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AUDIENCE SOLENNELLE
Mercredi 10 juillet 2024 – 14h00
Grand’chambre
Allocution de Pierre Moscovici,
Premier président de la Cour des comptes
Monsieur le Procureur général,
Mesdames et messieurs les présidents de chambres,
Mesdames et messieurs,
Chers collègues,
Merci de votre présence aujourd’hui dans notre Grand’Chambre.
Quelques semaines après
l’Assemblée générale des juridictions financières, je suis très heureux de présider cette
audience solennelle, déjà la cinquième depuis le début de l’année 2024. Cela nous donne
l’occasion d’accueillir, une fois de plus, de nouveaux magistrats et rapporteurs.
Chers nouveaux collègues, vos parcours, aussi divers qu’ils sont talentueux, témoignent de
l’attractivité toujours croissante des juridictions financières.
Elle est sans aucun doute liée
aux questions passionnantes dont nous traitons, à notre collectif de travail divers et
respectueux et à notre cadre privilégié. Mais ce qui forge cette institution, ce sont surtout ses
membres. Car nous sommes une maison de la matière grise, et les 19 profils installés
aujourd’hui rejoignent un collectif de travail, certains diraient une compagnie, qui est à l’image
de notre maison : rigoureuse, tolérante, curieuse, expérimentée je l’espère, élégante. Je suis
fier de la qualité des talents qui viennent enrichir l’ensemble de nos métiers. Qu’ils soient les
bienvenus dans cette maison qui est désormais la leur.
Solennelle, cette audience n’en a pas que le nom
; elle marque symboliquement, avec les
traditions si spécifiques à la Cour et qui nous sont pourtant si chères, une nouvelle étape dans
les vies professionnelles des 19 nouveaux collègues que nous avons l’honneur d’intégrer
aujourd’hui dans nos rangs ou de promouvoir, et que je vais vous présenter dans quelques
instants. Je sais que vous tardez tous d’en savoir plus sur leurs parcours.
Mais j’aimerais d’abord revenir quelques instants sur le rôle et les missions de notre
institution, dans le contexte institutionnel et politique pour le moins instable dans lequel
nous sommes plongés.
Il m’apparaît inenvisageable d’éluder ce sujet – et en premier lieu
parce qu’il pourrait interagir directement avec l’exercice de nos missions.
Je ne m’épancherai pas sur la conjoncture politique – ce n’est pas mon rôle.
Il est en revanche
de mon devoir de garantir que nous demeurerons une institution indépendante, forte, un tiers
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de confiance pour les citoyens et une vigie pour nos finances publiques. Car telle est bien notre
fonction : éclairer le citoyen,
rétablir l’ordre par la lumière
, ainsi que le précise notre adage.
Plus que jamais en ces temps troublés, l’information et l’analyse objective des politiques
publiques que nous produisons sont cruciales pour la démocratie
. Nous devrons nous
montrer toujours plus lucides sur l’état de nos finances publiques, fortement dégradées, alors
que la Commission européenne a annoncé il y a quelques semaines qu’elle proposerait
l’ouverture d’une procédure pour déficit public excessif contre la France. Nous devrons nous
montrer toujours plus rigoureux et objectifs dans l’instruction de nos travaux, toujours plus
pédagogues dans leur rédaction, et toujours plus vigilants quant à leur communication. En un
mot, nous devrons nous montrer exemplaires, pour demeurer à la hauteur de la confiance de
nos concitoyens, alors que la période est loin d’être propice à l’objectivité.
Les Français se sont exprimés dans les urnes, les 30 juin et 7 juillet, après la dissolution de
l’Assemblée nationale.
Leur résultat est inédit, et la situation par la même complexe. Mais,
même si elles sont mises à l’épreuve, nos institutions sont solides. Un nouveau gouvernement
succèdera à l’actuel, qui poursuit sa tâche pour le moment.
Quelle que soit la configuration
d’une nouvelle majorité, quelle que soit la physionomie du gouvernement, la Cour des
comptes jouera son rôle de vigie. Avec un atout précieux : notre indépendance, au fondement
de notre positionnement à équidistance entre le Parlement et le gouvernement, à mes yeux
totalement intangible, et auquel je veillerai scrupuleusement.
Mon rôle, en tant que Premier président, est de protéger cette indépendance, celle de notre
institution et celle de ses membres
. Depuis quatre ans, j’ai assumé ce rôle et continuerai à
l’assumer, dans les années qui viennent, en toute responsabilité et en toute impavidité,
quelles que soient les difficultés, avec le souci que notre institution reste forte, insensible aux
pressions, qu’elle continue tout simplement à remplir sa mission indispensable d’information
du citoyen. Dans une période où les débats sur les politiques publiques sont souvent
inaudibles, souvent déformés, cet engagement peut devenir un combat de tous les jours, j’en
suis conscient.
