SOMMERARD (ou DUSOMMERARD)
Simon Nicolas Alexandre du
Né le 31 août 1779 à Bar-sur-Aube, paroisse Saint-Maclou (Aube), décédé le 19 août 1842 à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).
Fils de Sébastien Alexandre Jean Dusommerard (Boulogne-sur-Mer, Pas-de-Calais 1740-1823 ?), contrôleur ambulant des Aides, généralité de Paris et de Champagne, receveur des aides à Coulommiers en 1782, vérificateur à la Commission de comptabilité en 1796, puis à la Cour des comptes en 1809, et de Marie Agnès Julienne Clément (1755 ? -1828 ?), mariés vers 1775 (dans la Meuse ?).
Petit-fils de Sébastien Thomas Nicolas Dusommerard (Boulogne-sur-Mer, 13/9/1712-1781 Boulogne-sur-Mer), avocat en Parlement, et de Marie Thérèse Pérache (Boulogne-sur-Mer, 26/3/1715-24/4/1752 Boulogne-sur-Mer, paroisse Saint-Joseph), mariés le 7 septembre 1739 à Boulogne-sur-Mer, paroisse Saint-Joseph.
Arrière-petit-fils de Sébastien Sommerard ou Dusommerard (Boulogne-sur-Mer, 29/3/1683-1/2/1740 Boulogne-sur-Mer), procureur et notaire royal, et de Jeanne Le Brun (Boulogne-sur-Mer 1685 ? -26/3/1743 Boulogne-sur-Mer), mariés le 29 décembre 1711 à Boulogne-sur-Mer, paroisse Saint-Joseph. Arrière-petit-fils d’Alexandre Pérache (? -av. 1739), procureur et notaire royal, et d’Anne Le Riche (Desvres, Pas-de-Calais, 13/3/1673-28/7/1758 Escalles, Pas-de-Calais), mariés le 2 mars 1699 à Desvres.
Epouse le 20 avril 1809 à Paris Adélaïde Joséphine Simon (Paris 31/1/1791-24/3/1859 Paris), fille de Pierre Marie Simon (1749 ? -1830 ?), avocat en Parlement, juge de paix sous la Révolution, chef de bureau au ministère des finances en 1809, et de Madeleine Louise Lalaure (Paris 16/5/1752-24 thermidor an X, 12/8/1802 Pantin, Seine-Saint-Denis), mariés le 1er mai 1770 à Paris.
Petite-fille de Claude Nicolas Lalaure (Paris 22/1/1722-10/9/1781 Paris), avocat en Parlement, censeur royal, et de Marie Anne Germaine Penchein (1722-ap. 1752 –av. 1758 Paris ?), mariés le 30 juillet 1748 à Paris, paroisse Saint-Benoit; remarié à Marie Marguerite Frère (? -10/2/1780 Paris), mariés le 11 septembre 1758 à Paris, paroisse Saint-Benoit.
Arrière-petite-fille de Nicolas Lalaure, avocat au Parlement, et de Louise Chifflard (? -6/9/1762 Paris, paroisse Saint-Benoit, mariés avant 1722. Arrière-petite-fille de Pierre Penchein et de Germaine Leboeuf, mariés avant 1722.
Cinq enfants : 1) Pierre Alexandre (Paris 15/11/1810-13/10/1877 Paris 2ème), conseiller maître (voir notice) ; 2) Laure Adélaïde (1813-1874), mariée le 7 mai 1836 à Paris (11ème ancien) à Armand Napoléon Gaide (Wassy, Haute-Marne, 14/4/1802-13/9/1872), docteur en médecine , chevalier de la Légion d’honneur en 1848; 3) Louis Edmond Amand (Paris 26/4/1817-5/2/1885 Paris 5ème), premier conservateur du Musée de Cluny, commissaire général à l’Exposition universelle de Vienne (Autriche), en 1873, membre de l’académie des beaux-arts, Grand Officier de la Légion d’honneur en 1873, marié le 4 avril 1850 à Paris (2ème ancien) à Pauline Henriette Florentine Defontaine (1830 ? -ap. 1885 ?) ; 4) Louise Delphine (1821- ?); 5) Paul Henry (1824- ?).
