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AUDIENCE SOLENNELLE
Mardi 16 mars 2021
15h00
Grand’chambre
Allocution de Pierre Moscovici,
Premier président de la Cour des comptes
Madame la Procureure générale,
Mesdames et messieurs les présidents de chambres,
Mesdames et messieurs,
Chers collègues,
Je suis très heureux de vous retrouver cet après-
midi dans notre Grand’
chambre pour
cette nouvelle audience solennelle.
J’en profite pour saluer celles et ceux qui nous font le
plaisir de suivre cet évènement à distance.
Nous avons procédé aujourd’
hui à sept installations, à nouveau, à des grades et
fonctions diverses qui reflètent la vitalité de notre institution et les nombreuses
opportunités d’évolution qu’elle offre.
C’est toujours pour nous un plaisir et un privilège
d’accueillir en notre sein
de nouveaux collègues, ou de célébrer ensemble le changement de
grade ou de fonctions de membres des juridictions financières. En mon nom personnel et en
notre nom collectif, je félicite toutes les personnes installées cet après-midi, que je suis très
heur
eux d’accueillir ou de voir évoluer au sein de notre maison.
Plusieurs d’entre elles sont venues aujourd’hui accompagnées de leurs proches, que
je salue et que je remercie pour leur présence.
Soyez toutes et tous les bienvenus à la
Cour des comptes !
J
e sais à quel point votre présence importe à nos membres à l’honneur aujourd’hui et j’en
suis heureux. C’est pourquoi malgré les circonstances sanitaires nous avons tenu à
maintenir la possibilité de cette belle tradition d’accueillir ici des invités.
Comme de coutume, je vais désormais vous dire quelques mots des collègues
installés cet après-midi dans leurs nouvelles fonctions.
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J’aimerais tout d’abord saluer l’installation de Carine Camby en tant que présidente de
chambre.
Le Gouvernement et le président de la République ont en effet décidé de nommer
Mme Camby
sur ma proposition, et je l’ai désignée comme Rapporteure générale du rapport
public et des programmes de la Cour. Elle remplace à ce poste Michèle Pappalardo, dont je
salue le travail considérable et les remarquables qualités à ce poste, dont je mesure
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pleinement l’exigence et l’importance, et qui amène à un contact quasi quotidien avec le
Premier président.
Notre nouvelle rapporteure générale connaît bien la Cour, dans toutes ses
dimensions.
E
lle occupait d’ailleurs jusqu’à présent les fonctions de première avocate
générale au sein du Parquet de la Cour et elle a débuté sa carrière dans notre institution,
qu’elle a intégrée en 1986 en tant qu’auditrice –
c’est alors que je l’ai rencontrée.
Après avoir occupé les fonctions de chargée de mission auprès du Premier président de la
Cour, elle rejoint en 1993 les services du Premier ministre en qualité de cheffe du
département de la production et des questions relatives aux médias privés.
Devenue directrice financière de la société « Télévisions du savoir », elle intègre par la suite
le cabinet du ministre de la Culture en 1997 en qualité de conseillère. Carine Camby a
ensuite dirigé la société de production audiovisuelle « Images et compagnie », puis
l’Établissement français des greffes et l’Agence française de biomédecine. Après une
expérience auprès du Haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, elle a été
nommée déléguée générale de la Cité Internationale Universitaire de Paris puis, au terme de
ce riche parcours, elle a retrouvé la Cour.
C’est donc forte d’une très solide expérience professionnelle d’encadrement et de
gestion, notamment dans les domaines de la santé, de la recherche et de la culture,
mais également riche d’une f
ine connaissance de la Cour des comptes que notre
rapporteure générale prend ses fonctions.
Je suis bien sûr très heureux de la voir
accéder aujourd’hui au rang de présidente de
chambre et prendre la tête du service des
rapports publics et des programmes,
qui sera, vous le savez, au cœur des transformations
impulsées par le projet de réforme stratégique « JF 2025 ».
Carine Camby
a toute ma confiance : je l’ai proposée à ce poste sensible, justement parce
que je connais sa force de travail, sa loyauté, sa finesse et la sûreté de son jugement. Je
sais ainsi compter sur son engagement pour mener à bien ces chantiers et je lui adresse
mes plus sincères vœux de réussite et d’épanouissement dans ces nouvelles et éminentes
fonctions.
