'amende forfaitaire
majorée.
S’agissant des amendes forfaitaires majorées (AFM), jusqu'au 15 mars 2009, la
gestion des amendes payées était assurée par le Ministère Public. Le non-paiement de
l'amende forfaitaire était, dans ces conditions, constaté par le fonctionnaire du Ministère
Public gérant les amendes sous l'autorité de l'Officier du Ministère Public. Les données
relatives aux amendes étaient saisies par un opérateur du service de Sécurité Urbaine et
transmises sur un support (disquette). Depuis le 16 mars 2009, une régie de recettes d'état a
été créée pour la gestion des amendes payées et la gestion des amendes a été prise en
charge par la Ville. Lorsque les amendes ne sont pas payées dans les délais prévus par la
loi, les données sont transmises sur une disquette au Ministère Public qui édite les amendes
forfaitaires majorées.
Si la police municipale dispose d'un carnet à souches permettant d'encaisser un
paiement en numéraire, pour l'instant, aucun paiement en numéraire n'a été enregistré. Le
95/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
régisseur a le grade de chef de service de police municipale et un agent administratif assure
le suivi de la régie. Le régisseur remet les chèques correspondant au paiement des
amendes au trésorier de Villefranche deux fois par semaine avec les documents permettant
de justifier la perception des sommes encaissées (notamment le bordereau de remise de
chèques). Par ailleurs, une balance mensuelle est adressée à la Trésorerie Générale située
à Lyon.
L'échange d'informations s'effectue par disquette s'agissant des amendes forfaitaires
non payées. Depuis la mise en place de la régie de recettes d'état, le Ministère Public peut
demander la souche de telle ou telle contravention lorsqu'un contrevenant doit être entendu
lors d'une audience du juge de proximité. Par ailleurs, pour les demandes d'indulgence, le
maire n'étant pas compétent en la matière, tous les courriers sont transmis, pour suite à
donner, à l'Officier du Ministère Public. Le régisseur vérifie régulièrement le fonctionnement
de la régie. En dehors du contrôle interne qui sera mis en place, il est probable qu'un
contrôle externe d'un représentant du trésorier général soit effectué au cours des prochains
mois.
Un tableau de bord mensuel permet de suivre l'activité des services verbalisateurs. Ce
tableau recense le lieu d'infraction, la nature de la contravention et le nombre de timbres-
amendes émis. Aucune comptabilité analytique n'est disponible. La municipalité ne dispose
pas d'une analyse du coût des amendes (coûts en effectifs, en fonctionnement, en
investissement).
La gestion des fourrières
En 2008, il y a eu 202 mises en fourrière en fourrière de véhicules opérées. Il n'y a pas
de fourrière automobile communale gérée en régie. En revanche, un marché public (après
mise en concurrence) a été passé avec deux opérateurs économiques : le garage GRIFFON
pour la mise en fourrière et l'entreprise NEXAN pour la destruction des véhicules.
Par ailleurs, la collectivité est très attentive à l'abandon des véhicules sur les voies
publiques. Les véhicules épaves sont retirés rapidement afin d'éviter notamment les
incendies de véhicules. La collectivité consacre annuellement 25 000 € à la fourrière et
8 000 € à la destruction des véhicules dont le propriétaire ne peut être retrouvé. Les
véhicules sont souvent vendus plusieurs fois sans que le changement de carte grise ne soit
effectué. 300 véhicules sont enlevés chaque année pour 900 interventions sollicitées. En
effet la commune essaie d'identifier les propriétaires avant d'enlever les véhicules. Devant
les difficultés pour retrouver les propriétaires, les sommes mentionnées ci-dessus restent
pour l'essentiel à la charge de la collectivité.
Il n'existe pas de fourrière animale municipale. En revanche, une convention de prise
en charge des animaux a été signée avec la Société Protectrice des Animaux.
Les activités de police administrative représentent plus de 70 % du temps de travail
(présence sur la voie publique dont îlotage et rondes, assistance lors de la fermeture des
commerces). Si les activités répressives en matière de stationnement (non respect du
stationnement payant et stationnement abusif) ne représentent pas un volume important
d’heures pour le service,
le taux de verbalisations par agent, sachant que le nombre
d’agents affectés à ces tâches n’est que de 8 en 2008, est très important : 3 269 amendes
par agent en 2008. Au niveau des interpellations en flagrant délit, il y a une certaine stabilité
des chiffres entre 2004 et 2008 entre 107 et 122. Si la majorité d’entre elles concernent des
infractions au code de la route et des ivresses publiques et manifestes, 18 concernent des
vols et 25 l’usage de stupéfiants. La collectivité s’est donc impliquée dans des missions qui
relèvent traditionnellement des activités judiciaires menées par la police nationale.
96/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
u niveau de sa fourrière automobile, la collectivité ne semble pas récupérer auprès
A
des propriétaires le montant des frais qu’elle a engagés en cas de destruction des véhicules.
L’activité de la police présente une certaine stabilité dans le temps. Le nombre de
réquisitions du public est compris entre 1000 et 1200 depuis 2005. En ce qui concerne le
nombre de réquisitions de la police nationale s’il se situe entre 120 et 150, il a, en revanche,
atteint 193 en 2006 (dont 59 demandes d’assistance et 12 demandes d’interventions pour
des bagarres) et surtout 303 en 2005.
9.2.4.6-
Quelques uns des autres acteurs en matière de prévention de la
9.2.4.6.1-
L’association d'aide aux victimes et de médiation (ADAVEM)
’ADAVEM est une association qui met à disposition des victimes d’infractions pénales
une é
9.2.4.6.2-
Le dispositif adultes-relais
s’agit de contrats aidés à 80 % par l’Etat. La création de postes d’adultes-relais est
destin
leurs démarches, …
énérations.
commune a recruté trois personnes dans ce cadre pour aller au contact des adultes
isolés
délinquance sur Villefranche-sur-Saône
L
coute, un soutien psychologigue et une information sur les démarches à entreprendre.
