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AUDIENCE SOLENNELLE
Mercredi 13 janvier 2021 – 15h30
Grand’chambre
Allocution de Pierre Moscovici,
Premier président de la Cour des comptes
Madame la Procureure générale,
Mesdames et messieurs les présidents de chambres,
Mesdames et messieurs,
Chers collègues,
Je suis très heureux de vous retrouver aujourd’hui pour cette nouvelle audience
solennelle, la première de l’année 2021.
La situation sanitaire ne nous permet toujours pas de nous réunir dans notre format habituel
et d’accueillir autant d’invités que nous le souhaiterions. Je le regrette autant que vous, mais
tout notre pays doit plus que jamais être uni pour lutter contre la propagation de l’épidémie :
la Cour n’y fait bien sûr pas exception et je souhaite à cet égard remercier l’ensemble des
services du Secrétariat général qui sont mobilisés depuis des mois pour nous permettre
d’exercer nos missions dans les meilleures conditions possibles ; je crois que nous y
arrivons très bien.
Nous nous réunissons aujourd’hui en pleine période de v
œ
ux et, même si j’aurai l’occasion
de vous transmettre les miens plus longuement et plus officiellement dans les jours à venir,
je tiens à vous souhaiter une excellente année 2021 et à vous dire ma joie de la commencer
en accueillant parmi nous de nouvelles recrues, ce qui est toujours pour nous un grand
plaisir.
L’année 2020 a en effet été riche en arrivées pour les juridictions financières et cette
nouvelle audience nous offre l’occasion d’installer dix collègues.
Certaines de ces
installations devaient avoir lieu début novembre ; nous avons dû les reporter en raison des
mesures de confinement décidées fin octobre par le Gouvernement et je suis heureux que
nous ayons pu y procéder aujourd’hui, car ces cérémonies sont pour nous très importantes.
Je tiens donc, en mon nom personnel et en notre nom à tous, à souhaiter la bienvenue à ces
nouvelles recrues, qui viennent enrichir notre collectif de travail, le diversifier et le rajeunir.
Beaucoup de nos collègues installés aujourd’hui sont venus entourés de leurs
proches, qui se sont libérés de leurs obligations personnelles et professionnelles
pour partager avec nous ce moment important et, bien souvent, émouvant.
Parents,
amis, conjoints, familles, parfois venus de loin, soyez les bienvenus dans nos murs.
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***
J’aimerais désormais vous présenter celles et ceux qui viennent d’être installés dans
leurs nouvelles fonctions.
Nous avons d’abord installé cet après-midi un nouveau conseiller référendaire.
Il s’agit du nouveau vice-président de la chambre régionale des comptes Auvergne Rhône-
Alpes,
Patrick Caiani
, qui occupe ces fonctions depuis le 1
er
janvier 2021. Notre collègue a
débuté sa carrière comme contrôleur puis contrôleur principal du Trésor dans les Bouches-
du-Rhône, avant d’intégrer l’Ecole nationale d’administration. À sa sortie en 2001, il a choisi
le corps des magistrats de chambres régionales et territoriales des comptes et rejoint la CRC
de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Promu premier conseiller en 2005 avant d’être détaché
auprès du tribunal administratif de Bastia, M. Caiani a intégré la CRC de Corse en 2008.
Après avoir été deux ans président de section à la chambre de Champagne-Ardenne-
Lorraine, M. Caiani avait retrouvé sa CRC d’origine il y a quelques années comme président
de la première section. Les solides compétences acquises pendant son parcours lui seront
très précieuses dans son nouveau poste et je lui transmets mes meilleurs v
œ
ux de réussite.
L’audience d’aujourd’hui a également permis l’installation d’une auditrice et de quatre
auditeurs.
Je m’en réjouis particulièrement.
Benoît Malbrancke
et
Thibault Perrin
sont issus du recrutement au titre de l’article 4139-2
du code de la défense, qui nous permet chaque année d’intégrer des officiers dans notre
collectif de travail et ce processus de sélection contribue depuis des décennies à renforcer la
richesse professionnelle et humaine de notre maison. J’ai eu moi-même un mentor qui était
l’un des premiers à avoir rejoint la Cour par cette voie de recrutement.
Nos deux nouveaux auditeurs ont derrière eux de multiples expériences au sein de
l’administration.
Issu de la Gendarmerie nationale,
Benoît Malbrancke
, à l’issue de sa scolarité à l’école
spéciale militaire de Saint-Cyr, a rejoint l’école des officiers de la Gendarmerie. Il a
également suivi la formation de l’Ecole de Guerre. Commandant du peloton d’intervention
d’escadron de gendarmerie mobile à Châtellerault au début de sa carrière, M. Malbrancke a
ensuite commandé l’escadron de Baccarat avant de rejoindre en 2011 la mission de pilotage
et de performance de la Gendarmerie nationale. Il a ensuite, en 2015, pris le
commandement de la compagnie de gendarmerie départementale de Brest pendant trois
ans. Il bénéficie ainsi d’une très solide expérience de terrain.
