Sort by *
Seul le prononcé fait foi
AUDIENCE SOLENNELLE
Mercredi 2 février 2022
15h
Grand’chambre
Allocution de Pierre Moscovici,
Premier président de la Cour des comptes
Madame la Procureure générale,
Mesdames et messieurs les présidents de chambre,
Mesdames et messieurs,
Mes chers collègues,
Merci à toutes et tous de votre présence aujourd’hui, dans notre Grand’chambre ou
par écrans interposés, à l’occasion de cette audience solennelle
. Je suis très heureux
de vous retrouver à nouveau aujourd’hui, même en jauge réduite, pour cé
lébrer ensemble
l’accueil de nouveaux membres et l’avancement de plusieurs collègues.
Nous allons en effet procéder ce matin à vingt-deux installations, nombre conséquent
qui souligne le dynamisme de notre maison et sa grande attractivité.
En mon nom
personnel, et en notre nom à tous, je souhaite la bienvenue à nos nouvelles recrues et
adresse mes félicitations à nos membres promus. Je voudrais également saluer leurs
proches, que les conditions sanitaires empêchent d’être physiquement présents, mais qui
assistent à cette cérémonie en visioconférence.
Je sais
pour l’avoir moi
-même vécu
l’importance de cet instant solennel pour nos
collègues qui viennent d’être installés.
Il marque pour nos nouveaux conseillers
référendaires en service extraordinaire leur arrivée dans notre institution, et rappelle aux
magistrats désormais conseillers référendaires la portée et l’exigence du serment qu’ils ont
prononcé il y a quelques années.
***
1. À
toutes et tous, je leur souhaite de s’épanouir pleinement dans la sui
te de
leurs carrières, et de leur vie à l’intérieur et à l’extérieur de la Cour.
Chères et chers collègues, permettez-moi à présent de vous présenter en quelques
mots ces nouveaux membres de notre institution, désormais installés dans leurs
nouvelles fonctions.
Tout d’abord, nous recevons ce matin quinze nouveaux conseillers référendaires.
Je
dis bien 15 !
Certains d’entre eux sont en fonctions à l’extérieur de la Cour et retrouvent à
l’occasion de cette cérémonie solennelle une maison et une compagnie q
ui seront toujours
les leurs.
Seul le prononcé fait foi
2
Vous me permettrez de commencer par les cinq auditrices et auditeurs issus de la
promotion « Georges Clémenceau » de l’École nationale d’administration.
J’étais moi
-même encore en fonction à Bruxelles lors de leur arrivée à la Cour, en janvier
2019, mais je suis très attentif à la jeunesse de cette maison, et j’ai eu grand plaisir depuis
mon retour à les côtoyer et à les voir s’épanouir au sein des juridictions financières.
Parmi eux,
Cyprien Canivenc
s’est formé au sein d
e la 1
ère
chambre et s’est
particulièrement impliqué dans les instances de notre maison, en occupant les fonctions de
rapporteur du Haut Conseil des finances publiques et de membre du Conseil supérieur de la
Cour. En tant que président de ces deux organism
es, j’ai pu observer de très près ses
nombreuses qualités humaines et professionnelles, qualités qui ont notamment été mises au
service du rapport proposant « une stratégie de finances publiques pour la sortie de crise »
que j’ai remis en juin dernier au p
résident de la République et au Premier ministre. Je suis
certain que son expertise et sa rigueur sont très appréciées dans ses nouvelles
responsabilités de rapporteur général du Comité de surveillance des investissements
d’avenir. Et je sais qu’il a par a
illeurs une intense activité associative au profit des étudiants
issus de territoires ruraux !