Mais je vous l’affirme ici solennellement : si la situation peut être instable, nous serons,
nous, un pôle de stabilité.
Nous serons un pôle de stabilité pour l’État de droit, en apportant des solutions objectives
et des recommandations concrètes pour améliorer la qualité de nos services publics et la
soutenabilité de nos finances publiques
. Car la situation des finances publiques est plus que
préoccupante, elle est désormais inquiétante. Après les très mauvais résultats de l’année 2023
pour les finances publiques, le Gouvernement a révisé à la baisse les objectifs de déficit et
d’endettement, ainsi que les prévisions macroéconomiques dans le programme de stabilité
transmis en avril dernier à la Commission.
Cette nouvelle trajectoire est non seulement peu ambitieuse, mais aussi peu réaliste et peu
crédible.
Garder le contrôle de nos finances publiques nécessitera du courage et de la fermeté face à
des choix difficiles
. À force d’avoir différé de véritables efforts d’ajustement structurel, notre
dette publique est de plus en plus élevée, et risque donc d’être de plus en plus chère. Cette
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dépense inutile qu’est la charge de la dette contraint toutes les autres dépenses, elle restreint
la capacité d’investissement de notre pays et elle nous expose dangereusement en cas de
nouveau choc macroéconomique. Le souligner n’est pas appeler à l’austérité, qui n’a jamais
été ma tasse de thé, c’est simplement rappeler à tous une vérité de bon sens, que certains
s’obstinent pourtant à ignorer : il n’est juste pas possible de mener de bonnes politiques
publiques sans finances publiques saines ! C’est indispensable pour assurer la soutenabilité de
nos finances publiques et notre crédibilité, y compris vis-à-vis de nos partenaires européens.
C’est indispensable pour reconstruire des marges de man
œ
uvre et faire face à de prochaines
crises. Enfin, c’est indispensable pour nous donner les moyens de financer la transition
énergétique sans fragiliser le modèle social français.
J’aurai l’occasion de le dire en votre nom, en présentant la semaine prochaine le RSPFP,
adopté hier en chambre du conseil, dont la publication avait été reportée pendant la période
électorale.
Au-delà des finances publiques, nous serons aussi un pôle de stabilité pour l’ensemble de
nos membres, qu’ils soient en fonction dans les juridictions financières ou en dehors
. Nous
devrons faire preuve, plus que jamais, de solidarité et d’unité. Je salue d’ailleurs l’ensemble
de nos collègues, qui sont restés soudés dans une situation institutionnelle instable ces
dernières semaines – situation qui nous a conduit à suspendre, pendant la période de réserve
électorale, toutes nos publications. Ces dernières peuvent désormais reprendre.
Pour demeurer ce pôle de stabilité, nous devrons continuer à nous transformer, car stabilité
ne veut pas immobilisme
. Bien au contraire, tous les chantiers de notre transformation
interne doivent être consolidés, comme je l’ai annoncé lors de l’AG des juridictions financières
avec le lancement des projets de JF2025+. La refonte de notre programmation, le bilan des 18
premiers mois du nouveau régime de responsabilité des gestionnaires publics, l’adaptation
aux mutations induites par l’intelligence artificielle et la donnée, et la diffusion d’une véritable
culture managériale dans l’ensemble des juridictions financières, l’approfondissement des
conséquences du « 100% publication », qui sera plus que jamais notre ligne, sont autant de
nouveaux enjeux qui constituent des perspectives pour la période 2024-2025. Enfin, l’année
2025 verra la première publication d’un nouveau rapport annuel sur la transition écologique,
et nous comptons d’ores et déjà le sortir à l’automne prochain. Cela traduit ma volonté de
faire de cette question vitale pour la planète et pour les prochaines générations le prisme
d’analyse qui irriguera désormais l’ensemble de nos travaux.
***
Après ces quelques propos introductifs, l’heure de la présentation de nos collègues nommés
et promus est enfin venue
. Ces arrivées et ces promotions sont toujours une belle nouvelle
pour nous. Vous êtes, comme moi, les témoins de ce que ces talents apportent à notre maison,
par leurs expériences nombreuses et diverses, et par leurs qualités individuelles. Ils
enrichissent notre collectif de travail au quotidien, et participent à notre rayonnement.
Je tiens tout particulièrement à saluer l’ensemble de leurs proches, amis, famille, que nous
avons le plaisir d’accueillir et qui sont venus partager avec eux le moment de leur serment,
instant toujours mémorable et souvent émouvant
. Je vous souhaite la bienvenue à la Cour
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des comptes, dans cette Grand’chambre dont vous découvrez peut-être pour la première fois
les tapisseries et le frontispice surmontant l’article 15 de la Constitution, qui est au fondement
de nos missions.