Depuis 2018, il occupait les fonctions de rapporteur extérieur à la première chambre de la
Cour. C’est donc une maison qu’il connaît déjà bien qu’il a choisi d’intégrer et nous en
sommes très heureux.
Thibault Perrin
, de son côté, a rejoint en octobre dernier la sixième chambre. Diplômé en
droit et gestion et commissaire de la marine, il a débuté sa carrière en 2010 à bord de la
frégate Aconit, avant de rejoindre deux ans plus tard l’État-major de la marine en qualité
d’adjoint au chef du bureau Action de l’État en mer. Nommé chef du bureau en charge de la
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sécurité maritime à la préfecture maritime de la Méditerranée en 2014, il a par la suite rejoint
le cabinet du chef d’État-major de la Marine, sur le portefeuille des relations internationales.
M.Perrin était, avant de nous rejoindre, en poste à l’Agence de l’innovation de la défense.
Ses compétences nous seront très utiles.
Arrivés en même temps que MM. Malbrancke et Perrin, deux auditrices et deux auditeurs ont
rejoint la Cour à l’issue de leur scolarité à l’École nationale d’administration.
Maud Choquet
,
Vincent Dedrie
et
Benjamin Boscher
sont ainsi issus de la promotion
Hannah Arendt, tout comme Roma Beaufret qui n’a pas pu être installée aujourd’hui pour
raisons de santé et le sera lors de l’audience du 25 janvier.
La promotion d’auditeurs et d’auditrices sortie de l’ENA, qui arrive traditionnellement en
janvier, a fait cette année son entrée dans nos murs deux mois plus tôt en raison de la
réforme du calendrier de la scolarité et a donc rejoint la Cour en octobre dernier. Nous en
sommes bien entendu ravis, car ces nouvelles recrues sont attendues chaque année avec
impatience et ce calendrier leur permet d’intégrer la Cour en même temps que leurs
collègues issus du recrutement militaire.
Permettez-moi donc d’adresser un mot de bienvenue tout particulier à ces jeunes collègues
issus de l’ENA qui ont fait le choix – parmi d’autres possibilités – de nous rejoindre à l’issue
de leur scolarité.
Bravo pour ce choix – c’est le bon choix – et bienvenue parmi nous ! Cette maison est
désormais, et normalement pour toute votre vie professionnelle, votre port d’attache. Depuis
ma nomination en tant que Premier président, vous êtes la première promotion complète
d’auditeurs et d’auditrices que j’ai l’occasion d’installer, et je me sens donc, en quelque sorte,
lié à vous d’une façon particulière.
Votre installation aujourd’hui me rappelle évidemment la mienne, lorsque j’ai intégré la Cour
il y a longtemps, en juin 1984, également entouré de mes parents. J’y repense non sans
émotion, en me remémorant la joie que je ressentais et la fierté de mes parents, aujourd’hui
disparus. C’est aussi avec émotion que je vous accueille, que nous vous accueillons,
solennellement aujourd’hui.
Car votre arrivée, que vous soyez issus de l’ENA ou du recrutement militaire, est pour nous
toutes et tous une importante source de satisfaction.
Vous allez participer à bâtir et incarner l’avenir de notre juridiction et du corps des magistrats
financiers ; la Cour que vous connaitrez dans plusieurs décennies aura bien changé, peut-
être et même certainement grâce à votre impulsion, à vos idées, à votre énergie. Vous
formez d’ailleurs une promotion presque paritaire avec Mme Beaufret, ce qui nous permet
d’espérer que votre génération connaîtra – et j’espère, encouragera – une représentation
plus équilibrée des femmes et des hommes au sein de notre juridiction. J’en suis bien sûr
très heureux et je redis mon engagement, pendant toute la durée de mon mandat, à
œ
uvrer
dans cette direction. La recherche de l’égalité femmes-hommes n’est en effet pas un
supplément d’âme, mais une ardente obligation qui s’impose à nous.
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Votre présence aujourd’hui nous offre aussi de perpétuer une tradition à laquelle nous
sommes tous attachés, celle de l’accès au métier de juge des comptes à de jeunes hauts
fonctionnaires, qu’ils aient ou non déjà des expériences professionnelles.
L’exécutif réfléchit, on le sait, à des réformes de la fonction publique, y compris de l’ENA.
Nous devons prendre toute notre part à la transformation de l’État, de façon positive. Ne
soyons ni conservateurs, ni corporatistes.