A la demande du Tribunal de Grande Instance, elle intervient en matière de médiation
pénale, de rappel à la loi. Pour l'aide aux victimes, la CAVIL et l'Etat ainsi que la ville de
Villefranche participent au financement de cette association. Le CUCS 2007-2009 fait
ressortir qu’à la fin de l'année 2006, 70 % des personnes concernées par l'aide aux victimes
d'infractions pénales ou civiles accompagnées par l'ADAVEM étaient originaires des
quartiers prioritaires de la ville-centre et que sur 134 situations traitées et répertoriées fin
2006, un tiers étaient des violences conjugales ou des contentieux familiaux issus de
divorces et de séparations. La collectivité n’a pas éprouvé le besoin de créer une maison de
la justice et du droit car
l’association d'aide aux victimes et de médiation fonctionne bien et il
n’y a pas de problème de traitement des délits de voie publique selon elle. L'ADAVEM est
hébergée par la commune. Elle s'appuie, également, sur les maisons de quartier
Il
ée à améliorer les relations entre habitants et services publics, ainsi que les rapports
sociaux dans les espaces publics ou collectifs des zones urbaines sensibles (ZUS). Les
missions d’adultes-relais peuvent consister à :
accueillir, écouter, concourir au lien social,


informer et accompagner les habitants dans

contribuer à améliorer ou préserver le cadre de vie,
de la vie quotidienne par la

prévenir et aider à la résolution des petits conflits
médiation et le dialogue,

faciliter le dialogue entre g
a
L
(personnes âgées, jeunes sans travail,…) dans les quartiers de Belleroche, Troussier
et Belligny. Les jeunes sont d’ailleurs fortement affectés par la baisse des offres d’emploi
dans le secteur de l’intérim. La consommation d’alcool y est en nette augmentation. La
présence de correspondants sur le terrain permet de mieux connaître le public en difficulté.
On peut, toutefois, constater que la CAVIL finance elle-même un dispositif adulte-relais dans
le cadre du CUCS et que la personne qu’elle emploie occupe des fonctions similaires :
« cette personne est chargée de favoriser le lien social sur les quartiers à travers le soutien
de la vie associative de proximité
48
»
.
48
Extraits réponse de la CAVIL
97/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
La CAVIL finance elle-même un dispositif adulte-relais dans le cadre du CUCS et la
personne qu’elle emploie occupe des fonctions similaires.
9.2.4.6.3-
Le service Vie des Quartiers
Le service Vie des quartiers de la commune-centre regroupe quatre structures qui par
leur implantation au sein des quartiers de Belleroche, Béligny, Garet, Troussier, se trouvent
être le relais des services municipaux pour les habitants éloignés du Centre Ville. Ces
structures d'accueil intergénérationnelles visent à développer les actions de solidarité de
voisinage et à lutter contre toutes les formes d'exclusion. La participation des habitants à la
vie de la cité est encouragée par la mise en oeuvre d'ateliers divers et d'actions ponctuelles
qui collaborent également à l'intégration des nouveaux arrivants. Ils sont chargés,
notamment, d'accompagner les usagers lors de la constitution de dossiers, de les orienter
vers les organismes spécialisés, en fonction de la demande exprimée. Ils ont un rôle de
conseiller technique dans le montage de projet d'intérêt collectif auprès des habitants et des
associations. Ils exercent, également, une mission d'interlocuteur de secteur pour la politique
de la ville. En 2008, dans les 4 maisons de quartiers, les agents du service vie des quartiers
ont accueilli 12 215 personnes dont 10 444 usagers. Il y a une forte demande
d'accompagnement dans les domaines de l'emploi, du logement, de la santé et du droit.
Les maisons de quartier interviennent, également, sur la thématique sécurité et
prévention de la délinquance. Le service vie des quartiers assure l'ouverture en soirée de
gymnases et des maisons de quartiers. Ces ouvertures en soirée répondent aux objectifs
suivants : donner la possibilité aux jeunes âgés de 18 à 25 ans d'avoir un lieu où se réunir,
permettre aux locataires des immeubles de jouir paisiblement de leur logement en limitant la
nuisance sonore causée par des jeunes qui se regroupaient au pied des immeubles,
contribuer à limiter les actes de délinquance en offrant la possibilité de pratiquer une activité
sportive et de loisirs au-delà des possibilités offertes par les associations locales. Ainsi, le
gymnase du Garet est ouvert toute l'année les mercredis et vendredis de 20 h 00 à 23 h 00,
samedis et dimanches de 18 h 00 à 23 h 00. Le gymnase de Béligny : mercredis de 20 h à
22 h, vendredis de 21 h à 23 h, samedis et dimanches de 18 h à 20 h.
9.2.4.6.4-
Les dispositifs qui n’ont pas été mis en place
Aucun dispositif de médiation ou de correspondants de nuit n'a été mis en place par
les bailleurs. Par contre, HBVS a financé un dispositif de vidéo surveillance dans un quartier
avec financement d’1,5 poste d’agent CSU (voir ci-après).
Il n'y a pas eu création de postes d'agents de médiation dans le réseau de transports
en commun exploité par le délégataire pour le compte de la CAVIL. Ce sont les policiers
municipaux qui empruntent régulièrement les lignes desservant la commune.
Un bailleur social a financé, dans le cadre de la prévention situationnelle, un dispositif
de vidéosurveillance dans un quartier qui est relié au centre de supervision urbain (CSU) de
la commune. Il prend à sa charge une partie de l’achat du matériel, mais également son
fonctionnement
en remboursant chaque année l’équivalent d’1,5 poste d’agent du CSU.
9.2.5-
Les moyens matériels
9.2.5.1-
Les moyens du service de police municipale
La dotation vestimentaire est composée de : chaussures, pantalons MO (maintien de
l'ordre), ceinture et ceinturon, tee-shirt, blouson, coupe-vent, gants d'intervention, casquette,
écussons et grades. Les brigades spécialisées sont équipées : de shorts, chaussures
98/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
basses pour la section îlotage, des pantalons motard, chemises, bottes et calot pour la
brigade motorisée. Tous les policiers municipaux travaillent en uniforme. L’achat des tenues
vestimentaires s’effectue dans le cadre d’un marché public passé par la ville de Villefranche-
sur-Saône sous forme de marché à procédure adaptée. Ce marché a donné lieu à une
publication sur le site Internet de la commune. Trois entreprises ont remis un dossier
complet. Le marché a été conclu pour 12 mois (renouvelable 2 fois) le 31 mai 2008.
Les policiers municipaux sont tous armés sauf deux qui attendent l'agrément du préfet.
La décision relative à l'armement des policiers municipaux a été validée le 10 septembre
2001 (délibération du conseil municipal n° 2001-193 du 10 septembre 2001). Les policiers
municipaux sont dotés : d'armes de 4eme catégorie (revolver Manurhin 38SP), d'armes de
6eme catégorie (bâton de défense à poignée latérale + bombe lacrymogène) et d'armes de
7eme catégorie (flash-balls, dotation de groupe). Le flash-ball, arme collective est utilisé
sous contrôle d'un OPJ. Cette arme a été utilisée en juin 2009 à l'occasion d'une rixe ayant
opposé une cinquantaine de jeunes en centre-ville afin de permettre aux agents de se
dégager d'une situation délicate.