Commençons avec les conseillers maîtres, ainsi que le veut le protocole. Ils sont cinq
aujourd’hui : une magistrate de la Cour est promue à ce rang – et bien sûr la maison la
connaît bien, nous installons quatre nouveaux conseillers maîtres dits « experts », mais qui
sont désormais tout simplement des conseillers-maîtres, et un conseiller-maître nommé au
tour extérieur.
Je sais leurs mérites et leurs talents. J’ai donc grand plaisir à les installer dans
ce grade, et je prends cette occasion pour vous les présenter. Je précise que leur affectation
par chambre sera connue d’ici mi-juillet.
Nous avons tout d’abord le plaisir d’installer Marie-Odile ALLARD au rang de conseillère
maître de la Cour des comptes.
Diplômée en 1991 d’un certificat d’aptitude à l’administration
des entreprises de l’IAE Aix-en-Provence, elle commence sa carrière à La Poste, entre 1991 et
1995, d’abord en tant que chargée d’études économiques à la direction générale puis en tant
que responsable études économiques à la délégation Bourgogne Rhône-Alpes. Titulaire du
diplôme de cadre de gestion statistique de l’ENSAE en 1995, elle intègre, la même année,
l’École nationale supérieure des postes et télécommunications (ENSPTT), et devient en 1997
administratrice des postes et télécommunications. Elle rejoint, en 1997 France Télécom. Elle
y assure diverses fonctions, de responsable études et prospective en 1997 à auditrice au sein
de la direction de l’audit et du contrôle dès 2004. C’est en 2007 que Marie-Odile ALLARD
rejoint le monde des juridictions financières, recrutée par voie de détachement et nommée
Première conseillère de CRC en PACA. Intégrée dans le corps des magistrats de CRC en 2010,
elle est affectée à la CRC Auvergne-Rhône-Alpes. Elle y exerce en tant que déléguée dans les
fonctions de procureur financier jusqu’en 2019, où elle rejoint la CRC Occitanie au rang de
présidente de section. Elle devient membre de la chambre du contentieux de la Cour des
comptes en janvier 2023.
Nous nous réjouissons de pouvoir compter sur le talent, les compétences et la grande
connaissance des juridictions financières de notre collègue, qui sont une chance pour les
travaux de notre maison. Nous lui souhaitons le meilleur pour sa maîtrise.
Je suis également heureux de vous présenter aujourd’hui Fabrice MALCOR, installé au rang
de conseiller maître après avoir été nommé au tour extérieur.
Il intègre l’ENA en 2004 dans
la promotion Simone Veil, et, à l’issue de sa scolarité en 2006, il devient administrateur civil
et rejoint la direction du Budget comme adjoint au chef de bureau. Il rejoint la Cour des
comptes en 2010, en tant que rapporteur extérieur : c’est donc aujourd’hui un retour parmi
nous, rue Cambon, pour Fabrice MALCOR ! En 2016, il est nommé dans les fonctions de
conseiller pour les affaires économiques auprès du secrétaire général du gouvernement, Marc
GUILLAUME, puis Claire LANDAIS à partir de juillet 2020. Il est également, depuis 2022,
commissaire du Gouvernement auprès de la Commission d’accès aux documents
administratifs (Cada). Son parcours et sa grande connaissance de l’Etat en font des atouts
précieux pour notre maison, et nous lui souhaitons le meilleur pour son retour à la Cour et
pour ses années en tant que conseiller-maître.
J’en viens à présent aux conseillers maîtres nouvellement recrutés par la procédure dite de
l’expertise, en commençant par Maya BACACHE-BEAUVALLET.
Normalienne à l’ENS Ulm en
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1993, agrégée de sciences économiques et sociales, diplômée d’un doctorat en sciences
économiques et d’une Habilitation à diriger les recherches de Paris 1, elle commence sa
carrière en tant qu’enseignante-chercheure en 1997, d’abord à Paris 1 et à l’ENS. Professeure
agrégée en classe prépa au Lycée Janson de Sailly en 2005, directrice de recherche à l’EDHEC
en 2006, elle rejoint, en 2007, l’administration centrale en tant qu’adjointe-chef du bureau
Polsec 2 de la DG Trésor. De 2008 à 2019, elle est enseignante-chercheuse à Télécom Paris.
