Rapport sur la situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie de décembre 2018- Documents, rapports, études | Direction des Affaires Sanitaires et
Sociales de Nouvelle-Calédonie (gouv.nc)
(5)
La direction des affaires sanitaires et sociales ne publie pas de données plus récentes.
(6)
L’assuré ne supporte aucune participation aux frais médicaux et de transport lorsque ceux-ci sont liés à l’une des affections visées à l’article Lp 78
de la loi relative à la sécurité sociale en Nouvelle-Calédonie.
(7)
Notamment, les cancers, le diabète, les pathologies cardiovasculaires et l’hypertension artérielle
Selon les projections démographiques
disponibles, 62 400 personnes, soit un
habitant sur cinq, aura 60 ans ou plus
en 2030 et 16 500 personnes auront 75
ans ou plus, soit près d’un habitant sur
vingt. La commune de Nouméa verrait
sa population âgée de 60 ans ou plus,
doubler d’ici 2034. Ces perspectives
démographiques
laissent
présager
une forte croissance des pathologies
liées au vieillissement en particulier
les maladies chroniques
7
, qui appellent
des soins continus dans le temps et
donc coûteux. La prise en charge des
soins pour les assurés est, si ce n’est
identique, tout du moins proche de
celle existant en métropole ce qui
impliquera un niveau de financement
public élevé.
Les affections longues maladies
Les
dépenses
dites
de
« longues
maladies »
sont
intégralement prises en charge, sans ticket modérateur
ou reste à charge pour l’assuré, suivant des modalités
comparables aux affections de longue durée en métropole
6
.
En 2020, les dépenses liées à une longue maladie
représentaient 60 % des dépenses du régime et concernaient
47 521 assurés, soit 19 % du total des assurés. Entre 2015
et 2020, le nombre d’assurés pour lesquels est reconnue
l’existence d’une longue maladie a progressé de 5 %. Selon
les projections réalisées par le gouvernement, en 2025, ces
assurés pourraient représenter 21 % des assurés.
En 2020, quatre affections représentaient plus de 54 % du
nombre total des assurés pour lesquels avait été reconnue
l’existence d’une longue maladie : le diabète (20 %), des
tumeurs malignes (13 %), l’hypertension artérielle (12 %), et
des insuffisances cardiaques (9 %).
2•
LE FINANCEMENT DU RÉGIME D’ASSURANCE
MALADIE-MATERNITÉ DOIT ÊTRE RENFORCÉ
Une offre de soins renforcée
par l’ouverture de deux centres
hospitaliers publics et une clinique
privée rénovés
Pour améliorer son offre de soins hospitalière, la
Nouvelle-Calédonie a réalisé deux opérations de
concentration d’établissements de santé, l’un dans
la province Sud et l’autre dans la province Nord.
En décembre 2016, le centre hospitalier territorial
public est entré en activité sur le site du « Médipôle »
de Koutio, dans l’agglomération de Nouméa. Doté
de 562 lits et places de court séjour, il regroupe
des activités auparavant réparties sur trois sites et
accueille des équipes de métropole pour réaliser
des interventions spécialisées, ce qui contribue à
réduire le nombre d’évacuations sanitaires.
Cet établissement exerce la fonction de centre
de recours pour l’ensemble du territoire de la
Nouvelle-Calédonie. Il développe à ce titre des
actions de coopération avec les provinces et avec
le centre hospitalier du Nord afin de garantir la
continuité des activités de soins les plus essentielles
sur l’ensemble du territoire.
Afin de rééquilibrer la répartition territoriale
de l’offre de soins, le centre hospitalier du Nord
regroupe depuis décembre 2018, les trois sites
hospitaliers publics de la province Nord sur la
commune de Koné pour un total de 130 lits et
places. Les deux anciens sites existants ont été
reconvertis en sites d’aval pour les soins de suite
et de réadaptation. La mise en service du nouvel
hôpital a été accompagnée par l’installation, sur ce
site, d’un scanner, de la création d’une antenne du
service mobile d’urgence et de réanimation ainsi
que du transfert, sur le site de Koné, de 14 lits de
chirurgie et de neuf lits d’obstétrique jusqu’alors
installés à Koumac.
L’hospitalisation privée de court séjour est exercée
par la clinique Kuindo-Magnin, située à Nouméa
qui regroupe depuis septembre 2018 les trois
anciens établissements privés du territoire. Elle est
dotée de 219 lits et places de médecine, chirurgie
et maternité et de 50 lits de soins de suite et de
réadaptation. En outre, le site du « Médipôle »
accueille, depuis 2015, un centre privé de soins de
suite et de réadaptation et depuis 2016, un centre
de radiothérapie.
Rapport d’activité 2022
Chambre territoriale des comptes Nouvelle-Calédonie
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31
CONTRÔLER EN ÉVALUER LA GESTION
Graphique n° 3 : Adaptation des capacités en lits du centre hospitalier territorial durant la crise sanitaire
Source : chambre territoriale des comptes, d’après des données du centre hospitalier territorial
La mise en place de pôles sanitaires publics
et privés dans les provinces Sud et Nord s’est
accompagnée d’un plus grand recours aux soins
hospitaliers. Ainsi, le nombre d’entrées dans les
services de court séjour du centre hospitalier du
Nord a progressé de 5,9 % entre 2016 et 2020 pour
s’élever à 4 317 en 2020 et le nombre d’entrées
dans les services du centre hospitalier territorial
a progressé de 9 % depuis 2016, pour s’élever à
21 246 entrées en 2021.
En 2020, le centre hospitalier du Nord exerçait
à hauteur de 44 % une activité de médecine et
de 31,2 % une activité de chirurgie. L’obstétrique
représentait 13 % de ses entrées. Cette même
année, le centre hospitalier territorial a réalisé 45 %
de son activité en médecine, 24 % en chirurgie,
22 % en obstétrique et 9 % sur les soins critiques
(essentiellement la réanimation).
