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AUDIENCE SOLENNELLE
Lundi 25 janvier 2021 – 11h
Grand’chambre
Allocution de Pierre Moscovici,
Premier président de la Cour des comptes
Madame la Procureure générale,
Mesdames et messieurs les présidents de chambres,
Mesdames et messieurs,
Chers collègues,
Merci de votre présence aujourd’hui dans notre Grand’chambre pour cette audience
solennelle, à laquelle je suis très heureux de vous retrouver.
La situation sanitaire nous impose hélas des restrictions qui rendent l’exercice moins
convivial qu’il ne l’est habituellement ; il fut un temps, qui nous semble désormais presque
appartenir à une autre vie, où cette salle était remplie et où chaque installation était suivie
d’un moment festif avec nos invités. Mais le contexte actuel, qui éprouve durement notre
pays et nos concitoyens, nous invite à revenir à l’essentiel : être ensemble, se retrouver
collectivement, même dans un format adapté.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit aujourd’hui : faire corps et avoir, comme motif de fierté
collective et de satisfaction, l’occasion d’accueillir dans nos murs de nouveaux membres
mais aussi de célébrer le passage de grade de plusieurs de nos jeunes collègues.
Nous avons en effet procédé aujourd’hui à pas moins de dix-sept installations.
C’est un chiffre élevé, qui témoigne du dynamisme de notre institution en ce début d’année.
Je tiens donc, en mon nom personnel et en notre collectif, à souhaiter la bienvenue à nos
nouvelles recrues et à adresser mes félicitations à nos membres promus en grade.
Beaucoup de nos collègues à l’honneur aujourd’hui sont venus entourés de leurs
proches, qui se sont libérés de leurs obligations pour partager avec nous ce moment
important et, je le sais, émouvant pour eux.
Parents, amis, conjoints, familles – eux aussi en nombre plus réduit qu’à l’accoutumée –
parfois venus de loin, soyez les bienvenus dans nos murs.
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Je vais désormais vous dire quelques mots des collègues qui viennent d’être installés
dans leurs nouvelles fonctions, afin de vous les présenter comme c’est la coutume.
Je souhaite d’abord saluer les deux auditrices et les trois auditeurs issus de la promotion
Louise Weiss de l’École nationale d’administration, qui ont rejoint la Cour en janvier 2018 et
sont aujourd’hui promus au grade de conseillères et de conseillers référendaires. Je tiens
ainsi à féliciter
Hélène Szarzynski
,
Margot Renault
,
Romain Gareau
,
Antoine Imberti
et
Jérôme Perdreau
pour le franchissement de ce nouveau cap dans leur jeune carrière de
juges des comptes.
Quatre d’entre eux sont déjà partis en mobilité à l’extérieur de la Cour, dans le cadre du
dispositif des « missions prioritaires » souhaité par le Gouvernement.
Ils y occupent des postes exigeants, très divers et tous profondément utiles à l’action
publique : chargée de mission « Brexit » au secrétariat général pour les affaires
européennes, sous-préfet à la relance auprès du préfet de la région Occitanie, chargée de
mission au ministère de la culture pour réfléchir au modèle économique des opérateurs
culturels – un enjeu très important – ou encore chef de projet pour la réforme de la sécurité
sociale auprès des ministères sociaux, là aussi une mission qui trouve toute sa place dans le
contexte actuel.
Je remercie ces cinq collègues pour la grande qualité des travaux auxquels ils ont contribué
au sein de la Cour depuis leur arrivée, dans les différentes chambres au sein desquelles ils
ont été affectés et leur renouvelle mes meilleurs v
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ux d’accomplissement dans les fonctions
qu’ils remplissent aujourd’hui. Nous sommes très heureux de les voir réunis à nouveau
aujourd’hui à l’occasion de cette audience, dans cette maison qui est et qui sera toujours la
leur.
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En plus des cinq auditeurs de la promotion Louise Weiss, un autre auditeur, arrivé
quelques mois après eux dans notre juridiction, accède aujourd’hui au référendariat.
Il s’agit de
Michel Anrijs
, ancien commissaire de la marine, qui a rejoint la Cour en 2019 au
titre de la procédure prévue à l’article 4139-2 du code de la défense. Je rappelle que cette
procédure permet chaque année depuis des décennies à des officiers de rejoindre nos
rangs.