Elle a aussi été directrice de la chaire Travail de la PSE et membre Conseil d’analyse
économique, du Conseil d’orientation pour l’emploi et du CSALab. Elle a également été
membre du HCFP entre 2018 et 2019. Ses recherches portent d’une part sur l’emploi, en
particulier l’emploi public et les transformations de l’Etat, et d’autre part sur l’économie
numérique. Elle a publié dans des revues académiques internationales et de nombreux
ouvrages sur ces sujets. Membre du collège de l’ARCEP entre 2019 et cette année, elle nous
rejoint en tant que conseillère maître expert. Voici un parcours d’exception, paré de toutes
les caractéristiques de l’expertise, qui, couplé avec une personnalité qui fait l’unanimité,
constitue un des atouts précieux pour notre maison. Je lui souhaite le meilleur pour sa
nouvelle vie professionnelle parmi nous.
Toujours parmi nos nouveaux conseillers maîtres experts, permettez-moi à présent
d’installer Muriel LACOUE-LABARTHE au grade de conseiller maître.
Diplômée de Sciences
Po Paris en 1997, d’une licence de droit des affaires à Assas en 1998, elle intègre l’ENA en 1999
au sein de la promotion Nelson Mandela. À sa sortie de l’ENA en 2001, elle débute sa carrière
à Bercy, en tant qu’adjointe-chef de bureau à la DGCCRF. En 2003, elle devient attachée
financière à l’agence financière de New York, puis elle revient à la DGCCRF en tant que cheffe
de bureau. Experte nationale détachée à la direction générale de la concurrence de
Commission européenne entre 2005 et 2007, elle rejoint, en 2007, le SGAE en tant que cheffe
du secteur « Marché intérieur, consommateurs, concurrence, aides d’Etat et armement ».
En 2010, elle rejoint la DG Trésor comme cheffe du bureau de la coordination et de la stratégie
européenne. Son expertise, je la connais bien personnellement, puisqu’elle était ma
conseillère en charge des affaires européennes et financières internationales pendant deux
ans, lorsque j’étais ministre de l’Economie et des Finances.
Après ce passage en cabinet ministériel, elle revient au Trésor en 2014 pour assurer les
fonctions de sous-directrice des affaires européenne. Passée chargée de mission auprès du
directeur « politiques, stratégie, coordination et communication » à la direction générale des
affaires économiques et financières de la Commission européenne, elle est nommée, en 2017,
sous-directrice de la politique commerciale, de l’investissement et de la lutte contre la
criminalité financière au Trésor jusqu’en 2020. Devenue cheffe du service des affaires
bilatérales et de l’internationalisation des entreprises au Trésor en 2020, elle est finalement
nommée directrice générale adjointe du Trésor en 2021. C’est donc forte de cette expérience
rare de l’État et des affaires européennes qu’elle rejoint notre Maison ! Ces compétences
seront précieuses pour la Cour.
Parmi nos nouveaux conseillers maîtres experts, figure également Antoine GOBELET.
Diplômé de Sciences Po Paris en 2001 et de l’université libre de Berlin en 2002, il commence
sa carrière en 2004 en tant que conseiller des Tribunaux Administratifs et des Cours
Administratives d'Appel avant d’intégrer l’ENA en 2005, dans la promotion République. À sa
sortie de l’ENA en 2007, il rejoint la Direction générale du Trésor en tant qu’adjoint au chef de
bureau. Il passe ensuite à la direction des finances et de la stratégie de La Banque postale.
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Entre 2012 et 2016, il occupe les fonctions de conseiller financier et économique puis
conseiller budgétaire de Bernard Cazeneuve, successivement au ministère délégué chargé des
Affaires étrangères, puis au ministère délégué chargé du Budget, et enfin place Beauvau.
En 2016, il est nommé directeur de l’évaluation de la performance, de l’achat, des finances et
de l’immobilier au ministère de l’Intérieur. En 2020, il est nommé préfet, secrétaire général
aux moyens mutualisés auprès de Marc Guillaume, préfet de la région d’Île-de-France et
préfet de Paris.
En 2022, il retrouve l’aventure des cabinets ministériels et assure, pendant un an, les fonctions
de directeur du cabinet de la ministre des Sports et des jeux Olympiques et Paralympiques,
Amélie Oudéa-Castéra. Nous aurons donc très vite l’occasion de tester l’efficacité de son
action ! Réintégré dans le corps préfectoral en 2023, il occupait depuis un an le poste de
préfet, chargé d’une mission sur l’intelligence artificielle au ministère de l’Intérieur et des
Outre-mer, et nous avons plaisir l’installer au rang de conseiller maître aujourd’hui. Son talent
ne fait aucun doute, nous lui souhaitons une chaleureuse bienvenue au sein de la maîtrise
dans notre maison.
J’en viens au dernier conseiller maître expert que nous installons aujourd’hui, Guillaume
BLANCHOT.