Louise Thin
, elle, s’est pleinement mobilisée pour le succès du projet stratégique
« JF 2025 ». En parallèle de son intégration pleinement réussie au sein de la quatrième
chambre, elle a parfaitement répondu à mes attentes en assurant la participation au C10 lors
de la première phase, et en co-
présidant avec Patrick Lefas le C12 de la deuxième. Elle l’a
fait avec beaucoup de finesse et d’autorité, affirmant un
e déjà forte personnalité. « JF 2025 »
et les juridictions financières lui doivent beaucoup. Je lui ai d’ailleurs réitéré ma confiance en
la chargeant de me formuler des propositions détaillées pour la mise en œuvre de la
politique de cotation de nos trava
ux (action 19). Louise Thin a également mené d’autres
missions structurelles pour la Cour, en particulier comme auditrice du programme alimentaire
mondial (PAM).
De son côté,
Antoine Comte-Bellot
s’était déjà tout particulièrement illustré au cours de son
stage ENA auprès du préfet de la Guadeloupe, par son investissement personnel dans
l’action du corps préfectoral lors du passage des ouragans Irma et Maria. Il en avait d’ailleurs
été récompensé par la médaille de la sécurité intérieure. Pendant trois ans
, c’est la troisième
chambre de la Cour qui a pu le compter dans ses rangs et il y a notamment produit un
contrôle très remarqué sur Parcoursup. Je lui souhaite à présent la meilleure des
continuations possibles au sein du ministère de la transition écolog
ique, qu’il rejoint dans les
prochains jours pour contribuer à relever le grand défi de notre siècle, je pense bien sûr à la
décarbonation de notre économie. Il y apportera à la fois sa capacité de travail et sa force de
conviction.
Après son cursus à l’
École normale supérieure et à Paris School of Economics,
Anne
Fichen
a quant à elle débuté sa carrière en tant que consultante pour l’OCDE avant de
devenir adjointe au chef du bureau « retraite et redistribution » de la direction générale du
Trésor. Après
sa scolarité à l’ENA, elle a intégré la sixième chambre de la Cour, au sein de
laquelle elle fait l’unanimité pour son implication et la finesse de ses analyses. Ses activités
au
sein
du
Comité
stratégique
des
systèmes
d’information
ont
également
été
particulièrement remarquées.
Enfin, diplômée d’honneur de l’École d’affaires publiques de l’Institut d’études politiques de
Paris,
Justine Boniface
s’est également distinguée comme une magistrate compétente et
prometteuse, au sein de la deuxième chambre puis comme chargée de mission auprès de
mon prédécesseur Didier Migaud
que je remercie pour cet excellent choix
et de moi-
Seul le prononcé fait foi
3
même à partir d’avril 2020. Elle a ma reconnaissance pour le travail accompli à mes côtés et
au profit du Secrétariat général, où j’ai
pu apprécier sa grande capacité de synthèse, sa
détermination, et sa faculté à faire travailler les gens ensemble dans la bonne humeur. Avec
Justine, les trains arrivent à l’heure, et à la bonne destination
! Alors que la toute jeune
Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) est
particulièrement scrutée en cette année électorale, notre nouvelle conseillère référendaire
est la personne idoine pour exercer les fonctions sensibles de directrice de cabinet de son
président.
Les qualités que ces cinq jeunes magistrats ont manifestées vont encore nous faire
regretter
que
la
Cour
n’accueille
plus
d’auditeurs
à
la
sortie
de
l’école
l’INSP désormais
à
partir de l’an prochain. Mais nous saurons nous adapter, nous
le devons.
Et les parcours des autres nouveaux conseillers référendaires installés ce matin
témoignent, d’une part, de l’attractivité des métiers de la Cour et, d’autre part, de la
richesse que constitue précisément leur diversité.
D’abord, je suis très heureux d’accueillir deux nouveaux conseillers référendaires
issus du corps des magistrats des chambres régionales et territoriales des comptes.
Ils sont une illustration brillante de la mobilité interne au sein des juridictions financières, et
un témoignage de ma volonté, toujours réaffirmée depuis ma nomination en juin 2020,
d’œuvrer au rapprochement fonctionnel de la Cour et des chambres régionales des comptes.