La progression de l’activité hospitalière publique
a cependant été contrariée par la crise sanitaire
qui a conduit la Nouvelle-Calédonie à mettre
en place la fermeture de ses frontières entre
les mois de mars 2020 et décembre 2021 ainsi
que trois confinements stricts de la population
entre mars 2020 et octobre 2021. Les restrictions
de déplacements, notamment au cours des
confinements, a réduit le recours aux soins et a
conduit les établissements de santé à reporter une
partie des prises en charge sur la fin de l’année
2021 et le début de l’année 2022, lorsque la
situation des patients le permettait.
Pour le centre hospitalier territorial, la diminution
du nombre de journées en hospitalisation complète
résultant de la crise sanitaire s’est établie à 6 063
journées en 2020 et à 1 076 journées au cours du
premier confinement de 2021 puis à 2 076 journées
lors du second confinement de l’année 2021.
La baisse du nombre de journées en raison de la
crise sanitaire a représenté ainsi près de 2 % de
l’activité en 2020 et 4 % en 2021. En contrepartie,
en cumul entre 2020 et le premier trimestre 2022,
l’établissement a comptabilisé 16 490 journées
pour les patients atteints de la Covid dans les
services de soins non critiques.
Une impasse financière qui se
répercute sur tous les acteurs
Le régime d’assurance maladie-maternité a cumulé
les résultats négatifs depuis 2015 et le montant du
déficit de l’année 2020 s’élevait à 9 MdF CFP. Celui
de 2021 est réduit à 311 MdF CFP. En 2021, les
charges, composées à plus de 80 % des prestations,
s’établissent à 87,8 MdF CFP (soit une hausse
de 14 % depuis 2015), tandis que les produits
qui s’élèvent à 87,50 MdF CFP, progressent de
24 % (soit 17 Md F CFP). Excepté en 2020, afin de
réduire les difficultés de trésorerie de l’assurance
maladie, l’agence sanitaire et sociale a versé une
contribution annuelle dont le montant a varié de
2,36 MdF CFP en 2015 jusqu’à 10,29 MdF CFP en
2017. Ce versement s’établissait à 7,76 MdF CFP
en 2019 et à 0,78 MdF CFP en 2021.
Avec le même objectif, la Nouvelle-Calédonie a
versé au régime d’assurance maladie-maternité,
une contribution de 5,3 MdF CFP en 2020 et de
11,66 MdF CFP en 2021, dont 11,66 MdF CFP.
Entre 2015 et 2021, le montant cumulé des
dotations versées au régime d’assurance maladie-
maternité a atteint plus de 54,1 MdF CFP. Ces
versements n’ont pourtant pas été suffisants pour
couvrir le besoin de financement du régime qui
demeurait déficitaire.
Cette situation souligne l’inadaptation du modèle
de financement de l’assurance maladie-maternité
au regard de la progression des dépenses de
santé et de l’amélioration de l’offre de soins sur
le territoire. En l’absence des dotations versées
par l’agence sanitaire et sociale et la Nouvelle-
Calédonie,
le
résultat
annuel
du
régime
d’assurance
maladie
aurait
été
en
moyenne
déficitaire de 13,96 MdF CFP chaque année depuis
2019. Ce montant correspond donc au besoin de
financement structurel du régime.
La
dette
du
régime
d’assurance
maladie-
maternité, constituée comptablement de retards
de paiements, porte majoritairement sur les
établissements publics de santé au titre de la
dotation globale et des soins et consultations
externes. Elle s’établissait à 13,6 MdF CFP en
2015, et à 36,4 MdF CFP en 2021, ce qui représente
une progression de 22,8 MdF CFP. Les retards de
paiement résultent des difficultés de trésorerie
du régime qui n’est pas en mesure de régler
l’intégralité des prestations qui sont dues. Afin de ne
pas pénaliser les particuliers et les professionnels
de santé, la caisse a fait le choix de faire peser
ces retards de paiement sur les institutionnels et
en particulier les hôpitaux (25,8 MdF CFP) et les
provinces (5,6 Md F CFP).
Dans ces conditions, le centre hospitalier Nord et le
centre hospitalier territorial sont confrontés à des
difficultés financières qui résultent de ces retards
de paiements de la CAFAT.
La situation financière du centre hospitalier Nord
s’est dégradée depuis 2016, exceptée en 2018
en raison de la progression la dotation annuelle
globale liée à l’ouverture du site de Koné, dont
l’exploitation n’a démarré qu’à la fin du mois de
novembre 2018. En 2020, les produits du centre
hospitalier du Nord s’élèvent à 4,85 MdF CFP
(+1,9 MdF CFP depuis 2016) et les charges à
4,98 MdF CFP (+ 2 MdF CFP depuis 2016). Le
résultat de l’exercice est déficitaire de 132, 5 MdF
CFP en 2020, en dégradation de 47,4 MdF CFP par
rapport à 2016. La capacité d’autofinancement
nette du centre hospitalier Nord, c’est-à-dire la
capacité d’autofinancement brute déduite des
annuités d’emprunts, était négative en 2019
(- 342,5 MdF CFP) et dans une moindre mesure en
2020 (- 98,3 MdF CFP).
La trésorerie nette du centre hospitalier Nord
présentait un solde négatif de 202,1 MdF CFP
en 2019 et de 165 MdF CFP en 2020. En 2020, la
créance du centre hospitalier Nord sur la CAFAT
s’établissait à 1,56 MdF CFP.
Le résultat du centre hospitalier territorial a été
multiplié par plus de trois entre 2016 (197,4 MdF
CFP) et 2021 (693 MdF CFP en 2021). Il a cependant
présenté de fortes variations entre 2017 et 2020
et l’accompagnement budgétaire de la Nouvelle-
Calédonie d’un montant de 1,52 MdF CFP au titre
de la compensation des dépenses liées à la crise
sanitaire en 2020 et 2021, ainsi que la progression
de 0,5 % de la dotation annuelle de financement
ont
participé
à
la
formation
du
résultat
excédentaire de l’exercice 2021. Les produits du
centre hospitalier territorial progressent ainsi de
26,42 % depuis 2016 et s’élèvent à 35,58 MdF CFP
en 2021 alors que les charges (34,89 MdF CFP en
2021) ont augmenté de 24,83 % depuis 2016.