Les armes ont été acquises dans le cadre d’un marché public. Les agents détenteurs
de l’arme de 4ème catégorie n’ont jusqu’à ce jour jamais été en situation de faire usage de
leur arme. Aucun incident n’a été recensé ou évoqué par les agents. Les policiers
municipaux s'entraînent deux fois par an dans un stand de tir privé à Crémieu (38). Des
cours théoriques et pratiques y sont également dispensés. Les policiers municipaux s'y
rendent par groupe de 5. Les munitions sont fournies par le stand de tir. La commune
demande à chaque policier de se rendre chez un psychologue chaque année afin de vérifier
que le port d'arme n'est pas incompatible avec la fonction. Ce psychologue est désigné et
payé par la collectivité. Concernant le remisage des armes et des munitions, chaque policier
municipal possède un casier blindé où il range son arme à feu munie d'un cadenas de
pontet. Les munitions sont placées à l'intérieur d'un tiroir dans un grand coffre blindé. Dans
ce même coffre se trouvent les bâtons de défense à poignée latérale, les flash-balls et les
bombes lacrymogènes. Les armes à feu sont rangées dans un coffre distinct de celui
contenant les autres armes. Les policiers remplissent le registre des armes. Le rangement
des armes s'effectue sous la surveillance du plus gradé qui contresigne les feuilles du
registre à l'issue. Chaque semaine, le chef de service de la police municipale récupère les
feuilles du registre, les contrôles et les classe. En cas de vols d'armes ou de munitions, un
rapport doit être rédigé par l'agent puis un dépôt de plainte doit être effectué auprès du
commissariat de Police Nationale. Un rapport circonstancié doit être transmis à la sous-
préfecture et au maire. En cas de perte ou de détérioration d'armes, un rapport circonstancié
doit être également transmis au commissaire de la Police Nationale, à la sous-préfecture et
au maire. Aucun incident n'est à signaler.
La commune n’a pas l'intention de doter les policiers de pistolets à impulsion
électrique.
La police dispose, également, de 3 automobiles (FORD Transit / CITROËN C3 /
CITROËN C MAX), de 2 motocyclettes et de 7VTT. Tous les véhicules sont sérigraphiés.
Chaque année, un appel d’offres est lancé pour l’achat des véhicules de l’ensemble des
services, y compris ceux de la police pour un montant total de 200 000 à 300 000 €.
La Police Municipale dispose de plusieurs ordinateurs en réseau connectés sur le
serveur de la Collectivité. Un logiciel spécifique permettant principalement d'établir une main
courante, de saisir les timbres-amendes, d'enregistrer les procès-verbaux et les procédures
de mise en fourrière, a été mis en place. Le logiciel a été acheté après consultation des
opérateurs économiques. La société LOGITUD a été retenue et est chargée de la mise à
jour annuelle. Le service informatique de la Ville assure la maintenance des équipements.
Par ailleurs, comme pour tous les services de la Ville, les policiers municipaux peuvent
99/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
utiliser le traitement de texte Word ou le tableur Excel. Le service utilise une main courante
informatisée. Elle n'est pas géo-référencée.
Une radio, identifiée par un numéro d'appel, a été attribuée à chaque policier
municipal. La gestion des appels s'effectue selon la hiérarchie établie (gardien de police /
brigadier chef/ chef de poste). Chaque agent utilise l'alphabet militaire pour signaler tel ou tel
fait. Le service dispose d'une licence et de fréquence pour ses moyens radios. Chaque agent
dispose d'une radio (police municipale ou agent de surveillance de la voie publique). Il y a
donc 30 radios opérationnelles. Par ailleurs, il n'existe aucune radio fixe embarquée dans les
véhicules, ni de liaison avec la police nationale. L'achat des radios a été effectué auprès d'un
opérateur économique, dans le cadre d'un marché, au fur et à mesure des besoins. En
novembre 2004, le coût unitaire d'une radio était de 800 € TTC. La redevance acquittée en
2008 pour l’usage de fréquences radioélectriques s’est élevée à 1 775 €.
La Police Municipale dispose des équipements suivants : 1 cinémomètre Sagem
Eurolaser n° 1124, 1 éthylotest électronique SORES IPRO 3000 n° 207074, 1 sonomètre de
marque Bruel & Kjaer, modèle 2238, n° de série 2456937, 1 défibrillateur. Le coût de ces
équipements est le suivant : Cinémomètre : 8 232,16 € TTC Sonomètre : 7 316 €,
Défibrillateur : 1 918,38 €, Ethylotest électronique. Il n’y a pas eu de formation sur l’utilisation
du cinémomètre et de l’éthylotest.
La Police Municipale est installée dans des locaux d’une surface de 600 m2, se situant
228, rue Paul Bert à Villefranche-sur-Saône, à environ 50 mètres de la Mairie et du
commissariat.
Il s’agit d’un ancien hôtel. Le bâtiment n’est pas très fonctionnel. Il n’y pas eu
de travaux d’investissement entre 2003 et 2006 sur ce bâtiment et depuis 2007 ces derniers
se sont limités à la somme de 26 358 €. La configuration des locaux est la suivante :
Rez-de-chaussée
: un petit hall d’accueil, le bureau de la secrétaire, la salle d’arme,
le bureau de la direction de la Sécurité Urbaine
1er étage
: la salle informatique, la salle du secteur Stationnement Payant (ASVP),
le local de l’agent d’entretien, le bureau du médiateur, un sanitaire, un lavabo, le bureau de
l’Adjoint à la Sécurité.
2ème étage, côté sud
: le bureau de la responsable du secteur Places & Marchés,
le bureau des placiers, une salle d’archives, le vestiaire hommes.
2ème étage, côté nord
: le bureau du chef de service de Police Municipale, le
bureau de la brigade motorisée, le bureau des sections de roulement, le bureau de la
brigade îlotage, le vestiaire dames, 2 sanitaires dont 1 équipé d’une douche.
Le coût d’entretien annuel :
En 2008, les postes suivants relatifs à l'entretien des locaux de la Sécurité Urbaine peuvent être listés :
¤ ménage
:
18 625 €
24 heures de ménage par semaine en 2008 dans le bâtiment de la police municipale,
soit une charge de 18 625€.
¤ le fioul
:
11 357,40 €
¤ l'électricité
:
3 069,57 €
¤ l'achat de fournitures diverses non stockées
1 689,07 €
(porte de ramonage chauffage, fournitures de menuiserie, de serrurerie, électriques, peinture)
¤ l'eau
:
437,11 €
¤ une intervention sur l'alarme des locaux
:
121,45 €
¤ la vérification annuelle des extincteurs :
101,92 €
¤ l'entretien et réparation du bâtiment
:
82,02 €
(ramonage et panneau horaires)
¤ un disjoncteur pour le chauffage :
35,19 €
100/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
On arrive à un total de :
35 519 € en 2008
A ceci, on peut rajouter les travaux pour l'aménagement d'un local à la Police municipale, soit une dépense pour
l'exercice 2008 de 1 023,21€.
Source : collectivité.
La Police Municipale est installée dans un ancien hôtel. Le bâtiment n’est pas très
fonctionnel. La collectivité a été très économe au niveau de ses investissements. Les
policiers municipaux sont dotés d'armes de 4eme catégorie et de flash-ball.
Il s'agit d'une
arme collective utilisée sous contrôle d'un OPJ
afin de permettre aux agents de se dégager
d'une situation délicate.