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Nous avons également inst
allé aujourd’hui un nouveau s
ecrétaire général, qui sera
mon plus proche collaborateur.
Je tiens à souligner, pour nos invités, que l’occasion est
rare, rarissime, d’installer dans la même audience une présidente de chambre et un
Secrétaire général !
Xavier Lefort, qui occupait ce poste depuis septembre 2017, a en effet pris ses fonctions le 8
mars dernier en qualité de préfet de la Mayenne. Je profite de cette audience pour redire
toute ma reconnaissance pour le travail qu’il a accompli lors des nombreuses années qu’il a
consacrées au secrétariat général, un poste que je sais lui aussi très exigeant. Je salue à cet
égard l’engagement fort et constant qui a été le sien et j’ai aussi envers lui une dette, une
reconnaissance personnelle car c’est celui qui m’
a accueilli ici et son concours a été
précieux pour cela.
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C’est désormais Jean
-Michel Thornary qui occupera ces fonctions.
Il assurait jusqu’à
présent au sein de notre maison la présidence de la prestigieuse et délicate formation inter-
juridictions dédiée aux finances locales. Notre nouveau secrétaire général a débuté sa
carrière au ministère de l’équipement, avant d’entrer à l’ENA.
À
l’issue de sa scolarité, il intègre la Cour des comptes en 1989 pui
s le cabinet du ministère
de l’É
conomie en 1992. Nommé deux ans plus tard directeur de la coopération internationale
des professions comptables, il rejoint en 1997 le cabinet du ministre délégué à la
coopération et à la francophonie. Après avoir exercé les fonctions de secrétaire général de la
Compagnie nationale des commissaires aux comptes, M. Thornary a été nommé, en 2004,
directeur de cabinet du p
résident du conseil régional d’Î
le-de-France, puis directeur général
des services de cette collectivité. En 2016, il devient commissaire général à l’égalité des
territoires.
Je suis très heureux
et je sais pouvoir parler en notre nom collectif car tout le monde ici
connaît Jean-Michel Thornary
et l’apprécie –
de l’accueillir dans ses nouvelles fonctions, où
sa carrière riche et diverse nous sera très précieuse pour poursuivre les transformations en
cours. Chacun ici connaît les qualités humaines et professionnelles de Jean-Michel
Thornary
, qui s’est immédiatement fait connaître dès son auditorat comme un remarquable
magistrat et un collègue apprécié de toutes et tous. Il a accepté de servir la Cour autrement,
et je sais aussi pouvoir compter, dans cette fonction essentielle à notre maison et décisive
pour la réussite de JF 2025, sur son engagement, sur sa sagesse, son énergie maintenue et
sa capacité à entraîner et rassembler.
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Cette audience a également permis d’installer un nouveau premier avocat général,
puisque Mme Camby a changé de fonctions.
Il s’agit de Serge Barichard, qui officiait déjà au Parquet depuis 2017 en qualité
d’avocat général où ses qualit
és et compétences sont de longue date reconnues.
Notre collègue a intégré le corps des magistrats de chambres régionales et territoriales des
comptes à sa sortie de l’ENA en 1991. Il rejoint d’abord la chambre du Centre, qu’il retrouve
quelques années plus tard après avoir exercé les fonctions de secrétaire général adjoint de
la communauté urbaine de Strasbourg. M. Barichard avait été intégré à la Cour des comptes
en qualité de conseiller référendaire en 2004 et a accédé à la maîtrise en 2017. Il connaît
donc très bien notre institution et y apporte depuis des années sa grande capacité de travail
et d’analyse.
Nous sommes très heureux de pouvoir bénéficier encore davantage de son expertise
juridique et de sa fine connaissance des procédures des juridictions financières.
Je
sais qu’il sera un appui précieux à la Procureure générale et aura à cœur, comme elle, de
maintenir des relations de travail fructueuses, fluides et agréables avec le siège. Je le félicite
pour ce nouveau poste et lui souhaite de s’y épa
nouir pleinement.
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Nous avons également installé cet après-midi deux conseillères référendaires et je
m’en réjouis particulièrement, car ces collègues vont chacune prendre la tête d’une
présidence de chambre régionale des comptes.