Le centre hospitalier territorial doit cependant
gérer
une
trésorerie
durablement
négative
qui s’établit à - 418,88 MdF CFP en 2020 et à
- 725,67 MdF CFP en 2021 et qui l’a conduit à
contracter une avance de trésorerie de 1,8 MdF
CFP auprès l’agence sanitaire et sociale dont le
remboursement fait défaut depuis deux ans. Dans
ce contexte, le centre hospitalier territorial dispose
d’une créance de 21,48 MdF CFP sur la CAFAT en
2021 (dont un montant de 5,06 MdF CFP au titre
d’arriérés sur la dotation annuelle).
Martial Dosdane/province Sud
Rapport d’activité 2022
Chambre territoriale des comptes Nouvelle-Calédonie
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33
CONTRÔLER EN ÉVALUER LA GESTION
Un partage des compétences en
matière d’action médico-sociale entre
les provinces et la Nouvelle-Calédonie
La compétence de droit commun en matière
d’action sanitaire et sociale avait été attribuée aux
provinces par l’article 7 du statut du 9 novembre
1988
8
, mais l’abrogation de ce statut par l’article
233 de la loi organique du 19 mars 1999 a mis fin
à cette situation.
La loi organique n° 99-209 du 19 mars 1999 relative
à la Nouvelle-Calédonie prévoit au quatrième
alinéa de l’article 22 que la Nouvelle-Calédonie
est compétente en matière de « protection sociale,
hygiène publique et santé (...) contrôle sanitaire
aux frontières » et au 22
e
alinéa du même article
précise que la Nouvelle-Calédonie est compétente
sur les « établissements hospitaliers ». Par ailleurs,
l’article 20 de la loi organique précise que les
provinces disposent d’une capacité à agir dans
les domaines dont la compétence n’a pas été
attribuée à l’État ou à la Nouvelle-Calédonie ou
aux communes du fait de la législation applicable.
L’article 47 de la loi organique n° 99-209 du
19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie
prévoit au paragraphe I que « Le congrès peut, à
la demande d’une assemblée de province, donner
compétence aux autorités de la province pour
adapter et appliquer : 1° la réglementation en
matière d’hygiène publique et de santé ainsi que
de protection sociale ; [...] » et au paragraphe II que
« Le congrès peut, en outre, donner compétence
aux autorités des provinces ou des communes pour
prendre des mesures individuelles d’application
des réglementations qu’il édicte. ». Enfin au
paragraphe IV, il est précisé « Ces délégations de
compétences sont prévues par des conventions qui
doivent comprendre, le cas échéant, les transferts
des moyens permettant leur exercice normal. ».
Cette possibilité n’a été mise en œuvre qu’avec la
province Sud
9
.
En pratique, les trois provinces interviennent
dans la prise en charge en santé, notamment par
la mise en œuvre de l’aide médicale, et dans des
actions de promotion de la santé et de prévention
par l’intermédiaire des directions provinciales de
l’action sanitaire et sociale et le réseau des centres
médico-sociaux
qu’elles
gèrent.
L’intervention
des provinces dans ces domaines est aujourd’hui
réalisée sans cadre légal précis et en dehors de
toute convention de délégation de compétence
avec
la
Nouvelle-Calédonie.
Cette
situation
juridiquement fragile permet aux provinces de
renoncer à l’exercice de tout ou partie de leurs
actions à tout moment. Une telle option est
envisagée par la province Sud et des Îles.
Cette situation appelle à un effort de clarification
du domaine d’action de chaque collectivité.
Des missions qui se recouvrent entre
la Nouvelle-Calédonie et son agence
sanitaire et sociale
Le pilotage du système de santé est confié à
la direction des affaires sanitaires et sociales,
direction de la collectivité de Nouvelle-Calédonie.
Cependant, l’agence sanitaire et sociale participe
également à la mise en œuvre de la politique de
santé.
L’agence sanitaire et sociale de la Nouvelle-
Calédonie a été créée par délibération du congrès
n°264 du 23 novembre 2001 qui lui confère le
statut d’établissement public administratif. Cette
délibération précise son rôle qui est de redistribuer
des produits fiscaux qui lui sont adressés par la
Nouvelle-Calédonie aux acteurs du système de
protection sociale (CAFAT, établissements santé,
acteurs privés du secteur sanitaire et médico-
social) et de mettre en œuvre des programmes de
prévention et de dépistage en santé publique
10
.
L’agence sanitaire et sociale de la Nouvelle-
Calédonie a été créée par délibération du congrès
3•
UNE GOUVERNANCE À CLARIFIER
Le pilotage du système de santé est confié à la direction des affaires sanitaires et
sociales, direction de la collectivité de Nouvelle-Calédonie. Cependant, l’agence
sanitaire et sociale, et les provinces du territoire, participent également à la mise en
œuvre d’une partie de la politique de santé.
n°264 du 23 novembre 2001 qui lui confère le
statut d’établissement public administratif de la
Nouvelle-Calédonie. L’objet de cet établissement
est de
« faciliter la garantie du droit à la santé pour
tous au travers d’un niveau adapté de protection
sociale »
.
La direction des affaires sanitaires et sociales, est
« responsable de la mise en œuvre de la politique
de la Nouvelle-Calédonie en matière de santé et de
protection sociale »
.
11
En particulier, le service de
la santé publique est
« chargé de la connaissance
et des études relatives à la situation sanitaire de la
Nouvelle-Calédonie, de la veille et de la surveillance
sanitaire, et de l’amélioration de la santé des
Calédoniens au travers de la prévention et des
programmes de santé publique »
. Le bureau de la
prévention et des programmes de santé publique
est
« chargé notamment de l’élaboration, du suivi
et du contrôle de l’application de la réglementation
en matière de prévention et de santé publique, de
l’animation des politiques de santé publique, de
l’élaboration et l’évaluation des programmes de
prévention »
.