9.2.5.2-
La vidéosurveillance
9.2.5.2.1-
Le coût de cet équipement
La collectivité a commencé à se doter de caméras en 2000 (caméras). Il y a
actuellement 9 sites de vidéosurveillance pour un total de 36 caméras. Les images
enregistrées sont conservées sur un disque dur pendant le délai prévu dans le cadre de
l'autorisation préfectorale. Les images enregistrées sur un support numérique sont
automatiquement détruites dans le délai prévu. Le centre de vidéosurveillance est équipé de
10 écrans de contrôle. Le pilotage s'effectue par le biais d'un ordinateur (logiciel adapté)
permettant de sélectionner telle ou telle image sur tel ou tel écran. Cet investissement sur 9
ans a représenté 413 916 € (11 497 € par caméra ; coût global moyen d’installation d’une
caméra estimé à 20 000 €-sources Vidéosurveillance et espaces publics Tanguy Le Goff).
Mais, le coût d’équipement en fibre optique n’est pas individualisé dans le budget de la
commune et n’est donc pas connu. Il conviendrait de le rajouter à la somme de 11 497 € par
caméra pour avoir une estimation plus précise. La collectivité a, toutefois, indiqué que
l’équipement en fibre optique n’est jamais décidé uniquement pour prolonger le réseau de
vidéosurveillance et qu’à chaque fois, cet investissement correspond également à un besoin
de relier un autre équipement public au réseau informatique. Le coût de création d’un centre
de supervision urbaine n’a pas davantage été chiffré. Par ailleurs, l‘achat de l’équipement de
vidéosurveillance n’est pas compensé par une diminution des primes d’assurance à la suite
d’une baisse du nombre des dégradations sur les équipements publics, ni par des recettes
issues de l’utilisation de la fibre optique par des tiers.
Au niveau des recettes, la commune a bénéficié en 2007, pour l’équipement des
quartiers de Garet, Cavaliers et centre ville Villefranche (investissement estimé à 188 250 €
TTC) des recettes suivantes :

62 000 € de l'Agence Nationale Pour la Cohésion Sociale et l'Egalité des Chances
au titre du fonds interministériel de prévention de la délinquance pour l'année 2007

24 329,89 € du Département au titre de la subvention pour la vidéosurveillance du
centre commercial de Belleroche.
Enfin, le bailleur social HBVS participe annuellement à hauteur de 47 700 €
(financement d’1,5 poste d’agent du CSU) aux frais de fonctionnement du CSU.
En ce qui concerne la maintenance, le coût annuel de fonctionnement du système de
vidéosurveillance s'élève à 15 000 € en moyenne par an pour le remplacement des matériels
défectueux. Ce coût comprend le forfait de maintenance du système.
101/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Le montant des salaires versés annuellement aux 3 opérateurs s’élève à 50 621 €.
Date
Libelle
Procédure
Ent. retenue
Montant
2008
Vidéosurveillance rue
Gantillon
Mapa2
Initial Delta
14 600 € HT
2008
Aménagement de 3 sites en
vidéosurveillance : Parking du
Garet Quartier des Cavaliers
Square Bûhl
Mapa3
RENTOKIL INITIAL
DELTA
PROTECTION sis
à 69543
118 739,00 €H.T
2003
Aménagement de parkings en
vidéosurveillance Parking
Grange-Blazet Parking de la
Gare Parking du Viaduc
Mise en concurrence
simplifiée
Delta Sécurité
149 809,07 € TTC
2000
Aménagement de parkings en
vidéosurveillance : Parking
des jardiniers Parking
Grenette (Ursulines) Centre
Commercial de Belleroche
Marché négocié
TELEGIL
686 364 F TTC, soit
104 635 € TTC
En 2000, les premiers investissements ont été réalisés dans le cadre d’un marché
négocié passé avec la société Telegil. Par la suite, la procédure de la mise en concurrence a
été retenue en 2003 et 2008. Les procédures adaptées (Mapa 2 et 3) auraient été suivies en
2008. Elles comprenaient notamment une publicité sur le site Internet de la collectivité et en
plus un avis dans un Journal d'Annonces Légales pour la Mapa 3.
On peut, toutefois, observer qu’aux termes du règlement de la commande publique de
la collectivité en cours depuis le 19 juillet 2007, les prestations homogènes en fournitures et
services, et les unités fonctionnelles et les opérations de travaux dont le montant est compris
entre 20 000 € et 89 999 € HT font l'objet de la procédure suivante (MAPA1) :
- publicité par avis simplifié, selon un modèle à respecter, mis en ligne sur Internet par
le service pilote,
ou
- consultation par écrit (lettre, fax ou courriel) de 3 fournisseurs minimum, sauf si le
nombre de candidatures est inférieur à 3.
Cette procédure MAPA1 aurait donc pu être utilisée pour le marché passé avec Initial
Delta puisque la commande de 2008 pour la rue Gantillon s’élevait à 14 600 € HT. La
procédure MAPA1 instaurée par la commune permet à celle-ci de choisir entre le procédé de
la publicité et celui de la mise en concurrence pour les fournitures et services et les
opérations de travaux dont le montant est compris entre 20 000 € et 89 999 € HT. Le
principe général adopté par la collectivité pouvant priver de toute publicité une commande
comprise entre
20 000 € et 89 999 € HT en se limitant à une consultation de trois
entreprises semble être trop général en matière de publicité adaptée. Si la procédure par
exemple des 3 devis permet une mise en concurrence, en revanche, elle ne permet pas à
ceux qui le souhaiteraient d’accéder à la commande publique. Enfin, si une confusion entre
la publicité et la mise en concurrence, via la procédure des 3 devis, peut, à la rigueur, se
concevoir pour des petits achats, en revanche, la procédure des trois devis n’est pas une
publicité adaptée à l’ensemble des commandes entre 20 000 € et 89 999 € HT au regard de
la jurisprudence du Conseil d’Etat. En effet, la marge d’action dont disposent les acheteurs
publics dans l’organisation des mesures de publicité, entre le seuil de 20 000 € HT et les
102/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
seuils de procédure formalisée, n’est pas sans limite. Il faut toujours qu’il y ait une publicité
minimale. Cette idée résulte tant de la jurisprudence de la Cour de justice des communautés
européennes (CJCE) que de l’avis contentieux du Conseil d’Etat du 29 juillet 2002 (Société
MAJ Blanchisserie de Pantin). On doit, en effet, considérer qu'un marché a été passé dans
des conditions satisfaisantes au regard de l'exigence de transparence si les moyens de
publicité utilisés ont réellement permis aux prestataires potentiels d'être informés et ont
abouti à une diversité d'offres suffisante pour garantir une vraie mise en concurrence. Il
appartient donc à l'acheteur de déterminer les modalités de publicité les plus pertinentes au
regard de l'objet et du montant du marché en cause.