Vous connaissez d’ailleurs très bien le premier d’entre eux, puisqu’il travaille à l’intérieur des
murs de Cambon depuis plusieurs années. Après une première carrière en qualité
d’inspecteur des douanes à la direction générale des douanes et droits indirects,
Julien Oger
est entré dans le corps des magistrats par la voie du concours direct en 2013,
pour être affecté à la CRC Bourgogne-Franche-Comté
territoire que j’affectionne
particulièrement comme chacun le sait, et où il a même eu l’occasion de nous contrôler –
je
le lui ai pardonné depuis. Notre nouveau conseiller référendaire a ensuite dirigé le bureau du
contrôle interne financier du ministère de l’Intérieur avant de rejoindre la Cour en 2019 pour y
exercer le rôle essentiel de chargé de mission auprès de la Première présidence en charge
des CRC. J’ai particulièrement apprécié son engagement, sa fo
rce de travail et sa loyauté.
Je suis certain qu’il saura mettre toutes ses compétences au sein de la cinquième chambre
avec le même enthousiasme.
De son côté,
Souad El Gnaoui
a débuté sa carrière au sein des ministères économiques et
financiers et de le
urs services déconcentrés, avant d’intégrer les juridictions financières par
la voie du tour extérieur de magistrat de chambre régionale des comptes. Au terme de dix
années au sein de notre institution, elle a acquis l’ensemble des savoir
-faire professionnels
nécessaires à l’exercice du métier de magistrat financier. Ayant connu quatre CRTC, dont
deux ultra-
marines, elle dispose d’une expérience riche et complète dans les différents
domaines de contrôle, qu’elle a utilement complétée en exerçant les fonctio
ns de procureure
financière. Elle rejoint désormais la deuxième chambre, où elle pourra apporter son expertise
tout en s’ouvrant à de nouvelles thématiques, méthodes et procédures.
Un conseiller et deux conseillères référendaires nous rejoignent également par la voie
du tour extérieur.
Nos deux nouveaux collègues ont derrière eux une longue expérience au service de l’action
publique. Professeure agrégée d’histoire,
Pauline Hodille
a enseigné en Essonne avant
d’intégrer l’ENA en 2013. A sa sortie de l’éc
ole, elle a dirigé le bureau du recouvrement à la
Seul le prononcé fait foi
4
direction de la sécurité sociale. Sa grande expertise du sujet a convaincu le ministre de
l’Action et des comptes publics de lui confier le sujet des comptes sociaux au sein de son
cabinet, avant qu’elle ne
le suive au ministère de l’Intérieur, en qualité de conseillère en
charge de la sécurité civile et des discours. Nul doute que son expertise sera très précieuse
à la première chambre, qui se réjouit de l’accueillir dans ses rangs.
Diplômée de l’Institut
d’études politiques de Grenoble,
Raphaëlle Goddet
devient à sa sortie
de l’ENA en 2010 adjointe puis cheffe du bureau des aides financières du ministère en
charge du Logement. C’est à l’issue de cette expérience qu’elle rejoint nos rangs, en tant
que rapporteure extérieure à la septième chambre
dans la section des transports
aujourd’hui dévolue à la deuxième chambre –
et chargée de mission auprès du rapporteur
général de la Cour. En 2017, forte de cette expérience, elle met ensuite son expertise au
service du prestigieux Secrétariat général du Gouvernement, où elle occupait les fonctions
de directrice de cabinet depuis juin 2020. Forte de l’excellent souvenir laissé à ceux qui l’ont
côtoyée lors de son passage ici, Raphaëlle Goddet rejoint à présent la 4
ème
chambre.
David Carmier
nous vient lui aussi d’un cabinet ministériel puisqu’il exerçait depuis 2018 les
fonctions de directeur adjoint du cabinet du ministre des Collectivités territoriales puis des
Outre-
mer. Diplômé de l’Université Paris 1, de HEC et de l’Institut d’études politiques de
Paris, il est devenu magistrat au tribunal administratif de Paris à sa sortie de l’ENA en 2014.
Egalement réserviste de la gendarmerie nationale, il apportera son expertise, son expérience
et son enthousiasme à la troisième chambre.