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Volontaire à 13 ans dans la garde nationale de Seine-et-Marne en 1792, participe avec les armées républicaines aux campagnes de Vendée de 1793 à 1796, puis expéditionnaire à la Comptabilité nationale en 1796, sergent-major dans l’armée d’Italie en 1799. Vérificateur à la comptabilité nationale en 1802. Arrêté puis libéré en septembre 1803 pour suspicion de complicité avec les agents royalistes du général Frotté.
Référendaire de 2ème classe à la création de la Cour le 28 septembre 1807, signalé dans la liste des candidats comme « remplaçant son père, sous-chef âgé ». Rallié aux Bourbons, le 31 mars 1814, demande la déchéance de Bonaparte, signe la lettre des sept référendaires demandant le rétablissement de Louis XVIII le 6 avril 1814. Prête serment à l’Empereur pendant les Cent-Jours. Serait l’auteur de la chanson royaliste de 1815 : « Rendez-nous notre père de Gand » décoré de la croix de la Fidélité par Louis XVIII. Conseiller référendaire de 1ère classe le 9 septembre 1818. Président du collège électoral du 2ème arrondissement (ancien) de Paris pour les élections de 1823, membre du comité pour la construction d’un monument au général Pichegru en 1823. Conseiller maître le 19 août 1827. Membre de la commission chargée de la répartition de l’indemnité aux anciens colons de Saint-Domingue en 1831. Décédé en fonctions.
Par ordonnance royale du 30 octobre 1842, sa veuve perçoit une pension viagère de 1 500 francs, en considération des faits que « la maladie à laquelle a succombé M. du Sommerard a dû son développement aux travaux trop assidus que lui imposaient ses fonctions, que sa veuve reste sans moyens suffisants d’existence, et qu’enfin le traitement dont il a joui annuellement dans les quatre dernières années de son activité a été de douze mille francs ».
Créateur aux côtés d’Alexandre Lenoir du Musée des Monuments français, il s’installe en 1833 à l'Hôtel de Cluny et en fait un palais d'exposition pour ses collections. Il parcourt la France entière à la recherche de pièces rares, et se rend aussi en Italie en 1842, mais en revient malade et meurt après son retour. Grâce à Prosper Mérimée, ses collections sont achetées par l’Etat en 1843. Il tenait rue de la Sorbonne une boutique à l’enseigne d’« Alexandre du Sommerard, conseiller maître à la Cour des comptes, brocanteur. » Vice-président du comité des arts et des monuments près le ministre de l’Instruction publique, membre fondateur de la société de l’Histoire de France, et de la société royale des Bonnes-Lettres, fondée en 1823 par Chateaubriand. Son nom a été donné en 1867 à la rue du 5ème arrondissement de Paris où se trouve l’hôtel de Cluny. Une rue de Troyes porte également son nom.
Barbé-Marbois note en 1808 : « Jeune homme plein de zèle et qui donne des espérances : mais le temps n'est pas encore venu pour le désigner à la première classe. »
Extrait de son éloge par le Premier président Barthe : « (…) M. Dusommerard appartenait à notre institution depuis trente-cinq ans. Hors du cercle de nos travaux, il avait su se faire un nom dans la science, parmi nous on pouvait croire que nos travaux l’absorbaient tout entier, tant étaient grands en lui l’amour et la puissance du travail, ainsi que le sens du devoir. »
Extrait de son éloge par le Procureur général de Schonen : « (…) Ce savant et spirituel collègue, sans rien dérober aux soins de sa profession, trouvait du temps pour d’intéressantes excursions dans le domaine historique des beaux-arts, qu’il a rendu plus praticable aux voyageurs à venir. »
Domicile : 8, rue de Ménars (2ème), Hôtel de Cluny, 14, rue des Mathurins-Saint-Jacques (rue du Sommerard, 5ème)
Chevalier de la Légion d'honneur le 16 janvier 1816, officier en 1840.
Publications : Vues de Provins, 1822, avec lithographies. Notices sur l'Hôtel de Cluny et sur le Palais des Thermes, avec des notes sur la culture des arts, principalement dans les XV et XVIème siècles. Paris, 1834 ; Les arts au Moyen Age. Paris, 1839-43, 5 vols.
Iconographie : Tableau par Frédéric Millet (Musée de Cluny) ; dessins (caricatures) par Jean Baptiste Isabey et Horace Vernet. Buste (charge) anonyme, musée de Cluny.
Tombeau au Père Lachaise, 41ème division.