En matière d’enseignement supérieur et de recherche, l’écosystème se structure en Polynésie française autour de 10 sites de formation supérieure, qui rassemblent près de 4 800 étudiants, et de cinq principaux pôles de recherche. Ces deux domaines relèvent de la compétence de l’État, en dehors de l’enseignement supérieur non universitaire qui incombe au Pays. La collectivité peut néanmoins organiser ses propres filières de formation et ses propres services de recherche.
L’offre de formation s’est considérablement développée depuis le début des années 2000 avec l’ouverture de sections de technicien supérieur et de trois classes préparatoires aux grandes écoles. L’université conserve néanmoins une place prépondérante dans le paysage de l’enseignement supérieur, réunissant encore 60 % des étudiants. Son existence permet que soit proposée sur le territoire une offre de formation étoffée et généraliste, accessible au plus grand nombre. En parallèle, l’identification des orientations et secteurs prioritaires par le Pays, en partenariat avec les acteurs étatiques et locaux, permet de faire évoluer régulièrement l’offre de formation globale proposée.
La population étudiante locale, en léger recul, à cause du repli démographique récent en Polynésie française, se singularise par des bacheliers généraux moins nombreux que dans l’hexagone (35 % par rapport à plus de 50 %), bien que leur proportion augmente depuis 2013. Il en résulte un taux de poursuite des étudiants dans l’enseignement supérieur plus faible (entre 33 % et 36 % selon les années, soit deux fois moins que dans l’hexagone). Dès lors, l’adaptation aux besoins du territoire pour favoriser l’insertion professionnelle est le principal défi de l’offre de formation proposée, couplé à celui de son attractivité.
L’écosystème de recherche sur le territoire se constitue quant à lui principalement de l’université, de trois organismes nationaux de recherche et d’un établissement public local. Les principales thématiques concernent la biodiversité, les ressources marines, l’environnement et les géosciences, le tourisme ou encore la santé. Le nombre de personnels de recherche et d’appui reste limité et la production scientifique peu visible à l’échelle internationale, malgré un potentiel élevé dans ce territoire.
La situation financière de l’université est estimée comme saine mais reste à surveiller. Celle-ci dispose de marges de manœuvre importantes et d’un niveau de trésorerie relativement élevé, supérieur à la moyenne nationale, ce qui lui permet d’afficher un niveau significatif de réserves financières. Cette situation ne doit pas empêcher l’établissement d’entamer une réflexion sur les dépenses d’équipement susceptibles d’être engagées, ainsi qu’à renforcer ses analyses financières prospectives. S’il s’est doté d’un schéma pluriannuel de stratégie immobilière, il a tout intérêt à instaurer un contrôle interne structuré de ses achats publics et sur le plan des ressources humaines, à formaliser davantage sa stratégie.
À l’issue du contrôle, cinq recommandations ont été formulées.
Voir le rapport public thématique de la Cour des comptes
Voir le cahier territorial de la Polynésie française