Nous sommes très heureux de les accueillir et leur souhaitons tous nos vœux de
réussite dans leur nouveau statut de magistrats et leurs nouvelles fonctions.
Nous recevons aussi deux nouveaux conseillers référendaires entrés dans les
juridictions financières par la procédure spécifique prévue au code de la défense.
C’est la preuve –
s’il en était encore besoin –
de notre capacité à promouvoir les talents
venus de l’extérieur. Par la qualité de leurs travaux d’auditeurs, ces deux magistra
ts ont ainsi
gagné leur place parmi les conseillers référendaires.
Sandrine Venera
a débuté sa carrière comme assistante de justice avant de rejoindre en
2009 le centre multimodal des transports de Villacoublay et le commandement des forces
aériennes de Mérignac en 2012. Entre 2015 et 2018, elle exerçait les fonctions de cheffe de
la cellule pilotage puis du service achats-finances du groupement de soutien à la base de
défense de Cayenne, expérience qui a parfait sa connaissance des sujets ultra-marins et
qu’elle met désormais à la disposition de la cinquième chambre. Avant d’intégrer la Cour,
elle était adjointe au chef de division assistance au sein de l’état
-
major de l’armée de l’air.
Ses compétences et ses qualités humaines en font une magistrate très appréciée de ses
collègues depuis son arrivée en 2019.
Sébastien Dorlhiac
, de son coté, a rejoint à la même date les équipes de la sixième
chambre. Après avoir travaillé au sein du service informatique du commissariat de l’air, il est
devenu en 2008 audit
eur senior puis chef de mission au centre d’audit des armées avant
d’œuvrer à la préparation de l’avenir au sein de l’état
-
major de l’armée de l’air en qualité de
chef de section au bureau des plans. Il a ensuite dirigé à partir de 2016 le bureau des
« restitutions économiques » du service du commissariat des armées avant sa période de
mise à disposition à la Cour.
Enfin, je suis particulièrement heureux de procéder à l’installation de trois conseillers
référendaires, ou plutôt de trois conseillères, qui exerçaient hier encore des fonctions
de rapporteures extérieures au sein de la Cour.
J’y vois, bien sûr encore, le signe de
Seul le prononcé fait foi
5
l’ouverture des juridictions financières mais aussi de leur capacité intégratrice, et enfin, une
concrétisation de ma volonté absol
ue d’avancer résolument vers plus de mixité et d’égalité
professionnelle à la Cour. Car nos trois nouvelles collègues, qui nous ont nourri de leurs
expériences précédentes, ont trouvé à la Cour un lieu où elles ont pu exprimer leurs talents
et ont souhaité y poursuivre leur prometteuse carrière.
Après
une
scolarité
à
l’Institut
d’études
politiques
de
Bordeaux
puis
à
l’INET,
Gwladys de Castries
a mis ses qualités de manager au service des affaires générales, puis
à la direction des bâtiments et de la logistique, au service du Conseil départemental de
Seine-Saint-Denis. Elle a ensuite participé à une mission de six mois à Madagascar avant
d’arriver à la quatrième chambre de la Cour en qualité de rapporteure extérieure, pour y
exercer en définitive des fonctions de responsable de secteur. Son appétence pour les
questions internationales s’est aussi révélée déterminante puisqu’elle est membre de
l’équipe centrale d’audit du PAM pour l’exercice en cours et officière de liaison auprès de
groupes de travail de l’
Eurosai
et de l’I
ntosai
. Plus largement, Gwladys de Castries s’est
fortement investie dans la vie de notre maison, notamment en participant activement à un
atelier de réflexion de la phase 1 de « JF 2025 », ou encore au sein de l’association des
magistrats en proposant des podcasts littéraires qui connaissent un beau succès. Nous
accueillons avec plaisir cette magistrate qui a su, d’ores et déjà, se faire apprécier de tous à
la Cour.
Sandrine Duchêne
s’est elle aussi mobilisée lors des consultations de « J
F2025 » au sein
de l’atelier consacré aux conditions d’exercice professionnel dans les juridictions financières.