Les attributions de la direction des affaires
sanitaires et sociales en matière de santé publique,
se superposent ainsi en partie avec les compétences
de l’agence sanitaire et sociale, notamment en
matière de prévention.
Le versement de concours financiers en matière
de santé et de protection sociale constitue l’autre
mission de l’agence sanitaire et sociale partagée
avec la direction des affaires sanitaires et sociales
de la Nouvelle-Calédonie, notamment depuis 2020
(depuis cette date, la Nouvelle-Calédonie a pris en
charge sur son budget propre le financement de la
dotation au régime d’assurance maladie maternité
ainsi que le financement lié à la gestion de la crise
sanitaire).
La
chambre
appelle
à
une
clarification
du
financement des acteurs dans le domaine sanitaire
et médico-social par la Nouvelle-Calédonie et son
agence sanitaire et sociale.
Des politiques de santé publiques
anciennes et insuffisamment évaluées
Des programmes de santé publique
qui restent à actualiser
Les priorités de santé publique ont été déterminées
par la délibération du congrès modifiée n° 490 du
11 août 1994 relative au
« plan de promotion de
la santé et de maîtrise des dépenses de soins sur le
territoire de Nouvelle-Calédonie »
.
Le troisième alinéa de l’article 1
er
de cette
délibération, prévoit que
« la promotion de la santé
est favorisée par l’adoption de programmes de
santé publique, incluant des actions de prévention
et d’éducation sanitaire, visant à améliorer le bien-
être physique, mental et social de la population »
.
Les priorités de santé publique de la Nouvelle-
Calédonie n’ont pas été mise à jour depuis cette
délibération de 1994.
L’ancienneté de cette délibération ne tient pas
compte des changements intervenus en matière de
santé publique depuis cette date. Cependant cette
adaptation n’est possible que si l’observation de
l’état de santé de la population est régulièrement
réalisée.
Les programmes de santé publique de la Nouvelle-
Calédonie sont mis en œuvre par l’agence sanitaire
et sociale en application des orientations fixées
en 1994. Ces programmes sont orientés sur le
diabète, le dépistage organisé du cancer du sein,
le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus,
la vaccination contre le papillomavirus en milieu
scolaire
12
, la santé bucco-dentaire, la prévention
en addictologie, la prévention et le suivi du
rhumatisme articulaire aigu et de la cardiopathie
rhumatismale
chronique,
la
prévention
des
pathologies liées à la surcharge pondérale, la santé
sexuelle, les infections et maladies sexuellement
transmissibles et la tuberculose.
Les travaux d’élaboration du plan de santé
calédonien « Do-Kamo » adopté par le congrès en
2016
13
ont été précédés
« d’assises de la santé »
organisées en 2015 par le gouvernement. L’agence
sanitaire et sociale a pris part à ces réflexions en
pilotant le groupe de travail
« promotion de la
santé »
. De nouvelles priorités de santé publique
ont émergé au cours de ces travaux, en particulier
les thématiques du
« bien vieillir »
, de l’activité
physique en santé, de la santé scolaire ou des
1 000 premiers jours de la vie. Pour autant, la
délibération du 11 août 1994 n’a pas été modifiée
en conséquence.
Le troisième axe du plan de santé Do-Kamo
intitulé
« assurer une offre de santé efficiente grâce
à une offre de prévention renforcée et coordonnée
avec l’offre de soins »
, prévoit, notamment à
travers son objectif opérationnel n°15, la nécessité
(11)
Article 1er de l’arrêté n°2022-1705/GNC du 20 juillet 2022 fixant les attributions et l’organisation de la direction des affaires sanitaires et sociales
de la Nouvelle-Calédonie.
(12)
Il existe, depuis 2011, un programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus destiné aux femmes de 20 à 65 ans et depuis 2015 une
campagne de vaccination anti papillomavirus en direction des jeunes filles de 12 ans scolarisées dans les collèges de Nouvelle-Calédonie.
(13)
Délibération n°114 du 24 mars 2016 relative au plan de santé calédonien « Do Kamo, Être épanoui ! ».
(8)
Loi n° 88-1028 du 9 novembre 1988 portant dispositions statutaires et préparatoires à l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie en 1998.
(9)
Délibération n° 49/CP du 20 avril 2011 relative à la délégation de compétences de la Nouvelle-Calédonie aux autorités de la province Sud en
matière sociale et médico-sociale
(10)
L’objet de cet établissement est de « faciliter la garantie du droit à la santé pour tous au travers d’un niveau adapté de protection sociale ».
L’agence sanitaire et sociale est réglementairement chargée de « faciliter la garantie du droit à la santé pour tous au travers d’un niveau adapté de
protection sociale. Cet objet qui s’inscrit en accompagnement des objectifs prioritaires de la politique sanitaire et sociale de la Nouvelle-Calédonie
concerne, notamment, l’offre de soins hospitaliers, les actions prioritaires d’hygiène publique et de prévention sanitaire de la Nouvelle-Calédonie, les
objectifs de protection sociale ».
Rapport d’activité 2022
Chambre territoriale des comptes Nouvelle-Calédonie
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CONTRÔLER EN ÉVALUER LA GESTION
« d’actualiser et développer la programmation
des priorités de santé publique »
. Le plan de santé
prévoit à cet effet que,
« les problématiques
prioritaires de santé publique pour la Nouvelle-
Calédonie seront actualisées »
tous les dix ans. La
chambre constate que cet objectif reste à mettre
en œuvre.
En 2020, le conseil d’administration de l’agence
sanitaire et sociale n’avait pas adopté de projet
pluriannuel. Entre 2014 et 2019, les moyens de
l’agence consacrés aux actions de santé publique
ne
représentaient,
en
moyenne,
que
3,7 %
des charges de fonctionnement annuelles et
s’établissaient à 1,4 Md F CFP en 2019. La majorité
des dépenses de l’agence sanitaire et sociale
portent sur l’attribution de financements à la caisse
locale de protection sociale et aux établissements
publics de santé sur la base de produits fiscaux qui
sont affectés directement à cette agence.