Enfin, en 2009, la commune a passé un marché négocié pour l’installation d’une liaison
sécurisée entre le centre de supervision urbain et le commissariat de police (montant
20 000 €) au titre du 8° de l’article 35 II. Le raccordement comporte, d’ailleurs, deux phases.
La première concerne la liaison qui a été réalisée au cours de l’année 2008 (montant de
20 000 €). La deuxième doit permettre un déport des images (montant de 50 000 €). Pour
l’instant la consultation pour la deuxième phase n’a pas été effectuée. En effet, les
contraintes techniques sont importantes, notamment en ce qui concerne l’interface entre les
logiciels. La consultation pour cette deuxième phase sera peut-être lancée en fin d’année
pour une réalisation au cours du 1er semestre 2010. Le projet est financé intégralement par
le FIPD.
En ce qui concerne la première phase, il convient d’observer que les dispositions du 8°
de l’article 35 II du code des marchés publics permettent aux collectivités de retenir la
procédure de la négociation pour les marchés et des accords-cadres qui ne peuvent être
confiés qu'à un opérateur économique déterminé pour des raisons techniques, artistiques ou
tenant à la protection de droits d'exclusivité. Au cours de l’instruction, la collectivité a indiqué
que l’opérateur lui avait été imposé par l’Etat et que cette société dont le siège social se situe
dans le Rhône n’avait pas, à sa connaissance, été retenue par l’Etat à la suite d’une
consultation nationale. Les conventions d’attribution de subvention, notamment celle du 28
décembre 2007, passées entre l’agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des
chances et la collectivité imposent, d’ailleurs, à cette dernière de passer commande auprès
d’un fournisseur déterminé
49
. Enfin, ces documents font apparaître que l’Etat finance en
totalité l’équipement la première année mais qu’il ne finance pas la maintenance pendant
trois ans. Au-delà, l’Etat, alors propriétaire des équipements, en assure la maintenance. Ce
montage est donc particulièrement original
50
. L’Etat finance un équipement acheté par la
collectivité et entretenu par elle pendant 3 ans, puis cet équipement est rétrocédé à l’Etat,
qui assure alors la maintenance. Enfin, alors que la liaison profite à la police nationale,
l’article 6 de la convention traitant de l’évaluation (pris pour l’application de l’article 3 du
décret n°2007-1048 du 26 juin 2007
51
) prévoit que c’est à la commune qu’il appartient
d’établir un rapport d’évaluation comportant quelques indicateurs simples (nombre et nature
des bénéficiaires des actions, évolution de la délinquance et de la situation à l'origine de-
l'action, évolution du niveau de satisfaction de la population ou des bénéficiaires...).
49
L’article 1
er
des conventions d’attribution de subvention susvisées mentionne quant à lui que la procédure du
marché négocié est retenue en raison du « mode de transmission durci choisi et de la sensibilité des
informations transportées, du besoin de garantir la discrétion et de conserver la compatibilité des matériels,… ».
50
Dans un
rapport de mai 2008
, l’Institut national des hautes études de sécurité constatait que l’« externalisation
des coûts d’équipement et de fonctionnement » était une caractéristique de la « vidéosurveillance à la
française ».
51
Lorsque les actions financées sont conduites par une collectivité territoriale, un groupement de collectivités
territoriales ou un organisme public ou privé, l'attribution de la subvention fait l'objet d'une convention qui
détermine les objectifs et les modalités d'évaluation de l'action subventionnée et prévoit notamment les
conditions de reversement des crédits en cas de non-utilisation ou d'utilisation non conforme aux objectifs ainsi
déterminés.
103/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
La collectivité a commencé à se doter de caméras de vidéosurveillance en 2000. Il y a
actuellement 36 caméras à Villefranche-sur-Saône. Cet investissement sur 9 ans a
représenté au moins 1413 916 €
sans compter le coût du réseau fibre optique et le coût
d’aménagement du centre de supervision. La collectivité n’est pas en mesure de chiffrer le
coût du réseau fibre optique. En 2000, les premiers investissements ont été réalisés dans le
cadre d’un marché négocié. Par la suite, la procédure de la mise en concurrence a été
retenue en 2003 et 2008.
Enfin, il a été permis de constater que le règlement de la
commande publique de la collectivité en cours depuis le 19 juillet 2007
permet à celle-
ci de choisir entre le procédé de la publicité et celui de la mise en concurrence pour les
fournitures et services et les opérations de travaux dont le montant est compris entre
20 000 € et 89 999 € HT. L
a procédure des 3 devis, si elle est privilégiée à la mise en
concurrence pour une commande particulière, ne peut pas être une publicité adaptée. La
publicité adaptée signifie une modulation en fonction des caractéristiques du marché, du
nombre et de la localisation géographique des prestataires potentiels, et des circonstances
de l’achat. Selon la jurisprudence, la publicité doit nécessairement, à un certain stade, se
traduire par une publication. Il ne peut qu’être conseillé à la collectivité d’utiliser, a minima,
plus largement son portail Internet, y compris pour des commandes qui seraient inférieures à
89 999 € HT
.
Enfin, en 2009, la commune a passé un marché négocié pour l’installation d’une liaison
sécurisée entre le centre de supervision urbain et le commissariat de police. Au cours de
l’instruction, la collectivité a indiqué que l’opérateur lui avait été imposé par l’Etat et qu’elle
n’avait donc pas effectué de mise en concurrence. Le montage passé avec l’Etat est
d’ailleurs particulièrement original puisque cette liaison permet à l’Etat d’assurer ses
missions de police judiciaire et de maintien de l’ordre, mais c’est à la commune qu’il
appartient d’établir un rapport d’évaluation de ce dispositif.
9.2.5.2.2-
Les finalités de cet équipement
Au départ, la vidéosurveillance avait pour finalité la lutte contre la délinquance de
proximité. Compte tenu des statistiques de la Police Nationale, la collectivité a défini
précisément le périmètre relatif à la surveillance (nombreux vols à la roulotte et vols de
véhicules en particulier). Les zones équipées sont alors essentiellement des zones de
parking. Sur le périmètre d’observation, la collectivité est en mesure de suivre l’évolution de
ces paramètres. Par ailleurs, le nombre d'interpellations opérées par la police municipale au
vu des images produites par la vidéosurveillance au cours de la période 2003-2007 s'élève à
3 dans le cadre d'une opération commune effectuée avec la police nationale. Il s’agissait,
d’ailleurs, de dégradations sur des véhicules et de vols à la
roulotte.
Depuis, l’usage qui est fait de cet outil au quotidien est sorti du cadre défini
initialement. C’est ainsi que le recours à la vidéosurveillance a permis de cibler des
interventions de la Police Municipale. Les interventions des patrouilles sont souvent
déclenchées par l'opérateur de la vidéosurveillance. Selon la collectivité, l'efficacité de la
vidéosurveillance repose aussi sur l'intervention des services de police afin d'assurer la
crédibilité du système. Le nombre d'interventions opérées par la Police Municipale au vu des
images produites par la vidéosurveillance s'élève à 23 en 2008. Il s’agit, notamment, pour 8
cas d’éléments perturbateurs, pour 8 autres d’activités suspectes, pour 3 autres de
dégradations. En 2007, il y en avait eu 32.