Diplômé en 1994 de Sciences Po Bordeaux et d’une licence de droit à Bordeaux I,
il intègre l’ENA en 1997, promotion Cyrano de Bergerac. A sa sortie de l’ENA en 1999, il
commence sa carrière administrative à Bercy, d’abord en tant que chargé de la politique
commerciale avec les pays du Maghreb, puis en 2001 en tant que chargé des négociations
commerciales multilatérales dans le secteur de l’agriculture. Il rejoint ensuite le CNC en 2003
en tant que chargé de mission, avant d’y devenir directeur du multimédia et des industries
techniques, puis directeur de l’audiovisuel et de la création numérique. Entre 2014 et 2016,
Guillaume BLANCHOT rejoint le cabinet du Premier ministre en tant que conseiller au sein du
pôle culture. Il rejoint ensuite le régulateur de l’audiovisuel en 2016 et prend la direction
générale du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), devenu l’Arcom le 1er janvier 2022.
Son mandat de directeur général aura été marqué par des transformations significatives du
paysage audiovisuel et numérique, mais aussi par une extension massive des compétences de
l’Arcom. Nous lui souhaitons le meilleur à la Cour des comptes, et sommes ravis de pouvoir
compter, entre autres, sur ses talents de manager et sa connaissance fine du domaine
audiovisuel.
Après les conseillers-maîtres, vient maintenant le tour des conseillers-maîtres en service
extraordinaire !
Permettez-moi donc d’installer nos deux nouveaux conseillers maîtres en service
extraordinaire, en commençant par Vincenzo SALVETTI.
Diplômé de l’École nationale
supérieure des ingénieurs de constructions aéronautiques de Toulouse en 1984, il commence
sa carrière à la Direction générale de l’Armement (DGA), en tant qu’ingénieur d’essais au
Centre d’essais des propulseurs de Saclay. Il continuera un temps sa carrière au sein de ce
Centre d’essais, en devenant chef de section d’essais en 1991 puis, en 1993, directeur de
programme. Toujours à la DGA, il rejoint, en 1995, la Direction des systèmes d’armes puis, en
1997, le cabinet du Délégué général pour l’armement, en tant que chef de cabinet. Officier
stagiaire de la 8
e
promotion du Collège Interarmées de Défense en 2000, il revient l’année
suivante à la DSA au service des programmes nucléaires et de missiles, notamment en tant
que directeur du programme d’ensemble Horus. En 2005, il rejoint la Direction des
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applications militaires du CEA dont il finit, en 2020, par devenir Directeur des applications
militaires. Fort de cette grande expérience au service de la France, il rejoint aujourd’hui notre
maison. Nous lui souhaitons la bienvenue et de s’épanouir parmi nous.
Nous installons aussi Vanessa WISNIA-WEILL en tant que conseillère maître en service
extraordinaire.
Diplômée de l’X en 1994 et de l’École des Ponts ParisTech en 1996, elle
commence sa carrière au sein du groupe LVMH en tant que cheffe de produits Parfums
Christian Dior. En 1998, elle devient directrice-adjointe en fusions-acquisitions au sein
d’Edmond de Rothschild Corporate Finance, avant de rejoindre en 2004 le Centre d’analyse
stratégique en tant que chargée de mission « questions sociales », qui deviendra France
Stratégie en 2013 et qu’elle quittera en 2017. En 2011, elle est diplômée d’un Master 2 de
psychologie clinique à Paris-Diderot et exerce depuis en tant que psychologue clinicienne et
psychanalyste.
En 2017, après France Stratégie, elle rejoint le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de
l’âge et y assure les fonctions de secrétaire générale adjointe. Elle est également membre du
Conseil scientifique de l’EN3S depuis 2022, directrice du financement de l’offre de la CNSA
depuis 2023, et enseignante à Sciences Po Paris depuis janvier dernier. Son parcours riche
d’expériences très diverses et sa grande expertise des questions sociales seront précieux pour
notre institution. Nous lui souhaitons la bienvenue entre nos murs, et de s’épanouir
pleinement dans la suite de ses missions.
J’aimerais désormais saluer la nomination de Stéphanie BIGAS-REBOUL, en qualité
d’avocate générale au Parquet général.
Diplômée de Sciences Po Paris en 2002, d’une
maîtrise en sciences économiques et d’un DEA en économie appliquée, elle intègre l’ENA en
2002, dans la promotion Léopold Sédar Senghor. À sa sortie de l’ENA, elle est nommée
auditrice à la Cour des comptes, puis conseillère référendaire à la 6e chambre de 2004 à 2011.