J’ouvre une rapide pa
renthèse, pour réaffirmer mon engagement ferme, très ferme même, à
féminiser le collectif de travail des juridictions financières et les postes d’encadrement que
ces dernières offrent, en plaçant bien sûr toujours le critère de la compétence en priorité. Par
ces nominations, je veux démontrer qu’il ne s’agit pas là d’intentions creuses ou pieuses,
mais bien d’une volonté en actes.
Après avoir consulté les conseils supérieurs de la Cour et des chambres régionales des
comptes, j’ai nommé deux femmes aux deux
présidences de CRC, après avoir tenu à
féminiser aussi la liste d’aptitude à la présidence et à la vice
-présidence des CRTC. Et je
peux vous dire que ce n’est pas fini, que je ne m’arrêterai pas dans ce chemin ! Nos
institutions ont encore du progrès à faire sur ces sujets, mais je suis bien placé pour savoir,
moi qui ai connu la Cour au début des années 1980
je ne suis pas le seul
quand aucune
femme n’y avait encore occupé de poste à responsabilités, que nous avons déjà beaucoup
fait évoluer la situat
ion et que cette dernière n’est donc en rien une fatalité. Elle nécessite
simplement un peu de volonté, et je n’en manquerai pas sur ce point comme sur d’autres.
Je clos cette parenthèse, qui était importante à mes yeux, et redis le grand plaisir que j’ai
à
voir installées aujourd’hui deux conseillères référendaires accédant à des présidences de
chambres régionales. Je vais justement vous les présenter.
Cécile Daussin-Charpantier présidera la chambre régionale des comptes Centre - Val
de Loire.
Elle remplace à ce poste Catherine Renondin
, dont je salue l’engagement et le
gros travail accompli. Notre collègue a débuté sa carrière à la chambre de commerce et
d’industrie de Dijon, en tant que chargée d’études économiques, avant d’intégrer l’ENA puis
de devenir magistrate en tribunal administratif. Titularisée dans le corps des conseillers et
conseillères de chambres régionales et territoriales des comptes en 2009, elle a d’abord été
affectée à la chambre du Centre. Après avoir été procureure financière dans cette même
chambre qu’elle connaît donc bien, elle a été promue présidente de section en 2019. Depuis
cette même année, elle occupait les fonctions de procureure financière dirigeant le ministère
public près la chambre régionale des comptes d’Ile
-de-France. Sa carrière variée, sa riche
connaissance des CRC et son expertise juridique seront très précieuses pour ses nouvelles
responsabilités.
Une autre nouvelle présidente de chambre régionale des comptes a été installée en
qualité de conseillère référendaire cet après-
midi : il s’agit de Nathalie Gervais, qui
dirigera la chambre de Corse.
Elle remplace ainsi Jacques Delmas, qui retrouve la Cour et que je veux remercier pour les
sept années passées à présider cette juridiction, dans une île chère à mon cœur.
Professeure d’économie et de gestion de formation, Mme G
ervais a dirigé le centre de
formation continue de l’Université de Rouen, université dont elle est ensuite devenue
secrétaire générale adjointe. Nommée responsable de la cellule d’analyse financière
au sein
du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, elle a intégré la chambre
régionale des comptes de Bastia, qu’elle connaît donc déjà, en 2010. Elle a ensuite travaillé
au sein de la chambre de Normandie et elle était, depuis 2018, présidente de section à la
chambre régionale Grand Est. C’est là encore une fois une riche carrière et des
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compétences solides en matière d’encadrement et de gestion que vient récompenser cette
nomination.
Je souhaite à ces deux présidentes, je vous souhaite Mesdames, succès et épanouissement
dans leurs nouvelles fonctions, où j’aurai plaisir à venir leur rendre visite le plus tôt possible –
j’ai en effet bon espoir malgré tout que la situation sanitaire le permette dans les mois qui
viennent.
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Enfin, cet
te audience nous a permis d’installer deux rapporteurs extérieurs que je
salue et à qui je souhaite chaleureusement la bienvenue.
Je suis très heureux de les accueillir dans cette maison qui est désormais la leur et qui
compte au plus haut point sur leurs compétences et leur engagement. Les rapporteurs
extérieurs sont vraiment pour moi partie intégrante et un atout extraordinairement précieux
de la Cour.