La vidéosurveillance s'inscrit, également, depuis 2006 dans le domaine de la
prévention situationnelle. Aucune évaluation n'a été effectuée. Cependant, la Police
Nationale transmet les chiffres relatifs aux actes de délinquance, ce qui permet selon la
collectivité, de constater une régression de la délinquance et des actes d'incivilités. Les
104/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
incivilités et les tensions qui affectaient de manière récurrente les immeubles situés 249 à
251 rue Jules Ferry, 48 à 60 rue Mermoz, rue Ampère et de la Quarantaine ont disparu
grâce à des mesures de prévention situationnelle dont l’installation de caméras par le
bailleur, les images étant rapatriées sur le centre de supervision urbain de la ville. Le bailleur
social, la société HBVS finance d'ailleurs un poste et demi d'agent du CSU.
La vidéosurveillance peut, également, avoir un rôle dissuasif sur le commerce de
stupéfiants près du lycée notamment. Elle a été aussi installée pour ce motif.
Au départ, la vidéosurveillance avait pour finalité la lutte contre la délinquance de
proximité sur les parkings (nombreux vols à la roulotte et vols de véhicules en particulier).
Elle est actuellement utilisée dans le domaine de la prévention situationnelle avec le
concours financier d’un bailleur social. Elle permet, en outre, de piloter les patrouilles des
policiers municipaux dans le cadre de leurs missions de proximité et de sécuriser leur travail.
Par contre, le nombre d’interpellations opérées grâce à la vidéosurveillance est faible.
9.2.5.2.3-
Le personnel affecté au centre de supervision urbain
Les trois opérateurs du CSU se relaient entre 7 H et 4 H du lundi au vendredi en
travaillant selon un cycle de 7 H (sauf événement particulier). Leurs horaires de travail sont
différents de ceux de la Police Municipale. Ils sont donc amenés à collaborer avec la police
nationale en cas de besoin en l’absence de policiers municipaux.
Les 3 agents communaux (2 adjoints techniques et 1 agent de maîtrise) sont affectés à
la visualisation des images. Aucun n’a le statut de policier municipal. Il n’y a pas de policier
municipal car un agent relevant de ce statut coûterait selon la collectivité 30 % plus cher. Il
n’y a pas de turn-over important car pour 2 emplois sur 3 il s’agit d’emplois de reclassement
et la commune n’est pas en mesure d’en proposer d’autres aux agents qui ne peuvent pas,
par exemple, porter de charges lourdes. Par ailleurs, la télésurveillance de la voie publique
ne pouvant être effectuée que sous l'autorité directe de l'autorité de police municipale,
l'emploi d'agents hors statut police municipale pour visionner les images de surveillance des
voies publiques sans contrôle direct par un personnel de police pose question. Enfin, vu les
effectifs réduits, les opérateurs travaillent seuls la plupart du temps. Il n’y a donc aucun
contrôle par le voisin. Tout dépend du recrutement
pour limiter les dérives individuelles. Les
conditions actuelles de travail ne sont pas optimales eu égard à l’exiguïté des locaux. A
terme, l’augmentation du nombre d’écrans de contrôle va imposer un déménagement de ce
service dans des locaux plus spacieux, ce qu’est en train d’étudier la collectivité.
Au moment de l’installation des premières caméras, il n’y avait pas d’ailleurs de
formation adaptée. La formation s’est limitée à un rappel de règles déontologiques en interne
et à une démonstration par le fournisseur du fonctionnement du matériel.
L'opérateur dispose, pour signaler les faits, d'un talkie-walkie permettant de contacter
les services de Police Nationale et Municipale et d'un téléphone portable. Enfin, une main
courante a été mise en place et un rapport mensuel concernant les faits signalés
(dégradations, vols, incivilités, véhicules abandonnés) est établi.
Alors que le risque d’usure professionnelle peut être important sur des postes très
statiques d’opérateurs au CSU, la mobilité de ces agents est peu importante. En effet, il
s’agit, pour l’essentiel, d’emplois de reclassement. Une commune de 35 000 habitants
dispose de peu d’offres de reclassement. Les effectifs étant réduits, les opérateurs travaillent
seuls la plupart du temps et sans encadrement d’un policier municipal. Les conditions
actuelles de travail ne sont pas optimales eu égard à l’exiguïté des locaux.
105/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
A
terme,
l’augmentation
du
nombre
d’écrans
de
contrôle
va
imposer
un
déménagement de ce service dans des locaux plus spacieux, ce qu’est en train d’étudier la
collectivité.
9.2.5.2.4-
L’aspect réglementaire et les enjeux en matière de liberté
publique
Les demandes déposées en préfecture en vue de l'autorisation d'installation de
nouvelles caméras de vidéosurveillance ne contiennent pas de justificatifs sur la
circonstance que ces rues seraient particulièrement exposées à des phénomènes de
délinquance, et alors même que la collectivité aurait été à même de produire des éléments
contextuels. Toutefois, selon les responsables de la police municipale, aucune demande
complémentaire de la préfecture ou du secrétariat de la commission de vidéosurveillance ne
leur serait parvenue préalablement à la délivrance des autorisations par le préfet. Aucun avis
négatif n'a été émis, au demeurant, par la commission de vidéosurveillance. Or, comme le
rappelle un jugement de tribunal administratif, la demande de la collectivité doit être
motivée
52
.
Si la collectivité a indiqué que la procédure de consultation des images avait été mise
en oeuvre 6 fois au cours de l'année 2008, il ne s’agissait pas à proprement parler d’une
demande de consultation des images par les intéressés eux-mêmes. En effet, il s’agissait de
demandes émanant de personnes victimes de vols-dégradations dans leurs véhicules et qui
sollicitaient la police municipale pour qu’elle effectue des recherches sur les images afin de
pouvoir communiquer des éléments à la police nationale.
Les demandes déposées en préfecture en vue de l'autorisation d'installation de
nouvelles caméras de vidéosurveillance ne contiennent pas de justificatifs sur la circonstance
que ces rues seraient particulièrement exposées à des phénomènes de délinquance, alors
que la collectivité aurait été à même de produire des éléments factuels. Toutefois, selon les
responsables de la police, aucune demande complémentaire de la préfecture ou du
secrétariat de la commission de vidéosurveillance ne leur serait parvenue préalablement à la
délivrance des autorisations par le préfet. Aucun avis négatif n'a été émis, au demeurant, par
la commission de vidéosurveillance.