Toutefois, l’agence sanitaire et sociale réalise
régulièrement des études (
« baromètres »
) sur les
comportements, les attitudes et les perceptions
liés aux prises de risque et à l’état de santé de
la population notamment pour le tabagisme,
l’alcoolisation, la toxicomanie, les comportements
sexuels, le dépistage des cancers, la pratique d’une
activité physique ou encore l’alimentation. Trois
catégories de population sont concernées par
ces enquêtes multithématiques : les adultes (le
dernier baromètre date de 2021), les collégiens et
lycéens (2021) ainsi que les médecins généralistes
(2019).
Des évaluations hétérogènes
L’agence
sanitaire
et
sociale
a
réalisé
des
évaluations de programmes de santé publique
qu’elle met en œuvre, pour en mesurer l’efficacité.
Ces évaluations sont cependant conduites de
manière hétérogène. Ainsi, en 2020, la dernière
évaluation externe du programme diabète datait
de 2011
14
et celle du programme santé sexuelle de
2014, alors que le plan « mange mieux bouge plus
2013-2017 » avait été évalué deux fois en 2017
(obésité infantile) et 2018
15
et que le programme
de prévention de la santé orale et celui du
dépistage organisé du cancer du sein avaient fait
l’objet d’une évaluation en 2019.
Ces évaluations concluent à une insuffisance
de données médico-économiques et d’études
d’impact
portant
sur
le
système
de
santé
calédonien. Dans un objectif de progression
qualitative, ces évaluations recommandent que
chaque programme documente et mesure les
bénéfices de ses actions. Pour être plus efficace, la
documentation des résultats devra s’accompagner
d’un chiffrage des économies induites par les
actions de prévention et de dépistage. Dans ce
contexte, la production de données médico-
économiques constituerait une aide à la décision
pour le gouvernement. Celui-ci doit en effet
disposer de données récentes et fiables pour
définir les axes de développement du système
sanitaire et social.
Un pilotage à mettre en place
Par la mise en place d’une convention d’objectifs
et de gestion avec la CAFAT
La loi du pays n° 2001-016 du 11 janvier 2002
relative
à
la
sécurité
sociale
en
Nouvelle-
Calédonie mentionne à l’article Lp.125 :
« Dans
le respect des orientations fixées par le congrès
de la Nouvelle-Calédonie, le gouvernement de
la Nouvelle-Calédonie conclut avec la caisse des
conventions d’objectifs et de gestion comportant
les engagements réciproques des signataires. Ces
conventions déterminent les objectifs pluriannuels
de gestion, les moyens de fonctionnement dont la
caisse de compensation des prestations familiales,
des accidents du travail et de prévoyance des
travailleurs de la Nouvelle-Calédonie dispose pour
les atteindre et les actions mises en œuvre à ces
fins par chacun des signataires. »
Ces conventions ont pour objet de fixer les
objectifs pluriannuels de gestion et les moyens
de fonctionnement, sous la forme de plafonds
d’emplois et de dépenses administratives, dont est
dotée la caisse pour les atteindre. Ces conventions
sont conclues pour une période comprise entre
trois et cinq ans.
Ce dispositif n’est plus mis en œuvre depuis 2017.
La première convention d’objectifs et de gestion
entre la Nouvelle-Calédonie et la CAFAT était
initialement établie sur la période 2008-2010
et a fait l’objet d’un avenant en novembre 2010,
la
prolongeant
d’une
année
supplémentaire,
jusqu’en 2011.
Une deuxième convention d’objectifs et de gestion
pour la caisse a été mise en place par la CAFAT pour la
période 2012-2016 et a été prolongée d’une année,
jusqu’en 2017, par le conseil d’administration de la
CAFAT. Contrairement à la première convention
qui avait été cosignée par le directeur général de
la CAFAT, le président du conseil d’administration
et le président du gouvernement, la convention
2012-2016
correspondait
davantage
à
un
projet d’entreprise puisqu’elle avait été établie
uniquement
par
la
CAFAT.
La
convention
d’objectifs et de gestion s’articulait autour de
quatre axes stratégiques : l’amélioration de la
qualité du service client, un système d’information
fiable, évolutif et performant, la maîtrise des coûts
et le développement durable.
Depuis 2016, aucune convention n’a été conclue.
En mai 2018, la CAFAT a présenté les axes d’une
nouvelle stratégie intitulée
« Nouveau souffle ».
Ce projet pluriannuel, qui aurait pu servir de base à
une convention, est construit autour de cinq axes :
maîtriser les coûts, optimiser le recouvrement
des cotisations, garantir la qualité de service
aux assurés et aux cotisants, miser sur le capital
humain et mettre les expertises de la caisse au
service des acteurs de la sécurité sociale.
Ces axes, qui portent sur des enjeux essentiels
pour améliorer l’efficacité et l’efficience de la
gouvernance des soins, en matière notamment
de recouvrement des prélèvements sociaux et de
service rendu aux assurés, n’ont pas été discutés
par le gouvernement de Nouvelle-Calédonie. Lors
du conseil d’administration du 14 mai 2018, le
directeur général a indiqué que
« pour répondre
aux souhaits du conseil, les informations de la
direction générale seront désormais structurées
selon les cinq axes stratégiques poursuivis par la
direction générale de la CAFAT en attendant la
signature d’une nouvelle convention d’objectifs
et de gestion par le conseil d’administration et le
gouvernement de la Nouvelle Calédonie »
.
Ainsi, malgré les demandes réitérées de la caisse
et faute de convention, celle-ci a adopté des
objectifs pluriannuels en toute autonomie. De ce
fait, l’article Lp. 132 de la loi de 2002, qui dispose
que
« le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
exerce sur la caisse un contrôle destiné à évaluer
l’efficacité de son action et à mesurer ses résultats
au regard des objectifs fixés »
, est rendu pour
l’essentiel inopérant.
