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MOREAU de MERSAN Denis François

Né le 20 octobre 1767 à Paris, décédé le 20 janvier 1818 à Paris.

Fils de Pierre René Moreau de Mersan (1734 ? - ap. 1795 ?), procureur au Parlement de Paris, juge de paix de la section du Louvre à Paris, vérificateur au Bureau de la comptabilité en 1795, et de Marie-Louise Catherine Madeleine Bigot de la Boissière, mariés avant 1767.
Parent de Jean Baptiste Bigot de la Boissière (? –21/4/1806 Paris 4ème ancien), procureur au Parlement en 1781, marié à Antoinette Madeleine Limozin-Lescuyer (? –ap. 1809 ?).
Epouse après 1787 Anne Jeanne Luce Lemoyne (1762 ? -12/5/1826 Tavers, Loiret), veuve de Nicolas François Racine (? -1784), avocat au Parlement, administrateur des diligences et messageries royales, fille d’Etienne Lemoyne (? –ap. 1787 ?), procureur au Parlement de Paris, et de Marie Françoise Julie Chaubert (1727 ? –av. 1766 ?), mariés le 10 février 1755 à Paris, paroisse Saint-André-des-Arts.  
Petite-fille d’Etienne Antoine Lemoyne (? –ap. 1755 ?), marchand à Beaugency (Loiret), et de Jeanne François Baudron (? –av. 1755 ?). Petite-fille d’Hugues Daniel Chaubert (1698 ? -28/1/1766 Paris), marchand libraire à Paris, et de Claude Françoise Delaroche (1705 ? -8/9/1728 Paris), mariés le 5 septembre 1724 à Paris, paroisse Saint-André-des-Arts, remarié vers 1730 à Jeanne de Romancan (? -1740 Paris), puis le 19 juillet 1740 à Paris à Louise Madeleine Boitier (? -2/7/1760 Paris), fille de François Boitier, huissier royal au siège de Beaugency.
Arrière-petite-fille d’Hughes François Chaubert (? –av. 1724 ?), imprimeur et graveur en taille douce, et de Marie Anne Courtois (? –ap. 1724 ?), mariés en mai 1697 à Paris. Arrière-petite-fille d’Alexis Delaroche (1667 ? -9/8/1742 Paris), imprimeur libraire à Paris, et de Marie Anne Delaville (? -16/5/1747 Paris, paroisse Saint-André-des-Arts), mariés le 11 mai 1699 à Paris, paroisse Saint-André-des-Arts.

Sans postérité.

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Procureur général syndic du Loiret en 1790, fonde les « Annales universelles et méthodiques », et prépare en 1792 un « Almanach des trois ordres », saisi avant publication en août 1792. Arrêté comme prévenu de correspondance criminelle avec les émigrés en août 1792, interné dans la prison de l’Abbaye, échappe aux massacres de septembre, libéré, caché à Orléans jusqu’en thermidor, élu représentant du Loiret au Conseil des Cinq-Cents le 23 vendémiaire an IV (15 octobre 1795), avec le premier tiers, demande la libération de la fille de Louis XVI, siège avec les clichyens. Franc-maçon affilié à la loge « Le Centre des Amis », orient de Paris. Exclu de l’assemblée en janvier 1796, en raison de son soutien aux émeutes de vendémiaire, réintégré en mai 1797. Au 18 fructidor, condamné à la déportation, mais peut se cacher et s’exiler. Commis aux archives du ministère de la guerre en 1801.

Référendaire de 2ème classe le 13 janvier 1808. Signe la lettre des référendaires dans la Gazette de France du 6 avril 1814 demandant le rétablissement de Louis XVIII sur le trône. Démissionne en 1814.

Nommé en avril censeur des journaux, devient en 1815 secrétaire des commandements de la duchesse douairière d’Orléans. Il prit la défense de l’ancien Directeur Carnot en 1814.

Barbé-Marbois note en 1808 : « Il a cultivé les lettres et il les préfère peut-être encore aux travaux de sa nouvelle profession. Les malheurs de la révolution ont mis dans ses affaires un désordre inconciliable avec l’indépendance du magistrat. Il a des dettes qu’il paraît hors d’état d’acquitter. Mes entretiens avec lui n’avancent rien et cependant je ne devrais pas tolérer que les gages d’un magistrat soient grevés d’oppositions. Un tel état de chose pourrait avoir de très grands inconvénients. »

Notice nécrologique du Journal des Débats du 22-23 janvier 1818 : « M. Demersan, secrétaire des commandements de SAS Mme la duchesse douairière d’Orléans, a été frappé d’une apoplexie foudroyante, avant-hier à onze heures du soir, peu de temps après être rentré du spectacle. Il n’était âgé que de cinquante ans. Le Roi perd en lui un de ses sujets les plus dévoués, et la société un de ses membres les plus honorables. Dès le commencement de la révolution, M. de Mersan brava tous les périls pour la cause qu’il avait embrassée. Signalé pour ses opinions, il fut enfermé à l’Abbaye après le 10 août, avec tant de martyrs de la royauté ; il y était les 2 et 3 septembre, et n’échappa, comme M. l’abbé Sicard, au fer des assassins que par un bonheur inespéré. Il se présenta à la Convention pour être l’un des otages de Louis XVI ; après le 9 thermidor, il fut le premier à élever une courageuse voix pour la délivrance de l’auguste captive du Temple. Député au Conseil des Cinq-Cents sous le règne du Directoire, il fut bientôt enveloppé dans la proscription de Fructidor, et condamné à la déportation. Tels sont les actes de dévouement qui feront honorer la mémoire de M. de Mersan, tant que l’héroïque fidélité sera honorée sur la terre. »

Domicile : 10, rue de Seine (6ème), 7, rue du Mont-Blanc (rue de la Chaussée d’Antin, 9ème), 56, rue de l’Université (7ème).

Publications : Outre quelques rapports au conseil des Cinq Cents, Moreau de Mersan a publié en 1789 des « Nouvelles de Versailles et retour de M. Necker le 19 juillet 1789 », et « Le courrier de Paris à Versailles » ; en 1806 les « Pensées de Nicole, de Port-Royal, précédées d’une introduction et d’une notice sur sa vie et ses écrits », rééditées en 1811 ; et en 1807 les « Pensées de J.L. Guez de Balsac, précédées d’observations sur cet écrivain ». « Essai sur le système économique et commercial de la Hollande depuis l’établissement de la banque d’Amsterdam ».

Tombe au cimetière du Père Lachaise (2ème division).