Mais je continuerai, en notre nom, à défendre énergiquement l’arrivée de jeunes magistrats
et magistrates à la Cour, en pied de corps comme on dit, tant je suis persuadé qu’il s’agit
d’une condition essentielle pour la vitalité et l’équilibre de notre maison. Cet accès contribue
en effet à l’indépendance mais aussi au dynamisme de l’institution et permet d’entretenir le
brassage des compétences comme des générations.
J’adresse à nos jeunes collègues mes meilleurs v
œ
ux d’intégration et de réussite dans ces
nouvelles fonctions. Mme Choquet a choisi de rejoindre la cinquième chambre, M. Dedrie la
deuxième et M. Boscher la troisième. Nos six chambres accueillent donc chacune une
auditrice ou un auditeur.
L’audience d’aujourd’hui nous permet aussi d’accueillir une nouvelle conseillère
référendaire en service extraordinaire.
Il s’agit de
Caroline Alexis
, qui nous vient de la Banque de France et que nous sommes très
heureux de compter désormais dans nos équipes. Gérante de portefeuilles obligataires à la
direction des marchés depuis 2015, où elle élabore notamment des stratégies
d’investissement et d’achat de titres obligataires, elle a débuté sa carrière en 2010 à la
direction de la stabilité financière en tant qu’économiste, avant de participer à la stratégie de
change de la Banque de France.
Les compétences et l’expérience acquises lors de ces expériences de haut niveau seront
pour la Cour extrêmement précieuses. Mme Alexis a rejoint la première chambre, qui l’a
accueillie avec très grand plaisir. Madame, vous êtes la bienvenue chez nous : c’est
désormais aussi chez vous.
Enfin, nous avons procédé à l’installation de deux nouveaux rapporteurs extérieurs.
Nous accueillons notamment dans nos rangs depuis septembre dernier une juriste de haut
niveau,
Florence Chaltiel-Terral
, docteure en droit public, qui est à l’origine de plusieurs
ouvrages juridiques et de nombreux essais. Elle enseignait par ailleurs cette matière à
l’université depuis plusieurs années, en mettant l’accent sur une dimension qui m’est chère :
l’Europe, tant est si bien que j’avais d’ailleurs eu le plaisir, il y a quelques années, de
préfacer son ouvrage sur la Naissance d’un peuple européen.
Son expérience universitaire est également complétée par les différents postes qu’elle a
occupés dans le secteur public, d’abord au commissariat général au plan, puis à l’Agence
nationale de la recherche, au secrétariat général aux affaires étrangères, auprès enfin du
secrétaire général du Défenseur des droits où elle était chargée de mission depuis 2017.
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Florence Chaltiel-Terral a également occupé les fonctions de maître des requêtes en service
extraordinaire au Conseil d’Etat de 2012 à 2016. Mme Chaltier-Terrain est affectée à la 4
e
chambre.
De son côté,
Philippe Lavastre
a rejoint à l’automne la 6
e
chambre. Docteur en histoire
contemporaine, professeur d’histoire-géographie, il a notamment enseigné à l’Université
Antilles-Guyane, avant de rejoindre les chambres régionales des comptes à sa sortie de
l’ENA il y a quatre ans. Affecté à la CRC d’Ile-de-France, il avait été promu en début d’année
au grade de premier conseiller. Nous sommes également tout à fait ravis de l’accueillir dans
nos murs et dans nos équipes.
J’adresse
à
ces
deux
nouveaux
rapporteurs
extérieurs
mes
sincères
v
œ
ux
d’épanouissement et de succès dans leurs nouvelles fonctions. Soyez les bienvenus parmi
nous.
***
Vous connaissez désormais mieux les collègues que nous avons installés cet après-
midi.
Comme à chaque installation, je suis frappé par la diversité et la qualité des profils
qu’attire notre maison.
Cette diversité est au c
œ
ur de nos valeurs, au c
œ
ur de nos
méthodes de travail mais aussi, et j’en suis convaincu, au c
œ
ur de notre avenir. Je
présenterai dans quelques semaines les prochaines étapes du projet JF 2025 ; j’ai conçu ce
projet pour les prochaines générations de la Cour, pour ces jeunes recrues qui nous
rejoignent aujourd’hui.
Nous aurons plus que jamais besoin de croiser les expertises, de combiner les compétences
et de rassembler les générations pour conduire au mieux nos missions. Cet atout est notre
marque de fabrique et doit le rester, car il conditionne notre vitalité mais aussi notre
crédibilité auprès des citoyens et des organismes contrôlés.
Mes chers collègues, je vous remercie de votre attention et je cède la parole à
Madame la
Procureure générale, pour prononcer les éloges.
Merci, Madame la Procureure Générale, de nous avoir permis de revivre à travers ces
éloges le parcours de nos collègues.
L’audience est levée.