En nous rejoignant, elle continue de nous faire bénéficier de l’expérience acquise au cours
de sa première carrière, entamée au ministère de l’
Education nationale en 1995 et achevée
en qualité d’administratrice civile, cheffe du bureau des services de l’économie immatérielle
au sein de la direction générale des entreprises en 2016. Nous avons pu constater la grande
qualité de ses contrôles, à la
deuxième puis à la quatrième chambre, et c’est pour moi un
grand plaisir, après ce beau parcours, que de la voir désormais conseillère référendaire.
Isabelle Vincent
est quant à elle arrivée à la Cour en septembre 2017. Ingénieure en chef
des ponts, des eaux et des forêts, elle a commencé sa carrière en qualité de cheffe du
bureau du littoral et de l’environnement du ministère chargé de la mer. En 2007, elle a rejoint
l’Agence française de développement puis l’ADEME –
l’Agence de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie –
six ans plus tard. Forte de ce parcours, elle a naturellement pris part
aux travaux de la deuxième chambre à son arrivée à la Cour. Au-delà de la qualité reconnue
de son travail, Isabelle Vincent est également la secrétaire de notre association sportive,
preuve de son dévouement pour la cohésion de notre maison.
Je me réjouis de la voir nous
rejoindre.
La transition est toute trouvée pour présenter à présent les sept nouveaux conseillers
référendaires en service extraordinaire qui viennent de prêter serment à qui je veux
adresser, en mon nom personnel et en notre nom collectif, la bienvenue dans notre
institution, dont ils font désormais partie intégrante.
Ces sept CRSE, dont l’appellation
sonne mieux que celle de « rapporteur extérieur
», ont vocation, s’ils le souhaitent et si leurs
travaux sont de qualité, à suivre un jour la voie de Gwladys de Castries, Sandrine Duchêne
et Isabelle Vincent.
Richard Lebaron
nous vient de la mairie de Paris qu’il a rejointe en 2008 après avoir exe
rcé
comme professeur certifié d’histoire
-géographie. Il y a exercé dans plusieurs champs de
l’action publique locale, signe de sa polyvalence, dont profitera dorénavant la cinquième
chambre de la Cour. Il a débuté sa carrière à la direction des finances avant un passage
successivement aux directions de l’action sociale, de l’enfance et de la santé jusqu’en 2017,
Seul le prononcé fait foi
6
puis à celle de l’immobilier, de la logistique et des transports. Il avait retrouvé la direction de
l’action sociale et occupait depuis juillet 2019 les fonctions d’adjoint à la sous
-directrice «
Insertion et Solidarité ».
Titulaire d’un doctorat en littérature et civilisation française, considéré comme le biographe
de Romain Gary,
Kerwin Spire
a été affecté à la chambre régionale des comptes Provence-
Alpes-
Côte d’Azur à sa sortie de l’ENA en 2019. Il rejoint désormais la 3
ème
chambre au titre
de son détachement et y conduira notamment des travaux dans le secteur de la culture et du
spectacle vivant. Son expérience des mêmes sujets en CRC nous sera très précieuse. Nul
n’ignore que Kerwin Spire est aussi un écrivain de talent, dont le premier livre sur Romain
Gary a connu un succès à la fois public et critique. La Cour s’honore depuis toujours
d’accueillir des hommes et des femmes de culture, et parti
culièrement de culture littéraire,
c’est à nouveau le cas avec vous.
Lui-aussi issu du corps des magistrats de CRC,
Guillaume Brulé
a connu une première
carrière au sein des chambres d’agriculture qu’il a quittées pour intégrer l’ENA en 2007.
Affecté initialement à la CRC Pays-de-la-Loire, son appétence pour les affaires
internationales l’a ensuite conduit dans le cadre de détachements successifs auprès du Quai
d’Orsay, d’Expertise France, puis de la Banque mondiale. Ces expériences nous seront très
utiles
et nous sommes ravis d’accueillir un magistrat financier aguerri tel que lui au sein de la
deuxième chambre.