M. Anrijs rapporte depuis son arrivée devant la cinquième chambre de la Cour, où il a
contribué à de nombreux travaux, portant notamment sur le secteur associatif. Sa parfaite
intégration dans notre maison souligne, si besoin en était, l’indéniable apport que constitue
cette voie d’accès aux juridictions financières. Je l’en félicite et lui souhaite de poursuivre ces
missions avec la même énergie.
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Je me réjouis aussi de l’arrivée dans nos rangs de deux conseillers de chambre
régionale et territoriale des comptes, qui ont été intégrés dans le corps des magistrats
de la Cour au grade de conseillers référendaires.
En notre nom collectif, je tiens à féliciter
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Renan Mégy
et
Antoine Desfretier
pour leur nomination et à leur souhaiter la bienvenue
parmi nous. Je suis très heureux que des collègues des chambres régionales viennent
enrichir notre collectif de travail, car je suis déterminé à renforcer toujours plus les liens qui
unissent la Cour et les CRC – qui font pour moi partie d’un même ensemble, comme les
deux faces d’une même pièce – et qui font des juridictions financières une communauté
toujours plus resserrée.
Renan Mégy
a débuté sa carrière comme professeur agrégé d’histoire et de géographie
pendant six ans. Il a ensuite intégré l’Institut national des études territoriales.
Après sa scolarité à l’INET, il a occupé les fonctions de directeur du budget et du contrôle de
gestion de la métropole de Lille. Il a par la suite rejoint la chambre régionale des comptes de
Provence-Alpes-Côte d’Azur avant d’être intégré dans le corps des magistrats de CRC.
Nommé chef du bureau des collectivités locales au sein de la direction du budget en 2018,
M. Mégy était, avant de nous rejoindre, directeur-adjoint du cabinet du ministre des comptes
publics, Olivier Dussopt. Son expertise de très haut niveau et ses compétences variées nous
seront précieuses et c’est avec plaisir que nous l’accueillons aujourd’hui dans nos équipes.
M. Desfretier
est également ancien élève de l’INET et a débuté sa carrière à la ville de Lyon,
où il a notamment été directeur de la qualité du service public. Nommé directeur de la
culture, de l’enseignement et du sport au département de la Drôme en 2006, il a ensuite
occupé les fonctions de chef de cabinet du président du conseil général de ce même
département, avant de rejoindre une première fois les chambres régionales et territoriales
des comptes en Franche-Comté.
Conseiller technique au cabinet de la ministre de la réforme de l’Etat en 2012 puis directeur
de cabinet du Préfet de l’Aude, il a ensuite, retrouvé, et intégré, les chambres régionales,
d’abord à la chambre Bourgogne-Franche-Comté, avant de rejoindre celle de Saint-Denis de
la Réunion en 2019. Sa très riche expérience opérationnelle et de contrôle nous sera
profondément utile et nous sommes également très heureux de l’accueillir parmi nous.
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Le Gouvernement a également permis la nomination au tour extérieur de trois autres
conseillers-référendaires. Il s’agit de Lorraine Aeberhardt, de Flora Séguin et de
François Demaret.
Diplômée de l’École Polytechnique et de l’Ecole nationale de la statistique et de
l’administration économique,
Lorraine Aeberhardt
a débuté sa carrière à la direction du
budget. Nommée cheffe du bureau des études statistiques à la direction générale des
finances publiques en 2013, elle a ensuite rejoint l’INSEE en qualité de cheffe de la division
« synthèse des biens et services ». Avant de nous rejoindre, notre nouvelle collègue
dirigeait, depuis deux ans, la division « synthèse générale des comptes » de l’Institut. Elle
rejoindra la première chambre, au sein de laquelle elle apportera sa grande expertise
économique et financière.
Flora Séguin
a quant à elle débuté sa carrière au ministère de la défense et des anciens
combattants, où elle a occupé des fonctions riches et variées, notamment en tant que
chargée de mission « conduite du changement » ou en tant que cheffe de cabinet au service
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de soutien à l’administration centrale. Elle a par la suite rejoint le ministère de la fonction
publique, où elle a été nommée, en 2014, cheffe du bureau des politiques de recrutement.