Par la mise en place de conventions d’objectifs et
de moyens avec les établissements de santé
La direction des affaires sanitaires et sociale de
la Nouvelle-Calédonie a initié en janvier 2022
des travaux préparatoires à la conclusion d’une
nouvelle génération de contrats d’objectifs et
de performance avec les établissements publics
de santé pour la période 2022 – 2024. Il est
prévu que ceux-ci soient conclus dans le cadre
d’une
démarche
préparatoire
commune
aux
établissements sanitaires du territoire.
La conclusion de ces contrats permettra au
centre hospitalier du Nord et au centre hospitalier
territorial de définir leur projet d’établissement.
Le centre hospitalier territorial doit proposer
une stratégie commune de soins entre les
établissements
de
santé
de
l’ensemble
du
territoire. Dans ce cadre, le centre hospitalier
territorial conduit actuellement des réflexions
en interne pour déterminer le rôle qu’il pourrait
exercer dans un projet médical partagé avec les
autres établissements de santé du territoire.
En mars 2016, la Nouvelle-Calédonie s’est dotée
d’un plan de réforme du système de santé « Do
Kamo », qui vise à établir un nouveau modèle
économique et une nouvelle gouvernance pour
le système de santé et de protection sociale.
Alors que la prise en charge sanitaire et la
couverture sociale de la population ont connu des
améliorations marquées, il convient de concrétiser
et souvent d’amplifier les mesures prévues par
ce plan. L’amélioration de la réponse apportée
aux besoins de la population nécessite de mieux
connaître l’état de santé de la population et
d’évaluer plus fréquemment les programmes de
santé publique.
La hausse des dépenses de santé, qui est
appelée à se poursuivre à moyen terme du fait
du vieillissement de la population et du recours
accru à l’offre de soins hospitalière publique ou
privé récemment renforcée implique de revoir
le financement du régime unifié d’assurance
maladie maternité dont le déficit structurel est
d’environ 14 Mds F CFP. Cette impasse financière
conduit d’ailleurs la CAFAT à faire supporter aux
établissements de santé des retards de paiement
qui se répercutent sur leurs fournisseurs. Afin de
garantir la continuité des soins, ce cercle vicieux
doit impérativement être stoppé rapidement.
En outre, la Nouvelle-Calédonie devra mettre
en
place
rapidement
des
instruments
de
planification, de coordination et de régulation du
système de santé. Le renforcement des moyens de
coopérations entre les acteurs
institutionnels et libéraux et la
définition d’objectifs de soins
partagés sont essentiels pour
améliorer
la
gouvernance
de la protection sociale et
la qualité de soins dispensés
par les hôpitaux et
les établissements
privés.
(14)
En 2019, une évaluation externe dépistage itinérant de la rétinopathie diabétique a été réalisée dans le cadre d’un stage de master d’une étudiante
de l’Université de Lyon. La prévention des amputations était en cours en 2020 et la conduite d’une étude de prévalence du diabète en population
devrait être organisée en 2021 en lien avec la DASS.
(15)
L’évaluation externe réalisée en 2018 a permis de constater les points forts du programme et de faire émerger des pistes évolutives autour de la
gouvernance de la politique globale de lutte contre l’obésité en Nouvelle-Calédonie.
Rapport d’activité 2022
36
La chambre effectue chaque année un suivi des recommandations émises. L’article L. 262-
72 du code des juridictions financières prévoit que ce suivi repose sur les communes et
établissements publics de coopération intercommunale. En 2022, la chambre a effectué la
synthèse des actions mises en œuvre à la suite des recommandations qu’elle a émises dans
le cadre des contrôles des comptes et de la gestion des communes de Touho et de Houaïlou
publiés en 2021. L’appréciation portée par la chambre sur le degré de mise en œuvre des
recommandations est fondée sur le rapport présenté par le maire devant son conseil
municipal un an après lui avoir présenté le rapport d’observations définitives de la chambre,
ainsi que sur les pièces justificatives transmises.
LE SUIVI DES RECOMMANDATIONS
ÉMISES PAR LA CHAMBRE
Trois domaines représentent 86 % des recommandations émises, la gouvernance et l’organisation interne,
la gestion des ressources humaines et la comptabilité. Un tiers des recommandations vise à améliorer la
performance de la gestion publique, les autres sont des rappels au droit. Ces proportions sont comparables
à celles observées depuis 2019.
Pour ces deux communes, la chambre a formulé 29 recommandations. Plus de la moitié (58 %) sont mises
en œuvre, soit partiellement soit complètement. Le niveau de mise en œuvre des recommandations se
situe en retrait de celui atteint en 2021 mais reste plus élevé que celui atteint en 2020.
Baromètre de suivi de la mise en œuvre des recommandations
Évolution de la répartition des recommandations par domaine (à gauche) et par nature (à droite)
Le contrôle était attendu de la part de
l’équipe municipale. Il a permis de faire
un bilan exhaustif par une autorité
externe. Dès le départ, la méthodologie
et les objectifs du contrôle étaient clairs.
Le premier contact a été positif.
Il faudrait mettre en place un briefing
en début de contrôle pour former les
agents de la mairie sur l’utilisation des
outils informatiques de transfert des
documents.
L’entretien de clôture a eu lieu par
téléphone. On avait joué le jeu, il y avait
quelques
manquements,
notamment
en matière de ressources humaines.
L’entretien a permis de mettre l’équipe
municipale au fait des points faibles de
la commune.
Le rapport d’observations définitives,
dans sa rédaction, s’adresse plus à l’élu
et aux agents de la mairie. Il faudrait un
document plus synthétique pour offre
la possibilité au plus grand nombre
d’apprécier la marge de progression de
la gestion communale et ce qui reste à
faire.
Je me suis rendu à la chambre territoriale des
comptes pour rencontrer le magistrat en charge
du contrôle et fixer un calendrier qui était clair et
a été respecté. Un travail de fourmi a été fait mais
c’était instructif pour les équipes administratives.
Les entretiens étaient formateurs et ont permis de
régulariser certaines situations.