Fanny Tejedor,
issue du corps des ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts, intègre
également la deuxième chambre. A l’exception d’une paren
thèse de quatre ans à la direction
de la sécurité de l’aviation civile, elle est restée fidèle à la direction des services de la
navigation aérienne qu’elle a rejoint à l’issue de sa scolarité en 2011. Notre nouvelle
collègue y occupait les fonctions de cheffe de la mission du management, de la sécurité et
de la sûreté avant d’être nommée conseillère référendaire en service extraordinaire à la
Cour.
De son côté, après son diplôme de l’Institut d’études politiques d’Aix
-en-Provence,
Aymeric d’Hondt
, a pas
sé avec succès le concours d’accès à l’Institut régional
d’administration de Metz, avant d’être titularisé à la Caisse des dépôts et consignations. A sa
sortie de l’ENA, en 2012, il est devenu chef du bureau budgétaire «
Service aux Parisiens »
de la Ville de Paris puis directeur des finances du Conseil départemental des Hauts-de-
Seine. Avant de rejoindre la première chambre de la Cour, il y occupait les fonctions de
directeur des ressources humaines depuis 2019.
Alexandre Couturier
, quant à lui, vient apporter sa très riche expérience à la quatrième
chambre. Après une première carrière au sein du commissariat de la Marine nationale, il a
souhaité découvrir le fonctionnement de l’administration civile, en l’occurrence la direction de
la protection judiciaire de la jeunesse du ministère de la Justice. En 2013, il rejoint en
détachement la CRC Île-de-
France, qu’il retrouvera comme procureur financier en 2016
après un passage par la direction du Budget, en qualité d’adjoint au chef du bureau
« règlementation, gestion et contrôle budgétaire ». Successivement expert en ressources
humaines pour le ministère des Armées et inspecteur de la Ville de Paris par la suite, notre
nouveau collègue aura beaucoup à nous apporter.
Enfin,
Julia Di Ciccio
présente aussi un parcours riche et varié. Secrétaire des affaires
étrangères à la direction des Français de l’étranger puis des Amériques au Quai d’Orsay,
elle a ensuite effectué une scolarité à l’ENA, à l’issue de laquelle elle est devenue cheffe du
bureau du statut général, de la diffusion du droit et du dialogue social à la direction générale
Seul le prononcé fait foi
7
de l’administration et de la fonction publique. Nous avons également grand plaisir à la
compter désormais dans les équipes de la quatrième chambre.
***
Je l’ai dit, ces franchissemen
ts de grade et ces arrivées sont le signe de la vitalité de
notre institution et d’une attractivité renouvelée.
La diversité des profils a en effet toujours fait partie de l’ADN des juridictions
financières.
Alors que l’année qui vient à peine de débuter
s’annonce d’ores et déjà pleine
de défis, nous aurons besoin de toutes et tous pour les affronter et maintenir notre rang de
juridictions modernes, au service des citoyens et de l’excellence de l’action publique.
Au-delà des nombreux chantiers que nous devrons conduire cette année
je pense
d’abord aux réformes de la haute fonction publique, de la responsabilité des
gestionnaires publics et à celles que nous avons décidées dans le cadre de JF2025
,
je souhaite mettre l’accent sur la question de notre r
ayonnement européen et
international.
Notre positionnement à l’international, dans le réseau des institutions supérieures de
contrôle, comme dans notre activité d’auditeurs de grandes institutions est déjà une
réalité.
J’ai
d’ailleurs participé pendant d
eux
jours à l’Assemblée générale de l’AISSCUF,
l’association des Cours des comptes francophones, où je n’ai malheureusement pas pu me
rendre physiquement, du fait de la pandémie : je tiens beaucoup à notre relation avec
l’Afrique et notre concours au rayon
nement de la francophonie, comme de nos relations de
travail. J’ai souligné que plusieurs de nos nouveaux conseillers référendaires sont acteurs de
notre stratégie internationale, mais nous devons encore aller plus loin ! Le moment est
d’autant plus décisif que nous bénéficions d’un calendrier favorable avec la tenue de deux
événements majeurs.
