Un territoire vulnérable à l’érosion côtière qui nécessite le renforcement de la connaissance et de la gestion du littoral
La Nouvelle-Calédonie dispose de 5 900 km de côtes (falaises, plages, mangroves, etc.) dont 71 % est exposé à l'érosion et au recul du trait de côte, un phénomène accentué par le changement climatique et les pressions humaines. Avec un rythme d'élévation du niveau de la mer supérieur à la moyenne mondiale, la gestion du risque d’érosion nécessite une meilleure connaissance de la dynamique du littoral. L'Observatoire du littoral, créé en 2013, joue un rôle central dans le suivi de l’évolution des côtes et la production de données essentielles pour comprendre les enjeux environnementaux. Toutefois, cette structure manque de moyens pour coordonner pleinement les nombreuses initiatives en cours. La chambre recommande de renforcer son fonctionnement afin qu’il devienne un véritable centre de capitalisation des connaissances et de partage des bonnes pratiques entre les différents acteurs publics, privés et scientifiques. Parallèlement, il est crucial que les provinces, en collaboration avec les communes, réalisent un état des lieux des enjeux littoraux et de l’état des infrastructures afin de mieux anticiper les impacts du recul du trait de côte.
Des interventions et des ressources financières limitées et éparses
Les efforts financiers pour lutter contre l’érosion sont insuffisants, avec une moyenne de 233 MF CFP par an entre 2019 et 2023. Ce financement est majoritairement alloué à la connaissance du phénomène par la collectivité Nouvelle-Calédonie, tandis que les provinces Nord et Sud se concentrent sur la construction d’infrastructures de protection. La mise en œuvre de solutions fondées sur la nature se développe, notamment en partenariat avec d’autres acteurs tels que l’agence française de développement ou des opérateurs nationaux de la recherche scientifique qui interviennent également sur cette thématique. Le rôle des communes doit être mieux affirmé en matière d’urbanisme et de gestion des risques. La gestion reste fragmentée rendant les interventions limitées et perfectibles. Un fonds territorial spécifique, inspiré du fonds Barnier dans l’hexagone, pourrait offrir une solution pour financer les mesures nécessaires.
Une stratégie à intégrer à celle, encore récente, relative au changement climatique
Bien que le gouvernement ait initié des projets de délibérations visant à déclarer l’urgence climatique et à définir une stratégie calédonienne du changement climatique (notamment avec la création d’un fonds de résilience), ces mesures ne sont pas encore votées par le congrès. Il est essentiel que la gestion de l’érosion côtière soit pleinement intégrée dans cette stratégie, avec des actions concrètes, un calendrier précis et une coordination claire entre les différentes collectivités et les acteurs locaux.
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