Si la collectivité a indiqué que la procédure de consultation des images avait été mise
en oeuvre 6 fois au cours de l'année 2008, il ne s’agissait pas à proprement parler d’une
demande de consultation des images par les intéressés eux-mêmes. En effet, il s’agissait de
demandes émanant de personnes victimes de vols-dégradations dans leurs véhicules et qui
sollicitaient la police municipale pour qu’elle effectue des recherches sur les images afin de
pouvoir communiquer des éléments à la police nationale.
9.2.6-
Bilan financier et contrôle de gestion des directions concourant à la
sécurité publique
Les données des comptes administratifs font apparaître en fonctionnement au poste
sous-fonction 11, rubrique 112
53
police municipale en dépenses de fonctionnement, les
sommes de : 1 102 088 € en 2003 dont 1 029 990 € en charges de personnel ; 1 137 887 €
en 2006 dont 1 075 627 en charges de personnel ; 1 259 219 € en 2007 dont 1 191 019 € en
charges de personnel.
52
TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE RENNES N° 0503333 Audience du 17 janvier 2008.
53
Rubrique 112 : Police municipale :
cette rubrique regroupe les actions et participations spécifiques à la police
locale. Elle retrace plus particulièrement les dépenses concernant les agents de police municipale
(rémunérations, etc.) et la fourrière (véhicules et animaux) ;
106/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
L’évolution par rapport aux années 2000 et 2001 est nette :

- montant de la rubrique 112 de l'année 2000 :
562 155,01 € (3 687 495.17 Francs)

- montant de la rubrique 112 de l'année 2001 :
622 261,85 € (4 081 770.16 Francs)
L’année 2002, eu égard aux délais nécessaires aux recrutements de personnels, est
l’année d’incidence financière des mesures décidées en 2001 (montant de la rubrique 112
de l'année 2002 : 804 860.57€).
A Villefranche-sur-Saône, en ne prenant que le montant de 1 259 219 € en 2007
indiqué par la collectivité pour la direction de la police municipale, il représenterait environ
3,7 % de l’ensemble des dépenses de fonctionnement de la collectivité. En raisonnant en
coût de fonctionnement d’un service de police municipale, hors dépenses de personnel, et
en partant de l’estimation faite par le centre national de la fonction publique territoriale de 68
300 € pour 5 agents (qui intègre certaines dépenses d’investissement), le coût de
fonctionnement d’un service composé de 20 policiers municipaux comme à Villefranche-sur-
Saône lorsque la collectivité aura retrouvé son effectif normal (sachant que la DPM est
composée d’une quarantaine d’agents dont les ASVP) pourrait être évalué à 272 000 €.
Cette estimation rejoint à peu près les chiffres indiqués par la collectivité qui ne comprennent
pas, toutefois, les frais d'administration générale, les amortissements du bâtiment et
matériels, et les frais d'assurances des contrats globaux. A titre d’exemple, sachant que les
véhicules sont amortis sur 7 ans à Villefranche-sur-Saône, il faudrait ajouter environ 9 300 €
annuellement pour les 2 motos et 3 automobiles utilisées par le service sans compter les
coûts annuels d’entretien.
Coût de fonctionnement
POLICE MUNICIPALE (112)
Chap. Article
réalisations
réalisations
réalisations
2006
2007
2008
011 6042 achats de prestations de services
10
011
60611 Eau et assainissement
3 389
4 616
4 123
011
60612 Energie - Electricité
14 691
13 706
12 028
011
60613 Chauffage urbain
19 079
15 247
16 638
011
60628 Autres fournitures non stockées
11 921
13 755
11 746
011
60632 Fournitures de petit équipement
78
3 391
770
011
6064
Fournitures administratives
1 013
3 148
4 495
011
6064
Fournitures administratives
2 775
3 677
3 887
011
6065
Livres, disques, cassettes
63 063
67 750
81 081
011
611
Contrats de prestations
80
660
011
6122
crédit bail mobilier (Photocopieurs)
2 914
1 138
3 399
011
6135
Locations mobilieres
0
2 185
649
011
61522 Entretien et réparations - bâtiments
602
6 885
7 601
011
61558 Entretien et répar. autres mobiliers
5 285
5 406
6 095
011
6156
Maintenance
13 945
13 218
6 146
011
6182
Documentation générale et technique
66
66
011
6184
Versement. à des organismes de formation
0
1 100
011 6185
frais de colloques
0
011
6225
Indemn. au comptable et aux regisseurs
140
140
140
011
6226
Honoraires
0
2 000
2 603
011
6231
Annonces et insertions
333
011
6233
Foires et expositions
789
011
6236
Catalogues et imprimes
0
6 408
858
011
6241
Transports de biens
0
011
6251
Voyages et déplacements
620
175
384
107/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
Coût de fonctionnement
POLICE MUNICIPALE (112)
Chap. Article
réalisations
réalisations
réalisations
2006
2007
2008
011
6256
Missions
207
1 244
268
011
6261
Frais d'affranchissement
29
011
6261
Frais d'affranchissement (serv Aff Génér)
2 711
2 850
3 056
011
6262
Frais de télécommunication
2 544
3 235
3 001
011
6281
Concours divers (cotisations...)
160
210
210
011
6283
Frais de nettoyage des locaux
36 906
49 947
46 746
011
6288
Autres
169
530
011
637
Autres impôts et taxes aux autres org.
116
178
119
Prod entretien et Vêtements (fournis par le Serv Achats)
1 641
1 865
1 612
Fourn administratives (fournies par le Serv Achats)
Total du chapitre 011
184 133
223 789
219 735
Chap. Article
réalisations
réalisations
réalisations
2006
2007
2008
70
70688 Autres prestations de services
76
64
89
70
7088
Autres produits d'activités annexes
58 476
55 470
64 950
Total du chapitre 70
58 552
55 534
65 039
74
74718 Participations Etat - Autres
2 000
74
7478
Participations des autres organismes
425
1 100
Total du chapitre 74
425
1 100
2 000
75
758
Produits divers de gestion courante
1 092
700
1 627
Total du chapitre 75
1 092
700
1 627
Total des Recettes
60 069
57 334
68 666
Ce coût de fonctionnement ne comprend pas :
. Les frais d'administration générale
. Les amortissements du bâtiment et matériels
. Les frais d'assurances des contrats globaux
La collectivité a ébauché un système de contrôle de gestion54 depuis 2005. Des
tableaux de bord de pilotage annuels sont réalisés. Ils comprennent : une première partie
concernant l'organisation hiérarchique et les moyens attribués - une deuxième partie
concernant les indicateurs par activité du service (heures de présence, nombre d’actes). La
commune vient de recruter en juin 2009 un contrôleur de gestion, afin d'améliorer son
système de pilotage des services et des activités.
Enfin, la collectivité évalue à environ 2,5 K€ par an le montant annuel des dépenses
qu’elle consacre chaque année aux politiques sociales, de la jeunesse, de l’éducation, voire
de la santé qui participant à la prévention de la délinquance.