C’est ensuite à la Cour, plus précisément au sein de la cinquième chambre, que Mme
Séguin a effectué sa mobilité statutaire pendant trois ans. Elle était, avant de retrouver cette
maison qu’elle connaît donc bien, cheffe du bureau des politiques sociales à la direction
générale des finances publiques. Nous sommes très heureux de la compter à nouveau parmi
nous, cette fois-ci « pour de bon » ! Elle rejoindra la troisième chambre.
Un autre rapporteur extérieur de la Cour a aujourd’hui été promu conseiller référendaire et
nous nous en réjouissons également. Il s’agit de
François Demaret
, qui a rejoint la troisième
chambre de la Cour en 2015. Il avait débuté sa carrière, à la sortie de l’INET, en tant que
directeur des finances et du contrôle de gestion des départements de l’Ardèche puis de l’Ain,
avant d’exercer pendant trois ans les responsabilités de directeur de la solidarité au sein du
conseil général du Lot.
Il était, avant de travailler à la Cour, conseiller en charge des questions sociales et du
logement au cabinet de la ministre de la décentralisation. M. Demaret rapportera devant la
deuxième chambre.
Je saisis l’occasion de cette installation pour dire à quel point la Cour est reconnaissante à
ses rapporteurs extérieurs, qui lui apportent le concours de leur compétence et de leur
expérience. La sélection de deux d’entre eux en tant que conseillers référendaires a été un
exercice exigeant et douloureux, tant j’aurais aimé pouvoir reconnaître le talent de
davantage d’entre eux. J’en ai tiré une conviction : l’accès à la Cour doit être plus large pour
les rapporteurs extérieurs. Croyez que je m’efforcerai de la mettre en
œ
uvre dans les
années qui viennent !
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Outre ces onze conseillers référendaires, nous installons aujourd’hui une auditrice issue de
l’École nationale d’administration.
Il s’agit de
Roma Beaufret
, de la promotion Hannah Arendt, qui a rejoint la Cour en octobre
dernier et exerce désormais à la quatrième chambre. Ses camarades de promotion et les
autres auditeurs ont été installés lors de l’audience du 11 janvier mais Mme Beaufret n’a pu,
pour des raisons de santé, être présente à cet évènement.
C’est donc avec un très grand plaisir – et un certain soulagement de la voir en pleine forme
parmi nous – que nous l’installons aujourd’hui, et quelques jours après ses camarades, dans
ses fonctions de magistrate.
Comme je l’avais indiqué il y a deux semaines, je suis très attaché à l’arrivée de jeunes
recrues dans notre institution, en « pied de corps » comme on dit. Je crois en effet
absolument nécessaire de préserver la diversité et l’équilibre de notre collectif de travail,
fondé notamment sur la mixité générationnelle. L’arrivée d’auditeurs et d’auditrices contribue
ainsi à rajeunir, mais aussi à féminiser une institution qui en a bien besoin.
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Madame, me souvenant de ma propre installation en tant qu’auditeur il y a bien longtemps,
en présence de mes parents aujourd’hui disparus, je sais ce que vous ressentez devant les
vôtres que je salue. Bravo encore pour votre choix de rejoindre la Cour : c’est le bon choix et
vous contribuerez, avec vos jeunes collègues, à bâtir le futur des juridictions financières.
Nous comptons sur vous et vous souhaitons la bienvenue dans nos murs !
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Nous accueillons également aujourd’hui un nouveau substitut général.
Il s’agit de
Bruno Nataf
, magistrat issu de l’ordre judiciaire – comme nous avons le plaisir
d’en accueillir régulièrement. M. Nataf a débuté sa carrière en 2002 comme substitut au
parquet de Pontoise, avant de rejoindre la direction des services judiciaires du ministère de
la Justice. Nommé en 2007 substitut à la section de la lutte contre la cybercriminalité et la
délinquance astucieuse au parquet de Paris, il y a ensuite occupé les fonctions de vice-
procureur à la section financière.