De 2011 à 2017, elle est conseillère référendaire à la 7e chambre, responsable du secteur des
aides agricoles. En 2017, elle rejoint l’Agence française anticorruption, d’abord en tant que
cheffe de département du contrôle des acteurs publiques, puis dans les fonctions de sous-
directrice en 2022. Entre-temps, en 2020, elle est nommé conseillère maître à la Cour, qu’elle
réintègre à présent dans les fonctions d’avocate générale. Nous sommes ravis de la revoir
parmi nous, et nous lui souhaitons le meilleur pour ce retour Rue Cambon.
Ainsi que le veut le protocole, poursuivons avec les conseillers référendaires en service
extraordinaire, qui sont dix à être installés aujourd’hui.
Je commencerai par Sophie CATTA, que j’ai plaisir à installer en tant que CRSE.
Diplômée de
Sciences Po Paris en 2010, elle commence sa carrière en tant que consultante secteur public
et intègre finalement l’INET en 2013.
En tant qu’administratrice territoriale, elle rejoint le secrétariat général du Conseil général du
Pas-de-Calais en 2014, pour assurer les fonctions de directrice adjointe de la coordination
stratégique des politiques publiques. En 2016, elle devient cheffe du service des finances du
Conseil départemental du Loiret. C’est en 2019 que Sophie CATTA découvre le monde des
juridictions financières puisqu’elle est nommée première conseillère de CRC et détachée
auprès de la CRC Île-de-France. Après avoir contribué à de nombreux travaux importants de
la CRC Ile de France, Sophie Catta rejoint la Cour en tant que CRSE.
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Je suis très heureux de l’installer aujourd’hui, d’autant plus qu’elle rejoint la Première
présidence en tant que chargée de mission CRTC. Nous lui souhaitons la bienvenue et le
meilleur dans notre maison ; mais je sais qu’elle s’y est déjà parfaitement acclimatée !
Ensuite, nous installons Natalie COMMEAU au rang de CRSE, qui rejoint la 2
ème
Chambre.
Diplômée de l’X en 2006, d’un Master de recherche en santé publique à Paris 11, membre
corps des ponts, des eaux et des forêts, elle entame une thèse de doctorat en statistique qui
aboutit en 2012. Cette même année, elle rejoint la Direction générale de l’enseignement et
de la recherche du Ministère de l’Agriculture, en tant que chargée de mission sur les politiques
scientifiques des établissements d’enseignement supérieur agricole. Toujours au Ministère de
l’Agriculture, elle devient cheffe du bureau de l’évaluation scientifique, de la recherche et des
laboratoires à la Direction générale de l’alimentation. En 2018, elle rejoint le Ministère de la
Transition écologique et de la cohésion des territoires, en tant que cheffe de mission à la
Direction générale de la prévention des risques.
En 2021, elle poursuit sa carrière au MTECT en tant qu’adjointe au sous-directeur de la
coordination, de l’appui, de la stratégie et du pilotage à la Direction de l’eau et de la
biodiversité. Son expertise des politiques publiques liées à l’environnement et l’agriculture, sa
rigueur en matière d’analyse de données et en statistiques en font un grand atout pour la 2
ème
Chambre.
Nous lui souhaitons la bienvenue, et souhaitant qu’elle s’épanouisse au sein de notre collectif.
J’en viens à présent à Pierre FAROUILH, que nous installons également en tant que CRSE et
qui vient enrichir les rangs de la 1
ère
Chambre.
Diplômé d’un DESS en gestion à Paris 1, il
devient en 1995 chargé de mission à la direction financière du trafic francilien de France-
Télécom, puis chef du département des affaires financières d’un établissement francilien de
France-Télécom en 1996. Il devient, en 1998, adjoint au chef de la mission d’organisation des
services du Premier ministre, avant de devenir secrétaire général adjoint des centres
interministériels de renseignements administratifs en 2002. De 2004 à 2006, il est chef du
bureau des affaires générales et budgétaires à la DGAFP, et est nommé, en 2007,
administrateur civil au tour extérieur. Cette année-là, il rejoint la direction générale de la
modernisation de l’Etat en tant que secrétaire général adjoint, la Direction du budget l’année
suivante et la DGFIP en 2010.
En 2015, il devient auditeur à la mission des audits du Contrôle général économique et
financier, avant de revenir à la DGFIP deux ans plus tard en tant qu’adjoint au chef du pôle
national d’audit de la DGFIP. Sa connaissance de l’État et des entités publiques, tout comme
son expertise en gestion publique sont une chance pour la 1
ère
Chambre, et plus globalement
pour les travaux de la Cour. Nous lui souhaitons la bienvenue dans notre maison !
Nous installons également Nathalie GREEN en tant que CRSE à la 1
ère
chambre.