Le rapport d’observation définitive est un document
qui devient une feuille de route pour l’équipe
municipale. Cela permet d’améliorer la gestion du
service à la population et la gestion du budget.
En matière de ramassage scolaire, la commune
avait fait une étude pour rechercher des économies
et la recommandation de la chambre a permis
d’augmenter un peu la participation des parents.
Suite au contrôle de la chambre, j’ai aussi pu créer de
nouvelles recettes pour la commune en transformant
les logements enseignants en logements locatifs.
Je m’attendais à avoir plus de commentaires sur la
gestion budgétaire et une conclusion sur le fait de
savoir si la commune est bien gérée ou pas. J’ai été
agréablement surpris par la neutralité avec laquelle
la chambre territoriale des comptes et ses agents ont
mené le contrôle de la commune. Il faudrait résumer
le rapport en trois points, premièrement, pourquoi
ce contrôle a lieu, deuxièmement, quels sont ses
objectifs et enfin, que faut-il en conclure ?
L’avis de
Pascal Sawa
maire de Houaïlou
L’avis d’
Alphonse Poinine
maire de Touho
”
“
Les recommandations émises par la chambre participent à l’amélioration de la gestion publique si elles
sont appropriées par les élus et les citoyens. Le maire de Houaïlou et celui de Touho ont accepté de
partager leur opinion sur le contrôle de la chambre et ses travaux.
Chambre territoriale des comptes Nouvelle-Calédonie
37
Chambre territoriale des comptes Nouvelle-Calédonie
39
Les travaux rendus publics ont fait l’objet de
85 retombées médiatiques répertoriées
en 2022
, la plupart dans des périodiques locaux (les Nouvelles Calédoniennes,
Actu Nouvelle-Calédonie, Demain en Nouvelle-Calédonie, etc.) ou sur des chaînes
d’informations locales (Radio Rythme Bleu, Nouvelle-Calédonie la première) et
quelques-uns dans les médias polynésiens ou nationaux (Dépêche de Tahiti, Agence
France Presse, la Première France info, etc.). Le
site internet
de la chambre territoriale
des comptes a reçu
21 641 visites en 2022
dont 12 023 sur les pages concernant les
rapports publiés par la chambre (les autres visites concernent les pages relatives aux
communiqués de presse, à l’organisation de la chambre ou à la page de prise de contact).
Les rapports ayant suscité le plus de visites sont ceux relatifs à la CAFAT, la Nouvelle-
Calédonie ou encore la Caisse locale de retraites.
Retrouvez tous nos rapports à l’adresse
www.ccomptes.fr/fr/ctc-nouvelle-caledonie
LA CHAMBRE
DANS LA PRESSE
ET SUR
INTERNET
30 mai
2022
Nouvelle-Calédonie – Situation financière
LES FINANCES DU PAYS EN SITUATION DE CRISE
La chambre territoriale des comptes
estime dans son rapport
« que l’équilibre
du budget 2022 et des années suivantes
ne pourra être atteint que si un niveau de
recettes suffisant est créé. Dès 2022, un
volume global de 10,5 milliards CFP de recettes
fiscales supplémentaires est nécessaire. Les années
2023 et suivantes doivent aussi permettre la
création de recettes pérennes afin d’équilibrer le
budget et de permettre le remboursement des prêts
effectués par l’Agence française de développement
en 2020 et en 2022. »
cela signifie que la Calédonie
devrait récupérer 3 milliards supplémentaires de
recettes fiscales, puis 7 milliards sur une année
pleine dès 2023.
Sans surprise les magistrats indiquent que le
retour de l’équilibre des comptes sociaux nécessite
« une réforme de la fiscalité adossée à ces régimes
et une modification des paramètres de cotisation
qui portent tant sur les assiettes que sur les taux.
La trajectoire de redressement recommandée par
la Chambre est basée sur les premières décisions
à engager dès 2022 afin de garantir le retour à
l’équilibre des régimes à partir de 2024 »
.
Archives LNC
Le congrès de la
Nouvelle-Calédonie
étudie le rapport
d’observations de la
chambre territoriale
des comptes sur la
situation financière
de la Nouvelle-
Calédonie.
6 avril
2022
LA CAISSE LOCALE
DE RETRAITES
DANS UNE SITUATION
DRAMATIQUE
La cour des comptes a rendu un
rapport fin 2020 précisant que «
le
régime est depuis 2000 en difficultés
financières et que déjà trois réformes
– en 2003, 2006 et 2014 – ont échoué
à
le
redresser.
»
en
décembre
le
gouvernement
examinait
un
avant-projet
de
loi
destiné
à
réformer à nouveau la retraite des
fonctionnaires locaux. (…).
Dans
son
rapport
la
Cour
des
comptes préconise en effet deux
principaux leviers pour
« sauver le
régime de retraite »
: retarder l’âge
du départ à la retraite et augmenter
les abattements pour les départs
précoces.
Rapport d’activité 2022
38
Un colloque sur la lutte contre les atteintes à la probité,
organisé par l’université de Nouvelle-Calédonie et
la chambre territoriale des comptes de Nouvelle-
Calédonie s’est déroulé le 20 mai 2022 à Nouméa
Ce constat, loin d’être un titre de gloire, peut trouver des
explications dans le caractère insulaire du territoire, sa
population concentrée géographiquement sur le grand
Nouméa, et un cadre institutionnel spécifique, favorisant
la porosité entre le secteur public et le secteur privé,
source de risques accrus.
Le colloque a permis de croiser les regards sur les
questions liées à la détection, à la poursuite, à la sanction
et à la prévention des atteintes à la probité qui minent
la confiance des citoyens dans leurs représentants élus.
Le premier intervenant universitaire a lancé le colloque par
un bref aperçu historique de l’évolution de ces infractions
qui, selon le Code pénal, constituent des atteintes à
l’autorité de l’État. La poursuite de ces infractions donne
lieu à certaines particularités procédurales décrites par
le second intervenant avec deux procédures spécifiques :
la reconnaissance préalable de culpabilité pour les
personnes physiques et la convention judiciaire d’intérêt
public pour les personnes morales.