D’abord, notre pays a –
vous le savez
pris au 1er janvier la présidence du Conseil de
l’Union européenne.
Nous ne pouvions pas rester en marge de cet événement qui ne se
produit qu’une fois tous les quatorze ans. La Cour organisera ainsi les 14 et 15 mars
prochains une conférence internationale articulée autour de deux grands axes.
La première journée aura lieu ici même et réunira des représentants de plus de trente
institutions supérieures de contrôle étrangères.
Cette journée de travail représentera une
véritable opportunité pour échanger autour de nos méthodes de travail et sur l’efficacité de
nos outils lors de la crise sanitaire.
Je ferai parvenir dans les prochains jours une communication à vos présidents de chambre,
qui auront chacun la lourde tâche de sélectionner dix participants à ce bel événement, en
respectant bien évidemment la parité. Je suis certain que leur choix permettra de mettre en
avant la qualité des magistrats des juridictions financières auprès de nos homologues
étrangers et que ceux-ci profiteront pleinement de cette occasion.
Toutefois, ce serait une grande erreur pour nous que d’envisager l’avenir de l’Europe
post-
crise à l’aune des se
ules considérations méthodologiques.
Nous consacrerons la
deuxième journée à notre lien avec les citoyens qui pourront débattre avec des personnalités
françaises et étrangères de thématiques essentielles, comme l’Europe sociale et sanitaire
bien sûr mais a
ussi des sujets relatifs à la souveraineté européenne ou à l’action climatique
à l’échelle communautaire. Merci aux équipes du sec
rétariat général et de la Driaef qui
travaillent d’arrache
-pied pour faire de cette conférence un succès.
Seul le prononcé fait foi
8
Cet événement n’es
t toutefois pas la seule occasion pour les juridictions financières
de s’ouvrir encore davantage à l’international.
Grâce à une mobilisation de tous les instants, l’Assemblée générale des Nations
Unies nous a en effet confié le mandat d’audit externe de l’ONU, et ce, pour six ans.
Cette mission est une chance unique de développer nos compétences, de montrer notre
savoir-
faire et de faire connaître notre travail. J’entends m’impliquer personnellement dans
cette mission, et je compte sur la mobilisation du
plus grand nombre pour rendre à l’ONU la
confiance qui nous est accordée.
Nous devons être à la hauteur de notre reconnaissance internationale. Afin d’être
pleinement opérationnels pour le début de notre mandat en juin prochain, j’ai souhaité
que soient
lancées au plus vite des actions de sensibilisation et d’information.
Je me
réjouis d’ailleurs de vous avoir vu si nombreux à suivre le JAM du 20 janvier dernier, animé
par François Kruger, à qui j’ai confié les fonctions de directeur de l’audit externe. J’espère
qu’il en sera de même pour la session de formation destinées aux volontaires qui s’ouvre
demain.
***
Mes chers collègues,
Vous connaissez désormais un peu mieux nos collègues, nouvellement arrivés ou
promus. Je leur renouvelle, au nom de la Cour et en mon nom personnel, mes
félicitations les plus chaleureuses et sincères et leur souhaite de s’épanouir
pleinement, que ce soit au sein de notre collectif de travail ou à l’extérieur.
L’installation de cet important contingent, aux parcours et expé
riences très différents,
entre en résonnance avec la priorité que je veux donner en cette nouvelle année à
notre
rayonnement
international.
Les
juridictions
financières
ne
peuvent
vivre
recroquevillées sur elles-mêmes ; elles doivent au contraire assumer d
’occuper toute leur
place au cœur de la cité.
Je compte sur chacune et chacun d’entre vous à l’honneur ce matin, mais aussi sur
tous les autres magistrats et personnels des juridictions financières, pour que notre
institution s’ouvre toujours plus sur la
société et sur le monde qui l’entoure.
Je vous remercie pour votre attention.
L'audience est levée.