Depuis 2014, il était vice-procureur financier au parquet national financier. Sa grande
expérience et sa connaissance fine des enjeux financiers de nature pénale, mais aussi de
cybercriminalité, seront d’un indéniable soutien au Parquet de la Cour. Je lui souhaite mes
meilleurs v
œ
ux d’intégration dans notre maison.
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Nous avons enfin procédé ce matin à l’installation de quatre rapporteurs extérieurs,
qui viendront enrichir notre collectif de travail.
Vincent Launay
, administrateur territorial – l’INET est, vous le voyez, décidément à
l’honneur aujourd’hui dans cette séance – a débuté sa carrière en 1994 comme secrétaire
général de Longlaville et de Monetier-les-Bains, avant de devenir en 2003 directeur général
des services de Saint-Brieuc, un poste qu’il a occupé pendant cinq ans. Il a ensuite exercé
des fonctions similaires à Aubervilliers, pendant sept ans, puis dans à Vaulx-en-Velin.
Sa riche expérience territoriale, de management et de gestion, sera très utile à la cinquième
chambre qu’il a déjà rejointe en décembre.
Olivier Redoulès
, ancien élève de l’École Polytechnique et issu du corps des
administrateurs de l’INSEE – un corps lui aussi à l’honneur aujourd’hui, a débuté sa carrière
comme économiste et statisticien au sein de cet institut, avant de rejoindre en 2011 la
direction générale du trésor. Nommé en 2013 conseiller financier à l’Ambassade de France
en Suède puis en Turquie, il était, avant de nous rejoindre, directeur de l’économie du
MEDEF.
M. Redoulès travaillera auprès de la première chambre ainsi qu’au sein du Haut Conseil des
finances publiques, une institution rattachée à la Cour et que je préside également, et je
m’en réjouis particulièrement. J’entends en effet augmenter les moyens et la force de
projection du Haut Conseil, que j’ai porté sur les fonts baptismaux lorsque j’étais ministre des
Finances en 2012 et dont le dimensionnement doit devenir comparable à celui de ses
homologues européens.
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Je suis convaincu que, dans le contexte actuel, cet organisme est amené à jouer un rôle de
plus en plus décisif pour nourrir et éclairer le débat public économique et budgétaire. Il aura
donc besoin rapidement des compétences de haut niveau de notre nouveau collègue.
Anne Serra
, ancienne élève de la rue d’Ulm et ingénieure des mines est agrégée de
sciences physiques. Chargée de mission à la direction des affaires financières de l’OCDE en
2002, elle a ensuite été nommée commissaire-contrôleuse des assurances à l’Autorité de
contrôle des assurances et des mutuelles, avant d’exercer les fonctions de cheffe du service
des contrôles de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution. Conseillère à compter de
2012 du Président-directeur général de la caisse centrale de réassurance, notre nouvelle
collègue était, avant de nous rejoindre, directrice générale d’Assurpol, un pool de
coréassurance spécialisé dans les risques environnementaux. Elle a rejoint la deuxième
chambre et nous sommes très heureux de la compter parmi nous.
Isabelle Burkhard
nous vient quant à elle du secteur de la santé. Diplômée de l’École
nationale de la santé publique, elle a débuté sa carrière à l’Hôpital de la Croix-Rousse à
Lyon, comme attachée de direction en charge des services financiers, avant de rejoindre le
centre hospitalier Paul-Guiraud de Villejuif. Elle a ensuite occupé les fonctions de directrice
adjointe des affaires financières à l’hôpital de Cayenne en Guyane puis dans les hôpitaux
Emile-Roux et Charles-Foix dans le Val-de-Marne. Nommée secrétaire générale du groupe
hospitalier Henri-Mondor à Créteil en 2011, notre nouvelle collègue était, depuis 2014,
directrice général d’un hôpital gériatrique.
Ses compétences variées et sa très riche expérience seront précieuses et c’est
naturellement la sixième chambre de la Cour qu’elle rejoindra.
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À tous nos collègues promus ou installés ce matin – que vous connaissez désormais
un peu mieux – je renouvelle mes félicitations et mes meilleurs v
œ
ux de réussite et
d’épanouissement dans leurs fonctions.
Merci à toutes et tous de votre attention et de votre présence.
L’audience est levée.