L’avocat général près la cour d’appel et le procureur de
la République ont insisté sur la détection des affaires
grâce à une veille active reposant sur l’exploitation
des signalements et la priorité donnée, vu les moyens
limités d’enquête sur le territoire, aux investigations
patrimoniales et aux incriminations les plus solides.
Le représentant d’Anticor Nouvelle-Calédonie s’est lui
défendu d’agir comme un parquet privé et a rappelé
quelques affaires récentes portées devant les tribunaux
ou toujours en cours, dont certaines issues de rapports
de la chambre, par exemple sur l’adduction d’eau potable
pour Nouméa. Le développement des lanceurs d’alerte
et leur protection, renforcée par la loi du 21 mars 2022,
doit selon lui permettre d’améliorer la transparence de
la gestion publique. Les élus et les agents font donc face
à un accroissement des risques pénaux. À cet égard, le
président du tribunal administratif a rappelé que la
protection fonctionnelle ne peut être accordée que si les
faits n’ont pas le caractère d’une faute personnelle, ce
qu’illustre la jurisprudence.
Une universitaire de Polynésie Française est venue
rappeler les spécificités et les convergences identifiables
entre ce territoire et celui de Nouvelle-Calédonie.
Si la Polynésie Française semble avoir fait un usage
de ses compétences législatives plus important, des
problématiques communes existent du fait de l’insularité
et du pluralisme culturel créant un phénomène accru de
clientélisme, a-t-elle avancé.
Le secrétaire général adjoint de la Haute autorité pour
la transparence de la vie publique, Michel Smaniotto,
conseiller référendaire, a quant à lui rappelé les
obligations qui s’appliquent en Nouvelle-Calédonie en
matière de déclaration de patrimoine ou d’intérêts, ainsi
que les nouveautés apportées la loi dite 3DS sur les
conflits d’intérêts, dont l’application locale nécessite une
extension par ordonnance.
Ce colloque a été pour la chambre l’occasion de
présenter le nouveau régime de responsabilité des
gestionnaires publics et son articulation avec la lutte
contre les atteintes à la probité. La présentation, faite à
deux voix avec le procureur financier, Philippe Bellocq,
s’est voulue pédagogique, illustrant par des exemples
concrets comment la répression des infractions prévues
par ce régime infra-pénal participe à la protection de
l’ordre public financier, donc à renforcer la confiance des
citoyens dans les institutions démocratiques.
La table ronde concluant la journée et rassemblant des
responsables de collectivités locales a mis en évidence
le chemin à parcourir pour une bonne prise en compte
des enjeux de probité. Si les élues et élus sont de plus en
plus attentifs à cette problématique, il reste à établir des
cartes des risques au sein des principaux organismes, à
mettre en place les mesures de mitigation, notamment
au travers de la formation.
Dans son rapport d’activité 2021, l’agence française anticorruption établit une carte des
infractions d’atteintes à la probité ayant donné lieu à une condamnation entre 2014 et
2021 plaçant la Nouvelle-Calédonie en troisième position, après la Corse et la Guadeloupe.
Nombre total d’atteintes à la probité condamnés
entre 2014 et 2020
(par million d’habitants)
Source : AFA d’après des données du ministère de la Justice
(DACG/PEPP - SDSE/Fichier statistique Cassiopée) et de l’INSEE.
Note :
63,32 condamnations par million d’habitants ont été prononcées
au total en Île de France entre 2014 et 2020 pour atteintes à la probité.
18 mai
2021
LA COUR POINTE L’ABSENCE DE VISION DE LA STCPI
La STCPI, censée représenter les intérêts
des Calédoniens, reçoit théoriquement des
dividendes de la SLN, dont les exercices sont
déficitaires depuis 2012. Les magistrats de la
Chambre territoriale des comptes viennent de
publier leur rapport d’observations définitives
de cette société censée représenter les
intérêts des Calédoniens au sein de la SLN. Ils
l’invitent à revoir son modèle.
Absence de vision claire, la situation financière
dégradée et fonctionnement à revoir… Le
constat fait par les magistrats est limpide. Dans
leur rapport d’observations définitives sur la
société la Chambre écrit que
« les recettes de
la STCPI (société calédonienne de participation
industrielle) sont essentiellement constituées
des revenus issus de sa participation au capital
de la SLN et d’Eramet et dans une moindre
mesure des revenus financiers engendrés par
le placement des dividendes perçus sur des
dépôts à terme. » …
Or, depuis l’exercice 2014, les revenus se
sont effondrés et
« STCPI n’a plus perçu de
dividendes de la SLN dont les exercices sont
déficitaires depuis 2012. La société n’a perçu
des dividendes d’Eramet qu’en 2018 et 2019.
Depuis 2014, les revenus de la STCPI se sont
ainsi effondrés et la société a dû ponctionner
sa trésorerie pour couvrir ses dépenses. »…
Rapport d’activité 2022
Chambre territoriale des comptes Nouvelle-Calédonie
40
41
Archives LNC
LA CHAMBRE
DANS LA PRESSE
01 août
2022
LES PISTES DE LA
CHAMBRE DES COMPTES
POUR SAUVER LA CAFAT
Dans son rapport d’observations
définitives rendu public, la CTC fait
le bilan de la situation économique
de la Cafat.
« Entre 2015 et 2020, la caisse a enregistré un
déficit systématique. Celui de 2021 s’élève à 4,85 milliards
de francs, en diminution de 8,84 milliards par rapport à
2020 (13,67 milliards CFP), indique la CTC. Le montant
total des réserves des régimes a diminué depuis 2015 pour
atteindre 698 millions fin 2021 soit moins de deux jours
de prestations. Le régime d’assurance maladie-maternité
a cumulé des résultats négatifs depuis 2015 et le montant
du déficit de l’année 2020 s’élevait à 9 milliards mais a été
réduit à 310 millions en 2021.
RADIO RRB - Jean-Rémi Buraglio Président du Conseil
d’administration de la Cafat – invité de la matinale