9.2.7-
Les enjeux en matière de coopération intercommunale
La répartition des compétences entre la CAVIL portant le CUCS et la Ville de
Villefranche-sur-Saône est la suivante. Sont assurés par la CAVIL, la programmation
54
Il convient de rappeler que la fonction de contrôle de gestion doit permettre aux administratifs et aux élus à
travers des tableaux de bord et des analyses périodiques (indicateurs-clés d’activités et de coûts) de contrôler la
réalisation des objectifs et de décider des actions correctrices. En amont, cette fonction permet de préparer le
budget en aidant à la fixation des objectifs et à l’allocation des moyens. A posteriori, cette fonction permet de
mesurer l’efficacité (degré d’accomplissement des objectifs) et l’efficience (rapport résultat obtenu coût généré).
108/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
annuelle d'actions cofinancées notamment par la CAVIL et l’Agence nationale pour la
cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSE) et l'animation transversale assurée par le
service communautaire « politique de la ville et habitat » dans le cadre du contrat urbain de
cohésion sociale. La mise en oeuvre de moyens en terme d'animation et relais de proximité
est assurée par la ville de Villefranche-sur-Saône sur les quartiers prioritaires, à travers le
service « vie des quartiers » et le service «jeunesse », cofinancés sur des crédits spécifiques
issus de la DSU. Les actions d'insertion sociale et professionnelles, de réussite éducative et
de soutien à la fonction parentale, s'intègrent dans la programmation annuelle du CUCS, et
sont portées par différents maîtres d'oeuvre : associations d'insertion, associations d'accès
au droit, centre intercommunal d’action social (CIAS) pour le parcours réussite éducative
(PRE) et CAVIL en direct pour certaines actions (projet de « brigade de vacataires »). La
CAVIL, également compétente en matière de planification urbaine, intègre les objectifs de
prévention situationnelle sur les projets urbains, la commune à travers ses services est alors
associéé à la réflexion.
Si le territoire d’une communauté d’agglomération a été estimé, au plan national, le
plus pertinent pour mener une politique de prévention de la délinquance dans le cadre de la
politique de la ville pour des motifs de cohérence économique et sociale
55
, néanmoins, la
plupart des actions de prévention et de sécurité sont menées au niveau du quartier. Il en
découle que la frontière n’est pas étanche entre les actions de prévention de la délinquance
au titre de la politique de la ville et l’action menée dans ses quartiers et à destination de la
jeunesse par la ville-centre. A titre d’exemple, des postes d'adultes relais ont été créés à la
fois par la CAVIL et la Ville de Villefranche (en 2009 pour la ville-centre). En 2007, la CAVIL
la crée un poste de médiatrice en appui à la vie associative de proximité dans les quartiers
prioritaires alors que le service Vie des quartiers de la ville-centre exerce, également, une
mission d'interlocuteur de secteur pour la politique de la ville et que la ville-centre déploie
une politique volontariste en faveur du milieu associatif (le montant des subventions versées
dont celles versées aux associations s’élève à environ 4 M€ sur toute la période sous
contrôle).
A défaut d’une clarification des compétences, et d'une articulation plus cohérente entre
les différentes actions et dispositifs destinés à prévenir la délinquance, la solution pourrait
consister à une mutualisation de certains personnels entre la CAVIL et la ville-centre eu
égard au poids de la ville-centre, qui dispose de fait de moyens financiers et humains plus
importants que l'Agglomération.
En ce qui concerne la police municipale, la coopération se limite pour le moment à de
la coordination. Sur le territoire de la CAVIL, deux autres communes sont dotées de policiers
municipaux (deux policiers dans chacune). Des réunions de coordination ont lieu avec la
police nationale. Ces réunions sont destinées à faire le point sur les problèmes de
délinquance. Il n'y a pas, d’ailleurs, de coordination en matière d'action policière à
proprement parler, sauf à l'occasion de certains événements particuliers comme les
vendanges. La commune de Villefranche-sur-Saône56 est alors chargée d'accueillir les
vendangeurs à la sortie de la gare SNCF. Elle installe un local d'hébergement provisoire et
des sanitaires ; le pôle emploi installe des bureaux dans une structure démontable pour
recueillir les offres et demandes. Ce dispositif a pour objet de canaliser les flux de
vendangeurs dans les rues et les communes environnantes.
Enfin, la vidéosurveillance, dans le cas où elle serait envisagée par les autres
55
D’ailleurs au plan local, 15 associations interviennent dans le cadre du contrat de ville. Certaines associations
travaillent sur plusieurs territoires communaux, notamment en ce qui concerne le quartier de Belleroche qui est à
cheval sur trois communes. Le bilan des actions qui sont menées n'est pas fait pour le moment. Toutefois, une
étude est conduite par la région dans le cadre du dispositif des zones urbaines sensibles.
56
il convient de rappeler que la commune de Villefranche n'est pas une commune agricole ; il n'y a pas
d'agriculteurs ou de viticulteurs.
109/109
Rapport d’observations définitives – Commune de Villefranche-sur-Saône (69)
communes de la CAVIL ou mise en place dans le réseau de transports, mériterait d'être
gérée à un niveau intercommunal, pour devenir un service inter-urbain.
A défaut d’une clarification des compétences, et d'une articulation plus cohérente entre
les différentes actions et dispositifs portés par la CAVIL et la commune-centre et destinés à
prévenir la délinquance, la solution pourrait consister à une mutualisation de certains
personnels eu égard au poids de la ville-centre, qui dispose de fait de moyens financiers et
humains plus importants que l'agglomération.
La coopération avec les autres communes du territoire de la CAVIL devra, sans doute,
être envisagée, à l’avenir, en raison des phénomènes de déplacement de la délinquance au
sein
d’espaces urbains continus. La vidéosurveillance, dans le cas où elle serait envisagée
par les autres communes de la CAVIL ou mise en place dans le réseau de transports,
mériterait alors d'être gérée à un niveau intercommunal, pour devenir un service inter-urbain.
9.2.8-
Les dépenses pour le compte de l’Etat
Le commissariat de Villefranche-sur-Saône ne disposant pas d'un effectif
suffisant, la commune avait décidé de favoriser l'accueil des élèves gardiens de la
paix en mettant à la disposition d'une école de la police nationale 2 logements et en
prenant en charge le coût du repas de midi. Une convention avait été établie à cette fin.
Ces mises à disposition de locaux ne font pas l’objet d’une valorisation. Sur les 2 logements
mis à la disposition initialement des stagiaires de la police nationale, la commune a récupéré
un logement. La charge pour le logement restant qui n’est plus occupé actuellement depuis
un an, pourrait être estimée à 300 € par mois.
En l’absence d’éléments concrets de la part de l’Etat, il n’est pas prévu actuellement
que la commune mette à la disposition de l’Etat un terrain pour la création d’un nouveau
commissariat.