Diplômée
d’une maîtrise en philosophie en 2007 à Paris 1 et de Sciences Po Paris en 2009, elle
commence sa carrière à la direction des finances de la Mairie de Paris et intègre l’ENA en 2012.
À sa sortie de l’ENA, elle rejoint la DGAFP, d’abord en tant qu’adjointe au chef du bureau du
statut général et du dialogue social puis en tant que cheffe du bureau de l’encadrement
supérieur et des politiques managériales. C’est en 2018 que son chemin croise celui de notre
maison puisqu’elle rejoint la Cour, entre 2018 et 2020, comme rapporteure extérieure dans le
domaine des politiques sociales, de l’emploi et du logement.
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En 2020, elle retourne à la DGAFP où elle est nommée sous-directrice de la synthèse
statutaire, des politiques territoriales et des partenariats. Son expérience dans la
transformation de la fonction publique, dans la gestion publique et dans la conduite de projets
sera un véritable atout pour la 1
ère
Chambre. Nous lui souhaitons le meilleur.
Je poursuis avec Gwenn LÉAUSTIC, qui est installé en tant que CRSE et affecté à la 1
ère
Chambre – lui aussi !
Après une hypokhâgne/khâgne, une licence de philosophie et d’histoire,
une maîtrise de science politique et de droit public, et un DESS Administration et gestion
publiques à Paris Nanterre, il devient inspecteur du Trésor. À l’issue de sa formation, il exerce
dans le réseau déconcentré de la Direction générale de la comptabilité publique. Il intègre, en
2004, l’équipe du Trésorier payeur général de l’AP-HP avant d’assurer, entre 2005 et 2009, les
fonctions de chef de secteur RH à la Direction générale de la comptabilité publique. Devenu
juriste-rédacteur au SG des ministères économiques et financiers, il rejoint la Direction
générale du Trésor en 2013, au bureau RH des services à l’étranger et déconcentrés. En 2018,
en tant qu’administrateur civil nommé au tour extérieur, il suit le cycle de perfectionnement
des administrateurs lauréats à l’ENA et devient, la même année, chef de service à l’INSERM.
En 2019, il rejoint le Ministère de l’Ecologie en tant que chef du bureau de la fiscalité du
logement et de l’aménagement. Depuis 2020, il est chef du bureau du conseil, de l’innovation
et de l’animation au SG des ministères économiques et financiers. Nous lui souhaitons de
pleinement s’épanouir à la 1
ère
Chambre, à laquelle profitera sa grande expérience de
l’administration et de la gestion publiques.
J’en viens à présent à Flora FLAMARION, installée en tant que CRSE à la Cour et affectée à la
6
ème
Chambre.
Diplômée de Sciences Po Paris en 2008, elle intègre l’INET l’année suivante.
Devenue administratrice territoriale, elle commence sa carrière en 2010 au Conseil
départemental de la Seine-Saint-Denis, et ce, jusqu’en 2021.
Elle y exerce successivement les fonctions de cheffe du service de l’Insertion et de la Solidarité,
de directrice adjointe de la Prévention et de l’Action sociale, et enfin, en 2018, d’adjointe au
DGA des Solidarités. En 2021, elle fait ses valises pour Bordeaux, pour assurer au département
de la les fonctions de directrice des Actions pour l’autonomie, puis de DGA aux Ressources.
Nous avons plaisir à profiter à partir d’aujourd’hui de sa connaissance des politiques sociales
et des enjeux territoriaux de l’action publique, qui sera une grande chance pour la 6
ème
Chambre. Nous lui souhaitons la bienvenue au sein de notre collectif.
C’est au tour de Pierre-Henri GIRAUD, que nous installons aujourd’hui en tant que CRSE et
qui est affecté à la 2
ème
Chambre.
Après une classe prépa à Janson de Sailly, il intègre l’Ecole
nationale supérieure des Mines de Douai dont il est diplômé en 2008. Il commence sa carrière
chez Bouygues Construction, de 2008 à 2016, en tant que directeur conception-construction
de grands projets d’infrastructures en France et à l’international – à Dubaï, Londres ou encore
Singapour. En 2016, il rejoint le cabinet de conseil Eurogroup Consulting, où il exerce en tant
Supervising Senior Consultant. En 2018, il intègre l’ENA dans la promotion Molière et y
effectue ses stages à la Représentation de la France auprès de l’OTAN, auprès du préfet de
Mayotte et à la Direction de SNCF Réseau. À l’issue de sa scolarité en 2020, il choisit la carrière
diplomatique et devient conseiller des affaires étrangères. Au Ministère de l’Europe et des
Affaires étrangères, il travaille notamment sur la politique européenne de défense et sur la
politique de commerce et d’investissement de l’Union. En 2022, il est nommé conseiller
diplomatique du ministre des armées et nous rejoint à présent en tant que CRSE. Nous avons
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plaisir à l’accueillir dans notre Maison, et nous pouvons être certains que son talent saura
bénéficier à la 2
ème
Chambre.
