Vendredi 14 mars 2025, l’Université de Montpellier, la Chambre régionale des comptes Occitanie et le Tribunal administratif de Montpellier organisaient une table-ronde sur ce thème sur le site de Polytech Montpellier.
C’est à un rendez-vous passionnant qu’a assisté, vendredi 14 mars, une centaine de personnes, dans l’amphithéâtre Serge-Peytavin de Polytech à Montpellier. A l’invitation de M. Philippe Augé, Président de l’Université de Montpellier, de Mme Valérie Renet, Présidente de la Chambre régionale des comptes Occitanie et de Mme Valérie Quéméner, Présidente du Tribunal administratif de Montpellier, de nombreux cadres administratifs, des professionnels, des membres d’associations, des étudiants notamment, ont pu assister à la table-ronde « Le littoral méditerranéen face aux risques climatiques ».
Physique du littoral
Il a tout d’abord été question de sciences. Le professeur Frédéric Bouchette de l’Université de Montpellier (Géosciences), est intervenu pour présenter les enjeux de la recherche sur le littoral. Ce spécialiste en physique du littoral, responsable du réseau GLADYS (réseau collaboratif de chercheurs sur le dynamique littorale) a pu expliquer avec une grande clarté la complexité des phénomènes qui se combinent au niveau du littoral « C’est sans doute un des environnements naturels les plus complexes où des ondes, de la turbulence, des forces et des flux d’eau et de particules et des écoulements en milieux poreux se combinent à toutes les échelles de temps et dans un désordre total ».
Convoquant la physique, la mécanique des fluides, la thermodynamique et les mathématiques, le professeur Bouchette a réussi à les rapprocher de matière très pratique des questions sociétales, environnementales et économiques en jeu par ailleurs.
Quels leviers d’action mobiliser ?
Ces enjeux sont notamment au cœur du rapport public thématique de la Cour des comptes « L’aménagement littoral méditerranéen face aux risques liés à la mer et aux inondations ». Alain le Bris, magistrat de la Chambre régionale des comptes Occitanie, est ensuite intervenu, prenant pour base cet énorme travail de synthèse.
Dressant le portrait d’un littoral méditerranéen attractif mais concentrant les risques et particulièrement vulnérable, il a fait état des perceptions de la menace, encore insuffisantes, de l’interrogation sur la soutenabilité de notre système assurantiel ainsi que des leviers d’actions qui pourraient être mobilisés à l’avenir.
Contentieux de l’urbanisme
Puis ce sont Fabienne Corneloup, présidente de la première chambre en charge du contentieux de l’urbanisme Hérault et Pierre Sanson, rapporteur public de la sixième chambre en charge du contentieux de l’Urbanisme des Pyrénées-Orientales et de l’Aude, du Tribunal administratif de Montpellier, qui ont présenté la manière dont le risque littoral est appréhendé devant les juridictions administratives. Après avoir évoqué les différents types de litiges qui peuvent être soumis au tribunal en lien avec cette problématique (recours contre les documents d’urbanisme, contre les autorisations du sol et contre les décisions préemption), ils ont exposé la méthode d’analyse retenue par le juge, en se fondant sur des décisions récentes rendues par les tribunaux dans la Région Occitanie comme sur la côte Atlantique.
Ils ont également été amenés à répondre à des questions plus précises : ces risques naturels conduisent-ils à invalider beaucoup de documents d’urbanisme ou d’autorisations des sols ? Les outils juridiques existants sont-ils suffisants et adaptés pour prévenir le risque littoral ? Quel accompagnement, quelle place de l’Etat au sein de ces dispositifs ?
Combien ça coûte ?
Avant que la table-ronde ne se termine par les questions posées depuis la salle, c’est enfin Jean-François Brunet, magistrat de la CRC Occitanie, qui a développé le point de vue des juridictions financières quant à la manière dont l’action publique locale pourrait être organisée face aux politiques d’aménagement du littoral. Il a conclu son propos et la table-ronde sur l’épineuse et fondamentale question des coûts et des financements.
Faire face aux risques climatiques sur le littoral méditerranéen, c’est en effet tout autant une question de sciences, une problématique règlementaire, que des enjeux financiers majeurs. Des défis d’avenir.