Samuel Gougeon nous vient lui aussi des CRC, puisqu’il était auparavant magistrat à
la chambre régionale des comptes Grand Est.
Il a débuté sa carrière, après sa scolarité à
l’Institut national des études territoriales, au conseil régional de Lorraine en qualité de
directeur administratif et financier du pôle aménagement, avant d’être nommé directeur
adjoint des services de la communauté urbaine de Strasbourg. Il a ensuite exercé les
responsabilités de directeur de l’agence territoriale Centre
-Alsace à la région.
C’est non loin de l’A
lsace et au sein de la chambre régionale des comptes de Bourgogne
Franche-
Comté, que je connais un peu, qu’il a découvert le métier de magistrat financier en
2013. Depuis son arrivée à la Cour en qualité de rapporteur extérieur, M. Gougeon rapporte
au sein de la cinquième chambre, qui bénéficiera de son riche parcours territorial.
Benoît Lion a de son côté rejoint la quatrième chambre.
Il était auparavant directeur
général des services de la ville et de l’agglomération de Laval. Et je note donc que la Cour a
offert un préfet à la Mayenne avec M. Lefort et lui a pris un directe
ur ! Aujourd’hui, nous
fêtons un peu les deux. Nous sommes bien sûr très heureux de l’accueillir parmi nous et de
lui souhaiter la bienvenue dans nos murs et nos équipes.
Avocat de formation, M. Lion
a effectué sa scolarité lui aussi à l’INET avant de re
joindre les
services de la ville de Bordeaux, où il est devenu adjoint au directeur général des finances
puis directeur de l’évaluation et de la performance. Il avait intégré la ville de Laval en 2014,
d’abord en qualité de directeur général adjoint. Ses n
ombreuses compétences et son
expertise juridique nous seront d’un précieux appui.
Je souhaite à ces nouveaux rapporteurs de s’épanouir pleinement à la Cour : je crois
vraiment qu’elle offre un cadre de travail agréable, en plus de missions qui sont
particulièrement stimulantes.
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Vous connaissez désormais un peu mieux les sept collègues qui ont été installés
aujourd’hui, à une diversité de fonctions, je le redis, rarement observée pendant nos
audiences solennelles.
C’est la preuve que notre maison –
je parle des juridictions
financières ensemble
bouge, qu’elle change, qu’elle évolue.
Je leur renouvelle, au nom de la Cour et en mon nom personnel, mes félicitations les plus
chaleureuses et sincères. Notre institution sait pouvoir compter sur votre énergie et sur la
qualité de votre engagement.
La période qui s’ouvre pour nous fera appel, plus que jamais, à tous les talents, à toutes les
idées, à toutes les volontés pour mettre en œuvre les orientations du projet stratégique « JF
2025 », mais aussi pour produire les nombreux travaux sur la crise de Covid-19 ou les autres
sujets qui préoccupent nos concitoyens et qu’attendent de nous le Parlement, les décideurs,
les citoyens.
Je remettrai ce jeudi au Président de la République notre rapport public annuel 2021,
que je présenterai l’après
-midi même à la presse et la semaine prochaine au
Parlement.
Nous sommes parvenus à produire, en peu de temps, des analyses variées sur
les premiers effets de la crise sanitaire et ses conséquences : j’en suis heureux et
fier, et je
vous remercie pour ce gros et bon travail.
Une autre échéance importante nous attend :
la remise au Premier ministre, en avril, des
recommandations qu’il nous a demandées sur la stratégie d’évolution des finances publiques
pour l’après
-crise COVID-
19. Ce rapport mobilise également beaucoup d’énergies à la Cour :
prenons-
le comme ce qu’il est, une marque de confiance faite à notre institution et en même
temps un défi à relever, qui montre que nous pouvons, en un temps record, apporter une
contr
ibution décisive au débat public. C’est une sorte de travaux pratiques pour « JF 2025 ».
Les « audits flash », même quand ils sont géants, sont possibles : nous allons le démontrer.
Merci à toutes et tous de votre attention.
Madame la Procureure générale, vous avez la parole pour les éloges que nous
attendions avec impatience.
[Intervention de Mme la Procureure générale]
Merci beaucoup Madame la Procureure générale. L'audience est levée.