J’en viens à Aliénor CAUVET.
Après une classe prépa littéraire, elle est diplômée d’une
maîtrise à Paris 1 en spécialité aménagement et cartographie et agrégée de géographie. Elle
commence sa carrière, de 2004 à 2015, en tant que professeur d’histoire-géographie au lycée,
en prépa, à l’université Paris VII ou encore au Lycée français de Vienne. En 2017, elle intègre
l’ENA dans la promotion Georges Clémenceau et en sort dans le corps des administrateurs
civils.
Elle assure ainsi en 2019 les fonctions de déléguée générale de la Communauté d’universités
et d’établissements de l’Université Paris-Saclay, avant de devenir cheffe du département de
la modernisation du SG du Ministère de l’Education nationale et du Ministère de
l’Enseignement supérieur. Depuis septembre 2022, elle est cheffe de pôle Armées, Affaires
étrangères, Justice, Intérieur et Outre-mer au sein de la direction interministérielle de la
transformation publique (DITP). Forte de cette expérience dans le service public, elle vient
renforcer les rangs de la 3
e
Chambre. Nous lui souhaitons de pleinement s’épanouir au sein
de notre maison.
Passons maintenant à Matthieu LY VAN LUONG, qui est installé en tant que CRSE et devient
le nouveau Directeur de la direction des compétences
. Diplômé d’un DEA en histoire
économique à Paris 1 en 2000 et de Sciences Po Paris en 2002, il réussit le concours de
secrétaire des affaires étrangères en 2002. Diplomate de 2002 à 2008, il intègre en 2008 l’INET
et devient administrateur territorial. A sa sortie de l’INET en 2009, il est nommé DGA Culture
et Vie locale à la Mairie d’Aubervilliers puis, en 2012, il rejoint le Conseil départemental de
l’Hérault en tant que directeur général adjoint Éducation, culture, jeunesse, sport et loisirs.
Par voie de détachement, il est nommé premier conseiller de CRC en 2017 et est affecté la
CRC Hauts-de-France. Muté à la CRC Ile-de-France en 2022, il nous rejoint maintenant à la
Cour en tant que directeur des compétences et, au vu de son parcours si riche, il en a toutes
les compétences !
Pour finir, j’ai le plaisir de vous présenter à Amélie MORZADEC, qui est installée en tant que
CRSE et affectée à la 1
ère
Chambre.
Après une prépa scientifique à Stanislas, elle intègre
Supélec dont elle est diplômée en 2015 et suit, en parallèle, un double-diplôme en finance et
gestion du risque à Paris Dauphine.
Elle commence sa carrière en finance de marché au sein de Mazars Actuariat et de la Société
Générale. En 2017, elle rejoint en tant que manager le cabinet de conseil en stratégie
Corporate Value Associates, avant de devenir, en 2018, directrice d’études dans les secteurs
Transport, Energie et Santé au journal Les Echos. C’est en 2020 qu’elle s’engage dans le service
public, en rejoignant la DG Trésor. Elle y assure d’abord les fonctions d’adjointe au chef du
bureau de la synthèse des finances publiques, puis d’adjointe au chef du bureau des règles
internationales du commerce et de l’investissement. Après ces huit années d’expérience dans
le privé et le public, elle rejoint la Cour en tant que CRSE et vient renforcer les rangs de la
1
ère
Chambre. Nous lui souhaitons la bienvenue et le meilleur dans notre Maison.
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Voilà ! J’en arrive au terme de cette présentation de nos collègues promus, et des nouveaux
collègues nombreux que nous accueillons et que vous connaissez désormais un peu mieux
.
Cet exercice n’est jamais bref, j’en suis conscient. Et pourtant, je ne le trouve jamais fastidieux,
car il reflète à chaque fois la richesse humaine de la Cour et son attractivité toujours
croissante. Je ne cesse pas de me réjouir la diversité et la qualité des profils que la Cour attire :
c’est un atout décisif pour pouvoir remplir au mieux nos missions, au service du citoyen.
Je
vous
souhaite,
au
nom
des
juridictions
financières,
mes
meilleurs
v
œ
ux
d’épanouissement pour ce qui s’annonce comme une riche et passionnante poursuite de
votre carrière.
Mesdames et messieurs, je vous remercie pour votre attention, et je passe sans plus tarder
la parole au Procureur général pour les traditionnels éloges qui concluent nos audiences
solennelles.